Là où tout avait recommencé...

[Futur hypothétique : Après le double événement de Cramois'Ile]

Ils étaient tous déjà partis. Phénix, Aqua, Ansem. Tous, avaient déjà pris le bateau pour Sinnoh. Et le seul qui restait... c'était Garth. Il avait plusieurs affaires à régler... Comme dire adieu à Meister.

Sa décision était prise.

C'était bien beau tout ce qu'ils avaient prévu... Mais avec les récents événements, Garth était venu à une conclusion. D'une part, il ne voulait plus jamais – plus jamais!- que Moineau soit blessée par sa faute. Ni elle, ni que ce soit d'autre. D'autre part, il était temps de se tourner vers des gens plus forts... qui ressentiraient la même haine que lui envers ceux qui étaient irrespectueux des pokémons légendaires.
Des gens... qu'il pouvait peut-être influencer. Empêcher ce dernier de s'enfoncer dans une folie dévastatrice. L'intelligence était la plus dangereuse des armes, mais aussi le seul et vrai moyen vers la liberté. Combinée au reste des couches de l'âme, elle pouvait mener finalement à l'harmonie.
Garth ne demandait pas une utopie. Simplement la balance des forces du monde. Et elle risquait d'être dérangé par ces deux teams de fous furieux. Quetzacoalt, Galaxy... Il avait plus de chances d'arrêter la Galaxy. De s'en servir.

Il ne mit au parfum personne.

Il indiqua simplement à ses parents qu'ils devaient prendre Phénix avec eux et partir à Sinnoh où il les rejoindrait. Gardevoir était toujours avec lui... il lui avait demandé de partir avant de se rendre à l'Antre. Elle avait refusé. Comme si elle avait su qu'il aurait besoin d'elle.

Le borgne avait laissé ses pokémons. Rendu Tengalice, donné Spiritomb et Cheniti à Meister pour qu'il trouve un maître convenable à ce dernier. Son ami avait fortement protesté : il pouvait juste pas l'abandonner à Johto, avec « son crétin de frère qui va pas tarder à péter les plombs lui aussi »... Mais comme toujours, le Maître des Enigmes comprenait le raisonnement du métis scientifique. Et son besoin instinctif et inconscient de réparer ce qu'il considérait être ses « erreurs ».
Laisser un ancien collaborateur se fourvoyer dans une voie, quand il était certain de pouvoir l'en empêcher... Hors de question.

Et c'est pour cette raison qu'il rejoignait l'entrée de l'Antre où il avait retrouvé Giovanni un an auparavant.

Pourquoi ? Un administrateur de la Team Galaxy devait simplement le retrouver là-bas. Normalement, au plus profond de la nuit. Discret, et cela lui laisserait le temps de s'expliquer avec cette personne. Il les avaient contactés une semaine auparavant. Les autres étaient partis deux jours avant. Et lui ; il avait besoin de quelques jours pour aller trouver Meister, et discuter avec le Professeur Orme, lui signaler qu'il comptait retourner à Sinnoh. Bon sang, Hoshi le détesterait probablement pour ça... Mais tant pis. Peu importe ce qu'ils pensaient, tous. Les actes comptaient plus que le reste : et ses actes allaient être importants pour le monde. Il l'espérait, tout du moins.


Meister était au courant. Et c'était sûrement à cause de lui que, pendant que Garth attendait son transfert, il entendit quelqu'un venir.
Et parler dans son dos. Grave. Agacé.

« Alors, on part sans même dire adieu à celui à qui on doit tout ? »

_ Est-ce que tu m'aurais laissé partir si je te l'avais demandé ? Non.

Le métis ne put s'empêcher de sourire. Il ne se tourna pas... pour montrer qu'il n'avait pas peur. Gardevoir qui flânait dans les alentours s'approcha, mais... elle resta de côté. Non craintive, mais elle sentait la tension présente, et savait maintenant que les hommes devaient s'expliquer, même si c'était dans la violence. Quoique, en terme de force physique, Giovanni pouvait briser son maître en une seconde.

Il en était parfaitement conscient.

_ Notre frère à tous les deux m'a déjà menacé de me faire passer dans trente-sept dimensions de douleur différentes si je partais. Il m'a traité de lâche quand je lui ai dit que je ne voulais pas avoir à t'affronter et te dire que je quittais la Team Rocket définitivement.

Il ajusta son monocle. Perdu dans une contemplation angoissante du futur.

_ Et je sais parfaitement que si je t'expliquais ce que je vais faire, tu me prendrais pour un abruti et un traître. Si je ne le faisais pas, j'avais plus de chances d'être tranquille. Que mes plans ne soient pas troublés... Malheureusement ta présence même risque de déclencher un incident diplomatique. Ca ne va pas te calmer...
Mais tu sais très bien que j'agis rarement sans raisons. Celles qui me motivent aujourd'hui sont parfaitement correctes.

"Garth... j'ignore dans quel monde tu vis. Mais je suis là pour te rappeler que nous sommes en guerre. La Team Rocket a besoin de toi. J'ai besoin de toi. Tu ne peux pas partir, comme ça Garth."

Décidément... Garth ne put s'empêcher de sourire. Ça, par contre, il s'y attendait. A ce que Giovanni essaie de le rappeler dans cette société qu'il fuyait, mais parallèlement, qu'il tentait de protéger. Et de faire grandir. La Team Rocket... n'était pas différente. Sinnoh, Kanto, Johto... C'était des sociétés où le peuple, perdu, emporté par une absence de sens, cherchait à transformer le monde violemment. Désespéré, pensant que seule la force pouvait changer les choses.

Manque de croyance en l'homme... ou peut-être l'inverse... qui sait, Garth avait en tout cas l'intention d'empêcher la tyrannie, quelle qu'elle soit. Et Giovanni ne pouvait pas, même en essayant de lui parler comme à un frère, le faire changer d'avis sur son devoir.


"Je sais que les Pokémons sont pour toi les plus belles créatures du monde etcétéra... Mais tu veux savoir ce qui est vraiment important Garth ? Les humains. Les gens. Ces personnes que tu condamnes si tu pars, mon ami."

Imbécile.

Stupide homme. L'oeil de Garth devint plus froid que jamais, et son expression se fit mauvaise. Giovanni se rapprochait... mais alors, il n'avait toujours rien compris ? Il ne se doutait encore... de rien ? Il avait tenté de le mettre sur la voie, pour qu'il le comprenne seul. Mais...

"Qu'importe tes raisons. Tu ne peux pas t'en aller. Un point c'est tout."

« Sauf que ceux que je condamne soi disant en partant... même si les Quetzacoalt venaient à être neutralisés, ils seraient tout de même maudits et voués à la destruction, et par ma faute. Tu n'est pas dans mon esprit, Giovanni, et tu ne sais pas toutes les erreurs que j'ai pu faire. »

Il soupira et ôta son monocle pour le nettoyer, sa respiration s'étant accélérée, et avec la fraîcheur de l'air, de la buée s'y était déposée. Moineau le lui prit des mains pour le nettoyer, inquiète de le sentir si nerveux. Mais, autre chose la tracassait. Elle savait que des hommes devaient venir, mais il y avait quelqu'un d'autre dans ce bois et cette grotte, lointain. Si ça s'approchait d'ici, allié ou pas, Giovanni et Garth DEVAIENT fuir. Le métis aperçut que son pokémon était tremblante et fixait un point à l'horizon...
Il finit par se tourner vers Giovanni, histoire de lui faire face. Il savait que ce dernier ne le laisserait pas tranquille même s'il voyait toute sa détermination. Mais peut-être qu'il comprendrait. Il y avait une infime chance. L'oeil borgne du métis était à découvert...

« Je veux les réparer, et celle d'avoir laissé Johto et Kanto dans une ignorance et un irrespect le plus profond de la sacralité du monde, en fait partie. Mais l'une des erreurs que j'ai fait peut permettre de réparer celle que je viens de te citer... Et si je t'en dis plus, cela risque de te coûter cher. Mettre en danger mon plus proche ami serait une erreur que je ne veux pas commettre. »

Lui aussi jouait la carte de l'amitié. Mais il ne pensait pas que ça marcherait...

Ce que craignait Gardevoir ne se produisit pas, mais cela s'exprima... sous une forme particulière.

BANG !

