Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 Épique, épique et dracologue [Ayla]

Aller en bas 
AuteurMessage
Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyMar 3 Aoû 2021 - 20:19
Un néon frémit dans le parking souterrain d’un immeuble. Une silhouette épaissie par un manteau de cuir se tenait à son aplomb, adossée contre une belle moto noire. Un gant coincé entre ses dents, Octave vérifiait une dernière fois le trajet pour Ébènelle. Trois heures de routes depuis Donblonville, arrivée pour onze heure. Parfait. Seule manquait sa passagère.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent dans son dos. Il tourna la tête et aperçut sa colocataire presser le pas dans sa direction. Machinalement, il lui tendit son casque tout en l’interrogeant :

Tu as tout ?
Oui, c’est bon je… Ah ! Les gâteaux ?!
Rangés sous la selle.

La surprise de son amie se changea en sourire.

Je vois que tu ne perds pas le nord. Tu sais qu’ils ne sont pas pour toi au moins ?
Les négociations ne sont pas ouvertes ?
Bien essayé, mais non.
Dommage.

D’un geste, Octave enfila son casque, puis mis le contact. Dès que Linda passa ses bras autour de sa taille, il fit sauter la béquille et démarra. Le bolide se hissa sans difficulté jusqu’à la sortie du parking, avant de s’engager dans les rues denses de Doublonville.
Quelques minutes plus tard, un nostenfer décollait du balcon de leur appartement. Haut dans le ciel, Maestro fendit les airs dans le sillage de son partenaire.

* * *

Neuf heures dix. Pause à Acajou.
Installé sur le réservoir de la moto, Maestro dégustait une baie tomato, tandis que Linda terminait son croissant. Sourcils froncés, Octave sortit le nez de son café :

Tu m’as dit que c’était une spécialiste des dragons, mais il n’y a pas de dragon ?
Pas encore, rectifia Linda. Du moins pas à ma connaissance. Elle s’est installée tout récemment si j’ai bien compris ce que m’a dit Phidéas.
Tu veux lui demander conseil, alors qu’elle commence tout juste ?
Pourquoi pas ? Du temps où il travaillait comme diseur de bonheur, Phidéas a bien connu l’ancienne propriétaire de la pension. Elle n’avait pas son pareil avec les pokémons dragon. Si cette demoiselle est sa digne héritière, j’aurais beaucoup à apprendre d'elle.
C’est tout ce que je te souhaites.
Et puis, poursuivit-elle en regardant ailleurs. Je pourrais peut-être lui envoyer quelques clients.
J’en étais sûr.
Elle est toute jeune ! Il faut bien l’aider à se lancer !
Mais oui.
Tu crois que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, c’est ça ?
Mais non.
Quoi alors ? C’est quoi ce sourire ?
Rien. En selle chevalière, les dragons nous attendent.

* * *

Dix heure cinquante, sentier pastoral d’Ébènelle.

Garé sur une plateforme naturelle, en bordure de la piste de terre, Octave coupa le moteur.
Leurs casques à peine rangés, ils aperçurent deux hommes descendre rapidement le chemin derrière eux. Linda les salua, mais ils tournèrent la tête. Octave tiqua. Soit les gens de la région étaient extrêmement mal polis, soit ces deux là avaient quelque chose à se reprocher.
Il secoua la tête. Pas ses affaires. Récupérant les pâtisseries, il rejoignit son amie pour les derniers mètres d’ascension conduisant à la pension.
Le cadre était magnifique. Entre les arbres, ils apercevaient les pentes rocheuses du massif de la région. Encore un peu blancs de neige, les sommets se perdaient dans un ciel bas, aux nuages épais, d’où filtrait parfois de rares rayons de soleil. Un rapacedepic passa au-dessus d’eux et se percha au fet d’un sapin. Son chant couvrit brièvement le chuchotis des feuillages, les gargouillis du ruisseau et les raclements de leurs pas sur les pierres.
Puis l’ombre de Maestro apparut, posée sur le panneaux de bienvenue. Fraichement repeint en lettres blanches, le mot « pension » se détachait sur le vieux bois. La pancarte ponctuait l’entrée d’une ancienne maison au style typique d’Ébènelle, alors en pleine rénovation.
Guidé par son besoin d’ordre, Octave remarqua immédiatement la bâche qui couvrait une partie du toit, les deux portes coulissantes déposées sur des tréteaux et la boîte à outil laissée sur le perron, mais pas de trace de la propriétaire.
Le jeune homme s’arrêta au niveau de Maestro. Il passa sa main entre ses longues oreilles, puis voyant Linda hésiter, il proposa :

Je t’accompagne si tu veux.
Je… C’est que ça m’inquiète toujours un peu ces vieilles maisons de campagne.

Il sourit. Deux bonnes foulées lui suffirent pour la dépasser et s’engager le premier sur les dalles fissurée par la pelouse qui menaient à l’entrée. Octave s’avança vers l’habitation et voyant qu’une fenêtre était ouverte à l’étage, il appela :

Il y a quelqu’un ? Mademoiselle…
Kuma. Ayla Kuma, souffla son amie.
Mademoiselle Kuma ? Vous êtes là ?

Rien. Linda vérifia son Pokématos. Pas de réseau pour lui téléphoner.
La jeune femme s’était sans doute absentée, mais se rappelant des types étranges croisés, Octave préféra insister. Montant sur le perron, il toqua. Un coup un peu fort et la porte pivota. Pas fermée ou mal refermée. Une crainte sourde lui serra l’estomac.

Maes’ tu peux prendre de la hauteur, s’il te plait ? Nous dire si tu repères quelqu’un ?

Le nostenfer acquiesça et décolla d’un vif battement d’ailes. Linda s’était rapprochée, mais Octave l’arrêta :

Attends moi là.
On devrait peut-être…
Je vérifie juste qu’il n’y a personne et je reviens.
…D’accord.
Mademoiselle Kuma ? J’entre.

Il poussa le ventail avec précaution et s’avança dans une première pièce, elle aussi en rénovation. Cartons, caisses, sacs de toile et rouleaux de papiers peints s’empilaient là en vrac. Par réflexe, Octave aligna et redressa tout ce qui passa sous ses mains, jusqu’à atteindre la première porte laissée grande couverte.
Le jeune homme pencha la tête dans la salle voisine. Deux longs couloirs s’étendait l’un face à lui et l’autre à sa droite, chacun obstrué ça et là par quelques d’affaires encore à déballer. Il tendit l’oreille. Du bruit sur le côté ; une sorte de gémissement qui l’inquiéta. Un pas, puis un second. Le son revint, distinctement cette fois. Aigüe, un couinement presque douloureux qui le fit accélérer. Il dépassa un premier shoji fermé et rejoignit le second laissé entrouvert. Sa main agrippa le montant de bois, il le repoussa vivement et entra sans voir le liquide visqueux à ses pieds. La glissade. Pris dans son élan, il ne parvint pas à retrouver son équilibre et chercha à se rattraper à quelque chose, n’importe quoi, qui freinerait sa chute. Le coin d’un carton ? Raté. Trop léger, le contenant bascula et s’écroula avec lui dans un joyeux vacarme. Aïe.

Sonné, Octave rouvrit les yeux et rougit, surpris de découvrir le monde à travers la dentelle d’une petite culotte.



H.R.P:
Revenir en haut Aller en bas
Ayla KumaRanger

Ayla Kuma


Nombre de messages : 36
Age : 34
Rps en cours : Epique Epique et Dracologue - Octave

Quand on arrive en ville - Jack

Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyDim 29 Aoû 2021 - 1:47
HRP:

Que c’est compliqué d’emménager dans une nouvelle maison !


Cela faisait un peu de temps maintenant qu’Ayla était arrivée, et même si elle avait eu le temps déjà d’installer une bonne partie de ses affaires, le tout ne se faisait vraiment pas rapidement… Déjà parce qu’elle avait pris un bon moment à se familiariser avec ce qui était déjà là, l’héritage de sa mère, qu’il lui était inimaginable de se débarrasser de ces affaires même si celles-ci étaient complètement ruinées (exemple : les armoires qui n’avaient pu rester debout toutes ses années que grâce à l’opération du saint-esprit), et ensuite parce que pour celle qui passait la majorité de son temps enfermée dans des bibliothèques ou sur le terrain, et qui était toujours un peu entre-deux, ne se sentant pas encore réellement installée, c’était compliqué de finir l’emménagement. L’importance de rénover l’endroit où sa mère avait vécu cependant n’était pas négligeable, aussi prenait-elle soin, petit à petit, de réparer et remettre un coup de frais à chaque pièce – ou à l’extérieur, comme le panneau tout frais « pension » le montrait devant la demeure. Mais, bien sûr, le soin mis à réparer des choses qui auraient mieux faites d’être remplacées prenait beaucoup de temps et les travaux n’avançaient pas aussi vite que voulu.

A ce rythme, la pension ne serait pas opérationnelle avant trois bons mois encore – oui, les structures ainsi que quelques pièces étaient prêtes, mais elles n’étaient pas belles (le tout sentait les travaux) et il manquait un bureau propre, d’autres chambres, d’autres habitats, et j’en passe… Le toit n’était qu’à un quart rénové, et il n’y avait même pas encore de système hydraulique. Son bienfaiteur anonyme (inconnu de tous sauf d’elle) avait beau envoyer assez régulièrement des équipes pour l’aider à rénover, ceux-ci agissant bien plus vite qu’elle, l’absence de soin dans la transformation de la structure en un endroit à vivre et à décorer se faisait toujours clairement voir.

Enfin ! Assez parlé.

Aujourd’hui, par chance pour ses derniers visiteurs, elle n’était ni partie de la maison, ni en train de faire l’inventaire d’une pièce (pour de toute façon rester coincée systématiquuement sur divers documents écrits de la main de sa mère, qu’elle mettait du temps à lire et ne finissait donc pas sa tâche). Concentrée sur l’étude des Embrylex, qui n’étant peut-être pas techniquement des dragons en avaient toutefois une sérieuse ressemblance, elle était restée dans la bibliothèque pratiquement toute la journée, à l’exception de quelques pauses faites respectivement pour nourrir les dragons, pour laver et étendre sa lessive dans la pièce la plus fraîche de la maison, et pour aller répondre à la porte à des visiteurs qui… lui avaient fait perdre un temps considérable, dirons-nous.


***


La scène s’était approximativement passée comme ceci.

Après un long moment de lecture, en entendant crier à l’entrée, Ayla s’était à contrecoeur levée pour parcourir le parquet grinçant la séparant de l’endroit où les visiteurs arrivaient depuis la route, suite à un très long chemin de campagne. Ses pokémons, peu enjoués et en train pour l’un de faire la sieste, pour l’autre de jouer dans l’eau du puits qui subsistait dans un seau ramené par sa compagne, ne la suivirent pas. Pieds nus, elle arriva face à deux individus en costumes de ville pince-chemise-cravate qui la saluèrent avec un sourire d’arracheur de dents, et une courbette qui n’avait rien de la courbette respectueuse traditionelle d’Ebenelle et de la plupart des antiques villages de la région, mais plutôt digne de voleurs de DOublonville ou pire, de Safrania ou Céladopole.

Elle se frotta la nuque.

— Je peux vous aider ?

— Vous êtes bien Madame Kuma, n’est-ce pas ? Nous sommes de la compagnie Elekbrothers, nous venons vous proposer de superbes appareils ménagers à un prix défiant toute concurrence ! Regardez !

Les deux hommes n’avaient pas demandé l’autorisation qu’ils entraient déjà en dépassant la jeune femme et pénétraient dans le hall d’accueil, cherchant de quoi s’installer… A défaut, ils s’assirent par terre comme s’ils étaient chez eux et déplièrent leurs divers tracts et catalogues sur le sol. Ayla les regarda d’un drôle d’air, et siffla :

— Vous avez de drôles de manières.

La remarque les interloqua parce qu’elle avait juste énoncé un fait, sans les pourrir comme d’autres l’avaient fait, ou sans les laisser faire et se confondre en marques d’hospitalités comme le reste le faisaient. Mais, très pro, ils parvinrent très vite à se reprendre et à s’exclamer :

— Regardez ! Nous avons vu que vous étiez en train de tout refaire. Est-ce qu’une panoplie de produits de la méthode trier-jeter vous intéresse ? Nous avons également de superbes ponceuses et…

Ils se figèrent : un Insisache venait d’arriver et de grogner quelque chose d’assez long, et la jeune fille les avait complètement ignorés pour répondre au dragon de la même façon dont celui-ci venait de s’exprimer. Par des grognements, des crachements, et des sifflements qui n’avaient pas grand-chose d’humain. Dommage pour eux : s’ils avaient passé plus de temps à se familiariser auprès des gens d’Ebenelle, au lieu de leur casser les pieds aussitôt avec leurs technologies modernes, ils auraient appris que ce n’était pas si inhabituel que ça ici et qu’un autre homme parlait de la sorte.

A leur insu, le dragon demandait en fait s’il s’agissait d’intrus et elle confirmait que c’était en quelque sorte le cas, mais qu’ils ne lui paraissaient pas dangereux. Tarask se fâchait un peu, car il la trouvait bien naïve, les soupçonnant plutôt de faire du repérage. Ayla n’était pas d’accord et de toute façon ne les croyait pas dangereux, en revanche, comme bien des gens, de voir une espèce de folle en train d’imiter un dragon en parlant avec un dragon, ça faisait un autre effet que de voir une gentille mamie en train de miauler avec son chat ou de parler comme à un bébé à son animal de compagnie.

