Deux potes, deux otages... [Achille]

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La grand mère de Seth disait que certaines choses sont comme le vélo : elles ne s'oublient jamais. L'instructeur de la police le disait aussi parfois. Quand une leçon était terminé, il était rare qu'il revienne dessus : il considérait chaque apprentissage comme acquis et passait à autre chose. Souvent la leçon suivante nous forçait à utiliser tout ce que nous avions appris durant celle d'avant... La suivante demandait les compétences des deux réunies. Régulièrement il changeait de type d'apprentissage et puis soudain il revenait sur les premiers pour forcer à ré-utiliser. Et peu à peu tout ce que nous apprenions nous l'utilisions naturellement, même quotidiennement... Car tel était l'objectif des leçons de notre instructeur : que ce qu'il nous apprenait soit utilisé instinctivement.

Mais certaines compétences demandent de l'entretien et un entraînement permanent, tous les jours pour conserver un niveau d'aptitude satisfaisant, ce qui dans notre cas signifiait au delà de l'excellence, et toujours chercher à aller au delà encore. Voilà pourquoi chaque jour je m’entraînais, chaque jour j'effectuais des exercices, chaque jour je méditais. Chaque jour j'observais autours de moi les gestes des autres, je faisais attention à mes propres gestes. C'est lors d'une cessions d’entraînement que j'ai réalisé qu'il m'était possible d'utiliser Lame de Roc d'une manière bien différente de celle habituelle. Je m'en souviens comme ci c'était hier...

C'était en plein hiver. Je combattais le Cizayox d'un ranger venu s’entraîner avec nous et... et bien je prenais une véritable raclée. L'instructeur, un homme d'une cinquantaine d'années, s'en arrachait les cheveux, hurlant que c'était humiliant pour la K9 et que j'avais intérêt de me reprendre si je ne voulais pas que ma queue soit utilisé comme balai du réfectoire durant une semaine entière... et je savais que ce n'était pas une menace en l'air. Pourtant, je n'arrivais à rien face aux griffes acier, taillade autres attaques acier, coupantes et très rapides. Il contrait facilement ma vif roc et je n'arrivais pas à le toucher avec ma lame de roc. Les rochers surgissaient avec violence du sol mais il s'envolait et esquivait habilement avant de me foncer dessus et de m'infliger une autre coupure. Croc éclair ? Encore fallait-il que j'arrive à planter mes crocs... Queue de fer ? Je n'étais pas assez rapide : le temps que je torde le corps, il m'avait déjà tranché la fourrure. Désespéré, seule ma lame de roc semblait pouvoir m'aider à l'affronter mais j’enchaînais les échecs. Il utilisait ses pinces comme des épées, les faisant danser comme les feuilles dans une brise d'automne, tranchant les rochers que j’appelais pour me protéger. Je ne me sentais pas à armes égales mais Seth était là, il m'encourageais et par cinq fois il vint à mon secours. Finalement il se plaça à mes côtés, déterminé à tomber avec moi, à encaisser les mêmes coups que moi. Mais il était moins résistant que moi et ces coups pouvaient être mortels pour lui. J'entends encore sa voix « Réfléchis Déclic. La roche t’obéis, tu es le maître des rochers. Utilise les pour briser ces lames ». Je bougeais la patte sur le sol et je réalisais : jusqu'à présent, je n'utilisais Lame de Roc que pour faire jaillir des rochers pointus du sol. Cela me sembla soudain très basique... Pouvais-je modifier la forme des rochers ? Le Cizayox passa soudain à l'attaque et je décidais d'essayer : je donnais un coup de patte, invoquant mon pouvoir... Deux secondes plus tard la pince de l'insecte était paré, cinq secondes plus tard il était au sol, six secondes plus tard je le dominais, victorieux.

Le soir approchait. Achille devait passer me chercher avec Hélios et Caliel. J'avais terminé toutes mes tâches de la journée, je n'avais plus rien à faire pour patienter. Ayant dormi toute l'après midi, s'en était terminé du sommeil et du repos. Ma niche était située sous un immense saule pleureur. Devant, entre elle et le chemin, se trouvait une vaste étendue plate d'herbe bien tondue. Je fermais les yeux, calmais ma respiration puis d'un coup de patte j'invoquais la lame de roc : une épée de pierre fit son apparition. Je la saisie par le manche et, lentement, très lentement j'entamais une danse complexe. L'épée s'anima, tenue à gauche elle trancha l'air en arc de cercle... puis pivota pour être tenue à droite et trancher l'air à nouveau. La tenant en pointe, je tendis tout mon corps pour donner un coup. J'effectuais les mouvements avec tant de lenteur que certains se moquaient de moi, d'autres s'interrogeaient sur ce que je faisais. Chaque pose de patte, chaque mouvement de queue, chaque mouvement de tête était calculé. J'étais si concentré que je n'étais qu'à moitié conscient de ce qu'il se passait autours de moi. Durant plusieurs dizaines de minutes je dansais si bien que plusieurs groupes d'étudiants avaient finis par se réunir pour m'observer. Certains étaient assis par terre, certains debout, certains commentaient, d'autres m'observaient en silence. Certains fronçaient les sourcils avec concentration quand d'autres m'observaient avec émerveillement. Je ne faisais pas attention à eux, pas même à ce jeune mâle qui faisait le malin en en ce moquant de moi, me raillant à pleins poumons, affirmant que j'étais ridicule et que c'était nul. Si j'avais fais attention, j'aurais reconnu l'un des étudiants les plus influent du campus si bien que personnes n'osait s'opposer à lui même si beaucoup fronçaient les sourcils.

Soudain, le jeune mâle, en criant « bouuuuh ! » me lança son balon de basket dessus avec force. Tout se passa à une vitesse fulgurante : Le balon fut tranché en deux, ses deux faces roulèrent au sol avant même d'avoir eut le temps de se détendre du dégonflement. Avant même que la foule eut le temps de réagir, je bondis devant le jeune mâle, la lame du loup piquant sa gorge menaçant de lui infliger la même chose qu'à sa balle, une pression déformant très visiblement la peau de l'humain. Mon corps était à la fois tendu et souple, un simplement mouvement et je lui retirais la vie. L'épée tendue droit devant moi, le regard fixant l'humain, tout en moi était en attente. Le silence s'était emparé des étudiants. Au bout de cinq longues secondes, je fis trois pas en arrière, lâchant mon épée qui tomba en poussière. Sans un mot, je me retournais et retournais vers ma niche sous les applaudissements. Le jeune mâle, ne voulant pas perdre la face, me lança une nouvelle raillerie mais n'eut pas le temps de finir sa phrase : ma queue de fer lui propulsa l'un des restes du balon en plein visage, puis le second, puis une branche, puis une autre si bien qu'il du s'enfuir les mains derrières la tête sous les rires d'une foule qui se dispersait. Je repérais Achille qui se tenait là avec son Togekiss et son Reptincel. Je m'assis à l'entrée de ma niche, attendant qu'ils me rejoignent...

