Pokédex-Holders, Quetza, Papa...et maintenant les flics. [PV Rivu]

Silver était assis à la terrasse d'un café, café en main, et remuait pensivement sa cuillère dans le mélange sombre. Ces dernières semaines avaient été extrêmement éprouvantes pour lui. Depuis la rencontre avec son père, et celle, peu après, avec son oncle, le jeune homme s'était plongé dans un état proche de l'ermitage, dans le but de remettre de l'ordre dans ses pensées.
Cette rencontre avec Giovanni ne s'était pas passée aussi bien qu'il l'avait prévue, et le fait d'apprendre l'existence de ses deux sœurs l'avait vraiment choqué. De plus, lorsqu'il avait rencontré Meister, il avait eu beau faire le fier, son oncle l'avait replongé dans les souvenirs les plus sombres de son enfance, ceux qui concernaient le Masque de Glace. Silver s'était ainsi retiré pendant plusieurs mois des affaires extérieures, sans même prendre la peine de lire le journal. Sa seule source d'informations, qui n'était pas vraiment volontaire, était Gold. Ce type avait la fâcheuse tendance de s'incruster dans sa vie lorsque il s'y attendait le moins, souvent pour lui raconter un événement exceptionnel qu'il venait de vivre, où tout simplement pour lui proposer un combat Pokémon, parce qu'il avait « exceptionnellement » progressé grâce à l'entraînement de Red.
Oui oui, Red, le dresseur qui était probablement l'être humain le plus puissant en ce moment, et qui avait disparu de la surface de la planète. Le hic, c'est que même en disparaissant de la planète, on ne peut pas empêcher Gold de nous trouver, ce qui expliquait probablement la chose.

Cependant, alors que le rejeton Sakaki s'abîmait dans de profondes pensées, deux évènements l'avaient convaincus d'abandonner sa neutralité, pour prendre part aux évènements du moment. Le premier avait été l'annonce de l'enterrement de Tina. Il avait été prévenu de la mascarade, et en avait tiré les conclusions qui s'imposaient. Si son père était contraint de simuler le décès de sa propre fille, c'était que la Guerre Rocket-Quetzacoalt était désormais totale, et que ces derniers étaient prêts à s'en prendre à la famille de Giovanni. Par conséquent, Tina étant maintenant mise à l'abri, Chocolate et lui étaient dans un danger permanent.
Et cela amenait aux deuxième événement qui l'avait sorti de son immobilité.

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Silver se promenait dans les rues Safrania, tard le soir, les mains dans les poches, pensif comme à son habitude. Il se posait des questions sur les évènements qui se produisaient partout dans les régions de Kanto et Johto, et hésitait à prendre part aux évènements, et s'il le faisait, devait-il le faire en rejoignant le camp Rocket, où en intervenant à l'aide de ses alliés en tant que troisième force. D'après ce qu'il savait, les Pokédex-Holders ne laisseraient jamais un conflit criminel se produire sans réagir, et il en faisait parti. Donc si il activait la fonction « Traçage » de son Pokédex...Il pourrait probablement retrouver Red, Green, Gold, Yellow, Chris, et peut-être...Blue également.

Mais il n'eut pas le temps d'y penser plus, puisque à ce moment, deux silhouettes sombres se dressèrent devant lui :

- C'est toi Silver Shirayuki ?

- C'est possible, qui-êtes vous ?

- Au nom du grand Oiseau, nous devons te capturer pour faire plier la Team Rocket ! En avant, Archeodong ! Capidextre !

- Vous pensez réellement être en mesure de me capturer ?

- Ne te prends pas au sérieux, gamin !

- ...


Quelques minutes plus tard, Silver marchait vers le commissariat, laissant pour toute traces de son passages, deux grosses statues de glace. Il avait pris sa décision.

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- Hééééé, Silver !

- Moins fort...tu n'est pas seul...

- Et alors ?

