Ça chauffe sur les ondes [Taiki]

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Octave FerysHors-la-loi

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MessageSujet: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyDim 13 Juin 2021 - 13:32
Quelle est douce cette seconde où le sommeil vous happe. Cette infime instant où vous laissez le repos vous étreindre tendrement, soulager vos épaules, dénouer ce cou raide, puis détendre chacun des muscles de votre visage pour en faire un parfait masque de sérénité. Qu’il est délicieux ce bref, mais intense instant où vous sombrez loin de tout. Enfin.

OCTAVE !

Le sursaut prodigieux n’eut rien à envier aux diables à ressort. En une fraction de seconde, la silhouette coulante d’Octave se comprima, puis se déploya en un bond magistral qui déséquilibra sa chaise. Il se rattrapa à son bureau, plus par chance que par réflexe, évitant la chute.
Sous son épaisse frange noire, deux prunelles assassines plombées par des cernes aux allures de fosse océanique se braquèrent sur un sourire mordoré. Flavio, un collègue originaire d’Alola, n’en finissait plus de dévoiler ses dents blanches.

Je te réveille ? Roucoula-t-il d’une voix taquine.
À ton avis…
Tu as encore un peu de bave, là, indiqua-t-il en pointant le coin de ses lèvres.

Octave essuya d’un revers de main ce qui n’avait jamais existé, déclenchant un petit gloussement dans la gorge halée de Flavio.
C’était décidé, demain il le tuerait. Probablement avec son crayon de papier, celui dont il gardait la mine soigneusement affutée. Ensuite il se débarrasserait de son corps sur la plage de Doublonville, le laissant cuire au soleil jusqu’à ce que son teint parfait prenne des allures de viande carbonisée.

Oy ! C’est nouveau ? Reprit le futur défunt.

Frisson. Octave regarda impuissant son stylo noir, jusqu’alors idéalement aligné à son clavier, s’élever entre des mains qui n’étaient pas les siennes. L’agacement hérissa sa voix habituellement si douce :

Tu comptes me dire pourquoi tu es là, ou je dois deviner ?
Sì, sì, j’y viens ! Répliqua Flavio de son timbre ensoleillé. Tu es attendu au studio soixante-trois. Ils ont du bruit sur l’un des micros.
C’est Paul qui s’occupe des micros.
Certo, mais il a bien voulu te laisser celui-là.
Quoi ? Mais pourquoi ?

La réponse se fit attendre. Trois doigts dorés dévissèrent lentement le capuchon du stylo noir. Un geste agile le fit pivoter d’un demi-tour, pointe vers le bas, puis ce fut un véritable coup de soleil qui s’abattit sur le bureau d’Octave.
In extremis, il sauva de l’insolation l’unique feuille qui y était posée, horrifié à l’idée que son collègue l’honore de l’un de ses mythiques gribouillis. Jour contre nuit. Octave ne céda pas, même lorsque Flavio lui décocha son plus bel air de Voltoutou battu.

Tu n’es pas drôle quand tu te réveilles, bouda-t-il.
La faute à qui ?
Basta ! Tiens, je te rends ton bien. Tu vois, je ne l’ai pas abîmé. Maintenant file, ou tu seras en retard à ton rendez-vous.
Mon rendez-vous ? Interrogea Octave, coupé net dans le nettoyage de son stylo.
Sì ! Avec la jolie Suzie !

Froncement de sourcils.

Vous êtes encore là-dessus ?!

Seul le rire chantant de Flavio lui répondit.

Inspirer, expirer, prendre son matériel et sortir. La porte claqua dans son dos.
Flavio n’était pas méchant, mais il savait parfaitement comment agacer Octave. Affreusement sociable, terriblement ouvert, chaque pièce foulée était aussitôt embrasée de sa présence lumineuse. Un charisme naturel, attirant, captivant, dont il abusait sans vraiment en avoir conscience.
Le pauvre Paul en faisait régulièrement les frais. Garçon posé et doux, la proximité de Flavio le transformait. Aussi subjugué qu’un papinox pour un halo de lumière, il embarquait pour les farces de son collègue des îles sans un regard pour son port d’attache.
Ainsi naquit « Suzie ».
Talentueuse animatrice d’une petite trentaine d’années, elle était pressentie pour devenir la prochaine voix de l’une des émissions phares de la Tour Radio. Aussi petite qu’Octave était grand, aussi ronde qu’il était maigre, aussi blonde qu’il était brun, il avait suffit qu’elle le scrute un peu trop longtemps pour convaincre Flavio qu’elle couvait pour lui un amour ardent. Depuis, tous les prétextes étaient bons pour les réunir.

Studio soixante-trois. Voyant vert, l’enregistrement était donc terminé. Octave entra sans crainte.

Bonjour.
Ah, bonjour Octave, l’accueillit le chargé de production. Vous venez pour le micro ? Je pensais que c’était Paul qui…
Il est occupé.
Je vois. C’est le numéro trois. Je vous laisse regarder ?
Oui, merci.

Octave posa sa sacoche près de la table de mixage.
Malgré lui, son regard glissa jusqu’à la vitre qui séparait la régie de la salle d’enregistrement. Suzie était debout à côté de sa chaise, souriante et les joues légèrement rosées. Elle s’était maquillée un peu plus que d’habitude et portait une petite robe à poids qui la mettait en valeur. Un bonbon à la fraise. C’était une jeune femme adorable, quoi qu’un peu bavarde, mais Octave ne se souvenait pas de l’avoir déjà vue aussi rayonnante par le passé. Il en fut un peu jaloux et se sentit bête. Installé dans le coin opposé de la pièce, il ne distinguait pas son interlocuteur. C’était un peu frustrant, mais tant pis.
Réparer ce fichu micro et retourner finir sa sieste.

Il frotta ses yeux encore un peu endormi, puis s’accroupit. Comme il put, il contorsionna son bon mètre quatre-vingt sous la table de mixage, à la recherche du bon fil. Il était courant que le technicien sonore abîme par inadvertance un câble ou qu’un faux contact soit à l’origine de ce genre de problème.
Au même moment, la porte du studio s’ouvrit. Un parfum de cerise envahit la pièce en même temps que la voix sucrée de Suzie.

Je vous remercie encore pour votre participation ! Ça a été un plaisir de vous recevoir et j’espère que vous accepterez de revenir.

Octave écoutait d’une oreille, tandis que ses doigts fins remontaient le long d’un câble bleu.

Et puis votre vie est si passionnante. Je suis certaine que nos auditeurs adoreraient en apprendre plus sur vous.

Trouvé. Il suffit d’ajuster ce branchement ci, comme ça et…

J’… J’aimerai aussi vous inviter à déjeuner. Si vous êtes d’accord bien sûr !

« Bong ! »

Le choc fit vibrer la table de mixage presqu’aussi fort que le crâne d’Octave. Il s’était relevé beaucoup trop vite, heurtant de plein fouet le coin du petit meuble. Sonné, il était retombé assis par terre, la main plaquée sur le haut de sa tête, ses yeux clos baignées de larmes douloureuses.
Il ne perçut pas tout de suite l’étreinte sur son épaule, ni la voix du chargé de production qui lui demandait si tout allait bien. Ce fut le parfum de cerises qui réussit à ramener un peu de lucidité dans son esprit brouillé.

Ç-Ça va. Je n’ai rien.

Il prit appui sur le bras de son collègue qui l’aida à déplier ses longues jambes en lame de couteau et se remit debout. Octave se sentait nauséeux, mais il prit sur lui et parvint à esquisser un sourire. Un fantôme aurait paru plus vivant que lui. Il insista, levant ses deux mains pour rassurer ce petit public :

Tout va bien. Ça me fera juste une bosse.
O-Octave. Votre main, bredouilla Suzie. Vous saignez ?!

Surpris, il tourna ses paumes vers lui. L’une était rose, l’autre rouge.

Ah.

H.R.P.:
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyDim 13 Juin 2021 - 14:58
Monsieur Yakimasu, je vous remercie de nous faire le plaisir d'être avec nous aujourd'hui. Toute la rédaction vous transmet ses plus chaleureuses salutations.

Une odeur douce régnait dans une pièce qu'on pourrait qualifier à première vue d'austère. Des murs dont l'apparence paraissait feutrée, une grande table au centre destinée à accueillir plusieurs personnes à la fois, tout un équipement radiophonique, électronique dont l'invité en question n'avait aucune diantre idée de leur fonctionnement, offraient un cadre des plus professionnels à cet entretien. Ce qu'il était, à vrai dire... La personne lui faisant face avait beau lui offrir le plus chaleureux des sourires, Taiki n'en demeurait pas moins anxieux de cette entrevue. Ses mains moites tentèrent de se sécher sur son jean alors qu'il ne savait pas vraiment quoi en faire. Les croiser sur son torse ? Non, il intimiderait la dame. Les mettre dans ses poches avant ? Non cela ne lui ressemblait pas. Poches arrières ? Mais quelle idée. Sur la table ? Oui, mais dans quelle position pour que ça ne parût pas malaisant ? Bref, tant de questions chamboulaient déjà l'esprit du champion d'arène qui n'avait à vrai dire pas beaucoup d'affection pour les entrevues médiatiques. Surtout celles qui ne concernaient pas directement sa passion du feu, sa caserne ou son arène. Et c'était le cas en ce jour, où toute l'actualité était des plus chamboulée...

Le trentenaire tenta toutefois de se concentrer sur le moment présent, et non d'anticiper les choses sur lesquelles il devrait s'exprimer, en tant que ranger. Son regard bleuté scruta celui de la jeune femme qui faisait de son mieux pour le mettre à l'aise. Sa voix était d'une douceur sans égale et savait détendre le plus complexé des esprits, ce qui lui valait son petit succès auprès des auditeurs. Elle affichait un maquillage travaillé, sans que ce dernier ne soit exagéré, et arborait une jolie robe flattant sa morphologie. Taiki avait déjà son coeur pris, aussi il n'était que très peu sensible aux charmes des autres dames, mais il reconnaissait qu'il était agréable d'observer son interlocutrice et que cela lui réduisait quelque peu son niveau de stress.
Se raclant nerveusement la gorge alors que son hôte l'informait qu'ils allaient bientôt être à l'antenne, Taiki prit une grosse gorgée d'eau fraîche pour délier son palais. Sois naturel, pensa-t-il fortement comme encouragement. Puis, une idée contraire vint. Non, tu vas inquiéter tout le monde si t'es naturel. Sois faux. Parle d'accident isolé. Que les pokémons sauvages restent des créatures sauvages et que même domestiquées il peut y avoir des incidents, infimes, très anecdotiques, trop pour qu'ils soient une réelle inquiétude... Parle de comportements agressifs de meute, de désorientation psychologique liée au trouble de l'habitat naturel, du climat.... c'est ça que la population veut entendre. Pas ta vérité.... Posant fermement son verre d'eau sur la table, alors que l'écriteau posté au-dessus de la porte du studio affichait un rouge "On Air", Taiki se rendait gentiment compte qu'il n'était pas un menteur né...

***

Quinze minutes passèrent, et la teneur en humidité des mains de Taiki avait grimpé d'au moins mille pourcent. La demoiselle, qui lui avait demandé de l'appeler par le nom de Suzie, avait su afficher une mine grave dans les moments où l'interview mentionnait Malik Abdaljin, mais désormais c'était un sourire radieux qui occupait ses lèvres. Le champion d'arène de feu quant à lui affichait la mine la plus déconfite possible, ayant eu l'impression de s'être interposé dans le lit de deux Ronflex au sommeil turbulent.
Taiki se félicita intérieurement d'avoir opté pour un t-shirt moulant noir, et non rouge, car il permettait de camoufler les auréoles qui s'étaient dessinées sous ses aisselles, tant il avait trouvé éprouvant de prendre officiellement la parole. Et il redoutait la réaction qui allait s'ensuivre... Une vague d'inquiétudes ? Allait-il être rallié par ses confrères expert en comportement pokémons ? Son visage allait-il être apparenté à un complotiste / altermondialiste / effrayeur des populations, alors qu'il n'avait fait que de partager son avis le plus factuel possible ?

Toutes ces questions perturbaient sa pensée, qu'une douce odeur de cerise sut apaiser le temps d'un instant, alors qu'elle gonflait son égo de flatteries.
Puis...

– J’… J’aimerai aussi vous inviter à déjeuner. Si vous êtes d’accord bien sûr !
-BONG

Sauvé par le... bong ? Haussant un sourcil, Taiki observa la table de l'autre salle, sous laquelle était camouflée un jeune homme qui eut tantôt fait de relever son impressionnante hauteur. Suzie accourut aussitôt à sa rescousse, accompagnée du chargé de production. Par réflexe évidemment le trentenaire se rapprocha aussi et croisa le regard du dénommé Octave.
S'il avait considéré sa mine déconfite, ça, c'était avant de rencontrer le jeune homme. Ce dernier était d'une pâleur presque mortuaire, des cernes lui faisaient office de maquillage permanent sous ses yeux manifestement troublés par le choc, et sa maigreur devait sans doute inquiéter sa mère, sa petite amie ou du moins son Miaouss.

Le malheureux, il devait travailler durement pour gagner sa vie, et c'était la raison pour laquelle il affichait un physique aussi fatigué.

De plus, il s'était vilainement coupé, à quoi, c'était dur de déterminer mais une de ses paumes saignaient abondamment. Quoi de plus normal, c'était la fin d'une articulation, où l'afflux sanguin était plus fort. Sans un mot, Taiki s'approcha du garçon d'un pas tellement déterminé que le chargé de production crût sentir sa dernière heure arriver et lâcha son malheureux collègue. Le rattrapant d'une poigne ferme car ses jambes semblaient fragilisées par une pression trop basse, Taiki le poussa virulemment contre une chaise qui était heureusement prête à intercepter ses fesses.

- Allez garçon, tu saignes, et tu es tout perturbé. Assieds-toi, tu tomberas de moins haut. Et si tu protestes, j'te couche. Suzie ?"

Un ouiii ? quelque peu plus timide que précédemment lui répondit.

- Dans la poche de ma veste j'ai une bouteille, et deux pansements compressifs, pouvez-vous aller me les chercher ?

Des pas empressés lui servirent de réponse, alors que Suzie se dirigeait vers le porte-manteau se situant à l'accueil, et revint avec les objets demandés.

- Euh, vous êtes sûr ? lui demanda-t-elle presque sur un ton amusé alors qu'elle observait la bouteille qui ne semblait pas contenir de l'eau dans sa main droite d'un drôle d'air.

- Ne vous inquiétez pas, ça ne va pas tuer votre .... euh... ami ? collègue ?"
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptySam 19 Juin 2021 - 13:37
D’abord il y eut l’inquiétude d’une infirmière cerise aux joues roses.
Puis Octave percuta un volcan.

Un immense, tout entier fait de roches brutes. À son sommet, de la lave en fusion crépitait en un effroyable feu d’artifice rouge. Tout était dur, sec et escarpé, à l’exception de deux trous percés à même la pierre qui donnaient sur un superbe ciel bleu. La pente aride, brunie par le soleil, était plus marquées sur la gauche, où le magma avait sans doute laissé la trace de son passage.
Hagards, Octave scruta tour à tour ces hauteurs roussies, puis celles encore intactes. Il fronça les sourcils et tendit la main vers les premières. Ce n’était pas symétrique.

Son geste se figea dans l’espace. Le rideau venait de tomber sur le quadrille d’étoile en représentation dans sa tête, rendant à ses sens une bonne partie de leurs fonctionnalités. Toujours désagréablement dissemblables, les deux flancs de la montagne de feu prirent soudain forme humaine.
Octave hoqueta dans son siège. Son mouvement de recul fut tel, qu’il aurait probablement propulsé son fauteuil à l’autre bout de la pièce s’il n’avait pas déjà été dos au mur. En cherchant à se redresser, il laissa son emprunte sanglante sur l’accoudoir, puis sur le bureau où il prit appui. Une excuse mourut dans sa gorge, toute son attention venant d’être happée par la forte odeur qui se dégageait de la bouteille tendue par Suzie. C’était quoi ça ?
Sous sa frange bien coupée, il chercha instinctivement un peu de réconfort sur le visage rond de la belle animatrice. Elle sourit.

Octave est un collègue.

Heurter un iceberg n’aurait pas fait plus mal.

Mais il est très gentil !

Par Arceus, mais qu’on le laisse se vider de son sang une bonne fois pour toute !

Le jeune homme retomba au fond du fauteuil, pour se redresser aussitôt dans un « aïe », grimaçant. Sa coupure venait de le rappeler à l’ordre en touchant le cuir molletonné du dossier. Évitant d’appliquer à nouveau sa main dans ses cheveux, il chercha s’épargner la honte d’être dorloté par un barbu devant ses collègues en récupérant l’une des compresses rapportées au mastodonte. Suzie l’arrêta :

Ce sont celles de Monsieur Yakimasu. Il est pompier vous savez, il va très bien s’occuper de vous.

