Maintenant, tend ta main ! [Pv Lisou ♥]

La neige tombait doucement le sol gelé. La rue déserte n’était éclairée que par une rangée de lampadaires faiblards, toutes les maisons semblaient dormir à cette heure. Je jetai un regard circulaire autour de moi. Le froid me mordait la peau à travers les gants, il n’y avait pas de vent, tout semblait calme et paisible. Seul le silence semblait régner dans cette rue où on aurait cru pouvoir entendre les flocons tomber tant elle semblait morte. Après quelques secondes d’hésitation, je me mis finalement à marcher. Droite devant moi, suivant le trottoir de cette rue qui s’étendait devant moi, comme infinie. Je ne savais pas où j’étais. Pourtant, j’aurais cru reconnaitre cet endroit, mais je ne parvenais à faire aucune connexion. Alors j’avançai prudemment dans l’ombre, scrutant les moindres recoins à la recherche d’un signe de vie ou d’une image connue.

Mais il n’y avait rien. La neige tombait toujours, de ce même rythme précis comme le tic-tac d’une horloge. Le froid commençait à engourdir mes membres, je frottai mes mains pour les réchauffer tout en continuant mon parcours. Peur ? Je n’en savais trop rien. Peut-être un peu, oui, mais je ressentais en cet endroit comme quelque chose d’inexplicablement familier. C’était rassurant en quelques sortes, mais troublant puisque je ne connaissais pas cet endroit. Plus j’avançais, plus je me sentais perdue, plus cette impression de déjà-vu me semblait fausse.

« ... I-Il y a quelqu’un ? »

Ma voix était faible, tremblante. Personne ne répondit, je m’en doutais un peu. Mais cela avait tué ce petit espoir irrationnel qui restait en moi.

Soudain, une lumière s’alluma dans le ciel. Une étoile venait d’apparaitre dans la nuit, ce ciel si noir tout à l’heure. D’autres suivirent ensuite, plus petites, tachant la voute céleste d’une myriade de petits points lumineux. Le tableau fut complété par de grands serpents irisés, de magnifiques lumières d’aurore comme je n’en avais jamais vus. Un faible sourire se dessina sur mes lèvres alors que je contemplais ce ciel coloré. Je ne sentais plus le froid, ni même mon corps, j’étais envahie par une douce sensation de chaleur agréable. Une alarme retentit, je regardai mon portable. Un message, maintenant ?

Nous sommes coincés dans ces ruines depuis 10 jours, je n’en peux plus, je sens que je vais m’évanouir. C’est de ma faute, je n’aurais jamais du agir ainsi avec elle... Pourras-tu un jour me pardonner ?
Le code de ce lieu est 9-5-3-7, fais-en bon usage...

Ce message... que voulait-il dire ? Il avait été envoyé... neuf jours plus tard ? Ma vision se floutait, je ne pouvais plus bouger, tout semblait devenir lointain. Je tentai vainement de lutter, essayant de faire réagir mes membres, et finalement, sombrai dans l’inconscience.

*****

Ma tête me semblait si lourde... encore une sacré migraine, j’ai du attraper quelque chose. Hm, où étais-je déjà ? J’étais recroquevillée dans un grand lit, emmêlée dans mes draps et la couverture sur le sol. Je reconnaissais cette chambre mais... je n’avais le souvenir d’y être entrée. Encore mes rêves bizarres qui me troublaient, je suppose. Ce message, d’ailleurs, était-il toujours là ? J’attrapai mon portable dans la poche de la veste, mais n’y trouvai rien de particulier. C’était juste un rêve... ou un cauchemar plutôt. Mais peu importe. Bon, je ferai mieux de prendre une douche et de m’habiller.

« Ah, t’es réveillée !
- Lyra ? Tu...
- J’ai préparé le ptit dej, dépêches toi d’accord ?
- On va quelque part ? »

A ces paroles et à la tête que je tirai, elle comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Elle s’approcha de moi et me tira du lit, puis me dit d’aller me préparer et qu’elle m’expliquerait quand je serais un peu moins dans le brouillard. Elle avait raison, le dire maintenant n’aurait fait que m’embrouiller d’avantage, alors j’obéis sans me poser d’avantage de questions.

Une fois douchée et habillée, que je sentais déjà un peu mieux. A peine sortie de la salle de bain, je me fais accueillir par Mistral et Ace qui avaient déjà fait main basse sur la nourriture. Je pris ma petite tropius dans mes bras et saluai l’autre avant de me rendre dans le salon. Lyra avait prit des croissants frais, comme je les aime. Sylvia entra dans la pièce et vint nous dire bonjour d’un petit miaulement mélodieux avant de prendre sa part. La petite phyllali avait l’air de bien se porter depuis la dernière fois, cela faisait plaisir à voir. Pendant que nous terminions de manger, mon amie m’expliqua enfin le plan de la journée. Oui, ça me revenait un peu maintenant. Pour fêter les vacances, elle m’avait proposé d’aller faire un tour sur l’archipel de Samibato et de prendre du bon temps. Mais les îles étaient grandes, il fallait faire un choix ; celle qui se démarquait le plus était Reisteim et ses fameuses ruines, qui m’intriguaient beaucoup aussi je dois dire. J’aurais juste aimé revoir quelques personnes pour l’occasion... cela faisait presque un an que je n’avais pas revu ces personnes à qui je m’étais attachée, mais je suppose qu’il ne servait à rien de forcer les choses.

« Alizou ? On va rater le bus, faut qu’on se dépêche.
- Ouais ouais...
- Toge ?, dit-il en se posant sur la table, inclinant légèrement la tête su le côté pour me regarder en face.
- Hein ? Qu’est-ce que tu r’gardes toi ? »

Il sautilla tout joyeux en poussant un petit cri et s’envola. Ah, encore dans la lune apparemment... je me levai enfin pour prendre mes affaires et fit rentrer tout le monde dans sa balle. Sylvia allait rester garder l’appartement cette fois encore, dommage, j’aurais bien aimé qu’elle nous accompagne et Lyra aussi. Mais bon, il fallait se dépêcher, le bus n’allait pas nous attendre. Nous descendîmes les marches en vitesse, les valises à la main, et nous dirigeâmes vers l’arrêt situé à quelques centaines de mètres de l’appartement. Notre transport arriva quelques minutes plus tard, nous embarquant en direction de Carmin sur Mer en compagnie d’une dizaine d’autres passagers. Il y avait peu de monde ce matin, c’était tant mieux. Je pouvais même faire sortir Mistral pour qu’elle regarde le paysage à travers la vitre, j’ai l’impression qu’elle aime beaucoup. Elle est vraiment adorable, je n’ai pas vraiment hâte qu’elle grandisse.

Le trajet passa vite, je ne me suis pas trop ennuyée. On bavardait de tout et de rien, puis ce n’était pas très loin. Arrivés en ville, il fallait marcher jusqu’au port. Je connaissais bien cette ville, j’y allais beaucoup dans mon enfance... plus par obligation que par choix certes, mais j’avais quelques souvenirs. Et puis, avec la mer en arrière plan, difficile de se tromper de direction. Ce n’était pas n’importe quel bateau que nous allions prendre en plus, un plutôt luxueux. Le trajet serait long, alors autant le faire au mieux. Et puis, c’était le seul qui allait à Reisteim, donc nous n’avions pas vraiment le choix. Sinon, il fallait aller à Tabisku puis attendre pour un autre ferry et... non, je préfère éviter d’y penser.

« Alors, pas mal hein ?
- ... ouais.
- Tic. »

Je restai bouche-bée devant l’embarcation gigantesque qui allait nous accueillir pour la traversé. Ca envoyait du lourd, c’était le cas de le dire. Même Ace ne trouvait rien à redire, c’est le comble. Lyra prit l’initiative la première et monta sur le pont, et je lui emboitai le pas sans attendre suivit par mes pokémons. Je me sentais un peu perdue sur ce grand bateau... je n’avais plus vraiment l’habitude de ce genre de choses il faut dire. Après avoir déposé nos bagages, je restai près de Lyra pour être sûre de ne pas la perdre. C’est idiot, j’avais l’impression de stresser comme une gamine, heureusement que ça ne se voyait pas trop. Alors pour passer ma gêne, j’explorai les lieux du regard, observait les personnes qui montaient et celles déjà présentes.

Oh, ces cheveux, ce visage... et Givrali ? J’arrêtai de respirée un instant, sautant de joie intérieurement. Ce ne pouvait être qu’elle. Je me précipitai vers la fille aux cheveux bleus et m’arrêtai en face d’elle, hésitant à plusieurs reprises à la prendre dans mes bras, puis cédai à l’excitation et l’enlaçai en enfouissant ma tête dans ses cheveux, une larme de joie au coin des yeux.

