En voiture, départ imminent ... ! [Pv Owen Holmes]

La pluie tombait continuellement, celle-ci semblait en accord avec l’humeur de la jeune femme. La journée eut était longue, trop fatigante à son gout. Le journal laissé sur la table du salon daté d’hier, ouvert sur la page du meurtre de Thomas. Yukiko gardait depuis un sourire triomphant tout en observant la nuit tombé par la fenêtre de sa chambre d’hôtel. Son cousin vivait aux alentours de Célapodole. Le soir du meurtre, la jeune femme avait quitté la maison avec ses valises, en lançant un dernier au revoir sur la dépouille laissé à terre. Le taxi l’eut ensuite guidé jusqu’à Safrania, d’où elle avait pris une chambre d’hôtel sous un autre nom, avec de nouveaux papiers d’identité. Une seule obsession en tête : quitté la région au plus vite, quitté ce monde qu’elle avait longtemps fuit d’ailleurs. Le chemin pour arriver à son rêve eut était long, bientôt il aboutirait enfin. Elle tourna ensuite son regard sur la petite table de chevet au coin de son lit, sur lequel étaient déposé les trois pokéballs qu’elle avait méritée d’avoir. Ses trois jeunes choses auxquels elle apprendrait comme à ses gosses à tuer pour vivre. Son esprit était pourtant ailleurs, alors qu’elle fixait le vide un instant, elle repensait rapidement à sa visite au cimetière qu’elle avait fait avant son départ a son frère. A cette phrase prononçait qui c’était envolé dans le vent. Elle réussirait, pour son frère. Quelqu’un frappa alors à sa porte, il y eu un moment de silence avant qu’elle prononce le mot d’entrer. Ce n’était rien de plus qu’une femme de chambre effectuant son boulot. Elle lui sourit, et la renvoya faire son tour. Demain elle n’existerait plus pour cette ville et ses habitants.

La nuit passa bien plus rapidement, elle eut dormi jusqu’au lever du soleil, elle prenait l’un des premiers trains de la journée, avec une fausse identité pour passer la frontière. Demain elle serait dans une chambre d’hôtel à fêter ça autour d’une bouteille de champagne, et rien que cette idée la fit sourire. Elle se prépara rapidement, fermant ses valises, se peignant les cheveux, la liberté était toute proche. Rien ne l’arrêterait. Elle se regarda un instant devant le miroir avec une pensé pour tout ce qui c’était passer ses derniers mois. La seule chose qui la rassurait, était de ce dire que la liberté avait un prix qu’elle venait de payer. Elle n’était pas trop loin de la gare à pied, et au milieu des gens, elle passait inaperçue. Elle fit donc le chemin à pied, évitant de croiser le regard d’un quelconque gendarme. En pénétrant dans le hall de la gare, elle eut comme un frison, elle regarda nerveusement de gauche à droite, et croisa alors la vue de deux gendarmes en patrouille, ceux-là vérifier les cartes d’identité des voyageurs. Elle grimaça, et se contenta de disparaitre a l’opposé de leur patrouille. Manque de chance, d’autres policiers ce trouvé de l’autre côté des trains, a surveillé chaque passager mentant et descendant. La sécurité avait était renforcé surement à sa recherche.

Yukiko s’était attendu à ce genre de situation, elle avait d’ailleurs tout prévu d’avance. Le Ouisticram récupérait sur le cadavre de son cousin allait enfin lui servir, elle n’en n’avait d’ailleurs plus besoin, ce pokémon lui était entièrement inutile, mais tant qu’elle possédait sa pokéball il obéirait... Elle ressorti donc de la gare et le fit apparaitre devant la foule, tête baissé pour ne pas se faire reconnaitre. Personne ne s’inquiéta. Un pokémon après tout c’est tout à fait naturel d’en voir. Elle eut un sourire narquois.

-Monte sur le toit, utilise une attaque roue de feu pour détruire la coupole recouvrant la gare, sème la zizanie à l’intérieur. C’est un ordre. A moins que tu préfères avoir le même sort que Thomas ?

Ouisticram la regardait avec un regard effrayer. A peine sorti de sa pokéball, son corps était recouvert d’égratignure suite à un combat sanglant. Ce Pokémon était courageux quel dommage de devoir s’en débarrasser, mais il était bien trop faible pour obéir. D’ailleurs il eut un mouvement de recul. Yukiko lui présenta alors une pokéball, celle de Carmache... Le soir du meurtre, Ouisticram avait voulu défendre Thomas, au risque de sa vie. Ayant dormi en dehors de sa pokéball cette nuit-là, Thomas s’était très attache à cette chose, qu’il avait préférait garder comme compagnon. Ce soir-là, après avoir poignardé Thomas devant ses yeux, Ouisticram à lancer une attaque combo griffe sur Yukiko, Carmache étant déjà sorti de sa pokéball avait mené un rude combat contre cette petit chose, qui aujourd’hui était devenu "prisonnier". Choqué, Ouisticram ferma les yeux un instant se rappelant cette scène, il les rouvrit alors, et avec un léger signe de dégout, escalada le mur jusqu’au toit. Yukiko sourit, voilà une excellente distraction. Elle rentra de nouveau dans la garre, un air naturel affiché sur son visage. Soudainement, des cris se firent entendre. La coupole venait de se briser à un endroit précis, des morceaux de verres tombèrent. Les gens hurlaient de peur, courait dans tous les sens, affolé. Yukiko continua à marcher, sans accélérer, ni même ralentir. Ouiticram surgit du toit, il atterrit à terre dans sa roulade de feu et s’attaqua à des personnes sans défense. La jeune femme s’approcha du train, les policiers surgirent de partout avec leur Arcanin à la charge. Elle monta dans le train après avoir observé une dernière fois Ouisticram. Elle se trouva une place alors que tous les regards étaient tournés vers les fenêtres. Elle s’installa seul sur une banquète, ouvrit sa fenêtre et y lança la pokéball. Une fois cela fait, elle s’installa confortablement, attendant que le calme soit de retour en fermant les yeux assez fatigué. Cela avait était si facile en fait…

