Un gros pif dans la radio? Non, je crois que tu as rêvé! [Fini]

Mais c’est qu’il y avait vachement de boulot à faire!

En tant que nouveau champion de Doublonville, et improvisé en plus puisque personne ne disait le connaître (bah oui, ça serait admettre qu’ils allaient au casino…), il y avait beaucoup de travail. Déjà, se faire voir un petit peu, ou… se faire un gros coup de publicité.
Meister était une feignasse adepte du travail vite fait bien fait. Et c’est pour cela qu’il décida de prendre le chemin le plus court pour se faire connaître et affirmer à tous son envie d’en découdre. Soit…

« Ohla! Y a moyen de visiter la Tour? »
« HIIIIII!!! C’est quoi ce nez!!!! » hurla une standardiste au rez-de-chaussée, alertant toute la Tour Radio par la même occasion. On entendit un rire épouvantable au dessus, du genre gros rire gras, qui fit grimacer le nouveau Champion d’arène, suivi de l’arrivée de plusieurs vigiles de sécurité, alertés par tout ce bruit.

Ils firent face à un Champion d’Arène à long nez et coiffure en pic, tenue de croupier, deux grosses balafres sur les joues, et une moue agacée sur le visage. Il les foudroya du regard.
« Non mais c’est pas possible, sérieusement… Vous voyez une raison d’avoir peur? Je sais que je suis moche mais quand même…. »
Puis, d’un coup, en regardant mieux les gardes, se mit à rire.
« Hé, mais tu me dois des thunes, toi! Ca va, tu l’as digéré finalement le Cimetière ou tu l’as recraché? »
Le leader des vigiles blêmit, passa du rouge au vert, puis redevint normal, pointa le barman à mi-temps en bavant un truc bizarre genre « nan c’est pas possible c’est lui », jeta un œil à ses coéquipiers qui n’étaient pas très rassurés non plus, et… fit demi-tour, en s’adressant à l’hôtesse qui avait crié et aux autres qui hallucinaient encore un peu.
« C’est bon, rien à craindre! C’est le Champion! »

*Bande de pez con plumas…* marmonna pour lui-même Meister, alors, qu’il avançait pour aller à l’étage. Ah, bah ça lui apprendrait à se déplacer tiens…
Enfin, celle qui était venue pour lui faire visiter la Tour était sympa, et mignonne, donc il décida que ce n’était pas grave. Une ravissante du nom de Julia, c’était écrit sur sa plaque, qui apparemment stressée décida de parler plus qu’elle ne le devait. Evidemment que Meister il connaissait la Tour, il en avait même les plans…

« Qu’est-ce que vous venez faire ici, en fait, monsieur Bootleg? »

« Ramener un peu de tourisme à Doublonville… et me faire connaître des gens, un peu plus. Pour que les chicas comme toi elles n’aient plus peur d’un Tarinor ambulant comme moi! »

Sur ce, il mima la démarche de Tarinor, en robot, dans les escaliers. En fait, ça a plutôt faire rire la Julia, ce qui était le but, et elle l’a mené avec plaisir jusque dans la cabine radio, où elle voulait lui présenter une très célèbre personnalité.





Or, à l’intérieur se trouvait quelqu’un.. Qu’il n’avait pas vu depuis belle lurette.

« Samuel Chen… Tu n’as pas beaucoup changé. Encore plus chétif qu’avant. »

Apparemment, sa venue perturbait beaucoup Chen…. Mais la présence de Lola, dont s’aperçut bientôt Meister, lui insuffla une idée plus casse-pieds que de se battre maintenant avec Samuel, dont le rire auparavant concernant le nez avait agacé le Champion. Avant que Chen, choqué, ne puisse répondre quoi que ce soit, il rabattit le rideau et se retourna vers son hôtesse… elle était perturbée, et il lui expliqua à haute voix, aussi pour Lola à l‘intérieur et ainsi briser le trip du professeur:

« Je le connais bien, j’étais avec lui au laboratoire du professeur Eraqus… Un vieux collègue. Il serait possible de prendre une autre antenne? »

Elle acquiesça… Et bientôt résonna dans toutes les radios du monde connectées aux informations, au grand désespoir des standardistes qui ne s‘y attendaient pas :


« Ohla que tal amigos! J’imagine que vous vous souvenez bien de la petite Blanche, qui a fait un ramdam effroyable y a quelques jours parce qu’un ‘supermochtroid’ l’avait vaincue en duel et demandé les clés de l’arène? Ouais, difficile de l’oublier, elle chialait comme un paraguas perforado sobre la tempera. Ben écoutez, elle a fait tout un flanc pas possible juste à cause d’un nez trop long, et ce nez trop long il m’appartient. Alors open your ears, trainers, mais le nouveau Champion de Doublonville, c’est moi. J’m’appelle Meister, le nom de famille on s’en fout, et si vous avez jamais été au casino de Doublonville ou de Céladopole vous me connaissez. »

Julia essaya de lui demander de mieux se comporter, mais au lieu de lui obéir il lui fit une énorme grimace et continua sur sa lancée.

« Bon, voilà, donc, si vous avez envie de vous friter à des pokémons normaux - ben ouais, vous savez, en fait, c’est lourd de prendre la suite d’un Champion: on est obligé de s’aligner à lui, même force de pokémons, même niveau, c’est pas entertaining…. Donc, j’suis là, à Doublonville, et si vous voulez juste vous rafraîchir ou pendant le combat, le prix il est variable selon la qualité et la quantité! Avis aux plus intelligents d’entre vous : je vous défie aussi sur le jeu de votre choix. Sayonara! »

… Julia était en larmes, mais, discrètement, Meister fit appel à son compagnon de toujours, Luxray, pour lui faire un câlin et se calmer. Tout ça pendant que le Maître quittait la cabine, retournait au rez-de-chaussée et… attendit avec grand calme que Chen, qu’il avait entendu fulminer à de nombreuses reprises au micro à côté, sorte de sa cabine. Au lieu de son rival, ce fut quelqu’un qu’il n’attendait pas qui se présenta à l’entrée.

Quelqu’un pour qui il devrait sûrement sortir au risque de se griller, et en profiter pour jouer au héros.

Un homme, café en main au deuxième étage de la tour radio,habillé de vêtements de sport de marque, dans le bar se trouvant à l'intérieur du haut monument, les yeux rivés sur la noirceur du liquide, apparemment perdu dans ses réflexions, cherchait de sa main une fourrure chaude à caresser. Un félin vint trouver ladite main et la laissa lisser son poil, ce qui provoquait un doux ronronnement, rompant légèrement le silence de mort régnant dans une tour qui pourtant était plutôt réputée pour être bruyante.

Voilà depuis quarante minutes que le célèbre Pokémafieux restait ainsi,silencieux, réfléchissant à moult choses dont il ne partagerait jamais le contenu à quiconque. Mais un cri aigu et puissant vint l’interrompre dans ses réflexions et détruire l'absence de bruit régnant dans le café... ce qui ne tira même pas un mouvement au mafiosi, qui demeura immobile. Il put distinctement entendre tout un troupeau descendre,sans doute les gardes de sécurité. Le chef n'avait même pas prêté gare à ce que criait la jeune femme, quelques étages plus bas. Mais apparemment, cela devait être affreusement horrible pour tirer un tel hurlement...