« Lisouuu ! Tu m’as tellement manquée, j’avais tellement hâte de t’revoir ! »

J’attendis de me calmer un peu, reprenant ma respiration avant de relâcher mon étreinte. C’était un peu gênant devant tous ces gens, mes joues viraient déjà au pourpre. Elle aussi devait être embarrassée, surtout qu’elle ne s’attendait pas à me revoir. D’ailleurs, elle voyait seule ? Devant des amis ou la famille, c’était encore plus compliqué. Rha, arrête de penser à ça allez, dis quelque chose quoi !

« Hm, désolée je... »

Non, rien à faire, les mots restaient coincés dans ma gorge. Avec tous ces gens bruyants autour, impossible de me calmer, c’était simplement impossible. Je ne parvenais qu’à bafouiller quelques mots sans réussir à former une phrase. Euh... tu vas bien ? Non, ça n’allait pas. Tu te souviens de moi ? J’espérai bien, quelle idiote je ferais sinon... Allez s’il te plait, ne me laisse pas tomber Lisou !

Invité

« Lisoouuuu ... ♥ »

Une vague de frisson parcours mon cours à cause de ce souffle chaud qui siffle dans mon oreille. Je râle avant de me blottir et me frotter à quelque chose qui est encore plus agréable qu'un coussin. Soudain, quelque chose caresse mes cheveux. je frissonne à nouveau, mais cet fois-ci je sursaute. Lorsque je me réveille, je vois un petit Marill qui me fait des yeux amusés avant de m'envoyer un jet d'eau sur mon visage. Alors que je me débats comme une folle et suppliant d'arrêter, j'entends un rire moqueur tout père de moi. Lorsque la souris d'eau se stoppe, je m'essuie brièvement mes yeux avec ma manche pourtant trempée pour voir un petit peu mieux. Je me tourne et vois Marisa morte de rire. La farceuse me prend dans les bras en pouffant encore de rire :

« Lisou, si tu voyais ta tête ! Tu es tellement adorable quand tu dors, et encore plus quand tu grogne ! »

Énervée, je la pousse et sors du lit complètement trempée. Je me tourne sur moi-même contemplant ce désastre puis fusille du regard ma cousine encore hilarée.

« On dirait que je me suis pissé dessus ! T'es fière de toi ?!

- É...Élise, on doit se lever. Nous avons un bateau à prendre. »

- Encore ?

- J'ai décidé de retourner sur l'Archipel de Samibato, on va à Reimstein, dans les Ruines ! »

Les Ruines. Qu'est-ce que j'en ai des souvenirs, plus ou moins bon. On va encore se perdre dans des Ruines, c'est génial. Enfin, j'espère que Marisa a le sens de l'orientation, parce que la dernière fois que je suis allé dans des ruines, c'est avec une jeune fille qui a tout sauf le sens d'orientation. Je ne vous raconte pas le mal que l'on s'est donnée pour trouver la sortie. Je me demande encore comment on a pus s'en sortir. Mais bon, elle est gentille, donc ce n'était pas insupportable cette sortie aux Ruines Alpha.

« T'as intérêt à avoir le sens de l'orientation.

- Et toi, t'as intérêt à te dépêcher de te préparer, tu t'es réveillé super tard et le bateau pars dans un quart tard. Fait pas la gueule, j't'ai laissé dormir. »

Je râle d'agacement et me dépêche de partir dans la salle de bain. Je prends ma douche très rapidement, accompagné de ce pervers d'Obalie qui m'a suivit, mais si l'eau chaude lui fait plaisir ...
Je mets une tenue un peu plus spécial aujourd'hui, pas une tenue que je mets habituellement. C'est un short marron clair avec un débardeur "flottant" rose pâle. Ça change un peu du bleu froid et glacial. Pour la coiffure, je change un peu : J'accroche des mèches venant de chaque côté de la tête pour les rassembler et les accrocher avec une broche-fleur assortis à mon débardeur. Je prends mon Obalie sous le bras et prépare toutes les affaires nécessaires pour partir avant d'enfin rejoindre la jeune fille qui m'a fait un réveil brutal dans le salon. Elle me prend prends par la main et nous partons comme des sauvages ayant à peine eu le temps de dire au revoir à Béatrice.

« Et mon repas ?

- Plus tard, Edouard a acheté tout ce qui fallait pour être rassasié, mais à cause de toi, on va le prendre dans le bateau. »

Tss fait-je. Vivement de monter dans ce stupide navire pour enfin manger.
J'avoue qu'il y a une petite tension entre nous désagréable, mais je n'ai pas envie de faire le premier pas, même si c'est à cause de moi que nous nous sommes disputés. Soudain, elle s'approche de moi
et pose sa tête sur l'épaule. Je tourne la tête pour lui dire que je boude encore pour en quelque sorte quémander de la tendresse. Je la zieute avec la rapidité d'un éclair, mais je n'ai pas été assez rapide pour qu'elle ne s'en rende pas compte. Cette dernière esquisse un sourire malicieux et me caresse la joue avec son doigt complètement amusé. Puis, Marisa s'approche un peu plus de moi pour carément se blottir contre moi. C'est plus fort que moi, j'arrive pas à tenir, elle est tellement adorable. Alors que je vais ouvrir la bouche, ma cousine s'exprime un peu gênée.

« Lisou ... J'en ai marre d'être considérée comme étant ma cousine, j'aimerais être tellement ta soeur ... »

J'avoue que je suis assez surpris par sa révélation. Cette dernière se remet à sa place et prend ma main contre sa poitrine.

« Élise, j'aimerais tellement que tu sois ma sœur ! »

Je suis resté immobile pendant plusieurs secondes plantant mes yeux dans les siens, jusqu'à ce que j'ai réfléchis à ce que je vais pouvoir lui répondre. J'expire bruyamment pour décrire mon enthousiasme. Je relève un peu ma tête en lui faisant un sourire serein.

« On est des soeurs. Je considère Tante Béatrice comme ma mère et Oncle Fabrice comme mon père, alors pourquoi je ne te considèrerais pas comme étant ma sœur ? J'ai oublié ma véritable famille, sauf un. »

Au début de ma phrase, elle a l'air satisfaite et comblé mais lorsque j'ai parlé de ma vraie famille, son visage s'est assombri mais je ne n'ai pas voulu savoir pourquoi. Ma main toujours dans la sienne, je me tourne vers la fenêtre regardant gaiement le paysage jusqu'à ce que je sens ma main dans celle de Marisa me faire légèrement mal.

« C'est ton frère que tu n'oublies pas, c'est ça ? »

Sa voix m'inquiète, elle est plus grave que d'habitude. Je me retourne vers ma cousine alarmée par son comportement, mais je me contente d'approuver tristement rien qu'en pensant à cette personne que je n'ai jamais vu.

« Il t'as déjà oublié, il n'a jamais pensé à toi d'ailleurs, tu croyais quoi quand il était parti ? Qu'il en avait marre de ses parents seulement ? Il te déteste sans te connaître. »

Violemment, les larmes me monte aux yeux et ma gorge se sert. Je reste là, la bouche entrouverte me répétant ses mots dans ma tête. Je la regarde alors dans les yeux avec mon air de chien battus et ma voix tremblante.

« Mais ... Comment peux-tu savoir ça ? »

La jeune fille étrange se met à faire un large sourire et à montrer ses yeux à travers l'ombre de ses mèches.

« Il est resté chez moi six ans an. Je le connais par coeur, et c'est un vrai fils de pute. Tu veux voir ce qu'il m'a fait ? »

Choqué par sa vulgarité, je reste sans voix un petit moment avant qu'elle insiste, et je finis par hocher la tête pour lui dire oui naïvement. Alors, la jeune fille découvre son bas et me montre un coté de sa hanche. C'est affreux. Les larmes commencent à rouler sur mes joues lorsque je vois une trace de lame et une cicatrice à l'origine d'une brulure. J'ai craqué. Je l'ai enlacé fortement en pleurant à chaudes larmes. Doucement, ma cousine caresse mon dos. Avec une voix rassurante, elle me dit :

« Il s'est enfuit après m'avoir violé. Pauvre gamin en chaleur, il avait besoin d'se dépuceler. Mais ne t'en fais pas, il est loin. Et je suis là pour te protéger, p'tite sœur. »

Je ne contrôle plus ma voix poussant des cris de douleur. Je ne contrôle plus mes larmes, ni mon corps tremblant comme une feuille. Après tout, je dois enlever toute ma souffrance qui est resté dans mon cœur. Ou presque, puisque nous allons pas tarder à arriver.

J'ai eu de me calmer lors de notre arrivé. Le navire est déjà là, et il y a un monde fou. Je tire une tête mécontente et rechigne :

« On aurait dut rester à Samibato au lieu de faire un gros détour.