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Lorsque le froid s’est bien installé il y a un avantage non négligeable à être le dresseur d’un pokémon de type feu. Surtout si ce dernier se trouvait être un Salamèche qui vient tout juste d’évoluer en Reptincel et qui ne ratait aucune occasion de montrer sa nouvelle force. Lors des promenades Achille et Caliel, nouvellement évolué en Togekiss après un aller-retour éclair à Argenta, se plaçait chacun d’un côté d’Hélios pour profiter de la chaleur douce qui se dégageait sa queue enflammée. Et si le froid se faisait trop mordant, un petit coup de lance-flammes dans les airs permettait se réchauffer les chaires un peu plus longtemps. Hélios ne ratait aucune occasion de cracher des flammes et de faire le beau. Et c’est dans cette formation qu’ils se mirent en route.

Sur le chemin ils ne passèrent pas loin de la niche où résidait Déclic et ils firent un détour pour aller le voir. Hélios ne ratait pas une occasion d’aller le voir et Achille avait quelques nouvelles concernant un projet qu’ils avaient ensemble. A peine arriver ils trouvèrent Déclic entourer par une foule d’étudiants, Achille était à peine plus vieux que certains d’entres eux mais son parcours avait été tellement différent qu’il les prenait un peu pour des enfants qui se serait attrouper pour voir le dernier règlement de compte de la cour de récré. Le Lougaroc venait sauter à la gorge d’un jeune homme. Le petit groupe avait raté le début de la confrontation mais ils n’avaient aucun doute que Déclic n’irais pas plus loin que faire peur et humilier publiquement ce garçon. C’est exactement ce qu’il fît avant de reprendre nonchalamment la direction de sa niche. Les étudiants se dispersèrent, certains amusés par ce qui venait de se passer et d’autres qui trouvaient que s’était aller trop loin. Caliel qui avait prit de la hauteur pour s’éloigner de la foule redescendit au niveau de son dresseur et le trio se remit en marche en faisant un signe de loin à Déclic pour attirer son attention.

« -Décidément tu as le chic pour t’attirer des ennuis et te faire remarquer, ça doit être épuisant, commença Achille en rigolant, j’espère pour lui qu’il va pas trop récidiver. »

Hélios s’approcha de Déclic pour lui dire bonjour. Depuis son évolution il n’aimait plus trop qu’on le traite comme un bébé, d’habitude Déclic lui chatouillait le ventre du bout de la truffe et le petit Salamèche partait en riant. Maintenant il se laissait toujours chatouiller le ventre mais faisait de son mieux pour se retenir de rire et posait doucement son front contre celui du Lougaroc pour lui rendre son salut.

« -Je sais pas si c’est dû à l’énergie dégagé par leurs évolutions à tout les deux mais mon Pokématos est complètement détraqué depuis et j’allais faire un détour par un magasin pour le faire réparer avant de rentrer au bar. On s’est dit qu’on allait venir te dire bonjour. Et puis j’ai quelques avancées concernant l’arène de combat. Tu veux venir avec nous ? »

Un petit projet comme monté une arène de combat pokémon clandestin prends beaucoup de temps et de préparation. Ce projet était ce qui avait fait naitre la relation d’amitié en Déclic et Achille et pourtant il n’avait pas avancé d’un poil depuis leur rencontre. Déclic se joignit au trio le temps d’une marche.

« -Alors même si c’est un peu cliché j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que j’ai peut-être trouvé un batiment qui ferait l’affaire en périphérie de Céladopole. C’est vieux et abandonné mais du coup c’est pas très cher non plus et il y a plein de place. La mauvaise nouvelle c’est que avec la reprise des combats pokémons règlementés et des arènes pokémon, la police fais très attention à l’apparition des combats clandestins. »

Achille marqua une pause pour être sûr qu’il ne se trompait pas de route.

« -J’ai jamais eu de soucis avec mes affaires avant et j’aimerais que ça continue mais là pour s’en sortir il faudrait verser des pots de vins phénoménaux, historiques même ! Donc soit on gagne au loto, soit on s’associe avec une personne extrêmement riche, soit on se trouve une couverture absolument béton. »

Le magasin de pokématos se dressait modestement devant le groupe. Achille poussa la porte qui émit un bruit de clochette. Hélios se glissa à l’intérieur du magasin suivit de Déclic et d’Achille. Caliel quant à lui resta à l’extérieur et pris de la hauteur.

Ils patientèrent quelques minutes à l’intérieur du magasin quand, sans prévenir, la porte d’entrée claqua avec grande violence. Un duo d’humains cagoulés se tenait à l’entrée. Devant se dressait deux pokémons, un Tartare et un Scalproie prêt au combat.

« -TOUT LE MONDE A TERRE !! » hurla l’un des deux.

Sans prendre le temps de réfléchir Achille s’allongea sur le sol et fit signe à Hélios d’en faire de même. Ce cambriolage pouvait se passer sans blessures si ils coopérait mais le gérant de bar s’inquiétait que son Reptincel joue au héros. Son instinct lui hurlait qu’il allait faire une connerie.

Ancien membre Nombre de messages : 118 Age : 31

Les choses changent, les petits grandissent. En voyant ce Reptincel s'approcher de moi, je réalisais qu'il n'était plus le bébé que je m'amusais à chatouiller. Sa voix était plus grave, plus rauque, s'en était terminé de ses rires de bébé. Désormais c'était un adolescent. C'est souvent à cet âge que les jeunes Rocabot commencent à claquer des dents à la truffe de leurs parents et qu'ils sont chassés de la communauté. Que les choses soient claires j'adore les Rocabot mais à cet âge là... Heureusement ce n'était pas encore le cas d'Hélios : il n'était pas désagréable ni véritablement rebelle. Ainsi lorsqu'il se présenta devant moi, je posais mon front contre le sien d'un air viril.

J'acceptais d'accompagner Achille dans son petit détour. Voilà bien longtemps que je n'avais plus mis les pattes dans un magasin humain, surtout une boutique de gadget électronique : qu'est-ce que j'aurais fais la bas dedans ?... Je n'avais pas l'utilité de tout ces trucs d'humains. Pourtant je reconnaissais que mon collier me manquait beaucoup avec ses quelques arrangements... Achille poursuivit en me parlant du projet d'arène clandestine. C'était bien s'il avait trouvé un endroit. Je ne pouvais m'empêcher d'être amusé par la situation d'ailleurs : un vieux bâtiment abandonné était tout à fait le genre d'endroit que la police surveillait peu tout en étant un endroit suspect. Si, à l'époque, j'avais vu plusieurs personnes entrer dans un bâtiment laissé à l'abandon, j'aurais bien sur été mis en alerte et aurais laissé ma truffe se promener dans le secteur. Égoïstement, je n'avais pas grand chose à craindre dans cette histoire là : c'est Achille qui prenait tous les risques puisque c'est lui qui empocherait les gains. Il avait raison pour ce qui est de s'associer à une personne riche ou se trouver une couverture. Sur le moment, je ne voyais pas comment l'aider ni d'un côté ni de l'autre mais je pouvais réfléchir.

Arrivés au magasin, je laissais Achille se débrouiller. C'était des affaires d'humains qui se jouaient à ce moment, je n'avais pas à m'en mêler. Bien éduqué, je m'installais non loin de la porte d'entrée et observais les gens dans la boutique. Un vieil homme se tenait là, semblant très embêté avec un appareil dans les mains. Il y avait aussi une femme avec ses trois enfants, qu'elle avait bien du mal à tenir d'ailleurs. Hélios et moi étions les seuls pokémon de la boutique et je ne voyais aucune pokéball.