Traitresse. Comme il regrettait de lui avoir laissé la dernière part de tarte Framby lundi dernier. Mais elle ne lui ferait pas si facilement rendre les armes. Octave tendit la main, déterminé.

Je vais me débrouiller, merci.

Sa voix velouté s’était faite plus froide et métallique. Le reproche alourdissait chacun de ses mots, mais le succès était là. Il avait réussi à agripper un bout de l’une des compresses. De sa main gauche, évidemment, celle encore rouge de sang. Tache. Suzie crut bien faire en attrapant l’autre morceau du pansement. Ses lèvres illuminées de gloss articulèrent une mise en garde douce, mais ferme.

Vous aller les salir…
C’est à ça qu’elles servent.
Oui, mais il faudrait laisser cela à un prof-
Ça ira.
Mais faîtes attention !

Le ballet précipité de bras et de mains aboutit à une catastrophe. Un mouvement trop ample d’Octave avait heurté la bouteille fermement tenue, mais laissée ouverte. Presque pleine, une partie de son contenu éclaboussa son pantalon, le sol et le t-shirt du pompier. Oups.
Suzie eut un mouvement horrifié. Son teint de pêche vira au rouge lorsqu’elle plaqua ses petites mains manucurées contre sa bouche grande ouverte. Un timide pas en avant précéda des syllabes à peine bredouillées :

Monsieur Yakimasu je… Veuillez excuser mon collègue. Je vais tout de suite voir si notre boutique peut vous fournir un haut de rechange !
Et pour mon pantalon ? Interrogea Octave.

Mais Suzie était déjà sortie. Resté dans un coin tout au long de cette scène, le courageux chargé de production saisit également sa chance. Rasant le mur en pas chassés, il les informa à toute vitesse et d’un ton trop haut perché pour être naturel :

–  J-Je vais aussi demander à la boutique, p-pour le pantalon.

Il fila. Octave resta seul face au volcan.
Bien qu’il ait côtoyé des gros bras par le passé, ce gabarit là restait impressionnant. Affleurant sous ses cheveux noirs, son regard fatigué parcourut à nouveau les reliefs anguleux de ces bras plus larges que ses propres cuisses, puis sauta des épaules énormes jusqu’au visage carré. Il lui était familier, mais impossible de savoir en quoi exactement. Incollable sur les dates et les chiffres, les noms et les visages lui échappaient toujours. Mais quand même, une asymétrie pareille, ça ne s'effaçait pas comme ça.
Frustré de cet oubli, Octave fronça faiblement les sourcils. En tâche de fond, son esprit lança une recherche sur ce mystérieux énergumène dont il croisa à nouveau les yeux si clairs. Un constat s’imposa alors si brusquement à lui, qu’il glissa naturellement entre ses lèvres  :

La boutique n’aura jamais de fringue à la bonne taille.

Son timbre avait retrouvé tout son velours. Il se redressa et récupéra les pansements.

Pardon pour le t-shirt et pour le numéro de cirque.

Octave déplia la première compresse. Un éclair douloureux lui fit fermer brièvement ses yeux noirs, qu’il rouvrit aussitôt. Soutenant sans faillir ceux du colosse, il ajouta avec l’espoir de décharger son interlocuteur de toutes ses responsabilités et par la même occasion, de rapidement s’en débarrasser.

Vous me montrez vite fait où je dois appuyer et vous partez ? Je vous couvre.


H.R.P:
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyLun 21 Juin 2021 - 23:06
– Ce sont celles de Monsieur Yakimasu. Il est pompier vous savez, il va très bien s’occuper de vous.
– Je vais me débrouiller, merci.

Pansement compressif en main, le prénommé Octave semblait déterminé à s'occuper lui-même de sa plaie auto-infligée, ce qui était compréhensif. Malgré l'insistance de Suzie, son petit froncement de sourcils menaçant, et toute sa bonne volonté, le noiraud n'écoutait rien et se débattit pour conserver un morceau de tissu qui avait pour mission de stopper son saignement, qui, au passage, ne faisait que d'amplifier avec la lutte qui s'ensuivait.

Gentil hein ? Un gentil collègue ?


Pensa pour lui le trentenaire alors qu'il était témoin de la scène. A vrai dire, c'en était presque amusant, s'il n'y avait pas un jeune homme qui risquait vilainement une perte de conscience au maximum et au minimum un étourdissement qui, au vu de sa maladresse, aboutirait d'une façon ou d'une autre à un état d'inconscience. Par précaution, l'interviewé s'en alla déplacer l'imposant bureau qui se trouvait à son goût trop proche du périmètre possible de chute d'Octave, lequel était plutôt conséquent au vu de sa hauteur. Le chargé de production arqua un sourcil incompréhensif mais n'osa dire mot, de peur d'être déplacé aussi aisément que le meuble en bois massif.

Voyant que la lutte entre les deux individus au physique opposé ne faiblissait pas, Taiki s'avança, se racla la gorge, agacé et désireux de pouvoir soigner au plus vite l'employé de la Tour Radio.

- Dites voir, il est fichtrement têtu votre gentil coll-

Alors qu'il s'avançait, motivé à mettre à exécution la menace établie il y avait de cela à peine une minute trente, une sensation fraiche vint baisser la chaleur du torse du champion de feu alors qu'une mine effarée lui faisait face. La présentatrice, dont les traits mignons avaient pris une tournure qui auraient pu la faire figurer dans un classique de Hitchcock, s'excusait déjà, s'éclipsant à la recherche d'un t-shirt de rechange, sans égard pour son "gentil collègue" qui se voyait investi d'un pantalon puant la vodka. Mais ça, c'était du détail.

Le plus pénible pour Taiki était que désormais la gaze était inutilisable, étant imbibée d'alcool...

–  J-Je vais aussi demander à la boutique, p-pour le pantalon.

Sans prêter attention à la voix plus aiguë qu'à l'habitude du chargé de production, Taiki plaqua ses mains contre ses hanches et soupira, observant longuement Octave, qui ne faiblissait pas du regard non plus.

– Pardon pour le t-shirt et pour le numéro de cirque.
- Bah bravo. , susurra-t-il d'avantage pour lui-même que réellement pour son interlocuteur, dont les yeux s'étaient fermés un instant, sans doute une petite montée de douleur, la paume qui tapait violemment l'afflux sanguin, la tête qui tournait ? Ou bien la honte de tout ce qui s'était passé ? Là, c'était dur à déterminer.

Mais les yeux se rouvrirent, et le fixèrent très sérieusement alors que le pansement compressif se voyait déplié. Voilà qu'il lui demandait où la mettre.
Ca, il en avait une réponse toute faite, le champion. Mais il se la garda, posant sa main sur celle d'Octave pour lui retirer le pansement compressif en le défiant du regard d'y opposer la moindre résistance. Taiki n'oubliait pas lui avoir promis de le coucher s'il ne restait pas tranquille, et il était à deux doigts de le faire tant son niveau d'agacement avait grimpé. Cependant l'éducation valait mieux que la violence, aussi, il prit une voix quelque peu moins autoritaire et directive que toute à l'heure pour détailler son raisonnement.

- Garçon, la bande est trempée de vodka. Si tu te l'appliques sur la paume, tu vas vite apprendre à danser la Kazatchok Et c'est pas joli. La plupart des gens pensent que c'est bien de désinfecter avec beaucoup d'alcool des plaies, mais seules quelques gouttes suffisent. Avec la quantité qu'il y a, ça va créer une sorte de pellicule sur ta peau, sous laquelle les germes vont pulluler. C'est une invitation à l'infection générale. Donc, tes bandes, mes bandes en fait, sont inutilisables. Par contre...

.... Par contre il était toujours envisageable, en situation d'urgence, d'utiliser n'importe quel morceau de tissu,y compris sale, pour sauver une personne d'une hémorragie. Partant soudainement dans un mode "automatique" héritage de son école militaire, Taiki saisit Octave sans prendre garde et lui déchira son t-shirt dans un "Craaac" langoureux, chaque fibre cédant sous la force du rouquin.

Ce fut bien sûr le moment que Suzie choisit pour revenir avec plusieurs t-shirt sous la main, possiblement pas à la bonne taille, comme l'avait si justement deviné Octave.



HRP:
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyMer 23 Juin 2021 - 18:28
Octave perdit ses compresses. Il releva la tête et écouta sagement la déclaration du pompier, se contentant d’un léger haussement de sourcil lorsqu’à sa voix grave se superposa les pulsations de son crâne douloureux. Un va et vient si entêtant, que les explications semblaient être données en pleine Rave Party. Son interlocuteur n’était pas du tout en rythme.
Il fut d’abord question de danse, puis de gangrène, avant que le colosse ne s’arrête au beau milieu de sa phrase, ses yeux bien trop clairs braqués sur Octave. Alors que l’éprouvante techno continuait de lui scier les tempes, le jeune homme aperçut un éclair au fond du ciel bleu. Un mauvais pressentiment le repoussa au fond de son fauteuil, mais trop tard. Une poigne énorme agrippa son haut. Tant bien que mal, Octave se hissa sur ses jambes en coton pour suivre le mouvement, ses deux mains agrippées à celles gigantesques du malabar. Peine perdue. Un crac affreux et la perception soudaine de l’air sur sa peau.
Incompréhension, surprise, panique. Tout se mélangea dans son esprit encore résonnant. Instinctivement, il chercha à repousser l’assaillant, mais il s’était relevé beaucoup trop vite, beaucoup trop haut et un voile sombre s’abattît devant ses yeux. Baisse de tension. Octave sentit sa main riper sur quelque chose de chaud, son pied en écraser un autre et tout son être basculer contre une muraille de muscles.

Alors entra Suzie.

***

Elle avait choisi les plus jolis T-Shirts. Après tout, la situation était urgente, mais pas au point de manquer de goût. Suivant les conseils avisés de Magalie, sa sélection s’était portée sur les trois hauts qu’elle trouvait les plus soignés. Un noir, un blanc et un dans un très joli rouge qui tirait sur le brique. Tous étaient floqués d’un visuel promotionnel pour la Tour Radio et ses émissions. Celui de « Hot Fréquences » était sans aucun doute le plus réussi. Certaine de ce qu’elle emportait, elle rebroussa chemin d’un pas décidé.
Sur le trajet du retour, Suzie croisa le chargé de production debout près de la machine à café. C’était parfait. Plus qu’à congédier Octave en prétextant qu’il devait se remettre de sa coupure et elle pourrait enfin espérer un tête à tête avec Taiki.
Cette simple pensée suffit à faire accélérer sa foulée chaloupée. Ses talons chantèrent joyeusement sur le carrelage jusqu’à la porte du studio soixante-trois. Elle l’ouvrit d’un geste énergique et plein de chaleur.

Me voi…

La dernière syllabe mourut en un petit étranglement sur-aiguë.

Rêve devenu réalité, l’exacte représentation de sa série préférée « Serre moi plus fort » se tenait là, sous ses yeux. Le héros, jeune homme frêle, au visage délicat, aux grands yeux expressifs et aux cils de princesse, alangui dans les bras de l’homme de sa vie, un hercule viril tout en muscles ruisselant de sueur. Une étreinte passionnée, des vêtements arrachés, un baiser fou, ivre de désirs et de pulsions. Enfin, leurs deux êtres si parfaitement opposés, étreints l’un contre l’autre avec la pudeur sauvage des amours interdits.
Le petit cœur de Suzie s’emballa. Le feu lui monta aux joues et chaque parcelle de son être se mit à encourager silencieusement cette folle ardeur. Tant pis pour son déjeuner avec Taiki. L’amour, le vrai, n’attendait pas.

***

Si la lumière était revenue dans les yeux d’Octave, son équilibre laissait toujours à désirer, si bien qu’il dû prendre appui sur le pompier pour se redresser. Prêt à s’excuser, ses lèvres n’émirent finalement aucun son. Pointant au-dessus de l’épaule d’acier du Goliath, son regard venait de plonger dans l’océan de paillettes miroitant dans les prunelles de Suzie.
Restée sur le seuil, talons serrés l’un contre l’autre, T-Shirt maintenus près de son cœur, elle n’était plus qu’émotion. Du bout de son petit pouce, elle essuya la larme fière qui perlait au coin de son œil. Un sourire doux, plein de tolérance illumina son visage.

Pardon j’aurais dû frapper.

Un glaçon dégringola brusquement le long de la colonne vertébrale d’Octave. Sans s’en apercevoir, ses mains resserrèrent leur étreinte sur les biceps du pompier.
Suzie le nota immédiatement et redressa soudainement la tête. Elle ne pouvait tolérer l’idée qu’ils se sentent gêné ou honteux en sa présence. Le menton un peu haut, tout son être s’embrasa d’une détermination nouvelle. Déposant les T-Shirts sur le meuble proche de l’entrée, elle asséna avec fermeté :

Je vais vous laisser, mais vous devez savoir que cela ne me dérange pas du tout !

Une faible « quoi ? » s’extirpa péniblement de la gorge d’Octave.

Le studio est libre pour une heure au moins. Vous n’avez qu’à passer la loupiote de la poignée en rouge et personne ne vous dérangera. Vous savez faire n’est-ce pas Octave ?

Le clin d’œil complice déclencha une véritable bouffée d’angoisse chez l’interrogé. Resté au creux de ses reins, le glaçon se propagea soudainement à la totalité de son corps. Il en grinça des dents.

En plus c’est insonorisé ! Ajouta l’animatrice d’un ton coquin.

Un petit geste de la main, puis elle fit demi-tour et referma consciencieusement la porte derrière elle. Traversé par la foudre, Octave mit en route son corps trop grand et trop fatigué pour un tel effort. Il passa sous l’un des bras du colosse et bondit littéralement jusqu’à l’entrée dont il fit voler le battant. Il se jeta si vite dans le couloir, qu’il faillit heurter le mur en face.
Essoufflé même après si peu d’activité, la tête bourdonnante d’un mélange de douleur et de désarroi, il dut rassembler toute son énergie pour éviter de bafouiller :

Suzie, ce n’est absolument pas ce que vous croyez.

Elle hoqueta son prénom, puis imitant la pruderie des vierges moyenâgeuse, plaça l’une de ses mains devant ses yeux, comme pour se préserver du spectacle qu’il offrait. Entre ses doigts écartés, elle put le voir refermer comme il le pouvait son haut déchiré, juste avant que ses prunelles émues ne restent happées par son pantalon trempé. Octave le remarqua. Son calme s’épuisa dans une phrase lâchée avec le plus de sang-froid possible :

Vous savez que c’est de la vodka.
O-On se voit demain ! répondit-t-elle en détalant.
Suz-

Le pas de trop. Octave l’avait voulut aussi prompt et immense que ses jambes le permettaient, mais  dès l’instant où il l’engagea, il comprit qu’il ne l’amènerait nul part. Son corps lâcha. Les genoux d’abord. Devenus deux guimauves, ils s’aplatirent d’un coup sous le poids portés et firent basculer son buste en avant. Tomber de beaucoup trop haut, beaucoup trop vite. Un tsunami d’informations se forma et déferla dans son crâne déjà noyé par la douleur. Tout fut balayé. Black out.
Octave s’écroula.

Un murmure, ultime reliquat de son esprit éteint :
Je ne veux pas être enterré avec un haut à motifs…


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyLun 28 Juin 2021 - 23:43
Il y avait des moments dans la vie, où la mémoire musculaire remplaçait durablement la capacité réflexive des ensembles de connexions électriques qui se nommaient neurones. Présentement, dans cette Tour Radio, à la quinze tapante, ce moment se produisit.
Taiki n'avait même pas encore commencé à utiliser le t-shirt violé d'Octave tel un pansement compressif qu'il sentit un regard dans son dos, qui fut rapidement accompagné d'une voix sucrée, teintée d'émotion, dont beaucoup de douceur.

- Pardon j'aurais dû frapper.

Interrompu dans son mouvement, ce qui donnait l'impression qu'il dévêtit longuement le noiraud, comme si la contemplation de son torse pâle l'avait tant submergé qu'il était incapable de continuer ce qu'il avait entamé, Taiki décida enfin d'activer la connexion des quelques neurones qui n'étaient pas partis se réfugier dans une partie latente d'une de ses deux hémisphères cérébrales.


- Oh mais comme je suis confus je--
– Je vais vous laisser, mais vous devez savoir que cela ne me dérange pas du tout !