- Comment voulais-tu que je sache que j'avais envie d'y retourner ? Et puis, c'est marrant les voyages en mer ~

- T'as d'la chance que je n'ai pas le mal de mer. Mais j'ai "le mal de la foule", t'aurais pus prendre un bateau privé.

- Voir du monde ne fait pas de mal, et paye le toi ton bateau privé ! »

Énervé dut fait qu'elle est raison, je râle, prends mes affaires et Givrali au passage avant de passer devant elle pour franchir la passerelle. Je l'entends rire avec moquerie derrière moi ce qui m'énerve encore plus.

Alors que je viens à peine d’atterrir sur le transport maritime, j'ai eus la plus grande des surprises.
Tout d'abord, je lâche mon pokemon et admire le bateau rempli de monde. J'expire bruyamment pour décrire ma mauvaise humeur. Et c'est là que j'ai eus ma surprise. Quelqu'un que je n'ai pas eu le temps de voir m'enlace fortement en enfonçant sa tête dans ma chevelure.

« Lisouuu ! Tu m’as tellement manquée, j’avais tellement hâte de t’revoir ! »

Cette voix ... Mais je la reconnais ! Oui, c'est Alizire. Je suis tellement abasourdi que je suis rester stoïque, mais à l’intérieur de moi, je suis vraiment heureuse de la voir, et j'ai encore du mal à m'apercevoir que c'est belle et bien vrai. A la fin de la câlinerie, je commence à avoir les joues rouges, complètement gêné par son acte. Sur le coup, j'ai oublié les personnes qui nous entourent, mais dès que je me suis aperçus qu'ils sont là, je me sens mal à l'aise.

« Hm, désolée je... » dit Alizire encore plus embarassé que moi.

Je reste toujours immobile, la regardant avec des gros yeux. Le temps de réflexions est long, je n'arrive toujours pas à réaliser que ma "grande sœur" est belle et bien là, devant moi, et sa réaction a été impressionnante ! Je la crois réservée et même "coincée" -je ne parle même pas de moi ...-, mais je n'aurais jamais crus ça d'elle ! Enfin, je me mets à réagir. J'esquisse un sourire jusqu'aux oreilles me retenant de l'enlacer. Je m'approche d'elle, lui tient timidement les mains et dit enthousiasmés :

« Je suis tellement contente de te voir Alizire, tu m'as tellement manqué ! Je...

- Lisou, c'est qui, elle. »

Je me retourne et remarque la main de Marisa posé sur mon épaule. Elle a une voix meurtrière et un regard méfiant voir méchant, ce qui me met encore plus mal à l'aise.

« M-marisa, je te présente grande, euh ... Alizire. »

Je fais un sourire intimidé. Marisa se colle un peu plus à moi, et me sert un peu plus pour prouver que je lui appartiens.

« Enchanté. »

Je n'aime pas du tout sa réaction, mais je suis sur qu'elles s'entendront ! Me dis-je avec naïveté et innocence ...

Bon tu viens Lisou, on doit s'éloigner du passage. »

Alors que nous nous apprêtons à partir, Givrali se précipite soudainement quelque part. Je laisse alors Marisa avec Alizire et me dirige vers mon pokemon des neiges pour le récuperer jusqu'à ce que je vois Lyra. Je savais qu'elle serait là ! Je me dirige vers elle et la salue remplis d'enthousiasme. Elle aussi m'a manqué. Je regarde mon félin des neiges se frotter doucement à elle comme il le fait avec moi avant de s'asseoir sagement à côté de moi aussi excité que sa maitresse. Ça me surprends l'attachement qu'il a pour Lyra, mais je dois l'admettre que cette une jeune fille est adorable, même si notre premier contact n'était pas le meilleur ...

Je baissai timidement les yeux en attendant sa réaction. Elle aussi semblait morte de gêne, au moins j’étais moins seule. C’est stupide, mais je n’avais pas pu m’en empêcher, de l’étreindre de la sorte. C’est alors que je remarquai comme elle avait changé depuis : un débardeur rose pâle et un petit short marron, une coiffure différente de l’ordinaire, et sa broche lui allait vraiment bien. Cela lui donnait un air beaucoup plus joyeux et vivant, c’était mignon, mais j’avais peur de m’emballer un peu trop en lui faisait la remarquer. Heureusement, elle reprend enfin ses esprit et prend doucement ma main pour m’inciter à relever la tête. Ce sourire... c’est vrai que je ne l’avais pas beaucoup vu sourire la dernière fois, mais cela me faisait chaud au cœur.

« Je suis tellement contente de te voir Alizire, tu m'as tellement manqué ! Je...
- Lisou, c'est qui, elle. »

Je déglutis difficilement en entendant cette voix glaciale qui semble figer toute cette atmosphère de joie et de légèreté. Une fille aux cheveux blond lumineux me fixe avec un regard agressif, comme si elle m’avait prit sur le fait en train de commettre un acte répréhensible. Et ses paroles, non mais, pour qui elle se prenait ? Tout semblait indiquer qu’elle connaissait Lisou, alors un peu de courtoisie avec ses amies, c’était trop lui demandé ? Trop abasourdie pour protester, je la regarde se serrer contre ma petite sœur tandis que celle-ci balbutie quelques présentations.

« M-marisa, je te présente grande, euh ... Alizire.
- Enchanté.
- ... D-de même. »

Elle était froide, si froide, l’atmosphère rendue si gaie par nos retrouvailles venait de devenir plus pesante qu’à un enterrement. J’étais vraiment mal à l’aise par son attitude, et il me suffisait de regarder le visage de Lisou pour voir qu’elle l’était aussi. Mais qui c’était, cette Marisa ? Sans doute pas une amie, vu comme elle agissait. Peut-être de la famille alors ? J’imaginais mal Lisou rester en compagnie de quelqu’un qui lui en faisait voir pourtant, même de force elle s’en serait débarrassé, non ? Ou alors, quelque chose d’autre la retenait... et puis flute, arrête de te faire des films Alizou, vous êtes simplement partis sur un mauvais pied, d’accord... ?

Soudain, une pluie de noyaux s’abattit sur le front de la blonde, suivit d’un petit cri irrité. Ace venait de nous rejoindre, montrant clairement d’entré que cette fille ne lui plaisait pas. Je l’attrapai et le serrai contre ma poitrine, marmonnant quelques réprimandes alors qu’il se débattait pour garder sa liberté. S’il venait y mettre son grain de sel aussi, on n’en aurait pas finit. Pas que je lui en veuille – et à sa place j’aurais fait la même chose – mais je ne voulais pas qu’il gâte notre relation déjà mal partie.

« Bon tu viens Lisou, on doit s'éloigner du passage.
- Mais je... »

Alors là, c’était la meilleure. Maintenant, elle voulait se débarrasser de nous ? La première fois je ne l’avais pas remarqué non, plus, mais ce surnom... Lisou. De quel droit se permettait-elle de l’utiliser ? Cela me fit un pincement au cœur de l’entendre de sa bouche, employé de cette façon. Non, je ne savais pas comment le prendre. Qu’elle soit mal à la l’aise, qu’elle ne m’aime pas, cela ne me dérangeait pas ; mais elle n’allait certainement pas m’empêcher de passer du temps avec Lisou. Cela faisait presque un an qu’on ne s’était pas vus, elle n’avait aucun droit là-dessus. Qu’elle aille jouer sa possessive avec quelqu’un d’autre, si elle n’était pas contente !

Mais alors que je fulminai déjà intérieurement, je ne remarquai pas que Givrali s’échappait et Lisou prit sa suite. Oh, il était allé saluer Lyra. Le félin se montrait si affectueux avec elle, cela faisait plaisir à voir. Mais je n’en oubliais pas l’autre peste à côté. Nous n’étions plus que toutes les deux, c’était le moment de mettre des choses au clair. L’ennui, c’est que je n’avais aucune idée de comment le lui faire comprendre. C’était compliqué d’aller dire que nous étions comme des sœurs alors qu’on n’avait à peine passé deux jours ensemble. Certes elle n’était pas obligée de le savoir, mais cela me gênait un peu. Pourquoi je n’ose rien dire ? Je me tordais nerveusement les poignets sans rien oser prononcer, regardant du coin de l’œil mes deux amies à côté.

Lyra fut surprise en effet de voir débarquer Givrali. Elle avait déjà remarqué le petit groupe lors de la fuite d’Ace et s’apprêtait à les rejoindre lorsque le félin des neiges arriva pour se frotter à ses jambes. Elle s’accroupit pour le caresser et Mistral s’approcha joyeusement pour le câliner aussi, faisant quelques écarts en arrière à chaque fois qu’elle s’approchait trop près comme si cela lui était interdit. Puis elle entendit la voix de Lisou qui la salue et se releva, lui adressant un grand sourire avant de l’étreindre tendrement.

