Recrutement du personnel du casino. [terminé]

« Bon, alors écoutez-moi bien, je le répéterai pas deux fois! »

Celui qui pénétrerait en cet instant dans le casino de Doublonville, actuellement fermé, y verrait Meister sous un angle inédit inconnu à ses « proches », y compris le Major Bob. Le voir travailler était fréquent, en tant que Champion d’arène, à prendre soin de la ville, se promener à Doublonville pour visiter les commerces et aider à renflouer les stocks, affronter des dresseurs de passage, offrir ou faire payer des boissons préparées par lui-même aux visiteurs ou à des illustres inconnus qui lui faisaient pitié (dont un certain Gaston Lagaffe) ou voire même le voir cuisiner des trucs pour ses Pokémons.
On le voyait aussi tout simplement s’amuser à entraîner la coordination entre ses Pokémons d’arènes, habituer ses deux nouveaux acolytes à lui-même, soit Libegon, échangé à Garth son frère de sang pour que celui-ci se dégourdisse un peu, et Laggrogne une espèce de fou furieux à dédoublement de personnalité qu’il chouchoutait lorsqu’il était en mode Laggron et entraînait en mode Laggrogne, en se servant de sa rage de sang pour le convaincre ( et tester divers traitements pour le soigner)… Ou encore jouer le papa quand il rendait visite à Garth, complètement dingue de la petite Phénix.

Mais le voir en train de travailler sérieusement comme directeur du casino, ça, on le voyait très rarement. Et pourtant, je peux vous assurer qu’il bossait dur, là. Pour preuve, le casino était resté fermé durant deux jours suite à une plainte d’un des vigiles et de plusieurs employés concernant un certain Tommy Leorios… Le problème était que le jeune homme était le neveu de l’un de ses amis, le Major Bob, et que par voie de conséquence il imaginait très bien ce qui s’était passé, et visualiser les caméras de surveillance ne fut pas du luxe. Tu parles, il était complètement torché le gamin… Mais surtout Meister vit un truc qui ne lui plut pas du tout. Non seulement Tommy venait de tricher, mais le croupier avait commencé à le faire aussi! Et qu’est-ce que c’était que ces poupées de cire qui peuplaient son casino… Cela arracha un rire jaune au patron. Des coincés des fesses, des faux-culs, tout ça, ça ne lui plaisait pas du tout, mais alors pas du tout. On dirait pas, mais il crevait un peu de boulot entre ses occupations officielles et secrètes, l’arène, le devoir envers la ville, ses recherches sur la Team Quetzacoalt et la minette qui ressemblait tellement à Kaori, en plus des recherches sur le gamin sorti de nulle part qui était venu le voir sur recommandation de Seko l‘autre jour, assister Garth à décoder les runes et autres mystères trouvés, se renseigner sur les candidats potentiels pour le plan que le métis avait en tête, pirater le réseau personnel de Giovanni, alors le casino…. Bah, il avait pas du tout le temps!
Et de voir que son entreprise personnelle virait aussi mal en son absence, voilà qui ne lui convenait pas du tout. Il lui fallait trouver un directeur adjoint, mais ce ne serait pas bien difficile. Par contre, il devait changer la totalité du personnel et réaménager les lieux.

Le grand nez avait passé ses journées et nuits à étudier de potentiels candidats aux postes qu’il venait de libérer, soit un gros paquet. Raison du licenciement? Faute professionnelle! Avoir laissé entrer deux personnes dangereuses pour la sécurité du casino et les avoir incités à perturber l’ordre. Et y en a avait en plus qui se croyaient encore à la Team Rocket, mais ils avaient vu Arceus en 3D ou quoi?! Valait mieux pas énerver Meister. Non, vraiment. Valait mieux pas. Pas quand il avait bu juste avant précisément pour rester bien en pétard et devenir violent à l’occasion. Ceux qui essayaient de le menacer comme quoi ils allaient se plaindre, il leur rappela (et en cognant si il le fallait) que le Major Bob n’apprécierait certainement pas qu’ils aient cassé du sucre sur le dos de son neveu et ait failli faire capoter l’établissement du pote.
Vous l’avez compris, ils mouillèrent leur pantalon et se barrèrent. Tous les prétextes sont bons pour virer des incompétents, et bah ma foi qu’ils les gardent leur indemnités, c’est pas les sous qui lui manquait, mais la réputation qui venait de baisser avec des imbéciles incapable de garder l’ordre, la bonne ambiance et maintenir tout tranquille même s’ils étaient obligés de laisser passer certains éléments, et encore, le mieux serait qu’ils aient assez de corones pour venir le chercher LUI en cas de problèmes!

C’est donc ainsi qu’en ce jour, faisant les cent pas devant une bonne petite armée de personnel recrutés scrupuleusement selon leur personnalité, Meister révélait une facette de sa personnalité qui aurait pu faire peur à Giovanni s’il l’avait vue. En face de lui, des créatures diverses et variées piochées dans le monde entier et qui par la magie du rp (Abel est notre dieu) parlaient tous la même langue. Pour certains d’entre eux ils avaient été attirés par le nom de Bootleg…Plusieurs avait entendu parler du contrebandier célèbre, trafiquant de Spinda et de Wailord, affilié à aucune Team et dont l'héritage spirituel et criminel avait formé la célèbre Hunter J.... Rayleigh Bootleg, dont le fils proposait un emploi au casino de doublonville? Un job à ne pas laisser passer! Et puis ça payait vachement. Cela dit, tous avaient leur raisons, et pour ceux dont la renommée avait tapé dans l'oeil du barman, il s'était arrangé pour les convaincre... Non pas par le chantage, mais par de longues et passionnantes discussions. Il était homme à s'adapter, vous savez...

Et venait de passer toute une journée complète à faire des entretiens et réfléchir aux rôles et à la façon dont ces personnalités pouvaient s'arranger... Déjà, le croupier. Rôle important de charisme. Prend les paris, doit être capable de faire face aux pires choses et insultes avec classe et élégance.
Il lut le carnet sur lequel il avait tout noté, tout en faisant les cent pas, et attacha un regard à chaque prononciation de noms... Les nouvelles recrues. Il lui manquait des croupiers.

« Nos amis les agents de sécurité... Votre boulot est capital. Le trio des Elite Beat Agents, les deux Funky Cops vous avez le droit de danser si vous voulez tant que vous faites votre boulot, Maito Gai et Rock Lee nous ont fait faux bond en découvrant qu'il était trop jeune pour le jeu; Auron, j'ai une confiance absolue en vous, vous êtes leur superviseur. »

Une belle brochette de costauds... Idéal. Auron pour diriger le groupe. Maintenant, les techniciens. Une cinglée pour deux... tarés aussi mais travailleurs. Il jeta un oeil à la folle de service... Su Kaolla, une princesse, rien que ça... mais qu'est-ce qu'elle fabriquait ici, alors? Jolis vingt trois années, un nombre impressionnant d'inventions... Mais il fallait vérifier ce qu'elle prévoyait de faire avant de donner son feu vert.
« Su, Yusei et Crow, j'vous fais confiance... Il y a un réglage très particulier à donner aux machines. Si elles lâchent trop souvent, on va travailler à perte. Si elles lâchent trop peu, les clients vont se lasser; et surtout ils vont se ruiner, ce que nous ne voulons pas. J'ai des directives à vous donner après... Bon, passons aux remonteur de moral des clients. Monsieur Scyzlack, je ne vous ai pas dit d'aller avec eux. »

… Avec ceux-la, il fallait y aller doucement. Tous les quatre des gens qui n'aimaient pas être mal vus... Faudrait que les clients y aillent mollo avec. Tant mieux, de quoi les garder, et en même temps les faire parler, c'était leur spécialité à eux trois. Meister les observa un instant... Moe Scizlack, tout fraichement recruté d'un bar pas loin, avait cru que c'était là sa place. Normal, des barmans. Mais raté. Meister avait d'autres plans pour ce bonhomme. Le bonhomme parut pas très content de son travail et commença à râler mais...
« Altaïr Ibn la-ahad, Ezio Auditore, Desmond Miles. Vous avez vos propres boulots à faire, je sais bien, et croyez moi vous allez récupérer pas mal de ragots si ça vous intéresse. On a un but en commun, comme je vous l'ai dit... » Oh pour sûr. Rien de moins que des agents des forces spéciales chargés d'arrêter les Quetzacoalt à tout prix et les criminels. Meister avait demandé la protection de certaines personnes en échange de noms. Quant à ce Ryu, un chef. Meister baissa un regard impressionné sur lui. Une espèce de prodige du cocktail. « … Et vous, Ryu Sasakura, je n'attends que de voir votre art. J'ai entendu dire que vous surpassiez le mien, chose qui m'intéresse fortement. » Brr, il avait l'air de savoir par avance ce que Meister avait dans l'âme.

« Nos cuisiniers. J'ai besoin de rien dire. Ah si, Sanji, gardez un oeil sur Tohru, d'accord? J'vous fais confiance là-dessus, et si problème il y a sur des lourdauds, aucun problème pour cogner. »
Reçu! Ah la, lui, déjà en train de draguer. Et bien, il y en avait qui changeraient jamais... mais ils étaient des chefs tous les deux. Et le sommelier, il avait une confiance absolue en lui, un type intelligent et la tchache, Pégasus Jr Crawford.

Les teneurs des vestiaires. Très importants. Doivent être élégants et attirants, tout en forçant le respect. Et pour ça, ils avaient tout de désigné. Très classes...
« Mesdemoiselles Mai Kujaku, Risa Hawkeye, Lisa Pacifist, les clients doivent pouvoir laisser les vestes ici et les retrouver sans problème. Si ils ont besoin de vêtements, ils doivent leur être fournis. Le client est roi, mais je vous fais confiance pour les aider à trouver la limite... Rex Goodwin et Hatori Soma, pareil pour vous. Veillez à ce que tout reste convenable, il s'agit d'un établissement correct. Et Yaeger, je vous fais confiance pour ne pas escroquer les clients... »

… Puis, enfin, ceux qui devaient surveiller les tricheurs et ne rien laisser passer. Il s'inclina d'ailleurs en face d'eux, avant de dire qu'ils devaient empêcher les gens de tricher et remettre les mauvais joueurs à la sécurité. Aucun problème avec Edmond Dantès et Jack Atlas.

Il manquait évidemment du personnel... Mais cela était déjà pas mal. Meister sourit satisfait alors que tous allaient prendre connaissance des lieux, jusqu'à ce qu'il remarque qu'il allait prendre un gnon de la part de celui qu'il n'avait toujours pas cité, le barman du bar pas loin qui s'était fait virer à cause d'un crétin qui avait dit au patron ce qu'il faisait avec sa femme, et pourtant Mei avait entendu parler du bonhomme bien avant... En termes peu flatteurs pour lui de la part de ses clients, donc précisément il lui fallait ce type.

« … Et moi, je fais quoi?! Je ne vais pas passer le ménage! »

« Ah oui, zut, il me faut des hommes d'entretien... » Meister aurait normalement marqué une pause pour taquiner. Mais là, valait mieux pas. Le type était aussi caractérielle. « Je plaisante. J'ai un rôle extrêmement important à vous confier, Moe Scyzlack. » L'oeil du barman au long pif s'illumina d'une lumière de gamin content de trouver des copains de jeu. « - Le vice directeur! C'est moi qui prend les décisions, mais vous qui surveillez. Ok? » Son casino était presque parfait. Il lui manquait à embaucher plusieurs autres personnes, mais là, il avait ce qu'il lui fallait.

Presque. Si Moe ne s'était pas mis à rager... Pour une raison inconnue. Et sortit du casino comme un cinglé avec son fusil, oh la, ok il était jamais chargé, mais qu'est-ce qu'il avait encore en tête ce fada?!

La journée s'était bien annoncée, pourtant. Le gosse s'était levé à midi, en pleine forme, avait nourri la bande de squatteurs qui vivaient avec lui et était sorti, sans raison précise autre que prendre l'air avant de se remettre au boulot l'après-midi, suivi de Seth qui n'avait apparemment rien de mieux à faire ce jour là. Malgré l'automne approchant, il faisait plutôt beau, un soleil timide pointant le bout de son nez, brillant même dans les parties plus sombres de la ville, impartial dans ses choix, baignant tout dans une lumière crue qui faisait un peu oublier le froid envahissant peu à peu Johto. Et le gamin en profitait, souriant de toutes ses dents, heureux. C'est dans des journées comme ça qu'il oubliait un peu que la vie, c'est de la merde, qu'il profitait quand même d'être là, conscient que personne n'en avait rien à foutre, et se promenant le nez en l'air, un petit nuage blanc se formant devant sa bouche à chaque expiration. Il portait la veste déchirée qu'il avait récupérée quelques jours plus tôt au casino, boutonnée presque jusqu'en haut pour compenser pour l'absence de manches, ignorant la chaire de poule qui se formait sur ses bras nus qui lui rappelait que, quand même, avec l'hiver qui allait venir, il fallait peut-être voir à se fournir une vraie veste. Mais pour ça il fallait des sous, et avec Moe qui s'était fait virer il n'avait pas encore été payé ce mois ci, ce qui ne l'arrangeait pas vraiment. Enfin, ne parlons pas de malheur maintenant, il y a toujours des moyens de gratter des sous quelque part s'il faut vraiment, alors profitons du soleil tant que ça dure.

