Qui a dit que les Bootleg étaient équilibrés ? [PV Giovanni]

Affirmer que couper les liens avec sa sœur ne lui avait procuré qu’indifférence aurait été mentir… Giovanni avait senti une sorte de sensation désagréable qu’il n’avait plus ressentie depuis longtemps monter le long de son œsophage lorsqu’il fit des pseudo-adieux à sa Imõto-san… Sensation désagréable qui baissa en intensité, lorsqu’elle l’observa franchement et lui avoua le fond de sa pensée… et quand elle le qualifia d’Onii-san…

Toutefois, après le vague sourire, un sourcil s’arqua, et une expression interrogative seya le visage du mafiosi… Elle avait connaissance des terroristes ? Comment ? Grâce à sa rencontre avec Chocolate ?... Il ne voulait pas le savoir… et elle ne devait pas avoir plus à connaître quant à leur sujet … il lui fallait quitter sur le champ la salle de concours, avant que des émotions viennent entraver sa décision de couper les minces liens les unissant…

« Désolé… Imõto-san… »

Avec regret, sincères, Giovanni détourna les talons, et s’apprêta à descendre les escaliers…

« Attends.... tu pètes les plombs, parce que le vieux a fait des conneries comme toi et qu'il essaie de se rattraper, et que ça, ça va contre ta fierté... tu pètes les plombs parce que la femme de notre père insulte celle qui m'a abandonné et a voulu me tuer à la naissance parce que j'étais moche ?
Qui a abandonné le padre quand il s'est fait mettre en taule, alors qu'elle avait peur de rien, pas même de la justice ?
Tu pètes les plombs parce que comme moi t'as jamais fait que le rejeter et tu lui reproches de pas avoir été là quand il fallait.... sachant pertinemment qu'on l'aurait envoyé chier ?
C'est vrai, j'en veux au paternel pour plein de choses. Mais je reconnais qu'il a au moins le mérite d'essayer de réparer les erreurs du passé. D'assumer ses conneries. Alors que toi... »

Giovanni se raidit sur place lorsqu’il entendit le timbre de voix grave de son frangin, et dut réellement, réellement serrer les poings… Ne supportant pas que Meister rajoute une couche sur ce qu’il considérait comme sa révérence… ne supportait pas de l’entendre critiquer leur mère, Giovanni ne pouvant concevoir que Madam Boss eut vraiment envie de tuer son propre garçon, détériorant l’image de femme parfaite que le cadet avait d’elle… et par-dessus tout, ne supportait pas de se faire comparer d’aucune façon à son père…

« …. J'arrive pas à croire que de nous tous, celui qui est sensé être le plus rebelle... est le meilleur toutou. Risquer sa vie, Sakaya ? Oui, parce que tu t'es laissé embringuer dans le crime, comme quelqu'un, qu'une certaine personne te fait du chantage, comme quelqu'un, et qu'un jour tout ça va te retomber dessus, tes gosses, tes anciennes femmes qui te haïssent, et que tu vas être sur le point de crever seul, que tu vas réaliser que l'honneur du mec de tout porter sur lui et jamais parler, c'était des conneries. Et tu vas être comme le type que tu viens d'insulter, seul à chercher le monde. Parce que vous passez votre vie sous une fausse liberté, à craindre les représailles. On vous fait du chantage, cette soif de pouvoir minable... à quoi elle sert si au quotidien, t'es pas foutu d'aller au dessus d'une prise d'otage vulgaire pour laquelle tu me fais toujours la gueule ?! »

Le pokémafieux se retourna violemment, défiant de ses iris la couleur acier de son frère… Alors comme ça, il pensait qu’il pourrait juste « oublier » le fait que son propre sang en qui il avait confiance n’avait pas hésité à mettre la vie de ses deux enfants en péril pour une question d’orgueil ? Et c’était lui qui se permettait de critiquer sa personnalité ? De critiquer sa soif de pouvoir ? Sans cette soif « de pouvoir minable », où en serait-il aujourd’hui ? Sûrement pas dans le top dix des hommes les plus puissants au monde…

« Surveille ton langage… »

Paroles qui tombèrent dans l’oreille d’un sourd… ou pas, car peu après cela, Le Maître des Enigmes s’adressa à leur père, indécis s’il allait venir ou non… Et la seconde qu’il suivit, l’aîné avait réduit la distance qui séparait son 46 des bijoux de famille de l’ex-champion de Jadielle, lui coupant soudainement sa respiration et le forçant à serrer les dents pour ne pas geindre, alors que Rayleigh se passa une main sur son visage fatigué, apparemment dépité, lassé du non-avancement de la situation…

« Tu sais quoi ?! Ta tactique, là, c'est celle d'une femme ! De tout rejeter et tout ressortir pour blesser... au lieu de te servir de tes poings ! Si tu le hais autant, tue le, t'en sera pas à ta première mort – moi, en tout cas, le con de frère qui réagit comme une fille à s'énerver sur tout, qui est pas foutu de dire qui il est – bon dieu, mais on s'en fout de ton rang ! Un jour c'est moi qui te foutrait en taule, t'as pas compris, ça ? En tant que leader de la Team Rocket, je suis ton ennemi, Giovanni ! »

