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 Ça chauffe sur les ondes [Taiki]

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Taiki YakimasuRanger

Taiki Yakimasu


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Rps en cours : Ca chauffe sur les ondes !
Quel lancé !

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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] - Page 2 EmptyLun 7 Fév 2022 - 23:18
**Psccht psccht**

*whiiiiiiiiiiiiiiiiiin*


Dans un mouvement perpétuel à l'image de sa punition digne du purgatoire, Taiki aspergeait du produit les vitres puis passait machinalement sa petite raclette dans un son strident agaçant. Xena elle, d'abord très entreprenante et motivée à l'image de sa patronne, avait laissé son flemme naturel gagner et la petite pokémon avait pris possession du canapé de Ginette, d'où elle observait cette dernière effectuer une succession de gestes dont elle peinait à comprendre le sens.
Un petit signe de patte fut adressé à Maestro quand ce dernier battit des ailes à proximité des vitres bientôt impeccables. Taiki lui envoya un regard plein d'interrogations, inquiet de sa présence. Octave avait sans doute des problèmes pour qu'il vint le chercher, ou plutôt, le sauver. Dans ce cas, le champion voulut écarter ses bras, prêt à sentir les griffes du pokémon nocturnes s'emparer de lui, poussé par le pouvoir psychique de Prunelle, Bryân ayant sans doute perdu la connexion avec lui.

Mais que nenni.

D'un battement d'ailes quelque peu condescendant, Maestro s'en retourna à la zone belliqueuse, offrant un regard quelque peu amer au champion. Ce dernier abaissa sa raclette et observa le pokémon partir avec les yeux d'une adolescente au coeur brisé. Ce ne serait pas Maestro qui le tirerait de cette mauvaise passe. Enfin, il ne lui restait qu'une grande vitre, après quoi il appellerait de suite Suzie dont... il n'avait pas le numéro. "Mais quelle bachibouzoukerie" soupira-t-il pour lui-même, vraiment conscient du piège dans lequel il s'était lui-même fourré. Un "comment ?" manifestement agacé s'adressa à lui mais le rouquin l'ignora, continuant sa basse besogne, le regard à l'horizon, dans le vain espoir de voir arriver son preux chevalier, malgré le peu de foi qu'il portait en lui.


***

Le regard en coin eut tantôt vite fait de se reporter sur la coach virtuelle qui lui faisait face. Une minette âgée au maximum de vingt-cinq ans, qui avait gagné à la loterie génétique plus qu'à celle intellectuelle, lui disait comment bien faire ses squats, et Ginette s'exécutait, comme elle l'avait fait ces vingt dernières années. C'était venu comme ça, un beau matin, lorsqu'elle se réveilla d'une nuit réparatrice. Elle en était à son troisième mariage, et venait tout juste de fêter ses cinquante ans. Bien entendu, elle s'était vu vieillir. Quelques ridules qui apparaissaient çà et là, une souplesse longtemps acquise qui peu à peu s'estompait jusqu'à en devenir inexistante, un souffle bien moins endurant, un léger coussin graisseux qui persistait au niveau du ventre malgré son alimentation surveillée... Tous des signes du temps qui avançait, mais cela ne l'avait jamais perturbée, car elle avait toujours été bien dans sa peau. Jusqu'à ce matin-là. Elle avait retrouvé Antolin, un des nombreux qui portera le titre d'ex-mari, dans les bras leur bonne, sur le canapé. Elle aussi, était une minette à la beauté renversante qui n'affichait pas encore trente ans au compteur... Une travailleuse invétérée mais à la volonté chaste faible.
Le plus drôle, c'est que Ginette n'avait jamais en voulu à cette jeunette. Non. C'était le comportement de son mari qui avait crushé toute son estime de soi, et bien au-delà... Antolin, cet homme qui avait joui d'un visage angélique et d'une stature jugée standard, car à l'époque, les hommes avaient clairement moins de jugement que les femmes au sujet de leur tour de taille. Il n'était pas particulièrement athlétique, ni même sportif, mais il s'habillait toujours de manière très classe et avait ce standing qui avait de suite plu à Ginette. Une élégance raffinée ponctuée par une galanterie jamais égalée. Il avait de l'esprit et de l'humour jamais graveleux, et ça avait séduit la trentenaire qu'elle fût à l'époque de leur rencontre. Lui affichait quinze ans de plus qu'elle, mais jamais cela ne l'avait arrêtée dans son amour. Elle l'avait vraiment aimé, bien qu'il fût le troisième homme à partager sa vie. Mais Ginette était comme ça à l'époque, elle rencontrait l'amour avec un A majuscule, et s'y enfonçait corps et âme, presque sur un coup de tête.

Vingt ans. Leur idylle dura vingt ans, leur mariage seize ans. Vingt ans détruit par l'attrait de la jeunesse d'un homme qui lui subissait les années avec simplicité et sans pression. Quoi de plus normal, quand les femmes portaient leurs yeux sur la beauté de l'âme, alors que les hommes préféraient la fraîcheur de la chair. C'était cette conclusion amère, et sans doute injuste car tous les hommes ne partageaient pas l'irrespect d'Antolin, qui avait poussé Ginette à prononcer son divorce. Mais surtout qui l'avait plongé dans une psychose de l'apparence dont elle n'aurait jamais pensé être la victime. Cette ancienne docteur, passionnée, intelligente, qui avait toujours prioritiser sa carrière à son allure, son savoir-faire à son paraître, sa culture à un culte du corps, le bien-être des patients aux dictats de la mode...
Tout cela, rayé à jamais par le comportement de l'homme qu'elle pensait être celui avec lequel elle finirait sa vie.

Depuis lors, Ginette s'exécutait tous les matins depuis ce jour funeste décevant à une routine sportive, une préparation minutieuse de ses repas avec tous les calculs scientifiques pour limiter au maximum sa prise de poids liée à son âge. Et quand cela ne lui suffisait pas, elle avait conservé de bons contacts avec des contemporains opérant dans la chirurgie esthétique, malgré les risques des narcoses avec son coeur plus tout jeune. Mais cela lui était totalement égal. La femme à la confiance brisée courait après tous les trois pièces qu'elle jugeait valoir la peine, des plus jeunes bien sûr, qu'elle entretenait par ses multiples rentes juteuses, et parfois son charme qui continuait d'opérer. Comme c'était le cas avec ce voisin lointain, ce Zachary. Un garçon très gentil, en besoin d'argent et d'écoute qu'elle échangeait volontiers contre son affection charnelle. Car c'était ainsi qu'elle asseyait son autorité sur les hommes. Une relation définie clairement où les sentiments n'étaient pas les bienvenus, qui assuraient une superficialité continue à sa vie. Mais c'était bien, la superficialité. Sa belle voiture, son appartement luxurieux, ses bijoux, ses vêtements classicismes ne pouvaient pas lui faire de mal comme Antolin le lui avait fait. Il en était de même pour ces hommes qui passaient, et parfois trépassaient, dans sa vie, sans que cela ne pût plus jamais l'émouvoir. Ses larmes, elle les gardait lorsqu'elle regardait emmitouflée dans sa couverture de cachemire "Serre moi plus fort".