Combien de temps lui avait-il fallu pour sortir sa maudite carcasse de cet endroit putride et sans lumière ? Combien de temps lui avait-il fallu pour qu’il comprenne enfin que fuir ne servait à rien d’autre que s’enfoncer un peu plus vers la déshumanité, vers l’inutilité, vers l’ignorance, vers la mort… Combien de temps lui faudrait-il encore avant de racheter ses fautes, de faire payer à tout ceux à qui il devait ce qu’il était à présent. Un homme ? Non. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait plus été synonyme d’homme. Depuis ce jour, toujours ce même jour qui revenait sans cesse, dans ses rêves, dans ses cauchemars, et même dans sa vie réelle… Cet Halloween qui avait à tout jamais scellé le destin de centaines de personnes et de leur proche en conséquence… Il n’avait pas pu s’en remettre, il ne s’en était jamais remis, et il ne s’en remettrait sûrement pas. Des mois durant il avait erré, cherchant à infiltré ceux qui lui avaient presque tout pris avec la seule chose qui lui était resté : son intelligence. Mais il avait sombré, des mois de décadence, chaque jour des millier de fois pire que le précédent, chaque geste toujours plus douloureux, chaque meurtre le faisant un peu plus tomber. Oui, il avait tué. Il n’était même plus conscient de la valeur d’une vie. Animé par ce seul désir de vengeance, un désir qui vous donne de la puissance, qui décuple vos forces, qui vous empêche de perdre… Mais un désir aveuglant. Vous finissez par vous laisser ronger par cette vengeance, jusqu’à n’être plus que l’ombre de vous-même, un vulgaire déchet qui n’ai plus bon qu’à porter un flingue entre ses doigts et à l’utiliser dès que l’occasion s’en présente. Est-ce vraiment ça l’intelligence ? Non. Mais l’obscurité avait déjà pris le pas sur la lumière, il était trop tard pour qu’il reprenne conscience, trop tard pour qu’il retrouve de lui-même la véritable lumière, le sens qu’il avait donné à son existence après cet odieux attentat… Ce n’était pas la vengeance, pas le simple désir brut et bestial de tuer chacun de ces fanatiques à la recherche de soi-disant idéaux… Non, c’était la vie. Empêcher que ce qu’il avait vécu ne se reproduise pour d’autre que lui, empêcher les Quetzacoalt d’accomplir leur but.
Ce flambeau, cette lumière, cette passion enflammée, c’était Tetra qui l’avait ravivée. Cette jeune fille blonde, innocente, tout juste sortie de l’adolescence, accompagnée de son Charmillon avait pu toucher dans son cœur quelque chose qu’il n’avait plus vu depuis fort longtemps, elle lui avait redonner les émotions, elle lui avait réapprit ce qu’était qu’aimer, elle lui avait donné une raison supplémentaire de vouloir empêcher la menace de l’oiseau de feu de s’étendre. L’esprit combatif du jeune homme s’était d’un coup réveillé, plus déterminé que jamais à accomplir son but, il avait continué à jouer les gentils agents doubles chez ses deux « employeurs » tout en récoltant un maximum d’information pour lui-même. Et ça l’avait conduit à apprendre que ses deux ennemis s’étaient ligués…
Tout s’était d’un coup anéanti en lui. Il venait de perdre d’un coup ses deux couvertures, il venait de perdre sa seule chance d’accomplir son but, il n’était plus rien… C’était là qu’avait commencé son véritable calvaire, qu’il s’était exilé dans les sombres égouts de Céladopole pour ne plus en ressortir. Il était brisé, l’ombre de lui-même, avait abandonné toute volonté de se battre, ne se contentant de jurer contre ce foutu sort qui s’acharnait toujours sur lui. Grâce à sa supériorité intellectuelle, il ne s’était pas laissé mourir et avait très vite appris à se débrouiller de lui-même dans un endroit aussi peu approprié à la vie humaine, il en avait étudier les moindre canalisations et les connaissait sur le bout des doigts, la moindre astuce ne lui échappait pas et tout les bons plans pour améliorer un style de vie peu glorieux étaient mis à profit, au final il ne manquait de rien… Si ce n’est peut être que du courage de sortir au grand jour et de s’affronter lui-même.

Mais maintenant, tout ça c’était du passé. Une fois de plus quelqu’un venait de l’aider à surmonter une étape de sa vie, mais qu’importait, il été déterminé. Sa prochaine étape était Safrania, d’où il pourrait rejoindre Doublonville via le train magnétique afin de recueillir quelques informations concernant un certain Sakaki qu’il était bien décidé à rencontrer cette fois-ci. Il n’était plus de ce monde aux yeux de tous, il recommençait sa tâche depuis le début et était bien décidé à la poursuivre jusqu’au bout, avec ou sans l’accord du vieux croulant calvicieux (n’est-il pas magnifique ce mot (moi aussi je t’aime Gigi !)). Rien ne se mettrait sur sa route et encore moins une gamine psychopathe débarquant tout droit du pays des merveilles avec ses Pokémons et son roi de cœur…

"Monsieur ! Votre monnaie. "

Sortant de sa rêverie douteuse, Owen s’aperçu qu’il était là, devant un guichet de la gare de Safrania, en train de bloquer les autres clients dans une file de plus en plus longue, face à cette femme qui lui tendait, paume ouverte, les Pokédollars qu’elle lui devait. Il s’était encore laissé emporter… Génial pour faire dans la discrétion. Le jour était en train de se lever, et quelques impatients commençaient déjà à ronchonner. Bredouillant un merci, l’homme attrapa les pièces avant de se diriger vers un banc. Son train n’était pas encore arrivé. La gare était bondée. Fidèle à lui-même, le détective de pacotille n’avait pas de valise, toutes ses affaires reposaient dans les énormes poches intérieures de son imperméable… Owen rajusta nerveusement sa cravate. Pourvu que rien de fâcheux ne se passe, il fallait qu’il arrive à Doublonville sans être reconnu ni par les Quetzacoalt, ni par les Rockets, ni par personne en fait… Il déglutit à cette pensée, il avait déjà fuit une fois, et ne voulait pas recommencer indéfiniment… Il valait mieux retrouver Giovanni le plus vite possible.

Quelque chose d’improbable se passa aussitôt. Un léger bruit de flamme fit d’abord réagir le détective, l’obligeant inconsciemment à se lever de sa place. Un incendie ? Puis un immense fracas de verre. Tout le monde posa les yeux vers la source du tapage, la coupole de verre venait de se briser, détruite par une espèce de boule de feu… un Pokémon utilisant Roue de feu à coup sur. Dans une pluie de verre et un concert de cris assourdissant, le brun contempla la sphère de flamme se poser au sol. Il s’agissait, vu l’allure de l’attaque, d’un Ouisticram, espèce de Pokémon inexistante dans cette région du monde. Sûrement pas abandonné par un dresseur, les patrouilles dans Safrania étaient si régulières que le moindre voleur de biscuit dans une épicerie se faisait arrêter au premier tournant, un singe de feu, même désespéré par la perte de son dresseur n’aurait pas pu parvenir jusqu’à la gare. Un attentat ? Peut être, mais pas commandité par les fanatiques, la méthode était bien trop proche de l’amateurisme.
Owen promena ses yeux dans la salle, essayant de repérer une chose évidente. Fort est de son expérience à « Où est Charlie ? », l’intru ne tarda pas à parvenir à ses yeux.