Je reconnus des braqueurs avant même qu'ils ordonnent à tout le monde de se mettre à terre. Il ne me fallut pas plus de temps également pour savoir qu'il s'agissait d'amateurs : des pros n'auraient pas criés comme ça, ils auraient été beaucoup plus calmes... et m'auraient neutralisés en premier. Ils étaient accompagnés d'un Tartard et d'un Scalproie, deux adversaires inquiétants. Le chaos s'empara aussitôt de la boutique : les enfants hurlèrent de frayeur, Achille se jeta à terre. Personnellement je restais parfaitement calme. Deux choix s'offraient à moi : négocier ou profiter de l'effet de surprise pour attaquer. Il y avait de gros risques dans les deux cas. Je fis mon choix :

« Messieurs bonjour. De quoi s'agit-il ? »

Ils se tournèrent brusquement vers moi tous les quatre. Je regrettais très fort l'absence de mon coéquipier à ce moment, surtout en voyant Achille au sol : Seth aurait profité de la situation et dans les dix secondes suivantes les braqueurs auraient été neutralisés. Au lieu de ça, l'un d'eux braqua un pistolet sur ma tête. Je ne bougeais pas, comme si je n'étais pas en danger de mort. J'étais formé à ce genre de situation et je savais anticiper les moments ou il appuierait sur la gâchette : il n'allait pas le faire, il me menaçait, bluffait. Il me fallait gagner du temps jusqu'à ce que la police arrive.

« C'est un braquage crétin !

-Je vous remercie, je pense que tout le monde a bien comprit. Hélios couche toi. »

Le Reptincel avait refusé de se coucher. Les 4 braqueurs se tournèrent vers lui. J'aurais pu saisir cette occasion de leur sauter à la gorge mais c'était trop risqué. Heureusement, Hélios m'écouta et se coucha.

« Ce que nous ne savons pas, c'est ce que vous voulez. »

Les regards se posèrent de nouveau sur moi. L'un d'eux était assez petit et rond quand l'autre était grand et maigre. C'était le second qui braquait son arme contre moi et s'énerva :

« On s'en fout !

-Ah non on ne s'en fout pas. Vous menacez nos vies, il est donc important pour nous de savoir ce que vous voulez.

-Ne joue pas au plus malin avec nous clébard !

-Ce n'est pas mon intention. Je cherche à faire en sorte que tout se passe bien pour vous comme pour nous. »

C'est à ce moment que les choses dégénérèrent : Hélios, fort de son adolescence et de son entraînement, s'était levé et s'approchait discrètement. Je n'avais aucun moyen de lui dire non : le moindre signe de ma part risquait de le trahir et de nous faire tuer tous les deux. Mais le Reptincel n'avait pas mon entraînement et attira l'attention du Tartard qui sonna l'alerte. Plutôt que faire marche arrière, le Reptincel s'élança. Le grand braqueur pivota, je bondis sur lui et le coup de feu retenti, perçant le plafond et arrachant des hurlements aux enfants et aux trois femmes présentent. Je luttais avec l'humain si bien qu'il fut facile au Tartard de me porter un Dynamo-poing. Je percutais une étagère, plusieurs pokématos me tombèrent dessus. Confus, je me relevais en titubant mais le pokémon se jeta sur moi, je ripostais avec une queue de fer, lancée un peu au hasard je l'avoue, qui toucha sa cible et l'envoya contre le comptoir du magasin. L'homme maigre tenta de me porter un coup mais je lui attrapais le bras, le sang coula. Et puis soudain :

« Lache le Lougaroc ! Un seul geste de ta part et le Reptincel meurt ! »

Hélios était immobilisé par le Scalproie, une lame sous la gorge. J'étais piégé : je n'aurais pas le temps de le sauver s'il décidait de porter un coup fatal. Pourtant je ne lâchais pas ma prise -gagner du temps- la tension était énorme.

« Lache le ! Tout de suite ! »

Lentement, très lentement, je lâchais prise. Aussitôt je reçu un coup de crosse de pistolet et un autre Dynamo-poing. Je fus ligoté solidement mais le Scalproie ne libéra pas Hélios. Dehors, les sirènes de police s'approchèrent : trop tard pour fuir. Les braqueurs abaissèrent les stores. C'est une prise d'otages qui commençait...

Civil Nombre de messages : 69 Age : 28

Les situations tendues peuvent vite dégénérer en chaos absolu. Achille aimait bien le chaos mais seulement quand ce dernier laissait ses proches et son business tranquille. Et là il venait de s’en prendre à un de ses proches.

Hélios avait refusé d’écouter son dresseur et s’était jeté dans la mêlée. Il avait beaucoup progressé ses derniers temps et avait gagné en puissance, mais pas suffisamment pour ces adversaires-là. Alors qu’il s’approchait des braqueurs et de leurs pokémons Achille se remémora ce que lui avait dit Déclic il y a quelques temps. Si un combat sérieux se déclarait, il devait participer lui aussi. En même temps que le Reptincel, il se déplaça au sol en profitant de la diversion de Déclic. Achille voulait s’approcher de la fenêtre pour établir un contact avec Caliel qui était resté dehors ce qui le rapprochait aussi des braqueurs. Malheureusement Hélios se jeta au mauvais moment et sur le mauvais adversaire. Le Tartard alerta ses compagnons, Déclic se lança dans la mêlée et Hélios fût maitrisé en une fraction de seconde par le Scalproie. Une attaque a distance aurait été plus efficace pensa Achille mais une attaque lance-flammes aurait peut-être été un peu trop extrême pour des êtres humains.

Alors qu’Hélios et Déclic venait d’être mis hors-combat Achille se stoppa net. Dans l’état actuel des choses il ne pouvait plus rien faire. Dehors les sirènes de la police se firent entendre, des voisins avaient sûrement appelé après le coup de feu. Toutes les personnes présentes dans le magasin étaient maintenant des otages. Du regard, Achille essayait de donner du courage au Reptincel toujours menacé par le Scalproie.

Caliel avait pris de la hauteur et s’amusait à voler au-dessus des bâtiments. Grâce à son pouvoir il captait les émotions des personnes proches de lui et il s’arrêta sur le toit d’un appartement dont la propriétaire et sa fille rayonnait de joie. Il devait fêter un anniversaire à coup sûr. Le Togekiss se prélassa comme le ferait un chat au soleil. Il était si bien. Malheureusement sa pause fût de courte durée. Les sirènes de police se mirent à sonner pas très loin, un coup d’œil suffit à confirmer que c’était dans la rue où se trouvait son dresseur et ses amis. Il s’envola majestueusement et glissa sur les courants aériens pour survoler la scène. Deux voitures de polices s’étaient garées en face du magasin d’électronique et il entendit clairement un appel à des renforts. Il s’approcha jusqu’à sentir se qu’il se passait à l’intérieur du magasin. Les émotions et les humeurs étaient très intenses, Caliel n’aimait pas cela. Il sentait toute cette peur glisser le long de son dos comme une eau glacé. Une colère sourde aussi se dégagea faisant vibrer ses tympans dans une sensation particulièrement inconfortable. Il s’approcha suffisamment pour voir ce qui passait à la fenêtre. La police était sous tension et pesait derrière lui. Il aurait voulu s’envoler et prendre la distance sur toutes ces horribles sensations mais il aperçut Achille à travers la fenêtre. Il décela tout de suite sa peur et sa frustration. Son dresseur se sentait impuissant et vu son inquiétude Hélios, Déclic ou les deux étaient en danger. Deux autres personnes dégageaient une frustration impressionnante teinté de colère et de peur. Tout les autres avait peur pour leur vie mélangé à un tout petit espoir. Les braqueurs étaient inquiets et sous tension, l’état idéal pour prendre une mauvaise décision.

