Du sables et des morceaux d’algues absolument impossible à identifier et sans doute là depuis que l’épave s’était installée sur le fond marin. Le mobilier, du moins ce qu’il en restait, ne renfermait pas de pièces d’or ou autres objets précieux dans ses tiroirs. Finalement l’euphorie de la découverte finissait par laissait la place à la déception, quoi que, peut-être que ces meubles avaient une quelconque valeur pour les humains ? Heureusement il en avait un sous la patte et le ranger avait intérêt à avoir le bagage culturel nécessaire sans quoi la mission serait un échec. Il se retourna, reprit un contact visuel avec le ranger et en profita pour rétablir la connexion mentale interrompue il y a peu. Mais rien ! Non l’humain était encore bien vivant, il était juste trop occupé à gribouiller sur un morceau de papier pour faire attention à son environnement. Déjà que ce n’était pas évident d’appréhender le sens de l’écoulement des pensées humaines, si en plus il fallait le faire avec un type ayant une parfaite maîtrise de son esprit, au point même de s’isoler des interférences…autant parler à un mur. Tant pis, il fallait continuer l’exploration, du moins sortir de cette pièce inutile. Peut-être que dans la calle inondée, les Qwilfishs abritaient un trésor ou du moins quelque chose qui vaille la peine d’un déplacement. Il retourna vers son équipement tentant d’enfiler maladroitement ce gilet mal adapté à sa morphologie mais qui supportait la bouteille et les détendeurs. Inconsciemment il ne put retenir une réflexions désobligeantes à l’égard de ses congénères Aqualis qui n’avaient pas à s’infliger tout ce cinéma !
- Bon fini ! Aller on retourne et on prend un autre chemin.
Ah enfin, le chef de mission venait de se rappeler qu’il avait un devoir à accomplir, mais avant qu’il puisse attirer l’attention de l’humain sur ces potentielles vestiges historiques, un puissant jet d’eau parti depuis la surface de l’eau pour s’écraser au plafond, faisant tanguer légèrement la fragile structure en équilibre. Des morceaux de ferrailles tombaient du plafond à l’endroit où le jet avait frappé. L’humain ne paniquait pas, tant mieux mais ça n’expliquait pas ce qui venait de se passer. Le ranger avança alors doucement vers le niveau de l’eau tout en lui faisant signe de le suivre. Mais pourquoi répondre à une commande aussi insensé du moment où l’autre s’était auto désigné à prendre en charge tout le risque possible ? – Il n’eut pas le temps d’envoyer promener son ranger, une nouvelle attaque eau surgit de la surface de l’eau qui commençait à s’agiter jusqu’à devenir trouble. Cela se remarquait même du fond de la salle, les Qwilfishs de tout à l’heure avaient visiblement remonté la cale pour chercher de nouveaux problèmes. C’en devenait presque drôle tellement leurs agissements paraissaient stupides, ils n’avaient pas compris tout à l’heure tant pis cette fois plus de retenues. En position d’attaque, il envoya un nouveau rayon en direction de l’eau. Cette fois le milieu ne propageait pas les ondes ce qui lui permit de retrouver le plaisir à contrôler l’intensité de ses projections ainsi que leurs directions. Cependant il visait à l’aveuglette, un peu au hasard dans l’eau mais la surface se tapissait assez vite de piques blanches, celles qui poussaient sur les ventres de ses cibles. C’était drôle et prenant comme activités. L’humain hurlait dans le fond mais c’était à son tour d’être mis en sourdine. Allait autant tenter le plus haut score en un seul coup, une inspiration et sa vision se couvrait d’un voile bleu et son environnement autour de lui s’en trouvait impacté, comme si la physique n’obéissait plus, dans cette espace, à ses lois conventionnelles. Cette sensation de prise de contrôle était des plus plaisantes, il se sentait presque divin à chaque fois qu’il utilisait l’attaque psycho, le temps, l’espace, il sentait qu’il pouvait les plier à sa volonté … Quel réjouissance de pouvoir s’affranchir des barrières naturelles et de se projeter partout où son esprit était à portée. Mais la surface de l’eau franchit, il sentit une forte agitation, tant pis autant encore frapper à l’aveugle. Il se saisit d’un Qwilfish, il y en avait tellement, arrêta la course du poisson en prenant le contrôle de son système nerveux. Les pulsions électriques avaient une tout autre sensation qu’une simple connexion mentale, c’était comme s’il était un corps étranger, amorphe, qui se mouvait en empruntant toutes les autoroutes nerveuses à la fois de sa victime. Par le passé il ratait souvent ses psychos en se perdant entre les connexions, il du longtemps s’entraîner sur des objets non organiques, moins complexes. Aujourd’hui il ne se rendait plus compte de tout le processus tellement le geste était devenu mécanique et précis. Il envoya un poisson contre un autre, bloqua le mouvement des branchies d’un troisième, utilisa les piques d’un quatrième pour en frapper un cinquième, non un sixième…septième. Très vite le chiffre grimpait, il en venait de partout, comme si dès qu’un tombait il y en avait déjà trois pour le remplacer, le rythme devenait vite infernal. L’eau, les poissons, l’épave, très vite tout devint confondu, il se sentait lui-même pris dans ce tourbillon alors que son corps physique se trouvait toujours au fond de la salle.
