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 De la neige à perte de vue.

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Alizire EclareyAncien membre

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MessageSujet: Re: De la neige à perte de vue.   De la neige à perte de vue. - Page 2 EmptySam 10 Aoû 2013 - 18:06
Pour qui donc sonnait ce glas ? La fin était proche, le jeu comme les joueurs n’avaient qu’une envie : d’en finir le plus vite possible, en vie de préférence pour ces derniers. Le volcan entrait déjà en éruption et commençait à cracher ses nuages de cendres et de braises ardentes sur la zone, obscurcissant subitement le ciel et rendant le soleil moins pesant. C’était à la fois rassurant et soulageant, mais aussi inquiétant car l’issue finale n’était plus question que de deux lancés de dés et d’une dizaine de minutes.

La lave commençait à couler lentement, rampant sur le versant du volcan, s’approchant lentement mais inexorablement de la mer de sable qui nous retenait prisonniers. Mais pas le temps d’admirer le spectacle, c’était mon tour de jouer. Seul mon lancer faisait obstacle à la victoire de Kyo. Il suffisait d’un mauvais jet et qui sait ce qui pourrait arriver au plateau ? Rien que d’y songer, je remuais les dés entre mes doigts sans oser les jetés. Fermant les yeux et resserrant mon poing tremblant légèrement autour, j’expirai longuement en me coupant de tout lien extérieur. Les bruits, l’agitation des trois autres, plus rien. Ils étaient là, je les entendais, et pourtant, c’est comme s’ils n’étaient plus présents.

Je rouvris alors ma main, déterminée. Un geste fluide et les dés roulèrent à nouveau sur le plateau, jouant avec les rebords et s’entrechoquant avant de finalement s’immobiliser. Un quatre. Un deux. Mon pion réagit alors et se place sur la vingt-et-unième case. Petit score, mais il m’épargnait au moins un double. Ce qui signifiait un seul nouveau danger, décisif. Les lumières s’activèrent dans l’orbe centrale, traçant en lettres fantomatiques notre dernier avertissement.

« C’est à sa fin que l’on reconnait une bonne histoire, à ses renversements qui ravissement vos espoirs. »

Le renversement de situation ultime. Quand on croit que la victoire est à portée de main, et qu’un élément qu’on avait négligé jusque là révèle son importance et vous oblige à continuer le jeu. Mais là, nous n’avions tout simplement pas le temps. Et... quel élément aurions nous négligé ?

Un rugissement terrifiant résonna alors dans toute la montagne, un rugissement puissant à vous glacer le sang, à faire trembler les plus courageux des guerriers. Mais un rugissement aussi étrangement familier, qui venait accompagné de cette odeur pestilentielle de chair décomposée. Je me retournai, constatant avec horreur le retour de ces créatures cauchemardesques. Les Méganocifs s’approchaient dangereusement de notre ilot, nageant dans les sables mouvants dont il ne ressortait que la moitié de leur corps et leur cou gigantesque. Cinq cent mètres à peines, et nos pauvres os seraient à porté de leurs mâchoires monstrueuses.

« ... je vais v...
- Il est temps de mettre un terme à tout ce bordel. Les dés sont jetés ! »

Et à ses mots, les dés, roulèrent à nouveau sur le plateau. Peu importait le score, c’était finit. Il n’aurait plus qu’à crier « Jumanji ! » et toute cette aventure ne serait plus qu’un mauvais rêve. Mais nous avions visiblement sous-estimé la puissance de ces créatures préhistoriques qui nous pourchassaient ; avant que les dés ne se soient immobilisés, le plus proche d’entre eux concentra un liquide violacé qu’il projeta sur notre ilot, manque de peu de toucher Kyo et le plateau. On aurait pu croire que nous avions eut de la place, mais l’étrange projection commença à s’infiltrer dans le verre qui explosa, s’effondrant sur lui-même et nous entrainant dans le sable. Kyo pu retenir le plateau, mais pas les dés qui tombèrent dans le sable.

Et rien ne se passa. Le lancé était invalide. Mais il commençait déjà à s’enfoncer, s’accrochant comme il pouvait à son morceau de verre pour ne pas sombrer avec le plateau.