« Elise ! Ca fait plaisir de t’revoir, tu vas bien ? J’aime beaucoup ton nouveau style, t’es trop mignonne ! ♥ »

Elle, elle l’avait fait. C’est vrai qu’elle embarrassait facilement les gens au premier contact, mais c’était plutôt l’inverse qui se produisait sur la durée. Peut-être son sourire rassurant, ou même un lien de confiance se construisant sans même qu’on y pense. La jeune fille aux cheveux nuit prit doucement la main de son amie et l’invita à rejoindre Alizire et la blonde à qui elle n’avait pas été présentée encore.

« Salut ! J’m’appelle Lyra, hm... une amie de longue date si on peut dire, hein Alizou ?
- Oui, » fis-je en lui adressant un sourire reconnaissant.

Vraiment, son intervention m’avait beaucoup aidé. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si elle n’avait pas été là. La présence Marisa me dérangeait toujours un peu, mais sa simple aura suffisait à faire pencher la balance du côté positif. Je secouai nerveusement la tête pour reprendre mes esprits et allait me ranger de leur côté, prenant aussi la main de Lisou pour lui intimer que je voulais rester avec elle. Je sentis alors un poid appuyer sur ma jambe ; c’était encore la petite tropius qui voulait que je la prenne dans mes bras, jalouse de ces débordements d’affection qui l’ignoraient. Je m’accroupis pour la prendre dans mes bras et en profitai pour la présenter aux autres.

« Au fait, j’te présente la ptite dernière, Mistral. Elle a éclot il y a tout juste une semaine, elle est chou hein ? »

La concernée esquissa un grand sourire et frotta sa tête contre la joue de Lisou. Ce n’était pas un type glace, mais même elle ne dirait pas le contraire je crois. C’est vrai d’ailleurs, j’étais curieux de savoir quels pokémons elle avait attrapé depuis la dernière fois. D’ailleurs... je n’oublie pas quelqu’un ? Un hennissement puissant me rappela à l’ordre, tournant tous les regards vers le quai. Oh, Epona ! C’est vrai, je lui avais demandé de venir pour qu’on ne soit pas séparés trop longtemps. Après tout, nous avions prévu de rester quelques temps à Reisteim, au moins une semaine, et puis ce serait moins fatiguant que la marche. Je m’approchai du bord et lui fis signe de monter, elle s’exécuta calmement sous les regards inquiets des touristes. C’est vrai que les zeblitz ont la réputation d’être colériques, et sa taille imposante en faisait un pokémon assez impressionnant. Dommage qu’elle ne puisse supporter l’enfermement, j’espère qu’elle se tiendra tranquille durant la traversée.

« Et... voici Epona mon... euh, transport personnel. »

Ah oui, ça faisait du monde d’un coup. Mais je préférais éviter de sortir toute la ménagerie tout de suite, même si c’était plus par nécessité que par envie pour le coup. Au moins cela aura pu détendre un peu l’atmosphère et changer le sujet de conversation. On nous avertit alors que le départ était imminent et le bateau commença bientôt à sortir du port. Enfin nous partions, qu’est-ce que j’avais hâte d’arriver ! Mais j’espérai juste qu’on puisse rester ensemble quelques jours au moins, peut-être même aller aux ruines ensemble. C’est vrai, on avait fait si peu de choses ensemble, c’était l’occasion ou jamais. Mais ça, c’était sans compter sur Marisa...

Invité

La réaction de Lyra me fait tout aussi plaisir, on peut dire que ma mauvaise humeur est belle et bien partie ! Les revoir me fait tellement plaisir, j'ai envie de passer mon voyage avec elles, et peut-être même les amener aux ruines, sur l'île Reimstein !

Sans m'y attendre, je jette un coup d’œil sur Givrali recevoir une tendresse timide de la part d'un adorable bébé Tropius. Mon compagnon et moi est surpris au premier abord, mais mon félin des neiges semble satisfait de cette papouille, ça ne lui fait pas de mal après tout. Depuis qu'il a rencontré Sylvia, il s'est beaucoup adouci, c'est très surprenant moi qui est toujours vécu avec lui. J’esquisse un sourire dès plus ravi avant que Lyra amène ma cousine et grande sœur à nous rejoindre, et fait ses présentations. Je pense que Marisa va s'entendre avec la jeune fille aux cheveux bleus nuits, elles ont le même tempérament. Mais à ma grande surprise, ma cousine se contente de faire le même "enchanté" qu'elle a fait à Alizire ce qui me met un petit peu plus mal à l'aise, heureusement que Lyra est là, elle, même si on est pas très gentil avec elle, cette dernière fera tout pour essayer de détendre l'atmosphère pour le peu que je la connaisse.

Soudainement, je sens quelque chose ou plutôt quelqu'un me prendre la main. Marisa ? Je me tourne et voit Alizire proche de moi, c'est elle qui m'a prit la main. Veut-elle rester avec moi ? Je pense que c'est la signification de son acte. Je la regarde avec un tout nouveau sourire qui semble plus doux et accueillant que d'habitude. Puis, sa main me quitte pour prendre le petit pokemon que j'ai vus tout à l'heure avec mon compagnon des neiges. La jeune fille aux cheveux châtains me fait les présentations.

« Au fait, j’te présente la ptite dernière, Mistral. Elle a éclot il y a tout juste une semaine, elle est chou hein ? »

Le bébé Tropius, souriante, vient frotter sa joue contre la mienne. J'ai peut-être un faible pour les pokemons de type glace, mais Mistral est particulièrement mignonne. Les yeux remplis d'étoiles, je passe ma main sur sa tête en frottant doucement son crâne la complimentant sous le charme. Givrali est même un peu jaloux, il se fait remarquer de façon discrète en se frottant timidement à moi et en ronronnant embarrassé. J'adore ce comportement qu'il a adopté depuis notre aventure sur la Route Glace qui restera gravé à jamais dans mon esprit, il est vraiment adorable. Ça en fait des jaloux, dîtes moi.

Alors que j'inspire avant de prononcer une phrase, j'entends un hennissement que je reconnais un peu mais pas suffisamment pour être certaine que ça soit le pokemon que je pense. Je me tourne vers l'entrée. Ma "grande sœur" s'approche du bord pour surement signaler au pokemon de monter. Lorsque je le vois, je pouffe de rire. Le regard des passagers et la venue soudaine d'Epona me fait rire et me surprends aussi.

« Et... voici Epona mon... euh, transport personnel. »

Enfin, une alarme préviens aux voyageurs le départ. Il est temps d'aller nous installer. Nous partons toutes les quatre à notre place dans le bateau, même si j'ai un peu plus envie de rester à l’extérieur. J'ai tellement de chose à dire à Alizire que je ne sais pas par où commencer. Alors que je m'approche de cette dernière et que je vais à nouveau commencer une phrase, je sens quelqu'un m'attraper. C'est Marisa qui me demande avec inquiétude :

« P'tite sœur, j'ai oublié les sandiwichs

- Quoi ?! Mais tu les avais avant de partir ! »

Décidément, je n'ai pas le droit de parler alors qu'il est assez rare de me voir aussi excité et bavarde. Brusquement, un grognement sourd et gênant se fait entendre. C'est mon ventre, je meurs de faim. Je le sers, embarrassé et à nouveau mécontente.

« Désolé, j'ai dus maladroitement les oublier ... Mais tu sais, ils en vendent sur le bateau ! Viens ! »

Elle me prend aussitôt par la main pour m'écarter de mes amies avec qui j'ai tellement envie de parler. Ma cousine se tourne vers les deux retrouvailles et me prends cette fois-ci par le bras. Cette dernière prends un regard étrange : Elle a des yeux fourbes, ''nargueurs'' et même amusé, tout comme son sourire. Elle s'exclame de la même façon que quand on reçoit quelqu'un que l'on aime pas chez soi et que nous voulons être polie, mais Marisa a une note qui sonne fausse, sa fourberie la trahit et je pense qu'elle a fait exprès. Je la fixe avec des yeux soucieux et peut-être même déçu.

« Veillez nous excuser mes chères, mais moi et ma petite sœur avons des choses à faire, à une autre fois. »

Je lui chuchote à l'oreille une question qui est la suivante : Pourquoi est-ce qu'elle ne les apprécies pas ? Même moi au début je n'ai pas été comme ça ! Mais mon interlocutrice ne me réponds pas et commence à partir avec moi qui la suit. De toute façon, après avoir le ventre bien remplis, on va les revoir ! De toute façon, ce n'est pas Marisa qui décide. Mais depuis que nous sommes montés sur le navire, elle est très étrange et surtout angoissante. Même un moment je l'ai oublié lorsque je discutais avec les deux adolescentes. Et pourtant, je n'ose pas lui poser trop de question, elle est vraiment très particulière, mais je pense que lui parler de sa conduite avec moi nous fera du bien, et nous pourrons repartir du bon pied. Je suis sur qu'elle comprendra, et puis, si on reste avec Alizire et Lyra, je suis sur qu'elle entendra bien avec elle en fin de compte.