Une énorme aspiration suivit d’un rebond en arrière contre le mur. Il s’extirpa de sa psycho à la manière d’un apnéiste qui venait de regagner la surface en panique après avoir était retenu au fond contre sa volonté. Essoufflé il projeta son regard vers le ranger sans ajouter de parole. Il y en avait beaucoup trop.
C’était la seconde fois en l’espace de quelques mois, qu’il se retrouva acculé par le nombre. Quel sentiment horrible ! La vulnérabilité, l’impuissance, une fois injecté dans le corps, il n’y avait rien qui pouvait contrer ce venin. Fuir devenait l’unique option et celle-ci venait sans aucune garanties.
L’humain parlait mais il n’arrivait pas à l’entendre. Il ne l’écoutait pas, de toutes façons il ne pouvait rien faire, à moins que celui-ci ne cachait une armée de pokéballs sous sa ceinture… Au sol, le niveau de l’eau progressait avec les Qwilfishs…Merde, merde merde MERRDE !
- OH ! Du calme ! Regarde je vais nous percer le toit on arrivera à l’étage supérieur si j’en crois mon plan. L’humain parlait et s’agitait à son tour, manipulant des outils d’apparence bizarroïdes. Un truc d’humain. Reprendre son souffle était la chose la plus urgente pour le moment, ensuite, les Qwilfishs. Mais une petite secousses l’extirpa de ce moment de transe et en levant les yeux, il put constater que le ranger venait de percer une ouverture au plafond grâce au matériel qu’il transportait. Ce dernier s’y était d’ailleurs engouffré et lui faisait signe de le suivre. Un regard en direction des Qwilfishs toujours de plus en plus agités. Parti remise pour cette fois. Sa fuite, il la devait à son coéquipier, un lux sur lequel il ne pourra pas se reposer dans chaque situations ce qui amplifiait ce sentiment de vulnérabilité qui ne cessait de grandir depuis l’instant où il avait vidé une grande partie de ses forces dans son attaque psychique. Tant mieux, ce poison il ne fera plus l’erreur de l’extirper de son corps au moyen d’excuses qui se basent sur le contexte. C’était ainsi qu’après sa mésaventures avec l’armée de spectres de Lavanville qu’il avait pu retrouver son calme intérieur…Quelle erreur de se permettre encore de végéter dans un monde fait de mille dangers ! Ce ressenti de faiblesse et d’échec, il fallait le garder pour continuer à avancer sans jamais devoir remettre sa vie dans les pattes d’une variable inconnue et non maîtrisable, comme l’intervention d’un coéquipier. La tranquillité a un prix et gagner en puissance est une composante essentielle pour en réduire le coût.
D’un bond, il retrouva le ranger à l’étage supérieur et c’était comme un changement radicale d’ambiance. Il faisait moins humide, le sol était sec, peu voire pas du tout de grains de sables et le mobilier, certes pourrie et recouvert d’algues par endroit, avait encore sa structure primaire, placé comme il devait l’être du temps où ce bateau était en service. L’espace était plus long que large et des hublots sans vitres ornaient les murs tous les quelques mètres. Le ranger était là, quelques mètres plus loin dans le couloir, en train d’avancer et de gribouiller sur son carnet. Bon, le mieux était de rejoindre l’humain tout en faisant comme si tout était sous contrôle. Au moins, sa vie n’était plus en danger, il pouvait bien s’accorder un instant afin de récupérer un peu de forces.
