Mmmmmm, c'est bon la barpe à papa, n'est ce pas? [Pv Ali]

Quelle splendide journée encore… elle se résume en trois mots, très connus des jeunes de nos jours : Vie de Merde. Cela à commencé… pas plus tard que ce matin, en fait. J’en ai mal au crâne rien que d’y penser. Une cacophonie infernale, atroce. Le genre de musique qu’écoutent les gosses de nos jours quoi. Imaginez vous ne serait-ce qu’une seconde réveillés par Sexion d’Assaut, ou pire, Justin Bieber. Vous aurez donc l’aperçut du dixième de ma souffrance à ce moment là. Je sortais du centre pokémon après avoir pris un rapide petit déjeuné, encore endormie comme à mon habitude, marchant lentement à la manière d’un somnambule dans les rues. Et soudain, horreur et damnation, le tapage meurtrier se fait entendre. Pendant que je peine à comprendre ce qui se passe, mon cerveau étant temporairement hors service, un mal de tête des plus terribles me monte lentement à la tête. Serrant les poings, je me tourne alors vers la source qui semble être un groupe de deux idiots, quatorze ans et la moitié d’âge mental tout au plus.

« Éteignez… cette… horreur…
- Qu’est c’t’as là, t’as un problème ?
- Coupez le son, ou c’est vous qui allez en avoir un. »

Le duo se regarde, puis s’en va en éclatant de rire. C’est quoi le proverbe déjà ? Rira bien qui rira le dernier, hein. A peine quelques mètres plus loin, alors qu’ils passent devant un petit immeuble, un héros voit le jour. Une personne âgée vivant au deuxième étage lance une godasse droit sur la tête des deux idiots, faisant tomber de leurs mains les portables qui se coupent net suite au choc. Je ne peux pas vraiment comprendre l’échange de jurons qui s’en suit, et cela ne m’aurait pas empêché d’afficher un grand sourire de satisfaction si je n’avais pas eut aussi mal au crâne. Il m’a suivit toute la matinée, le bougre. Pas grand-chose d’autre à signer autrement. J’ai simplement décidé de rester dans le coin, afin de profiter de la fête qui aurait lieu l’après-midi. Qui dit fête, dit barbe-à-papa, crêpes, gaufres, glaces… a-t-on encore vraiment besoin de les citer ? Je suis donc allé me promener dans les parages en attendant.

De retour en ville vers quatorze heures, je ne peux que me laisser surprendre par l’effervescence dans les rues. Faut dire que le fêtes où ya trop de monde et où la queue fait deux kilomètres pour accéder à un stand ou une attraction, très peu pour moi. Coup de bol pour moi, j’arrive pile au bon moment pour me goinfrer de chichis. Vous savez, ces petits bâtons de pâte frits en forme d’étoile avec du sucre glace. Sans doute une de mes préférées, peut-être parce que je n’ai pas souvent l’occasion d’en avoir. Toute contente, je poursuis mon tour des stands en mangeant.

C’est là, la deuxième crasse de la journée, la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Au départ, je ne me doutais de rien. Une femme qui retient un enfant par le bras, visiblement en colère. Il se dégage et la bouscule, et elle vient percuter un stand de tout son poids. On ne répète jamais à quel point c’est fragile, ces choses là… Effet domino, le stand se casse la figure et le bac de barbe à papa fait de même, ne me laissant même pas le temps de m’écarter et BAM ! Couverte de fils gluants tous roses et à moitié écrasée en prime. Visiblement entre le fou rire et la gêne, la femme me tend la main en proférant des excuses pas vraiment crédibles.

« Ha navrée... Vous n'avez rien ?
-Rien ?! J’ai l’air de n’avoir rien ?! »

J’attrape cependant sa main, mais je glisse malencontreusement et au lieu de me relever, je l’entraine avec moi dans la barbe à papa, m’empêtrant un peu plus dedans par la même occasion. A mon tour d’être gênée maintenant, la colère m’ayant quitté avec la venue de la culpabilité pour l’avoir faite tomber à son tour. Je prends cette fois appui sur le bac me redresse lentement, de peur que mes jambes ne me lâchent une fois de plus. Je frotte rapidement mes vêtements pour décoller un maximum de fils, puis examine ma chaussure pour trouver le coupable de ma chute : un paquet de haribos vide collé à la semelle par le sucre gluant. Je murmure alors à mi-voix en soupirant :

