Jack Alvadon - Des baffes et de la subtilité [FINI]

Jack Alvadon est né à Safrania, en tant que fils unique de Boris et Martha Alvadon. Ceux-ci, journalistes de formation, s'étaient rencontrés dans le cadre d'une interview et ont flashé l'un sur l'autre alors qu'ils interrogeaient ensemble le maire de la ville. Je vous cache pas que ça a rendu la fin de l'interview un peu étrange.
Après de multiples échanges, les deux journalistes ont compris qu'ils partageaient la même passion pour le journalisme et les Pokémons. Ayant pour vocation de fonder une chaîne de radio davantage libérée des pressions des entreprises, ils s'entendirent très vite bien  et se mirent en couple. Chacun d'entre eux était une brute quand il s'agissait de boulot et ils ne comptaient pas leurs heures, ce qui leur convenait très bien.
Pas franchement pétés de thunes, ils choisirent d'habiter à Lavanville, les habitations y étant beaucoup plus accessible, mais continuèrent malgré tout de bosser à Safrania. Quelques années après leur rencontre, Martha tomba enceinte. Cet événement n'était pas des masses prévu par les deux accros au boulot, mais ils décidèrent malgré tout de garder l'enfant, ce qui donna naissance au petit Jack Alvadon, adorable p'tit bambin beaucoup trop mignon.

Peu de temps après sa naissance, Boris et Martha purent réaliser leur rêve, fonder leur propre chaîne de radio ! Fatalement, avec ça, leur charge de boulot augmenta encore, et ils n'eurent pas beaucoup de temps à accorder à leur môme. Ce n'étaient pas des mauvais parents, et ils aimaient sincèrement leur enfant. Mais ils aimaient leur métier encore davantage.
Les premières années de la vie du jeune enfant se passèrent sans trop de soucis. Il allait à l'école à Lavanville, s'entendait plutôt bien avec les autres enfants et aimait beaucoup ses parents. Ceux-ci, quand ils étaient présents, tentaient de lui transmettre leur amour du journalisme et des Pokémons, ce qui marcha plus ou moins bien. Si, comme pas mal de bambins de son âge, le p'tit bout de chou était passionné par ces créatures qui partageaient la vie les hommes, il n'aimait pas du tout le métier de ses parents, pour la simple raison qu'il était jaloux qu'ils passent plus de temps au travail qu'avec lui. Aussi les tentatives de Boris et Martha pour intéresser le petit Jack à la transmission d'information marchèrent pas des masses.

Cependant, à force d'aller à la petite école de la ville, son respect envers les Pokémons évolua. A cette période, Lavanville était connue pour sa Tour Pokémon, monument construit en hommage aux Pokémons décédés. Comme à tout les enfants de la ville, on lui expliqua la signification de ce monument et l'importance de celui-ci. Et ce concept toucha beaucoup le jeune enfant, déjà sensibilisé à la vie des Pokémons via ses parents. Dès son plus jeune âge, lorsqu'il était livré à lui-même et qu'il ne jouait pas avec les mômes de Lavanville, Jack se rendait souvent à la Tour Pokémon, afin d'aider le personnel à entretenir l'endroit. Ce fut là-bas qu'il rencontra un vieil homme du nom de M Fuji.
M Fuji était un vieux monsieur mystérieux. Il ne parlait quasiment jamais de lui, se contentant d'apprécier la compagnie du jeune garçon et répondant à ses multiples questions sur les Pokémons. Car M Fuji avait une activité que l'enfant trouvait incroyable. En plus de plus ou moins s'occuper de la Tour Pokémon, il dirigeait également un orphelinat pour Pokémon abandonné à Lavanville. Voyant l'intérêt du blondinet pour ces petites créatures, M Fuji lui proposa de venir l'aider à gérer l'orphelinat sur son temps libre, en dehors de l'école, ce que l'enfant accepta timidement.

