Event : Une nuit de cauchemars !

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Vieille dame : Quel magnifique spectacle n’est ce pas ?
Nanashi : En effet.
Vieille dame : Les rumeurs à propos de Maîtres Z sont bien fondées, c’est un très grand illusionniste aux talents extraordinaires !
Nanashi : Un peu trop extraordinaires à mon goût, je dirais …
Vieille dame : Voyons mon garçon ! Il ne faut pas être ainsi jaloux !
Nanashi : … Arrêtez de m’importuner s’il vous plaît.

Maraca (nom féminin) : Instrument à percussion.

La féerie si pure qui venait de se dérouler dans un endroit si malsain contrastait de manière étrange mais à la fois fantastique. Un triple ballet artistique éblouissant pour le bien des yeux baignant dans une atmosphère lugubre. Nanashi, étant venu sur cette île dans le seul but d’obtenir des informations sur le gang y siégeant, s’était laissé bercer par les animations du village. Ce dernier aurait très bien pu contourner toutes ces fantaisies et ratisser l’îlot à la recherche de données. Mais la visite en bus, la découverte du village et de ses habitants ainsi que la représentation magique de Maître Z avait beaucoup diverti le jeune homme. Le grand blond ne s’était offert de repos depuis son entrée chez les Quetzacoalt, quoique à certains moments le jeune agent s’était laisser séduire par l’existence féminine pour s’offrir quelques heures de bonheur.

A peine les révérences faites par les acteurs, les applaudissements proclamés par le public, qu’un nouveau spectacle se réalisait à l’improviste. Sortant à la fois de nul part aux alentours et par les airs grâce à une aide aérienne pokémonesque, un groupe d’individus assez nombreux se dissémina parmi les spectateurs. Très rapidement, un certain nombre de personnes se firent écarter des autres puis enfin isolés. En effet, après observations, les personnages qui n’étaient pas écartés étaient simplement tous les villageois. Une possible discrimination xénophobe, ou peut-être une contamination extérieure venant du continent avec besoin de quarantaine. Entourés, les voyageurs se posaient des questions et commençaient à paniquer pour quelques-uns. Une fois encerclé, chaque individu s’empara d’un visiteur.

Du point de vue de Nanashi, cela ressemblait plus à une attaque terroriste. Mais il ne pouvait expliquer le fait que seuls les étrangers étaient isolés. Normalement, c’était « eux » qui attaquaient les gens de manières belliqueuses. « Eux » signifiant les Quetzacoalt, bien entendu. De ce fait, il trouvait cela plutôt étrange mais à la fois amusant. Par la suite, chaque brigand s’empara d’un voyageur et s’éloigna du groupe. Quand l’un des bandits vint poser sa vilaine main pleine de doigts sur le bras de Nanashi, ce dernier hésita à faire une démonstration de ses prises pour défaire un adversaire qui accroche sa personne, mais il ne céda pas à la tentation. Avant toute chose, il fallait analyser la situation, puis le danger que cela pourrait engendrer. D’après les constatations du jeune homme, les malfaiteurs étaient trop nombreux pour tenter quoique ce soit d’offensif. La fuite était une bonne solution. D’ailleurs c’était celle que le grand blond utilisa le plus souvent. Enfin, peut-être que ces derniers pouvaient lui montrer quelque chose d’intéressant. En tout cas, Nanashi ne tentera rien avant d’avoir pu voir ce qu’il l’attendait.

La personne qui avait empoigné le bras du jeune homme était de corpulence très robuste malgré la pénombre on pouvait distinguer quelques détails. De multiples tatouages peinturaient ses avants-bras titanesques. Une longue queue de cheval passait par-dessus son manteau tombant. Un cigare à la bouche, sourcils foncés, regard droit, son visage était profondément marqué par la fatigue et d’autres raisons inconnues. Malgré la différence certaine de muscles, Nanashi ne semblait pas être impressionné par son ravisseur et était sûr de pouvoir s’en échapper facilement. Le trajet se passa dans le plus grand des silences, ce qui plaisait d’ailleurs apparemment aux deux personnes. Mais pour le moment, le grand blond le suivait, un peu forcé, et observait tout autour de lui les environs qui changeait de plus en plus. Derrière eux, la faible lumière que dégageaient les projecteurs qui illuminaient la scène du spectacle. Le cimetière avait laissé sa place à des ruines. Il restait bien quelques tombes par-ci par-là, mais les bouts de murs et d’édifices était plus important en nombre, et plus intéressants.

