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 Ayla Kuma, dracologue en herbe

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Ayla KumaRanger

Ayla Kuma


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MessageSujet: Ayla Kuma, dracologue en herbe   Ayla Kuma, dracologue en herbe EmptyMer 7 Juil 2021 - 15:16

Ayla Kuma


Les Dragons, c’est sa passion


Origine de l'avatar : Blaze, Arknights, et merci Hocchan


Présentation générale


Âge : 20 ans


Taille : 168 cm


Région d'origine : Unys


Groupe principal

Eleveur

Groupe secondaire

Ranger



Équipe pokémon




Incisache


Niveau 38
  • Dracochoc

  • Faux-Chage

  • Mâchouille

  • Draco-Météore


Talent : Brise-Moule


Le Pokémon ignore les talents adverses qui auraient un effet  (affaiblissement, annulation) sur ses capacités.








Mucuscule


Niveau 20
  • Abri

  • Vole-Vie

  • Gigotage

  • Pistolet à O


Talent : Hydratation


Soigne les altérations de statut du Pokémon quand il pleut.





Présentation physique


Sauvageonne marquée du signe du dragon


La vingtaine, et un peu moins d’un mètre soixante-dix, les cheveux noirs, les yeux bleus… Dit comme ça, c’est sûr, ça va vous donner une idée, mais loin de la réalité. C’est un portrait que l’on peut faire de bien des femmes qui ne se ressembleront absolument pas.

Ayla Kuma se distingue surtout de par sa chevelure, qui ne peut en aucun cas mériter le nom de coiffure, vu qu’elle laisse celle-ci au même état que les deux dragons qui l’accompagnent partout : à l’état sauvage. Ses yeux comme souvent les yeux bleus le font ont tendance à changer de couleur selon ses émotions et l’endroit où elle est, passant du bleu clair au bleu foncé aisément. Leur forme cependant, ainsi que la forme de son visage, indique une région qui n’est ni celle de Johto, ni celle de Kanto, et encore moins Unys. Peu importe l’endroit d’où elle vient, il est clair que ce n’est pas d’ici.

Elle se balade en général toujours munie de plusieurs équipements dont une oreillette qui lui sert en réalité à mieux entendre les sons autour d’elle, et de binocles dans le sac épais qu’elle trimballe toujours sur son dos. Sa tenue quand à elle, bien qu’elle ne soit pas des plus traditionnelle et surtout pour une dracologue, est fonctionnelle : un matériau blanc, certes, salissant, un haut à manches longues le plus souvent retroussé, et des pantalons noirs munis de poches de partout. On serait surpris cependant de constater que la plupart de son harnachement consiste en des friandises pour pokémon ou des nécessaires pour en fabriquer, et de carnets de notes qu’elle aime à remplir dès qu’elle rencontre une espèce de pokémon qu’elle n’a jamais vue.

Le principal atout de sa tenue, qui encore une fois, ne ressemble pas à celle d’une dracologue et encore moins en considérant la jeune fille d’à peu près son âge de son pays natal, soit la Championne et Maître Iris, c’est que la sienne est littéralement conçue pour parer à toute éventualité. Depuis qu’elle s’est cramée les bras en voulant porter un pokémon à la peau molle et pleine de germes, elle évite de se fourrer dans de tels problèmes à l’avenir avec une tenue conçue pour.

L’impression globale qui se dégage d’elle est à la fois celle d’une sauvageonne, mais d’une sauvageonne plutôt pas mal équipée.



Présentation psychologique


Curiosité, naïveté, et aucun sang-froid


Ayla est extrêmement curieuse. Gentille, plutôt maternelle de base et pas mal portée sur le premier degré (malgré le caractère de son mentor principal qui lui, maniait l’ironie à la perfection mais s’en abstenait devant elle d’ailleurs), elle a une certaine naïveté inhérente qui ne l’emporte cependant pas sur son instinct. Elle s’excitera devant quelque chose de nouveau, mais essaiera de le dissimuler un maximum, mais ça se lira sur sa tête.

Cependant, bien qu’elle ne soit pas exhubérante au possible comme sa « cousine éloignée » Iris, elle ne partage pas moins les mêmes idées grosso-modo et part du principe que toute personne « possédant » des pokémons se doit de les traiter comme des égaux. Ayant elle-même énormément souffert de s’être sentie abandonnée, la jeune fille qui vous traitera amicalement et avec un beau sourire changera du tout au tout si elle vous soupçonne de mal traiter vos pokémons.

Elle a néanmoins un énorme défaut, par rapport aux humains, c’est qu’elle s’intéresse principalement aux pokémons avant les humains, exactement comme les gens ont tendance à le faire quand ils voient un chien dans la rue ou un chat chez une connaissance. Sauf qu’on est dans le monde des pokémons. Et voir quelqu’un qui s’acharne d’abord à taper la discute avec votre pokémon plutôt qu’avec vous, et qui se montrera du coup assez gauche envers vous… Et bien, ça fait un peu bizarre.

Mais elle est comme ça, que voulez-vous. Considérez que pour elle les pokéballs sont une abération – bien qu’elle ne vous jugera pas, ou plus , de vous en servir – et qu’elle se trimballe toujours avec deux pokémons dragons à ses côtés, et ça achèvera le tableau…









Qui êtes-vous ?


Surnom : Meiyou


Âge : 32


Expérience en RP : 15-17 ans minimum


Comment avez-vous entendu parler du forum ? Je faisais partie de l'ancienne version et je fais partie du staff ;)


Des suggestions ou commentaires sur le forum ? Je le trouve parfait :D


Avez vous lu le règlement ? Validé par Venom





Dernière édition par Ayla Kuma le Mer 14 Juil 2021 - 11:35, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Ayla Kuma, dracologue en herbe   Ayla Kuma, dracologue en herbe EmptyMar 13 Juil 2021 - 22:08

Histoire




Janusia, il y a environ 15 ans

« Enfin, qu’est-ce qu’il t’arrive Tiamat ? Qu’est-ce que tu as trouvé ? »

Alors qu’il laissait promener son pokémon un jour, après s’être isolé du reste du Clan qui décidément l’insupportait, Lars Calistea vit son Tranchodon revenir avec affolement vers lui, la gueule pleine de restes de baies. Si cela avait été un humain qui venait ainsi quérir son attention, il n’aurait probablement pas obéi, mais sa dragonne lui avait attrapé le bras et tirait si bien sur ses vêtements qu’il n’eut pas d’autre choix que de s’exécuter avec un gros soupir. Sauf s’il voulait bien sûr voir ses beaux vêtements se déchirer, qui étaient en eux-mêmes une excentricité qui déplaisait beaucoup au Clan, donc : une chose dont il était hors de question.

Et puis de toute façon, ce que femme veut, femme obtient… Et c’est d’autant plus vrai quand il s’agit d’une dragonne. Le comportement de Tiamat était étrange, elle avait de toute évidence vu quelque chose qu’elle voulait lui montrer, mais il ne s’agissait sûrement pas d’un pokémon blessé, vu que sinon elle l’aurait soulevé et le lui aurait apporté directement ou l’aurait alerté par de grands couinements.
Que pouvait-elle bien vouloir lui montrer avec tant d’insistance ? L’homme se leva de sous son arbre où il faisait la sieste puis, calmement, se mit à la suite de sa vieille compagne de route.


La surprise cependant fut au rendez-vous quand il aperçut, étendue par terre à côté des restes d’un éboulement dans les montagnes (les pierres au sol avaient d’ailleurs très clairement été massacrées par des coups de queue et de griffe de la part d’une créature puissante, soit Tiamat à n’en pas douter), une petite fille qui ne devait pas avoir plus de cinq ans. Oubliant absolument tout de son humeur caractérielle d’ordinaire et de sa persona usuelle qui aurait aimé prétendre pouvoir passer à côté d’un tel spectacle et s’en ficher comme de l’an 40, Lars eut quelques secondes de choc avant de se reprendre et de courir vers la petite fille, pris d’une frayeur plus intense que jamais. L’enfant était inconsciente, ce qui ne l’étonnait guère, mais au moins elle respirait toujours.