Mistral est toute heureuse, apparemment elle apprécie d’être le centre d’attention, même si ce n’est que pour quelques instants. Par contre, je ne comprends pas vraiment pourquoi Lisou pouffe de rire en voyant Epona arriver... peut-être qu’elle faisait un peu tache sur le bateau, heureusement qu’elle n’était pas trop susceptible. Je fis signe à ma monture de se tenir tranquille sur le pont puis nous nous dirigions vers nos places à l’intérieur.

Lisou avait beaucoup changé depuis notre dernière rencontre, il suffisait de la regarder pour le voir. Etait-ce grâce à nous ? En tout cas, j’avais hâte de savoir ce qu’elle était devenue après ça. Je me souvenais qu’elle nous avait parlé d’un frère qu’elle voulait retrouver, des histoires de famille un peu compliquées... j’espère que cela s’était arrangé pour elle.

D’ailleurs, elle s’approcha de moi pour dire quelque chose, mais la jeune fille aux cheveux blonds l’interrompit pour lui dire qu’elle avait oublié le pique-nique... Petite sœur ? Comment est-ce que... elle aurait aussi une sœur, une vraie ? Pourtant, ces deux là n’avaient aucun air de famille, elles semblaient même deux parfaits opposés, aussi bien dans l’apparence que le comportement. La blonde commença à la tirer à l’écart en lui suggérant d’aller acheter de quoi manger pour calmer sa faim. Encore une qui s’était levé en retard et n’avait pas eut le temps de manger, hein ? C’est fou ce qu’on se ressemblait parfois.

« Veillez nous excuser mes chères, mais moi et ma petite sœur avons des choses à faire, à une autre fois.
- Att-
- A tout à l’heure, on s’retrouve ici. »

J’allais tendre la main pour tenter de retenir Lisou mais Lyra m’attrapa fermement l’autre bras et me fis taire. Elle avait toujours ce sourire, mais il semblait faux, un peu comme celui de Marisa en fait. Apparemment j’avais fait une erreur quelque part, elle avait la tête qu’elle faisait après nous avoir empêchés de faire une bêtise. Elle relâcha son étreinte qui me faisait un peu mal et s’approcha discrètement pour me souffler à l’oreille :

« Je sais qu’elle agit bizarrement, mais laisse Elise régler ça, d’accord ? Je veux la laisser s’expliquer.
- ... d’accord, j’te fais confiance. »

Je n’étais pas très convaincue, mais elle devait avoir raison. Peut-être que Marisa avait ses raisons pour se conduire ainsi, elle s’excuserait et tout rentrerait dans l’ordre. Ace lui n’était pas vraiment d’accord non plus et décida de les suivre, j’ai n’ai pas pu le retenir. La façon dont il se conduit avec elle m’intrigue aussi, il n’est jamais comme ça d’habitude. Peut-être qu’il agit simplement à mon image et qu’il perçoit mes ressentiments ? Tout d’un coup, je me sentais un peu mal. Les bruits des passagers qui discutaient à côté commençait à me donner mal au crâne, j’avais besoin d’un peu de calme pour réfléchir.

« Je vais voir Epona sur le pont. J’ai besoin d’être au calme, si elle me cherche dis-lui que je suis là-bas. »

Elle me regarda d’un air interloqué puis acquiesça sans poser de questions. Après tout j’avais encore le droit de bouger comme je l’entendais, même si la signification de mes actes lui restait un peu floue par moment. Je me trompe peut-être, mais je crois qu’elle comprenait ma situation. C’est sans doute pour cela qu’elle se montrait aussi stricte. Lyra était plus jeune que moi, mais elle restait plus mature, il fallait le reconnaitre. Avant de partir, je lui indiquai Mistral d’un signe du doigt. Surveille-la pour moi, merci.

Mon poney de foudre était à la proue, regardant fixement l’océan défiler, le vent faisant flotter sa crinière immaculée. Son regard semblait perdu dans le vague, et quelques étincelles solitaires parcourraient son corps à intervalles réguliers. Je m’approchai doucement puis posai ma main contre son encolure zébrée, laissant échapper un long soupir. Le bateau allait vite, simulant un vent doux qui nous caressait le visage. Le ciel était magnifiquement dégagé et le soleil au rendez-vous, tout semblait réuni pour de belles vacances.

J’inspirai profondément, fermant les yeux et écoutant la mélodie des vagues pour m’isoler. J’avais attendu ce voyage avec impatience, depuis le jour où mon amie me l’avait annoncé. Nous étions décidées à en profiter au maximum, je ne pouvais même plus compter toutes les choses que je voulais faire depuis que j’avais reconnu Lisou sur ce bateau. Tous ces projets qui se bousculaient dans ma tête, hors de question de les abandonner. On allait finir par s’entendre... n’est-ce pas, Marisa ?

Invité

Nous sommes enfin arrivés au bar. Il y a une petite queue d'attente, mais rien de grave. Cela nous a laissé le temps de nous rendre compte que Ace nous a suivi. Un sourire amusé illumine mon visage et m'apprête à parler au pokemon jusqu'à ce Marisa le pousse plus loin avec son pied et lâche un Dégage!. Je m'écris :

« Marisa ! Mais qu'est-ce qui te prend ?!

- On ne peut plus avoir la paix ou quoi !

- M-mais, il nous a rien fait ! Pas la peine de te déchaîner sur ce pauvre pokemon ! »

Lui lança un regard des plus froid, et se retourne sans dire un mot alors que moi, je me précipite vers le petit ange d'Alizire et l'enlace naturellement avant de m'assurer :

« Tu vas bien j'espère ? »

Apparemment, ça peut aller. Je me sens tellement coupable, j'espère qu'il me pardonne. Je ne comprends pas du tout pourquoi il nous a suivi, mais je pense que je dois aller retrouver sa propriétaire. Je lui prend la main et me dirige vers la sortie alors que ma cousine à payer des sandwichs elle s'exclame révoltée :

« Mais, où est-ce que tu vas ?!

- Remettre Ace à sa propriét- »

Elle me prend par derrière et m'enlace fortement pour ne pas que je parte au point de m'étouffer. Je l'entends gémir :

« S'il te plaît … Reste avec moi. Au moins pour le repas. »

Pauvre Marisa, c'est vrai que je n'ai pas arrêté de la délaisser depuis que je suis monté sur le bateau. Je tiens de mon autre main l'épaule de ma cousine pour qu'elle me lâche et lui dit avec un sourire serein :

« D'accord, je vais rester avec toi. Ensuite, on ira voir grande sœur pour lui redonner son pokemon.

- Grande sœur …

- Je veux dire, Alizire ! »

La jeune fille aux cheveux blonds fait un regard triste comme si elle est vexée et par dehors en direction de la poupe. Mais je la suis avec le pokemon Bonheur et Givrali. Qu'est-ce que je m'en veux, je suis vraiment méchante.

La jeune fille aux nattes d'or s'appuie sur les bars dévorant tristement son sandwich. Je lâche la main d'Ace pour m'emparer de ma nourriture. J'avale ma première bouchée tranquillement avec de tenter de me faire pardonner :

« Je … Je suis vraiment désolé. Je te remercie pour le sandwich.

- Depuis quand tu la connais ? »

Cette question me dérange un peu. C'est vrai que je ne la connais que depuis deux jours, et nous nous sommes pas revu depuis un bon bout de temps. Je baisse la tête et prend une nouvelle bouchée pour ne pas répondre. Un long silence pesant vient s’abattre. Seul le vent et les vagues chantent et dansent.

« Je ne la sens pas. Je sais que nous deux nous nous connaissons pas tellement, mais tu devrais plus me faire confiance que cette inconnue que tu considère comme ta sœur. Moi, je fais vraiment partie de ta véritable famille.

- C'est faux. »

Elle pivote légerement sa tête pour me regarde avec un visage sans expression. Quant à moi, je fixe les vagues que produit le navire avant de lever ma tête vers le ciel bleu azur avec un sourire illuminé par le soleil.

« Alizire est quelqu'un de bien. Si elle était vraiment méchante, elle m'aurait rendue malheureuse. C'est plutôt à toi de te poser la question, si tu es une personne bien ou pas. »

Je me tourne alors vers elle et son visage bouche-bée. Cette fois-ci, je vais tout lui dire. Mon sourire devient un peu plus sérieux et mon ton un peu plus grave.

« On dirait que tu me manipule. Est-ce vrai pour l'histoire de mon frère ? Je ne sais pas. Mais ce que tu m'as mis en tête commence à me ronger petit à petit. Je te trouve vraiment méchante avec les autres, comme avec tes pokemons, des personnes qui ont l'air proches de moi, ainsi que les autres pokemons sauf … Moi. Enfin, avec moi, tu le fais d'une différente manière, encore plus cruelle. Alors, je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête mais calme toi.