« Lâche, relance dans une minute on s’ra morts de toute façon ! »

Il ne répondit pas, acquiesçant simplement et se jetant à la mer de sable pour repêcher les dés toujours en surface. Une bonne poignée de sable avec eux, mais qu’importe, le jeu n’allait pas faire le difficile pour ça. Mais voilà qu’il ne pouvait plus rejoindre le plateau maintenant, piégé dans les sables mortels. Il ne restait plus qu’une solution. Bien viser.

« Maintenant ou jamais ! »

Il lança les dés, priant pour qu’ils atteignent le plateau encore en surface, mais surtout qu’ils y restent sans rebondir en dehors. Mon cœur s’affolait, mon souffle se coupait et mes doigts criblés de petites coupures en m’accrochant aux bords brisés de ma plateforme me faisaient souffrir, le temps s’était arrêté. Tous dans la même galère, la même peur, à attendre le jugement final qui déciderait de notre survie ou non.

Un rebond. Un deuxième. Les dés semblaient vouloir rester en jeu, il ne restait qu’à attendre qu’ils s’immobilisent. Un nouveau cri des méganocifs me fit trembler, mais rien à faire, il fallait que je voie ces dés s’arrêter. Un cinq... et un deux. Son pion se positionna enfin au centre. Le souffle lui manquait à se voir engloutir petit à petit sans pouvoir rien y faire, la lave et les dévoreurs de viande humaine s’approchant de plus en plus sans que rien ne puisse les arrêter. Plus qu’un mot à dire, un seul.

« ... ju... JUMANJI ! »

Et une lumière aveuglante enveloppa toute dans la zone, mettant finalement terme au jeu. Nous étions tous en vie. Nous avions gagné.
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MessageSujet: Re: De la neige à perte de vue.   De la neige à perte de vue. - Page 2 EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 22:12
Owen avait manqué d’hurler de joie en constatant le merveilleux score d’Alizire, elle avait eu ka grande chance de ne pas faire un double, qui en fin de partie était plus synonyme de « nouveau danger mortel susceptible de nous empêcher de survivre » que d’ « avancée plus rapide ».
En soit l’énigme qui accompagnait ce jeter était des plus évidentes, afin de bien ménager le suspense on faisait toujours revenir les principaux antagonistes avant le dénouement, permettant de boucler l’affaire de façon spectaculaire. Le fait que ce drôle de jeu auquel il se livrait puisse être aussi pervers que la plupart des scénaristes "compétents" n’étonna même pas Owen, si on avait du lui poser la question un peu plus tôt, ou s’il avait lui-même été au commande de cette sale farce, il aurait sans doute pensé à un bouquet final du même genre. D’abord le volcan et son imminente éruption, maintenant les Méganocifs.
Il n’était pas un grand expert des bestioles horrifiques, à vrai dire le cinéma et la fiction d’épouvante ça n’avait jamais vraiment été son truc –bien qu’il en connaisse les principaux schémas- mais il savait reconnaître un monstre quand il en voyait un. Surtout qu’il était bien desservi, deux pour le prix d’un, plus hideux et écœurant l’un que l’autre, tout droit sortis de l’imagination malsaine d’un jeu plus dangereux que Rockets et Quetzacoalts réunis.

La mer de sable s’était étendue de façon exponentielle coupant toute possibilité de retraite, avalant les arbres t tous les autres éléments du décor carbonisé, en un instant il n’y aurait sans doute plus aucune trace de la colonie de Fermite. Mais était-ce bien important que ça se fasse ainsi alors même que des nuées ardentes seraient bientôt là pour tout dévaster ?
Perdus dans cette immensité, sauvés par leur seul petit îlot de verre, quelle n’avait pas été la surprise des quatre aventuriers quand sorties de l’enfer les créatures cauchemardesques avaient d’un rugissement fait part de leur présence écrasante.

Dans un élan d’inspiration Kyo eut la bonne idée de s’emparer des dés, sous les yeux spectateurs d’Owen et de Tristan qui a ce stade de la partie ne pouvait plus faire grand-chose que de lui accorder toute confiance et prier pour lui. Si ce n’est peut être tenter de repousser les deux immondes bêtes, mais c’était bien pire qu’un combat de David contre Goliath, d’autant que leur plateforme déjà bien occupée, ne pourrait accueillir d’autres combattants.
Mais à quelques minutes de la mort, se posait-on vraiment ce genre de question ?