Son premier réflexe avait été de vouloir la soulever, mais il s’en abstint au dernier moment, car il n’avait pas mis longtemps à comprendre ce qui s’était passé. Il pointa l’éboulement du doigt tout en se penchant pour écouter le cœur de l’enfant, et demanda à Tiamat :

— Elle était là-dessous, hein ?

Tiamat grimaça et acquiesça. Cela n’avait aucun sens : absolument personne ne vivait dans ces montagnes, de ce qu’il en savait, sinon des pokémons et des colonies de dragon que les différents clans de Dracologue de Janusia veillaient… Enfin, aux dernières nouvelles. L’on se détournait de plus en plus de l’amour des dragons pour choyer plutôt la technologie, et Lars n’était pas convaincu que les différents cataclysmes naturels qui se produisaient n’étaient pas l’œuvre de dragons en colère. Mais qu’aurait bien pu faire cette enfant là-dedans ? Lars se mordit les lèvres et fit signe à Tiamat de rester aux alentours pendant que lui-même tirait cette espèce d’horreur qu’il détestait tellement, son téléphone.

La sonnerie résonna plusieurs fois sans succès, et avec un grognement et plusieurs insultes bien senties et créatrices à l’encontre de Watson, son cousin, Lars s’en résolut à devoir aller à l’encontre des règles de base de sauvetage et à ramener lui-même la petite fille au Clan. Il se pencha et commença à soulever l’enfant de terre, sous le regard inquiet de Tiamat, quand il remarqua que la petite commençait à bouger. L’homme se figea sur place, très nerveux : se montrer comme ça en public en train d’aider les gens, ça allait à l’encontre du masque qu’il adoptait envers le monde entier. Et c’était parler sans sa conviction profonde que la plupart des humains se servaient des pokémons plutôt que de vivre en harmonie avec eux.

Alors se faire pincer en train d’en aider un…

La petite fille ouvrit un œil d’un bleu aussi intense que celui de la mer, puis un deuxième, et en apercevant le visage penché sur elle et les bras qui la portaient, elle se figea tout autant que son porteur. L’expression de la petite fille dessina une frayeur épouvantable et elle se mit à baragouiner dans une langue qui, pour Lars, ne voulait strictement rien dire. Elle essayait de se débattre mais ses forces n’étaient vraiment pas élevées, et il sautait aux yeux à qui voulait bien faire preuve de bon sens qu’elle avait réchappé par miracle à cet éboulement mais qu’en conséquence il ne fallait pas trop lui en demander. Lars leva les yeux au ciel en voyant qu’elle avait vraiment peur de lui – il n’avait pas envie de jouer à ça, là, pas avec une enfant en danger – et grommela en faisant un signe de tête vers Tiamat :

— Hé, si tu continue à bouger, je lui demande à elle de te porter.

Honnêtement, il doutait que cela change quoi que ce soit. Mais la petite fille, en apercevant Tiamat, poussa un cri et se releva pour se blottir contre le torse du monsieur en coinçant son nez dans son cou, une marque de… de proximité physique qu’il n’avait littéralement jamais reçue de la part de quelconque enfant humain, seulement de la part de bébés pokémons. La petite tremblait de tous ses membres et chouinait dans son language qu’il ne comprenait pas, mais une chose était claire : la dragonne lui faisait peur. « Jeune fille, tu es dans la panade… » songea-t-il en, très gauche, essayant de passer ses bras pour mieux la tenir et lui caresser le dos pour la rassurer, se forçant à marmonner des paroles d’une voix douce, pour essayer de lui faire comprendre que la dragonne était une amie.

Tiamat restait à distance, mais au regard qu’elle lançait à son compagnon, il était clair qu’elle était bouleversée qu’on ait peur d’elle à ce point. C’est alors que Lars sentit quelques différences de température sur sa jambe où il portait l’enfant. Craignant sa découverte, il baissa la tête pour regarder si par hasard la petite ne se serait pas uriné dessus de peur, mais non… Rien de tout ça : elle avait en réalité sur la jambe droite, celle sur laquelle elle était couchée tout à l’heure, plusieurs énormes traces de griffures qui sans l’ombre d’un doute appartenaient à un dragon. Griffures dont coulaient du sang qui venaient de dégueulasser les belles fringues de Lars. Lars regarda Tiamat avec intérêt en lui faisant signe vers les traces, mais la dragonne fit non de la tête : il aurait été possible que Tranchodon aie blessé la petite fille en la libérant de l’éboulement, mais tel n’était pas le cas. Qu’est-ce qui avait bien pu causer tout ça ?

Il ne pouvait de toute façon pas en demander plus à l’enfant : non seulement elle ne parlait pas sa langue, et avait l’air d’avoir pris un sacré coup à la tête, mais en plus elle venait de s’évanouir ou de s’endormir d’épuisement sur son épaule, Lars ne savait pas trop.

Avec un soupir, il continua sa route.

***

— Etrange, se concertaient les sages de la ville, et ancêtres du clan des dracologues de Janusia.

Lars, lui, ne pouvait s’empêcher de rester près de l’infirmerie où les pokémons capables de soigner et les infirmiers prenaient soin de l’enfant. Il ne faisait pas les quatre cent pas devant la salle, mais installé entre celle-ci et la salle de réunion où s’étaient installés ses aînés (pour qui d’ailleurs il n’avait aucun respect), il ne pouvait qu’écouter ce qui se passait dans les deux salles avec de sacrées grimaces.

Watson finit par sortir de la salle des sages – ce qui n’avait rien d’étonnant, songea Lars avec dégoût, vu qu’il avait toujours été le chouchou de la doyenne et que son cousin avait été choisi à sa place pour devenir le Champion de Janusia. Les deux hommes se toisèrent d’un regard où on lisait toute la rivalité et surtout la grosse antipathie qu’avait Lars pour Watson, et Lars grommela :

— Alors ?

— Alors nous avons repéré aux radars beaucoup de migrations de dragons ces derniers temps, grimaça Watson sous son épaisse barbe. Il n’est pas impossible qu’il se passe des choses étranges dans d’autres nations et qu’elle ait été emportée pour… Pour… (Sa grimace s’accentua.) Je l’ignore. Peu importe ce que cette petite fille a vécu, ce qui est sûr, c’est qu’elle a été enlevée par un ou des dragons et qu’elle n’est pas de notre région.

— Ha. Et comment on fait ? grommela Lars, de plus en plus de mauvaise humeur. Y en a pas un seul fichu de comprendre ce qu’elle a baragouiné ? De déchiffrer la trace qu’elle a sur la jambe ? Ca permettrait de retracer sa région d’origine et de la renvoyer d’où elle vient.

— Hélas, non. Même avec toute notre technologie, on ne…

— Tu vas me dire qu’aucun dracologue de la ville n’a de dragon qui soit capable de renifler cette plaie et de reconnaître que ça appartient à son espèce ? grogna Lars, de plus en plus de mauvaise humeur. Avec tous les dracologues qui viennent ici ?

Watson se contenta de le foudroyer du regard : ce n’était pas une proposition stupide, mais le venin qu’il y avait derrière témoignait un peu trop du mépris de Lars pour le maire de la ville. Lars, voyant que le mur de glace à qui il faisait face ne comptait pas céder, se rassit et poussa un soupir de lassitude. Tiamat, couchée à côté de lui, lui adressa un regard d’inquiétude.

Watson s’accroupit devant son cousin et déclara alors :

— Tu sais... A l’instar d’Iris et de moi, tu n’es plus tout jeune et devrais peut-être réfléchir à te trouver un poulain, un futur successeur. Alors… Comme c’est toi qui as trouvé cette enfant, si jamais on ne retrouve pas son pays d’origine, que dirais-tu de l’adopter ?

Lars éclata alors d’un immense rire.

— Moi ? Adopter une petite fille ? Avec toute ma « bienveillance » et mon « respect » pour nos sublimes « traditions » ? (Il ricana quelques instants puis renvoya un œil absolument assassin à Watson : ) Je suis la dernière personne bien placée pour ça et tu le sais très bien. Celui qui a le sens des responsabilités ici, c’est toi non ?

Sa dernière remarque s’était ponctuée d’une telle noirceur que Watson décida de laisser tomber et se leva avec un énorme soupir.