Comme si de rien n’était, marchant tranquillement au milieu d’une foule de gens paniqués par l’apparition supposée imminente de terroristes, et oui, il suffisait qu’une pauvre nunuche se mette à crier à genoux "NOOON ! Les Quetzacoalt viennent prendre nos vies ! Je vous en prie oiseau de feu épargnez moi, je vous serai fidèle, je vous donnerai mes enfants s’il le faut… " pour que tout le monde à l’exception de deux personnes se mettent à paniquer. La longue chevelure brune se rabattit sur une pair de yeux rouge sang quand la demoiselle tourna une dernière fois, imperturbable, la tête vers le Ouisticram, avant de monter dans le train.

"Merde ! "

Jetant un regard vers le tableau des horaire, le détective remarqua que son train n’arriverait pas avant une bonne dizaine de minute et que celui que venait de prendre la demoiselle était un première classe, soit un billet environ dix fois plus cher que le sien… Mais il ne valait mieux pas laisser cette terreur s’évader dans la nature, pas le choix, le train partait dans quelques secondes. Se lançant dans une course d’obstacle entre les gens paniqués, les bancs et autres poubelles, Owen vit le train entamer son départ. Non, non, NON ! Pourquoi fallait-il toujours que les clichés s’imposent à lui ?! Donnant toutes ses forces dans un sprint dont il ne se serait pas cru capable, le détective réussit à déverrouiller une porte avant de sauter à l’intérieur du tas de ferraille… Pfffiou… D’abord reprendre sa respiration, ensuite aller fracasser cette saloperie contre une vitre.

Elle était là, seule sur sa banquette, les yeux fermés, simulant l’innocence et la pureté… Elle lui faisait horreur d’office. Rien que sa présence était oppressante, elle n’était pas une gentille petite fifille à son papa qui se contentait de jouer avec sa poupée Gardevoir et son Teddiursa en peluche… Le brun s’assit sur l’autre banquette, de façon à se retrouver en face de la terroriste. Faisant exprès de ne pas assurer niveau discrétion, le détective toussota avant de jeter la première pierre dans un chuchotement.

"Juste pour savoir, ça vous arrive souvent de détruire des bâtiments publiques et de semer la zizanie avec vos Pokémons ? "

Et c’est reparti, dès lors qu’il cherchait à s’aérer l’esprit il fallait qu’un événement inattendu et sans aucune explication arrive pile devant lui et qu’il se jette tête baissée pour sauver le monde… Il fallait vraiment qu’il arrête, il n’avait pas le profil d’un super-héros, il n’était pas capable de porter sur ses épaules le poids d’un monde tout entier. Et puis à quoi est-ce que ça pouvait bien lui servir, des centaines de gens mourraient chaque jours, de faim, de maladie, de froid, ou d’une simple balle dans la tête. Il ne serait jamais possible d’empêcher tout le monde de commettre délits et crimes, à quoi bon essayer de faire un monde meilleur quand ce dernier est pourri jusqu’à la moelle. Attendant la réponse de la jeune femme, Owen s’installa sur cette banquette, prit ses aises et s’offensa de ses propres propos.
Mais n’importe quoi ! Il était en train de sombrer dans le n’importe quoi ! Il n’avait peut être pas l’étoffe d’un héros, mais il pourrait au moins aider à faire un monde meilleur, détruire les Quetzacoalt ne serait que la première étape, et s’il pouvait remettre d’autres personnes sur le bons chemins avant d’accomplir son but, il le ferait. Sans espoir, il n’y a pas de vie, et sans vie, il n’y a plus de monde…

Déjà remit sur le chemin d’un « bien » relatif, le détective déploya toutes ses facultés d’analyse à plein régime, il ne fallait pas qu’il loupe le moindre détail. Un frissonnement de surprise prit la demoiselle alors qu’il parlait du désordre de la gare, elle voyait déjà d’office de quoi il parlait, signe qu’elle n’était pas étrangère à la scène et qu’elle l’avait laissé se dérouler sans plus de réaction, suivit ensuite un léger roulement des yeux et des pupille vide de toute expression, signe qu’elle cherchait à savoir comment et pourquoi cet homme l’avait repérer et mise en relation avec cette petite attaque. Les poings se serrèrent et elle pinça légèrement les lèvres, inconsciemment, elle se révoltait de voir son plan machiavélique échouer d’une si absurde façon, et aussitôt après, le grand classique :

"Je ne comprends en rien de quoi vous voulez parler monsieur. L’accident venant de se passer sur le quai et certes regrettable mais… dois-je comprendre que vous insinuez que j’en suis responsable ? "

Et paf, dans le mille ! Elle essaye de gagner du temps en simulant la niaiserie. Un rictus se dessina sur le visage du jeune homme, il n’avais pas besoin d’insinuer, lui comme elle savait parfaitement qu’elle était coupable, ça se lisait dans ses gestes, dans sa voix, dans son comportement, dans ce ton arrogant et sans peur. Le joli sourire ajoutait une petite touche de corruption à la scène, comme s’il allait se laisser amadouer par ça… Elle se sentait à l’abri parce qu’il n’avait pas la moindre preuve… Sauf qu’il n’en avait pas vraiment besoin, vu qu’il n’était plus flic et qu’il se dirigeait tout droit chez le pire mafieux qu’avait connu le monde Pokémon depuis ses 5000 dernières années. Pourtant un étrange malaise étreignit Owen… Ce n’était pas une simple gosse qui s’était amusé à tout détruire pour marquer sa période de rebelle adolescente. Elle semblait prête à tout… Son regard se perdit dans le paysage et dans ses souvenirs, elle devait être en pleine crise existentielle, essayant de faire un trait sur une partie de son passé… Hum.

"Vous êtes plutôt douée niveau comédie, mais la gestuelle est toujours aussi traîtresse… Je vous le redemande, à quoi rimait cette diversion ? Vous n’avez pas le profil d’un sbire après tout. "

Sourcil arqué, sourire prenant toujours une bonne place sur son visage, Owen interrogeait la demoiselle du regard. De toute façon, il voulait une réponse et il l’aurait.