Aussi, à peine eut-elle terminé en arguant qu’elle allait leur demander de partir parce que de toute façon elle préférait faire les choses de façon traditionelle, qu’elle s’aperçut que les deux gaillards avaient fui sans demander leur reste. Tarask haussa les pattes et elle aussi, ni l’un ni l’autre ne se souciant vraiment de tout ça. Mykos arriva avec un train de retard et demanda s’ils s’agissaient de dresseurs venus confier leurs pokémons, comme on était supposés le faire dans une pension, mais Ayla confirma que ce n’était le cas et que de toute façon… elle les croyait pas franchement intéressés par les pokémons.


***


Alors même que la demoiselle était retournée lire dans sa bibliothèque, peu de temps plus tard, tandis que Mykos paressait en ronflonnant près du shoji qui reliait la future chambre à la bibliothèque et que Tarask, peu rassuré, était allé faire un tour dehors pour guetter, un énorme fracas retentit. En levant le nez, elle aperçut le spectacle plutôt cocasse d’un homme en train de glisser par terre, de réussir à accrocher au passage un sac qui trainait là plein de sous-vêtements et d’en coller accidentellement une culotte sur la tronche, et d’atterir sur les fesses devant elle.

Elle haussa aussitôt les sourcils :

— Euh… ! Bonjour ? Tout va bien monsieur ? Vous ne vous êtes pas fait mal au moins ?

Une série de grognements retentit ensuite, qui lui fit dresser les oreilles, bondir et… dépasser l’homme en courant en l’ignorant totalement, pour sauter sur la masse violette sur laquelle il avait glissé, en grondant elle aussi à son tour des borglonymes incompréhensibles. Ce qui en l’occurrence pour son dragon et elle s’apparentait à une foultitude de questions concernant son bien-être, vu qu’il venait de se faire marcher sur la courge sans cérémonie, avant qu’elle ne fasse volteface et crie à l’homme, épouvantée :

— Mykos va bien, mais vous avez eu de la chance qu’il ne vous attaque pas ! Faites un peu atttention, vous lui avez marché dessus – faites attention à vos pieds, le mucus des Mucuscule est un peu corrosif d’ailleurs ! Et, euh…

Elle s’interrompit, réalisant seulement que quelque chose clochait, à savoir un vêtement sur la figure de l’homme et un sac à elle défoncé derrière, et ça lui prit malheureusement un peu de temps pour tout comprendre, comme l’explique la réplique suivante fabuleusement bien orchestrée :

— Ah, euh… Vous vous avez quoi sur la figure ? On dirait un de mes… Oh… (Elle parut décontenancée) Oh euh… Euh… Je crois que… Que vous vous êtes pris un sac de vêtements en pleine tête, désolée, je n’ai pas encore tout rangé… (Mykos se mit à s’esclaffer si fort qu’elle en rougit comme une tomate et protesta, en dragon, en se tournant vers lui) « Arrête de rire ! Il aurait pu te faire mal sans faire exprès, ou se faire mal ! Ca n’a rien de drôle ! »

— « Un peu, si ! »

Elle bouda et s’intéressa plutôt à l’homme, la limace bondissant joyeusement vers elle.

— Désolée, je… Je peux vous aider, peut-être ?


***


Pendant ce temps, une autre rencontre se faisait, mais sous des augures moins drôles. Tarask avait vu les personnes s’approcher, et le Nostenfer qui volait au-dessus. Il les avait jugées du regard, mais ils ne lui faisaient pas le même effet que les deux crétins de tout à l’heure. Il n’agit pas, en conséquence… En tout cas jusqu’au moment où il perçut du bruit à l’intérieur, ainsi qu’un couinement caractérisé de Mykos qui vient de se faire marcher dessus.

Le duo venait donc de passer de « curiosités » à « menace » et le dragon sans peur  bondit en face de Linda, en grondant ce qu’il savait. Il siffla également dans sa langue qu’elle avait tout intérêt à s’expliquer, mais là… C’était un peu de sa faute d’oublier ainsi que les gens normaux ne parlent pas une langue draconique inventée seulement entre les membres de la famille d’Ayla.

Superbes façons de se rencontrer dites-moi ! Quelqu’un qui se retrouve dans une posture digne de Love Hina, et une agression due à un quiproquo à quelques mètres de là ! S’ils avaient eu conscience de la situation, il était fort à parier que Tarask en aurait ricané et qu’AYla se serait sentie encore plus mal à l’aise.

Mais tel n’était point encore le cas !
Revenir en haut Aller en bas
Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptySam 11 Sep 2021 - 17:23
L’envolée d’un altaria. Durant un instant très bref, l’esprit d’Octave, sonné et voilé de dentelles, dessina dans les airs l’image délicatement puissante de ces duveteuses créatures. Elle retomba derrière lui avec souplesse, provoquant le faible craquement d’une latte de parquet. Des sons étranges, entrecoupés de gémissements identiques à celui entendu plus tôt lui rappelèrent brutalement l’éleveuse. Debout !
Il se redressa d’un bloc. Comme des feuilles mortes en plein automne, diverses étoffes colorées se décrochèrent de ses longs bras et couvrirent le sol d’un tapis bigarré. Le jeune homme passa une main sur son crâne endolori, tout en assimilant péniblement une multitude de nouvelles informations.
Accroupis à proximité, une femme et à ses pieds une petite boule violette. Elles devaient discuter, mais leurs paroles étaient comme cryptées. Les mots semblaient tous grognés ou sifflés. Aucune syllabe n’était intelligible. Seules les intonations restaient. De l’inquiétude ? Un instant, le jeune homme craignit de s’être trop violemment cogné la tête. La douleur pulsait encore jusqu’à ses tempes lorsqu’une voix, parfaitement claire cette fois, l’interpela.
Un rapide échange précéda l’incendie de ses joues.

N-non c’est moi. Je suis désolé je…

Il se figea, petite culotte en main, suivant d’un air circonspect un nouveau dialogue à base de borborygmes entre Mykos donc, le petit mucuscule et son amie. La scène fut brève, mais suffisante pour réveiller en Octave un passé qu’il croyait oublié. Assénée par toutes ces années écoulées, la gifle monumentale le projeta une décennie en arrière, l’habilla de sa blouse et le poussa devant un tableau blanc maculé de courbes et de chiffres.
Une excitation folle bouscula son cœur, donnant à son esprit l’énergie nécessaire pour s’enfoncer dans son délire. Il n’avait pas rêvé. Cette fille et son pokémon venaient d’interagir l’un avec l’autre, comme l’auraient fait deux être humains. Des sons. Des ondes, en fait, une variations de fréquences. Il suffisait de trouver la bonne, de la moduler dans un sens ou dans l’autre, puis de-

– Désolée, je… Je peux vous aider, peut-être ?

Allô Octave, ici la terre, redescendez s’il vous plait.

Chute vertigineuse dans deux prunelles d’eau glacée. Souffle coupé. Une grande inspiration l’arracha à cette intensité. Il baissa la tête à la recherche d’un point de repère, quelque chose pour le rassurer. Son regard tomba sur ses mains blanches, figées dans les plis de la dentelle. Sept, non huit culottes, soigneusement pliées, triées par couleur, étaient posées face à lui. La neuvième venait d’être étalée sur le parquet. Il était certain d’en avoir aplati les coutures à l’instant. Panique.

Ce n’est pas ce que vous croyez, je…

Minute. Qu’est-ce qu’elle croyait exactement ? Qu’il s’était introduit chez elle en douce pour lui voler ses sous-vêtements ? Les essayer peut-être ? Oh non. Faites que non. Lever toute ambiguïté, maintenant.

Je m’appelle Octave. J’accompagne une amie, qui souhaitait vous rencontrer. Elle attend dehors en ce moment.

Son interlocutrice devait être Ayla Kuma. Son âge et son apparence correspondaient à la brève description que lui en avait faite Linda. La vingtaine, une indomptable crinière noire ruisselant sur une mise désordonnée, sans être négligée et surtout, un pokémon dragon qui s’agitait à ses côtés.
Octave releva la tête, sans oser la regarder en face. Encore rouge de gêne, les poings fermés sur ses cuisses, il luttait contre l’appel du tissus en friche. Son stress grandissant accentuait chaque seconde ce besoin viscéral d’ordonner méticuleusement chacune de ces petites culottes. Couleur chaude à droite, froide à gauche, par matière, état. S’il relâchait sa garde, il était fichu.

Je… Reprit-il dans un calme feint. Pardon d’être entré sans votre autorisation. On a appelé depuis le jardin, mais vous n’avez pas dû entendre. Comme la porte était entrouverte, j’ai pensé que vous n’étiez pas loin et je me suis permis de venir vous chercher.

Et s’il en pliait seulement deux de plus ? Après tout, la neuvième était presque faite et il n’en manquait qu’une pour atteindre un compte rond. Cette pensée le fit vaciller. Rester concentré. Il réajusta sa position sur le parquet, dépliant ses longues jambes en tailleur pour terminer à genoux, les doigts croisés. Son regard cerné par ses nuits sans sommeil sauta en rythme avec les bonds heureux de la petite limace.

Et désolé d’avoir marché sur Mykos. Je ne l’avais pas vu, reprit-il, avant de se décider à affronter la jeune femme. Je vous aide à ranger si vous voulez.

Il espérait presque. qu’elle dise « oui ».
Mais la réponse attendrait.

C’était quoi ça ?

Du bruit à l’extérieur. Une chose lourde, venait de s’écrouler.
Octave se leva, inquiet pour Maestro et Linda.


***


Personne. Fendant les cieux à toute allure, ses sens en alerte, Maestro ne décela aucune trace d’être humain dans les environs. Slalomer entre les troncs, percer les feuillages, remonter à pleine vitesse les cours d’eau. Toujours rien. Bredouille et contrarié, le nostenfer s’arracha au fet des arbres d’un puissant coup d’ailes. Il enchaîna quelques secondes de surplace, hésitant sur la direction à prendre pour la suite de ses recherches. Soudain, un cri. Faible, mais suffisant pour atteindre ses longues oreilles. Il frémit. Linda !
Sa course effrénée creva les nuages et trancha l’azur. En moins d’une minute, il surgissait à l’aplomb de la pension, une seconde et il repérait son amie, quelques centièmes de plus le précipitèrent à ses côtés.
Atterrissage en catastrophe sur les tréteaux. Linda se tenait juste derrière. L’installation faillit s’effondrer sous son poids, mais l’habile voltigeur ajusta son équilibre d’un geste. Essoufflé, mais déterminé, Maestro s’immobilisa, déployant toute son envergure entre la jeune cinquantenaire et son agresseur. Peu importait sa nature, il ne la toucherait pas.

Doucement Maestro. Tout va bien.

Le timbre calme et rassurant lui fit redresser les oreilles. Perplexe, il tourna deux prunelles interrogatives vers Linda et se relâcha légèrement en découvrant son sourire. Mais ? Elle n’était pas en danger ? Pourtant, elle avait bien crié.
Incrédule, il releva la tête et nota enfin la présence du jeune insisache qui grognait depuis le perron.  Son attitude ne laissait aucun doute ; ils se trouvaient sur son territoire. Bien. Autant ne pas échauffer les esprits, rester à bonne distance et attendre que…
Il cligna des yeux. Linda venait de le dépasser. Elle continua en direction du petit dragon, s’arrêta près de la terrasse, puis s’accroupit. Il la vit poser une main sur sa poitrine, puis la lui tendre. Elle se présentait ? Sans personne pour la protéger !? Ce n’était pas raisonnable, même pour une professionnelle comme elle.
D’un geste un peu pataud, Maestro se décala sur les tréteaux de façon à garder l’insisache dans son champs de vision. Un mouvement de son amie, fit disparaître le dragon derrière l’une des poutres de l’auvent. Le nostenfer grommela et se déplaça à nouveau. Il atteignit le bord des planches, mais dut se pencher pour apercevoir totalement la tête du pokémon. Encore un peu. Un ou deux centimètres de plus.
Patatra. La planche pivota sous son poids, l’un des supports bascula et tout s’écroula dans un joyeux vacarme. Deux coups d’ailes et Maestro se posait précipitamment près de Linda. Désolé et gêné par sa bêtise, il entrechoquait nerveusement le bout de ses doigts, s’expliquant d’un ton un brin ronchon, tout en sachant pertinemment qu’elle ne comprendrait pas. Puis il se figea, arrêté par une caresse.

Ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ?

L’intonation inquiète suffit à lui faire comprendre le sens de sa question. Vexé qu’on le pense si fragile, il secoua la tête et gonfla son corps rond d’une fierté boudeuse qui fit rire Linda.

Je vois. Maintenant que tu es là, est-ce que tu n’en profiterais pas pour dire bonjour ?

Elle lui indiqua doucement l’insisache de la main. Maestro le fixa un instant, puis s’intéressa à l’expression de Linda. Elle l’encouragea d’un bref mouvement du menton. Inutile, il savait parfaitement quoi faire. Après tout, les pokémons aussi avaient leurs formules de politesses. Retour au dragon. Yeux dans les yeux, le nostenfer le salua d’un signe de l’aile.
À ses côtés, Linda patienta un peu, puis soupira sans méchanceté :

J’ai l’impression de voir Octave.

Le sens de sa remarque échappa à Maestro, mais l’intonation donnée au prénom de son ami l’inquiéta. Il redressa les oreilles et son regard quitta aussitôt le jeune insisache pour se fixer sur la porte entrouverte.

Voici Maestro, c’est le partenaire de mon ami qui est entré chez toi, reprit alors Linda. Nous sommes tous les trois venu voir Ayla Kuma. Est-ce que tu la connais ? Pourrais-tu lui dire qu’on est ici ?


***


Plus bas, à la sortie d’Ébenelle, deux hommes échangeaient à l’abri des oreilles indiscrètes.

