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 La nuit du destin [PV]

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Giovanni SakakiAncien membre

Giovanni Sakaki


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Le bal des armes

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MessageSujet: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMar 18 Juin 2013 - 23:20
Un crépitement rassurant résonnait dans l’enceinte du manoir. Dans la grande cheminée d’époque, composée de pierres anciennes, des flammes grandissimes dansaient avec frénésie.

Au milieu de ce décor antique, Giovanni. Derrière lui, sur les vitaux décorant les fenêtres, reluisait le blason de la Team Rocket, animé par la lueur de l’unique source de chaleur présente dans le salon.

Le grand manitou de l’organisation des voleurs était assis dans son immense fauteuil d’un blanc contemporain, qui apportait rien que par sa présence un certain contraste au style plus traditionnel de la demeure Sakaki. Devant lui, une table basse sur laquelle trônait une bouteille de crème de liqueur venant des contrées lointaines de Ningavio, vieille de quatre ans, et ouverte depuis peu.

Confortablement installé, il avait une jambe repliée sur l’autre, et un bras longeant l’épine dorsale de son trône de cuir. Son autre bras était porté vers sa poitrine, sa main tenant un verre de cristal, dans lequel baignait un liquide d’une couleur chocolat clair alléchante. Ses lèvres étaient proches de titiller l’embouchure du récipient pour goûter au précieux breuvage, mais elles restèrent figées dans leur mouvement.
Il… était occupé… à autre chose, à vrai dire. Effectivement, les yeux vagues, il réfléchissait. Et derrière ce regard félin on ne pouvait deviner les aléas de ses pensées, cachées par des iris sombres. Pourtant, on pouvait y lire une sorte de … satisfaction.

Effectivement, chose extrêmement rare, les réflexions du quadragénaire n’avaient rien de tortueux ou d’exclusivement professionnel. Il s’agissait de pensées détendues, qui coulaient le long de son esprit sans l’endommager pour une fois.

Parmi ces pensées, on retrouvait celle d’écraser la tête du leader des Quetzacoalts. L’ex-champion de Jadielle se projetait en effet comme le sauveur de ce monde qui l’avait tant détesté s’il se sentait d’humeur, pour parer à l’aigreur réelle du désavantage stratégique par rapport aux fanatiques. Pour oublier que la partie était loin d’être gagnée. Que concrètement, ses actions avaient été minimes, et ce n’était pas parce qu’il venait de se faire un allié au nom de Mina qu’il pouvait s’assurer une victoire sans pertes.
Néanmoins, il pouvait s’assurer avec certitude une victoire, c’était déjà cela. Car pour Giovanni, c’était clair. L’échec était inenvisageable. Seule la réussite pouvait avoir lieu… Après tout… il s’en donnait les moyens. Tous les moyens…

Et Mina faisait partie de ses moyens…

Mais… n’était – elle que ça ?

A cette question, Giovanni quitta l'introspection de son esprit pour renouer avec la réalité présente, et posa son regard sur une silhouette féminine, découpée par la lumière du feu grésillant.
Il resta un moment, insondable, à observer silencieusement son hôte. Celle qui l'avait amenée au manoir, après les sordides événements s'étant déroulés quelques heures auparavant.

Il l'avait conduite ici avec sa voiture personnelle, encadré de Persian qui faisait office de garde du corps. Ce dernier d'ailleurs se trouvait actuellement aux pieds de la jeune femme, assis fidèlement. Lui qui d'habitude ne jurait que par son maître initial, s'était montré accolé à la jeune femme pour une raison obscure, mais qui déplaisait quelque peu au pokémafieux... ce dernier acceptait mal que l'exclusivité de l'attachement de Persian ne lui revienne plus de droit, mais il n'en fit aucune remarque.

Cela relevait de détails mineurs... et ce soir était un grand soir.

Se décidant à rompre le silence durablement installé, Giovanni éloigna son verre de ses lèvres et le suréleva légèrement, son regard planté sur la silhouette de Mina devant lui.

"A nous."

Ce simple toast, prononcé d'une traite, mais qui scellait à jamais les événements passés, et marquaient le début de ceux du futur.






Dernière édition par Giovanni Sakaki le Mer 26 Juin 2013 - 1:47, édité 1 fois
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Kyô FushouAncien membre

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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMer 19 Juin 2013 - 0:15
    Mina errait entre deux mondes.

    Son esprit voguait ente deux eaux désespérément troubles dont elle ne parvenait plus à dissocier le vrai du faux. Elle s'était accrochée à la main de Giovanni avec obstination, s'était laissée conduire comme une automate. Elle avait lentemnt glissé dans un autre monde, refusant de se laisser rattraper parce qu'elle avait commis, ce qu'elle avait fait, ce qu'elle avait provoqué. Pourtant, par vague, des sursauts de conscience l'envahissaient.

    Elle avait tué. Encore. Pas un gêneur, pas un pauvre bougre, non. Elle avait tué sa propre famille.

    Oui mais c'était pour leur bien. Elle se l'était répété, lorsqu'elle avait mis le jet de la douche suffisamment fort et chaud pour s'écorcher vive. Elle s'était forcé à l'enregistrer, quand elle avait trouvé un flacon de savon aux fruits rouges. Les fruits rouges. Elle n'aimait pas ça. Cela sentait trop fort pour sa peau délicate et blonde. Elle était ressortie en sentant la poule, et avait erré en serviette à la recherche de quelque chose à se mettre sur le dos. Elle n'avait même pas réussi à ramasser sa tenue. Déchirée, en sang, elle l'avait laissée sur le sol de la salle de bain sans même la regarder.

    Le nez dans les placards, elle avait mis des secondes qui paraissaient des heures avant de dénicher une tenue décente. Une tunique courte, d'une matière riche et sans doute très chère. Elle devait être portée avec un pantacourt, mais elle n'avait eu ni l'envie ni la foi de se baisser. Ses abdos lui faisaient mal, et quand elle se penchait trop elle se souvenait de la source de la douleur.

    Son saut. Celui qui avait précipité Rodrigue et Léon vers une fin funeste.

    Tournée face à la cheminée, Mina gardait les bras croisés, le regard perdu dans les flammes. Ses réflexions et ses espoirs sur le grand Oiseau d'or, le maître renaissant de ses cendres. Le bonheur éternel. La vie parfaite. L'Apogée. Envolée. A tout jamais.

    Elle passa machinalement la main dans ses cheveux qui avaient bouclé avec l'humidité, évitant de marcher sur la patte de Persian, qui lui réchauffait doucement les orteils de sa fourrure luxueuse. Elle lui offrit un sourire lointain, se tournant pour faire face à Giovanni. Installé dans son fauteuil, un verre à la main, il lui porta un toast. La journaliste sentit son visage s'éclairer à nouveau.

    D'un sourire horriblement fatigué.

    Pieds nus, elle traversa les quelques mètres qui la séparaient de lui, tira légèrement la table basse, et se posa dessus sans autre forme de procès. Oui, lorsqu'on était une fille bien élevée, cela ne se faisait pas. Mais Mina était horriblement fourbue. Fatiguée. Si elle s'asseyait sur quelque chose de confortable, elle risquait de s'y endormir. A l'instant, elle était tiraillée entre le désir de se blottir, et celui de ne plus jamais s'endormir. Pour ne pas entendre les cris de Rodrigue et Léon.

    "C'est donc ici que vous... dormez."

    Jambes croisées, elle jeta un regard circulaire, appréciant tout de même le charme cossu de l'endroit. C'était très loin de la garçonnière qu'elle imaginait pour lui. Elle l'aurait plutôt vu au sommet d'un building avec des meubles... noirs... et des tables en verre. Quelque chose de très urbain, pas la maisonnette de la vieille tante richissime à la campagne.

    "C'est plutôt chaleureux. Et inattendu, je dois dire... venant de vous."

    Elle se leva, passa à quelques centimètres de son grand fauteuil, alla se pencher face à une vitrine remplie de... de quoi ? Des trophées ? Des badges ? Oui. Oui c'était ça. Des badges. Des dizaines de badges dans leur boîte poussiéreuse. Il y avait de quoi faire pâlir Red en personne. Intriguée, elle se pencha plus avant, dévorant du regard les petites plaques brillantes. Woah. Et elle qui en avait trois...

    "J'ai trouvé une...culotte, sous votre tapis de bain. Je l'ai rangée dans ce qui m'a semblé être le panier à linge sale."

    Détourner la conversation. Bavarder. S'empêcher de penser à ce qui l'attendrait le lendemain. Tout, sauf réfléchir à ce qu'elle avait fait.
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Giovanni SakakiAncien membre

Giovanni Sakaki


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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMer 19 Juin 2013 - 22:16
La jeune femme tira à elle la table basse, et l’utilisa comme support, croisant les jambes, ses yeux océans plantés dans ceux plus fades de Giovanni. Ce dernier la décryptait. Elle qui venait de tuer deux hommes, qui avait dit adieu à jamais à ses proches, affichait une légèreté déconcertante, en commentant le décor l’entourant.

Sakaki eut un demi-sourire. Il appréciait les femmes fortes mentalement. Malgré son manque d’empathie totale, son incompréhension face à la faiblesse d’autrui, il était capable d’accepter les pleurs du sexe opposé. Du moment que la situation les justifiait. Or, c’était le cas…

Il aurait pensé que le traumatisme des meurtres aurait ébranlé la mannequin. C’était le cas, il le savait. Néanmoins, elle ne le montrait pas. Et c’était ça qui lui plaisait. Il pensait bien qu’au fond d’elle, Mina ne devait souhaiter qu’une chose : se morfondre, se laisser dévaster par le chagrin et enterrer par la culpabilité.

Mais elle ne le faisait pas. Elle affichait cet air fragile, déstabilisé, mais au fond de sa pupille reluisait l’envie d’aller de l’avant, la détermination de poursuivre ce en quoi elle s’était engagée. Giovanni pouvait le voir, même si Mina pouvait ne pas ressentir pas les choses de la sorte pour le moment.

« J'ai trouvé une...culotte, sous votre tapis de bain. Je l'ai rangée dans ce qui m'a semblé être le panier à linge sale. »

Cette phrase eut l’effet d’une bombe. Et d’interrompre parallèlement à nouveau la réflexion du mafioso qui, arqua un sourcil, tourna légèrement la tête bien que ne pouvant apercevoir l’ex-terroriste puisqu’elle se trouvait dans son dos.

« Ah. »

Il fut tenté de mentir « Sûrement un ancien vestige de Mère » pour lever la gêne… mais la pensée que cela pourrait être très mal interprété l’en empêcha. Autant accepter banalement le fait que le roi des Voleurs ne passait pas forcément ses nuits dans la villa familiale en solitaire… occasionnellement. De toute manière, il n’avait pas à se justifier, il était chez lui quand même.

Mais il savait bien que derrière cette question ne se cachait pas une quelconque envie de mettre à nue les problèmes d'ordre relationnel avec la gent féminine du Boss. Loin de là... Plus une envie de distraction. Et Giovanni allait bien entendu rentrer dans son jeu.

"Que pensez-vous de la liqueur ? Est-elle suffisamment... tempérée pour vos papilles que je présume délicates ?"
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Kyô FushouAncien membre

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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMer 19 Juin 2013 - 22:43
    Evidemment, il ne lui avait pas répondu. Mina ne savait pas trop à quoi elle s'était attendue, d'un côté elle n'était même pas étonnée que Giovanni ait encore des conquêtes. Pour elle, c'était un coup au moral. Qu'un homme qui tenait le monde au creux de ses main réussisse à séduire des femmes sans doute plus jeunes que lui comme s'il en pleuvait la piquait au vif, en plein égo. Oui, en un mot, Mina était jalouse.

    Elle se rapprocha de quelques pas, en proie à une tornade émotionnelle. Souriante, fatiguée, elle se plaça à côté de Giovanni et s'assit légèrement sur l'accoudoir de son fauteuil. La liqueur... Elle ne savait pas d'où elle venait, mais elle était délicieuse. Presque aussi bonne que celle que lui avait fait découvrir Aaron, autrefois.

    Aaron.

    Mina sentit son âme se fendre en deux. Elle réprima ses larmes en forçant sur ses yeux. Regardant ailleurs, elle inspira, mais sa voix se fendit d'un sanglot involontaire.

    "Elle est délicieuse."

    Sa voix piqua brusquement dans les aigus, déformant son timbre soyeux d'un trémolo inapproprié. Il était... gentil. C'était incroyablement perturbant. Mina qui avait toujours aimé la solitude et la force qu'elle dégageait du matin au soir se retrouvait brisée. Complètement laissée à l'abandon dans un monde dont elle ne voyait pas le bout.

    Qu'est-ce qu'elle avait fait.

    Elle renifla un peu bruyammment, se secoua pour faire taire les larmes, et respira un bon coup.

    "Je ne bois pas vraiment d'alcool... vous avez eu l'occasion de voir les effets désastreux que ça a sur mes performances."

    Elle eut un regard vaguement blasé, se rendant compte que cela pouvait être très mal interprêté. Elle ne faisait référence à rien de mal. Rien d'autre que cette soirée lamentable où elle s'était vautrée de tout son long devant lui. Ce même soir où elle avait menacé ses enfants... et oh non.

    Elle inspira, se força à penser à autre chose. Tina. Rodrigue. Léon. La liste s'alourdissait et s'allongeait. Elle se leva brusquement, lui tourna le dos, et trembla légèrement en ramenant la main à son propre menton.

    "Vous avez une belle... collection de badges."

    Elle renifla. Bon sang. Elle aurait tout donné pour une pièce noire, un oreiller, une boîte de chocolat, et une comédie romantique. Elle avait énormément de mal à se contrôler, et cette maîtrise s'amenuisait à mesure que les émotions prenaient le dessus. Elle voulait juste oublier, tourner la page. Mina inspira, expira. Elle tira la table aux pieds de Giovanni, s'assit dessus, et chercha un verre pour le remplir d'une bonne dose. Le nez rouge, les yeux remplis de larmes à peine sèches, elle soupira une nouvelle fois, déglutit avec peine.

    "Si cela ne vous ennuie pas. J'aimerais me comporter comme une personne normale, et pas une princesse. Au moins... pour ce soir."
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Giovanni SakakiAncien membre

Giovanni Sakaki


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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMer 19 Juin 2013 - 23:34
Un silence suivit sa question, comme si le fil des pensées de la jeune femme était saturé et nécessitait un temps de réponse. Sakaki savoura cette absence de bruit par une gorgée de liqueur tout en observant le fond de la vaste pièce, attendant calmement la réponse de la journaliste. Puis, une fine odeur de baies des bois et de framboises vint titiller l'odorat du pokémafieux, qui sentit par la même occasion une présence sur le canapé, à ses côtés.

Et la réponse vint.

Pas du tout à l'image du ton de la conversation, légère, dénuée de gravité. Non, la voix de la jeune femme était empreinte de la lourdeur des remords, et elle perdit en maîtrise avant de se retrouver étranglée par ses émotions, ce qui laissa le quadragénaire de marbre. Il ne voulait pas intervenir, mais voir comment la jeune femme parvenait à contrôler sa peine, et jusqu'à quand elle serait en mesure de le faire, avant de finalement céder.

Un reniflement discret se fit, comme pour balayer par une bouffée d'air ce que le coeur ne parvenait jamais à oublier. Puis, à nouveau, un bavardage futile vint, détonnant sur la notion dramatique de leur situation... de leur situation de meurtriers...

"Je ne bois pas vraiment d'alcool... vous avez eu l'occasion de voir les effets désastreux que ça a sur mes performances."

Un léger rictus apparut, mais disparut aussi rapidement, évincé par un regard lourd de Mina, qui se leva. Elle ne tenait apparemment plus en place. Giovanni suivit son mouvement, se courbant légèrement pour poser son verre sur la table basse désormais rapprochée.

A cet instant, la jeune Turnip s'intéressait à sa collection de badges. A croire que l'étude du décor était vraiment un outil pour son hôte de reporter les conversations gênantes, ou douloureuses, ou encore de la rassurer. Le quadragénaire ne savait pas trop le réel but de cette diversion, mais il prit le compliment avec sourire, fier de pouvoir impressionner... quelqu’un comme elle. Même s'il n'eût pas besoin de ces mots pour avoir connaissance du respect qu'elle lui vouait.

Et, alors qu'à nouveau la table basse était utilisée par la jeune femme comme d'un support, Sakaki remarqua l'élégance de la demoiselle. Elle avait revêtu une ancienne tenue de Madam Boss, qui valait un bon petit pactole de par sa matière naturelle, soit de la fibre des bananiers des Andes. Textile peu utilisé mais très estimé sur le marché, et qui conférait un aspect soyeux au vêtement, le rendant doux au toucher, léger et agréable à porter.

Et il seyait à ravir la silhouette de la jeune femme.

"Si cela ne vous ennuie pas. J'aimerais me comporter comme une personne normale, et pas une princesse. Au moins... pour ce soir."

Un verre à la main, le sien, en l'occurrence, Mina affichait une mine proche du désespoir de tout à l'heure. Sakaki voyait les failles tassées comme de la poussière sous un tapis ressurgir sur le visage fin et bien dessiné de la mannequin. On pouvait désormais y lire les crevasses inquiètes de la peur au-dessus de ses sourcils, l'air fatigué qu'attribuait la tristesse et les rides amères que donnait la culpabilité.

Giovanni ne put faire qu'une chose à cette vision.

Il se leva d'un mouvement calme, contrôlé, serein, puis s'avança. Une fois que ses pieds rencontrèrent ceux de la table, il s'arqua légèrement, tel un félin devant sa proie, et posa ses deux paumes sur la table, de chaque côté des cuisses de celle qui affichait une différence d'âge de 20 ans. Son regard impassible fermement planté dans celui rougi de la journaliste.

"Très bien Mina... comme tu voudras. Oublions les bonnes manières..."

Et, alors que les mains du mafioso quittèrent la table, y laissant son empreinte, pour remonter doucement mais sûrement le long des cuisses fermes de la jeune femme, il esquissait un sourire.

Puis son mouvement s'arrêta, à la limite de la tunique de la blonde vénitienne, au bas de son corps. Et une main abandonna le contact avec la demoiselle pour aller rencontrer sa douce main. Caressant de ses doigts le dos de la main de Mina, Giovanni l'observait, toujours ce rictus carnassier au bout des lèvres.
Puis, il laissa glisser ses doigts jusqu'au verre, qu'il saisit, et extirpa de l'emprise de la journaliste.

"Mais si tu veux boire pour oublier, tu as ton verre. Ca ira bien plus vite."



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Kyô FushouAncien membre

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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyJeu 20 Juin 2013 - 6:57
    L'air se bloqua dans ses poumons, faisant monter une frayeur réelle, puissante, immédiate à son cerveau. Mina eut un léger mouvement de recul en sentant son coeur manquer un battement. Trop près, il était trop près. Elle maintint cependant fermement son regard, avec un air quelque part entre l'interdiction, le défi et l'incompréhension. Elle se sentit rougir délicatement, déglutit pour se donner de la contenance, passa une main dans ses mèches blondes pour respirer un peu.

    Giovanni était quelqu'un d'impressionnant. De très intimidant. Et la douceur dont il avait fait preuve lorsqu'elle avait... enfin, cette douceur-là, elle ne la retrouvait pas. Il était terrifiant. Et elle, elle était partagée. Partagée entre le désir presque viscéral de s'enfuir et de partir en ermite dans d'autres régions du globe en attendant que Johto et Kanto en aient fini avec la team Quetzacoalt, ou alors de laisser tomber. Simplement laisser tomber. La retenue dont elle avait toujours dû faire preuve. La politesse. La délicatesse. Même jusqu'à la féminité. Au moins pour quelques heures.

    Ils se totoyaient alors ? Mina leva le regard, croisa celui de Giovanni. Elle sourit. Pas tristement, pas avec fatigue. Elle sourit simplement, lui laissa reprendre son verre, et tourna la tête pour chercher un autre verre des yeux.

    "Vous... tu..."

    Bloquéepar ses mains, son regard de prédateur, elle n'osait pas bouger, ayant sans doute trop peur de ne pas pouvoir aller bien loin et d'être aussitôt plaquée au sol par son Persian. Elle était agile, et avait été entraînée pour développer son agilité, mais elle n'était pas exactement suicidaire et n'avait aucune envie de tester la patience et la magnanimité du mafioso.

    "Pour oublier et pour te raconter. Je crois qu'il y a certaines choses... que tu dois comprendre. Et pour ça, je suis la seule à pouvoir le faire, t'expliquer comment certaines choses sont arrivées."

    Elle posa ses mains sur ses épaules et le poussa doucement pour se dégager, sans forcer, lui demandant presque de l'autoriser à se lever d'un regard. Intimidée. Elle avait l'impression d'être face à un titan. Comme une fillette rencontrant son idole, Mina n'arrivait toujours pas à croire ce qu'il était en train... de se passer.

    Elle regretta soudain de s'être emportée, quelques heures auparavant. Elle se sentait un peu ridicule de sentimentalisme. Elle avait besoin d'air frais. Un petit peu plus insistante, elle se leva à demi.

    "Tu ne connais rien sur moi, n'est-ce pas ?"

    Rien d'autre que "la mannequin prétentieuse dans les petits papiers d'Aaron". Ou "la journaliste people agent Quetzacoalt". Ou "la gosse de riche qui fait des choses beaucoup trop dangereuses pour que la morale soit sauve".
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Giovanni SakakiAncien membre

Giovanni Sakaki


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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyJeu 20 Juin 2013 - 23:34
Il n'eut le temps que de boire une gorgée de la liqueur de crème, puis de reposer le verre, avant que la gêne de Mina se manifesta concrètement. La jeune femme affichait déjà des yeux rougis, mais désormais c'était ses joues qui prenaient cette teinte claire. Elle peina à le tutoyer comme il l'avait fait, mais parvint malgré tout à créer une phrase avec la version intime du "vous" sans s'emmêler.

"Pour oublier et pour te raconter. Je crois qu'il y a certaines choses... que tu dois comprendre. Et pour ça, je suis la seule à pouvoir le faire, t'expliquer comment certaines choses sont arrivées."

Des mains sentant bon les fruits des bois se posèrent sur ses épaules, et l'incitèrent à se reculer. Si Giovanni l'avait voulu, il aurait pu s'opposer à ce contact, le refuser. Néanmoins en croisant les iris de Mina, il se retira sans résister. Malgré tous les torts moraux qu'on pouvait lui imputer, le pokémafieux n'étaient pas de ceux qui étaient capables de forcer quelqu'un à l'amour... Oui, il pouvait forcer des gens à le respecter par la peur, oui il pouvait obliger des personnes honnêtes à commettre les pires immondices, oui il pouvait faire suer de peur les plus courageux... Mais certaines choses avaient besoin d'un consentement pour être agréables...

Aussi il battit en retraite temporaire dans une attitude égale, se redressant et faisant face à la journaliste à moitié relevée, qui l'observait. Puis, elle affirma d'une voix interrogative qu'il ne savait rien d'elle. A cette phrase, Sakaki revit sa première rencontre avec la jeune femme.

Cette silhouette étrange qui l'accostait, qui venait lui faire du chantage tout en ayant l'air d'un Wattwatt jeté dans un bassin de Leviator... celle qui menaçait de mort la chair de sa chair tout en prétendant l'aider.
Celle pour qui il avait sacrifié des nuits de sommeil. Usant de toutes les ficelles qu'il avait à disposition pour tenter de glaner des informations sur cette tant fameuse Mina Turnip. Celle à qui toutes les jeunes filles voulaient ressembler, le fantasme des adolescents, le rêve chimérique des hommes, le modèle de tous les amateurs de journalisme... ou d'argent et de réussite. Celle qui faisait la une de la Press People... toujours avec des informations futiles. Quel maquillage utilisait-elle, que pensait-elle de tel parti politique, de telle personnalité publique...

Mais rien de personnel. Jamais. Jamais Giovanni, de tous les magazines qu'il avait lus dans l'espoir de récupérer une information utilisable contre la jeune femme, avait repéré un bout de la vie privée de la blonde vénitienne sur un journal. Rien, strictement rien, n'était imprimé sur papier à ce sujet...

Aussi, il avait abandonné, pensant que ses efforts feraient mieux d'être dirigés ailleurs. Il avait mis quelque détective sur l'affaire, mais cela ne donna jamais suite.

Et un jour, ou plutôt un soir, il la croisait. Sur le toit de son ancien Casino, à Céladopole. Et ... et là elle s'était ouverte à lui.

Elle lui avait fait part de son enfance passée à Céladopole, les obligations de son père, les fiançailles non désirées... la vie dans les souterrains de la ville de tous les excès. Son entrée dans les Quetzacoalts.

Il se rappelait très bien Mina lui décrire son premier meurtre. Peut-être avait-elle voulu l'impressionner avec son histoire en gardant un air assuré, ou en parlant de ce drame avec une banalité déconcertante. Mais il avait très bien ressenti toute l'amertume qui se dissimulait derrière ses paroles faussement confiantes... Et surtout, il se rappelait de l'aveu qui avait tout déclenché chez lui. Celui qui avait enterré la hache de guerre existant entre eux deux et avait marqué le renouveau de leur relation.

Les regrets de Mina. Sa lucidité face à la folie Quetzacoalt. Et son envie de voir cesser ces atrocités. Bref l'aveu de sa culpabilité...

Inconsciemment, la demoiselle l'avait renvoyé à lui-même. Ils étaient deux meurtriers, deux âmes profondément assombries. Mina avait été par amour pour la famille qu'avaient représentés les chefs Quetzacoalt une assassin de masses. Et Giovanni le plus grand criminel de l'histoire de Kanto et Johto, par avarice, soif de pouvoir, orgueil... et à la base, par amour, pour sa mère.

Ils se ressemblaient sur bien des points, mais cela peut-être la jeune Turnip ne le comprenait pas...

Inspirant quelque peu l'agréable odeur des fruits de la forêt que dégageait la journaliste, Sakaki raccourcit la distance les séparant, pourtant déjà bien courte, et planta ses iris de félin dans ceux azurs de son interlocutrice.

"Non... c'est vrai. Je ne sais rien, ou peu de choses. Les seuls éléments que je connaisse de ta vie, ce sont ceux que tu as partagés avec moi, à Céladopole. Mais ça m'est bien suffisant pour..."

Il marqua une pause, pesant ses mots.

"... te définir."

L'ex-champion de Jadielle se détourna, prenant par la même occasion son verre de liqueur, faisant dos à la jeune femme et s'éloignant d'elle, la laissant ainsi respirer.

Il se retrouva alors devant ses badges, ses distinctions et autres médailles dans diverses disciplines.

"Je ne pense pas qu'il soit important de connaître beaucoup de la personne, pour pouvoir se ranger de son côté, prendre son parti. Après tout, on ne connaît jamais vraiment quelqu'un... Comment cela se pourrait-ce, nous peinons à nous cerner nous-mêmes..."

Giovanni eut un léger rire, piqué par le mépris, avant de reprendre une autre gorgée de l'alcool plutôt fort.

"Tout est une question de feeling. De confiance, Mina. Si, pour te sentir plus à l'aise en ma présence, tu as besoin de savoir ce que je sais, ou pas, de toi, je te le dirai. Si tu ressens l'envie de plus partager ton histoire pour confirmer notre intimité, je t'écouterai. Quand bien même il ne faudra pas t'attendre à un retour de ma part...."

En effet, Sakaki saurait écouter la blonde vénitienne. Néanmoins, cette dernière ne pourrait exiger de sa part de faire preuve de la même transparence... Il lui faisait confiance à Mina. Spécialement depuis ce soir. Surtout après l'avoir vu sacrifier ce qui était le plus important pour elle, pour sauver sa vie à lui. Éliminer des personnes de sa propre famille était un acte imaginable pour Sakaki, mais qu'il savait incroyablement dur, malgré le manque de liens de sang. Et Mina l'avait fait. Pour lui. Ce simple fait valait bien plus que tous les sermons Rockets de fidélité et loyauté qu'il avait pu entendre toute sa vie. Et c'était ça qui rendait la valeur de Mina si unique à ses yeux.

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Kyô FushouAncien membre

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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyVen 21 Juin 2013 - 0:24

    Gênée, elle l'était. Un état d'incertitude persistait dans sa poitrine à mesure de Giovanni allait et venait. Elle qui avait toujours eu un don pour ranger les autres dans une case devait bien l'avouer : elle était bloquée. Elle n'arrivait pas à cerner le mafioso. Tantôt distant tantôt présent, tantôt compatissant tantôt très froid, il changeait d'émotions et de discours si vite qu'elle soupçonnait une pensée sous-jacente, quelque part où il voulait l'emmener, un point auquel il voulait s'arrêter.

    Elle était intriguée. Intriguée par ce qu'il pensait savoir d'elle. Intriguée de ce qu'il était, lui. Elle n'avait entendu que des rumeurs à son sujet et au fond connaisait bien peu de cet homme qu'elle... aimait.

    C'était très étrange pour elle, d'aimer quelqu'un. Elle pensait que ça ne lui arriverait pas , que ça ne lui arriverait plus. Que Aaron avait écrasé ce qu'elle possédait d'égo féminin, et avec celui-ci l'amour qu'elle pourrait jamais porter à quelqu'un. D'autant que c'était... inhabituel. Giovanni était quelqu'un d'inaccessible. Un homme fort, chargé d'histoire, qui avait vu et fait deux fois plus qu'elle, sans doute aussi dû au fait qu'il avait une vingtaine d'années de plus. Malgré ça, elle se sentait obligée de lui parler. De poser les bases. De mettre les choses à plat. De l'aider à la comprendre. Elle savait que cela ne serait pas réciproque, mais elle lui faisait confiance, et lui parler de son enfance était un bon moyen de le lui prouver.

    D'un geste fébrile, elle se servit un verre, croisa les jambes de manière à peu près décente, et avec toute la classe d'une jeune fille de bonne famille but une longue gorgée. Par où commencer...

    "Je vous ai parlé de mon ... pardon. Je t'ai parlé de mon entrée dans les Quetzacoalt. Je ne t'ai jamais vraiment parlé de ce qui m'avait poussé à y entrer."

    Elle but une seconde gorgée, se pencha en avant, le regard vide. Perdue dans ses pensées, elle chercha à trier ses informations parasites pour ne conserver que le plus important. Ne pas s'égarer...

    "Aaron était un garçon... de deux ans mon cadet. Je l'ai rencontré dans les sous-sols. Il m'a guidée, présenté sa... famille. Nous étions proches. Et puis, nous avons été séparés."

    Elle se leva, se resservit un verre, descendant la liqueur sans s'en rendre compte et avec une facilité déconcertante.

    "Et puis j'ai grandi, lui aussi, nous ne nous sommes pas revus jusqu'à ce que j'intègre... la Sylphe SARL. Journaliste, mannequin, on me donnait beaucoup de rôles. En réalité j'étais, comment dire... promoteur ?"

    Un sourire mutin orna son visage. Elle pivota sur ses pieds un peu brusquement, se souvenant de ses premiers jours à la Sylphe. Marcher droit, sourire aux caméras, écrire sur le gloss à la fraise. Du travail pour une petite fille de riche, pas une journaliste politique. C'était là que tout avait commencé, qu'elle l'avait vraiment vu, lui...

    "J'étais un beau présentoir pour leurs produits. Photos, vidéos, et même chansons, on me donnait tout à faire pour promouvoir la marque. rapidement, j'ai eu des... admirateurs. Dont un plus coriace que les autres. Un que je ne voyais pas, mais qui m'écrivait, tous les jours. Il était toujours au courant de ce que j'avais fait la veille même si mon émission n'était pas sortie. Maintenant que j'y pense, c'était un peu effrayant."

    Elle se rapprocha de Giovanni, posa son verre sur la table basse, et l'attrapa par les bords de son veston pour l'attirer à elle. Les mains chaudes, le regard légèrement flou, elle s'imprégna de l'odeur puissante qu'il dégageait. Rien à voir avec celle dont elle se souvenait. Ce qu'Aaron avait en mesquinerie, en secrets, en mystères, Giovanni l'avait en charisme, en puissance, en prestance.

    "Un jour, intriguée, j'ai demandé à le rencontrer. C'était lui. Lui ! Celui qui m'avait tant manqué. Inutile de dire que j'ai... fondu dans ses bras. Pas littéralement mais, on a... eu une relation. Très intime."

    Le rouge lui monta légèrement aux joues, elle se resservit. Le souvenir de ces évènements la mettait dans un doux état d'ivresse - à moins que ce ne soit la liqueur ? Virevoltante, elle se posa, un peu plus brusquement, en travers du fauteuil de Giovanni. Les jambes pendant dans le vide, les genoux sur un accoudoir.

    "Je mentirais si je disais ne pas l'avoir aimé. J'ai aimé Aaron. De tout mon petit coeur d'adolescente innocente. Je l'ai aimé tellement que j'en ai tout sacrifier pour lui. Mais lui qui me montrait tant d'attention lorsque j'étais inaccessible... se lassa."

