Le temps s’écoulait lentement depuis les derniers incidents. Tout avait été réparé, tout n’était plus qu’un mauvais rêve. Vous croyez ? Certains ne s’en remettaient toujours pas, pourtant. Aucune preuve physique ne restait, certes, mais en eux, ce reliquat de mémoire ne s’effacerait jamais. Etait-il réel, rêvé, imaginé ? Rien ni personne ne pourrait plus le savoir.

Une question seule restait en suspens. Le monde avait-il été sauvé ? Cette erreur ne devait pas être reproduite. Elle voulait voir un nouveau monde, un monde qu’elle ne verrait pas chaque jour se détruire sous ses yeux.

Effacer les ratures et tirer un trait sur la page ne suffisait pas.

Cela faisait plusieurs semaines déjà, interminables. Dès qu’elle le pouvait, Lyra venait au chevet d’Alizire pour guetter son réveil. Depuis ce jour où elle s’était réveillée dans un lit d’hôpital aussi, son amie n’avait pas ouvert les yeux. Personne ne savait quand elle sortirait du coma, on lui répétait sans cesse d’être patiente et d’attendre. Toujours attendre. Mais tant qu’elle restait en vie... cela lui convenait. Qu’est-ce qu’on pouvait y faire, après tout ? Tout ce qu’elle voulait, c’est qu’Alizire ne soit pas seule à son réveil.

Elle se leva et s’approcha de la fenêtre, posant sa main sur la vitre froide. Noël approchait à grand pas, les lumières de la ville lui donnaient un air festif qui sonnait faux à ses yeux. Elles n’avaient pas fêté le réveillon ensemble l’année dernière, cette année non plus ? Rien que l’idée d’attendre une année de plus lui descendait le moral au plus bas. Mais ce n’était pas bon de rester enfermée ici à attendre. Peut-être que sortir un peu lui ferait du bien...

« On va faire un tour ? »

Le togetic acquiesça, et tous deux se mirent en route. Lyra n’avait amené qu’Ace avec elle, mais depuis l’incident, c’était elle et Xya qui s’occupaient de la petite famille. Ils étaient tous inquiets, mais essayaient de ne pas trop le montrer. Il n’y avait que Mistral pour ne pas s’en soucier, encore trop jeune et protégée par son innocence. Mais tous attendaient avec impatience le retour de leur dresseuse. Toujours attendre...

Les voilà dehors à présent, sous le fouet cinglant du vent hivernal. Le marcher de noël n’était pas bien difficile à trouver, il suffisait de suivre les lumières. C’était simplement immense, et bondé de monde surtout. Tout le monde semblait laisser sa mélancolie derrière lui et se laissait aller aux festivités, pourtant, la jeune femme ressentait comme une longue plainte derrière ces éclats de rire. C’est ça, ce qu’il appelait le Requiem ? Elle aurait aimé ne jamais entendre cette musique. C’était trop dur de jouer la comédie et de faire semblant de s’amuser dans ces conditions, elle n’aurait pas du venir. Tournant les talons, elle soupira et resserra son écharpe, ne sachant pas si elle devait rester ou partir en courrant. Etait-ce mieux que de se morfondre devant la fenêtre ? Franchement...

« Mademoiselle, vous chercher quelque chose ?
- Qu... moi ?
- Oui, approchez. Je peux vous aider ?
- Je... euh... elle baissa les yeux pour tenter de dissimuler sa tristesse en s’attardant sur ce que vendait ce stand. Il y avait des bijoux de toutes sortes, mais aucun ne lui plaisait vraiment... jusqu’au ce qu’elle remarque l’intérêt du togetic pour cette petite pierre en forme de cœur azuré. – Qu’est-ce que c’est ?
- Oh, on appelle ça un Cœur Pur. C’est une pierre rare qui a un effet particulier sur certains pokémons... le votre semble beaucoup l’aimer, n’est-ce pas ?
- Oui mais... »

La vielle dame lui fit un sourire et prit le bijou pour le lui tendre. Lyra l’examina un instant, jetant quelques coup d’oeils au pokémon sur son épaule de temps à autres dans l’espoir d’une aide quelconque. Mais il semblait aussi triste qu’elle, ce n’était pas si discret malheureusement.

« Il ressent votre peine, vous savez. Ce n’est pas toujours facile de sourire, mais nous prenons sur nous pour eux. C’est pour cela que vous êtes ici, n’est-ce pas ?
- Je sais... excusez-moi.
- Ce n’est rien ma petite, la vie n’est pas facile tous les jours. Alors, vous le prenez ? Pour vous, ce sera sept-cent. »

La jeune femme fit à nouveau tourner la pierre entre ses doigts, interrogeant Ace du regard. Elle ne lisait qu’hésitation dans son regard, ce n’était que le reflet de la sienne. Alors elle réfléchit un instant puis lui sourit et accepta, recevant son paquet emballé et saluant la tentante du stand, un furtif mot de remerciement glissé entre deux passants.