— Très bien. On la confiera au clan.

Il se dirigea vers la salle d’infirmerie tandis que Lars se levait comme pour partir. Mais à l’instant où Watson allait franchir la porte, il entendit derrière lui une voix grommeler…

— Soyez gentils avec elle. Sinon le rebut de la société va vous montrer qu’il n’est pas que réfractaire aux évolutions du clan mais peut-être au clan lui-même.

Watson sourit sous sa barbe. Son cousin était décidément un drôle d’oiseau.

Sans un mot, il acquiesça puis entra dans l’infirmerie. La petite fille avait repris connaissance et semblait toujours avoir peur des pokémons, mais elle écoutait les voix autour d’elle qui se voulaient plus rassurantes. Elle était jolie, avec ces grands yeux bleus et ses cheveux noirs en bataille. D’où pouvait-elle donc bien venir ?


***


La petite fille avait réussi à s’exprimer avec l’aide d’un pokémon psy, mais il s’était avéré qu’elle n’avait plus aucun souvenir de sa vie antérieure. Elle n’arrivait plus qu’à dire son prénom : Ayla. Et puis… Ce fut à peu près tout ce que l’on put extirper d’elle à la fin de son séjour en infirmerie.

A l’insu de Lars, Watson conçut quand même un plan pour le forcer à « adopter » l’enfant, si c’est dire.

Les soins durèrent deux bonnes semaines au moins, ne serait-ce que parce qu’on essaya beaucoup de techniques pour lui rendre la mémoire, mais toutes infructueuses et qui finissaient par faire peur à la petite. Elle réclamait le gentil monsieur qui l’avait sauvé, ce qui faisait rire systématiquement les gens tout autour. Et puis au bout de ces deux semaines, la doyenne et Watson en vinrent à une conclusion : on n’avait plus le choix, il fallait adopter cette petite au sein du clan. Mais Watson avait trop à faire avec Iris, l’enfant surdouée, sa « nièce » qu’il avait rencontrée et prise sous son aile lors d’un tour du monde qui l’avait conduit au Village des Dragons lui-même, et en conséquence il ne pouvait prendre une apprentie de plus.

Mais à qui la refourguer, vu que Lars n’en voulait pas – et qu’il n’était pas franchement doué pour ça tout court ? Et bien…


***


— Que dalle.

Lars était assis sur un banc de la ville juste en face de ce qui avait été autrefois la hutte principale du village, mais qui devenait progressivement un véritable bâtiment et qui finirait, dans le futur, par devenir un immense gratte-ciel. Chose qui lui déplaisait fortement, d’ailleurs.

Ayla, habillée de la tenue traditionnelle du clan, qui tendait à se perdre d’ailleurs – comme tout dans cette ville – c’est-à-dire un yukata blanc avec un obi rose et le bout des manches roses, se tenait devant lui avec l’air toute timide. Et malgré lui, le vieux dracologue, qui n’était pas d’ailleurs pas encore si vieux, sentait bien qu’il avait de l’affection pour elle. En tout cas Tiamat à côté en avait, et la dragonne faisait de son mieux pour avoir l’air gentille et donner envie à la petite fille de venir lui toucher le museau. Et pour être honnête, la petite fille avait envie, maintenant, d’obéir. Sa proximité avec les pokémons et puis la tranquillité à peu près retrouvée depuis son accident n’avaient guéri sa crainte des dragons, mais s’en était mêlée une fascination qui, tous les dracologues le savaient, mènerait à la passion.

Enfin, le problème principal n’était pas la lente marche d’Ayla vers Tiamat, mais son introduction. A peine Watson était arrivé avec la petite fille que Lars avait fait non de la tête vigoureusement. Il aurait dû s’en douter : pour quelle autre raison son cousin, le maire de la ville et responsable de tout ce qui s’y passait, aurait-il pu le sommer de venir en cet endroit ce jour là à cette heure-ci ?

— Je l’adopterai pas. (Comme Ayla relevait vers lui des yeux craintifs, alors que Tiamat osait aventurer le bout de son museau dans la main de la petite fille, il leva les yeux au plafond et grinça :) Ecoute, ça n’a rien à voir avec toi. Je suis juste pas fait pour avoir des enfants.

— Ce n’est pas ce qu’on te demande, dit Watson tout haut, pendant qu’Ayla sursautait, le bout de sa main touchant enfin la dragonne.

Lars lui adressa un mauvais regard. Pendant ce temps-là, Ayla étouffait un couinement et contemplait émerveillée Tiamat qui frottait son museau contre elle. Watson croisa ses bras musculeux et, un sourire sournois sous sa barbe, déclara amusé :

— Je te demande de choisir la personne qui l’adoptera.

— C’est tout à fait ma place, c’est évident ! grogna Lars, qui entendit alors un couinement ravi de Tiamat et tourna la tête vers les deux.

Le sourire de Watson s’intensifia. Le piège marchait, à voir la tête d’Ayla, enchantée et hésitante, qui caressait de plus en plus la tête de la dragonne et, fascinée, s’approchait… Mais surtout, le piège fonctionnait au vu de l’expression de Lars, celle d’un homme qui ne faisait que semblant d’être un dur, et qui craquait en voyant une petite fille se lier d’amitié avec Tiamat, son dragon. L’ours qu’était le cousin de Watson ne pourrait se cacher éternellement et finirait par admettre qu’il voulait le bien de la petite fille, que ça lui plaise ou non. Ce qui le forcerait à assumer ses responsabilités et adopter l’enfant, vu que ce serait là toute chose logique.

Et en effet, l’idée d’adopter la gamine et d’en faire l’antithèse d’Iris, la rivale de cette dernière, et la former pour qu’elle dépasse l’élève de son cousin qui avait eu l’idée saugrenue d’aller chercher son prochain successeur en dehors de leur propre clan, oui, cette idée sournoise lui vint.

Puis, mais Watson ne pouvait pas le savoir, l’idée déserta Lars tout de suite, et un regard empreint de pitié s’inscrivit sur lui tandis qu’il faisait abstraction du reste du monde, contemplant l’enfant qui jouait avec l’immense dragonne. Le plan de Watson tomba à l’eau complètement, car Lars n’était pas le monstre qu’il prétendait être et il se refusait à ternir l’innocence même.

Il releva un regard empreint d’une gravité intense vers Watson et grinça :

— Nami Kuma.

Watson haussa des sourcils broussailleux.

— Nami Kuma ?

La dame âgée venue de l’autre cité de dracologue située en Johto, Ebenelle, avec qui Lars s’était lié d’une de ces sortes d’étranges amitiés que seules des personnalités excentriques comme la sienne pouvaient nouer ? Cette vieille dame qui s’intéressait énormément à toutes les légendes de dragons du monde et qui, si elle était devenue trop vieille pour voyager, n’avait pas moins décidé de rester à Unys pour étudier cette histoire de deux dragons jumeaux, l’un assoiffé de Réalité et l’autre d’Idéal ?

— N’est-elle pas trop vieille ? objecta Watson.

Lars sourit sous cape à son tour : il était beaucoup plus intelligent que ce que son cousin voulait bien le croire. Le regard rusé que celui-ci lui rendit, croisant les bras un instant, voulait clairement dire « Prend-moi pour un idiot et on verra qui perdra », puis il détourna le nez pour contempler la jeune fille dans les yeux vu que celle-ci le dévisageait désormais avec étonnement.

— N’as-tu pas dit que c’était à moi de choisir qui adopterait cette enfant ? Je n’ai aucunement les capacités affectives requises pour élever une petite fille correctement. Cependant, nous savons tous deux que Nami les a. (Son sourire se diabolisa) J’en suis la preuve. Tu sais que nos querelles auraient pu beaucoup plus mal tourner si elle n’avait pas su m’inciter à me détacher du clan.

Watson soupira.

Cependant, Ayla avait suivi la conversation. Elle se leva et interrogea d’autant plus Lars du regard, mais celui-ci vit son expression s’adoucir et sa main venir lui ébourriffer ses cheveux en bataille noirs, avec un clin d’œil.