Regarder moi cette lueur de défi dans son regard. Regarder moi cette espèce de sourire hypocrite qui se joue de vous, qui sait parfaitement que vous êtes au courant d’une même vérité mais que tant qu’il continuera à nier le jeu continuera. Regarder moi cet espèce de petit chaperon rouge qui se joue ouvertement du loup… Elle semblait tout de même réagir quand on lui disait qu’elle n’avait rien à voir avec des sbires, à en croire son encore plus large sourire, elle était en train de bien se foutre de la gueule de tout ces lèches bottes soi-disant idéalistes… Et dire qu’il n’allait pas tarder à en devenir un… Beurk. S’en était vraiment écoeurant, devoir dire oui au moindre des caprices du vieux dégarni… Mouais. Il fallait vraiment qu’il se promette à lui-même d’emmerder le plus possible ce vieux croûton, jusqu’à que la mort le prenne et ne l’écarte de sa mission sacrée… Ah franchement ! Quel bordel cette vie.

Mais revenons à notre petite délinquante. Il était en train de l’agacer, mais ça ne faisait rien, quand il voulait quelque chose, il ne cédait pas. Et puis, ce n’était pas comme s’il voulait voir cette petite peste se croyant maligne, en prison, il avait simplement besoin d’entendre de sa bouche la raison qui l’avait poussé à sacrifier ce Ouisticram, la raison qui l’avait poussé à renoncer à son humanité.

"Si je n’ai pas le profil d’un sbire, alors pourquoi continuez-vous à me considérer comme coupable ? Auriez-vous une preuve concrète de vos accusations ? Monsieur, si je puis me permettre, vous allez l’air de quelqu’un d’intelligent certes, mais je n’ai rien à voir avec cela, je voyage comme vous entre Safrania et Doublonville, et vous m’empêchez de terminer ma nuit tranquillement… "

Oh ce que c’est mignon ! On est en train de lui gâcher sa nuit… Pauvre fille. À quoi elle jouait franchement. Comme si elle était capable d’échapper à l’implacable vérité, comme si elle était assez rusée pour la duper ainsi que lui. Tsss…Feignant l’inattention, la demoiselle se laissait aller à son sommeil, visiblement heureuse d’avoir agacé l’homme en face d’elle. Repartant dans ses pensées, elle ferma les yeux, montrant à quel point elle se jouait de lui. Mais il n’en avait que faire, après tout il ne recherchait rien de bien spécial dans cette rencontre, que pouvait bien lui importer de savoir si elle allait devenir une tueuse en série agissant dans les ruelles sombres de Doublonville, qu’importait ?
Peut être bien que c’était ça en fait, il en avait tellement plus rien à faire qu’il voulait se donner l’illusion d’être encore intéressé par le rôle du supe… Non, en fait non, on va pas encore partir dans nos théories débiles, contentons nous plutôt d’écouter la suite de la conversation.

"Des preuves, on pourrait en avoir des milliers. Le témoignage de Ouisticram, des extraits de vidéo-surveillance qui ferait coïncider votre entrée dans la gare avec la petite escalade du toit, vos empreintes sur la Pokéball qui vous a permis de garder avec vous le singe et que vous avez sûrement jeté dans les environs de la gare si ce n’est pas dans ce train, l’ADN de Ouisticram sur les griffes du Pokémon qui vous a servi à le menacer, et oui les cicatrices n’étaient pas belles à voir… Les techniques scientifiques dont on est en possession ces derniers temps sont incroyables. Mais je vous le redis, ce n’est pas ce qui m’intéresse. "

Il marqua un temps de pose, ne sachant pas trop s’il était écouté ou non. Vu qu’apparemment la demoiselle avait décidé de faire la grève de l’ouïe, et bien il continuerait à la saouler jusqu’à la fin du trajet. Les monologues inutiles c’étaient avant tout sa spécialité.

"Croyez le ou non, je ne suis pas flic, je ne suis plus détective, et je suis d’ailleurs censé être mort. Par contre, je veux ma réponse. "

Mais qu’est-ce qu’elle croyait franchement, qu’elle était la plus maligne, qu’elle surpassait tout le monde juste parce qu’elle avait son regard de tueuse. Tsss… La scène devenait de plus en plus amusante, si bien qu’un instant le brun retomba en enfance, près de jeu tel que les gendarmes et les voleurs, chacun savait parfaitement qui était l’autre et ce qu’il savait, mais tant qu’il n’y avait pas aveux, il n’y avait pas de dénouement. Il fallait avouer que ça avait un certain côté comique et que ça ne manquerait pas de rebondissement. Mais il fallait que les deux camps fassent des efforts pour que le jeu se poursuive. Si des piques ou des indices n’étaient pas lâchés pour que l’autre réagisse, le dialogue s’embourberait et il n’y aurait alors plus aucun intérêt à jouer. Un jeu. Voilà ce qu’était devenu cette petite discussion, une discussion produite par un simple délit, un stupide acte de fraude auquel il ne valait mieux pas penser s’il ne voulait pas craindre l’arrivée d’un contrôleur… Et oui, à jouer les héros il en avait complètement oublié que d’un instant à l’autre, une saloperie de vieux bonhomme rabougri viendrait lui coller une amende pour ne pas avoir acheter de billet… Gloups. Oui, en fait ne pas y penser était vraiment la meilleure solution envisageable. Reprenons plutôt notre jeu, étudions toute les mimiques de la demoiselle, le moindre haussement de sourcil, le plus petit mouvement d’auriculaire…

Le sourire qu’arborait à présent la demoiselle lui en disait long sur ce qu’elle pensait, elle n’était vraiment pas stupide et comprenait parfaitement qu’il n’avait rien à voir avec la police, mais elle aurait du se méfier car en fait Owen est un agent quadruple qui fait semblant de faire semblant d’être un inspecteur, car en fait il continue de faire semblant d’enquêter pour le compte de la police en faisant semblant de… STOP ! Arrêtons un peu de nous embrouiller l’esprit, je me suis déjà bien fais chier à faire de longues tirades pour expliquer la situation particulière de cet énergumène, vous allez par encore plus nous la compliquer hein… Donc ! Yuki nous fait un joli sourire. Owen est sur la bonne voie. Point !
Les yeux se rouvrirent, le sourire s’élargit, les regards se croisèrent, un échange de moqueries et de doux mépris, et finalement un rire, un rie amusé par la situation et par ce jeu qui devenait de plus en plus intéressant. Sans vraiment s’en rendre compte, ces deux personnes commençaient à s’apprécier dans une moindre façon.