Il aurait été dur de déterminer qui des paroles invectives lancées ou du cass-nut était le plus douloureux… Le pokémafieux, alors légèrement courbé, releva les yeux sur ceux de son grand frère, une flamme de haine, mépris ainsi que de déception brûlant en ses iris…

« Mais l'homme, qui a eu une prise de conscience le jour où il a eu quelque chose à craindre, est devenu mon otouto. Et je l'appréciais, sauf que cet abruti, au lieu de parler de la raison pour laquelle on le tient par les couilles, et déclencher la guerre une bonne fois pour toutes, pour le bien de tout le monde, non, il rampe, et il envoie péter le reste pour pas qu'on le voit par terre et se venger de sa douleur. Comme un pokémon blessé... Oui, tu sais, ceux que tu méprises ? Bordel, mais préviens au moins tes gosses ! Garde les avec toi et attaque de front ! Fais leur confiance pour t'assister.... Fais nous confiance aussi, bon sang ! On est tous nuls, mais y a peut-être moyen de s'arranger si... De toute façon, Sakaya les a rencontrés, elle est dans la mouise quand même que tu le veuilles ou non ! »

La comparaison avec les Pokémons sut faire tiquer le mafiosi qui se redressa, expirant un bon coup pour canaliser sa douleur, prêt à adresser un uppercut à son frère… mais la seconde partie de sa phrase avorta cette action… Et cette fois la haine et le mépris s’éteignirent pour laisser place à l’incrédulité et l’amertume… tout en gardant la déception… Comment ça ?... Sakaya était déjà grillée ? Et… leur faire confiance ? … Froncement de sourcils de la part du Pokémafieux, qui desserra le poing qu’il aurait aimé envoyer à Meister… Le champion de Doublonville lui parlait comme si sa problématique était très simple. Comme s’il lui suffisait de déclarer la guerre aux Quetzacoalts, de les attaquer en ligne directe aux côtés de Silver, Chocolate, Sakaya… oubliant le fait que personne ne connaissait leur réelle puissance, ni le nombre de légendaires qu’ils possédaient, ou s’ils en possédaient, leur capital humain, machine et Pokémons global… En gros, Meister lui dictait une attaque suicide… Et il osait se proclamer « Maître des Enigmes »…

« Bon sang, ferme-la si tu sais même pas de quoi tu parles… »

Le répondant du concerné se fit par une violente droite à la tête à laquelle il ne s’attendait pas le moins du monde, le mettant directement à terre, presque K.O, lui faisant temporairement perdre la vue et une partie de l’ouïe tant le choc était puissant…
Il n’entendit que faiblement la voix de son père leur injonctant de se calmer, puis Meister répliquer, et un halo lumineux rouge apparut…
Il fallut quelques minutes au Pokémafieux pour se relever, et constater que la salle était vide de la présence de son aîné et de Nepthys… il ne put s’empêcher d’émettre un vague « Tss » avant de cracher le sang qui lui était monté à la bouche suite au traumatisme crânien… Son regard parcourut rapidement son père, puis sa sœur et un profond soupir émana de sa bouche… Et enfin, il se détourna, et eut la ferme intention de regagner la sortie…

Il marcha d’un pas lent, complètement démotivé comme contraint… il ignorait si le fait d’apprendre l’existence d’un autre membre de la fratrie était la raison de sa déprime, ou la réaction de Meister. Dans tous les cas, si c’était pour souffrir et ne rien gagner de ces rencontres familiales, il se jurait de ne plus jamais mettre le pied dans la même pièce que Mei et Ray… et d’éviter Sakaya autant que possible, pour son propre bien… après tout, c’était le devoir des grand frères de protéger leur petits frères ou sœurs… devoir que Meister ne ferait jamais, il le savait…

Mais la main qui se posa sur l’épaule coupa court aux amères pensées du Pokémafieux et le força à se retourner pour rencontrer directement les iris bleutées et honnêtes de sa petite sœur… Un court instant, il voulut se défaire de son emprise et continuer à partir malgré tout, le temps pressant, mais la voix de la musicienne l’empêcha…
- Tiens, au fait. On est d'accord que cette Team Foie gras de mes deux que je ne possède pas en tant que femme à fait un bordel monstre ? On est d'accord que toute cette agitation va forcément attirer des agents Quetzacoalt et des agents Rockets ? Que tu t'es à coup sûr fait repérer vu le bruit que notre engueulade familiale a faite?
Un léger hochement de tête quelque peu perplexe lui servit de réponse, Giovanni ignorant où voulait en venir la benjamine Bootleg…

- Bon, ensuite, tu veux m'éviter la merde, chose très gentille de ta part. Mais bon, oublie-pas un truc...je suis une emmerdeuse professionnelle. Et tu m'empêcheras pas de m'y plonger jusqu'au cou. De plus, même si c'est idiot, moi, j'ai envie d'avoir une vraie famille, avec un abruti de padre, et mes deux frangins. Donc... J'ai absolument pas envie que l'on coupe nos liens, tu vois ?