Après une attente d’encore quelques minutes, le Pokémafieux qui commençait às'ennuyer ferme de rester ainsi en solitaire, se leva, alla jeter son café devenu froid dans une poubelle, puis sortit du restaurant. Se retrouvant dans les couloirs de la tour, Persian précédant son pas, Giovanni descendit les escaliers, décidés à s’en aller de la Tour Radio, qui était partie intégrante de son itinéraire de course. Et oui, le chef ultime de la Pokémafia, quand ilne se promenait pas, adorait courir dans les différentes régions, quand il avait un peu de temps libre, et ceci expliquait sa tenue de sportif dont un motif de marque distinguait sa classe sociale sur son training noir.


Ainsi, descendants les marches en pas de course, son chat le suivant aisément, Giovanni crut entendre une voix qui lui était familière…Cette voix paraissait se présenter dans un drôle d’accent provenant de Carmin-sur-Mer avec des tournures de phrases des plus spéciales qui semblaient venir d’une autre langue.


Non… il était là… lui….


Et il s’annonçait champion ?
Sakaki n’avait pas rien entendu de cette histoire… il ne serappelait pas avoir vu une demande concernant un estropié désirant tenir unearène sur son bureau…
… Cette espèce de crétin devait sûrement être dans une des cabines radio, d’où il faisait son annonce, au premier étage…
Giovanni arpenta donc le couloir du premier et ouvrit toutes les portes qu’il trouva sur son chemin, dans l’espoir de retrouver cet huluberlu… La première porte déboucha sur une jeune femme qui essuyait des larmes, après avoir jaugé la pièce Giovanni s’éclipsa et repartit à l’assaut, toujours en course. La seconde porte ouverte lui démontra un homme, du même âge que lui, voire peut-être un peu plus vieux, très réputé. Le Pokémafieux le connaissait trop bien… Durant quelques secondes, les deux quadragénaires s’observèrent dans un silence de plomb. Le professeur Chen… combien de fois avait-il tenté de lui voler ses trouvailles pour le profit de la Team… en vain. C’était également un proche du satané môme responsable de son échec, habitant lui aussi à Bourg-Palette… Le scientifique,par contre, ne devait pas énormément reconnaître l’homme habillé tel un coureur devant lui, mais il paraissait se concentrer pour pouvoir mettre un nom sur sa tête. Evidemment, Giovanni n’attendit pas qu’il le reconnût, et s’en alla rapidement, toujours à la recherche de l’autre…
Après avoir ouvert plusieurs portes, dont une lui laissa apercevoir une scène de « chaud-lapin » où Sakaki fut accueilli par lancers de vêtements, le Boss se dit que le « champion » devait sûrement être au rez-de-chaussée…
Par conséquent, assez exténué, il redescendit d’un étage, et ouvrit ce qu’il jura être la dernière porte… qui s’était avérée la bonne.
Arrivé à l’entrée, un énorme nez lui fit office d’accueil.


« Meister… Vous vous improvisez champion désormais…Glandeur au casino ne vous suffisez plus ? »

… le Boss.

Ou, la cabeza de nudos con su cara de rellena pas su calvitie creciente en traje qui s’était un jour amusé, après l’avoir gonflé, à lui promener un morceau de papier sous le nez en grognant « c’est qui qui signe vos chèques de paies? ». En gros, le boss de Garth, son boss à lui donc indirectement, et surtout une espèce de guignol qui se la pétait façon Al Cappucino quand c’était une espèce d’enfant gâté. Franchement, s’il bossait pour lui en lui reversant les ¾ des gains du casino, gardant le dernier quart pour payer les nécessaires que demandait un bâtiment comme celui-ci en plus de l’entretien du souterrain où il gardait les archives scientifiques de la Team, c’était surtout pour Garth; parce qu’il avait pas besoin de son argent. Sa paie il se la faisait tout seul.

Et là, il allait le gonfler. Bon, l’avantage qu’il lui reconnaissait, c’est d’avoir aidé Garth et Abel dans ce voyage à Sinnoh. Ca, pour le coup, c’était bien de sa part.

« Meister… Vous vous improvisez champion désormais…Glandeur au casino ne vous suffisez plus ? »

C’ETAIT bien!
Maintenant, le ‘jeune schnok’ comme le surnommait Meister s’amusa à lui faire une remarque sur sa fainéantise. Ca dénotait non seulement sa capacité incroyable à se la péter… mais aussi… un manque de calcul abominable, manque de réflexion et de jugeotte, quel imbécile!
Et ce, au grand dam de Meister qui aurait aimé lui signaler qu’il était estupido, au risque de se faire griller, il ne pouvait se le permettre. Pourtant ça lui titillait méchamment la glotte…. Par contre, ça lui donnait l’occasion de faire le héros.

Faire le héros en face de tous ces gens avec qui il vivait depuis un moment, et faire oublier son délit de sale gueule? Opportunité non négligeable!
Sans y paraître, et parlant nonchalamment il s’avança vers Sakaki’chan (oui, oui, il l’appelle comme ça aussi), affichant l’expression la plus sérieuse qui soit sur son visage - ça ferait presque oublier son nez dis donc! -… En faisant le malin sans y paraître.

« Je ne suis plus le faible propriétaire du casino de Céladopole, qui s’était laissé corrompre. Je suis devenu Champion pour protéger cette ville des ordures comme toi, regarde un peu, ils sont tous tellement terrorisés qu’ils n’ont même pas osé me faire remarquer que t’étais là. »

Il ne précisa volontairement pas qu’en fait ils n’y avaient pas pensé du tout, ou qu’ils les jugeaient pas à la hauteur, lui et ses pokémons ce qui à l’heure actuelle était le cas. Mais maintenant qu’il avait une arène pour s’entraîner, et donc une autre tâche à leur refourguer que porter des plateaux… ils pourraient devenir plus forts très vite.

« … mais ça va changer. Cette ville et le réseau de radio sont sous ton emprise depuis trop longtemps déjà, et je ne ferai pas deux fois… »

Il baissa la voix, arrivé devant Giovanni, de façon à ce que seul le Boss puisse l’entendre: « Désolé patron »

Et conclut ensuite à haute voix. « .. La même erreur! » en lui aggrippant le col et le poussant violemment, subitement et rapidement, plus loin. Apparemment autour de lui on le regardait avec effroi, ça y est on va bientôt changer de Champion, et c’est sur que si il s’expliquait pas, ça allait se produire.
Alors il essaya de lui envoyer un message codé. C’était pas gagné.

« Dégage de mes plates-bandes…. On va régler ça entre hommes dans l’arène! Toi et ta Team d’imbéciles veulent récupérer tous les badges entre autres? Et bien, allons y! Viens essayer de le récupérer à la loyale! Ou alors tu n’en est pas capable, coward? »

Il sortit de la Tour en rajustant le nœud qu’il avait au cou, jetant le regard d’or de l’ex-barman sur le Boss. Luxray trottina à sa suite sans trop comprendre, mais bon, vu que son maître était un grand taré de la vie et qu’il lui manquait des cases, fallait pas trop essayer de suivre. Puis à voix basse, en inclinant légèrement la tête comme en provocation, il grommela qu’il allait tout expliquer au Boss.

L'affreux bonhomme se rapprocha d'une démarche nonchalante de Giovanni, qui l'observait un sourcil légèrement arqué. Il était rare de ne pas voir réagir le barman au taquet face à ce genre de remarques... le patron se demandait bien ce qu'il pouvait bien arriver à son employé pour ne pas qu'il lui débite une série d'insultes plus ou moins originales comme à son habitude.
Peut-être était-il malade...