Ses biceps furent contractés par une poigne timide, mais présente, d'Octave qui avait glissé un furtif quoi en réponse à Suzie. Le jeune homme paraissait lutter pour rester parmi eux, et le champion de feu sentit le danger arriver. Il bascula l'employé de la Tour Radio de manière à ce qu'il soit au plus proche du sol, sans toutefois le lâcher, de peur que ce dernier reperdît un semblant de conscience. Silencieuse, émue, la charmante présentatrice délaissa les vêtements de rechange dans un coin de la pièce et s'éclipsa tendrement, affirmant que le studio serait le leur.
Bien qu'Octave eût été fébrile il y avait de cela quelques secondes, les remarques de sa collègue eurent les mêmes effets qu'une piqûre d'adrénaline plantée en plein coeur. Ou bien était-ce la flèche de Cupidon ?
En effet, ce dernier se défit rapidement de la poigne de Taiki, se relevant sur les deux jambes, faisant fi de la capacité corporelle au changement de pression, tandis que la silhouette alléchante de Suzie quittait définitivement la pièce, une phrase remplie de sous-entendus leur servant de salutations.

Le regard de Taiki passa de ses mains désormais massivement vides au dos d'Octave, qui tentait tant bien que mal de convaincre Suzie que la situation n'était pas telle que son imagination de femme amatrice d'un certain type de lecture se la présentait.

Désormais, la connexion neuronale du champion fût entièrement rétablie, ce dernier se rendant soudainement compte du quiproquo qui venait de se dérouler. Défait, dépité, Octave regagna la salle, lui signalant qu'il ne désirait pas être enterré avec des motifs.
Très sérieusement, Taiki se redressa.

- N'aie crainte, ta blessure est trop superficielle pour qu'elle en soit mortelle.

Sans s'en rendre compte qu'il était bien là, le problème, le champion profita d'un instant d'absence derrière les sombres iris d'Octave pour silencieusement poursuivre ce qui avait été commencé, débutant une compresse avec plusieurs couches de mouchoirs dont le paquet traînait sur le bureau fraîchement déplacé.

- Je euh...

"suis désolé" ? Sans doute serait-ce un doux euphémisme comparé à ce que ressentait actuellement Taiki, qui aurait bien aimé suivre Suzie il-ne-savait-trop-où. L'idée du restaurant lui paraissait soudainement particulièrement brillante, comme s'il se devait de compenser une virilité absurde, dans son imaginaire, quelque peu lésée, par une acceptation d'un rendez-vous conventionnel avec une personne de sexe féminin. Ce n'était pas un problème de tolérance, loin de là, seulement Taiki n'était pas à l'aise avec ce genre de sujet et se rendait gentiment compte de son immense bourde... qui pour le coup n'impliquait pas que lui.

- euh... j'espère que tu euh... je ... un restaurant ? je veux dire avec Su--

La formulation désirée aurait été : j'espère que je n'ai pas tout détruit si vous aviez des vues sur cette personne, mais je pourrais trouver un moyen de vous arranger tout ça, cependant, le soudain retour à la réalité de Taiki lui fit prendre conscience qu'Octave s'était écroulé, tel un soldat de l'Amour perforé de la balle de l'Humiliation, sur le sol de la Tour Radio.

S'empressant, Taiki le remit à nouveau dans une position qui, dans la plupart des romans de rose, lui aurait attribué le rôle de l'homme puissant et masculin, et Octave celui du délicat et sensible, à la recherche d'un quelconque état de conscience. Le rouquin lui prit alors la mâchoire entre ses puissants doigts, pour l'entrouvrir, simplement afin de s'assurer que la langue n'entravait pas ses voies respiratoires.

Ah, bon ?

Une voix quelque peu moins aiguë que la dernière fois débarqua, ayant ouvert totalement la porte restée entrouverte. Le chargé de production, dont Taiki ignorait toujours le nom, observait la scène. On put sentir passer un ange derrière ses yeux, qui restaient figées sur les deux hommes.
Puis, un vulgaire haussement d'épaules, alors qu'il refermait gentiment la porte.

Bon, en même temps, avec une coupe pareille, Et l'autre et ses t-shirts moulants....


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyJeu 1 Juil 2021 - 18:02
Finalement, ce n’était pas si inconfortable que ça la mort. Un peu molletonné, plutôt chaud. Une étreinte très correcte, qui compensait la désagréable sensation de chute éternelle imprégnant l’esprit d’Octave. Il n’y avait que cette pression sur ses joues et cette douleur à la tête qui restaient déplaisants. Peut-être aussi l’odeur lointaine de transpiration. On transpirait en enfer ? À moins que ce ne soit le paradis. Ou rien. C’était bien aussi rien. Si quelqu’un pouvait juste dire à Monsieur Powel de la fermer, ce serait parfait.
Quoi ? Powel ? Le chargé de production était mort ? Mais quand ? En allant lui chercher un pantalon de rechange peut-être. Pauvre Monsieur Powel. Eh oh. Ça va oui ? Elle était très bien sa coupe de cheveux. Il pouvait bien être décédé par sa faute, ça n’empêchait pas de rester poli !

À moins que…

Octave entrouvrit péniblement les paupières.
D’abord flou, l’éclairage glacé des néons finit par découper l’ombre d’un cou énorme et les lignes d’une mâchoire taillée à la hache. Horriblement familière, il fallut quelques secondes au jeune homme pour trouver le courage d’affronter ce visage sec, à la recherche d’un peu de ciel bleu. Bingo.

Je suis pas mort…

Soulagement ou déception, lui même n’aurait su le dire. Affalé dans les bras du colosse, la tête dans le brouillard et le corps sur du coton, Octave eut besoin d’une bonne minute pour reprendre le contrôle partiel de ses bras, puis de ses jambes. Se relevant, il s’appuya sur le pompier, lui assura d’un timbre vaseux que tout allait bien et s’écroula sur la chaise la plus proche.
Le mal de tête était toujours là, atténué par un violent coup de fatigue. Encore trente secondes. Octave passa ses mains sur son visage, massa ses yeux cernés, sa nuque courbaturée, puis redressa lentement son dos vouté. Présent sans être tout à fait là, il analysa le studio, aperçut la lumière du couloir sur lequel donnait la porte entrebâillée, puis la pile de T-Shirt toujours impeccablement pliés et les mouchoirs tâchés de sang oubliés à côtés. Un peu de rouge restait sur les doigts de l’hercules et ses compresses de fortune dépassaient de la poubelle. Conclusion : sa perte de connaissance n’avait pas excédé dix minutes. C’était déjà ça.
Son calme et ses esprits retrouvés, ce fut avec flegme qu’Octave réajusta son T-Shirt déchiré sur son buste blanc. Il se pencha, attrapa les vêtements rapportés par Suzie pour les passer en revue et grimaça. Aucune symétrie. Tous étaient flanqués d’une illustration douteuse qui lui donnait la chaire de poule. Courage.
Il jeta les lambeaux de son T-shirt noir à la poubelle et enfila le haut blanc. Trop grand. Il avait l’air d’un mat de misaine arborant une voile mole et de mauvais goût. « Je te Méga Hertz » ? Sérieusement ? Qui pondait des jeux de mots aussi nuls ? Soupir.
Octave se tourna vers son interlocuteur. Il scruta sa silhouette d’athlète sans vraiment s’y intéresser, plus curieux de savoir ce qu’elle cachait. Malgré un embarrassant quiproquo, ce type était resté à ses côtés. Plus de cœur que de muscles ? La piste méritait d’être creusée. Sous sa frange bien coupée — n’en déplaise à Monsieur Powel — les yeux cernés du jeune homme cherchèrent ceux du titan. Sourire timide :

On s’est mis dans de beaux draps.

Au sens littérale pour Suzie et bientôt pour toute la tour Tour Radio s’ils ne réglaient pas rapidement le problème.
Ceux d’arithmétique et de physique n’avaient aucun secret pour Octave qui, suivant le strict entraînement familial, avait passé sa jeunesse à résoudre des énigmes de toutes sortes. Ce ne serait qu’une équation de plus à son palmarès. Une comportant énormément d’inconnus, de facteurs humains et un exposant aux pectoraux sur-développé. Pas gagné, mais pas le choix. Allé.
Octave se leva, avec précaution cette fois. Les lumières valsèrent faiblement, puis se figèrent sans qu’il ait à forcer. Il glissa ses mains dans ses poches, puis toisa une nouvelle fois le pompier des pieds à la tête, avant de s’intéresser à sa propre image, renvoyée par la vitre du studio. Ce serait un début.

Si on s’explique avec Suzie en évitant d’aggraver ses fantasmes, tout devrait rentrer dans l’ordre, expliqua-t-il en se déplaçant pour mieux distinguer sont reflet. On ne peut rien faire pour votre silhouette de dieu grec mais peut-être…

Des années de self-défense pour n’obtenir qu’une musculature sèche qui lui donnait l’allure d’un bretzel en stick. La vie était mal faite.
D’une main incertaine, copiant le style naturellement viril du pompier, Octave se décoiffa. Il dégagea son front, chercha à figer ses cheveux dans une coupe moins sage et si désordonnée qu’il faillit flancher et renoncer. Finalement, il se retourna pour faire face au colosse, gonfla le torse et croisa ses bras qu’il avait aussi épais que deux Scoubidous. Levant légèrement la tête, il prit l’air le plus « mâle » qu’il avait en stock.

C’est mieux ?

Oui. S’il voulait avoir l’air tout juste sorti du lit vêtu des vêtements de son amant, c’était parfait. Côté virilité, on repassera.

Ce fut à cet instant qu’un concert de talons leur parvint au travers de la porte. Deux rythmes. Le premier rapide et mignon, puis un second ferme et décidé. Comme pour les avertir de son arrivée, le sucre d’une voix au volume élevé saupoudra tout le couloir :

Patricia, êtes-vous bien sûre ?
Suzette darling, trésor. On parle de Taiki Yakimasu, le champion d’arène ! Je suis absolutely certaine !

Les épaules d’Octave s’affaissèrent. « Champion d’arène » ? Ses mains moites se crispèrent sur son immense T-Shirt. Minute… Il pensait être l’amant d’un pompier, pas d’une personnalité !

Je comprends que cela soit important, m-mais ils pourraient être occupés !

Deux claquements secs, quatre petits, puis plus rien. Une voix roulante et suave comme du miel, s’éleva de l’autre côté du battant.

Je ne peux pas manquer ce scoop. Je les veux tous les deux, encore frémissant de passion et de love.
O-Oui mais-
Coming !

La porte explosa sur un arc-en-ciel au parfum de roses. Sous une couche de fard à paupière bleu, deux faux-cils papillonnèrent dans un nuage pailleté. Patricia entra, son corps en huit serré dans une robe portefeuille à sequins. Figées par la laque, les boucles de son épaisse crinière brune bougèrent à peine malgré son arrivée fracassante. Après deux grands pas, elle perça le carrelage de ses talons aiguilles et inspira l’air du studio à en faire sauter toutes ses coutures.

Hummm ! L’effluve de désirs, cette odeur d’amour ! Gorgeous !

D’un geste précis et maîtrisé, elle déplia un éventail qu’elle se mit aussitôt à agiter. Une brume de maquillage coloré s’éleva, faisant éternuer Suzie demeurée à ses côtés.

Boys ! Mes studios sont prêts. Le prochain enregistrement de Go’Gossip n’attends plus que vous.

D’abord totalement pétrifié, l’instinct de survis d’Octave le poussa à se rapprocher de Taiki. Discret coup de coude.

Plan B, lui murmura-t-il. À trois, on fuit.

H.R.P.:


Dernière édition par Octave Ferys le Dim 11 Juil 2021 - 13:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyJeu 8 Juil 2021 - 11:53
De sa carrière en tant que primo-intervenant sur des endroits sinistrés, Taiki devait bien considérer Octave comme un cas unique. En effet, il fut bien le premier exemple à avoir autant enchaîné les inconsciences soudaines et les états de supra-conscience, même si son corps peinait à suivre le rythme. Relevé, enfin partiellement car le revoilà sur la chaise, le jeune homme se rendait doucement compte de la situation qu'ils vivaient actuellement. Non. Il n'était pas mort. Et oui, tous deux étaient dans de beaux draps, c'était si justement dit. Mal à l'aise, le champion de feu gratta sa nuque. Il aurait voulu avoir le talent de dégrossir des embarras, de trouver des mots justes pour rendre la situation honteuse en belle comédie dont ils se rappelleraient. Mais aucun son ne sortait de sa bouche, inapte à consoler le malheureux jeune employé de la Tour Radio. Il l'observa enfiler un t-shirt qui forcément, n'était pas à sa taille comme il l'eût supputé. Taiki observa son prorpre t-shirt, également souillé de vodka et se dirigea lui aussi vers la pile que la douce Suzie leur avait posé au coin de la pièce. Tentant d'éviter la confrontation avec un regard qu'il supposait fatigué d'Octave, Taiki se changea lui aussi, choisissant la taille maximale, soit un XL. Lorsrqu'il l'eût enfin passé sur son épaisse cage thoracique, le vêtement qui aurait dû au pire le mouler trop désagréablement, se transforma en un crop top. Le nombril à l'air, les épaules serrées mais le buste large, Taiki ressemblait à ses professeurs de gymnastique narcissiques dans ses salles de fitness qui tentaient de draguer leurs membres masculins. Dépité, le rouquin s'assit lui aussi, contre un coin de bureau, la paume de sa main sur son front, mort de gêne.
Le motif d'un petit salamèche mignon avec l'inscription "Hot Trouble" n'aidait en rien à calmer cette émotion qui le submergeait.

Ce ne fut que quand la voix d'Octave s'éleva que Taiki fut sorti de sa torpeur, observant l'homme à la fine silhouette qui se jaugeait dans un reflet. Il avait l'air ... d'avoir tenté un bras de fer avec les quatres bras d'un Macchoppeur tant il paraissait éreinté. Une main se glissa dans sa chevelure, tentant de désassagir sa toison noiraude. Taiki eut une esquisse de sourire alors qu'il se redressait tandis qu'Octave lui demandait si c'était mieux, bras croisés, cheveux décoiffés, et habits bien trop larges.

- Euh....

Tout dépendait du contexte, s'il allait lui demander "T'as pas deux pokédollars" d'une voix rauque ça pouvait passer, mais autrement... Cependant des bruits de talon vinrent soudainement couper court au dilemne d'honnêteté que s'imposait Taiki....

Puis....

Un raz-de-marée d'effluves exagérément féminines vinrent faire exploser les narines des garçons présents alors qu'entrèrent dans la pièce Suzie et ... et ....

SATAN.

Satan vêtue de satain.
Si Taiki avait été un Miaouss, il aurait commencé à hisser la femme qui venait de les appeler "Boyz".
Une crinière châtain, un visage camouflé derrière un masque de bienséance médiatique, une démarche aussi bruyante que sa voix était criarde... Patricia Potty, soit, la pire espèce de journaliste qui existait au monde. Il y avait des professionnels de l'information comme Tommy Leorios, qui faisait preuve de culture et s'intéressait réellement aux gens qu'il interviewait, ou bien essayait de faire bouger les choses au mieux pour l'économie locale ou le moral de la population, et il y avait les sangsues sans scrupules comme Patricia.

Taiki la connaissait, elle avait moult frois tenté d'obtenir une entrevue pour discuter uniquement de sujets capitaux tels que :

- son régime et sa "work out routine", pour inspirer tous les autres hommes de la planète à avoir son physique, ce qui était d'une débilité sans nom pour l'homme qui avait grandi dans un contexte militaire et strict, et dont l'apparence n'avait rien à voir avec une envie de plaire physiquement.
- ses conquêtes, pour alimenter le fantasme de certaines nonagénaires des régions avoisinantes et accessoirement accroître la vente du Go'Gossip.
- une information choc, juste pour les tabloïdes et également faire vendre au mieux le magazine dont le contenu était toujours aussi vide que la capacité réflexive d'un magicarpe en manque d'oxygène.

Bref, le genre de personnages que Taiki méprisait au plus haut point, et qu'il aurait préféré ne pas croiser dans de telles circonstances. Il imaginait déjà la une de sa revue "Un champion tétonnant" avec la mention "couple gay du mois".

Aussi, sans doute aussi conscient que lui du danger, Octave lui suggéra la fuite, tel un pokémon acculé par un dresseur trop fort.
Fuir...

Fuir ?

Fuir ??

Non, Taiki allait courageusement affronter les attaques viles de cette femme. Il défendrait l'hétérosexualité d'Octave à coups de sueur et de larmes s'il le fallait, car cette Suzie était charmante et ce jeune homme profondément gentil, il méritait de connaître un tantinet d'amour, et Taiki se refusait d'être celui qui serait responsable de la perte de la charmante Suzie pour Octave. Il ferait tout pour que tous deux aient au minimum la main dans la main à la fin de cette terrible épreuve et qu'un soleil de plomb ardent irradie leur route en direction du bonheur soit momentané, soit infini. Il ne permettrait pas qu'il en soit autrement.