Rapidement, il s'attacha énormément à M Fuji. Celui-ci semblait être un puits de connaissances sans fond, et il apprenait patiemment à l'enfant toutes les spécificités des petites créatures qu'il recueillait. Entre le vieil homme et l'enfant naquit rapidement une grande confiance mutuelle, basée sur une passion commune sur les p'tites bestioles dont ils s'occupaient. Rapidement, Jack cessa de jouer avec les enfants de Lavanville, préférant accorder tout son temps libre à la Maison Pokémon ou il s'occupait de tous les orphelins recueillis par M Fuji. Celui-ci devint presque une figure parentale pour lui. Boris et Martha continuaient à se donner corps et âme à leur travail, constatant que leur enfant semblait ne plus trop avoir besoin d'eux.
Régulièrement, il passait des nuits à l'orphelinat, quand ses parents ne rentraient pas du travail. M Fuji n'approuvait pas des masses le fait que ses parents se tirent en laissant leur môme, mais comme il aimait s'occuper de Jack, il l'accueillait toujours volontiers.

Ce fut aux alentours de ses dix ans qu'il rencontra son premier Pokémon. M Fuji lui avait recommandé d'aller voir des Pokémons dans leur habitat naturel, ce que n'était pas l'orphelinat, aussi de temps en temps, Jack aimait faire des promenades autour due Lavanville sans jamais trop s'éloigner. Ce jour-là, il avait prévu d'aller sur la Route 12, sur le Pont du Silence afin de peut-être voir des créatures aquatiques. Jack n'aimait pas trop les pêcheurs de cette zone, car il les trouvait pas vraiment cool avec ce qu'ils pêchaient, et il avait du mal avec le concept de sortir un être vivant de son milieu naturel pour le plaisir. A cause de ça, il s'était plusieurs fois disputé avec les habitués, qui ne voyaient en lui qu'un môme emmerdant.
Ce jour-là, il n'y avait qu'un seul pêcheur. Un gars qui s'appelait Zachary, et qui collectionnait les Magicarpes, clamant haut et fort qu'il deviendrait le plus grand dresseur de Léviator du monde. Du coup, il avait rien à faire de ses autres prises et en faisait n'importe quoi. Au mieux, il enlevait brutalement son hameçon et renvoyait ce qu'il avait pêché à la mer, et au pire, il les envoyait d'un coup de botte derrière lui, sans même se soucier de le remettre à l'eau.
Et ce jour-là, Zachary pêcha quelque chose d'étrange. Un Pokémon qui venait pas vraiment d'ici, une espèce de pinnipède tout bleu, avec un nez tout rose. Mais qui était surtout très affaibli, gigotant faiblement au bout de la ligne, l'hameçon s'étant coincé dans sa collerette et lui faisant visiblement très mal. Voyant que ce n'était pas un Magicarpe, le pêcheur lâcha un juron, et se prépara à arracher l'hameçon. Il n'en eut pas le temps, car Jack était arrivé dans son dos, et avait poussé avec toute son énergie Zachary, qui glapit, battit des bras et tomba sans la moindre trace de grâce à la flotte.
Alors qu'il tempêtait et qu'il regagnait tant bien que mal le ponton, Jack avait avec délicatesse  enlevé l'hameçon et s'était enfui avec la petite créature dans ses bras pour la ramener à l'orphelinat, en espérant que M Fuji saurait le requinquer.
Celui-ci lui apprit qu'il s'agissait d'une Otaquin, un Pokémon aquatique qui venait de la région d'Alola, pas vraiment à côté, et qu'elle avait du être entraînée par un courant marin, qui l'avait ballottée jusqu'à ici, ce qui expliquait son état de fatigue extrême. Il rassura Jack, en lui disant que maintenant, elle allait se remettre.
Les journées qui suivirent, Fuji et Jack se relayaient pour s'occuper du Pokémon qui reprenait progressivement des forces. Otaquin redevenait joueuse, et aimait s'amuser avec les autres Pokémons de l'orphelinat, ainsi qu'avec les deux humains. Voyant qu'elle s'était très attachée à Jack, M Fuji lui dit qu'il était peut-être temps qu'il adopte son premier Pokémon, et lui conseilla de la recueillir. Le Pokémon battit joyeusement des nageoires en entendant ça, ce qui confirma les soupçons du vieil homme et décida Jack. Il la baptisa Aria, et l'adopta.