A l’intérieur du magasin, Achille tournait en boucle dans sa tête pour trouver un moyen de sortir de cette situation mais il n’avait aucune idée. Depuis l’arrivée de la police les braqueurs avaient commencé à se disputer. L’un des deux voulait se rendre clamant que vol à mains armés c’était « moins la merde qu’une prise d’otage » et l’autre ne voulait surtout pas se faire attraper. Ils étaient distraits mais leurs pistolets restaient pointés sur les clients du magasin. La police essaya d’établir le contact via un mégaphone et l’attention de tout le monde se dirigea à l’extérieur. Achille remarqua tout de suite la présence de Caliel. L’espoir le gagna un peu. Discrètement il lui indiqua l’endroit où se trouvait les braqueurs et lui fit signe qu’ils étaient armés. Il lui indiqua aussi la présence de deux pokémons en pointant du doigt ses propres pokéballs. Enfin il pointa spécifiquement la pokéball d’Hélios et mima le plus discrètement possible une lame sous la gorge, feignant de se gratter lorsque que le Tartard regarda dans sa direction. Il ne pouvait pas lui en dire plus malheureusement. Il avait confiance en l’intelligence de Caliel.

A l’extérieur Caliel regarda attentivement les signes de son dresseur. Grace à ces informations il arrivait à connaitre la position d’Hélios. C’était la boule de colère, de frustration et de peur collé à quelqu’un de plus tendu mais sans la frustration et la colère. Il devait s’agir du pokémon qui l’empêchait de bouger en le menaçant. C’était la priorité. Si Hélios n’était plus en danger, Achille Déclic et Hélios pourrait de nouveau bouger. Il prît quelques secondes pour réfléchir à un plan puis quand il fût satisfait il fit signe à son dresseur de se tenir prêt.

A l’intérieur du magasin la tension montait, la dispute s’intensifiait entre les deux hommes encagoulés. Achille remarqua le signe de tête de Caliel et se mit sur ses gardes. Quoique ce soit le Togekiss avait prévu quelques choses et Achille allait devoir réagir vite. Caliel disparut de nouveau du maigre champ de vison que conférait la fenêtre, il prenait de la hauteur. L’intervention allait commencer. Le Tartard ne lâchait pas Achille des yeux, il le trouvait sans doute suspect. Pour attirer un peu plus son attention, Achille lui lança un sourire confiant.

La suite se passa en un éclair. Le Togekiss qui avait prît de l’élan avait fondu à toute vitesse. Une attaque Lame d’air s’écrasa sur les vitres qui se fissurèrent sans se briser puis le pokémon les brisa grâce à son élan. Il avait visé le Scalproie qui tenait Hélios en otage et lui rentra dedans. Au contact, Caliel lança une attaqua cage-éclair qui frappa le Scalproie de plein fouet mais qui fît aussi exploser les lampes du magasin créant un flash lumineux avant la pénombre. Tous les appareils électroniques furent perturbés par l’onde électronique et se mirent à sonner et clignoter rajoutant à la confusion. Dans cette cacophonie le Togekiss fît un demi-tour instantané et lança une nouvelle attaque Lame d’air sur le Tartard qui, impressionné et pris par surprise, succomba à la peur. Au même instant Achille profita du chaos pour se lever et se jeter bras en avant sur le braqueur le plus proche. Il le plaqua maladroitement au sol, envoyant son pistolet voler au loin et l’immobilisa de ses bras puissants et se servit de lui comme d’un bouclier humain pour éviter que son collègue lui tire dessus. Hélios, enfin libre de ses mouvements trancha les liens de Déclic et se prépara au combat. Il restait un braqueur armé, un Scalproie paralysé et un Tartard qui allait vite reprendre sa contenance.

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Note à l'intention du lecteur non participant au rp : Certains passages de ce rp contiennent de la violence et sont cachés par des balises "spoiler". Ces passages sont importants pour le partenaire mais peuvent choquer le lecteur ou l'amener à penser que cette réponse est incomplète.

Amateurs. Voilà ce qu'ils étaient tous les quatre, ce qui les rendaient encore plus dangereux. Des professionnels ne m'auraient pas laissé négocier et seraient déjà loin avec le butin. Le braquage d'une boutique comme celle ci ne prenait que quelques secondes contrairement au braquage d'une grande banque. La manière dont ils m'ont ligotés également prouve un certains amateurisme : ils se sont contentés de m'attacher les pattes deux par deux avec du fil électrique. Pas de muselière, nœud basique et mal fait. C'était suffisant pour m'immobiliser mais pas me neutraliser : s'ils passaient à portée de croc ou de queue... Et je pouvais toujours effectuer une impulsion maladroite pour lancer vif roc. Mais pour l'heure, il était trop dangereux de passer à l'action.

À l’extérieur la police utilisa la procédure habituelle : tenter de négocier avec un mégaphone mais les deux amateurs l'ignorèrent, préférant se disputer de plus en plus fort. Ce qui était mauvais : plus ils seront tendus, plus le niveau de danger sera haut. Je remarquais bien sur qu'Achille communiquait avec Caliel, notre meilleur chance de nous en tirer à ce stade. De mon côté je restais bien sage afin de récupérer des coups et d'observer les deux. J'appris ainsi que le petit gros se nommait Max et le grand Stan. Ils souhaitaient juste voler la caisse, le maximum d'objet de valeur du magasin et des gens pour se sortir de la merde dans laquelle ils étaient.

Ayant été jeté comme un sac au milieu des otages, je leur chuchotais :

« Un de nos amis va tenter quelque chose, ce sera votre chance. Quand le moment arrivera, fuyez sans hésiter, ne regardez pas en arrière.

-Mais... et vous ? » S'inquiéta la mère de famille.

« Ne vous inquiétez pas. Fuyez sans vous retourner. »

Attendre. Attendre et ne pas faire de connerie. Voilà les deux principales tâches d'un otage. Il n'y a rien d'autre à faire. Les minutes s'écoulèrent et soudain Caliel passa à l'attaque brisant la vitrine, libérant Hélios qui me libéra ensuite... Et ce fut le chaos ! Selon mes consignes, tous les otages se levèrent d'un bon et s'enfuir non sans hurler de frayeur. Une telle stratégie avait l'avantage de sauver les otages mais d'empêcher la police d'intervenir depuis l'extérieur. Hélios se jeta aussitôt sur l'adversaire le plus proche : le Tartard me laissant face au Scalproie. J'invoquais la lame du loup et j'entamais le combat. Il n'était pas d'un très haut niveau mais bien assez habile pour me tenir tête : ce fut un échange de coups, de parades, de bottes, de feintes... Et puis je lui portais un premier coup qui le sonna assez pour qu'il pose un genou à terre puis un second qui le fis basculer sur le dos... et soudain deux événements simultanés : un coup de feu et une explosion de feu à la base de la nuque. Mon glapissement de douleur passa au dessus des bruits du combat et je m'effondrais, sonné. C'était Max qui avait récupéré le pistolet et tiré. En une seconde il était sur moi et je sentis le canon sur mon crane, juste en dessous de mon oreille gauche :

« A terre ! Le premier qui bouge je lui éclate le crane ! »

Dans la boutique, il ne restait plus que les braqueurs, Achille, Hélios, Caliel et moi, tous les autres otages étaient sauvés. Le combat avait duré assez longtemps pour que la force d'intervention de la police s'avance jusqu'à la vitrine : si nous avions tenu ne serait-ce que dix secondes supplémentaires, tout serait terminé. Mais ce dernier événement paralysa la police.