- Doonc, Monsieur Yakimasu, ou je peux me permettre de vous appeler Taiki-san, depuis le temps, quel effet cela fait de sentir un corps aussi chétif contre vous ? La raison de votre discrétion en matière sentimentale était-elle liée au fait que vous étiez dans le ... "closet" comme on dit ? Aviez-vous honte de vos intérêts sexuels ? Même à notre époque ? Et... dites-moi, c'est aussi pour cela que vous affichez un physique aussi .... Play boyesque ? Damn, vous allez en déchirer des coeurs féminins avec ces révélations, n'est-ce pas Suzie ?

- Ok, va pour la fuite.

Sans réfléchir, comme poussé par un élan pour sa propre survie, Taiki lança Octave contre Suzie, pour que cette dernière le réceptionne, créant une faille dans le mur que composaient les deux femmes leur bloquant l'accès à la sortie. Au moment de passer à côté de Suzie et Octave, son intention première avait bien sûr été de rattraper le jeune noiraud. Mais lorsqu'il remarqua où se trouvait le visage du jeune homme, par rapport à l'anatomie moelleuse de Suzie, il décida qu'il pourrait très bien le rattraper tout seul en courant.
Il glissa néanmoins un furtif "Vraiment désolé Suzie" quand il passa à côté d'elle. Forcément, on pouvait faire mieux, surtout qu'elle avait été une femme touchante et particulièrement plaisante même pour la désagréable interview qu'il avait dû essuyer. Ce qui ne le motivait que davantage à ne pas enchaîner avec Patricia qui, étrangement, commençait à se déchausser. Perplexe, Taiki s'arrêta au coin du couloir, attendant qu'Octave eût retrouvé ses esprits et le rejoigne. Il remarque dès lors que.... la journaliste à sensation venait d'enfiler une paire de baskets.

OH shit.

Là, Octave allait devoir se magner l'arrière-train.

- Vite, elle est derrière toi !

Comme si la femme affichant une taille 34 eût représenté un Sharpedo affamé et Octave un malheureux ecayon blessé. Taiki espérait juste qu'il ne se ferait pas croquer...



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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyDim 11 Juil 2021 - 19:06
Ok, va pour la fuite.

Octave se tenait prêt. Il était certain que Taiki s’élancerait le premier. Tête baissée, il plaquerait Patricia comme l’aurait fait n’importe quel rugbyman, imprimant dans les airs, l’espace d’une fraction de seconde, le masque de maquillage de leur bourreau. La voie libérée, Octave n’aurait plus qu’à attraper la main de Suzie et à l’entrainer dans leur fuite. Dès qu’ils se seraient retrouvés en lieu sûr, ils auraient éclairci ce malencontreux quiproquo. L’animatrice se serait confondue en excuses, rougissant, avant de courageusement affronter Patricia et briser son rêve de scoop. Quoi qu’un peu risqué, le plan avait de grandes chances de fonctionner.
Alors que diable foutait-il le nez dans le décolleté de cette petite robe à pois ? Octave rougit jusqu’aux oreilles. Il se redressa d’un bond, tout hérissé et transpirant de gêne. Suzie le regardait avec de grands yeux ronds, ses petits doigts parfaitement manucurés couvrant sa bouche grande ouverte.

S-Suzie, je vous assure que…

Probablement traumatisé, la sucrerie réagit par réflexe. Elle se hissa vivement sur la pointe de ses pieds et, fermant fort les yeux, décocha la gifle la plus magistrale qu’elle avait en stock. Octave l’évita sans difficulté, mais pas Patricia. La petite main s’enfonça dans la couche de fard à joue et de blush provoquant un claquement retentissant. Une brume beige se dispersa autour d’eux, un faux-cil se décrocha de l’œil exorbité de la journaliste people. Livide, Suzie comprit instantanément son erreur.

P-Patricia je…

Désolé Suzie. La diversion était trop belle pour ne pas en profiter. Alors que la demoiselle multipliait les excuses auprès de sa collègue malmenée, Octave entreprit de gagner la sortie. Il longea le mur le plus discrètement possible. Habitué à ses vêtements noir, cet hideux tee-shirt blanc lui donnait l’impression désagréable d’être un phare dans la nuit, mais comme il en allait de sa survie, il persista. Un deuxième pas chassé et il atteignit le seuil. Un pied dehors.
Deux yeux de prédateurs brillèrent sous l’épaisseur d’un casque brun. Le sourire de Patricia se fit carnassier et Suzie se figea dans sa tentative ratée d’effacer l’emprunte de sa main sur la joue de la journaliste. Un sifflement :

La fuite n’est pas une option, boy.

Il tenterait quand même.

Octave se précipita dans le couloir où il repéra immédiatement Taiki. Il courut dans sa direction avec toute l’énergie qu’une nuit sans sommeil et un mal de crâne lui avait laissée. Dans son dos, Patricia déboula avec la détermination d’un Étouraptor. Par Arceus, mais d’où sortait-elle ces baskets ?!
Le jeune homme passa à côté de Taiki, attrapa son bras et l’entraîna le long du couloir dans un « Venez ! » terrifié. Une horde de carchacrok affamé l’aurait probablement moins effrayé. Il tourna à droite et s’engouffra dans l’allée. Elle donnait sur plusieurs bureaux dont les portes s’ouvraient et se refermaient sans prévenir. Des bourrasques de feuilles volantes, un bouchon à la photocopieuse, mais au bout, le Graal de l’ascenseur. Ok. Challenge accepté.
Octave retint Taiki.

Trop tôt.

S’ils voulaient passer tous les deux sans encombre, le timing devait être parfait. Le ballet de bras, de jambes et de portes s’éternisa. Dans leur dos, la menace se rapprochait.

Taiki-san !?
Encore un peu…
Taiki-saaaan !
Maintenant !

Le jeune homme réunit ses forces dans un sprint de la dernière chance. Il s’élança à toute allure dans le couloir. Il y eut comme un blanc, parmi ses collègues, qui se figèrent tous en assistant à l’arrivée d’un colosse en crop-top et d’un grand escogriffe avalé par son tee-shirt. Ils firent place sans comprendre, heureusement trop sidérés pour filmer la scène.

« Ding. »

Les portes s’ouvrirent. Deux personnes sortirent et se pétrifièrent aussitôt, stupéfaits par le mur qui se rapprochait dangereusement d’eux. Un réflexe salutaire les écarta heureusement de la course d’Octave qui dérapa, plus qu’il ne freina, jusqu’à l’intérieur de l’ascenseur. Le pompier à peine entré, il martela le bouton de la porte.
Au loin, dans le corridor, une robe à sequin surmontant des baskets avalaient les mètres avec une facilité déconcertante. Pas une seule mèche de ses cheveux ne bougeait sur ce visage désormais digne des pires films d’horreur.

Taiki-saaaaaaaaaan !

Ce n’était pas un cri, mais une menace. Octave frissonna jusqu’au bout de ses cheveux.

« Ding. »

La porte se referma, enfin. L’ascenseur eut un petit hoquet et débuta sa descente.
Le jeune homme se laissa glisser le long du mur et s’assit par terre. Pouce en l’air pour le pompier. Ils avaient réussi.
Son souffle repris, Octave leva les yeux vers Taiki. Malgré son air épuisé, il flottait sur ses lèvres, le sourire qu’arborent les gamins après une bêtise. Une main dans ses cheveux, il lui glissa :

Vous faites une meilleure pub pour la Tour Radio que moi avec ce tee-shirt.

Un coup d’œil pour les chiffres qui défilaient. Ils n’allaient pas tarder à atteindre le rez-de-chaussée. De retour sur ses pieds, Octave fit face à la sortie.

Bon. On ne prend pas de risque. Dès que ça ouvre, on fonce et on se tire d’ici.

Tant pis pour le malentendu. Tant pis pour son boulot. Certaines situations nécessitaient des choix drastiques et une confrontation avec Patricia Potty en faisait partie.

« Ding. »

Au lieu d’avancer, Octave recula. Il se plaqua au fond de l’ascenseur, surpris par deux lianes vertes qui s’étaient immiscées dans l’interstice des portes. Danger. Il se jeta sur le bouton de verrouillage, sans succès. Les plantes forcèrent l’ouverture dans un grincement sinistre. On les attendait. De l’autre côté des battants un roserade, un florges et une Patricia Potty.
Ses boucles figées dans un désordres inquiétant, son visage ruisselant de mascara et de poudres macérées, elle souriait.

Good night, boys.

Murmure effrayant de sa voix de miel. Un parfum délicieux envahit la cage d’ascenseur. Octave sentit ses forces l’abandonner. Ses jambes cédèrent à la gravité, il s’accrocha sans force à Taiki, mais impératif besoin de dormir l’envahit. Sommeil. Tout de suite. Il glissa dans le coin de la petite pièce, lutta à peine et tomba assis. Ses paupières si lourdes se fermèrent sur une lointaine pensée : Patricia Potty portait à nouveau ses talons aiguilles.


* * * * * *

…tave
Hm…
Octave…
Mhquoa…
Il faut que vous vous leviez, Patricia…
Patricia ?!

Octave sursauta. Il se redressa d’un coup, tombant nez à nez avec Suzie. Elle rougit, il rougit. Il repensa à son décolleté et se mit à fixer ses pieds. Elle s’écarta d’un petit pas charmant vers son voisin.

Tout va bien, Monsieur Yakimasu ?

Elle saisit gentiment sa main entre les deux siennes et la tapota avec compassoion. Près d’elle, Octave prenait doucement conscience de ce qui se passait. Sa rougeur avait laissé place à une pâle inquiétude.

On est dans les loges ?
Oui.
Et Patricia ?
Dans le bureau du chef. Il lui remonte les bretelles, parce qu’elle a utilisé poudre dodo sur vous.
Je sens qu’il y a un mais…
Mais vous la connaissez. Elle sait se montrer très convaincante. Il faut que l’on parte d’ici avant qu’elle ne revienne. Le problème c’est qu’elle a posté son roserade et son florges devant la porte et que c’est la seule sortie.
Et vous êtes restée pour nous aider ? Demanda Octave, troublé par cette générosité.
Bien sûr ! répondit-elle avec un sourire radieux.
Suzie, je…
Je ne la laisserai pas exploiter votre amour !

Coup critique.


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Taiki YakimasuRanger

Taiki Yakimasu


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyMer 21 Juil 2021 - 10:50
Dire que Taiki regrettait amèrement son choix vestimentaire était un simple euphémisme dans ces situations. Son jean moulant, déjà de base pas très confortable, et qui sentait de surcroît la vodka, rendait sa course particulièrement pénible, alors que le crop top choisi par erreur commençait à ne plus rien dissimuler de son anatomie supérieure. Sans doute avait-il l'air d'un proxénète rentré de soirée qui s'était perdu sur le chemin du retour dans la prestigieuse Tour Radio, et qui avait recruté le jeune Octave. Du moins cette option devait faire partie des multiples fantasmagories que devaient s'imaginer les employés de la Tour Radio lorsqu'ils croisèrent les deux acolytes débarquer dans les couloirs à vive allure, avant de prendre possession de l'ascenseur.

Enfin, le calme. Du moins, ce fut sans doute ce que croyait Octave, un regard semi-victorieux venant illuminer ses iris, alors qu'il se permettait une once de sourire.

"J'ignore quelle pub nous faisons, mais sans doute pas celle du professionnalisme..."

Répondit dans un murmure gêné Taiki alors que le noiraud avalé dans son t-shirt préparait déjà la stratégie future. Taiki avait comme un doute. Peu de gens pouvaient se vanter d'avoir, même de manière indirecte, attribuait une gifle à Miss Potty. Et, lorsque la journaliste investiguait son arène sans le prévenir, même une armée de vigiles secondés par la police ne savaient la retenir. Dès lors le champion avait comme un goût amer dans la bouche, s'attendant à ce que leur fuite ne fût pas aussi aisée que le supposait Octave.
Et...
Lorsque les portes s'ouvrirent, le mouvement de recul de ce dernier confirmèrent les dires de Taiki. Dans un réflexe, le rouquin se saisit d'une de ses pokéball, mais trop tard. Le visage animé de folie de la jeune femme, et le corps tombant d'Octave, furent les dernières images devant ses yeux avant que la conscience ne le quittât lui aussi.


***

Les ténèbres. Il était entouré de ténèbres. Comme une brume obscure qui le cernait, tapie dans les extrémités de sa conscience, attendant leur proie. Mais quelle proie ? Il ne le savait, mais avait l'impression qu'il n'avait pas le statut de prédateur dans son songe. D'ailleurs, qui était-il ? Totalement dématérialisé, sans corps pour le porter, il n'était qu'un vulgaire spectateur, dénué de la capacité de paroles. Puis soudain, l'opacité des ombres devant lui s'atténue... Laissant apparaître un garçon maigrelet aux cheveux noirs coiffés à la coupe au bol. Il est bien apprêté, se tient droit, et lui fait un sourire gêné. Puis, soudainement, il s'ébouriffe les cheveux dans un mouvement énergique, déchire la chemise qui le seyait relativement bien, la laissant pendre par terre, la base tenue dans son pantalon. Puis, il s'allume une cigarette, qu'il porte à sa bouche comme si elle eût représenté la dernière trace de nicotine sur Terre. Une main dans sa poche, l'autre sur son bâton cancérigène, il le regarde fixement, demandant l'honnêteté la plus totale.

-Bon, maintenant, tu crois que j'ai une chance de la pécho cette gallinacée de Suzie ?

– Tout va bien, Monsieur Yakimasu ?

Là, la totalité des ténèbres avait disparu. Taiki ouvrait péniblement ses yeux, vraiment péniblement. Il avait mal à la tête, comme s'il eût décidé de se murger la veille. Or, sa seule ivresse, était la honte de la situation qu'il vivait. La jolie Suzie lui tapotait sa main, ses yeux parfaitement mis en valeur le scrutant dans une inquiétude sincère. Diantre que la bonté de cette femme lui en rappelait une autre. Cela le gêna, et le força à abandonner le contact qui s'était fait.

Il se massa les tempes , encore quelque peu perturbé par le... cauchemar ? rêve ? qu'il venait de visualiser. Lorsque son regard bleuté croisa celui obscur d'Octave, l'image de lui avec la chemise déchirée (autant réelle que rêvée pour le coup) lui revint en tête tel un frisbee lancé à vive allure dont on aurait oublié la fonction rappel.
Bon, pas tous les rêves étaient censés avoir une signification... Du moins l'espérait-il. Sinon que cela voulait-il dire de lui?

Encore plongé dans ses pensées, Taiki écouta d'une oreille distraite la conversation des deux jeunes. Effectivement, ils se trouvaient dans les loges, et la paisibilité qui régnait dans ce lieu témoignait bien de l'absence de Patricia. Jusqu'à quand ?

Telle était la question dont personne ne souhaitait de réponse, y compris Suzie qui se décida à faire front commun avec les garçons. L'attention de Taiki se porta alors exclusivement sur la jeune femme, rassuré qu'elle avait pris conscience de l'étendue du malentendu qu'ils traversaient.

– Je ne la laisserai pas exploiter votre amour !

Si Octave avait disposé d'une jauge, cette dernière aurait essuyé un coup critique. Enfin, en supposant qu'il lui restait des PP après tout ce qu'il avait vécu...
C'était le moment d'agir, le moment de BIEN agir, après tous les torts que le malheureux employé de la tour radio avait dû essuyer. Et ça, il en avait le pouvoir, et par conséquent, le devoir. Son rêve était peut-être un rappel à la dette qu'il devait à ce brave jeune homme, et Taiki était un homme de paroles qui se refusait d'être le responsable d'un possible futur à deux brisé.
Se raclant la gorge pour attirer l'attention de la voluptueuse animatrice, Yakimasu préparait intérieurement leur défense.

"Suzie... Il faut que vous... que tu. Que tu saches qu'en réalité.... tu es la personne qui fait vrombir le coe-...

Des bruits de talons aiguilles résonnèrent alors dans le couloir, avortant abruptement les mots de Taiki. Ô, ils étaient lointains, mais l'instinct de Ranger ne le trompait jamais. She is coming.
Observant les lianes qui scellaient la porte, Taiki esquissa un sourire. Quelle chance que la spécialité de Potty était un type de manière générale plus faible que le sien. Ce serait un jeu d'enfant. Un éclair lumineux vint aveugler un instant les yeux des occupants des loges avant qu'apparût fièrement......
Son Musculeux Matoufeu ? Non.
Son mystique Ghost, l'Ossatueur d'Alola qui était son plus fidèle compagnon ? Non, il avait décidé pour une fois de rester surveiller l'arène.
Son Scolocendre, héritage de ses entraînements avec l'excellentissime Kabu ? Non.
Son Némélios, LE pokémon responsable de l'immense balafre qui défigurait sa face ? Sauvage et intimidant ? Non.
L'imposant Maganon qu'il avait dompté sur un volcan ? Non plus.