La visite continua au travers de la foule, les stands défilaient sous leurs yeux comme s’il y en avait une infinité. Quel mal y avait-il à s’amuser, après tout. Ce n’était pas de sa faute. Alizire n’aurait pas voulu qu’elle culpabilise.

Soudain, un grand traineau s’arrêta devant elle, tiré par des Haydaims ayant revêtu leur pelage hivernal. Le père noel, hein ? L’attraction immanquable en cette saison. Des enfants descendirent du traineau et d’autres y montèrent, certains joyeux, d’autres tristes de devoir partir si vite. L’adolescente avant l’esprit qui s’évadait encore, le regard perdu dans le vague, quand elle sentit quelque chose tirer doucement sa manche. C’était une petite fille, elle devait avoir à peine huit ans.

« Hé, pourquoi tu es toute triste ? Le monsieur t’a dit que t’aurai pas de cadeaux ?
- Je ne veux pas de cadeaux.
- Alors pourquoi ?... Ma maman aussi est triste, elle faisait la même tête que toi. »

Lyra baissa les yeux tristement, serrant le poing dans sa poche. Ces jours n’étaient drôles pour personne finalement, hein ? Il fallait faire quelque chose. Alors elle s’accroupit pour faire face à la fillette, rassemblant son courage pour lui sourire et lui parler.

« Dis... tu t’inquiètes pour ta maman ?
- Non, fit-elle en hochant négativement de la tête. – Je sais que si je m’inquiète, elle sera triste pour moi. Alors je veux l’aider en étant gentille. »

Elle ne savait pas pourquoi, mais ses paroles la touchaient. La jeune femme resta sans réagir quelques secondes, puis se redressa et lui tendis la main.

« Tu devrais la retrouver maintenant. Tu sais où elle est ?
- Elle est pas venue avec moi... je veux rester encore un peu, comme ça, j’aurai plein de choses à lui raconter et elle sera contente, hein ? D’ailleurs... je peux rester avec toi ?
- Je... d’accord, finit-elle par accepter après réflexion. Si elle voulait se changer les idées, elle ne pouvait pas le faire seule, c’était évident. – Tu veux faire quoi ?
- Merci ! s’éclama la petite en sautant de joie. – Je veux faire les courses de luge avec les caninos ! Je voulais tout à l’heure mais il faut être accompagné... allez, viens ! »

La jeune fille avait finit par se laisser entrainer et se laisser aller un peu à cet esprit de fête. Oui, elle lui devait beaucoup, à cette petite. L’après-midi passa plus vite que prévu, et c’était grâce à elle. Les deux filles avaient enchainé les jeux à travers la ville puis avaient mangé des crêpes au nutella et bu un chocolat chaud ensemble. Mais l’heure tournait, et l’heure de la séparation approchait. Lyra raccompagna la fillette chez-elle et salua sa mère qui la remercia, offrant un sourire heureux qui leur réchauffa le cœur. Puis elle prit le bus et rentra chez elle, retrouver les pokémons d’Alizire et la chaleur de son foyer.

C’est à ce moment, en vidant son sac, qu’elle retrouva le paquet qu’elle avait rapporté du marché. Un cœur pur... d’un certain côté, cela lui rappelait cette rencontre qu’elle croyait due au hasard. Oui, c’était la signification de cette gemme. C’était le cadeau qu’elle avait reçu. Alors elle décida que ce serait son cadeau pour son amie. Et peut-être qu’un jour, comme elle en cette journée, rencontrerait un cœur pur qui l’aiderait à aller mieux.

Car c’était la légende de cet objet... La légende qu’elle avait écrite, et qu’elle voulait voir transmettre et perdurer... Pour toujours.

C'était doux, c'était froid, c'était magique, c'était silencieux. L'Hiver, accompagné de ses montagnes de neiges et de ses magnifiques flocons tombants à la vitesse doublé d'un escargot. De partout, on sentait que les festivités étaient proches. De partout, des décorations, tous plus lumineuse et ingénieuses les unes que les autres, se concurrencent en espérant le passage d'un maximum de regards impressionnés sur eux. De partout, des sapins étaient montés, parfois encombré de neige carbonique pour ajouter à l'esthétique. Presque à chaque fois, ces arbres hivernales étaient décorés par des guirlandes et des boules colorés, installés de-ci, de-là sur ses branches vertes et piquantes. Beaucoup d'enfants s'amusaient à y poser des petites amulettes ou autres objets de leur création, le plus souvent au plus bas du sapin, en espérant que le père noël sera gentil avec eux encore cette année et qu'il leur donnerait les cadeaux qu'ils veulent.