Et les paroles qui suivirent parurent confirmer cette hypothèse... Voilà que l'estropié numéro un se positionna tel le défenseur de la veuve et l'orphelin, ce qui eut comme effet d'arquer de plus belle le sourcil du Pokémafieux... puis, l'homme du bar s'excusa très brièvement.

Sakaki répliqua par un "Pardon pour quoi ?" mais un hurlement beuglant :"La même erreur" couvrit sa voix, et une poigne forte s'empara de son col, pour l'envoyer valser plus loin. Et enfin, le fou-malade qui venait de faire une atteinte à l'intégrité physique de l'homme le plus puissant au monde et également son supérieur hiérarchique, sortit de la tour radio, réajustant son noeud, un Luxray précédant son pas.

A cet instant, les yeux du Pokémafieux étaient grand ouverts, et Persian penchait légèrement la tête, ne comprenant rien à la situation, tout comme son maître. Ce dernier, complètement remonté et énervé, arriva toutefois à conserver sa grande colère. Car beaucoup de gens le regardaient au moment-même. Alors, le chef des Rockets décida, d'un pas pressé et nerveux, de rejoindre son employé qui n'allait pas tarder à prendre une sacrée rouste...

Une fois également sorti de la tour, le mafiosi retroussa la manche de sa jacket de course, courut légèrement vers le Mister Big Nose, et alla lui saisir le col aussi.

"Je peux savoir ce qui vous a pris à l'instant ???!"

Mais une réponse fusa d'elle-même tel un éclair dans la tête du Boss... Meister ne voulait pas être reconnu comme membre de l'organisation criminelle la plus crainte dans la région, au risque de se faire une mauvaise réputation... sûrement.

Lâchant d'un mouvement vif et méprisant son employé, Giovanni soupira.

"Vous franchement, vous manquez autant de culot que de pif..."

Meister laissa le mafiosi s’énerver tout seul et le choper au col. Mais il allait payer très vite. Il grimaça très fort des dents à ce moment-là, répondit du tac au tac:

« On peut pas dire la même chose de tes cheveux, ça va bien la calvitie espèce de bœuf bourguignon au crâne de noeunoeuf? »

L’était en petite forme… Ouvrit la porte de l’arène, appuya sur un bouton pour fermer toutes les portes et accès extérieurs ainsi que les lumières, et invita Giovanni à entrer. En précisant que si il se dépêchait pas ils allaient avoir la presse au derrière.

***********************

Enfin, bien vite et heureusement pour ses nerfs, Meister put bloquer les portes, et en profiter pour s’absenter absolument comme si de rien n’était pour préparer un truc. Giovanni put distraitement entendre au loin, dans l’une des salles de l’arène, un son de shaker qui s‘excite, quelqu’un siffloter… et vit Meister revenir, tranquillou, revenir avec un verre d’où émanait un agréable arôme de whiskey. La bouteille n’y était pas toutefois, un artisan ne fait jamais voir ses outils! Enfin, pas lui, du moins.
Le plateau sur la main, comme le barman qu’il était au casino en plus d’être le gérant, il s’approcha de Giovanni, le fixa méchamment et grogna.

« J’ai une envie de te mettre une droite pour ta remarque pourrie et ton allusion de tout à l’heure très grande, alors fais-moi plaisir le jeune, m’agace pas et goûte ça. Toi qui adore le whisky, ça devrait pas te déplaire. Ca s’appelle ‘Amicalement votre’, whiskey, rhum blanc, liqueur de coco, ananas, curaçao, fraise. C’est ça ou une droite, et c’est pas ton air d’offusqué indigné méprisant de lama qui va m’impressionner… »

Mais bon, il haussa les épaules, et retourna mettre le plateau une fois que Giovanni eut trouvé quelque chose à faire de ce verre.
Quand il revint de sa ’cuisine’, il était nettement moins agace, du moins, ses sourcils s’étaient un peu détendus. Comme il était un gros niqué de la tête, il tapa sur le mur avec son crâne pour se calmer. Vraiment, il avait une envie de cogner sur cet abruti qui avait osé le prendre lui au col - non mais ho, zut, le fou c’est lui, pas les autres, y a que lui qui a le droit de mal se comporter!

Enfin, bon. Lui, s’engloutit un verre d’eau puisque lui ne buvait plus d’alcool (véridique), et fit sortir aussi Tengalice, lui indiqua le centre de l’arène où des machines de combat se trouvaient. Et oui, il lui restait des machines de Céladopole, donc il avait fait de l’économie sur le réaménagement du casino de Doublonville et il lui restait de l’argent pour se payer des machines d’entraînement. Luxray et Tengalice s’y précipitèrent alors que sortaient pêle-mêle du fin fond de l’arène un Porygon, Spinda, Tauros, Ecremeuh, Queulorior et Capumain, qui se précipitèrent sur lui.

« Ohla! Eh, vous autres! Vous pouvez attendre quelques minutes non? C’est quand même pas le paternel qui vous a appris à devenir des morphales pareils?! »

Bon, c'était surement le cas, en fait. Il soupira fortement quand ils se précipitèrent pour retourner dans l’arène et se chamailler entre eux, ou avec Luxray et Tengalice. Mais bon, il paraissait content quand même de les voir jouer.
Enfin…

Il y avait aussi Calvitie-man qui attendait, qu’il avait presque oublié. En espérant qu’il ait daigné goûter à ce coktail, il avait pas rendu Chen et Eraqus ivre durant des années pour qu’un mec qu’il considère pas plus haut que Chen refuse son art. Crotte, hein. Pas une chèvre qui avait pas été foutu de comprendre le plus élémentaire des plans.

« Bon… Bonhomme, je crois que t’as rien compris, hein? Tu voulais bien récupérer tous les badges, n’est-ce pas? Le mieux, c’est quand même d’avoir un membre de la Team dans la région qui siège au conseil des Champions d’Arène. Tu en avais trois à Kanto, mais comme tu le sais, le Major Bob a prit une taule par un gamin - ça me rappelle quelqu’un d’ailleurs- » ricana-t-il « Morgane est toujours là, par contre, mais Koga est carrément devenu membre du Conseil des 4. Autant dire que ton autorité sur lui, tu peux te la mettre dans l'oreille et enfoncer profond. »

Après ce bref exposé, il jeta un œil à l’arène pour vérifier où ça en était… et retourna à Sakaki, en cherchant dans son veston l’un des badges.

« Donc je me suis dit que faire ça ici… ça serait pas bête. Et puis j’en avais envie. Donc, ta boulette de tout à l’heure en faisant mine de me connaître, c’était complètement stupide de ta part. Ca aurait grillé ma couverture, et donc, fait venir l’agent Jenny. Ca aurait été dommage de perdre le joli bénéfice que te rapporte le casino, n’est-ce pas? Comme patron de bar c’est pas choquant, mais comme Champion d’Arène, ça la fout moins bien. »

Et, sentant venir la réflexion à deux pesetas, il haussa les épaules.