À bonne distance, il ne perdit pas une seconde pour reprendre le contact mental avec le ranger. C’était facile et vite expédié vu qu’il avait encore en mémoire les longueurs d’ondes du flux de pensées de son équipier.
« Envoi une baie ou n’importe quoi. J’ai besoin de vite récupérer » - Regarde, la fissure nous a mené dans la cale inondée et dans la zone de marée mais au-dessus nous devons nous trouver dans les anciens quartiers des marins. Dès que tu vois une porte tu me préviens qu’on soit fixé. … Ah on mangera après. D’abord la mission.
Le message n’avait pas été reçu ? Fallait-il se débarrasser de l’humain, ouvrir son sac, récupérer des forces et se servir de son plan pour sortir ? Tentant mais dans ce scénario, il faudrait venir avec une histoire solide qui l’innocente auprès de la police et des autres rangers. Il valait donc mieux prendre son mal en patience, pour l’instant.
Quelques mètres plus loin, le ranger ouvrit une porte qui donna sur une salle vide sans intérêt. Mais à cet instant, le sol sembla bougé de lui-même, assez pour déclencher une perte soudaine de l’équilibre nécessitant une poussée en avant pour rester droit et éviter la chute. On aurait dit que le bateau chavirait vers la gauche, comme si la houle s’était décidée à ravaler ce qu’elle avait crachait sur la plage.
- On doit sortir. Le QJ nous rappel. Dommage je suis sûr que si on continue comme ça on aurait vite repéré les étages supérieurs et enfin le pont.
L’humain avait alors lâché son carnet pour écouter dans son instrument de communication. En tendant l’oreille on arrivait à capter quelques mots mais, en plus des bruits qui brouillaient épisodiquement le signal, les humains parlaient un peu trop rapidement pour un pokémon qui avait perdu l’habitude. Tant pis mais heureusement, le ranger avait pensé à ranger ses notes dans sa poche arrière, sans vraiment prendre davantage de précautions. La tentation était bien trop grande pour ne pas au moins se laisser charmer par l’idée… C’était risqué mais pas irréalisable compte tenu du contexte. Tout d’abord, il fallait attendre d’avoir le bon environnement, ensuite, le reste des étapes pouvaient s’improviser sur le tas. Comme il n’était pas question de retourner en arrière l’humain repris le parcours initiale, pensant se diriger vers le pont. Non ! Il fallait empêcher cela, sinon il ne résistera pas à l’envie de reprendre son plan et continuer la mission jusqu’à la sortie. Il se concentra et rapidement envoya
« Mauvaise idée. » dans la tête du ranger aussitôt que celui-ci avait terminé d’écouter dans sa radio.
- Hm ? C’était toi ? Très bien, la réaction du ranger venait de démontrer que la communication était à présent rétablie. Il fallait à présent être convainquant.
- On aura pas le temps et on ne sait pas vraiment à quelle distance on se situe des étages supérieurs. Il faut sauter par un hublot. - Pardon ? Tu crois vraiment que c’est faisable ? Hm…- L’ordre est de rentrer maintenant. On va perdre du temps si on essaye de rejoindre le pont. Rien nous garantis que les passages sont praticables. Il faut sauter. Se synchroniser avec les pensées des pokémons étaient bien moins fatiguant que d’essayer d’échanger avec un humain…Ou alors c’était le manque de pratique, sans doute cela. Peu importe, il ne s’en plaignait pas, il avait vite su où appuyer pour forcer le ranger à l’écouter et à présent ce dernier s’était mis à observer attentivement chacun des hublot, sans trop surveiller ce qui se passait dans son dos. Parfait. Il se rapprocha lentement de son objectif, chacun de ses pas était alors calculé comme si il traquait le rattata la nuit dans Lavanville. Mais à peine arrivé à mi-chemin, il s’arrêta net car une nouvelle idée venait de lui traverser l’esprit. Heureusement, il savait parfaitement comment temporiser une action et restait attentif à la moindre évolution de la situation. En effet, plus il avançait plus son petit plan de base prenait de l’ampleur, s’enrichissait de nouvelles idées et grandissait. À présent, son entreprise allait non seulement être moins risqué mais pouvait rapporter bien plus que ce qu’il avait initialement prévu.