Il s'agissait de...

Bibiii !

Le salamèche un peu limité qui lui avait été offert par la même dame si semblable à Suzie. Un cadeau pour l'ouverture de sa caserne, qui, à dire vrai, avait davantage représenté de travail et de patience que tous ses Pokémons d'arène réunis. C'était son compagnon le plus faible, chétif, néanmoins, il ne fallait pas lui enlever sa plus prédominante qualité.

Il était mignon, et surtout, de type feu.

"Allez Bibi, fais flammèche !

Forcément, Taiki tenta de ne pas apprêter attention ni au regard sans doute jugeant d'Octave, ni à l'auteur des couinements admiratifs qui résonnaient dans son dos, à savoir Suzie.

A la suite de son ordre, un petit crachat de flammes qui n'affichait pas leur température maximale s'abattit sur les lianes. Dérangées, et apeurées de se faire davantage brûler, ces dernières se reculèrent immédiatement, laissant la voie libre.

Prenant Bibi dans ses bras, (il n'était pas très doué pour courir et Taiki trouvait méchant de le remettre direct dans sa pokéball), le colosse fit un mouvement de tête à ses deux comparses, alors que l'écho des talons aiguilles de la journaliste semblaient gagner en intensité.

"Je crois que c'est le moment de filer... Suzie, la vérité éclatera plus tard !

Et par vérité, il ne voulait pas dire son amour pour Octave. Mais entre ce qu'il pensait dire, et ce que Suzie comprenait, il se trouvait au moins cinq circonférences de Ronflex....

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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptySam 31 Juil 2021 - 12:51
Je crois que c'est le moment de filer... Suzie, la vérité éclatera plus tard !
Comptez sur moi, monsieur Yakimasu !

La flamme passionnée qui venait d’embraser Suzie, valait trois ou quatre fois celle du salamèche appelé par le pompier. À ce stade, Octave était certain que sa collègue aurait pu mettre KO les pokémons plantes de Patricia en les attaquant de sa seule ardeur. Dommage qu’elle provienne d’un horrible malentendu impossible à lever pour l’instant ; ils manquaient de temps.
Un bruit de talon dans le couloir poussa la demoiselle à partir en éclaireuse. Décidée à défendre leur amour de l’invasive madame Potty, elle demanda aux garçons de se tenir prêts à toute éventualité, avant de refermer la porte derrière elle.
Quel courage. C’était beau, un peu émouvant même, mais Octave ne se laissa pas attendrir. Il reporta son attention sur Taiki et son protégé. Ses yeux sombres passèrent plusieurs fois de l’un à l’autre, s’attardèrent sur le petit pokémon, avant de remonter se planter dans les iris du pompier. Grande inspiration.

J’imagine que vous n’avez rien de plus… dissuasif ?

Une porte claqua violemment au bout le couloir. Octave sursauta. Il tendit l’oreille, mais à l’exception d'un bâillement du petit salamèche, aucun son ne vint troubler le silence pesant soudainement installé. Pourtant la poignée pivota prudemment, méthodiquement même. Peut-être le florges de Patricia, qui revenait à la charge ? Dans le doute, le jeune homme se plaça derrière Taiki, soudain confiant dans les capacités de Bibi à repousser l’ennemi.

La voie est libre, murmura Suzie. Venez.

Pas le choix. Ils s’engagèrent dans le pas feutré de l’animatrice. Déjà petite, la jeune femme avait perdu quelques centimètres supplémentaires et devait sa délicate démarche de delcatty à l’absence de ses chaussures qu’elle tenait dans sa main. Octave le remarqua et le geste lui parut mignon. Puis il nota qu’ils prenaient la mauvaise direction et son attendrissement se fissura d’angoisse. Il avait beau ne pas être un habitué de cet étage, il était certain qu’aucun escalier, ni ascenseur, ne les attendait de ce côté du bâtiment.
Craignant une erreur de sa collègue, il fit un pas un peu plus long que les précédents afin de se placer à ses côtés. Une main sur sa nuque raide, il bredouilla tout bas :

Suzie, le hall est de l’autre côté.
Je sais.
Dans ce cas pourquoi…
Patricia ne vous laissera aucun repos, Octave, coupa-t-elle avec douceur. Si vous voulez la tranquillité, nous devons contre-attaquer.

Sueur froide. Le jeune homme remonta nerveusement le col du tee-shirt tombé de son épaule et resta agrippé au tissu. Chair de poule, mâchoire crispée, tout son être s’était hérissé à l’énonciation de cette très mauvaise idée. Suzie dut le remarquer, car elle chercha à le rassurer :

Ne vous en faites pas, j’ai un plan.

C’était bien ce qui l’inquiétait.

L’animatrice s’arrêta devant l’une des portes du couloir, le mot « costumes » s’y détachait en grosses lettres noires. Totalement décontenancé, Octave ne sut plus quoi penser. Il chercha un peu de réconfort auprès de Taiki, espérant ne pas trouver sur sa figure le reflet de son propre désarroi, mais Suzie ne les laissa pas souffler. Après avoir allumé la lumière, elle les fit entrer et referma le plus doucement possible le battant derrière eux.
Partout, des vêtements. Sous l’éclairage criards des néons, étagères et patères débordantes de tissus s’enchevêtraient en un labyrinthe sans fin de coton, satin, jeans et sequins. Au fond de la pièce, trois miroirs en pied et deux coiffeuses renvoyaient la lumière, en attendant les modèles à refléter. Ce fut la petite silhouette blonde de Suzie qui se dessina dans l’un d’eux.
La jeune femme avait remis ses chaussures et sa foulée claqua avec détermination sur le carrelage. Un demi-tour énergique fit voler sa robe à pois. Poings sur les hanches, visage fermé, elle annonça :

Vous allez vous changer.
P-Pourquoi ? Demanda Octave, ignorant s’il devait se réjouir ou demander qu’on l’épargne.
Vous devez avoir l’air crédible pour jouer votre rôle.
Notre… quoi ?

D’un geste, Suzie fit voler sa belle chevelure blonde, avant de se prendre délicatement le menton entre les doigts. Le regard bas, pensive à l’excès, elle savait ménager ses effets. Octave était au bord de la syncope.

Je ne voulais pas en arriver là, mais nous n’avons pas le choix, murmura-t-elle avant de redresser la tête, les prunelles plus étincelantes que la queue de Bibi. Nous allons organiser un faux démenti ! Au regard de tous, cette histoire ne sera bientôt plus qu’un horrible malentendu.
Mais c’est un malentendu Suzie ! s’anima Octave. Il n’y a rien entre nous !
C’est parfait Octave ! Vous avez tout compris !
Mais je vous assure que…
Non, gardez tout ça pour convaincre Patricia.
Mais…
Dépêchez-vous de vous habiller. Elle risque de ne pas tarder.

S’acharner à convaincre Suzie ou tenter de survivre à Patricia ? À contre cœur, Octave opta pour limiter la casse. Tout hérissé de frustration, il déploya cette énergie négative à une fouille méticuleuse de l’étagère la plus proche.
Trop petit, trop grand, trop pailleté, trop bariolé. Entre deux cintres, il désespérait de trouver une idée qui les tirerait de cet enfer. Puis le miracle. Une chemise blanche, tout ce qu’il y avait de plus simple et à sa taille, termina entre ses doigts. Sa vue suffit à gonfler son cœur d’émotion. Il affronterait l’apocalypse, oui ! Mais dans une tenue descente !
Avec une certaine précipitation, Octave se débarrassa de son hideux tee-shirt pour enfiler ce vêtement beaucoup plus à son image. Il s’empressa de le boutonner, mais n’avait atteint que la moitié, lorsqu’une bourrasque chargée de parfums envahit la pièce. Tous savaient ce que cela signifiait.

Patricia is coming.

Mais ne devraient-ils pas plutôt s’inquiéter de ces lianes à leurs pieds ?



H.R.P:
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptySam 31 Juil 2021 - 22:58
La détermination était une qualité rare, mais ô combien appréciable. En plus, pour Taiki, cela rajoutait toujours du charme à une personne; un regard flamboyant, une démarche assurée, des épaules abaissées, un torse bombé ou un menton levé. Suzie, là, voyait sa jauge charismatique drastiquement augmenter alors qu'elle décidait de prendre part dans la bataille à l'eau de rose de l'année. Voire, de leur vie. Sans doute. Du moins l'espérait-il. Talons en mains pour une discrétion totale, petite étincelle luisante dans ses prunelles, pas feutrés, et surtout, l'impression de savoir où elle les menait. Ce qui n'était pas le cas de Taiki, et apparemment, pas celui d'Octave non plus, dont le champion gardait désormais une certaine distance, bien qu'il s'eût réfugié derrière lui quelques instants auparavant. Ce n'était pas par crainte ou honte, non, simplement que sa question quant au potentiel dissuasif de Bibi avait tant frustré ce dernier qu'il le soufflait à chaque fois que Taiki s'approchait trop du noiraud. Le rouquin n'avait même pas osé répondre à l'employé de la Tour Radio de peur que son salamèche commence à cracher sur sa queue. Ce n'était pas une allégorie d'un genre illégal et immoral, non, mais la susceptibilité de Bibi étant telle, qu'une simple remarque pouvait lui déclencher une crise d'identité qui se manifestait sous des tendances suicidaires. En l'occurrence, mouiller sa mèche, toujours en toute bienséance, en faisait partie. Et ça, Taiki ne voulait pas avoir à gérer ça en plus. Heureusement, la frustration avait gentiment fait place aux baillements, et le petit pokémon commençait à se lover contre son maître adulé, piquant un roupillon pas du tout mérité.

Là Suzie venait d'ouvrir la porte menant aux.... costumes ? Octave regarda Taiki. Taiki regarda Octave. Tous deux voulurent dire mots, mais se murent dans un silence total alors que l'animatrice radio regagnait quelques centimètres de hauteur et leur conseillait une quelconque tenue. Posant doucement Bibi sur un pouf, le champion s'approcha également des costumes. Le noiraud, dans un mouvement tant énergique qu'il lui rappela son rêve, enleva son vieux t-shirt et s'enquit d'un meilleur apparat. En deux secondes, le jeune homme s'était déjà dégoté une chemise un peu plus seyante et qui collait avec son style. Du moins, ça l'aurait pu, si ce malheureux Octave, tant empressé, ne s'était pas trompé dans le boutonnage de sa chemise, quelque peu dépareillé. Un mouvement de main du trentenaire se fit en direction du garçon, afin de corriger le tir, mais le regard de Suzie passant de neutre à en plein feu d'artifices avorta de manière totale son intention.

Je suis prête pour la vérité, Taiki...
Glissa-t-elle dans un murmure, ses yeux passant de lui à son cher et estimé collègue.

Il... Je... hm. Quelqu'un t'aime très fort Suzie. Même si tu ne le crois pas... Et... son amour est tant fort qu'il-...
Là où le parfum de Suzie venait émoustiller délicieusement les sens, celui de Patricia venait violer sans consentement les orifices sensibles nasaux, ce qui eut comme effet de mettre un froid dans la conversation, la stoppant net. Remarquant alors les lianes qui se dessinaient à leurs pieds, Taiki se recula dans un geste vif, pas assez furtivement pour éviter de voir sa cheville soudainement saisie.
S'encoublant alors, il bouscula le pouf sur lequel résidait Bibi, le tirant soudainement d'une solide sieste dont les rêves étaient aussi vides que l'esprit du petit pokémon. Tout autant surpris, voire même à la limite du traumatisme, Bibi poussa un couinement tellement mignon qu'il aurait pu faire fondre Suzie si cette dernière n'était pas trop occupée à écraser à coups de talons les lianes s'étant formées entre elles et Octave.

Oh flûte mes Minelli, glissa-t-elle davantage pour elle-même et par bonne conscience, car en réalité, elle prenait un malin plaisir à voir ses satanées lianes se plier de douleur sous son courroux impitoyable. Néanmoins, dans sa folle lutte, il y eut un moment, très bref, où elle corrigea une mèche blonde venue entraver sa vision, et elle parut voir sous un nouvel angle l'homme devant elle. Par le feu de l'action, sa chemise s'était déboutonnée, effaçant toute trace de fausse manipulation, et, les lianes claquant à proximité de sa tête avait décoiffé Octave d'une façon qui le faisait davantage ressembler à un membre des BTS qu'au timide technicien de la Tour Radio. Et là, le battement cardiaque de Suzie loupa un tempo, comme si elle s'eût retrouvé face à une terrible vérité.

Mais, qu'est-ce qu'il est canon !, voulut-elle penser tout bas, mais le murmura, peut-être de manière trop forte, car une tierce personne l'entendit.

Ce gringalet ? Laisse-moi rire ma chère Suzie.

Un ricanement vil retentit alors qu'apparaissait la fine silhouette de Patricia, dont les joues affichaient un léger rosé, issu sans doute de la brossée qu'elle avait dû se prendre de la part de la Direction.

Un mec canon, ça a des muscles Suzie, ce sont les tabloïdes qui le disent. Et les tabloïdes mentent, mais leur mensonge fait la vérité de tout le monde, tu sais comment cela fonctionne, dans cet univers. C'est la même règle qui fait que tu es animatrice radio, et moi dans la press people...

Cette méchanceté gratuite était-elle le résultat d'un mauvais moment passé dans le bureau supérieur ? Ou était-ce la frustration d'avoir failli perdre le scoop du siècle ? Nul ne saurait le dire, mais une chose était sûre, c'était inexcusable.

Les apparences sont trompeuses, Miss Potty.

La voix de Taiki retentit, quelque peu contenue car il était en train de se battre vaillamment contre les lianes à force de bras. Pendant la rêvasserie de Suzie, le champion avait bien sommé son pokémon de l'aider, mais ce dernier avait effectué sa demande à sa manière. Le voilà qui mâchouillait mollement une liane depuis le début du dialogue entre les deux femmes, sans réelle détermination, trouvant que ça lui détendait les muscles masséters, telle une Ecrémeuh ruminant dans son pré.
Mais il était mignon... Et c'était le pokémon cadeau de sa bien-aimée...
Aussi, Taiki ne le gronda pas, se contentant de poursuivre sa lutte de regard avec Miss Potty, qui avait dégainé un miroir de poche, et se recoiffait en toute indifférence.

Effectivement, je n'aurais jamais imaginé qu'un homme de votre carrure soit attiré par un ... freluquet, mais qu'importe, les gens adorent les ragots sur les couples hors-normes. De ce fait....

Sortant cette fois de son tailleur serré non pas un outil esthétique, mais un dictaphone, elle le pointa telle une arme en direction d'Octave.

On aurait pu faire cela autour d'un Bubble Tea agérable, dans une pièce climatisée de la Tour Radio, en faisant une jolie photo de vos visages. Ma foi, vous l'avez voulu...

Les pupilles délicates de Suzie s'agrandirent au moment où elle comprit ce qu'il risquait d'arriver. Un éclat lumineux vint à nouveau perturber l'éclairage et un Noadkoko à l'air aussi chaleureux qu'un ex tortionnaire des forces de police secrètes apparut.

Voyez, les pokémons de type psy ont "Hypnose", qui fait endormir l'adversaire. Ca marche aussi sur les humains, vous l'avez remarqué, et ça tout le monde le sait... Mais ce que peu de gens savent..... C'est qu'avec le bon entrainement...

Un court silence se fit, car voilà que Patricia corrigeait ses lèvres par un rapide coup de rouge, la transpiration ayant fait pâlir quelque peu son éclat.

... on arrive à mettre quelqu'un dans un état tant second, qu'il répond en toute franchise à n'importe quelle question. Je crois qu'on appelle ça l'état cataleptique. Petit mouvement sec des lèvres pour figer définitivement la matière grasse. Bref, c'est interdit par le code de déontologie, et les droits de l'homme je crois, c'est pour ça que vous y passerez tous, et que vous ne vous souviendrez de rien....Pouthine, c'est à toi mon grand.

Lança-t-elle dans un souffle, excitée par les révélations qu'elle pourrait soutirer, ou par le côté interdit de cette pratique, qui ne serait ni entravée par Suzie, qui se voyait ligotée comme un saucisson, ni par Taiki, qui commençait à demander gentiment à Bibi de se rendre utile, en vain.
Suzie hurla un "non" déchirant, mais une liane vint entraver sa bouche, la réduisant au silence.
Le pokémon plante, de taille imposante, se pencha sur Octave, et sa coque centrale le regarda intensément, créant une connexion entre eux deux. Patricia déplaça alors un fauteuil qu'elle posta devant le jeune homme, prenant place, jambes croisées, se recoiffant, attendant les deux minutes qu'il fallait pour que l'attaque prenne effet. Lorsqu'elle constata un mouvement incertain des paupières du technicien, la journaliste sut qu'elle avait le champ libre. Se léchant les lèvres, elle prit une profonde inspiration alors qu'elle pressait le bouton du dictaphone.