"Allons monsieur, puis-je vous retournez la question alors : et vous quels sont vos motivations ? Pourquoi voulez-vous savoir la vérité si ce n’est en rien votre rôle ? Une preuve comme une autre que vous vous mentez a vous-même : vous rester détective dans l’âme même si vous vous persuadez du contraire. Pourtant je vous crois bien, vous ne voulez plus de ce rôle, vous fuyez, sinon vous m’auriez déjà arrêté. "

Ah la petite futée ! Plutôt que de lui répondre, elle le mettait au pied du mur, après tout il ne pouvait pas lui révéler là tout de suite pourquoi il voulait rejoindre Doublonville, pourquoi il s’était autant intéressé à son cas alors que ce n’était même plus son rôle comme elle le disait. Toujours détective dans l’âme ? Non… Ça allait bien au-delà de tout ça. Mais cette fois-ci il ne pouvait lui répondre la vérité, il ne pouvait pas lui montrer ce qu’il était et ce qu’il n’avait pas encore abandonné, cette chose à laquelle il s’accrochait encore… Quoi lui dire alors ? L’homme resta de marbre, ne retrouvant plus ses mots, elle le coinçait.
Il fallait qu’il remette ses idées en place, mais ce n’était pas si simple… Fallait-il qu’il mente où qu’il modifie la vérité…

"Je me mens peut être à m… "

Il se stoppa en plein élan. Alors qu’il avait enfin trouvé sa réplique (Comment ça je mens ?! T’as des preuves ?... Ce que j’écris post zylta n’est pas une preuve.) ce qu’il redoutait arriva, dans son uniforme, plein d’arrogance, casquette rabaissée, et sourire sadique arboré fièrement, le danger se rapprochait de lui à vitesse grand V. Ils devaient être dans les alentours de Céladopole à présent et il avait complètement oublié que le billet en sa possession n’était pas vraiment le bon… Mais bordel il le faisait vraiment exprès de ne faire passer les contrôleurs seulement quand il ne le fallait pas ! Se relevant discrètement, l’homme tourna le dos au contrôleur pour montrer un sourire légèrement déçu à la demoiselle qui avait de toute façon l’air plus intéressé par l’uniforme du vérificateur de billet ou je ne sais quoi d’autre encore qui peut exciter une fille, mais en tout cas, ses yeux étaient légèrement exorbités.

"J’en suis vraiment désolé, mais il va falloir que je vous quitte. "

Heureusement leur place était assez proche du couloir pour permettre une sortie discrète. Il devait trouver un placard, des toilettes, une pièce désaffectée, n’importe quoi qui lui permettrait de se planquer… Au pire, il pouvait toujours essayer de sauter du train…

Mais dans quelle merde s’était-il encore fourée en bon idiot qu’il était… Trop vite emporté par son petit jeu débile et sa curiosité irrécupérable, il en avait complètement oublié la raison et s’était précipité sur le premier train venu, un train pour lequel il n’avait pas payé, et pour lequel il risquait une grosse amende s’il était pris, pas qu’il soit incapable de payer quelques centaines de Pokédollars pour rien, pas plus qu’il était incapable de mentir assez bien pour duper le contrôleur… Mais voilà, il ne devait absolument pas être repéré avant son arrivée à Doublonville, c’était primordial sinon il serait bien plus difficile de rejoindre la planque des Rockets… Ah merde ! Il ne fallait pas qu’il panique, qu’il reprenne son calme afin qu’il puisse réfléchir tranquillement à ce qu’il allait pouvoir faire pour ne pas se faire chopper…
Tant pis pour cette jeune femme, après tout elle n’était pas plus intéressante que ça, rien n’était primordial dans le fait de savoir ce qu’elle cherchait en fin de compte. Et puis ça ne ferai qu’une personne de plus qu’il n’avait pas pu remettre dans le droit chemin à coup de pied aux fesses. C’était bien dommage, mais il fallait faire avec, après tout, pour le moment c’était bien plus important de penser à lui et à ses projets, la fuite ça avait vraiment un côté chiant…

Le jeune homme avait gagné les toilettes, le grand classique mais bon… Il valait mieux qu’il réussisse à trouver une autre solution, il y avait toujours une chance que cette pièce soit inspectée et il ne ferait qu’accentuer l’attention sur lui, et c’était tout sauf le but rechercher par ce passage d’une région à l’autre… Mais voilà ! C’était la solution, il fallait qu’il s’arrête au point de passage entre les deux régions. Il y avait une gare qui s’arrêtait près de la ligue Pokémon, il fallait qu’il descende à cet endroit… D’après le temps qu’ils avaient déjà passé dans le train, il y serait dans peu de temps, il fallait juste être patient et trouver un bon moyen pour descendre… Vite ! Trouver un moyen simple pour faire diversion et lui permettre de descendre du train sans attirer l’attention sur lui, de là il pourrait facilement prendre son bon train et avoir l’esprit tranquille quant à un contrôle…Tous les neurones du jeune homme se mirent à bouillonner… Sauter du train n’était pas forcément discret et il risquait d’y avoir une poursuite, descendre les mains dans les poches alors que personne ne l’avait contrôler c’était pas forcément bon non plus… Comment faire alors ?

Que ?! Des pas se rapprochaient… Lentement, un pied après l’autre, mais ça ne laissait aucun doute. Quelqu’un était en train de marcher le long du couloir… Il fallait absolument qu’il continue dans le prochain wagon passager. Qu’il ne pense pas à franchir la porte des toilettes, qu’il n’y pense surtout pas, pas maintenant, pas alors qu’il était à deux doigts de retrouver Giovanni et de le rejoindre, pas alors qu’il allait enfin pouvoir s’attaquer personnellement aux Quetzacoalt. NON ! La poignée tourna. Quelqu’un entrait, pourvu que… À travers l’ouverture, la casquette caractéristique paru… Et Merde.
En un temps record (environ un millième de seconde) notre Owen, fit comme si de rien n’était et se mit à fixer la porte qu’il avait en fasse de lui, une porte qui semblait close, et prit un air vaguement énervé, proférant des jurons à peine audibles…

"Et bien je crois que j’ai trouvé mon premier resquilleur de la journée. On peut savoir pourquoi vous vous cachez dans les toilettes mon cher ? "

Avec une expression outrée, le détective se retourna vers le contrôleur, une teinte d’énervement s’ajoutait dans son expression, il n’aurait pas fait semblant que ça n’aurait absolument rien changé à la scène, absolument rien.

"Me cacher ?! Mais j’espère bien que vous plaisantez mon bon monsieur. J’attends ici depuis bien une demi-heure ! Encore un de ces énergumènes de jeune adolescent qui s’amuse à jouer à des jeux vidéos dans les toilettes plutôt qu’ailleurs ! Bon sang cette jeunesse ! Monsieur le contrôleur faite vite quelque chose où je porterai plainte contre votre compagnie de train pas capable de faire payer ces saloperies de gamin qui dépassent un temps réglementaire. Non mais je vous jure ! C’est un scandale ! Je ne dis pas non plus qu’aller chier ou pisser est un moment sacré, mais chacun a bien le droit d’en profiter un minimum, si tout le monde passait une heure dans les chiottes, on ne serait pas encore arriver à Doublonville, moi je vous le dit ! Vous ne voulez pas non plus qu’on se mette à faire des matchs Pokémons dans les toilettes ! tant que vous y êtes vous n’avez aussi qu’à installer un toilette pour chaque place passager, avec la bande d’exhibitionniste qu’on a à notre époque ça ne choquera personne d’autre que les gens respectables comme moi, on est si peu nombreux ! Ah franchement, qu’est-ce que je regrettes le temps où l’on faisait l’éducation à coup de ceinture en cuir, les gosses filaient bien plus droit ! "

Le détective bien qu’ayant une expression fort fâchée, riait on ne peu plus à l’intérieur. Chacune de ses phrases étaient plus absurdes que la précédente, et voir l’homme en uniforme se décontenancer face à ce flot d’absurdité était plus que jouissant. Mais par contre il allait falloir continuer d’improviser, parce que ce fichu gars allait bien partir vérifier si oui ou non il y avait un gosse derrière la porte. Et là il se rendrait compte de la supercherie donc…

"S’il vous plaît Monsieur ! Essayez un temps soit peu de vous calmer ! Je vais régler le problème… "

Le contrôleur s’approcha de la cabine de toilette, passant devant Owen sans se douter de rien. Il toqua une première fois, puis une deuxième, et, visiblement énerver poussa la poignée de la porte en étouffant un juron. La porte s’ouvrit d’elle-même, il n’y avait personne à l’intérieur, visiblement troublé, l’homme fit un pas à l’intérieur, cherchant désespérément du regard la moindre trace d’une chose vivante ayant donné une raison valable à ce client de faire un pareil caprice, bien forcé de se rendre compte qu’il n’y avait rien, il se retourna.

" Et bien, il n’y a per… "

"Précisément ! "

L’homme, que nous appellerons juste à la fin de passage Jacques, ne pu voir que les traits sadiques du voyageur, auxquels s’ajoutaient à présent une moustache qui ressemblait fort à la sienne, puis un violent coup de poing lui fit voire trente-six Funécire. Jacques s’éfondra contre la lunette des toilettes, de façon pitoyable, il s’était pris un bon coup.
S’empressant de déshabiller le contrôleur, Owen enfila les vêtements de Jacques en rangeant les siens dans un sac de sport qui traînait miraculeusement par là. Ayant pris la peine de coller un jolie boue de papier adhésif sur la bouche du vieux pour qu’il ne dise rien, il ligota avec rien de moins que du papier toilette (avec tout de même une consolidation au Papier adhésif)… Et bien oui les amis, il faut faire avec ce qu’on a.
Il finit son œuvre en poussant Jacques à l’intérieur de la cabine, une fois qu’il eu fermé la porte il n’eu qu’à prendre appui sur la lunette des Water Closet pour passer par-dessus la porte du cabinet… Il rajusta la casquette de contrôleur et souligna certains de ses traits avec du maquillage pour ressembler dans une moindre mesure à Jacques. Attrapant son sac de sport il posa la main sur la poignée de porte qui menait au couloir, le haut-parleur annonçait l’arrivée en guerre imminente.

Il n’était plus qu’une question de secondes avant que le train n’arrive à la gare et que tous soucis disparaissent. Rajustant sa fausse moustache, l’ex-détective posa la main sur la poignée de porte des toilettes. Le vrai contrôleur était suffisamment sonné pour ne pas être réveiller avant l’arrivée à Doublonville, et d’ici là, lui aurait déjà fichu le camp via le second train, si ce n’était pas un plan parfaitement machiavélique ça ! Et puis pour que personne ne tombe par erreur sur lui, il ne suffisait que d’ajouter un joli petit écriteau disant que les toilettes sont en cours d’entretien et qu’il suffit de rejoindre les prochains. Ah mais que de génie franchement, il faudrait vraiment qu’un prix ou un concours d’invention et d’idée lui soit consacré, après tout on en sortait tous les jours des plus farfelus…

Sur cette pensée moqueuse, Owen poussa la porte, il ne pouvait pas rester éternellement dans ces chiottes, l’odeur n’était pas des plus goûtue et l’ambiance n’y était pas non plus très folle. Son but n’était pas non plus de rejoindre l’avant du véhicule, là où de simples passagers pourraient se tromper, des collègues du contrôleur le reconnaîtraient en revanche très rapidement. Il fallait qu’il se calle quelques part, prêt d’une des portes de sortie, près à descendre du train dès que l’occasion se présenterait.
Owen remonta donc l’allée, plutôt confiant. Tant pis pour cette jeune fille, il la reverrait peut être un jour, mais ce n’était vraiment pas sa priorité du moment. Il devait passer le plus inaperçu possible. Le paysage commençait déjà à changer à travers les fenêtres, les arbres laissaient peu à peu place à de la roche, et de la roche à de lointaines habitations. Le plateau indigo était là ! Il ne lui restait plus qu’à se précipiter hors du train, noyé dans une flopée de voyageur puis à remettre ses habits et le tour serait joué, d’ici là, le second train serait arrivé en gare et à lui Doublonville !

Le train se mit à ralentir, une certaine agitation régnait dans les wagons. Une foule de gens allait descendre ici ! Le must ! Personne ne le verrait ainsi dissimulé entre toutes ses personnes. En quelque sorte, il jouait le même jeu que la demoiselle lors de son entrée en gare. Hum… Si elle avait voulu jouer ce jeu… C’est qu’elle était recherchée par quelqu’un ! Mais bien sûr ! Pourquoi avait-il été si bête. On ne provoquait pas un attentat simplement parce qu’on n’avait pas de billet ! Il s’était encore laissé emporté par sa propre expérience, et son propre défaut de billet et ça l’avaient poussé sur une mauvaise piste ! Par contre il avait visé juste niveau impression. Cette gamine avait vraiment commis quelque chose d’assez horrible pour être recherchée par la police… Ou alors, c’est qu’elle était liée à une affaire de ce genre… Hum…

"Que ?! "

Trop plongé dans ses pensées, le brun ne s’était presque pas rendu compte qu’ils venaient de passer la gare sans s’y être arrêter et que le train reprenait de la vitesse. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien encore se passer dans ce fichu machin magnétique ?! La vitesse n’était pas reprise qu’à moitié, au contraire même, elle allait croissante, dépassant très vite la limite autorisée… Le paysage n’était plus qu’images brouillées sur image brouillée qui se chevauchaient de plus en plus rapidement et sans raison apparente. Quel était le problème ? Un coup de feu vers l’avant du véhicule fit redresser Owen ! Là, ça ne devenait plus du tout normal… Est-ce que c’était cette fille ? Voulant se ruer vers l’avant pour comprendre ce qu’il se passait, le jeune homme ne vit pas le virage arriver, et il fut projeté contre un mur… De là, tout devint noir…