— Ne t’inquiète pas. Je ne peux pas t’élever, mais je vais te confier à une amie très chère qui est d’une extraordinaire gentillesse. Tu verras. (Il ajouta, plus à l’intention de son cousin qu’autre chose : ) Tout comme moi, elle n’a pas oublié qu’autrefois les Pokémons et les humains se comprenaient totalement et ce sans avoir besoin d’artifices. Elle saura t’enseigner les voies de la dracologie que mon clan se targue d’oublier.

Watson pouvait toujours changer d’avis. Le venin que crachait la langue de Lars ne se laisserait pas attendrir même par une enfant. Sa vision du clan de Janusia était totalement erronnée, et Watson avait longtemps craint que son cousin ne se dresse ouvertement contre lui. Si Nami n’était pas intervenue en incitant Lars à créer ses propres croyances et à les suivre, le clan aurait pu mal tourner.

Au lieu de cela, seulement une personne avait mal tourné, et quand bien même il jugeait Nami comme étant comme lui, il se trompait. Watson secoua la tête et tourna le dos avec lassitude.

— Soit. Je vais l’appeler pour lui dire de vous attendre.

Lars adressa un grand sourire ravi et tout à fait sincère à Ayla, ce qui la surprit car c’était bien la première fois depuis le début de cet entretien qu’il manifestait une émotion totalement positive.

Ca, en revanche, Watson ne le vit pas.


***


— Voyons, Lars. J’ai l’âge d’être grand-mère, même arrière-grand-mère, pas d’être mère, le gronda une vieille dame.

Ayla se serrait derrière Tiamat, ayant adopté la dragonne pour amie officiellement. Lars sourit à la vieille dame aux traits décidément différents des siens, mais dont la douceur était évidente. Des yeux noirs, une chevelure grise nouée en une seule natte et le dos courbé, il était évident que ce n’était pas la meilleure personne à qui confier une si jeune enfant. Mais Lars ne changeait pas d’avis.

— C’est peut-être vrai, mais tu me vois, moi, père ? Je suis beaucoup trop instable pour ça.

— Ben, j’aimerais bien être votre fille…, hésita Ayla, derrière Tiamat. Votre dragon, il est très gentil…

— Elle, la corrigea Lars en se tournant vers elle, toute sa posture indiquant une relaxation qui n’y était pas tout à l’heure. (Il s’accroupit même à la hauteur de la petite fille et lui tendit la main.) Ne t’inquiète pas, je ne serais jamais loin. Mais je te jure que je ne suis pas du tout la meilleure personne pour ça.

— Tu es agaçant, Lars, soupira Nami avant de claquer des doigts.

Aussitôt, un Altaria et un Dracolosse surgirent en chantant de derrière la bâtisse où vivait la vieille dame, une vieille maison toujours en pierres et conçue à l’ancienne façon des demeures de Janusia, avant que la révolution technologique ne se mette en place. Nami se tourna vers l’Altaria et s’exprima dans une langue qui était encore différente de celle que connaissait Ayla, mais qui ressemblait principalement à des feulements et à des sifflements. Altaria disparut à l’intérieur de la bâtisse, puis Nami se tourna vers la Dracolosse et lui parla en la même langue, ce qui parut suffire pour que le Dracolosse disparaisse lui aussi à l’intérieur.

Nami se tourna alors vers l’enfant et l’examina. Ayla lui rendit cet examen, épatée par cette femme qui semblait-il avait le pouvoir de parler aux dragons – ou en tout cas, qui avait développé suffisamment de complicité avec eux pour parler en ces termes. Puis, elle ne savait trop comment, Ayla demanda tout haut :

— Vous pourrez m’apprendre à parler dragons ?

— Cela dépend de ta volonté à tisser des liens avec tes compagnons de route, dit Nami en lui souriant. Tu aimes les dragons ?

Ayla regarda Tiamat longuement, puis acquiesça lentement.

— J’ai peur. Mais ils sont beaux.

— C’est tout ce qui compte, confirma Lars. (Il tapota la tête d’Ayla et lui refit un clin d’œil.) Nami est vraiment gentille. Tu apprendras beaucoup avec elle. Et puis, si vous avez besoin de quoi que ce soit, (et il releva la tête vers Nami) vous me faites signe, d’accord ? Je ne peux pas être son père, mais je suis prêt à participer à son éducation.

— Merci… Merci beaucoup, monsieur gentil, se contenta de dire Ayla en lui attrapant la main au passage et en lui souriant.

L’infortuné sentit son cœur bondir dans sa poitrine, secoua la tête et s’enfuit en courant, même pas suivi de Tiamat. Nami éclata de rire et étreignit l’enfant par l’épaule, comme Ayla le regardait partir avec désarroi.

— C’est rien. Il ne sait vraiment pas montrer ses émotions, mais il t’aime beaucoup, sinon il ne t’aurait pas emmenée à moi. Bien que, (et elle croisa les bras), je ne m’attendais pas à ça. Alty et Lossie sont en train de te préparer une chambre dans ma chambre d’invité, mais ils n’ont sûrement pas fini. Tu dois mourir de faim. Tu veux manger ?

— S’il-te-plaît ?

Nami sourit de plus belle. Ayla était vraiment mignonne, même si entre son amnésie et le fait qu’on la ballotait plus comme un objet que comme un humain, elle avait l’air encore plus paumée qu’une enfant de cet âge le serait à ce moment-là, et si elle ne s’était pas encore mise à pleurer, c’était peut-être parce que Tiamat était encore là. Qu’à cela ne tienne, Tiamat retournerait voir son compagnon plus tard, décida Nami en voyant que la dragonne se comportait toujours en mère envers l’enfant. Ca pouvait attendre.


***


Ayla grandit dans une ambiance un peu particulière. D’amour elle ne manquait pas – malgré son précepteur un peu bizarre et pas franchement apprécié, l’accent qu’elle avait, son étrange histoire encore plus folle que celle d’Iris et sa façon de se mettre plus facilement en confiance avec les dragons qu’aux autres pokémons et humains, ces trois derniers éléments la rendaient plutôt attachantes non seulement pour le Clan mais aussi pour les autres membres du village qui devenait progressivement une ville.

Nami avait beau ne pas avoir assez d’énergie pour la suivre quand elle avait besoin de courir dans tous les sens, Ayla faisait de son mieux pour ne pas trop solliciter la vieille dame pour des efforts physiques et en apprendre un maximum de son art de dracologue. Elle en apprenait aussi à l’école bien sûr, et avec les autres enfants et parfois les autres dracologues de la ville, mais la philosophie qu’Ayla développa en voyant Nami et Lars la pratiquer différait légèrement de celle des autres enfants.

C’est-à-dire que le jour où, Tiamat ayant fait un œuf avec un autre dragon, Lars confia à Ayla son premier pokémon, un petit Coupenotte, Ayla l’adopta comme un petit frère et se mit à jouer avec lui exactement de la même façon. Alors quand la doyenne du village se présenta quelques jours plus tard pour la féliciter et lui remettre sa première pokéball, comme le faisaient d’habitude les parents ou les grands-parents pour les enfants normaux, Ayla la dévisagea d’un regard perçant et demanda…

— Pourquoi est-ce que j’enfermerais Tarask ? Vous voudriez m’enfermer, vous ?

— Ce sera plus simple pour qu’il te suive de partout, voulut la raisonner un autre adulte tandis que la doyenne fronçait les sourcils, voyant là une certaine indoctrination.

Mais Ayla serra Tarask, le Coupenotte, dans ses bras à la place et protesta :

— Il peut me suivre de partout sans avoir à être enfermé. C’est idiot comme raisonnement.

— Cela empêchera aussi le premier venu de le capturer, continua l’adulte bien intentionné, mais le regard encore plus courroucé qu’il reçut le dissuada de continuer, tandis qu’Ayla serrait encore plus fort Tarask qui essayait de passer ses petites pattes autour du corps de sa « sœur » :

— Parce qu’il y a des méchants qui voudraient capturer mon ami ?! Il faut que je l’enferme pour pas qu’on me l’emmène de force ? Mais c’est cruel !