« Calmez vous, vous pouvez encore vous en sortir.

-Non ! Reculez, partez !

-Posez cette arme. Nous nous sommes déjà rencontré Max, vous n'êtes pas un tueur. »

Pistolet toujours braqué sur mon crane, l'homme effectua un geste :

Spoiler:

Cela ne dura que trois petites secondes puis ce fut terminé : il retira sa main mais pas l'arme, me laissant gémissant à ses pieds. À l’extérieur, le malaise s'était emparé des policiers, une bonne moitié reculaient déjà sans attendre les ordres.

« Vous trois ! Dans la réserve. ALLEZ ! »

Hélios gronda mais nouveau coup de feu retentit : la balle se logea à un bon mètre de lui dans un meuble mais ce fut suffisant pour le faire taire. Je fus le dernier à être conduit dans l'arrière boutique sans ménagement en me traînant par la queue. Il s'agissait de cinq pièces : deux bureaux, une salle de repos, une salle de toilettes et une grande pièce avec deux tables et une étagères remplies de cartons. Je fus traîné à l'entrée de la pièce, Max me menaçant toujours de son arme. Les braqueurs décidèrent de déplacer l'étagère pour bloquer la porte mais Max remarqua que la police envahissait déjà la boutique. Max recommença :

Spoiler:

quelque chose lâcha en moi et l'inconscience m'emporta.

Ma blessure, bien que très impressionnante, était sans gravité : la balle n'avait fait que me frôler. Trois jours d'immobilisation, quelques points de sutures durant une dizaine de jours et ce serait terminé. Mais sur l'instant, Max jouait avec ma souffrance si bien que cette fois ci j'étais véritablement hors combat. Achille et la police n'avaient aucun moyen de juger de la gravité ou non de ma blessure. Les seules infos qu'ils avaient, c'est que j'avais peut être une balle dans le corps qui faisait des ravages, que je perdais une belle quantité de sang, que Max me faisait souffrir et que je n'étais plus conscient.

Civil Nombre de messages : 69 Age : 28

L’intervention de Caliel avait permis le sauvetage des autres clients. La police avait aussi réussi à s’approcher au maximum du magasin mais n’avait malheureusement pas eu le temps d’intervenir. Du moins pas complétement, un Florizarre avait réussi à saisir et tirer hors du magasin le Tartard que Caliel avait blessé. A l’intérieur il ne restait plus que le petit groupe, dont un Déclic hors-combat et avec une blessure à la gravité inconnue, ainsi que Max, Stan et le Scalproie qui semblait sévèrement amoché. Achille avait désarmé Stan et dans la confusion il n’avait pas récupéré son arme dans le magasin ce qui voulait dire que seul Max posait problèmes. Et il semblait déterminé à s’en sortir coûte que coûte. Le duo se disputait déjà au début et ça ne faisait qu’empirer.

« -ON VA JAMAIS S’EN SORTIR, hurlait Stan, IL FAUT QU’ON SE RENDE !

-Je préfère mourir aujourd’hui que de passer ma vie là-bas, affirma Max avec un calme terrifiant, mais on peut encore s’en sortir. »

Déclic avait sombré dans l’inconscience, Achille était trop loin de lui pour savoir si il respirait encore et il fût saisi par un sentiment d’urgence.

« -Toi là, rappelle tes pokémons tout de suite et fais rouler doucement tes pokéballs vers moi. Et doucement si tu ne veux pas que je te refroidisse. »

Achille s’exécuta, il fit rentrer en premier Hélios pour éviter qu’il joue encore au héros puis Caliel et il envoya les pokéballs qu’il possédait vers Déclic qui reposait au pied de Max. Le Lougaroc n’eut absolument aucune réaction lorsque les sphères froides se collèrent à son ventre.

« - Et lui aussi, fit-il en pointant Déclic de son arme.

-Je ne suis pas son dresseur.

-Tu te fous de moi ? Je vous ai vu arriver ensemble !

-Nous sommes venus ensemble car c’est mon ami mais je ne suis pas son dresseur, il est semi-sauvage.

-Stan, fouille le pour vérifier qu’il ne cache pas la pokéball quelque part. Et toi si tu te débats je fais un deuxième trou dans ton pote. »

Le plus grand s’approcha de lui et le fouilla. Achille se laissa faire, les mains en l’air. Puis le dis Stan essaya les pokéballs qui trainaient par terre mais aucune ne fonctionna sur Déclic.

« -Je ne pense pas qu’il ait menti Max. On fait quoi maintenant ?

-On se tait et on me laisse réfléchir.

-Réfléchir à quoi ? intervint Achille. Vous pouvez pas sortir, le bâtiment est encerclé. Et si vous nous butez il y aura plus rien pour les empêcher de défoncer cette porte et vous choper !

-Max il a raison, c’est fichu là …

-La ferme Stan !

-Plus vous trainez et plus vous aggravez votre cas, rendez vous maintena…

-Toi tu la ferme aussi ! » l’interrompit Max visiblement sur les nerfs.

La panique montait en Stan qui se mit à faire des allers retours frénétiques, des larmes de peurs et d’angoisses brillait dans ses yeux.

« - Si on se rend le juge sera plus clément, geigna Stan dans un début de sanglot, on a buté personne si on arrête maintenant on peut s’en sortir dans quelques années !

-Toi peut-être mais pas moi, avec la récidive je suis fichu si ils m’attrapent.

-Laisse-moi sortir alors.

-Il est hors de question que tu ouvres la porte.

-Max laisse moi partir !

-Si tu t’approches de cette porte j’aurais pas d’autres choix que de te tirer dessus Stan.

-JE REFUSE DE PASSER MA VIE EN PRISON POUR TOI !! »

A ces mots Stan se jeta sur Max. Achille aurait voulu profiter de cela pour faire quelque chose mais un coup de feu retentit avant que son corps ait le temps de réagir. Stan s’écroula en hurlant, les deux mains sur son genou gauche. Le coup de feu fit réagir les policiers qui avait progressé dans le magasin. L’agent au mégaphone tapa à la porte.

« -Max laisse sortir les otages ! Max tu m’entends ? Ne tue pas les otages tu ne fera qu’aggraver ton cas.

-Dégagez de là ! Je vous rends un otage si vous partez du magasin maintenant !

-C’est d’accord Max, on évacue le bâtiment. Si dans trois minutes tu n’as pas relâché l’otage on reprendra nos positions. »

A ces mots des bruits de pas se firent entendre de l’autre côté de la porte. Achille estima au bruit qu’une dizaine de policier venait de quitter la boutique.

« -Toi le grand tu te lèves et tu ouvres la porte, commença Max alors qu’il s’approchait d’Achille, t’es ma clef de sortie et je t’emporte avec moi dans la tombe si tu fais le moindre geste suspect. »

Achille hocha la tête doucement. Il ouvrit la porte et senti le canon de l’arme se poser dans le creux de son dos. Ne voulant pas se faire transpercer l’estomac, Achille avança prudemment. Ils avancèrent dans le magasin, laissant derrière Déclic et les pokémons d’Achille.