« … Et si tu me dis que t’aurais préféré que ce soit quelqu’un d’autre, je m’en moque royalement. Maintenant, bon courage mon vieux, faut que tu trouves un moyen de te barrer d’ici sans que nos deux réputations soient foutus. T’en veux un autre? »

Après la saisie du col, une remarque vint légèrement faire ressortir une veine de la tempe du Pokémafieux... avait-il bien entendu... Meister venait-il de le traiter de crâne de Noeunoeuf... ? Les dents de Giovanni se serrèrent dans sa mâchoire et une envie de lever le coude pour lui en coller une s'immergea dans l'esprit du mafiosi. Mais Meister s'était déjà défait de sa prise, s'était dirigé vers l'arène pour en ouvrir les portes, et l'avait invité d'une manière dont la classe et l'élégance étaient à revoir... mais pourtant juste. Ainsi Sakaki pressa le pas et y pénétra, de peur que des journalistes viennent à lui.

Une fois à l'intérieur du bâtiment, l'atrophié du nez s'absenta durant un court moment, laissant ainsi son patron seul, en plan dans l'arène qui paraissait vide. Un léger bruit de shaker fut audible, ainsi qu'un sifflement...

Le champion de Doublonville réapparut du bar, plateau sur la main, verre dessus, l'air tranquille, puis décida d'offrir l'alcool dégageant un subtil arôme que Sakaki aurait pu reconnaître entre mille. Du whiskey... et de qualité... Apparemment, le barman tentait de dépêcher sa fiche de salaire...

« J’ai une envie de te mettre une droite pour ta remarque pourrie et ton allusion de tout à l’heure très grande, alors fais-moi plaisir le jeune, m’agace pas et goûte ça. Toi qui adore le whisky, ça devrait pas te déplaire. Ca s’appelle ‘Amicalement votre’, whiskey, rhum blanc, liqueur de coco, ananas, curaçao, fraise. C’est ça ou une droite, et c’est pas ton air d’offusqué indigné méprisant de lama qui va m’impressionner… »

Quoique...
Cependant, Giovanni ne démordit pas de l'insulte faite, ni des paroles grognées à son encontre. Avec Meister, il s'était décidé qu'il valait mieux passer dessus tout ça... même si parfois, son poing le démangeait, vraiment...
Après un furtif haussement d'épaules, le Rocket s'en alla ranger son plateau. Pendant cela, Giovanni porta un regard dans le récipient. Le liquide était bleuté, grâce au curaçao venant des Iles Ecumes... Puis, le pokémafieux amena le verre à son nez et y inspira la fine odeur qui en sortait. On pouvait facilement distinguer la force du whiskey, renchérie par le rhum, parfumée par la fraise et l'ananas, avec une subtile pointe de noix de coco. L'amertume de l'orange se ressentait par contre plutôt au goût, car oui, Giovanni eut le cran de goûter ce breuvage offert par un homme qu'il venait d'insulter et qui avait une envie folle de tabasser... oui, le chef de la Pokémafia était d'une audace exemplaire...

D'ailleurs, le fou-malade revint de son bar, pour se cogner la tête contre le mur, ce qui eut pour effet de faire hausser le sourcil du mafiosi pendant qu'il sirotait son cocktail. Après quoi, la figure emblématique des estropiés de la vie but rapidement un verre d'eau [ce qui réussit à faire hausser de plus belle le sourcil de Giovanni] et invoqua divers de ses pokémons, pour les envoyer s'entraîner vers des machines de simulation qui devaient être fort coûteuses. Accesseoirement, il se plaignit de ses créatures qu'il trouvait impatientes.

Et enfin, il se décida à recentrer son attention sur son patron.

« Bon… Bonhomme, je crois que t’as rien compris, hein? Tu voulais bien récupérer tous les badges, n’est-ce pas? Le mieux, c’est quand même d’avoir un membre de la Team dans la région qui siège au conseil des Champions d’Arène. Tu en avais trois à Kanto, mais comme tu le sais, le Major Bob a prit une taule par un gamin - ça me rappelle quelqu’un d’ailleurs- » ricana-t-il « Morgane est toujours là, par contre, mais Koga est carrément devenu membre du Conseil des 4. Autant dire que ton autorité sur lui, tu peux te la mettre dans l'oreille et enfoncer profond. »

Le silence fit office de réponse au barman. L'expression faciale du soi-disant crâne de Noeunoeuf s'assombrit légèrement. Bon sang, cet homme allait lui reprocher cet échec toute sa vie ou bien...
Le poing de Sakaki se resserra légèrement pendant que Meister prit un badge de sa poche, et poursuivit dans ses explications.

En effet... le patron de la Pokémafia aurait dû deviner qu'il était imprudent de faire mine de reconnaître un tout nouveau champion qui n'avait guère de réputation, autre que barman d'un casino mal fréquenté... De plus, son visage était plus ou moins connu à Doublonville, le risque étant donc beaucoup plus accru. Le Mister Big Nose marquait un point, et un bon. Mais la bouche du Pokémafieux voulut sortir qu'il aurait pu trouver lui-même un champion pour cette arène, et que s'auto-déclarer champion pour le compte des Rockets n'était pas forcément apprécié de la maison. Cependant, forcément, le maître des énigmes avait prévu ce genre de réponses, et avait anticipé.

Et à nouveau, il marquait son arrogance devant son supérieur hiérarchique. Giovanni fit une sorte de grimace et termina cul-sec son cocktail, alors que son culotté d'employé lui en proposait un autre. La réponse fut gestuelle, Giovanni tendit son verre à l'homme cicatrisé, et lui accorda un regard indifférent.

"Certes..."

L'ex-champion de Jadielle aurait aimé ajouter : N'oubliez pas que c'est moi qui paie vos fiches de salaire, mais il savait pertinemment que cela ne donnerait qu'une occasion supplémentaire au barman de se moquer royalement de son Boss... car la dernière fois qu'il avait sorti cela, avec une tournure de phrase différente, le number one de l'estropation lui avait ri au nez pendant au moins plus d'une demi-heure... et voulant éviter cette même gaffe, et humiliation, il se contenta d'un furtif soupire.

"Vous auriez tout de même pu m'alerter avant de prendre cette décision... mais bon, venant de vous, ça m'aurait plus étonné qu'autre chose... et je vous aurait sûrement refusé ce titre..."

Et oui, déjà que Garth autrefois avait dû user de toute sa sournoiserie pour convaincre son vieil ami d'engager Meister comme barman du casino, le voir tel un champion de l'arène était tout simplement inconcevable pour le patron des Rockets. Si on lui avait dit que cet employé-là deviendrait un jour champion de Doublonville, il se serait lui aussi tenu les côtes pendant un bon moment...
Parce que l'image qu'avait Giovanni de Meister, était celle d'une personne tout sauf sérieuse, et apte au poste. Mais bon... étant donné que cela était déjà fait, le boss devait laisser couler... comme beaucoup trop de choses à son goût...
Toutefois, Giovanni désirait connaître la raison de cette soudaine envie...

"Dites... vous avez décidé de devenir champion, sur un coup de tête ? Comme vous décidez bon nombre de vos choix... ?"

Avec une satisfaction non descriptible, Meister vit qu‘il avait franchement rien à répondre, sinon que de toute façon il lui aurait refusé le poste. Bah, de toute façon, il lui aurait jamais demandé par lui-même! A court d’idées, apparemment, selon les dires du grand nez, Giovanni décida de poser une ultime question. Super sérieuse.

"Dites... vous avez décidé de devenir champion, sur un coup de tête ? Comme vous décidez bon nombre de vos choix... ?"