Boris et Martha n'y virent pas d'objections. Après tout, c'était de son âge, et ils préféraient savoir leur fils en compagnie d'un Pokémon qu'en compagnie d'un vieil homme, même si l'homme en question était M Fuji. Les années passèrent, et ils se donnaient toujours autant à leur travail. Leur chaîne de radio marchait, et ils commençaient à gagner en popularité... ainsi qu'à brasser pas mal de thunes, source de pas mal de problèmes. Leur radio, de plus en plus écoutée, commença à intéresser du monde. On leur fit des offres pour passer de la publicité, ce qu'ils firent. Cela leur apporta encore plus de blé, et ils étaient content de voir que leur dur labeur commençait enfin à donner des fruits. Puis ils furent contacter par d'autres organismes de publicités, pour des produits pas toujours hyper respectueux des Pokémons, et ils acceptèrent également.
Ce fut le début des disputes entre Jack et ses parents. L'adolescence arrivait, et il se sentait de moins en moins proche d'eux. Déjà parce qu'ils étaient jamais la, ensuite parce qu'il avait la sensation qu'ils devenaient de plus en plus cons au fur et à mesure des années.
Il n'avait jamais aimé leur travail qui leur prenait tout leur temps, mais l'acceptait tant qu'ils cherchaient à parler des Pokémons. Mais maintenant, il avait l'impression que c'était plus vraiment le cas. Les dîners en famille finissaient ainsi souvent mal. Jack, en digne adolescent un peu débile, cherchait souvent à foutre la merde avec ses parents et à les provoquer pour que ça finisse en dispute ou il se sentait pas plus heureux qu'avant.
Résultat, il finissait souvent par se barrer de la maison, et à passer la nuit dehors, uniquement accompagné d'Aria. Cette dernière, que ce soit en faisant des bêtises ou juste en lui faisant des câlins, parvenait toujours à le calmer. Cependant, il commençait à trouver les gens abrutis dans leur globalité, à l'exception de M Fuji avec qui il restait très proche.

Quand il eut seize ans, il finit par casser la gueule de Zachary. Ce dernier n'avait pas changé ses habitudes de pêche, et se comportait toujours comme le dernier des salopards avec ce qui n'était pas un Magicarpe. Sauf qu'autant avant Jack se contentait de gueuler, autant un jour il en eut marre, et logea son poing dans la gueule du pêcheur, et ce plusieurs fois, en lui annonçant qu'il recommencerait s'il continuait ses conneries.
A la suite de ça eut lieu une énième dispute avec ses parents qui ne cautionnaient pas DU TOUT ce qu'il avait fait. Il en conclut qu'au final, la justice intéressait plus des masses ses parents, ni la cause Pokémon.

Dès qu'il fut majeur, il quitta la ville en claquant la porte. Il avait plus envie d'être dépendant de ses parents qu'il ne supportait plus, aussi il se tira. Il ne manqua pas particulièrement à ses géniteurs à qui il ne donnait pas des masses de nouvelles et alla s'installer à Azuria,  où il trouva un job en tant qu'agent d'entretien des piscines de l'Arène. Ce n'était pas un travail passionnant mais il se donnait à fond, ravi d'être indépendant. Il profita de l'expérience pour en apprendre un peu plus sur les Pokémons aquatiques auprès des dresseurs de l'Arène et découvrit là-bas un secteur qu'il ne connaissait pas du tout sur les Pokémons, les spectacles. En effet, l'Arène d'Azuria était connue pour parfois servir à présenter des ballets aquatiques. Aria fut complètement captivée par cet aspect, au point ou elle assistait à toutes les représentations.
Comprenant l'intérêt qu'elle avait pour le genre, Jack négocia le droit de la faire participer aux ballets, à la grande joie du Pokémon pinnipède, ravie d'avoir l'occasion de briller. Cela lui plaisait tellement qu'un jour, elle évolua sur scène, se transformant en Otarlette.