Un hurlement victorieux de Démolosse retentit au loin. C'était assez éloigné pour qu'ils ne risquent rien, environ une vingtaine de kilomètres, mais, dans le silence de la nuit, et l'unique grésillement des insectes, ce hurlement résonnait particulièrement bien. Gardevoir eut un frisson et plaça mentalement des repères sur le cadre psychique autour d'elle, histoire d'empêcher ça. Garth haussa les sourcils et réfléchit à haute voix.

« Ça, par contre, ça ne faisait pas partie de mes plans... J'espère que tout va bien pour eux ? »

Ca aurait pu paraître stupide, mais Garth commençait à être sérieusement anxieux, et Gardevoir le sut immédiatement. Il se mettait à transpirer et jeter des regards frénétiques autour de lui. Moineau décida de prendre les devants et d'aller vérifier où se trouvaient les types supposés venir (non pas au secours, mais c'était pas loin) à la rencontre de Garth... Elle se téléporta dans le plus grand silence plus près de l'endroit d'où venait le coup de feu et le hurlement de Démolosse.

Pendant ce temps, le métis devait traiter avec l'agacement grandissant de Giovanni qui refusait de lui ficher la paix et de s'en aller. On se demande après pourquoi il n'était pas venu lui en parler : ils auraient été quittes pour quinze jours de blabla, largement le temps pour trois bombes de péter, et pour un crétin d'aller capturer des pokémons légendaires et sortir un plan tout droit venu d'un cinglé pour changer l'univers.

"Garth... je hais ne pas savoir ce qui se trame. Tu le sais bien. Aussi, je te prie d'arrêter ton numéro de "mae culpa", et de m'expliquer ce qui est en train de se tramer ici. Tu dis que tu ne comptais pas me revoir ? Très bien, alors explique-moi pourquoi avoir choisi comme dernière escale l'endroit de nos retrouvailles ? Serait-ce par nostalgie ? Te connaissant, c'est fort possible, mais comme tu l'as dit, tu as toujours tes raisons, donc je suppose que je ne fais pas vraiment partie de "tes raisons" de venir en ce lieu. »

Si tu savais. C'est VRAIMENT le hasard. Apparemment il allait lui casser les pieds longtemps là dessus. Arceus, quel vilain tour m'as tu joué... Giovanni enfouit ses mains dans ses poches et prit une mine irritée qui, pour le scientifique, rapportait plutôt à ses boudages de gosses. Malgré lui, Garth ne put s'empêcher de se revoir se disputer avec le plus jeune garçon pour une sombre histoire de conte de fées, que le métis s'achetait en boucle et pour lequel ils s'étaient fortement critiqués l'un l'autre. Pour une raison qu'il n'arrivait pas à se représenter, Giovanni avait fini par bouder.

Ca n'avait pas changé. Imbécile, mais le borgne esquissa un léger sourire. Ce qui aurait pu passer pour de l'arrogance.

"De plus, t'entends quoi par accident diplomatique ? Tu as rendez-vous avec le Président ? Ou... Warren Vidic ? Peut-être ? ... Enfin, bref, j'aimerais savoir pourquoi tu es venu ici. Et aussi, pourquoi, réellement, tu veux te repentir. A part avoir été un des plus brillants scientifiques au monde, je ne vois pas en quoi tu es coupable de quoi que se soit. Si tu dois t'en prendre à quelqu'un, mon ami, c'est pas toi, mais moi. J'ai crée Mewtwo. J'ai kidnappé le bébé Lugia. J'ai développé le projet des jumeaux. J'assume pleinement les activités Rockets. C'est mon rôle. Pas le tien."

« Le projet des jumeaux.... ? De quoi parles-tu ? Et je viens de te le dire. J'ai échoué à éduquer Johto et Kanto.... si des fanatiques comme les Quetzacoalt ont pu voir le jour, c'est que j'ai échoué, avec le corps des professeurs pokémons et humains du monde, à inculquer le respect. J'avais déjà échoué au sein de la Team Rocket... »

Ca, il le savait, il n'en était pas vraiment responsable. Du moins, pas entièrement. Néanmoins, comme membre du cercle des scientifiques éminents du monde, il pensait que la faute leur revenait. Mais il y avait autre chose, et cette fois, il fit face à Giovanni, œil dans ses yeux, sombre. Il devait comprendre.

« Mais... A Sinnoh j'ai échoué aussi. J'ai enseigné l'importance des pokémons légendaires à un de mes élèves... Et il a mal tourné. TRES mal tourné. Il a 28 ans maintenant, et a la même influence que toi à son âge. Mais je suis absolument certain qu'en voyant ce que d'autres ont conçu comme projet avec les pokémons légendaires comme il le fait, il changera. C'est lui que je vais voir... Et je crois que tu peux concevoir les implications... »

Mais à ce moment-là Moineau revint. Elle se retéléporta à côté d'eux, couverte de sang – et un sang humain. La réaction fut immédiate. Garth paniqua et l'attrapa dans ses bras pour la réconforter, en balbutiant, mais, elle perdit connaissance à cause de nombreuses blessures profondes qui lui avaient apparemment été infligées par un Chaffreux.
Avec Giovanni, ils eurent la vision de ce qui venait de se passer.


Dans une clairière, loin de là, Moineau avançait en scannant les alentours pour trouver des signes de vies. Un Chaglam lui bondit dessus et la fit rouler sur le côté, bientôt suivi de type avec des costumes ridicules. Des troufions. Avec un gros « G » inscrit sur leur poitrine. La Gardevoir soupira, heureuse de les voir, et s'inclina comme les danseuses lui avaient appris, mais...

« Oh les gars ! Je la veux ! »

« Ca c'est du pokémon sauvage ! »

Elle leur envoya l'image mentale de Garth et l'une d'entre eux s'arrêta, tira une photo de sa poche que Gardevoir ne put voir et se tourna vers les autres :

« Heu, je crois qu'elle est au mec que... »

Le temps qu'elle regarde ça, la pauvre Moineau venait de se faire agresser par six à sept pokémons appartenant à des sbires de la Team Galaxy, reconnaissable à leur niveau pourri et leur force égale à celle d'un trognon de pomme lancé par un gamin dans la figure d'un body builder. Gardevoir, furieuse, se tourna alors vers eux et perdit son sang-froid : eux, aider le maître ?! Que des imbéciles !
Elle les foudroya d'une attaque mentale projetée directement dans leur cerveau et là... Le phénomène, qui se serait produit dans l'animé si la même chose avait été faite à Sacha (soit, l'évolution pour protéger le gentil maître) se produisit chez les pokémons des troufions.

La contrattaque fut bien plus violente cette fois, et la femme qui était sensée les diriger, donc la seule personne avec un cerveau, rangea sa photo et cria : « Mais qu'est-ce que vous avez fich... »

Elle ne finit jamais sa phrase. Un Démolosse monstrueux bondit sur les pokémons qui agressaient Gardevoir et les réduisit en pièces, non pas en portant des coups pour les assommer comme un pokémon domestique sait le faire... mais lui, pour TUER.
Gardevoir, choquée, mais affaiblit, recula en balbutiant et tomba dos à dos avec l'humaine encore vivante, mais plus pour longtemps : punaise, le Démolosse faisait preuve d'une espèce de sauvagerie qu'elle n'avait que rarement vu, aucun des humains ni des pokémons ne s'en sortait vivant.

La bête se tourna vers elle, la gueule encore écumante de sang et sourit de tous ses crocs...

« Ca va ma puce... ? »

« MONSTRE ! » rugit Moineau en attrapant le seul humain encore en vie, et la téléportant avec elle plus proche. L'ennuyeux était que la bête risquait de les suivre... Elle était blessée et choquée, et ne put l'emmener assez loin, peut-être à un kilomètre de Garth et Giovanni. Assez loin pour qu'elle soit à l'abri du Démolosse, mais pas assez proche pour que Garth puisse la récupérer.

L'humaine, blessée, adressa un sourire paniqué à Gardevoir, aussi choquée qu'elle et...

« Je vais appeler l'hélico pour qu'il vienne me récupérer... Amène ton maître ici, s'il-te-plaît, rapidement... je ne sais pas ce que c'était que ce truc, mais il vaut mieux éviter de rester dans les parages. »

** **

L'oeil de Garth se fit froid, et...

« … Il faut que j'y aille. »

… Il aurait pu le broyer. Mais il ne le fit pas. Et au lieu... il le menaça. Indirectement, et directement physiquement. Ce qui acheva de finir la dernière once de ce qu'il avait pu appeler « amitié ». Dire qu'il avait fui pour éviter de la briser, pour le ménager...
Et lui ?! Il ne comprenait rien, encore une fois !