« … vie de merde. »

« Je suis navrée d'avoir rit tout à l'heure, j'espère sincèrement que vous ne vous êtes pas fait mal en tombant.... Par deux fois. »

Mal ? Physiquement, ça peut aller. Un petit peu c’est vrai, mais c’est surtout le poids du stand qui m’a écrasé les jambes. Non, c’est surtout au moral, que ça fait très mal. Très très mal. Dans son extrême bonté, aurait-elle une corde à me prêter ? Sans hésitation, j’inscrirais cette journée dans mon top dix des pires journées de ma vie. Hmm, attend voir… avec tout ce que j’ai vécu, cela ne m’étonnerais pas que celle-ci soit relayée à un rang inférieur. Il faut l’avouer, je collectionne ces pièges du destin, épreuves des dieux qui ont pour seul but de pourrir la vie des honnêtes gens. Enfin, je ne vais pas lui mettre un vent après ça, ce n’est pas de sa faute si je suis de mauvaise humeur… ah, en fait si, elle y est pour beaucoup. Je lui colle une baffe en bonus ? Hmm, laissez moi réfléchir…

« Non ça va, merci. Lui par contre… dis-je en jetant un regard navré au stand. Vous devriez faire plus attention. J’espère que vous n’aurez pas trop d’ennuis avec le propriétaire. »

D’ailleurs, le voilà. Il n’a pas l’air très content, pour ne pas dire complètement exaspéré. Mais finalement, après avoir râlé un bon coup sur la jeune femme, il se montre compréhensif. Apparemment, la faute repose sur un petit chapardage d’un enfant un peu voyou. Un petit larcin sans grande importance qui conduit à un petit désastre. Finalement, ce n’était pas vraiment de sa faute, je m’en veux un peu d’avoir voulu la gifler, même si elle ne le sait pas. Après quelques excuses, le tenant du stand propose de passer l’éponge si elle aidait à nettoyer massacre. Eh ? Quoi, moi aussi ? Mais j’ai rien fait moi, je vous jure monsieur le juge ! C’est pas juste, je veux un avocat !

Bref, trêve de gamineries, après avoir été un peu réticente au départ, je ne finis pas capituler face à son sourire. Enfin, plutôt pour ne pas avoir l’air mal élevée, même si d’ordinaire je me contre-fiche de l’impression que je donne aux gens, là ce serait vraiment la goute d’eau qui fait déborder le vase pour accorder définitivement la première place à cette journée pourrie. Mais finalement, à trois, cela va assez vite. Au moins, il n’y a personne pour faire trainer en essayant de faire le minimum. Une fois la besogne terminée, il peut enfin remettre son stand en marche et nous offre même une barbe à papa pour le coup de main. Tout n’est pas perdu, au moins, peut-être la suite sera moins ennuyeuse. Après de brefs remerciements, nous nous écartons pour le laisser à ses clients. Une fois suffisamment éloignée, je pousse un long soupir.

« Pfuuu… quelle journée… »

Oui, cela à vraiment commencé fort, pour un début d’après midi. Reste à savoir quoi faire du reste de la journée, en minimisant un maximum la probabilité d’avoir dans ennuis, sans que ce soit trop soporifique. Oh, tiens ! Un stand de tir à la carabine, parfait pour extérioriser ma haine intérieure. Je n’ai jamais été très douée à ce jeu là, mais me concentrer sur la visée devrait m’aider à me changer les idées. Ca sera au moins ça de pris. Je paye une partie et hop, sus aux ballons. Laissant ma rage me guider, prenant à peine le temps de viser, je dégomme un, deux, trois, quatre ballons de suite. Un peu moins chanceuse sur la suite, mais c’était un joli enchainement. Puis vient le moment des lots… moment ô combien redouté. Parce que je ne sais jamais quoi prendre, et qu’à chaque fois il finit à la poubelle dans la semaine. Alors au pif, je prends le premier truc qui me passer sous les yeux, soit un rubik’s cube. Au moins, ça va peut-être servir à m’occuper quelques jours vraiment ennuyeux, ou accessoirement à me faire rager sur un puzzle impossible à résoudre. Je me retourne, et constate que l’accro aux barbes à papas est toujours là. Ne sachant pas vraiment quoi dire, je me contente d’un « Tu veux essayer ? » tout en rangeant mon prix dans une poche de mon sac. De toutes manières, je n’ai vraiment pas envie de parler, là.