— Euh…

— A vrai dire, intervint Lars en surgissant derrière eux sans prévenir, sa silhouette se découpant sur le sol devant eux, il y a bel et bien un autre moyen. Mais encore pour cela faut-il connaître les traditions de nos peuples… Vous savez, un peu comme ce qu’un dracologue est supposé savoir faire…

Ayla bondit sur place en le voyant et, imitée de Tarask, se jeta sur lui pour le serrer dans ses bras.

Pendant ce temps-là, la doyenne se retournait vers lui et le foudroyait du regard, tapant du sol de sa canne. Nami, à l’entrée de sa maison qui persistait à rester la même malgré l’évolution de littéralement tous les autres bâtiments de la ville, croisa les bras et s’adossa à la porte. Lars, attrapant la petite fille d’à peu près huit ans, la souleva dans ses bras de façon un peu gauche (comme toujours) et sourit à la doyenne furax :

— Quoi donc ? Je ne fais que lui répéter les enseignements des vieux écrits.

— Je vois surtout que tu essaies de l’endoctriner, siffla la doyenne. Ce n’est pas « juste » une question de ne pas vouloir mettre son pokémon dans une pokéball, et tu le sais très bien.

— « Son » pokémon. Tu entends, Ayla ? Je te l’avais dit, le reste du monde ne considère pas les pokémons comme nos égaux. Ils les considère plutôt comme des possessions.

— Tu es infernal ! rugit une escorte de la doyenne, mais ce fut le moment que Nami choisit pour tousser de façon fort sonore et sourire.

— Vous venez les enfants ? Le goûter est prêt. Lars, tu es prêt toi aussi pour ta leçon de mythologie ?

— Toujours, madame, déclara l’homme en passant devant les autres comme un paon, ses précieux chargements dans les bras ou trottinant à ses côtés.

Ayla ne saisissait pas encore ce qui se tramait derrière tout ça. Ce qui comptait, c’était que la doyenne cesse de l’ennuyer avec ces histoires de pokéball, que bientôt les autres enfants qui eux de toute façon s’en fichaient et gardaient juste leurs balls en cours avec leurs pokémons dedans histoire que ce ne soit pas le désordre, cessent de l’embêter aussi. Eux, c’est sûr, avaient beaucoup de pokémons, trois, quatre même parfois, ça ne tiendrait pas dans une seule salle de cours. Mais Tarask savait se tenir sagement et jouer dans la cour de récréation pendant qu’Ayla suivait l’école ! Alors pourquoi s’ennuierait-on à l’enfermer ?

Lars ne répondait toujours qu’en prétextant que le monde n’avait pas le même respect pour les pokémons qu’eux, et Nami, bien qu’elle températ ses ardeurs, acquiesçait que leur façon de faire au moins leur permettait de réellement vivre avec les pokémons plutôt que de s’en servir comme adjuvants. La vieille dame cependant était moins critique que lui et Ayla comprenait à ses mots que Lars, bien qu’elle l’adorât, n’était pas forcément infaillible. Le reste du monde, pour elle, pouvait bien faire ce qu’il voulait, tant qu’il respectait les pokémons avec qui il vivait.


Une fois à l’intérieur, et laissant la doyenne et le reste de la troupe fulminer dehors, Ayla courut avec Tarask, Tiamat, Alty et Lossie et pour aller prendre le goûter. Lars resta en arrière et parla « mythologie » avec Nami. Ayla participait souvent à ces sessions, écoutant fascinée les mythes du monde entier concernant les dragons, mais il arrivait toujours un moment où les deux adultes se mêlaient de parler de faits et de véracités historiques, et là, Ayla qui recevait une éducation normale avec les autres enfants peinait à suivre.

Bien que Nami l’emmenait parfois visiter des sites historiques, Ayla voyait bien que les autres enfants, ceux issus de véritables familles de dracologues, avaient beaucoup plus de connaissances et de droit de savoir en la matière – bien qu’il leur fallut passer des épreuves.

A elle ? Rien.


***


Ces instants, idylliques pour elle, où elle grandissait en compagnie de celui qu’elle s’était choisi pour père et de sa véritable mère adoptive, ne durèrent cependant qu’un temps, et c’est là où les choses commencèrent à se gâter. Car, il y a environ dix ans, après avoir fait beaucoup de recherches, Lars disparut mystérieusement de la population. Apparemment il s’était disputé avec Watson au sujet des études qu’il faisait, mais Ayla, seulement âgée de dix ans, ne put en savoir plus.

Lars s’était volatilisé du jour au lendemain sans un mot, et cela marqua profondément Ayla qui se crut abandonnée et pleura des semaines entières dans les bras de Nami, disant qu’il l’avait abandonnée lui aussi. Nami eut beau faire de son mieux, ça ne suffisait pas. Comment en aurait-il pu être autrement ? Elle qui avait déjà perdu cinq ans auparavant son peuple précédent, dans des circonstances dont elle ne se souvenait pas, avait aussi perdu maintenant son père spirituel. Plus d’un enfant aurait été dévasté.

Cela marqua le début d’une certaine maturité pour la pauvre enfant.

Là où Iris, un peu plus âgée, croissait en merveille et en talent, Ayla en démontrait beaucoup moins au combat. Elle réussissait peut-être à se lier plus facilement avec les pokémons sauvages, qu’elle n’adoptait pas mais qui mystérieusement venaient habiter chez elle sans pour autant vouloir la suivre partout contrairement à Tarask qui tenait à combattre comme les « pokémons appartenant aux gens » le faisaient, mais cela ne faisait pas d’elle une bonne combattante. Petit à petit, elle vit l’écart se creuser.

Jamais elle n’avait voulu être la rivale d’Iris et du reste, les deux filles se connaissaient peu, leurs « mentors » respectifs s’étant toujours détestés. Mais Ayla commençait à faire plus sa connaissance depuis la disparition de Lars, et en voyant son lien avec ses dragons, le doute commençait à se faire.


***


Ayla allait de plus en plus loin alors, pour se tester.

Elle était convaincue que la voie que Nami et Lars lui avaient enseignée avait quelque chose. Sur son chemin, en effet, les pokémons sauvages ne l’agressaient presque jamais, et beaucoup au contraire la laissaient s’approcher. Elle découvrit ainsi un jour de pluie, il y a sept ans, un pokémon qu’on n’avait jamais vu dans le village, qui errait dans les montagnes près de l’endroit où elle avait elle-même été trouvée, bien qu’elle n’en savait rien.

Troublée, Ayla s’approcha du pokémon, une étrange petite boule de mucus rose qui semblait avoir des cornes et des tâches vertes. Tarask qui la suivait poussa un petit couinement qu’elle imita, visant à informer la créature inconnue de leur présence et de leur non-agressivité. Néanmoins, la créature qui… pivota en glissant vers eux, ne témoignait pas la frayeur habituelle qu’un pokémon à peine averti le montrerait.

En un éclair, Ayla reconnut la frayeur de ce pokémon : c’était la même souffrance qu’elle ressentait parfois, ce même regard vague et perdu, ce même effroi dans les yeux, qu’elle ressentait depuis la disparition de Lars. Ayla laissa tomber alors les baies qu’elle avait en main et courut sans réfléchir vers le pokémon qu’elle souleva dans ses bras, s’aspergeant au passage d’un mucus très désagréable. Elle sentit le mucus lui agresser la peau, mais commença à vouloir communiquer avec la créature en utilisant le propre language qu’elle avait développé pour parler avec Tarask – mais qui cependant bien évidemment, ne fonctionnait pas avec qui que ce soit d’autre. Le petit pokémon, un Mucuscule comme elle l’apprendrait plus tard, chouina et du bout de ses cornes, lui montra la direction du village.

S’était-elle absentée trop longtemps ?

Le pokémon dans les bras et Tarask courant à toute vitesse à ses côtés, elle retourna à fond au village où elle assista à une scène des plus… inavouables : des personnes étaient là, en train de prêcher la même philosophie que Lars, mais en plus extrême encore.


Des personnes qui se faisaient appeler la « Team Plasma » étaient en train d’inciter les gens à relâcher leurs pokémons, et un voyageur de passage, qu’elle reconnut à son harnachement, fut lui reconnut par Mucuscule qui couina et lui fit signe vers lui. Ayla, faisant fi de tout, courut et se planta devant l’homme qui écoutait les discours avec passion, inscrivant sur son téléphone sans regarder les grandes lignes d’un speech que leur tenait un homme immense aux cheveux verts et vêtu d’une robe qui lui donnait l’air d’une tour de château.