« - Libère l’otage Max !

-Il vous attend derrière, vous pourrez le récupérer quand je serai parti. »

La carrure d’Achille cachait complétement le petit homme. Même les fusils de précision des policiers ne pouvaient trouver un faille dans le bouclier humain que faisait Achille.

« -Il est encore en vie mais il perd du sang, si vous ne voulez pas qu’il meurt il faudra vite me laisser sortir. C’est compris ? Dégagez la rue ! »

Les policiers hésitèrent quelques secondes.

« -On ne peut pas faire ça Max.

-J’ai tout mon temps, si vous n’obéissez pas vite fait il va crever derrière ! »

Achille sentit son cœur tomber dans sa poitrine. Est-ce que les forces de polices seraient prêtes à laisser mourir Déclic pour attraper ce gars ? Il y eu un instant de flottement qui sembla durer une éternité, comme si le temps avait perdu sa consistance pour devenir un chewing-gum.

« -C’est d’accord Max, on va te laisser sortir. »

Ancien membre Nombre de messages : 118 Age : 31

Inconscience. Certains jamais ne la connaisse. Tenez mon ami Kayan, un Roigada bien plus âgé que moi, n'a jamais perdu conscience de sa longue vie. Ce n'est pas un combattant mais un érudit, un pokémon vivant au milieu des humains. Lui n'a pas de trou béant dans sa mémoire, lui n'a jamais connu cette sensation de se réveiller sans comprendre ce qu'il se passe... Même si le sommeil est une forme d'inconscience, perdre connaissance à la suite d'un choc est bien différent.

C'est un coup de feu qui me réveilla. Je ne sursautais pas, je ne me redressais pas d'un seul coup, je n'ouvrir pas grand les yeux non je les gardais fermés. Seule ma respiration s'était légèrement accéléré, encore un résultat de mon entraînement : en laissant croire aux bandits que j'étais encore hors combat, je pouvais bénéficier de nouveau de l'avantage de la surprise. Encore dans le brouillard, je me forçais à utiliser faire le point tout d'abord de moi même : j'avais mal à la nuque et une douleur plus légère à la base de la queue. Ceci fait, j'interrogeais mes autres sens pour savoir ce qu'il se passait autours de moi.

L'un des braqueurs gémissait de douleurs, visiblement il était neutralisé. Le sol ici était différent, j'avais été déplacé. Max ordonna au grand, je supposais Achille, d'ouvrir la porte. Il allait tenter une sortie, m'offrant un chance de taper fort par surprise, c'était ma chance. Lentement, avec prudence, j'ouvris les yeux : Stan était à terre, le genou en sang, et regardait Max avec colère. Achille servait de bouclier humain à Max, tout deux me tournaient le dos. Les yeux du grand braqueur s’agrandirent quand il inaperçue que je me levais, pattes un peu tremblantes. Je fis un premier pas, puis un second. Je n'avais pas le droit à l'erreur, j'aurais le droit qu'à une seule attaque précise. Je pris tout mon temps, comptant sur le professionnalisme des policiers qui, en me voyant tituber le regard fixe vers le pistolet de Max, comprirent que j'avais besoin de temps. Les agents reculèrent avec précaution, retournant dans la rue.

« Offre nous quelques minutes Max, nous devons évacuer les civils. »

Un agent qui n'était pas visible se mit à ordonner très fort :

« Reculez ! Reculez ! Dégagez les journaliste ! »

Une première voiture de police recula et disparue. Deux minutes, trois minutes d'extrême tension puis je me retrouvais tout prêt du braqueur. Je m'accordais le temps de réfléchir, de viser... Puis soudain je bondis ! Je me jetais sur lui dans un angle précis, calculé... Un coup de feu retentit au dessus de la tête d'Achille qui fut soudain poussé en avant. Dérrière lui, une lutte au corps à corps démarra entre Max et moi : mes crocs s'étaient refermés sur l'avant bras qu'il brandissait pour se protéger de moi, ce même bras tenant le pistolet. Soudain nous roulâmes derrière le comptoir, disparaissant de la vue, le magasin fut aussitôt envahi de policiers. Tout ne dura que cinq secondes à peine : des bruits d'une lutte féroce dans un silence seulement brisé par les vocalises d'un Max usant de toute sa force pour se dégager de moi. Et soudain un coup de feu puis les hurlements d'un humain.

Assis à côté de Max, les crocs écarlates et la nuque décorée de rouge, je haletais avec l'expression de celui qui venait de vivre une épreuve et qui souffrait de ses blessures. Max n'était plus un problème : dans notre lutte, le coup de feu était parti, lui transperçant l'épaule. Il se tortillait au sol en se lamentant et pleurant comme un bébé, m'insultant que je lui avais ravagé le bras. Je levais la tête vers Achille, lui demandant du regard s'il allait bien. Tout était fini.

Civil Nombre de messages : 69 Age : 28

Le bruit de coup de feu perturba le rythme des battements de cœur d’Achille qui loupèrent un pas avant de reprendre la danse frénétiquement. La main froide de la peur lui caressa l’arrière de la nuque alors qu’il prenait affreusement conscience de sa mortalité. A cet instant rien ne lui avait semblé plus effrayant que la possibilité de se prendre une balle en pleine tête. Le sifflement strident dans ses oreilles ne l’aidait pas à reprendre ses esprits alors qu’un policier le tira de force du bâtiment avec autant de précaution qu’un adolescent aurait avec une paire de chaussette. Le froid de ce début d’hiver vint couvrir le frisson d’avoir frôlé la mort et le reste du monde lui revint en un instant. Déclic.

Un deuxième coup de feu retentit provoquant un sursaut général. Alors que des cris de douleur se faisaient entendre, un truffe couleur crème taché de sang fit son apparition dans le champ de vision d’Achille et lorsqu’ils croisèrent leurs regards ils échangèrent une expression sincère de soulagement. Les forces de l’ordre envahirent le bâtiment complètement et sortirent les deux hommes blessés ainsi que Déclic qui était salement amoché. Les ambulances partirent immédiatement sans Achille, avant il devait récupérer ses petits loups. Après une inspection du magasin ses pokéballs lui furent rendues, des témoignages rapides furent récoltés et les otages furent conduit à un centre de soin où se trouverait aussi une cellule de soutien psychologique. Achille exigea à ce qu’on l’emmène là où son ami avait été emmené. Il essuya des refus car ce centre devait déjà s’occuper de trois blessés en urgence ce à quoi Achille répondit que c’était exactement pour ça qu’il devait aller là-bas. Il n’avait pas besoin de soin, il avait besoin d’être tenu au courant de l’état de son ami.

Quand il arriva le centre était en pleine effervescence. Le personnel était tous occupés quelque part. L’un des deux preneurs d’otages avait perdu beaucoup de sang et risquait de perdre l’usage de sa jambe. L’autre nécessitait une intervention pour retirer une balle et des poings de sutures. Déclic lui avait perdu connaissance et beaucoup de sang. Les soins s’annonçaient long, mais rien qu’un médecin qualifié ne pouvait pas soigner. Soulagé que le prognostique vital ne soit pas engagé, Achille du s’asseoir pour éviter de s’écrouler sous son propre poids. Avec tout ça il n’avait même pas pu réparer son pokématos et devait donc trouver un moyen de prévenir Raphaël. Il fallait aussi qu’il fasse prendre conscience à Hélios de la gravité de ses actes et des conséquences potentiellement désastreuses que son arrogance aurait pu engendrer. Il fallait aussi qu’il prenne conscience de sa propre bêtise de ne pas avoir su mettre suffisamment de plomb dans la tête de ses pokémons. Enfin il allait devoir reprendre l’entrainement pour mieux affronter les futures situations de crises. Mais ça il le ferait demain, là il était fatigué et voulait juste qu’on lui annonce que Déclic était sorti d’affaire.