On avait déjà l'impression que les événements du Quetzacoalt avaient été complètement effacés de leur mémoire. Pourtant, l'on voyait bien que la peur était toujours ancré dans le subconscient de certains. Ces derniers étaient cloîtrés chez eux, roulés dans leur draps, tremblant plus qu'autre chose, et non pas par froid, mais parce qu'ils étaient effrayés. C'en était ridicule. Il y avait cependant beaucoup de chances pour ces personnes soient moins apeurés après les nouveaux et doux événements qui arrivent à grand pas : Noël, ainsi que le jour de l'an. C'était plaisant de voir à quel point ces deux jours rendaient les gens plus adoucis, plus cools. Et bizarrement, cet adoucissement n'était vraiment possible qu'à cette période de l'année. Probablement que ces gens se disaient que la nouvelle année seraient pour eux une nouveau départ, un nouveau changement dans leur vie de tout les jours. Il était vrai que ce n'était pas si faux. Quelques personnes devenaient, au début de l'année suivante, de grands fonctionnaires, ou des patrons respectés alors qu'ils étaient à limite d'être expulsés de leur domicile. C'était clair et net : Ces deux événements étaient pour beaucoup l'occasion de tirer un trait sur leurs erreurs précédentes, et de débuter de nouvelles choses, que ce soit utopique ou non.

Malheureusement, si le plus souvent les rues étaient en fête, remplis de fêtards aux regards jovials, certains restaient tristement solitaire dans leur coin, espérant pouvoir enfin oublier leur peur. Il y avait parmi ces gens festoyant comme pas possible, quelques personnes qui redoutaient toujours que le cataclysme revienne, mais qui tenait néanmoins à s'amuser avec les autres afin de se changer les idées. C'est de ce groupe dont fait Harû Himque. Jeune dresseur en quête d'aventure, il avait, durant les événements du Quetzacoalt, perdu sa mère ainsi qu'une partie de sa mémoire, mais deux de ses nouveaux amis, Xavier Stocholm et Kyllian Brodian, deux « mercenaires » l'ayant rencontré après son séjour funeste à l'hôpital de Doublonville, l'ont permis de se réinventer, et de débuter une nouvelle vie convenablement aux côtés de ses biens-aimés pokémons. Arceus fut l'élément qui ferma la boucle ouvert par la perte de mémoire. En effet, en détruisant tout ce qui faisait rapport au Quetzacoalt, il avait « tué » sa mère, qui faisait en fait parti de cette Team maléfique, et qui fut réduit à disparaître lors d'un accident de voiture, alors que le blondinet n'avait que encore que quelques petites années, bien qu'en vérité, elle périt dans l'incendie provoqué par la rage sans limite de Lucas, le Typhlosion du dresseur. Cet épisode fut terré à jamais dans les limbes de l'oubli, mais ce fut la chose qui le sauva en quelque sorte.

Harû se promenait parmi les habitants de Doublonville. Cet endroit lui rappelait de mauvais souvenirs, mais il préféra ne pas s'y intéresser. Aujourd'hui, il était décidé à profiter d'une bonne journée de repos. Il avait bien entendu une mission à accomplir, mais avant, il voulait s'amuser un peu. Pour cette fois, il se contenterait d'un seul pokémon, et comme il ne tenait à se faire remarquer, il appela Iron à lui, pour le placer sur son épaule gauche, lui permettant d'avoir une bonne vision des lieux, et pour qu'il ne le perde pas de vue. Le type roche et sol s'était déjà assoupi depuis longtemps, et finalement, le blondinet se disait qu'il aurait très bien appelé Luvina, bien qu'il soit très facilement repérable avec sa couleur flashant, aurait été plus intéressant pour s'amuser. Mais bon, Harû tenait à ce qu'il puisse le faire, peu importe la situation. Aussi resta-t-il en compagnie de son petit Embrylex endormi. Il avait un bout de temps avant de devoir rejoindre Xavier et Kyllian à la bordure est de la ville pour sa mission. Premièrement, il s'amuserait avec les attractions du coin, afin d'en profiter rapidement. Ensuite, il se dirigerait vers le fameux et traditionnel marché de noël de Doublonville.