Ayla releva la tête vers l’étranger que Mucuscule avait reconnu et s’écria :

— Hé, vous ! Mucuscule a l’air de vous avoir reconnu ! Vous le connaissez ?

L’homme, trop absorbé, ne lui prêta aucune attention au début. Ayla malgré elle siffla et Tarask y vit une invitation à coller un coup de queue dans la jambe de l’étranger. Pour une fois, ni Iris, ni Watson qui étaient présents eux aussi ne lui firent de reproches sur sa façon de traiter les gens parfois un peu brute. Eux semblaient très inquiets de ce que racontaient les zigotos, et s’avançaient vers l’estrade mise en place par des guignols habillés eux aussi n’importe comment.

— Monsieur ! rugit Ayla comme l’étranger se tenait la jambe en soufflant de douleur, et lui montrant la petite créature à bout de bras, ignorant sa propre chair qui brûlait : Vous le connaissez ?

L’étranger regarda le pokémon et haussa les épaules, un sourire décontenancé aux lèvres et dans le regard :

— Ah oui, c’est Mycos, mon Mucuscule. Enfin, (il grimaça), je ne dois pas dire ça. Avant, je le forçais à m’obéir, mais depuis je l’ai relâché.

— Mais, mais, mais ! protesta Ayla en sentant instinctivement la détresse du pokémon qu’elle serra contre elle au dépit de la minceur de ses vêtements. (Ses yeux bleus brûlaient d’une tempête océanique qu’elle darda sur l’homme, furieuse, haussant le ton de la voix comme elle ne l’avait jamais fait) Comment osez-vous ? Il vous cherchait, il était perdu sans vous !

— Les pokémons sont faits pour être libres, pas pour être asservis par les humains, ils sont mieux sans nous…

— Mais il vous aime ! protesta de toutes ses forces Ayla, quand soudain un horrible frisson la prit à l’échine.


Comme si un prédateur s’apprêtait à lui bondir dessus.


Elle osa un regard en arrière et tomba sur l’espèce de colosse aux cheveux verts qui tenait ses sermons, et dont les sbires étaient en train de retenir Iris et Watson en leur servant un préchis-précha impossible, à tel point que ces deux-là étaient à deux doigts de sortir leurs propres pokémons pour en découdre.

Elle dut lever, et lever encore les yeux, jusqu’à tomber dans le regard rouge de l’orateur qui affichait un sourire de bienveillance qui aurait presque pu la tromper.

Si son sang ne s’était pas mis à bouillir et Tarask à gronder.

— Allons, jeune fille. Ne comprenez-vous donc pas notre point de vue ? Les pokémons devraient être libres, leur asservissement par la race humaine est une abération. Ce jeune homme venu de l’étranger, dit le colosse en pointant l’étranger du menton, qui acquiesçait fièrement, a fait ce qu’il fallait en libérant ceux qu’il tenait forcés de lui obéir grâce à ces instruments du diable que l’on nomme des pokéballs. Pourquoi vous en prendre à lui alors qu’il a fait ce que nature demande ?

Un extrêmement mauvais pressentiment saisit Ayla à la gorge : elle connaissait ce discours.

Néanmoins, un seul regard au Mucuscule qui tremblait entre ses bras et s’était retourné pour chouiner contre sa poitrine lui suffit, et le serrant, alliée à Tarask qui s’était planté devant elle en soufflant comme un dragon prêt à attaquer, Ayla rugit en faisant un pas en avant vers la montagne :

— Je m’en prends à lui parce qu’il l’a abandonné alors que ce pauvre pokémon l’aime ! S’il y a une chose encore pire que d’enfermer les pokémons dans une ball, c’est de ne pas tenir compte de leur volonté ! Vous n’avez pas honte de séparer des familles ?!

— Ayla, résonna la voix de Nami au loin, derrière la foule, une Nami plus essoufflée que jamais, Ayla, je t’en supplie, éloigne-toi…

— « Ayla » ? répéta la montagne avec un faux air gentil, se penchant vers elle grâce à une canne énorme sortie de nulle part. Ah, alors c’est toi, Ayla Kuma. Tu devrais comprendre, toi qui n’a jamais voulu que ton compagnon soit enfermé dans une pokéball. N’est-ce pas ?

— Comment… Comment est-ce que vous savez ça ?! s’étrangla-t-elle, avant de reprendre courage et de, littéralement, continuer à avancer jusqu’à se trouver devant le colosse et lui montrer à bout de bras le pokémon, le visage de la jeune fille de 13 ans contorsionné par la fureur. Peu importe ! Osez me dire que vous pouvez causer une pareille peine à quelqu’un et prétexter que c’est pour le bien !

— Il suffit, intervint Watson en tirant l’homme en arrière.

Un regard sur le côté permettait de voir qu’ils s’étaient débarrassés avec Iris du reste des troupes. Iris se glissa et sourit à Ayla :

— T’as bien fait, c’est des crétins ! Va vite te mettre à l’abri, on s’en occupe !

Bouleversée, Ayla se retourna vers l’étranger abandonneur de pokémons, mais celui-ci s’éloignait en faisant un au revoir de la main à son Mucuscule, qui chouinait dans les bras d’Ayla. Celle-ci le serra plus fort contre elle, et adressant un œil meurtrier à celui qui s’appelait Ghetis, elle l’apprendrait plus tard, murmura au petit pokémon :

— Viens, on va rentrer chez moi. Là-bas, je te promets que plus jamais personne ne te fera de mal.

Et, Tarask sur les talons, Ayla retourna chez Nami, celle-ci la rejoignant dès qu’elle eut quitté le groupe. Ayla ne desserra pas les mâchoires une seule fois.


***


— Nami, j’ai une question à te poser.

Mucuscule était bien humidifié, Ayla s’était pansé les bras et Nami réunissait des matériaux de dragonniers dont elle s’était servie autrefois dans ses expéditions pour les emmener à la couturière et faire concevoir des tenues pour Ayla, pour qu’elle puisse porter Mucuscule tout en continuant à l’hydrater. Tarask ronflait aux côtés des autres dragons, Mucuscule en faisant partie, comme Ayla venait de l’apprendre.

Pour le moment, cependant, ça ne faisait pas partie de ses préoccupations principales. Ayla était juchée sur un fauteuil tressé, devant la cheminée, pendant que Nami fouillait dans ses placards. La vieille femme se raidit en l’entendant l’appeler ainsi et, sans se retourner, déclara :

— Non, nous n’avons rien à voir avec ces hommes. Ce sont des fanatiques qui ne comprennent pas l’amour que les pokémons et les humains se vouent, et qui les lie, comme celui qui te lie à Tarask. Et bientôt, à…

— Mykos.

— Mykos, conclut Nami.

Néanmoins, Ayla n’était pas dupe de son ton de voix. Nami se reposait trop sur les intonations pour que Ayla ignore qu’elle cachait quelque chose.

— Cet homme connaissait mon nom. Ce n’est pas une coïncidence, n’est-ce pas ?

— Ecoute, Ayla…, murmura Nami en se redressant, et devant poser une main sur son dos tant elle en bavait. (Jamais Ayla ne l’avait vue plus vieille en apparence. La dame se retourna vers elle et s’assit à son tour sur un fauteuil en osier, joignant ses mains et inspirant profondément, fermant les yeux.) Cette idéologie… Se base sur les mêmes faits historiques que Lars et moi connaissons. Il y a très longtemps, très longtemps, les pokémons et les humains n’utilisaient pas de pokéballs ni même ces prototypes à base de noigrumes qu’on employait dans la région d’où je suis née.

Il était rare que Nami parle de son passé, aussi Ayla dressa les oreilles. Elle vit sa mère adoptive se redresser momentanément, soupirer, et s’affaisser au fond de son fauteuil, comme si ce qu’elle allait dire allait lui coûter.