"Démolosse ! "

Percevoir les mauvaises intentions briller dans les yeux de ses adversaires, juste avant qu’ils ne frappent, afin de se donner un avantage, voilà ce qu’était capable un bon agent Rocket. Et bien que ce titre ne saille guère à Tristan, il fallait lui reconnaître un instinct des plus aiguisés.
Déclenchant son attaque Feu d’enfer à quelques centimètres du visage du Méganocif le plus proche, le chien des enfers dévia brusquement la trajectoire de la déjection gastrique qu’il s’apprêtait à faire pleuvoir sur Kyo et le plateau de jeu ; il avait réussi à l’impressionner une demi-seconde, pour le blesser et le faire se reculer ce serait une toute autre paire de manche.
L’immense créature avait beau elle aussi s’empêtrer dans la mer de sable, elle avait encore assez de marge pour venir leur chatouiller les narines de sa délicate haleine de pourriture.

Ce qui n’était pourtant pas prévu dans l’affaire, c’était le fait que l’acide gastrique soit à ce point corrosif qu’il n’en fasse exploser le verre… et tous leurs espoirs du même coup.
Le jeu comme les joueurs furent soufflés par l’explosion, projetés sans pouvoir de contestation dans le sable qu’il ne maîtrisait plus. Déjà des nuages de cendres avaient complètement recouvert le ciel, la luminosité était au plus bas mais la chaleur ambiante continuait d’augmenter de façon drastique, devenant insoutenable même pour les plantes tropicales. L’odeur immonde dégagée par les monstrueuses créatures préhistoriques faisait naître vertiges et étourdissement, les cinq sens des protagonistes s’effaçaient peu à peu derrière un tableau de fin du monde.

Et pire que tout, le sable les engloutissait sans qu’ils ne puissent se débattre, Démolosse ne semblait plus en état de reproduire son précédent exploit. Ils s’enlisaient… le jeu avec.

Ce n’était pas la première fois qu’Owen voyait la mort d’aussi près, il n’en était pas pour autant moins crispé. Après tout, qui aimerait finir sa vie dans un immense bac à sable ?
Il réussit pourtant, et par on ne sait trop quelle compétence olympienne, à rester des plus calmes, essayant de trouver le courage de croire jusqu’au bout. Exercice bien difficile quand il s’agit de confier sa vie à un parfait inconnu… Mais qu’aurait-il pu faire d’autre alors que tout se jouait dans un dernier lancer de dés. C’est bien cruel de faire tenir toutes ces vies à la simple réussite du jeter de deux morceaux de bois sculptés, mais comment décrire autrement cet instant ?

Doute.

Peur.

Foi.

Angoisse.

Confiance.

Appréhension.

Et encore beaucoup d’autres mots qui ne se raccrochent qu’à un seul espoir : survivre.

Tombé sur le dos, déjà avalé de moitié par l’étendue mouvante, pareil à une tortue qui retourné n’est plus maîtresse de son destin, l’ancien détective savait bien que tout mouvement ne le méneraitq u’un peu plus rapidement vers sa fin. La tête penchée, il arrivait à peine à voir Kyo accroché à un morceau encore intact de leur îlot. Il distinguait à peine la voix d’Alizire ; il se sentait brûler, à l’intérieur, comme à l’extérieur, consumé par l’impuissance.

L’autre se projeta dans le sable, pour se saisir des dés qui étaient tombés dans le feud e l’action. Il n’était plus rattaché à sa bouée de secours, il venait de sacrifier sa sécurité passagère pour tenter une dernière action. Peut être était-ce l’équivalent d’un suicide, peut être que par cette action il les sauverait tous.

Perdant peu à peu conscience, Owen sentait à peine les grains de sables qui pénétraient dans ses vêtements alors que ces derniers commençaient à lui brûler le cou. Il n’était à présent presque plus qu’une tête. De sa vision périphérique, il ne put tirer que la vision d’un des deux Méganocifs en traind e trébucher, empêtré par la malédiction de la mer de sables, tombant sur son compagnon et les faisant tout deux s’écrouler violemment alors qu’en arrière-plan le volcan continuait d’éructer, déchargeant sur le monde toute sa colère.

