Eye of Tiger [ft. Declic]

L’entraînement avec Achille le matin même fut loin de m'épuiser. Lors de séjour d’entraînement lorsque j'étais encore flic, notre unité d'élite était souvent déployée en pleine nature et nous devions rejoindre un point très éloigné en un temps extrêmement serré, beaucoup trop serré. Mais nous devions le faire tout en ayant rien, pas d'eau ni nourriture. 550Km en 6 jours tout en cherchant tout ce qu'il nous faut pour notre survie et peu importe la météo. Alors une petite course au trot et un petit entraînement de rien du tout à l'aube, l'heure ou je suis le plus actif, ce n'est rien du tout.

Si je dormais en ce début d'après midi c'est surtout parce que en début d'après midi c'est l'heure de la sieste. Je suis crépusculaire ! Lorsque le soleil est à son zénith et en plein cœur de la nuit je dors. Les étudiants de l'université ont d'ailleurs vite apprit à me fiche la paix au cœur de la journée.

Ainsi j'étais profondément endormi dans ma niche quand une femme débarqua avec sa poussette. Si j'avais vu des pokémon dans une poussette j'aurais levé les yeux au ciel, scandalisé mais dans le fond je m'en moquais. Elle me fichait la paix et de toute façon je dormais. Ce sont les cris de deux petits pokémon qui se disputaient qui me réveilla. Le bruit m'irritait de plus en plus si bien que je pointais le museau à la porte de ma niche pour apercevoir un Pichu et un Azurill se chamaillaient bruyamment non loin d'une humaine avec une poussette. C'est à ce moment que le type eau rata le Pichu et m'éclaboussa en plein visage. Je grondais :

« C'EST TERMINE OUI ?! »

Et d'un coup de patte, j'utilisais Lame de Roc pour faire apparaître un gros rocher pointu entre les deux bébés pokémon. Ce fut une action plus impressionnante que dangereuse, je ne touchais ni l'un ni l'autre, je les séparais tout simplement. Debout à l'entrée de ma niche, le museau trempé, je fixait le Pichu et l'Azurill d'un air fâché. Et fâché je l'étais...

Garder le contrôle de ses émotions est essentiel pour un policier d'élite. Certes il m'arrive de me fâcher te même de me mettre en colère... Mes instructeurs me mettraient la honte s'ils me voyaient parfois. Durant certaines leçons ils faisaient tout pour nous mettre en colère ou nous effrayer. La véritable conséquence tombait si nous cédions à l'émotion.

C'est tout d'abord le choc de me voir parler qui s'afficha sur le visage de l'humain puis la panique de me voir réagir en utilisant mes pouvoirs de type roche. Elle récupéra aussitôt trois des bébés qu'elle déposa dans la poussette, ce qui me blasa, mais n'avait aucun contrôle sur le Pichu qui sautillait devant moi, surexcité, aggravant mon agacement de seconde en seconde.

La femme s'approcha et s'excusa puis exprima sa surprise : oui je sais parler. Je lançais un regard sévère au Pichu mais voyant qu'il sautillait toujours je fis un pas menaçant vers lui en grondant :

« Calme toi ! Pose tes fesses par terre et silence ! »

C'était un ordre, l'incarnation même de l'autorité, aucune place à la négociation. Je fixais le Pino droit dans les yeux, lui donnant le choix entre obéir ou m'affronter. Lorsque les fesses du Pichu furent sur le sol et qu'il nous offrit le bonheur d'un peu de silence, je me tournais vers l'humaine et lui répondis d'une voix plus calme :

« Vous ne savez pas pourquoi ils se chamaillaient n'est-ce pas ? Vous ignorez pourquoi ce petit est si excité devant moi ? C'est parce que vous ne pouvez que devinez ce que nous disons, que vous faites tant d'erreurs que j'ai appris à parler. Pino m'a vu mettre une raclée à un Grahyena hier soir. Il a aimé me voir combattre. Il s'amusait à s’entraîner avec votre Azurill. »

Les traces du combat se voyaient encore sur mon corps sous la forme de taches de sang coagulés, de blessures datant de moins de 24h.