Meister aurait pu deviner la vérité. Qu'ils pensaient tous les deux quelque part à la même chose, au début : protéger leur ami. Il aurait pu faire le médiateur. L'avait-il anticipé en envoyant Gi ici ? Peut-être que oui... ou non.

Garth malgré toutes les apparences n'était pas disposé à soupeser le pour et le contre de chaque geste, parole, de son « ami ». Et, ramenant Gardevoir dans sa ball, époussetant ses vêtements alors qu'il se relevait, essoufflé mais pas prêt à le montrer... Sa voix se fit plus dure que jamais. La seule personne à l'entendre ainsi aurait été... son ancien élève. Hélio. Le gamin qui avait précisément pu construire ses plans parce qu'il respectait les dieux.

« 'Roi de pacotille... Plus dure sera ta chute.' Tu t'en souviens peut-être. »

L'histoire d'un sorcier qui s'était rebellé face à un roi qui l'avait utilisé à de mauvais escients en lui mentant... Il lui avait échappé en s'alliant avec des pokémons. Les deux hommes avaient toujours eu des vues différentes là-dessus. L'un, que le roi avait eu raison... l'autre, que le monstre était celui qui exploitait les forces des autres.

Ils ne s'étaient jamais accordés là -dessus.

« Tu as déjà chuté..... et je crois que je n'aurais jamais dû t'aider à te relever. »

Alors c'était ça, la vraie symbolique de ce lieu... Arceus, s'il avait une influence sur les décisions des humains ce dont Garth doutait, avait probablement fait exprès. L'un s'était relevé ici... l'autre allait tomber. Métaphoriquement ou physiquement.

Le poignard brilla dans la main de Garth quand il le tira de sa poche... et scintilla à la lumière de la lune quand il le jeta, consciemment, sur le côté. Loin de sa portée. Il était affaibli aux yeux de Giovanni. Vulnérable.

« Croire que je pourrais tourner le dos à un lieu où les gens sont en danger à cause de la science... Tu es un imbécile. Je m'en vais pour ne pas être l'instrument de la seconde chute de la Team Rocket. Parce que quand les Quetzacoalt tomberont, je ne resterais pas aux côtés de la Team Rocket. C'était pour ne pas avoir à réellement te trahir... Mais vu que tu ne m'as jamais fait confiance à ce que je vois, ça ne sert plus à rien de te le dire. »

Maintenant le métis tourna les talons, en direction de l'endroit où devaient arriver les secours de la Team Galaxy, et pour aider la jeune femme. Giovanni ne savait pas que Garth n'avait aucun pokémon fort sur lui... et tant mieux. Sinon il aurait été capable ; s'il n'était pas prêt à tuer Garth, à envoyer ses agents arrêter le Démolosse fou.
Néanmoins, il marqua une pause... silencieuse. Et jeta au sol la dernière ball qui lui restait. Vide.

« Tu peux me tuer maintenant, parce que je ne me mettrais pas à genoux, je ne reviendrais pas. Je ne suis pas un pokémon qu'on peut capturer une fois affaibli. Je ne suis pas un pokémon docile capturé non plus. »

Il prit une lettre dans sa poche et la jeta par terre, dépité, ainsi que ses boîtes de thé, et la totalité de ses affaires personnelles. Et enfin il se mit en route, laissant l'autre de côté.

« J'avais préparé ça en guise de brouillon... pour tout t'expliquer et te donner les coordonnés de mon nouvel élève, quand je l'aurais convaincu. Mais tu peux te la rouler et la fumer en même temps que mon estime. En même temps que ma vie, et que mon appartenance à la Team Rocket.
Je démissionne, et je t'emmerde. »

Mais, ça sonne trop comme un dernier post, et... Pas envie ! Alors...............
Pas loin.... Pas loin du tout....


« Mylord, si je peux me permettre, il commence à faire froid... »

Il y avait une femme habillée en soubrette, grelottant dans la nuit. L'homme à ses côtés lui lança un regard étrange. A moitié fâché, à moitié taquin, et complètement amusé... Un long fusil prolongeait son bras droit pendant que le gauche promenait une canne au pommeau d'or.

« Quoi, tu veux que je te réchauffe... ? »

La femme produit un bruit d'étranglement pendant que l'autre éclatait d'un rire joyeux. Tiens, en parlant de flamme... un pokémon de feu revenait vers eux, les crocs ensanglantés. Ça devait provenir des bouts d'étoffes déchirées prises dans ses griffes, sûrement. La soubrette eut un sursaut de frayeur pendant que l'autre s'exclamait que c'était un bon chien. Emblème répertorié dans les fichiers des criminels : magnifique....

« Je veux rentrer... s'il-vous-plaît... »

« On a fait une bonne chasse, alors d'accord. »

Tournèrent les talons et rentrèrent. Quelqu'un allait faire de sacrés cauchemars...


Et d'autres s'étaient paumés dans leurs rêves, et agacés, avaient choisi de mener un raid surprise sur un gang de trafiquant qui sévissait dans les environs. Aussi, une bande de policiers menés par un caféïnomane notoire tomba sur la vision d'un hélicoptère Rocket s'envolant au loin... et un groupe de cadavres de Team Galaxy.

« Monsieur Vidic... ! Venez voir ! »

Tiens donc. Apparemment, les deux hommes n'avaient jamais été sur le même plan de pensée, et ne le seraient jamais. Si Moineau avait été là, elle aurait craqué et leur aurait fait une transmission d'état d'esprit accompagnée d'une quintuple claque. Mais, elle n'était pas là, à cause de la Team Galaxy. Et en attendant...

"Tu me connais mal. Tu crois que je vais te tuer, après 27 ans d'amitié, car tu quittes la Team Rocket ?... Tsss...

Tu n'as pas hésité à tuer des innocents de sang-froid, à les faire tuer. Oui, tu l'aurais pu, songeait Garth. Et il ne s'adoucissait pas pour autant. C'était triste... mais s'il savait à quel point Giovanni pouvait être bon envers ceux qu'il appréciait, il savait aussi parfaitement combien il pouvait être affreux envers les êtres insignifiants... soit, les gens normaux. Ceux qu'il condamnait avec les actions de la Team Rocket. Il fallait un jour regarder la vérité en face, et maintenant que Garth le faisait...
Il lui serait difficile de passer outre.

Sauf qu'il y eut une diversion. Giovanni jeta son poignard près d'un flic à l'air paumé qui fit croire au Boss que Garth l'avait livré à la police – non, ça, ce n'était pas son job à lui, mais celui de Meister - … Et d'ailleurs en parlant de ce dernier, l'expression du métis devint impayable. Comment ça, il était sous écoute ? Il avait envoyé les flics ici... ?


A Doublonville :
« ORDURE ! »
Un poulpe venait de surgir dans une arène où elle n'était pas invitée. Une double rafale psy lui fit griller la moitié supérieure des tifs, mais, s'en fichant complètement, elle fit face à une valkyrie dans les vâpes, et un Champion pas très frais, en robe de chambre pour l'une et en caleçon pour l'autre. Le long pif lui balança un regard noir.
« Tu veux ? »
« T'as envoyé Vidic sur les traces de ton frère ? »
« Gneuh ? »
« Ma foi ! T'es sur écoute, fais pas comme si tu ne le savais pas ! »
« C'est Rivu qui a ma ligne sur écoute, je le sais, c'est moi qui lui ai calé le dispositif... pas Vidic... »
« Et, genre, Vidic il peut pas s'arranger pour soudoyer les types qui écoutent... ? »
« … OH LE- »


« Haut les mains vous êtes en état d'arrestation ! »

« Et vous, vous êtes deux et demi. Contre deux. » répliqua Garth.

Le raid venait d'arriver... mais ils avaient quelque peu eu des pertes en chemin. Donc, il ne restait plus que Vidic et son acolyte principal, un type ayant le faciès d'un hippopotame qui aurait mangé un parpaing dans le nez, et se nourrissant à la testostérone et aux protéines depuis l'âge de deux jours. Deux Arcanins à leurs côtés.