- ...Je laisse tomber. Bon, de quoi tu voulais me parler ?

- Figure-toi que j'ai rencontré Sulfura !

-...Pardon ?

- Ouais ouais! J'ai fait équipe avec*Gold baissa la voix dans un éclair d'intelligence*, un membre de la Team Rocket. Un sacré boulet du nom d'Abel Kujaku, mais au moins il est efficace.

- Depuis quand tu travailles avec des sbires Rocket ?

Silver prit toutefois note du nom. Si cet « Abel Kujaku » était celui auquel on confiait des missions de cette importance, il ne devait pas être n'importe qui au sein de la Team... Mais si c'était un boulet, pourquoi c'était lui qui avait reçu cette tâche ? Quoique la notion de boulet selon Gold était très relative...

- Il est spécial, mais pas méchant. Bête aussi, mais pas méchant. Je sais toujours pas ce qu'il fiche dans les Rockets, mais je m'en fiche un peu en fait. C'est on tonton qui me l'a demandé. Bref, on a rencontré Sulfura et...
- Gold, il y a plus important. Peut-tu retrouver Red rapidement ?

- Bah...Ouais, mais pourquoi tu le fais pas toi ?

- Parce que même avec la fonction Traçage, je sais que je mettrais plus de temps que toi. Tu l'as côtoyé plus longtemps que moi, tu le connaît mieux. Je vais tenter de retrouver Blue et Chris pour ma part, et ensuite pourra tenter de trouver Green et Yellow.

- Et tu comptes faire quoi en réunissant les Pokédexmans ?

Pokédexmans...au secours...

- Réfléchis un peu. Sans eux, on ne pourra rien faire.

- Faire quoi ?

- Tu es vraiment stupide en fait...
Alors qu'ils parlaient, un bruit se fit entendre. Énervé d'être ainsi dérangé, Silver se retourna brusquement.

Des fois, on passe une mauvaise journée, à trimer toute la matinée et encore, dès quatre heures du matin. Travailler, en soi, c'est bien, surtout quand on fait un boulot qui nous passionne, et sans aucun doute, c'était le cas de Rivu.
Sauf aujourd'hui.
Effectivement, de devoir passer sept heures d'affilée à classer, déclasser, remplir, noter, et autres joyeusetés les dossiers administratifs de toute la marmaille communément appelée « Agent Jenny », ça vous épuise un homme. Il arrive même un moment où le café de la machine n'est plus assez fort, et quand on en est à un point où on rigole avec Vidic, portant des cernes sous les yeux aussi grosses que les vôtres, parce qu'il y a une réaction chimique avec le sucre dans le café ce qui démontre bien que le sucre dans le café c'est pour les fillettes... Garanti, c'est qu'il faut arrêter.
Onze heures et demie, faut aller déjeuner et en profite pour se taper un vrai café.

Et lire un journal.
Vidic s'accorda le droit de rentrer chez lui dans sa belle voiture flambant neuve coupée sport (eh oui, on peut être un vieillard et avoir des goûts de jeune aussi, problème, ça fait un peu incompatible, mais on s'en fiche), laissant ainsi seul son supérieur. Rivu n'avait d'ailleurs pas remarqué que Vidic n'en avait pas foutu une de la matinée et avait préféré lire des revues scientifiques à la place, et donc, crevé et explosé, il choisit d'aller se ressourcer au café le plus proche qui soit, où l'attendait SA place.
Non, Silver n'y était pas assis. En fait, il ne le remarqua absolument pas et se laissa tomber sur sa chaise avec un épuisement croissant. La serveuse reçut donc une simple commande, un plat de pâtes bolognaise (copieux, bourré de tellement de trucs que le nom du plat devenait facultatif), et un café SERRE. Très serré. Le genre moulu avec les pieds.