    Son visage se décomposa. Son sourire devint une mine de dégoût. Elle soupira, fixa le contenu de son verre, et posa son regard sur Giovanni. Un regard de grand-père ayant fait la guerre.

    "Très vite."

    Elle but une nouvelle fois, le fixant dans les yeux en descendant son verre d'une seule traite. Oui. Le désintérêt d'Aaron lui faisait du mal. Elle lui avait répété, maintes et maintes fois, de lui accorder un peu plus d'attention. Il avait promis de faire un effort et puis finalement rien ne s'était passé. Il lui donna des nouvelles tous les trois jours. Puis toutes les trois semaines. Et enfin, lorsqu'il avait certains... besoins d'affection.

    "Comme on se lasse d'un animal de compagnie."

    C'était hélas la triste vérité.
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyVen 21 Juin 2013 - 23:01
Debout, devant ses badges et autres récompenses, Giovanni écoutait dans un silence religieux l'histoire de Mina. Lui faisant dos, il ne la regardait pas, mais toute son attention était centrée sur la jeune femme.

Ainsi, tout avait commencé par une histoire d'amour. L'origine de la descente aux Enfers émanait du plus noble des sentiments humains... Deux jeunes gens, qui avaient connu les mêmes galères, avaient lié leur âme par la souffrance, qui se perdaient de vue... et se retrouvaient, changés.

Mina alors réussissait bien sa vie. Elle avait gravis les échelons de la société grâce à ce qu'elle était. Une belle jeune femme, de prime abord, dotée d'une intelligence vive, et certainement d'un sens de l'affaire, s'il n'était pas aigu, était au moins acceptable dans le milieu de la mode. Alors encore toute jeune, elle avait réussi à trouver sa voie, à se performer dans son milieu, et à le conquérir.

Un mouvement se fit, Giovanni entendit les pas feutrés de son hôte se rapprocher. Il se retourna donc pour lui faire face, et deux mains vinrent saisir son col. Et le récit se poursuivit...

Alors au sommet de la réussite, le souvenir d'une jeunesse moins dorée refaisait surface pour Mina. L'amour se présentait. Comme toujours. En premier lieu, charmeur, affectueux, tendre. A l'entendre parler, Sakaki voyait bien que des émotions ressurgissaient. La jeune femme dut d'ailleurs se servir un autre verre avant de continuer.

Aaron l'avait donc charmée. Elle en était tombée amoureuse, et de ce fait, lui avait voué une loyauté sans failles. Une admiration allant même au-delà du respect de la vie d'autrui... Alors sur le fauteuil, allongée, les traits de la jeune Turnip se durcirent, animés par un dégoût marquant.

Puis, après tous ses sacrifices, Mina s'était fait jetée. Comme si Aaron se débarrassait d'un ustensile ayant déjà suffisamment servi, et pour lequel il n'éprouvait plus la fougue curiosité du début. Ou qu'il considérait bêtement comme acquis...

C'était étrange à dire, mais Sakaki pouvait comprendre Aaron. Lui-même avait traité une armée de femmes de la sorte. Néanmoins, c'était la première fois qu'il entendait les dégâts que subissait l'autre partie sur un tel comportement avec une telle écoute. Ce qui ne le fit pas remettre en questions, ou se sentir gêné. Mais il pouvait comprendre la frustration de Mina... Vu qu'il l'avait souvent subie de la part de ses anciennes conquêtes...

Un coeur amoureux, qui battait pour sa moitié, mais était capable d'en broyer d'autres...

La jeune femme avait su aller très loin au nom de l'amour. Beaucoup plus loin que la plupart des gens, en réalité... Etait-ce dû à sa jeunesse, son manque d'expérience et de recul, à la capacité de manipulation d'Aaron ?.. Personne ne pouvait le dire, mais ce qui était certain, était que ces excuses ne pourraient jamais rattraper les actes criminels de la journaliste. Ou faire en sorte que la population de Kanto et Johto lui pardonne le climat de peur, les attentats...

De ce fait, tous deux avaient un autre point commun. Condamnés. Ils étaient des condamnés. Condamnés à subir la haine collective le restant de leur vie... de chercher à jamais la voie de la rédemption pour leurs erreurs passées, ou de choisir la fuite perpétuelle...

Et ce rapprochement entre Mina et lui ne faisait que de confirmer ce que Giovanni pensait depuis quelques temps déjà. Eux seuls pouvaient se comprendre. Entre eux.

Mina n'avait sûrement pas de collègues, d'amis, ou de personnes de sa famille à qui confier sa peine, puisqu'elle leur avait tourné le dos en ce soir-même. Giovanni quant à lui ne pouvait pas demander à son frère d'arrêter de lui en vouloir d'être ce qu'il était... il ne pouvait pas forcer ses enfants à comprendre ses choix. Et il n'avait pas le luxe de montrer un côté émotionnel au sein des Rockets. Cela ébranlerait l'organisation, remettrait le pouvoir en question, et tournerait très mal, avec les tensions déjà existantes depuis la mort de Madam Boss...

En somme, si Mina devait compter sur quelqu'un pour réussir à sauver ceux qu'elle aimait de leur folie, c'était Giovanni. Et si Giovanni devait compter sur quelqu'un pour trouver le chemin sinueux, long, infernal, invisible, de sa rédemption, c'était Mina. Du moins, s'il le voulait... Inconsciemment, il n'était pas au clair quant à ses réelles motivations, mais une chose était certaine : Mina ferait changer la balance dans le cours de cette guerre...

Elle pourrait être un outil parmi tant d'autres. Un simple objet à manipuler avec précaution, délicatesse et attention, avant de l'envoyer à la broyeuse une fois sa tâche accomplie.

Cependant, ce n'était pas le cas. Il ne serait pas son second Aaron. Non...

Sakaki alla rejoindre le canapé, le contournant, ses doigts se promenant sur l'échine dorsale du cuir blanc. Puis, il s'arrêta net, posa ses coudes sur la partie supérieur du canapé, le regard baissé en direction de Mina, alors couchée. Ses iris attendirent le contact avec ceux floutés par l'alcool de la blonde vénitienne.

"Merci, Mina."

Il n'y avait pas besoin de discours supplémentaire. L'ouverture dont elle avait fait preuve, quand bien même elle était coachée par une dose de liqueur impressionnante, était un signe de confiance. Or, il était rare qu'on attribuât une telle sincérité au quadragénaire, sans qu'il n'ait à jouer de subterfuges pour l'obtenir. Et cette rareté de comportement rendait celui de Mina particulièrement précieux...

Tellement précieux qu'en fait... cela lui fit faire le point sur ses relations passées. Celle entretenue avec Lisa demeurait le modèle de la perfection. Une fille au caractère bien trempé, à la franchise légendaire, et qui l'avait pris comme tel. Pas un fifils à maman bien riche, ce qu'il pouvait paraître au premier abord, ni le mafieux-en-devenir que tout son entourage Rocket voyait en lui... mais un simple jeune homme, avec ses imperfections et ses qualités. Et lorsqu'elle sut, pour les Rockets, elle le vit toujours de la sorte.

Ce qui n'arriva plus jamais.
Sauf pour Mina.

Il savait qu'il exerçait une sorte de pression sur elle, de par le poste qu'il occupait. Cependant... il ressentait bien que la mannequin ne se limitait pas qu'à ça, qu'à sa fonction, ou son rôle dans le démantèlement Quetzacoalt. Elle ne savait sûrement pas quel homme se cachait derrière le leader Rocket, mais elle était au moins curieuse de le savoir. Et c'était ça qui différenciait Mina de toutes les autres...



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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptySam 22 Juin 2013 - 10:05
    Son émotivité avait été mise à rude épreuve ce soir-là. Des hauts, des bas, un ensemble d'émotions confuses et emmêlées dont même la première n'avait aucun sens, une énorme boule de sentiments flous qui, sous l'action de la liqueur, étaient atténués, réduits, diminués. Elle se sentait soulagée. Clairement plus calme que lorsqu'elle avait commencé son discours, elle se sentait mieux. 

    "Merci, Mina."

    Un sourire enjôleur marqua son visage. Elle se contrôla de toutes les fibres de son petit corps et se retint de lui sauter au cou pour lui faire un énorme... câlin. Elle doutait qu'il soit du genre à apprécier une étreinte infantile. Aaron le supportait, jadis, mais elle l'utilisait surtout comme un moyen de pression. Au départ lorsqu'elle avait manqué d'attention, elle s'était mise à lui faire des câlins sur sa chaise de grand manitou lorsqu'il était aux prises avec des lieutenants ou des admins Quetzacoalts. Cela avait marché un  temps, et puis... 

    Elle déglutit, déçue d'y repenser à un moment pareil. La tête commençait à lui être plus légère. Ses mouvements étaient flous, moins contrôlés. Elle nageait dans une petite torpeur qui lui donnait envie de faire une petite sieste, de fermer les yeux, juste quelques secondes, d'effacer le monde pour quelques instants. 


    "Je ne suis pas une poule, Giovanni."
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyDim 23 Juin 2013 - 17:11


"Et moi je n'ai rien du coq."

Quand bien même il ignorait s'il percevait la bonne signification de cette phrase, il s'imaginait que Mina devait lui faire part qu'elle n'était pas la petite chose fragile qu'il prenait sous son aile. Ca, il le savait. D'ailleurs, quand bien même elle aurait pu être sa fille, Sakaki ne se sentait pas un devoir de protection paternelle avec la demoiselle. Non... sinon, elle ne serait pas là, en sa compagnie, à siroter de la liqueur. Mais quelque part ailleurs, dans un lieu sécurisé après ce qui s'était passé...

A ce propos, sûrement que d'ici quelques jours, les ateliers de presse imprimeraient quelques milliers d'exemplaires sur la disparition de la brillante journaliste. Les Quetzacoalts eux seraient déjà en train de préparer un plan de vengeance, si Mina avait autant d'importance à leurs yeux qu'elle en avait pour eux.
Cela impliquerait... plus de protection. Pas seulement pour lui, vu qu'Aaron savait que c'était lui qui avait appuyé sur la détente, qu'il avait "tué" Mina... mais également pour ses proches...

Meister... Sakaya. Son père... et surtout, Chocolate et Silver...

Soudainement, à cette pensée, une sensation désagréable envahit le mafioso, détruisant le sentiment de bien-être qui s'était instauré... Il revoyait l'échec de sa fille dans l'arène. Il la revoyait partir. Sans laisser de traces, à nouveau. A ce qu'il entendait, elle courait après les badges, tout comme lui, à une certaine époque. Ses déplacements étaient donc prévisibles si on désirait s'attaquer à sa personne...
Contrairement à Silver, devenu totalement invisible aux yeux de tous. Son fils savait cacher ses traces pour ne pas être poursuivi... ce qui était une bonne chose, finalement. Ainsi, Sakaki doutait que son cadet puisse se faire leurrer par les terroristes. Il le croyait intouchable de ce côté. Pour sa fille, il devrait la surveiller.... mais pas intervenir. Il avait déjà suffisamment empiré leur relation...

Quant aux autres membres de la famille... il pensait son père assez malin pour ne jamais se faire prendre en piège. Et quand bien même cela lui arriverait... il saurait se débrouiller tout seul. Pour Meister... il viendrait lui sauver les miches, comme toutes les autres fois... il prendrait ce risque. Même si son aîné ne le méritait pas.
Et pour sa soeur... du moment que son lien de sang était dissimulé, elle serait en sûreté. Il veillerait à ce que les choses restent ainsi. Ce qui devrait être le cas, puisqu'il douterait que les Quetzacoalts soupçonnent une jeune rousse l'embrassant en public être sa demi-sœur.

Mais la surveillance était de mise... pour eux tous.

Il prendrait les choses en mains dès le lendemain. Il mettrait un agent pour la propriété de Nephtys et Meister en civil, un chez Sakaya et Altruis, et un autre qui suivrait sa fille dans son périple de récolte de badges. Pour l'instant, le moment présent, n'était pas aux soucis et aux inquiétudes... mais... à la célébration du début de la fin pour les terroristes.

Sur cette pensée, Giovanni vint saisir son verre qui était sur la table et but goulument la dernière gorgée lui restant, avant de le reposer. Il ne se resservit pas. A quoi bon, la bouteille était déjà vide...



"Nous aurons vécu une bien drôle de soirée, Mina... Une ère s'achève.... pour laisser débuter une nouvelle. Une qui marquera la fin de tes confrères. Du moins, j'ose l'espérer."
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyDim 23 Juin 2013 - 21:07
    Rien d'un coq. La remarque lui tira un sourire ironique. Non, Giovanni n'avait rien d'un "coq". Il avait la prestance, le charisme et l'exigeance d'un coq de bassecour, mais il n'en avait pas la cervelle. C'était un homme... dangereux. Il tenait plus d'un prédateur que d'nun vulgaire fornicateur prêt à tout pour remplir sa couche. Elle le voyait comme quelqu'un avec la tête très froide. Un maître absolu de sa personne.

    Pourtant, de ce qu'elle en avait compris, Giovanni avait eu trois enfants de trois femmes différentes. Ses renseignements l'avaient menée vers un divorce et deux mariages. Elle avait failli tomber de sa chaise lorsqu'elle avait découvert après maintes investigations l'origine des trois enfants de cet homme effrayant. Et elle avait failli tomber une seconde fois en se rendant compte qu'elle était à peine plus âgée que sa fille ainée. En réalité, la provenance de son sang n'était avérée que pour l'un d'entre eux. Elle avait vu la mère personnellement sous le masque de Maya pour lui faire cracher le morceau. Olga. Elle était entrée dans une telle fureur... Mina n'avait jamais autant ri au cours d'une mission.

    Giovanni avait épousé une zozoteuse. Un membre du conseil des 4 mais dont le charme lui laissait certains doutes quant à la lucidité du mafieux à l'époque. Elle l'avait instantanément détestée lorsqu'elle l'avait vue. D'abord parce qu'avec sa jupe en tube et sa cravate elle avait l'air d'une serveuse bon marché. Ensuite parce que ses cheveux rouges la faisaient passer pour une parente lointaine de la petite sirène et qu'elle trouvait ça incroyablement vulgaire. Enfin parce qu'elle avait un irrespect total pour celui qui jadis avait été son mari, et que cela la rendait malade.

    Elle avait pris la décision très tôt de taire à tout jamais l'existence de cette connaissance, elle avait trop peur de voir Giovanni en colère pour oser évoquer son ex-femme. Elle connaissait peu de lui, n'avait pas envie d'en apprendre trop, et voulait le laisser s'ouvrir lorsqu'il en ressentirait l'envie et le besoin. Elle ne voulait pas précipiter les choses. Le laisser se taire s'il le désirait. Le laisser venir vers elle... comme elle avait espéré qu'Aaron le fasse, jadis.

    Ce souvenir lui serra le coeur. Elle bloqua sa respiration un bref instant. Elle s'était promis de ne plus en parler, de ne plus rien dire. Elle ferma fort les yeux, se cacha pour ne pas être vue, et inspira calmement. Elle ne voulait pas se laisser emporter par ses émotions.

    Elle se mit debout, sur ses deux pieds, lui tourna le dos un instant en lissant sa robe. Une main sur la nuque, elle fit les cent pas, arpentant toute la pièce cahin cahan avec l'impression de pouvoir s'écrouler à n'importe quel moment. puis, elle cessa, se tourna vers lui, le toisa de longues secondes, en silence.

    "Drôle... n'est pas le mot que j'emploierais. Je... Giovanni, vous êtes..."

    Elle déglutit avec peine, revint vers lui et passa ses doigts fins dans les mèches de ses cheveux. Ce geste avait quelque chose de surréaliste. Elle câlinait l'homme le plus dangereux au monde avec toute la douceur dont elle était capable. Fermant les yeux, elle posa son front contre le sien. L'alcool l'empêchait de penser avec sa tête. Son coeur saignait toutes les fibres de son petit muscle. Elle resta là, sans oser bouger.

    "Tu veux bien me laisser un peu de répis ? Je parlerai du Grand Oiseau autant que tu le voudras. Plus tard. Mais pour le moment je... je préfèrerais discuter d'autre chose."

    Elle se fit une place sur ses genoux, en équilibre précaire. Avec la grâce dont elle disposait, elle s'assit contre lui, hésita un instant. Elle avait déjà fréquenté des hommes de son âge. La plupart étaient des donateurs ou des scientifiques en manque de distractions. Elle les contactait, dînait avec eux, les flattait de ses sourires, et repartait avec la sincère hantise qu'un de ces quadra biens-sous-tous-les-rapports lui fasse des avances non désirées. Mais là... c'était autre chose. L'âge de Giovanni l'avait angoissée, mais plus par rapport au fait de se faire traiter comme une enfant. Elle n'avait pas peur de ses intentions, ni de ses volontés. Elle n'avait pas peur de le voir décrépir pendant qu'elle mûrirait. De voir son ventre s'arrondir et le sien déborder de ses pantalons.

    La vieillesse angoissait sincèrement Mina. C'était quelque chose qu'elle avait toujours fait fuir avec des attitudes d'adolescente et la fréquentation de personnes plus jeunes qu'elle. Elle avait peur de vieillir. De le désintéresser.

    Son regard se perdit sur la pomme d'Adam de Giovanni. Elle était quelque part beaucoup plus à l'aise avec lui qu'avec n'importe quel homme. Elle avait l'illusion de toujours lui apporter de l'intérêt. De susciter sa curiosité, de le pousser à lui faire la cour. Ah. La cour. Une chose à laquelle elle n'avait pas goûtée depuis longtemps.


    "Tu pourrais m'en dire un peu plus sur le terrifiant homme d'affaire qui fait trembler tout Kanto..."
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyLun 24 Juin 2013 - 12:57


Il observait la jeune femme lui faire face, debout dans la grande salle, une allure légèrement troublée. Troublée par la soirée qu'ils vivaient, et surtout celle qu'ils avaient vécu. Les paroles du quadragénaire avaient été maladroites. Mina avait raison, il avait banalisé la situation... on ne pouvait définir ce genre d'événements de drôle, mais plutôt traumatisants pour la mannequin.. Le pokémafieux s'en voulut d'avoir dit les choses ainsi, mais jura de se rattraper.

Aussi, il acquiesça à sa requête. Celle de ne plus parler de cette nuit-là... et tout ce qui s'y rattachait. Du moins pour l'espace d'un temps. Alors le front calé contre celui de la journaliste, dont les mains caressaient avec délicatesse ses cheveux, il montra son approbation par un hochement de tête léger.

Puis la jeune femme prit place sur ses genoux, quelque peu en équilibre. Son regard se perdait sur le cou du Pokémafieux qui se faisait assaillir par mille et une pensées, qu'il conserverait pour lui.



"Tu pourrais m'en dire un peu plus sur le terrifiant homme d'affaire qui fait trembler tout Kanto..."

A cette question, on put sentir une retenue soudaine s'abattre sur la pièce. Le feu choisit cet instant pour mourir, son carburant étant totalement épuisé. Cependant, grâce à quelques bougies allumées, les deux protagonistes ne finirent pas dans le noir le plus total.

Sakaki se mordit la lèvre inférieure au même moment. Voilà une problématique à laquelle il aurait espéré pouvoir échapper. Quand bien même il avait prévenu Mina qu'il ne pourrait pas lui rendre la même sincérité quant à son passé, il ... sentait qu'il en avait l'obligation.

Mais cette pensée ne le plaisait pas.

Après tout, la jeune Turnip... était en admiration devant cet "ce terrifiant homme d'affaires", devant le leader Rocket, devant le parrain inaccessible qu'il avait toujours été. Ou du moins, c'était ainsi qu'il s'était représenté toute sa vie devant le commun des mortels.

Mais au fond Giovanni savait ce qu'il était, réellement. Et cela le dégoûtait, en toute franchise. D'ailleurs, il avait espéré ne plus avoir à penser à ce genre de choses, grâce au produit que Takhojo lui injectait depuis longtemps. Mais il semblerait qu'il s'immunisait à l'alimbilicol, au fil des années... ce qui le rendait inefficace, ne neutralisant pas son système limbique. Et depuis quelques semaines il en subissait quelques violents revers, surtout face à des situations extrêmes... comme à l'arène de Jadielle... il y avait peu.

Il doutait donc que Mina eût envie de connaître ce Giovanni, instable, en proie à ses émotions, ses souvenirs, hanté par sa propre mère... Tout le monde le voyait comme le pur produit de Madam Boss, son héritier, ou pour ceux nés après elle, comme le représentant du mal, du crime, le chef des Rockets. Pas comme une personne à part entière.

Personne n'avait essayé de voir en le quadragénaire une quelconque humanité, avant de clamer qu'il en était dépossédé.

Et c'était très bien ainsi. Cela permettait à l'ex-champion de se raccrocher à une image : la sienne, ou le miroir que lui renvoyait le société. Ainsi, il demeurait fort, malgré les épreuves, malgré les pertes. D'autant plus... que l'entreprise Rocket avait besoin d'un chef seyant une description d'homme froid, très maître de lui-même... vu qu'elle était composée en parties de gens incapables de s'auto-gérer.

Et c'était cet homme maître de lui que Mina semblait apprécier.

Par conséquent, il dévoilerait de son passé ce que la jeune Turnip voulait entendre.

En commençant par de la légèreté, vu la soudaine lourdeur qui s'était abattue sur la pièce.

"T'en dire plus sur moi ?... Hm... j'ignore si c'est judicieux... après tout, j'ai une journaliste sur mes genoux..."



Il souriait à Mina de ces sourires sûrs, confiants, où se lisait une pointe de moquerie. Puis... il se lança dans le récit plus sérieusement, comme l'avait fait la jeune femme.

"Et bien... avant de devenir un terrifiant homme d'affaires, je suis également né à Céladopole, le premier août 1970, de la façon la plus banale possible, à l'hôpital. Après... j'ai grandi un temps dans cette ville, tout comme toi. Après quoi, je me suis lancé à la chasse aux badges, comme c'était tout aussi courant à l'époque qu'aujourd'hui.