Aloors, vous êtes le fameux jeune homme que j'ai aperçu dans les bras du champion de l'arène feu, Taiki Yakimasu. Avant toute chose, je tenais à vous dire que nos lecteurs vous soutiennent totalement dans vos choix et que je vous trouve très courageux de  vous assumer tel un poing levé face au monde. J'admire. Pouvez-vous vous présenter pour notre lectorat, et parler un petit peu de votre relation avec Yakimasu-san ? Vos premières rencontres, quand avez-vous su que l'alchimie se formait entre vous deux, qu'est-ce qui vous a plu chez lui, et inversement ?  

La vérité allait-elle éclater ?
Fallait-il la craindre ?

La suite, au prochain épisode...
Gomenasaiii:
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyJeu 5 Aoû 2021 - 22:42
* * *
[Ce qu’on vous a caché dans les épisodes précédents.]

Nos deux héros dorment sur le divan du studio. Octave est appuyé contre l’épaule de Taiki, son tee-shirt trop large bâille sur son torse maigre. Il glisse un peu. Le colosse le sent peut-être malgré le sommeil car il relève le bras, le passe au-dessus des épaules du jeune homme qui termine contre son buste tout en muscle.
Cet instant de tendresse est scruté avec attention par trois têtes jaunes, aux traits durs et fermés. Penché sur les dormeurs, Pouthine relâche tout juste sa concentration quand une voix s’élève dans son dos.

Ils sont prêts ?

Un triple acquiescement répond à Patricia Potty. Sourire. Elle ferme sèchement le miroir de poche qu’elle tient au creux de sa main et s’avance de son plus beau déhanché. Il n’y a plus aucune trace de sa course folle sur ses traits poudrés. Elle est superbe, divine même, magnifiée par la victoire qui s’annonce. Une de plus certes, mais la plus grandiose à ce jour.
Pouthine s’écarte respectueusement sur son passage. Patricia prend son temps, savourant chaque seconde de cette tyrannique domination. À ses yeux, le couple prend des allures de trophée de chasse, elle voit déjà leurs têtes épinglées sur les prochaines unes de Go’Gossip Mag. Taiki surtout, fait sa fierté. Si discret sur sa vie privée, elle a toujours su qu’elle percerait son secret. Il ne reste plus qu’à s’assurer qu’il ne pourra pas lui échapper.
Miss Potty s’installe sur les genoux du champion endormi et lève une main entre lui et son prétendant. Ses doigts aux longs ongles pailletée claquent sèchement. L’excitation perle à travers sa voix de braise :

Well… Vous dormez profondément, mais Pouthine s’est assuré que vous m’entendiez. Taiki, vous et votre… minet, êtes sous mon joug, je vous demande donc d’être dociles lors de l’interview.

Elle couve d’un regard vipérin la figure du champion d’arène et s’approche de son oreille avec la lenteur d’un arbok prêt à dévorer sa proie.

Et au mot « tendresse » vous serez pris d’une folle attirance pour ce jeune homme. So much love ~

Du bruit dans le couloir. Patricia se relève juste à temps pour voir la porte s’ouvrir sur la petite silhouette de Suzie. Encore elle… Elle étouffe son agacement derrière un faux sourire, bat des cils, mais grimace en apprenant que le patron veut la voir. Tout ça pour un peu de poudre dodo ? Quelle perte de temps. Son public va s’impatienter !

* * *

[Générique]

En lutte ouverte contre les lianes, Octave sentit le vent tourner avec l’arrivée d’un noadkoko aux airs d’ancien tueur à gage et à l’évocation d’une technique de torture : l’hypnose.
Le cœur lui bondit dans les tempes. À tous les coups, c’était pour lui. S’éloigner et vite. Il recula. Son dos heurta une tringle chargée de vêtement qui roula sur une trentaine de centimètres, puis s’arrêta bloquée par une étagère. Il chercha à fuir sur la droite, mais une liane le retint. Elle s’enroula autour de son poignet et l’attacha au portant de fer. Le jeune homme essaya de se dégager, sans succès. Piégé, il s’enfonça entre une veste à franges et un pantalon patte def, sans aucune chance d’échapper aux trois regards insistants de son bourreau.

Chemise à fleurs ? Tenta-t-il d’un timbre désespéré.

Cri dramatique de Suzie. Sorti de sa cachette, florges la saucissonna entre ses lianes, puis fixa les pieds de Taiki au sol par un solide nœud herbe. Octave, lui, s’éteignit.

Étrange sensation. Être là sans vraiment l’être. Perde le contrôle. Ses muscles brièvement détendus se crispèrent tout à coup. Il avait chaud, si chaud qu’il tira le col imaginaire de son tee-shirt, inconscient de la chemise grande ouverte qui tombait sur son buste blanc. Quelque chose le remit sur pied, sans qu’il soit certain de réellement toucher terre. Il voyait et entendait tout ce qui se passait, mais c’était comme s’il avait perdu toute volonté. Une marionnette débraillée.

Je m’appelle Octave et je travaille à la Tour Radio. J’ai rencontré Taiki ce matin dans le studio soixante-trois.
Comment ça, ce matin ? siffla Patricia.

Les traits du jeune homme se décomposèrent devant la colère froide de Miss Potty. Une voix dans sa tête lui souffla d’être coopératif et d’abonder dans le sens de la journaliste people. Hors de question. Il reprit pourtant, malgré lui :

Au début je ne pensais pas lui parler. Ensuite j’ai vu Suzie rire avec lui. Même si c’est bête, j’étais jaloux. Alors que c’est normal qu’il ait du succès avec les filles. Et puis, je me suis cogné, il est resté pour m’aider. J’ai compris que je ne l’oublierai jamais quand il a déchiré mon tee-shirt.
Oh oh ! Gloussa Patricia. Serait-ce une démonstration du tempérament « brûlant » de Taiki-san ?
Je suis tombé dans ses bras. J’avais chaud, tout était flou. Il m’a tenu avec fermeté pour évité que…

Octave couvrit la grimace d’effroi imprimée sur son visage de ses deux mains, étouffant les paroles qu’il était incapable de réfréner. Il tremblait, luttait contre lui-même avec la force du désespoir et Miss Potty n’en perdait pas une miette. Son sourire d’ectoplasma s’étira lorsqu’elle glissa :

Prenez votre temps. L’émotion des premiers émois, est toujours so great.

Suzie sentit son cœur se serrer lorsqu’elle vit son collègue comprimer si fort son visage que la marque de ses doigts resta implantée sur ses joues. Elle devait agir ! Mais saucissonnée comme elle l’était, n’était-ce pas mission impossible ? Non ! Taiki et Octave lui faisaient confiance ! Elle n’avait pas le droit de les abandonner !
Électrifiée par l’énergie de la justice, Suzie se dandina de toute ses forces. Elle parvint à libérer son bras droit, puis à écarter la liane collée à ses lèvres. Reprendre son souffle, puis appeler leur meilleure chance de salut.

Bibi ! Souffla-t-elle. Bibi coucou ! Oh, tu m’as vu ! En voilà un salamèche fort et valeureux. C’est bien de toi dont j’ai besoin, c’est certain. Tu veux bien me rendre un service ?

Le petit pokémon arrêta de mâchonner sa liane et leva ses deux grands yeux bleus vers la jeune femme. Elle prit ça pour un « oui ».

Tu vois la florges là-bas ? Elle s’appelle Dita. Elle adore les pokémons courageux comme toi. Alors ce serait très gentil si tu allais la voir avec l’air le plus mignon qui soit. Tu es d’accord ?

Bibi mâchonna une dernière fois sa plante, puis se leva. Un pas dodelinant, mais déterminé, le rapprocha petit à petit de sa cible. Suzie s’assura qu’il ait le champs libre en attirant l’attention :

Tenez bon Octave ! Patricia ne s’en sortira pas comme ça !
P-Pardon Suzie, bredouilla le jeune homme dans un état de stress avancé. Je n’arrive pas à appliquer le plan et à dire que c’était une méprise comme vous me l’avez demandé.
What ?! Grinça Miss Potty. Suzie, vous êtes donc contre moi ?
Non Patricia ! Répondit-t-elle héroïquement. Je suis du côté de l’amour !

À cet instant précis, dans un coin de la pièce, un petit salamèche s’était assis, sa queue entre les pattes et regardait, la tête penchée, la grande florges qui lui faisait face. A-do-rable. Dita joignit ses mains, totalement sous le charme de la petite créature et baissa sa garde. Ses plantes perdirent toute leur force et Suzie fut instantanément libérée.
Elle saisit la ceinture oubliée sur la coiffeuse et s’élança. Débarrassée de ses talons, sa robe volant au rythme de ses foulées athlétiques, l’animatrice se déjoua sans problème du noadkoko, sauta par dessus une liane, glissa sous une autre et, se figeant accroupit près de Patricia, elle lui fouetta la main d’un coup de lanière de cuire. Un « Aïe » et le dictaphone retomba entre les petites mains roses de Suzie qui s’en débarrassa aussitôt :

Taiki ! Attrapez !

Elle le lança de toute ses forces, puis se redressa. Droite et fière dans ses socquettes au motif de fraise, les cheveux agités par un ventilateur inexplicablement mis en route, elle déclara :

C’est terminée Patricia !
Oh Suzette, darling, trésor, vous vous méprenez sur mes intentions, susurra Patricia en se massant la main. Vous devriez savoir que tout ce que je souhaite, c’est un peu de « tendresse ».


H.R.P:
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyLun 9 Aoû 2021 - 22:28
La situation était critique. Totalement critique. Octave, chemise grande ouverte, ordre capillaire chamboulé au possible, était semi-conscient, sous le joug du terrible Pouthine de Patricia, qui se délectait un peu trop de la situation pour appartenir à la race décente de l'Humanité. Le regard de Taiki croisa celui de Suzie, dont l'affolement était plus que lisible. Bien que cela pût paraître surprenant, le champion lui renvoya un regard serein. En effet, il pensait la situation à leur avantage. Après tout, si l'infâme Miss Potty obligeait Octave à dire la vérité, ce dernier oserait enfin témoigner son amour pour Suzie, ce qui rendrait l'article inintéressant pour la vile journaliste, et ferait qu'elle lâcherait très probablement l'affaire. Sans parler qu'au vu de l'attirance toute nouvelle de Suzie pour son cher collègue, cela serait un début à leur histoire. Un début chaotique, certes, mais un début tout de même. Une pierre, deux coups, tout rentrerait dans l'ordre.

– Je m’appelle Octave et je travaille à la Tour Radio. J’ai rencontré Taiki ce matin dans le studio soixante-trois.

Le sifflement étonné de Patricia tilta tel un son de victoire pour le rouquin qui avait cessé de lutter contre les lianes, et accessoirement de convaincre Bibi de se rendre utile.

J’ai compris que je ne l’oublierai jamais quand il a déchiré mon tee-shirt.

Un petit ange passa derrière Taiki.

– Je suis tombé dans ses bras. J’avais chaud, tout était flou. Il m’a tenu avec fermeté pour évité que…

Un Oh Shit résonna en écho à l'intérieur du cerveau de Taiki qui soudainement retrouva une force décuplée par l'adrénaline alors qu'il tentait de se défaire des lianes à ses pieds. Le regard serein de tout à l'heure disparut instantanément pour laisser place à une folle panique. Non, Taiki n'était pas prêt à entendre ce qu'il pensait entendre. Et il était encore moins prêt à ce que ça fasse la première page des potins salaces du lendemain.
Comment il allait expliquer ça à elle ? Qui en plus l'apprendrait depuis l'autre bout du monde ?
La situation n'était tout simplement pas envisageable.

Et heureusement, Suzie pensait comme lui, car voilà qu'elle attira l'attention de Bibi, qui délaissa enfin sa liane. Perplexe, Taiki cessa sa lutte insensée puis observa l'animatrice dompter son pokémon qu'il considérait tout simplement indomptable. Mais Bibi obtempéra aux dires de la dame. De ses petits pas nonchalants il alla rencontrer le responsable de leur emprisonnement, et...

Une scène se joua.

Bibi s'imaginait être la douce amoureuse du Flores qui n'aurait pas obtenu de lui sa baie, et qui la quémanderait de l'air de le plus doux, pur et innocent qu'il lui fut possible de reproduire. Et... en un instant, l'étreinte des lianes se desserra.

Lorsqu'il libéra ses chevilles, Taiki se remémora la lettre qui accompagnait l'oeuf contenant Bibi...
"Il aura sans doute pas beaucoup de talent, mais au moins il sera mignon !". Bah oui.. Suzie avait su mettre à profit ce que Taiki avait toujours sous-estimé. Le pouvoir de la cuteness infini.

- Suzie il faut que tu m'expli-

Suzie, l'animatrice radio doucereuse, à la voix apaisante, s'était laissée dévorer par une espèce de ninja de l'amour qui eût tantôt fait de désarmer Patricia, venant à la rescousse de la demoiselle en détresse, en l'occurrence Octave, dont le visage affichait des marques rouges assez surprenantes. Et tout ça pendant que Taiki se libérait et faisait son analyse. Sugoi, comme dirait Kabu.

La fin aurait pu être ainsi. Suzie, preux chevalier, sauvait les faux tourtereaux de l'imposante dragonne qui désirait s'emparer de leur vie, cheveux inexplicablement au vent, aidée par son fidèle destrier, un Bibi assis sur son mou fessier, liane de Flores en bouche, alors que le pokémon plante rougis à ses côtés, appréciant ce contact si particulier.

Mais non.

Patricia se massant sa main meurtrie avait plus d'un tour dans sa poche. Et, ce qui aurait dû simplement être des mots, se transformèrent en une puissante arme.

A l'évocation du mot "tendresse", quelque chose se déclencha en Taiki. Oui, vous pouvez imaginer le salace, mais en l'occurrence, il était davantage question de papillons dans le ventre, sensation de chaleur au niveau de ses joues, et une envie de câliner. Abrupte, soudaine, et... indésirée. Mu par une volonté qui n'était pas la sienne, quoi que d'éminents scientifiques débateraient à ce sujet, le ranger se dirigea alors soudainement vers Octave, le surplombant de toute sa hauteur.

Allait-il l'embrasser ?

L'assaillir d'une bouche gourmande ?

Que nenni. La tendresse passait par des gestes au quotidien, témoins de l'affection que l'on portait pour l'autre. Aussi, avec une habilité certaine mais la lenteur requise, Taiki refit les boutons de chemise d'Octave, les reboutonnant doucement, couvrant ainsi la nudité partielle de son soudain love-interest.

Si Suzie avait pu se déboiter la mâchoire pour témoigner de sa surprise, elle l'aurait fait. Mais l'indignation qu'elle ressentait était le sentiment dominant à ce moment précis, et destiné à Patricia.

- Vous... Vous avez osé.... Pendant la poudre dodo..... Vous êtes vraiment... prête à tout.

Jugement de valeur et reproches pouvaient s'entendre dans l'intonation de sa voix, alors que Taiki recoiffait Octave d'un geste vigoureux, prenant soin à remettre à sa place chaque cheveu obscur, presque d'une façon paternelle.

- Et ça, n'est-ce pas être du côté de l'amour, my dear ?

Patricia croisait les bras, satisfaite. Bibi vint s'asseoir à côté d'elle dans sa plus grande indifférence, la tête légèrement penchée sur le côté, pas sûr de comprendre la scène qu'il visualisait, ni le comportement de son dresseur.

- Bon, cela va être dur de choisir, entre la photo que je vais prendre quand ils s'embrasseront, ou l'autre....

Suzie déglutit. Elle avait déployé toute sa force, fait preuve d'une prouesse physique dont elle ne se serait jamais crue capable, et accessoirement essuyé un claquage au mollet dans la foulée, tout ça sans sourciller, et en vain. Patricia allait gagner.
Bien sûr, la douce animatrice essaya de se rapprocher de Taiki, mais peu importe le contact qu'elle établissait, rien ne le coupait de l'hypnose. Elle hurla des noms, des mots, mima des bruits de pokémons, mais ce n'eut aucun effet. Le champion était en train de s'accroupir devant Octave, ce qui fit un haut-le-coeur à Suzie (et aussi à Patricia, mais d'excitement) pour...

Lui refaire ses lacets correctement.

Mais... où s'arrêterait-il ? Un regard décontenancé se dirigea vers Bibi, qui lui renvoya un aperçu du néant sidéral, pailleté. Il avait recouvert sa liane à mâcher, et plus rien ne l'intéressait désormais.