Ancien membre Nombre de messages : 118 Age : 31

Dans la K9, les blessures sont fréquentes. La plupart du temps ce ne sont que des petits bobos demandant parfois un point de suture ou deux qui sont effectués sur place. Mais il arrive de temps en temps que les blessures soient plus sérieuses, surtout dans l'unité d'élite. Nous avions notre propre médecin dans l'unité mais parfois, plus souvent que nous acceptions de l'admettre, nous avions besoin d'une ambulance et d'un vrai centre de soins pokémon. Ainsi j'étais un habitué des ambulances...

Achille allait bien, il était plus secoué et inquiet qu'autre chose. Je fus séparé de lui par une équipe de secouristes pokémon qui me placèrent sur un brancard et m'enfermèrent dans le véhicule de soins qui aussitôt se mit en branle. Ils furent trois à s'occuper de moi. Lumière, sirène, secousses, odeurs de produits médicaux. Peu à peu le monde devint flou. Reconnaissant la familière sensation de la perte de connaissance, je luttais quelques secondes et puis ce fut terminé.

« Tout va bien mon p'tit loup, ne pleure pas. »

Cette voix. C'est celle de mon père qui me console. Je suis encore tombé en poursuivant un Ratata et me suis cogné contre un rocher, il est plus solide que moi et le rongeur m'a échappé. J'ai encore raté une chasse, je me suis encore ridiculisé et en plus je me suis encore fait mal. Alors je pleure. Je pleure parce que je suis nul. Je pleure parce que si je n'arrive pas à attraper des Ratata je ne vais pas survivre tout seul. Je pleure parce que j'ai mal. Je pleure parce que je suis bébé et que j'ai du mal à contrôler mes émotions. Et puis soudain papa est là. Sa chaude fourrure, son corps immense est au dessus de moi et me console. Il est si fort mon papa, comment c'est possible d'être aussi fort ? Il est si rapide mon papa, comment c'est possible d'être aussi rapide ?

« Tout va bien Déclic. »

Mais papa il a pas cette voix là. Pourquoi mon papa il a la voix d'Achille ? Je ne comprend pas...

J'ouvrais les yeux. Je jugeais les lumières aveuglantes mais pourtant je me redresse, presque d'un coup, titube et tombe. Violemment. Dans un « bang », tapant la tête contre la table. Tout était flou. Il y avait des silhouettes que je ne reconnaissais pas, je ne savais pas où j'étais, même les odeurs étaient trop mélangées. Je me redressais encore, cette fois ci je restais à peu prêt droit mais le monde tournais tellement que je titubais à droite et à gauche. J'essayais de me relever mais mes pattes refusèrent. « Bang ». Nouvelle chute, violente, contre la table, le sol ou que sais-je encore.

Soudain, un corps immense m’entoura l’encolure.

« Papa ? » Marmonais-je.

Non ce n'était pas un Lougaroc, c'était un humain.

« Seth c'est toi? »

Non ce n'était pas Seth. Je me débattis maladroitement, je voulais me relever mais je n'y arrivais pas. Déjà parce que mon corps refusait, ensuite parce que l'humain m'en empêchait : il me serrait contre lui. Cette situation dura de longues minutes où je forçais pour me redresser, où je me débattais faiblement pour échapper à l'étreinte de cet humain inconnu. En plus je me sentais malade et par deux fois je fus pris de violents spasmes nauséeux sans vomir. Finalement le monde se précisa, mes souvenirs reprirent leur place, la confusion se dissipa. J'avais été blessé. Les médecins m'avaient plongés dans une anesthésie pour me fait des points de suture sur la nuque et soigner mes autres plaies. J'entendis une femme dire, sa voix me semblait encore très éloignée :

« Il est encore sous le coup de l'anesthésie, ça va passer. Il faudra changer les pansements tous les jours et revenir dans dix jours pour retirer les points de suture. Dans trois ou quatre semaines, ce ne sera plus qu'une histoire ancienne. Repos absolu les cinq prochains jours et interdiction de le laisser seul cette nuit. »

Un nouveau vertige s'empara de moi à cet instant et je ne compris pas ce qu'ils se dirent. Je ne me débattais plus, mon corps se détendit. Je posais la tête sur le sol et posais les pattes dessus. Quelques minutes plus tard, je marmonnais :

« Achille ? »

Qui d'autre pouvait-ce être ?...

Civil Nombre de messages : 69 Age : 28

Il y a dans les centres de soin un paradoxe temporel. L’urgence se mêle à l’attente pour former une sorte de pâte qui empêche le temps d’avancer à un rythme régulier. L’opération de Déclic s’était passé sans soucis et il ne restait plus qu’à attendre qu’il se réveille. Pour faire passer le temps et penser à autre chose que les récents évènements, Achille s’amusait à corriger les tenues des personnes qu’il voyait à la fenêtre. Cet homme là avait besoin de refaire l’ourlet de son pantalon et passer à une taille supérieure de chemise. Ce petit frimeur d’adolescent devait vraiment arrêter de mettre des shorts en hiver juste pour pouvoir dire « Ah non mais j’ai pas froid ! ». Cette vieille dame serait carrément plus rigolote avec un chapeau melon rose et un gros manteau en fourrure. Rho et la déprimée du fond qui fume ce serait marrant si elle portait une grosse robe de princesse !

Bang !

Sortit de ses pensées par ce bruit étouffé et focalisa son attention sur Déclic. Il était allongé sur une grosse table rembourrée qui servait de lit de fortune aux pokémons de son gabarit. Il était en train de se relever et Achille n’eut pas le temps de l’aider qu’il vacilla et bascula sur le côté. La table n’était pas haute mais la chute fût quand même rude sur le lino couleur crème. Têtu comme une bourrique il tenta à nouveau de se relever mais cette fois Achille l’agrippa délicatement par la nuque.

« -Papa ?

-Ah non, t’es très poilu pour ça et moi je suis trop jeune et trop gay.

-Seth c’est toi ?

-Non désolé. C’est juste moi. »

Le pokémon ne semblait pas parfaitement réveillé, lui qui aurait mis Achille à terre facilement ne pouvait que se débattre mollement. Ce peu d’exercice lui retourna l’estomac et par deux fois le gérant de bar eut la frayeur de se voir rentrer chez lui avec du vomi sur son pantalon. Heureusement dans sa grande bonté (ou son égoïsme) Déclic garda tout pour lui et finit par se calmer.

« -Il est encore sous le coup de l'anesthésie, ça va passer. Il faudra changer les pansements tous les jours et revenir dans dix jours pour retirer les points de suture. Dans trois ou quatre semaines, ce ne sera plus qu'une histoire ancienne. Repos absolu les cinq prochains jours et interdiction de le laisser seul cette nuit. »

Une infirmière avait passé la tête par la porte, sûrement intrigué par les deux chocs d’affilés. Une voie d’homme se fît entendre derrière Achille, lui aussi s’était levé pour aider Déclic.