Il marqua une pause, les souvenirs de la rencontre avec Garth venant alimenter une once de nostalgie.



"J'ai connu le succès. C'était... une grande période. On est même convenu à me confier l'arène de Jadielle, j'avais 15 ans. Mais... personne ne s'en rappelle. Ce qui est normal. A cette période, j'avais les cheveux longs et je m'appelais Albert Stronghead.

Albert Stronghead... une couverture qui l'avait accompagnée toute sa vie. C'était le brillant dresseur, le gamin riche pourri-gâté pour certains et le gosse débrouillard pour d'autres. Et... la première part de lui que découvrit Lisa.

C'est dans cette arène que j'ai connu Lisa. La mère de Chocolate. Avec Garth, nous formions un sacré trio."

Il se rappelait des conflits d'intérêt qu'il y avait toujours eu entre le métisse et lui. Le premier tellement accroché à la morale et à l'éthique, mais encore plus à la science, ce qui le rendait manipulable vu qu'il manquait de ressources... et le second, juste animé par une soif de conquête et de puissance croissante avec les années.

Néanmoins, malgré leurs différends, ils étaient toujours parvenus à se réconcilier, avec l'aide de leurs coachs : Lisa et Miyamoto. Du moins... jusqu'à un certain temps. Les relations avec Garth s'empirèrent lorsque ce dernier fut témoin de la mort de Miyamoto dans les Andes. Et Lisa ne fut plus jamais la même non plus. Elle qui avait cette joie simple de vivre, avait commencé à voir une autre facette de la vie qui l'avait ébranlée à jamais. Mais il était là pour elle. Il avait été là, et elle parvint à faire son deuil... ce qu'il doutait d'être le cas pour le savant borgne.

A cause de cela ils s'étaient désolidarisés petit à petit, tandis que ses liens avec Lisa se resserraient au point où elle était devenue sa confidente. La première femme qui sut quant à son affiliation avec la Team Rocket. Et qui l'avait accepté tel quel. A condition d'une promesse... qu'il n'avait pas su tenir.

Se redressant légèrement, Giovanni constata que son silence avait été long, et qu'il s'était légèrement perdu dans le fil de ses propres pensées... aussi, il agrandit son sourire quelque peu rendu amer par les souvenirs, puis poursuivit.

"Puis un jour, Albert Stronghead disparut. L'arène fut reprise par un tiers durant quelques années, et on oublia tout de son existence. Personne ne se rappelle plus du garçon aux cheveux longs accompagné d'un Persian. Pour cause... j'avais d'autres priorités..."

Madam Boss était morte. Il avait 16 ans. Une armée de gens voulaient sa place, et certains étaient prêts à aller très loin. De l'autre côté, Lisa avait acheté une maison, avec ses moyens, et désirait fonder une famille.

L'erreur de Giovanni avait été de croire qu'il était apte à mener deux vies parallèles. Une à la tête de la plus grande organisation criminelle, et une autre en tant qu'amant dévoué et futur père. D'ailleurs, il en paya le prix.

"Ma mère était décédée, et je devais prendre la tête de la société. Mais.. j'avais des opposants, et ils faisaient légion. J'étais trop jeune, indécis, et surtout, trop préoccupé par ma vie avec Lisa pour prendre les choses en mains comme il se le fallait. Tu es la première à qui je l'avoue Mina, ma montée au pouvoir n'avait rien de facile, j'ai connu de cuisants échecs."

En effet... attentats sur attentats... il avait risqué sa vie une bonne vingtaine de fois. Ses sbires peinaient à le respecter, car tout le monde voyait en lui le "Brat Boy" pitoyable que sa propre mère ridiculisait en public...
Mais ce que Giovanni avait connu de pire fût les trahisons.

"Je n'ai pas connu mon père, Rayleigh Bootleg, l'ancien contrebandier qui a fait de la prison pour expier ses crimes... lui s'est occupé de Meister, vu que mère l'avait rejeté. Mais il y avait un homme, toujours accroché aux talons de ma mère, dans mon entourage depuis l'enfance. Il se prénommait Lianel Kant. Une grande tête de la Sylphe. Un milliardaire qui était actionnaire dans tous les milieux du business...

Un grand homme, toujours bien rasé, bien entretenu qui aurait aisément pu mener une carrière de mannequin. Une condition vitale pour figurer parmi les prétendants de la marraine de la pokémafia... un homme qui se présentait comme un bon copain pour Giovanni, l'encadrant, allant des fois l'emmener jouer au Baseball au lieu de s'entraîner alors tout enfant, en dépit du mécontentement de Mathilda Sakaki.

"C'est ce même homme qui a attenté à ma vie plus d'une vingtaine de fois, pour reprendre le trône Rocket... Il était le plus respecté dans l'entreprise, et tout le monde était derrière lui. On l'imaginait comme intouchable. Il était toujours classé dans les dix premiers hommes les plus influents au monde, avait siégé au Conseil des 4 dans sa jeunesse, et était toujours le premier invité pour juger les concours ou élire de nouveaux champions...."

A nouveau Sakaki marqua une pause, se remémorant le visage de l'unique figure paternelle qu'il eût connue.

"... Et c'est également le premier homme que j'ai tué."

Il se rappela la Sylphe. Aux derniers étages. Lianel à son bureau. Lui venant lui rendre visite. Une semaine après la mort de Lisa. Une semaine après la naissance de Chocolate. Après ce décès tragique, tous les Rockets voyaient Giovanni Sakaki comme le pauvre joujou de Madam Boss, le Brat Boy incapable qui venait de perdre sa femme, et qui devait être en train de pleurnicher ses pertes. Lianel en avait été ravi, pensant pouvoir ainsi l'éliminer plus aisément. L'enfant prodige serait ainsi moins sur ses gardes, et n'échapperait pas à la mort qu'il voudrait très certainement connaître pour rejoindre sa dulcinée.

Mais il n'en était rien.

Lorsque Lianel avait relevé les yeux, emplis d'une compassion toute feinte, et s'était levé pour faire une accolade hypocrite de soutien à Giovanni, Persian avait brisé d'un laser la grande fenêtre derrière lui. Et le jeune Giovanni avait sorti une arme, un revolver, qu'il avait pointé sur son ennemi.

"Lianel avait tenté de me tuer une bonne dizaine de fois dans mon dos. Et vu que tant qu'il respirait, je demeurais faible pour les Rockets, donc indigne à l'héritage de ma mère, je l'ai balancé du haut de la Sylphe Sàrl. J'avais 18 ans.

Le sourire de Giovanni se perdit quelque part dans son récit, et ses yeux n'exprimaient rien d'autre que la froide colère qu'il avait ressentie à l'époque, en voyant la silhouette du milliardaire se rétrécir à mesure qu'il se rapprochait du sol.
Il se souvenit très bien, quelques secondes avant sa mort, sa tentative désespérée.

~~

"Mais voyons... tu ne peux pas faire ça ! Giovanni... je... t'aime tu... tu es mon fils !"

Le concerné l'avait alors regardé. Avait rangé son arme, provoquant le soulagement de Kant, puis s'était saisi avec fermeté des deux épaules de l'homme. A cette époque, Sakaki ignorait qui était son père. Il ne connaissait l'existence ni de Meister, ni de Rayleigh. Mais tout ce qu'il savait... était que ça lui importait peu.

"... Que ce soit vrai ou non, ça m'est bien égal."

Et il l'avait poussé, violemment, du haut du dernier étage de la Sylphe, sans aucune émotion autre que l'indifférence, et la haine.

~~~

"C'est uniquement à partir de ce jour-là que je suis devenu ce "terrifiant homme d'affaires". Dans la mafia, on est considéré comme membre seulement à partir du moment où on tue quelqu'un. C'est la règle générale, autant que ça l'eût été pour la Poke Nostra ou d'autres moins célèbres, avant la Team Rocket. C'est grâce à la mort de Lianel que mes sbires ont commencé à me témoigner du respect... car ils me craignaient. Et c'est à partir de là que j'ai ramené les Rockets au premier plan, ai repris l'arène de Jadielle... et ai entrepris les casses les plus célèbres du siècle."



Le quadragénaire prit une légère bouffée d'air, avant de poursuivre. Il rapprocha sa tête de celle de la journaliste, ses lèvres effleurant celles charnues de la mannequin.

"Tu voulais connaître mon histoire Mina... la voici. En partie... Tu en apprendras certainement plus avec le temps. Mais... sache juste que si tu veux faire marche arrière, c'est trop tard. Tu m'appartiens. Nous sommes liés par le destin. Accepte moi comme le meurtrier que je suis, et je te promets protection."


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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMar 25 Juin 2013 - 7:27
    Un sourire éclaira son visage à sa remarque. Ah oui. Une journaliste sur ses genoux. Voilà quelque chose qui lui aurait apporté plus de préjudice à elle qu'à lui. Dans le milieu il était très difficile d'être propre, sans attache, parfaitement neutre et journalistique. La preuve en était qu'elle-même n'avait jamais réussi à l'être totalement. On lui avait rigoureusement interdit les sujets politiques, polémiques ou même historiques. Il était dangereux de l'avoir si près, mais pour des raisons que le jeune Leorios expliquerait sans doute mieux qu'elle.


    La suite lui donna un léger vertige. 1970. Elle calcula rapidement son âge, 43 ans. Elle était née en plein été et allait atteindre les 27 ans d'ici une ou deux semaines, ce qui faisait un rapide calcul de ... seize années de différence. Etonnée, elle leva le regard sur lui. La chasse aux badges. Giovanni était donc le détenteur de tous ces morceaux brillants dans la vitrine. Et elle qui se vantait d'en avoir quelques uns. Elle grogna doucement, de petites particules dans la gorge, et l'écouta sagement.

    Il avait été champion à 15 ans. Elle n'était alors même pas née. A l'âge où elle avait fui sa famille pour ne pas se marier, lui avait déjà la gloire et la puissance à sa botte. Elle se sentit mal, elle se mordit l'intérieur de la joue. Il avait tellement plus vécu qu'elle...


    Les cheveux longs. Il devait être d'un charme fou. Exactement le genre de personne qu'elle aurait suivie à l'époque. Et exactement le genre d'homme qu'elle suivait aujourd'hui. En tous points, elle en était persuadée, il était celui qu'il lui fallait. Elle observa en silence les nuages du souvenir passer dans son regard à une vitesse folle. Il semblait en dire très peu, et pourtant déjà il lui en racontait énormément. Elle n'aurait pu être plus captivée par une histoire. A quel moment un champion de Jadielle devenait-il un truand ? Est-ce qu'il était, comme la rumeur le prétendait, le fils de la terrible Madam Boss ?

    Une femme dragon. D'une beauté glaciale, même alors qu'elle avait dépassé la quarantaine. Un peu... comme lui. Mina rougit comme une écolière. Oui. L'âge avait prise sur son visage et son attitude. Il était un peu fatigué, mais par Arceus ce qu'il était...terrifiant. Au naturel, brut, et pourtant contenant tellement d'émotions dans un seul regard.

    Sa mère était morte alors qu'il était tout jeune. Mina se redressa doucement pour s'installer confortablement.

    Des échecs. Quelque part, cela la rassura. Elle se sentait mieux. Moins sous pression. Savoir que le terrifiant Sakaki n'était pas dénué de défauts lui fit un bien fou. Elle inspira calmement, tentant de retenir les noms. Rayleigh. Bootleg. Le même nom que le champion de Doublonville. Quelque chose lui disait que le physique du cadet n'était pas pour rien dans son abandon. Quelle mère pouvait laisser tomber son garçon au titre qu'il était trop laid pour elle ?

    La suite, en revanche, la fit légèrement pâlir. Lianel Kant.

    Elle le connaissait. Oui. Elle le connaissait. Un très grand actionnaire Sylphe, un ami de longue date de son père. Du moins, un partenaire. Qui regardait tout et tout le monde en semblant posséder l'âme de chacun au creux de ses mains. Elle se souvenait de sa propreté, de sa prestance, et de la frayeur littérale qu'il exerçait sur elle. Elle se cachait derrière son père à l'époque, alors même pas vieille de trois ou quatre ans. Elle estait prostrée derrière lui à l'épier de ses petits yeux bleus

    A ce souvenir, elle étouffa un frisson. Il avait donc tenté de l'exécuter, et Giovanni avait répliqué par la réponse la plus évidente. Tuer. Mina se serra un peu contre lui. Oui. Il avait bien fait. Oui. Elle comprenait. Non. Elle ne lui en voulait pas. Le monde était mieux sans certains. Qu'il ait exécuté un adversaire ne l'étonnait ni ne la repoussait. Elle trouvait ça...normal. Pas naturel, non, c'était quelque part horrifiant. Mais elle trouvait en adéquation avec son passé, sa famille, son histoire. Son petit coeur se mit à battre plus fort.


    Lui appartenir. C'était une notion terrifiante. Appartenir à quelqu'un. Elle avait appartenu à son père. Puis aux Quetzacoalt. Et maintenant. A lui. Oui mais... il n'était pas comme ça. Il aurait pu l'enfermer dans une chambre, la laisser pleurer toute seule, et l'en sortir des jours plus tard lorsqu'elle se serait calmée. Elle lui aurait alors appartenu, car il aurait été son dernier refuge. Non. Il l'avait recueillie. Habillée. Logée. Et maintenant.. maintenant...

    "Giovanni..."

    La journaliste posa son petit nez contre la joue blanche du mafioso. Un sourire félin décora son visage. Un sourire mutin. Un sourire tellement sincère, déconcertant. Mina glissa ses lèvres contre celles du terrifiant Sakaki. Un frisson électrique parcourut tout son dos, ses joues rougirent délicatement.


    Elle le fixa alors, en silence. Il avait déjà aimé, elle le savait. Mais en cet instant, ses craintes s'étaient envolées. Remplacées par une douce euphorie. Une fantaisie de l'esprit.

    "Je t'aime."

    Ne supportant pas de maintenir son regard une seconde de plus, elle disparut dans le creux de son cou, et répéta une seconde fois.

    "Je t'aime."

    C'était tout ce qu'elle pouvait lui offrir, cette malheureuse perdue entre deux eaux.
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMer 26 Juin 2013 - 1:43


Est-ce que ... Mina avait peur ? Ressentait-elle de la gêne, voire du dégoût, par rapport à son acte ? Tentait-elle de dissimuler son mal-être par ce sourire enjôleur ? Voilait-elle ses craintes derrière un air... heureux ?

"Je t'aime".

Cette phrase. Ce verbe. Ce pronom. Utilisés, et entendus tellement de fois... Mais qui sonnaient tellement différents de la bouche de la jeune Turnip. Sakaki en resta coi, pas très certain d'avoir bien entendu.
Il s'était attendu à du rejet, ou à la limite à une forme de peur respectueuse. Ou encore à une plus longue conversation avec la mannequin.

Mais non. Uniquement ces 3 mots. Mina, le verbe aimer et... lui.

Et comme si la jeune femme avait conscience de sa stupeur, elle se recala au creux de son cou, puis répéta ces mêmes mots, avec une tendresse... qu'il n'aurait pas espérée.

Etait-ce la liqueur qui rendait le jugement de Mina aussi souple ? Etait-ce l'alcool qui lui faisait dire ces mots ? Ou bien... était-ce par calcul ?
Giovanni n'eut qu'à poser sa main contre les cheveux bouclés de la demoiselle pour savoir ce qu'il en était. Leur contact... n'avait rien de la superficialité souvent rencontrée avec des gens qui l'abordaient par pur profit. De ceux, ou plutôt celles en l’occurrence, qui tentaient une approche charnelle, ou qui susurraient des mots d'amour, pour voir leur désir d'argent et de pouvoir s'exaucer.

Etrangement, au même instant le quadragénaire repensa à Olga.

N'était-ce pas ce qu'elle avait été ? Une femme intelligente, mais surtout, grandement intéressée. Intéressée par le pouvoir, le respect qu'elle susciterait, en tant que femme de Giovanni Sakaki. Encore plus en étant la mère de leur enfant...

Mina n'avait rien de cela. Certes, peut-être que l'alcool rendait ses envies plus oppressantes ou ses gestes moins assurés, mais son esprit demeurait clair. Il n'y avait qu'à voir l'honnêteté qui se dégageait derrière ses paroles. L'honnêteté d'une personne qui avait tout perdu, et qui tentait de se raccrocher à la bouée qui se présentait à elle, de la façon la plus juste possible.
Sakaki pouvait le pressentir. Persian aussi, sans doute. Ce dernier observait les deux protagonistes, sagement au coin du feu, d'un air faiblement somnolent, mais surtout malicieux, que son patron rendit bien à la jeune femme.

"... Mina."



Il avait un sourire en coin. Charmeur, maîtrisé, satisfait.

"Si tu as envie de te reposer, tu as une chambre à ta disposition."
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptySam 29 Juin 2013 - 9:48
    Mina avait de nombreux défauts, dont la plupart s'apparentaient à une vanité sous-jacente. Elle était bavarde, compulsive parfois, elle faisait très attention à son apparence, au point d'en devenir maniaque sur le moindre détail de son petit corps fragile. Exigeante, elle était très critique avec les autres, elle souriait pour ne pas pleurer, mentait pour ne pas plier, c'était une manipulatrice, quelqu'un qui se cachait derrière un masque épais de bonhomie et d'innocence. Oui, Mina avait de nombreux travers, mais elle ne voulait en imposer aucun à Giovanni. Sincère. Elle se forçait à l'être. Brute de décoffrage, la plus pure et honnête possible. C'était la seule raison pour laquelle elle avait réussi à s'ouvrir de cette manière.

    Amoureuse. Un mot étrange, qui lui rappelait les comptines de son enfance. QU'est-ce que c'était, l'amour ? C'était sentir son coeur battre plus fort lorsque Giovanni était proche d'elle. C'était être distraite à longueur de temps, un sourire aux lèvres, la main sur le coeur. C'était attendre impatiemment de pouvoir le revoir, c'était ... tout laisser tomber pour lui. Pour le sauver, lui. Pour l'aimer, lui. Oui, Mina était...irrémédiablement tombée amoureuse de Giovanni. De cet homme qui avait vingt ans de plus qu'elle, de ce terrifiant parrain de la mafia. Et cela la rendait terriblement fragile. Elle avait envie de fermer les yeux, et de ne plus jamais les rouvrir. De tout laisser derrière elle pour se réfugier juste là, contre son épaule.

    "...Mina."

    Mina se tendit. Tous les sens tournés dans sa direction. Elle frissonna, attendit...mais n'obtint rien. Légèrement déçue, elle se blottit contre lui, ferma les yeux, patienta. Elle ne pouvait pas exiger qu'il s'ouvre aussi simplement à elle. Après tout, elle s'était attachée très fort et très rapidement à lui mais rien ne pouvait lui dire... que cela était réciproque.

    "Je... je n'ai pas... c'est..."

    Elle détourna le regard, horriblement gênée de se faire couper le sifflet aussi facilement. Mina, la grande journaliste redoutée de tout champion célibataire. Celle qui avait réussi à faire saturer plus d'une boîte mail, plus d'un répondeur, elle qui écrivait plus vite que son ombre, ne savait plus quoi dire. Elle ourla ses lèvres d'un joli sourire, posa son front contre celui de Giovanni.


    "Je ne pense pas parvenir... A dormir seule, Giovanni."

    Elle s'extirpa de son étreinte avec douceur, se mit debout et rajusta ses vêtements avec douceur, poura voir un peu plus de tenue. Elle passa une main dans ses cheveux bouclés pour les remettre un peu en place, cause perdue. La main tendue, elle l'invita à se lever. Elle était fatiguée, oui. Mais si elle dormait seule... non. Ce n'était même pas envisageable.
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyDim 28 Juil 2013 - 21:10
Elle balbutiait. Son teint normalement d'une blancheur pure se voyait assaillir d'un rouge rosâtre, tandis que ses mots se perdaient dans sa tête, l'empêchant même de formuler une phrase complète. Ce qui fit sourire doucereusement Giovanni. Lui, le grand mafioso, était parvenu à faire perdre ses moyens à l'incroyable Mina Turnip, la redoutable journaliste. Cela avait quelque chose de flatteur, dans un certain sens.



"Je ne pense pas parvenir... A dormir seule, Giovanni."