Il rouvrit son esprit pour se projeter dans celui de l’humain qui observait toujours le même hublot.
« Les Qwilfishs ! Attention ! ». Il envoyait des signaux d’alertes mais sans laissait le temps au ranger de réagir, il libéra à bout portant une onde folie qu’il avait préparée. Touché ! Par précaution il essaya de se tenir hors du champs de vision de l’homme mais ce dernier était à présent complétement désorienté pour comprendre ce qu’il percevait. Mieux encore, il ne cessait de hurler
« QWILFISH ATTENTION » tout en marchant comme un marin qui venait de vider à lui seul le dernier tonneau de rhum de la taverne. La diversion et la confusion à présent réunie, il n’avait plus qu’à se servir. Enfin il attendit que le ranger se prenne un mur et s’écroule lamentablement au sol pour venir le fouiller. Se saisissant du carnet de note il en profita également pour fouiller le sac mais rien d’intéressant mis à part trois baie orans qu’il dévora sur le coup.
À présent la suite. Il abandonna le ranger toujours étourdit pour filer vers le hublot ouvert le plus proche. Le carnet de note en bouche, il essayait de juger la profondeur du plan d’eau qui se trouvait à l’extérieur. Ce serait mentir de dire qu’il n’avait pas le vertige, c’était même la réaction la plus rationnelle qui soit face à un tel obstacle. Cela démontrait même la bonne santé de son esprit mais il fallait tout de même cultiver un peu de folie pour faire ce grand saut. Passer encore du temps sur cette épave risquerait de compromettre toute son entreprise et il était hors de question de ne pas avoir un véritable retour sur investissement à toute cette aventure. Il sauta, après avoir inspiré trois fois une bonne quantité d’air. Dans le vide il sentit son pou s’accélérer et l’adrénaline monter mais il fallait rester en pleine possessions de ses moyens. Si le fond était trop proche il devait se tenir prêt à amortir sa chute en utilisant psycho sur lui-même…enfin en théorie. Heureusement il n’eut pas à pratiquer ce geste fou puisqu’il y avait au moins 5 mètres de fond grâce à la marée montante. En tenant bien le précieux carnet entre ses crocs, il nagea vers le rivage en s’aidant des vagues et du courant de marée. Le plus difficile était de maintenir la tête hors de l’eau et d’éviter de paniquer lorsque trop d’eau salée lui entrait dans les yeux ou lorsqu’il devait tousser pour éviter de boire la tasse. Encore un épisode où il aurait mieux fallu évoluer en Aquali mais bon, c’était un peu la journée.
Finalement, la sensation du sable sur le bout de ses pattes fut accueillie comme une délivrance. Il approchait de son but et très vite, il prit définitivement pied avant de pouvoir quitter cet océan de malheur. Sur la plage, il cracha sur le sol de l’eau qu’il avait dû avaler, ainsi que le carnet dont la couverture portait bien les traces de ses crocs. Sans poser le moindre regard sur l’épave au loin qui était complétement encerclée par la marée, il agrippa de nouveau le carnet et se mit à courir vers la station des rangers. Il ne prit même pas la peine de se sécher, pas le temps et puis courir fera bien meilleur effet que s’ébrouer comme un caninos.
Les rangers battaient encore le rappel et les équipes arrivaient les unes après les autres pour délivrer leur rapports. Ne sachant pas trop à qui s’adresser, il se dirigea vers le premier humain en uniforme, une femme qui parlait dans une radio et qui avait l’air complétement dépassé par les évènements. Il lui balança un peu de sable en essayant de viser le visage pour attirer son attention. Rien de méchant, il fallait bien que la cible soit disposée à recevoir un message mental sinon à quoi bon se fatiguer.