Jack vécut pendant deux ans à Azuria. La vie là-bas lui plaisait, même en tant qu'agent d'entretien, et la proximité de la ville avec Lavanville lui permettait d'aller rendre visite à M Fuji régulièrement pour continuer à lui donner des coups de main à la Maison Pokémon. Occasionnellement, il rendait visite à ses parents, mais vu que généralement ça ne se passait pas hyper bien, il préférait aller rendre visite au vieil homme.

Ce fut vers ses vingt ans que Jack rompit définitivement le contact avec ses parents. La raison fut un projet décidé par la mairie de Lavanville. Ce projet était de transformer la Tour Pokémon en Tour Radio, afin de rajouter de l'activité à la ville.
Ce projet suscita rapidement une énorme opposition, de bons nombres de personnes qui hurlaient que ce n'était qu'un pied de nez fait aux Pokémons morts et à ceux qui voulaient pouvoir les honorer et bon nombres de manifestations pacifiques furent organisées.
Afin d'essayer de calmer le jeu, la mairie eut l'idée de confier le projet à deux personnes qui habitaient à Lavanville depuis un bon paquet d'années, et qui avaient de l'expérience dans le domaine.
Grâce à cette introduction d'une incroyable finesse, vous aurez compris que les personnes en question étaient Boris et Martha Alvadon. Vous aurez également compris qu'après quelques années à la tête d'une radio qui marchait vraiment bien et attirés par l'attrait du bifton, ils refusèrent pas le projet même si celui-ci était pas des masses compatibles avec les valeurs qu'ils défendaient à la base.
Et vous aurez également compris que l'événement ulcéra Jack, qui manqua de défoncer la porte quand il leur rendit visite pour leur gueuler qu'ils devaient abandonner le projet, que c'était pas encore trop tard. La discussion fut pas beaucoup productive, Boris et Martha ne supportant plus ce qu'était devenu leur fils qui persistait à nier la valeur de leur travail.
Au terme de la soirée, Jack avait reçu une gifle de son père, et avait réagi en renversant la table à manger avant de quitter la maison en claquant la porte. Ce soir-là, il se convainquit que la plupart des humains, et particulièrement ses parents, étaient quand même des enfoirés dès que du pognon rentrait dans la conversation.

Décidé à foutre la maximum de distance entre ses parents et lui, Jack quitta son job à Azuria, mit ses quelques affaires dans un sac à dos, et après avoir salué M Fuji, il se barra sans regarder en arrière. Il était uniquement accompagné d'Aria, qui préférait largement la compagnie de son dresseur à la scène d'Azuria, et cela lui allait très bien.
Il n'avait pas de vrais projets en tête. Il n'avait pas spécialement envie de tenter le défi des arènes, plutôt de voir le maximum de paysages et de rencontrer beaucoup de Pokémons différents dans leur milieu naturel. Pendant un moment, il voyagea sans se poser de questions, se faisant des fois embaucher quand il avait envie d'occuper ses journées. Il avait en soi pas mal de pognon de côté qu'il avait accumulé à Azuria, ou il n'avait quasiment pas de dépenses mais ne voulait pas y toucher, préférant profiter de ces jobs pour en apprendre un peu plus sur les régions qu'il visitait.