L’espion Rocket put encore voir les dés s’élever, voler, planer, se faire envoyer dans l’étendue désertique. Leur destination lui était invisible, mais dans ses dernières lueurs de conscience, il focalisa essentiellement son attention sur le lanceur.

Cet homme aux cheveux bleus, qui les veines saillantes tant il était concentrait, fixait un point inconnu, tellement contenu qu’il semblait pouvoir exploser à tout instant. La sueur perlait sur tout son visage, autant due à la température d l’air qu’au stress qu’il s’imposait.

C’est alors que dans un dernier souffle, tandis que les paupières d’Owen devenues trop lourdes commençaient à se refermer, qu’il adressa un dernier message au jeu que le Rocket put lire sur ses lèvres.

"... ju... JUMANJI !"

***

Le mont Argenté est connu pour être l’un des lieux les plus froids de toute la région de Kanto et celle de Johto, parfaite jonction entre les deux grandes ligues, il était monnaie courante de s’y faire surprendre par blizzard et avalanche. Le lieu n’était pas comparable avec la route de glaces séparant Acajou d’Ebenelle, ici les conditions climatiques étaient bien plus rudes et ne pouvaient survivre que les plus forts et les plus en fourrures.

Ne pas être assez couvert, c’était risqué sa vie… mais également un réveil brutal.

"Qu’est-ce que ?!"

Allongé dans la neige, grelottant, Owen avait soudainement repris conscience. Les sens en alerte, il s’était brutalement relevé pour tenter de guetter le moindre danger alentour mis tout ce qu’il remarqua c’est qu’il était en train de friser l’hypothermie. Il s’empressa de réenfiler son imperméable qui lui permit de mieux supporter la situation actuelle, mais ce n’était toujours pas ça… Au moins, il serait en état de survivre.

Survivre…

Le Jumanji… Le volcan… Les Meganocifs… La mer de sables…

Tristan ! Alizire ! Kyo !

Son regard se posa tout d‘abord sur le paysage qui s’était complètement restauré, parfaitement égal à ce qu’il était avant que lui et la jeune fille n’entre dans cette mystérieuse grotte. Ensuite, il porta sa main à sa ceinture pour s’assurer que ses compagnons étaient encore là pour tout de suite se mettre à marcher, espérant trouver les trois autres infortunés.
Il se rendit alors peu à peu compte qu’il connaissait l’endroit dans lequel il avait atterrit, et en eut la confirmation lorsqu’il trouva l’hélicoptère qu’il avait emprunté pour gagner les hauteurs. Démolosse et Tristan y était affairé, semblant chercher prestement quelque chose. Lorsqu’il l’aperçut, son visage s’éclaira.

"OWEN ! Oh purée, j’ai cru qu’on allait y passer et je-
-Tu as vu les deux autres ?
-Hum… non… Tu veux qu’on les cherche ? Si on est là tous les deux, ils doivent bien être quelque part, d’une façon ou d’une autre on a du vaincre ce jeu ! "

L’aîné resta pensif quelques instants. Si eux avaient été renvoyé à leur lieu de départ, il en était sans doute de même pour les deux autres, et vu qu’au commencement chacun venait d’une direction différente, ce serait peine perdue que d’essayer de les retrouver dans un si vaste endroit.
À vrai dire, il avait même un peu de mal à ne pas essayer de se convaincre que tout ça n’avait pas été qu’une vaste hallucination collective. Mais au fond de lui, il sentait encore les battements de tambours qui avaient rythmé cette partie infernale de trompe-la-mort.

Le Jumanji. S’il en parlait, il passerait probablement pour un fou. Une expérience qu’il n’était pourtant pas près d’oublier, mais qui le convainquait au moins d’une chose : quand viendrait la fin, il se battrait jusqu’au bout.

Tournant les talons pour entrer dans l’hélicoptère, il donna enfin sa réponse.

"Ils devraient pouvoir se débrouiller, quant à nous je pense qu’on devrait rentrer."

L’autre ne protesta même pas.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: De la neige à perte de vue.   De la neige à perte de vue. - Page 2 EmptyMar 10 Sep 2013 - 22:50

Rp clôturé !


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