J’en reviens pas qu’on doive autant s’éloigner pour capter quelque chose.
Je t’avais dis qu’en dehors de la ville c’était la misère.
Ouais, mais ça craint trop d’appeler dans ce patelin. Pas envie de me faire choper par un dragon.
Pas faux. Mais t’as eu les gars alors ?
Ouais c’est bon. Ils envoient des renforts.
Dans longtemps ?
Nan, ils partent d’Acajou. Y seront vite là.
Le temps pour une petite sieste ?
Tu l’as dit. Rien de tel avant un casse !
Eh, tu crois qu’elle va le gober deux fois les coup des Elekbrothers ?
Mais ouais. C’est qu’une gosse. On sera déjà loin quand elle captera qu’on l’a enfumée.



H.R.P:
Revenir en haut Aller en bas
Ayla KumaRanger

Ayla Kuma


Nombre de messages : 36
Age : 34
Rps en cours : Epique Epique et Dracologue - Octave

Quand on arrive en ville - Jack

Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyJeu 30 Sep 2021 - 23:41
Sixième dimension : cet homme étrange débarquait chez elle, glissait sur Mykos, et certes, s'excusait comme toute personne dotée d'un brin de tact devrait le faire – mais ses actes suivant... Comment dire... La scièrent totalement ? Certes, elle n'était vraiment pas la mieux placée pour dire ce qui se fait ou ce qui ne fait pas chez les humains normaux – c'est à dire ceux qui n'appartiennent pas à son clan de dracologue et ceux qui ne passent pas la totalité de leur temps à vivre et parler une langue de leur invention, avec des dragons – mais elle était presque sûre que ce que cet homme fabriquait avait un truc foncièrement... what the actual hell – ique.

Alors qu'il expliquait rapidement qui il était – il s'appelait Octave, bien, parvint à enregistrer Ayla du coin de l'oreille, son regard plus ébahi par les gestes des mains de son interlocuteur que par les sons que produisaient sa bouche – et également ce qu'il fabriquait à l'intérieur de chez elle, soit qu'il était entré parce qu'elle ne répondait pas et qu'il la cherchait – il était également en train de...

Plier sa lingerie ?

Ayla avait beau ne pas être très très coutumière de la fréquentation des autres humains, ou en tout cas pas de nouvelles personnes, et tenir plus de la bête que de l'humaine, ce que cet homme fabriquait la propulsa dans un état d'incompréhension total où elle se trouvait néanmoins amusée, et renacla avec un grognement plus draconique qu'autre chose.

Au moment même où elle laissait échapper ce petit ricanement, Octave cessa ses... son comportement étrange, surtout pour quelqu'un de peu soigneux comme elle, et croisa les doigts comme pour essayer de s'empêcher de continuer.
Mykos s'esclaffa ouvertement, ayant presque rejoint sa compagne et lui faisant remarquer qu'apparemment elle le rendait nerveux, parce que ce geste de triturer et de ranger des objets était typique de certains humains en état de stress.
L'idée même qu'elle puisse le stresser la dépassait complètement, et ce fut dans un effarement mêlé d'amusement doublé qu'elle l'entendit lui demander... s'il pouvait l'aider à ranger.

Au moment où elle commençait à répondre :

— Je ne sais pas, est-ce que ça vous arrive souvent de plier les vêtements chez les gens à qui vous rendez visite ? Enfin si vous voulez mais...

Un gros bruit commençait à retentir dehors, masquant le son de sa voix et leur faisant ouvrir de gros yeux. Octave se leva rapidement, mais elle tendit son corps tout entier et prit une posture qui tenait plus de l'animal que de l'humain, prête à courir.

— C'était quoi ça ? Demanda-t-il à haute voix, mais, elle se le dit rapidement, plus pour la forme que pour réellement recevoir de réponse.

Elle grogna néanmoins un rapide « aucune idée » puis se dirigea vers l'extérieur à pas de loups, néanmoins de plus en plus vifs, jusqu'à pratiquement foncer.

Certes, Tarask ne risquait rien. Mais enfin tout de même !

***

Alors même qu'il venait d'accueillir l'étrangère avec agressivité, Tarask regretta immédiatement son geste. Non pas parce qu'il avait songé l'âme de l'inconnue et détecté qu'elle ne représentait aucune menace – quoique cela aurait pu être le cas s'il avait bénéficié de talents psychiques, ce qui n'était cependant pas son cas – mais parce que tandis qu'il grognait, il perçut très faiblement... ricaner Mykos, loin à l'intérieur de la maison. Au lieu d'entendre des bruits de bataille, la situation à l'intérieur semblait calme, et Tarask avait trop confiance en son jeune frère et en son amie pour croire qu'ils se laisseraient abattre sans rien dire.

Donc, il se gourait totalement et ces gens n'étaient pas venus pour les agresser, contrairement aux crétins de tout à l'heure qui eux, avaient quelque chose de louche.

Tarask ne lâcha pas la dame du regard cependant, mais sentant sa détermination faiblir un peu, et s'accroître lorsque celle-ci s'approcha en lui tendant la main, comme le font typiquement les gens qui connaissent un peu les pokémons et veulent leur témoigner leur non-hostilité, leur demander leur consentement pour les approcher, en se présentant. Cela montrait aussi à ses gestes – qui parlent plus que les mots – qu'elle n'avait rien de menaçant, et franchement, si elle avait été un peu plus âgée, elle aurait pu lui faire penser à Nami.

La honte le submergea, et au lieu de se laisser caresser, il sursauta tout d'un coup et partit se mettre à l'abri sur le porche de la maison, continuant à la regarder de loin, mais à moitié caché seulement. S'il avait été humain, il en aurait rosi de honte.

Il resta encore sur ses gardes jusqu'à ce que...

… Ce pauvre Nostenfer, juché sur une poutre, fasse tomber celle-ci. Et se ramasse totalement par terre au passage. Tarask aurait dû s'inquiéter pour le pokémon, et Ayla ou Mykos l'auraient fait. Seulement voilà, les Insisaches sont territoriaux, et là, c'étaient plus les nerfs qui lâchaient qu'autre chose, mais le jeune dragon ricana sous cape en voyant la chauve-souris se faire consoler par sa compagne – Tarask ne raisonnait jamais en termes de « maître » ou de « maîtresse » sauf si cela était trop évident. Sa propre hilarité cependant tomba très vite à court quand la dame, gentiment, se proposa de faire l'intermédiaire et que le Nostenfer adressa une salutation fort polie à Insisache.

Perdant sa superbe et reconnaissant qu'il s'était fait mater, le dragon sortit de sa demi-cachette pour s'incliner à son tour, puis leva le nez vers la fort jolie dame pour l'écouter parler.

Enfin elle expliquait ce qu'ils étaient venus faire ici – parler à Ayla. Et elle présenta également le Nostenfer – Maestro, c'est ça ? Tarask acquiesça à la demande de la dame, puis tourna les pattes pour retourner à l'intérieur de la maison.

***

A ce moment-là cependant, des bruits de pas le firent frémir et Ayla déboula à cet instant en mode combat de l'intérieur de la maison, accompagnée d'un homme que Tarask n'avait pas remarqué jusqu'ici – et il se mit à souffler avant de remettre les dires de Nami, soit, que ce garçon devait être l'ami dont elle parlait.
Ayla l'avait de toute évidence déjà vu, parlé, et lui faisait assez confiance pour lui présenter le dos sans se mettre en garde de ce côté-là. Mykos arriva à son rythme derrière eux et adressa un œil narquois à son frère d'être aussi paranoïaque.

Pendant ce temps, cependant, Ayla avait plaqué son bras devant Tarask comme pour le protéger et aboyait :

— Que se passe-t-il ?!

« Ca doit sûrement être l'amie qui voulait te rencontrer dont ce type a parlé, » s'amusa Mykos en dépassant son frère et en bondissant joyeusement dans le jardin en ignorant Maestro, pour s'approcher de Nami avec de petits sauts gais. « Hé, comment ça va madame ? Vous avez l'air gentille ! »

« Elle te comprends pas, crétin ! » répliqua Tarask pendant qu'Ayla – dont la férocité passagère  inscrite sur son visage se changeait peu à peu en grosse gêne, la grosse goutte de sueur à ses tempes prouvant son embarras – essayait quand même, afin de ne pas perdre la face, de tout détailler devant elle et de voir des problèmes potentiels. Sauf qu'il n'y en avait aucun. Tarask reprenait précisément à ce moment-là : « Le Nosféralto vient juste de se casser la trogne par terre comme un blaireau, y a rien à craindre. »

« Décidément, c'est une manie de tomber chez eux ? Arrêtez de vous chamailler aussi, tous les deux ! » leur reprocha Ayla avant de secouer la tête et de se décaler de côté en emmenant ses compagnons avec elle, adressant un signe de tête à la dame et à Octave, se calant de façon à les voir tous les deux, et leur déclara avec dans la voix l'embarras et un brin d'accent trahissant son manque d'utilisation de la langue humaine :

— Je, on est désolés, pas l'habitude de recevoir du monde... Tarask est un peu... très protecteur, il est comme mon frère, vous comprenez ? (Elle haussa les sourcils et sourit, embarrassée) Euh, enfin bref... J'espère que votre ami Nostenfer va bien, on n'a pas fini de rénover les poutres, du coup elles sont branlantes, c'est dangereux...  Désolée pour tout... Enfin, il paraît que vous vouliez me voir ?

***

Pendant ce temps-là, à une sacrément bonne distance d'Ebenelle à l'échelle d'un pied humain mais à distance plutôt raisonnable vu les trajets que les gens font chaque jour, à l'intérieur d'un QG installé au pied du Lac Colère, un groupe de gaillards aux allures pathibulaires faisaient craquer leurs jointures.
Les Elektek et autres Elekables qui les accompagnaient firent de même, abattant les cartes avec lesquelles ils étaient en train de jouer entre eux, pendant que les humains, leur table pleine de bières, de whiskey pas cher et d'autres alcools forts au rabais, avaient abandonné les dés dont ils jouaient jusqu'ici.
L'un d'entre eux, leur leader, un gaillard d'une cinquantaine d'années au crane chauve avec une couronne basse de cheveux et à l'épaisse barbe jaune urine, une corpulence assez large mais mêlant à peu près en égale moitié muscles et gras, ouvrit la porte du QG et lança à sa compagnie :

— Allez, les Teks. La baraque nous attends, et si on se débrouille bien, on chope même des dragons pour le marché noir. Z'êtes prêt ?

—Yeah, boss ! S'écria la compagnie au complet avant de sortir du QG en courant, avec une absence totale d'organisation.

Il les regarda passer, puis gonfla sa poitrine recouverte d'une chemise à motifs d'alola, cadeau de son frère aîné lors de sa dernière visite, plein de fierté. Ils avaient une cible, un motif – récupérer des documents historiques qui traînaient là-bas, des trésors liés aux dragons que possédait la vieille femme qui avait habité ici, et peut-être mettre la main sur les dragons que possédait la jeune femme qui avait repris la pension. Peut-être même aussi l'acte de propriété. Ils avaient aussi un plan. Littéralement enfumer l'endroit. Les hommes avaient répandu quelques petites bombes de fumée qui n'attendaient que le bon moment pour exploser. Et tout voler sous le nez de la femme, s'ils n'avaient pas réussi à la faire partir.

Jusqu'à l'arrivée d'Ayla d'ailleurs, ils ignoraient tout de cet endroit. Mais quand une nouvelle arrivante débarque, qu'elle reprend une maison sans pratiquement rien payer et qu'elle semble étrangement bénéficier de l'aide d'un mystérieux bienfaiteur, ça fait jaser. On disait qu'une puissance force mystique habitait les lieux, ou peut-être n'était que les racontars de crétins un peu émmechés qui avaient mal vécu de se faire snober par une femme qui grognait ? Ou qui pour toute autre raison l'avait mauvaise ?

En tout cas, c'est comme ça qu'on en vient à apprendre qu'une dracologue exploratrice du monde entier a vécu ici, et que sûrement il reste des témoignages de son passage...

… Dans tous les cas, ils pourraient toujours tenter un kidnapping et faire chanter le mystérieux bienfaiteur.
Revenir en haut Aller en bas
Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyDim 24 Oct 2021 - 19:24
Octave déboucha sur le perron juste derrière Ayla, mais fut aussitôt dépassé par Mykos. Enchaînant les bonds joyeux, le petit pokémon dragon traversa la terrasse pour gagner le jardin, où il accueillit Linda par quelques notes pleines d’allégresse. La Diseuse de Bonheur lui rendit son salut avec autant d’entrain. Moins enthousiaste, Maestro opta pour la fuite et retrouva la proximité de son partenaire en s’installant sur l’armature du transat dans lequel Octave s’était pris les pieds en les rejoignant. Le nostenfer lui adressa un regard inquiet, mais son ami le rassura d’un discret signe de la main. Tous deux s’apaisèrent simultanément.
Puis débuta une suite de grognements et de sifflements entre Ayla et ses camarades. Quoi que leur raison diffèrent, Linda et Octave demeurèrent si fascinés par cet échange, qu’aucun d’eux ne le troubla. Maestro s’agita un instant, portant un regard insistant sur l’insisache, mais il s’en désintéressa dès qu’Ayla leur adressa la parole. Son air gêné déstabilisa Octave.
Ce ne serait pas plutôt à eux de s’excuser ? Arrivés depuis à peine dix minutes, ils avaient réussi l’exploit de déclencher l’apocalypse dans sa lingerie fine avant de s’en prendre directement à la bâtisse. S’estimant heureux de ne pas avoir été mis à la porte, le jeune homme voulut rassurer leur hôtesse, mais son amie le devança :

Merci beaucoup de nous recevoir mademoiselle Kuma, commença-t-elle avec douceur. Je m’appelle Linda Joyce, enfin Linda suffira. Je travaille à Doublonville où je suis Diseuse de Bonheur. C’est un plaisir de vous rencontrer !