Alors qu'il visitait Cramois'île, il fit un tour au volcan  afin d'en apprendre plus sur les Pokémons Feu de la région. Ce fut là qu'il fit la rencontre d'un Makuhita en train de s'activer autour d'un Galekid, et ayant plus particulièrement son énorme main de coincée dans la bouche du petit Pokémon acier.
Ce ne fut qu'après avoir examiné la scène un peu saugrenue que Jack finit par comprendre la situation. Le Makuhita n'était pas en train de se faire mordre. Il essayait juste maladroitement de retirer quelque chose de la bouche du Galekid, quelque chose qui avait l'air de le faire souffrir. Et n'ayant pas vraiment le corps pour être délicat, il galérait un peu.
L'humain sortit donc de sa cachette, et après avoir rassuré les deux résidents du volcan, entama un examen. En effet, il y avait quelque chose ressemblant à un bout de minerai métallique de coincé dans la gueule du Galekid. Après lui avoir demandé la permission, il entreprit avec une infinie délicatesse de plonger sa main dans la bouche du Pokémon pour saisir le fragment de métal et le retirer. Galekid réagit un peu vivement sur le coup, mais sembla aller beaucoup mieux ensuite. Cette espèce était connye pour manger du fer pour se renforcer, mais celui-ci avait visiblement choisit un morceau encore trop résistant pour son jeune âge, qui avait fini par le faire souffrir. Après avoir donné un coup de boule affectueux de remerciement à l'humain, le petit être en armure se faufila à vive allure dans une planque, laissant là les deux autres.
Pendant toute la scène, le Makuhita n'avait pas quitté Jack des yeux. Il était assez impressionné par sa minutie et curieux de l'humain, aussi quand ce dernier quitta le volcan, il le suivit. Jack en conclut rapidement que le Pokémon était une excellente pâte. Naïf par excellence et avide de bien faire, il allait voir dès qu'il lui semblait y avoir un problème pour voir s'il ne pouvait pas aider. Cependant, il semblait également ne pas être vraiment doué de ses deux mains, et il finissait bien souvent par aggraver la situation, malgré une évidente bonne volonté. A ces moments, il avait l'air  penaud d'un enfant qui avait fait une bêtise, aussi on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.

Après avoir comprit que le Pokémon n'allait pas le lâcher, et un peu attendri par sa candeur, il lui proposa de devenir son dresseur. Le Makuhita accepta, voulant en savoir plus sur cet humain. Dans son esprit, Jack lui ressemblait. C'était un grand type plutôt bien bâti, avec une tête qui faisait un peu peur. Bref, le genre de gars a qui on aurait pas vraiment compté de façon instinctive pour un travail en douceur. Sauf que lui, il cassait pas tout quand il essayait, alors autant tenter d'apprendre de lui !
Jack le captura, et le baptisa Cero.

Jack continua son voyage pendant quelques années, voyageant même dans des régions plus lointaines, comme sur Alola (pour connaître la région d'où Aria venait). Pendant ses voyages, il en profitait à chaque fois pour en apprendre le plus possible sur les Pokémons locaux. Il envoyait régulièrement des lettres à M Fuji, se contrefichant royalement de ses parents, jusqu'à finalement décider de retourner à Kanto, vers ses vingt-trois ans par volonté de revoir le vieil homme. C'était juste après l'année noire, qu'il avait passé à Alola, et il voulait vérifier que son père de substitution allait bien.
M Fuji fut enchanté de sa visite, et ils discutèrent pendant longtemps.
Ce fut lui qui lui suggéra, voyant que Jack n'avait toujours pas de projet d'avenir, d'ouvrir sa propre pension. S'il aimait aussi peu les humains, il pouvait prendre un métier ou il s'occuperait des Pokémons. Et il avait derrière lui un bagage qu'il avait gagné lors de ses voyages et accumulé tout un tas de connaissances qui lui seraient très utiles dans son travail. De plus, dans une période de reconstruction comme celle qu'il traversait, l'appui d'un bon Éleveur ne serait pas de trop. Jack finit par se dire qu'il avait raison.
Il passa quand même rendre visite à ses parents, qui tentèrent de le garder à la maison, mais comme d'habitude, le courant ne passa pas trop. Pour les faire chier, il décida de ne pas s'installer à Kanto mais à Johto. Il avait repéré une ville qu'il aimait bien pendant ses voyages, aussi il choisit de s'installer du côté de Rosalia. L'ambiance là-bas lui rappelait un peu celle de Lavanville avant que ses parents pourrissent la Tour Pokémon, aussi il résolut de s'installer dans le coin.

