Contexte RP
Il y a de cela dix ans maintenant, un jeune garçon mettait à terre les rêves du grand patron de la Team Rocket et rejoignait peu après le panthéon de la Ligue Pokémon. Trois ans plus tard, les tentatives de ressuciter la légendaire mafia de Kanto à Johto ont à leur tour été mises en déroute. Si ces événements ont marqué l'Histoire, pour nous, il s'agit d'un temps désormais lointain. Les régions, comme leurs habitants, ont déjà beaucoup changé.
Johto et Kanto vivent depuis longtemps l'une à côté de l'autre, séparées par une chaîne de montagne abruptes que le train magnétique franchit maintenant quotidiennement. Les deux gares desservies sont toujours les mêmes : Safrania et Doublonville, mais les moyens ont depuis le temps bien changé et n'importe qui peut embarquer dans un bus qui conduira vers n'importe quelle autre ville des deux régions. Celles-ci peuvent par ailleurs désormais compter sur la présence de l'archipel des Îles Sévii, au sud, qui depuis près de cinq ans s'est considérablement développé et rivalise aujourd'hui en terme de population et d'attractivité avec ses deux sœurs du continent.
Oubliez les petites îles dépaysantes et isolées, l'archipel a bien évolué : Port Second sert aujourd'hui de plateforme principale au commerce inter-régional, la forêt de baies de Tribois-les-Îles a été convertie en une immense plantation, sans oublier les ruines Tanoby, encore enveloppée de mystère, qui font à présent l'objet de fouilles archéologiques inédites. Chaque île a ainsi grandi à sa manière et toutes forment à elles sept une part intégrante de l'activité inter-régionale, jusqu'alors répartie uniquement entre Johto et Kanto.
Cette croissance ne s'est toutefois pas faite sans heurts. L'année noire, telle qu'elle est appelée aujourd'hui, marque encore les régions de cicatrices à peine estompées. C'était il y a sept ans, une série de catastrophes sans précédents a plongé Johto et Kanto dans de profondes difficultés économiques. La terrible explosion causée par une fuite de gaz au centre commercial de Céladopole est souvent citée comme son point de départ. Ont suivi des désordres en tout genre, ainsi que des pertes nombreuses, aussi bien humaines qu'économiques. La consommation s'est arrêtée, les entreprises se sont écroulées, une à une, comme un château de cartes. Une vague de chômage a durement frappé les régions, incapables de s'extirper de cette chute inexpliquée et brutale. Certains y ont vu un signe, d'autres se sont battus : c'est ainsi que les Îles Sévii ont su tirer leur épingle du jeu et pu servir de moteur au renouveau des régions.
Parmi les victimes de ces bouleversements, l'industrie du combat et du divertissement pokémon est sans doute celle qui a été la plus impactée. L'esprit n'était plus à la quête des badges ou aux concours de coordination. Peu à peu, c'est tout un circuit qui s'est fragilisé, jusqu'à aboutir il y a six ans à une décision inédite : celle de la dissolution du Conseil 4, c'est-à-dire la fermeture de la Ligue Pokémon, joyau et fierté de Kanto et Johto. Jugée trop élitiste et isolée des problématiques actuelles, l'organisation a décidé de fermer ses portes jusqu'à une période indéterminée. Profitant du soutien des villes et de leurs habitants, les arènes, elles, ont péniblement tenu le choc malgré une activité au ralenti. Frustrés par cette désuétude du combat pokémon et du dressage, de nombreux dresseurs ont fini néanmoins par ranger leurs pokéballs pour s'engager dans une autre voie.
Débat : La ligue pokémon est-elle toujours utile ?
L'industrie du combat pokémon boudée et dépassée.
Quel avenir pour le dressage professionnel pokémon ?
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Fort heureusement, l'économie des régions a su redémarrer. Beaucoup diront que l'un des symboles de ce retour en grâce est une série télévisée qu'aujourd'hui tout le monde connaît : Super Poké Warriors. Centrée autour de thématiques telles que l'harmonie entre les humains et les pokémons, cette nouvelle super production a servi de lueur d'espoir dans un climat particulièrement morose et a réussi à toucher un public particulièrement large. Forte de son succès, la série s'est très rapidement déclinée et exportée sous une multitude de formes, tout en contribuant au redémarrage économique des régions grâce à des sponsors et des campagnes de publicité locales. C'est notamment par son impulsion que les combats pokémon, les concours de coordination et tout le divertissement qui découle de ces disciplines ont fini par retrouver l'année dernière, après une longue période de creux, le devant de la scène aux yeux du public. La ligue, elle, reste encore fermée, mais des rumeurs courent sur sa prochaine réouverture.
De nombreux débats ont néanmoins ponctué ces années de reconstruction, en particulier au sujet des pokémons et leurs relations avec les humains, du fait de la remise en question du bien fondé de l'industrie des combats pokémon. Ces discussions ont notamment permis l'entrée dans la sphère médiatique des pokémon rangers, ces défenseurs de la nature à la fois scientifiques et secouristes, qui, si très présents dans des régions comme Hoenn ou Sinnoh, n'avaient pas encore réellement su s'implanter à Kanto et Johto. Beaucoup se souviennent encore de leurs nombreuses prises de paroles en opposition à l'urbanisation fulgurante de Port Second et à d'autres sujets ayant défrayé la chronique. On compte aujourd'hui aussi bien à Kanto, Johto, qu'aux îles Sévii, un très grand nombre de casernes de rangers, chacune affublée de sa propre spécificité. Leur action, désormais déterminante, a permis une complète refonte de la gestion de l'écosystème des régions, permettant une meilleure prolifération et cohabitation des espèces pokémon.
