La vie est une danse (PV Miranda)

Aujourd'hui, c'est le jour pour Zhen de quitter son palais et d'entreprendre une petite escapade. Bon, elle n'allait plus jamais revenir ici alors on pouvait plutôt parler d'un véritable nouveau départ pour elle. Rien ne pouvait l'en empêcher, son père sans scrupules n'était plus de ce Monde pour forcer son destin et faire d'elle une sorte de princesse isolée de tout. Aujourd'hui, Zhen comptait bien faire de cet environnement, ce palais, ces grands jardins, ces étangs; une image brûlée, une poussière parmi tant d'autres, ces poussières qui formaient son passé. Franchement, comment aurait-elle pu continuer sa vie ici comme si de rien était , sachant les drames qui s'y étaient déroulés et cette atmosphère royale qu'elle a toujours rêvé de quitter. L'occasion se présente en ce jour, et mieux vaut en profiter, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.

Dans le palais des Qi-Long, tout était rangé et propre, comme si personne n'y avait jamais vécu...Dans son immense chambre, Zhen rangeait les affaires dont elle allait avoir besoin pour ce "voyage" dans son sac à main. Elle qui ne s'était jamais préparé à une telle chose ne savait par où commencer et quoi prendre avec elle. Elle voulait bien emmener sa panoplie de kimonos et tous ses autres habits mais pour ça ce n'était pas un sac à main qu'il aurait fallu mais un gros sac de voyage, et encore..Elle se dit alors qu'elle achèterait le nécessaire ailleurs puis s'installerait dans un hôtel, ainsi elle pourrait stocker sa nouvelle garde-robe dans un endroit sûr. Puis, tant qu'à faire, pourquoi pas un hôtel de luxe, ce n'est pas l'argent qui lui manquait, même si elle a toujours tenté de fuir ce monde, elle ne s'est jamais débarrassé de toute l'argent qu'elle avait hérité de ses parents à leurs morts. Bon ce sac, ça avance? Oui, justement, elle y posa la Pokeball de son mystérieux Lokhlass et s'empressa de quitter les lieux, avec le cœur qui palpitait à l'idée de partir d'ici pour de bon, il y avait quand même un peu d'inquiétude en elle, comment allait se passer son voyage? Cette question résonnait en elle en même temps qu'elle fermait l'imposante porte du palais et la verrouilla avec la clé qu'elle lança ensuite dans l'étang devant l'entrée, comme un signe d'adieu. Et les squatteurs, elle y avait pensé? Même pas, elle était tellement excitée à l'idée de partir qu'elle ne se soucia même pas de ce genre de choses. Puis de toute manière, la population la plus proche a toujours été craintive envers le clan Qi-Long, pas un seul n'oserait entrer dans cette demeure chargée d'histoires inquiétantes.

Après avoir traversé la grande colline derrière laquelle se trouvait la fameuse Principauté de Qi et son palais, c'est une nouvelle ville que Zhen vit devant elle. Une ville vraiment grande, dominée par des monuments impressionnants et bondée de monde dans ses rues. Cette ville, c'était Rosalia, elle y était déjà passée en voiture à certaines périodes mais elle ne s'y été jamais arrêté, elle n'en a donc que très peu de souvenirs. Elle se fonda vite dans la masse, heureusement qu'elle avait opté pour des vêtements "modernes" aujourd'hui, un jean et un léger pull noir avec une grosse ceinture marron portée un peu plus haut que d'habitude, au passage, il ne s'agissait pas de n'importe quelle marque de vêtements. C'est sûr que si elle aurait opté pour ses kimonos préférés, on l'aurait pointé du doigt dans la rue, déjà que c'était difficile pour elle de paraître détendue ici. Elle se posa dans un bar afin de reprendre un peu son souffle et se rafraîchir après le chemin qu'elle avait fait. Assise à la terrasse, elle pensait aux rencontres qu'elle allait peut-être faire dans cette grande ville, elle semblait beaucoup plus sereine d'un coup et se détendit sous le soleil de Rosalia avec son jus de Ceribou.

Après plusieurs minutes de relaxation, Zhen aperçut de drôles de femmes qui lui rappelaient étrangement sa propre personne. En effet, elles étaient habillées de magnifiques kimonos de couleurs différentes et les gens s'écartaient naturellement pour les laisser passer. Elles étaient tellement gracieuses dans leurs démarches, Zhen fut vite éblouie et quitta la terrasse afin de les suivre de loin. En chemin, elle passa à côté d'une immense tour brûlée au pied de laquelle beaucoup de monde stationnait, elle s'arrêta un moment pour l'admirer et se demander ce qu'il y avait à l'intérieur mais repensa très vite aux geishas et reprit son chemin. C'est après plusieurs minutes qu'elle arriva devant un palais auquel on accédait par un petit pont de bois surmontant un bel étang. C'était le dojo de danse de Rosalia, là où les fameuses geishas se donnaient en spectacle et s’entraînaient chaque jour. Avant de traverser le pont, Zhen profita de la présence d'eau pour appeler son Lokhlass, cela faisait un petit moment qu'elle ne s'était pas dégourdi les nageoires.