"Vient m’aider, il y a quelqu’un de coincer ! "

Qu’est-ce que c’était que cette voix ? Owen émergea de sa torpeur, il était étendu, et à en croire la pression qu’il sentait sur son dos, on parlait de lui. Deux hommes à l’apparence assez costaude étaient en train de le dégager. Il se laissa faire, ne trouvant de toute façon pas la force de faire quoique se soit d’autre. Il devait s’être pris un méchant coup sur la tête… Dans un sursaut, il passa sa main sur la commissure de ses lèvres et sur sa tête… Il n’avait plus ni moustache, ni chapeau… Au moins, on ne risquait pas de le prendre tout de suite pour un faux-contrôleur… Mais il valait quand même mieux s’éclipser avant que quelqu’un ne découvre le vrai contrôleur… Bah ! S’il s’était pris un aussi méchant coup que lui, peu de chance qu’il ne retrouve ses esprits avant un bon moment.

"Vous allez bien M’sieur ? "

Ah… Un adolescent. Il était grand pour son âge, mais la voix tout juste sortie de la mue et la face constellée de point rouges ne laissait pas de doute. Apparemment, tout allait bien chez lui, il ne sentait ni blessure, ni cassure. Tout ce qu’il fallait, c’était se débarrasser de tout gêneur potentiel et comprendre ce qu’il se passait.

"Oui, tout va parfaitement bien. "

Dépoussiérant son uniforme volé et récupérant son sac dans un coin. Le jeune homme tourna les talons, sans prêter plus d’attention à ces deux mômes. Au bout de quelques instants, la réponse à sa question lui vint tout naturellement. Le train avait déraillé. Et tout n’était pas joli à voir. Il y avait plusieurs graves blessés… Mais quelle heure était-il ?! Il ne fallait pas qu’il loupe le deuxième train maintenant !

Merde… comment allait-il pouvoir se débrouiller… Perdu au milieu de nulle part alors qu’il n’avait pas le moindre sens de l’orientation… C’était bien sa veine. Il se fichait complètement de ce qu’il avait pu arriver au contrôleur qu’il avait enfermé dans les toilettes, il se fichait complètement de l’état alarmant de certains des passagers, et surtout, il se fichait complètement de ce qui avait bien pu arriver à la mystérieuse demoiselle qui s’était bien foutu de sa gueule plus tôt dans le trajet… D’ailleurs, quelle heure était-il encore ? C’étais possible de se retrouver autant dérouté en pleine nature ? Bordel. Il ne valait mieux pas qu’il ne demande à quelqu’un le chemin, le moins de témoin oculaire possible serait les bienvenues, il y aurait après tout bien un moment où l’autre tache d’homme sans uniforme serait retrouver et à ce moment là, il fallait que le moins de monde possible ne puisse fournir de témoignage… D’ailleurs cette sale gamine ? Il était presque persuadé qu’elle n’avait pas envie d’avoir affaire avec les autorités, mais dans ce cas il n’en était pas sûr, et leur échange avait été un des plus longs…
Que faire. Il n’arrivait pas à se décider précisément sur une marche à suivre et c’était sûrement ce qu’il y avait de plus rageant dans tout ça. Lui qui était pourtant si intelligent n’arrivait pas à se décider sur une toute bête marche à suivre… Fallait-il vraiment qu’il se remette en contact avec cette fille ou devait-il essayer de trouver la direction de la gare avec ses propres Pokémons… Quoiqu’il en soit, il était encore loin d’arriver à Doublonville.

"Foutu bordel de merde de contretemps à la con. "

Oui, vous avez bien lu. L’art et la manière de résumer la situation dans une phrase nominalement bien complémentée. Tous ses jolis jurons parfaitement bien combinés venaient de lui échapper dans un sifflement. Ce n’était pas vraiment qu’il avait craqué et renié en moins d’une seconde toutes ses manières et sa bonne éducation qui normalement l’aurait obligé à se couper la langue plutôt que dire de telles obscénités, mais plutôt une petite envie de jouer les rebelles avant de faire fonctionner ses précieux méninges…

Les possibilités s’enchaînèrent les unes par-dessus les autres… roigada avait beau être un Pokémon psy, il ne maîtrisait pas Teleport… Persian n’allait guère lui servir de monture et quand au deux autres… Ils n’étaient vraiment utiles que dans des missions d’infiltration ou pour un câlin câlin général pour se réchauffer en plein hiver. Sinon, il y avait aussi l’option se rapprocher des faits et gestes d’une jeune fille sans que celle-ci ne vous étouffe à coup d’attaque Sécretion ou l’option modeler son doigts en n’importe quoi grâce à l’attaque Griff’ombre. Pas mal pour de si petits Pokémons, mais ça ne lui servait franchement à rien dans le cas présent. Vraiment rien…

Un bruit de chute le tira de rêverie. Pas un bruit que n’importe qui aurait pu percevoir. Seul lui d’ailleurs, et ses sens particulièrement bien entraînés avait dû s’en rendre compte… Il tourna la tête dans la direction du bruit, s’approchant un peu du wagon qu’il pensait identifier comme celui dans lequel il s’était assis au tout début du trajet. Quelques secondes plus tard la demoiselle suspecte sortait discrètement d’une vitre… Elle avait dû oublier quelque chose d’important dans ce Wagon pour y risquer sa vie.
Il se dirigea dans sa direction… Ils étaient persuadés qu’ils avaient un problème en commun : L’arrivée des secours…

"Hum… Je crois bien qu’on est dans la même galère cette fois… " Un curieux étonnement se dessina sur les traits de la demoiselle… Ah oui, il avait oublié le changement de vêtement et de coiffure… Bah au ton de sa voix, elle saurait très bien à qui elle avait affaire " … et si on coopérait… " Son manque d’assurance était net… dès qu’il s’agissait de demander de l’aide, il ne faisait confiance à personne, et rejoindra le prochaine gare sans problème ne serait sûrement pas sans danger, vu l’endroit où ils se trouvaient… Le plateau indigo, région connue pour abriter les plus puissants Pokémons de Kanto... Gloups.