— Lars et moi… Nourrissions en effet le rêve de réinstaurer ces pratiques. Beaucoup trop de gens capturent des pokémons et ne se font obéir d’eux que parce qu’ils leur ont au préalable « prouvé » leur force. Mais je n’ai pas besoin de t’expliquer comment marche le combat pokémon… Et tu dois savoir qu’à un certain degré, les pokémons peuvent apprécier cela entre eux, mais peut-être t’en doutais-tu.

Ayla acquiesça : elle avait déjà eu l’occasion de tester, sur l’envie de Tarask et celle des pokémons de ses camarades de classe.

— Cependant… Ces gens vont à l’extrême. Ils déduisent que parce que certaines personnes se comportent mal, tout le reste du monde fait de même. Ils distordent les faits du passé pour les faire apparaître à leur avantage. Et ça pousse des âmes crédules à… à faire ça.

Ayla jeta un œil sur le salon, où Mucuscule dormait sur un tapis d’hydratation. Heureusement, Nami connaissait cette espèce, et en rétrospective, ça n’avait rien d’étonnant que Ayla soit tombée sur lui, vu que c’était un dragon. N’empêche…

— Si seulement j’avais pu faire entendre la voix de Mykos à son ancien dresseur…, soupira Ayla. Le pauvre… Être abandonné, ça fait si mal…

— Tu sais, l’interrompit Nami avec une expression de bienveillance qui essayait de cacher la peine qu’elle venait de ressentir à entendre Ayla évoquer ce qu’elle ressentait elle-même, depuis le départ de Lars… A l’origine, quand je suis partie en voyage, c’était parce que je voulais « entendre » les voix des pokémons du monde entier. (Un petit rire aigre lui vint) J’ai eu le malheur de me laisser détourner par ma vocation plus profonde qui était celle d’une archéologue, et puis je me suis trouvée bien ici. Mais tu pourrais, toi aussi, partir dans le monde entier.

— Je n’ai pas envie de te quitter ! protesta Ayla en se levant de siège, et en faisant sursauter au passage les dragons à qui elle s’excusa et demanda de se rendormir par un « schchch » commun à tous. Maman, je veux pas partir, j’ai trop besoin de toi encore ! Je connais rien ! (Elle était tournée totalement vers Nami devant qui elle s’était approchée, accroupie et lui avait pris les mains, les yeux baignés de larmes.) Je veux pas t’abandonner, moi aussi !

La vieille dame poussa un petit soupir et lui caressa la tête, tendre et affectueuse. Cette petite fille n’était vraiment encore qu’une petite fille… Lui caressant toujours les cheveux, Nami murmura :

— Ne t’inquiète pas, je ne te demande pas de partir. Tu le feras quand tu le voudras. Mais tu es douée. Tu pourrais très facilement apprendre la voix des dragons, surtout si tu t’aventures dans mon pays natal. (Elle posa sa main calleuse sur celle de sa fille et ronronna :) Ecoute bien, je suis née à Ebenelle, dans le pays de Johto. Là-bas, on vénère les dragons toujours comme on le faisait dans les temps anciens, et même si on y utilise des pokéballs, je te garantis que le respect et l’amour qu’on leur porte est également le même que dans les temps anciens. Un jour, quand je ne serais plus, tu iras.

— Qu’est-ce que tu racontes ?! s’époumona Ayla en sursautant et en lui adressant un regard effaré. Comment ça, quand tu ne seras plus ? (Ses larmes revinrent et elle s’effondra sur les genoux de sa mère) S’il-te-plaît, me laisse pas toi aussi…

Sans un mot, Nami lui caressa l’épaule.

Elle n’était plus toute jeune du tout. Mais que répondre à cela ?


***


Le problème de la mort, c’est qu’elle ne frappe pas toujours en ayant prévenu à l’avance. Des fois, elle arrive brutalement sans s’annoncer, et trois ans plus tard, après la… déconfiture qu’avait vécue Ayla en découvrant l’ampleur des plans de fanatiques annoncés tel que la Team Plasma, Ghetis revint à l’assaut.

De façon bien plus brutale cette fois.

Oh, cette fois Ayla ne le rencontra même pas. Mais pas besoin pour que ça bouleverse tout. Alors qu’elle s’entrainait avec ses deux dragons auprès de Nami et des siens, car elle avait résolu depuis d’apprendre à se battre un minimum – ajoutant à cela qu’elle se battrait physiquement aussi auprès des siens, un sifflement intense venu du ciel résonna. Un cri antique également, comme venu des confins de la Terre. Ayla eut à peine le temps de se tourner de part et d’autre en essayant de voir d’où ça venait, un frisson intense mêlé de désespoir lui parcourant l’échine, que la catastrophe tomba.

Des boules de glace venues du ciel, et des pics glacés s’élevant du sol, gelant en quelques secondes l’entiéreté du village. Est-il besoin d’en dire plus ? Un clan de dragon, une attaque Glaciation à échelle d’une ville ?

Ce fut un véritable carnage, une boucherie.

Ayla eut à peine le temps de serrer dans ses bras Tarask et Mykos, les enveloppant de ses bras, que le fracas se fit tout autour, un hurlement de pokémons, beaucoup de dragons, et encore plus d’humains.

Cela résonnait en cacophonie dans tous les sens, provoquant chez elle une surcharge auditive.

Tremblante de tous ses membres, Ayla finit par reprendre ses esprits, mais… Sa mère et ses dragons avaient été pris dans la glace – et contrairement à la glace dans laquelle sont pris les pokémons lors d’attaques gelantes lors d’un combat entre dresseurs, celle-ci avait l’intention de tuer.

Ce qui était dessous ne vivait plus. Et ça, n’importe quel pokémon doté du minimum de sens pouvait le ressentir. A l’expression traumatisée de Tarask, Ayla comprit. A l’expression figée de Nami, au sein de la glace, figée et non trahissant le vivant en dessous, cela suffit. La jeune fille poussa un cri et essaya de rompre la glace, mais sans rien pouvoir y faire, elle était si solide que même les coups les plus puissants de ses deux jeunes dragons n’y firent rien.

Hagarde, elle continua son chemin et tomba sur d’autres survivants. Il y avait dans l’ensemble peu de victimes mortelles, il semblait que la créature – car ce n’était pas naturel – à l’origine de cette attaque avait réussi à concentrer une certaine dose de volonté afin que son attaque soit la moins léthale possible. Mais les plus faibles avaient bien du mal à y survivre… Tous ensemble se mirent à tenter de libérer un maximum de monde, mais la catastrophe ne dura en réalité que peu de temps, quelques heures tout au plus.

Au bout de ce temps, la glace disparut car un « héros » avait réussi à mettre fin aux projets démoniaques du fou dangereux. Les gens reprirent dans l’ensemble connaissance et beaucoup purent être soignés, mais encore une fois, pas tous. Ayla n’avait pas besoin de se rendre au chevet de Nami pour savoir qu’elle ne retrouverait jamais le souffle. Ses deux vieux compagnons non plus.

***


Elle était toujours assise devant l’infirmerie à balancer ses jambes quand Watson apparut devant elle. Les yeux bas, elle ne prononça longtemps rien. Puis, en percevant le froissement de vêtements qui trahissait le mouvement du maire et champion de la ville, qui venait de s’accroupit devant elle, elle fit non de la tête et attrapa Mykos et Tarask contre elle, les yeux fermés, avec un gémissement sourd :

— Non. Tout ça c’est de ma faute.

— Arrête. Rien n’est de ta faute, la gronda gentiment Watson. Si tel était le cas, tous ceux qui ont cru à un moment donné à une forme de cet idéal seraient coupables, et tu réalise bien combien c’est absurde.

La jeune fille rouvrit les yeux, mais persista à l’éviter, avec un soupir.

— Si je n’étais pas restée, si je n’étais jamais venue au village, Nami serait peut-être repartie et elle n’aurait jamais été au mauvais endroit… Au mauvais moment.

Watson soupira lui aussi, mais beaucoup plus longuement. Puis sa patte d’ours se posa sur l’épaule de la jeune fille, qui releva les yeux vers lui à contrecoeur. Le chagrin, ou plutôt plusieurs formes de chagrin, se lisaient sur l’expression du vieux loup.