"Looo, lookhlaaass!"

Violette, de son nom, paraissait vraiment heureuse et s'amusait à faire de petits plongeons à la suite pour se rafraîchir. Zhen la contemplait avec joie, depuis combien de temps son Pokemon n'avait pas plongé dans une étendue d'eau différente des étangs du palais ou bien du lac où elle l'avait rencontré? La réponse se lisait dans l'enthousiasme de la Lokhlass à ce moment même. Zhen pouvait se permettre d'attendre avant d'entrer dans le dojo de danse, voir son Pokemon plein de vie valait le coup d'attendre un peu plus pour elle.

Miranda avait beaucoup de choses à faire aujourd'hui, c'est pourquoi, elle et Ako avaient reservé une table dans un célèbre restaurant pour parler du magazine. Il fallait tellement de choses. Et en plus, elle devait tout dire, tout prévenir, comme s'ils n'étaient que des bébés. Elle en avait marre de jouer la nourrice tous les quatre matins pour eux. Elle demandait une jeune ranger belle et grâcieuse, elle trouvait une ranger vieille, fatiguée et bedonante. Parfois elle se demandait si elle voulait l'impossible. C'était fort probable à en juger par le mal avec lequel ses subordonnées effectuaient leur travail. Ils n'arrivaient jamais à atteindre le seuil minimal de ses éspérences. Ce n'était pourtant pas si facile à deviner. Elle innovait. Voilà tout. Elle voulait du nouveau pour ne pas ressembler aux autres magazines de mode. Mais ils semblaient ne jamais rien comprendre.

Aujourd'hui, elle faisait le point avec Ako sur l'article sur un festival d'une ville presque inconnue de tous. Elle avait été déséspérée en lisant ça. N'avaient-ils donc aucun talent, aucune imagination ? Il fallait bien le croire oui. Lorsqu'Ako lui avait demandé son avis sur l'article de Gemdy, elle s'était contentée d'un commentaire assez désagréable. Mais simple et qui voulait tout dire. " Cette article sur une... fête ? J'avoue que c'est pas la fête..." Elle avait fait exprès de reprendre le terme. Mais c'était vrai en même temps. Il fallait regarder les choses en face. Ils n'avaient aucun talent et la désésperaient plus qu'autre chose. Les seules à avoir réussi à sortir leur épingle du jeu, et qui sortaient naturellement du lot, étaient Constance, Ako bien évidemment, et une jeune mannequin fort sympathique. Ako plus particulièrement encore que les deux autres.

Elle arrivait à anticiper ce que Miranda voulait. Et c'était ça qu'il lui fallait. Ils auraient tous du être comme elle, comme son assistante. Celle-ci n'étaient pas mieux payée que les autres pour autant, parce qu'elle n'effectuait que son job. Ils avaient des heures et des heures pour réfléchir à leur travail, des heures payées, et les trois quarts de ce qu'ils présentaient se révelaient complètement ridicule, il n'y avait pas d'autres mots. Pour Constance, elle innovait toujours dans ses créations ne tant que styliste, et c'est çà qui faisait la différence avec les autres. Elle savait toute l'antologie de la mode, des magazines et tout ce qui allait avec. Et enfin pour cette jeune mannequin, simplement parce qu'elle se taisait et obéissait, en remplissant correctement son job. Ils étaient tellement rares ceux-là qu'elle ne pouvait que les aimer.

Tout de suite, Ako présentatit les nouvelles idées concernant la rubrique des femmes d'un certain âge. Plus elle énumérait, et plus Miranda déséspérait. Il était décidément impossible d'avoir un peu de jugeotte. Tout allait de mal en pis, sauf peut être la proposition de Constance, elle inovait. Et enfin, on finissait sur la rubrique des arts. Alors celle-ci, c'était là que l'on trouvait les idées les plus catastrophiques. Miranda se contentait de répondre par: "Déjà fait..." ; "Ridicule" ou simplement des pincements de lèvres, qui voulaient tout dire. Et enfin, vint encore une fabuleuse idée de la part de Constance. Un article étendu sur deux pages, parlant des danseuses en Kimono de Rosalia. Leurs habits, manière de se maquiller, avec en prime une légende remasterisé qui ferait vendre et une interview de celle qui les avait formées. Enfin une brillante idée, la phrase que Miranda sortit fut cele-ci. Puis elle ajouta: " Dieu merci, quelqu'un utilise son temps pour réfléchir !" Ce qui voulait absolument résumer la baisse des salaires très prochainement.