Comment les sauver ? C'était l'interrogation impérative qui hantait ses pensées, mais dont elle ne trouvait aucune réponse, et il fallait faire vite. Très vite.

Au loin, cependant, quelqu'un, ou quelque chose, avait dû entendre ses prières intérieures, car voilà que résonnaient des bruits de pas, déterminés...

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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptySam 4 Sep 2021 - 21:13
Montagnes russes.

Voir le dictaphone s’envoler et se croire sortir d’affaire. Le regarder s’écraser aux pieds de Taiki, commencer à douter. Suivre le rapprochement soudain et déterminé du colosse, finir perdu.

Les mains toujours plaquées sur sa bouche, Octave leva doucement les yeux vers la figure balafrée du champion d’arène. Un feu ardent semblait couver sous ses traits éteints. Une bourrasque et c’était l’incendie. Fébrile, le jeune homme fit un pas en arrière. Il voulut s’excuser, mais les mots toujours confus dans son esprits, moururent entre ses lèvres. Le rouquin s’avança. Ce ballet mécanique, pas de deux entre effroi et attirance, se reproduisit encore une fois avant qu’un son inintelligible accepte de quitter la bouche du jeune homme :

–  Taiki je…

Un mouvement du géant. Octave ferma les yeux, leva les bras et rentra sa tête. Pas le visage. Il pouvait lui broyer l’estomac, lui éclater les côtes ou la rate, mais pas d’œil au beurre noir, ce ne serait pas symétrique. Certes, il le méritait. Arrachée par Patricia, sa vérité les avait presque jeté à la une des tabloïds. En une seule journée, il allait réussir l’exploit de ruiner la carrière, la réputation et sans doute la vie sentimentale du champion d’arène de Cramois’Île. Pourtant, ça n’empêchait pas un peu de pitié, non ?
Une seconde s’écoula, puis une autre et encore une. Au compte de dix, Octave sentit le tissus de sa chemise lui chatouiller le ventre. Une première pensée terrible lui vint. Et si Taiki l’avait pris au sérieux ? S’il avait, d’une façon ou d’une autre, été touché par ses paroles mal ficelées ? Après tout, il avait assuré qu’il ne l’oublierait jamais et c’étaient forcément ses mains puissantes de pompier qui tiraient sur son vêtement. Par Arceus, mais qu’est-ce qu’il fichait ? Qu’est-ce qu’il voulait ? De l’affection ? Octave ne pouvait le laisser se fourvoyer.
Il ouvrit les yeux, baissa les bras. Ses doigts fins se posèrent un instant sur ceux de Taiki, puis retombèrent le long de ses flancs. Un bouton se referma, manipulé par les phalanges calleuses du malabar. D’abord bouche bée, Octave sentit bientôt une volée de papillusions lui chatouiller l’estomac. Son cœur accéléra, mais il ne bougea pas.
C’était comme être réparé de l’intérieur. Taiki remettait de l’ordre dans son désordre. La sensation était étrange et totalement nouvelle. Elle le déstabilisa tant, qu’il ne sut quoi faire. L’idée de l’arrêter ne l’effleura même pas. Le reste du monde disparut, emportant Suzie et Patricia. Il ne restait qu’eux et comme un enfant, Octave concentrait toute son attention à suivre méticuleusement chacun des gestes doux de Taiki. Sa chemise bien fermée, le champion le recoiffa gentiment, puis s’agenouilla tranquillement pour lui refaire ses lacets et comme par magie, le puzzle morcelé d’Octave Ferys se retrouva à nouveau entier.

Vous devez lutter ! Ne laissez pas Patricia l’emporter !

Plop.

La bulle de bien-être éclata. Ébloui par l’éclairage glacé des néons, Octave reprit brutalement conscience au milieu de portants chargés de vêtements, un colosse à ses pieds. Il cligna des yeux. Parfaitement réveillé, son regard trouva aussitôt Suzie. La jolie blonde leva les bras, émue et rassurée d’obtenir enfin une réaction. Le combat n’était pas terminé. Oh non.
Mine sombre et rage au ventre, le jeune homme s’écarta de Taiki, puis traversa la pièce, droit vers Patricia. Pokématos en main, la tyrannique journaliste people aurait pu immortaliser l’instant, si ce brusque revirement ne l’avait pas, pour une fois, prise de court. Sentant le vent tourner, elle voulut ranger son appareil avant l’arrivée de l’orage, mais la tempête aux yeux noirs la devança.

Donnez moi ça !
Qu’est-ce que vous… No !

Crac.

Coup de talon. L’écran explosa, des miettes de coque volèrent. Un second choc acheva les autres composants. Main sur le cœur, faussement choquée par cette violence, Miss Potty battit vivement des cils, la bouche ronde comme un œuf. Si elle espérait attendrir Octave ou lui faire baisser sa garde, c’était raté. Avec sa belle chemise boutonnée, bien coiffé et ses lacets impeccablement noués, le maladroit ingénieur s’était transformé en freluquet sans pitié.
Pouthine faillit intervenir, mais Suzie l’en empêcha en faisant barrière de son corps. Le noadkoko avait beau la surplomber de plusieurs dizaines de centimètres, il avait autrefois juré de ne jamais s’en prendre aux femmes et comptait bien tenir sa promesse. Ses trois têtes tentèrent de négocier en même temps avec l’animatrice, tandis qu’Octave ordonnait :

Ramenez Taiki à la normale.
Oh boy, s’amusa Patricia. Il souffre d’amour, je ne peux rien faire.
Vous mentez. Ramenez le, sinon…
Sinon, what ?

La bouche de Patricia se retroussa en un sourire victorieux, une lueur de défi brûla dans ses prunelles. Octave le lui rendit. Du coin des lèvres seulement, il brava l’assurance de Miss Potty. Quelques pas l’arrêtèrent tout près de Bibi. Il se pencha vers une haute corbeille et d’une main souple, en retira un parapluie. Il l’ouvrit, le leva au-dessus de lui et du salamèche, puis du bout du pouce, effleura un boîtier rouge accroché au mur. « En cas d’incendie, appuyez ici. »
Malgré le poids écrasant de ses faux-cils, les paupières de Patricia s’ouvrirent en grand. La Tour Radio n’avait jamais autant vu le blanc de ses yeux. Elle avait deviné, mais Octave se fit un plaisir de préciser :

Si j’appuie, les extincteurs automatiques vont tous se déclencher, y compris ceux de la salle des serveurs. L’eau fera tout griller et vos croustillants mensonges partiront en fumée.
La Tour serait inutilisable pour des semaines et tu seras viré, boy. Tu n’oseras pas.
Vous voulez parier ? proposa froidement Octave. Réveillez Taiki.

Elle hésitait, mâchonnant ses lèvres rouges comme un chewing gum, lorsque la porte de la salle s’ouvrit.
Sandwich au saucisson en main, Monsieur Powel, le chargé de communication, se figea sur le seuil. Incrédule, il fixa son étrange comité d’accueil dans un silence royal, pas même troublé par les mastications de Bibi. Son air circonspect se changea en effroi lorsqu’il aperçut Suzie. Avec une habileté de prestidigitateur, il entreprit une retraite stratégique tout en dissimulant son encas dans son dos, mais trop tard.

Georges ! S’exclama la jeune femme. Votre régime !

Des mois qu’elle culpabilisait au réfectoire de le voir manger ses graines tous les midis, pendant qu’elle dégustait entremets et tartes aux fruits. Elle s’était même préparée des salades « ealthy » pour l’encourager dans sa quête et avait sacrifié son croissant de la pause café pour ne pas lui faire envie ! Tout ça alors que monsieur s’empiffrait en douce de charcuterie !?
Pouthine s’écarta par sécurité et Powel s’avança, penaud et désolé. Même tête baissée, il dépassait allègrement Suzie, mais les mains sur les hanches, droite dans ses chaussettes, la demoiselle lui dispensa une leçon de savoir vivre qui aurait fait courber même le plus grand des peupliers.
Pour la première fois Patricia et Octave tombèrent d’accord, ni l’un, ni l’autre n’aurait souhaité être à sa place.

Well, soupira Miss Potty en se tournant vers le jeune homme. C’est bien joué, je l’admet. Je vais libérer ton petit ami.
Ce n’est pas…

Elle claqua des doigts. Octave sentit un poids disparaitre de ses épaules et un soupir de soulagement lui échappa. Scruté par Patricia, il n’osa accorder qu’un bref coup d’œil à Taiki avant de ranger son parapluie. Un remerciement quelque peu forcé lui échappa, précédant un mouvement de recul. Les serres acérées de son interlocutrice s’étaient refermées sur ses épaules. Il pensa se dégager, mais la journaliste le prit de court.

I’m sorry, abandonna-t-elle. La pression du scoop, le devoir de ne pas décevoir ses spectateurs, you know. Alors, quand une bonne histoire se présente, on perd un peu la tête.
Un peu ? Grimaça Octave.
Of course ! Je n’ai pas posé de micro chez l’un d’entre vous, ni même menacé vos familles.
Q-quoi ?
Un peu d’humour, gloussa-t-elle. Pouthine ! Honey, excuse toi aussi. Il ne faudrait pas qu’on reste fâchés.
Inutile, je…

Il fit un pas en arrière. La silhouette en huit de Patricia fut immédiatement remplacée par celle, bien plus imposante, du noadkoko. Inclinant à plusieurs reprises ses trois têtes gênées, le pokémon multiplia les excuses avec une insistance embarrassante. Octave ne lui en voulait pas. Il avait seulement obéit à sa patronne après tout. Il essaya de lui faire comprendre, mais le bras droit de  Patricia ne semblait rien vouloir entendre.
À cours d’idée, le jeune homme chercha de l’aide auprès de Taiki.

Comment je peux faire pour qu’il nous lâche ?

Minute.
Animé d’une angoisse sourde, Octave parcourut la pièce. Quelque chose avait changé. Il mit plusieurs secondes avant de comprendre quoi. Les lianes avaient disparu. Avec une certaine anxiété, il chercha une trace du florges de Patricia, sans succès. Sa dresseuse aussi s’était volatilisée. De même que…

Elle s’est enfuit Taiki. Et elle a le dictaphone et Bibi.


H.R.P:


Dernière édition par Octave Ferys le Jeu 23 Sep 2021 - 16:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyMer 22 Sep 2021 - 21:20
Il y avait des instants dans la vie où l’espoir se ravivait. Comme les lueurs de l’aube qui venaient telle une promesse d’un jour se levant après une dure nuit, les pas du chargé de communication emplirent le cœur de Suzie d’une douce espérance. Enfin, une personne compétente, peut-être un membre de la Direction, viendrait à leur rescousse. Certes, la situation s’était améliorée, Octave avait su reprendre un charisme naturel que Suzie avait honte de n’avoir jamais décelé, et sut faire preuve d’autorité envers Patricia, exigeant qu’elle fasse revenir Taiki à son état normal, quitte à inonder totalement les locaux. Mais la Medhyena ne se domptait pas facilement, et il était évident que les bruits sourds arrivant dans leur direction seraient porteurs d’un grand espoir.
Espoir…

…. Qui fut terriblement balayé par un sandwich salami-mayo.

Même le ton indigné qui accompagna le « George » lâché par l’animatrice ne sut camoufler l’ampleur de sa déception, alors que le principal concerné tentait tant bien que mal de faire disparaître la preuve de sa culpabilité en matière de pêché de gourmandise derrière son dos.
Bibi, qui observait Octave d’une drôle de manière, ne comprenant pas pourquoi cet étrange homme filiforme s’accommodait à lui attitrer un soudain couvre-chef en lévitation, flasha sur le sandwich de George comme un adolescent flasherait sur une Pamela Booberson… Soudain, le petit être se redressa et se dirigea en direction de l’homme bedonnant, à la grande indifférence de tous (sauf de Flogres qui sentit son cœur se scinder en deux).

Pendant ce temps, un claquement de doigts retentit et la tierce personne qui se dandinait au loin en observant Octave devenir exigeant (et autoritaire, hm !<3) avec Patricia se figea d’un coup. Comme s’il eût reçu une attaque tonnerre, Taiki se retrouva quelque peu paralysé par la gêne, et il ne sut maintenir les iris obscures du jeune homme qui s’attardaient sur lui en glissant un merci.
Diantre, les idées qu’il avait eues en tête. Heureusement que cette mascarade prenait enfin fin !
Combien de temps pour que le rouge quittât ses joues, marquées par les pensées qui avaient affublé son esprit ? Combien d’années de thérapie et de remise en question pour se convaincre que ce n’était que l’effet de l’hypnose ?

Une chose était sûre, Patricia allait payer. Octave faisait preuve d’une grande diplomatie en n’exigeant que le retour des preuves compromettantes. Taiki, quant à lui, désirait désormais brûler vive cette mégère pouponnée, quand bien même elle s’était confondue en excuses (et avait délégué à son pokémon d’en faire de même). Il écouta les gémissements du Noadkoko alors que son imagination vagabondait à transformer la journaliste en brochettes flambées.

– Comment je peux faire pour qu’il nous lâche ?

Brûle-le, voulait répondre le côté bestial et profondément abrupt de Taiki, mais le regard affolé d’Octave le contamina.
Oh. Non.

Elle s’était enfuie. Avec… les preuves.

Ou des semi-preuves. Mais dans le milieu des tabloïds, une simple rumeur suffisait à casser les réputations des gens, alors imaginer ce que pouvait lui faire cet enregistrement mit mal à l’aise le champion qui pensa à une dulcinée vivant à l’étranger qui risquait de remettre en questions beaucoup trop de choses, qui avaient beaucoup trop de valeur aux yeux du trentenaire.
Et… pire. Comment expliquer la disparition de Bibi ?
Exclu.

« On la rattrapera », lâcha-t-il à Octave plus froidement qu’il ne l’aurait souhaité.

Se mettant en route, sans plus attendre (après tout elle n’avait pas de pouvoir de lévitation et devait bien emprunter les escaliers ou l’ascenseur comme tout le monde) Taiki se voyait muer d’une colère d’autant plus vive.

Est-ce que le volcan saura se contenir ?

****

Georges !

Cette voix, si douce, si sucrée, porteuse de tellement de gentillesse avait cette fois une teinte terriblement amère, et ne cessait de se répéter en boucle dans son esprit. Le principal concerné avait baissé le regard sur ce qui lui servait de bedaine depuis maintenant quelques années, avec toute la honte s'y accommodant. Bien sûr, il pouvait faire partie de ces hommes qui n'accordaient pas plus d'importance que ça à leur forme physique et qui misaient sur d'autres qualités, se concentrant sur leur humanité, et humour. Et Georges avait bien conscience qu'il en possédait, certaines de ces qualités. Seulement, il aimait Suzie. Et Suzie, c'était.... une femme coquette, qui prenait soin d'elle et dont la gourmandise lui avait offert des jolies courbes. Lui malheureusement avait hérité de la graisse androgène qui n'attirait sans doute personne, du moins dans son esprit. Il avait essayé pourtant, de se mettre au sport, de manger davantage de légumes et moins de charcuterie... Mais ses efforts ne persistaient que sur une courte durée de temps, pas assez longues pour que des résultats puissent pointer le bout de leur nez.

Dès lors dans la voix de Suzie résonnait également son échec. Un échec à devenir un homme que la belle blonde pourrait avoir envie d'afficher à ses bras. D'aller boire un café avec lui... Puis, au restaurant. George n'avait toujours rêvé que d'une chose. De l'écouter d'un regard amoureux parler de choses qui la préoccupaient ou la passionnaient. De pouvoir sans honte l'observer langoureusement avant de l'embrasser tendrement. Toutes des choses qui n'arriveraient jamais à cause de son manque de discipline, et qui lui pourrissait la vie. Et pas seulement sa vie imagée amoureuse.

George, c'était le bon collègue. Le gars sympa, qui refilait toujours des coups de main. Qui acceptait de prolonger lui, pour que les autres puissent partir en week-end, rejoindre leur conjoint/e, ou leur amour d'un soir. Lui, seuls l'attendaient son Miaouss et sa Flamaiou. Et même s'il vouait un amour inconditionnel à ces derniers, il ne recevait de leur part que leur stricte indifférence, hormis quand il était question de gamelle. Ingrate de vie, mais qu'il s'efforçait à supporter, dans l'espoir de jour meilleur.

Pour s'endormir le soir, il s'imaginait se réveiller avec le physique de l'homme qui venait de passer à côté de lui, les sourcils froncés et le regard énervé. Même avec une tête respirant la terreur, cet homme restait beau. Un exemple de virilité comme on les lui vendait tous les jours, partout, sur les publicités pour Poképhone, les love-interest des héroïnes de Pokéwarriors, les publicités de dressage... partout. A tel point qu'il était impossible pour George de s'aimer lui-même, et cela le pesait. Bien sûr, il savait le dissimuler, mais à cet instant, avec l'intonation déçue de Suzie en tête, il lui était impossible de camoufler son visage empli de tristesse.