Ah, le marché de noël de Doublonville. Il semblait au garçon qu'il s'agissait du plus grand événement avant les cadeaux. Là-bas était regroupé des dizaines de stands, tous plus actifs les uns que les autres, et chacun vendaient ce qu'il avait. Parfois des bijoux, parfois des gâteaux ou même simplement de la nourriture pour le réveillon. Parfois, certains proposaient des tickets un peu spéciales. C'était vraiment impressionnant. De plus, cette année, d'après les infos obtenus par le rouquin, Harû savait que plusieurs célébrités avaient fait le déplacement depuis leur région simplement pour pouvoir tenir l'un de ces stands, et animer les rues de la ville. En marchant comme il put au rythme de la foule, le dresseur finit par repérer la fameuse Mathilda, connu à travers tout Kanto pour faire de succulentes et magnifiques gâteaux et sucreries comme on n'en avait jamais vu et goûté auparavant. Harû voulut s'en approcher, mais la tonne de personnes qui attendaient hasardeusement autour l'en empêcha. Un peu triste d'avoir ainsi été stoppé, le blondinet se résigna à abandonner sa quête de pâtisseries. Bon, c'est vrai qu'à la base, il voulait d'abord faire les attractions, mais cette nourriture était si bonne, si succulente, qu'il lui fallait d'abord y passer avant. Mais finalement, le garçon s'était rabattu sur un pauvre éclair au chocolat de la boulangerie du coin qui en faisait. Bizarrement, il trouva cela plutôt bon, quoiqu'un peu écœurant, mais sans plus.

Bien, maintenant qu'il était rassasié, Harû pouvait s'en retourner à son trajet d'origine, c'est-à-dire se rendre dans les attractions installés exclusivement pour l'événement. De-ci, de-là, des décorations, comme chaque coin de rue, mais le plus beau était que chaque coin de jeu était fait de glace. Le blondinet repéra un gigantesque toboggan gelé sur lequel adulte comme enfant s'amusaient à dévaler sur une luge en bois plutôt solide vu de loin, ainsi qu'une espèce de course de traîneau par des Ponytas très jouissifs, ainsi qu'une piste verglacé où des couples le plus souvent patinaient joyeusement. C'était magnifique. Mais ce qui attira le plus le regard du garçon, c'était cette zone de glace, où plusieurs personnes combattaient les autres sans s'arrêter. Intrigué, il avança à pas rapides vers la file d'attente qui s'était formé à l'entrée. Il n'y avait pas énormément de monde, mais il fallait tout de même attendre cinq petites minutes pour pouvoir débuter l'attraction. Le froid finit par réveiller Iron, qui se frotta rapidement les yeux pour observer les alentours. Lui aussi fut curieux lorsqu'il vit l'endroit où se dirigeait son maître. Petit à petit, le dresseur avança, les yeux grands ouverts, cachant son impatience à la vue de l'attraction. Enfin, il finit par atteindre les guichets pour pouvoir aller s'amuser.

«  Bonjour et bienvenue au « palace du guerrier » ! Ici, vous pourrez affronter d'autres adversaire sans s'arrêter, et votre but sera de tenir le plus longtemps possible. Selon votre score, vous pourrez repartir une récompense ou pas. Vous avez le droit d'user de tout vos pokémons. Expliqua l'homme du guichet, sans attendre que le nouveau visiteur ne manifeste la moindre demande d'explication.
- Ah, vraiment tout nos pokémons ? Super alors ! Et comment fonctionne les combats ? Demanda Harû.
- Dès que vous êtes entrés dans la zone de combat, ce dernier débute pour vous. Vous êtes une vingtaine dans l'arène, et chacun pourra vous affronter comme pas du tout. Le combat ne cesse pas une seule fois, donc même si vos combattants sont mis K.O, vos ennemis continueront de s'affronter, et vice-versa. Vous comprenez ? Répondit l'homme.
- Oui. Donc, là je peux entrer, c'est ça ?
- Tout à fait. Je vous souhaite bonne chance ! Quand vous aurez perdu, je vous prierais de bien vouloir passer par la sortie, et non par ici.  »

Pas un mot, mais le blondinet avait indiqué à l'homme son accord. Un sourire pourfendit largement le doux visage du garçon, lorsqu'il passa la véritable entrée de l'attraction. C'était parti ! Tout de suite s'être retrouvé dan la zone de combat, une attaque de type feu passa à un poil du nez du garçon, qui recula de frayeur. Un bruit l'intrigua sur sa droite, et en se tournant, vit un Roucarnage s'effondrer durement, hors-combat. Son dresseur se jeta sur lui en l'appelant en espérant qu'il se relève, mais rien n'y faisait. Harû voulut lui venir en aide, mais il n'en avait pas besoin, d'autant que le blondinet était désormais occupé par autre chose : l'origine de l'attaque qui lui passa de près. Face à lui, un chartor et un nouvel adversaire le fixait sans broncher, près à réagit au moindre mouvement. Iron, qui se tenait toujours sur son épaule d'observation, faisait de même. Le pokémon se sentait près à se quereller.

«  Charlotte, attaque lance-flamme !