Ça ne dura d'ailleurs pas très longtemps. L'automne n'est pas connu pour ses pluies pour rien. Il s'était à peine baladé une heure que la pluie commença à tomber, d'abord doucement, des petites gouttes presque invisibles se posant sur les trottoirs, ne chassant que les pokémons de feu, dont la Feunarde qui semblait préférer aller se planquer tout de suite sans attendre l'averse. Et elle fit bien, parce que Cain n'eut pas cette chance, et se retrouva coincé sous un toit à se les peler en regardant tomber la pluie. Nan mais je vous jure, y en a qui savent pas ce qu'ils veulent. Bon, quel est le chemin le plus sec vers chez lui? Voyons... En passant par les grandes rues, avec tout les cafés, ça doit le faire, courir sur un ou deux bouts, profiter du Casino avec ses arches et toits, passer par une ruelle et quelques coures arrières, et arriver chez lui au moins à moitié sec? Tentons le coup.
Le gosse était déjà bien trempé à la moitié du chemin, ses cheveux verts lui collant au front, les gouttes dégoulinant dans sa figure. Super, maintenant il avait pris le chemin plus long pour rien. Et il avait froid. Mais je ne jure que par la loi de Murphy (ou loi de l'emmerdement maximal), c'est pas croyable! Au moins la veste semblait pouvoir prendre pas mal d'eau avant qu'il ne le sente, surtout que dans un moment de flemme il n'avait mis que ça. Enfin, au moins ça pouvait pas devenir bien pire, non?

Eh ben si. Il venait d'arriver devant le Casino, secouant la tête comme un Caninos trempé, ce qui eut pour effet premier d'envoyer des gouttes tout autours de lui, quand un cri étranglé le coupa net et lui fit lever la tête, en cherchant l'origine. De l'intérieur du grand bâtiment flashy, qui semblait être curieusement rempli et animé pour quelque chose qui avait été fermé toute la semaine, quelqu'un qu'il ne connaissait que trop bien l'avait aperçu et s'était jeté sur lui dans un accès de rage soudaine, le fusil à la main. Oups, qu'est ce qu'il lui voulait, lui? Il croyait que Moe avait quitté la ville directement, déjà qu'il n'habitait pas dans le coin, alors il ne s'attendait vraiment pas à tomber dessus. Et encore moins ici.
-"Tu vas voir, ordure! Ça t'apprendra à me vendre au patron!"
Le concerné braqua son fusil sur le gamin aux cheveux vert et tira la gâchette, mais seul un clic lamentable s'en échappa. Puis un deuxième, et un troisième, suivi d'une rafale de clics visiblement énervés, jusqu'à ce que Moe comprenne son problème et décide de changer de technique, prenant son arme à deux main et la brandissant au dessus de lui, décidé à la casser sur le crâne du gamin pour lui régler son compte une bonne fois pour toutes. Sauf que ce dernier n'était pas vraiment pressé de mourir, et puis frôler la mort une fois par mois ça lui suffisait, il se souvenait très bien avoir failli passer par dessus une rambarde d'escalier de secours. Et se battre avec quelqu'un d'aveuglé par la rage, ce n'était pas très difficile.

Le môme fit un pas sur le côté au dernier moment, et le barman ne pouvant s'arrêter en plein élan, il passa en élégant vol plané par dessus la jambe tendue devant lui, s'écrasant lamentablement dans une flaque d'eau. Le fusil glissa sur quelques mètres de plus, terminant sa course au beau milieu de la route, après avoir bien pris l'eau. Ben, celui là, il n'allait plus servir d'arme à feu, vu la pluie battante qui lui tombait maintenant dessus. Cain n'attendit pas que son agresseur se relève, il se dirigea à grand pas vers ce dernier et s'assit dessus sans ménagement, ce qui faisait quand même mal même si on considérait qu'il ne pesait pas grand chose, maigrelet qu'il était.
-"Ben alors, Moe, c'est pourquoi cet accueil moins que charmant? J't'ai jamais vendu à personne. Par contre, à cause de toi, j'attend encore ma paie ce mois ci."
Moe semblait trop occupé à se débattre sans grand succès pour répondre. Il avait peut-être l'énergie de se jeter sans réfléchir sur son ancien coéquipier, mais la force de le soulever, ça, c'était une autre histoire. Et en conséquent, il gigotait de façon assez ridicule, sur le ventre, une main retournée sur le dos, les pieds battant dans une flaque, alors que l'autre dégoulinait tranquillement sur son costard impeccable.
Minute, il avait pas le fric de se payer un costard neuf, celui là. Qu'est ce qu'il s'était trouvé comme boulot encore?

… Nan, il adorait ce mec.
Sérieusement. Si Meister avait recruté Moe sans se demander une seconde si c’était raisonnable, il y avait une très bonne raison à cela, et ça s’intitulait « Jerk with a heart of gold ». En gros, ce type était une catastrophe, mais malgré tout, un bon type. Même si c’était un psychopathe notoire et que pour sa part, le fils de Rayleigh vouait un culte à ses menaces de mort, et on pouvait même dire qu’il l’avait embauché rien que pour ses expressions et un point commun qu’ils avaient, dénommé « pas de chance avec la gent féminine ». Quand par miracle ça marchait, il finissait toujours par y avoir un problème. Le problème étant le mari de la dame en question comptait, mais ça Moe était bien con.

-"Tu vas voir, ordure! Ça t'apprendra à me vendre au patron!"

Et un boucan pas possible - Meister savait très bien que son fusil n’était jamais chargé, alors ça lui faisait pas plus peur que ça qu’il se mette à braquer des gens. Renseignements obligent… Casier judiciaire sympathique, mais le gars avait jamais buté quelqu’un à l’aide d’une arme à feu. A l’aide d’autre chose, ça, c’était pas dit!
Allons bon, qu’est-ce qui lui prenait à se mettre à courir partout, et se frapper un miraculeux Epic Fail en essayant de tirer sur un gosse qui avait rien demandé puis, en réalisant que non mon gars tu sais pas charger une arme décidait de l’utiliser en massue. Le type, là, qui rappelait curieusement quelque chose à Monsieur Bootleg, fit un geste d’une élégance rare, à savoir se retirer très dignement et faire un croche-pied au vice-directeur qui apprit à voler dans la seconde même. En même temps, qu’est-ce qui lui prenait de se battre comme ça, un ancien boxeur n’a pas besoin d’une arme…
Meister leva les yeux vers le type qui venait de s’asseoir ur son tout nouveau vice-directeur… Quoi, il attendait toujours sa paie? Il devait donc être son ancien collègue. Celui contre qui Moe était tellement furieux, le gamin qui laissait des bagarres éclater sans problèmes… Dont l’ami avait ‘accidentellement’ révélé la vérité sur la liaison du barman avec la femme du patron (problème dont Meister ne risquait pas de souffrir, la personne qu’il aimait actuellement, si jamais par miracle il l’épousait, ne se laisserait jamais avoir par un type pareil).
Accessoirement, la tête du bonhomme lui rappelait quelqu’un.. Ah, oui. Il l’avait vu peu longtemps auparavant, sur une caméra de surveillance en couleur et haute qualité. Les iris d’or du directeur firent abstraction de son assistant qui était en train de hurler des insultes peu créatives en se débattant dans la boue de manière tout à fait pathétique, pauvre vieux, il en avait vraiment ras-le-bol d’être pas pris au sérieux et qu’on se paie tout le temps sa tête.

La pluie tombait de plus en plus fort, de plus en plus drue… Une Feunard regardait la scène de loin, en frissonnant. Evidemment, elle ne devait pas avoir envie de s’aventurer ici… Bonne idée, d’ailleurs. Luxray devait probablement sortir, aussi le libéra-t-il à ses côtés, et puis il s’agissait un peu de son plus fidèle acolyte. Avec Tengalice ils avaient aidé à servir les clients durant environ vingt ans, donc on les connaissait bien tous les deux… Luxray se libéra et ses yeux lumineux s’ouvrirent, en même temps que la mémoire claire et nette de son maître. Impossible de ne pas le reconnaître.
Il accompagnait le neveu de l’un de ses plus proches amis gardés de la Team Rocket, le Major Bob. Et accessoirement avait mis une telle pagaille dans le casino qu’on l’avait appelé en renfort dès qu’ils étaient partis. Avait donc pu constater le nombre de faces d’ampoules qu’il y avait dans son établissement et décidé de changer les choses. Surtout qu’on venait de lui taxer une veste (quoique cet énervement soit atténué par le fait que le garçon l’avait transformée de manière étonnamment élégante.)

Le moto de Meister: tout le monde a le droit de venir tenter sa chance et ce dans une sensation d’égalité. Eviter les tricheries le plus possibles! La Team Rocket c’était fini, et leur quota aussi.

« Espèce de pourriture, je vais t’enfoncer une saucisse en travers de la gorge et te coller des Arcanins et des Granbulls affamés aux fesses!!! »

Meister fut à deux doigts d’exploser dans un rire franchement tonitruant, essayant désespérément de se retenir car Moe le prendrait sûrement mal ( et pourtant, il l’avait embauché spécialement pour ça!) « Pas mal! Et j’aurais ajouté tête de cheminée en raviolis pour bien appuyer la menace! » Ajouta-t-il une fois qu’il eut réussit à se contrôler, Luxray s’approchant curieux de Feunard, intrigué par ce pokémon qui ne ressemblait pas à ceux qu’il avait pu voir accompagnant les loubards ou pouliches de casino. Mais bon, maintenant, fallait le libérer. Croisant les bras amusé, il s’intéressa à Alexander qui patientait… « Au fait, il faut que je vous remercie. Je- »

« Il y a un problème…? »

L’un des nouveaux agents de sécurité, un type que Meister était allé recruter de lui-même et avec l’artillerie lourde car il s’agissait d’une des figures les plus connues du monde de la sécurité, un garde du corps exemplaire, convaincu quand le propriétaire du casino lui avait expliqué les enjeux et ce qu’il voulait faire de cet établissement, un modèle capable de changer l’impression générale de fossé social que donnait les casinos. Et autres argumentations qui avaient fini par le convaincre.
L’homme se présentait sous un aspect assez impressionant, dans son costume rouge sang et noir, une carrure digne d’un Machopeur, son œil gauche fermé par une immense balafre qui pouvait avoir l’air effrayant sans ce visage qui lui conférait la noblesse du samourai, et ses cheveux poivre et sel en bataille relativement court, l’aspect d’une crinière de vieux lion. Auron Braska, le chef de la sécurité du casino, accompagné par un majestueux Cizayox qui comme son maître avait du en voir de belles. Il venait de quitter le bâtiment pour se joindre à eux, entendant et comme son travail le lui demandait, pour calmer le conflit dehors. Mais Meister l’arrêta avec un signe de la main apaisant, ne démordant pas d’une similarité de sérieux entre les deux hommes.

« Ca va, ça va. Voyez-vous, Mr Braska, ce jeune homme ainsi qu’un autre gamin de ma connaissance sont les deux énergumènes grâce à qui je me suis aperçu que le casino était tenu importe comment durant mon absence. La raison pour laquelle l’ancien staff a été remercié et envoyé au nouveau gérant de Céladopole, et pourquoi je vous ai tous embauchés, vous les meilleurs. »

Moe, en entendant ces raisons, émit un borglonyme râleur, mais put se dégager pour courir se protéger derrière le mastodonte survenu, et surtout attraper son fusil. Mais là, son propre homme de main lui fit « non » de la tête et posa le pied dessus, ce à quoi il répliqua par un regard furieux à Meister, et protesta qu’ils étaient sensés lui obéir! Le patron ricana légèrement et sourit.

« Calmez-vous, Scyzlack. Vous me parlez des problèmes, les décisions je les prends. Si vous avez vraiment un motif de hair ce type, on en reparlera, mais là, c’est grâce à lui et son ami que j’ai pu constater les problèmes ici et refaire le staff. Et surtout, vous devriez le remercier. » L’ancien barman manqua de s’étouffer avant de constater l’espèce de lueur de fou qui luisait en ses yeux. « … Sans lui, vous n’auriez pas été viré, et je n’aurais pas pu vous embaucher. Alors? »

Un long silence se passa, pendant lequel Moe grimaça et parut réfléchir longuement… puis se mit à sourire franchement à Alex. « … C’est pas faux! Merci mon gars! »

… Les journées peuvent se passer curieusement, n’est-ce pas?

… Les journées peuvent se passer curieusement, n’est-ce pas?
À qui le dites vous.

Moe l'insultait maintenant copieusement, de ces jurons que seul lui était capable d'inventer, se débattant toujours aussi lamentablement et en profitant pour balancer de la boue partout. Mais quel dégoûtant, voyons, c'est pas sérieux. Le gosse allait lui rétorquer qu'il avait déjà un Arcanin affamé collé au cul et qu'il gérait très bien, contrairement à certains dans, disons, leurs relations amoureuses, histoire de le faire rager un peu plus maintenant qu'il n'avait plus de pouvoir sur lui, mais il fut coupé dans son élan par un type qui surenchérissait. Hm, je lui fait remarquer qu'avec le pif qu'il a, il n'est pas vraiment bien placé pour traiter qui que se soit de ravioli? Mais il n'en eut pas le temps, coupé par ce drôle qui fut lui même coupé par une armoire à glace, ce qui refroidit un peu Cain au rayon remarques acerbes. Provocateur et foutteur de merde, oui, mais pas suicidaire quand même, un gars soutenu par un monstre pareil on va l'écouter d'abord hein, on sait jamais, ça pourrait être important. Et effectivement, c'était intéressant. Ce type le connaissait? Lui et Tommy, d'ailleurs, à en juger par ses propos. Oh oh, il allait se prendre quelque chose pour avoir fait un fouttoir et insulté Madame Bleue? Et Monsieur Moustache? Et trimbalé avec lui un ivrogne complètement torché, titubant, amnésique vers la fin et qui avait eu le culot de squatter chez lui après, lui qui laissait jamais personne passer la nuit chez lui. Ach! Attendez, c'était lui la victime dans l'histoire! Ouais, sauf que l'étrange type déguisé en barman n'en savait rien.