Programme qui semblait être perturbé par un énième intrus rentrant dans son appartement. Ou des intrus....

Un brouhaha d'ailes vrombissant retentit dans l'appartement, recouvrant le bruit de la télévision (et de ce fait incommodant Xena) et des milliers de petites pattes vinrent s'emparer de la fine silhouette de Ginette.

Au début, cette dernière pensa à un de ses démarqueurs commerciaux qui étaient prêts à tous les moyens pour lui refourguer leur camelote. A une époque, elle aurait été cette gentille dame qui prenait le temps de saluer poliment même le plus immoral des escrocs, mais elle n'était plus cette gentille dame, aussi, elle se permit une franchise douloureuse, perchée sur l'API géant qui volait devant son appartement.

Franchise qui n'eut aucun effet sur le jeune commercial qui eût tantôt vite fait d'entraver la liberté de mouvement de Ginette, qui s'en accommoda. Tant qu'on ne lui faisait pas louper son épisode, ça irait.

***
Huit minutes ???

Malgré tout le raffut qui s'était soudainement abattu dans le repère cosy-chic de Ginette, Taiki avait conservé sa raclette et son produit en main et observait Marcel imposer ses conditions. Etrangement, il n'avait remarqué que tardivement la présence soudaine de Patricia à ses côtés, main sur la hanche comme à son habitude, quoi que sa stature était un peu moins droite à cause de sa douleur au pied, regard impitoyable.

- Comme si on pouvait échanger des escarpins flambants neufs avec une paire du dix-neuvième siècle !

Pesta-t-elle de manière offusquée tandis que Taiki cherchait du regard Octave. Il le vit. Couché de tout son corps sur le tapis encore bien moite de transpiration de Ginette. Sans daigner accorder attention à Patricia, Taiki et son tablier de bonne s'en allèrent à la rescousse d'Octave, tendant un biceps contracté pour que le jeune homme prenne appui afin de se relever. L'inquiétude de Taiki se soulagea alors grandement. Ce spectacle eut raison de l'intérêt intense de Xena pour le show "Bouge ton boule" de la septuagénaire qui fit virevolter ses ailes hors du canapé et rejoignit les deux comparses, en proie à un deal sans nom. Vapotant son produit sur les quelques apitrinis restant sur les habits d'Octave afin de les dégager, Taiki se permit la proposition d'un plan.

- Il veut quoi ce malade avec Patricia ? On peut peut-être trouver un... entre-deux et mettre tout le monde d'accord ?

Se mêlant à la conversation, car après tout, ça la concernait, Patricia fit voltiger une de ses nombreuses mèches hors de son champ de vision et se permit un claquement de langue agacé.

- En plus de ma compagnie fort adorable, ce Marcel aimerait que ... Et bien j'en ai pas la moindre idée !

Remarqua-t-elle au moment où elle exprimait vocalement ses pensées. Personne n'avait pensé à demander à Marcel quelles étaient ses revendications, et c'était peut-être le bon moment de le faire.

Enlevant son tablier à la manière des hommes virils avec lesquels on confondait souvent Taiki, qui n'avait pas une once de machisme en lui, ce dernier tendit son produit accusateur en direction du prétendu stagiaire de la Tour Radio.

- Bon Poubelle Boy, on peut trouver un terrain d'entente, ou ce sera la force. Pourquoi as-tu autant besoin de Patricia ?

La concernée arqua un sourcil et faillit rajouter que "Ca allait de soit". Elle allait se faire enlever pour assouvir les pulsions malsaines de ce bientôt trentenaire puceau qui n'avait cessé de fantasmer sur son physique parfait. Mais le champion d'arène, si c'était le cas, désirait l'entendre dire.
Marcel toutefois ne succomba pas à cette bassesse. Il gonfla sa poitrine, comme s'il fût en proie à un mal nostalgique soudain, perché sur son API géant devant le balcon de Ginette, un petit vent constant faisant voltiger son pull accroché par les manches à ses épaules tel un joueur de Galipolo un dimanche matin.

- Par quelque chose qui ne doit pas vous connaître Monsieur Biceps. Par amour. Voyons. Amour envers mes ... apitrinis.

Blanc total. On put entendre quelques unes de ces dernières voltiger à tout hasard perturbant le silence qu'avait offert cette phrase. Les battements d'ailes de Xena aidaient aussi à couper court au malaise présent.

- Euh.. quand je parle d'amour, je suis apiculteur hein. Et... ma ruche se meurt, à cause du caractère de ma reine. Si une personne peut bien remettre les choses en ordre, c'est cette chère Patricia, aussi, je n'abandonnerai pas tant qu'elle ne partira pas avec moi !

Patricia, qui avait sorti un calepin d'on-ne-savait-où et on-ne-désirait-pas-le-savoir gribouillait quelques notes, intriguée, avec un stylo piqué à la propriétaire des lieux qu'ils avaient envahi.

- Ah bon ? Et en quoi pourrais-je vous aider ?
- Votre caractère. Si fort, il redressera ma reine paresseuse. C'est mon dernier recours, croyez-moi, toutes les solutions moins extrêmes je les ai toutes essayées. J'ai toujours aimé m'occuper des apitrinis, j'y ai mis mon âme et toute ma patience. Mon apireine m'a déçu, certes, mais ce n'est pas une raison pour moi de l'abandonner au triste sort de la ruche, qui risque de l'éliminer... Je ferai tout pour la sauver, elle et sa colonie, mon exploitation, parce que c'est comme ça que-
- OH MAIS C'EST PAS BIENTÔT FINI ! ON N'EST PAS AU MUR DES LAMENTATIONS ICI !

Ginette, exaspérée, offrit un coup de coude arrière dont son maître de self-défense aurait été plus que fier à Marcel, lui explosant au passage un nez qu'il avait déjà pas bien droit. Le choc faillit faire perdre l'équilibre à Marcel mais ses apitrinis veillèrent au grain pour ne pas le laisser tomber dans une chute à coup sûr mortelle. Ginette quant à elle effectua un saut de Galopa élégant pour atterrir sur son balcon, dépoussiérant son haut sportif, avant de reporter son attention sur le jeunot qu'elle avait quelque peu malmené. Par Arceus, qu'elle détestait les blablas apitoyés. Cependant, quand elle croisa le regard broyé du garçon, un petit morceau de son coeur autrefois disparu revint soudainement, et la septuagénaire regretta sa cruauté... dans une moindre mesure.

- Vous aviez dit huit minutes, et ça fait bientôt sept minutes que vous passez à gémir. Cessez. Vous êtes responsable de votre vie jeune homme, et donc de votre ruche. Peut-être que si votre apireine vous a déçu, c'est à vous de vous remettre en question, non ? L'aide d'une tierce personne, totalement inconnue, et au goût douteux,  ne résoudra en rien vos problèmes, au contraire. C'est à vous de gérer votre propre boxon, pas autres. Sur ce, excusez-moi, mais je vais louper le générique.