« Ben ouais, j’suis un homme libre moi… Libre comme l’air, comme la chanson tu sais, ah ouais, mais j’oubliais toi tu dois écouter que de la musique classique… La caricature du mafiosi. J’t’avoue que des musiques digne d'une casserole qui tape sur une autre, ou d'un snubull enraillé qui essaie de chanter, des styles de musique à en faire pâlir un crikzik, j’en ai passé des vertes et des pas mures, dans ce casino, de quoi te faire avoir des cauchemars pendant trois mois. Enfin! »

Comme mué par une inspiration divine, le barman se permit de choper le col du Boss et de l’attirer à lui, juste à temps pour lui faire éviter une double rafale psy sous forme de rayon violet s’écraser dans le mur juste derrière, passant pile poil par là où était le Boss. Ca n’a eu comme effet que de faire marrer le Champion, qui lâcha du coup le Boss et descendit dans l’arène en l’ignorant totalement.

« Eh, c’était joli ça! Vous me travaillez ça pour être synchro, hein, Spinda et Porygon? Et Queulo, tu travailles pour être capable de me la ressortir à même puissance derrière, ok? C’est bien les gars! »

Il prit dans sa poche trois espèces de bonbons qui auraient pour tout être humain parut abominablement mauvais, et les leur jeta qu’ils gobèrent au vol. Ca parut leur plaire beaucoup, car ils se remirent à la tâche avec plus d’ardeur.

« Par contre, si vous pouviez éviter de tirer dans quelqu’un, ce serait sympa! Alright? Go on pals! »

Sur ce, il se tourna une nouvelle fois vers Giovanni, qu’il aurait bien voulu oublier, se gratta le menton, et haussa les épaules.

« Franchement, y avait plein de raisons. Y a eu le petit que tu nous a envoyé, là, Abel, j’ai eu envie de me battre y a pas longtemps, en combat de Pokémon je veux dire. D’ailleurs si tu veux, tu peux me l’envoyer, lui pourrait te gagner le badge sans problème, et ça casserait pas ma réputation. Y a que t’avais besoin des badges et que j’ai eu le raisonnement que je t’ai dit tout à l’heure. Et enfin, y a que pour les affaires ça va m’apporter vache de clients. Champion le jour et barman la nuit… Plutôt un programme sympa, hein? »

Ah! En parlant d’Abel! Il y avait bien un truc qui le titillait depuis un moment, une question qui lui brûlait les lèvres! Il claqua des doigts subitement, courut préparer deux nouveaux cocktails dans son local étrange, et revint avec un truc pour Giovanni et lui. Eh oui! Pour le coup, il avait besoin d’informations, et le bonhomme aurait plus envie de parler si il était amadoué.

Et là… on peut dire qu’entre Meister et Giovanni, la seule chose en commun était un amour pour la dégustation. Qui plus est, le barman savait mieux que personne accommoder un cocktail pour que même sans alcool il devienne divin et puissant. Tandis que la sienne de recette, sobre, il la tint secrète, il eut le plaisir d’énoncer avec délectation les composants du breuvage qu’il offrait maintenant au Boss.

« Ca, mon p’tit jeune, tu devrais pas trouver ça dégoûtant non plus. Du reste, t’es bien le seul type que je vois régulièrement hors du casino - ouais, je sais, t’aimerais me voir moins toi - qui soit capable de tenir l’alcool. Garth il s’écroule dès le premier verre, c’est pas drôle… Ferry boat! Crème fraîche, bourbon, liqueur de chocolat blanc, triple sec - teste moi ça ma poule… Et déguste, ça s’empile pas. »

Il sirota tranquillement le sien. Et en profita pour s’adoucir considérablement, le paquet de nerfs qu’il était se détendant… Il daigna même ouvrir la porte d’un salon où ils seraient plus à l’aise, et où Giovanni eut la surprise de découvrir un nombre impressionnant de jeux et casses-têtes tant occidentaux qu’orientaux. Apparemment il travaillait alors sur un jeu de go… Mais c’était assez confortable, et apparemment neuf. Meister esquissa un sourire.

« T’es pas le seul à avoir des goûts de luxe… Je sais ce qui est classe ou pas. T’es pas le seul à être né avec une cuillère en argent dans la bouche… Sauf que moi, ça a pas duré. Et quand je sais le prix, ça me manque pas franchement.. Du coup j’préfère m’offrir du luxe dans l’intellectualité. Ca au moins ça coûte pas cher, et ça se renouvelle tout le temps. Mais bon! C’est pas ça que je voulais te demander. »

Il prit une nouvelle gorgée… sublime… et tranquillement joua un nouveau coup. Avant de poser sa question.

« … Abel a pris la photo, alors moi, je suis le seul à avoir pas pu la voir, et Garth a été un peu trop occupé en rentrant. Je vais pas te demander si votre petit voyage s’est bien passé parce que je m’en fout, mais t’a pas une photo d’elle? La petite Phénix? Garth a été intarissable là-dessus, elle est trop belle, trop mignonne et tout, mais j’ai toujours pas eu l’occasion de la voir. T’as une photo? »

Un léger pincement de lèvres se fit quand le grand nez commença à sortir à son supérieur que lui était libre, et qu'il devait avoir des goûts musicaux caricaturaux des mafiosos. Giovanni passa outre toutes les remarques que pouvaient bien lui faire le barman, commençant à avoir l'habitude de se faire traiter comme un simple collègue de bureau qu'on aimait titiller...
Toutefois, un jour, il aimerait bien que cela change...

Soudain, pour la deuxième fois presque consécutive, le Rocket lui agrippa le col, mais cette fois-là pour une bonne raison. En effet, un rayon violet passa à ras-la-raclette du Pokémafieux, qui ne devait son intégrité physique, et mentale [quoique...] au réflexe salvateur de Meister. Ce dernier parut plutôt amusé de ce fait, rigola franchement, et félicita même le commanditaire de l'attaque involontaire, puis descendit à l'arène, tandis que le quadragénaire commençait peu à peu à prendre une teinte rosée. Ce qu'il détestait se faire saisir ainsi, et surtout sauver par un homme qu'il jugeait complètement frappé...
Pendant que l'estropié numéro un gratifiait les actions de ses créatures par des bonbons à l'aspect aussi délicieux que celui qui les tenait, Sakaki croisa les bras et observa la scène s'offrant à lui plus bas.

**Aussi gâteux que Garth concernant ses Pokémons... pathétique...**

Un regard méprisant s'affaira sur Mister Big Nose, alors que ce dernier se retourna vers lui, et refit un haussement d'épaules, comme s'il s'agissait d'un tic notable chez lui.
Puis, enfin, il lui fit part de la réponse qu'attendait depuis un moment le Pokémafieux.
Ainsi donc... Abel... ce jeune homme avait décidément su revigorer le coeur du savant de la boisson et du savant des Légendaires... et peut-être aussi de leur mécène... Ce dresseur irait loin... Giovanni le pressentait.

Alors que Meister concluait son explication en soulignant que sa vie était sympa, ce à quoi répondit visuellement Giovanni par un sourire de biais, le King of Estropiation claqua subitement des doigts, et partit à nouveau en direction du bar. Pour revenir, deux cocktails en main.