Vidic jeta un regard noir à leur coéquipier nommé « Tartempion ». Il lui demanda où étaient les autres, mais le jeune haussa les épaules, paumé. Par communication radio, son adjoint réussit enfin à récupérer les autres qui, menant leur battue aux « trafiquants », du côté d'Ebenelle, avaient voulu fouiller un manoir en croyant qu'ils s'y planquaient, et étaient tombés sur le propriétaire du terrain qui leur avait passé un savon. Après, ils étaient partis à la chasse de l'hélicoptère Rocket qu'ils avaient vus. Et maintenant, et bien... Garth les fixa méchamment.
Vidic sourit.

« Et bien, votre amie la Gardevoir n'est pas là ? Quel dommage – vous êtes tout seuls tous les deux, alors ! Quelle belle prise... »

« Non, ils ne sont pas tous seuls, espèce de vieux sac à patates. »

L'agent Galaxy qu'ils avaient vu dans le songe de Gardevoir, appuyée sur une Leuphorie, venait de débarquer. L'air très mauvais, arborant une jolie poitrine et une ligne digne de Samus Aran, elle grimaça en direction des trois flics :

« Je suis avec eux. »

… Garth se dit que c'était une mauvaise idée. Une très mauvaise. Vraiment. Mais... Elle proposait de soigner Gardevoir. Et, ça, c'était une idée très judicieuse. Le métis adressa un regard de côté à Giovanni... Il ne retirerait pas ses mots. Et, plus accidentellement qu'autre chose, il allait révéler quelque chose de mauvais, qui pouvait servir à Vidic. Ce dernier avait déjà l'intention de faire du bluff et prétendre qu'ils avaient attrapé Tina à l'étranger...

« Tu peux rentrer si tu veux. Après tout, je viens de quitter la Team Rocket... »

[Ca tombe bien: moi aussi c'est un long post, et c'est un gros trip aussi. Dis moi si ça ne te convient pas, et si tu veux que je leur invente des pokémons, ou fais le toi Razz]

Mais pourquoi, POURQUOI, ça part TOUJOURS en girouette ?!

Déjà : Garth se retrouvait avec l'ami qu'il venait d'envoyer paître avec l'amabilité d'une girafe avec le cou cassé, et une fille qui risquait de passer à la casserolle avec ce même ami avant de se faire tirer une balle dans la tête, les deux, avec l'un armé de pokémons puissants, une autre avec un œuf géant, et lui avec Moineau qu'il n'aimait pas imaginer combattre... face à un molosse armé, une tête de fouine diablement intelligente armée elle aussi, et un paumé qui n'avait rien à faire dans le coin, soit, l'équivalent au niveau puissance de Garth.

En gros, à moins d'appeler rapidement l'un des gros molosses de Giovanni et qu'il les protège pendant qu'ils s'en vont – on va estimer qu'un Nidoking ou un Galeking ou un truc du genre, c'est blindé, ok ? - ils étaient dans la mouise profonde. Et comme si ça ne suffisait pas, leur sortant un plan digne du Maître des Enigmes, Warren Vidic proposa tout simplement à Garth de tuer Giovanni, et à Miss Galaxy de se casser.
Et, bien entendu, de lui faire cracher le morceau derrière, et obtenir des réductions de peine. Grosso modo : Garth avait simplement du mal à saisir pourquoi il lui aurait lancé le pistolet s'il ne lui proposait pas quelque chose en échange. Le métis haussa les sourcils en le dévisageant. Bon sang, qu'est-ce qu'il avait derrière la tête... ?

Cérès soupira, et se rapprocha de Garth pour lui parler à l'oreille. Le métis se dit que s'ils n'étaient pas dans une situation aussi pourrie, Giovanni aurait pu se sentir vexé qu'on lui préfère un rasta borgne.

« J'ai reçu l'ordre de vous accompagner vous savez où, monsieur, et je ne le décevrai pas. Même si je dois y laisser la peau. »

« Je vois que ce bougre est resté aussi charismatique qu'avant, pour que vous soyez prête à donner votre vie pour lui. Mais, vous pouvez aussi aller les voir maintenant, je suis persuadé que ce type, en face de vous, qui travaille aussi avec le FBI, sera ravi d'avoir des informations sur la Team Galaxy. »

« Vous plaisantez ? »

« Non. »

Garth sourit ensuite. Bizarrement. Le choix lui était laissé... et il était vrai qu'il pouvait tuer Giovanni. Il aurait suffi que Vidic lui parle de l'expérience menée sur les jumeaux pour qu'il cède et tire effectivement, ou reconsidère sérieusement la question. Au lieu de cela... Garth fit du bluff. Il prit lentement la pokéball de Gardevoir et la montra à Vidic.

« Ce pokémon a souffert à cause de la Team Rocket. J'ai alors tenté de l'oublier... mais maintenant que vous m'en donnez l'occasion, je souhaiterais qu'elle le voit. »

Vidic sentait très probablement qu'il y avait un piège. Mais à cet instant précis, Mademoiselle Galaxy se mit à tousser un peu de sang, se sentant mal des morsures de tout à l'heure, et prétextant un malaise pour respirer et donc une mauvaise oxygénation du cerveau... Elle fit glisser un peu la fermeture de la combinaison déjà moulante de la Team Galaxy, peut-être jusqu'à la taille... Effet garanti : tout le monde s'arrêta, et la blonde envoya un clin d'oeil à Vidic :

« Au juste, comment est-ce que je peux vous remercier de m'offrir cette porte de sortie?

Quel était le pourcentage de chances pour que le premier criminel infiltré dans la police qu'ait connu Vidic ait été une jolie blonde qu'il avait pris sous son aile durant ses jeunes années ? Ça dépends, si vous considérez la question d'un point de vue réaliste, ou si vous la considérez selon la probabilité qu'il y a un clin d'oeil fait ici entre les deux rpiste. Donc, de moins de 1%, ça venait de passer à 75%.

« … Stillman? »

Vidic avait été déconcentré, et ses hommes de mains, complètement, par le jeu mené par l'admin Galaxy qui n'avait pas trouvé son rang dans une pochette surprise. Garth se mit à penser qu'il adorait cette gamine et... le soin qu'appliquait Leuphorie sur Moineau fut fini.
Giovanni devait très certainement reconsidérer l'option d'une alliance avec la Team Galaxy. Mais, l'heure n'était pas à ça.

« OH FATCHE DE »

Garth était une brêle en combat de pokémon. En combat tout court. Heureusement, ses compagnons n'étaient pas comme lui : Gardevoir agit immédiatement. Choc mental – sur les humains. Ces imbéciles comptaient, paradoxalement, trop sur le pouvoir de la science et des revolvers : ils n'avaient pas pensé à sortir leurs pokémons ténèbres.

L'admin de la Team Galaxy, peut-être suivie par Giovanni (à toi de voir) et en tout cas très certainement par Moineau, se précipita sur eux et... entreprit une fouille au corps ainsi qu'un lancer des armes à Garth. Mais celui-ci déchargea toutes les balles, et Gardevoir les fit disparaître avec les armes à feu, via une téléportation au fin fond du lac de l'Antre du Dragon via une téléportation rapide. Maintenant, les forces étaient à égal... Que des pokémons.

Et, le métis sourit, cette fois, à Vidic.

« Je ne deviendrais pas un tueur, peu importe ce que vous en dites. J'ai songé à utiliser l'arme que vous m'avez lancé pour vous tirer dans la tête, vous savez ? Et, puis, ce serait jouer votre jeu. Je ne suis pas sûr que votre supérieur sera ravi quand il apprendra ce que vous avez tenté de faire... Le concept de laisser Johto et Kanto aux mains de fanatiques vous plaît, apparemment.... Ah, suis-je bête : vous êtes un ancien scientifique viré pour non-respect des lois de l'éthique c'est ça ? Le fanatisme, ça vous connait, je crois... »

« (Il a mangé du lion) » envoya télépathiquement Gardevoir, amusée, à Miss Galaxy et Giovanni. Elle leur fit aussitôt une représentation mentale du scientifique en train de manger un énorme cuissot de viande à la barbare avec un tonneau de bière à côté de lui, et un marteau gros comme une guitare sur l'épaule.
« ( Et il a bu du sang de renard!) » Elle leur envoya aussi une image du même métis, avec un flingue dans la main, en train de rire gras dans une somptueuse demeure en train de se faire prendre en photo, avec quinze pirates s'inclinant à sa porte.

"Garth, tu sais bien que j'approuve toute humiliation faite à cet être complexé d'un sentiment de supériorité de justice divine, toutefois, je ne te conseille pas de jouer la carte de l'audace et de la provocation. Partons, maintenant... Nous avons encore des choses à nous dire. Profitons qu'ils soient encore sonnés..."