C’était sincère. Linda rayonnait de ce sourire chaleureux capable de détruire bien des barrières. Elle marqua un temps de réflexion, puis porta sa main devant ses lèvres pour y contenir un rire tendre.

J’espère que je ne rabâche pas. Octave vous a peut-être déjà dit tout ça ?
Je n’ai… Pas eu le temps, avoua l’intéressé en passant une main sur sa nuque.
Tant mieux ! Répondit son amie, sans chercher à en apprendre davantage. Avez-vous un peu de temps pour discuter ? Nous nous sommes invités sans nous annoncer, je ne voudrais pas vous déranger.

La question s’adressait Ayla et sa famille. En la posant, Linda avait pris soin d’accorder un regard à la propriétaire de la maison, mais également à Tarask et à Mykos. Son attention s’attarda d’ailleurs sur ce dernier, près duquel elle s’accroupit.

J’ai l’impression que tu as repéré le goûter, je me trompe ?

Elle fit glisser le sac en tissus de ses épaules et l’étala dans l’herbe, après en avoir retiré une boîte métallique décorée de motifs skitty. Le couvercle sauta dans un « pop », puis elle la retourna et fit glisser un biscuit au creux de sa main. Recette maison. Un gâteau moelleux à souhait, généreusement garni de baies. Met très apprécié chez elle, le stock tenait rarement au delà de deux jours, même avec une double fournée.
Elle déposa la pâtisserie sur sa besace. Une deuxième la rejoignit, alors qu’elle relevait la tête vers Tarask :

Celui-ci est pour toi si tu en veux.

Elle se redressa délicatement. Après avoir refermé le contenant, elle fit un pas vers Ayla et lui tendit le reste.

Pour compenser le dérangement, expliqua-t-elle. Et pour vous remercier du temps que vous nous accordez. Ils se marient très bien avec du thé kika, vous devriez essayer !

Octave sourit. Ayla l’ignorait sans doute, mais elle venait de se faire une amie. Quand Linda vous appréciait — et c’était le cas, le jeune homme en était persuadé — elle glissait un peu de soleil dans votre vie. Elle était comme ça, Linda ; un éclat dans la nuit. Rayonnante, sans jamais éblouir, s’attachant inconsciemment, guidée par l’intuition profonde d’un cœur toujours prêt à s’émerveiller. Cette rencontre serait la première d’une longue série. Le garçon l’aurait volontiers parié lorsqu’ils furent brusquement dérangés.

Mademoiselle Kuma ? Appela-t-on avec empressement. Je me permets de vous interrompre. Bonjour, je suis John-Jean Jacques et voici mon collègue, Eugène De La Poupinette. Nous sommes tous les deux envoyés par la mairie d’Ébenelle. Auriez-vous un instant à nous accorder ?

Un pénible frisson parcourut les épaules d’Octave.

John-Jean Jacques n’attendit pas de réponse. Il s’approcha, mais s’arrêta à une distance raisonnable du groupe et de leurs pokémons. Moyen, était le qualificatif le plus approprié pour le décrire. Taille et corpulence dans la norme ; une figure ordinaire si on oubliait ses cheveux blonds, coupés en brosse qui contrastaient avec l’épaisse moustache noire qui lui envahissait les narines et dissimulait sa lèvre supérieure. Il portait une veste de costume mal coupée, fermée sur le tee-shirt d’un groupe de rock.
Lorsqu’il pivota vers son collègue, Octave crut que les manches de son blazer allaient exploser.

Eugène, demanda-t-il d’une voix impérieuse. Le dossier s’il vous plait.

Eugène, donc, s’avança. Droit et fier, Octave se sentit agressé par sa mise de puzzle dépareillé. Sa chemise à motifs tombait sur un jogging trop long, ourlé sur une paire de baskets à scratch. Il bataillait avec la fermeture éclaire récalcitrantes d’un sac à dos usé jusqu’à la moelle, mais sauvé de la benne par un patchworks d’écussons colorés. Ses cheveux mi-longs, mal peignés, tombaient sur un visage plus rond que celui de son collègue et rouge d’effort. Excédé par les mèches folles de sa tignasse, il tenta de les accrocher derrière ses oreilles, dévoilant sur l’une d’elle, un clou argenté en forme d’éclair.

Octave tiqua.
Ce bijoux d’un mauvais goût criant lui avait déjà éborgné la rétine. Une quinzaine de minute plus tôt, lors de leur arrivée à Ébenelle, il était accroché au lob de l’un des deux types louches croisés. Coïncidence ? Certainement pas.
Un brusque relent d’embrouilles envahit l’atmosphère. Inquiet, le jeune homme chercha le regard de Linda, sans succès. Son attention avait été totalement happée par l’épaisse pilosité sub-nasale  de John-Jean Jacques. Sourde au monologue administratif du fonctionnaire, elle suivait avec fascination les remous du poil, guettant l’instant où son propriétaire noterait sa disparition.
Un brusque coup d’Eugène rappela à l’ordre son comparse.

Ta moustache, siffla-t-il sans discrétion.

John-Jean passa du blanc, au rouge. De ses deux mains, il s’empressa de recoller la languette de poilue sous son nez, tout en bafouillant le nom de la rarissime maladie dont il souffrait ; la moustalvitie.
Linda l’observa, amusée. À sa droite, Octave et Maestro affichaient un air profondément dépité. Le jeune homme fit un pas vers Ayla, prêt à lui proposer son aide pour chasser les gêneurs, mais John-Jean Jacques revient à la charge.

Et donc ! Comme je le disais, d’après votre dossier, il semblerait que vous n’ayez pas signé le formulaire d’installation PR-0-UT. Hors ce formulaire est in-dis-pen-sable pour tout emménagement à Ébenelle ! Sans lui vous n’êtes pas autorisée à utiliser du gaz, un poêle à bois, ou même une cheminée.

Eugène acquiesça énergiquement au brillant exposé de son collègue. Octave n’osa rien dire, mais il était certain que les cheveux de M. De la Poupinette venaient de se… déplacer ?

Heureusement pour vous, reprit John-Jean Jacques en gonflant son torse à en faire hurler ses boutons. Nous vous avons réservé un créneaux exprès en mairie, afin d’éclaircir la situation. Donc si vous voulez bien nous suivre.
Ça n’aurait pas été plus simple de lui apporter le formulaire ? Questionna Octave, sceptique.

Il perçut un frémissement dans la moustache de John-Jean Jacques et une fulgurante hostilité brilla sous ses paupières pincées. Visiblement, il se serait passé de ce cailloux dans l’engrenage si mal huilé de son plan. Eugène sembla prêt à monter au front, mais son camarade l’en empêcha d’un geste de la main. De l’autre, il remit en place sa moustache, puis expliqua du timbre le plus mielleux qu’il avait en stock :

Malheureusement, cela est impossible, Monsieur… ?
Ferys.
Eh bien, monsieur Ferys, sachez que le formulaire PR-0-UT, ne peut quitter la mairie et il doit être signé par la propriétaire en personne, en présence d’au moins un conseiller municipal.
Et de deux témoins ! Renchérit Eugène, dont le sourire jaune de tabac, était plus proche du rictus.
Tout à fait ! S’illumina son complice. Une chance que vous soyez venus rendre visite à Mademoiselle Kuma, vous et votre…
Nous sommes amis, spécifia très poliment Linda.
Parfait ! S’exclama John-Jean, main sur la moustache. Vous n’avez qu’à tous nous accompagner ! Cela ne prendra que quelques minutes, vous verrez.

Octave était persuadé du contraire. Tout comme il était sûr que la bâtisse était visée. Le repérage effectué, ces deux escrocs s’arrangeaient pour faire évacuer les lieux avant de tout piller. Ayla devait  à tout prix leur tenir tête, ou à défaut, gagner du temps. Sur ce dernier point, il pouvait lui filer un coup de main.

Ça vous embête si je…
Vous m’accordez cinq minutes ? Coupa Linda. Il faut vraiment que j’aille au petit coin.

Eugène de la Poupinette souffla un inélégant « Ah les femmes », tandis qu’elle s’éclipsait. Octave remercia secrètement son initiative et reporta son attention sur Ayla. La suite reposerait sur ses choix.


***

On s’activait au Lac Colère.

Dîtes chef, pourquoi on emmène notre frigo déjà ?
Pour le lui donner triple nouille ! Enfin, si elle s’est pas encore barrée. Ce sera « Un cadeau d’la ville ma p’tite dame, pour vot’fraiche install’ ! » Héhé.
J’veux bien, mais… L’est lourd ce machin là. Ça risque d’être long si faut l’trimballer jusqu’à la baraque.
‘Nous faut bien un motif pour entrer dans sa bicoque.
On pourrait pas plutôt emmener le blender ? En plus personne l’utilise, alors qu’le frigo il est plein.
On allait pas lui donner un frigo vide ! Ça s’verrait tout t’suite qu’on essaie d’l’arnaquer.
J’sais bien chef. Mais, le blender du coup ?
Bah, t’as qu’à l’emmener aussi, façon y marche pas.

La portière de la camionnette se referma dans un claquement sec. La vieille guimbarde du chef des Teks toussota un nuage noir, puis démarra.

En route pour Ébenelle.



H.R.P:
Revenir en haut Aller en bas
Ayla KumaRanger

Ayla Kuma


Nombre de messages : 36
Age : 34
Rps en cours : Epique Epique et Dracologue - Octave

Quand on arrive en ville - Jack

Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyLun 24 Jan 2022 - 13:59
La présentation de Linda ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. Ayla tourna un regard très intéressé vers elle. Alors il s’agissait de l’une de ces personnes qui savent lire dans le cœur des Pokémons ? La demoiselle n’avait pas vraiment compris à quoi cela servait – les gens ne pouvaient-ils s’en rendre compte par eux-même, si leur pokémon était bien avec eux ou pas ? Mais à l’instant où elle se posait ces questions, elle aperçut un éclat de Mykos du coin de l’œil et toutes ses interrogations se turent.
Oh si, les gens avaient besoin de ça… La preuve avec la Team Plasma.
Mykos, lui, nageait dans le bonheur : la gentille dame venait de lui dévoiler le contenu d’une boîte avec des biscuits dedans… Qui sentaient si bon qu’il en roucoula ! Il se hâta d’attraper d’un jet de mucus le gateau, sous le regard jugeur de Tarask. Mais le dragon sentit bientôt le fumet et accepta le biscuit, essayant de masquer la forte impression que la dame lui faisait. Ayla, cependant, les vit faire et réprima un rire.
Aussi, quand Linda lui tendit la boîte, elle l’accepta avec plaisir. Et la gentillesse de la dame ne lui fut pas inaperçue.
– Pour compenser le dérangement. Et pour vous remercier du temps que vous nous accordez. Ils se marient très bien avec du thé kika, vous devriez essayer !
– Oh, bredouilla Ayla, brusquement prise de court, mais souriant aimablement, un petit peu timide cependant. C’est très gentil… (Elle se reprit en secouant la tête et assurant une meilleure prise sur les biscuits, acquiesçant en fixant Linda du regard) Soit, cela tombe bien, j’aimerais moi-même vous poser des questions. Nous pouvons aller nous asseoir dans le…
Elle aurait haussé une oreille, si elle avait été chat. Au lieu de cela, sa bouche se tordit en une grimace hésitante :
– … Salon ? Et parler de tout ça. Ou sur le perron, si cela vous tente. Je…


– Mademoiselle Kuma ? résonna brusquement une voix en la faisant frémir.
Elle se retourna et aperçut ce qu’elle aurait volontiers qualifié de « Coatox humain », pour la simple et bonne raison qu’il puait et qu’il semblait aussi sain que son homologue pokémon plongé dans un bain, corrompant l’eau et la mousse de poison.
Tarask mangeait mais il releva la tête – en laissant tomber tellement de miettes au passage qu’elles firent une constellation sur la peau de Mykos sur laquelle elles se collèrent. Le plus petit dragon, lui, l’innocent de service, ne remarqua rien.
–  Bonjour, je suis John-Jean Jacques et voici mon collègue, Eugène De La Poupinette. Nous sommes tous les deux envoyés par la mairie d’Ébenelle. Auriez-vous un instant à nous accorder ?