Son journal lui fit regretter de dormir si peu. Faut dire que voir une face d'illuminée en première page avec en gros titre : « un agent Quetzacoalt se confesse », pour quelqu'un qui les pourchasse et n'a jamais, mais alors jamais, entendu parler de cette affaire, ça fatigue. Ca énerve aussi. La serveuse vit le gentil et calme Rivu péter un plomb sur sa chaise et se donner un grand coup de main dans la figure, apparemment plus qu'agacé – croyant qu'il s'énervait de sa lenteur, elle se dépêcha de lui apporter le café avec un grand sourire heureux et rassurant :

« Tout va bien, monsieur ? »

« Non, la presse, c'est des cons. » rétorqua t'il du tac au tac sur un ton qui ne lui ressemblait tellement pas que la serveuse en resta bouche bée, la main en l'air et le café aussi, interloquée. Le même type qui offre des fleurs à tout le monde et accepte volontiers d'écouter les demoiselles en pleurs après une rupture ou un échec professionnel, qui dit jamais de mal de personne même pas des criminels, qui largue ça comme ça, agacé à ce point ?
Rivu se rendit compte du choc qu'elle avait et se reprit bien vite avec un grand sourire et vint lui-même prendre le café : « Désolé, j'ai passé une matinée épuisante, je ne voulais pas vous faire peur. Ca va, vous n'avez pas trop de travail ? » s'enquit-il pour se faire pardonner.

La serveuse observa à ce moment là l'article et lut quelques lignes distraitement. En gros, une face de cake, genre pouffe à porter du 36 en talons aiguilles ultra maquillée avec un petit chien manucuré des griffes, se vantait en couverture d'avoir été une ancienne agent Quetzacoalt, et d'en avoir eu assez. Ce qu'elle racontait était assez drôle, concernant la passion de ces hommes pour les oiseaux, qu'ils se baignaient dans des piscines de plumes arrachées à de jolis Piafabecs, et puis que le jour où on lui avait proposé une soirée poulet, elle avait fini par partir.
En gros ? Des conneries. Sauf que Rivu n'avait pas d'humour quand ça se moquait de gens qui avaient pris la dizaine de centaines d'autres.

Pendant ce temps, Caith, son fidèle chat en peluche habité par un Motisma, décida d'aller enquiquiner une autre cliente, qui parlait fort au téléphone depuis un quart d'heure, et se glissa sous sa chaise. Celle-ci, se rendant compte de la présence d'un chat en peluche, péta les tympans de tout le monde en s'écriant « Oooooh qu'il est mignoooooon ♥ » et voulut le prendre dans les bras.
Elle se prit aussi une décharge d'électricité statique qui lui explosa sa jolie coiffure, la rendant folle de rage et jetant à ce moment là le chat à travers la terrasse. Soyons clair : Silver pouvait se vanter de n'avoir entendu pour le moment que son cri devant le chat.

Puisque celui-ci vint s'écraser dans la foulée sur sa table, la renversant et se retrouvant queue en l'air, filant un coup de jus au portable du jeune homme où apparemment il était en communication. Rivu qui écoutait la serveuse raconter sa soirée se leva d'office, paniqué, et se précipita sur Caith.

« Hé ! Cath ! Ca va ?!!! »

« Ouais, y a pire – mais elle est folle cte fille ! » gémit la voix robotisée de pokémon – Rivu adressa un regard de psychopathe à la cagole qui était retournée au téléphone et se foutait absolument de ce qu'elle venait de provoquer, puis de gêne à Silver, qu'il ne reconnaissait pas encore, auprès de qui il s'excusa :

« Je suis désolé, je vais payer... Il a la manie de se mettre dans des situations pas possible alors - » Ah. Mince. Il venait de reconnaître l'individu. Le fils de Giovanni, et le gamin sur qui Meister lui avait demandé de veiller, sous prétexte qu'il risquait pas mal de danger en tant que fils du chef de la Team Rocket. Comme ce n'était pas le genre de Rivu de juger ou de se servir quelqu'un en raison de ses origines (ou alors vraiment s'il y était forcé, question de vie ou de mort, il l'avait fait une fois à devoir retenir en otage (mais protéger aussi) une gamine et une vieille dame dont les parents étaient impliqués dans une sale affaire... Mais pas une seconde fois.
Et là, il savait pas quoi dire. A part recommencer un « Désolé » et se lever avec le chat dans les bras, la serveuse revenant, il lui demanda de rapporter ce que monsieur avait commandé, qu'il allait tout payer.