Peut-être un peu trop tard. Les hommes de Vidic, et lui-même, étaient bien entrainés. La force de Gardevoir les avait permis de vaciller un instant, mais maintenant qu'ils s'y attendaient, le même petit coup ne fonctionnerait plus. Le problème, par contre, c'est qu'ils n'avaient vraiment plus d'armes.
Et au niveau des pokémons... Ils savaient que Garth était faible. Mais Giovanni et la fille de la Team Galaxy restaient un problème : ils pouvaient cacher n'importe quoi dans leur manche.

"Complexé d'un sentiment de justice divine ? Et c'est vous qui me dites ça ?..."

Warren réfléchit rapidement, et bien. Garth serait une source d'informations géniales, et d'autant plus qu'il souhaiterait probablement protéger sa réputation, à lui, auprès des autres scientifiques de Johto et Kanto. L'administratrice de la Team Galaxy était négligeable : viendrait aussi le tour de ces crétins-là, pour le moment, leur leader qui n'était pas bête s'était arrangé pour ne pas avoir d'ennui avec la justice.
Mais il ne pouvait pas laisser partir Giovanni si facilement... Non, juste pas.

Alors il trouva une solution radicalement simple. Continuer à torturer l'esprit de Garth, et pas de manière aussi évidente. Notamment, une expérience dont il avait eu vent... Menée par l'un de ses anciens élèves et collaborateur, certes, mais Garth n'avait pas à le savoir et Giovanni l'ignorait très probablement. Alors Vidic remit en place (enfin, essaya) le col de sa chemise et sourit... de façon très mauvaise.

_ Alors que vous avez placé vos propres savants à la place d'Arceus... ? A oser se prendre pour lui, et mener des études sur... les humains ?

Garth se glaça, comme prévu. La fille de la Team Galaxy frémit légèrement, mais apparemment, elle était plus habituée à entendre la vie humaine traitée comme un sous produit de l'évolution, bon à être écrasé, comme une vulgaire araignée dégoûtante. Vidic continua, sentant la situation balancer en sa faveur.

_ Des jumeaux... exposés à des radiations constantes de pokémons psychiques, traités comme des bêtes, dans le but de créer des super soldats... Capable de communiquer mentalement. Je suis certain que Monsieur Maise n'avait jamais entendu parler de ça, ou alors, aurait-il été capable lui aussi de sacrifier deux enfants pour le progrès de la science ?

Un vieux rêve concernant la fameuse légende du Roi revint en tête à Garth. Il s'était rêvé, sortant d'un château, croisant deux petites filles dont l'une l'avait observé avec beaucoup d'insistance, et puis, en marchant au dehors, il avait entendu des cris. Mais personne ne semblait les avoir perçus, alors il se disait que ce n'était rien, pour apprendre plus tard... de l'adulte, appelée Moineau, que l'homme avait tué la petite et déchiré à jamais le cœur de l'autre. Et, qu'il en était responsable.

La métaphore naquit dans sa tête. Les deux fillettes, les deux jumeaux. Il était parti en laissant le champ libre à ce cinglé de Takhojo, qu'il n'avait pu faire virer mais qu'il tenait à l'écart de toute expérience, pour les torturer. Et... et il l'avait fait, et c'était de sa faute. Son œil unique se tourna vers Giovanni, chargé d'une haine – mais d'une telle haine...

_ Dis-moi qu'il ment. Dis-moi qu'il ment ou je vais devoir...

Il songeait juste à partir. Vite. En le laissant là en plan avec les flics, et filer avec l'admin Galaxy. Pas à le tuer – mais Giovanni devait probablement penser l'inverse. Qu'il vive... qu'il meure ? Garth avait du mal à ressentir autre chose que de la pitié. Et Vidic n'abattrait pas Giovanni comme ça.

La prison. Mais c'était ce qui l'attendait de toute façon.


_ My Lord, j'ai fait une provision de gels douche et de shampoing en accord avec vos goûts, ils seront dans les combles de la salle de bain n°3 si vous les cherchez.

_ Tu n'étais pas née que j'avais déjà tué mon premier gibier, alors cesse donc de t'affoler pour rien et viens par ici !

Myriam était en train de prendre une bonne douche. Ces promenades dans les bois, ça fatiguait bien et idéal pour dormir après, mais très salissant. Elle avait peur déjà d'imaginer l'état du Lord quand elle rentrerait de son voyage, dans son imagination, il était capable d'oublier de laver ses fringues, de les déchirer à n'importe quoi et de se retrouver forcer de porter des chemises avec d'énormes trous sur le torse et – En voyant qu'elle était en train de baver, la servante se dit qu'il était peut-être temps de se sécher et de le rejoindre.

Sauf qu'à l'instant précis où elle enfilait avec une pointe de regret l'un des peignoirs en soie qui lui appartenaient et se disait que ça lui prendrait un long moment avant de pouvoir se détendre aussi dans une si grande salle de bains avec un peignoir comme celui-ci, un hurlement de fou furieux retentit dans le salon où il avait l'habitude de boire un peu de whisky (c'est héréditaire), et plusieurs coups de feu partirent. Gros calibre, arme de guerre : pour le coup, le Lord devait s'être senti vraiment menacé.

Myriam surgit en courant dans le salon pour voir Vincent, avec trois pistolets chargés à côté de lui et un fusil à canon scié au bras, lui rugir :

_ N'avance pas... ! Tu vas te prendre un plomb !

_ … Monsieur ?

Ce cinglé attrapa un téléphone et se mit à insulter copieusement le service de police, pendant que Myriam apercevait deux agents de la Team Foie Gras se rouler par terre en chouinant, les pieds portant encore les traces des petits pièges à loups qui s'étaient refermés sur eux à l'extérieur, puis là, piqués par un poison paralysant et non mortel se situant sur de petites aiguilles calées sur l'entrée d'un coffre très facilement trouvable, ils... ils avaient bien mal. En même temps, tomber sur les pièges de catégorie C placés par le Lord contre les effractions commises par les imbéciles qui se dirigeaient direct vers les objets de valeur... Z'étaient pas très fut-fut.

_ … Une HONTE ! Des petits crétins qui se sont amusés à s'introduire dans MA propriété ! Oui, par effraction, là, ils se tordent par terre, ils ont eu deux trois petites surprises. Vous vous foutez de moi ? J'ai besoin de vous expliquer pourquoi j'ai besoin de poser des pièges à l'intérieur ?! JE SUIS UN EXILE POLITIQUE BON SANG DE GRANITE MARBRE ! Oui, vous m'envoyez quelqu'un... ! Je veux des patrouilles régulières !


Direction de la police de Kanto-Johto
Rivu, complètement endormi, entendit la conversation enregistrée entre le policier qui avait reçu l'appel, et le taré du cigare qui l'avait enguirlandé. Ca s'était passé pas dix minutes avant, et...

_ Où est Vidic... ?

_ Sous ma juridiction en ce moment, réalisa le chef de la police de Johto. L'homologue de Rivu, donc. Pourquoi ?

_ Je voulais l'envoyer là-bas pour mettre en place un périmètre de sécurité, le droit de protection des exilés politiques nous impose de mettre en place une surveillance permanente... Et ça, c'est plutôt son dada, à Vidic...

_ Je peux lui téléphoner, aussi, indiqua l'autre chef, qui était ravi de pouvoir se recoucher bientôt en refourguant le bébé à un autre. Techniquement ? Et bien, toute activité en cours de Vidic le forcerait à rentrer près du manoir et y travailler.

[J'espère que ça te convient ^^']

Le métis frémit. Des preuves. Une histoire d'expérimentation qu'il n'aurait jamais acceptée... Le genre de choses qui pouvaient le faire changer d'avis. Il y en avait déjà eu beaucoup par le passé, et, notamment, l'expression de Vidic lui indiquait qu'il avait probablement raison... Surtout, la réaction de Giovanni. S'il était resté de marbre... non. Peu importe sa réaction, Garth aurait quand même ouvert ce dossier.

_ Tu sais que je vais l'ouvrir, ce dossier. Ne serait-ce que pour m'assurer du nombre de stupidités qu'ils peuvent inventer.