Et la voilà en route pour Rosalia, la cité des esprits, des spectres, qui habitaient de sacrés légendes. farfelues, vraies ? Impossible de déterminer. La seule chose intéressante ici était l'arène, et le dojo de danse. Après, leurs histoires folles, on s'en fichait. Miranda passa devant la tour cendrée, la fameuse... Immense tour qui abritaient rien qu'à elle la majorité des mythes de Rosalia. Elle était un miracle qui avait traversé les siècles. Elle y avait capturé son Ectoplasma shiny, aussi laissa-t-elle celle-ci retourner le temps de l'entrevue dans la tour, là où elle avait sûrement vécu pendant des années et des années. Ako suivait Miranda comme un petit chien, elle était son ombre. C'était là son job.

Lorsqu'elle arriva devant la salle de danse, appelée aussi Dojo, elle fut surprise de voir une jeune femme là, contempler un Lokhlass shiny. Quel spécimen rare... Etait-ce une danseuse en kimono ? Elle n'était pas habillée de la sorte, mais avait un visage aux traits asiatiques qui rappelait celui des soeurs... Miranda s'approcha de la jeune femme, Ako derrière elle, et contempla elle aussi le Lokhlass shiny. S'il avait été seul, elle aurait tenté de le capturer. Dracolosse, une cage-eclair, une bonne attaque dracocharge, et c'était dans la poche. Mais là, étant donné que la jeune femme était présente, il aurait pu être à elle... Miranda ne s'aventura donc pas vers cette pente glissante. Elle regarda le lokhlass shiny.

" Il est votre ?"

Miranda s'était adréssée à la jeune femme, en détournant la tête pour fixer cette dernière. Elle la regardait de haut, étant naturellement grande, et ayant bien évidemment des talons. La jeune femme avait vraiment des traits asiatiques... Peut être une parente des soeurs, qui sait. Allez savoir, leur famille était tellement grande, même la championne était cousine des danseuses. Miranda fixa la jeune femme d'un air intense et planta son regard dans le sien, comme pour la forcer à répondre. Elle détestait que l'on la laisse sans réponse à attendre...

Le temps passait mais semblait rester figé pour Zhen. Elle contemplait sans lassitude sa Lokhlass qui s'amusait sans relâche dans le grand étang du dojo de danse. Elle en oublia même où elle était, c'était une sorte de plénitude qui s'emparait d'elle en ce moment même. Quelques souvenirs du passé lui traversaient l'esprit de temps à autres, parfois des bons, parfois des mauvais, beaucoup plus nombreux si l'on ne compte pas la période de son enfance où elle vivait, comme toutes les petites filles, dans l'innocence, sans savoir la vie qui l'attendait. D'ailleurs, le lieu n'était pas sans rappeler son Palais, ce qui expliquait qu'elle se retrouvait dans une sorte de bulle hors du temps et de l'espace lorsqu'elle admirait Violette, qui semblait bien partie pour se dégourdir les nageoires jusqu'au coucher du Soleil.

Malheureusement, quelque chose allait éclater sa bulle, un petit bruit de craquement, c'était les bruits de pas de deux femmes qui arrivaient sur le petit pont en bois qui menait au dojo. Au début, Zhen pensait que ces deux femmes allaient simplement se rendre directement dans le palais mais la première des deux, qui était aussi la plus belle et raffinée, commença à arrêter son pas tout en jetant un regard à Violette. Zhen ressentait une sorte de fierté à l'idée de susciter le regard grâce à sa Lokhlass Shiney mais était également un peu craintive...Il est vrai qu'une telle espèce était forcément convoitée.

La jeune femme s'approcha un peu plus et demanda " Il est votre ?". Elle était vraiment belle, portait de beaux vêtements et talons, et sa manière de parler paraissait noble à l'oreille de Zhen, pourquoi n'aurait-elle tout simplement pas demandé "Il est à vous?". Son regard n'était pas un regard banal non plus, il incitait à ne pas détourner le sien. Zhen n'avait d'autres choix que de paraître la plus noble possible, même si dans un sens, elle l'était vraiment..Enfin, ce n'était pas parce qu'elle l'était qu'elle souhaitait l'être, bref. Une idée lui vint tout à coup, pourquoi ne pas jouer de la rareté de sa Lokhlass pour bien paraître devant l'inconnue.