- Stupide ? Mais arrête ! C'est plutôt toi qui penses trop !

Ça, c'est ce que Gold aurait aimé pouvoir dire à Silver, mais il n'eut pas vraiment l'occasion de le faire. En effet, à la même seconde, les deux garçons en communications s'étaient tous les deux pris un coup de jus d'une intensité assez impressionnante.
Pour Gold, il s'agissait d'un simple problème avec son portable, il ne pouvait pas savoir que dans le coin où se trouvait Silver régnait en ce moment une agitation monstre. En effet, Silver venait de tomber en arrière, toujours sur sa chaise et n'ayant pas décroisé les jambes. D'une voix qu'il voulait imperturbable, mais où transparaissait l'énervement, il demanda à Gold de se « bouger les fesses avant qu'il vienne lui-même le faire avancer à coup de pieds dans le derrière ».

Venant de Silver, ce genre de formulation n'était vraiment, mais vraiment pas courante. En tout cas, elle était suffisante pour que Gold, quand même un peu effrayé, lui demande si ça allait :

- Rien de grave...Je me suis seulement pris un coup de jus, suivi presque immédiatement par un chat qui a percuté ma table, provoquant ainsi la chute de mon café brûlant sur ma tête...

- Ah ? Bon, ça va alors*tuuuuuuuuuuuut**tuuuuuuuuuuut*

Du Gold pur jus, il a une notion du « ça va » très relative...Ce fut le moment que choisit un inconnu pour intervenir, arrachant Silver à ses sombres pensées...

« Je suis désolé, je vais payer... Il a la manie de se mettre dans des situations pas possible alors - »

L'homme s'arrêta net de parler. Peut-être parce qu'il reconnaissait Silver, où peut-être tout simplement parce que celui-ci était en train de se redresser lentement, avec ce qui semblait être une vague aura noire autour de son corps, ainsi qu'avec du café brûlant qui dégoulinait de ses cheveux roux.
Oui, l'image peut-être assez effrayante, si on prend la peine de la visualiser avec suffisament d'intensité.
Bon, Silver, en tout cas, n'avait aucune idée de l'imbécile qui avait provoqué la chute de sa table, seul comptait le fait qu'il avait intérêt à mettre la main à la poche et réparer le tort qu'il lui avait causé.

Il s'excusait, c'était déjà ça, et il disait qu'il allait payer sa commande, c'était déjà ça aussi, mais cela ne suffisait pas à calmer Silver, qui souffrait, suite à la brûlure qu'avait causé la rencontre du liquide brun avec son crâne et ses cheveux, qui étaient en train de se teindre en brun.
Finalement, le pokédex-holder, pris la décision de parler, toujours de sa voix qu'il voulait imperturbable, mais dont le résultat laissait à désirer :

- Pourrais-je avoir le nom de l'homme qui va également devoir payer le pressing ?

Le tout en désignant ses vêtements, où plusieurs taches brunes apparaissaient. Oui, mine de rien, ce n'était pas le moment le plus importun pour venir l'ennuyer.

Et là, Rivu ne savait plus où se mettre. Il y avait plusieurs options.