Prudent, le gosse se redressa, prêt à prendre ses jambes à son cou si jamais le mastodonte décidait qu'il ferait un bon quatre-heures, et Moe en profita pour aller se mettre à l'abris derrière l'armoire à glace et le fusiller du regard, maintenant bien protégé, pendant que celui qui était visiblement son nouveau patron lui expliquait qu'en fait, il devrait le remercier au lieu d'essayer de l'assassiner. Et le plus surprenant, c'est qu'il le fit. Alors là, Cain comprenait plus le monde. Le barman, de toutes les personnes qu'il connaissait, qui venait le remercier, honnêtement, franchement, du fond du cœur? Mais c'est le monde à l'envers, je vous jure. Enfin, il n'allait pas laisser passer une occasion pareille, surtout que maintenant ce petit malin n'avais plus rien pour lui taper dessus.

-"Mais de rien, maintenant je t'ai plus sur le dos pour me faire du chantage, ça me fait plaisir."

Visiblement, son ex-coéquipier était parti dans une deuxième réflexion tout aussi intense, cherchant à savoir s'il devait s'énerver à nouveau ou laisser tomber. Pourtant, il était habitué à la langue trop bien accrochée du gosse, vu le temps qu'ils avaient passés ensemble. Bon, laissons le dans ses pensées hein, on gèle sous cette pluie. Cain, toujours trempé comme une souche, était retourné à l'abri du toit salvateur, même si dans son état présent ça ne lui apportait pas grand chose. Une fois théoriquement au sec, il se tourna à nouveau vers le supposé responsable du Casino pour demander des explications, maintenant qu'il était à peu près sûr de ne pas se faire étriper par le mec avec un nom bizarre dans son manteau rouge.

-"Dites, si vous m'expliquiez c'qui s'passe exactement, ça serait pas de refus. Vous m'avez perdu à peu près au moment ou vous vouliez m'remercier pour avoir fait bien chier la plus grande partie de votre clientèle et personnel."

Quoi, surveille ton langage? Déjà il le vouvoyait ce vieux! Qu'est ce qu'on pouvait attendre de plus? S'il était pas content, il pouvait toujours envoyer le gamin paître, il rentrerait chez lui au lieu de se les peler ici à faire causette avec un parfait inconnu.


De son côté, Seth observait la scène de plus loin, coincé par l'orage avant d'avoir pu arriver à la maison et maintenant enveloppée dans ses neuf queues pour ne pas finir sa petite vie en glaçon. Elle n'avait eu aucune raison de venir aider son maître vu que celui ci s'en sortait très bien tout seul et préférait éviter de se mouiller inutilement. Mais par contre, son attention fut captée quand le pokémon électrique que l'homme en face avait libéré se dirigea vers elle, visiblement intrigué. Elle l'accueilla avec un joli sourire, penchant un peu la tête, la plume d'acier à son oreille capturant un rayon de lumière l'espace d'un instant, curieuse tout de même et flattée qu'on lui accorde un aussi poli intérêt. Elle s'écarta même un peu en déroulant légèrement ses neuf queues, faisant un peu de place à ses côtés, tout en faisant bien attention de rester à l'abris de la flotte.
Avec un peu de chance, cette journée n'était pas encore perdue pour tout le monde.


[Un peu bof, je m'excuse, j'ai terminé à deux heures du mat' x_x]

Au grand plaisir du directeur, Moe s’excusa en effet et remercia le gars en question qui l’avait fait virer sans le vouloir. Et ne réagit pas à la pique, peut-être aussi parce qu’il y avait son patron derrière qui s’impatientait? Enfin, Auron le ramena à l’intérieur où prendre connaissance des lieux et des autres membres du personnel faisait partie de ses attributions, soit vice-directeur. Le premier qui me dit que je suis pas dans le caca avec ce genre d’assistant aura pas totalement tort, mais vu que vous connaissez tous à peu près le personnage… (et je bénis la personne qui lui fera un canular téléphonique) j’ose espérer que vous allez venir dans mon beau casino! Meister observait avec soulagement ce qui se passait et allait peut-être les rejoindre quand on lui signala que son raisonnement paraissait un peu bizarre.

-"Dites, si vous m'expliquiez c'qui s'passe exactement, ça serait pas de refus. Vous m'avez perdu à peu près au moment ou vous vouliez m'remercier pour avoir fait bien chier la plus grande partie de votre clientèle et personnel."

Alors là, s’il croyait que le directeur pensait qu’il aurait du surveiller son langage, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’à la colonne vertébrale… Au contraire, même, ça fit que Meister considéra ce garçon comme plus sympathique encore qu’il ne le pensait. Ce qui était déjà pas mal, vu que ce jeune homme était : 1- un barman, donc un pote; 2- un franc parler; 3- la raison du remaniement du casino. Donc, trois bonnes raisons d’apprécier ce type, à qui enfin, en se tournant, il adressa totalement la parole sans craindre que Moe ne s’énerve pour d’obscures raisons.

« … Je vais le faire, mais perso je me caille, vu la flotte qu’il y a aujourd’hui. Elle est bien cette veste, mais elle protège pas beaucoup, et très chiante à faire sécher - crois moi, je la connais bien, pour la simple raison qu’elle était à moi. Mais ça donne pas mal sans les manches, j’avoue. »

Soudain changement, tutoiement. Oui, parce que t’as sur le dos un truc qui m’appartient, et ça me dérange pas, mais du coup m’enquiquine pas.

« Dis donc, si tu as du temps à perdre, viens donc un peu à l’intérieur. Je viens de recruter un paquet de monde, dont un barman qu’on prétend le meilleur de tout Hoenn, et ça serait pas du luxe de vérifier ça avant de remettre la machine en branle. Surtout que les clients ça se fidélise facilement avec du talent… Enfin, à toi de voir. »

Le champion de l’arène s’arrêta alors, partant déjà vers son casino où du travail l’attendait, perturbé et intrigué par le comportement de Luxray. Il était décidément très intéressé par les autres Pokémons en ce moment, ça faisait déjà le troisième qu’il allait voir de son plein gré! Est-ce que lui aussi il ressentait l’envie de changement qu’avait son maître dans le cœur? Pour Meister ça consistait à restituer à Doublonville une gloire pareille à Céladopole et Safrania, et d’autres choses encore, mais apparemment pour Luxray c’était se faire des amis. Chose qu’il n’avait guère eu le loisir de faire avant, puisqu’il travaillait avec son maître ou bien traînait tout le temps avec les Pokémons du Major Bob et ses autres potes…

Le lynx s’avança donc vers Seth, tout mouillé et donc potentiellement plus dangereux, donc il prit soin une fois abrité sous les toits de s’éloigner pour bien s’ébrouer plus loin et se vider de toute charge électrique accumulée sur sa fourrure ou sa crinière! Pas envie de faire mal à quelqu’un, il s’en chargeait déjà tout seul pendant la nuit avec son acolyte Porygon-Z… Il y avait un nombre d’intrus impressionnants, et il s’en chargeait systématiquement, que ce soit sur le réseau de l’arène, ou bien des intrusions véritables et là, il lui fallait user de toute son ingéniosité pour les dissuader de revenir.
Ah, voilà! Plus un poil de trempé! Il put donc revenir vers la Feunarde, en ronronnant déjà, pour signaler qu’il ne venait pas en ennemi.

« - Bonjour? »

« Hoy, Lux! » l’interpella son maître, amusé. « Viens, tu vas choper la crève. » Lui venait tout juste de rentrer dans son bâtiment, et Luxray le suivit en miaulant à Seth de venir, qu’il faisait beaucoup plus chaud à l’intérieur! Le champion d’arène attacha un regard taquin à Lux qui ne pouvait s’empêcher de systématiquement aller vers les gens. La solitude, il en avait marre hein?

Enfin, on les attendait au bar. Quatre barmen, dont l’un expliquait, très classe, la meilleure manière de préparer selon la personnalité du client. Un autre avait l’air de comprendre tout à fait et proposait, tandis que les deux autres grimaçaient, apparemment pas aussi doués que le premier. Cela dit, presque comme par magie, le premier en voyant Meister avancer vers eux tira ce qu’il préparait là… Agréablement surpris le directeur s’enquit de la manière dont laquelle il avait déduit cela, et même compris avant qu’il l’ait demandé qu’il allait les tester en demandant de préparer un cocktail qui paraissait au gout alcoolisé et délicatement piquant tout en ne l’étant pas le moins du monde. Mais pas de réponse tout de suite…. D’abord, le test.

Et si Alexander était là…. Il ne restait plus à Ryu qu’à proposer quelque chose en adéquation avec ce qu’il percevait de ce jeune homme. (note: Le personnage de Ryu Sasakura provient du manga bar tender, et il s’agit d’un bonhomme qui m’a l’air bien doué!)

- A toi de voir ce que tu veux faire là^^-

Tiens, clic, passage au tutoiement, bah, tant mieux, il allait pas se gêner non plus alors, surtout que "vous" lui paraissait tellement peu naturel venant de soi même, c'était un effort venant uniquement du fait que le vieux avait une armoire à glace pour le protéger et que Cain ne se sentait pas trop de courir sous la pluie comme un dératé pour lui échapper. Il ne doutait pas qu'il était plus rapide, mais ne tentons pas le démon, n'est ce pas? Enfin il semblerait que pour une raison obscure, cet homme l'appréciait, encore mieux, surtout qu'il n'avait pas l'air aussi infernal que sa clientèle. Hm, à moins qu'il ne fasse semblant, qu'il lui en veuille à mort et attende la prochaine seconde pour lui tordre le cou. En tout cas, les espèces de Bourges qu'étaient là à sa dernière visite en étaient certainement capables. Ou alors il était un peu trop paranoïaque? Mouais, d'un autre côté ça lui avait déjà sauvé la peau dans le passé, mieux valait être trop méfiant que pas assez. Enfin, remarquez, si on lui offrait de se mettre bien à l'abri de la pluie, au chaud, à un bar qui, il avait pu le constater par lui même, avait des tabourets très confortables (très matérialiste, lui? Noooon, où allez vous pécher ça?) et une boisson à la clef, la tentation était très grande. Oh et puis zut, au pire il cassait tout une deuxième fois et prenait ses jambes à son cou, le gars semblait quand même correct, et il était assez fou pour engager Moe dans un établissement style luxe, alors il pouvait pas être si dangereux que ça.

-"Proposé comme ça, c'est dur à refuser."

Bon, inutile de préciser que c'est pas lui qui deviendrait un client fidèle au Casino, c'était un peu trop cher pour lui, hein, et il avait pas tout à fait le profil. Sans compter que de toute façon, les jeux d'argent, ça le passionnait pas trop (au moins un vice qu'il n'as pas!).

Au même moment, la jolie Feunarde se faisait aborder poliment pour la deuxième fois en moins d'une semaine, ce qui n'était certes pas bon pour son égo mais lui faisait quand même sacrement plaisir, hein, on pouvait être une copie bizarre de Cain, en féminin, et apprécier la compagnie. Elle s'apprêtait à lui répondre quand le bonhomme qui parlait à son maître la coupa, appelant son pokémon à venir se planquer à l'intérieur. Quoi, elle allait rester toute seule dans le froid et la pluie? Mais le Luxray lui offrit un miaulement encourageant qu'elle prit comme une invitation, qu'on ne pouvait vraiment pas refuser compte tenu de la situation. Pas qu'elle soit du genre à refuser une bonne invitation de toute façon, hein, mais la n'était pas la question. Et d'ailleurs, ne partons pas dans ce genre de détails, merci.
La paire piqua donc un court sprint sous l'orage, filant pour rejoindre leurs humains dans le Casino bariolé. Ces derniers venaient d'atteindre le bar, et à peine étaient ils assis que le barman qui semblait être le plus expérimenté du lot vu qu'il expliquait aux autres tira un cocktail de quelque part, allez savoir comment il était apparu là, et le posa devant le patron. We, savoir se faire bien voir... Remarquez, il venait de se faire engager, il devait bien se prouver. Allons, allons, esprit cynique, un peu de clémence, un effort, déjà que c'est pas souvent qu'on t'offre à boire.

Mais un verre apparut sous son nez avant qu'il ne puisse faire une précision importante: Il ne buvait pas. D'alcool. Ce qui peut sembler un peu étrange pour un espèce de rebut de la société qu'on verrait plutôt comme buveur asservi et acharné, endurci à la Vodka, mais c'était assez simplement explicable, au fond. Il suffisait d'avoir eu ses expériences avec. Et se réveiller dans le lit d'un serveur, comme c'était arrivé à Tommy, c'était rien par rapport à ce qu'il lui avait fallu pour comprendre qu'après tout, la boisson n'était pas vraiment la solution. Alors sa décision d'arrêter de s'enivrer pour transformer le monde, il s'y accrochait ferme, et il en fallait de la merde pour faire passer un presque alcoolique de l'autre côté. Il voulait juste faire passer le message au type, tant pis, il pouvait préparer un truc et se le ferait refuser, ça le vexerait mais il tenait aux peu de principes qu'il avait, quand l'homme en question lui dit, avec un sourire:
-"C'est non-alcoolisé, rassurez vous, il me semble que vous êtes mineur."
Ah, vu comme ça, c'était aussi un argument. Mince, lui qui croyait qu'il pouvait passer pour plus vieux qu'il ne l'était... Enfin, en général ça marchait, alors ce barman était très fort. Ou quelqu'un s'était permis des recherches sur lui, mais... nan (Silence, subconscient paranoïaque, je savoure là!). En tout cas, après une gorgée il était déjà très, très content d'avoir accepté de venir, parce que putain qu'est ce que c'était bon! Ok, petit moment de silence religieux de profitage de boisson. Arracher un compliment à ce sale gosse, il en fallait plus que ça, mais rien qu'à voir son air très satisfait on se doutait bien que c'était pas de la blague, cette boisson.
...
Ok, retour à la réalité. Il remarqua enfin que son pokémon l'avait rejoint à l'intérieur, escorté d'aucun autre que le Luxray que le proprio avait libéré l'instant d'avant. Ben tiens, c'était bien elle ça. À se demander où était passé le petit Goupix traumatisé qui l'avait accompagné au début de cette histoire de fous?
-"Tiens, Seth s'est encore trouvé quelqu'un..."
Petit sous ton ironique, murmuré à mi-voix, pas vraiment adressé à qui que se soit, il suivit un moment la paire des yeux, remarquant que la Feunarde était aussi impressionnée par les lieux que lui la première fois qu'il était venu. Bah tu m'étonnes, ça en jette quand même.
Bon, c'est pas tout ça, quelqu'un me doit une explication.

-"Alors, tu voulais m'expliquer un truc, non?"

Meister ne le montra pas, mais il était ravi qu’Alexander l’ai suivi. Mais il l’était encore plus vis-à-vis de la réaction du chef des barmen, qui se révélait à la hauteur de toutes ses attentes et voir plus, puisqu’il avait anticipé. Et une anticipation de taille, ce qu’il buvait là avait quasiment la saveur d’un Star Appeal sans avoir l‘alcool. Et difficile, pourtant… Bon, en même temps, il ne lui avait pas demandé un Softatare, quand même, là il aurait fallu être un dieu pour remplacer la détonante explosion qu’était ce mélange sans y mettre une goutte d’alcool. Qui plus est, il avait su deviner qu’Alex ne boirait pas d’alcool et relevé le même défi qu’il sentait venir. Un bon gars… Le directeur attacha ses iris d’or sur le serveur et sourit légèrement.

« … Toi tu la mérites ta réputation, aucun doute là-dessus… Vous trois, prenez en de la graine! Le bien-être des clients dépend en bonne partie de vous. » Monsieur Bootleg enchaîna sur une série de rappels visant à montrer comment il voulait que l’établissement soit tenu à l’équipe, sans relever trop l’arrivée de Luxray et de la belle Feunarde.

"Tiens, Seth s'est encore trouvé quelqu'un..." Fit la voix un peu ironique du jeune punk (au moins d’avatar!) plus pour lui-même qu’autre chose.

Meister jeta donc un œil et aperçut Luxray franchement ravi d’avoir rencontré quelqu’un de nouveau… Eh oui, forcément, lui il se sentait un peu seul depuis que son pote était parti. Tellement content qu’il proposa à Seth de lui faire faire le tour et la visite du casino en ronronnant bien fort, tout heureux de pouvoir faire comme son maître et jouer au propriétaire. Bah! Luxray était encore plus gentil que Meister et plus amical, en étant aussi beaucoup plus beau sous tous critères, sur un lynx la crinière ça donne mieux que sur un humain c’est logique; alors du coup forcément il ne cachait pas, lui, quand il était content d’être avec quelqu’un. Et contrairement à ce qu’avait l’air de penser Alexander, Luxray ne flirtait pas! Le directeur du casino ricana rapidement en voyant cela, puis une idée lui vint en tête et se mit à interpeller le lynx:

« Hé! Sois gentil, tu irais tester le savoir faire des cuisines? Merci! »

Luxray acquiesça de la tête et proposa à Feunard de le suivre, que là ils voulaient aller vérifier la valeur de la cuisine, deuxième point du bien-être de la clientèle et pas des moindres. Si dans les cuisines on ne leur servait pas que de la bouffe en boîte pour pokémon juste pour ce prétexte, ça signifierait qu’ils prendraient au sérieux leur travail. Meister observa son félin partir, amusé. Lui aussi prenait à cœur le travail du maître, c’était là un moyen de prouver aussi à ceux qui le jugeaient trop moche et feignant pour être utile qu’ils se plantaient! Enfin.

-"Alors, tu voulais m'expliquer un truc, non?"

Ah oui, Alexander. Avec tout ça il l’aurait presque oublié, et s’apprêtait à reparler quand une espèce de furie se mit à courir vers eux et pointa un index accusateur sur les barmen, une furie avec une chevelure frisée grise et en costard changé à moitié enfilé, qui se laissa choir sur les tabourets du bar avec tellement peu de grâce qu’il se croûta comme un excrément par terre. Evidemment, vous l’aurez reconnu, il s’agissait de ce bon vieux Moe qu’à présent tous les protagonistes regardaient avec surprise mêlée de résignation… Jusqu’à ce que Desmond, l’un des triplés, claque des doigts.

« Hé, mais c’est pas le Mozart du cocktail? »

« Peut-être, mais ce gars, là, c’est Chopin. Bon, de toute manière, c’est pas le sujet. » répliqua Meister sèchement, en tenant toutefois la chaise pour que son adjoint puisse se relever tranquillement et se mettre à discuter artistique avec Mr Ryu Sasasaki. (Je vous JURE que c’est vrai. Voir l’épisode les maux de Moe si vous me croyez pas --’) Bah, lui, il avait d’autres trucs à parler… et plus intéressants. Dont il exposa tout en vérifiant que les techniciens vérifiaient bien toutes les machines… Ce casino, vide, ça faisait bizarre. Mais dès qu’il serait rouvert, il attirerait encore plus de clients qu’avant! Meister s’adressa tranquillement à Alex.

« Ouais… C’est pourtant pas bien compliqué, ces derniers temps j’ai eu trop de boulot dans d’autres activités pour m’occuper de cet établissement, et quand vous avez fichu le bordel, mon adjoint m’a appelé à l’aide dès le lendemain pour renforcer les mesures de sécurité. J’en ai profité pour regarder les caméras pour voir effectivement ce que vous aviez fait… Et non seulement mes hommes de main étaient vraiment stupides, parce qu’un type saoul même si c’est un proche d’un des amis du directeur, on le laisse pas rentrer ou sous escorte. Ce qu’ils n’ont pas fait de un, ensuite cette clientèle me fait pitié, bon sang mais tu l’as vu, quelle bande de bourges! On aurait dit un congrès pour Fricos, et ça, tu vois, ça me plait pas. Du tout. Donc j’en ai profité pour tout changer, et si vous aviez pas fait peur à la clientèle je m‘en serais jamais rendu compte. Donc merci. » Grand sourire amusé. « Au fait, les machines à peluches, c’est le constructeur qui a fait ce système pourri. Mais quand on est doué, on y arrive… Superbe Spinda, au fait. »

Moe toussa et dissimula un grognement agacé à la mention du remerciement, mais un duo de barges aux faciès de singe et aux coupes sorties tout droit des années 70 apparut comme par magie à côté du comptoir, dansant le disco et embarquant le vice directeur qui avait rien demandé du tout avec eux pour le seul prétexte que c’est pas bien de faire la tronche. Le champion d’arène se questionna sincèrement sur la bonne idée qu’il avait eu de les recruter en tant qu’agents de sécurité, avec leur inscription « sécurité » fièrement affichée sur leur vestes. … Bon, bah, le but qu’il s’était fixé, à savoir fidéliser la clientèle non pas par amour du jeu mais parce qu’il s’y sentait bien et s’y amusait, là c’était presque gagné. Enfin il ne put s’empêcher de rire franchement en voyant son adjoint lui envoyer des signaux affolés et de lui lancer un « mais faut bien que vous fassiez connaissance avec vos équipes » mémorable. Et bien, il avait choisi un staff un peu dingue, hein…

« … Au fait! » Ah voilà ce qu’il voulait lui demander… « … Si tu veux un emploi ici hésite pas, m’enfin c’est pas seulement ça. Il me manque des croupiers, des gars qui soient honnêtes, aient la tchatche et soient capables de faire en sorte que les clients aient envie de monter les paris ou au contraire de les baisser si ils risquent de se ruiner avec. Et ça c’est assez difficile à trouver… T’en connaitrais pas un ou deux? »

Retour en force de Moe... Décidément, allez savoir pourquoi ce type avait été engagé comme, quoi, chef de je sais pas quoi? Même pas foutu de s'asseoir sur un tabouret de bar, même s'il était barman depuis aussi longtemps qu'il pouvait se souvenir. Enfin, il arriva quand même tant bien que mal à se stabiliser dessus pour partir dans une conversation animée avec l'autre, là, qui lui avait donné ce cocktail dont il ne se remettait pas, allez savoir ce qu'il avait foutu dedans, il pourrait être en train de l'empoisonner que ça ne l'intéresserait pas plus que ça, le gosse. Bon, tant qu'il y était, il allait bien profiter du temps qu'il avait ici, ça n'allais pas lui arriver encore de sitôt, alors y avait intérêt à bien squatter.
Pendant que le proprio se lançait dans ses explications, Seth se remettait quand à elle tout juste de ses émotions, acquiesçant silencieusement, radieuse, quand le Luxray lui proposa de lui faire faire le tour du propriétaire. Si son maître, bien qu'impressionné aussi, avait trouvé l'endroit trop kitch et tape à l'œil pour être vraiment à son goût, elle ne se lassait pas d'admirer les dorures et de profiter de la douceur tu tapis rouge. Si on la demandait, elle, elle s'installerait ici de suite, sans discussion et sans conditions, c'était le paradis ce truc, manquait plus que de la bonne bouffe et elle adoptait le paquet complet de suite. Et justement, cadeau du ciel, l'entraîneur de son accompagnateur du moment prononça le mot "cuisine", avec quoi le pokémon semblait être d'accord, l'entraînant plus loin. Mais elle rêvait, là! C'était le luxe! Le paradis! L'utopie!

Entre temps, l'explication s'était terminée, arrachant à Cain un ricanement. Ah ouais, alors comme ça on éjectait ses chers amis Monsieur Moustache et Madame Bleue? Incroyable. Tout ça parce que Tommy - Bourré un peu trop important socialement - avait réussi à faire peur au Caïd à l'entrée. Mais je vous en prie, vous en avez d'autres de casinos à terroriser? Parce que lui, il en ferait bien un habitude, même avec l'autre ivrogne avec lui, pas de souci! Mais bon, faut pas rêver non plus, y a pas cent cinquante casinos dans la région et celui ci se remet, on dirait. Qui l'eut cru. Décidément, cet étrange personnage était bien plus étrange encore qu'il ne l'avait cru. Il ne rentrait pas dans les stéréotypes classiques. Et d'ailleurs, on se demandait bien comment il en était arrivé là en pensant comme ça. Y avait il encore de l'espoir pour nos contemporains? Ouais, faut pas se faire trop d'espoirs quand même. Il avait du mal à croire que notre brave patron barman à ses heures perdues était bien aussi honnête et bon qu'il le semblait au premier abord.

-"Je comprend pas comment on peut faire fortune avec une mentalité comme la tienne. Ça tient du miracle.
Et des gens qui savent causer? Ça se trouve. Honnêtes? C'est déjà plus chaud. Là, j'peux pas t'aider, même en cherchant bien, j'connais personne."

Quoi, il ne connaissait de toute façon pas grand monde? Oh quand même, tout les habitués du bar qui supportaient ses remarques acerbes, c'était déjà pas mal. Mais, d'accord, son réseau social était assez... limité, pour ne pas dire quasi nul. En fait, si on voulait obligatoirement le dire comme ça, il ne connaissait personne, du moins pas vraiment. Ça expliquait peut-être pourquoi il avait passé une soirée avec un bourré qu'en principe il ne pouvait pas blairer... Mais merde, qu'est ce qu'il revenait tout le temps dans cette histoire, le Tommy!? Allons, casse toi de ma tête, j'ai réussi à me débarrasser de toi y à quelques jours, non sans peine, alors reste y! Zou!
Bon, il était quand même intéressé à savoir comment quelqu'un d'apparence honnête, bienveillant, et généralement cool pour un vieux grincheux avait réussi à faire fortune dans un monde de requins. Il était prêt à parier un slip à clous qu'il y avait une arnaque.

-"Ok, mais en parlant d'honnête, tu serais prêt à me dire comment t'as réussi à en arriver là, proprio de Casino, qui peut se permettre de choisir les meilleurs, en pensant comme ça? En étant vraiment, sérieusement honnête et social et anti-bourges? Parce que j'ai du mal à y croire."

Ouais, ok, il tentait un peu le démon là. Mais bon, tant pis!
Bon, les deux gars qui discutent, c'est bien joli, mais les cuisines, c'est mieux. Seth suivait joyeusement son nouveau compagnon qui lui montrait les lieux, toujours le nez en l'air à admirer le bâtiment. C'était quand même incroyable, cet endroit. Elle ne l'avait jamais vu que de l'extérieur, et c'était rien comparé à l'intérieur.
-"C'est vraiment tout à ton maître et toi?"
Elle n'arrivait pas vraiment à saisir l'étendue de cette affaire. Là, elle s'était fait une connaissance à ne pas perdre.

-"Je comprend pas comment on peut faire fortune avec une mentalité comme la tienne. Ça tient du miracle. Et des gens qui savent causer? Ça se trouve. Honnêtes? C'est déjà plus chaud. Là, j'peux pas t'aider, même en cherchant bien, j'connais personne."

Bah, pas comme si il s’attendait franchement à ce que le gamin connaisse quelqu’un dans ce genre… Meister haussa les épaules. Et là il sentait l’arnaque, d’autant plus que celui-ci avait l’air de trouver ça louche. Pour une fois que quelqu’un avait tort en disant que Bootleg avait l’air louche, le moche aux cicatrices et au gros nez aurait préféré que ce soit une femme plutôt qu’un jeunot qu’il verrait sans doute qu’une fois.

-"Ok, mais en parlant d'honnête, tu serais prêt à me dire comment t'as réussi à en arriver là, proprio de Casino, qui peut se permettre de choisir les meilleurs, en pensant comme ça? En étant vraiment, sérieusement honnête et social et anti-bourges? Parce que j'ai du mal à y croire."

Ha ha, la question qui tue. Ben t’as raison mon grand, d’avoir du mal à y croire. Parce que malheureusement c’est pas le cas… Le quadragénaire se releva tranquillement de son casino, jetant un œil aux deux tarés qui étaient toujours en train de danser et qui avait même entraîné les trois autres fada des Elite Beat Agents… …. Oui, ben là, c’est sur, l’image classieuse et réservé aux élites du casino, brisé. Enfin, deux ex policiers et trois agents secrets plus un mercenaire ça devrait aller.

« J’devrais installer une piste de danse aussi, ça ferait un tabac avec ces clowns… Mais me faudra d’autres videurs. .. »

En fait, pour le coup, il parlait un peu tout seul… Moe aurait pu converser et donner son opinion si, mué par une folie époustouflante, il ne s’amusait pas à faire de la kapoera maintenant à côté des cinq cinglés. Ah, oui, Alex et sa question. Comment répondre en évitant de parler de la Team Rocket? Ben, c’était ou ça, ou parler d’Eraqus, ou de Rayleigh Bootleg. Trois sujets dont il n’avait franchement pas envie de parler, mais s’il ne disait rien, le gamin devinerait tout seul ce dont il retournerait et ça, ça le ferait chier. Vu que Luxray s’amusait bien avec la Feunarde et qu’en tout cas ce serait certainement une activité plus saine que de hurler dans une tour pour faire peur à tout un clan de pokémons sauvages ou combattre un Alakazam avec qui il avait fait copain copain! Les trois barmen s’approchèrent d’un air suspect… Meister leur jeta un coup d’œil mauvais. Ils savaient très bien le passé de leur directeur, c’était même pour ça qu’ils étaient venus… C’est d’une voix grommelant qu’il répondit.

« … Tout simplement, il me restait beaucoup d’argent de l’ancien casino, celui que je tenais à Céladopole. Comme tu le sais peut-être, tous les commerces appartenaient à la Team Rocket. Le loyer était une partie des gains, alors m’amuser à tester des nouvelles recettes comme celle-ci, j’pouvais oublier… » Grosse grimace… Il aimait pas ça. Mais il s’était bien vengé en laissant passer Red sans soucis, et surtout, avec son verdict innocent qui était tombé. N’avait agi que sous la contrainte, être innocenté juridiquement, ça c’était le top. Ca avait fait la une des journaux des cinq villes, Carmin sur mer, Safrania, Céladopole, Azuria et Lavanville… « Mais là, j’ai le soutien de Doublonville en tant que Champion d’arène, donc j’peux me permettre de tenir mon établissement comme j’en ai envie. » En revanche, ça, c’était une grande fierté pour lui. Pouvoir faire ce qu’il voulait, sans être enquiquiné par un casse pied à calvitie! Il l’aurait bien entamée à Céladopole, si ces fanatiques de cahier en chanvre déguisés en tutus de lapin rose n’avaient pas fait sauter sa clientèle, extrémistes pourris!

Quelque chose attira soudainement son attention… une espèce de grand costaud en costard bleu qui s’approchait, une expression supra sérieuse sur le visage. L’un des responsables du vestiaires, qui voulait simplement insister pour installer des douches à l’entrée, ce qui pourrait avoir un double effet.

« Ca va se transformer en hôtel ce truc… Mais ça ferait délirer Willy Banks, d’ailleurs c’est pas bête, j’devrais lui téléphoner tiens. … » … Mais soudainement, une idée de folie lui vint en tête. Il jeta un œil à Alex… « … ça te tenterait pas toi, de bosser ici? Bon, j‘te laisse réfléchir, y a un coup de fil à passer… Hésite pas à calmer l‘autre zigoto, là, il a pas fini sa prise de poste! » S’exclama le directeur en pointant Moe, avant de partir en courant.


Pendant ce temps…
Deux zigotos accueillaient Feunard et Luxray avec le plus grand des plaisirs dans des cuisines très espacées, grandes, et dont les arômes mirifiques emplissaient leurs sens de leurs senteurs épicées, poivrées, naturelles… Luxray ronronnait de plus belle, ravi d’être là. Un grand blond, plutôt bel homme et doté de jambes surnaturellement longues, ainsi qu’une jeune fille qui était rouge comme une tomate et riait tout le temps, apparemment des plaisanteries du blond avec son sourcil bizarre. Meister n’était pas au courant, mais il avait gagné deux cuistots en plus, un garçon roux colérique et un grisâtre qui accompagnaient la fille.

« Hé! Vous voulez quelque chose les amis?! » vint proposer la jeune fille, voyant sous ses yeux stupéfaits le blond hurler un truc comme « tout de suite Tohru’chaaannn » et disparaître, suivi d’un boucan épouvantable d’objets et d’une chanson de fou furieux… Les deux garçons grimacèrent, marmonnant « joli coeur », tandis que Luxray, commençant à se sentir assez gêné, baissa la tête et s’adressa à Feunard pour répondre.

"C'est vraiment tout à ton maître et toi?"

« C’est tout à mon maître, mais il a pas beaucoup le temps de s’en occuper, alors du coup aujourd’hui il a désigné les gens pour s’en occuper pendant qu’il est pas là… »

Un Kicklee accompagnait le blond et surgit après avoir mit une toise aux deux garçons du coin de la cuisine où travaillait le cuisinier, s’approchant d’eux. Il voulut en toper une à Luxray et du coup se donnèrent un coup de tête affectueux, avant de repartir vers son boulot en complimentant la beauté de Seth. Le lynx resta un instant silencieux en le regardant travailler et reprit…

« Il avait un autre endroit du même genre à lui avant, mais les gens étaient pas aussi sympa et on avait à les servir pour plusieurs boissons, moi et un ami on faisait le service. Mais bon, mon ami, il est parti pour aider à s‘occuper d‘un enfant humain, alors du coup j‘me sens un peu tout seul. Les autres que mon maître a à l‘arène sont un peu bizarres, alors je suis content quand je rencontre des pokémons plus mature comme toi! »

Mais à peine eut-il prononcé ça que le blond, en chantant, revint avec deux grands plats de carpaccios de viandes délicatement parfumés et garnis d’épices, exactement comme s’ils étaient des humains! Luxray fit un sursaut, surpris, même s’il était habitué à ce que Meister cuisine de la nourriture pour eux, il ne s’embarrassait pas de la présentation… Le blond repartit en mentionnant quelqu’un comme « chopper » et se réintéressa à la jeune fille. Luxray dressa ses oreilles et regarda un instant Feunard, salivant quasiment.

« … Lui, il va rester ici, crois-moi! »

T'évites ma question? Me parles pas de piste de danse, réponds moi, même si tu mens tu seras moins suspect qu'en faisant semblant de pas m'entendre, c'est pas réaliste mon petit vieux, tu m'es plus ou moins sympathique mais là c'était faible, très faible. Bon, remarquez, je lui accorde que les fous qu'il avait engagés, là bas, en train de débloquer complètement, et surtout Moe qui se battait pour le show, c'était pas commun, et c'était assez... divertissant à observer, quoiqu'on aurait presque honte pour eux dans leur affaire, là, c'était quand même magnifiquement ridicule, même si pas trop mal chorégraphié. Sauf que s'il avait bien compris, les deux fous devaient être videurs, ce qui la foutait très mal. Ça allait devenir un drôle d'endroit, ce casino, à en juger par ce qu'il avait pu voir jusque là. Pas forcément mauvais, mais si ça allait fonctionner, il en doutait pas mal, au fond, c'était une opération démente, on n'y croit que quand on rêve, comme notre cher patron, qui s'était finalement décidé à cracher le morceau, quand même. Ah, Cédapole? ça lui disait quelque chose, il n'avait jamais été, mais il avait entendu, d'ailleurs y avait pas un grand truc qui s'y passait en ce moment même? Et ils avaient pas eu de gros ennuis avec une bande de fanatiques? Par contre, cette histoire de Team Rocket, ça lui disait pas grand chose, à part peut-être un nom déjà apparu dans une conversation, attrapé au passage et sans signification. Crime organisé?

Bon, c'est bien, sa vision de l'humanité ne venait pas juste d'être brisée par un gars qui avait miraculeusement réussi, il commençait certes sa bonne action, là, mais visiblement pas avec de l'argent honnête, ben tiens. Et il ne lui racontait certainement pas toute l'histoire, mais on ne pouvait pas vraiment s'attendre à ça, rien que d'admettre qu'il n'était pas cent pour cent brave propriétaire de casino bienfaiteur et avait lui aussi ses petites magouilles dans le passé (et dans le présent, tout est il blanc?) c'était déjà très bien. On va donc se contenter d'un sourire en coin, satisfait de la réponse pas trop évasive pour la situation, et laisser tomber le morceau. Mais c'est qu'il a envie d'être gentil aujourd'hui, le Cain, qu'est ce qui l'a pris, qu'est ce qu'il a bu? Ah oui, un truc super délicieux dont il ne connais absolument pas la composition, c'est vrai. D'ailleurs, s'il avait voulu dire quoi que ce soit, il fut coupé par un gars qui venait lui parler de douches. Ils étaient vraiment tous fous ici, c'est incroyable. Mr Bootleg, comme l'avait appelé le gars, s'excusa pour aller filer un coup de téléphone, mais pas avant de lui faire une proposition pour le moins alléchante. Bosser ici? Il deviendrait dément, probablement. Il aurait Moe comme supérieur hiérarchique, ce qui promettait d'être... joyeux, surtout avec un sale gosse comme lui qui adorait plus que tout contester l'autorité. Il serait certainement mieux payé qu'avant. Pour, contre... C'était tentant, tiens, mais fallait mieux demander exactement en quoi ça consisterait, parce que lui, son truc, c'était serveur, et encore, limite, fallait avoir les nerfs bien accrochés et pas s'attendre à trop de classe quand on l'avait pour sa table, Tommy s'en souviendrait, n'est ce pas...

Bon, allons calmer Moe, d'abord, ça promet. Le gamin, toujours assis au bar, se demanda un moment s'il devait aller lui donner un coup de pied au mauvais moment pour l'étaler au sol, mais finalement il se contenta de l'interpeller d'ici.
-"Hé, Moe, ça te dis de bosser avec moi encore? Ton patron m'as proposé une place!"
Freeze, le barman reconverti s'arrêtant soudainement au milieu d'un pas assez compliqué, puis perdit l'équilibre et s'affala par terre. Oh, ça n'avait pas l'air de l'enchanter. M'est avis qu'il s'inquiétait pour son autorité s'il avait Cain en dessous de lui. Y avais de quoi, remarquez.
-"Euh, euh... C'est une blague?"
Ah, il était content d'avoir la place mais pas au point de vouloir continuer à bosser avec ce fada. On se demande bien pourquoi.
-"Pas du tout. En fait, t'étais pas censé aller voir les autres... employés?"
Oops, je lui ai cassé sa bonne humeur? Tant pis! (Là, vous imaginez le gosse tout content, avec la petite note de musique qui s'échappe tellement ça l'amuse.) Pour une fois qu'il ne devait pas s'inquiéter à cause de sa paye dès qu'il s'adressait à ce gars, il en profitait au max.


Ailleurs, dans le même bâtiment mais à un endroit beaucoup plus intéressant, les cuisines, Seth essayait de réaliser à quels fous elle avait affaire. Le grand blond, il était bizarre, et clairement à fond sur la fille à côté, mais excusez moi, c'était pas très réussi comme technique d'approche, d'ailleurs il bavait presque, c'était n'importe quoi. Enfin au moins, il semblait parti pour leur trouver quelque chose à manger, et avec l'odeur qui régnait ici, c'était vraiment une bonne nouvelle, non de Dieu, où avait elle atterrit, c'était incroyable, on entrait dans une salle et quelqu'un se jetait à vos pieds pour vous donner à manger. Et par dessus ça on était en très bonne compagnie, il était charmant ce Luxray, et faisait bien le guide. Ça, elle allait faire en sorte d'en profiter au max, c'était pas tout les jours qu'on s'occupait de toi comme ça!

-"Ton maître travaille dans une arène? Alors tu t'y bat aussi? Ou c'est seulement réservé à certains?"

Tiens, elle avait des questions. Le concept d'arène lui était bien obscur. Qu'est ce qu'il y avait d'agréable à se faire taper dessus à longueur de journée par d'autres pokémons venus d'on ne sait où, tout ça pour défendre une petite médaille sans valeur? Elle ne comprendrait jamais ça, c'était idiot, on se prenait des coups pour rien, juste sa pâté le soir, et pour son dresseur, c'est à dire pour rien, puisqu'il n'était pas en danger ou quoi que ce soit.
Mais son fil de pensées fut interrompu par l'arrivée de deux assiettes de quelque chose de curieux, des tranches de viande coupées vraiment mince, elle n'avait jamais vu quelque chose du genre, mais qu'est ce que ça avait l'air bon, et puis l'odeur! Mais ticket direct vers le paradis ce coin, dire que dix minutes avant elle se pelait sous la pluie, incroyable. Note mentale, garder ce pokémon dans ses contacts, non seulement il est correct mais en plus et plus important, il a les clefs vers cet endroit merveilleux.
Seth ne pouvait pas ronronner, mais croyez moi que si c'était le cas, on la prendrait probablement pour un moteur de moto trafiqué tellement elle était contente.

… Ouais, ça pour lui avoir cassé sa bonne humeur, Moe était même déprimé. Le retour de Meister, avec une banane jusqu'aux oreilles en guise de sourire, lui servit de défouloir et le pauvre vieux qui avait espéré en avoir fini définitivement avec le gamin ravi de l'avoir cassé ne tarda guère à faire entendre son mécontentement...

« Non mais non, y a pas moyen que ce type vienne bosser ici! Il va tout vous casser, vous savez?! »

Le patron du casino le regarda de haut, assez étonné. Ouais, il savait que son vice directeur était assez psychopathe sur les bords quand il s'y mettait, mais là, qu'est-ce qui lui prends. Il s'était passé quoi pour qu'il ne puisse pas blairer ce gamin à ce point...? Rangeant son téléphone, le Champion s'occupa ensuite de lui coller une taloche sur le haut du crâne, exactement comme il l'aurait fait pour un petit frère, et s'exprima tranquillement ensuite pour expliquer son choix.

« Il se trouve qu'on va avoir besoin de plus de personnel. Une équipe d'architectes devrait bientôt venir pour faire des agrandissements, et comme vous le savez Monsieur Scyzlack, je veux que chaque membre du staff soit un phénomène à lui tout seul. Je crois que ce jeune homme correspond à ce critère, et pour finir je vous rappelle que ce n'est pas à vous de prendre les décisions mais superviser l'ensemble du boulot et m'avertir du moindre problème. »

Moe grimaça devant le raisonnement. Il lui fallait trouver une raison valable pour empêcher le patron de recruter Alexander, et vite avant que ce dernier ne prouve qu'il était définitivement un phénomène. Le point de vue adopté était compréhensible, mais il était persuadé que le casino courrait à sa perte avec ce marmot, lui c'était un champion pour se payer la tête des clients! Et vu qu'il faisait tout foirer y compris les histoires de coeur de Moe (qui s'était fait larguer le soir même du fameux incident), il avait pas envie que ça fasse foirer son nouveau boulot. Déjà que ses propres affaires avaient complètement lâché à cause d'un boulet nommé Homer Simpson et qu'il avait du partir de Springfield pour venri là où personne le connaissait, pas envie de devoir partir à nouveau! … Raison trouvée!

« Oui, mais il va pas s'entendre avec les autres employés et ça va devenir le boxon! »

Ok, donc y avait vraiment quelque chose qui le chiffonnait. Les deux ex policiers et maintenant videurs avec leur face de singes s'approchèrent en baragouinant des trucs comme « y a un problème mec » « faut se détendre gars », pour être vite rembarrés par Meister, qui avait des choses très importantes à signaler à Moe et Alexander, et ça fut très vite fait et avec agacement.

« Je m'en fous. Ecoutez, dans une semaine, cette fameuse équipe d'architectes et leur employeur principal, soit Mr Banks, un très important directeur à Las Vegas, viennent ici pour voir avec moi les aménagements possibles, et ils vont verront aussi Moe. Autant dire que d'ici là j'ai besoin que tout soit opérationnel et que les secteurs d'entretien et de croupiers, en plus d'un service d'hôtellerie et de service du bar à prévoir, soient en bon état. Donc vous avez un gros boulot, et si cela intéresse monsieur, on aura qu'à considérer que c'est votre période d'essai à tous les deux. Ok? »

… En réalité, c'était à moitié un bobard. Certes il avait envie que son établissement soit parfait au moment de la visite du gars de Las Vegas, puisque son casino servait d'expérimentation soutenue par la ville de Doublonville et encore plus loin par les doubles actions de la TR en cas de problème et financière du Conseil des 4, vu que Viviane Menry, entraperçue peu de temps auparavant, avait l'intention d'enrichir Johto, ça lui servait de plateforme de soutien idéal.
Bon, maintenant les conditions. Il les avait énoncés à l'assemblée quand il les avait recrutés, mais le jeune homme ne les avait toujours pas reçus.

« … Salaire fixe avec prime selon le bénéfice du casino et le nombre de clients fidélisés, logement de fonction ainsi que voiture ou moto, horaires en 2/8, le casino est fermé entre 6 et 14h pour les horaires actuels, bien évidemment cela va évoluer avec l'agrandissement. Je te laisse décider bonhomme... et vous, Scyzlack, ne vous en faites pas – vous n'allez pas vous faire virer si facilement. »

Bah... Le rassurer, déjà. Et puis, vu qu'il se laissait facilement déconcentrer avec ce gamin dans les parages, Monsieur Bootleg décida qu'il allait faire en sorte qu'il prenne plus confiance. Entre Moe et le gamin, il choisissait le charmeur de serpents. Oui, il se permettait un paquet de trucs pour en savoir plus sur ses employés, et payer des détectives privés ça en faisait partie, ou récupérer des archives de polices. Un mec avec une religion pareille c'était pas à louper. Bon... Le champion enchaîna.

« En attendant, pendant que tu réfléchis, je vais emmener le bonhomme n°2 aux vestiaires. Il y a un dispositif de sécurité là-bas et deux trois consignes à donner... Et j'aimerais bien savoir où tu l'as trouvée cette veste d'ailleurs, je m'explique toujours pas comment ça se fait qu'elle était là et pas dans mon bureau. »


**

Luxray dénota une certaine curiosité qui n'était pas très positive chez Seth quand elle posa cette question...

-"Ton maître travaille dans une arène? Alors tu t'y bat aussi? Ou c'est seulement réservé à certains?"

Hmm... D'abord manger, et ça le faisait halluciner, c'était meilleur que ce que faisait son maître quand il avait pas décidé de faire des biscuits protéines pour leur croissance! Une espèce d'art culinaire, oh la vache, dommage qu'ils aient pas de copains aux pouvoirs psychiques, sinon ils auraient dit à Meister de suivre des cours avec ce gars, il en avait des trucs à apprendre et pourtant il débutait pas!
Ouf... mais il ne fallait pas tout manger d'un coup. Pas tout! D'abord pour la faim, plusieurs tranches, puis le lynx s'arrêta pour déguster à son aise... Ouh, mais qu'est-ce que c'était que cette odeur de sucré qui lui emplissait d'un coup les narines?! Il écarquilla les yeux, frémissant, en sentant que ça aussi c'était pour eux! Du coup, il eut beaucoup de mal à répondre à Seth en essayant de masquer son ronronnement intensifié.

« Non, nous on est ses amis proches, ça fait plus de trente ans qu'on est ensemble, alors si il nous demande de nous battre et c'est assez rare, c'est parce qu'il y a un gros problème. Et puis ceux qui combattent dans l'arène, en réalité ils s'entraînent plutôt pour se coordonner entre eux, c'est plus un sport pour eux, tu vois? Remarque, je comprends pas trop non plus le système et je crois surtout que c'est une question de stratégie d'avoir l'arène... Par Arceus, tu sens cette odeur de vanille? »

A peine eut-il prononcé cela que... Mon dieu, mais c'est quoi cette montagne? Une coupelle contenant plusieurs tranches de vanille glacée superposées sur de la meringue avec des fruits frais et purs fit son apparition, porté par la jeune fille qui apparemment était en plein concours de cuisine avec le blond, le lynx frissonna.

« … Nous sommes devenus des goûteurs officiels, ben dis donc, quand ils vont rouvrir, va y avoir du monde ici! »

Ah, Moe, moi qui croyais que tout allait de nouveau pour le mieux dans le meilleur des mondes entre nous! Voilà que tu me rejette comme une vieille chaussette fouteuse de merde à la perspective de m'avoir comme partenaire une seconde fois, tu ne m'aimes donc pas? Remarque, je comprends parfaitement, moi non plus je ne t'aime pas, en fait ça ma presque consolé de ne pas encore avoir été payé que de savoir que j'étais définitivement débarrassé de toi, c'est intenable d'avoir un mec qui a le pouvoir de vous affamer simplement parce qu'il a le luxe de coucher avec quelqu'un d'influence. Et ton sale caractère, c'était temps d'en être débarrassé. Alors Cain était décidé à ne pas retomber dans cette situation, n'écoutant que d'une oreille les conditions énoncées par le patron, sachant déjà que même s'il y gagnait plus, il préférait bien sa situation présente. Ça, et le boulot qu'il avait maintenant avait au moins le mérite d'être sur (enfin, tant qu'on ne s'amusait pas à culbuter la patronne sous le nez du patron), alors que l'entreprise de notre cher hurluberlu, bien que louable en tout point pour son incroyable quantité de positivisme, semblait reposer surtout sur des rêves et un socle en or massif qui lui n'avait rien de saint. C'était un peu trop foireux à son goût, ça ressemblait trop à un mélange entre espoir et mensonge d'un seul individu. Alors tant pis, il était peut-être simplement trop terre-à-terre, trop direct et trop méfiant pour croire à une opération pareille. Il avait l'impression que ce Casino, c'était toujours la même illusion, seul le public changeait, ce n'étaient plus des bourgeois faux se pavanant dans la lumière mais le petit peuple en entier qui venait se baigner dans la magie d'un endroit irréel sans se soucier de ce qu'il pouvait y avoir derrière. Une utopie, en somme.
Mais il ne croyait pas en un monde meilleur.

Entre temps, notre pif imposant s'était éclipsé pour montrer un truc - Une histoire de sécurité? Apprend à écouter, non de non, c'est terrible - à l'autre andouille, et le vert se mit donc en tête de le retrouver, qu'est ce que c'est que ce type qui vous pose des questions et disparaît juste après? Vidant son verre, il se dirigea vers ce qui étaient, la première fois qu'il était venu, les vestiaires, se demandant vaguement si les vêtements de Tommy traînaient encore dans un coin ou s'ils avaient étés retirés depuis. Ce qui lui mit en tête l'image de ladite personne se baladant sans un soupçon de gêne (l'alcool aidant, sûrement) en sous-vet's dans la grande pièce, parti dans son monde à lui, une fois de plus. Ce qui à son tour le fit penser à... Poséidon? Heing? C'est quoi ce raisonnement sans queue ni tête? Bon d'accord, le roi des poissons se balade aussi très... dévêtu, mais quand même, c'était chercher loin.
Cervelle, tait toi et reviens à la réalité, tu pars un peu en couille là. Patron, patron... Ah! Là bas, avec Moe, près d'un... euh... truc, dans le mur, qui ressemblait vaguement à un système de commande d'alarme mais semblant inutilement compliqué. Qu'est ce qu'ils ont, ces technicien, à bricoler des gadgets avec trois fois plus de boutons que nécessaire? Enfin, c'est pas notre problème, attendons sagement que notre grand chef suprême ait fini de parler, un petit effort, même toi tu sais ne pas interrompre les gens quand tu t'y met vraiment, et excusons nous.
-"Je me vois obligé de décliner ton offre, à moins que de retrouver Moe assommé dans un placard ne te tente particulièrement."
Petite crispation du côté du barman/vice-directeur, de soulagement ou de peur, nous ne le saurons jamais.
-"Mais j't'ai surtout suivi parce que c'est ici que j'l'ai pêchée, ta veste, un peu plus au fond, dans un coin. C'est le Monaflémit trouillard qui gardait la porte qui nous a mené ici, on devait avoir un peu trop l'air de serpillières."
Ah, retour en force du souvenir, trouvaille de veste à notre taille (bon, ok, une taille au dessus, vos gueules) et sans inutiles dentelles, scratch, bruit de déchirure, petite amélioration qui a pour désavantage, certes, de la rendre moins chaude, et c'est parti pour semer la pagaille. Scratch? Tiens, c'est vrai ça.
-"D'ailleurs, si vous n'avez pas fait de grand ménage depuis, les manches doivent encore traîner sur le cintre."


Toujours dans les cuisines, toujours au septième ciel. Le luxray avait l'air au moins aussi heureux qu'elle, donc c'était vraiment bon, elle rêvait pas, c'était exceptionnel que la nourriture soit si parfaite, même lui qui n'avait pas du tout le même type d'entourage qu'elle il se régalait comme pas deux. Ça, jamais le gamin ne lui ferait ça, certes, il cuisinait, mais c'était pas du grand art, comme là, c'était bon et si possible nourrissant, sans plus, pas divin et, on pouvait le dire, parfait comme ce qu'on lui avait servi là. Et, pouvait on le croire? Il y avait plus? Mais vous voulez ma mort, ma parole!
Seth était, avouons le, un petit peu déconcentrée quand elle écouta la réponse du félin, et si elle en enregistra les grandes lignes, sa réponse fut coupée net par l'arrivée d'un désert gargantuesque qui stoppa tout fil de pensée qu'elle avait bien pu avoir jusque là. Arrêt cardiaque, direct. Ah non! Goûter d'abord, ce serait idiot de mourir avant d'avoir eu droit à ça, tu dois rêver, tu vas te réveiller en sursaut avec le goût de ce monstre encore sur le bout de la langue, c'est pas possible autrement. Mais si, tout semblait bien vrai, la coupelle se déposa prudemment entre eux, et la demoiselle lui offrit le sourire le plus charmant qu'elle pouvait faire, du moins c'est ce que croyait le blond qui s'écroula littéralement en une pile de gelée se trémoussant au sol, des petits cœurs s'échappant à intervalles réguliers. ...Que? Ah! Ne pas se laisser distraire, la glace est beaucoup plus importante, là, tout de suite. Mais contrôlons nous. Répondre, d'abord. On parlait de quoi, déjà?

-"J'avoue ne pas vraiment voir l'intérêt d'une arène, si c'est pour être enfermé à longueur de journée et se battre, en équipe ou pas, ça ressemble plus à de l'esclavage qu'autre chose..."
Gnap, le reste de la phrase on l'oublie, ce monstre glacé me nargue, je dois laver l'affront!
-"Si il faut goûter des merveilles pareilles tout les jours, je m'engage. Je n'ai jamais su qu'on pouvait faire ça avec de la nourriture."
Les fruits pouvaient en effet rivaliser avec la viande de tout à l'heure, et pour un pokémon carnivore, c'était vraiment un compliment. Mais qu'est ce qu'ils faisaient, ces humains, pour produire des chefs d'œuvre pareils?
-"Ton maî- ton ami doit être très puissant pour pouvoir s'offrir de la nourriture aussi délicieuse. Là dessus, je t'envie."
Petite correction, il avait dit ami proche, non? Faisons un effort.

Ah, le gamin aux cheveux verts les avait suivi. Ca expliquait pourquoi Moe tirait toujours la tronche, malgré qu'il soit aussi en train de loucher sur des costumes hors de prix et de toutes couleurs. Meister déduisit que non vraiment, l'offre qu'il venait de faire à Alexander allait poser quelques problèmes supplémentaires dans son casino...

-"Je me vois obligé de décliner ton offre, à moins que de retrouver Moe assommé dans un placard ne te tente particulièrement."

Bah, il s'y attendait. Le grand bonhomme en costume de barman, avec ses cicatrices à vies et son pif de Rapasdepic, savait très bien ce que le gamin devait s'imaginer: c'était une utopie, ce casino. Ouais, mais un défi à la hauteur du Maître des Enigmes autoproclamé, qui passait son temps à s'en lancer, des « chiche » stupide. Le dernier en date l'avait conduit à devenir Champion d'Arène, alors pour vous dire que c'était pas le genre de trucs qui l'arrêteraient... Le refus n'était pas tellement étonnant, dommage. Mais il ne pouvait guère se permettre de se débarrasser de Moe, l'incarnation même du genre d'esprit qu'il voulait filer, l'apparence du casino et les préjugés qui allaient avec donnaient l'impression d'un monde de grosses brutes avec un coeur d'or en dessous, révélé qu'avec des catastrophes humaines pires encore. Un paquet de monde ici, dans le nouveau staff, répondaient à ces critères, apparence de cinglé pour un bon gars en dessous, le genre de personnes à qui on s'attache, ce que Meister voulait précisément. Marre d'escroquer. Pareil que dans l'arène. On peut gagner comme y perdre seulement avec sa cervelle, nul besoin de pokémons super entraînés... Tant pis pour le gamin.

Rex Goodwin, le chef des vestiaires, était en train de faire un cours sur le genre de tenues à prêter pour quel genre de personnes et personnalité, avec en plus comme argument que le fait de fournir ces vêtements gracieusement rendait le client content et lui donnait envie de revenir, mais, pas question pour le staff de s'y attacher. Meister prêta attention d'une oreille seulement à Alex... Et bien, tu veux faire comme si tu t'en fiches de ce que je dit, ben on va faire pareil, tu ne m'es plus d'une quelconque importance.

-"Mais j't'ai surtout suivi parce que c'est ici que j'l'ai pêchée, ta veste, un peu plus au fond, dans un coin. C'est le Monaflémit trouillard qui gardait la porte qui nous a mené ici, on devait avoir un peu trop l'air de serpillières. D'ailleurs, si vous n'avez pas fait de grand ménage depuis, les manches doivent encore traîner sur le cintre."

Ouais, le mec qui maintenant balayait les toilettes à Céladopole. Il avait pas fait long feu lui non plus, pas foutu de fournir une tenue adaptée au gamin, là... Mais, ses iris or jetant un rapide coup d'oeil à Alexander, il se dit qu'effectivement valait mieux laisser un client comme ça choisir... Quitte à arranger soi-même la veste après, que les fils qui pendent, ça fait clochard.

« A quoi ça me servirait de les récupérer, t'as pas l'intention de les remettre ces manches que je sache... Poubelle. »

Le barman s'adressa à Rex, un grand costaud aux allures d'aristocrate.

« Va falloir refaire les stocks, d'ailleurs... Si un peu d'originalité vous tente ou pourquoi pas de créativité... »

En prononçant ces mots, le directeur attacha un regard à la blonde plantureuse qui tenait les vestiaires en tant que chef féminin (regard pas du tout attaché de perversité puisque son truc à notre barman/chercheur/champion/criminel adoré c'est plutôt les superbes filles aux cheveux roses qui s'en fichent royalement ou alors les jolies femmes qui meurent dans d'atroces souffrances, bah c'est pas drôle sinon)... Désigner ses propres fringues, c'était le truc de la blonde qui en faisait profiter les deux autres femmes un peu perdues d'ailleurs, alors pourquoi pas...
Rex suivit le regard du patron et les deux en même temps filèrent une taloche sur le crâne de Moe qui était en train de baver. Aïe.

« - Quand on mate, on le fait plus discrètement! » reprocha directement Meister, Rex amusé montrant sa main à Moe qui comprenait pas pourquoi ça faisait si mal, le crétin avait un bras métallique, encore une prothèse de fou, ben oui ça fait mal de recevoir une tape d'une main de fer... « … Ouais, je disais, faites vous plaisir, si ça les tente de faire réaliser des créations pour les vendre ici vous l'dites à Moe qui me transmettra la chose... Bon! »

Sur ce 'bon', le directeur fila à son adjoint un livret contenant le plan et les tâches de tout le personnel, en lui recommandant d'aller bosser vite, que le casino il doit être bientôt opérationnel, et que le perturbateur va bientôt le laisser travailler pépère, que le Meister il a encore du boulot avec trois croupiers à recruter et des contacts à faire... Donc, Mister Bootleg quitta les vestiaires en invitant Alexander à le suivre.... puisqu'il « ne veut pas de ce job, je ne vois pas pourquoi tu resterais dans les locaux encore, on a du boulot, ta Feunarde doit t'attendre... »


Pendant ce temps, la renarde et le lion étaient toujours en train de déguster en grands gourmets l'espèce de montagne glacée apocalyptiquement délicieuse qu'on venait de leur présenter, se régalaient en ne prêtant guère attention au bazar ambiant (et de taille, Sanji se battait maintenant avec les deux fans de la cuisinière pour une sombre raison d'oeillade mal placée ou de Tohru'chan sorti hors de propos, la bataille commençait à faire rage et le cuisinier blond, qui ne se battait qu'avec ses pieds, devenait dingue: les deux garçons ne faisaient attention à rien et cassant tout le matériel, ils allaient se prendre une toise quand le directeur arriverait, ça serait digne de rester dans les anales... Cela jusqu'à ce que Tohru essaie d'intervenir et que les deux garçons se changent à son contact respectivement en Rattata et Skitty, un truc complètement impossible que pour des raisons de cohérence nous n'élaborerons pas et laisserons filer comme si de rien n'était...).

"Ton maî- ton ami doit être très puissant pour pouvoir s'offrir de la nourriture aussi délicieuse. Là dessus, je t'envie."

Ah...? Elle avait failli dire maître, bah, ça n'avait pas grande importance, entre Lux qui filait des coups d'électricité à Meister quand celui-ci s'était mis en tête de draguer une nana qui lui plaisait pas ou oubliait de leur donner à manger – et ça arrivait souvent en plus – ou quand il puait trop, ou bien Mei qui filait des taloches ou tirait les poils du lion en punition parce que ce dernier était devenu trop lourd ou lui avait fait une crasse, ou pire, grillé sa veste pour faire rire une demoiselle, non mais franchement pas possible ça, ou avait dégueulassé le sol de l'arène parce que ce crétin adore se rouler dans l'eau, et du coup de la boue aux pattes, et que j'met des grosses traces de pattes partout...Le maître ou l'ami, quelle différence? « Ben en fait » Gah, y avait une pépite de chocolat! Heu, zut faut répondre (oh bon sang y a un petit fruit rouge :D)

« - On a eu une période de gros vide pendant laquelle il faisait rien du tout, et avant on bossait avec lui dans le casino, donc ben quand on travaille on est trop fatigué pour apprécier pleinement la bonne - »

Nouvelle pause, cette fois pas parce que c'est bon, mais les oreilles dressées le lion/lynx se redressa, écoutant avec attention... Ah zut! Meister revenait par ici – Luxray dépité choisit de délicatement choisir ses prochaines bouchées, se stoppant en plein milieu de sa phrase, puis décida que non en fait il laissait le reste à Feunarde qui était trop jolie et continua à ronronner tout content. Ben, n'est pas inadapté social qui veut...

« … Dis, toi, si tu veux revenir, tu te gênes pas hein, ou même venir à l'arène c'est sympa et puis c'est pas trop loin, j'suis sur que si mon ami m'écoute tu pourras en ravoir un festin comme ça! »

Meister s'arrêta dans le couloir... En voyant Lux et Seth, et surtout en entendant son félin ronronner. … Ah, pas trop envie de l'ennuyer. Il laisserait Alex décider.

Ah, Moe, tu seras toujours le même imbécile pas discret. La preuve, c'est toi qui t'es pris deux coups entre les deux oreilles et moi aucun, et toi t'as perdu ton boulot pour une affaire à la con et moi j'y suis encore. Et oui, c'est dur la vie. Bon, ok, il comprenait pourquoi cette andouille se rinçait l'œil, mais il aurait pu le faire en restant un peu plus stoïque, quand même, prend exemple sur ton patron et l'autre responsable là, eux ils y arrivent très bien. Remarquez, de le voir se faire taper dessus, surtout à coup de prothèse (qui en jetait, dites donc, c'est que la science fait du progrès!) métallique histoire que ça fasse vraiment bien mal, ça l'amusait bien, après tout, qu'y avait il de plus divertissant que de voir un gars qu'il ne pouvait pas vraiment sentir (un de plus) se prendre des taloches à répétition? À tout les coups, le petit barman grincheux était en train de réfléchir si accepter un poste dans cet endroit plein de fadas rêveurs, d'utopistes, de déments et d'éclopés avec classe était bien une si bonne idée que ça. Ah ça, tu verras bien, combien de temps tiendras il avant de sortir en hurlant, après s'être fait agresser par les trois danseurs de tout à l'heure une fois de trop? Je prend les paris, messieurs dames, qu'est ce qu'on donne?
Bon, plaisanteries foireuses mises à part, le grand chef de l'asile était de nouveau en mouvement, il ne se tenait donc jamais tranquille, celui là, à donner des instructions et des ordres que le ton rendait indiscutables au pauvre Moe qui se frottait encore sa tête endolorie, la hochant de temps en temps pour faire savoir qu'il suivait. Et puis la fin de la phrase fut adressé à Cain, qui eut un petit rire sans sourire face à sa remarque. Ah, c'était donc ça.

Si tu me sers à rien, casse toi. Le message était plus que clair, même pas vraiment enrobé dans un décorum de politesse, au moins, on pouvait accorder à ce type qu'il était direct. J'ai été gentil avec toi jusque là, poli, j't'ai traité presque comme un pote, mais maintenant que j'ai la certitude que je ne peux rien commencer avec toi, tu n'as plus aucune utilité, alors vire toi de mes pattes, morveux, t'es dans le chemin, du gène dans ma création d'un monde meilleur. C'est enregistré, j'ai compris, je m'en vais. Mais l'ironie de la situation ne lui échappa pas, qui c'est qui voulait faire une petite utopie et qui faisait la médaille à deux faces, étonnamment agréable jusqu'à ce qu'il n'ai plus besoin de la personne, et après, éjection directe, sans détours. Oh, le gamin lui en voulait pas, c'était pas son problème ce que ce type faisait, comment il se comportait, mais se faire une idée de l'homme pouvait toujours servir, sait on jamais. Et là, il devait changer l'image qu'il avait dans la tête. Je crois que tes rêves de perfection t'aveuglent, mon gars.
Il le suivit sans un mot, les mains dans les poches. Après tout, ça s'était pas si mal passé, il avait profité d'un coin au chaud, d'un cocktail dont il se souviendrait encore longtemps, avait pu se foutre de la gueule de son ex-coéquipier une dernière fois, et pouvait garder la super veste à laquelle il s'était attaché entre temps, et qui lui servait bien.
Bon, qu'est ce que son "allumeuse" comme l'avait si élégamment formulé Tommy devenait? Le Bootleg le mena aux cuisines, ah oui, c'est vrai, c'est lui même qui avait donné à son Luxray pour instruction de la mener là, bah, il n'était pas le seul à avoir profité du système...

Seth écoutait d'une oreille distraite les explications du pokémon électrique, qui avait lui même du mal à se concentrer sur leur conversation tellement la nourriture l'occupait, ce qui était parfaitement compréhensible, d'ailleurs elle était dans le même cas. Et puis regarder les cuisiniers se disputer et faire le grand n'importe quoi prenait aussi une partie de son attention, alors ne nous étonnons pas des temps de réflexion assez longs des deux partis. Mais elle remarqua quand même qu'il s'interrompit au beau milieu de sa phrase, ce pour quoi elle releva la tête pour le regarder d'un air interrogateur, se donnant un coup de langue sur le museau parce qu'elle s'était mis de la glace dessus. Il avait le regard fixé sur la porte du couloir, dans lequel se tenait maintenant l'étrange personnage de tout à l'heure, sûrement l'ami humain du félin, et son maître à elle. Ah, c'était déjà l'heure des adieux?
En tout cas, pour le Luxray, on dirait bien que oui, quoique des adieux comme ça, elle en ferait bien plus souvent, se faire inviter en toute politesse à repasser voir, sans conditions, sans négociations, c'était pas tout les jours qu'on te faisait cet honneur. Connaissant toujours ses priorités, elle termina la coupe que le pokémon électrique lui avait gracieusement laissée, une expression de contentement profond se dessinant sur son visage, et quand le bol fut parfaitement nettoyé, elle se leva et offrit un grand sourire sincère (et c'est pas commun venant d'elle...) à sa nouvelle connaissance.
-"Je te remercie pour ton offre, tu peux compter sur moi!"
Hop hop, petit coup de langue pour dire au revoir, petit sprint, elle se dépêcha de rejoindre le gosse vert qui n'avait rien manqué de l'affaire. Ce dernier affichait à nouveau un air vaguement moqueur de celui sait, connaissant très bien son pokémon.
-"J'ai pas besoin d'un bodyguard tu sais, surtout que toi, tu me servirais pas à grand chose."
Très agréable, je sais, mais qu'est ce que vous attendiez, c'est Cain, pas la fée clochette, alors pour lui arracher un mot gentil il faut déjà l'avoir drogué avec dieu sait quels stupéfiants surpuissants. Mais la demoiselle de feu avait compris une deuxième chose qui lui plaisait beaucoup plus dans ces mots: Ah, je peux rester encore? Le gars t'as pas viré à coup de pieds et menaces de mort? Mais par quel miracle? Bon, en fait c'est pas important. Elle braqua son regard émeraude sur l'humain au grand nez, avec un grand s'il te plaît... que seuls les pokémons et les enfants en bas âge savent faire. Le gamin quand à lui s'était déjà mis en route, ayant tourné le dos aux cuisines pour aller vers la sortie, qu'elle le suive ou pas, c'était pas son soucis. Ah, juste une chose:
-"Par contre, ne t'attends pas à c'que je te nourrisse ce soir."
Non non, certainement pas, de toute façon je suis repue, pour trois jours au moins, dieu que c'était bon. Et maintenant, c'était plus le problème du gamin, que Seth se démerde toute seul comme une grande, si elle voulait courter le pokémon du patron elle n'avait qu'à s'arranger avec ce dernier, elle savait faire ça très bien elle même après tout, y avait pas besoin qu'il aide.

…. Ok. Donc le gosse se la pétait vraiment.
Meister, ça le dérangeait pas plus que ça, étant lui-même un grand excentrique cinglé. Mais Alex était pas plus tranquille que lui à ricaner parce que le directeur lui expliquait très sincèrement que s’il n’était pas d’humeur à aider, il dérangerait le casino. Pas difficile de comprendre que quelqu’un qui sert à rien dans un chantier ça perturbe plus qu’autre chose… Donc, il avait rien dans la cervelle.
C’est donc de glace que le directeur resta… jusqu’à ce que la Feunarde vienne, littéralement, lui demander de rester ou de revenir avec un de ces regards émeraude que Monsieur Meister Bootleg, fervent amoureux de la gent féminine et bon homme qui craque quand on lui demande trop gentiment quelque chose, reçut droit dans le cœur. Ca lui fit arborer un sourire complètement adorable de « t’es trop mignonne ».
Puis d’ailleurs de voir Alex lui autoriser sans le dire directement de rester si elle le voulait le rassura quelque peu - ben oui. Caractère de cochon, changeant à toute allure, une fois utopique et en même temps rationnel, mais le moyen de craquer aussi rapidement que la lumière et devenir littéralement un gros nounours bourru manipulable à souhait. Et en l’occurrence, était très content que Luxray se soit fait une copine. Enfin, que la dame en apparence ait l’air de l’apprécier, point de vue sentimental, le directeur n’était pas franchement… raisonnable. Un vrai crétin.
Il s'adressa donc à Seth pour répondre à cette demande.

« C’est pas à moi de décider, la belle. Même si pour le moment j’aimerais éviter que des non-membres du personnel se promènent ici, vu le grabuge, comment veux-tu que je te refuse ça? Allez, amusez vous bien. Revenez s’il y a un problème, ok? »

… Et conscient de ce qu’il avait l’air d’un con, à se comporter comme un éleveur quand il est supposé être un homme d'affaires. M’enfin, ça aidait aussi, pour faire savoir à tout le monde qu’en fait on est pas bien méchant, un truc que Moe parut prendre très au sérieux. En fait, ça le poussa à demander quelque chose à son patron qu’il acquiesça sans sourciller… Et un truc, de fou, mais de fou se passa. Moe sortit trois pokéballs de sa poche, mais ça, il avait le droit d’en avoir. Non, ce sont les trois créatures qui en sortirent qui avaient quelque chose de surprenant en connaissant le caractère violent de Moe Scyzlack: un Miaouss, un Chaglam et un Skitty qui s’élancèrent à fond avec les autres Pokémons du personnel… Qui avait fait de même, ravis de pouvoir laisser les leurs se promener, vu qu'apparemment le boss ça le dérangeait pas plus que ça de laisser des pokémons se balader tant qu'ils faisaient attention.
Meister ne s’attendait pas franchement à cela, mais… ça l’arrangeait plus qu’autre chose. Lui, ce fut une Ecremeuh qu’il appela à son service, pour aller promener avec la horde de Pokémons qui se promenaient - à part les humanoïdes qui furent sommés d’aider leurs maîtres… Eh, champion d’arène ou pas, hein.

Tiens, ça lui faisait penser à un truc - il se tourna rapidement vers Alexander, posément, pour l’interpeller.

« Eh, bonhomme… Le casino sera pas ouvert avant au moins une semaine, il reste encore beaucoup de travail. Par conséquent je vais superviser, Moe étant actuellement en formation, si un extra te tente… Y a encore du temps avant que ce que t‘as l‘air de considérer comme un rêve à la con puisse se mettre en marche et éventuellement se casser la gueule. Enfin, c’est ton problème. Ciao. »

Fini. La porte elle est ouverte, j’ai rien contre toi mon gars, j’vais pas te supplier non plus, tu m’as rendu service j’t’en offre un t’en veux pas, tant pis pour toi. J’ai juste envie que ta Feunarde elle puisse rester ici tant qu’elle veut et puisse revenir… Pour les jours prochains ou plus tard. Donc ça te concerne aussi.

Meister de toute façon avait pas que ça à faire, surtout que là l’un des surveillants de triches (qui était en train de visionner des vidéos pour voir les pièges des tricheurs les plus élaborés avec son collègue, et ainsi savoir les déjouer) vienne le trouver. Un type grand, en costume et chapeau haut de forme, face de vampire et longue chevelure noire ondulée avec oreilles en pointes et dents trop longues surtout au niveau des canines se ramenait, son visage, neutre à priori, exprimant pourtant une certaine forme de pitié… Pour s'adresser à voix basse au directeur qui reconnaissant le professionnalisme du Comte de Monte Cristo mais pas sa manie de se mêler des affaires de tout le monde.

« … Ne nous en veuillez pas, on a fait des recherches sur vous. La tombe sur laquelle vous allez tout le temps, elle est vide. »

Ok, donc il avait vraiment embauché des mecs bizarres. Meister lui jeta un regard plus que mauvais, et lui répliqua mot à mot que s’il s’amusait à violer des tombes, dans pas longtemps, il allait retrouver ses bijoux ancestraux dans une poubelle au fin fond de l’océan dans la gueule de Kyogre, ce que l’autre en face ne parut pas apprécier. Grosse grimace, finie par un ordre de l’ancien barman.

« Edmond Dantès, je ne me mêle pas de vos affaires, merci de me laisser les miennes... Merci, tout de même. Vous pouvez retourner bosser, je vous donnerai un coup de main. »

… Mais à peine que le mec eut tourné le dos qu’un hurlement du genre « AGENTS ARE… GOO!! », retentit d’un mec dont Meister ignorait encore l’existence, un gros baraqué en costume de commandant et les cheveux grisonnants qui rentrait en courant dans le casino - bah, les vitres fermés on s’en fout quand on fait 1m95 et 120 kilos -.
Le directeur ouvrit de grands yeux et se demanda ouvertement à haute voix « Mais c’est qui lui encore » alors que le mastodonte courraient vers eux, une chose qu'Auron et les cinq mecs de la sécurité laissèrent faire en riant ou en souriant. Le monstre qui avait pas encore eu droit aux menaces de mort épiques d'un barman trop surpris pour protester, en profita pour choper Meister ET Alexander et les balancer entre les trois gogols en costard noir. Desmond, qui avait suivi tout ça depuis le bar mis en route une musique après avoir interpellé son boss, tout cela sous l'oeil Moe qui pigeait plus rien.

« Nous en veuillez pas, patron, c’est juste un test d’audio! Go! »

Meister… parut terrifié. Ben oui. Quand le staff pète un câble et vous force à glander sur une piste de danser avec « Let’s Dance », David Bowie, derrière, y a de quoi paniquer. Sérieux. ... Mais au contraire, lui, ça parut l'amuser grandement, et le faire marrer. Vous croyez que quoi, Mei aussi il est fou à lier, hein...

Cain s'apprêtait à partir, laissant Seth derrière lui, après tout, elle se démerdait comme elle pouvait, qu'elle arrive à amadouer le grand patron ou pas, c'était pas sa tasse de thé, quoiqu'il enregistra encore d'une demi-oreille que ce dernier se ramollissait comme un Barbapapa devant les grands yeux verts suppliants de la femelle. Ah, y a pas que les pokémons qui succombent à ses charmes, on dirait. Petit sourire en coin que personne n'avait remarqué de la part du gosse, c'était simplement drôle et légèrement ridicule de s'imaginer que ce grand patron, maffieux à ses heures perdues, champion d'arène et chef de casino soit en même temps utopiste désespérant et un incapable de résister à l'effet "chat potté" d'un pokémon. Il se retourna pour voir la Feunarde lui faire un signe de tête joyeux en remerciement et s'élancer à nouveau vers Luxray qui n'avait pas bougé, pour faire un tour bondissant autour de lui avant de s'asseoir à son côté, rayonnante. Elle était tellement contente qu'il attendait presque comme une bombe sa prochaine saute d'humeur, si ça retombait sur lui il allait la laisser devant la porte parce qu'elle serait intenable. Ah les femmes, je vous jure... Au moins de ce point de vue là il n'avait que Seth pour l'enquiquiner, sinon il était tranquille.
Mais il n'eut pas le temps de reprendre son chemin vers la porte que Moe lui aussi laissa échapper ses trois minous, d'ailleurs il ne comprendrait jamais comment ce type pouvait supporter ces bestioles (chaussettes!), qui furent aussitôt suivies par pratiquement tout les pokémons de toutes les personnes présentes dans le casino à ce moment là, ce qui faisait, en fait, pas mal de bazar en plus. Quoi, c'est un gamin qui vous est dans les pattes, mais une pelletée de grouillants de toutes les couleurs et tailles, ça dérange pas? Allez comprendre la logique du gars. C'est peut-être son nez qui l'empêchait de voir au sol? En tout cas, le concerné (à ne pas confondre avec un imbécile encerclé) l'interpella avant qu'il ne puisse passer le pas de la porte, pour lui proposer d'aider à installer, ce qui permettait toujours de faire un peu d'argent à côté. Hey, ça par contre, quand tu veux, où tu veux, y a pas de souci, j'le fais!

Sauf que Meister était le centre du monde ici, ce qui avait pour effet immédiat qu'on ne pouvait jamais lui adresser la parole directement parce qu'il y avait toujours quelqu'un d'autre qui avait besoin de lui sur le moment, un truc important, ou pas, on s'en fout, le fait reste qu'il n'avait, de toute ce court après-midi passé en sa compagnie, pas encore réussi à s'adresser tranquillement au type sans que quelqu'un ne le devance ou le coupe. Ça, ou l'autre se barrait avant d'avoir sa réponse, ce qui n'était pas forcément mieux, et pour ce qu'il en savait, pas poli non plus. Mais bon, soyons patients, après tout, il finira bien un jour, ce que le gars bizarre (note: cette description pourrait coller pour n'importe quel employé, elle n'est donc pas exactement pratique) ne pouvait pas être bien long ni bien dramatique, alors soyons patient... Attendez, de quoi, une tombe? Vide en plus? C'est quoi cette embrouille? Bon, une chose est sure, il ne regrettait pas d'avoir refusé l'offre du type, parce que ça, c'était carrément louche, même si ça semblait concerner quelqu'un que notre patron tenait à cœur vu la violence de sa réaction. À retenir, la menace, à retenir et à recycler, ça avait de la gueule. Ouaip!

Sauf que quand l'homme se tourna à nouveau vers lui, Cain n'eut que le temps d'ouvrir le bec qu'un inconnu gueula à la porte, forçant le gamin à refermer la bouche et se sentir vaguement comme un Magicarpe hors de l'eau. Quoi, quoi encore!? Euh, en fait, c'était même pas vraiment la porte, vu le grand tintamarre de verre brisé se répandant en fine couche sur une bonne partie du sol du casino, se cachant dans la moquette et glissant sur le parquet. Ouh, ça allait être du boulot à nettoyer ça, croyez en mon expérience personnelle... Au moins en ce qui concerne le verre et le parquet, avec la moquette ça promet d'être encore pire. Enfin, il n'eut pas vraiment le temps de se poser des questions, parce que le géant dont le volume endocrânien ne devait pas être bien important (contrôle d'SVT demain, go!) venait de s'emparer des deux pour les entraîner avec une force ahurissante vers le centre de la salle, emplacement qui pourrait s'avérer idéal pour placer une piste de danse dans le futur mais qui maintenant semblait un peu stupidement au milieu de tout et en pleine vue. On peut avoir les cheveux verts et ne pas avoir pour autant le but ultime d'attirer l'attention de tout un Casino de fous. Surtout que quelqu'un eut l'idée stupide de balancer de la musique par dessus. Mais dans quelle galère, dans quelle galère... Wow, c'est quoi ça? Meister semblait aimer, mais le gamin n'était pas impressionné. Et puis les trois types se mirent à danser.
Cain ne put pas retenir un éclat de rire, à cause de leur démence, de la tête du patron, du sérieux avec lequel les gars s'y mettaient, il n'était même pas sûr, mais c'était drôle. Un éclat, et il se reprit, toujours un sourire dans la figure, vérifiant l'heure pour conclure que s'il voulait encore arriver à temps fallait mieux s'y mettre maintenant, et s'adressant à Meister.
-"Si la proposition tient toujours, je suis prêt à venir aider quand j'ai le temps, c'est à dire demain midi. Mais là, tu m'excuseras, je dois aller ouvrir le bar."
Et il s'échappa, incroyable mais vrai, du cercle maudit des danseurs endiablés, filant, laissant Meister qui commençait déjà à suivre le rythme d'un doigt, visiblement en train d'hésiter s'il devait leur dire de se calmer ou tout foutre en l'air et se trémousser comme un hystérique devant tout son personnel. Pense à ton image, mon cher, pense à ton image, conseil d'ami... Danse!

Meister : 640 lignes !

Cain : 499 lignes !

Bravo à vous deux !