" En effet, n'est-elle pas magnifique?", dit-elle avec un sourire narquois comme pour tenter de rendre jalouse la jeune femme qui se tenait près d'elle.

Au fond, Zhen ne souhaitait pas avoir une vie de princesse bien rangée mais quand il s'agissait de mettre en valeur son héritage ou tout du moins, le "titre" qu'elle devrait avoir aujourd'hui, ce n'est pas l'énergie qui lui manquait. Et puis cette réaction pouvait s'expliquer par de la jalousie aussi. Zhen ne réagissait de la sorte que lorsqu'elle se sentait infériorisée par une autre personne, c'était apparemment le cas avec elle. Zhen ressentait en effet comme de la prétention à travers l'apparence de cette demoiselle et en faisait donc de même avec sa Lokhlass à qui elle demanda de chanter une petite mélopée comme pour épater. Décidément il en fallait peu pour que l'ex-princesse se sente provoquée, c'est avec l'accompagnement du chant de Lokhlass qu'elle demanda avec un visage faussement souriant:

" Comment vous appelez-vous?"

La jeune femme parut intriguée. Elle avait ce visage des poupées de chine. Les mystères asiatiques se ressentaient sur son visage. C'était une de ces femmes à avoir la beauté glacée, ou beauté à l'était pure. Sans mauvais tracé. Le visage parfait, les courbes fines et délicates. Miranda avait toujours été admiratibes devant ces belles femmes qu'elles étaient. Elle, pour sa part, était la beauté à l'état brut comme elle l'appelait. Oui, il y avait une différence entre les deux, légère nuance. Cette jeune femme aurait fait une brillante carrière de mannequin, et Miranda n'aurait pas hésité à l'engager. Ce n'était pas son pokémon rare qui l'avait attiré, mais son visage sans râté. Cette femme majestueuse qui aurait pu, ou même aurait du, porter le kimono. Ces habits traditionelles qui lui aurait magnifiquement sciés.

Tout était silencieux. Ce silence, il vallait tous les mots du monde. Seul le bruit des feuilles venaient l'interrompre. Ako, sa fidèle assistante, rentra au chaud dans le dojo de danse. Elle devait tout à Miranda, et elle le savait. Miranda regarda la jeune femme à qui elle venait de parler une nouvelle fois. Elle demeurait silencieuse. Elle paraissait également émue, ou gênée que l'on lui parle. On sentait comme un sentiment de hjalousie peut être ? Difficile d'en juger. C'était une période de l'année où il faisait plutôt froid, et cette jeune femme ne semblait pas trembler, ni même ressentir la fraîcheur de la saison. On sentait en elle le feu de l'aventure qui brûlait.

L'avait elle impressionée ? Cela ne faisait aucun doute. Elle avait pourtant parlé avec réserve devant cette femme unique en son genre. Elle la voyait déjà, de son oeil d'experte, avec les plus beaux bijous et robes que l'on puisse imaginer. Oui, elle savait repérer les belles femmes, ainsi que celles qui avaient du caractère pour s'imposer dans le monde des dragons de la mode. Elle en avait fait l'expérience, la beauté ne suffisait pas. Oui, car elle avait été la plus belle, elle l'était toujours, mais ce n'était pas ça qui la faisait devenir la meilleur sur le marché de la mode. Une douce brise flottait, et la créature aquatique chantait. Elle aussi était une beauté des glaces.

" En effet, n'est-elle pas magnifique?"

Cette phrase fit sourire Miranda. Enfin une réponse. Assez sarcastique, mais c'était un début. Cette femme était si énigmatique.

" Comment vous appelez-vous?"

Miranda rit un petit moment. Quelle question. Si elle lui dévoilait son identité, elle serait soit impréssionée encore plus, soit elle ne connaîtrait pas. Alors Miranda la regarda avec des yueux pleins de rire.

" Mon identité importe peu. Vous êtes la plus secrète de nous deux. "

Elle la regarda de nouveau, et sourit. Cela ne lui servirait à rien de savoir qui elle était. Elle l'apprendrait tôt ou tard de toute façon. En vérité, cette énigmatique jeune femme faisait pensé à un oiseau tombé du nid pour Miranda. Elle la voyait qui allait affronter le vie, toutes les aventures de celle-ci. Déboussolée et perdue. Voilà le sentiment qu'elle donnait à Miranda. On aurait dit une princesse qui sortait de son chateau pour se mêler à la foule. Après tout, elle avait peut être raison, qui sait ?

RP ABANDONNÉ

Miranda : 95 lignes