Il dépensa toutes les économies qu'il avait accumulé pendant ses premières années de travail, et acheta un grand terrain vague, dans lequel il fit construire sa Pension. Il se décarcassa pour qu'elle soit compatible avec tous les habitats, en installant un énorme étang pour les Pokémons aquatiques, relié à une rivière du coin, en installant des abris, en plantant un paquet d'arbres pour recréer un habitat ressemblant à une forêt... Bref, ça lui coûta un bras, et il dut emprunter pour terminer les derniers travaux et construire une Pension telle qu'il la voulait. Cero comme Aria travaillèrent également dur pour que ce rêve devienne une réalité, et Jack finit par pouvoir ouvrir son établissement.
Un paquet de Pokémons sauvages s'étaient installés dans la Pension, ce qui allait très bien au gérant, car pour lui les Pokémons étaient forcément mieux quand ils étaient nombreux, et c'était signe qu'ils étaient bien installés.
Cero évolua pendant les travaux, devenant un Hariyama et devenant ainsi le Pokémon massif qu'il est aujourd'hui. Son habilité n'évolua pas cependant, et il garda sa maladresse habituelle. Mais couplée à une force de destruction beaucoup plus massive.

Les débuts de la Pension furent compliqués. Si tout le monde s'accordait à dire que le cadre était incroyable, le tempérament du gérant n'aidait pas des masses à se sentir en confiance. Jack avait tout le temps l'air de tirer la gueule et n'avait pas vraiment la fibre commerciale, contrairement à ses parents. De ce fait, il était obligé de compter sur Aria pour rassurer les gens, et qu'ils acceptent de confier des Pokémons à ses bons soins.
La plupart du temps, ils les récupéraient très satisfaits. Jack mettait un point d'honneur à ce que les Pokémons qui lui étaient confiés se trouvent dans un milieu qui leur permette de se développer au mieux et il leur accordait un soin tout particulier. Aussi, il commença à acquérir une bonne réputation, mais son incapacité incroyable pour les relations humaines le freinait quand même pas mal.

Ce qui permit à sa Pension de mieux marcher fut paradoxalement une de ses conneries. Un jour, il remarqua qu'un Magneti qui lui avait été confié présentait des signes de survoltage. C'était une méthode parfois utilisée, soumettre un Pokémon Electrique à des décharges dans le but d'augmenter la puissance de ses capacités. Sauf que non seulement c'était faux, mais en plus ça avait tendance à faire un mal de chien au Pokémon. Aussi, quand le dresseur vint chercher son Pokémon, Jack lui demanda des comptes et lui demanda si ses soupçons était avéré.
Le Dresseur lui répondit qu'il était payé pour entraîner son Pokémon, et non pas pour penser au reste, ce que le blondinet prit pour un oui. Aussi il cassa magistralement la gueule au Dresseur, devant le regard médusé de ses autres clients, et le mit à la porte d'un coup de pied aux fesses, sans même se faire payer.
L'incident, qui aurait pu faire couler sa Pension, lui fit étonnamment une bonne publicité. Les autres clients, loin d'avoir peur, furent plutôt agréablement surpris par la passion du gérant et par l'amour qu'il portait aux Pokémons de sa Pension. Il gagna ainsi la réputation d'ermite qui n'aimait pas les gens, mais vraiment passionné par son boulot.

La clientèle s'intensifia. Cela n'était pas non plus une affaire florissante, mais les clients qui venaient savaient à quoi s'attendre avec le gérant et ne fuyaient plus en voyant sa tronche. En général. Cela lui permis de rembourser son prêt, et il put se servir des quelques bénéfices pour améliorer encore plus le confort de sa Pension. Il s'était construit une maison au sein de celle-ci, ou il habitait heureux, avec ses deux Pokémons.
Il mit de côté un peu d'argent en cas de coup dur, mais refusait catégoriquement de chercher le profit. Il avait vu l'exemple de ses parents, et refusait à tout prix de leur ressembler.