Le ton de Garth se voulait faussement rassurant. Jusqu'à ce qu'il ouvre la lettre, en tire le dossier, et entame la lecture. A cet instant précis, un changement stupéfiant... pas immédiat, mais progressif. Le choc – le métis se mit simplement à trembler. Incontrôlablement, comme s'il avait une crise d'épilepsie. L'agent de la Team Galaxy paniqua et vint voir si il allait bien, mais Gardevoir lui transmit mentalement le dossier.

Garth n'y prêta pas attention, et Moineau non plus, trop choqués qu'ils étaient par la révélation et les souvenirs de Garth qui s'entrecroisaient, mais l'agent de la Team Galaxy... ne paniqua pas à ce point. Elle se contenta de penser que c'était horrible, mais que si c'était dans l'accomplissement d'un but ultime comme celui de Maître Hélio... enfin, dans ce cas cela concernait des pokémons et pas des humains, mais vu le respect que le métis avait envers les deux espèces, cela devait revenir à la même chose, surtout s'il s'agissait de légendaires.

Garth caqueta. Enfin, il s'agissait d'une sorte de rire, mais un ricanement de malade, et il se permit même de faire de l'humour, lançant à Giovanni un regard simplement vide de toute expression.

_ Tu vois, j'ai bien fait de jeter les armes. Je crois que j'aurais pu te tirer dans la tête directement. Tu as autorisé une chose pareille... non, tu l'as encouragée... Je savais par Meister qu'un truc de ce genre s'était produit, mais je pensais stupidement que ce fou de Takhojo agissait sans ton consentement, ce n'aurait pas été la première fois...

Ses souvenirs se mêlaient... à tout ce que Takhojo avait fait sans lui. Les interdictions au travers duquel il était passé... les déformations forcées sur les Porygons, les destructions de lieux importants pour l'histoire du monde. Giovanni, non seulement ne l'avait pas viré, mais en plus l'avait gardé pour le remplacer. Lui et ces fous qui étaient aussi au service de Giovanni... capturer les oiseaux légendaires, créer Mewtwo... trop facile. Moineau vit chaque veine de Garth être parcourue par la haine, virer au bleu fluorescent, seulement dans l'inconscient du métis dont l'âme entière se révoltait. Et tout ça, c'était sa faute.

_ Je n'aurais jamais du partir. JAMAIS ! Meister a bien fait de te contrecarrer encore sur ce plan-là et de sauver les gamins... Il ne m'a pas dit que tu en étais à l'origine, probablement par peur que je ne revienne de Sinnoh pour t'arrêter. Mais j'étais trop lâche.

Sous-entendu, il ne l'était plus. Le sourire de Vidic s'agrandit – jusqu'au moment où il tira un briquet pour brûler le dossier. L'adjoint de la police comprit qu'encore une fois, Garth préférait prendre la troisième voie.

_ …. Mais à la différence de Vidic je suis capable de voir que Johto et Kanto ont besoin de toi, et de la coopération des Rockets et de la police pour arrêter les Quetzacoalt. Tout ce qu'on a fait de mal, on le paie un jour, et je crois que tu commences à le réaliser.... Et je n'ai pas à te dire comment tu peux faire pour te racheter.

_ Vous fuyez, Monsieur Maise. Ca ne m'étonne p-

_ Et vous, fermez la. Takhojo est l'un de vos disciples, et ce genre d'expérience n'aurait pas été envisageable sans votre vision irrespectueuse de l'ethique et de la vie.

Peut-être qu'il y eut un silence ou n'importe quoi... dans tous les cas ce fut troublé par le téléphone portable de Vidic. Genre, une sonnerie débile, genre son d'un .midi sur un vieux nokia 3310. En écoutant bien, même, on pouvait reconnaître « You touch my tralala ». Niveau crédibilité... Vidic verdit et marmonna quelque chose à propos de Nancy... mais il finit par décrocher.

_ QUOI. Je suis un peu occupé, là ! (…) Comment ça, monter une équipe pour faire de la sécurité de particulier ? Esti, vous savez qui je suis quand même ? (…) Oui, votre adjoint, mais... (…) Je suis en train de procéder à l'arrestation de Mr Saka-

Une expression impayable apparut sur le visage de Vidic qui laissa tomber son téléphone comme s'il en avait eu peur. Apparemment se faire engueuler par les autorités c'était... c'était pas quelque chose qu'il adorait. En fait, on pouvait entendre du téléphone portable un type gueuler bien fort à propos du fait qu'ils avaient besoin de l'aide de Giovanni pour le moment pour la lutte anti-terroriste et que c'était PAS le moment. Garth ricana.

_ Tu as des amis haut placés, dis donc, Gi...

_ … Vous avez de la chance Giovanni... Un autre devoir m'appelle... Et d'autres malfrats à arrêter, pesta Vidic. Mais votre chance ne durera pas éternellement. Et vous, Garth, soyez certain qu'Interpol mettra votre Team à bas.

_ A mon avis, d'ici là, elle n'existera déjà plus, répondit sèchement le métis. Et Mlle Ceres, ne vous inquiétez pas à ce propos : on en parlera tout à l'heure.

Vidic disparut dans la forêt en pestant. Garth soupira enfin et... courut sur Giovanni pour lui mettre une droite. Bon, avec sa force de moule frite anorexique, ça n'allait certainement pas réussir, mais...

_ ESSAIE DE T'EXPLIQUER, MAINTENANT !!

_ Tu sais que je vais l'ouvrir, ce dossier. Ne serait-ce que pour m'assurer du nombre de stupidités qu'ils peuvent inventer.

A cet instant-même, Sakaki regretta amèrement le contenu du dossier que Garth tenait en ses mains, et commençait à ouvrir... il aurait aimé qu'il eût s’agit réellement d'une stupide tentative manipulatrice de Vidic... car il redoutait grandement la réaction qui allait venir.

Et il avait raison.

Le langage corporel du métis parla de lui-même. Au fil de la lecture, ses traits faciaux se décomposèrent dans un mécontentement flagrant. Des tremblements, une rage rarement inégalée immergèrent, et la tension qui rôdait depuis tout à l'heure sembla s'intensifier. Le pokémafieux expira légèrement, passa une main quelque peu moite sur son visage, complètement pris au piège, par cet enfoiré de Vidic...
Un rire se fit. Un rire froid. Qui n'avait absolument rien de joyeux. Une touche sarcastique d'humour vint scinder le silence pesant qui avait commencé à se faire, sous l'oeil épaté de la jeune femme qui ne pouvait pas penser Garth agir de façon aussi instable. Warren, quant à lui, paraissait être aux anges, affichant un sourire victorieux sur son visage. Giovanni, lui, avait vu son inquiétude augmenter, ainsi que sa curiosité, lorsque le savant avait parlé des travers de Takhojo, comme quoi il avait mené des expérimentations dans son dos... mais le quadragénaire doutait que c'était le moment propice pour demander au borgne de lui en dire plus, aussi, il s'astreignit au silence, réfléchissant à comment calmer au mieux la situation...

_ Je n'aurais jamais du partir. JAMAIS ! Meister a bien fait de te contrecarrer encore sur ce plan-là et de sauver les gamins... Il ne m'a pas dit que tu en étais à l'origine, probablement par peur que je ne revienne de Sinnoh pour t'arrêter. Mais j'étais trop lâche.

Les iris fins du mafiosi vinrent croiser celui cyan, et animé de colère, de Garth.

... Meister ? C'était... lui qui avait fait capoter l'expérimentation des cellules jumelles ?... Il aurait dû s'en douter... qui d'autre aurait pu infiltre aussi aisément la base et foutre un tel bordel et bousiller plus de quarante ans de travail sur cette recherche scientifique, faisant perdre au Boss quelque millions.

Le pokémafieux passa à nouveau une main sur son visage, comme pour y nettoyer l'expression d'un fort ressentiment qui venait de s'y installer... pour ne pas s'emporter, et envenimer une situation déjà empoisonnée à la base. Là Garth lui lança du tac au tac pourquoi il ne s'alliait pas à Vidic pour le faire tomber.

Jotho et Kanto avaient besoin de lui. Ce fut un soulagement pour Sakaki de savoir que son meilleur ami partageait cette pensée, même s'il savait que ce n'était pas parce qu'il avait confiance en lui, mais parce qu'il fallait faire face aux faits...