– Nan, rétorqua Ayla, mais sa voix fut couverte par l’enchainement de JJJ… Enfin, Coatoxhumain.
Celui-ci en effet s’exclama d’une voix de stentor qui couvrit celle d’Ayla :
– Eugène ! Le dossier s’il vous plait.
Un autre s’avança, que lui, elle qualifiait volontiers de « gueule d’Argouste » (et donc, surnom pas franchement sympathique) avec un dossier eeet… Et l’attention d’Ayla fut totalement déstabilisée parce que Coatox venait de perdre sa moustache.
Elle haussa un sourcil jusqu’au ciel. Et commença à tendre le doigt vers lui pour faire une remarque, sauf que Argouste s’en aperçut avant eux. Et sous les yeux effarés de tous – Sauf de Mykos qui dévorait toujours son biscuit comme les chats, comme s’il n’avait jamais mangé de sa vie – l’humain à tronche de Coatox remit sa moustache en place, comme si c’était ce que les gens normaux faisaient d’habitude.
Sur l’instant, une féroce envie de faire comme sa maman, la Tranchodon de Lars, et de coller une Double Baffe aux deux crétins qui ne pouvaient en aucun cas être venus pour être gentils, prit Tarask. Il commença à gronder, mais sans s’en rendre compte, ou sans réaliser le danger, les imbéciles du gang des Elek reprirent leur discours d’enfumade. Sauf que c’était fini, Ayla ne les écoutait déjà plus.
Une histoire de formulaire de flatulence, entendit Tarask, mais il entendit également son amie lui siffler du bout des lèvres de rester en place –
Pourquoi, là était encore la question.
Il est des contrées de ce monde où l’on oublie que les pokémons ne sont pas sensés s’attaquer aux humains. Il est d’autres contrées où, même si on s’en souvient, il y a également des pokémons et des humains qui en ont plus que rien à cirer.
Octave leur adressa la parole, et selon son langage corporel il n’était pas plus fan de ces crétins qu’elle. Et puis Linda informa le monde qu’elle voulait aller aux toilettes et disparut. Les deux gaillards ne la remarquèrent qu’à peine, l’un d’entre eux calant même une remarque d’un sexisme absolu. Mais Ayla le nota encore moins.
Peut-être parce que…

*** Reprise ***

« Et votre copain Snubbul qui fait le guet dans le camphrier, il est là pour quoi ? C’est lui l’huissier ? » siffla-t-elle, ayant mis son dispositif de surveillance des troupeaux à l’œil – et, plus précisément, celui qui servait à voir de loin et évaluer les situations.
Les outils qui servaient normalement à étudier les pokémons de loin pouvaient également servir de surveillance d’une maison, remarquait-elle aujourd’hui. Tarask et Mykos sursautèrent tout de suite en entendant ce nom de Pokémon qu’ils détestaient l’un et l’autre – pour la simple raison qu’il s’agissait d’un pokémon de type fée, et que les dragons n’aiment pas trop les fées… contrairement à celles-ci qui adorent leur faire des câlins. Meurtriers.
Les deux gaillards se regardèrent mutuellement avec l’air perplexe. JJJ dit même à voix haute :
– Mais Dédé c’est pas un Snubbul qu’il a c’est un Elektable.
– Mais t’es débile ou tu le fais exprès ?! répliqua Eugène qui, lui, n’avait rien du beau gosse du film Raiponce. C’est un Magmartable qu’il a ! Justement on s’moquait encore ce matin de lui parce que c’est le seul qui en a !
– Mais le dis pas tout haut ! Je faisais semblant pour brouiller les pistes ! Comme ça ils croient à de l’électricité et BIM du feu !
Si Ayla n’avait pas été Ayla, elle aurait pu trouver comique ce duo qui loupaient la principale source de problèmes de leur dialogue, à savoir qu’ils révélaient tout haut et ouvertement qu’ils étaient des escrocs… Elle aurait même pu se moquer d’eux si elle avait eu un semblant de sournoiserie, sauf qu’elle était AYla et qu’elle ne se donna même pas la peine de les écouter, juste de les entendre. Elle pointa surtout le doigt sur le camphrier et déclara tout haut :
– Dites-lui de descendre, Tarask meurt d’envie de lui envoyer un Draco-Météore dessus. Et moi j’aimerais épargner l’arbre. Vous ne lui revenez pas du tout.
« Mais toi aussi t’es bête, une attaque dragon, ça passera pas, » répliqua Mykos en entendant Ayla… Sauf que Tarask à côté de lui lui flanqua la tête par terre en râlant :
« C’est pas un vrai, andouille… Hé, dites » fit-il en se tournant ensuite vers Maestro – « Ces types, ils puent l’embrouille. Je vais m’occuper d’eux. Tu veux m’aider, avec ton humain ? ». Au même instant, Ayla faisait un sourire nerveux aux deux andouilles :
– Non, décidément vous ne plaisez pas du tout à mon ami. Voulez-vous bien partir ? Sinon, nous allons devoir en venir aux mains. Laissez-moi donc ces papiers et nous reviendront plus tard.

***

Il est vrai qu’il y avait quelqu’un en haut du camphrier… Mais ça n’était guère un Snubbul : c’était un humain, cinquantaine, avec les cheveux teints en rose vif en forme de ballon au dessus de sa tête. Cependant, la pique venait surtout de ses deux énormes canines de devant de la mâchoire inférieure, qui dépassaient de sa bouche, et de son air patibulaire. Sa tenue, elle, du bleu vif (extrêmement bien choisi pour quelqu’un qui veut se dissimuler…), comprenait un gros cache-cou qui imitait fort bien l’excroissance bleu des Snubbuls.
Celui-ci, cependant, qui les observait et tenait informé le reste du groupe par téléphone afin d’être plus discret que JJJ et Eugène, se mit à beugler dedans de frayeur en voyant Ayla parler de Draco-Météore sur l’arbre, de telle sorte que la camionnette au très loin accéléra davantage la cadence… Ils ne devaient plus trop tarder maintenant, même s’ils ne s’attendaient plus à passer crème. Evidemment, les porteurs du frigo protestèrent leur dépit à cet instant.
La transmission prit fin à cet instant cependant parce que comme le dragon, et peut-être d’autres, s’étaient tournés vers lui, rendant la menace d’une attaque plausible, « Dédé » sursauta encore plus fort et laissa tomber son téléphone.

… Et glissa sur un caca de Roucarnage en contrebas.


Heureusement, c’était un personnage plutôt comique que tragique, ce qui signifie que par la loi de la narration il se prit what milliard de branches au passage et ne tomba pas directement par terre, s’évitant ainsi de se tuer.
En revanche, il avait la tronche couturée de liserés rouges en se redressant, les larmes aux yeux, couinant :

– Mais ! Mais comment elle nous a vus ?!
Revenir en haut Aller en bas
Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptySam 29 Jan 2022 - 15:38
Bruits sourds. Grésillements. Cris et craquements secs. Silence.

Dans la tonitruante camionnette des Teks, les figures rougeaudes d’excitation des passagers blanchirent brutalement. Tous fixaient le pokématos jaune poussin du chef épinglé sur son tableau de bord. « Appel Dédé : 02:23 » « 02:24 » Clac. La photo de leur camarade s’effaça, signe que la communication avait été interrompue. L’inquiétude se répandit comme un coup de jus et alimenta rapidement les cœurs de colère. On s’insurgea, pesta, insulta, maudissant tout et son contraire, promettant que Dédé serait dûment vengé.
Une ambiance électrique à laquelle le chef de bande répondit sans un mot. Crispé derrière son volant, il enfonça l’accélérateur et poussa la mécanique de leur vieux tacot dans les pentes zigzagantes d’Ébènelle. Ses gars prirent le geste de plein fouet, soudain émus de la sollicitude pudique de leur boss. Eux savaient. En trente ans de permis, il commettait là son tout premier excès de vitesse. Tout ça pour un copain !
Il y avait des jours où on pouvait être vraiment fiers d’être un Tek.


* * *


Maes’ tu veux bien t’assurer que notre nouvel invité ne nous fausse pas compagnie ?

Le nostenfer s’envola après un coup d’œil à Tarask. Il aurait bien compté sur son appui, mais il était préférable que l’un d’eux reste près de la terrasse. Ces hommes étaient clairement hostiles et s’ils n’avaient encore appelé aucun pokémon à leur rescousse, la situation pouvait vite changer.
Octave en avait pleinement conscience et ce désavantage commençait à l’inquiéter. Ils avaient eu de la chance qu’Ayla note la présence du troisième larron, mais cela laissait entendre que d’autres énergumènes pouvaient se dissimuler à proximité. S’ils avaient l’avantage du terrain, le nombre finirait clairement à poser problème, d’autant que John-Jean Jacques et son collègue ne semblaient pas prendre au sérieux les menaces de la propriétaire des lieux.
Le premier s’exclama, ajustant sa moustache d’une main et pointant la demoiselle d’un index accusateur de l'autre :

Menaces sur le représentant d’une institution ! Savez-vous ce que cela peut vous coûter mademoiselle ?
Rien, intervint Octave en fronçant les sourcils. Vous êtes sur une propriété privée, elle a le droit de vous en expulser.

Un rouge intense monta aux joues de John-Jean Jacques. Il voulut répliquer, mais dans son empressement, s’étouffa avec sa propre salive. Secoué de grosses quintes de toux, il perdit définitivement le duvet plaqué sous son nez, tandis que Eugène lui tapotait gentiment le dos, compatissant. Son camarade hors course pour une durée indéterminée, le malfrat à la gueule d’argouste prit courageusement les choses en main :

Vous avez pas bien compris à qui vous parlez j’crois. J’suis M’sieur l’maire d’Ébènelle et John-Jean c’est mon premier adjoint ! On a tous les droits d’vous expulsez sauf si vous v’nez et qu’on va signer c’papier !

La faute de grammaire écorcha Octave, mais ce fut une égratignure à côté de la baffe monumentale assénée à l’orgueil de John-Jean Jacques. Peinant toujours à s’exprimer, le pauvre fut rétrogradé au rang de sous-fifre sans la moindre chance de protester. Un coup en traitre qu’il fit aussitôt payer d’une bonne claque derrière le crâne rond d’Eugène. Ni la surprise, ni la douleur n’eurent le temps de se glisser sur les traits rubiconds de la victime dont le postiche effectua un super cent quatre-vingt degrés, plaçant un rideau de mèches filasses devant ses joues empourprées.

Pardon m’sieur l’maire, grinça John-Jean. J’ai glissé.

Octave les aurait bien laissé s’étriper, mais leur numéro de cirque commençait à sérieusement lui taper sur le système. Quand on versait dans l’illégalité, il y avait un minimum de code à respecter et ne pas passer pour les derniers des bouffons en faisait partie.
De tendue, son attitude passa à clairement menaçante. Du bout des doigts, il attrapa par la tête, un marteau qui dépassait de la boîte à outils laissée sur la terrasse. D’un geste, l'ustensile pivota dans les airs et il le rattrapa pas son manche. Lentement, il descendit la seule marche du perron et braqua son regard noir de dédain sur les deux artistes. Ils s’étaient empoignés et s’écharpaient pour savoir lequel avait le plus « l’âme d’un maire ». Aucun était la bonne réponse et comme ils tardaient à la trouver, Octave les aida un peu.
Le marteau fendit les airs et frôla de peu la tête désormais chauve d’Eugène. Un même cri paniqué fut partagé par les deux idiots qui s’étreignirent l’un l’autre, soudain soudé par la peur. Octave enfonça ses mains dans ses poches. Glacial, il cracha :

Barrez-vous.

Une goutte de sueur perla sur leurs fronts stupides, mais l’hésitation demeurait. S’ils partaient, tout le plan tombait à l’eau ! Que dirait le gang s’ils filaient la queue entre les jambes ? En même temps… en plus de ce cinglé et de la fille, il fallait compter sur le dragon qui crachait depuis leur arrivée ! Et puis l’autre limace n’avait pas l’air bien méchante, mais c’était peut-être la plus dangereuse de tous !
Eugène de la Poupinette et John-Jean Jacques échangèrent un coup d’œil incertain. Ils cherchèrent un peu de soutien auprès de Dédé, mais ce dernier était resté prostré au pied de l’arbre, sous l’ombre menaçante de Maestro, perché juste au-dessus de lui.
Un retrait stratégique semblait s’imposer, quand explosa le bruit familier d’un moteur épuisé. Leur visage s’éclaircit et Octave sentit un poids lui tomber au fond de l’estomac. Il remonta précipitamment auprès d’Ayla.

On ne devrait pas rester là.

Slalomant dans une marche arrière endiablée, la fourgonnette des Teks déboula soudainement depuis le chemin forestier. Le pot d’échappement annonça son arrivée dans un orage de fumée noire. Un virage à gauche arracha le panneau de la pension. Les roues tracèrent d’épais sillons dans le gazon et brisèrent les tréteaux renversés plus tôt par Maestro.
Nouveau virage sur la droite. Eugène et John-Jean s’écartèrent pile à temps. Le bolide s’arrêta dans un odieux crissement, ses doubles portes arrière à quelques mètres seulement du perron.

Un p’tit cadeau pour la d’moiselle ! Hurla-t-on depuis la fenêtre conducteur.

Les battants s’ouvrirent. Octave distingua trois personnes, deux magnétis et un magnéton. Son sang se glaça. Il voulut repousser Ayla, mais n’en eut pas le temps.
Percuté par un choc électrique, tous les muscles de son corps se tendirent avant de brusquement se relâcher. Il s’effondra, incapable de bouger. Sa tête heurta le bord du transat et une douleur intense le fit lentement perdre pied. Au bord des abimes, il perçut un claquement de portière et quelques voix.

Bravo chef ! Vous les avez pas loupé !
Cage éclair, ça fait toujours son p’tit eff- Hé !
Merde ! J’avais oublié son nostenfer !
Il a embarqué la limace ! On fait quoi boss ?
On verra ça plus tard, mettez déjà ceux-là au placard.

Noir. Octave avait perdu connaissance.
Dans la maison, derrière la porte vitrée, une silhouette s’effaça.


H.R.P:
Revenir en haut Aller en bas
Ayla KumaRanger

Ayla Kuma


Nombre de messages : 36
Age : 34
Rps en cours : Epique Epique et Dracologue - Octave

Quand on arrive en ville - Jack

Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyJeu 5 Mai 2022 - 12:33
Aux dernières nouvelles, dans le cerveau d’Ayla : les gaillards vilains avaient enfin accepté de s’en aller après que ses visiteurs leur aient agréablement proposé de leur envoyer un marteau dans la courge – geste plutôt violent certes mais tout à fait en accord avec la réaction d’un Carchacrok qui vous filerait un gros coup de patte pour vous inciter à fuir – et qui du reste pour des gens qui ont du mal à faire la distinction entre les capacités physiques cartoonesques d’un pokémon et celles plus réalistes d’un humain, n’était pas vraiment une catastrophe.

Et puis d’où on ne savait où, une fourgonnette avait débarqué, et des mecs leur avaient balancé un très fort courant électrique dans la courge avant même qu’Ayla la perturbée n’aie le temps de faire quoi que ce soit et encore moins d’en penser. Elle n’avait eu que le temps de voir une équipe d’abrutis avec des tronches toutes les plus caricaturales les unes que les autres, avant que la douleur et le choc ne la fassent sombrer quelques instants.