D'une démarche énergique, à l'inverse de celle habituelle des personnes âgées de plus de soixante-dix ans, Ginette s'en alla saisir la télécommande et changea la chaîne, s'installant alors sur le canapé, faisant fi de tout ce qui pouvait dorénavant se passer.

Marcel resta longtemps silencieux, l'odeur du sang emplissant ses narines alors que mille et une chose se bousculaient dans sa tête.

Puis, son regard, embrumé de tristesse, vint croiser les yeux d'Octave et Taiki, et, dans un élan de faiblesse franche et réellement touchante, Marcel demanda...

- Dites.... vous pensez que vous pouvez m'aider ?

Un regard bleuté vint rencontrer celui intensément noir d'Octave.

- Euh... on peut y réfléchir, non ? A moins que tu soies pressé de... ramener le colis à Suzie ?

Demanda Taiki, faisant un hochement de menton à l'intention de Patricia en mentionnant le mot colis. Cette dernière continuait de gribouiller quelques notes sur son calepin, trop concentrée par les évènements venant de se dérouler pour décider d'y mettre son grain de sable personnel.

Spoiler:

 
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] - Page 2 EmptyDim 8 Mai 2022 - 22:41
Hors de question.

Remis sur pieds grâce à Taiki, Octave se tenait appuyé contre le dossier du canapé de Ginette.
Il avait rajusté sa chemise dans son pantalon, puis corrigé le faux pli de son col avant de se recoiffer. Attitude cool et nonchalante. À croire que la situation ne lui faisait ni chaud, ni froid. Pourtant c’était bien le stress qui s’exprimait au travers de ses tocs et le divan de la septuagénaire n’était qu’un soutien de dernier recours pour éviter qu’il ne s’écroule. Depuis qu’elles avaient retrouvé la stabilité du sol bétonné, ses jambes grêles quémandaient une pause d’urgence. De ça aussi, il était hors de question.
Son regard noir quitta froidement celui de Taiki. Octave ne prit pas une seconde de réflexion pour répondre à sa question. Les mots avaient jailli, comme un réflexe de survie. Ils heurtèrent de plein fouet le pauvre Marcel, dont le visage fondit en une grimace de profonde détresse. Il s’agita sur API, sans doute tiraillé entre la voie de la sagesse et celle de la force brute. À moins que ce ne soit une soudaine envie de faire pipi ?

— E-Et avec un s’il vous plait ?

Non. C’était bien un débat interne d’ex-super méchant.

— Roulez-vous par terre, suppliez-moi à genoux si ça vous chante, c’est non.
M-mais pourquoi ?! Demanda-t-il désemparé, tandis qu’API le faisait délicatement glisser sur le balcon.

Main sur son nez gonflé, Marcel franchit la baie vitrée tête basse et épaule voutées, certainement pour mieux amadouer son monde. Dommage pour lui, Ginette était totalement absorbée par sa série et Patricia se repoudrait. À l’image de sa partenaire, Xena fut la plus sensible à sa tristesse, mais une improbable scène de course poursuite en mini sous-marin happa son attention sur l’écran plat. Posé sur le dossier du canapé, Maestro s’inquiétait pour Octave qu’il sentait en ébullition et Taiki… n’eut pas l’occasion d’un placer une. L’ingénieur explosa :

— Pourquoi ?! POURQUOI ?!
Chhhhhhhht ! fit Ginette en montant le son.
Vous avez essayé de me tuer ! reprit Octave, baisant bien malgré lui d’un ton. Deux fois !
Comme c’est pas vrai ! Jamais j’aurais…
Un peu quand même, nota Patricia en ajustant son brushing grâce au reflet du vaisselier.

Pas mécontent d’être appuyé, Octave fit un large et énergique mouvement des bras en direction de la journaliste people. Marcel ne se laissa pas démonter pour autant et poings sur les hanches, il se justifia d’un timbre si outré qu’il ne laissait aucun doute quant à son effrayante sincérité :

— Il y avait un auvent en-dessous !
Quatre-vingt mètre plus bas ! S’étrangla Octave.
Vous auriez rebondis ! Comme dans…
Si vous mentionnez la nouvelle série de Dahlia, je vous jette par le balcon, auvent ou pas.
C’est une croute ! Intervint gratuitement Ginette, apparemment fort peu conquise par la nouvelle production de l’actrice.

Marcel bredouilla. Perdu, la larme à l’œil, l’apiculteur voyait l’espoir de sauver sa ruche s’amenuiser et ignorait comment rattraper le coup. Il entremêla ses doigts aux ongles rongés par ces rudes derniers mois et ses épaules s’affaissèrent un peu plus sous le nœud d’une cape qui, privée de vent, retrouvait sa forme triste de sweat-shirt. Son regard humide se leva lentement vers Taiki.
Seul ce ranger avait daigné l’écouter, acceptant même de réfléchir à la question. Peut-être réussirait-il à convaincre son collègue sans cœur que…

— De toute façon ça ne marcherait pas.

Renfrogné, Octave tourna la tête, évitant sciemment le regard de ponchiot battu de Marcel. L’ingénieur de la Tour Radio croisa les bras sur son torse, puis haussa les épaules, mais sa détermination vacillait. Mauvais.
Il admettait que, quoique fort maladroit et dangereusement déconnecté de la réalité, l’apiculteur avait seulement essayé de sauver son business. Certes sa bêtise avait failli lui couter la vie — deux fois —, mais l’abandonner à sa détresse ne règlerait pas le problème.
Soupir. Quelle plaie.
Ses iris d’obsidienne se braquèrent sur l’artisan.

— Franchement Marcel, Patricia n’a rien d’une reine.
Whaaaat ?

Par un miracle dont elle seule connaissait le secret, Patricia avait réussi l’exploit de se changer pour une tenue davantage à la hauteur de sa royauté naturelle (Marcel approved).
Octave écarquilla les yeux et entrouvrit les lèvres avant de se raviser. Se pinçant l’arrête du nez, il secoua la tête, dépité.

— Laissez tomber. Patricia fera l’affaire.
Of course ! Un peu plus et vous me remplaciez par ce vieux fossile devant sa TV, ou pire ! Par Suzie !
P-pas du tout ! rougit Octave, même si la seconde idée lui avait bel et bien traversé l’esprit.
Euh… Mais alors vous voulez bien m’aider ? Demanda Marcel
On dirait, admit sans joie l’ingénieur.

La sonnette retentit. Ginette grommela et augmenta encore d’un cran le volume. On frappa vigoureusement trois fois. La senior pesta :

Allez donc ouvrir ! C’est forcément pour vous, je ne suis qu’un personnage secondaire après tout !


* * *


Cinq ans plus tôt, Naomi enseignait en école maternel. Cette impressionnante petite brune aux cheveux crépus et à la carrure taillée dans le roc travaillait alors à l’école de Rosalia. Des trois classes accueillies, elle avait en charge les plus petits. Ceux qui pleurent beaucoup, crient tout autant et mettent leur doigts dans leur bouche après les avoir systématiquement trempés dans de la boue, de la peinture ou toute autre mixture non destinée à être ingurgitée. Patience, observation et rapidité d’action rythmaient alors son quotidien.
Elle pensait que c’était le job de sa vie, mais Naomi se trompait. Elle avait tenu deux années avant de se réorienter et pas qu’à moitié. Les enfants n’y étaient pour rien et les parents non plus — quoi qu’à choisir, elle préférait nettement les bambins surexcités aux adultes névrosés. Non. Ce qui avait eu raison de ses nerf d’acier c’était « Baby Sharpedo ».
Cette comptine venue droit des enfers s’insinuait dans votre esprit dès la première note et vous hantait à tout jamais. Poursuivie en rêve par les marionnettes de Sharpy et sa Mommy, Naomi s’était, une nuit, réveillée en sueur et avait dit : « Stop ».
L’année scolaire terminée, ce fut le cœur lourd qu’elle quitta sa classe aux murs couverts des dessins de ses artistes en herbe. Puis elle frôla la mâle aux marionnettes et l’enceinte qui ce matin encore, jouait l’infernale chansonnette. Alors Naomi se sentit libérée.
Un nouveau diplôme en poche, elle rejoignit deux ans plus tard, un métier passionnant où patience, observation et rapidité d’action demeuraient. Naomi était devenue agent de police.

D’abord affectée à la caserne d’Irisia, elle avait finalement été mutée à Doublonville où elle s’était démenée pour faire ses preuves. On reconnaissait volontiers son énergie et son amour du travail bien fait, mais Naomi attendait toujours l’affaire avec un grand A, celle qui changerait sa vie.

Et puis le téléphone avait sonné.

— Commissariat de Doublonville, j’écoute.
Bonjour… Je m’appelle Suzie Fragola et travaille à la Tour Radio. J’appelle pour vous signaler un kidnapping. Patricia Potty vient d’être enlevée.


* * *


— Police ! Ouvrez cette porte !
C’est déjà ouvert ! Beugla Ginette, qui commençait à en avoir ras les bigoudis de tout ce foin.

Le battant vola sur ses gonds et fit hurler le carillon qu’il percuta de plein fouet.
Trois agents de police entrèrent, tous précédés de leurs pokémons. Un caninos retroussa ses babines bouillonnantes de feu, un M. Mime esquissa une succession de gestes ultra-menaçants — ou se voulant comme tel — et un bruyverne ouvrit grand ses ailes.
La seule femme du trio passa devant l’imposante chauve-souris. Sur son visage rond, dégagé par un chignon bien serré, deux sourcils épais s’abaissèrent sur un regard perçant. Du haut de ses un mètre cinquante-deux, Naomi en imposait. Elle tira le talkie walkie de sa ceinture et enclencha l’émetteur.

— Miss Potty est en visuel. Elle n’a pas l’air blessée, sans doute grâce à M. Yakimasu qui est à ses côtés. On s’occupe des ravisseurs.

Marcel blêmit et Octave tressaillit. Une éclair traversa son corps et rendit à ses jambes toute leur solidité. Il s’écarta du divan, chatouillé par un mauvais pressentiment et les prémices d’une froide colère.

— LES ravisseurs ?
Ne bougez pas ! Et pas de gestes brusques. Faites revenir vos pokémons dans leur pokéball et tout se passera sans problème.
C’est une blague ?
Non monsieur, vous êtes en état d’arrestation, obtempérez tout en laissant vos mains bien en évidence s’il vous plait.
Mais je n’ai-
J-Je ne peux pas aller en prison ! Coupa Marcel. Pas maintenant ! Pas si près du but !

La face l’apiculteur passa blanc laiteux au rouge écrevisse en un temps record. Un pas en avant, puis une grande inspiration précédèrent une nouvelle chorégraphie aussi énergique que discutable, obligeant Octave et Maestro à se décaler pour ne pas prendre un coup de pied.
Puis Marcel se figea sous le regard effaré des hommes de lois.
Pour la seconde fois de la journée, il s’adressa à sa montre à Quartz.

API ! Formation SuperSonique !

Pause publicité à la télé. Ginette se leva. Elle avait exactement six minutes vingt-sept pour tenter cette nouvelle recette de Mojito.
Octave se renfrogna en remarquant l’air interrogatif que lui adressa la policière. Elle espérait quoi ? Deviner la trame de leur plan machiavélique sur sa face ? Raté. Mais ce serait foireux à souhait, ça il en était certain.
Un bourdonnement attira alors son attention vers le balcon.
Chaos d’abeilles. API en transformation.
Ginette sortait ses citrons du frigo lorsqu’une dizaine d’insectes entra pour faire diversion. Leurs battements d’ailes couvrirent une réclame tout droit sortie d’un intense brainstorming de publicitaire torturé : « Le lait Meumeu, c’est meuuuurveilleux ! »
Marcel bondit en arrière. Il se rapprocha de Taiki après avoir saisi le bras d’Octave, l’entrainant près de lui.

— API ! Écran de fumée !

La nuée d’aptitrinis lança une puissante attaque doux parfum. Un nuage rosé au pouvoir couvrant très limité se répandit dans l’appartement, l’embaumant d’une délicieuse odeur de miel. Octave siffla avant que l’engourdissant fumet ne les atteigne. Un battement d’ailes de Maestro, repoussa l’effluve du côté des policiers. Bref soulagement de son partenaire avant de capter.
Oh. La. Boulette.
Cette fois c’était sûr il finirait menottes aux poignets. On le conduirait gentiment au poste sans l’écouter, puis un vieux moustachu taperait son nom un PC encore plus âgé que lui. F. E. R. Y. S. Juste avec les index. Ça prendrait des plombes. Il appuierait sur « entrer » et un sourire victorieux égaierait ses traits fatigué quand les résultats remonteraient au son d’un grésillement d’agonie. « Vous avez de qui tenir ! » qu’il dirait. Et Octave rêverait en silence de racler sa face sur du crépis.

— Il faut qu’on sorte de là.

Marcel leva vers lui un regard surpris. Dire qu’il avait préparé un speech super émouvant pour les convaincre de s’enfuir avec lui. Tant pis.

Je peux tous nous tirer d’affaire si vous m’aidez ! Ensuite promis, je me rends dès que ma ruche est sauvée !
C’est à quel moment exactly que je suis couronnée ? Intervint Patricia.

Octave se mordit la langue. Au vu des circonstances, « Jamais » n’était pas une réponse appropriée. Préférant la laisser rêver et il se tourna vers Taiki dont il soutint le regard sans broncher. Oui, il avait menti, mais ça attendrait.

— On sauve la ruche, on ramène Patricia et c’est réglé.

La pub était finie.
« Serre moi plus fort » reprit son cours et les agents retrouvèrent leurs esprits.


Bouyaaaaa /o/:
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Taiki YakimasuRanger

Taiki Yakimasu


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] - Page 2 EmptyJeu 16 Juin 2022 - 21:17
- Non.

Un simple mot, trois lettres, qui eurent la puissance de percussion d'une tonne de TNT dans le coeur de Marcel. Il resta là, bras ballants, yeux brisés, à supplier d'un regard détruit le champion de Cramois-'Ile qui tentait tant bien que mal de soutenir cet affront visuel. Il n'avait suffi à Taiki que d'écouter l'indignation d'Octave pour se rendre compte que c'était peine perdue. Patricia lui venant en aide, Ginette absorbée par sa série avec Xena, et Maes qui observait le spectacle d'un air circonspect, seul Taiki était d'un réel support pour leur kidnappeur en herbe. Peut-être un petit mot léger envers Octave dédramatiserait la situation ?
Le ranger se tourna vers son acolyte au col impeccable pour lever un doigt, air amusé au visage, voulant mentionner que si Marcel voulait vraiment le tuer, il aurait pu lui faire avaler ses API. Mais les ténèbres qu'il entrevit dans les iris d'Octave avorta cette pensée avant même qu'elle eût fini de mûrir dans son esprit. Marcel était seul. Définitivement.

Et puis, on sonna.

S'ils avaient été acteurs dans un film de cow-boy et d'indiens, on aurait entendu les sons de clarinette de la cavalerie au même moment où trois personnes uniformées prenaient possession de l'appartement de Ginette, toujours imperturbable, bien qu'elle ne cessait de monter le son pour entendre son émission. La police ?

Au même moment où Taiki songeait fortement à appeler Suzie et cie en renforts pour amadouer ce brave Octave, ce furent des muscles qui répondirent présents. Cela pouvait éventuellement aussi arranger la situation, après tout, la police était à l'écoute des besoins de ses citoyens, non ?

— Miss Potty est en visuel. Elle n’a pas l’air blessée, sans doute grâce à M. Yakimasu qui est à ses côtés. On s’occupe des ravisseurs.

Ah.

Les embrouilles se poursuivaient. Imitant la réaction surprise d'Octave, Taiki s'approcha du noiraud, comme pour souligner son appartenance au camp des "gentils". Puisqu'apparemment la petite fliquette avait su le classifier dans la bonne catégorie, elle devrait vite tilter que si le frêle ingénieur et le musclor pompier étaient physiquement proches, c'était qu'ils étaient TOUS LES DEUX des gentils, non ?
Marcel n'était cependant pas prêt à attendre ce dénouement, car voilà qu'il couvrait d'un écran de fumée le salon pour faire diversion, tandis qu'il attrapa le bras d'Octave. Suivant le mouvement, Taiki fit de même, non sans avoir par avant décrocher Patricia de son miroir de poche.
Un bref échange de regard eut lieu entre les deux, la journaliste toute requinquée, qui souriait de toutes ses dents, excitée par l'adrénaline du moment (et surtout à l'orgueil gonflé par le speech de Marcel), et s'attendit à une prise galante de Taiki. Tel un preux chevalier qui prendrait délicatement sa reine, dans le respect canonique le plus strict et prude, une main sur ses hanches pour soutenir son poids de ses muscles travaillés, alors que la pâle et douce main de la dame s'enroulerait autour de son cou.

Au lieu de cela le champion la saisit par les hanches de ses deux mains et la souleva sans peine pour la charger sur ses épaules, à l'image d'un vulgaire sac de patates. Un sac de patates qui sentait bon, certes, un sac de patates quand même.

Ce ne fut qu'après que Taiki se dit que ce ne devait pas être un move très intelligent, car au vu des policiers, désormais quatre ombres se dessinaient à travers la nuée rose des API. Deux gringalets côte à côte telles des silhouettes malveillantes, et un mastodonte kidnappant la belle demoiselle en détresse, tel le sous-fifre sans cervelle qu'on retrouvait souvent dans les films d'action.

— Il faut qu’on sorte de là.

Plus que d'accord là-dessus, Taiki observa Marcel, pour l'inviter à activer son évasion. Ce dernier n'eut pas besoin d'une remontrance verbale, car voilà que le quatuor maudit s'envolait avec l'aide des API vers d'autres cieux (et d'autres fiefs, sans doute).

— On sauve la ruche, on ramène Patricia et c’est réglé.

Octave le regardait, avec une trace d'une émotion difficile à déterminer au fond de son regard. Etait-ce de la culpabilité, ou de la crainte liée à la situation ? Taiki ne sut le déchiffrer, mais à l'instant présent, sa seule préoccupation fut le bruyverne dont le cou était orné d'un traqueur GPS qui les suivait. Heureusement, Xena s'était décrochée de la télévision (les pubs le la bottaient pas trop, et Ginette s'était laissée aller à plusieurs essayages de plusieurs recettes de mojito) et Maes l'accompagnait aussi. Ils avaient un léger renfort ailé, mais sans doute pas de taille avec une bête entraînée de la police à pister et saisir les malfrats.

Et BIM.

Dans son esprit, quelque chose résonna.

Les iris bleus du pompier atterrirent alors sur la nuque d'Octave, sans doute concentré à observer où les emmenait le nid d'API.
Et un sentiment étrange envahit le pompier.

Qu'était-il en train de faire ?
La bonne chose ?

Aider un pauvre gars qui perdait sa ruche et qui leur demandait gentiment de l'aide ? Offrir le meilleur scoop à la journaliste people la plus détestable de la région ? Ou se faire ficher comme faisant partie d'une association de malfaiteurs ? Et si tout cela était un piège ? Et si Octave était vraiment un espion ? Avait-il prévu tous ces évènements ? Ou était-il lui aussi victime d'une succession de circonstances pénibles ?
Si c'était le cas, pourquoi Taiki avait eu ce drôle de sentiment au moment où il s'évoquait le mot malfrat dans son esprit, et se sentait de regarder attentivement Octave ?...

Une main hésitante se tendit vers l'épaule du jeune homme, prêt à lui adresser quelques... questions quand soudain Patricia gigota.

- J'aime pas vos épaules, Taiki, elles sont d'un inconfortable !

Faisant un petit saut, elle s'évada de l'empreinte de l'homme et fut réceptionnée par quelques API dissidents qui lui offrirent non pas un espace pour poser ses pieds, comme à eux autres, les gueux, mais un réel trône qui lui permettait une assise confortable, avec même une protection calculée contre le vent.
Marcel tourna la tête, des larmes envahissant ses yeux. C'était sans doute dû à la vitesse du vent qui chatouillait ses glandes oculaires, mais une part d'émotion se lisait au fond de lui.

- C'est vraiment elle, notre reine.

***

- Mais... ils viennent de nous griller ?

Naomi, bouche bée, mains sur les hanches, avait observé les ravisseurs fuir. Bien entendu, le pokémon de son acolyte était parti à leurs trousses, mais c'était le principe. Ils avaient fait une bonne présentation, avait donné des sommations claires, et on les grillait. On ne s'habituait jamais à ça, mais d'un côté, cela était un aveu terrible que cette opération allait s'avérer payante pour l'ancienne éducatrice.

- Je dirais même qu'ils vous ont crâmé au lance-flammes. Maintenant OUSTE, vous avez assez fichu le chenit chez moi ! Je vais vaquer à mes occupations non-intéressantes de personnage non-essentiel à la suite de l'intrigue, et pour ça, j'ai une panoplie de mojito.

Sans avoir besoin d'une seconde requête de la part de Ginette, Naomi dispersa ses troupes d'un regard déterminé.

- Ok, équipe BRAVO, vous allez faire la couverture route des individus via le traqueur sur Zulu. Moi, je vais renforcer notre comparse. Communication radio, groupe 187, Benito, tu informes la centrale et la demande de renforts, ok ?

Un hochement de tête collectif se fit, puis du rouge empara le salon, Monsieur-Mîme et Caninos rentrant dans leur pokéball, alors qu'un autre être en sortit, parvenant même à impressionner une Ginette légèrement pompette.

- Oh vous êtes bien équipée dis-donc !

Un magnifique dracolosse aux écailles d'un vert rare sortit de la pokéball de Naomi. Sa taille était colossale et pouvait s'avérer intimidante. Malgré sa truffe mignonne et son air innocent, sa puissance de vol et de feu étaient ses atouts les plus précieux et le rendait particulièrement efficace dans les cieux. C'était Terminator, son plus fidèle pokémon, et sa plus grande fierté. Ca serait lui, leur couverture air.
Calibrant la montre à son poignet au GPS du pokemon de Benito, Naomi chevaucha alors d'un pas déterminé son fidèle pokémon dragon, prête à en découdre, un sourire plus excité que ce qui ne devrait paraître seyant son visage.

- A nous, les vilains.

***

- Je te trouve bien pâle, Octave...

Le champion s'était approché de l'ingénieur du son, plaçant une main sous son menton, le forçant à établir un contact visuel. En effet, la pâleur du jeune homme était, en temps normal, indiscutable, mais là elle détonait particulièrement du teint standard du garçon.

Bien sûr, mille raisons pouvaient expliquer cette pâleur.
L'inquiétude, par exemple... Maes et Xena tentaient de distraire le bruyverne mais ce dernier demeurait concentré sur la cible, qu'il n'attaquait évidemment pas, n'étant pas sa stratégie. La situation n'était pas vraiment reposante.

Marcel, lui, tendit soudainement une sucette au miel à l'attention d'Octave, sans quitter son regard de la "route" qui n'en était du coup pas une.

- Il te faut sûrement du sucre, avec toutes les basses et hautes pressions que tu as dû subir. C'est de ma faute, mais franchement, je t'aurais jamais tué ! Enfin, au pire, par accident, mais c'est tout !

Ce fut Taiki qui saisit la sucette, ignorant royalement l'intervention du faux stagiaire.

Effectivement, une carence en glycémie pouvait expliquer un teint pâle...
Sans avoir rompu le contact avec le menton d'Octave, Taiki rapprocha ses yeux qu'il avait légèrement plissés, comme pour tenter de déchiffrer le nano-texte qu'étaient les indices sur les émotions d'Octave qu'on pouvait lire dans ses yeux. Si le dicton "les yeux sont la fenêtre de l'âme" était vrai.

- Des fois... je me demande....

Petit mouvement des API pour éviter un immeuble qui les secoua quelque peu, à l'exception de Patricia, dont le trône s'était soudainement transformé en une sorte de poussette-hamac où elle put s'allonger de tout son long, les mouvements du corps des petits API encaissant les changements de direction et rendant la navigation très agréable pour la journaliste, qui considérait ça non pas comme incroyable ou exceptionnel, mais comme un vulgaire acquis au vu de sa prestance.
De son côté, Taiki avait soudainement senti un contact chaud et humide sur ses lèvres.

Gêné à en mourir, le pompier recula son visage de celui d'Octave, dont il ne put examiner si la pâleur demeurait. En tout cas, le sien virait au rouge pivoine.

- ... Si seulement tu avais été fichu d'avouer tes sentiments à Suzie on en serait pas là !...

Le contact se rompit abruptement, Taiki tournant désormais le dos à Octave et Marcel, concentré sur les tentatives des pokémons volants de se débarrasser de l'immense chauve-souris qui les suivait. La stratégie "N'en faisons pas des caisses, gardons ça discret" était celle pour laquelle il optait, encore pas remis de ce soudain contact...
Et puis il y avait autre chose... qui expliquait le regard fuyant.
Octave n'était pas le seul à mentir, mais le pompier ne sut prononcer à haute voix ses doutes. Qui était-il pour sous-entendre de pareilles choses au jeune homme qui, pour l'instant, avait juste fait preuve d'un mélange assez fou de grande prouesse et de grande maladresse ?
Sous-estimer qu'il faisait partie d'une organisation criminelle était lourd, et pouvait lui coûter l'estime qu'il avait gagné de l'ingénieur du son au fil de cette folle aventure. Et mine de rien, ça ferait quand même mal à Taiki, qui ne s'en sentait pas encore prêt.

Mais le regard perçant de Patricia qui avait su capter ce moment endurcit les émotions du champion, qui fronçait les sourcils, regrettant de ne pas avoir de pokémon psy pour envoyer des ondes styles "Non, tu n'as pas vu ce bisou accidentel"... D'ailleurs, il hésitait même à la repasser en mode patate, quand soudain, une ombre menaçante vint se mettre devant le soleil.

Oups, ça ne sentait pas bon.

Et... ils n'avaient pas eu le temps d'avertir Suzie...

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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] - Page 2 EmptySam 9 Juil 2022 - 15:19
« Je te trouve bien pâle, Octave… »

La voix grave de Taiki lui parvint avec un temps de retard, ne résonnant dans son esprit branché sur dix milles volts qu’à l’instant où le contact chaud des doigts du champion s’imprima sous son menton. Il sursauta. Contact visuel. Octave n’affronta qu’un temps ces iris au bleu trop pur qui venaient de chasser l’obscurité de son esprit. Ses plans pour se débarrasser du bruyverne lui échappèrent, la vue de Taiki lui rappelant brutalement que, pour cette fois, il était du côté des gentils.
Son « ça va » marmonné ne convainquit personne. À son tour, Marcel s’inquiéta et insista pour lui offrir une sucette au miel. Un regard noir remplaça ce qui aurait dû être un merci, mais contre toute attente le champion d’arène rafla la sucrerie. Octave crut qu’il allait la lui enfoncer dans la gorge en le maudissant sur six ou sept générations, mais Taiki se contenta de raffermir son étreinte sur son visage en s’approchant trop près. L’étonnement et un début de gêne poussèrent l’ingénieur à l’interroger d’un hésitant coup d’œil.
Mauvaise idée. Le garçon frissonna, saisi par l’impression désagréable que le colosse le sondait jusqu’au plus profond de son âme. Qu’y trouverait-il ? La déception probablement, ou pire.
Un pas en arrière. Octave essayait de se soustraire à cette analyse chirurgicale, quand les premiers mots de Taiki s’échappèrent de sa mâchoire crispée, incertains et suspicieux.
Qu’il la ferme par pitié !
Pour une fois, son vœux fut exaucé.

« Smoutchi ♡ »

Oui, avec un « i », pour le cri de panique, confusion et détresse mêlées qui remonta dans la gorge d’Octave et s’écrasa, étouffé, contre les lèvres humides et chaudes de Taiki.
Contact de deux secondes vingt-trois dixièmes, Patricia avait compté. Trop court pour une galoche dans les règles de l’art, mais trop pas mal pour un baiser volé. Certes, les apitrinis avaient un peu aidé, mais n’importe quel tabloïd digne de ce nom s’en contenterait. Pas même besoin de broder sur leur réaction respective.
Le pompier se tira le premier de l’auto-combustion. Minimisant maladroitement les faits, il les enterra sous une leçon de morale qui gifla son vis-à-vis en pleine face. Les joues déjà d’un bel écarlate, Octave se consuma totalement à la seconde où tomba le prénom de Suzie. L’image de la petite bouche cerise de l’animatrice radio se superposa à la sensation persistante de pression contre ses lèvres, puis s’effaça, parasitée par le souvenir d’un gros plan sur le visage du champion d’arène.
Q-Quoi ? Non ! A-Attendez…
D’un revers de main fébrile, Octave s’essuya la bouche, espérant balayer la vision qui allait avec. Dans son esprit en ébullition, presque fumant à ce stade vertigineux de confusion, les réparties cinglantes finirent toutes noyées sous un gargouillis de syllabes embarrassées et désordonnées. Son sang-froid s’évaporait. Il s’obligea à repenser à Suzie, mais au moment de se la remémorer portant sa petite robe blanche d’été, elle fut remplacée par Taiki. La tenue, elle, n’avait pas changé. Octave s’essuya une nouvelle fois les lèvres pour ne pas s’arracher les yeux.
Le sourire de Patricia se fendit entre ses deux oreilles.

« Coquin ! Taiki-san, vous l’avez tout émoustillé.
Fermez la ! Cracha sèchement Octave.
Mooohw ! Ne me dites pas que c’était le premier ?
Q-N-… Non ! Je… »

Il ? Avait déjà embrassé ? Évidemment ! Mais toujours par intérêt. C’était la base de son… éducation ? Enseignement ? Appelez-ça comme vous voulez.
La séduction était le meilleur moyen d’obtenir n’importe quoi rapidement. Jeune ado, c’était en draguant assidument une petite rousse avec un appareil dentaire qu’il avait obtenue d’elle sa première console. Une semaine à jouer jours et nuits avant que sa mère ne foute la DS à l’eau. Aucun regret, si ce n’était d’avoir été plus discret. La fille ? Il ne se rappelait plus comment ça s’était terminé, ni de son prénom d’ailleurs.
Octave croyait sincèrement que c’était la norme, jusqu’à ce que Max l’initie patiemment aux films, romans ou série dont son enfance avait été en grande partie privée. Lui qui, jusqu’alors, n’avait jamais réussi à les comprendre à travers sa vision biaisée du monde, s’était mis à imaginer ce que serait son premier baiser spontané.
Et aucun malabar n’y était invité.

Un gloussement supplémentaire de Patricia força Octave à se détourner sans un regard ni un mot pour Taiki. L’affronter était au-dessus de ses forces. Troublé, les joues en feu, il chercha une distraction, n’importe quoi qui lui permettrait de remettre de l’ordre dans les battements erratiques de son cœur et de stopper les tergiversations hystériques de son esprit. C’était normal toutes ces sensations là ?
Alors API pila et une ombre se dressa devant eux. Emporté par son élan, Marcel vacilla et sa cape-sweat se rabattit sur sa tête. L’apiculteur couina. Il la retira par d’énergiques mouvements de bras, juste à temps pour apprécier de près la peau émeraude du dracolosse.
Gloups.
Le dragon décoiffa d’un souffle mécontent le fuyard qui laissa échapper un petit cri étranglé. Il recula à la va-vite. Un méli-mélo de pieds manqua de lui faire perdre l’équilibre, mais Octave le rattrapa par le bras et le redressa avant qu’il ne s’étale. Le remerciement sifflant qui s’extirpa de la gorge pincée de l’artisan échappa à son sauveur.
Ce shot d’adrénaline avait rendu toute sa lucidité à Octave qui, le nez levé, suivit avec appréhension l’élévation du mastodonte. Un rayon de soleil auréolait la policière au chignon postée sur son dos. Son éclat se refléta sur son haut front, les éblouissant de son absurde intensité.
Main en visière, Octave vit l’agent de police tirer de sa ceinture un petit porte-voix bariolé, relique de sa vie passée à dompter la marmaille. Elle l’actionna et le mégaphone cracha son plus féroce jingle de magical girl : « Tibululiii ~★ » Sa voix suivit, déformée mais autoritaire ; un dedenne en colère.

« Rendez-vous et libérez l’otage ! Vous n’avez aucune échappatoire ! »

Elle disait vrai. La bruyverne venait de les rattraper, brièvement devancée par Xéna et Maestro. Épuisée, la petite coccinelle se fit une place sur le divan de Patricia et hérissé d’inquiétude, le nostenfer se posa auprès de son ami.
Octave vit tout de suite qu’il était blessé. Une écorchure au flanc. Rien de méchant, mais il préféra s’en assurer et s’accroupit à ses côtés. Maestro s’alarma immédiatement. La caresse qui glissa entre ses oreilles brûlait d’une hostilité qu’il n’avait plus connu depuis longtemps.

« Tibululiii ~★ »


* * *


Naomi inspira profondément.
La situation était à son avantage, mais pour combien de temps ? Attendre un renfort aérien était trop risqué. Appuyée par Zulu, Terminator pouvait tenir l’essaim d’apitrinis en respect, mais il restait le problème de l’otage. Cette pauvre Patricia Potty ne cessait de remuer sur son divan d’abeille. Cherchait-elle le meilleur spot pour bronzer en toute uniformité ? Oui. Mais Naomi crut qu’elle tentait de trouver un moyen de s’échapper.
Cette détresse inventée serra le cœur avide de justice de la policière. Elle décida de tenter un coup de poker, certaine que mettre l’un des ravisseurs de son côté lui permettrait de sécuriser la situation.
Cible évidente. Ranger et pompier, personne ne ferait croire à la policière que les engagements du champion d’arène de Cramois’Île étaient du vent. Alors pourquoi être passé du côté des méchants ? Témoin de leur langoureux baiser, Naomi avait tout de suite compris.

« Écoutez-moi, Taiki ! Je comprends que vous souhaitiez protéger votre couple, mais vous savez comme moi qu’un kidnapping n’a jamais rien résolu ! »

Pause. Durant d’interminables secondes, la lourde atmosphère qui les enveloppait ne se chargea plus que du vrombissement continue de l’essaim, entrecoupé des puissants battements d’ailes de Terminator, alternés à ceux de Zulu.
Naomi guetta l’influence qu’aurait ce temps de réflexion accordé aux ravisseurs avec autant d’attention que celle méritée par une casserole de lait meumeuh portée sur un feu vif.
L’amant de Taiki se redressa. Leur regard se croisèrent et un instant suffit à la policière pour percevoir à quel point la situation pesait sur les épaules de ce garçon. Ses traits tirés trahissaient l’insomnie qui l’avait longtemps torturé avant que cette folle décision ne s’impose à eux. Elle le sentit tendu, au bord de la crise de nerf et de crainte que cette impasse ne le pousse à d’ultimes extrémités, elle glissa vers de plus douces négociations.

« Tibululiii ~★ »


* * *


« Vous et votre compagnon pouvez encore vivre des années de bonheur, je vous le promets. Si vous libérez Patricia dès maintenant, tout se passera bien. »

Ce quiproquo le pourchasserait donc toute sa vie ?
Octave passa une main moite sur sa mine déconfite. Un peu de rouge avait réchauffé ses joues, mais la situation demeurait trop catastrophique pour qu’il s’en inquiète.
Il était décidé à ne pas faire pas deux fois la même erreur. Taiki verrait bien qu’il avait retenu la leçon. Plus de mensonges. Il serait le premier à lever toute ambiguïté, quand bien même la vérité s’avérait beaucoup plus farfelue que le film que cette policière semblait s’être fait.
Il inspira et étouffant la colère qui couvait, Octave expliqua de son timbre le plus posé :

« C’est un malentendu. On n’a pas kidnappé Patricia, en fait c–
Ils m’ont obligééééééééééééé !! »

Marcel tomba à genoux, les yeux embués de larmes de crocorible.
Cette trahison soudaine et de la pire espère sécha Octave sur place, le faisant silencieusement imploser. Ses poings serrés se mirent à trembler.
L’apiculteur se traina sur la plateforme mains jointes et faussement terrifié. Un oscar pour le pire acolyte qui soit. S’étant rapproché de l’agent de police, il renifla exagérément.

« Ils ont dit que… snrlf… Que si je ne les aidais pas à enlever Patricia… snrlf… Eh bah Monsieur Yakimasu brûlerait ma ruche ! Mais c’est tout ce que j’ai moi… Je voulais pas, mais j… j’ai pas eu le ch-
Je vais le tuer ! »

Marcel sursauta, effrayé par la rage contenu dans cet éclat de voix.
Octave l’aurait empoigné dès qu’il aurait été à sa portée, mais la policière s’interposa. Son dracolosse lui barra la route. La vue de ses griffes crépitantes augmenta encore l’animosité dont transpirait à présent l’ingénieur. Maestro tenta aussi de le faire reculer, agrippant le col de sa chemise entre ses petites pattes, mais son ami l’écarta d’un geste et ne bougea pas d’un pouce.
Mâchoire serrée, il toisa la policière et son pokémon avant de repérer la silhouette de Marcel, se recroquevillant dans le dos de l’imposant dragon.
Un rire jaune et glacé s’arracha de la gorge d’Octave.

« De quoi t’as peur Marcel ? Il y a un auvent juste en bas ! »

Il le vit trépigner sur place, puis comprenant l’allusion, la policière décala sa monture pour assurer sa totale protection. L’attention d’Octave se reporta sur elle et aucune once de sympathie n’y couvait. Elle leva son mégaphone, mais il lui coupa l’herbe sous le pied.

« Sérieusement ? Taiki est champion d’arène, ranger et pompier ! Vous le croyez assez stupide pour organiser un rapt en pleine journée et sur le lieu de travail de cette tarée ?
— « Tibululiii ~★ »L’amour pousse parfois…
Ça ne rime à rien de kidnapper Patricia ! Il y a un tas de moyen de s’en débarrasser sans avoir à la supporter. Et elle a tellement d’ennemis qu’on nous remercierait pour ça.
Hey ! Protesta la concernée avant de se raviser ; c’était plutôt un compliment finalement. »

La policière marqua un temps d’arrêt. Illumination ou confusion, Octave ne sut comment l’interpréter, mais Marcel en profita pour sortir de sa cachette. Il avait vraisemblablement eu une idée, car il demanda :

« Madame ! Laissez-moi leur parler. »

Le dracolosse s’écarta. On venait tout juste de le menacer de mort alors inquiète de son sort, la policière lui demanda s’il était sûr de vouloir prendre un tel risque. L’apiculteur opina. Il bomba bravement le torse, au fait du danger qu’il aller affronter ; ce qui était à des années lumières de la réalité.

« Je pense pouvoir les convaincre, annonça-t-il valeureusement. Après vous pourrez vous en occuper pendant que j’emmènerais ma rei… Miss Potty en sécurité.
— « Tibululiii ~★ » Très bien, mais soyez prudent. »

Marcel gambada sur ses courtes jambes jusqu’à Taiki et Octave les rejoignit d’un pas fumant de rage mal contenue. Sûr de lui, l’apiculteur exposa immédiatement son imparable plan.

« Vous vous laissez capturer et dès que ma ruche sera sauvée, je viendrais vous innocent– »

Le crochet du gauche fendit les airs sans réel accord de son propriétaire. Octave s’en fichait. Si personne n’intervenait, il lui pèterait un nez déjà bien amoché par Ginette et rien n’assurait que cela suffirait à le calmer.


* * *


Presque au même instant, la radio de Naomi crépita.

« Code rouge Naomi. Je répète code rouge.
Reçu Bénito. Qu’est-ce qu’il se passe ?
Ne restez pas là. Allez vous en tout de suite !
Négatif. La situation n’est pas sous contrôle. Quel est le problème ? »

Un croassement puissant perça l’azur.
Naomi se retourna lentement. Une goutte glacée de sueur dégoulina le long de sa nuque. Non loin d’elle, perchés sur trois rangés de fils électriques, une vingtaine de paires d’yeux clignèrent en décalé dans un sombre amas de plumes. Plusieurs becs dorés s’ouvrirent sur ce qui sonna comme une menaçante mélopée.

« Vous avez dérivé jusqu’au territoire du Gros Tino ! Tirez-vous avant que ses cornèbres ne vous repèrent !
T-Trop tard… »

Et les croassement s’amplifièrent.


H.R.P.:
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