« Je viens de la mission d’exploration de la fissure dans la coque. On a été attaqué par des Qwilfish à deux reprises mon coéquipier et moi. La deuxième attaque a été particulièrement violente et mon coéquipier a été salement touché. J’ai pu me débarrasser des ennemis mais impossible de transporter le blessé. Je l’ai laissé dans un endroit sûr cela dit et j’ai récupéré ses notes qui comprennent tout ce que nous avons pu explorer et cartographier lors de la mission. - Euh pardon ?!- La mission. J’ai tout fait pour sauver la mission. »Il fallait lui laisser peut-être un peu de temps ou alors la communication n’avait pas pu être correctement établis.
- D’accord bien reçu petit Noctali. Je transmets le message radio ! Alerte à toutes les unités encore sur le bateau ! Nous avons un blessé dans euh…un instant, ce plan est incompréhensible euh… C’est bien là ? Oui Ah, au premier niveau dans l’ancien quartier des marins, juste au-dessus de la troisième salle étanche de la coque !L’humaine s’agitait, elle tentait encore une fois d’expliquer son message mais elle s’épuisait inutilement, tout avait été compris la première fois…Bon peut-être aurait-il fallut être plus directe au lieu de s’allonger dans le sable et de fermer les yeux…Quoi qu’il en soit, il savait qu’il avait accompli le plus important, pourquoi alors se fatiguer à faire la conversation ? Il n’avait aucune espèce de contrôle sur la suite des évènements, autant se reposer en espérant que la chance continue de jouer en sa faveur.
Il patienta dans le sable au moins une bonne demi-heure mais la ranger beaucoup trop agitée ne cessait de lui poser des questions stupides, impossible de fermer l’œil. D’où est-ce qu’il venait ? Comment avait-il nagé ? Si il aimait les glaces à la baie framby … Sa patience était à bout quand la radio se mit enfin à parler. Un appel envoyé directement sur la console de la ranger indiquait qu’une équipe était en route accompagnée du blessé. La dernière étape, la plus délicate, allait donc pouvoir se jouer. Un petit sentiment de stress grandissait alors dans son estomac. Il y avait beaucoup trop de variables inconnues pour pouvoir être entièrement serin mais il ne fallait surtout pas que les humains lisent dans son jeu. C’était maintenant qu’il fallait imposer un contrôle total sur son souffle, ses mimiques, sa façons de parler, il allait devoir commander aux émotions et non les subir.
« On a trouvé ton partenaire soit soulagé ». Qu’elle lui disait. Il estima tout de suite le temps de préparation qu’il lui restait avant la venue de l’équipe. Pas beaucoup en fait si nous partons du principe qu’ils se déplaçaient en canot à moteur et que l’infirme pouvait certainement marcher sans devoir mobiliser une civière avec son équipe de secouriste.
La ranger ne cessa pas de jacasser mais elle était à présent relégué à la case d’ennuie secondaire. Déjà au loin sur la plage, la silhouette de deux hommes aidant un troisième à marcher, se rapprochait de lui. Très bien, ce groupe annonçait le début de l’acte III. Il se leva et afficha l’expression la plus sérieuse qu’il avait dans son répertoire. Lorsque le groupe les rejoignit, il resta silencieux à observer en attendant l’instant où il allait pouvoir intervenir. La ranger apporta une chaise et une serviette thermique à l’ancien coéquipier qui n’avait pas lâché le sommet de son front, signe que la migraine devait être sévère. Tant mieux, il sera plus facile à manipuler. Les deux autres rangers se mirent à raconter rapidement comment ils avaient retrouvé leur partenaire. Il ne fallait pas manquer une seule miette de ce rapport, alors il s’était rapproché pour mieux entendre et puis toute façon ce n’était qu’une question de seconde avant que les humains ne lui demandent de venir. Ah bien sûr, il fallait se montrer concerné par l’état de santé de son coéquipier…Comment faire ? Ah, un regard concerné et une respiration un peu plus agité que la normale. Oui, il ne fallait pas non plus paraître trop sûr de soi.
Très vite, le blessé enchaîna pour livrer sa version, sans regarder personne, les yeux presque fermé et la face tournée vers le sable à ses pieds.