- É... Élise... »

Les larmes commencent à lui monter aux yeux et tombent comme une énorme averse. Oh non, mais qu'ai-je fais ? Ces gémissements me déchire le cœur, et la façon dont elle s'écroule par terre me font croire que je l'ai vraiment atteint. Mon sérieux se perd et mon visage s'attriste, inquiet.

« Je … Tout ce que je veux, c'est te protéger … Je … J'ai toujours souhaité d'avoir quelqu'un de … buuh … J'ai toujours souhaité avoir quelqu'un de proche de moi, que j'aime et qui m'aime et … Snif … Je t'ai trouvé toi, j'ai toujours voulus te voir depuis que j'ai appris que j'ai une cousine … Et depuis toute petite, j'ai été rejeté, et je me suis toujours sentie seule … S'il te plaît, ne m'abandonne pas, je ferais des efforts, je te le promets ... »

Je m'écroule par terre avec elle la prenant dans mes bras. La serrant fort. J'ai beau lui dire cela, mais je ne suis pas très gentille moi-même.

« Marisa … Pardonne moi, j'ai pas voulu te faire autant de peine, je ne le savais pas que je compte autant pour toi. Je ... Je t'aime, Marisa.

- Lisou ... »

Nous continuons d'être dans la même position jusqu'à ce qu'elle se calme, avant de finir notre casse-croûte et partir chercher Alizire.

Nous l'avons chercher partout à l’intérieur du transport maritime et touristique mais il n'y est pas. Nous avons juste trouvé Lyra alors nous sommes allés la voir et lui demander où est la propriétaire du Togetic. Apparemment, elle est à la proue du bateau. Alors que nous nous apprêtons à repartir, Marisa me dit qu'elle va au toilette, alors je vais continuer ma recherche seule. En même temps, je suis contente, je vais pouvoir parler avec grande sœur ! D'un pas pressé, je vais à l'avant du bateau pour la retrouver. Effectivement, elle n'a pas bougée. Le sourire aux lèvres, je me dirige plus doucement vers elle pour lui adresser timidement avec un sourire innocent.

« Ace nous a suivi, je te le redonne. »

Je suis contente de me retrouver avec elle, mais en même temps, je me demande si elle a besoin de calme un peu. Alors, je lui dit :

« Grande sœur, si tu as besoin d'être seule, je peux te laisser. »

C'est bien la première que je l'appelle ''grande sœur'' si je me souviens bien. J'attends sa réponse en restant les mains accrocher à la barrière admirant le paysage.

Alors que j’étais perdue dans mes songes, une voix douce m’interpella et me ramena à la réalité. Ace se frotta à la joue puis se posa sur la rambarde et me regarda d’un air triste. Il semblait s’inquiéter... j’avais vraiment l’air si déprimée ? J’esquissai un faible sourire en lui caressant la tête puis me tournai vers l’origine de cette voix. Lisou... elle était seule à être venue cette fois.

« Grande sœur, si tu as besoin d'être seule, je peux te laisser.
- Je... non, ça va, ne t’inquiète pas petite sœur. »

J’essuyai vivement les larmes qui perlaient au coin de mes yeux, même si je ne savais pas si j’avais réellement pleuré ou si c’était simplement le vent et le froid qui me faisaient cet effet. Grande sœur... elle ne m’avait jamais appelé par cette formulation, aussi loin que je me souvienne. Mais le simple fait qu’elle le fasse faisait chaud au cœur, j’étais heureuse qu’elle me considère toujours comme tel. Même si elle avait trouvé sa ‘vraie’ famille maintenant.

Elle était à côté de moi à contempler le paysage, mille questions dans ma tête se bousculaient, mais je n’osais pas dire un mot, comme si une atmosphère sacrée s’était installée sur le pont. Le temps s’était figé, plus personne autour ne semblait pouvoir bouger. Marisa... que lui avait-elle dit ? Pourquoi était-elle aussi méchante ? J’aurais aimé lui faire simplement confiance comme l’avait fait Lyra, mais cela m’était juste impossible. Et j’avais trop peur d’être maladroite en lui demandant et de faire n’importe quoi, comme elle l’avait pressentit tout à l’heure. Non, le mieux, c’était de les rejoindre et de voir sa réaction. Ah, je m’inquiète vraiment pour rien, je dois avoir l’air ridicule...

« Désolée... je sais pas trop pourquoi Marisa me déteste, j’suis contente que tu aies trouvé ta vraie sœur, mais... »

Peut-être qu’elle ne l’avait pas remarqué, mais l’attitude d’Ace à son égard l’avait montré clairement, je n’avais pas vraiment été très gentille avec elle non plus. Je ne savais pas trop comment l’exprimer, c’était un peu trop gênant pour que j’ose le dire comme ça. Alors je pris une grande inspiration, puis me tournai vers la jeune fille et posai ma main sur la sienne, la regardant dans les yeux.

« Je me sens pas très bien, je crois que je cogite un peu trop. Tu veux bien m’aider à me changer les idées ? »

Me changer les idées. C’était vague, mais je pense qu’elle avait compris. Epona souffla bruyamment comme pour montrer son accord, et Ace sembla retrouver le sourire. C’est vrai qu’il semble réagir de la même façon que moi, un peu comme un miroir. Le voir de nouveau heureux me fait sourire à mon tour, c’est amusant cet effet d’amplification. J’attendis sa réponse, un sourire un peu plus serein aux lèvres. Lisou aussi avait une sorte d’aura rassurante, quelque chose de plus discret que Lyra mais bel et bien présent. Je pense que ça va un peu mieux grâce à elle, on devrait aller rejoindre nos deux amies maintenant.

Invité

Je mouve ma tête lorsque j'entends la voix troublé d'Alizire :

« Désolée... je sais pas trop pourquoi Marisa me déteste, j’suis contente que tu aies trouvé ta vraie sœur, mais... »

Un sourire bref apparait sur mon visage et un souffle rapide sort de mes narines. C'est vrai, je ne lui ai toujours pas dit la véritable identité de Marisa, il serait peut-être temps au lieu de lui faire du mourrons. Soudainement, ma "grande sœur" pose sa main sur la mienne et plante ses yeux marrons clair dans les miens.

« Je me sens pas très bien, je crois que je cogite un peu trop. Tu veux bien m’aider à me changer les idées ? »

Gardant le sourire, je retourne ma main et prendre la sienne avant que je l'amène tranquillement rejoindre nos amies. Honnêtement, j'ai encore envie de rester avec elle, seule. Depuis qu'on est sur ce bateau, personne nous laisse un moment d'intimité. Cependant, lorsque je suis en face d'elle ... Je ne sais pas trop quoi lui dire. Alors, un silence se rabat sur nous. Je ne sais pas si j'aurais l'air d'une imbécile si je lui présente maintenant mes pokemons. En tout cas, je décide de briser le silence en disant n'importe quoi :

« En fait, Marisa c'est ma cousine. »

Mais quelle idiote ! S'il vous plaît tuez moi ! On est pas censé changer de sujet ? Mais au lieu de lui changer les idées, je remet ma cousine sur la table. Mes joues rougit violemment, rouge de honte. Il faut que je cherche autre chose, et je pense que m'excuser ne serait pas non plus la meilleure des solutions puisque j'aurais l'air encore plus ridicule. Brusquement, une idée me vient en tête. Je sursaute victorieuse. Je la questionne :

« Au fait ! Où vous allez ? Nous, nous allons sur l'île Reimstein, dans les Ruines. Je te l'avoue que j'aurais bien aimé y aller avec vous, mais bon, je ne veux pas vous imposer ça, vous avez peut-être d'autres projets de prévu. »

Aah, je parle trop, je ferais mieux de me taire. Je lâche doucement sa main en expirant comme essoufflé. Cette fois-ci, je décide de m'excuser pour mon comportement ridicule.

« Je suis désolé, je ne sais pas ce que j'ai c'est que ... »

Alors que la rougeur de mes joues s'est calmée et sont redevenus normales, elles deviennent un peu plus rose et je tripote nerveusement mes doigts en les fixant pour échapper au regard d'Alizire.