Prétendre être n'importe qui et payer tranquillement le pressing en priant pour qu'il ne ramène pas la totalité de la Team Rocket.
Dire la vérité, qu'il est flic, et rien balancer d'autre histoire d'avoir la paix, jouer le héros pacificateur des temps modernes, calme, serein.
Dire la vérité et aussi qu'il est supposé garder un œil sur lui. Pire des options. Laquelle Rivu devait choisir ? Oh, et bien, puisque la trois semble trop évidente, et que je ne vois pas quoi faire avec les deux autres options.... Je ne vais pas choisir la trois et donner le choix à trois individus pris au hasard dans une conversation. Option choisie : deux et demie. Rivu se retrouva donc, par le hasard et l'esprit de contradiction régnant parmi les dieux de ce monde, à dire la vérité et.... bafouiller sur Silver.

« Monsieur Esti, je suis flic, calmez-vous monsieur s'il-vous-plaît, je vais payer tout ça. »

Et parce que c'était trop étrange qu'il reste stoïque tant de temps, apercevant la tête de Silver, furieux et les cheveux plein de café, le policier devint extrêmement nerveux, persuadé qu'il allait lui faire la même chose que Giovanni... Et respira à fond en essayant de s'expliquer, ce qui, vous vous en doutez, combiné à une tentative de reprendre son sérieux professionnel, se résolut en.... n'importe quoi. Prononcé très calmement.

« Comment va votre père ? Au fait, toutes mes condoléances, et sinon, ça va, vous n'avez pas l'impression d'être suivi en ce moment ? »

Et là, il réalisa qu'il avait fait plusieurs, plusieurs boulettes. Et pas des petites, non, la bonne grosse, du genre de celle qui vous coûte au moins votre carrière, ou votre vie. Rivu décida donc, devant sa propre idiotie, de ne pas trop jouer les durs, et, en fait, de blémir. Heureusement que la serveuse était, comme d'habitude, occupée à reluquer la partie postérieure vue de dos du flic avec ses copines, dont les plus jeunes c'est à dire 4 sur les 5 préféraient le petit jeune rouquin, là. Mais, la terrasse était retournée à ses occupations quotidiennes une fois le désordre nettoyé.... Rivu baissa la tête, et ajouta à voix basse :

« Je suis désolé – il y a pas mal de monde ici, je pense que ce serait mieux d'aller s'expliquer plus loin ? Le café mettra ça sur ma note et je dois avoir le liquide pour le pressing.... S'il-vous-plaît, je vous jure que ce n'est pas la peine de vous énerver. »

Pendant une brève et folle seconde, les personnes qui se trouvaient dans ce café eurent tous la même hallucination, à savoir, une aura glaciaire qui jaillissait du jeune homme qui avait les cheveux roux qui maintenant viraient au brun, congelant les tables, les personnes, voir tout simplement la totalité du bar qui se trouvait là. Une brève hallucination… Mais qui suffit à faire reculer prudemment d’un pas la quasi-totalité des personnes présentes, exception faites du « flic », comme il s’était présenté. Peut-être car lui-même venait d’imaginer qu’il avait de grandes chances dans les trois prochaines secondes de se faire éventrer à lui cuillère à café ?
En tout cas, la personne présentant du sang Sakaki dans les veine affichait une mine particulièrement… démoniaque, à croire que le sang de son père qui dormait dans ses veines avait subitement décidé de danser la polka. Et ça donnait un résultat… vraiment effrayant.

- « Toi… », débuta Silver d’une voix que l’on aurait aisément pu qualifier de polaire, « Tu es en train de te foutre de moi… »

Franchement, il ne savait absolument pas si le policier était effectivement en train de se foutre de lui ou non, mais l’air vaguement abruti, et surtout complètement paumé de ce cher Est n’arrangeait pas les choses. Car il y avait donc plusieurs possibilités. Soit ce mec était un agent Quetzacoalt, et il tentait de l’appâter par des techniques vraiment, mais vraiment stupides. Soit il était vraiment policier, et cela signifiait qu’ils avaient mis un incapable à la poursuite de Giovanni. Quoique…ses paroles signifieraient plutôt qu’il avait tendance à vouloir les protéger.
Ce qui signifiait donc qu’ils avaient mis un incapable derrière eux pour les protéger. Vive la police de Kanto et Johto, c’est réellement la grande classe, en à peine deux phrases, il avait avoué qu’il savait qu’il était le fils de Giovanni, qu’il était au courant du faux enterrement de Tina, et qu’il savait que Silver était suivi. Par lui où par des Quetzas… ?