Devant l’œil horrifié de Tarask, l’humain sombra également, et le jeune dragon frémit en tentant de chasser de lui les effets de la paralysie. D’une constitution bien plus puissante que celle des humains – et ceci était un fait, et non pas une perception tordue comme celle d’Ayla – celui-ci ne perdit pas connaissance mais vit juste le Nostenfer d’Octave plonger et attraper ce qu’il pouvait, soit… Mykos.
« Bon sang ! Frangin, t’a intérêt à assurer ! » grinça intérieurement le jeune dragon en se faisant embarquer dans la camionnette, et juste avant de rediriger son attention vers les hommes qui transportaient Ayla, pris d’une brusque crainte.

Heureusement, ceux-ci étaient certes stupides et irrespectueux, et tordus, mais pas assez pour être trop méchants et faire quoi que ce soit de déplacé – autre que paralyser quelqu’un et le kidnapper, bien sûr. Dans un gros souffle intérieur, malheureusement impossible à cracher pour l’instant, Tarask jura que Mykos avait intérêt à se bouger les fesses.

A son tour, il sombra, car à l’intérieur du camion se trouvait un extrait de poudre dodo que les humains balancèrent aux trois qu’ils avaient réussi à capturer, histoire de les faire sombrer plus encore. Il entendit vaguement un « Collez-lui une muselière à lui ! » balancé après plusieurs tentatives ratées visant à retrouver sa pokéball sur Ayla, vu que… bien évidemment… et bien il n’en avait pas. Une muselière. S’il avait les pattes détachées, il aurait pu se l’arracher plus qu’aisément. Mais, bien sûr, ça n'était pas le cas et l’endormissement commençait à faire son effet.

A son réveil ce serait une autre paire de manches normalement…


******


Mykos se remit à bouger dès que Maestro se fut posé stratégiquement sur une flaque d’eau. Profitant de ses facultés naturelles, le dragon puisa l’eau pour se soigner de son altération d’état et se tourna dans tous les sens en piaillant :

« Mais… Il s’est passé quoi ?! »

Sans vraiment attendre de réponses, il accourut vers l’endroit où Ayla et Octave s’étaient trouvés, les appelant comme il le pouvait. De fait, ce n’était pas très futé, mais la panique le prenait à voir sa maîtresse de nouveau loin de lui : et si encore une fois il ne la retrouvait jamais ? Et s’ils parvenaient à lui laver le cerveau et qu’elle décidait de ne plus le reprendre ? Et si…
Un battement d’aile de Maestro le ramena à la réalité, et une boule d’espoir naquit également dans sa gorge en voyant Linda dans la maison, qui avait de toute évidence assisté à la scène, et en réalisant qu’il n’était pas seul. Il se tourna alternativement entre les deux rapidement, avant de se tourner totalement vers Maestro et s’écrier :

« Dis… ! Toi, tu vas vite ! Et t’as suivi ! Qu’est-ce qu’on f… »

Sa voix s’étrangla dans sa gorge dans ce grognement, et il poussa un chouinement trahissant l’attaque de panique qui était en train de le prendre, et de faire battre son cœur bien trop vite pour que le cerveau parvienne à concocter un plan. Il aurait bien couru après les ennemis, mais… Il n’était pas moins un escargot limace, donc très lent.

Une idée saugrenue lui vint et il bondit sur place, en couinant :

« J’ai une idée ! Tape-moi pour que je fasse comme dans les histoires et que j’évolue ! On pourra sauter sur ma coquille quand j’en aurai une et je roulerai pour qu’on arrive plus vite ! » Tout de suite l’incongruité de l’idée le frappa et il haussa un sourcil qu’il n’avait pas. « … Enfin je crois ? »

Il jeta un œil à l’humaine, perplexe.

« … Tu crois qu’elle peut appeler Papa pour lui demander de nous aider ? »


***


Tout ça était, à l’origine, pour fouiller la maison tranquillement. Ce dont Eugène et John-Jean se rappelèrent une fois revenus à la planque auprès du Lac Colère. Ce dont ils firent part à leur leader.
Ce dont ce dernier sembla ne pas se formaliser un brin et haussa les épaules, en montrant une statue de bois ornée en forme de Draco qu’un de leurs collègues avaient récupéré au passage.

– Ca, dit-il, ça a été fabriqué par un sculpteur très doué, donc ça vaut très cher. Et l’homme qu’on a capturé doit sûrement faire partie des élites. On va les interroger et faire chanter leurs amis pour récupérer un max de blé.

Un rugissement retentit dehors, sauvage, qui réveilla une peur panique chez les trois cambrioleurs supposés initialement, qui bondirent tous les trois sous une table couverte de papiers graisseux, en couinant de peur.

Leur leader haussa un sourcil et grinça :

– Qu’est-ce qu’il vous prend ?!

– Les dragons ! bégaya Eugène. Ils nous ont retrouvés !

– Il va nous manger ! pleura John-Jean. Au secours chef !

Mes hommes ont vraiment pas inventé l’eau froide, soupira-t-il intérieurement avant de se laisser couler dans un bon gros fauteuil en soie piqué chez une mamie. Le pire, réalisa-t-il en voyant les autres membres qui n’étaient pas dans le hangar en train de décharger leurs otages, c’était que c’était contagieux…

… parce qu’ils cherchaient tous le dragon.

Elekable, à ses côtés, grinça et se tapa les poings pour une raison obscure, compatissant peut-être avec son maître. Qui, soit dit en passant, ne valait guère mieux que les autres et avait vraiment laissé le frigo et le blender sur place.

– Les gars. On habite à côté du Lac Colère. Y a des Léviator partout. Evidemment que ça gueule comme des dragons : y en a à côté.


Ses paroles parurent mettre quelques temps à s’imprimer, puis John Jean se redressa avec un grand sourire :

– Ah oui ! Et les gros battements d’ailes de chauve-souris qu’on entend, c’est normal parce que y a une grotte pas loin et plein de Nosférapti et Nosféralto !

– Dites, en fait on est pas très différents d’eux non ?

Le leader les regarda commencer à réfléchir à haute voix sur leurs similitudes potentielles avec les personnes qu’il venait de kidnapper, en se demandant s’il était le seul sain d’esprit du groupe. Et puis un point douloureux se réveilla dans son dos et il grinça en s’avançant un peu sur son siège et en faisant signe à son pokémon :

– Dis, ça me reprend. Tu peux m’aider ?


Et, comme toute personne saine d’esprit qui soit, il se fit envoyer une bonne décharge dans le dos histoire de se faire bien mal une fois et qu’après tout aille mieux en comparaison. Comme il le faisait régulièrement.

C’est normal comme comportement non… ?


***


– Trappeurs de… Trappeurs de caca ! s’écria brusquement Ayla en reprenant connaissance au fond d’une énorme cage à chien.

Ils étaient tous au fond d’un gros hangar, entre plusieurs objets volumineux et plus petits planqués sous des baches au cas où la police viendrait faire irruption, pour que le fruit de leurs larçins ne soit pas reconnus. Chacun était dans une cage séparée, mains et pieds liés par des liens plutôt faibles qu’un peu d’effort aurait pu facilement défaire – non faute d’avoir serré comme des Colossinges, mais faute d’avoir appris à faire correctement leur lacets et de savoir faire un nœud convenable.

Dans l’absolu, cependant, Ayla n’y réfléchit pas beaucoup. Prise au piège, elle perdait comme Mykos son calme et dans la position inconfortable où ils étaient, elle ne pouvait pas mordre les liens pour se libérer. Donnant de gros coups d’épaules de gauche à droite, elle se laissa emporter par la colère, rugissant qu’elle leur interdisait de détruire sa maison et de faire du mal à ses amis !  Tarask ne répondit même pas qu’à son avis ça n’était pas question de ça, car les odeurs environnantes le rendaient perplexe : pourquoi il y en avait-il autant ? Et pas seulement masculines et puissantes comme celles de leur kidnappeurs, mais véritablement variées..

Seulement tandis qu’elle continuait à s’égosiller, Ayla remarqua – vraiment – la présence d’Octave dans la cage d’à côté et l’énergie fut mise de côté un instant comme elle baissait la tête, et que dans son regard bleu s’inscrivait une profonde détresse.

– Pardon… Vous vous retrouvez coincés dans une situation miteuse par ma faute, à cause de ces fichus trappeurs.

Evidemment : pour elle, c’était comme des braconniers. Elle essaya à nouveau de donner un gros coup de côté, mais sans que cela n’accomplisse rien. Dépitée, elle poussa un énorme soupir et s’adressa toujours à Octave :


– Je…


Elle fut interrompue : Mister Elk arrivait.

Elekable fait humain en apparence – deux mètres de haut, deux mètres d’épaisseurs, avec des bras de la taille d’un tronc d’arbre, une chevelure jaune pétant et des lunettes de soleil en forme d’yeux d’Elekable, le chef arriva devant les cages et planta les mains sur les hanches, les contemplant tous les deux avec fierté.


– Alors les zigotos ! On fait des misères à notre clan ? Maintenant, c’est nous qu’on vous a fait la misère !



– …


– Impressionnés, hein ? (Il bomba le torse et les bras) Je vois à votre expression, la d’moi’zelle, vous avez peur, hein ! Il aurait fallu y réfléchir à deux fois avant de nous gêner. Maintenant c’est trop tard ! Mwahahahaha ! Je suis vilain !

Et sur ce il éclata d’un rire de méchant de dessin animé, aux côtés de ses copains, d’un rire et d’une voix similaires aux meilleurs doublages de Maurice Sarfati pour Nicky Larson. Ayla n’était pas du tout impressionnée, juste furieuse…

… Et là, l’espace d’une seconde, dépitée – elle jeta un œil à nouveau à Octave et son expression déroutée au possible dut être hilarante parce qu’au moins Tarask, alors qu’il essayait de se libérer en reprenant vaguement conscience, en apercevant l’expression d’Ayla, explosa de rire. Ce qui d’ailleurs fit bondir deux hommes à côté de lui en croyant qu’il allait se libérer, avant de lui recoller une dose de poudre dodo dans le nez et le rendormir.

Scène qui n’échappa cependant pas à Ayla qui d’une incrédulité rigolote et dénuée de peur passa à une pure haine – et pour le coup, heureusement qu’elle était attachée sinon elle lui aurait sauté dessus et lui aurait agrippé la carotide à deux mains et tiré de son mieux.

Le chef changea de couleur, soit à cause de l’humiliation ou de l’expression d’Ayla, et pointa le doigt sur eux deux en s’exclamant :


– Allez, fini de plaisanter ! Dites-moi qui vous aide et qui vous connaissez qui soit plein de thunes ! Et si vous répondez bien vous pourrez peut-être partir sans trop de bobos !
(Il désigna surtout Octave) Et toi là, je sens que t’as envie de faire le malin, ben t’as pas intérêt parce que sinon…


– Sinon on mange ton goûter ! renchérit un sbire.
Parfois il faut savoir abandonner l’idée d’éduquer les autres à être des méchants. Elk, en cet instant, laissa tomber.

Revenir en haut Aller en bas
Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyDim 18 Sep 2022 - 15:28
Posés aux côtés de Mykos, Maestro eut le plus grand mal à lui dissimuler son agitation. Il ne souhaitait pas inquiéter davantage le jeune muscuscule, mais il était évident que la disparition d’Octave le tourmentait. Respiration accélérée, le bout de ses ailes s’entremêlant avec nervosité, il dressait et tournait régulièrement les oreilles guettant le moindre bruit.
En d’autres circonstance, il se serait déjà envolé. Rattraper la camionnette et la suivre par la voie des airs ne lui aurait posé aucune difficulté, ensuite… Ensuite il aurait improvisé. Savoir son meilleur ami à proximité aurait suffi à le rasséréner et ce malgré l’armada de pokémons électrique qui devaient à présent garder les captifs.
Mais en voyant la petite limace déboussolée sautiller à ses pattes, Maestro n’avait pas eu le cœur à la laisser en plan. Il l’écouta sagement, sans savoir quoi répondre, craignant que son gros cœur tendre laisse transpirer l’angoisse qui lui ceignait les tripes. Ses grands yeux jaunes et rouges s’agrandirent lorsqu’il lui proposa, non sans quelques doutes, de le frapper pour le faire évoluer.  Le pokémon poison secoua vivement la tête et à la place d’un coup d’aile bien placé, le nostenfer lui tapota gentiment la tête, espérant sinon l’apaiser, au moins le rassurer un peu.
Maestro avait beau être une crème, il n’était pas très doué pour le montrer. Heureusement pour lui, il pouvait compter sur Linda.