Ah, il commençait dur celui-là ! Pas grave, il était tâter de la force stratégique du type roche et sol. Ce dernier sauta de son perchoir et se jeta sur le côté en un instant pour éviter l'offensive de son ennemi. Tout de suite, le petit combattant effectua un nouveau saut pour avancer vers Chartor, qui se préparait déjà une nouvelle attaque feu. Pas de chance pour lui, l'embrylex avait déjà comblé les trois mètres de trop qui les séparaient, et exécuta grincement, perturbant convenablement la tortue flamboyante.

«  Enchaîne avec Vibrobscure !  »

Ni une, ni deux, Iron ouvrit la bouche et se prépara à attaquer, mais une masse importante l'en empêcha. Cette boule roulante percuta violemment Charlotte, qui vola contre le mur est de la zone à ciel ouvert de l'attraction. Le combat était fini, Iron était vainqueur, mais le véritable combat ne faisait que démarrer. Le nouvel arrivant se dirigea alors vers le type roche et sol, qui se prépara à encaisser l'attaque, corne en avant. Mais Harû avait une autre stratégie. Il rappela rapidement son pokémon, et sortit une seconde boule bicolore qu'il lança tandis que son ennemi s'approchait de plus en plus vite vers lui. Soudain, tout se stoppa. La masse sphérique en mouvement, les deux dresseurs, tout. Luvina apparut dans un flot d'étoiles et mis sa patte droite en avant, arrêtant ainsi la folle course de l'Ecremeuh.

«  Forte-Paume.  »

Le type combat se retira d'un demi-pas de sa position, se concentra un instant, et se jeta sur le type normal, patte en avant. L'attaque eu pour résultat que les deux adversaires finirent assommés, de l'autre côté de la zone. Un second duel était remporté par le blondinet. Pas le temps de discuter, qu'un troisième ennemi faisait son apparition. Un Mustéflott, visiblement. Des étoiles se formèrent dans les yeux du blondinet. Il avait entendu parler de ce pokémon, mais il n'aurait jamais espéré qu'il serait si beau et classe. Sa décision était prise, il s'en capturerait un après Noël ! Mais l'importance n'était pour le moment pas ici. Le type eau usa de aqua-jet, ce qui surpris Luvina, qui ne put que se prendre l'attaque de plein fouet. Heureusement, son utile type acier lui permit de ne pas prendre trop de dégâts. Cette fois, il ne se laisserait plus avoir. Et pour commencer, il lui fallait donner une bonne leçon à ce pokémon. Le Lucario usa de son attaque riposte, et se jeta rapidement sur Mustéflott, lui infligeant d'importants dégâts. Voilà, là au moins il comprendrait sa douleur ! Mais ce n'était pas fini. Il fallait encore le mettre hors d'état de combattre.

«  Luvina, Vive-Attaque, puis Forte-Paume une nouvelle fois !  »

Le type combat bougea en deux secondes, et courut à toute vitesse vers Mustéflott, qui ne put réagir. Il voyait maintenant à quel point son attaque Aqua-jet était insignifiante. Luvina posa son avant-bras sur le cou du type eau, et le projeta en arrière. Le combattant affaibli n'eut même pas la force de bouger à la nouvelle attaque du Lucario, qui lui plaça sa paume bien sur son visage, lui plongeant dans l'inconscience temporaire. Une nouvelle victoire s'inscrivait sur le tableau du garçon. Il regarda sa montre. Trois minutes étaient passés, et Harû était encore en possession de toute son équipe. Il ne trouvait pas qu'il y avait du défi. Bien sûr, il finirait par perdre, mais pour le moment, tout semblerait bien se dérouler pour lui. Pas de problème.


Midi arriva. La suite des combats du blondinet se passa presque aussi facilement. Au final, une cinquantaine de victoires incomba le garçon. Il lui restait encore trois pokémons pour combattre, Lucas, Iron et Arcane, mais il préféra se stopper, l'appel de la faim le prenant. Il préféra quitter les lieux pour se dégoter un bon petit restaurant. Au niveau de la sortie, un homme l'approcha, et lui sourit presque trop. Dans sa main, il tenait deux paquets. Il les remit au dresseur, qui se demanda ce que c'était. Et puis, il se rappela alors qu'une récompense lui était remis selon qu'il tienne longtemps ou pas. Mais il y avait là un second cadeau. De quoi pouvait-il s'agir ?