Peu importe en fait. Le seul truc intéressant, était que ce type, il n’allait pas s’en sortir comme ça. Aussi Silver le chopa par le col et le traîna sans ménagement vers une ruelle sombre, où il le plaqua contre un mur, avant de le laisser tomber par terre, comme une chaussette.
Ensuite, il s’accouda en face, essayant de ne pas hurler à cause de ses cheveux qui commençaient à le brûler assez sévèrement. « Trentes secondes. »
Petite pause, puis :

- « Je te laisse trente secondes pour t’expliquer », toujours la voix qui tente d’être imperturbable, mais où on devine les quelques pulsions meurtrières en dessous, « Sinon… je pense que je risque de devenir violent. »

Tout ça en sortant négligemment la Ball qui contenait Aligatueur de sa poche, et de la faire sauter négligemment dans sa main droite. Oui, la classe, ça s’apprend pas, ça se lègue. Silver se comportait exactement comme son père aurait pu le faire en pareilles circonstances, même s’il n’acceptera jamais de le constater.

Franchement, entre le chat électronique et son propriétaire, c’était le premier qui agaçait le plus Silver. Parce qu’au moins, le propriétaire essayait de corriger ses erreurs, et n’hésitait pas à s’excuser franchement. Grosso modo, tout le contraire de son papa, et rien que cela lui donnait une raison de rester calme. Enfin, de rester calme… de contenir sa colère disons. Déjà, il n’était pas assez fou pour agresser un type qui avait un flingue sous sa veste, même si le type en question avait plus l’air d’un Grodoudou qu’autre chose, et un Grodoudou avec un pistolet, c’est bizarre, ensuite parce mine de rien, ce Rivu Esti l’intriguait.
D’une part, il pouvait être capable lorsqu’il le voulait d’être très fin, il avait compris l’implication que Silver avait en tant que fils de Giovanni, ainsi qu’en tant que porteur de Pokédex remis par le professeur Chen. Mais de l’autre côté, il était capable de bourdes juste mémorables, que même Gold reproduirait avec difficulté. Sérieusement, le dresseur ne savait pas par où le prendre.

Plus par envie d’emmerder le chat qu’autre chose, Silver, au prix d’un monumental effort de volonté, rentra sa Ball dans sa poche, et s’appuya contre le mur, lâchant un soupir. Attaquer Esti n’était de loin pas la meilleure des solutions, surtout que ce dernier ne manifestait pas d’animosité à son égard.

- « Personnellement, je ne peux pas dire que je suis heureux de me retrouver là… », grommela dans sa barbe le roux, qui continua à voix plus intelligible. « Bon, vous dites que vous voulez coopérer… Dans ce cas, j’apprécierais que vous répondiez à mes questions. »

Silver se détacha du mur, et se plaça en face du policier, bras croisé. Il n’était pas son genre de marcher sans contrepartie, où au moins sans garantie. Surtout qu’il lui demandait beaucoup, c’est-à-dire s’impliquer du côté de la police dans la guerre Quetzacoalt-Rocket. Autrement dit se déclarer ennemi de son père. C’est déjà ce qu’il avait eu l’intention de faire, cependant en indépendance, c’est-à-dire avec ses amis.
La police changeait la donne.

- "Tout d’abord, pourquoi moi ? Je présume que vous avez aussi contactés Red, Green…Tout ceux-là qui sont bien meilleurs dresseurs que moi. En plus, ils sont bien plus populaires que moi. Je vous rappelle que j’ai un casier judiciaire, et que j’ai été poursuivi pour vol de Pokémon. En plus, je suis le fils de Giovanni, ne pensez-vous pas que cela va jeter le trouble dans la police ? Red, le héros ayant défait Giovanni serait bien plus adapté que moi. Mais comme je l’ai dit, je pense que vous avez déjà contactés plusieurs Pokédex-Holders…"

Silver s’interrompit, il réfléchissait. En plus, Rivu, selon ses propres termes « savait des choses », mais il aimerait savoir quoi exactement. Autrement dit, il aurait aimé savoir jusqu’où le réseau de la police avait réussi à aller.

- " Ensuite… Que savez-vous exactement ? Vous me paraissez en connaître beaucoup… Voir même un peu trop. Ensuite, je n’ai pas besoin de l’aide de la police pour me défendre. D’ailleurs…tous ceux que cela concerne sont capables de se défendre. Enfin… maintenant en tout cas. La seule personne qui n’en était pas capable…n’est plus là pour être protégée…"

Voix mélancolique, regard embrumé, un vrai travail d’acteur. C’était là aussi une manœuvre du rouquin. La mention à Tina était volontaire, peut-être que Rivu tenterait de lui cacher des choses, mais de cette manière, Silver devrait en théorie savoir si le fait que l’enterrement de Tina avait été falsifié était connu par la police. Restait à savoir si Esti allait mordre à l’hameçon.

Il savait. Et avait même participé. Ce type était juste... trop étrange. Pour avoir accepté d'aider Giovanni à falsifier l'enterrement de sa fille, il avait volontairement été se mettre, même si ce n'était que temporairement, du côté de Giovanni. Lorsque Silver avait entendue parler des histoires actuelles de la police, ce n'était pas qu'en bien. Pots-de-vins. Tortures. Faux témoignages... En ce moment, au sein de la police semblait régner un état de frénésie juste incroyable envers les criminels. Une véritable chasse à l'homme semblait s'être mise en place, avec en guise de chasseurs des policiers qui ne respectaient même plus la loi pour tenter de porter des coups au terrorisme.
Et lorsque l'on tentait de remonter les pistes de ces horreurs qui ne respectaient pas l'éthique policière... Neuf fois sur dix, le nom de Warren Vidic y était plus où moins associé.

Silver s'était renseigné, à l'aide des réseaux dont il disposait sur ce Vidic. En réalité, il ne savait que peu de choses au sujet de ce policier. C'était surtout l'acharnement qu'il mettait à tenter de flanquer son père sous les verrous qui était étonnant. Quand ce n'était pas une tentative pour l'éliminer. Selon certains rapports, Warren avait été aperçu plusieurs fois en compagnie de Giovanni. Généralement, à chaque fois, cela s'était assez mal passé. « Tentative d'agression dans un cimetière... », tout un tas de dossiers étaient consacrés à Warren Vidic et à Giovanni. A croire que quelqu’un surveillait de très près leur relation. (C’est sûr que si on apprenait que Vidic était secrètement amoureux de Giovanni, imaginez le scandale *PAF*)

_ Je tiens à ce que vous comprenez que notre discussion aujourd'hui n'a jamais été prévue. Nous n'avons jamais demandé ouvertement le soutien des Poké-Holders, et, beaucoup de monde pense que vous êtes trop jeunes. La population a légèrement tendance à sous-estimer tout le monde, sauf ceux qui les font marcher sous la terreur...

- « En même temps… », répondit Silver, laconique. « Je connais peu de personnes qui anticipent de dire au fils d’un des plus grands barons du crime qu’il connaît son père, et qu’il y ait de grandes chances pour qu’il soit suivi. Surtout quand ladite personne est un policier. »

Petit moment de blanc. En homme fort, Rivu répondit sans trop laisser transparaître sa gêne :

_ Par contre, puisque j'avais l'occasion de vous rencontrer, je tenais simplement à vous affirmer que nous, en revanche, vous suivons sans la moindre hésitation. Et pour moi, vous pourriez être le fils du chef de la Team Rocket et de la personne la plus haut gradée des Quetzacoalt, ainsi qu'avoir volé une multitude de pokémons : je m'en fiche, mais je m'en fiche complètement. Vous avez sauvé le monde, je crois que ça efface toutes vos fautes. Et personne ne devrait avoir à être ennuyé à cause de son sang.

- « Malheureusement… », soupira le fils du BigBoss, sans se formaliser de l’interruption du chat, qu’il avait pourtant envie d’éclater contre un mur. « Cette méthode de pensée est de plus en plus rare… Selon vous, pourquoi ai-je été enlevé par le Masque de Glace ? »

Ce type en savait tellement que Silver ne voyait même pas l’utilité de cacher cela. A tous les coups, ce policier maladroit, pour ne pas dire autre chose, le savait déjà. Bon, mais visiblement, ça l’avait juste mis trop mal à l’aise. Vu l’insistance qu’il mettait à se barrer, il devait se sentir dans ses chaussettes.
Le truc amusant était le « monsieur », que le flic lui donnait. En théorie, c’était normalement l’inverse qui était censé se produire. Être respectueux envers un policier était l’état normal des choses. Sauf que le policier en question ressemblait plus à une serpillière qu’autre chose, et le citoyen beaucoup trop borné, où tout simplement con pour être respecteux.

- Oui… Allez-y. Gardez simplement en tête que les Holders se réunissent. Et vont affronter ouvertement les deux Teams.


Et il planta là le monsieur Esti. Pourquoi ? Parce qu’il allait vers Bourg-Geon. Il allait rendre une petite visite au professeur Orme. Il allait récupérer ses Pokémons, ses compagnons. Parce que vu l’ampleur que prenait cette foutue guerre, il avait intérêt à être en pleine possession de ses moyens. Ne serait-ce que pour tenir la comparaison face à Red et Gold.

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Deux personnes, main dans la main, à côté d’une petite montagne. L’un est légèrement plus grand que l’autre, mais ils se ressemblent énormément, les mêmes cheveux blonds, les mêmes yeux bleus. Leur ressemblance va jusque dans leur style vestimentaire…
C’était comme si rien que le fait de ne pas se ressembler leur était insupportable.

Il inclina le dos, et elle grimpa dessus, sans la moindre hésitation. Il avait vu qu’elle avait mal à la jambe, et elle n’avait même pas eu l’idée de le cacher. A côté d’eux marchaient deux félins. Le premier, violet, avait un joyau incrusté dans le front. Le deuxième, noir, avait deux cercles de couleurs jaunes sur les oreilles.

- « Rin… ? Tu te sens prête ? »

En fait, il le savait déjà, il la connaissait mieux qu’il ne se connaissait lui, mais il avait eu le besoin d’exprimer ses doutes, d’agir comme un véritable grand frère. Et elle avait compris ça, c’est pour quoi elle répondit.

- « Oui, Len… Ça va aller. Cela fait six ans que l’on est parti… On nous a oublié…
- …mais nous on a pas oublié. », acheva t’il à sa place.

Pendant ces six années, ils avaient travaillés dur. Et maintenant, ils avaient un objectif. Démanteler la Team Rocket. Mais d’abord… ils allaient rendre visite à quelqu’un. La seule personne leur ayant montré de la bonté.
Première destination, l’arène de Doublonville.

HRP : C'est la fin d'une époque... Silver devient un PNJ, il laisse la place aux plus jeunes ! Si des gens veulent Silver en tant que PNJ, qu'ils songent à moi ! Mine de rien, je me suis attaché à ce personnage.

Lignes de Silver : 219.
Lignes de Rivu : 174.

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