Autorité. On l'a ou on ne l'a pas, point. Tel est le résumé que nous a envoyé à la truffe notre instructeur des années durant. Il faut dire qu'il ne laissait aucune place à la négociation celui là : quand il ordonnait, il fallait obéir sans discussion. Tel était le quotidien d'un policier : quand un supérieur hiérarchique donnait un ordre il fallait obéir. C'était parfois difficile surtout quand les ordres nous obligeaient à faire des choses contre notre volonté. Durant les derniers mois nous n'avions plus vraiment ce problème avec Seth : nous étions les plus hauts gradés un peu partout ou nous passions. L'autorité c'est moi qui la possédait. Est-ce que cela signifie que celui qui donne les ordres est une ordure ou quelqu'un de froid et distant ? Non.
J'imposais mon autorité à ce Pichu sans lui laisser la moindre petite chance de s'imposer. Il était plus petit, plus jeune, moins puissant et surtout il était chez moi. La désobéissance n'était même pas envisageable.  

L'humaine me proposa des pokéblocs pour soigner mes blessures. Je haïssais les pokéblocs : des cubes réservés aux bébés et aux chochottes des concours pokémon. Me prenait-elle pour un Couafarel ? Je suis certes un gourmand mais les pokéblocs ne me font pas saliver, bien au contraire.  Elle me trouvait en piteux état, pfff ! Cela m'échappait : je ricanais et lui répondis d'un ton peut être un peu trop dur, aussi dur qu'un rocher :

« Dans quel monde vivez vous ? Pas dans le monde réel semble. Vivre est une pratique dangereuse et angoissante, surtout dans le monde sauvage. »

Je la fixais droit dans les yeux. Le Pichu, assis sur les fesses, me regardait la bouche grande ouverte en buvant mes paroles.

« Le monde réel est toujours trop dangereux pour un bébé pokémon tel qu'un Pichu de son âge. C'est encadré par des adultes qu'il affrontera les épreuves qui lui permettront de se préparer jusqu'au jour ou il évoluera en Pikachu puis en Raichu et qu'il sera enfin prêt à se débrouiller seul dans l'angoisse de l’existence. Vous considérez mon état comme piteux ?» Je ricanais de nouveau « Qu'auriez vous dit en voyant le dresseur de mon adversaire le soulever en pleurant d'angoisse en courant vers un centre de soins ? Qu'auriez-vous dit en voyant l'état des deux pokémon et leur humain que j'ai entraîné ce matin ? Gardez vos remèdes, je n'en ai nul besoin.»

Je m'adoucis :

« Vous m'avez l'air d'être une dame adorable, très attentionnée envers vos pokémon. Mais Pino veut combattre. En restant sans entraînement il récoltera des blessures graves pouvant le conduire à la mort. Vous allez devoir quitter votre monde de douceur et de sécurité si vous souhaitez le protéger. »

Pino fit mine de se relever mais d'un seul regard je l'en dissuadais.

Physiquement, les humains sont des créatures faibles. Rares sont ceux à avoir une force physique respectable, la majorité sont aussi inoffensif que cette femme, une proie extraordinairement facile. Certains sont rapides et agiles... Mais restent lent à côté d'un pokémon entraînés. Ce qui fait la force de l'humain c'est son savoir et le nombre. C'est pour cela selon moi que les humains collectionnent les pokémon : parce qu'ils savent très bien que seuls ils ne sont que des proies faciles. Et pourtant certains sont dans des situations encore plus délicates que les autres.

En tant que policier, j'ai été formé à la protection des autres : humain comme pokémon. En tant que policier, venir en aide aux autres a toujours été important pour moi. En tant que policier, j'ai toujours été bienveillant et souvent beaucoup trop gentil. Mais tout a changé avec l'événement qui a détruit ma vie. Une poignée d'humains ont été bienveillant avec moi et ce n'est pas ceux qui commandait ma communauté d'avant ni même ceux que je protégeais habituellement : ceux là m'ont poignardé et n'ont pas prit la peine de le faire dans mon dos. Du jour au lendemain je me suis retrouvé seul, sans espérer recevoir de l'aider du commun de l'humanité, seulement d'une petite poignée qui s’intéressaient à moi. Alors oui je suis devenu très dur, parfois plus dur qu'un rocher. Mais j'étais persuadé que c'était pour le bien de cette humaine et de son Pichu. Une petite partie de moi se sentit coupable de sentir qu'elle était au bord des larmes. J'avais envie de la consoler mais ce ne serait pas lui rendre service. Alors quels conseils pouvais-je lui donner ? Je montrais la poussette du museau :

« Commencez par vous débarrasser de cette poussette. Vos pokémon sont capables de se déplacer seuls. »

Je me couchais, toujours à l'entrée de ma niche, pattes croisées.