«  Félicitations, vous venez officiellement de battre le record de survie de cette attraction. Il vous est donc remis cette objet mystérieux, en plus de la récompense habituelle qui est, je vous le donne dans le mille … Un multi expérience ! Je vous souhaite bonne journée et encore félicitations pour votre record ! Dit-il d'un air fanfaron. »

Surpris, mais content, Harû sortit de l'attraction, ses deux boîtes dans le mains. Instantanément, il les rangea dans son sac pour ne pas se les faire piquer. Il les ouvrirait plus tard, quand il mangera tranquillement. Désormais, il lui fallait chercher un endroit où se revigorer. Ni une, ni deux, le blondinet se mit en marche et commença ses recherches. Il n'y avait pas beaucoup de temps à perdre pour trouver le bon endroit, mais une bonne dizaine de minutes prit le garçon pour qu'il puisse lui convenir. Un superbe restaurant tranquille. Peu de clients, une ambiance très calme, une musique douce, et surtout des plats à faire tomber par terre ! Il était plaisant d'y manger. Souriant, le dresseur passa le paillasson des lieux. Instantanément, un serveur vint l'interpeller, montrant à quel point cet endroit était luxueux. Heureusement que l'adolescent n'était pas pauvre !

«  Bonjour et bienvenue à « la croquette d'or ». Vous mangez seul ?
– Est-ce que les pokémons sont autorisés à manger ici ?
- Bien évidemment. Nous tenons à ce que nos clients se plaisent au maximum. Veillez tout de même à ce que vos compagnons ne fassent pas trop de bruit, afin d'éviter de déranger tout le restaurant.
– Je vous le promets. En tout cas, ça fera donc une table pour huit.
– Suivez-moi.  »

Le servant indiqua une direction au blondinet, qu'il suivit. Pendant ce temps, un autre servant prenait la place, prêt à accueillir les prochains clients. Les deux marcheurs se rendirent à une table circulaire, un long fauteuil moelleux en guise de chaise, et de petites décorations pour orner le tout. L'homme prit congé du garçon et et lui précisa qu'un serveur viendrait rapidement prendre sa commande. Avant de s'asseoir, Harû appela ses cinq compagnons, et avant même qu'ils se mettent à rugir, leur demanda de ne pas faire trop de bruit, du fait qu'ils se trouvaient dans un restaurant plutôt chic. Très docile, le groupe se posa à leur place, le plus difficile fut Cassiopéa, sa forme de serpent lui supprimant ses habitudes de positions quand elle était en Lianaja. Finalement, la troupe fut posé. Les pokémons s'échangeaient des mots dans leur langue que Harû avait tout juste à comprendre, mais dans sa tête, il s'imaginait ce qu'ils pouvaient dire. Peut-être des gentillesses, peut-être des insultes, qui sait ? Le blondinet faisait entièrement confiance en ses compagnons de route, il n'avait pas à s'inquiétez de ce que pouvez bien dire les cinq combattants.

Finalement, le serveur arriva. Bloc-note et stylo dans la main droite, bien tenu pour éviter qu'il ne tombe, et une assez longue serviette sur sur bras gauche, droit, carré, sans plis ni saletés. On voyait que c'était quelqu'un qui faisait attention aux détails. Il tenait un regard silencieux, presque flippant, mais qui ne fit aucunement réagir le groupe installé confortablement sur leur place, prêt à ce que le seul humain leur passe la commande.

«  Bien le bonjour, jeune homme. Puis-je prendre votre commande et ceux de vos pokémons, s'il vous plaît ? Demanda-t-il poliment.
– Bien évidemment. Répondit gentiment le blondinet.
– Je vous écoute.
– Alors, moi je prendrais la soupe de Poissirène, avec un soupçon de baie Ceriz, puis une côte de Tauros à la sauce flambé, plus un thé William. Pour eux, un bouquet de baies orientales pour chacun et un verre de Baies Citrus leur ira.
– Ça sera tout ?
– Oui, merci.
– Bien, ça viendra dans une dizaine de minutes, tout au plus.  »

Sans un mot de plus, le garçon de table se retourna et se dirigea vers les cuisines, et l'activité qui y régnait semblait très importante. Mais aucune importance, puisqu'Harû était complètement dans son monde, à réfléchir à la suite des événements. Que pourrait-il bien pouvoir faire pour s'occuper ensuite ? Une idée lui traversa l'esprit : les enfants. Il aimait beaucoup les enfants, du fait qu'il en soit encore un peu un lui-même. Il adore les voir sourire, rire, jouer aux boules de neiges entre eux, sauter de partout, et il tenait à ce que chacun de ceux qu'il croiserait soit comme ça. Aussi choisit-il qu'après, il chercherait un enfant, pas forcément pauvre, mais plutôt triste et solitaire, ou plusieurs, et leur redonner le sourire. Pendant qu'il réfléchit, les plats qu'il a commandé arrivent.