« Ca, mon p’tit jeune, tu devrais pas trouver ça dégoûtant non plus. Du reste, t’es bien le seul type que je vois régulièrement hors du casino - ouais, je sais, t’aimerais me voir moins toi - qui soit capable de tenir l’alcool. Garth il s’écroule dès le premier verre, c’est pas drôle… Ferry boat! Crème fraîche, bourbon, liqueur de chocolat blanc, triple sec - teste moi ça ma poule… Et déguste, ça s’empile pas. »

Sakaki ne put s'empêcher de rire de manière franche quand Meister parla de Garth. En effet, ce dernier avait toujours eu du mal avec l'alcool fort... et pourtant, ce qu'il savait en abuser... une vraie énigme le borgne, une vraie énigme. Prenant le verre s'offrant à lui, Giovanni refit l'habituel rituel, le portant à son nez afin de se délecter d'abord par l'odorat du goût du breuvage. Encore une boisson à fort caractère, comme il les aimait. Décidément... le maître des devinettes savait se montrer plutôt amadouant... c'était sûr, il n'allait pas tarder à lui demander quelque chose... Attendant cette requête à-venir, le fils de Madam Boss s'abreuva du liquide avec une grande gorgée, qu'il ne laissa pas longtemps dans sa bouche, la faisant le plus rapidement tomber dans l'oesophage.
Une fois le Pokémafieux s'était amusé à conserver de l'alcool fort un moment dans sa bouche... une fois, pas deux.

Meister, lui, sirotait tranquillement sa boisson, ce qui fit penser à son Boss qu'elle n'était guère alcoolisée, puis partit vers une pièce, qu'il ouvrit, et y invita son patron.

De nombreux casse-têtes et autres jeux se situaient dans la salle, comme si c'était une sorte de terrain d'entraînement pour le champion de Doublonville. A croire que les Pokémons avaient l'arène pour maintenir leur niveau, et Meister cette pièce pour conserver sa grande capacité analytique et décodeuse.
Une légère admiration s'immergea dans l'esprit du chef de la Pokémafia pendant que l'autre se vantait en parlant de goûts de luxe... c'était la première fois qu'il voyait vraiment à quel point Meister s'impliquait à être le meilleur dans son domaine. Et c'était peut-être cette unique facette du Gros Pif que le Boss pouvait plus ou moins apprécier. La facette montrant un génie dans un corps fainéant...

Pendant que le barman reprit une gorgée de son cocktail non-alcoolisé, son supérieur hiérarchique alla directement s'installer sur un des fauteuils de cuir qu'il avait repéré et une fois assis, croisa les jambes, puis se fit rejoindre par Persian, qui se coucha au côté de son maître. Et enfin... le multi-milliardaire entendit la requête qu'il pensait bientôt arriver.

« … Abel a pris la photo, alors moi, je suis le seul à avoir pas pu la voir, et Garth a été un peu trop occupé en rentrant. Je vais pas te demander si votre petit voyage s’est bien passé parce que je m’en fout, mais t’a pas une photo d’elle? La petite Phénix? Garth a été intarissable là-dessus, elle est trop belle, trop mignonne et tout, mais j’ai toujours pas eu l’occasion de la voir. T’as une photo? »

Giovanni dans son fauteuil adopta une expression faciale plutôt surprise. Mais c'était quoi pour une demande qu'il lui faisait là l'autre ? Comme s'il était dans sa nature de se promener avec les photos des gosses des autres... D'ailleurs, s'étant changé, il ne devait même plus posséder la photo...
S'apprêtant à répondre par la négative, Giovanni repensa soudainement qu'il avait en fait caler la photo dans son portefeuille, et qu'il ne se séparait jamais de ce dernier, comme il ne se séparait jamais de Persian...

Se sur-élevant un peu, et enfouissant sa main dans sa poche-arrière, Sakaki parvint à ressortir un porte-monnaie plutôt imposant. A cet instant le Pokémafieux se rendit compte qu'il n'était peut-être pas une bonne idée de le mettre dans cette poche antérieure, de un car cela lui faisait un fessier énorme, et de deux car il serait aisé de le lui ravir pour n'importe qui...

Revenant au sujet, il ouvrit son porte-feuille et ressortit une image de la gamine de Garth, encore tout bébé, dans les bras de sa maman, Lillianne. Une seconde d'hésitation se fit avant que le quadragénaire daigne tendre la photographie à Meister, qui paraissait totalement impatient.


"Elle a 10 mois..."

Le chef de la Pokémafia demeura silencieux, et rebut une gorgée de son cocktail relevé, attendant une éventuelle réaction de la part du barman.

Les yeux du barman s’agrandirent soudain, un peu comme des grosses billes, pendant que Giovanni lui montrait la photo. Il la lui arracha des mains et resta bouche bée à regarder le bout de papier, comme un dingue.
C’était peu commun de le voir sourire sans que ce soit moche. Même, en fait, il n’y avait guère eu qu’Eraqus et Garth qui aient jamais eu droit à ça…


"Elle a 10 mois..."

Dix mois… Et déjà si mignonne… Hmphf. Lui, il avait bien peu de choses d’en avoir un, d’enfant, et même si tel était le cas il le verrait pas grandir. Il décida de s’auto-proclamer le parrain de la petite, même si ça ne plairait pas à Giovanni et peut-être moyennement à Garth, mais rien qu’à voir sa petite bouille, l’instinct paternel se déclenchait chez lui aussi.

Et pourtant Arceus savait qu’il aimait pas les gosses, il les tolérait seulement quand ça pouvait gonfler quelqu’un d’autre. Du genre du gamin d’il y a quelques années qu’il avait tranquillement laissé passer dans le souterrain de Céladopole. Non seulement l’entrée pour la salle des archives scientifiques, qui revenait à Meister, était cachée à un autre endroit, mais en plus il avait envie de voir ce que le gamin était capable de faire.
Ne s’était pas trompé, c’était un vrai génie… Il avait eu raison de pas le cogner directement.

Mais elle!
La petite Phénix! Un nom adorable, et trop mignonne en plus… La lueur qui d’habitude rejetait ses yeux s’y plaça en adoucissement.

« Elle est magnifique… et lui ressemble, c’est incroyable. Fais gaffe, elle pourrait même supplanter la beauté de tes deux filles plus tard! »

Ca le fit bien rire, d’ailleurs, de dire ça. Des photos des deux, ça, il en avait vu! De Silver, aussi. L’ordinateur de Giovanni, non pas ceux de la TR car ceux-là il y avait un accès infini, était très mal protégé. De son propre point de vue. Codé de manière si prévisible… Ça avait été un jeu d’enfer de les pirater.
Il s’avançait un peu sur un terrain miné en avouant ça, et surtout en continuant sur sa lancée, mais il avait… quelque peu… décelé d’autres traces tournant autour de ces données-là. Et par contre, ça, ça ne lui plaisait pas du tout.

« … d’ailleurs, elles vont bien? Faudrait que tu protèges un peu plus les données les concernant, bientôt le moindre amateur peut savoir leur équipe pokémon. »

Il prit une autre longue gorgée de son cocktail…. Sans perdre de vue le mafiosi. Beaucoup de non-dits… Et y compris à Garth. La majeure partie des informations qu’il récoltait par le piratage il se les gardait, et ça concernait souvent juste les centres d’intérêts, histoire de pouvoir se mettre dans la poche facilement une telle ou telle personne. Et il irait pas intervenir dans la vie privée de celle-ci.

Le visage de Giovanni continua de contenir une expression surprise, surtout en voyant l'homme qu'était Meister arracher de ses mains la photo, puis sourire d'une manière qui parvenait à ne pas le déformer de plus belle de ce qu'il n'était à l'origine. Et autant dire, c'était rare de le voir ainsi, même c'était la première fois pour le boss...