« -D’accord on s’en occupera, merci beaucoup. »

L’infirmière repartit à sa tache et Déclic décida enfin de se calmer et s’allongea. Achille défit son étreinte et recula de quelques pas, mais les deux hommes restèrent proches au cas où.

« -Achille ?

-Ah je savais que c’était moi son préféré, lança-t-il à l’attention de l’autre homme pour le taquiner, oui Déclic je suis là ne t’inquiète. Et je ne suis pas tout seul, Nick est là aussi.

-Salut ! On ne peut vraiment pas te laisser seul deux secondes sans qu’il t’arrive quelque chose … Marco avait trop de boulot pour venir mais il t’envoie pleins de bonnes ondes. »

Pour sa défense il n’était pas seul, il était plutôt mal accompagné. Si ça avait été Nick plutôt qu’Achille dans ce magasin, tout se serait passé différemment. L’agent de sécurité avait un véritable physique d’athlètes, bien plus fonctionnel que celui d’Achille. Lui n’aurait probablement eu besoin de faire exploser tous les appareils électriques du magasin devenant ainsi l’ennemi numéro un de son assurance. Et son pokématos était fonctionnel. Quel s*l*ud celui-là à être si parfait.

« -Bon je vous laisse tout les deux, je vais aller chercher à manger. »

Et le colosse s’éclipsa, laissant les deux amis seuls pour quelques temps. Tiraillé par la faim il se dirigea à l’accueil où il avait senti un réfectoire. Le jour s’était couché et les horloges affichaient « 19 :32 » lorsqu’Achille revint dans la chambre avec à manger pour trois, bien que Déclic ne devait pas avoir un grand appétit après une anesthésie. Juste avant de passer la porte, Achille entendit un grand bruit sourd dans la chambre.

« -C’est quoi ce bruit, demanda-t-il alors qu’il ouvrait la porte, vous faites du catch ? »

Ancien membre Nombre de messages : 118 Age : 31

Achille et Nick, ils étaient là tout les deux. Nick. Il était pour moi ce qui se rapprochait le plus d'un dresseur désormais. Il passait au minimum deux fois par jour devant ma niche pour s'assurer que j'allais bien et ce n'était pas la première fois qu'il venait me retrouver en centre pokémon. Il m'accueillait chez lui, m'emmenait voir sa famille. Mais son équipe était déjà pleine et ni lui ni moi ne souhaitions devenir proche à ce point. Quant à Achille... Et bien nous commencions à avoir une petites collections d'aventures, ou mésaventures. Qu'il soit là à mon chevet trahissait qu'une certaine amitié s'était développé entre nous. Quand Seth est mort j'ai tout perdu, j'étais seul. Aujourd'hui je ne suis plus seul.

Je posais deux pattes sur ma tête, me couvrant les yeux. Je déteste les anesthésies générales. Ils auraient pu juste me faire une petite anesthésie locale pour me faire les points de sutures, non m'endormir en plein. Au moment du départ d'Achille j'aurais pu déjà être debout et gambader dans les couloirs. Au lieu de ça je devais combattre une nausée et une migraine. Nick et l'infirmier abandonnèrent l'idée de me mettre sur le lit : de toute façon, têtu et cas désespéré que j'étais, j'allais de nouveau tomber. Il fut donc décidé que j'étais mieux par terre avec une gamelle d'eau à porté de gueule. L'infirmier déposa une grande bassine pour que je vomisse dedans au cas où mais Nick balaya l'idée d'un revers de main en ricanant que je n'y penserais même pas et qu'il valait mieux prévoir une serpillière et l'attirail pour nettoyer le sol. Ce qui fut mis à sa disposition.

Le temps s'écoula et, en vrai Rocabot, je réclamais tous les quarts d'heure le droit de sortir, refusé sans négociation. Nick me fit la conversation. Je lui racontais en détail la prise d'otages, lui me parla de sa journée. Une fois ces deux sujets de conversation épuisés, il me taquina avec Lina, la Grahyena de Marco. Lieux de repos qu'ils disent ; je n'étais là que depuis deux ou trois heures et je m'ennuyais déjà autant que si j'étais enfermé dans une cage. J'avais besoin d'air et demandais à Nick d'ouvrir la fenêtre. L'agent de sécurité essaya mais le mécanisme était coincé. Durant deux bonnes minutes il batailla avec mais la fenêtre rebelle refusa de s'ouvrir. Finalement le mécanisme céda et l'humain s'étala au sol.

En tant normal j'aurais été secoué d'un éclat de rire mais là il n'en fut rien. Nick lui, à genoux au sol avec le mécanisme de la fenêtre dans les mains le montra à Achille en riant. De mon côté je n'étais pas content : j'avais besoin d'air et ma vessie commençait à protester.

« Nick tu aurais pu faire attention !

-Mais j'y peux rien » Répondit-il en riant.

« Comment tu vas ouvrir cette fenêtre maintenant ? J'ai besoin d'air.

-Je vais surtout abandonner et aller m'excuser. Ah Achille, tu nous rapporte à manger ? »

Et effectivement je pouvais sentir que le gérant de bar nous apportait de quoi remplir nos estomacs. L'odeur de nourriture s'empara de la pièce, mon ventre protesta. S'en fut trop pour moi, je grognais :

« Bon c'est assez. J'ai pas faim, j'ai besoin d'air et faut qu'j'aille pisser. »

Je me levais, titubais et percutais les jambes d'Achille mais je ne chus pas. Lui ? Je ne fis pas attention, c'est un solide gaillard. D'un pas incertains mais la tête haute et le regard déterminé je sortis de la chambre.

« Déclic attend ! » s'exclama Nick qui s'élança à ma suite mais renonça au moment où je croisais un infirmier

« Ohla ohla ! Il est trop tôt pour sortir, il faut attendre le méde...

-Foutez moi la paix ! Me faut de l'air et faut qu'j'aille pisser !

-Il y a une litière pokémon dans la salle de bain de la chambre. »

Le bruit de mes mâchoires claquant dans le vide fut très net même pour celui qui ne me voyait pas.

« Foutez moi la paix j'vous dit ! Je préfère crever plutôt que de m'abaisser à pisser comme un Miaouss.

-Alors je vous accompagne, je serais la pour vous tenir si... »

Grondement menaçant.

« Si vous osez tenir quoi que ce soit m'appartenant pendant que je pisse, mes crocs déchiquetterons cette même partie vous appartenant, suis-je assez clair ? Maintenant foutez moi la paix et laissez moi aller pisser. »

Puis je m'éloignais. Dans la chambre, Nick écoutait depuis un coin de mur avec un grand sourire de gamin, il faisait le maximum pour rire en silence, il se régalait. Quand je fus parti, il se tourna vers Achille :

« Il va mieux c'est certains. Tu l'imagines en train de s'accroupir dans une litière pour Miaous ? Ou l'infirmier en train de lui tenir la patte en l'air ?»

Cette fois-ci Nick fut prit d'une véritable crise de rire.

« Alors comme ça c'est toi le fameux Achille qui me vol la moitié de mes soirées avec Déclic? »

Dos au mur, bras croisées, l'agent de sécurité lançait un regard viril au gérant de bar. Il s'amusait à créer une fausse rivalité entre eux...

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