Warren, quant à lui, hocha négativement de la tête, et souligna ce qu'il prenait de la lâcheté pour le métis. Forcément, le concerné ne se laissa pas faire, et parvint plutôt pacifiquement à clouer son bec qui puait la caféine.
Un silence se fit, durant lequel Giovanni aurait aimé poser sa main sur l'épaule de Garth, et s'expliquer calmement, faire retomber toute la tension, et simplement, disparaître de ce satané lac Colère qui ne portait que trop bien son nom pour aller boire un bon verre de scotch histoire de se détendre un peu... même s'il doutait que Maise consente à cela...

La première réaction de Giovanni en entendant cette sonnerie, fût : "Bon sang, c'est pas le moment pour Nancy de m'appeler" et avait porté sa main dans la poche de son training afin de saisir son portable... qu'il n'avait en réalité pas pris... Il eut un léger écarquillement des yeux lorsqu'il vit Warren pester et saisir son mobile...

Une discussion apparemment animée se fit, Vidic se faisant manifestement taper sur les doigts, pour le plus grand plaisir de toutes les personnes présentes, puis, le sexagénaire lâcha son téléphone, et les foudroya littéralement du regard.

_ Tu as des amis haut placés, dis donc, Gi...

_ … Vous avez de la chance Giovanni... Un autre devoir m'appelle... Et d'autres malfrats à arrêter, pesta Vidic. Mais votre chance ne durera pas éternellement. Et vous, Garth, soyez certain qu'Interpol mettra votre Team à bas.

_ A mon avis, d'ici là, elle n'existera déjà plus. Et Mlle Ceres, ne vous inquiétez pas à ce propos : on en parlera tout à l'heure.

Cette dernière consentit par un hochement de tête, tandis que le chef policier disparut aussi vite qu'il était apparu accompagné de ses gorilles et ses Arcanins dans les bois... ne laissant plus qu'entendre le doux son de sa voix pestant et maugréant que bientôt il pourrait narguer Giovanni en lui envoyant sa propre urine en guise d'eau-de-vie en prison...

Le pokémafieux, quant à lui, ne put s'empêcher de lâcher un soupire de soulagement en voyant le trouble-fait s'éclipser, et se jurait, qu'il tâcherait un jour de se montrer quelque peu plus agréable avec Esti pour ce sauvetage qu'il venait d'accomplir.

La vision de la chemise blanche de Vidic disparaître dans les bois fut délectant pour l'ex-champion de Jadielle qui ne vit pas le moins du monde la droite lui arriver dessus, bien qu'il aurait dû s'en douter.
Il vacilla légèrement, ayant été pris plutôt par surprise, puis porta sa main à sa joue légèrement endolorie. Finalement, il se redressa bien rapidement, alors que, la respiration plutôt saccadée, son meilleur ami l'ordonnait de s'expliquer...

"Garth...qu'est-ce que tu veux que je te dise...

Mettant ses mains en évidence comme un voleur pris sur le fait, le mafiosi prit un air irrité.

"Tout est vrai.

A quoi bon mentir, à nouveau, alors que sa signature est apposée sur le document que le métis chiffonnait presque tant sa colère était grande... Garth était le juge, il avait les preuves, il savait l'accusé coupable, pourtant, il lui laissait une chance de s'expliquer. De dire la vérité, même si Sakaki savait bien que cela calmerait en rien l'animosité de son meilleur ami... La seule manière qu'il avait eu de le calmer, lors de la dernière crise de colère, avait été de risquer sa vie à l'autre bout d'une autre région... là il doutait pouvoir se voir accorder le pardon... Alors, autant balancer la stricte vérité. C'était sa seule chance d'être au moins une fois sincère, et peut-être, de se voir pas pardonné, mais pas tué, au moins... Mais avant toute chose, il ne fallait pas que l'information soit donnée à ... d'autres.

Aussi, d'un mouvement rapide, le mafiosi se posta derrière Stillman qui se trouvait proche de lui et l'assomma d'un violent coup sur la nuque, ne daignant vouloir qu'une espionne d'une Team adverse fût au courant de ses projets secrets.

"Permets-moi de prendre d'abord des précautions...

Sur ces paroles, il sortit Kangoorex de sa pokéball. Le Boss lui montra le corps inconscient de la jeune femme, et lui ordonna de l'amener un peu plus loin, dans les bois, de façon à ce qu'elle n'écoute pas en douce leur conversation. Le pokémon s'exécuta, tandis que le pokémafieux détourna son regard de Garth pour le porter sur le Lac Colère, et enfin, se lança, d'une voix neutre, impassible, relatant simplement les faits, dans son récit.

Ma mère s'était toujours passionnée pour créer une élite Rocket parfaite... infaillible. Donc, peu coûteuse sur le long terme. Elle connaissait Takhojo, et savait bien qu'il pouvait mener d'intéressantes recherches sur la synchronisation céphalique théorique des jumeaux. Elle avait vu là une opportunité de créer l'armée parfaite, obéissante, coordonnée. Mais avant d'en venir à créer un sérum qui pourrait rendre l'esprit des soldats totalement synchronisés, il fallait commencer par un début.
Et ce début se manifestait dans la contagion émotionnelle des enfants nés jumeaux...

Il marqua une pause, se remémorant ses visites à la morgue du département scientifique, constatant l'état miséreux des tout premiers cobayes, qui avait carrément vu leur cerveau cours-circuité, comme un fusible qu'on aurait pousser à bout...

"Pour obtenir ce sérum, il fallait, selon les recherches de Takhojo, parvenir à créer au moins deux êtres totalement coordonnés, puis de leur prélever de la moelle épinière... puisqu'elle est le prolongement du bulbe rachidien, une partie du cerveau qui contient de nombreuses cellules qui régissent les capacités motrices et sensitives... Ainsi, si on l'injectait à d'autres, ils seraient devenus coordonnés aux modèles initiaux. En théorie."

Sakaki détourna son attention du lac colère, et de ses souvenirs, pour fixer attentivement la flamme qui brûlait dans l'oeil de Garth.

"Dans la pratique, on n'a jamais pu tester tout ça... le taux de survie des cobayes était bas. Et on se doutait que même s'ils devenaient des soldats parfaits, ils risquaient de pas survivre à un prélèvement de la moelle épinière qu'on leur avait transformé via des attaques psy constantes à leur bulbe rachidien..

Un faible sourire se dessina sur les traits du mafiosi, qui parut, pour une raison qu'il l'ignorait, plutôt décontracté. Malgré que ces révélations risquaient de lui coûter... beaucoup.

"Voilà mon explication.

Voir Vidic détaler était aussi jouissif que de faire exploser la tête d'un mec que vous aviez en joue depuis un quart d'heure et qu'on venait enfin de vous donner l'autorisation de tirer, aurait dit Godfrey, ou aussi jouissif que de découvrir une stèle après laquelle vous aviez cherché depuis des années, dirait Garth, en étant plus gentil que le grand vilain méchant qui avait fait partir le scientifique pour venir monter la garde autour de sa maison pendant que lui profiterait de la vue d'un joli fessier féminin en peignoir. Le genre de choses qui allaient rendre Vidic complètement cinglé, mort de jalousie et d'énervement parce qu'il aurait pu arrêter Giovanni.

Ailleurs, Garth bouillait de rage.
Déjà parce que Giovanni venait d'assommer l'agent de la Team Galaxy pour des plans qu'il espérait que cet imbécile ne mettrait jamais à exécution. Mais attendez un peu qu'il entende ça.

Une théorie... oui, pourquoi pas, c'était plausible, du Takhojo, du faisable, du testable. Oui, mais sans prendre en compte que tout être vivant a droit au respect, ou plutôt que par sa nature même on devrait le respecter. De la haine... ? Oui, sans aucun doute. Envers Takhojo. Envers Giovanni qui était capable de lui expliquer ça. Oui, il avait le courage de le dire. Oui, oui, oui... sauf que non.

_ Et... Moi j'ai une question. Si l'une de tes maîtresses avait mis au monde des jumeaux, tu leur aurais fait subir la même chose ?

Non, en fait, il ne voulait pas entendre la réponse. Déjà parce qu'il la savait, ensuite, parce qu'il ne voulait plus rester une seconde de plus en la compagnie de cet homme. En fait, il ne voulait plus jamais le voir, et il savait parfaitement que si tout tournait comme il l'avait espéré...
Ce serait pourtant le cas. Il devrait le revoir pour lui venir en aide. Mais pas besoin de le dire.

_ Évidemment que non, salaud. Je savais que la vie des pokémons légendaires et des pokémons tout court ne signifiait rien pour toi... mais là, tu me déçois au-delà de toute attente. Esp.... Espèce de calvitie !