Mais les rangers ont encore fort à faire, notamment dans leur lutte contre le braconnage, symptôme d'une criminalité et d'une délinquance toujours en hausse depuis l'année noire. Si autrefois la Team Rocket profitait d'une hégémonie totale sur les deux régions, son activité a fini par ralentir, jusqu'à ce qu'elle disparaisse des radars peu après l'année noire, sans que l'on parvienne à y trouver une réelle explication. Si beaucoup y ont vu quelque chose de positif, d'autres ont rapidement compris que la disparition de la mafia allait entraîner un morcellement des réseaux criminels, résultant en une guerre de territoire. Ces personnes avaient vu juste, car depuis près de trois ans, la criminalité ne diminue pas malgré un rétablissement de l'économie régionale. Combats illégaux, traffic, règlements de compte et guerres de gangs, les régions souffrent et lutte en permanence contre une délinquance qui s'auto-alimente et ne recule pas.
Mais où est passée la Team Rocket ?Deux ans plus tôt, personne n'aurait imaginé lire cette question dans la presse. Pourtant, aujourd'hui, il s'agit d'une véritable question d'actualité. À l'heure où le climat économique morose de Kanto et Johto peine à s'éclaircir, la délinquance et la criminalité, elles, gagnent peu à peu du terrain. S'il s'agissait d'un domaine autrefois gouverné par la célèbre mafia, celle-ci fait depuis plusieurs mois preuve d'une discrétion inédite. Les commissariats et les services régionaux avancent un rapport identique : la Team Rocket n'est plus là.
Les hypothèses sont encore nombreuses : la mafia a-t-elle été vaincue par une organisation concurrente ? Le Boss a-t-il pris la décision de dissoudre définitivement son empire, ou bien a-t-il comme objectif d'aller s'implanter ailleurs ? Autre possibilité, la crise qui a frappé nos régions l'année dernière a-t-elle aussi eu raison de l'activité des rockets ?
Notre journal a enquêté pendant cinq mois afin de mettre au clair cette situation qui n'est pas sans rappeller celle d'il y a cinq ans. L'ensemble de cette enquête est publiée intégralement dans notre dernier numéro spécial, à découvrir dès maintenant en kiosque.
Malgré ce climat d'insécurité, Johto, Kanto et les Îles Sévii profitent désormais d'un véritable renouveau sur le plan économique et industriel. Le fer de lance de cette reconversion porte le nom de Sylph & Associés, nouveau visage de l'industrie inter-régionale. Difficile à croire qu'il y a cinq ans, la Sylph SARL, fleuron de la technologie, était frappée par une série de scandales conduisant son patron à démissionner et à donner des excuses publiques à la télévision. Il n'a fallu qu'une année pour que les cours de l'entreprise dégringolent et sonnent l'heure de la faillite. Mais avant de mettre la clé sous la porte, la Sylph a tenté un dernier coup de poker en signant une alliance avec une entreprise étrangère du nom d'Ingenium, spécialisée dans la conception d'infrastructures et de matériaux poké-responsables.
Appuyée sur une complète restructuration administrative et le soutien financier de son nouveau partenaire, la Sylph a alors réussi à se renouveler et profiter du redémarrage économique de Kanto et Johto pour entamer un nouveau départ. Les deux entreprises ont ainsi pu lancer des projets de grande envergure et gagner en importance, jusqu'à racheter d'autres petites entreprises disséminées dans les régions et l'archipel pour devenir le grand groupe qu'il est aujourd'hui.
Croissance fulgurante, production de pointe, le groupe a considérablement grandi en l'espace de trois ans et a donné naissance à plusieurs filiales, toutes réparties dans des domaines différents. La plus connue de ces filiales reste sans doute les laboratoires Sylpheed, spécialisés en bio-ingénierie, bio-technologie et production pharmaceutique, qui ont conclu il y a un an un partenariat historique avec les rangers, leur fournissant ainsi des nouveaux outils et matériaux permettant de les assister dans leur travail. La mise sur le marché de produits à la fois novateurs et respectueux de l'environnement vaut aujourd'hui au laboratoire un grand succès auprès de l'opinion générale.
Kanto et Johto se situent donc désormais dans une toute nouvelle dynamique de reconstruction et d'évolution. Les Îles Sévii, elles, ont beaucoup changé depuis l'année noire, parfois au prix de leur tranquilité passée.
Faut-il y voir un avenir glorieux, ou craindre de nouvelles catastrophes ?
La réponse à cette question se situe entre les mains des nouveaux visages des régions, qui ont su se faire une place dans l'espace médiatique grâce à leurs actions caricatives et leur contribution à la reconstruction économique et culturelle de Johto et Kanto. Alors qu'ils étaient de complets inconnus avant l'année noire, ces personnes figurent aujourd'hui au top du classement des personnalités les plus influentes des régions. Dans ce paysage en perpétuel changement, n'importe qui peut trouver son rôle.
Et vous, quel sera le vôtre ?