Une remarque se fit, et sut tirer un petit rictus amusé au Pokémafieux. Il avait raison, la petite deviendrait sans aucune doute une très belle femme... mais pour Giovanni, les plus belles resteraient à jamais les siennes. Aucun doute là-dessus.

Soudain, une sorte de petit tilt se fit dans l'esprit du chef de la Pokémafia... le barman venait de lui avouer quelque chose qu'il ignorait...
Tout le personnel Rocket avait connaissance de sa fille aînée... par contre Tina, elle, personne n'était censé être au courant de sa paternité... A croire que l'estropié avait été fouillé dans des sentiers qui ne le concernait guère.

Un regard plutôt froid se dirigea donc vers l'homme trop pris dans l'admiration de la beauté du bébé sur la photo pour prêter attention à ses yeux noirs glacials. Toutefois, il se permit une nouvelle remarque. Et celle-ci eut comme effet d'assombrir de manière conséquente la face du Boss...

Une sorte de malaise s'installa dans la salle luxueuse... Giovanni soupçonnait déjà le maître des énigmes de connaître un peu de sa situation actuelle, quand il lui demanda comment allaient ses filles... Bon sang, finalement ce frappa-dingue méritait vraiment bien son titre de génie surdoué...

Le Pokémafieux décroisa ses jambes tandis que l'homme en face de lui l'observait, et sirotait son cocktail. Giovanni, lui, posa le sien sur une table plutôt basse présente devant lui, après l'avoir bu cul-sec, d'un mouvement lent. Et enfin, il reporta son regard sur le champion de Doublonville, dans un mutisme total. Cette fois, l'expression de froideur avait disparu de ses pupilles, pour laisser place à ce qui semblait être une réflexion intense.

Sakaki avait déjà fait part à Garth et Abel de cette liaison dangereuse qu'il avait faite... mais... Meister lui, était vraiment l'unique personne qui pourrait au mieux l'aider dans cette affaire, même si ça le tuait que de l'avouer, et même de penser à cela. Bon Dieu, ce qu'il détestait cet homme qui pourtant pouvait s'avérer être son éventuelle bouée de sauvetage...

"Vous n'avez pas pu vous empêcher de farfouiller dans mes dossiers, n'est-ce pas ?... Et... vous avez dû remarquer... qu'une personne, ou un groupe de personnes, avaient réussi à avoir accès à certaines de mes données... et là vous vous demandez qui elles sont..."

Giovanni se leva, remit son porte-feuille dans la poche de côté de son training de course, puis joignit les mains derrière son dos.

"J'ai besoin de vous."

Cette phrase... Sacrée damnation, qu'est-ce qu'elle pouvait être pénible à dire...

"Je suis comme qui dirait le roi bloqué dans un jeu d'échec face aux pions adverses..."

D'accord, la comparaison n'était pas forcément idéale pour le Pokémafieux, mais c'était ainsi qu'il ressentait les choses. Et là, il attendait de voir si la curiosité du barman allait brutalement s'éveiller, et ainsi l'assurer que ce dernier l'aiderait, ou tout simplement demeurer endormie, lui indiquant qu'il ne pourrait compter que sur lui-même...

Le chef de la Team Rocket…
Se rabaissant à demander son aide? Voilà qui était plutôt flatteur, mais vraiment ’plutôt’. Ca prouvait que Meister n’avait rien perdu de son sens de l’auto-valorisation….
Le « j’ai besoin de vous… » le fit sourire, de manière normale cette fois, c’est-à-dire très moche.
L’important, au poker, c’est de faire croire qu’on a du jeu… ou l’inverse! Et bien, le Boss devait pas être très bon joueur… du moins, pas en jouant de manière honnête sans menace.

« Je suis comme qui dirait le roi… »

Pas mal…. Si Meister avait l’art de servir des cocktails et plaisanter pour s’attirer l’attention et parfois l’amitié des gens, Giovanni lui avait celui de toucher la corde sensible. En l’occurrence, l’amour du barman pour la réflexion, les jeux et les énigmes.
D’un autre côté, ça voulait dire qu’il reconnaissait enfin l’utilité de Mei. Et ça, c’était pas une bonne chose de l’avoir fait ouvertement… pas une bonne chose pour Giovanni.

« Ouais… tu veux un coup de main pour te débarrasser de ces gêneurs. »

Il prit un petit temps pour profiter de ce moment où il pouvait faire le mariolle. Ca, c’est en réponse pour tout ces temps où tu me traites de feignant.

« … Les détruire de l’intérieur, donc… Implanter un bon petit cheval de troie qui libérera ses soldats et leur cassera tous leurs systèmes électroniques par le piratage, gestion de pokéballs, moyens de communication, ouverture et fermeture de quelques appareils électroniques y compris les pokéballs, il faudrait utiliser ces pokéballs à l’ancienne artisanale pour que ça marche. Ils doivent peut-être en avoir quelques-uns, pas beaucoup… Et leur faire attraper sur ton réseau, comme s‘il t‘était destiné. »

Ce plan paraissait plutôt bon, de son propre point de vue. Mais non seulement il n’était pas gratuit, mais en plus extrêmement difficile à réaliser. [Surtout irréalisable en rp, les Quetza c’est les admins hein :P]
Il grimaça.

« Sauf que ce type de virus coûte extrêmement cher, et requiert un Porygon-Z, un petit bijou mais impossible à obtenir. C’est l’option all-inclusive que je viens de te proposer… Et crois-moi c’est pas demain la veille que tu mettras le grappin dessus. »

Sauf si… évidemment, il n’aurait pas lancé cette idée au pif. Un mauvais rictus apparut sur son visage…. Quelqu’un lui avait parlé de quelque chose à son retour de voyage. Ses yeux d’or se mirent à regarder le plafond pendant que, très tranquillement, il croisait les bras dans son cou.

« Peut-être que les Quetzacoalt en ont un, ça leur ressemblerait beaucoup…. Cela dit, mettre K.O un ou plusieurs vers sur ton système perso, c’est dans mes cordes en brouillant ça comme une intrusion… Le problème, mon petit gars! »

.. Ou comment être un parfait escroc et enquiquineur de service. Meister savoura longtemps, très longtemps ce qu’il allait sortir à celui qu’il considérait être un petit crétin prétentieux, qui lui faisait face… Le considérait pas plus comme son patron qu’il ne voyait Chen comme un modèle, surement pour ça que les deux hommes ne pouvaient se sentir.

« Quel intérêt y trouverais-je? Protéger tes filles…. Ça, c’est pas pareil, c’est affectif, ok, mais tu en est capable seul, j’en doutes pas un instant. Aider la Team? Essaie de trouver tout seul pourquoi je le ferais, et ne compte pas dans le calcul la team, l’argent, ma paye, mon casino ou quoi que ce soit d’autre - l’arène est à moi. Bon, et pendant ce temps, j’ai élaboré un petit plan. Appelle ton hélico, dis lui de se poser sur le toit, on va prétendre s’être battus. Pour ça, ça va être facile à simuler - rend moi celle la tu veux? »

Et… Le barman décrocha une droite venue d’où on ne sait où au Boss, une droite qui lui faisait envie depuis longtemps déjà, en pleine poire, histoire de bien l’amocher.
Meister étant complètement cinglé, c’était pas étonnant qu’il attende tranquillement d’en prendre une et montre les escaliers d’un geste totalement désinvolte, comme s’il tenait la porte.