Le brigand, suivit de Nanashi, pénétrèrent dans l’enceinte fragile des anciens vestiges qui devaient probablement trôner en des temps jadis. Un lit d’herbe avait poussé sur un carré parfait dans la base démolie d’un vieux débris. En son milieu, dans la pénombre, l’on pouvait apercevoir une forme diffuse qui dépassait du tapis végétal. Les faibles rayons lunaires n’aidaient pas à découvrir l’origine de cette probable silhouette. Le jeune homme regarda le bandit, qui lui fixait l’ombre. D’après le grand blond cela voulait apparemment dire que ce grand gaillard ne voulait pas gaspiller de salive inutilement et que la forme étrange n’était pas anodine. Tout à coup, la poche de Nanashi se mit à s’éclaircir d’une couleur clignotante violacée. Le jeune homme cru tout d’abord que cela venait de son flacon de chloroforme qui s’était brisé et qui mutait dans sa poche. Mais après vérifications, cela venait d’une petite sphère noire que Nanashi venait de retirer. C’était la Darkyball que le fils du guide leur avait donné. Aussi étrange soit-il, cette boule n’était pas un cadeau souvenir afin de se rappeler l’air lugubre de cette île, mais bel et bien un objet utile et utilisable avant tout. De plus, au même moment où la sphère de capture avait réagit, la silhouette se gratifia de deux yeux profonds jaunes.

Nanashi regarda une deuxième fois le malfaiteur, celui-ci avait fermé les yeux et donna un coup de tête en avant, cela signifiant pour le jeune homme de passer à l’action. Pour la première fois qu’il était avec lui, le colosse lâcha prise sur le grand blond. De ce fait, Nanashi avait la possibilité de s’enfuir. Mais la curiosité ainsi que sa kleptomanie l’empêchait de fuir mais plutôt de rester afin de savoir ce que cela pouvait être. Quelque chose de rare à voler ? Qui sait. Tout à coup, un son se fit entendre. Puis celui-ci se répéta frénétiquement, de plus en plus rapidement.

« Chicky, Chicky, Chicky. »

La silhouette devenait de plus en plus clair à l’aide de la Lune et l’habitude du noir. Le tronc de la forme avait à présent deux bras. Ceux-ci bougeaient de haut en bas en alternance. Nanashi devenait perplexe. Puis soudain le bruit s’accéléra et la l’ombre se mit à avancer. Le jeune homme fit un bond en arrière avant de dégainer par reflex la sphère de capture de Beequeen. Celle-ci apparu dans un éclair rouge et l’on pu entrevoir la silhouette sonore. Il s’agissait d’une créature, un Pokémon. Sûrement apeuré par la soudaine lumière, la créature se montra hostile et fonça sur le grand blond. Mais cela sans compter sur la reine abeille qui stoppa net l’assaut ennemi et le renvoya au fond de la pièce à moitié démolit. Sans aucune pitié Nanashi donna l’ordre d’attaquer.

Nanashi : Beequeen, Rayon Gemme.

Des roches se détachant des murs, de la terre et d’ailleurs vinrent se concentrer devant l’énorme insecte qui préparait son attaque. Une fois chargée, la reine abeille frappa son rayon lumineux et rocheux sur le monstre ennemi. Mais celui-ci, coriace malgré son apparence faible, esquiva au dernier moment mais reçu tout de même des éclats rocailleux imposants. La bête tomba au sol à la renverse et Nanashi n’eut qu’à lancer la Darkyball. Elle vint capturer en elle d’un rayon rougeâtre la créature et se mit à bouger. Quelques longues secondes plus tard, la sphère se stoppa. Le jeune homme fit revenir sa créature et alla chercher celle qui venait d’obtenir. Puis le bandit fit demi-tour et prit le chemin pour revenir probablement au village. Cette fois-là, aucun accrochage, il ignorait même le jeune homme. Ne voulant pas se perdre, le grand blond le suivit quelques pas derrière lui. Puis quand tout redevenait calme et paisible, sous un rayon lunaire, le malfaiteur se laissa paraître à la lumière. Rien ne choqua Nanashi, mit à part l’emblème lugubre du Gang Corboss qui était cousu en grand dans le dos du gaillard. Le regard vide du jeune homme laissait penser que tout n’allait pas rester aussi paisible que cela.