«  Ces messieurs, dames sont servis ! Bon appétit !
– Merci beaucoup !  »

En un instant, le groupe se mit à manger, tranquillement, calmement, silencieusement, prenant leur temps, cherchant à déguster au moins qu'ils pouvaient leur nourriture et leur boisson. Cassiopéa avait bien sûr du mal, mais le serveur avait prévu une paille pour le type plante, aussi cette difficulté ne se ramena qu'à attraper la paille et à la déplacer d'un verre à l'autre, l'un rempli de jus de Baies Citrus, l'autre de Baies orientales totalement inconnus au dresseur. Finalement, après une heure-et-quart à manger de délicieux plats, la troupe s'en alla du restaurant, après que leur maître les ait rappelé dans leur pokéball. Il restait encore beaucoup de sous au garçon, il avait de quoi tenir la journée encore.

Ni une, ni deux, il se dirigea vers le coin des attractions afin de chercher son objectif : un gamin solitaire. Il en dégota un, à l'angle d'une rue juste avant d'atteindre le point de départ du toboggan surgelé. Il tapait dans un caillou, la tête basse, tournant ainsi en rond. Une larme invisible s'échappa de l’œil gauche du dresseur, qui s'approcha de sa cible, et lui afficha un grand sourire.

«  Bonjour mon garçon. Que t'arrive-t-il ? Tu sais, ce n'est pas bien de se promener tout seul à l'approche de Noël.
– Ah, si vous saviez ! Commença-t-il, sur un ton presque nostalgique. – Ma journée commençait très bien. Je jouais tranquillement avec mes copains, on s'amusait avec eux, et puis soudain, ils sont partis, pouf ! Comme ça, disparus ! J'étais perdu, je ne savais pas où aller, et depuis je reste là à les attendre. Dites ? Est-ce que vous pourriez m'aider à les retrouver ?
– Eh bien, je n'aime pas voir une tête aussi triste que la tienne, alors je veux bien. Où les as-tu vu pour la dernière fois ?
– Suivez-moi.  »

Il semblait bien plus mature que son âge, le petit. Harû sentait le coup fourré, mais il ne voulait pas décevoir le garçon. Si cela pouvait l'amuser, alors ainsi soit-il. Il ferma la marche et avança au rythme de son guide, observant les alentours avec sérieux. Bientôt, ils atteignirent, lui et le gamin, l'immense parc de jeux qui constituait le centre du coin attraction du marché de Noël. Tout autour, des rires et des joies éclataient, réjouissant le blondinet. Mais l'heure n'était pas au sourire, mais à la recherche. Le duo se rendit à une balançoire où le petit indiqua qu'il s'agissait du dernier endroit où il avait aperçu ses amis. Réflexion rapide, et le garçon se dit qu'ils s'étaient sûrement dirigés vers la sortie de la ville. Sans attendre, il demanda à l'enfant de venir avec lui vers la direction que le dresseur s'était désigné. Mais rien, personne, pas un mouvement suspect ne laissait penser que plusieurs enfants étaient sortis de la ville. Il fallait dire qu'avec tout ces gens qui passent et repassent, en plus des véhicules roulant à toute vitesse, il était presque impossible de discerner les enfants et les adultes en regardant les traces de pas.

«  Là, regardez monsieur !  »

La voix du gamin résonnait comme un glas dans les oreilles du blondinet, mais l'importance n'était pas là. L'enfant avait vu quelque chose. Visiblement, il s'agissait d'une ombre, qu'Harû finit également par apercevoir. De loin, il vit nettement qu'il s'agissait d'un papier noir découpé et collé contre un mur pour faire croire à une présence. De plus, il était facile de deviner qu'il ne s'agissait pas d'une ombre, puisqu'il n'y avait aucune lumière présente dans cette rue, simplement une fine obscurité. Mais pas question de décevoir ces enfants. Un soupir silencieux, et le blondinet se dirigea vers la position de l'ombre. Cette dernière n'esquissait pas le moindre mouvement, ce qui renforça fortement la théorie du garçon, mais la véritable preuve fut cette grosse de couche qui lui tomba soudain dessus et le recouvrit complètement, ne laissant que son sac à découvert, bizarrement. Une escadrille complète de gamins, visiblement du même âge apparut en mode furtive, et se jeta sur le sac du dresseur, avant de le lui retirer et de fuir avec. Le blondinet rigola un instant avant de se rappeler une chose : dans son sac, il y avait son très fragile œuf obtenu au petit potin l'année dernière. Il était sur le point déclore, alors il fallait à tout prix éviter de trop le secouer, et quoi de pire pour faire cela ? Un enfant ! Bon, la plaisanterie était terminé, maintenant venait la poursuite. Harû avait rapidement repéré le voleur, et se mit à foncer dans sa direction. Heureusement, sa cible ne prenait que des ruelles vides de monde, et ses pas étaient clairement visibles, donnant le chemin à suivre pour le blondinet. Il finit par revenir à peu près à son niveau, mais il fut distancé sur le gigantesque toboggan de glace, sans quoi il ne pourrait attraper le petit garnement. Une magnifique descente en luge, que ses compagnons auraient sûrement énormément apprécier, mais il n'avait pas le temps pour ce genre d'amusement, c'est clair.

