Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 [Intrigue] Prologue : Inauguration funeste

Aller en bas 
AuteurMessage
Super StaffMaître du jeu

Super Staff


Nombre de messages : 1018

[Intrigue] Prologue : Inauguration funeste Empty
MessageSujet: [Intrigue] Prologue : Inauguration funeste   [Intrigue] Prologue : Inauguration funeste EmptyVen 21 Mai 2021 - 16:29


Malik Abdaljin

Personnage non joueur




La météo avait annoncé grand beau et elle ne s'était pas trompée. Les conditions étaient idéales, pas un nuage à l'horizon, quelques embruns pour chasser la chaleur et une foule compacte au pied d'une estrade idéalement surélevée pour être visible de n'importe où. Il n'y avait pas à dire, à chaque fois que Sylph & Associés décidait d'organiser quelque chose, rien n'était laissé au hasard, en particulier lorsque les caméras étaient invitées. D'ailleurs, ce jour-là, des caméras, ce n'était pas ce qui manquait. Certains diraient même qu'il y en avait trop pour une simple inauguration. En règle générale, seules les chaînes spécialisées étaient au rendez-vous, or là, c'était presque toute la presse de Kanto et Johto qui s'était réunie pour l'occasion. En réalité, ce n'était pas tant l'inauguration qui intéressait les médias ce jour-là. Beaucoup admettraient même qu'ils ne savaient pas ce qui allait être inauguré. Ce qui les avait fait venir, c'était l'intervention d'une certaine personne, et pas des moindres, car il s'agissait du patron d'Ingenium, en chair et en os.

Malik Abdaljin était un gros poisson, comme on disait dans le milieu. Ses apparitions à la télévision étaient rares, mais garantissaient toujours d'excellentes audiences ainsi que de nouveaux débats sur les plateaux. Il était riche, charismatique, et surtout, très influent. Avoir l'exclusivité d'une image ou d'une parole du chef Abdaljin était pour n'importe quel journaliste une excellente prise qui valait son pesant d'or. Hors de question de manquer l'occasion.

C'était sans doute la raison pour laquelle autant de chaînes étaient présentes aujourd'hui. Inutile d'espérer l'exclusivité, cette fois, mais tant qu'il y avait une prise de parole publique, il n'était pas concevable de passer à côté.

« Je me trouve actuellement sur le grand promontoire de la côte, là où Sylph & Associés vont tenir l'inauguration de leur nouveau parc éolien. Comme vous pouvez le voir derrière moi, la foule est au rendez-vous. »

Le jeune homme tenait son micro d'une main tremblante, l'autre appuyée contre l'écouteur fiché dans son oreille pour l'empêcher de glisser. À quelques mètres de lui, un collègue d'une autre chaîne tenait pratiquement le même discours avant de tendre son micro vers une spectatrice venue pour l'occasion.

Un peu plus loin, une jeune fille observait la situation avec curiosité. Elle n'avait jamais vu autant d'équipes de tournage réunies au même endroit, et ne put s'empêcher de prendre une photo avec son téléphone richement décoré. Son petit ami l'avait convaincue de venir, lui était étudiant et rêvait de pouvoir travailler à Sylph & Associés, tandis qu'elle n'avait ni réfléchi au métier qu'elle voulait faire plus tard, ni à quel moment elle comptait dire à son copain qu'elle voulait rompre. Pour éviter de penser à tout cela, elle se contenta donc de filmer brièvement les éoliennes qui tournaient à l'horizon, au milieu de la mer. Son regard pivota alors naturellement vers la colonne de tissu située à droite de l'estrade. D'après son petit ami, il s'agissait d'un tout nouveau modèle d'éolienne révolutionnaire encore jamais révélé au grand public. Alors que ce dernier pointa du doigt l'engin encore soigneusement dissimulé derrière d'immenses chutes de tissu blanc, elle se contenta de hocher machinalement la tête, se disant qu'elle aimerait bien siroter une boisson fraîche.

Au pied de la nouvelle éolienne, cachés derrière le tissu, quelques employés en charge de l'inauguration étaient à pied d'œuvre. Une femme coiffée d'un chignon tapotait nerveusement la tablette qu'elle tenait entre ses mains, tandis que son collègue vérifiait une dernière fois le panneau de contrôle de ce qui devait être le clou du spectacle. Un engin au design inédit, dont l'atout principal était la capacité à n'émettre aucun son susceptible de déranger la faune et les hommes. C'était un travail de longue haleine qui allait enfin se concrétiser. Pour cette employée, il s'agissait de son tout premier projet de grande ampleur, l'attente était grande, d'autant que le grand patron allait être présent.

Si Sylph & Associés étaient présentés comme les auteurs du projet, en réalité c'était Ingenium qui l'avait piloté du début jusqu'à la fin. En interne, tout le monde le savait plus ou moins, mais la période voulait que l'on insiste surtout sur S&A, alors l'ensemble de la communication devait graviter autour du groupe.

Tout était fin prêt, l'événement allait pouvoir commencer. La femme à la tablette fit signe à ses collègues et sortit discrètement de derrière le lourd rideau blanc pour rejoindre l'arrière de l'estrade.

Un petit garçon qui la vit faire la suivit des yeux et resta silencieux, trop captivé par l'immense pilier blanc qu'un moindre coup de vent semblait en mesure de soulever. Lui était convaincu qu'une fusée se tenait derrière et qu'il la verrait décoller. Son zigzaton qu'il tenait contre lui n'était aucunement préoccupé par ce genre de pensée. D'ailleurs, il sembla sentir quelque chose d'appétissant et décida de se libérer de l'étreinte de son petit dresseur pour se frayer un chemin entre les jambes des spectateurs. L'enfant lâcha la main de son père et le suivit de peur qu'il ne se perde.

Dans sa course, il n'entendit pas le micro de l'estrade s'allumer, portant sur l'ensemble du promontoire la voix d'un organisateur qui annonça l'ouverture de l'inauguration. Les applaudissements retentirent, toutes les caméras étaient au garde-à-vous, prêtent à retransmettre les images qu'ils étaient venus chercher.

« Bretzel reviens ! »

Le zigzaton se retourna quelques secondes puis s'accroupit de nouveau. Guidé par son flair, il avança encore quelques mètres, remonta à contre courant dans la foule captivée par ce qu'il se déroulait sur l'estrade et les écrans géants qui venaient de s'allumer, jusqu'à atteindre le bord du promontoire, où il trouva un beignet tombé par terre. L'objet partiellement enveloppé dans du papier journal dégageait une odeur sucrée à laquelle le pokémon ne put résister, mais on le tira soudainement en arrière avant de l'arracher du sol.

En se relevant, son pokémon dans ses bras, le petit garçon contempla quelques secondes la mer qui lui faisait face, malgré la rambarde de sécurité qui à sa hauteur obstruait partiellement l'horizon. En contrebas, le récif rocheux accueillait doucement les vagues qui n'y laissaient que de l'écume.

Plouf.

L'enfant pencha la tête. Il pensait avoir entendu quelque chose, tout comme son pokémon dont les oreilles dressées cherchaient à repérer l'origine du son aussitôt englouti par une nouvelle vague d'applaudissements. Une main vint alors se poser sur l'épaule du petit qui reconnut son père. Celui-ci le prit sur ses épaules pour s'assurer qu'il puisse voir l'éolienne une fois débarrassée de son costume blanc. À son sommet, deux roucoups et un étourvol attendaient le signal pour s'envoler et dénouer les liens tenant en place la longue chute de tissu. Le beignet, lui, avait disparu.

« Il arrive, retourne sur l'estrade. »

Le caméraman se plia aux consignes de son collègue et éloigna son appareil du père et son fils juché sur ses épaules pour revenir vers l'estrade. L'instant suivant, le visage de Malik Abdaljin fit son apparition. L'homme, grand et sec, adressa un signe de main aux spectateurs qui le reçurent par de nouveaux applaudissements. La caméra se concentra sur le visage du chef d'Ingenium qui entama sans attendre son discours.

Les téléphones sortirent des poches de la foule pour prendre en photo sous tous les angles l'homme tant attendu. Même la jeune fille venue avec son petit ami ne put se retenir, captivée par l'attitude charismatique et la voix grave et sévère du grand patron. L'homme étendait ses longs bras enveloppés par un costume parfaitement taillé pour présenter le modèle d'éolienne qu'un claquement de doigt suffit à découvrir. Le tissu s'effondra aussitôt sur le sol, révélant un engin à la forme singulière et futuriste. La jeune fille voulut alors le filmer quelques secondes, mais une violente bousculade fit tomber le pokématos de ses mains. L'objet ricocha maladroitement contre le sol bétonné et glissa aux pieds de sa propriétaire. Celle-ci voulut le ramasser, vexée, et s'apprêta à interpeller le ou la responsable. Seulement, au lieu de l'écran de son téléphone, ses doigts rencontrèrent une douleur inattendue.

Tandis que Malik Abdaljin continuait son discours, la foule, elle semblait perdre son attention. De plus en plus en personnes regardaient à leurs pieds, certains les levaient, comme pour ne pas marcher sur quelque chose.

Il ne fallut que quelques minutes.

Cela commença par quelques cris de surprise. Une horde de petits pokémons avait désormais investi le promontoire. Certains reconnurent des Sovkipou, d'autres ne virent que de gros insectes rampants. Ils étaient de plus en plus nombreux et sortaient de la mer, toujours dormante au pied des récifs qui longeaient le promontoire. Le service de sécurité intervint très rapidement et rassura les spectateurs, indiquant qu'il s'agissait de pokémons inoffensifs, toutefois les cris et la confusion empêchèrent le message d'être compris, d'autant que le nombre d'intrus grandissait à vue d'œil.

Bientôt, ce fut la douleur qui remplaça la surprise. Le comportement des insectes était de plus en plus agressif, certains s'accrochaient aux jambes et mordaient au travers des vêtements, d'autres s'amassaient de manière menaçante autour de personnes prises au piège. Les sovkipou, d'ordinaire inoffensifs et craintifs, semblaient désormais répondre à des pulsions de pure violence. La foule s'agita de plus en plus, la panique ne tarda pas à s'immiscer et gagner du terrain. Tout le monde chercha à quitter la place le plus rapidement possible, fuyant une situation que le service de sécurité était incapable d'endiguer.

Les caméras disparurent sous un amas d'insectes grouillant, dévorant câbles et matériel se trouvant à portée. L'estrade était quant à elle attaquée de toute part. L'assaut fut si rapide et soudain que Malik Abdaljin n'eut pas le temps de la quitter. Il se trouvait là, isolé, tandis que son service tentait à grand peine de le rejoindre. Les agents de sécurité firent appel à leurs pokémons, mais l'amas de sovkipou paralysa immédiatement toute tentative d'atteindre l'estrade qui avait déjà perdu deux de ses écrans géants.

Les gens coururent, effrayés, paniqués. Certains, laissés à leur compte, luttaient péniblement contre des attaques aveugles d'insectes devenus fous.

Seul un puissant cri sut alors donner du sens à tout ce chaos.

Au centre de l'amas grouillant de sovkipou, un Sarmuraï venait de faire son apparition. Ses petits congénères rampaient activement sur son corps haut de plus de deux mètres, comme incapables de discerner ce à quoi ils étaient en train de s'attaquer. Le monstre se fraya un passage au cœur de la foule en panique, agitant ses énormes griffes dans le vide. Les ondes de choc provoquées éparpillaient une large quantité de sovkipou qui disparaissaient aussitôt dans l'amas grouillant qu'ils formaient les uns avec les autres. Des pokémons appartenant au service de sécurité tentèrent alors d'intervenir, mais l'insecte géant les balaya d'un simple coup de griffe, les projetant pour certains contre le dernier écran géant de l'estrade qui éclata à l'impact.

Arrosé de morceaux de verre, Malik Abdaljin se tenait accroupi au niveau du pupitre. L'homme tenta dans un dernier effort de quitter la scène, mais se pétrifia lorsque son regard croisa celui du sarmuraï. Le pokémon dont le corps était à présent à moitié rongé par les morsures des sovkipou qui grouillaient autour de sa carapace s'avança machinalement vers l'estrade. Comme mu par ses plus terribles instincts, le pokémon adopta une démarche frénétique, dépourvue de sens. Son corps sembla se déformer, incapable d'obéir à une logique des plus primaires, parcouru de tremblements nerveux et de convulsions brutales. Il avança, sans s'arrêter. Les malheureux qui se trouvaient sur son passage étaient balayés, piétinés, écrasés.

Alors, le pokémon se hissa sur l'estrade. Malik Abdaljin recula, mais ses jambes n'avaient plus la force de le soutenir. Les mains couvertes de plaies causées par le verre brisé, il rampa en arrière, le corps tremblant, mais le visage toujours teinté de courage.

Le monstre ne lui laissa malheureusement aucune échappatoire et planta ses immenses griffes dans le corps du patron d'Ingenium. Elles le traversèrent, aussi simplement, et le quittèrent, recouvertes de sang.

Malik Abdaljin s'effondra, mort sur le coup.

Peu après, une brigade de rangers arriva sur la zone. Hélicoptères, pokémons vol et eau, tout l'arsenal était déployé pour mettre un terme à cette situation meurtrière et inédite. Il fallut cinq rangers équipés de sédatifs et accompagnés de pokémons pour mettre enfin le sarmuraï au sol. Les sovkipou, eux, ont pour la plupart fini par rejoindre la mer, bien qu'une partie ait également été capturée.

On dénombra les victimes. De nombreuses personnes étaient blessées, la plupart légèrement, mordus par des sovkipou, d'autres bien plus sérieusement, nécessitant une hospitalisation immédiate. Heureusement, aucun spectateur ni journaliste n'avait perdu la vie, ce jour-là. Le père et son fils s'en étaient tirés avec une grosse frayeur, le père légèrement blessé à la jambe. La jeune fille au téléphone n'avait plus de téléphone ni de copain, qui l'avait abandonnée à son sort. Mordue à la main et au bras, elle retrouva sa famille le soir même. Les deux journalistes perdirent tout leur matériel, l'un d'eux avait néanmoins pu sauver une caméra. C'est lui qui fournira toutes les images servant à relayer au reste du monde ce terrible événement. La femme à la tablette, elle, fut hospitalisée, une partie de sa jambe ayant été sérieusement endommagée.

Seul Malik Abdaljin, patron d'Ingenium et grand actionnaire du groupe Sylph & Associés, avait trouvé la mort, l'abdomen transpercé de part en part par un Sarmuraï.

L'accès au promontoire fut rétabli une semaine après que l'enquête des rangers et des forces de l'ordre ait établi qu'il s'agissait d'une attaque hasardeuse de pokémons, et que les risques d'une récidive étaient quasi nulle. Les analyses faites auprès des sovkipou et du sarmuraï capturé ne révélèrent rien de particulier, si ce n'est qu'au bout de quelques heures, les pokémons retrouvèrent leur comportement normal, sans souvenir apparent de ce qu'ils venaient d'accomplir. Pas de maladie, ni de contrôle mental, simplement une attaque de pokémons qui venait s'ajouter à une série de plus en plus fournie, et dont les causes restaient encore floues. Si ces dernières s'étaient principalement résolues par quelques blessés légers, le résultat de cette attaque était, cette fois-ci, bien plus sinistre.

On traita du sujet de longues semaines à la télévision et dans les journaux. Les débats furent nombreux, confrontant des opinions de tous bords, sans jamais parvenir à une issue. La direction d'Ingenium fut remise au neveu de Malik Abdaljin et fit les gros titres un ou deux jours jours, avant de laisser sa place à une nouvelle information.

La réelle origine de cette attaque, elle, demeure toujours inconnue.
Revenir en haut Aller en bas
https://pokemon-rpg.forum-actif.net
 
[Intrigue] Prologue : Inauguration funeste
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Intrigue] Malik Abdaljin
» [Intrigue] Hydar Becker
» [Intrigue] Armand Carmody
» [Intrigue] Mishal Abdaljin
» [Intrigue] Dahlia Abdaljin-Becker

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pokémon Rpg :: Kanto :: Parmanie :: Promenade vers la côte-
Sauter vers: