Balayette à chiottes et Balai-Brosse ![PV Cain]

La situation venait, en quelques secondes à peine, de passer du statut de bien compliquée, à carrément trop chiante. Non compté que le groupe venait de se faire séparer en beauté par ce duo d’abruti de Pokémons roches, chaque groupe avait le droit à son propre boulet, Rhinastoc pour Abel, Grolem pour Caïn et Tommy. Autre petit problème qui s’ajoute au reste du tas, toutes les Pokéballs ont l’air de s’être miraculeusement cassé la gueule des deux côtés de l’éboulement, pour peu qu’une se soit perdu au milieu de l’éboulement, elle se serait brisée en morceau tout en laissant une petite bouillie pour bébé aromatisée au Pokémon qu’elle contenait… Expérience gustative inoubliable si vous voulez mon avis. Et pour couronner le tout, on n’y voyait presque rien, identifier ses propres sphères bicolores dans de pareilles conditions, était pour le moins difficile, et il fallait faire confiance au facteur chance, seulement celui-ci semblait s’être légèrement désintéressé de la vie de nos trois imbéciles, plutôt ballot n’est-ce pas ? Dernière solution : Se jeter sur la première Pokéball qu’on trouve, la balancer sur notre adversaire et prier pour que le coup soit super efficace, parce-que-sinon-on-est-trop-dans-la-merde.

Caïn qui venait de se réveiller avec peine, venait de se rendre compte de la situation, et visiblement, lui non plus ne se trouvait plus en possession de ses Pokéb… Non mais non quoi !! C’est vrai que ce con n’est pas des masses équipés à ce niveau là et qu’il préfère laisser gambader ses bestioles. Bordel. Mais c’est qui franchement qui m’a fichu de pareils abrutis en guise de partenaires pour sortir vivant de ce Tunnel. La liste des Pokémons présents un peu partout par terre se réduisait donc à présent à ceux d’Abel et au sien. Si on comptait que ce dernier n’en avait pas capturé plus que la fois d’avant, il y en avait trois encore en course : Givrali, Feuforêve et Reptincel… Avec les siens, on en arrivait à un total de 8 Pokéballs surprises. Génial. Mais fallait-il encore que les bille rouge et blanche d’Abel soit elles aussi tombés à la renverse.

"Mais merde...!"

Ah ben… L’art et la manière de résumer les événements en un seul mot, toujours aussi poétique. Grolem se faisait de plus en plus grincheux, lançant des « Beuwarghh… » assourdissant en veux-tu, en voilà, pour bien montrer qu’il était là, prêt à réduire leur petit crâne humain en poudre hallucinogène pour ses soirées privées entre Pokémons fêlé du caillou. Et oui, les Grolem ont besoin de se sentir principal sujet de conversation. N’arrivant pas à trouver la moindre aide pokémoniesque de son côté, il détourna le regard vers Caïn auquel s’accrochait Vipélierre avec désespoir… Et lui qui n’aimait pas franchement les créatures de poches. Un peu trop gâté en amour, le pauvre barman se saisit du premier objet qui lui vint à la main et fort heureusement ce fut une Pokéball. Tommy esquissa une mine soulagée pendant quelques instants, ces quelques instants durant laquelle la grotte fut illuminée d’une lumière éclatante, une lumière qui en aurait presque fait fuir notre gros tas de gravas, mais NON ! Tout ça aurait été bien trop facile pour que ça se passe dans notre douloureuse réalité.
Migalos apparu. Ben franchement, moi je dis que quand t’es censé avoir la chance d’être resté en vie jusqu’à présent avec une gueule comme la tienne, et que t’es même pas fichu de tomber sur la Pokéball qui permettrait à tout le monde de s’en sortir vivant, tu ferais mieux d’aller te pendre illico presto. N’est-ce pas Caïn ?

Le Caïn en question se retrouva une fois de plus à deux doigts de se faire réduire la tête en bouillie pour Chaglam, Grolem encore plus furax qu’à leur arrivée lui passant à quelques centimètres du crâne, finissant sa course dans un tas de cailloux qui lui permit de se dissimuler dans la pénombre, histoire de ne pas louper ses cibles au prochain assaut qu’il lancerait… Franchement, qu’est-ce que tout ces abrutis ont à avoir des éclairs de génies dans les mauvais moments, quitte à être pas vraiment futé, autant ne pas l’être en permanence, ça faciliterait de beaucoup la vie de pauvres gens tels que nous, fin’ que Tommy parce que les autres on s’en fiche. Une Pokéball arriva à ses pieds. Caïn venait de lancer dans sa direction la sphère qui venait, quelques secondes plus tôt, d’avaler Migalos. Il agissait visiblement avec une certaine frustration qu’il ne tarda pas à transmettre.

"T'as pas un pokémon utile contre c'te chose, non?"

Et toi t’as pas une option qui te permettrait de te la fermer de temps à autre ?... C’est juste une idée comme ça hein. Tommy lui lança un regard noir tandis qu’il remettait à sa ceinture, la Pokéball de Migalos. Plus que cinq à retrouver. Allez, un petit jeu où la mort nous attend à la clé, c’est toujours plaisant, non ?



Il venait de bondir. Il n’avait pas pris la peine de voir dans quelle direction, tout ce qu’il savait, c’est qu’il avait bondit pour éviter cette satané boule de roche. La seule crainte qu’il avait eu en se propulsant vers l’avant avait été d’imaginer son dresseur se faisant écrabouiller à sa place, mais il savait bien que ce dernier était largement capable de se débrouiller de lui-même… Fin’ ça dépendait du taux d’alcool qu’il avait dans le sang aussi, parce que certaines fois, ils étaient du genre à faire exprès de se suicider pour voir ce qui se passerait… Je vous jure les humains et leurs plaisirs à la con.

Ah oui, j’ai peut être oublier de le préciser, mais c’est bien de chauss*BAM*, de Mentali que nous parlons si vous ne l’aviez pas compris. Le félin se releva sur ses pattes, époussetant son pelage à l’aide de sa queue. Le temps qu’il reprenne le fil de ses pensées, il s’aperçu qu’il était coupé d’une partie de ses accompagnateurs et que son dresseur venait de l’appeler sans qu’il ne puisse vraiment le faire… Se concentrant sur son côté de Tunnel, il s’aperçu qu’il y avait plusieurs présence, dont une étrangère, Le Rhinastoc. Le jeune homme aux airs de balayette à chiotte qui répondait au nom d’Abel et son Teddiursa étaient là ainsi qu’Archeomire et de vagues silhouettes qu’il n’arrivait pas à cerner. Sûrement des Pokémons enfermés dans des Pokéballs. Encore une connerie humaine ça…. Ah bon dieu, si seulement les Pokémons s’étaient imposés comme espèce dominante, le monde n’en serait pas rendu là.

"Who punaise ! "

Mais il ne s’arrêtait jamais de beugler celui là ? Certes, ils étaient attaquer par un affreux méchant à la con qui débarque au mauvais moment, mais c’est pas non plus une raison suffisante pour casser les oreilles de tout le monde, il y a déjà assez d’Archeomire de coincé dans les débris qui ressemblent encore plus à un dessous de plat qu’à son habitude, alors s’il-te plaît arrête un peu de faire ta fillette Kujaku, sinon ce n’est plus le mur d’un dojo de danse qui éclatera mais tes cordes vocales.

Tandis que ce déchet d’humain tentait de tenir tête au géant avec son affreuse peluche couleur vomi, le félin s’occupa de dégager les quelques grosses pierres qui recouvraient le pauvre Pokémon acier, principale source de lumière des deux côtés du tunnel. Gardant ses bonnes habitudes d’égoïste fini, le Pokémon psy secourait son compagnon plus par besoin de tirer la couette (en l’occurrence le lampadaire) vers lui que par sympathie pure. Juste dégagé, le petit Pokémon lévitant ne trouva rien de mieux à faire que d’aveugler le Rhinastoc. Celui-ci, troublé, se fit facilement avoir par l’attaque du nounours faiblard et vacilla, s’écrasant au sol dans un nouveau concert de roches se fissurant et rapprochant dangereusement la menace de la mer vers eux. Chic. Surtout quand on sait que le Pokémon Roche qu’ils affrontaient était loin de se laisser abattre par une simple attaque Casse-brique exécutée par un Pokémon qui n’était même pas du type combat. Se relevant à une vitesse impressionnante pour sa grande taille et sa corpulence, il abattit latéralement son poing titanesque en plein sur Teddiursa qui n’en faisait même pas la taille. Le Pokémon d’Abel se retrouva projeté par cette attaque Martopoing, contre une nouvelle paroi, occasionnant un nouveau tremblement de roche.
Archeomire dans un élan chevaleresque (C’est capable de tomber amoureux un bout de ferraille) tenta vainement de ralentir la course de Teddiursa, à l’aide d’une attaque psychique, mais la puissance produite par le titan de roche fut telle qu’elle brisa sa concentration, et lui prit pas mal de force.

Alors que le géant allait s’en prendre de nouveau à Abel, Mentali se positionna devant lui. Une bonne action ne pouvait pas lui faire de mal après tout, et puis étant donné que les silhouettes floues, caractérisables des Pokémons in Pokéballs étaient dispersés, il pouvait déduire que le jeune homme allait devoir fouiller pour se trouver un autre compagnon de combat.

" C’est moi ton adversaire gros tas ! "
Parole directement adressée au principal intéressé. Il avait beau faire dans la prétention, il n’était pas sûr de tenir face à tel gusse, mais un bon entraînement avant de se retrouver à nouveau en face de cette fichue prétentieuse de championne de Jadielle, ne ferait pas de mal, quitte à finir broyer.



"Bon, essayons celle-là ! "

Dans un éclair blanc, une forme féline se matérialisa. Un pelage bleu ciel, une tenue impeccable, le Pokémon qui venait d’apparaître était à vraisemblablement parler de toute beauté, peut être un peu trop… Tommy prit une mine entre le désespoir et le blasement. Voir apparaître devant lui la peste qui lui avait causé un bon paquet de problème à Rosalia pour de simples produits de beauté, celle qui s’était fait laminer par Elektek… Voir la Givrali d’Abel apparaître devant lui dans un moment comme celui-ci, non mais je vous jure. Il tenta néanmoins quelque chose avant qu’il prenne l’idée à cette renarde de le mordre.

" Moi non plus je ne suis pas ravis de te revoir, mais Abel est de l’autre côté de cette paroi et on a un casse-pieds sur les talons donc… ATTENTION !! "

La boule de roche venait de sortir de son tas de caillou à toute allure, se lançant dans une impressionnante attaque Roulade qui prenait de toute évidence pour cible le Pokémon glace et le champion. Bondissant sur la renarde bleutée, le champion roula sur le côté l’emportant avec lui dans ses bras pour qu’elle ne se fasse pas lamentablement écraser. Il fallait espérer qu’elle ait progressé depuis le temps…
Et Caïn dans tout ça ? Toujours planqué avec son serpentin vert ?

[Si qqch ne plaît pas, n’hésiter pas à le dire :D]

Il y a des fois, et je vous le dis franchement, il vaut mieux garder son sang-froid, quitte à voir un gentil humain se faire éclater la gueule par un horrible pas beau de Rhinastoc. Parce que c’est cool de démarrer au quart de tour, d’être méga puissant et de pouvoir assommer un gros tas de pierre avec ses pouvoirs télékinésique, mais disons que quand ça a pour effet de fracasser la paroi d’un tunnel sous-marin, déjà pas en excellent état, et ben Merde !
Le félin venait juste de se rendre compte de sa bêtise, le premier jet d’eau qui avait surgit au contact de Rhinastoc l’avait ramener à une complète réalité, ce genre de douche improvisée le répugnait, mais il n’aurai visiblement pas l’occasion d’y échapper. Il était déjà bien trop tard pour courir dans la direction de l’arène, le flot rageur les rattraperait de toute façon, que ça soit dans un sens ou dans l’autre… Néanmoins s’ils arrivaient à s’en sortir et qu’on lui faisait la moindre remarque, celui qui s’aventurerait à l’embêter finirait bien pire que noyer…

C’est bien beau de s’intéresser au sentiment intérieur d’un Pokémon psy en proie à des crises de colères débiles, mais bon ça ne change toujours au rien au fait que de l’eau était en train d’envahir la grotte, explosant au passage le pseudo éboulement sous la pression. Dans tout ça, tout leur avancement n’allait servir à rien vu qu’ils étaient entraînés dans la direction de l’arène. Plusieurs autres fissures éclatèrent dans un requiem à la noyade des plus sordides. Les visages décomposés des trois garçons n’avaient d’égal que le ridicule du comportement de Grolem et Rhinastoc qui étaient en train de courir, ainsi que quelques autres Pokémons dans la direction de l’arène… Bordel, ça allait encore valoir à notre pauvre champion de refaire des travaux, pas comme si ce n’était pas déjà assez chiant d’avoir à payer un paysagiste pour qu’il répare les dégâts causés par chaque match, maintenant il allait avoir un terrain trempé et des bestioles à évacuer… Avec encore un peu plus de chances, les Pokémons sauvages se feraient même un plaisir de saccager la ville. Et comme par hasard on allait l’appeler lui, hein ? À croire que les bons dresseurs se faisaient rares à Carmin sur Mer, le comble quoi !

Et puis qu’est-ce qu’il a à nous faire toute une histoire de sa ville alors qu’ils étaient sur le point de se noyer… Le Tunnel venait de craquer complètement, l’eau ne s’infiltrait même plus, elle envahissait tout l’espace, il avait pu récupérer (avec une chance mystérieuse) toutes les Pokéballs qui arrivaient dans sa direction (avant que le tunnel ne soit complètement inondé), s’était empressé de les ranger dans une poche fermée de son jean et avait rattrapé non sans mal Mentali et Givrali au passage. Et pour Archéomire … Bah on s’en fiche de lui. Mais non, mais non, n’appeler pas la SPP, je vous jures que lui aussi est rentré dans sa Pokéball.

" Fait chier! "

L’eau était gelée, elle lui glaçait les os, les poumons, le sang. Il avait l’impression qu’elle pénétrait en lui, pour tout ravager, tout faire éclater. Cette sensation de froid mordait toute sa peau, l’obligeant presque à rester immobile, mais il ne fallait pas, il fallait qu’il sauve sa vie et si possible, celle des autres. Prenant une dernière inspiration, avant que l’air n’ait plus sa place dans le petit espace qui séparait encore l’eau du haut du tunnel, il plongea, luttant despérement contre le courant et tentant de repérer Caïn et Abel (un peu d’entraide de temps en temps…). Ce dernier avait eu la présence d’esprit de trouver la Pokéball du seul Pokémon qui avait une chance de les sauver : Lokhlass. Seulement le Pokémon n’avait pas vraiment la place de se mouvoir dans un espace pareil. Abel y était déjà accroché. Tommy ne savait pas vraiment ce qu’il en était de Vipélierre et des Pokémons qu’Abel avait pu lancer au combat, mais s’il était assez bête pour ne pas avoir réagit, tant pis pour lui !
Il se hissa sur la carapace de Lokhlass, Plaquant Givrali et Mentali sous lui, il repéra une espèce de touffe verte et sans réfléchir s’accrocha au premier truc ressemblant à un membre venu.

* Dépêches toi Lokhlass !*

Le Pokémon eau fonça alors comme une bombe. Obligeant le champion à resserrer toutes ses emprises (alors on peut en compter plusieurs : la chose qui ressemble à membre et qui est censé être Caïn avec une main, un morceau de la carapace de Lokhlass avec l’autre main, pour ne pas discriminer ses membres antérieurs, disons qu’il lutte tant bien que mal pour tenir ses jambes serrés contre la carapace de Lokhlass). Défonçant un peu plus le Tunnel, il passa en plein Océan. Personne ne semblait vouloir ouvrir les yeux, la mort était si proche, l’air n’était presque plus en présence dans leurs Poumons…

Mais d’un coup se fut la libération, la surface, pas vraiment de Soleil, mais la sensation de se sentir vivant. Ils venaient de déboucher en plein milieu de la mer, à quelques centaines de mètres de la plage où des promeneurs surpris par cette étrange spectacle s’interrogeait déjà sur cette soudaine apparition. Encore crispé, Tommy était haletant…

Ils avaient vraiment réussi ? N’était-il pas en train de rêver les yeux grands ouverts ? Non. L’eau ruisselait, ses vêtements étaient trempés, mais il entendait son propre souffle, celui des deux autres abrutis, celui de chacun des Pokémons qui étaient à deux doigts de risquer leur vie pour un incident bénin… Il releva légèrement la tête pour voir Caïn le lâcher, il fit de même et vit qu’il avait sérieusement marqué le vert au poignet. Un petit souvenir original de cette nouvelle rencontre si l’on peut dire, le dernier étant la perte de son travail, on passait carrément au broyage de membre à présent. Mais cette raclure survivait toujours, à croire qu’il était increvable.
En attendant, le gamin ne faisait pas son fier. Il tenta même de décrocher un sourire sincère, mais on voyait bien que ce n’était pas monnaie courante. Le brun ne réagit pas, trop à l’ouest pour arriver à se réjouir de ce petit moment d’exception. Le visage de Caïn était en train de virer au rouge, et une étrange intuition lui promettait que ce n’était pas de honte.

"Eh, merci de- C'est mon sang, ça?"

La main que ce crétin venait d’apposer sur son front dégoulinait à son tour de sang… Pourquoi pas. Mais bon, chacun ses problèmes. Les Pokéballs qu’il avait pu emporter avec lui étaient en train de flotter, et il semblait qu’il y ait toutes les siennes. Prenant d’abord la Loveball de Meganium et la Speedball vide, il examina de plus près les autres pour reconnaître les tanières de ses Pokémons, laissant celles d’Abel en plan au milieu de l’étendue d’eau salée, il n’avait plus qu’à prier pour qu’il n’y ai pas de fuites, sinon bye bye Dracaufeu.
Mais de toute façon ce ne serait pas un mal, un être chiant au possible en moins dans ce monde, franchement, que rêver de mieux ? Qu’Abel arrête de fantasmer bizarrement sur tout et n’importe quoi ? Oui, c’est vrai que le monde en serait drôlement grandis, mais à quoi bon demander l’impossible hein…C’est comme si d’un coup Tommy arrêtait d’être chiant avec tout le monde. Tout de suite vous comprenez mieux l’ampleur de vos désirs…

" Mais le destin adore nous ennuyer où quoi ? "

Alors qu’il allait gentiment lui faire remarquer, que ce n’était pas lui qui s’était fait gâcher sa journée par deux andouilles, le brun remarqua ce qui avait attiré l’attention du jeune homme, et encore une fois de plus, il n’y avait rien de très glorieux à leur palmarès. La plage était encore lointaine, mais on voyait clairement que des policiers s’y étaient semés par dizaine et venaient de leur tirer dessus en guise d’avertissement. Bordel, vous croyez pas que c’est à peine exagéré de tirer sur trois gosses juste pour… Pour quoi au fait ? Délit de fuite ? Coup et blessures ? Non, Tommy avait beau se retourner la tête dans tous les sens, il n’avait pas souvenir d’une telle mobilisation de la police pour une intervention de la sorte. Il y avait bien l’éventualité qu’ils craignent sa puissance de champion, mais bon, lui était censé être du côté de la loi et de simples policiers n’iraient pas s’aventurer à venir lui chercher des embrouilles, dans le pire des cas, ils iraient même à se convaincre que c’était une mesure prise par le gouvernement. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un pénétrait en hâte dans l’arène et se voyait immobilisé avant de frôler les mines… Qu’est-ce que ces deux idiots lui cachaient encore ? Ou alors quel nouveau type d’insolation avait frappé ces bougres d’imbéciles de policiers ? Enfin bon. Ecoutons plutôt l’autre gueuler dans son mégaphone et avisons.

" Rendez-vous, et aucun mal ne vous sera fait ! "

Ma foi, venez me chercher hein.
Se fichant royalement de sommations de policiers. Lui n’avait pas grand-chose à craindre de toute façon, et ce n’était pas un tir d’artillerie qui lui faisait peur à cette distance. La parade serait vraiment trop aisée. Et puis… Dans ces moments là, c’est bien connu, autant laisser aux autres leur problème. Vous, faites la sieste.
Tommy se calla donc contre le cou de son monstre marin, laissant Mentali qui venait de secouer sa fourrure (sur Abel et Caïn) pour l’essorer, venir s’installer entre ses genoux et se mettre à le caresser.

"Vos viols, bastons, rackets, et autres démêlées avec les deux Teams de fêlés qui s’essayent à gouverner le monde, c’est votre histoire. Maintenant, je fais le spectateur. "

Sa voix trahissait sa mauvaise foi et son envie de participer à la bastonnade… Mais il ne fallait peut être pas risquer que l’autre mégère vienne encore faire son numéro. Elle était très bien où elle était.

Bien content d’avoir abandonner les deux insupportables énergumènes qui lui servaient de connaissance aux mains de la justice. Il n’y avait un simple goût d’amertume par rapport aux dégâts causés dans les souterrains de l’arène pour encore pas grand-chose. L’eau ne monterait sûrement pas jusque dans l’arène mais on était jamais assez prudent, s’il causait de gros dégâts, la visite de Tonton Bob risquait de ne pas être des plus commodes. Déjà qu’il n’allait pas tarder à lui rendre, si il le faisait alors qu’elle était complètement saccagée par une inondation marine, il risquait de ne plus pouvoir traîner dans les environs de Kanto sous peine de mort dans d’atroces souffrances. En gros, il ne fallait pas trop qu’il tarde à aller voir ce qu’il en était dans l’arène.
Confortablement installé sur le cou de Lokhlass, il laissait ses pensées vagabondées entre présent au futur, alors même que des agents en uniforme s’approchaient à dos de Tortank. Comme si leur Pokémon sous entraîné était capable de rivaliser en vitesse et en puissance avec son propre Pokémon, ils s’y croyaient vraiment eux…

Dans un même temps, Caïn semblait vouloir rejoindre sa cause en parfait lâcheur et égoïste de profession. Il commença par virer Vipélierre sur Abel, le Pokémon prenant un peu trop ses aises à son goût, à croire que le petit Pokémon plante avait pu voir en Caïn une sorte de présence maternelle… Peut être la couleur des cheveux ou un autre facteur du genre… On n’essayera pas de comprendre ce qui peu passer dans la tête d’un Pokémon nouveau-né. Avec un peu de malchance, il se sentirait renié et tenterait à plusieurs reprises de se suicider. Au pire, tant pis pour Abel, fallait penser avant à se teindre en vert. L’éleveur se hissa entièrement sur la coquille du Pokémon eau pour s’installer plus confortablement, histoire de ne pas risquer de glisser pour se retrouver à nouveau dans l’eau. Il avait plutôt bien intérêt à faire de la sorte parce que le champion n’était pas franchement frais pour plonger dans l’eau pour lui éviter de ce noyer.

"Moi, j'ai rien à me reprocher. En tout cas, pas à Kanto. C'est pour toi qu'ils sont là, machin, moi je m'en lave les mains."

Moi je ne suis pas tout à fait d’accord hein… Le délit de faciès est quand même largement suffisant pour te faire passer derrière les barreaux. Enfin, ce n’est que mon avis.
Sinon, la perspective de laisser Abel se débrouiller tout seul face aux ennuis qu’il avait lui-même créer et qu’il continuait d’alimenter, lui semblait plutôt du genre très bonne. Pour une fois qu’il n’aurait pas à réparer toutes les conneries des autres (pense-t-il sans se rappeler de sa cuite à Doublonville *petit smiley angélique*) c’était très bien.
Il décida donc, pendant que Caïn comptait ses nouvelles cicatrices, blessures, brûlures et autres trophées de guerre, de se la couler douce en sifflotant et en regardant le coordinateur paniqué à l’approche des policiers et du désintérêt de ses compagnons d’infortune.
Un homme somma Abel de monter sur le Tortank sans faire d’histoire, attendant que le deuxième homme lui tende les trois paires de menottes dont ils auraient besoin pour tenir tranquille trois gamins. Une petite idée germa dans la tête de Tommy qui commençait déjà à chuchoter à l’oreille de Lokhlass d’accélérer très vite dès qu’Abel aurait mis un pied sur la carapace de Tortank. Vu le regard que lui adressait Caïn ce dernier semblait avoir eu exactement la même idée… À croire que l’égoïsme est une vertu partagée.
Mais bien sûr, Monsieur Kujaku ne pouvait pas s’empêcher de faire son héros au grand cœur ! Je vous jure !

"C'est bon, j'ai compris... Vous pouvez ôter ce machin là de mon visage, je vous suis... "

Oui, c’est ça… Ne te la pète pas de trop espèce de rabat-joie !
Et Monsieur n’avait l’air de ne pas en avoir fini hein, forcément dans ce genre de cas, il fallait toujours qu’on en rajoute tartine après tartine. Il se leva donc avec le minimum de classe syndicale, revêtant une sorte de masque de lassitude digne des plus grands acteurs et tendis ses mains jointes vers l’agent dans un geste de soumission. Tommy en aurait presque été admiratif si le jeune homme ne lui avait pas gâché son effet de surprise trop classe! Spèce de Caca nucléaire va.

" Ils y sont pour rien, le premier a empêché que vous agents se fassent exploser pitoyablement sur des mines, et le deuxième a seulement commis le crime d'être a mauvais endroit au mauvais moment. Mais pour vos agents, on peut ajouter le délit de faciès, puisqu'ils ont voulus l'arrêter pour sa tronche, ainsi qu'un crétinisme aigû. Je vous jure... balancer une grenade dans un hypermarché... Ah, et content de vous avoir vu, les gars. "

Naturellement, Lokhlass avait compris qu’il ne servait plus à grand-chose de partir comme une fusée à présent, et il fallait dire que ça le gonflait un peu lui aussi. Trop longtemps qu’il n’avait pas fait de course de vitesse sur eau…Il faudrait qu’il pense à traîner à nouveau son dresseur sur les îles Orange pour qu’ils puissent à nouveau relever les défis de ses arènes. Mais pour ça, il fallait déjà qu’il rende son titre de champion, et ce n’était pas demain la veille. Pour ça, il faudrait déjà qu’il finisse son voyage dans les îles de Samibato et qu’enfin le Major Bob revienne de son petit tour de vacances qui avait plus l’air de s’apparenter à une combine douteuse avec ses anciens potes de la team Rocket, mais bon… Il allait donc falloir être encore patient.

Tommy se décida ouvertement à ignorer le coordinateur. Il n’avait pas pu avoir son petit moment d’adrénaline à cause de lui, il ne voyait donc pas pourquoi il aurait à exprimer son contentement. Il regarda donc Abel s’éloigner sur la carapace de la tortue géante. Encadré par deux policiers qui le faisaient hurler plus que de raison.
Un rictus pointa, mais il n’alla pas jusqu’à éclater de rire.

"Et ben… Une bonne chose de faite n’est-ce pas ? Je te dépose quelques part pauvre nouille ? "

Sa question pointait bien entendu le vert qui n’était pas dans le meilleur état qui soit et qu’on aurait encore plus eu envie de mettre en garde à vue rien qu’en voyant l’état dans lequel il se trouvait.
De toute façon, peu importe où ils allaient, avec un boulet à poisse pareil, il y aurait forcément plusieurs catastrophes d’affilées !

Le Caïn, de l’espèce des Verticus Jevousenmmerdus, était en plein épanouissement. On venait de lui enlever un poids considérable, à savoir qu’il n’aurait (en tout cas pour le moment) aucun casier judiciaire à Kanto à la suite de cette jolie petite journée tout ce qu’il y a de plus normal quand on a une crête et qu’en plus elle est verte, voire grise selon l’éclairage (joli avatar au passage !). Abel avait donc décampé avec ses amis les flics et ce dans une petite scène mélodramatique en vous en faire vomir les boyaux, mais ce n’était de toute façon qu’un simple détail, qui avait déjà échapper à la mémoire de nos deux jeunes égoïstes qui, comme une grande partie des gens normaux étaient en sang, en train de glander sur une carapace de monstre marin, qui plus est au beau milieu d’une crique infestée de Tentacruel particulièrement agressif, j’oublie simplement de vous préciser que les Tentacruels se sont récemment fait déloger par un gang de Carvahna avide de chair fraîche mais que celui-ci n’a pas pu résister à la toute puissance du dieu Marin Kyogre qui se situe juste en dessous de Tommy et de Caïn et qui va raser tout Carmin-sur-mer dans un élan de r…
*un lecteur s’empare d’une pelle et l’emboîte, dans une scène interdite au moins de 21 ans et au plus de 23 (infarctus oblige), dans la tête du narrateur.*
Hum… Je ne dirai pas que tout est de la faute d’une pastèque, mais presque.

Le vert, tout comme le brun, semblait particulièrement n’avoir pas grand-chose à faire des grandes tirades du petit Abel et se réjouissait presque de le voir partir. Ah l’amitié quel beau sentiment, quel beau lien qui unie les personnes entre-elles dans la santé comme dans la maladie… Tout ça pour redire qu’à présent que le terroriste niais n’était plus là, tout les deux était en train de glander royalement sur une carapace de monstre marin au beau milieu d’une… STOP ! C’est bon on a compris ! Non, mais, on est ici pour écrire un post’ de qualité afin que les lecteurs s’émerveillent de voir une histoire pleine d’amour, d’action, de violence, d’amitié, de chevalerie et tout ça dans un style digne des plus grands romanciers de notre beau pays francophone… Alors on arrête les conneries et on regarde Caïn qui nous fait son regard vaguement convaincu par la vie et tout ce qui en a malheureusement par de fâcheux concours de circonstance, résulté (genre…moi) et écoutons le nous dire de jolie parole en couleur verte parce que ça sied avec sa coupe de cheveux, avec son rang d’éleveur et surtout parce que c’était la couleur de Koorinounours et qu’il me manque !

"Espérons que ça dure. Et justement, puisque tu me demandes si gentiment..."

Avant que l’autre nouille ne m’interrompe, je tenais à signaler que vous étiez tous des sous-merdes comparées à mon Koorinounours et que c’est le plus mieux et que vous n’êtes rien que des Calvi’ malodorant !
Cool.
Ah… Les choses se corsent, l’autre est en train d’essayer de se souvenir du pourquoi du comment il est arrivé là, et inévitablement, ça va le ramener à Doublonville, et inévitablement ça va le ramener à la notion de service, et inévitablement ça va le ramener à la notion de dette… Et inévitablement ça risquait d’être fortement chiant pour lui… Alors… Petit regard à droite. Petit regard à gauche…. On rentre Lokhlass dans la Pokéball, on espère que ce boulet ne sache pas nager et on se dépêche d’atteindre le rivage ! Il savait depuis toujours que le fait de savoir nager lui servirait un jour (si on ne compte pas le nombre de fois où un événement imprévu et totalement contraignant (qu’on pourrait nommé catastrophe, cataclysme, catalyseu*PAN*) est arrivé alors qu’il se trouvait au beau milieu de la mer, alors qu’il naviguait tranquillement sur Lokhlass et qu’il ne pouvait pas trouvé la moindre aide humaine à dix kilomètres aux alentours…).

"Sais tu qu'à cause d'un affreux ivrogne accompagné d'une chaussette à moustache " Petit regard assassin de Mentali qui était à deux doigts d’envoyer le gamin bouler au loin en plein milieu d’un banc de Sharpedo assoiffé de sang. " Mon ex-patron a essayé de flinguer sa femme et s'est retrouvé en tôle? C'est pas qu'il me tenait particulièrement à cœur, hein, mais sans boulot j'ai un peu de mal à payer mon loyer."

Franchement je ne vois pas de quoi tu parles hein *petite tête d’ange*, c’est ton travail de gérer les alcooliques dans ton propre bar, je ne vois absolument pas pourquoi tu viens m’inclure dans tes histoires trop louches pour être énoncées à voix haute. Hum.
Bon… Il fallait avouer que l’autre chiant n’avait pas tout à fait tord, il y avait une grande part de vérité quand il disait qu’il avait pas mal déconné cette soirée là, et ça même Tommy ne pouvait le contredire. Bon, il s’était déjà bien rattrapé le lendemain en sauvant Caïn à maintes reprises (ou pas.), mais la dette qu’il avait envers lui était toujours présente… Par contre, pour savoir où est-ce qu’il allait bien pouvoir trouver un emploi à ce type… C’était une grosse question. Qui accepterait, dans une ville aussi luxueuse que Carmin-sur-mer, de se faire servir par…ça. Mouais, il y avait toujours un ou deux vieux pervers qui fantasmait sur les jeunes gens, mais même…
Le champion tenta de trouver une solution rationnelle, n’écoutant qu’à moitié la suite…

" Donc tu me déposes où tu veux mais ça serait pas mal s'il y faisait chaud, sec et qu'on y a un toit au dessus de la tête."

Mouais… Il pouvait sans aucun doute lui trouver une chambre dans le manoir, et aviser ensuite pour lui trouver une location pas trop cher dans un coin malfamé de la ville. Enfin… Il faudrait voir quoi… Et pour ce qui était du boulot, bah il se débrouillerait comme un grand, non ?

" On file donc droit vers le manoir. De un, évite de faire attention aux remarques du majordome, disons qu’il n’est pas très friand de ton… look ? Enfin bref. "

Quelques minutes plus tard, Lokhlass arrivait sur la plage privée reliée au jardin de la demeure des Leorios… Un gros étalage de fortune en perspective et des Tritosor de garde qui ne semblait pas être vraiment heureux de voir une personne aussi louche débarqué avec Tommy. La suite des emmerdes arrive à grand pas…

"Adorables, tes gardiens..."

"Tu trouves aussi ?"

Effectivement, il n'avait jamais vraiment eu à se plaindre de ses deux Tritosor, mais on ne pouvait pas non plus dire qu'ils étaient de formidables compagnons de jeux, pas plus qu'ils n'étaient vraiment sympathiques. Les deux Pokémons appartenaient à notre gentil petit majordome et le moins que l'on puisse constater était l'application avec laquelle ils avaient repris le caractère exécrable de leur dresseur. Eux, aussi se permettait des regards meurtriers et des comportements qui témoignaient bien de l'agacement qu'ils portaient envers les "conneries" de ce cher Tommy qui les empêchaient occasionnellement de faire leur travail dans des conditions convenables. Le Brun remarqua également que le mâle se retenait d'envoyer un jet d'eau à la tête de Caïn pour lui faire part de son mécontentement face à sa remarque et à sa présence, si on ne veut pas faire dans l'hypocrisie. Oui, pour les deux créatures aquatiques, la plante verte était un nuisible de la pire espèce, une sale bête qu'ils ne manqueraient pas de noyer à la première occasion qui se présenterait à eux... Mais pour le moment, il était avec Tommy, et même si c'était un sale gosse, il restait quand même le "propriétaire" de cette demeure qui les logeait... Et contre un tel argument, il n'y avait plus vraiment de contre-attaque envisageable. Ils n'avaient plus qu'à s'allonger dans le sable et ruminer leurs envies de meurtres. De toute façon, il se doutait bien que leur dresseur ne laisserait pas faire l'intrusion de cette sale bestiole dans le manoir, sans rien dire ! Avec un peu de chance, le savoir-faire et la raison de cet homme si sage, qui avait été en son temps un grand dresseur et qui les avaient élevé avec le plus grand soin, serait venir à bout de la bétise adolescente du jeune héritier ! Oui, il fallait de toute façon s'en convaincre et avoir confiance... La plante verte ne tarderait pas à passer au désherbant ! Et puis, elle se sentirait de toute façon bien conne face au génie de leur maître ! Il lui rabattrait le caquet avant même qu'il ne puisse espérer l'ouvrir !

Histoire de ne pas se tordre de rire devant les regards pleins de reproches des deux mollusques, le champion se contenta de rappeler Lokhlass à sa Pokéball. Le Pokémon n'aimant pas vraiment la compagnie des deux ronchons, préférait patienter de pouvoir squatter une autre étendue d'eau. Tommy se dirigea donc vers le jardin en lui-même, suivit de trop près (au goût de Mentali) par l'affreux pas beau avec sa coupe de cheveux idyllique pour performance ménagère en tout genre. Le félin violet quant à lui était en train de peser le pour et le contre d'un étrange dilemme... Fallait-il qu'il monte un complot contre le sale gosse à l'aide des autres Pokémons de la propriété et éventuellement de l'aide du majordome, dans ce cas il lui faudrait déployer pas mal d'effort et son gosse à lui risquait de mal le prendre, ou bien ne rien faire, laisser couler et espérer pouvoir dormir tranquille avec un pareil cas dans les parages... Les deux propositions se valaient, mais il faudrait bien qu'il se décide à un moment où à un autre. Il ne pouvait pas laisser cette sale bestiole venir lui pourrir la vie aussi impunément. Soit il s'exilait pour hiberner on ne sait trop où, soit il déclarait la guerre à l'envahisseur vert !
En signe de rébellion, nous ne consacrerons pas de paragraphes à une descriptions de ce joli petit jardin, premièrement car nos personnages en ont tellement l'habitude qu'ils ne vont plus s'extasier devant sa grandeur, deuxièmement parce qu'il faut ménager un semblant de suspense sur toutes les possibilités qu'il peut offrir et puis pour finir, nous déconseillons au narrateur les descriptions à une telle heure, il risquerait de s'envoler lyriquement et de ne plus revenir avant un bon bout de temps. Venons en tout de suite au fait de l'homme qui parlait en lightsteelblue :

"Monsieur Tommy, je viens de recevoir un appel de la police! Qu'avez vous encore-"

Et merde. Voilà l'emmerdeur qui se pointe toujours et encore au bon moment...Mais il n'a vraiment que ça à faire de sa vie ce chieur, franchement, il pourrait faire autre chose que capter tous les appels le concernant. Qu'il se mêle un peu de sa queue de pie mal repassée ! Oui... C'est vrai qu'il est toujours impeccable et qu'on ne peut pas lui reprocher grand chose dans cette optique ! Mais quand même ! On a le droit de lui parler comme on veut. Enfin, il faudrait plutôt dire penser, mais c'est tout comme, n'est-ce pas ? Devant le regard affligé du majordome qui passait de Mentali en mode Voltali, à Tommy qui semblait avoir fait un plongeon en plein milieu de la piscine municipale d'Azuria, tout habillé et finalement à Caïn... ne nous attardons pas sur lui en fait..., le champion sortit son plus beau sourire hypocrite. Goutte qui fait déborder le vase.

"M- Monsieur Tommy! Je ne crois pas que monsieur votre père ne soit d'accord pour que vous rameniez des chiens errants dans la maison!"

Ne pas éclater de rire... Ne pas éclater de rire... Garder son calme... Ne pas regarder la tête de Caïn... Même pas oser penser à ce qu'il a sur le bout de la langue... Ne pas s'imaginer toutes les scènes qui pourraient suivre...
Le Champion osa un regard vers son majordome qui avait visiblement toujours une dent contre les espèces sauvages en voie de prolifération. Le dégoût qu'on lisait sur son visage aurait fait rire un régiment de dépressif à s'en décrocher les mâchoires. Et puis à côté, on avait le petit Caïn qui se retenait, suivant la remarque qu'il lui avait donné, de cracher son venin à la figure de Mr. Canard Laqué... La provenance de ce surnom moisi ? Pas la moindre idée, mais j'assume et il me servira sûrement par la suite alors chuteuh !
Pendant que certains se retenaient par la plus grande des volontés de rire ou d'envoyer bouler un vieux con trop chiant pour lui donner la permission d'accéder à notre champ de vision, d'autres étaient en train de monter consciencieusement un plan dans leur petite tête bien remplie. La première solution semblait la meilleur au final. Et puis, vu ce que venait de dire le majordome (qui était, au passage, tout à fait fondé) il était clair qu'une alliance devait s'imposer d'elle-même pour bouter l'envahisseur hors de cette propriété. Dès qu'il pourrait, il faudrait qu'il partage ses intentions avec l'homme plus âgé. Mais avant cela, il était certain que Tommy n'allait pas garder sa langue dans sa poche...

"Mais oui Alfred. Franchement, mon père ne tolèrerait jamais ce genre de chose, pas plus qu'il ne le ferait...non ?"

Oh la vilaine pique qui fait très mal là où je pense ! Une teinte rouge monta aux joues du vieil homme, visiblement gêné et humilié par le souvenir que venait de lui rappeler son jeune maître. Il se retourna dans un "Très bien..." presque théâtrale, regagnant la maison en pestant contre ce sale môme qui allait finir par le tuer s'il continuait à être aussi insolent et inconscient.

Au moins c’était une bonne chose de faite aujourd’hui. Peut être la première après le départ précipité d’Abel direction le poste de police le plus proche de l’endroit où ils avaient « ammeri » à la suite du léger incident dans le tunnel. Bordel, les légers incidents s’étaient succédé aujourd’hui, et encore quelque chose faisait pressentir au brun que tout était encore loin d’être fini. De un, il était en présence de Alexander Stein, dit Caïn, un des plus gros fouteur de merde qu’il lui ait été donné de croisé dans sa vie, de deux, il n’était lui-même pas vraiment mieux. Et croyez moi, quand deux aimants à poisse sont réunis, ils sont loin de s’annuler ou de se repousser… Comment dire ? Ils cumulent les situations cocasses le plus probables qu’un humain puisse rencontrer en vingt ans de sa vie, tout ça en moins d’une journée… Vous voyez déjà un peu mieux dans quelles situations on se situe à présent ? Oui, avec des explications, tout devient miraculeusement plus clair ! Le métier de narrateur est franchement admirable, nous devrions tous les aduler pour tous les éclairements qu’ils nous apportent à la sueur de leur petit front.
Tout ça pour dire que notre sale gosse de riche numéro un dans sa catégorie était pleinement satisfait de la façon dont il avait envoyé Alfred se promener plus loin. Il savait pertinemment que le vieil homme tenterait de se venger d’une quelconque façon, que ce soit sur lui ou sur Caïn, mais il le ferait. C’était une sorte de petit jeu entre eux depuis un bon moment déjà, aussi loin que sa mémoire remontait, aussi loin qu’il se souvenait de la présence d’Alfred dans sa vie, il voyait toujours des bêtises, des piques blessantes, des multiples conneries non rapportées au père de famille, bien trop souvent absent, et de l’autre des corvées, des petits pièges, des sales tours tout juste dissimulés. Oui, le majordome arrivait toujours à bien lui rendre ce qui lui donnait, en quelques sorte, c’était lui le seul père auquel il pouvait vraiment se rattacher, lui auquel il confiait un nombre incalculable de choses plus différentes les unes que les autres, c’était lui qui était là quand il le fallait… Mais tout ça, aucun des deux ne voulait vraiment se l’avouer, jouer leur petit numéro de vieux rabat-joie et de gamin féru de liberté leur suffisait amplement.

Le champion ne fit pas plus attention aux émotions qu’il avait provoquées en son majordome, il avait d’autres choses à ruminer pour le moment. Comme la tentative de putsch qu’était en train d’organiser le félin violet mentalement, tellement fort qu’il arrivait à sentir les pensées intensément malsaines qui concernait le vert alors même que ce même félin pensait être « discret »… À ce qu’il avait pu comprendre, il envisageait divers scénario plus imaginatif les uns que les autres pour pourrir encore un peu plus la journée du crêteux qui avait eu la vilaine idée de venir squatter dans son chez lui. Parmi elle, on pouvait compter un passage un peu trop brutale chez les Pokémons jardiniers, comme quoi il faut prendre en compte la dangerosité d’une ressemblance trop frappante avec une touffe d’herbe sur patte, ou encore une petite chute accidentelle dans la piscine ou du haut d’un balcon… Accidentelle hein.


" Tu me feras jamais croire qu'on gagne autant de fric à être maître d'arène..."

Cette remarque, déboulant à point nommé pour interrompre les deux autres dans leur pseudo réflexion. Fit naître un grand blanc. Les mots eurent tout juste le temps de s’ajuster à l’endroit dans l’esprit de Tommy que déjà on voyait la femme de chambre se rapprocher avec des serviettes propres. Visiblement prévenue par Alfred qui ne perdait pas un instant pour exercer son autorité sur le personnel (à défaut de pouvoir le faire sur ce sale gamin, comme il l’appelait, il fallait bien qu’il se défoule sur quelqu’un.). Le brun étouffa un rire dans un toussotement avant de répondre brièvement à la question frauduleusement dissimulée de son comparse. Non, lui et sa famille n’étaient en rien mêlé dans un étrange trafic de Pokémon… Enfin, d’aussi loin qu’il pouvait s’en souvenir…

"Au risque de te décevoir toi et tes têtes brûlées, non, pour un salaire annuel tu aurais juste de quoi t’offrir cette espèce de statue inutile. "

La dite statue inutile représentait un Luxray en Marbre, emblème des Leorios, qui semblait figé dans une expression de férocité propre à une préparation au combat… Elle devait bien avoir une centaine d’années. On lui en avait sûrement raconté l’histoire une fois ou l’autre, mais il ne devait pas s’être montré très attentif. Son passé… Ce n’était pas sa priorité. Il avait beau adoré les ruines, les fouilles, les histoires anciennes et tout ce qui s’y rapportait, mais sa propre histoire… Non. Déjà qu’il devait supporter la célébrité, il n’avait pas en plus envie qu’on illustre son nom dans la légende. Il était très bien comme il était, il n’avait pas besoin d’un passé pour se construire, tout ce qu’il gagnerait, ce serait par ses propres moyens. Son parcours, il ne le voulait pas appuyer par des importantes relations de son cher Papa toujours aussi présent dans sa vie. Quel vieux con celui-là… Juste le temps de te laisser un petit espoir avant le grand tournoi Pokémon de Céladopole, puis plus rien.

"Euhm, je- je-.. voici !"

Elle tendit à une vitesse remarquable chaque serviette à celui auquel elle était adressée avant de repartir à une vitesse éclair dans la direction du manoir. Loin du regard pervers de cet étrange garçon aux cheveux verts, ce regard qui se fixait sur elle et qui lui donnait l’impression d’être transpercée. Oui… Pourquoi pas. Le champion n’avait jamais vraiment vu de domestiques se comporter de la sorte, il ne savait d’ailleurs même pas où ce bon vieux Alfred avait dégotté cette nouvelle employée… Il éclairerait sans doute cette réponse un peu plus tard dans la journée.

"À croire que tu martyrise ton personnel... C'est marrant, j'ai même pas trop de mal à me l'imaginer en fait."

Tommy ne préféra pas répondre de suite. Il prit le temps de bien déplier la serviette, plus par grosse flemme de s’attaquer tout de suite par un blabla incohérent que par véritable soin envers un bout de tissu qui ne servirait peut être qu’une fois dans sa vie. Il s’en servit pour se sécher les cheveux du mieux qu’il se sentait de le faire, il préférait attendre d’avoir pris une douche pour le reste. Le Soleil était bien assez grand pour faire s’évaporer les quelques litres d’eau de mer qui s’étaient infiltrés un peu partout dans ses vêtements : Jean, chaussures, chaussettes…

"J’ai plutôt l’impression que c’est ta tête qui martyrise leurs yeux, mais après ce n’est qu’une question de perspective, tu ne crois pas ? Ils sont peut être aussi sensibles que ceux des policiers de tout à l’heure… "

Ça aussi, c’est fait. Ce cours échange avait permis au félin de se barrer aux yeux et aux nez de tous, on ne sait trop dans quelle direction, mais en tout cas avec un bon tas de mauvaises intentions… (Rime ! *brique*)

"Sinon, tu préfères te dorer la pilule au soleil pour te sécher ou faire un tour à l’intérieur, douche et vêtement de rechange compris ? "

Mais quel sens de l’hospitalité ! Je pense sérieusement que ce petit est capable de faire des progrès ! Il faut l’encourager dans cette voie !

"Si tu offres si gracieusement, j'aurais du mal à refuser. J'ai droit à une visite de ton musée?"

Haha. Toujours le petit mot pour rire celui là. Pour une fois, notre champion ne se fit pas pour but de contrer la petite pique envoyée par son grand ami, après tout il avait bien raison, la plupart des biens qui se trouvaient dans cette baraque avait leur propre histoire, leur propre consistance et surtout une durée de vie qui ferait pâlir des Pokémons fossiles. Le brun s’en était toujours accommodé, appréciant sans doute par bonne éducation et le fait qu’il ait toujours vécu dans ce monde, les choses anciennes. Même si l’Antiquité restait sa plus grande passion, il appréciait toujours d’être entouré d’histoire…
Chose qui passait parfaitement avec sa nature aventureuse et sa soif de découvertes. Si on résume bien, nous pouvons affirmer que pour une fois, le vert n’a pas sorti une connerie totale, mais qu’au contraire, cette dernière s’appuie sur une certaine vérité. Et puis, ça rappelait au jeune homme qu’il allait falloir qu’il gère encore plus son invité dès lors qu’il serait entré dans le « musée », bien qu’il soit du genre casse-toutcou, il s’était toujours arrangé pour ne pas causer trop de dommages à l’héritage de sa famille le peu de temps qu’il passait dans son manoir, mais avec Caïn… Peu importe, contentons nous de cocher cette petite option dans notre liste des choses-à-faire mentale.

Alors qu’ils s’apprêtaient à passer la porte d’entrée, Tommy fut surpris de voir que son invité prenait la peine de s’essorer et de poser les lambeaux de tissus qui lui servaient au préalable de baskets. Peut être une poignée de main tendue vers le personnel et surtout vers ce cher Majordome… Ou alors tout simplement des restes de savoir vivre qui lui restaient d’on ne sait trop où… Un instant, le prince se laissa vaqué à imaginer la vie du pauvre avant son arrivée à Doublonville, à essayer de savoir ce que lui-même aurait pu devenir s’il n’avait pas été issu d’un milieu aussi aisé, trop aisé même… Que serait-on dans une toute autre vie ?

\A peu de choses près, ce devait être le même questionnement intérieur qui se déroulait dans la tête de l’autre balai-brosse… Vu la gueule qu’il tirait en voyant la première pièce ne laissait pas de grand doute pour Tommy. Lui qui avait l’habitude de voir chaque jour ces pièces toutes plus différentes les unes que l’autres, toute arborant un thème propre qu’on ne pouvait distinguer d’un autre seulement par un coup d’œil avisé, apte à discerner de subtiles mais nécessaires, nuances. Les tableaux et les meubles qui valaient parfois plus à eux seuls que le revenu annuel de certaines entreprises. Les tapis et autres sculptures pour lesquels certains auraient été prêt à tuer père, mère, enfants, femmes et amis de longues dates… Il avait bien trop l’habitude de les voir pour s’en extasier à chaque fois qu’il changeait de pièces. En fait, sil en avait même plutôt marre, et ce n’était pour rien qu’il se barrait en voyage à la première occasion… Ils avaient été bien malins ces deux-là… Lui refiler l’arène pour ensuite faire leur vie… Bob et Rémi Leorios… Deux bons profiteurs…

"C'est un peu... vide. Triste. Non?"

Ils étaient déjà dans le couloir, s’apprêtant à monter l’escalier en colimaçon qui les mènerait au premier étage, et donc à la plupart des chambres d’amis et à la bibliothèque du manoir, quand cette remarque vint briser le silence qui s’était insinué à leur entrée dans la demeure… Un silence qui ne contrastait absolument pas avec l’habituel train-train du champion, c’était peut être bien pour ça qu’il ne s’en était pas vraiment rendu compte ou tout du moins qu’il n’y avait pas fait attention. L’habitude quoi. L’intérieur du manoir, il le visitait toujours seul, il n’avait pas franchement le goût pour les réceptions mondaines et ne recevait personne dans cet immense domaine. Il avait toujours préféré aller à la rencontre des autres, plutôt que des les convier chez lui… Inconsciemment ?

Un blanc s’instaura. La remarque l’avait particulièrement bien déstabilisé. Il ne s’était jamais rendu à l’évidence, ce manoir, cette demeure, ces quelques millions de Pokédollars en biens mobiliers… Tout ça n’était rien qu’un grand vide habité par une poignée de domestiques et tout un petit personnel de Pokémons… Rien de plus. Et aussi loin qu’on remontait, son oncle, son père, sa mère… Tous avaient fuit d’une manière ou d’une autre la tristesse de ce lieu… Lui-même n’y trouvait pas franchement son compte. Il faudrait peut être qu’il chamboule tout ça… C’était peut être la solution si évidente à son problème avec ce lieu… Peut être. Sa langue se délia, et il se décida à répondre à son interlocuteur avec un semblant de sourire.

"Je ne peux pas te dire le contraire en tout cas et puis… Tu es l’un des mieux placés pour savoir à quelles distractions je m’adonne pour fuir ce gouffre d’ennui… "

Débarquant dans un nouveau couloir, immense couloir si on voulait vraiment préciser la chose, il le présenta, bras tendu à son invité.

"On commence par te trouver une chambre ? "

Je ne sais pas. Il y a parfois des mots comme ceux-ci, de simples mots que l’on ajoute, les uns après les autres pour former l’espace d’un instant quelque chose dans l’esprit de l’autre, mais cet instant suffit à vous troubler, à briser toutes protections qui se dressaient entre vous et un fait trop sensible. Même les plus grands on des choses à cacher, des choses qui les font parfois devenir fous, qui leur donnent envie de faire revenir les morts à la vie, où tout simplement de détruire le monde dans la plus grande simplicité. Lorsque les mots vont toucher votre cœur, il est ardu, même pour le plus fin des producteurs de sarcasmes, de se prononcer.
Et c’est bien là ce qui troublait Tommy. Le sourire triste qu’il avait arboré pour répondre à son nouveau pensionnaire, ne masquait en rien ses véritables impressions sur la chose en elle-même. Il le savait, qu’il était seul, que ce manoir était tout ce qu’on pouvait trouver de plus vide et de moins animé dès lors qu’on poussait un temps soit peu la réflexion. Même ses pensées avaient du mal à se réordonner, après tout, quoi répondre à une pareille remarque ? Quoi répondre quand quelqu’un touche dans le mille, ce qui au final vous ronge depuis toujours ?

Son regard se perdit avec la contemplation de Caïn sur le long couloir de portes et de portraits. Il y en avait un paquet de Leorios, représentés en ces lieux, mais à quoi bon se faire toute une histoire de cette arborescence de vieux cadavres, tenus dans le monde des vivants par une simple représentation iconographique, une seule image figée dans l’huile et la toile. Eux aussi devaient probablement être seuls en fin de compte…
Peut être même bien qu’il s’en fichait… C’était un autre monde de toute façon, une autre époque, une autre façon de penser. Bah… Est-ce qu’il s’en souciait vraiment lui-même ? C’était fait avéré que cela l’affectait, qu’il ne pouvait pas s’empêcher dans certains moments d’y penser, mais en fin de compte… Il avait toujours vécu avec ça. C’était une partie de lui-même. Un caractère qui finissait par le définir. Alors bon ! Tommy tu te remets en selle, tu arrêtes de penser à toutes ses conneries, et tu empêches l’autre vert de faire exploser ta baraque !

" Atta'. T'essaye de me dire que c'est tout des chambres, ça? C'est comme ça qu’on remplit les pièces d'une trop grande maison, avec des chambres vides? "

Ah ?! Vous aussi vous avez une forte envie de Facepalm ?
Non mais voilà quoi, c’est bien gentil de vouloir faire son adolescent qui se rebelle contre tout, mais tu ne vas pas aller me critiquer la construction du manoir, sinon, il va finir avec la crête coiffée à l’acide sulfurique (Ah non, moi non plus je ne veux pas savoir d’où je sors ça.).
On commence à le connaître le petit nain à rageur là. De toute façon qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’une baraque se remplissait avec du vide ? FAUX ! Bah, oui quand on est descendant d’une famille plus ou moins aristocratique, il faut bien se préparer un minimum pour recevoir des invités de haute marque. Même si c’est un peu moins valable à notre époque, il fallait bien qu’arrière, arrière, arrière,… , arrière grand papy Leorios puisse savamment organiser dîner et bal avec ses connaissances d’ici et d’ailleurs. Et puis… Pourquoi trouvons nous encore le besoin de nous justifier auprès de ce… truc ! Et puis c’est bien connu de toute façon, plus on est riche, plus on a besoin, plus on est pauvre, moins on a besoin.
Et l’autre neuneu qui sourit bêtement !... Il n’y a vraiment que les narrateurs de sérieux dans tout ce ramdam.

" Il y a quelqu'un? "

Gné ?
Le brun eut besoin d’un certain temps d’adaptation pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Son regard s’était perdu dans la contemplation du couloir, et il n’avait pas l’autre se faufiler à travers la fente d’une porte entrouverte. Il en ressortit d’ailleurs la tête avec une petite expression d’inquiétude. Comme s’il avait fouillé à un endroit où il n’aurait pas dû être.
La voix n’était pas étrangère aux oreilles du champion, il la connaissait même plutôt bien pour dire vrai. C’était d’ailleurs l’une des raisons qui expliquaient qu’il ne se soit pas carapaté en courant en entendant cette voix rauque et légèrement intimidante, ça plus le fait qu’il soit effectivement chez lui.

Et puis bon. Ce n’était même pas étonnant de l’entendre derrière cette porte. Il avait simplement oublié d’énoncer ce léger détail. Car oui, notre petit punk n’allait pas être le seul à résider à cet étage. Sa chambre étant située dans une autre aile du manoir, ça n’était pas venu à l’esprit du champion qu’il aurait du abordé ce sujet un peu plus tôt, car la nouvelle risquait d’être assez… « grosse » ? à avaler…
Bah. De toute façon l’autre en avait déjà vu des biens pires… quoique.

"Ah ? C’est toi gamin !... Qui c’est que celui là ? "

Un colosse venait de sortir de la pièce. Approchant les deux mètres de hauteur, il dû donner au plus tassé d’entre eux, un léger coup de complexe d’infériorité. Même Tommy paraissait petit face à ce type. Et on n’était même pas encore en train de parler des muscles qui se joignaient à la haute stature. Sur le coup, le brun pensa très fortement que le voir pour la toute première fois, passant la tête par la porte du bureau et esquissant un sourire à sa vue, avait un on ne sait trop quoi de traumatisant. Bien lui en avait pris de naître dans cette famille de dingue pour ne pas avoir à apprendre à la connaître.

Blond. Sourire aux lèvres. Habillé à la militaire et dominant le couloir de toute sa hauteur, c’était bien le Major Bob, ex-champion de Carmin Sur Mer qui venait de faire son intrusion dans la journée palpitante de nos deux compères. À voir si Caïn ne s’enfuirait pas en courant avant que le géant n’ouvre encore la bouche.

" Hum...Alfred le voit comme un chient errant, mais je pense qu’on peut l’assimiler à une espèce d’invité à durée indéterminée… En gros, il va falloir que vous cohabitiez à cet étage. "

Oui parce que… Niveaux défauts… Ils en avaient à revendre l’un comme l’autre. Surtout en ce qui concernait la cohabitation. Si on devait en faire ressurgir un en particulier pour son oncle, on noterait une forte tendance à ronfler plus fort qu’un Ronflex après le plus éprouvant des repas de toute une vie. Difficile de se laisser tomber dans les bras de Morphée dans de pareilles conditions, mais bon, on finissait par s’y habituer… après quelques années.

" Très bien. Bob Leorios, ravis de faire ta connaissance, je suis l’oncle de ce petit bonhomme. Hahaha ! "

… Se faire tapoter la tête par quelqu’un qui fait presque une tête de plus que vous, c’est déjà une chose… Se faire tapoter la tête par son oncle en public, c’en est une autre. Un court instant, l’envie de mordre passa entre deux de ses neurones. Seulement, il n’avait encore pas perdu tout ce qui lui restait de civilisé, et il se retint de faire ce petit écart de conduite qui pourtant le démangeait très fortement.
Il se contenta donc de sourire de la façon la plus hypocrite possible, rebondir, il fallait trouver quelque chose pour rebondir…

"Et sinon ? Tu te choisis une chambre ou on y est encore à la nuit tombée ? "

"Qu’est-ce qu’il peut être désagréable dès qu’on le titille un peu… Haha ! "

…. La cohabitation risquait d’être plus difficile que prévu.

Et l’autre qui se marrait comme si on venait de lui raconter la première blague carambar de sa vie. Non, mais faut une limite à la connerie hein. De toute façon, ce ne sont pas les ricanements de l’huître verte qui atteigne les oreilles de la grande baleine !... Non, ce n’est pas ce que je voulais dire d’abord ! Tommy n’est pas gros, Roh… Arrêtez un peu d’interpréter tout ce que je dis bande de mollusque primaire ! Vous êtes vraiment trop puérils quand vous vous y mettez, d’autant que ma comparaison ne tenait qu’à la taille, et non pas à la corpulence, même si on peut s’accorder que devant l’anorexie du plus petit, on pourrait presque considérer l’autre comme légèrement corpulent, mais ce n’était vraiment pas là que je voulais en venir, alors on se tait et on laisse papa raconter son histoire d’abord !

Et puis le gamin vexé avait ses raisons de l’être, ça n’allait quand même pas être sa faute s’il avait hérité d’un oncle aussi corpulent, après il n’en tenait qu’au gens de les assimiler l’un à l’autre et de le prendre pour une baleine, mais ce n’était tout de même pas sa faute, lui n’avait absolument rien fait pour… Peut être une ou deux tablettes de chocolat de trop, mais il les avait sûrement compensé aujourd’hui avec Abel et Caïn sur le dos, non vraiment, il ne voyait pas pourquoi cette comparaison au cétacé devenait récurrente dans ces paragraphes, d’autant qu’il n’y avait aucune raison cohérente qui puisse la justifier. Les gens avaient trop vite fait de juger ma fois, on change d’époque et de mentalité aussi facilement qu’une baleine dévaste un banc de plancton dès lors qu’elle a faim.

"Au pif alors, parce qu'entre une porte et la prochaine... Euh, ravi aussi, au fait."

Ah ben oui, il aurait fallu le parier ça ! Aucun esprit décisionnel ! Il fallait tout faire à sa place, même pas capable de lance lui-même une pièce pour voir ce qu’en disait le hasard. Quelle grosse andouille ! Au moins une baleine, elle, était capable de prendre une décision, lorsqu’elle voulait se reposer elle choisissait l’épave qui lui plaisait le plus à cet instant t, et elle ne faisait pas d’histoire pour faire son intéressante.
Et l’autre qui continue de se marrer. Allez, c’est ça retourne dans ta chambre, pense ce que tu veux du moment que tu ne vas pas encore inventer des histoires à papa, et puis faisons chacun notre vie, okay ?! (et non pas notre vitre !) Parce qu’il avait déjà réussi à se débarrasser d’un indésirable sur deux, s’il devait à nouveau se recoltiner un duo, il rendrait son tablier. Même la patience d’une sage baleine avait ses limites, et il fallait dire qu’il avait deux spécimens de très bons testeurs.

"Ils sont... tous comme ça, dans ta famille? Et tu t'en es sorti vivant?"

S’il savait. Là ce n’était qu’un échantillon. Et encore, notre baleine était encore loin de savoir toute la richesse de personnalité que recelait sa famille, un gratin de premier choix, avec une bonne dose de narcissisme, une grosse poignée d’excentricité, et une jolie pincée de talent et de grande gueule, et puis beaucoup, beaucoup de chirurgie… Enfin bref, même quand on est une baleine, on peut avoir ses faiblesses et ne pas tout savoir, il faut toujours que la vie conserve une petite partie de mystère, elle n’en serait que trop fade autrement. Et oui, même si elles n’ont pas de dent, les baleines aiment croquer la vie à pleine dent, les baleines sont d’un naturel jovial, elle ne se laisse que très rarement dépassez par les événements, les baleines sont sûrement la prochaine race qui dominera la Terre après la disparition de l’homme, annihiler par une pluie de végétonite et l’arrivée d’un bébé gorille de l’espace qui ne se cognera malheureusement pas la tête.

"Je ne suis probablement pas le dernier. " se contenta-t-il de répondre avec innocence, avant de se replonger dans ses pensées si philosophique.

Pendant que l’un continuait dans son délire pas vraiment sain, autour des cétacés, l’autre était déjà en train de repérer des portes de chambre qui lui paraissait stratégiques, on voyait à ses mimiques qu’il était en proie à un grand débat intérieur, allant un peu plus loin à chaque fois qu’il trouvait critique à émettre à propos de l’une ou de l’autre. Quand enfin, il se fut fixé, le brun sortit de son cocon de connerie pour mieux suivre l’évolution de son petit baleineau en terre inconnue. D’autant que la porte qu’il s’apprêtait à pousser, ouvrait sur un monde qui lui irait plutôt bien dans le sens purement… purement quoi d’ailleurs ? Parce que si on veut penser physique, on voit tout de suite l’aspect négligé du personnage, et on ne pense pas immédiatement à ce qui le rapproche de cette chambre, une monumentale erreur, qu’on ne tâchera de ne pas commettre. Si l’on pense dans le sens colorimétrique, on va tout de suite me crier à la xénophobie et au scandale, alors que les intentions d’un narrateur ne peuvent qu’être louables… Alors quoi ? Peut être que cette chambre était tout simplement celle-qui lui allait le mieux, en considérant qu’au milieu des autres, il était comme un petit plancton au milieu d’un banc de baleines.

Tommy regarda d’un air amusé son invité en train de se débarrasser de ses affaires trempés et probablement en ruine pour tout ce qui craignait l’eau, y allant avec une précaution qui n’était vraiment pas faite pour lui. On aurait presque pu croire à une caricature tant la scène semblait irréelle.
Le pauvre était même en train de s’apitoyer de l’état de ses vêtements de rechange complètement détrempés. Il ne pourrait probablement pas les mettre, dans une pareille serpillère, il ne se sentirait probablement pas comme une baleine dans l’eau… Mais heureusement, le champion et son manoir de fou était là pour tout arranger. Enfin, le fou dans l’histoire c’était plutôt le père, lui qu’il fallait incriminer, lui sur qui il fallait porter tous les maux.

"Je peux t'emprunter un vieux t-shirt et un jeans, juste le temps que je mette ça à sécher? À moins que tu préfères m'avoir cloué au lit par la crève, mais bon, ça me semble pas trop tentant..."

Voilà, le grand moment de fou rire était enfin arrivé. Vu ce qu’il avait subi avec l’arrivée de super Tonton, il avait largement le droit de se fendre un peu la poire lui aussi. Foi(e) de Baleine, il ne ratait pas une occasion de se venger de l’inondation de son arène, et puis peut être qu’après ça, le vert serait plus apprécié par le majordome *Kof Kof*

"Oh tu trouveras tout ce qu’il faut dans ton armoire. " lui dit-il en désignant un grand meuble à l’ancienne qui pouvait correspondre à la définition commune du mot armoire, si on oubliait le fait qu’elle devait être fait en acajou, qu’elle était presque deux fois plus grande que Caïn, et qu’à elle seule, elle devait presque être en mesure de contenir les trois Pokémons du gamins. "Tu prends ce que tu veux, de toute façon, on ne s’en resservira pas. En attendant, je vais envoyer quelqu’un s’occuper de tes affaires, et je vais me changer aussi. " acheva-t-il dans un clin d’œil, refermant la porte derrière lui pour laisser Caïn tout seul face à sa nouvelle demeure.

Ce qu’il n’avait pas précisé, était que ce que contenait cette garde-robe avait été commandé par son père, pour un bal à thème qu’ils avaient, lui et sa femme organisé à l’époque où lui n’était pas encore devenu un pareil bosseur, à cette époque où le jeune homme n’avait pas encore vu le jour, à cette époque dont on ne lui disait probablement tout. Le thème de ce bal ? Chaque invité était tout bonnement habillé au couleur de sa chambre.