Il eut d'ailleurs des nouvelles de ceux-ci, quelques années après son implantation. Ce fut par l'intermédiaire d'un journal. A la suite d'un changement de mairie, Lavanville avait fait marche arrière, et avait finalement écouté les revendications des citoyens, désireux plus que jamais d'avoir un lieu de recueillement pour célébrer les innombrables pertes liées à l'année noire. Aussi la popularité de Boris et Martha avait chuté en flèche, déjà qu'elle était pas ouf à la base et ils s'étaient fait chasser de la ville à coup de pieds aux fesses, ayant perdu leur entreprise et par là, la majorité de leur pognon.
La Tour Pokémon renaquit de ses cendres, et avec elle la possibilité de rendre hommage aux défunts. Même si ça signifiait que ses parents étaient dans la merde, il prenait ça comme une bonne nouvelle.

Ce fut alors qu'il reçut une visite de ses parents. Un instant surpris, il les fit entrer. Ils commencèrent par lui dire qu'ils étaient fier de lui, de ce qu'il avait monté, prirent de ses nouvelles, lui demandèrent de leur montrer ses Pokémons... Ils visitèrent la Pension, écoutèrent avec attention ce qu'il leur expliquait sur l'habitat qu'il avait sélectionné.
Puis ils lui demandèrent de la thune. Ils voulaient repartir de zéro, remonter une nouvelle chaîne de radio, et avaient besoin de financements. Jack resta calme pendant un instant. Puis il marcha vers son frigo. Attrapa des Baies qu'il avait mit au frais. Et commença à les balancer une par une vers ses parents. Qui crièrent, s'indignèrent. Quand il n'eut plus de Baies, il attrapa ce qu'il avait sous la main. Des bouteilles de lait, une chaise, puis une table. Quand ils furent sorti de la maison, il chopa ce qu'il avait sous la main, c'est à dire majoritairement des pierres, et ce jusqu'à ce qu'ils soient sortis de la Pension, en traitant leur fils unique de tout les noms.

Quand ils furent dehors, Jack resta incapable de se calmer pendant un bon moment. Suivi par Aria et Cero, tout deux inquiets, il fit plusieurs fois le tour de la Pension à pied, cherchant vainement du réconfort dans les paysages qu'il avait lui-même installé. Cela ne marcha pas.
Peut-être était-ce en réaction au tourment de son Dresseur, mais ce fut à cet instant qu'Aria évolua en Oratoria. Et, forte de sa nouvelle transformation, elle put se mettre à chanter. D'un chant pur qui, combiné à la prestance de sa nouvelle forme, parvint finalement à calmer la hargne qui s'était emparée de son Éleveur.
Jack n'a pas revu ses parents depuis, et n'a plus eut l'envie de les voir. Il a continué à travailler dans sa Pension, depuis sobrement connue sous le nom de « Pension Alvadon ». Il n'a pas de rêve démesuré et vis au jour le jour, satisfait de sa condition et de celles de ses Pokémons.
Voyant qu'Aria avait toujours le rêve d'émerveiller des foules, il a depuis peu commencé à s'intéresser au domaine de la Coordination, afin qu'elle puisse briller comme elle le désirait. A ce jour, il n'a remporté aucun Ruban, mais Aria est toujours satisfaite de ses performances, ce qui est amplement suffisant à leurs yeux.

Il a surveillé d'un œil inquiet les nouvelles récentes, qui parlaient d'attaques de Pokémon. Connaissant bien les espèces mentionnées, il est intimement persuadé que les problèmes ont une origine humaine. Après tout, les Pokémons sont d'après lui fondamentalement bons. C'est les humains qui sont cons.