« Si vous ne savez pas comment vous y prendre, ne commencez pas : cherchez quelqu'un qui acceptera de vous entraîner Pino et vous. Il faudra vous renforcer mentalement, quitter votre monde de douceur pour affronter le monde réel.»

Je me souviens des premiers jours à l'école de police : nous étions tous très jeunes. La majorité d'entre nous n'avaient connu que la douceur d'un foyer humain. J'avais un avantage sur tous les autres : mon père était sauvage et m'a enseigné que le monde n'était pas que douceurs mais également rempli de dangers. Pour beaucoup de mes camarades, ce fut un bouleversement, un véritablement traumatisme : du jour au lendemain, nous fûmes jetés en pleine forêt de haute montagne avec l'ordre de nous rendre à un point précis au cœur d'une zone d’entraînement militaire rempli de pièges et autres mécanismes organisé de telle sorte qu'ils nous paraissaient naturels.

« Vous avez le choix entre un combat de dresseur classique ou vous restez en retrait comme un lâche pendant que votre pokémon fait semblant de prendre des risques... Ou la vie réelle. Vous prendrez autant de risques que votre pokémon, vous serez blessée aussi mais vous serez capables de protéger vos petits pokémon chéris. Si vous choisissez le premier chemin, c'est très simple : il vous suffit d'apprendre le sport et de trouver quelqu'un qui sait se battre. Si vous choisissez le second, vous allez pleurer, hurler, vous allez apprendre la peur, la douleur et le danger. Mais au final vous serez supérieure aux dresseurs communs. Dans les deux cas, vous serez de taille à affronter les arènes. Ce n'est que dans le second que vous pourrez protéger vos amis des dangers de la vie réelle.»

Je n'ai jamais mis les pattes dans une arène, jamais. Nous n'avons jamais été intéressés avec Seth par la quête des badges et nous affrontions suffisamment de combats au quotidien pour ne pas avoir envie d'en fait plus, surtout s'il s'agissait de faire semblant. Seth et moi n'avons jamais fait de combat de dresseurs en dehors de ceux d'entraînements avec nos collègues : je suis bien trop dangereux pour les pokémon du commun qu'ils disaient...

Fréquenter quotidiennement des scientifiques du niveau de Marc Jackson change un pokémon, surtout quand celui ci aime assister aux cours de l'université. Le savoir augmente, l'intelligence et la sagesse aussi. J'ai bien sur suivi beaucoup de cours théorique quand j'étais dans la police : ce afin d'acquérir ce qu'il fallait pour comprendre les techniques et ce qu'il fallait pour survivre, pour surpasser les criminels. Mais aujourd'hui le savoir que l'université distribuais était bien différent. J'entendais Marco pouffer d'ici en entendant la femme me demander : « puis-je vous poser une question? ». Elle demandait la permission de le faire en effectuant précisément ce qui, selon sa question, demandait une permission pour être fait ! Et enchaînait sans même attendre une autorisation ou un refus.

Elle me posa alors une question à propos de Seth, l'humain qui a partagé ma vie durant tant d'années. Avais-je envie de lui répondre ? Pouvais-je me permettre de lui répondre ? Après tout, il s'agissait d'une inconnue et je n'avais pas une excellente opinion d'elle. Pourtant je répondis en la corrigeant :

« Il n'a jamais été mon dresseur. Il était mon frère, mon meilleur ami, mon co-équipier. Nous avons souvent affrontés la mort ensemble toujours dans le but de protéger les autres. »

Je la regardais droit dans les yeux avec une tranquille assurance.

« Toute notre vie nous l'avons consacré à protéger les autres. Si Seth est mort aujourd'hui c'est parce qu'un Tranchodon m'a projeté dans une rivière à fort courant d'un coup de queue, m’éjectant du combat et que ma tête a percuté un rocher. J'ai été retrouvé à moitié mort loin en aval. »

Mon regard était aussi dur qu'un rocher et mes yeux restèrent parfaitement sec malgré mes terribles paroles. Pourtant je parlais avec douceur et tranquillité. Je poursuivis :

« La grande majorité des pokémon domestiques effectuant des combats de dresseur ignorent tout de la vie réelle. Ils prennent les match d'arène au sérieux en oubliant qu'ils font semblant et le plus amusant c'est que ceux qui collectionnent les badges se permettent souvent de prendre les autres de haut. J'espère que vous resterez dans votre petit monde de douceur, que vous n'aurez jamais à affronter l'épreuve du spectacle d'un ami les mains en sang appuyant sur son ventre tranché par un Luxray qui est encore là avec ses amis avec la claire intention de vous tuer. J'espère que vous n'aurez jamais à voir le canon d'un pistolet braqué sur la tête de votre ami vous empêchant d'agir pendant que des criminels font du mal à quelqu'un que vous aimez.Je vous souhaite de vivre dans un monde différent du mien.»

Et pourtant tout autours de nous indiquait que je ne semblais plus vivre dans ce monde là : ma niche était très confortable et bien entretenu, à côtés un seau d'eau bien propre, une gamelle avec un fond de croquettes pokémon et un plat à gratin bien nettoyé à coup de langue.

Le langage. Qu'est-ce qu'un langage ? Suivre des cours à l'université permet d'apprendre beaucoup de choses et d'obtenir un savoir différent de la plupart des pokémon. J'ai un jour suivi un cours au sein duquel le professeur s'est attardé à expliquer que le langage est avant toute chose un comportement social. Ce fut une véritable gifle pour moi qui ai fait tant d'efforts pour apprendre à utiliser le verbe humain. Un simple geste, un petit comportement peut tout changer, avoir infiniment plus de signification qu'un cours de plusieurs dizaines de minutes. C'est un Lucario bien plus puissant que je ne le serais jamais qui m'a enseigné une autre perle de savoir. Nous étions stationné au sein d'une ville d'une autre région quand nous l'avons rencontré dans un temple. Il m'a mit une extraordinaire raclée avant de m'envoyer à la truffe « les arts martiaux sont au cœur de tout ». Extrêmement vexé, j'ai commencé par rejeter ses mots et puis j'ai réfléchi et j'ai soudain compris. Depuis je regrette de ne pas être de type combat.

Je fus très touché par le geste de l'humaine. Ces émotions dans son regard... Elle tendit la main et la posa entre mes oreilles, juste sous la corne, avec délicatesse puis elle ferma les yeux, attendant ma réaction. Je réalisais alors que j'avais été proche de la méchanceté avec elle, que j'avais répondu à la bienveillance par la dureté d'un rocher. Son geste m'apaisa aussi avançais-je la tête pour montrer que j'acceptais le contact. Je profitais de cette caresse jusqu'à la dernière seconde, le silence s'installa entre nous quand elle la retira. Il n'y avait pas besoin de mot, simplement un geste et une réponse pour créer un lien entre nous.

Finalement je soupirais :

« Je te demande pardon. Tu as été gentille et bienveillante envers moi et je t'ai aboyé à la figure en retour de terribles paroles. Je me suis comporté comme ces vétérans trop abîmés par une vie de combats pour être supportables. Je pense que tu l'as compris, pardonnes moi. »

Peut être étais-ce ce que je suis après tout : un vétéran trop abîmé par une vie de combat pour pouvoir vivre en communauté ? Après tout, je n'avais pas vraiment de famille je vivais seul. Même mes amis les plus proches ne vivaient pas avec moi au quotidien et il m'arrivait de ne pas les voir tous les jours. Nick, Marco, Lina, Leo... Ils étaient tous très proches de moi et pourtant j'étais incapable de dire ou ils se trouvaient en ce moment, je ne vivais pas avec eux.

« Je suis Déclic. J'appartenais au corps d'élite de l'unité K9, police de Doublonville. »  

Toutes les personnes habitants à Doublonville connaissaient l'unité K9 : il s'agissait d'un corps de policier faisant équipe avec des pokémon, principalement des canidés. Ils patrouillaient dans les rues de la ville, la population était très attaché à leur corps spécial de police. Les K9 étaient souvent déployés un peu partout et même imité mais les meilleurs étaient à Doubloville qui possédait la particularité de former un corps d'élite. Il s'agissait de pokémon et d'humains triés sur le volet, les meilleurs des meilleurs. Il n'y en avait qu'une poignée, une vingtaine seulement ce qui, à côté du nombre de policiers et d'habitants de la ville n'était rien du tout. Pourtant quand je patrouillais au sein de la ville avec mon harnais d'élite de la K9, je ne pouvais que constater la fierté des habitants, plusieurs se sont même inclinés devant nous en affirmant qu'il s'agissait d'un honneur.

Un groupe de quatre étudiants passa sur le chemin, proche de la poussette et me salua joyeusement, je répondis naturellement. L'une des étudiantes trottina jusqu'à nous, m'offrit une baie Mangou avant de s'en aller, non sans saluer Félicia et Pino.

« Quand ma vie s'est écroulée j'ai trouvé refuge ici ou je me suis battis un petit quotidien confortable. »

Il suffisait de regarder ma niche pour savoir que j'étais aimais ici. Pourtant, bien que faites pour moi, j'étais seul au quotidien. Mais malgré la solitude je me sentais bien ici.

Non. Non je n'étais pas des K9 à l'instant ou nous discutions avec Félicia. Je faisais partie des K9 dans le passé. La vie de flic c'était terminé. Commandant Déclic... Cette vie là était loin derrière moi. Mais comment réagirait la K9 si je me montrais aujourd'hui à Doublonville ? La K9 c'est une grande famille, surtout le petit groupe des élites. Les membres sont très proches l'un de l'autre, c'était l'un des objectifs de l’entraînement : nous rendre complices, amis. Mais à la mort de Seth j'avais rejeté violemment les hauts gradés de l'administration qui s'étaient présentés à moi et le nouveau co-équipier que l'on m'avait proposé. Je n'avais pas supporté l'insulte, trop abîmé par l'épreuve j'ai fugué. S'agissait-il de désertion ?... Il y avait un risque que l'on me crache dessus si je me présentais au commissariat central de Doubloville, si je me présentais à la maison... Alors non, je ne faisais plus partie de K9. Je n'étais qu'un vétéran isolé, abîmé par une vie de combats.

Mon regard se posa sur chacun des pokémon. Un peu trop de bébés traités un peu trop comme des bébés. Je ne ressentis, sur le moment, aucune envie de faire la connaissance de Dolce et Gepetto. En revanche j'aimais bien Pino et j'étais d'accord avec lui : j'avais très envie d'embêter Azura, surtout avec les coups d'oeil méfiant qu'elle lançait au Pichu.

Ainsi Felicia habitait à Doublonville. Il s'agissait d'une grande ville mais je l'avais peut être croisé en patrouille. Tout les habitants de la ville ont forcément un jour ou l'autre croisé un K9, beaucoup d'entre eux ont croisé un élite. Je ne passais pas inaperçu à l'époque : il y avait principalement Caninos et Arcanin et j'étais le seul Lougaroc à mon époque.

Je n'étais pas retourné à Doublonville depuis mon accident à part pour prendre une correspondance à la gare depuis Safrania avec Marco ou Nick. Avais-je envie d'y retourner ? J'y ai trop de souvenirs avec Seth et je pense qu'au fond de moi je craignais de rencontrer la K9.

« Merci Felicia. Je ne suis pas retourné à Doublonville depuis des années mais c'est peut être l'occasion. J'ai un Pichu à entrainer. 

-Hey Déclic ! Oh bonjour madame. »

Un grand black en tenu d'agent de sécurité s'approcha. Derrière lui se tenait un imposante Nidoqueen et un impressionnant Dracaufeu.

« Hey Nick, Sam, Soket ! »

Je me levais, grimpais au sommet de ma niche, m'assis, tendis la patte et tapais celle du Dragon dans un geste d'indubitable amitié.

« Je vous présente Felicia et Pino son Pichu. 

-Enchanté ! J'espère que ce sac à puces ne vous importune pas trop. Déclic, Marco te cherche. Il a besoin d'un pokémon canidé pour son cours de biologie. Il est en train d'expliquer l'utilisation de crocs pokémon et aimerait bien que tu dises un mot sur la prédation. Tu le trouveras en salle 205C, ce serait bien si tu pouvais y aller dans l'heure.

-Un pokémon canidé, comme par hasard ! Il ne peut pas utiliser Lina ? »

Nick leva les mains en signe de paix.

« J'y peux rien moi, c'est toi qu'il a réclamé !... Hey Sam, qu'est-ce que tu fais ? »

La Nidoqueen, curieuse, s'était approchée de la poussette. L'attendrissement s'était emparé de son visage : elle avait ramassé Azura et la berçait dans ses bras.

« Excusez là... Sam est très maternelle, elle adore les bébés. Elle me reproche souvent de ne pas lui chercher un Nidoking. »

Soket, le Dracaufeu, gronda et laissa échapper un nuage de fumée. M'installant plus confortablement, je pouffais dans ma barbe devant l'air gené de Nick.