« C'est que ... Je suis tellement contente de te revoir ... »

Je tourne mon regard ailleurs plongé dans mes pensées. Grande sœur doit vraiment me trouver idiote à être aussi bavarde. Après tout, j'ai changé. Du moins je crois. Depuis la dernière fois, je dois l'admettre que la glace a fondu. Je me souviens encore de la fois où nous nous sommes revus sous la pluie, avec Lyra. Et de cette soirée qui m'a particulièrement touché. Je pense que ce sont grâce à elles que j'ai autant évolué, et aussi avec le temps ... Et peut-être ma cousine. Je ne sais pas si je dois d'ailleurs attendre une réponse de la part d'Alizire, mes paroles n'en vaut pas vraiment la peine. Je fixe mon pokemon glace qui se déplace à mes côtés. Givrali ... T'as dus en voir des choses. Je ne te comprenais pas quand tu faisais la tête en voyant Stalgamin et Obalie au départ, mais en même temps, tu as été habitué à m'avoir que pour toi. Mon pauvre, au fur et à mesure, nous nous éloignons d'une certaine manière, je me demande à quoi tu pense de tout ça. Mais au moins, nous sommes heureux, enfin je l'espère pour toi, mais je n'aurais jamais aimé rester dans ce manoir à la noix avec tout ces gens qui ne m'aiment pas. Durant cette aventure, j'ai trouvé des gens qui savent m’apprécier. Vous, pokemons, Béatrice, Frabrice, Lyra, Marisa et Alizire. Et nous avons pus rencontrer beaucoup de gens, et j'en suis ravi. J'ai aussi appris beaucoup de choses, et surtout, j'ai appris à m'ouvrir et à apprécier le monde. J'étais renfermé, et je détestais tout ce qui avait autour de moi. Mais toi, tu étais le seul sur qui je pouvais compter, Givrali. Je ne te cachais rien, tu étais mon confident, mon ami, et maintenant, je te délaisse petit à petit. Penser à cela, ça doit faire mal, surtout que je n'ai pas pensé à toi durant tout ce temps, je n'ai fais que de penser à moi. C'est pour ça que tu as toujours été méfiant et distant avec tout le monde, sauf à cette soirée, où tu as aussi changé. Ta rencontre avec cette féline végétale t'as aussi adoucie, c'est parce qu'elle t'as rendue heureuse. Et je t'ai fais du mal, encore, parce que je t'ai séparé d'elle pour que tu continu à souffrir en te sentant abandonné et en supportant des pokemons que tu n'apprécie pas forcément. En marchant, je vois ton regard triste mais fidèle, comment peux tu faire pour rester avec moi ?

Les larmes floutent mon trajet et je heurte soudain contre quelqu'un. J’essuie mes yeux à toute vitesse pour voir qui se présente devant moi. C'est une personne ordinaire. Embarrassé, je m'excuse quand même :

« Je, euh ... Excusez moi !

- Il n'y a pas de quoi s'en faire. »

La personne part en me souriant. Il faut que j'arrête d'être dans la lune comme ça, surtout quand je marche ! Du coup, j'ai complètement oublié que je suis en compagnie de la jeune fille aux cheveux châtains. Je ne sais pas si je dois une nouvelle fois m'excuser, mais je préfère me taire pour cette fois-ci, je me sens déjà assez mal comme ça.

Elle me sourit avant de prendre ma main et de me raccompagner à l’intérieur. J’aimais beaucoup ce sourire, elle semblait tellement plus confiante que la dernière fois... et en même temps, toujours un peu réservée. C’est ce qui faisait son charme, peut-être. Elle avait tellement changé, et pourtant, je la trouvais encore plus mignonne. Rien que de penser ces mots, je ne pus m’empêcher de rougir légèrement et de détourner le regard. Ah, qu’est-ce que j’aurais l’air idiote si je lui disais ça... J’aurais bien aimé rester un peu plus seule avec elle, mais je crois que je suis vraiment trop coincée. J’espère que j’aurais une autre occasion de lui parler.

« En fait, Marisa c'est ma cousine. »

Elle avait sortit cette phrase comme ça, sans raison apparente. Peut-être que le silence qui s‘était installé entre nous la dérangeait ? Je tournai ma tête vers elle, l’interrogeant du regard. Elle était devenue encore plus rouge que tout à l’heure, visiblement croyant avoir dit quelque chose qu’elle n’aurait pas du. Sa cousine... c’était un peu gênant de savoir qu’elle la considérait comme une sœur elle aussi. Je... je n’étais pas vraiment prête à accepter cette inconnue dans notre famille, mais je n’avais pas envie de la faire souffrir d’avantage en la forçant à choisir. Les liens de sang ne m’avaient jamais porté chance, et c’était la même chose pour la plupart des gens que je connaissais. Ma famille spirituelle, c’était tout ce que j’avais. Et je ne voulais pas la perdre.

Brusquement, Lisou me tire de mes pensées et m’exposant ses projets de vacances. Elle aussi allait visiter ces ruines ? Je restai abasourdie tant la nouvelle relevait du miracle. Mais d’un autre côté, j’étais un peu gêné de la voir s’excuser comme quoi elle ne voulait pas perturber notre organisation. Qu’est-ce que ça pouvait faire, bon sang ! Je n’allais pas la laisser s’éloigner de moi encore une fois alors qu’on pouvait enfin passer du temps ensemble ! Je crois même que je ne pourrais même plus apprécier ces vacances de la savoir si proche et à la fois absente.

« Lisou...
- Je suis désolée, je ne sais pas ce que j'ai c'est que... »

Elle ne me laissa même pas le temps de répondre qu’elle commençait déjà à culpabiliser et à se perdre en excuses. Je m’en voulais vraiment de la laisser dans cet état, mais chaque fois que je trouvais quelque chose à dire, les mots restaient coincés dans ma gorge et je me faisais couper par une autre réplique. Vraiment, quelle idiote je fais, bravo la spontanéité...

« C'est que... Je suis tellement contente de te revoir... »

Son regard me fuis, elle semble perdue dans ses pensées en tripotant ses doigts nerveusement. J’aurais tellement aimé pouvoir lui dire quelque chose... Je crois qu’elle était encore plus heureuse que moi de nos retrouvailles, et pourtant elle semblait tiraillée par autre chose. Me regard se porte alors sur le félin des glaces qui suit sa maitresse, il semblait lui aussi habité par cette mélancolie. Toi aussi, elle t’inquiète ? Pourtant ta tristesse ne semblait pas venir de là, mais de quelque chose de bien plus sombre et profond.

La jeune fille continuait de marcher mais sa présence s’effaçait, elle semblait ailleurs. Il fallut qu’elle percute un passant pour qu’elle reprenne ses esprits, et c’est alors que je remarque les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Je me baisse alors pour prendre Givrali dans mes bras et le remonte à la hauteur du visage de Lisou, son regard la fixant faisant écho au mien. Je ne sais vraiment pas quoi lui dire, il faut que je lui remonte le moral, mais je n’ai jamais su faire ce genre de choses... C’est vrai, j’étais censé la protéger en tant que grande sœur, et voilà que je lui demandais à elle de me soutenir alors qu’elle en avait plus besoin que moi.

« Ptite sœur, je... j’ai très envie qu’on passe du temps ensemble, et on avait prévu de rester un peu avec Lyra, alors je serai vraiment heureuse si on pouvait y aller toutes les quatre. Et... – je baissai un peu la voix, ma respiration s'accélérait et mes joues devenaient légèrement rosées à leur tour – ... j’veux pas que tu sois triste et que tu te sentes ridicule, c’est gentil d’essayer de m’aider mais si toi aussi tu vas mal on est tous là pour toi, d’accord ? »

Je crus voir Givrali acquiescer d’un signe de tête et je lui donnais une petite caresse sur la tête en souriant faiblement. Il était vraiment mignon, mais pour je ne sais quelle raison, il me mettait un peu mal à l’aise. Je crois que je l’avais un peu surprit aussi, et je n’étais même pas certaine de savoir pourquoi j’avais fais ça. Peut-être parce que je pensais qu’elle aurait aussi besoin de son soutient pour retrouver le sourire. Je ne savais pas si j’avais réussit, mais je n’osais même plus la regarder en face pour m’en assurer. Moi qui lui disais de ne pas se sentir ridicule, voilà que c’est exactement ce que je ressentais de mon discours. Ca n’était pas comme ça que j’allais l’aider...

Je ne savais pas trop comment agir. J’avais envie de me mettre à courir de retrouver Lyra, mais d’un autre côté, j’avais envie de savoir ce qu’elle en pensait. En face des autres, je crois que je n’aurais pas osé le dire non plus, alors peut-être que je devrais lui laisser le temps de réagir tant que nous étions encore toutes les deux. Je gardais toujours le pokémon glace serré contre ma poitrine, la main tremblant légèrement en se promenant dans sa fourrure froide entre ses oreilles, attendant que ma gêne passe.

Invité

Alors que je regarde devant moi avec ce sourire gêné, Alizire pris soudainement la parole avec une voix silencieuse, sans doute à cause de sa timidité elle aussi.

« Ptite sœur, je... j’ai très envie qu’on passe du temps ensemble, et on avait prévu de rester un peu avec Lyra, alors je serai vraiment heureuse si on pouvait y aller toutes les quatre. Et... j’veux pas que tu sois triste et que tu te sentes ridicule, c’est gentil d’essayer de m’aider mais si toi aussi tu vas mal on est tous là pour toi, d’accord ? »

Je la zieute en première à travers mes mèches recouvrant la totalité de mon front et cachant plus ou moins mes yeux avant de regarder Givrali qui acquiesce les paroles de la jeune fille avec une queue de cheval. Cette dernière le caresse doucement son crâne avec un sourire discret. Mon Evoli des glaces semble beaucoup l'apprécier. Semble beaucoup LES apprécier. Il est lui aussi gêné, il n'a pas l'habitude de recevoir de telles tendresses de la part d'une autre personne que moi. Mais il ne bouge pas, Givrali a l'air d'aimer ses caresses. Givrali ...

J’essuie les petites larmes qui se sont toutes regroupés sur le bord de mes yeux, comme une enfant essuyant sa goutte lorsqu'elle baille. Je lève lentement la tête vers le ciel en marchant à petit pas pour ne pas tomber où me cogner. Franchement, de quoi-je dois me plaindre ? Je devrais grandir un peu, pleurer pour rien ... J'ai ma cousine avec moi qui m'aime, Lyra qui est toujours d'aussi bonne humeur, et puis j'ai la chance de me retrouver seule avec Alizire. Je plante mon regard et mon sourire innocent ne prouvant plus aucune trace de tristesse ou de doute. Je ferme les yeux gardant le sourire que Lyra fait tout le temps et dit d'une voix calme :

« Arrêtons de nous faire du souci, et profitons que l'ont soit réunies. Je suis tellement heureuse de passer une journée en vos compagnies ! »

Lorsque je finis ma phrase, je me rend compte que nous sommes arrivées, il manque plus qu'à chercher Lyra et Marisa, mais si Lyra n'a pas bougée et que Marisa est allée la rejoindre, cela ira. Mais lorsque l'on va rentrer, je vois la jeune fille aux nattes d'or me prendre les mains toute contente de m'avoir rerouvée. Je la sourit tendrement avant de lui dire :

« Marisa, est-ce que tu sais où est Lyra ? »

Son sourire devient neutre et me dit en enlevant ses doigts aux miens qu'elle ne l'a pas trouvée. Alors, nous nous mettons toutes les trois à la chercher.

Subitement, j'ai eus l'impression qu'il y a une tension qui s'installe. Je suis à côté d'Alizire, et Marisa derrière nous lorsque nous parcourons les couloirs. C'est assez étrange, il n'y avait pas ce malaise quand j'étais seule avec ma grande sœur spirituelle. Je n'ai plus entendu Marisa, on aurait dit qu'elle a disparue.

Je me retourne le regard inquiète pour voir si elle est toujours présente. J'ai plutôt été surprise lorsque j'ai vu le large sourire qu'elle me fait les yeux fermés, comme si elle le fait depuis qu'elle nous accompagne, ça fait plutôt peur. Alors, je me contente de me tourner sans dire un mot et oubliant ce sourire étrange et absurde qu'a fait ma cousine.

La réaction de Lisou me surprit un peu. J’étais heureuse de la voir sourire à nouveau et sécher ses larmes, mais quelque chose dans sa façon d’agir semblait ne pas lui appartenir... Je devrais sans doute faire comme elle m’a dit et arrêter de me faire du souci pour rien, mais... Je réalisai alors que j’avais toujours Givrali dans les bras et lui murmure un mot de remerciement à l’oreille avant de le reposer à terre pour rejoindre ma petite sœur qui s’en allait retrouver Marisa et Lyra. En parlant de la cousine d’ailleurs, la voilà, elle semblait inquiète.

« Marisa, est-ce que tu sais où est Lyra ? »

Toujours cette même réaction froide... rien n’avait changé visiblement. Pourquoi semblait-elle perdre tout sourire dès que Lisou voulait passer du temps avec nous ? Lyra ou moi, c’était toujours la même chose, comme si elle ne voulait pas qu’on s’approche d’elle. Je m’aperçus alors que mon togetic me fixait bizarrement depuis un moment, et je lui fis signe de se tenir tranquille pour ne pas aggraver la situation. Il sentait cette tension qui s’installait entre nous lui aussi, mais je ne comprenais toujours pas pourquoi il se méfiait autant de la jeune fille aux cheveux d’or. D’habitude, il était même plutôt collant avec les gens qui ne m’inspiraient pas – avec tout le monde en fait – et c’était bien la première fois qu’il agissait de la sorte. Peut-être que cette cousine cachait quelque chose ?

Nous marchions tous les trois dans les couloirs du bateau à recherche de notre amie manquante, essayant de retrouver le point d’où nous venions. C’était plutôt difficile de s’y retrouver avec tout ce monde, il fallait faire attention à ne pas se faire séparer et perdre de vue en se frayant un chemin à travers les salles. Je me retournai souvent pour vérifier que tout le monde suivait, et chaque fois que j’apercevais ce sourire inquiétant sur le visage de la blonde. Comme un... avertissement ?

Enfin j’aperçus son visage et je pris la main de Lisou pour la prévenir et l’entrainer avec moi la rejoindre. Mistral qui était restée avec elle m’accueille en me sautant au cou pour me câliner et donne une furtive caresse de la tête à ma petite sœur et sa cousine mais s’écarte brutalement de cette dernière comme si elle avait peur. Elle faisait toujours pareil avec les inconnus, elle essayait de s’approcher le plus prêt possible avant de reculer pour voir la réaction. Apparemment la jeune fille des glaces lui inspire plus confiance, peut-être parce qu’elle a été gentille avec elle au premier contact. Je l’enlaçai doucement pour la calmer un peu.

« Calme toi, j’suis là. Tu t’es inquiétée pour moi ?
- Moi aussi, on s’demandait si vous n’vous étiez pas perdues. Tu t’sens mieux ?
- Oui, beaucoup mieux, » fis-je avec un sourire embarrassé.

Ma bébé tropius hocha la tête à ma question et se posa dans une position un peu plus confortable alors que je resongeai à l’attitude de Lisou quand elle était venue me chercher. Elle était venue vers moi cette fois, comme nous étions venues vers elle à cette soirée. En y repensant, elle et Lyra n’avaient pas été amies tout de suite non plus, mais c’était une tension différente d’aujourd’hui. Mais il fallait bien avouer quelles n’avaient clairement pas le même caractère, alors c’était sans doute normal. Qui sait, peut-être serais-je acceptée dans sa famille de la même façon à la fin de cette journée ? Honnêtement, j’avais du mal à me l’imaginer, mais je m’en voudrais toute ma vie si la situation bloquait à cause de moi.

Le reste du voyage se passa plutôt bien, hormis cette atmosphère persistante due à l’attitude de Marisa, Lyra était toujours là pour nous tirer vers le haut. On passait le temps comme on pouvait, se racontant des histoires, regardant le paysage ou fantasmant sur les jeunes hommes qui passaient... euh pardon ? Bref, après plus d’une heure de traversée, on nous signala enfin que nous approchions la côte de Reisteim. A peine l’annonce passée, elle quitta sa place et entraina tout le monde sur le pont pour attendre l’arrivée. Le ciel s’était dégagé et le soleil rayonnait de toute sa puissance sur les îles, réchauffant l’air frais du large. Dans un quart d’heure nous débarquerions enfin, que j’avais hâte de retrouver la terre ferme !

« Le temps est magnifique, on a d’la chance. J’me demande si l’eau est bonne... fit-elle en se penchant par-dessus la barrière comme pour essayer de toucher l’eau.
- ... Attend de débarquer au moins, la folle.
- Allez fais pas cette tête !, ria-t-elle en se redressant, ça vous dit d’passer l’aprèm’ à la plage avant de partir explorer ? »

Ah oui, il était déjà midi passé. D’ailleurs, je n’avais aucune idée d’où on allait dormir et manger ici. Elle avait insisté pour gérer tous les préparatifs et au final ça m’avait plutôt arrangé au vu de mon état ces derniers jours. Je supposais qu’elle avait réservé un hôtel pas trop cher et qu’on camperait lorsqu’on serait loin de la civilisation. Pour ce qui était de la plage... il fallait avouer que la vision d’une étendue de sable noire de monde en cette saison ne m’inspirait aucune envie. Et puis, ça ne m’avait jamais vraiment mis à l’aise, même quand la fréquentation restait raisonnable.

« J’suis pas trop tentée par un bain de foule...
- On trouvera un coin tranquille, promis ! Elise, Marisa, ça vous va ? »

Je n’avais aucune idée de ce qu’elle mijotait, mais je lui décidai de lui faire confiance. Peut-être qu’elle s’était renseignée, qui sait, et puis ce serait un crime de ne pas profiter d’un temps pareil. Comme ça, on aurait tout le temps pour planifier quoi faire demain, ce serait parfait.

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