Une grimace s'installa et déforma les traits du Pokémafieux, ses points se serrèrent. Diable ce qu'il haïssait les agents prétentieux et aussi cinglés que Meister pouvait l'être.... jamais il n'avait connu cas pareil, autant au niveau anatomique qu'au niveau caractériel...

Pour qui il se prenait ? Il lui proposait comme s'il acceptait sa requête des solutions auxquelles il avait déjà partiellement pensées, et puis par la suite, brisait ses espérances en lui demandant l'intérêt qu'il pourrait y gagner, comme si c'était un service refusable à son ultime patron...
A ce moment, l'unique réponse qu'eut envie de formuler le chef de la Pokémafia fut "votre vie" mais il s'en abstint, car cette fois, en position de faiblesse [ce qui arrivait beaucoup trop souvent à son goût ces temps-ci] face au maître des énigmes, qui au passage, avait déjà repéré qui étaient ses pions adverses menaçants... soit les Quetzacoalts. Bref, rien d'étonnant en fait...

Et, comme si le summum de l'humiliation, et la maltraitance de son supérieur hiérarchique n'était déjà pas atteint, une proposition de bataille simulée se fit. Ce que Giovanni eut envie de répondre par un "Vous plaisantez ?", mais à nouveau, dut réprimer cette réponse... non pas à cause de cette satanée position de faiblesse qui commençait à devenir un statut permanent le concernant, non, mais à cause d'une droite qui se colla de manière tant violente à la joue de Sakaki que ce dernier dut reculer de plusieurs pas, et stabiliser son équilibre pour éviter de tomber à la renverse.

Une vive douleur se fit dans la partie touchée, qui devait avoir rougi sous l'impact, et une froideur destructrice ravagea le visage de Giovanni. Trop, c'était trop...
N'en ayant cure que son employé lui indiquait tel un gentleman les escaliers pendant qu'il lui demandait de lui rendre cette droite, le pokémafieux empoigna sèchement l'estropié qui allait sans doute le devenir plus, l'envoya valser quelques mètres plus loin, le faisant ainsi tomber, avant de le rejoindre, le plaquer au sol d'un mouvement sec, lui redonner sa droite si gentiment offerte, puis saisir sa mâchoire violemment de sa main gauche... Un léger flot de sang s'écoula de l'immense nez du barman... Il était dur que d'envoyer un poing dans la face de Meister, et d'épargner son organe d'odorat.
Toutefois, Sakaki se sentit soudainement soulagé, et même... presque heureux. A croire que cogner lui avait manqué...

Se délectant de ce court instant où enfin le pokémafieux reprenait un statut de dominant, Giovanni repensa qu'en fait, la raison de cette droite était une proposition qu'il avait à peine écoutée, trop occupé à ruminer son mécontentement.
Il était vrai que pour éviter les éventuels journalistes, la voie des airs était la meilleure.

Ainsi donc, le mafiosi se releva, réajusta son training de course, contrôla que son porte-feuille était resté dans sa poche, se saisit d'une sorte de clé de voiture, et appuya dessus, appelant ainsi son jet privé.

Enfin, il daigna accorder un regard à un Meister couché par terre, qui avait dû essuyer une soudaine colère venant de son Boss, colère tout de même assez contenue, par rapport à ce qu'était capable de faire le quadragénaire...

Toutefois, ce dernier se rappela que même s'il agissait telle une moule à gaufres avec lui, Meister demeurait un de ses sbires, un allié donc. Dans cette optique, une main se tendit en direction de l'atrophié partiellement ensanglanté, pour l'aider à se relever.

Après chose faite, Giovanni ne s'épancha pas sur sa demande, laissant le barman reconsidérer peut-être l'offre... si un jour il la reconsidérerait. Cet homme avait la sale tendance de ne pas prendre pour primordial des choses qui l'étaient, tel l'informer la raison du soudain départ de Garth, ce qui aurait pu éviter bon nombre de complications.

Mais bon... Mister big Nose avait parfaitement raison... il n'avait pas énormément de moyens de pression qu'il aimerait appliquer, le boss face à son employé. Pour une fois, il allait laisser le choix total à son "aîné", attendant une réponse qui ne serait peut-être jamais formulée.

Par conséquent, sans détourner le regard de Meister, Giovanni appela Persian qui vint immédiatement vers lui, puis relâchant enfin ses pupilles noires de ceux jaunes du cocktail maker, le maître et son félin blanc montèrent les escaliers menant au toit, pendant qu'un puissant moteur s'approchait.

Giovanni monta dans l'appareil sans se retourner ou saluer le champion, la porte se refermant automatiquement après que l'originaire de Chadeville soit passé, et l'avion décolla.

Assis sur son siège, Giovanni ne put s'empêcher d'afficher un faible sourire à ses lèvres, en pensant que... Garth et Meister faisaient la paire à ne jamais assembler ensemble lors d'une soirée arrosée où il serait présent...

Bon, certes, il lui avait demandé de le faire.
Et même expliqué pourquoi. Et anticipé aussi qu’il allait prendre sévère. Ben ça avait été le cas… Punaise, le jeune il y était pas allé de main-morte. Remarque, Meister non plus.
La droite rendue, et essai de traumatiser la mâchoire en plus d’un jeté et plaquage au sol. Du travail pas vraiment soigné, mais largement suffisant… Même le nez qui saignait, fais chier, là par contre il allait devenir encore plus moche.
Mais, l’objectif était rempli.

… Même si l’envie de lui recoller une était… très puissante. Etant donné le plaisir qu’avait visiblement pris le Boss à lui cogner dessus… Et oui, forcément, il ne devait pas beaucoup aimer les types insubordonnés comme lui, bah ça te fera les pieds jeune chnoc…
De? En plus il lui tendait la main pour l’aider à se relever, et mes fesses oui? Meister la refusa avec un aplomb étonnant par rapport à son état d’esprit, et le regarda partir tranquillement…

Oui, sauf que son plan n’était pas fini. La deuxième partie, était de lui courir après et de lui faire un geste peu poli sur le toit, histoire de faire croire à ceux qui pourraient les voir du sol qu’en effet ils s’étaient battus et que Giovanni avait pris la fuite, logique puisque Meister était encore en vie et que les deux avaient l‘air de s‘être mangé un camion en pleine face, quoique pour ce vieux Meister ce soit malheureusement depuis toujours. Ce qu’il fit donc, appelant à sa suite Luxray et Tengalice pour faire croire, toujours. L’hélicoptère s’envola enfin… Et le barman champion ne put s’empêcher de ricaner à son tour.

« Va, va… Quoi que tu fasses, tu me fais pas peur. Y en a qu’un que ça m’ennuierait que tu lui pose problème - et c’est le seul à qui tu n’oseras plus jamais rien tenter. Maintenant, j’ai des citoyens à aller voir! »


Et retourna fanfaronner dans la ville, avec le plaisir de se voir soigner par des gens qui croyaient sincèrement qu’il avait protégé leur ville de la mafia. Maintenant, la vermine du coin allait rappliquer, et eux, par contre…
Allaient vraiment goûter à une petite bataille contre le maître des énigmes et des cocktails. Ca serait pas du joli joli, surtout si les deux monstroides qui s’entraînaient avec leur compagnons bridés par le badge.

FIN

Joli Rp :P

Meister Bootleg > 305 lignes !
Giovanni Sakaki > 294 lignes !