La diseuse de bonheur les avait rejoint peu après le départ en trombe de la camionnette. Elle s’était assurée qu’ils allaient bien, avant de s’éloigner, pokématos en main, errant le bras bien haut au milieu du jardin. Mais elle avait beau se démener, le coin gauche de son écran affichait désespérément les mêmes deux petits mots « aucun réseau ».
Après une dernière tentative, Linda soupira. Le temps passé abritée dans la maison ne lui avait appris la présence d’aucun téléphone fixe. Épaules basses, aussi défaite qu’inquiète, elle se tourna vers Maestro et Mykos, demeurés sur le perron.
Les oreilles baissées du nostenfer la chagrinèrent autant que l’affolement grandissant qui envahissait le mucuscule. Mais Linda se secoua. Elle devait les rassurer. Prenant une grande inspiration, elle balaya ses propres inquiétudes et se dirigea vers eux d’un pas décidé. S’accroupissant à leur côté, elle s’adressa à Mykos en premier :

« Trésor, je vais devoir te porter. On va descendre ensemble sur Ebenelle. Là-bas on trouvera de l’aide pour sauver Octave et Ayla. »


* * *


« Tu es trop brusque. Voler c’est comme faire un tour de magie. La victime ne doit n’y voir que du feu. Debout et recommence. »

Octave sursauta, tiré violemment d’un sommeil compliqué. Quelque chose de froid et dur contre sa joue, une posture désagréable qui lui cassait le dos. Il grommela, chercha à bouger, mais sentit aussitôt que ses mains et ses pieds étaient entravés. Frisson d’angoisse. Bouche pâteuse, la tête encore bourdonnante d’une douleur qui lui sciait l’arrière du crâne, il fit un effort, poussant sur son coude pour se redresser.
Ses yeux cernés s’écartèrent lentement, mais éblouis par un éclairage criard, ils se refermèrent aussitôt. Alors la voix d’Ayla explosa sur sa droite. Le timbre puissant et pétri de colère l’arracha définitivement aux limbes de son esprit engourdi. Il ouvrit grand les yeux.
Entrepôt et cage de fer. Le constat s’imposa rapidement à son esprit. On les avait déplacés, séquestrés, pour une raison qui le dépassait. Ils n’en restaient pas moins en danger et en très fâcheuse posture. Ces petites frappes n’étaient sans doute pas aussi méchants qu’ils voulaient le faire croire, mais ils étaient si peu doués qu’un tragique accident ne l’aurait pas étonné outre mesure. Ils devaient à tout prix sortir de là. Oui, mais comment ?
Octave soupira. Cela fut peut-être mal interprété, car à deux cages de lui, Ayla lui présenta des excuses. Il ne sut s’il devait trouver ça gentil ou totalement idiot, compte tenu que c’était Linda et lui qui s’étaient invités chez elle, mais il se garda de lui en toucher mot.
De toute façon, il n’en eut pas le temps. La jeune femme fut interrompue par l’arrivée d’un type au style si douteux qu’il lui fit presque regretter celui de John-Jean Jacques et Eugène de la Poupinette. Presque. Ce devait être le chef, car une impressionnante épidémie de hochement de tête se propagea parmi le reste des présents.
Le bonhomme parlait fort et gonflait ses gros biceps pour compenser son charisme de kokyas. Les lunettes sauvaient un la mise, mais en les voyant posées sur un nez busqué sous lequel se hérissait une grosse moustache blonde encore pleine de miettes de bretzels, Octave sentit son estomac se soulever. La grammaire approximative l’acheva et à en juger par l’indescriptible grimace qui déforma les traits d’Ayla, elle aussi en fut décontenancée. Il n’aurait jamais cru penser ça un jour, mais les Rockets lui manquaient.
Positionné entre sa cage et celle de l’éleveuse, la troisième prison accueillait Tarask, bien plus saucissonné qu’eux. Cela n’empêcha pas le pokémon d’exploser de rire devant la mine déconfite de sa partenaire. Un rire de dragon évidemment, grave et grondant qui jeta un vent de panique dans l’essaim de malfrats à la petite semelle. Croyant que le « monstre » attaquait, il fut prestement assommé d’une bonne dose de poudre dodo.

L’atmosphère changea du côté d’Ayla.

Le chef de ces pitres leur adressa une nouvelle menace, puis campa face à eux, torse bombé et poings sur les hanches, asseyant sa totale supériorité.
Ce fut à cet instant précis que la chance tourna du côté des prisonniers.
Un grondement rauque, long et puissant, s’éleva depuis l’extérieur, provoquant une explosion de chaire de poule. Octave ne fut pas épargné. Ce son lui était parfaitement familier, il l’avait étudié pendant des mois entiers ; un leviator.
Décharge électrique. Son esprit s’activa, compilant et recoupant les données. Un frisson le secoua lorsqu’il comprit qu’ils étaient forcément séquestrés près du lac Colère. Une bouffée de son passé lui revint en pleine face. Instant d’émoi. L’idée que ces ploucs occupent la base où il avait travaillé presque dix ans plus tôt l’atterra. Le sang quitta brusquement son visage, refluant vers son cœur dont le tambourinement lui fracassait les côtes.

« Haha ! J’vois à ta tronche qu’t’as compris c’est qui l’patron. Va falloir tout dire à Tonton Elk mon gars et p’t’être bien qu’on vous libèrera. »

Il tapota du plat de la main le trousseau qui pendait contre son arrière train. « Giling, giling » firent les clés, tandis que leur propriétaire enfonçait sa grosse paluche dans la poche avant de son pantalon. Il en tira un calepin qui parut minuscule entre ses grandes mains gantées de caoutchouc, se lécha le pouce et tourna la page pour poser son petit crayon bois sur des lignes vierges.

« Alors ? À qui c’est qu’on envoie ta d’mande de rançon ? »

Devant cet air suffisant, une lumière se fit dans l’esprit d’Octave. Serrant les dents, il baissa la tête et inspira profondément. Le calme revint des tréfonds de son être, remontant avec lui quelque chose de plus lointain et de plus sombre.
Soudain ses épaules s’affaissèrent. Une voix basse et étranglée, signa sa reddition complète.

« C’est bon… Vous avez gagné. Je vous dirais tout.
Eh bah voilà ! Vous voyez les gars ? C’est comme ça qu’on se fait respecter ! Prenez-en de la graine un peu !
Il faut que vous contactiez Angela Randriammifidimanana. »

Le crayon se figea. Il y eut un gloussement parmi les hommes et Elk cligna lentement des yeux. Son regard passa du carnet, où le temps semblait s’être figé au sommet du « l » d’Angela, puis il reporta son attention sur Octave.
Toujours tête baissée, étouffant le sourire qui lui brûlait les lèvres, le jeune homme précisa le plus froidement possible :

« Deux « m » et un « f ».
Tu te fous de moi ?
Comme si j’étais en position de le faire, mentit-il sans avoir à feindre l’agacement. Il faut que je vous l’épelle en plus ?
Ehm… Ben c’est que… »

Instant surréaliste. Redressant la tête, un regard sombre et courroucé braqué sur le chef des ravisseurs, Octave épela lentement le nom de famille qu’il venait d’inventer. Lorsqu’il eut terminé, Elk s’abandonna à un petit soupir de soulagement.

« Eh bah, ça doit pas être facile à porter !
Plus vite vous aurez les sous, plus vite on sera libéré, alors laissez moi vérifier. Je veux être sûr que vous ne vous soyez pas plantés.
Haha ! J’allais te l’demander ! »

Elk s’approcha, Octave aussi. Contraint de se trainer à genoux, le jeune homme s’arrêta près des barreaux entre lesquels le chef de gang, penché vers lui, tendit son calepin. Un mignon petit dessin d’élékable, entourés de petits cœurs, surmontait le nom raturé trois fois. Mais ça, l’ancien agent de la Team Rocket ne le remarqua pas.
Le piège se referma.
Octave se déplia avec l’agilité et la souplesse acquise au cours de ses jeunes années. La corde glissa sus ses poignets et ses mains libres s’arrachèrent à leur fausse captivité. En une fraction de seconde, la droite saisit le bras tendu du malfrat, l’autre, la plus forte, fut une flèche décochée à travers les barreaux. Le mouvement de recul d’Elk contré, elle se referma fermement sur sa nuque. L’homme poussa un cri de gruiki apeuré, mais ses hommes demeurèrent totalement pétrifiés. Aucun ne put empêcher sa face de percuter de plein fouet le montant d’inox de la cage.

BONG !

Les lunettes de soleil s’envolèrent, ébréchées.
Octave avait fait contrepoids. Il savoura une poignée de seconde la face comprimée de son captif contre  les barreaux de sa propre prison, puis le relâcha dans un geste dégouté.
Elk se redressa, sonné. Il tourna sur lui-même, la tête entre les mains, pestant en sentant l’œuf qui grossissait sur son front. Deux de ses gars s’activèrent enfin. Ils se précipitèrent vers lui, soutenant sa stature lorsqu’ils crurent qu’il allait flancher, essuyant, penauds, les obscénités qui échappèrent à leur boss.
Puis, en parti remis, Elk fit volt-face. Assorti à sa moustache blonde, son visage rougit lui donnait l’air d’un mélange de sorbet fraise citron, dont était loin d’en avoir la fraicheur. Un peu plus et de la fumée lui sortait des oreilles. Il voulut parler, mais Octave le coupa d’un haussement d’épaules.

« Laissez-moi deviner. Je suis privé de goûter ? »

Les mots agglutinés derrières ses lèvres pincées explosèrent finalement en un rugissement guttural. Le chef des Tek avait perdu cette bataille. Il quitta la pièce, suivi de son escorte inquiète de son état de stress. On lui rappela que tout ça n’était pas bon pour ses nerfs, puis la porte du hangar claqua violemment.

« Guiling, guiling. »

Voler, c’est comme faire un tour de magie.


* * *


« Ne quittez pas, nous allons prendre votre appel… »

Une petite musique de jazz remplaça la voix monocorde et Linda vérifia pour la seconde fois, qu’elle avait bien composé le numéro des forces de l’ordre. Heureusement qu’elle n’était pas pressée. Ce n’était pas comme si deux jeunes gens et un pokémon s’étaient faits enlever sous ses yeux après tout. Elle se mordit les lèvres.
Le combiné vissé contre l’oreille, elle réajusta sa prise sur le corps mou de Mykos et leva les yeux en direction de Maestro. Posé sur un panneau de signalisation juste au-dessus d’elle, le nostenfer la scrutait avec intensité, attendant lui aussi que quelqu’un prenne son appel.
Pour patienter, l’attention de la diseuse de bonheur se reporta sur la ruelle d’Ebenelle dont elle martelait le pavé du pied. Elle aurait aimé se déplacer, mais l’idée que la conversation coupe à cause du réseau difficile l’effrayait.
Le saxophone ne sembla pas s’en soucier et souffla un son sexy de tous les diables, accompagnant l’entrée dans son champs de vision d’un homme fort élégant, aux cheveux gris lissés en arrière et à la moustache bien dessinée. Linda fit aussitôt le rapprochement avec les confidences de Phidéas.
Une bouffée d’espoir lui brûla les pieds et lui gonfla les poumons. Sans crier gare, elle traversa la rue, obligeant un cycliste à piler et aussi fort qu’elle le put, elle appela :

« Monsieur Calistea ! »

Elle se figea en arrivant à près de l’homme.

« Clic. Agent Tucoco, quel est votre problème ? »

Le regard de Linda s’accrocha à celui de son vis-à-vis. Elle resserra son étreinte sur Mykos et tandis que Maestro les rejoignait, elle abandonna d’une voix étranglée :

« Je voudrais signaler un kidnapping. »


* * *


« Est-ce que ça va ? »

Toutes les cages étaient ouvertes et les clés chapardées rangées au fond de la poche du pantalon d’Octave. Les liens d’Ayla défait, il se tourna vers les cargaisons somnolentes dispersées dans l’entrepôt. Il souleva l’une des bâches, après un coup d’œil pour Tarask, toujours assoupi.

« Il doit bien y avoir un Total Soin quelque p- »

Un bruit sourd l’arrêta sur sa lancée.



H.R.P:
Revenir en haut Aller en bas
Ayla KumaRanger

Ayla Kuma


Nombre de messages : 36
Age : 34
Rps en cours : Epique Epique et Dracologue - Octave

Quand on arrive en ville - Jack

Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyJeu 29 Sep 2022 - 16:02
« Je passe pour quoi, maintenant, hein ?! » grogna Elk, en se frottant le front d’un air furieux. « On dirait un crétin ! »

Il faut dire que pour un criminel, se faire rétamer par quelqu’un qu’on a capturé et qui est derrière des barreaux, c’est assez humiliant. Son équipe… n’osa pas vraiment lui signaler qu’il avait vraiment l’air d’un abruti. Ou d’une glace à la fraise et au citron, au choix, mais pour cela encore aurait-il fallu posséder d’un minimum de… recul sur soi et sur leur propre tronche. Ce dont ces pauvres gaillards, pauvres parce que décidément ils n’étaient pas très futés et que je parierai que chez eux on les laisse faire des bêtises par pure pitié, n’eurent évidemment pas conscience.

Elk sortit pour essayer de respirer un peu dans tout ce capharnaüm, confiant à ses hommes le soin de chercher la dénommée Angela Randriammifidimanana. Oui, puisque avec tout ça, il ne doutait pas un instant que la femme au nom imprononçable existait tout de même !

« La prochaine fois je fais vérifier de loin », dit-il en essuyant une larme qui avait perlé de son œil. « C’est pas facile la vie de bandits. »

« Ca c’est bien dit chef ! » hurla un sbire à ses côtés, si fort qu’il termina de martyriser son patron en lui vrillant un tympan.

Au même instant, un homme resté en arrière pour évaluer la statuette de dragon rapporté sortit à son tour du bâtiment et, tout d’un coup bien plus anxieux des Léviators environnants qui semblaient se rapprocher à force d’entendre du bruit et du bruit de Pokémons, se rapprocha d’Elk. Il lui chuchota quelque chose à l’arrière en lui montrant le résultat de ses recherches – résultat qui fit pâlir Elk malgré la couleur qu’avait pris son visage.

Comme si tout d’un coup il venait de réaliser qu’il était dans le pétrin. Et encore, s’il avait su que le coup qu’on lui avait fait précédemment venait de quelqu’un qui avait été bien plus expert qu’eux dans le milieu de la cambriole, dirons-nous, s’il avait su son palmarès…

… Ben il se serait sûrement transformé en fanboy plutôt qu’en parodie de lui-même.