Oui, il aurait pu avoir l'air de quelque chose, sans l'insulte finale. Garth partit récupérer l'agent, portée par télékinésie par Moineau et se retourna une dernière fois avant de partir, pour jeter un dernier regard à Giovanni. Il l'avait qualifié d'« ami » par le passé... mais pouvait-il encore le faire ? Il savait ce qu'il demandait à Giovanni, et ce n'était pas de ne pas avoir existé.

_ Oui, je te suis reconnaissant de m'avoir aidé par le passé. Mais … je ne peux pas tout mettre sur le compte de l'amitié, Giovanni. Il y aura une possibilité pour que je te revoie et que je t'appelle « ami ». Quand je croirais que tu veux sincèrement te racheter de tout ce que tu as commis. D'ici là, au revoir.


Même heure.
_ Vous ! Vous savez avec qui j'étais avant que mes supérieurs ne m'obligent à venir vous protéger ?!
Vidic. Godfrey. Le deuxième était plus jeune que le premier, et pourtant il était absolument persuadé qu'à l'âge du premier, il n'aurait pas cette allure de dépravé caféinomane. En plus, au niveau barbe, il en affichait une plus fournie, mais mieux taillée, et inconditionnellement plus élégante. Myriam, qui, en peignoir, avait sursauté quand un cinglé avait sonné à la porte, avait eu tellement les jetons en ouvrant qu'elle avait hurlé en faisant rappliquer au galop son patron, observait les deux hommes, cachée derrière le peignoir du deuxième. Même au sortir du bain il avait l'air plus classe que l'autre.
_ Trois choses. De une, vous pouviez être avec votre femme en train de faire je ne sais quoi que je m'en ficherais absolument. De deux, j'ai demandé une escouade de police, pas la brigade des petits vieux flics du dimanche. De trois, vous me gonflez. Sortez d'ici avant que vous ne vous preniez un pruneau entre les deux yeux.
_ MyLord, c'est un policier, il faudrait...
_ Un policier ? Oh, lui, il m'a tout l'air d'un abruti qui aime les pots-de-vins.
Vidic manqua d'avoir une crise cardiaque. Ca faisait longtemps qu'un type contre lequel il ne pouvait RIEN faire se foutait de lui ouvertement, en face, et en le traitant de vieux. Pour Myriam, c'était peut-être la première fois qu'elle voyait son patron se moquer d'un type plus vieux que lui, qui lui faisait trop peur pour qu'elle remarque qu'il ne ressemblait à rien et qu'il puait, insultes qui n'allaient pas tarder à sortir si..
Ah bah si, Vidic trouva une faille qui lui permettrait d'attaquer ce type et de se venger. Réfugié mon c...
_ Vous venez de menacer un représentant des forces de l'ordre.
_ En quoi vous recevoir un malheureux fruit sur la figure constitue une menace ? Oh, bon dieu, faites attention, je vais vous frapper avec le peignoir de ma chère amie ici présente.
_ Je peux aller me changer d'abord ? (Le gros silence et le regard écarquillé de Vidic ainsi que l'expression simplement impayable mélangée entre la surprise et la perversité du patron en question lui répondirent qu'elle avait compris de travers et enfouit le visage dans ses mains pour se planquer, en retournant dans le dos du patron.) Pardon pardon pard-
_ Je vous prierai d'avoir un peu plus de respect pour l'homme qui a coffré l'Empereur des Mers Rayleigh Bootleg !
_ Silvers. Il s'appelait Rayleigh Silvers, répliqua Godfrey directement.
Myriam réalisa que ce nom... était celui de l'homme qu'elle avait contacté pour avoir de l'aide et sortir de leur région d'origine. Et c'était... cet homme il avait emprisonné le...
_ Comment est-ce que vous le savez ?! S'interloqua Vidic.
Vincent grimaça en guise de réponse.
_ J'ai le malheur d'être né dans la région où cet homme a commencé à faire ses méfaits. (Il fit un drôle de sourire.) Et en tant qu'ancien membre du gouvernement, je vous remercie d'avoir mis fin à son règne. Mais ça ne vous dispense pas de faire votre travail, et il se passe hors de l'enceinte de ma maison.
Vidic sortit... et, il ne le savait pas, mais dans son dos, Vincent ricana. Myriam comprit très bien : il se disait que Rayleigh était vraiment un imbécile pour s'être fait capturer par un type pareil.

Garth était aux antipodes de ce genre de pensée, dans l'hélicoptère de la Team Galaxy qui devait l'amener au quartier général de la Team Galaxy. Il avait rendez-vous avec Hélio.... et le poids de ses propres erreurs, à racheter. Miss Stillman se remettait avec l'aide de Gardevoir d'un gros mal de crâne...

[A moins que tu ne veuilles reposter, rp fini:) ]

... Il le voyait partir. Physiquement. L'allure déglinguée façon "Indiana Jones Rasta Métis" de Garth s'éloignait au loin, s'enfouissant dans la brume naissante proche du Lac Colère, ne laissant deviner plus qu'une frêle silhouette, accompagnée de deux autres, qui allaient peut-être devenir, les prochains compagnons de sa nouvelle aventure... Une aventure, sans Giovanni.
Alors... Cela devait finir ainsi. Vingt-huit ans d'amitié. Condamnées en à peine dix minutes. Ou, selon le savant, "mises en pause", d'après ce qu'avait compris le quadragénaire. Il savait ce qu'il avait fait pouvait être jugé de "mal", lui-même, au fond, le savait pertinemment. Et pourtant, il l'avait quand même fait. Et il l'avait caché. Pire, il avait comploté dans son dos. Il lui avait menti. Par crainte de se voir freiner par chantage ou autre moyen de pression, puisqu'à l'époque, il avait trop besoin de son meilleur ami pour le perdre.

D'ailleurs, c'était toujours le cas. Il avait besoin de lui. Le métis lui avait ramené de son côté un oiseau légendaire, certes, mais il demeurait le scientifique le plus qualifié que la Team des Voleur ait jamais eu... Et désormais, il avait démissionné. Laissant plein de projets en plan. Le laissant lui, en plan.
Toutefois, Garth lui avait affirmé qu'il reviendrait, lorsque la situation l'exigerait, sûrement une fois la guerre Quetza-Rocket ouvertement débutée. Mais sûrement pas en tant qu'ami. Et sûrement pas, de son côté. A la fin, il savait comment les choses allaient tourner.... Silver faisait déjà ligue contre lui depuis trois ans bientôt. Chocolate, dès qu'elle serait tenue au courant d'une quelconque façon, sûrement via Meister, du pacte Quetza-Rocket, mettrait tout en oeuvre pour faire chuter son père de son empire. Le Maître des Enigmes, quant à lui, avait bien affirmé son camp. Il était contre les terroristes. Et contre lui, et n'aspirait qu'à le voir derrière les barreaux. Seuls son père et Sakaya paraissaient rester neutres quant à leur position.

Un faible sourire se dessina sur les traits de Sakaki...

Garth était le pilier qu'il jugeait le plus stable. Il aurait pensé que leur aventure à Sinnoh les aurait rendu plus proches. Aurait annihilé leurs différends. Au contraire, ils n'avaient fait que de se renforcer... au fur et à mesure que le métis découvrait des secrets. Au fur et à mesure qu'il voyait l'avenir du monde ailleurs que dans sa Team... au fur et à mesure que la considération qu'il pouvait avoir pour celui qu'il pensait être son meilleur ami s'amenuisait. Ils s'étaient considérablement éloignés.

Mais malgré tout, Garth conservait un espoir. Espoir que Sakaki obtienne rédemption. Cette pensée mitigeait le mafiosi, qui peinait toujours à se voir comme un fautif... La rédemption... n'était pas son principal souci, en ces périodes. Mais voir la personne en qui il avait eu le plus confiance tout au long de sa vie, disparaître ainsi, dans le brouillard lui procura l'effet d'une gifle. Une prise de conscience se fit...

Ainsi qu'un soupire.

Un halo rouge vint illuminer l'obscurité et fit rentrer Kangoorex dans sa pokéball. Le Pokémafieux observa un instant la nappe grisonnante qui frisait le sol et un sentiment rarement éprouvé jusqu'alors s'immisça en lui... et il lui parut, durant un bref instant, revoir, à travers la brume naturelle, l'oeil cyan perspicace et vif d'un jeune garçonnet de quinze ans.