Une fois le bas du toboggan atteint, la véritable course-poursuite reprit de plus belle. Il galopait, le fumier, mais pas assez vite pour pouvoir distancer facilement son poursuivant. De plus, il commençait à s'épuiser, et bientôt, il finit par se faire avoir par Harû. Il était seul, mais à l'expression du dresseur quand il l'approcha lui indiqua qu'il n'était pas en danger, bien au contraire. Il se mit à rire, attirant tout ses camarades à lui. Harû se contentait de sourire en récupérant lentement son sac, visiblement pas trop amoché. Il fixa toute la bande de lurons, et le caressa affectueusement la tête.

«  Hahahaha ! J'ai beaucoup aimé votre jeu ! Vous avez même réussi à m'avoir ! Je savais qu'il y avait un piège, mais je pensais pas que vous me recouvrirez de neige ! Franchement, je dis bravo ! Je vais même vous offrir un petit quelque chose pour votre performance. Il le remit le cadeau contenant le multi expérience. Je l'ai obtenu dans la zone de combat. Prenez-en soin, c'est votre trophé.
- Oh, vous êtes trop gentils monsieur ! Tenez, c'est pour nous excuser ! dirent-ils en cœur en tendant mutuellement dix petits sucres d'orges alléchants.
– Désolé, mais je ne peux accepter un cadeau alors que je viens de vous en donner un ! J'ai l'impression de faire du troc !
– C'est pas grave, monsieur ! Prenez-les tout de même, on va dire que c'est votre achat.
– Bon, puisque vous avez l'air décidé à vouloir me les donnez, alors soit, j'accepte. Je vous remercie beaucoup ! Passez un bon Noël !  »

Souriant, content de lui, le blondinet repartit, et se dirigea alors vers les stands. Marchant tranquillement en sifflotant, scrutant les vendeurs présentant leurs objets aux passants. Sans s'en rendre compte, Harû se retrouva seul à marcher sur une allée assez vaste, quoi qu’étroite. Un papier retint son attention. Il le ramassa, et vit qu'il s'agissait d'un ticket pour se rendre dans un lieu précis à Rosalia, non loin, où il était possible d'y trouver facilement un certain de pokémon, qui semblait fasciner Harû. Encore plus heureux, le garçon repartit  vers l'allée principale de la ville, avant de regarder sa montre, et s'apercevoir qu'il était bientôt l'heure du rendez-vous avec Xavier et Kyllian. Gardant son calme, le blondinet se dirigea vers le point de ralliement, où ses deux compères l'attendaient sagement. Il les rejoint et les salua d'ami à ami.

«  Tu es à l'heure, c'est bien. Alors, qu'as-tu pensé de cette journée ? Est-ce que c'était bien, pas bien ? Le questionna le rouquin.
– Ce n'était pas de tout repos, mais je me suis bien amusé. Je te remercie de m'avoir laissé du temps libre avant la mission. Répondit tranquillement le blondinet.
– De rien, il est préférable que chacun se sente bien avant une mission, c'est plus favorable qu'autre chose.  »

Silence …

Eh, mais qu'est-ce qui se passe ? S'exclama soudainement Xavier.

Le sac d'Harû s'illuminait. En un instant, ce dernier comprit ce qui se passait. Son œuf allait éclore. Ni une, ni deux, il ouvrit après l'avoir enlevé de son dos, et en sortit son colis, lumineux comme jamais. Oh oui, un nouveau pokémon allait enfin s'ajouter à la collection du blondinet ! La forme ovale commença à devenir plus rond, avant de former les détails. De petites palmes en guise de pattes, et une queue utilisé pour nager. La lumière se stoppa, et une sorte de petite boule bleu et beige vivante fit son apparition. Il semblait vouloir jouer, bizarre … Le dresseur s'empressa de sortir son pokédex et de le pointer sur son nouveau compagnon.

«  Obalie, pokémon clap clap. De type glace et eau, ce pokémon est un pokémon ayant été recensé pour la première fois à Hoenn. Ce pokémon a la particularité de rouler pour se déplacer. Son évolution et Phogleur, qui lui-même évolue en Kaimorse.
– Bravo Harû ! Je te félicite pour avoir réussi à enfin faire éclore ton œuf ! En plus, je trouve ce pokémon très utile, et son évolution finale te sera encore plus utile que tu ne le penses. Bien, maintenant que la parte événement est passé, il est temps de débuter la mission.  »

Xavier et Kyllian s'apprêtaient à partir lorsqu'Harû les arrête d'une vois de surprise.

«  Eh, j'ai perdu toute l'argent que j'avais amené pour aujourd'hui !  »

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