« Je n’ai pas eu le temps de les voir arriver je pense…ou du moins je ne m’en souviens plus. Je vous le répète c’est vous que j’ai vu dès que j’ai repris connaissance. Ces Qwilfish par Arceus, ils étaient déchaînaient ! Les niveaux inférieurs de ce côté son bien trop dangereux. »
L’onde folie avait fait son effet. Il n’avait aucune idée de comment et par où il avait été attaqué…Encore moins par qui. Vite, il fallait soupirer, surtout ne pas montrer un signe de soulagement à cet instant. Après tout, dans le récit, il avait, à cet instant, dû affronter des Qwilfishs déchaînés.
« Très bien nous préviendrons les équipes de démantèlement. Hm, tu sembles avoir était étourdis. Enfin je dis pas que tu racontes n’importe quoi non ça colle avec le rapport du Noctali mais quelle genre d’attaque ces maudits poissons ont lancé!? »C’était là qu’il fallait intervenir. Il fallait renforcer les points faibles de l’histoire en se servant des interrogations que venait d’émettre cet humain. Très vite, il toussa pour attirer l’attention des rangers…Beaucoup trop d’esprits et de chemin différent. Tant pis, autant se concentrer sur celui qui venait de parler sans trop faire cas des pensées des autres, peut-être que la synchronisation passera…
« Ultrasons. C’était l’attaque qui a touché mon partenaire. Il y avait trois Qwilfishs qui avançaient en faisant des bons. Ils avaient l’air d’un niveau avancé, j’ai dû avoir recours aux baies oran pour les mettre en fuite […] »Attention, du calme, il y avait beaucoup trop de détails pour que cela ait l’air d’évènements reportés. Il reprit :
« La suite s’est très vite enchaînée. Mon partenaire était au sol et inconscient. Je n’étais pas en mesure de l’aider. Tant pis, la mission était de toute façon ma priorité. J’ai saisi ses notes avant de sauter par le hublot ensuite je suis venu signaler l’accident. Vous devez impérativement envoyer des équipes nettoyer les niveaux inférieurs de ces saletés de Qwilfishs ! »Compris ?! Que ces rangers envoient pleins de pokémons électriques faire regretter à ces poissons l’instant où ils s’étaient rassemblés pour faire obstacle à sa psycho.
Le premier humain, celui à qui le message mental était adressé en priorité, acquiesça sans dire un mot. La ranger de la station détourna son regard de ces collègues pour lui faire un salut officiel. Apparemment, il avait réussi à se synchroniser avec plus d’un esprit humain. Le dernier ranger et la victime avaient dû être en marge de la communication puisque leurs collègues durent rapporter oralement ce qu’il venait de percevoir mentalement. Intéressant, avec un peu de pratique il pouvait arriver à synchroniser plus d’un esprit à la fois.
«Je comprends mieux. Agh j’ai sous-estimé le danger ! Tout est dans mon rapport en tout cas. Heureusement que mon partenaire noctali a pu le sauver d’ailleurs ! Bravo coéquipier, tu as su mettre l’objectif de la mission en priorité lors d'une situation critique. Tu ferais un excellent agent de terrain ! » À présent, il était temps pour « le héros » du jour de récolter les fruits de ses exploits. Les rangers lui assurèrent déjà qu’un excellent rapport allait être transmis à la police de Lavanville. Un problème de réglé avec, en bonus, un CV chez les rangers qui le mettait à l’abri de plus d’un écart de conduite si jamais cela devait se produire. Au suivant.
« J’ai faim. Pourrai-je avoir accès aux réserves de la caserne ? » Envoyé directement dans la tête de la ranger chargée de la station, après que l’infirme et les deux autres reprirent la route direction le centre hospitalier le plus proche sans aucun doutes.
- Euh...Bien sûr ! Tu mérites une récompense brave pokémon ! Que veux-tu?- Du poisson- Dans le thème de la journée haha- Je veux du Qwilfish grillé.***
Cette journée finalement se concluait un peu comme toutes les autres. Il avait les pieds dans l’eau de mer, le soleil qui se couchait à l’horizon mais à la différence près qu’il n’était pas sur le ponton de Lavanville et qu’il pouvait savourer un poisson grillé offert par la caserne des rangers d’Unîle. Belle conclusion.