La gêne, quoi que toujours présente, perdit en intensité. Mina reprit rapidement contenance, se releva et toisa le Pokémafieux toujours avachi sur le canapé. Elle se recoiffa rapidement, ce qui fut vain, mais lui attribuait un côté sauvage qui avait de quoi alimenter le fantasme de bien des hommes. Puis, elle tendit une main en la direction du manitou Rocket, l'invitant.

Ce dernier l'observa un instant, apparemment pensif.

Pas qu'il voulait refuser la requête, mais les circonstances de cette soirée freinaient son envie. Il ne voulait pas précipiter les choses pour la jeune femme, qui avait déjà dû emmagasiner beaucoup d'événements choquants en un seul jour.
Après tout, peut-être qu'elle ne se sentait peut-être pas prête à accepter réellement sa présence... surtout après la nuit de folie qu'ils avaient tous les deux vécue. Si elle avait besoin de repos, il comprendrait, et la laisserait en paix. La solitude était parfois la meilleure arme face à un traumatisme.

D'un autre côté, elle pouvait également s'avérer être la pire ennemie pour surmonter une crise...



Aussi, après un sourire, il se saisit de la main de la jeune femme, et se redressa. Il remarqua alors que, sans ses talons, Mina faisait effectivement quelques têtes de moins que lui. Il eut alors un air taquin.

"Vous paraissiez plus grande, à la télévision, Miss Turnip."

Sur cette moquerie, il entama la marche en direction de la chambre, tandis que Persian daignait enfin trouver un sommeil profond, au coin du feu de la cheminée qui mourait, petit à petit. Jusqu'à plonger la pièce dans une obscurité totale.

Main dans la main, les deux protagonistes n'eurent à faire quelques pas dans le couloir, avant qu'une porte ouverte donnant vue sur une majestueuse chambre apparût devant eux.

Sakaki s'y engouffra, serrant avec une force contrôlée la main de la mannequin qu'il amena dans la pièce. Une fois en son intérieur, il ferma la porte, bien que la villa fût déserte.

La décoration de la chambre avait tout des vieilles pièces du XIX ème siècle. Des meubles en bouleau, bois de sapin et autres matériaux riches servaient presque d'ornement, tant ils avaient été créés par des artisans soucieux de la beauté de leurs oeuvres. Le lit était majestueux, spacieux, un deux places, dont les draps étaient fabriqués en velours pourpre. Au-dessus du lit se trouvait un magnifique lustre de cristal, toutefois pas trop imposant. Une lampe ornée sur un grand pied, dont la toile était recouverte de gravures zarbis se trouvait à côté du lit, étant la principale source de lumière de la pièce une fois éclairée.

Giovanni la toisa avec une pointe de nostalgie. Cela faisait des années que ces lieux n'avaient plus été fréquentés. Mais Mina pouvait se rassurer, il y avait un service bonnes Rockets qui s'occupaient de la maintenance des installations et du lavage des draps. Aussi, l'odeur que dégageait la pièce aurait pu être neutre, si des graines de lavandes flambées n'étaient pas entreposées sur un des meubles.

Sakaki inspira cette odeur qu'il jugeait agréable avant de porter son regard vers Mina, toujours habillée de sa tunique.

"Je te laisse ton intimité..."


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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyMar 13 Aoû 2013 - 10:46
    La petite muflerie de Giovanni lui tira un haussement de sourcil vaguement réprobateur. Elle n'était pas japonaise de souche, et elle n'avait jamais prétendu l'être. Débarqué de l'autre côté de l'Atlantique, ses deux parents avaient des gènes de croissance plus forts que ceux des nippons. Il était amusant de recevoir une remarque sur sa taille de la part d'un homme qui lèverait les yeux sitôt qu'elle mettrait une paire de talons. Elle ne répondit rien. Elle avait eu sa dose de combats pour la journée, et ne voulait pas entrer en conflit. Surtout pas avec lui. Surtout pas maintenant.

    Elle sentit toutefois son coeur se serrer en mettant les pieds dans la chambre. C'était un lit deux places de grand standing. Quelque chose qu'on aurait réservé à une lune de miel dans un hôtel de luxe. Elle se mordit la lèvre, puis commença à arracher les petites peaux de sa langue avec ses dents. Stressée, anxieuse, elle posa son regard sur Giovanni. Elle avait peur d'avoir été mal comprise.

    Cette pièce, ce n'était pas un endroit où on dormait quand on venait de trucider deux hommes. La jeune femme sentit son rythme cardiaque accélérer, ses yeux s'humidifier. C'était trop. Trop vite. Trop faste. Trop luxueux. Trop mafieux. Elle sursauta presque lorsque le parrain l'invita à se mettre à l'aise, et tourna le dos, ouvrant une armoire.

    Mina tourna les talons, et s'approcha de Giovanni. Elle se hissa sur la pointe des pieds, lui déposa un baiser doux sur la joue, et vola sa chemise sans autre forme de procès. S'appropriant le vêtement avec la vitesse d'une accro du shopping en période de soldes, elle resta en culotte, et ferma les boutons de sa chemise de nuit de fortune. Elle détacha ses cheveux, les ébourriffa un peu, puis jeta un nouveau regard en biais au lit.



    D'un geste sec et déterminé, elle enleva le dessus de lit, s'empara de la couette, et la posa par terre. Elle se saisit des oreillers duveteux et les jeta sur le parquet classieux et vernis. Puis elle fit un lit sommaire. Une couverture, deux oreillers la couette, et se jeta dans les plumes, le visage caché contre la taie de son trésor. Oui. C'était mieux. Inconfortable, beaucoup plus intime. Elle se tourna sur le dos, ferma les yeux, inspira calmement.

    "Je ne vais pas beaucoup dormir de toute façon."

    Elle rouvrit les yeux, fixa Giovanni, puis s'assit, les jambes croisées. Elle était débraillée. Envolée la poupée, écrasée la délicatesse, adieu la classe d'une fille de bonne famille. Elle était vidée. Épuisée par ses méfaits. Elle ne voulait pas se retenir, se maîtriser, se cacher.

    Mina écarta grand les bras, rouge jusqu'aux oreilles. Le regard rivé ailleurs, un sourire en coin, elle l'invita à approcher. Ce n'était pas tous les jours que l'on réclamait un câlin à l'homme le plus terrifiant au monde.
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptyDim 18 Aoû 2013 - 14:13
Giovanni sentit le souffle de la jeune femme venir à son cou, et réceptionna sans broncher le baiser qu'elle lui renvoyait. Il ferma les yeux, un sourire songeur adoucissant ses traits faciaux....
Jusqu'à ce qu'il...
... se retrouva torse nu, sans qu'il ait eu la moindre occasion de résister. Le mafioso voulut se retourner rien que pour voir ce qui allait advenir de sa chemise, mais se retint. Après tout, il avait promis la tranquillité et l'intimité à la jeune femme... Il ignorait dans quel accoutrement elle était... il valait mieux attendre.

Néanmoins, il ne put retenir sa curiosité lorsqu'un brouhaha de draps manipulés vint perturber le calme de la pièce. Avec une certaine retenue, Sakaki se retourna lentement, les sourcils légèrement froncés.

Devant lui, Mina. Armée de sa chemise qui lui ferait presque office de tunique. Enfin, une tunique très courte, certes. Affalée sur le drap, posé à-même le parquet, sa tête reposant contre un coussin, les yeux fixant le plafond.

"Je ne vais pas beaucoup dormir de toute façon."

Giovanni approuva silencieusement. Après ce qui s'était passé, il était évident que les nuits de Mina deviendrait agitées. Et pas seulement en cette nuit-là. Non, les événements s'étaient déroulés il y avait peu de temps, le drame était encore frais. Le cerveau n'avait pas encore pu prendre en compte toute l'ampleur des actes de la journaliste. Mais petit à petit, au fil des jours, des semaines, des regrets viendraient la ronger, malgré toute la foi qu'elle pouvait mettre en lui, malgré la justesse de sa décision... Son coeur ne connaîtra plus la légèreté, il sera lourd. Son âme vidée. Et cela ne fera qu'empirer, avec le temps.

Cependant, Giovanni ne se faisait aucun souci pour la jeune femme. Déjà, elle relevait d'un caractère fort et d'un sens de l'équité bien plus marqué que lui. Sans quoi, elle n'aurait jamais pu condamner à mort ses proches pour le bien collectif. Le fait qu'elle savait qu'elle faisait ça par nécessité de sauvegarder les siens l'aiderait à surmonter son traumatisme.
Ensuite, il serait là.

La guerre... la fin des Quetzacoalts... L'acquisition des Légendaires... la jeune Turnip ne serait pas la seule à faire face à ces épreuves. Elle avait peut-être perdu en ce soir ceux qui avaient jusqu'alors formé sa famille, mais elle s'était trouvé des alliés fiables, et de qualités. Et Giovanni en faisait partie.
Fini l'arrogance, fini le mépris et la méfiance vicieuse.
Désormais, Mina était sienne. Elle faisait partie de son camp, et se battrait à ses côtés. Pour cette raison, il était responsable d'elle. Elle pouvait lui apporter sur un plateau la victoire. Il était de son devoir qu'elle effectue à bien cette tâche, qu'il la protège. Des Quetzacoalts, des forces de police, de ses démons, et d'elle-même. Il serait là, pour faire le rempart entre ce qui pourrait la nuire et elle.

A cette réflexion, une drôle de lueur éclairait les iris jusqu'alors impénétrables et froides du Pokémafieux. Etait-ce de la tendresse ? Ou simplement le reflet satisfait et fier d'un Maître de la manipulation qui voyait ses plans se dérouler comme prévu ?

Dans tous les cas, l'ex-champion s'approcha de la blonde vénitienne, alors assise, les bras grands écartés, gênée de sa requête.

Malgré l'incapacité de Giovanni à faire des démonstrations affectives, il sut très bien ce que signifiait l'écart de ses bras. Le besoin que cela représentait.
Aussi, il s'avança, très gentiment, comme réservé.

Puis, arrivé plus ou moins à hauteur de l'ex-terroriste, il s'abaissa, regardant durant un court instant l'azur des yeux de son interlocutrice. Et... l'enlaça.
Son menton calé dans le creux bien dessiné de l'épaule de la jeune femme, ses mains fermement plaquées contre son dos qu'elle avait robuste, il souriait. Devant lui, dans son imaginaire, se dressait l'apogée Rocket, et la défaite Quetzacoalt. Dans ses bras résidait le plus bel espoir qu'il lui fût donné de parvenir à ses fins. De parvenir à gagner cette bataille.

Enfin, il se détacha de sa mannequin, lui faisant face, à nouveau.

Le pokémafieux souriait, un air sûr de lui et satisfait seyant son visage.
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MessageSujet: Re: La nuit du destin [PV]   La nuit du destin [PV] EmptySam 31 Aoû 2013 - 0:23
    La chaleur et la douceur de Giovanni n'auraient pu lui donner plus de baume au coeur qu'à ce moment-là. Elle s'accrocha à lui avec force, le retint tout contre elle, se cacha dans le creux de son cou pour y prendre refuge. Une bouée de sauvetage bienvenue, une respiration trop attendue. Elle s'autorisa à se détendre, se décrispa légèrement le sentant là. Elle n'avait craint qu'une chose depuis son arrivée dans cette maison si particulière : son refus. Le refus de la garder avec lui. Le refus de la prendre sous son aile. Le refus d'accepter l'amour qu'elle lui avait confié. Il aurait bien pu l'envoyer paître. Elle avait tant l'habitude qu'on l'utilise pour la repousser poliment ensuite qu'elle avait craint ne voir jamais ce jour arriver. L'odeur de cuir et de musc qu'il dégageait la grisa, elle s'autorisa à sourire, enfin.

    C'était agréablement destabilisant, d'entretenir une relation de ce type avec l'homme le plus dangereux au monde. Elle se sentait tellement en sécurité qu'elle aurait pu accepter de rester entre quatre murs sans bouger durant des mois. Tant qu'il le lui demanderait. Giovanni n'en avait peut-être pas totalement conscience, mais elle était prête à bien des choses pour lui. Même maintenant qu'elle avait tout donné, tout abandonné pour lui sauver la vie. A lui.



    En réalité, Mina n'avait jamais pensé à ce que serait sa vie avec Giovanni. Est-ce qu'il était... son petit ami ? C'était étrange. Elle ne pouvait pas le présenter comme son "amant", c'était plutôt grossier. Certains diraient qu'il avait l'âge d'être son père. A quoi ressemblerait sa vie à ses côtés ? Elle refusait d'être une poule, il le savait. Il refusait d'être enchaîné, elle en avait conscience. Deux êtres que tout opposait et rien ne rapprochait s'étaient lié d'une haine farouche avant de sombrer dans les bras l'un de l'autre. Shakespear aurait adoré. Et les dramaturges grecs en auraient fait leurs choux gras. Mais ici pour Mina, pas d'Aube aux doigts de rose, pas d'Ulysse, juste elle, rongée par le remord, et lui...qu'elle connaissait si peu.

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