Bordel… S’il continuait à être aussi aimable avec cette pimbêche, il allait franchement en gerber. Déjà que lui demander de l’aide était bien trop humiliant et inutile, mais voilà qu’en plus il devait y aller de façon « gentille ». Il ne sourcilla même pas en voyant le regard glacial de cette femme, au contraire cela lui donnait envie de rire, il s’était bien foutu plusieurs fois de la tronche de plusieurs hauts gradés, Rocket comme Quetzacoalt comme Force de l’ordre… Ce n’était pas cette gamine avec son regard, qu’importe le froid qui s’en dégageait, qu’elle arriverait à le mettre hors de combat.
Et puis elle le faisait bien rire avec son petit air méprisant… Ce n’était pas lui qui se retrouvait obliger d’utiliser les Pokémons d’un autre pour arriver à ses fins, ce n’était pas lui qui touchait aux seules créatures pures de cette maudite planète. Quelle pau…

"Que gagnerais-je à coopérer avec un homme comme vous ? Je peux très bien me débrouiller seule, je ne suis plus une gamine à ce que je sais. Mais peut-être que vous êtes trop idiot pour savoir vous débrouiller dans une telle situation, ce qui ne m’étonnerait pas vraiment. "

Qu’est-ce que tu gagnerais… Ben peut être la joie de ne pas te faire engloutir par un Steelix, écraser par un Rhinastoc ou déchiqueter par un Ursaring hein… Après c’était à elle de choisir ce qui l’arrangeait avec son flot de pensées, qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à faire de son regard dur et méprisant ? Lui, il ne faisait que proposer. Elle refusait, tant pis pour elle. Il tourna le dos alors qu’elle était en train de lui lancer une pique moqueuse, pour qui elle se prenait cette nouille ? La demoiselle stoppa d’un coup net sa diatribe, semblant réfléchir à on ne sait quoi d’important. Owen avait quand à lui déjà posé la main sur la Pokéball de Persian, il serait plus adepte que lui à choisir la bonne direction à prendre. Alors qu’il avait déjà fait quelques pas en avant, chose que n’avait pas remarqué la brune dans sa concentration, il se retourna une dernière fois, tout sourire.

"Et bien l’idiot vous dit bon ven… "
"Très bien j’accepte… mais ne me retardez pas. "

Non, mais fallait qu’elle se décide celle-là, une légère mimique oculaire trahie son agacement. Madame n’avait sûrement pas dû faire attention à ce qu’il lui disait et, croyez le ou nom, il n’en était pas forcément fâché.

"Jusqu’à preuve du contraire, c’est moi qui attend.

Il se détacha du groupe de rescapé de l’accident de train, essayant de ne se faire repérer de personne. Les secours arriveraient sûrement par le chemin de fer, et il faudrait donc faire un détour. C’est pourquoi il envoya son Pokémon félin en avant. Il lui indiqua brièvement qu’ils devaient parvenir au Plateau indigo le plus rapidement possible et en croisant le moins d’humain sur leur route… Bordel ce que ça allait être chiant toute cette histoire…
Rabaissant la casquette de contrôleur sur sa tête, remontant légèrement son baluchon sur son épaule, il mit sa main gauche dans la poche de son uniforme et se contenta de suivre son Pokémon, sans vraiment se soucier de l’autre… Elle lui servirait probablement d’excuse s’il croisait quelqu’un de potentiellement chiant.

Hum… Il en avait encore beaucoup des idées de génie dans ce genre là ? Parce que en terme d’atteindre le fin fond de la connerie, il était plutôt doué, non content d’activer sa curiosité aux environs d’une peste incapable d’être aimable plus de deux secondes de suite, il lui avait carrément proposé de le suivre et de l’aider à traverser le dangereux plateau indigo… Bah, il ne s’attendait en fin de compte pas vraiment à de l’aide, vu le profil, elle allait sûrement essayer de se servir de lui comme appât pour mieux fuir un danger éventuel. Au premier affreux pas beau qu’il rencontrerait, il ne la reverrait sans doute plus avant de nombreux mois, voire années… Haha. Vive les rires nerveux moi je dis.

Le détective osa un coup d’œil vers l’arrière afin de vérifier s’il était toujours suivi de la demoiselle et vit qu’elle avait pris une de ses Pokéballs en main, qu’est-ce qu’elle voulait encore ? Le tuer ? La main qui était enfoncée dans sa poche entoura la sphère, contenue de Roigada, il ne serait jamais trop de deux avec Persian pour venir à bout de cette saleté. Une inexplicable mine de dégoût s’était peinte sur le visage de la jeune femme et il n’arrivait pas vraiment à se l’expliquer, mouais…

Un Riolu apparu soudain devant Persian… C’était donc ça qu’elle cherchait à faire ? Le provoquer. Une vraie peste quoi ! Elle avait sans doute remarqué qu’il n’avait pas franchement apprécié ses remarques et que la tête qu’il tirait traduisait son agacement. Et, en tant que bonne chieuse, elle s’était précipitée sur l’occasion pour en rajouter plusieurs couches… Puéril. Mais pourquoi pas, si elle voulait jouer à ça, il n’allait pas se démonter. Après tout, tout à l’heure était une exception, en temps normal, il maîtrisait parfaitement son côté caractériel, et ce n’était pas celle-là qui allait le faire trembler, non, sûrement pas. Il ne se faisait pas non plus de soucis pour Persian qui avait l’air de n’avoir absolument rien à faire des taquineries de l’espiègle Pokémon combat.

"Il est joueur, je n’y peux rien si votre Persian l’intéresse... "

Haha. Fait pas genre tu ne lui a poussé la main, t’es marrante ma petite ! Il ne pu s’empêcher de sourire nerveusement à l’attaque pas vraiment cachée de la demoiselle, visiblement elle ne connaissait rien de la finesse et des sous-entendus, elle fonçait plus frontalement qu’un troupeau de Mammochon sur un arbre remplis à en tomber de baies succulentes. Il n’allait franchement pas s’ennuyer autant dans le bon que dans le mauvais sens.
Il s’arrêta, accompagné de Persian en voyant que l’autre était en train de rentrer son Pokémon dans sa ball. Il l’attendit pour qu’elle arrive à sa hauteur et se tourna vers elle, un sourire amusé prenant une grande place sur son expression.

"Ne vous inquiétez donc pas pour lui, il à l’habitude de se faire embêter… " Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait dit ça, mais il savait en revanche de quoi il parlait, Capumain et Kecleon réuni était bien pire qu’un bébé Pokémon combat excité de découvrir une nouvelle victime… "Sinon, où en étions nous dans notre discussion ? Je veux dire, avant qu’on se fasse interrompre par notre ami le contrôleur. " Il releva légèrement la casquette du dit contrôleur, son expression amusée mêlée à un regard espiègle…