***



Ayla ne comprit pas trop comment Octave avait fait, mais ce qui est sûr… c’est qu’elle resta bouche bée devant sa façon de se libérer des liens et surtout, de les sortir des cages, d’avoir chipé les clés et réussi à agir. Elle cilla plusieurs fois quand Octave lui demanda si ça allait puis, dans la lancée, fila soulever les bâches à la recherche d’objets pour réveiller Tarask.

Maintenant qu’elle était libérée, cependant…

Elle se rapprocha de Tarask en l’appelant à voix basse, tentant de le ranimer. Leur lien avait déjà fait l’office plusieurs fois par le passé, ils avaient pratiquement grandi ensemble et on dit qu’un lien très fort entre pokémon et dresseur peut parfois réussir à leur faire chasser l’altération d’état.

Cependant, aucun résultat.

Et, constata-t-elle en tendant l’oreille, un cri dehors suraigu (et pourtant semblant provenir d’une voix grave, étrange) mais étouffé d’ici la mis en état d’alerte.

Alors, cette folle souleva le dragon sur ses épaules et trébucha sur elle-même en ce faisant : elle avait l’habitude, mais comment dire que soulever à peu près quarante kilos d’un coup, même si c’est loin d’être insurmontable, ça surprend beaucoup.

Le bruit sourd qu’Octave entendit fut le bruit d’Ayla et Tarask se prenant le côté de la cage en pleine poire, elle ayant loupé la sortie. Avec un juron en dragon, elle se baissa et parvint à sortir de la prison avec son ami sur les épaules, avant de faire un signe de tête à Octave, bien plus sérieux :

« J’ai entendu rugir dehors. Ca ne va pas tarder à chauffer, il faut sortir en vitesse. Je… »

Tarask se réveilla avec un éternuement avant de se rendormir si sec, problème de l’éternuement étant : ça avait également fait office de Dracochoc projeté tout droit en direction de la porte du hangar. Avec un peu beaucoup de chance, ça avait fragilisé la serrure ! Ayla siffla en entendant son ami ronfler de nouveau :

« Filons, ça doit pouvoir s’ouvrir. Vous pourrez me dire plus tard comment vous avez fait pour nous libérer s’il vous plaît ? »



***




Lars vit, dans une rapide succession, une femme courir vers lui qu’il ne lui semblait pas reconnaître dans la foulée, un cycliste se prendre un poteau « attention, trous en formation », une voix résonner au téléphone qu’il ne déchiffra pas très bien mais crut comprendre qu’il s’agissait d’un officier, et la même femme dire qu’elle voulait signaler un enlèvement.

L’aristocrate haussa un sourcil jusqu’au ciel.

« Madame, je… »

Il allait dire qu’il n’était pas agent de police, ou attendre sagement qu’elle finisse son coup de téléphone avant de lui demander pourquoi diable on lui adressait la parole – quand son regard tomba sur un Mucuscule de sa connaissance dans les bras de la femme.

Son regard devint plus froid que la glace instantanément et il lui saisit le bras brusquement, fronçant le front dans une expression ressemblant plus à un Tranchodon utilisant « Colère » qu’à un humain sur le point de péter une durite. Ou peut-être était-ce comme ça que l’aurait traduit Ayla, et qu’en réalité il était juste dans une colère noire.

Il serra peut-être un peu trop fort le bras de la dame, en grondant :

« Où. Est. Ayla. »

De son propre téléphone il commença à composer le numéro de Sandra. Selon ce que la femme lui répondrait, il risquait d’appeler tout le clan des dracologues du coin.

Pas un instant il ne se dit qu’attendre qu’elle finisse de parler à l’agent aurait pu être plus intelligent et que peut-être Ayla n’était pas seule dans la panade !


Dernière édition par Ayla Kuma le Ven 30 Sep 2022 - 0:21, édité 1 fois (Raison : Ma gueule, j'ai oublié de corriger une typo!)
Revenir en haut Aller en bas
Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] EmptyMar 18 Oct 2022 - 20:55
« Maestro non ! »

L’immense nostenfer se figea brusquement à l’aplomb du champion d’arène d’Ébenelle. Ailes déployées sur toute leur envergure, accroché sous l’enseigne de la librairie près de laquelle Linda s’était arrêtée, il demeurait indécis sur la conduite à tenir. Le coup d’œil sombre pour le moustachu bourru se transforma en un regard clair et inquiet lorsqu’il dévia vers la diseuse de bonheur.

« Tout va bien, le rassura-t-elle. Je ne crains rien. »

Maestro s’enveloppa doucement dans ses grandes ailes et s’étrécissant en deux fentes suspicieuses, ses iris écarlates se rivèrent sur Lars Calistea.
Linda abandonna un soupir soulagé. À l’autre bout du combiné, l’agent Tucoco manifesta de nouveau son inquiétude et s’enquit avec insistance de la situation. Son interlocutrice rassembla tout son sang-froid afin de le rassurer, puis elle lui demanda gentiment de patienter. Nouveau mouvement de bras. Mykos glissait, mais elle le réajusta doucement contre son chemisier coloré. Gardant son pokématos à portée de voix et activant son haut-parleur, elle prit une brève inspiration et ses yeux bruns plongés dans ceux d’acier du dracologue, elle narra avec concision tout ce qui venait de se passer devant la pension d’Ayla. Le récit se voulut professionnel, calme et centré sur les faits, mais lorsqu’il toucha au but, la voit de Linda commença à flancher. L’angoisse venait de la rattraper et ce fut avec une agitation qui redressa les oreilles de Maestro qu’elle acheva son récit.

« J’ignore où il les ont emmenés… Mais la camionnette avaient été grossièrement maquillée au nom d’une société de déménagement basée à Acajou. Le nom sonnait comme un mauvais jeu de mot, je crois. »

Elle se pinça les lèvres, cherchant à se remémorer l’habillage de la carlingue. Il l’avait marqué pour son mauvais goût assumé, pourtant le nom continuait de lui échapper. La lourdeur d’un blanc. Un de ses ongles glissa entre ses dents, elle le mordit au risque de le casser, mais un raclement de gorge sauva sa manucure.
Demeuré attentif à la conversation, l’agent Tucoco proposa avec une gêne las :

« Tout-en-camion ?
C’est ça ! S’exclama Linda.
—  …Alors vous avez sans doute eu affaire aux Teks, soupira l’homme de loi.  La bande opère près d’Acajou, où ils ont plusieurs petits repères. D’habitude ne sont pas bien méchants et se contentent de petites arnaques, un kidnapping ne leur ressemble vraiment pas…
Ils ont aussi pris quelque chose dans la maison, mais j’ignore quoi. Je les ai juste entendu parler. L’un d’entre eux à dit qu’heureusement qu’on les avait « rencardé » sur l’objet parce qu’il l’aurait cru en toc.
—  Hm… Ça ne me plait pas… Un instant s’il vous plait. »

Il chercha à étouffer le micro, mais quelques brides de conversations échappèrent à sa précaution. Lars et Linda purent l’entendre l’inquiétude de sa voix lorsqu’il appela sa cheffe. Un bruit sourd, le son d’un pouce frottant contre le micro du combiné, puis sa voix claire retentit à nouveau.

«  Nous avons enregistré votre numéro. Vous serez recontactés dès que nous aurons des nouvelles. Veillez à ne rien toucher de ce qui se trouve dans l’habitation et à demeurer dans un lieu où nous pourrons facilement vous joindre. »

Linda acquiesça énergiquement aux demandes de l’agent Tucoco qui leur assura que tout se passerait bien, avant de raccrocher. La diseuse de bonheur rangea l’appareil au fond de son sac à main et presqu’aussitôt, son regard franc se hissa jusqu’à celui de Lars. Resserrant Mykos contre elle, elle lui demanda :

« Dans combien de temps pouvons-nous être à Acajou ? »


* * *


« Vous pourrez me dire plus tard comment vous avez fait pour nous libérer, s’il vous plait ?
Sans problème. »

Ce qui lui laissait le temps de leur fuite pour trouver un magnifique bobard à présenter. Joie.

Un brin crispé, le sourire d’Octave s’évanouit à la minute où il appuya sur la poignée de la porte atteinte par l’éternuement de Tarask. En partie démise de ses gonds, elle n’opposa aucune résistance lorsque le jeune homme la repoussa, non sans précaution. Grincement d’agonie et raclement du battant sur le carrelage. Un zéro pointé en discrétion ; de quoi se faire renier par sa mère, encore.
Mais la chance ne les avait pas quittés et malgré cette sinistre symphonie, ils trouvèrent le couloir jouxtant l’entrepôt totalement désert. Seul comité d’accueil : un néon grésillant et le glouglou d’un vieux radiateur. Aucune fenêtre et la première porte était à une dizaine de pas.
Quand faut y aller…

Octave fut le premier à s’avancer. Il progressa d’une foulée discrète et naturellement silencieuse propre aux pokémons nocturnes. Une marche prudente, mais déterminée les rapprocha rapidement des premières salles occupées par les Teks. D’une porte entrebâillée gronda la mauvaise foi de deux malchanceux et la proposition gaillarde d’une revanche. Le quitte ou double fut accepté sans qu’aucun ne décèle les ombres filant à proximité. Un WC occupé fut laissé sur leur droite, puis ils dépassèrent un placard à balais et un poster de Super Thunder à qui l’on avait gribouillé la grosse moustache d’Elk. Enfin, une petite lucarne encrassée permit à un peu de lumière naturelle de remplacer l’éclairage industriel.
Octave jeta un coup d’œil à travers la vitre au montant à peine assez large pour laisser passer un salamèche potelé. Vue sur une végétation dense et mal entretenue, impossible de se repérer. Il leur fallut reprendre la route en espérant trouver mieux avant de se faire remarqués.
Un croisement. Ploufplouf. Droite. Quelques mètres supplémentaires les conduisirent à un court escalier descendant vers une grande pièce à la forte odeur d’huile de moteur et de caoutchouc. Un garage ? Leur ticket de sortie n’était peut-être plus très loin.

Octave aida Ayla à équilibrer le poids de Tarask tandis qu’ils franchissaient la poignée de marches. À peine en bas, une voix tonna sous les taules de la soupente, grave mais féminine, à laquelle s’ajouta le rythme régulier d’un objet métallique en heurtant un autre. Un fredonnement bref, puis les paroles d’un célèbre couplet retentirent :

«  Un jour je serai la meilleure dresseuse ! Je me battrai sans répiiiit ! Je ferai tout pour êt’victorieuse et gagner les défiiiis ! Pokémon ! »

Un sifflement suivit, auquel se joignit le grésillement reconnaissable d’un voltorbe. Encore quelques cliquetis, des vis qu’on serre, des boulons qu’on ôte, puis la mélodie fut interrompue. On appela dans le dos d’Octave et d’Ayla.

« Mathilde ! C’est bon pour la camionnette ? »

Ni une, ni deux, Octave contraignit sa compagne d’infortune et son dragon à activer le pas. Il espérait pouvoir profiter d’un recoin du garage pour se dissimuler, mais une porte se profila sur sa droite. Peintes à la bombe, les lettres colorées du mot « Vestiaire » n’eurent aucun mal à attirer son attention. Poignée enfoncée, le battant pivota docilement sous le poids de son épaule. Ayla et Tarask entrés, il referma l’huis délicatement, mais pas totalement.
Retenant son souffle, il demeura juste assez près de l’embrasure pour distinguer la courte silhouette d’Eugène de la Poupinette. Enfin débarrassé de son déguisement, l’homme passa devant la pièce sans lui accorder le moindre intérêt. Octave put de nouveau respirer.
Plus loin dans le garage, Mathilde accueillit sans joie le gêneur :

« C’est bon, c’est bon… Il a flingué toute la direction à conduire comme un champion de rallye ! J’ai fait en sorte qu’elle roule, mais au moindre coup de guidon, tout risque de lâcher. Il faut du temps pour réparer correctement ! »

L’échange se poursuivit sur le même ton bougon, mais trop bas pour atteindre la cachette des fuyards. Octave ne s’en souciait plus, son attention s’étant reportée sur l’un des murs de leur abri. Une patère s’y trouvait, totalement submergée par tout un tas de combinaisons jaunes flashy, ornées du sigle des Teks.
Le jeune homme se saisit de l’une d’elle et l’observa une seconde, hésitant.
Non… Ils n’étaient pas si stupides que ça…
Puis ses iris d’obsidienne s’accrochèrent à un panier d’osier empli de casquettes, de foulards et de bonnets. Certains casiers au fond de la pièce semblaient entrouvert. S’ils mettaient la main sur une ou deux paires de lunettes de soleil…
Le problème de Tarask demeurait, mais il devait bien exister une façon efficace de le dissimuler. Que ce soit dans une panière à linge, ou dans cette adorable costume de pikachu pour enfant plié sur l’un des bancs.
Ça pouvait marcher.

Alors retentit une nouvelle voix, inconnue et essoufflée. Un pas pressé dégringola les escaliers et l’on balbutia avec peine :

« Les… les pris… Les prisonniers ! Ils… Ils se sont échappés ! »

Un léviator gronda au dehors, mais cette fois-ci, ce fut le cri rauque de leur chef qui fit frissonner les Teks.
Le temps pressait. Octave se tourna vers Ayla et sans penser au risque de passer pour le dernier des goujats, il demanda :

« Taille M ? »

Comme quoi ça peut toujours servir… le pliage de petites culottes.


H.R.P:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
MessageSujet: Re: Épique, épique et dracologue [Ayla]   Épique, épique et dracologue [Ayla] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Épique, épique et dracologue [Ayla]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Ayla Kuma, dracologue en herbe
» Ayla Kuma [JDB]
» Ayla Kuma [Relations]
» Ayla Kuma [Pokematos)
» Ayla Kuma [Demande de RP]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pokémon Rpg :: Johto :: Ébènelle-
Sauter vers: