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 Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]

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MessageSujet: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyVen 13 Avr 2012 - 19:01
    Poisson ou Poulet ?
    Question totalement stupide mais qui avait son importance dans un tel moment. Les gens avançaient les uns derrière les autres, baissant le regard et ruminant de mauvaises pensées. Les louches s’abattaient avec lenteur dans les assiettes tendues de deux mains recouvertes de gants en plastique. Un bonnet sur la tête complétait leur déguisement de cantinière. Ces hommes cheminaient, l’œil vide, crachant à leurs pieds de temps à autre. Un geste purement viril mais dégoûtant. Les plats défilaient à une vitesse ahurissante, le regard n’était pas habitué à saisir tant d’informations. Le poisson baignait dans une sauce à l’odeur âcre et légèrement acide ; sans doute du jus de citron industriel. `première vue, impossible de savoir de quelle espèce provenait le poisson. Saumon ? Colin ? Truite ? Il était blanc et semblait dégoûter bon nombre de personnes dans la queue. Ainsi leur choix se rabattait sur le poulet. Une valeur sûre que cette dernière. Une peau suintant de jus rougeâtre, un os long et le tout enrobé d’une chair pâle que l’on pouvait observer aux endroits où la fine pellicule de gras ne la recouvrait pas. Les femmes se levèrent et changèrent l’huile ayant viré au cuivre dans laquelle les frites nageaient. Elles se gorgeaient de ce liquide infâme et brillaient à la lumière crépitante. Les ampoules semblaient menacer de griller à tout moment. La lumière s’éteignait pour se rallumer quelques secondes plus tard.
    La queue avançait de plus en plus vite. Les assiettes passaient de main en main, une goutte de jus trempait la porcelaine. Le poulet avait une bien curieuse odeur mais le poulet n’était rien d’autre qu’un spécimen issu en batterie. Les plateaux avançaient un par un, glissant le long du chemin que d’autres avaient cru bon de construire.
    Le vacarme était assourdissant. Outre les différentes actions que produisaient les cantinières oeuvrant pour l’estomac de chacun, des grondements se firent bientôt entendre. Des gargouillis de ventre. Voilà que la nourriture en excitait plus d’un ! Les moutons cheminaient bien sagement en direction de ces plats tendus. Du bétail. Voilà tout ce qu’ils étaient.

    - Poisson ou poulet ?

    Un bref regard vers cette femme lui demandant ce qu’elle désirait manger. Bonne question. Elle soutint le regard longuement avant d’observer tous les autres rassemblés dans cette cantine. Son estomac, lui, ne produisait aucun borborygmes ignobles. Seul les autres attendant leur tour se chargèrent de rompre ce silence de plomb. Il fallait qu’elle se décide. Poisson ou poulet ? Elle joua machinalement avec les couverts qui traînaient sur son plateau. Les hués reprirent de plus belle. La cuisinière, louche en main, attendait toujours. Elle aussi commençait à s’impatienter, son visage la trahissait. Même si elle affichait toujours ce même sourire serein face à cette demoiselle, ses yeux disaient le contraire. Elle n’avait qu’une hâte : servir au plus vite cette cliente difficile ! Rentrer dans le moule. Etait-ce si difficile que cela ? Il y avait toujours des récalcitrants. Il fallait faire avec. Elle soupira de mécontentement, leva les yeux au ciel un bref instant et reporta son attention sur la jeune fille. Jeune fille qui n’était plus là. Plateau en vrac. À la place de la petite impertinente trônait un barbu aux dents noirs. Tant pis.

    Atsuko sortit de cette cantine. Là où tous se retrouvaient pour manger, elle ne s’était pas sentie à sa place. Un self-service. De toute façon, elle n’avait pas très faim. Son estomac la rappela à l’ordre dès qu’elle émit cette pensée. Il faut croire que tout le monde n’était pas d’accord avec elle. Elle se retourna et se rendit alors compte que c’était Looping qui produisait ces bruits. Sublimes borborygmes. Honteux, il baissa le regard. Même si sa jeune dresseuse n’avait pas d’appétit pour le moment, lui, en avait pour trois. Elle éclata de rire. Il ne lui restait plus qu’à trouver de quoi manger pour Looping et elle, par la même occasion.

    À peine était-elle sortie du premier brouhaha qu’un autre l’attendit. Marchant au hasard, suivant un sentier précis, elle dévia bien vite pour finalement arriver sur un marché. Les senteurs étaient nouvelles. De bonnes odeurs venaient chatouiller les narines d’Atsuko. Avec soin kimono coloré, elle passait d’autant plus difficilement inaperçu. Elle se laissa guider par toutes ces bonnes odeurs, ne prenant pas garde où elle mettait les pieds. Elle arriva finalement devant un étalage réservé aux chocolats. Que de délices s’étendaient sur cette table ! Cela allait du cacao noir en passant par le blanc tout en laissant aux personnes difficiles le choix de n’acheter que du chocolat au lait. Toutes formes de sculptures étaient présentes sur la table. Il y avait les banales qui se composaient notamment de lapins, d’œufs, de poules ou encore de cloches : toutes les pièces invendues de Pâques. Il y avait aussi des pièces bien plus travaillées, en autre son prénom gravé à même le chocolat, la cisaille était si fine que cela méritait le nom d’orfèvre !
    Looping dévorait les pièces des yeux. Son regard semblait s’illuminer devant chacune d’elles. Il prit un chocolat fourré à l’amande du bout des doigts et l’enfourcha dans sa bouche et le mâcha jusqu’à ce que le précieux délice disparaisse. Atsuko ne s’en aperçut pas tout de suite mais le vendeur, lui, avait l’œil aguerri.

    - Au voleur ! Au voleur ! hurla-t-il.

    Atsuko ne se rendit compte de rien. Elle continua sa route, allant vers un stand composé de fleurs toutes plues belles les unes que les autres pour finalement se retourner et voir un doigt menaçant se pointer sur elle et Looping. Elle entendit les vociférations du marchand et jeta un coup d’œil sur la frimousse barbouillée de chocolat de son Kadabra. Super. Elle voulut se justifier et fit un pas vers le petit bonhomme. Malheureusement, ce dernier ne lui en laissa pas le temps. Ici, les gens se faisaient justice eux-même. Il attrapa une pokéball et fit jaillir un immense Dardagnan. La réaction du Kadabra ne se fit pas attendre. Tout comme sa dresseuse, il craignait autant, si ce n’est plus les insectes. Il détala avant qu’elle ne lui ait ordonné la moindre chose à faire. Les dards du Pokemon insecte se rapprochaient dangereusement. Mieux valait imiter Looping plutôt que de finir tranchée en mille morceaux par le Pokemon d’un vendeur furieux.
    Elle prit ses jambes à son cou et rattrapa bien vite Looping. Ils s’enfuirent du petit marché pour finalement stopper leur folle course en se cognant. La petite étouffa un léger « aie » avant de se frotter le front. Cela lui apprendrait à ne pas regarder où elle mettait les pieds. Looping sur ses talons ne comprit pas pourquoi sa dresseuse stoppait si vite. Prit dans son élan, il n’eut pas le temps de s’arrêter et percuta de plein fouet Atsuko. Cette dernière s’écroula au sol. Elle se releva avec peine et dévisagea son Kadabra encore à terre. Elle leva ensuite le regard vers l’homme qu’elle avait percuté.

    - Je suis vraiment désolée, monsieur ! Je ne regardais pas où je mettais les pieds et voilà le résultat. Encore pardon.

    Elle s’inclina légèrement face à l’inconnu. Lorsqu’elle se redressa, elle le détailla avec plus d’insistance. Des cheveux bruns plutôt bien coiffés, des yeux tout aussi sombres faisant froid dans le dos. D’ailleurs, en croisant son regard, la petite ne put s’empêcher de frémir. Ce regard lui rappelait par endroit celui de son propre père ainsi que celui de sa jeune sœur. Mais tout ceci n’était que des coïncidences. Sa tenue vestimentaire avait quelque chose d’excentrique, totalement en décalage avec son apparence. Du noir pour le pantalon, du rouge pour la cravate, du blanc pour la chemise et, pour couronner le tout, du orange pour la veste ! Que de belles couleurs chatoyantes ! Atsuko avait l’habitude de ce style vestimentaire. Il était rare qu’elle porte quelque chose de sombre, ainsi la verrez-vous souvent avec de belles couleurs pastels sur le dos.

    Au loin, les hués se rapprochaient. Il faut croire que le chocolatier avait su convaincre bon nombre de monde que la petite était coupable. Une masse sombre s’approchait donc dangereusement des deux individus et du Pokemon toujours apeuré.

    - Oups…

    Ce fut tout ce qu’elle trouva d’intelligent à dire. Une masse grouillante d’humains avançait, criant leur haine, leur envie d’avoir réparation et ce simple mot sortit de sa bouche : oups. Looping alla se dissimuler derrière le grand aux si belles couleurs. Atsuko le rejoignit et s’agenouilla à sa hauteur pour essuyer la tâche de chocolat maculant toujours sa bouche et porta ensuite l’index sur sa langue. Il est vrai que ce chocolat était aussi bon qu’il en avait l’air !


Dernière édition par Atsuko Nelka le Mer 18 Avr 2012 - 16:55, édité 2 fois
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Giovanni SakakiAncien membre

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Le bal des armes

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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyDim 15 Avr 2012 - 17:58
C'était une journée... banale. Du moins, banale pour Giovanni Sakaki, et sûrement extraordinaire pour les gens ordinaires... Définissons ce qu'était pour le mafiosi une journée qui ressemblait aux autres :

D'abord, lever à cinq heure trente du matin. Par la suite venait le petit-déjeuner préparé/avalé/digéré à la va-vite, en même temps qu'une connexion internet se faisait, et qu'un bref contrôle des mails s'effectuait. Ensuite arrivait le temps de l'habillement, également rapidement exécuté puisqu'il devait se l'avouer, sa garde-robe comportait peu d'éléments différents les uns des autres... le seul choix de sa journée facile à faire. Il avait opté en ce jour le costard orange, par pure nostalgie de l'époque où il connaissait des temps meilleurs et pouvait se permettre de l'arborer en pleine rue sans soucis de se faire reconnaître et dénoncer (car aujourd'hui il n'avait pas vraiment l'attention de sortir...).
Après, il se devait de saisir son téléphone et de composer une cinquantaine de numéros. Sur ces cinquante, deux étaient faits pour parler économie avec des actionnaires. Treize autres étaient faits pour se tenir informé de l'avancement de la Team Rocket, pour se tenir à jour auprès de personnes de confiances (entendez par là les administrateurs et chefs Rockets), cinq autres pour écouter l'habituel rapports de ses différents espions (ce très cher Owen...). Dix autres pour virer du personnel incompétent, et dix autres supplémentaires pour mandater des assassins Rockets pour liquider les sans-emplois à partir du moment où Sakaki raccrochait. Que voulez-vous... la loi de l'Omerta était particulièrement sanglante en cette période, car trop peu respectée pour permettre à ses fidèles de vivre... Puis, cinq autres coups de fil pour discuter du budget accordé aux scientifiques divers. Enfin, les cinq derniers coup de fils restants étaient destinés à : commander son manger du soir, tenter de joindre Garth (vainement), tenter de joindre Silver (vainement), tenter de joindre Olga (oui ça lui arrivait... mais c'était vain...), et... se tenir informé de la cote boursière et de la valeur de ses titres au porteur. Eh non, pas de téléphone rose dans l'agenda de Giovanni, contrairement à ce que certains diront [ahem]...

Enfin, voilà à quoi s'était résumé une partie de sa journée. Le restant, il était censé le passer à s'occuper de ce qu'il appelait communément "La partie ennuyeuse". Soit la paperasse administrative. Signer des papiers... Contrôler lui-même les comptes, ce qui lui nécessitait de refaire au moins trois fois le même calcul, la comptabilité étant une matière qu'il appréciait autant qu'un Evoli urinant sur ses pompes... Et, étant donné qu'il ne pouvait plus compter sur son comptable privé... et se devait de se fier à l'avis d'autres, nouveaux, parfois pas autant expérimentés qu'il était inscrit sur leur CV... il valait mieux bien contrôler les soldes des différents comptes et les bilans.

C'est ainsi donc qu'il occupa sa journée jusqu'à... quatorze heures trente... Persian lui avait fait magistralement comprendre qu'il aimerait bien se dégourdir les jambes en émettant un miaulement plaintif accompagné des chibi eyes digne d'un Chat Botté. Et... puis après tout, Sakaki ne tenait pas vraiment à poursuivre ses contrôles, et se dit qu'une petite balade, ne serait pas de refus.

Mais évidemment, lorsqu'on passait plus de quatre heures la tête dans les chiffres, notre cerveau, par pur survie, se déconnectait à la réalité et se vidait de toute pensée pratique.

Donc, tout naturellement, Giovanni sortit de chez lui, habillé de son costard orange, et Persian l'accompagnant. Quoi de plus naturel pour un homme recherché depuis plusieurs années par la police internationale, une Team de terroristes, des mafias dans sa propre mafia, des gangs rivaux, des victimes réclamant vengeance, des assassins mandatés par des hommes politiques...

Enfin, de cette bavure incroyable, dont Persian ne se rendit pas compte, tant il était heureux de pouvoir faire la promenade, Sakaki allait bientôt la remarquer...

Et au fil de ses pas, et au fur et à mesure qu'ils croisaient des gens dans les rues de Rosalia s'immobilisant net, chuchotant des ragots derrière son dos, et paraissant voir un fantôme ressurgir du passé tant leur visage était blafard, Giovanni reconnaissait qu'il y avait quelque chose qui clochait...

Alors prêt à tourner dans un coin d'une ruelle, le mafiosi regarda derrière lui, quelque peu perplexe, se demandant s'il n'avait pas oublié de cacher son arme et que cette dernière était trop visible, provoquant la peur des gens...
...

Il n'y était pas du tout. Et il fallut que deux masses successives lui rentrent dedans pour que l'ahurissement comptable dont son cerveau avait été victime disparût totalement...

- Je suis vraiment désolée, monsieur ! Je ne regardais pas où je mettais les pieds et voilà le résultat. Encore pardon.

Doucement, le Pokémafieux baissa le regard, croisant des yeux rougeoyant qui l'observaient, légèrement affolés. Une... jeune fille... pas plus vieille que 17 ans apparemment... et son Kadabra, derrière elle... Elle s'inclina, ce à quoi il ne répondit pas...

Un bref froncement de sourcils se fit et, alors que le mafiosi allait simplement contourner la demoiselle, des hurlements retentirent, et parurent s'approcher de leur position. A peine la tête relevée, le Kadabra se réfugia derrière son tibia, il le sentit, accompagné de la demoiselle, qui avait émis un significatif "Oups".

"Oups" qu'hésita à répéter Giovanni...

Il avait compris...

Persian le jaugeait comme un abruti. Ses yeux exprimaient clairement qu'il le narguait. Son plus fidèle compagnon avait même l'air de le traiter d'idiot. Regard auquel répondit Sakaki en se tapant de la paume de sa main le front....

"Damnation..."

C'est tout ce qu'il eut le temps de dire avant qu'une foule apparemment indignée ne s'immobilisât devant lui, cessant soudainement les cris et le brouhaha... et laissant place à un silence plutôt... gênant...

Chocolatier : - Euh... Ne... N-ne me dites pas que...

"Que vous êtes tombés sur le plus grand mafieux de l'air moderne ? Oui, c'est tout à fait cela, aussi vous feriez mieux de faire demi-tour avant que Nidoking ne vous fasse manger vos vertèbres."

C'était évidemment du bluff... Giovanni n'avait même pas Nidoking sur lui, seul Persian l'accompagnait... et son revolver. Mais il ne comptait vraiment pas l'utiliser. Aussi, il se saisit de la Pokéball vide de secours de l'originaire de Chadeville, qu'il lança dans les airs lestement, avant de la rattraper tranquillement dans sa main, tout en regardant la foule présente devant lui.

Le chocolatier, quant à lui, déglutit avec peine... l'image de la Team Rocket était encore fortement présente dans l'esprit collectif. Les meurtres. Les vols. Les kidnappings. Tout cela n'appartenait au passé pour personne. Et Sakaki, même ayant été déchu, était considéré comme le pire criminel de Kanto et Johto réunies... Cependant...

La mafia n'était pas nocive. Du moment qu'on ne se préoccupait pas de ses affaires, qu'on ne l'embêtait pas, et qu'on n'était pas sur la liste des personnes à éliminer... Aussi, le marchand déglutit difficilement, s'avança et parla à voix haute.

"Ecoutez Monsieur Sakaki... On... ne veut pas vous importuner. Cette petite ga-...peste, là, derrière vous, m'a volé. Je tiens juste à la punir en conséquence. Vous ne serez pas dérangé, c'est entre moi, et elle..."

Le pokémafieux se retourna pour observer la concernée, qui essuyait le chocolat présent sur son Kadabra, preuve de leur méfait. Puis il se recentra sur le commerçant et son armée de justicier, l'air implacable.

"Très bien. Je manquais de sbires voleurs justement. Cette peste fait désormais partie de l'organisation. Si vous voulez la maltraiter, il vous faudra passer devant moi puisque, étant son patron, ça me concerne."

Tous affichèrent une mine mi-effarée, mi-abasourdie. Ils ne s'y attendaient vraisemblablement pas et parurent percevoir le danger que représentait de se faire justice soi-même. Aussi... ils soupirèrent presque en choeur, et tournèrent les talons, baissant la tête, et retenant l'envie de râler et d'exprimer leur profond désaccord. Mais le jeu n'en valait pas la chandelle, car ils savaient que s'ils le faisaient, au mieux, la pègre détruirait ou s'emparerait de leur commerce... au pire, ils mourraient. Donc ils se muèrent dans un silence plaintif, partant rejoindre leurs affaires.

Une fois ces gens partis, Persian alla se ranger près du Kadabra pour lui renifler le nez, intrigué par l'odeur douçâtre du chocolat, avant de le snober, sa curiosité assouvie, et de se ranger auprès de son maître.

Sakaki quant à lui, se contenta de se retourner avant de jauger la toute jeune.

"C'est ton jour de chance petite..."

Evidemment, elle n'était pas engagée chez les Rockets. Mais Giovanni ne se sentait pas d'envie de la laisser se faire lyncher par des commerçants qui critiquaient ses manières, mais qui faisaient plus ou moins pareil que lui au niveau de la répression. Des hypocrites faiblards attirés par la richesse qui leur est quasiment inatteignable... des andouilles...

Soupirant, le mafiosi enleva son costard orange, trop facilement reconnaissable, le lança sans préoccupation aucune par terre, et rangea la pokéball vide qu'il tenait dans sa main. Puis, il regarda encore une fois la plus jeune, son visage lui rappelant légèrement quelque chose, sans qu'il ne pût mettre le doigt dessus... Il resta donc un moment, l'observant perplexe...

Avant de finalement abandonner, n'arrivant pas à définir s'il la connaissait ou non.

"Bonne continuation dans ta carrière de peste..."

Lança-t-il, alors qu'il tournait les talons et partait dans la direction de laquelle il venait.




Dernière édition par Giovanni Sakaki le Ven 20 Avr 2012 - 17:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyMer 18 Avr 2012 - 16:54
    La masse grouillante se rapprochait. Elle vrombissait à chaque pas. Le sol commençait à trembler. La petite tourna la tête pour voir apparaître au loin cet essaim noir et vivant. Les bourdonnements devenaient agaçants, des dards pointaient haut dans le ciel. Ce qu’elle prit de prime pour des dards n’étaient rien d’autre que des bâtons levés à en toucher le soleil. Des hurlements de rage se joignirent bien vite à tous ces pas glissant sur le gravier. Les crissements des pierres striaient les oreilles. Tout ce groupe semblait grouiller de vers, au loin. Ils hurlaient, qu’était-il plus primitif que d’hurler à la lune – dans ce cas-ci le soleil _ sa peine ou sa solitude ? Les Grahyenas faisaient cela depuis des siècles, bien avant que l’Homme ne les apprivoise. Ne serait-il donc pas logique que tous ces êtres les copient de temps à temps ? Ils couraient toujours, bras élancés, prêts à montrer les dents au premier venu. Les vrombissements n’existaient plus. Seuls des aboiements subsistaient encore. Ils se rapprochaient dangereusement. Leurs griffes lacéraient le sol et s’enfonçaient plus profondément à chaque nouvelle foulée. Ils grognaient, montrant leurs crocs dangereusement. La peur est ce qui excite le plus les canidés. Surtout, ne pas montrer le moindre signe à ces monstres prêts à mettre en pièces quiconque dégagerait trop de ces curieuses phéromones de peur les attirant un par un.
    Les canidés se stoppèrent nets, couinant légèrement. La jeune fille se pencha pour voir ce qui avait pu interrompre leur folle course effrénée. Ils semblaient se tenir en respect devant l’homme derrière lequel elle s’était réfugiée. Ils reculèrent en balbutiant quelques mots, un nom attira notamment son attention.

    - Que vous êtes tombés sur le plus grand mafieux de l'air moderne ?

    Ensuite, elle n’écouta plus. Elle venait de se faire pourchasser par une bande de chiens enragés pour finalement atterrir entre les griffes d’un mafieux. Difficile de savoir si elle avait gagné au change. Les mots filtraient à nouveau par ses oreilles. Elle était agenouillée auprès de Looping, contemplant ses belles couleurs éclairées au soleil. Le Pokemon lui tendit alors un chocolat qu’elle accepta avec plaisir. Elle ne savait pas son Kadabra si voleur. Elle haussa des épaules et goûta la sucrerie que lui tendait son ami, sous les yeux du chocolatier. Exquis. L’autre vociféra et fit des grands gestes en voyant la petite garce se goinfrer ainsi de tout son travail mais ayant trouvé plus fort que lui, il abandonna bien vite la partie. Il n’était pas de taille à lutter.

    Nidoking, c’est quoi ? Elle interrogea Looping du regard. Ce dernier se leva sur ses deux pattes et commença à mimer un énorme Pokemon. Atsuko n’y comprenait rien. Après tout, elle aurait tout le temps d’en voir un de ses propres yeux.
    Les corniauds rentrèrent la queue entre les pattes, langue rentrée. Ils soufflèrent un bref instant avant de finalement faire demi-tour. Enfin un peu de calme. Lorsque le marchant tourna une dernière fois la tête pour l’apercevoir, elle lui tira la langue. De quel droit s’était-il permis de l’insulter de voleuse alors qu’elle n’avait strictement rien fait ? D’un point de vue juridique, elle était fautive même si c’était le Kadabra qui avait commis le vol. D’autres chocolats tombèrent d’entre les pattes avant du Pokemon shiney. Mais c’est pas possible ! Il avait volé toutes les friandises ou quoi ? Elle soupira devant un tel larcin. Il se goinfra encore de ces précieuses denrées avant d’en proposer au Persian ici présent. L’animal vint renifler la nourriture tendue avant de faire demi-tour, snobant le pauvre Looping qui ne demandait pas mieux que partager. Tant pis. Il en aurait plus pour lui ! Enfin, c’était sans compter sur la gourmandise de sa dresseuse ! Bien sûr, il savait qu’elle préférait de loin les cerises au chocolat, mais l’un n’empêchait pas d’aimer l’autre ! Il se souvenait même d’un de ces jours en compagnie de Mademoiselle Mitsuki et Mademoiselle Nelka où les deux s’étaient livrées à un concours des plus idiot : manger le plus de chocolat. Ce qui devait arriver arriva. Les deux jeunes filles eurent une belle crise de foie. Est-ce à cause de ce petit incident que sa dresseuse en mangeait moins bien qu’avant ?

    - Bonne continuation dans ta carrière de peste...

    Sur ces mots, il tourna les talons et reprit sa marche. Elle n’avait même pas eu temps de le remercier. Elle ne pouvait se débarrasser de l’idée d’avoir déjà entendu le nom de cet homme : Sakaki. Malheureusement, elle avait beau chercher dans ses souvenirs, impossible de savoir quand, où et qui avait prononcé un tel nom ! Après tout, peut-être avait-elle rêvé. Elle ferma les yeux pour tenter de se souvenir distinctement. C’est alors que tout lu revint par bribes.

    La pièce était vaste. Immense, même. Elle semblait faire la taille du jardin lui-même ! Mais il est vrai que quand on est enfant, un rien impressionne ces chers bambins. La salle offrait d’ailleurs une vue magnifique sur les roserais. Plus loin, on discernait les arbres fruitiers dont celui d’Atsuko : son cerisier. Elle resta quelques instants à la fenêtre avant de chercher une cachette où Alyss ne la trouverait jamais. Elle scruta ensuite la pièce qui s’offrait à elle.
    Elle allait de droite à gauche, contemplant les tableaux tous plus magnifiques les uns que les autres. L’un d’entre eux attira d’ailleurs son attention. L’œuvre en question représentait un homme allongé, tête penché contre un arbre. Il semblait dormir. L’illusion aurait été parfaite si une tâche ombragée ne salissait pas ses vêtements, près de la poitrine. Une épée était posée sur l’une de ses épaules, était-ce cette dernière qui l’avait tant fait souffrir ? Elle resta ainsi de longues minutes à contempler ce tableau qui lui était totalement inconnu. Elle ne put s’empêcher de le comparer avec ce célèbre poème Le dormeur du Val de Rimbaud. Elle récita les premiers vers pour elle-même avant de se taire. Elle laissa le silence redonnait à ce tableau toute sa beauté et tout son charisme avant de se pencher pour finalement trouver la signature de l’auteur : Gustave Courbet. Jamais entendu parler. Sur une feuille tombée au sol, elle lut que ce tableau portait le nom de L’homme blessé et que le peintre s’était d’abord représenté avec une femme sur son épaule, à la place de l’épée, avant de finalement changer sa toile une dizaine d’années plus tard suite à une rupture amoureuse. Elle n’appréciait guère ce tableau. Elle eut un frisson lorsqu’elle l’observa pour la seconde fois, à peine avait-elle lu la note glissée sur cette feuille. Etait-ce cet air familier qu’elle lu trouvait qui l’impressionnait ?

    Elle tourna ensuite le dos au portrait. Il ne fallait pas oublier qu’elle devait trouver une cachette au plus vite avant qu’Alyss n’ait fini de compter. L’armoire ? Top banal. Derrière la porte ? Trop dangereux. Sous une chaise ? Trop voyant. Elle était dans la plus grande pièce de la maison – bureau dans lequel il lui était formellement interdit de mettre les pieds – et elle ne trouvait pas la moindre cachette digne de ce nom ! Elle leva alors la tête vers le grand lustre. On ne remarque jamais ce qui est juste sous nos yeux, n’est-ce pas ? Elle entreprit de grimper, de s’y hisser par la force de ses bras et d’y rester pendant un long moment. Le temps que sa meilleure amie vienne pour essayer de la trouver. Elle surplombait le bureau entier depuis ce perchoir improvisé. Elle observait si la porte d’entrée allait bientôt s’ouvrir mais pour le moment, rien. Dos contre la chaîne maintenant la lampe en équilibre dans le vide, elle faillit s’assoupir tant elle trouvait le temps long.

    Ses yeux s’ouvrirent soudainement. Elle s’accrocha au lustre qui chutait et atterrit finalement sur le bureau occupant une grande partie de l’espace. Elle se frotta le front, consciente de posséder une belle bosse témoignant de son méfait du jour. Elle était à genoux sur le meuble, les yeux baissés. Elle remarqua alors les feuilles traînant sur le bureau. Elle les approcha pour lire les caractères, essentiellement des nombres. C’était bien sa vaine. Elle qui avait horreur des mathématiques – elle hurlait depuis longtemps à tout le monde que 1 + 1 = 3 – se retrouvait au beau milieu de nombre de toute sorte. Elle se pencha d’un peu plus de ces chiffres par millier. Des noms s’alignaient par colonne, suivis de sommes d’argent toutes plus colossales les unes que les autres. Elle passa en revue les différents noms et prénoms inscrits sur cette feuille sans qu’aucun ne lui dise quelque chose. Tout en bas, elle trouva la signature de son père. Cela ne l’avançait pas à grand chose ?
    Des budgets étaient attribués à toutes sortes de fonctions. Pour des scientifiques, pour des compagnies dont elle ne connaissait pas les projets et pour ces noms qui défilaient sous ses yeux. Elle remarqua alors qu’un patronyme revenait plus souvent que les autres : Giovanni Sakaki. Qui c’était encore que ce guignol-là ? Elle descendit du bureau et ouvrit le tiroir fermé à clef par un cadenas – crocheter une serrure était un véritable jeu d’enfant pour cette petite habituée aux pires bêtises en la compagnie d’Alyss – et observa son contenu. Elle manqua de renverser le tout lorsque le traditionnelle « Trouvée » de son amie retentit dans la pièce. Une prochaine fois, peut-être.

    Les pas s’éloignaient toujours. Elle tourna la tête en direction de celui qui se faisait appeler Sakaki. La suite de l’histoire était simple. Elle avait entendu plus d’une fois son père s’entretenir au téléphone avec cet homme. Elle en était vite venue à la conclusion que son patriarche devait travailler sous les ordres de cet homme dont elle ignorait tout, si ce n’est son nom.
    Elle prit l’homme de vitesse et le rattrapa en quelques foulées à peine, il ne s’était pas éloigné énormément.

    - Attendez, monsieur ! Vous êtes Giovanni Sakaki, c’est bien cela ?

    Elle arriva à sa hauteur et plongea son regard de braise dans ses yeux. Alors comme cela, c’était lui, le fameux Giovanni Sakaki ? Elle ne l’avait jamais imaginé ainsi. Elle s’était toujours faite l’image d’un homme sombre tant par le caractère que par le style vestimentaire. Lui semblait jovial avec cet adorable Persian se frottant contre ses jambes. Mais il est vrai que son attitude envers les commerçants était quelque peu étrange. Cela ressemblait plus à une menace qu’à une discussion civilisée. Mais après tout, cela ne la regardait pas. De plus, cela ne devrait guère l’étonner. Elle avait l’habitude, avec son propre père.
    Elle tendit une main pour caresser le félin collé contre son maître. Looping était non loin, observant la scène de ses yeux. Si jamais ce satané chat s’avisait de poser sa sale patte sur sa dresseuse, il en ferait de la pâtée pour Caninos ! Mais le Pokemon accepta les caresses de bonne grâce, ronronnant sous chacune d’entre elles.

    - Mignon votre chaton, fit-elle, rêveuse.

    Looping n’aurait pas aimé être à la place de ce misérable chat de gouttière et se faire insulter de « chaton ». Mais au moins était-ce bien envoyé ! Cette créature l’agaçait au plus haut point ! Dire qu’il avait osé lui proposer du chocolat et que cette bête l’avait rembarré ! Hé bien tant pis. Il sortit d’ailleurs d’autres morceaux de chocolats et nargua le félin ronronnant toujours. Etait-ce cela que les humains nomment jalousie ? Impossible que ces stupides bipèdes recouverts de plusieurs couches de textiles dans le seul but de se protéger du chaut et du froid l’ait contaminé ! Il est vrai que cela faisait plusieurs années qu’il vivait en la compagnie de Mademoiselle Nelka. Mais le comportement des humains peut-il se transmettre aux Pokemons ? Foutaises.

    - Je crois que mon père travaille (elle marqua une hésitation) ou travaillait pour vous, il s’appelle Leopold Nelka. Je suis sa fille, Atsuko Nelka.

    Dire que cela faisait deux années qu’elle n’avait plus revu sa famille. Deux années qu’elle sillonnait les routes avec l’espoir de revoir un jour sa chère Alyss. Pourtant, son père ne lui manquait pas, sa sœur non plus. À vrai dire, elle était même mieux sans eux. Seuls certains domestiques et sa gouvernante lui manquaient réellement.
    Elle caressa encore le félin avant que Looping ne se téléporte juste à côté du Pokemon adverse, lui faisant bien comprendre de cesser ces marques d’attention envers un autre que lui. Elle ne savait pas son Kadabra si possessif. Elle se redressa alors, préférant observer l’homme dans le blanc des yeux.
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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyDim 27 Mai 2012 - 11:48
Fier, ou plutôt satisfait non pas d'avoir effectué sa BA [Bonne Action] du millénaire, mais plutôt d'avoir envoyé bouler une armée de commerçants mécontents rien qu'en bluffant, Giovanni se décida à partir d'un pas leste en direction de sa villa tranquille quand soudain, des pas le rattrapèrent.

A vrai dire irrité, il détourna brusquement les talons, n'hésitant pas à accorder un regard peu amical à celle qui venait le perturber à nouveau.

- Attendez, monsieur ! Vous êtes Giovanni Sakaki, c’est bien cela ?

L'évidence même de sa question dépita quelque peu le pokémafieux qui ne se voyait décidément pas à accorder à cette insignifiante jeune fille plus de son temps libre précieux car trop rare. Néanmoins, pour une raison inconnue, Giovanni se décida à muer son ennui en silence, et d'écouter ce que l'adolescente pouvait bien avoir à lui dire.

Un instant silencieux se fit, avant que la douce fourrure de Persian se dirigeât vers la main de la demoiselle pour y rechercher des caresses. Ce qui faillit faire hausser un sourcil surpris au mafiosi, surtout quand son plus vieux compagnon se mit à ronronner. Habituellement, l'originaire de chadeville ne lui faisait des infidélités que lorsque son minimum de quota de contacts humains n'avait pas été atteint, ou juste en guise de représailles pour souligner le mécontentement de son pokémon.
Dans ce cas-là, la première option paraissait être la plus plausible cause de ce comportement déplacé de la part du félin, qui interrompit les caresses une fois rassasié.


- Mignon votre chaton


Les ronrons persistants s'arrêtèrent secs et quatre fines iris à la limite de la moquerie fixèrent l'adolescente aux yeux de braise.

Ah oui ? Comme ça ?

Mignon ?

Un pokémon surentraîné de level 65 ayant participé directement et indirectement à des meurtres de sang-froid sous injonctions de son maître qui l'avait transformé en machine à tuer... mignon ?

Persian n'apprécia guère la remarque et détourna la tête dans un élan de snobisme total tandis que Sakaki se permettait un rictus narquois vu l'ignorance totale de son interlocutrice.

Mais rapidement, le rictus tomba, annihilé par l'effet de surprise de la déclaration qui vint.
Persian stoppa sa bouderie momentanée et revint plus vers la demoiselle, tandis que le pokémon télépathique d'en face piquait secrètement une crise de jalousie qui renflouait l'orgueil déjà conséquent de l'originaire de Chadeville.

Sakaki quant à lui se mordilla presque imperceptiblement la lèvre supérieure.

Nelka...

Immédiatement, le lien se fit. Les cheveux lisses aussi ténébreux que la nuit lui de la jeune fille lui disaient bien quelque chose. Et c'était cela. Le lien de parenté entre son ancien comptable, et la gamine vagabonde devant lui...

Une once de sentiment indescriptible l'envahit tout soudainement. Ce n'était ni de la pitié, ni de l'affection. Seulement de l'incompréhension.

Leopold Nelka. Comptable officiel Rocket. Son comptable attitré. Responsable de la surveillance de tous les comptes touchant de près ou de loin à l'organisation des voleurs. Egalement en charge de la réussite du blanchiment d'argent. Un génie dans son domaine.

Et également déclaré mort depuis à peu près deux ans. Et apparemment, seul Sakaki était au courant de la réalité de sa disparition, puisque la gamine l'observait de yeux avides de réponses, tandis que sa frêle main cherchait le confort de la fourrure de Persian. Qui évita de répondre à ce besoin, étant donné son caractère fier. De plus, le pokémon psychique adverse semblait peu apprécier cet élan d'affection de la part de sa dresseuse envers un illustre inconnu.

Donc ce fut tout naturellement que Persian retourna dans les mollets de son patron, un regard toujours aussi sûr de lui posé sur la jeune fille, qui observait le Boss dans le blanc des yeux.
Ce qui était une belle preuve, soit de bravoure, soit d'ignorance. Dans les deux cas, Sakaki admirait le culot de l'adolescente, et se décida finalement à ne pas partir tout de suite.

Oh ne vous méprenez pas.

Ce n'était pas pour soulager une âme en peine que l'ex-champion de Jadielle ne partait pas, c'était plus pour assouvir une soif de compréhension qui le tenaillait depuis un moment, mais qui avait été longtemps latente, car secondaire. Après tout, il avait eu d'autres priorités que de s'occuper de son comptable en chef. Mais maintenant que l'occasion se présentait d'en savoir plus, il était avide de savoir.

Aussi, enfouissant ses mains dans les poches, le mafiosi observa avec intérêt de ses iris félines son interlocutrice et entama le dialogue d'une voix posée.

"Ainsi, je me trouve devant la fille de Nelka... Quel plaisir d'enfin te rencontrer, j'avais beaucoup entendu parler de toi, avant.

Le pokémafieux laissa planer une courte pause, le temps à Atsuko de contester mentalement ses paroles.

Effectivement, Leopold était un homme froid, privé, secret. Et il n'avais jamais prononcé le nom de ses deux filles devant Giovanni.
Néanmoins, les apparences étaient trompeuses...
Puisque Xander avait observé, à l'époque, qu'une partie des ressources Rockets, une infime partie, mais qui était prélevée sur chacun des TRÈS nombreux comptes Rockets, ce qui faisait rapidement quelques centaine de milliers de Pokédollars, était détournée sur différents comptes bancaires, à différents noms de donateurs.

Mais toujours adressés aux noms de Lily et Atsuko Nelka.

Le mystère planait toutefois toujours sur les intentions de cet homme...
Avait-il usé des comptes bancaires de ses enfants pour permettre une meilleure discrétion, puisqu'il savait pertinemment que son compte privé était précautionneusement surveillé ? Ainsi, il aurait pu récolter l'argent des comptes de ses mômes [vu qu'il était le titulaire légal] et s'enfuir sans soucis ?

Ou bien était-ce là la véritable intention paternelle d'un homme sous pression, et désespéré, de mettre à l'abri sa progéniture de tout besoin.

Le mystère planait toujours.

Mais ce n'était pas la réponse à cette question qui poussait le mafiosi à engager une conversation avec Atsuko.
Non.

La soif de connaissance qui se dégageait derrière le fébrile sourire faussement chaleureux du quadragénaire était : où est-ce que cet argent avait-il bien pu passer ?

Inutile de préciser qu'en ces périodes, la récolte des quelques millions de Pokédollars seraient une aide on ne peut plus précieuse.

"Avec un père de la sorte, toi et ta soeur êtes protégées de tout souci financier. C'est une chance.

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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyMer 18 Juil 2012 - 17:44
    Le Persian allait et venait, ne cessant de ronronner sous la paume pâle de la jeune fille. Il se frottait contre elle, prenant un curieux plaisir à rendre jaloux le Kadabra, désormais simple spectateur de la scène. Fixant l’individu qu’il jugeait louche, il aurait préféré que sa dresseuse s’éloigne de cet homme. Mais pour le moment, seul le comportement qu’elle avait vis à vis du « chaton » l’exaspérait. Lui aussi aurait aimé quelques caresses. Il s’assit dans son coin, mangeant du chocolat pour oublier sa colère passagère.
    D’ailleurs, à l’écoute du sobriquet que la brune avait trouvé pour le félin, les yeux de l’homme s’illuminèrent un bref instant. Quelle était cette lueur en ses yeux ? Orgueil ? Jalousie ? À moins que cela ne soit tut simplement son ego piqué au vif. La petite ne pensait pas à mal lorsqu’elle avait prononcé cette simple phrase, elle avait juste voulu faire part de ses impressions. Les ronronnements se turent. Tant pis. Elle commençait à s’être habituée aux doux ronronnements de plaisir du pokemon au pelage blanc. Vexé, il retourna le long des jambes de son maître. Une telle bête semblait affectueuse quoique quelque peu caractérielle. Un simple chat de gouttière voulant profiter de la naïveté d’Atsuko , lui dérobant au passage quelques caresses bien méritées à la vue de sa belle frimousse de chaton. Elle haussa les épaules et reporta son regard sur Looping, qui lui, jubilait que l’autre soit reparti loin de sa chère dresseuse.

    - Ainsi, je me trouve devant la fille de Nelka... Quel plaisir d'enfin te rencontrer, j'avais beaucoup entendu parler de toi, avant.

    Elle tiqua face à cette phrase. Elle avait du mal à y croire. Elle connaissait son père, du moins connaissait les sentiments qu’il avait à son égard. Jamais il ne lui avait adressé la parole de son plein gré, toujours fuyant, cloîtré dans son bureau pour travailler secrètement. Un homme de l’ombre, rongé par la haine pour une raison qu’elle ignorait. Il avait toujours été ainsi. Pas seulement avec elle. Avec sa sœur aussi. Elle aussi devait subir le manque d’affection de son paternel. Au moins avait-elle le violon pour oublier tout cela, l’espace d’un instant.
    Atsuko, elle, aurait aimé avoir une vraie famille. Si seulement sa sœur n’était pas aussi fuyante. Si seulement son père avait su lui témoigner davantage d’attentions. Mais avec des « si », on pourrait refaire le monde. Mais après tout, peut-être que ce Giovanni disait vrai ? Peut-être que son père avait déjà parler d’elle à son patron ? « Redescendez sur terre, Mademoiselle Atsuko, vous savez mieux que quiconque que ce que raconte cet homme est faux. Il ment comme il respire depuis le début. Il ne m’inspire guère confiance. Mieux vaudrait nous en aller avant de frôler les ennuis. » se manifesta son Kadabra. Il avait raison. Son père n’était pas selon la description de cet homme. Mais, pendant un instant, elle avait espéré que cela soit vrai. De nature naïve, la jeune fille pouvait croire n’importe quoi. Naïve peut-être, mais certainement pas idiote.

    Mais alors pourquoi Sakaki faisait-il tout ce cinéma ? Pourquoi tous ces mensonges ? La dresseuse ne trouvait aucune réponse à ces questions. Quel intérêt avait-il à faire semblant ? Elle ne le connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. Tout ce qu’elle savait de lui était son nom, qu’il possédait un Persian sans doute à l’image de son maître, c’est à dire manipulateur, et qu’il était craint par beaucoup. Elle n’y comprenait plus rien.
    Même si cet homme louche ne jouait pas franc jeu, elle avait peut-être là l’occasion rêvée pour en apprendre davantage sur son père. Sans doute cet homme était-il l’un des rares à le connaître. Elle n’allait pas laisser passer cette chance. Elle avait trop attendu. « C’est une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. » lui rappela Looping.

    - J’ai l’impression que mon père avait l’air de vous faire assez confiance. En tout cas, assez confiance pour se confier à vous. C’est bizarre d’ailleurs. Je ne le connaissais pas si bavard à mon sujet.

    Voilà qu’elle rentrait dans le jeu de Giovanni. Le pokemon shiney s’agita, conscient qu’ils allaient au devant de gros ennuis. Au moins aurait-il essayé de la mettre en garde, mais si c’était perdu d’avance. Cette môme était têtue comme une mule. Une fois qu’elle avait quelque chose en tête, il était difficile de lui faire changer d’avis. Pour lui, tout ceci n’était qu’un simple caprice. Elle voulait des réponses à ses questions, certes mais elle aurait pu poser ces mêmes questions à quelqu’un d’autre que cet homme narquois.
    Elle rendit son sourire à l’homme brun. Elle ne savait pas où tout cela allait la mener. Elle se doutait juste qu’elle devait prendre garde avec cet individu. Quel intérêt pouvait-il donc avoir à lui mentir de la sorte ? Elle-même était quelqu’un d’honnête, elle disait le plus souvent la vérité. Mais là, elle n’avait pas le choix. Elle voulait juste comprendre cette famille qui était la sienne.

    - Avec un père de la sorte, toi et ta sœur êtes protégées de tout souci financier. C'est une chance.

    En vue du costume que portait Giovanni, l’argent n’était pas sa principale motivation. Alors pourquoi donc évoquer ce sujet-ci ? Il fallait qu’elle arrête de voir le mal partout, Looping et sa paranoïa surprotectrice commençait à déteindre sur elle. Mais se convaincre que cet homme lui parler juste pour échanger des banalités lui paraissait difficile à croire et tout simplement incongru. Après tout, peut-être était-ce vrai, peut-être souhaitait-il juste discuter.

    Pour ce qui est des soucis financiers, elle n’en avait cure. L’argent ne fait pas le bonheur, comme disait le proverbe. Elle avait toujours vécu dans le luxe, ayant tout ce qu’elle désirait alors qu’elle n’avait que faire des biens matériels. Sinon, pourquoi serait-elle partie de chez elle, il y a déjà deux ans de cela ? Bien sûr, elle voulait revoir Alyss, sa meilleure amie. Mais ce n’était pas la seule raison. Elle souhaitait voyager pour pouvoir vivre loin de cette famille qu’elle haïssait. Elle espérait aussi pouvoir trouver un but à sa vie. Son père était autrefois un grand dresseur, pendant les premiers mois de son périple, elle avait voulu marcher sur ses traces mais était bien vite redevenue réaliste. Dresseuse n’était pas un métier pour elle. Elle n’avait encore jamais attrapé de pokemons toute seule pour le moment. Son Kadabra avait toujours séjourné chez elle, et son Psykokwak avait été capturé par Alyss. Entraîner ces deux-là n’était pas non plus une mince affaire. Même si Looping lui apparaissait comme puissant, elle savait qu’au-delà du monde, nombre de pokemons bien plus forts que le sien existaient. Elle ne souhaitait pas tomber dessus pour les affronter. Puis, en ce qui concerne Kitai, son Psykokwak, il n’était pas une lumière et en aucun cas doué pour le combat. Avec ces conditions, difficile de devenir une grande dresseuse.

    - Oh vous savez, je n’ai jamais accordé une grande importance à l’argent. De toute façon, je suis partie de chez moi il y a deux ans alors peu importe ce qui se passe chez moi désormais.

    Il est vrai que sa famille possédait énormément d’argent mais elle s’imaginait mal le posséder à la mort de son père étant donné que celui-ci l’avait sans doute déshéritée dès qu’elle avait fugué. Au moins Lily pourrait-elle profiter pleinement de tout cet argent, même si elle n’aspirait qu’à la musique et que ce même argent était sans importance à ses yeux. Long soupir. Elle aurait tant aimé vivre dans une famille modeste. Malheureusement, le sort en avait décidé autrement. Beaucoup auraient rêvé d’être à sa place mais elle, cela ne la satisfaisait pas. Tout ce luxe l’ennuyait. Elle n’aimait pas toute cette comédie fondée uniquement sur le paraître. Jouer les princesses ne l’intéressait pas.
    Elle ne comprenait pas ce que Giovanni voulait dire par « un père de la sorte ». Un père froid ayant toujours haït ses enfants ? Un père ne vivant que pour son travail ? Ou tout simplement un père riche ? Les hypothèses étaient multiples et elle n’avait aucune envie d’essayer de comprendre ce qu’il sous-entendait avec cette seule expression. Elle avait son avis dessus, il serait difficile de lui faire oublier les paroles dures qu’il avait eu à son encontre lorsqu’elle était plus jeune.

    - Ma petite sœur non plus ne s’intéresse pas énormément à l’argent. Mais je me demandais… Comment connaissez-vous mon père ? D’après ce que j’ai cru comprendre il travaillait pour vous mais quel était son travail exactement ?

    Assez parlé monnaie. Il était temps pour elle d’obtenir enfin des réponses à ses questions. Elle avait vu tant de fois les caractères formant le patronyme de Giovanni Sakaki imprimés sur ces feuilles emplies de chiffres qu’elle avait hâte de comprendre. Malheureusement, il était difficile d’en parler en tête à tête avec son père. Si il avait su qu’elle allait fouiller dans son bureau – parties de cache-cache obligent – il se serait mis dans une colère noire. À moins qu’il n’ait manifesté aucune émotion, restant impassible et parlant de cette même voix neutre et glaciale que d’habitude. Toujours est-il qu’elle n’avait jamais osé lui demander en personne. Elle n’avait jamais évoqué ce sujet avec Lily non plus. La cadette ne pensait qu’à sa musique, et à rien d’autre. Au moins grâce à cela pouvait-elle s’évader plusieurs heures, prisonnière du son mélodieux que son instrument produisait dès qu’elle s’en servait. Atsuko, elle, n’avait aucun moyen de s’évader si ce n’est grâce aux livres. Elle s’était jurée de lire tous les ouvrages de la bibliothèque familiale. Malheureusement, avec son départ anticipé, difficile de tenir une telle promesse, fut-elle aussi futile mais importante à ses yeux.
    Elle ne quitta pas des yeux l’homme qui lui faisait face. Ses yeux rouges vrillaient les prunelles sombres de Giovanni. Il paraît que les yeux sont le miroir de l’âme. Alors, si cela est vrai, ce qu’elle voyait au fond de ce gouffre sombre ne lui inspirait guère confiance.
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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptySam 28 Juil 2012 - 17:29
Elle doutait. La jeune demoiselle pensait bien que son paternel n'était pas du genre à brandir une photo de ses progénitures devant le nez de toute personne passant devant lui, ou à vanter l'existence de ses propres filles. Non. Elle connaissait son tempérament froid, aussi ce fut normal que les paroles du quadragénaire la surprirent grandement. Et qu'elle montra son étonnement.

Ce qu'on pouvait se demander, était si Giovanni mentait. S'il attribuait un caractère qui n'appartenait aucunement à son ancien comptable. Dans le seul but de connaître ce qui était arrivé à l'argent des Nelka.

Mais il disait la vérité. Du moins, en partie. Il était vrai que jamais Leopold avait engagé la conversation concernant ses enfants avec lui, lors de séances usuelles. Néanmoins, Giovanni l'avait fait. De lui-même. A l'époque, Chocolate était une adolescente, Silver était parti depuis quelques années et Tina n'était qu'une gamine.
Et une fois que la discussion concernant les chiffres et les plans de gestion était close, il arrivait au mafioso d'aborder le sujet des enfants, désireux de savoir comment... cela se passait, chez les autres. Se demandant intérieurement, de manière dissimulée, s'il était un aussi bon père que n'importe quel homme lambda.
Cependant il remarqua rapidement que Leopold n'était pas à proprement parler l'homme le plus lambda qu'il ait pu connaître, ni le plus enclin à parler de sa famille. Cela ne voulait toutefois pas dire qu'il ne prononça jamais le nom de ses filles devant son Boss. Certes, pas pour les vanter. Plutôt pour parler d'un simple fait. Éventuellement, se plaindra de tel ou tel comportement, typique des parents ne comprenant pas les agissements de leurs enfants, surtout quand il s'agissait de filles.

Et le détachement avec lequel Leopold parlait de ses enfants avait quelque peu surpris le Pokémafieux. Depuis il ne cessait de se demander si tout cela avait été feint, pour ne pas se montrer trop attaché à ses gosses, pour éviter un jour un quelconque chantage de la part de l'entreprise, car il savait que ses fonds allaient être détournés.
Ou si c'était par réel manque de... consternation pour ses jeunes gamines, qui devaient alors avoir entre 5 et 10 ans.

Dans tous les cas, les conversations avec Leopold avaient rassuré Giovanni concernant sa capacité paternelle, lui démontrant qu'il n'était pas le pire.

- Oh vous savez, je n’ai jamais accordé une grande importance à l’argent. De toute façon, je suis partie de chez moi il y a deux ans alors peu importe ce qui se passe chez moi désormais.

La soudaine réponse de la noiraude coupa court aux pensées anciennes du quadragénaire qui pesta intérieurement.
Elle... ne savait rien de où était passé l'argent. Ou mimait de ne rien savoir. Dans tous les cas, la réponse à sa question n'allait guère être aisée à acquérir. Cette discussion risquait bien d'être une perte de temps.

- Ma petite sœur non plus ne s’intéresse pas énormément à l’argent. Mais je me demandais… Comment connaissez-vous mon père ? D’après ce que j’ai cru comprendre il travaillait pour vous mais quel était son travail exactement ?

Les iris noirs du mafioso fixèrent avec intention ceux rougeoyants de la demoiselle en face de lui. Apparemment, les doutes accaparaient son esprit, et elle voulait en savoir plus sur sa famille. Peut-être avait-il finalement un moyen de raviver la mémoire de la demoiselle concernant les comptes, ou du moins de savoir où était établi le domicile Nelka.

Aussi, répondre aux questions de la jeune femme lui devenaient une obligation, qu'il feintait en plaisir derrière un discret sourire qu'on pourrait presque qualifier de chaleureux.

Ton père était mon comptable attitré. C'était lui qui se chargeait de surveiller les comptes Rockets, et de blanchir l'argent.

Forcément, prendre des pincettes pour lui révéler le travail de son père ne servirait à rien, puisque l'adolescente devait bien se douter que son géniteur ne gagnait pas sa vie en préconisant la charité et l'amour.

"A vrai dire, il faisait partie des gens les plus influents de la Team Rocket. Dommage que j'aie perdu sa trace, il y a 2 ans."

Un soupire calculé se fit, tandis que le mafiosi enfouit ses mains dans ses poches.

"Je suppose que tu ne sais pas non plus ce qui est advenu de lui, n'est-ce pas ? Ni même pourquoi il a disparu ?"
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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptySam 11 Aoû 2012 - 18:18
    Etait-ce une coïncidence si elle avait croisé cet homme aujourd’hui ? Atsuko croyait au hasard. Après tout, pourquoi pas ? Aujourd’hui, alors qu’elle était simplement à Celadopole, elle avait eu la chance – ou la malchance, difficile à dire pour le moment – de croiser l’ancien patron de son père. Là, elle allait pouvoir lui poser toutes les questions qui lui brûlaient la langue depuis si longtemps mais l’autre ne semblait pas réellement enclin à satisfaire sa soif de connaissance et de curiosité. Ne pas s’emballer. Rester calme. Giovanni ne savait pas tout non plus. Et puis, que pourrait réellement lui apprendre cet homme qui fut son chef ? Il ne connaissait rien de sa vie familiale, d’ailleurs, il n’avait pas hésité à mentir pour qu’Atsuko lui fasse davantage confiance. Mais c’était raté. Elle connaissait Leopold, celui qu’elle appelait autrefois « papa ». S’éloigner de sa famille pendant deux longues années lui avait fait du bien, elle ne subissait plus ce climat de tension permanent.

    Après tout, peut-être devrait-elle laisser le passé de côté ? Cette vie n’était pas la sienne mais celle de son père. Peu importait sa vie d’antan, elle devait tout oublier. Ainsi elle pourrait avancer sans problème vers l’avenir, sans plus jamais jeter un regard derrière elle. Mais elle avait besoin de savoir. Ce n’était pas par pur caprice, elle sentait que comprendre était vital pour elle. Elle ne savait pourquoi.

    - Ton père était mon comptable attitré. C'était lui qui se chargeait de surveiller les comptes Rockets, et de blanchir l'argent.

    Elle n’en croyait pas ses oreilles. Son père, un criminel ? Elle s’était attendue à tout, sauf à cela. Mais cela expliquait bien des choses. Elle comprenait mieux comment sa vie avait pu être ainsi. C’était à cause de son père que sa vie était un cauchemar. Dire qu’il aurait adoré vivre comme les autres, comme sa meilleure amie Alyss, tout simplement. L’argent ne faisait pas le bonheur. Elle l’avait compris tout au long de son enfance. Mais c’était ainsi. Elle ne pouvait rien faire pour changer la donne.
    Apprendre que son père travaillait pour le compte des Rockets lui avait fait l’effet d’une douche froide. Elle ne s’était pas préparée à cette éventualité. Voilà que son père avait œuvré en compagnie d’une bande de criminels renommés ! Giovanni était tout ce qu’il y avait de plus sérieux en affirmant cela. Elle songea de prime à une bonne et mauvaise blague mais se fit à l’évidence : son père était un bandit, voilà la vérité, aussi difficile soit-elle à entendre et à avaler.
    Pourtant, même si elle fut affectée par cette révélation des plus inattendues, elle n’en laissa rien paraître sur son visage.

    - Je comprends mieux désormais d’où provenait tout cet argent… Moi qui songeais juste que mon père était un comptable gagnant extrêmement bien sa vie. En vérité, il travaillait pour vous. Ceci explique la richesse de ma famille.

    De l’argent sale. Voilà comment tout avait pu être payé. Grâce à de l’argent sale que son père produisait lui-même. Mais c’était loin d’être terminé. Le Rocket lui affirma ensuite que son père avait disparu. De mieux en mieux. Elle qui pensait que son paternel était tout simplement à la demeure familiale des Nelka. Elle songea à Lily qui ne devait plus avoir aucun repère familiale. Entre sa mère décédée, sa sœur fuguant et son père disparaissant du jour au lendemain, cela ne l’étonnerait même pas d’apprendre que sa cadette était partie elle-aussi. Départ qui serait justifié.
    De suite, il lui demanda si elle savait où il était. Aucune idée là-dessus. Elle fit non de la tête puis affirma :


    - Comme je vous l’ai déjà dit, cela fait deux années que je n’ai pas mis les pieds chez moi alors j’ignore ce que peut bien faire mon père en ce moment.


    Long soupir. À nouveau. Elle n’était en rien nostalgique du temps où elle vivait auprès de son père et de sa sœur. Elle était partie pour fuit cette ambiance électrique qu’elle ne supportait plus. Ce n’était pas pour s’intéresser à nouveau à ce que faisait actuellement son père. Il était libre de faire ce que bon lui semblait.

    Des pas sortirent Atsuko de ses pensées. Un homme s’avançait prudemment vers eux. Elle le reconnut aussitôt. C’était le chocolatier qui avait fait un scandale il n’y a pas cinq minutes. Il était seul cette fois-ci. Que voulait-il donc ? Il portait à la main un paquet rempli de chocolats qu’il semblait apporter comme présent aux deux personnes occupées à discuter. Atsuko l’observa, curieuse de savoir ce que ce guignol lui reprocherait cette fois-ci. Qui sait ? Peut-être allait-il l’accuser d’avoir volé à nouveau toute sa production de mets ? Elle sourit. Pour le moment, il semblait ramper tel un cloporte tout en baissant la tête, sans doute soucieux de s’excuser de son comportement.

    - Je ne savais pas que cette demoiselle travaillait pour vous… Tenez, acceptez ceci en gage de ma bonne foi et de mes plus sincères excuses.

    Là, elle ne comprenait pas du tout. Voilà que quelques instants plus tôt, il ne pensait qu’à se venger, ameutant par la même occasion tous les autres marchands mais voilà que désormais, il courbait le dos et la tête, souhaitant se faire pardonner de ses actes passés.
    Elle n’appréciait pas l’idée même que cet homme songe qu’elle œuvre pour des criminels. Ce n’est pas parce que son père avait travaillé pour les rockets qu’elle en faisait autant !
    Avant même qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit, son Kadabra utilisa Choc Mental pour amener les chocolats à sa hauteur. Bon ben en voilà au moins un de satisfait. Elle le fusilla du regard alors que ce dernier était occupé à se goinfrer, ne se souciant même pas de partager. « On va tout de même pas cracher sur de la nourriture gratuite ! » fit-il. Elle le reconnaissait bien là, en grand gourmand qu’il était. Dire que tout cela était arrivé par sa faute.

    - Oublions donc ce léger incident… D’ailleurs, ce n’est déjà plus qu’un souvenir pour moi !

    Atsuko commençait à comprendre le manège de ce marchand. Ce dernier craignait des représailles de la part de Giovanni. Voilà tout. Au moins, en s’excusant, il espérait que ce dernier ne fasse rien pour nuire à son commerce. Il est vrai qu’un accident est si vite arrivé, surtout de la part de cet homme.

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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptySam 18 Aoû 2012 - 19:58
Une fois la révélation faite, le visage de l'adolescente demeura étrangement impassible, bien que ses iris rougeoyantes trahissaient sa surprise, que Sakaki remarqua. Apparemment, malgré le fait que sa signature était apposée sur tous les documents que la demoiselle avait consultés, apprendre que son père travaillait pour le Boss de la Pokémafia lui fit l'effet d'une gifle intérieure. Encore une gamine, bercée dans des illusions, loin de la vérité. Et qui s'en prenait plein la vue, à l'aube de l'âge adulte. Cela rappela vaguement quelques souvenirs au Pokémafieux, qui conservait un air serein alors que ses mains étaient profondément enfouies dans ses poches, en attente d'une réponse à sa question. Qui vint assez rapidement.

- Comme je vous l’ai déjà dit, cela fait deux années que je n’ai pas mis les pieds chez moi alors j’ignore ce que peut bien faire mon père en ce moment.


Un soupire cette fois de la part de la noiraude se fit. Comme si elle comprenait que ses éventuels espoirs de retrouver une part de vérité de la part de son paternel venaient de partir en fumée, puisque son patron lui-même ignorait où il était passé. Du moins, ce fut ainsi que l'ex-champion de Jadielle interpréta l'air légèrement atterré de la jeune Nelka.

Un silence vint donc, durant lequel les deux protagonistes purent se perdre dans leur pensée respective. Atsuko devant sûrement revivre quelques souvenirs familiaux, tandis que Giovanni tentait de trouver une approche, pour lui demander où la famille Nelka vivait, sans que cela soie trop louche...

Mais une tierce personne vint interrompre ce court moment de réflexion d'une entrée de prime abord timide.

Et cette personne, c'était le chocolatier de toute à l'heure, qui avait coursé la demoiselle et son pokémon.

- Je ne savais pas que cette demoiselle travaillait pour vous… Tenez, acceptez ceci en gage de ma bonne foi et de mes plus sincères excuses.

Accompagnant ses paroles, un somptueux cadeau chocolaté fut présenté, qui disparut rapidement dans les pattes du pokémon psy présent qui ne se gêna nullement de se goinfrer, sous l'oeil surpris et méprisant de Persian qui aurait pu hausser un sourcil devant un comportement aussi peu éloquent.

Giovanni quant à lui observait Atsuko qui parut dans un premier temps légèrement vexée du geste de l'homme. Ce qui se comprenait, il y avait à peine dix minutes il l'aurait vendue aux autorités ou battue à mort, et là, il lui offrait un cadeau mine de rien. Tss. La lâcheté des commerçants, pour protéger leurs quelques centaines de Pokédollars était juste pitoyable. Ce genre de caractère poussait Giovanni au paroxysme du mépris, et usuellement, les faux-culs de ce genre en face de lui, étaient durement châtiés.

Mais broyer les os de ce vendeur devant la gamine alors qu'il se faisait limite passer pour un homme moyennement sympathique n'aiderait pas à rendre un peu plus Atsuko confiante. Aussi, Giovanni réprima cette envie tandis que l'homme affirmait que l'incident était totalement oublié.

Après quoi, Sakaki accorda un regard en biais à Atsuko... puis parut réfléchir.
Puis, il croisa les bras et enfonça ses iris profondes dans les yeux légèrement apeurés du malheureux homme.

"Et bien... Ce n'est pas moi qui ai été à deux doigts de me faire tabasser par vous et vos amis marchands. Aussi, ce n'est pas à moi de juger si oui ou non l'incident est oublié."

Chose dite, il reporta à nouveau son regard dans les pupilles rouges de la jeune fille, en attente de son jugement.
Forcément, ce comportement chaleureux et amical était purement calculé.



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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyVen 24 Aoû 2012 - 17:33
    Le marchand paraissait bien pitoyable en cette posture. Tout ce cinéma écœurait la jeune fille. Elle baissa les yeux, confuse. La crainte et la peur pouvaient faire faire de biens étranges choses aux hommes. Seul le pouvoir que possédait Sakaki avait donné au marchand la force suffisante de revenir ramper et s’aplatir pour présenter des excuses. Ill bafouillait tout en parlant, sans doute terrorisé par le sort que pourrait lui réserver le brun. Atsuko n’avait pas l’habitude de cela.
    Elle porta un regard aux chocolats qui avaient déjà disparu dans la bouche de son Kadabra. Il faudrait vraiment qu’elle songe un jour à lui apprendre être un peu moins gourmand. Ou du moins à avoir des manières différentes en public. Enfin, pour le moment elle avait des soucis plus importants que la mauvaise éducation dont faisait preuve son pokemon.

    - Et bien... Ce n'est pas moi qui ai été à deux doigts de me faire tabasser par vous et vos amis marchands. Aussi, ce n'est pas à moi de juger si oui ou non l'incident est oublié.

    Elle leva la tête vers l’homme, quelque peu surprise par sa réaction. Ellen e s’était pas attendue à ce qu’il intervienne, même si elle aurait dû s’en douter. Il semblait avoir quelque chose en tête, et ce depuis le début de leur rencontre. Les questions qu’il lui avait posées n’avaient rien d’un hasard. Il cherchait quelque chose. La jeune fille le sentait. Elle n’avait jamais connu de personnes aussi loquaces au sujet de son père. Il n’était pourtant rien d’autre que son ex-patron. Pourquoi s’intéressait-il donc autant à la vie de son ancien comptable ? Leurs regards se croisèrent l’espace d’un instant. La demoiselle détourna vite le regard, posant ses yeux sur le marchand quelque peu tremblant, affichant un sourire narquois. Les traits de son visage étaient tendus à l’extrême, il semblait avoir du mal à se calmer.
    La dresseuse n’était en rien rancunière alors elle ne voyait aucune raison de ne pas accepter ses excuses, aussi fausses soient-elles. Il semblait si facile à ce marchand de faire table rase du passé. Surtout en présence du criminel.

    Même si la situation semblait lui échapper petit à petit, elle n’en démontrait rien. Toujours aussi imperturbable, elle adressa un regard emplint de pitié à l’homme tremblant. Elle le regardait de la manière d’un animal blessé ou apeuré, attendant qu’un quelconque miracle vienne le sauver. Ce n’était pas tout à fait faux. À la différence que l’homme en question craignait pour son échoppe. Il aurait suffi d’un rien pour que son travail acharné se réduise à néant.

    - Ce n’est pas grave… J’ai déjà oublié ce qui s’est passé. Et puis, merci pour les chocolats, fit-elle avec un sourire tout aussi faux que celui que l’homme lui avait adressé il y a à peine quelques instants.

    Elle aussi pouvait s’avérer une bonne comédienne lorsque la situation l’exigeait. Non pas qu’elle soit de nature fourbe ou menteuse, loin de là ! Lais elle savait s’adapter.
    Le marchand hocha la tête, bredouilla quelques mots qu’Atsuko ne comprit pas avant de disparaître enfin. Tant mieux. Elle resta seule avec Giovanni, essayant de comprendre ce qu’il avait derrière la tête. Elle était ainsi. Elle avait toujours eu du mal à accorder sa confiance aux autres. D’autant plus que l’homme lui avait menti à propos des pseudos confidences que son père était supposé lui avoir faite. C’était faux. Elle le sentait. Jamais son paternel n’avait été loquace à propos de ses deux filles. Déjà en famille, il leur jetait à peine un regard, ce n’était pas pour vanter les qualités de ses enfants auprès de son patron.

    - Ce pauvre misérable me fait presque pitié. Dire qu’il n’agit ainsi que parce qu’il vous craint. La peur peut changer un homme, n’est-ce pas ? C’est du moins l’impression que j’ai eu en le voyant.

    Elle laissa le silence s’installer entre eux deux. Un silence lourd qu’elle avait décidé de rompre bien vite. À la vue de la réaction qu’avait eu Sakaki lorsque le marchand s’était avancé vers eux, elle savait qu’il devait à peu près penser la même chose qu’elle. Elle avait vu la haine habiter ses prunelles lorsqu’il s’était avancé, l’œil vide et les mains remplies de victuailles.

    - Je me trompe ou vous recherchez quelque chose concernant mon père ou même ma famille ? Bizarrement, je vois mal un inconnu s’intéresser soudainement à moi alors que nous venons tout juste de nous rencontrer. Alors, qu’est-ce que vous cherchez réellement ?

    Voilà, c’était dit. Elle avait insisté sur le dernier mot. Elle n’était pas stupide et trouvait le jeu auquel s’adonnait Giovanni exécrable. Elle ne savait pas ce qu’il cherchait mais si il souhaitait avoir une chance de l’obtenir, mieux valait qu’il joue franc jeu avec qu’elle. Au moins aurait-il peut-être une chance de voir Atsuko l’aider.

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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyDim 7 Oct 2012 - 13:33
La proposition du mafiosi surprit la demoiselle qui releva soudainement la tête vers lui. Puis, alors que son pokémon achevait les malheureux chocolats sous un palet incroyablement tenace et impitoyable, elle observa le marchand, ses yeux rougeoyants emplis de pitié. Chose étonnante, car avec ses caractéristiques physiques rares, elle pourrait avoir des airs des plus effrayants. Malgré tout, elle conserva ce regard de petite fille, et finit par adresser un sourire à l'homme qui était à deux doigts de rendre son repas devant leurs pieds, tant la frousse le tétanisait.

Puis, Atsuko lui pardonna, offrant un visage totalement surpris au commerçant dont les lèvres tremblaient. Il bredouilla un remerciement exagéré, alors que son regard ne croisa même pas celui de la jeune fille qu'il avait jugée de vermine quelques minutes auparavant. Après quoi, il trouva plus sage de disparaître du champ de vision du manitou Rocket. Ce qui n'inquiéta guère le mafioso. Après tout, il avait vu la lâcheté et l'avarice de cet homme. Jamais il appellerait la police en rentrant chez lui, puisque le chef de la Pokémafia connaissait son habitat, ou du moins, la rue. Il savait pertinemment que si des sirènes se pointaient dans les dix minutes, ce serait tout le quartier qui brûlerait sous la colère mafieuse. Aussi, les yeux baissés, l'homme partit, prêt à reprendre ses affaires... après avoir pleuré un bon coup une fois enfermé dans son magasin, à l'abri des regards.

Enfin, revenons aux protagonistes qui nous intéressaient vraiment :

Atsuko Nelka, et Giovanni Sakaki. La première tourna son regard vers le second, puis affirma :

- Ce pauvre misérable me fait presque pitié. Dire qu’il n’agit ainsi que parce qu’il vous craint. La peur peut changer un homme, n’est-ce pas ? C’est du moins l’impression que j’ai eu en le voyant.

Le quadragénaire acquiesça discrètement, un léger rictus méprisant toujours accroché au coin de sa lèvre, analysant la situation, et le comportement de la jeune fille durant le silence qui se fit.

Qui fut vite rompu. Et de la façon la plus abrupte qui soit, puisque Atsuko en vint directement aux faits.

- Je me trompe ou vous recherchez quelque chose concernant mon père ou même ma famille ? Bizarrement, je vois mal un inconnu s’intéresser soudainement à moi alors que nous venons tout juste de nous rencontrer. Alors, qu’est-ce que vous cherchez réellement ?

Le silence se poursuivit.

Giovanni n'affichait aucunement une mine choquée, ou surprise. Loin de là. Il n'avait pas eu l'approche la plus subtile, il se devait de l'avouer. Et la noireaude n'était pas blonde, ou stupide. Elle avait lu clair dans son jeu. Cependant, la partie était loin d'être perdue pour lui. Bien qu'il savait pertinemment que Atsuko ne savait rien de sa famille, où ils vivaient, ce qu'ils faisaient et où était l'argent Nelka, il pensait qu'une opportunité pouvait s'ouvrir à lui. Bien sûr, la demoiselle aurait pu mentir, jouer aux faux-semblants, mais son instinct lui disait qu'elle avait fait preuve de bien plus de sincérité que lui. Elle ignorait vraiment ce que fichait Leopold, et ce qu'il avait fait du fric amassé dans les comptes Rocket.

Aussi, croisant les bras, regardant au loin, d'où était parti le commerçant, Giovanni ne répondit pas immédiatement à la question, se contenant de faire remarquer un fait bien vrai.

"Tu as beau être sa fille, je dois dire que tu ne tiens strictement rien de lui."

Leopold. L'homme le plus détaché qu'il ait pu connaître. Plus détaché que Sakaki lui - même envers le sort des pokémons, mais vis-à-vis de sa famille. Il ne pipait jamais un mot au sujet de ses deux filles, ou de sa femme, ou de sa vie en général. D'ailleurs, les seules fois où sa bouche s'ouvrait, c'était pour enguirlander la gestion financière auprès de ses subordonnés, ou pour faire un compte-rendu précis de la santé financière de la société envers Giovanni lui-même. Et, bien que le pokémafieux, lors de ses longues séances, ait eu parlé de sa propre progéniture, incitant donc la conversation entre pères, Leopold demeurait fermé. Répondant des phrases courtes, impersonnelles, du style "L'aînée à 4 ans. La cadette 2.". Et la discussion professionnelle reprenait de plus belle.

Longtemps, Giovanni avait considéré ce détachement comme une mesure préventive. Car Leopold était brillant, froid, stratégique. Intelligent. Et surtout, peu scrupuleux. Finalement, peut-être que se faire la malle avec presque 2 milliards de pokédollars Rocket avait toujours été un de ses plans, lorsqu'il atteint le trône de "Chef comptable". Et pour ce, il voulait protéger sa famille, pour ne pas que Giovanni retrouve ses filles et sa femme, et fasse payer le prix de cette trahison au patriarche Nelka.

Mais au vu de la discussion qu'il avait avec l'aînée, Sakaki commençait à penser que Leopold était un bien plus mauvais père que lui. Mais le doute subsistait...

Comme il devait subsister pour Atsuko.

Son propre père, l'homme à qui elle devait la vie, son créateur, la personne qui était censée la soutenir, la protéger, l'aimait-il ? Ou n'était-elle qu'un simple morceau de chair issu de ses tissus, sans grande importance ?

Giovanni allait jouer là-dessus.

"Ou si... on peut dire que tu as au moins hérité d'une qualité de Leo. Ta perspicacité."