— Ayla, murmura-t-il, tu ne t’en es peut-être pas rendue compte, mais Nami n’a jamais été aussi heureuse que depuis qu’elle t’a recueillie. Tu étais sa fille. N’importe quel parent donnerait tout pour simplifier ne serait-ce qu’un petit peu la vie de son enfant, et tu le sais. Ne ferais-tu pas pareil pour Mykos et Tarask ?

Contemplant ses deux compagnons sous elle, la jeune fille renifla, de grosses larmes lui coulant sur les joues. Force lui était d’avouer qu’il avait raison, mais… Mais ça ne changeait rien à son chagrin. Comme s’il lisait dans son esprit, et comme s’il avait décidé de faire ce que son cousin n’avait jamais été fichu de faire, Watson entreprit momentanément le role d’un père et se pencha pour saisir la jeune fille et ses pokémons dans ses bras, et l’étreindre en offrant une poitrine où pleurer, où déposer son chagrin, où déposer ses sentiments, où se laisser devenir vulnérable. Ayla se figea un instant, puis la chaleur et la volonté de réconfort de l’étreinte eurent raison d’elle et elle se laissa couler dans ses bras, nichant son visage contre lui et éclatant en de lourds sanglots.

Elle n’était pas la seule à avoir perdu une mère dans l’histoire…


***


Par respect envers la volonté de Nami, Ayla ne donna toujours aucune pokéball à ses compagnons.

Néanmoins, elle poursuivit sa croissance et les deux années qui suivirent au sein de la ville et du clan, plus attentive à ce qu’on racontait, plus attentive aux évolutions du clan, et plus attentive aux nouvelles techniques des dracologues. Comme ce qu’avait conçu Nami autrefois, elle créa sa propre combinaison de dracologue, dotée de matériaux suffisant pour résister aux morsures et aux divers fluides pouvant émaner de ces pokémons, mais surtout, elle s’équipa de plusieurs outils pour amplifier sa vue et ses oreilles, et rester en contact permanent avec ses deux amis. Tous trois affinèrent leurs compétences de travail d’équipe, et Tarask évolua même au cours de ces pérégrinations.

Ces deux années lui servirent aussi à se racheter intérieurement en aidant à reconstruire la ville, et en faisant amende honorable auprès du clan, même si personne ne songeait un instant à lui en vouloir.
Elle se renseigna sur tous les types de dragons qu’on connaissait, et tous les clans de dragonniers connus également. Petit à petit, la jeune fille se formait son propre style de vie.

Sa première décision, quand la dernière pierre fut posée, fut simple : tout d’abord elle se rendrait à Ebenelle pour rencontrer sa famille adoptive. La deuxième fut de se lancer dans sa propre quête. Elle avait entendu un cri, ces deux jours où les dragons légendaires avaient été éveillés et utilisés à des fins néfastes par ce vil individu, ce « Ghetis ». Oui, un jour elle le retrouverait et lui ferait payer ses crimes.

Mais en attendant…

Ce que Nami qualifiait de « voix » des dragons, Ayla le comprenait maintenant. Chaque pokémon avait sa propre « voix », mais le but d’un expert en pokémon était de réussir à les entendre et à les comprendre. Alors Ayla se lança un défi simple. Enfin simple…


Elle rencontrerait tous les types de pokémons dragons du monde, et elle apprendrait leurs voix. Et plus généralement, elle ferait rentrer dans le crâne de ceux qui n’écoutaient pas les voix de leurs propres compagnons combien c’était important, et à coup d’entêtement semblable à celui d’Iris s’il le fallait. Là où Iris restait innocente, Ayla l’était moins…

… Mais elle ne débordait pas moins d’une nouvelle énergie.


***

C’est ainsi qu’un beau matin, aux abords d’Ebenelle…

— Alors c’est vous, la fille de Mlle Kuma ?! s’ébahit un guide venu accueillir les nouveaux visiteurs d’Ebenelle, et qui avait été surpris par l’irruption de cette femme à l’allure plus qu’étrange, même parmi les plus traditionalistes des habitants d’Ebenelle.

La preuve, elle était accompagnée non pas d’un mais de deux dragons hors de leurs pokéballs, et ceux-ci étaient chacun équipés d’un petit sac qui semblait indiquer qu’ils avaient fait un sacré chemin, eux aussi. Les yeux bleus océans d’Ayla se relevèrent vers lui et elle acquiesça vigoureusement.

— Oui. Je m’appelle Ayla Kuma, et je voudrais voir l’endroit où a vécu ma mère.

— Oh, euh, bien sûr ! balbutia l’homme, qui avait cependant d’autres visiteurs à accueillir, et le bon dieu pokémon savait combien le tourisme était important pour la région, depuis l’année noire.

En son fort intérieur, il s’ébahissait : certes, on avait entendu dire que Nami avait eu une fille adoptive, et on avait aussi entendu parler de son décès, et sa maison était restée à peu près à l’abandon, même si son propriétaire actuel refusait de la vendre, mais… De là à ce qu’une jeune fille débarque et réclame à voir l’endroit, c’était autre chose.

— Est-ce que vous seriez d’accord pour… Pour faire le tour de la ville avec nous, et je vous arrêterai devant le bon endroit ?

— Pas besoin, dit-elle en relevant le nez et en lui adressant un clin d’œil. Je vais le trouver tout seul.

Et, bien qu’elle n’en sut rien, elle avait aussi une bonne intuition. Et ça ne la tromperait pas : la maison avait beau être à l’abandon, il serait simple comme bonjour de convaincre son propriétaire actuel de la céder à la jeune fille, même si convaincre le village lui-même de céder la maison serait un peu plus compliqué.

En sachant que l’homme qui avait trouvé lui-même Ayla il y avait un peu moins de quinze ans de cela, était ce propriétaire… Comment aurait-il pu refuser que la maison de son ancienne mentor devienne une pension d’élevage pour son ancienne protégée à lui ?





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Ayla Kuma, dracologue en herbe Empty
MessageSujet: Re: Ayla Kuma, dracologue en herbe   Ayla Kuma, dracologue en herbe EmptyMer 14 Juil 2021 - 12:29
Félicitations Meyou, ou plutôt Ayla, pour avoir terminé ta fiche ! emoticon Je suis absolument ravi de pouvoir m'occuper de sa validation et donc te compter parmi nos membres joueurs ! Avec toi, l'ensemble du staff est maintenant au complet !

Au sujet de ta fiche, tu as déjà eu mes retours à part mais je te les redonne ici.

Pour l'équipe pokémon, je dirais qu'elle est simple et efficace. Rien de particulier à signaler au sujet des capacités choisies et du talent. Tu gardes donc la possibilité de donner un attribut à un de tes deux pokémons, quand le moment sera venu !

Les deux descriptions sont très claires, je trouve le profil d'Ayla très rafraîchissant et sympathique. Je trouve que ça change d'avoir une dracologue de ce type, très moderne d'une certaine manière (on est loin de la cape de Peter par exemple).

L'histoire quant à elle me plaît beaucoup. Je trouve que tu t'es très bien appropriée l'histoire d'Unys et les personnages de Janusia. Même si le forum ne se déroule pas dans cette région, je trouve ça tout aussi intéressant de voir un personnage inscrit dans l'histoire d'une autre région venir dans celles du forum pour continuer son évolution. Je pense que ce qui m'a principalement plu à la lecture était le passage où Ayla grandit et constate sa différence avec les autres enfants, notamment Iris. J'aime beaucoup cette dualité Lars/Watson, Ayla/Iris qui place Ayla dans un tout autre profil, plus instinctif et concret. Le personnage de Nami m'a beaucoup touché aussi, le fait qu'elle serve de lien pour Ayla avec Johto est très bien vu.

Bref je trouve que ton histoire profite d'une très grande cohérence et rend Ayla particulièrement attachante. Je trouve que c'est un personnage qui te correspond très bien et te permettra d'expérimenter plein de nouvelles choses. J'ai pris beaucoup de plaisir à te relire, encore une fois la construction de tes personnages touche dans le mille et leur donne une épaisseur unique ainsi qu'une grande proximité avec le lecteur.

Un grand bravo emoticon et merci pour cette fiche très réussie !







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