Giovanni fronça les sourcils complètement perdu dans la réflexion de Sakaya… elle voulait avoir cette famille-là ? Elle voulait rester avec l’homme qui venait de lui faire pêter tous les rouages qu’elle pouvait posséder ? Elle voulait mieux connaître un aîné violent, complètement inoculé par une femme s’en contre-fichant de tout le reste… elle voulait conserver les liens avec l’homme le plus recherché des régions de Kanto et Johto pour crime contre l’Humanité et les Pokémons… elle voulait être au milieu d’une bagarre fraternelle éternelle entre un qui poursuivrait son occupation criminelle quoi qu’il advenait et l’autre dont le seul but était de le foutre au trou ? Elle voulait conserver ce climat familial-là ? Elle voulait courir le risque de perdre cette famille dans une guerre terroriste ? En toute connaissance de cause…

Et c'est pour cela que je peux faire sans le moindre regret...ça !

« Sakaya tu ne pe- »

Et le plus inattendu arriva… Giovanni sentit des lèvres se coller contre les siennes, la bouche de sa petite-sœur s’emparer de la sienne. Les yeux complètement écarquillés, il fut bien trop surpris pour la repousser… et surtout, en voyant deux groupes de personnes suspectes, et un autre qu’il reconnut comme faisant partie des Rockets, il comprit sa stratégie, et joua le jeu…
Au bout de quelques secondes le baiser s’interrompit, et sa petite sœur parut joyeuse… joyeuse d’avoir réussi à le convaincre à ne pas couper leurs liens en tant que frère et sœur… car désormais, il n’était plus possible pour le Pokémafieux de renier l’existence de la dernière des Bootleg, pas après que des photos eussent été prises par les espions de chaque Team… Bon sang… Il y allait avoir des jalouses…

- On sent l'expérience, tu embrasses vraiment bien. Bref, maintenant, tu le sais, on est officiellement dans la merde, et tout ce que tu pourras tenter n'empêchera les Quetza de se mettre derrière moi. Surtout que je vais bouger, et à Sinnoh, ils devraient pas avoir de problème à nous prendre par surprise, Rayleigh et moi. Car maintenant, soit ces andouilles croient que on a une relation amoureuse, soit ils sont au courant que l'on est du même sang. Bonne chance pour leur faire croire le contraire.

… Une bouche légèrement entrouverte, les yeux toujours autant écarquillés et aussi ronds que ceux d’un Magicarpe, Sakaki poussa un soupire indigné… puis passa sa main sur son visage comme l’avait fait quelques minutes auparavant Rayleigh, qui désormais se poilait de rire, bien que ces côtes cassées devait lui faire atrocement mal…
Puis enfin, le mafiosi observa sa petite sœur, un air faussement agacé, en réalité ravi et satisfait se lisant sur son visage. Prêt à répliquer à la musicienne.

« … Tu as un arrière-goût corsé, mélange d’alcool-forts comme l’abricotine et la williamine… ainsi qu’une saveur acidulée comme le citron … et un peu épicé comme de la… moutarde… »

Une porte s’ouvrit et le Major Bob apparut comme une fleur, aussi hagard et heureux que d’habitude, n’ayant guère dû être témoin de la scène précédente. Dans ses mains, il tenait un verre de Schnaps ainsi qu’un hot-dog, avec gros supplément moutarde… qui était, Giovanni s’en rappelait, les principaux aliments et boissons qu’engloutissaient le champion électrique…
Lentement, Sakaki tourna la tête vers sa rouquine de sœur, une expression légèrement confuse…

« J’ai eu l’impression d’embrasser le Major Bob… »

La remarque valut un crachement d'eau-de-vie de la part du concerné qui observa le quadragénaire d'un regard complètement à la ramasse...

"Hein ?"

Une légère oeillade fut adressée à Sakaya... Le Major Bob... sa soeur et le Major Bob... à eux deux, s'ils se mariaient un jour, il était certain qu'il leur faudrait vider une cave pour remplir leur foie...

Toussant légèrement, pour reprendre un peu de sérieux, Sakaki sourit à sa demi-soeur et poussa un soupire de vaincu...

"Très bien petite soeur..."

Il accorda un bref regard à son père quelque peu moins rude que les dernières fois avant de se recentrer sur Sakaya dont une trace de sang perlait sur sa lèvre, sang lui appartenant... Par conséquent il passa son pouce sur sa lèvre inférieure pour lui enlever son hémoglobine, puis reporta un regard franc dans ses iris...

"Direction l'hôpital de Shinnoh..."

952 lignes Sakaya
154o lignes Gio
946 lignes Meister