Réduisant la distance qui le séparait de l'adolescente, Sakaki la surplomba de toute sa hauteur, plongeant ses iris dépourvus de compassion dans celles rougeoyantes de vie d'Atsuko.

"Il y a environ deux ans, Leopold est parti, avec certains autres sbires. J'ai longtemps mis ça sous le compte d'une certaine lâcheté. La peur de finir en prison... Un pur abandon du navire Rocket, avant son naufrage... Cependant, quand j'ai remarqué qu'il manquait 1 milliard et 8 cent millions aux comptes rockets... je me suis dit que ce n'était plus un défaut de loyauté, mais carrément une trahison... Et seule une personne aurait pu investigué une telle fraude..."

Persian vint gentiment se loger proche des genoux de son maître, son regard de félin perdu sur le pokémon psy dont le foi devait durement assimiler les chocolats engloutis.

"Ton père a disparu de mon radar... totalement. Je l'ai cherché longtemps, mais d'autres priorités sont arrivées. Mais là... Nous avons une occasion de le mettre face à ses responsabilités, Atsuko."

Il posa une main sur la frêle épaule de la jeune fille, Persian aux aguets si le pokémon psy faisait acte de rébellion, prêt à intercepter.

"Si tu as envie d'établir la vérité sur ton père, de savoir s'il t'a abandonnée, ou non, si un jour toi et ta soeur lui avaient vraiment importé ou non... Voici ce que je te propose..."

Enfouissant sa main dans la poche intérieure de sa veste, Sakaki en ressortit un mouchoir, ainsi qu'une petite fiole contenant une substance inconnue.

"J'ai un journaliste qui pourrait faire passer ton avis de disparition dans la presse à l'échelle mondiale. La Team Rocket quant à elle ferait passer une demande de rançon sur toutes les chaînes et radios connues, avec un délai. Bien sûr, tu ne sauras pas retenue contre ton gré, ni en danger de mort. Mais je te demanderai de jouer le jeu, et de te faire discrète. Si au bout du délai imparti ton père ne se montre pas, tu sauras que, vivante ou morte, tu lui es complètement indifférent. Et toutes les chaînes internationales montreront l'image d'un père milliardaire ayant laissé une de ses filles mourir par amour de l'argent. Ce qui forcément, un jour, le forcera à sortir de son trou, d'une manière ou d'une autre.

Giovanni tendit le flacon ainsi que le mouchoir à la demoiselle, une mine assurée, convaincue.

Evidemment, c'est ton choix. Tu peux tenter de supprimer de ta mémoire ton passé, et passer outre mon offre. Sache juste qu'un jour, il sera vraiment trop tard pour définir la vérité. Et les remords quant à eux, ne sont pas supprimables...

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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyJeu 1 Nov 2012 - 18:26
    Le temps passa. Le silence s’installait peu à peu. Allait-il lui répondre un jour ? Il semblait murer dans son mutisme. Il la toisa, bras croisés. En vérité, cet homme avait le même comportement que son père. Elle lui aurait bien jeté du sang si elle avait reçu une telle éducation. Mais ce n’était pas le cas. Au lieu de cela, elle s’interdit de trouver quelques ressemblances avec son patriarche. C’était plus prudent. Mieux valait laisser ses pensées là où elles étaient et éviter de trop les remuer.
    Elle attendait toujours. Il ne semblait pas prompt à coopérer. Mieux valait partir. Alors qu’elle allait tourner les talons, Giovanni choisit ce moment pour ouvrir enfin la bouche, après un moment qui lui avait semblé durer une éternité. Ah comme elle haïssait lorsque le temps semblait s’être figé ! Mais voilà que le sablier s’écouler à nouveau désormais. Elle respirait mieux. Sans doute était-ce dû aux paroles de l’homme. Elle ne ressemblait en rien à Leopold. Si seulement il savait qu’il venait de lui faire là le plus beau compliment qui soit. Mais il n’en saurait jamais rien. Cela valait mieux pour elle. Elle lui aurait bien dit merci mais aucun son ne sortait de sa bouche. Pas encore.

    - Ou si... on peut dire que tu as au moins hérité d'une qualité de Leo. Ta perspicacité.

    Un léger claquement de langue. Elle serra les poings. Son regard se fit plus furieux l’espace d’un instant. Ses yeux la trahiraient toujours, à son plus grand dam. Elle n’aimait pas aborder le sujet de son père, elle sentait pourtant que c’était là où Sakaki l’emmenait sans qu’elle ne puisse rien faire si ce n’est écouter. Elle n’aimait pas la tournure que la discussion prenait. Et elle avait raison.
    Elle s’interrogea un instant sur le diminutif qu’avait utilisé Sakaki : Leo. Pourquoi diable continuait-il de jouer la comédie, de faire comme si lui et Leopold étaient vraiment proches ? Elle commençait par ne plus savoir quoi penser du criminel.

    Il crut bon de lui narrer les « exploits » de son père lorsqu’il travaillait à ses côtés. À vrai dire, cette trahison ne l’étonnait pas le moins du monde. C’était là son père tout craché. Ces histoires d’argent ne l’importaient pas. Pour ce qui était de l’argent, elle ,’avait aucune idée de l’endroit où ce foutu pognon pouvait se trouver. Il perdait son temps avec elle, mais cela il ne semblait pas s’en être encore aperçu. Elle ignorait tout des méfaits de son père. De toute façon, cela ne l’intéressait pas. Elle avait été stupide d’avoir posé des questions sur ce sujet à son ex-patron. Non vraiment, la prochaine fois, elle tiendrait sa langue, comme à l’accoutumée. Mais la curiosité est un vilain défaut et elle, elle en était pourvue à foison, de cette satanée curiosité, comme tous d’ailleurs.

    - Si tu as envie d'établir la vérité sur ton père, de savoir s'il t'a abandonnée, ou non, si un jour toi et ta soeur lui avaient vraiment importé ou non... Voici ce que je te propose...

    En vérité, elle connaissait déjà la vérité à cette question. Elle la connaissait depuis enfant déjà, elle avait grandi avec, elle avait appris à en faire abstraction pour avancer et ne pas s’arrêter face à la haine – était-ce vraiment ce mot qui correspondait ? – que son père avait eu pour elle et sa petite sœur. Peu importe ce que Giovanni allait lui proposer, il était hors de question qu’elle perde son temps. Tout ce qu’il souhaitait était de mettre la main sur son père pour pouvoir retrouver son cher argent, voilà tout. Elle l’imaginait mal l’aider à savoir si son père l’aimait ou non. Qu’est-ce qu’un homme de son calibre pouvait bien en avoir à faire de la vie privée de ses employés ?

    Elle observa le mouchoir et la fiole que lui tendait l’homme. Sans doute du chloroforme. Il entreprit alors de lui narrer la façon dont il s’y prendrait pour attirer son père jusqu’à elle. Simuler un enlèvement, alerter la presse et attendre. À l’entendre, cela semblait être un jeu d’enfant. Tout semblait à la portée de cet homme. Il faut croire que le pouvoir et l’argent peuvent vous offrir nombre de choses.

    - Evidemment, c'est ton choix. Tu peux tenter de supprimer de ta mémoire ton passé, et passer outre mon offre. Sache juste qu'un jour, il sera vraiment trop tard pour définir la vérité. Et les remords quant à eux, ne sont pas supprimables...

    Les mots que son père lui avaient adressé enfant, elle s’en souvenait encore. Ils étaient gravés dans un coin de sa tête « Tu n’es rien pour moi. » Elle s’était toujours demandée si son père avait eu un jour la même attention envers Lily. Si tel était le cas, alors la cadette s’en était bien masquée, se réfugiant comme à son habitude dans sa musique pour fuir la réalité.

    - La vérité, je la connais déjà. Depuis longtemps. Je n’ai pas besoin de vous pour savoir le peu d’estime qu’a mon père pour moi.

    Soupir. Un temps. Elle commença à tourner les talons, suivie de près par le Kadabra qui s’amuser à user de son Teleport, tournant autour d’Atsuko, fier que sa dresseuse n’ait pas suivi cet individu.

    - Mais merci quand même, lâcha-t-elle avant de s’en aller enfin.

    Elle marcha suffisamment pour ne plus sentir les yeux inquisiteurs de cet homme posés sur elle. Puis, elle s’adossa à un muret et respira enfin. Ou mieux du moins. Ce n’est pas tous les jours qu’on fait une telle rencontre. Elle scruta Looping qui faisait comme si de rien était. Tout ça, c’était sa faute. La faute d’un voleur qui n’avait pas su résister à la gourmandise, entraînant avec lui nombre de commerçants furieux et une course effrénée pour finalement finir bousculer un mafieux. Non mais vraiment, quelle journée !

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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyDim 18 Nov 2012 - 13:54
Elle avait tourné les talons. Etait partie, le coeur apparemment lourd, mais partie tout de même. Le mafioso resta là, pantois, les mains dans les poches, sereinement, tandis que Persian était assis, observant également l'adolescente s'en aller, en compagnie de ses pokémons psy. Le pokémafieux, alors ses yeux rivés sur la silhouette, ne put s'empêcher de faire un rapprochement avec bien d'autres gens, qui, tout comme Atsuko, avaient tourné les talons à ses propositions.

Comme les Suru. Un flash lui apparut soudainement. Des yeux noisette pâles le fixaient, emplis de bravoure et de dégoût... Et, le lendemain soir, ses mêmes yeux étaient éteints, dans une mare de sang...

Il ne suffirait à Sakaki qu'un geste, qu'un ordre, pour forcer Atsuko à accepter son plan. La capturer. Voire. la tuer, peut-être que la nature extrême d'un tel acte forcerait Leopold à sortir de sa cachette, et à lui faire face. Ou pas....

Mais au final, la somme astronomique volée aux Rockets n'intéressait plus Giovanni, du moins, plus autant que quelques minutes. L'adolescente avait dit non, et lui avait tourné le dos. Elle disparaissait dans un angle, et lui, laissait filer sa proie, sans sourciller.

Devenait-il plus tendre avec l'âge, comme certains le supposaient ?

Ou remettait-il tout simplement cette affaire à plus tard.

Même lui l'ignorait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'une pile de paperasse l'attendait, chez lui, et qu'il vaudrait mieux qu'il s' y remette, s'il ne voulait pas passer nuit blanche...

Aussi, ce fut dans un soupire que Giovanni balaya cette discussion avec l'aînée Nelka de sa mémoire, et, à son tour, tourna les talons...
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MessageSujet: Re: Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni]   Tant de Questions et si peu de Réponses [Giovanni] EmptyJeu 18 Avr 2013 - 16:34

RP Terminé ?



Atsuko Nelka - 8064 mots
Giovanni Sakaki - 5453 mots

+5 pts si le RP est bel et bien terminé \o.
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