"Sala ?"

Son regard maintenant embrumé de larmes rencontra des billes bleues qui lui vouaient un air admirateur qu'il n'avait jamais rencontré.
Bah ? Il n'avait pas disparu ?
Non, il attendait en fait à ses pieds depuis un petit moment, et les autres, trop préoccupés par Patricia, ne l'avaient pas remarqué.
Ce brave petit pokémon était-il donc venu le réconforter, voyant sa détresse émotionnelle ? S'imaginant qu'il s'agissait de cela, George vit en l'image du petit Salamèche le futur Dracaufeu potentiel qu'il pouvait devenir, et cela l'inspira.

"Sala !

Certes, l'espèce de dragon de flammes n'avait pas un six-packs, et pourtant, n'était-il pas un des Pokémons dont le style était le plus adulé des gens ?

Sala !!

Pourquoi est-ce que lui ne pourrait pas devenir également une sorte de modèle, à sa façon, de classe et de badasserie ?
Ce n'était pas son IMC qui allait l'empêcher de devenir l'homme qu'il désirait être, et ce dernier n'était pas un pleurnichard !

SALA !!!!

Oh que non !

L'homme qu'il souhaiterait être se mettrait à la poursuite de la vile vénale, au côté de sa dulcinée doucereuse et de ses compatriotes, et se battrait pour ce qui était juste !
C'était ça sa définition de virilité, avec, ou sans muscles !

Salami ?
"Oh ! C'est ça que tu veux ?

Lui demanda Georges en lui tendant son sandwich. Ce à quoi répondit le Salamèche par un vif hochement de tête.
Et bien... si c'était le prix qu'il quémandait pou lui avoir à nouveau insuffler la niac, qu'il en fût ainsi !
Prenant Bibi pour le mettre sur ses épaules, et lui donnant accessoirement son sandwich que Bibi commençait à gentiment mâchouiller avec l'expression la plus heureuse possible seyant son visage d'ahuri, George se mit en route.
Mais pas au même endroit que les autres.

Lui, connaissait d'autres accès, plus rapides....


*****

"Où est-elle ?"
Je vous en prie Taiki, posez moi ce stagiaire.

Les poings imposants de Taiki avaient serré le col d'un garçonnet boutonneux dont la tremblote aurait presque comme fonction siège massant si elle avait été un tant soit peu concentrée, mais tout son corps bougeait de peur. Rendu muet par l'émotion, le garçonnet ne sut rien répondre. Las, Taiki le posa dans la poubelle à papier à côté de la photocopieuse.

Ils avaient arpenté tous les couloirs, fouillé toutes les portes qui s'offraient à eux, et pourtant, pas de trace de Patricia, de Bibi ou de son Flores.
C'était... étrange.

Mué par un désir incontrôlé de vengeance, Taiki avait débranché son cerveau et n'écoutait même pas les supplications de Suzie pour qu'il ralentisse le pas. Un halo rouge apparut à nouveau, mais cette fois ce ne fut pas la mignonnerie absolue qui envahit la Tour Radio.

Un pokémon pas tant haut mais dont l'imposante stature forçait au respect. D'autant plus la chaleur insupportable qu'il dégageait simplement en étant présent dans la pièce, qui fit monter la température de cette dernière de quelques degrés.
C'était son Maganon, qui fut rapidement contaminé par la colère de son maître, qu'il ne comprenait pas, mais ressentait ardiment.

"Héphaistos, réchauffe moi ça !

Ordonna le champion feu alors qu'il ouvrait à la force de ses biceps la porte de l'ascenseur, normalement verrouillée s'il n'y avait pas d'ascenseur.

"Si elle se cache par là, elle aura vite fait de ressortir..."

Glissa Taiki alors que ses iris brûlait d'un feu dangereux, car un feu qu'on ne pouvait pas totalement contrôler, alors que derrière lui Héphaistos commençait à lâcher d'immenses vapeurs de chaleur dans la cage de l'ascenseur. D'autant plus qu'avec le métal, l'ascenseur allait vite se transformer en une vraie fournaise.
Elle sortirait, c'était certain.

Si elle était là.....


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyDim 26 Sep 2021 - 20:00
Je dois savoir où se trouve Patricia Potty.

Appuyé contre le guichet du hall, Georges Powel s’était exprimé avec fermeté. Tout son être brûlait d’une détermination nouvelle qui donnait à son regard le pétillement des feux de joie. Il allait devenir un héros, un vrai. Pas celui des films surcotés, ce type qui surfait sur les buildings en démolition avant de sauter sur deux-cents mètres pour s’accrocher aux pieds d’un hélicoptère en feu, le tout en tenant son crush du jour et ses trois enfants à bout de bras. Non. Georges voulait devenir un héros du quotidien. Celui dont l’énergie porte les amis, celui qui, même en retard, s’arrête pour aider une petite mamie, celui qui offre son parapluie, partage son repas, écoute, conseille et soutien. Celui qui lutte pour la justice en portant fièrement son embonpoint !

C’est très important Mélissa, je dois absolument…
Ouais bah deux minutes ! Je suis occupée là.

Un vent glacé souffla l’incendie du cœur de Georges. Ses épaules pleines de miettes s’affaissèrent sous le poids de son impuissance. Il se sentit gros, moche, inutile et regretta de ne plus pouvoir étouffer sa détresse avec une épaisse tranche de pâté-croute. Dans son esprit résonna à nouveau le ton accusateur de celle qui resterait à jamais un dessert auquel il ne pourrait goûter.

Sala !

Mélissa, qui n’avait jusqu’à présent pas levé le nez de son application Victinder, dont elle « swipait » les profils comme une professionnelle, redressa la tête. Elle sauta par réflexe le regard de ponchiot battu de Georges, pour tomber droit dans les deux immenses prunelles bleutées adorablement débiles de la salamèche. Du pain plein sa frimousse, ses petites pattes enroulées avec une tendresse gourmande autour d’un quart de baguette, elle fouettait innocemment l’air de sa petite queue enflammée.
Le coup porta droit au cœur de Mélissa. Instantanément, elle oublia Kevin, Brandon, Aristide et même Maxwell, avion de chasse de 30 ans, photographe engagé dans l’aide humanitaire ; fondant toute entière pour Bibi.

Salut toi, gloussa-t-elle avec émoi.

Georges n’en revenait pas. Jamais sa collègue ne l’avait regardé ainsi. Expliquer un tel changement était totalement impossible, à moins que… Oui ! C’était forcément ça. Le nouveau Georges avait frappé malgré lui, débordant d’un charisme inné dont il ne maitrisait pas encore tous les aspects et Mélissa venait d’y succomber.
Hors de question d’en abuser, tout son amour ou presque étant dédié à Suzie. Toutefois, la réaction flatteuse souffla sur les braises de ses résolutions et en raviva tout le feu.
Comme le temps pressait, il plaqua vivement ses paumes de main sur le guichet :

Où se trouve Patricia ?
Je regarde, répondit la jeune femme en se trémoussant, subjuguée par la mignonne mastication du pokémon feu. Hum… Elle n’est sans doute pas à la Tour Radio, son planning de l’après-midi est vide.
Elle est là pourtant, assura Georges. Je dois vraiment lui parler, c’est capitale vous comprenez.
Dans ce cas suivez-moi ! Ses maquilleuses doivent pouvoir nous aider.
Merci Mélissa !

Ainsi débuta la folle épopée de Georges et de Bibi.

Après Mélissa, ils rencontrèrent Ashley et Clarissa. Toutes deux furent si émoustillées par l’arrivée de Georges qu’elles se mirent à balbutier des mots comme « choupi » ou « kromeugnon ». Elles s’excusèrent de ne pouvoir l’aiguiller, mais sensibles à sa détermination, elles s’engagèrent à ses côtés et l’accompagnèrent jusqu’au bureau de Sonya, l’agent de Patricia.
Le chargé de production parvint sans doute à mieux maitriser son aura, car cette dernière se montra plus mesurée que ses collègues, quoi que Georges ait bien remarqué les incessants coups d’œil qu’elle lui jetait. Elle aussi, ignorait où se trouvait la journaliste people, mais elle leur soumit l’idée d’interroger ensemble l’équipe de tournage de Go’Gossip.
D’escaliers en corridor, de studios en bureaux, Georges ne cessait d’être ému par la sollicitude de ses collègues et impressionné par sa capacité à les avoir ralliés à sa cause. Même Camille, la publicitaire qui d’habitude lui adressait la parole uniquement pour savoir s’il préférait passer l’annonce du fromage Meumeu avant ou après celle des champignons de pieds, s’était engagée activement à ses côtés.
Un bouillonnement d’idées et de volontés qui aboutit enfin à une piste.
Patricia avait été aperçue au septième étage.

Ni une, ni deux, George, Bibi et sa cours sautèrent dans le premier ascenseur venu.
Il n’y avait pas une seconde à perdre.


* * *


Suzie tira le pauvre stagiaire de sa poubelle. Tremblant, le garçonnet se blottit un instant dans ses bras, puis s’enfuit, horrifié par l’apparition du maganon du champion. Impuissante (et un peu impressionnée), elle vit Taiki ouvrir la cage de l’ascenseur à la force de ses bras, puis sentit tout l’étage se réchauffer.
Les joues rouges, sa peau nacrée perlée de sueur, la demoiselle refusa de déserter. D’un geste habile, elle noua ses longs cheveux blonds en un chignon de fortune, puis se rafraîchit en secouant son décolleté. La colère du pompier avait beau être totalement justifiée, elle s’inquiétait pour l’intégrité de la Tour Radio, certaine qu’il préfèrerait la raser que de laisser Patricia s’échapper.
Suzie aurait bien essayé de le raisonner, mais elle sentait que ce serait peine perdu. Il fallait quelqu’un de proche du colosse. Une personne qui connaisse ses failles, ses faiblesses, qui sache quelle caresse était capable de lui faire perdre pied, quelle tendresse le ramènerait à la réalité.

Octave ! s’exclama-t-elle. Faites quelque chose !

Sous-entendu, c’est votre amant, calmez-le s’il vous plait, peu importe comment.

J’y travaille, répliqua le jeune homme.
Depuis votre pokématos ? Ce n’est certainement pas en lui écrivant des sextos que vous allez réduire ses ardeurs !
Ça n’a rien à voir !

Suzie n’aurait su dire s’il s’empourpra ou s’il avait juste très chaud. Sa chemise blanche commençait à lui coller à la peau, dévoilant ça et là un peu de ce torse blanc qu’elle avait aperçut plus tôt. Ce n’était pas pour lui déplaire, mais le temps pressait et voir ce grand échalas le nez sur son écran plutôt que pendu au cou de l’amour de sa vie l’inquiétait.
Elle s’approcha, l’effleura, trouva que la température grimpait encore, puis jeta un coup d’œil à son appareil. L’étonnement la poussa à s’écarter d’un pas.

C-Ce sont les caméras de sécurité de la Tour ?! Vous les consultez depuis votre téléphone ?
Oui, répondit mécaniquement Octave. Je cherche Patricia.
Comment… Débuta Suzie avant de se raviser. Laissez-moi regarder avec vous.

Octave baissa ses grands bras. La demoiselle se rapprocha à nouveau, mais cette fois sa présence le déstabilisa.
Son parfum sucré s’était légèrement caramélisé. Ses mèches blondes le chatouillèrent et même penché, son mètre quatre-vingt lui donnait une vue plongeante sur son décolleté qu’elle avait mal réajusté. Il déglutit.

On peut accéder aux autres vues ?

Il acquiesça, se concentra et balaya l’écran pour afficher la caméra suivante. Ils en passèrent sept avant qu’un détail n’attire l’attention maniaque d’Octave. S’il refusa d’y croire dans un premier temps, un zoom sur l’écran lui confirma qu’il ne se trompait pas.
Suzie l’interrogea, mais il ne répondit pas tout de suite. Relevant la tête, son regard balaya avec application tout le couloir, s’arrêtant à plusieurs reprises sur le plafond, puis plus rarement sur les murs. Il termina sa course au-dessus de Taiki, à un mètre à peine derrière sa figure congestionnée par la colère.
Idée. C’était suicidaire, mais ça pouvait marcher.

L’inquiétant grincement qui s’éleva de l’ascenseur convainquit Octave de ne pas trop s’attarder sur les détails. Il glissa toute de même quelques mots à l’animatrice, avant de lui confier son pokématos, finissant par murmurer :

N’oubliez pas de bien ouvrir la fenêtre.

Elle acquiesça. Il reprit plus fort :

Je vais essayer de le calmer, mais quand il est comme ça, même moi j’ai du mal à lui faire entendre raison. Je crois que vous devriez aller chercher la sécurité, au cas où.
J’y vais ! Mentit l’animatrice qui s’éloigna à l’autre bout du couloir, se postant près des vitres.

Octave se tourna vers Taiki et inspira. Il était presque certain de se manger un coup de poing, mais comptait très lâchement sur d’éventuelles séquelles de l’hypnose de Patricia afin de faire aboutir son plan sans perdre la totalité de ses dents.
Deux pas le placèrent entre le colosse et son pokémon. Il planta ses iris d’obsidienne dans ses prunelles d’azures, murmura « Jouez le jeu » avant de reprendre plus fort :

S’il te plait Tai’ calme toi ! On ne la retrouvera pas comme ça !

Le tutoiement lui écorcha sérieusement les lèvres, mais moins que le « Tai’ » improvisé. Un « chéri » aurait été plus approprié, mais il était resté bloqué au fond de sa gorge. Octave s’avança d’un pas et posa ses mains sur les épaules du pompier, espérant parvenir à le faire reculer.
Dans le doute, il s’exprima plus fort cette fois :

Au fond, qu’est-ce que ça peut faire qu’elle l’ai découvert ? Il fallait bien que ça arrive un jour.

Il avança d’un pas plus décidé, contraignant Taiki à reculer s’il ne voulait pas finir collé à lui. Coup d’œil pour le plafond. Presque. Il répéta exactement le même schéma en parlant toujours bien distinctement :

On va la retrouver et Bibi aussi, mais tu dois reprendre tes esprits. Je n’aime pas quand tu es dans cet état, tu le sais.

Placement parfait et il était toujours entier. Grand final.

Taiki, je t…

Octave abrégea volontairement sa phrase, la laissant s’élever jusqu’à la grille d’aération qui les surplombait.
Une fraction de seconde plus tard, une suite rapide de chocs se répercuta dans le plafond depuis le bout du couloir où se trouvait Suzie, jusqu’à son centre. Un morceau de contreplaqué fut violemment propulsé contre le sol où il vola en éclat.
Un rire aussi effrayant que tonitruant raisonna alors dans tout l’étage, puis deux pieds saucissonnés dans des talons aiguilles s’extirpèrent du trou du plafonnier, suivis d’un corps en huit, vêtu d’une combinaison ultra-moulante pailletée à souhait.
Deux lianes entouraient cette taille marquée, permettant la lente et majestueuse entrée en scène de Patricia Potty. Depuis tout ce temps, elle n’avait cessé de les espionner depuis les conduits d’aération.

Boys ! C’était si émouvant ! S’exclama-t-elle à peine un pied posé à terre. Toi le freluquet. Répète bien fort tes derniers mots. C’est pour la postérité.

Elle brandit vers eux le dictaphone allumé. Le tout était à présent de le récupérer.

Taiki ! j’ai retrouvé Bibi ! S’exclama Suzie depuis l’autre bout de la pièce. Je le vois sur l’une des caméras !

Patricia fit volte face, surprise par la présence de l’animatrice. Elle dut flairer le piège, car elle opta pour une retraite stratégique. Son florges commençait à remontait ses lianes lorsqu’Octave s’exclama :

Suzie, la fenêtre !

Impossible de savoir si elle l’entendit, car au même instant, un « ding » retentit.
Près de Patricia, l’ascenseur ouest s’ouvrit.


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyMar 5 Oct 2021 - 22:02
La valeur d'un homme se mesure à la manière qu'il a de gérer sa colère. Et en ces instants, à la Tour Radio, Taiki était un homme de petite valeur. Ses veines temporales commençaient à apparaître, offrant encore plus d'austérité à son visage déjà si fermé, alors qu'il observait la cage d'ascenseur gagner en température. Ou du moins, la ressentait. Si quelqu'un s'était retrouvé dans un ascenseur, se cachant, il ne pourrait supporter la chaleur ambiante et serait forcé à vite déguerpir. Mais là, aucun mouvement métallique ne s'effectuait, aucun tintement retentissait, preuve que personne n'empruntait l'ascenseur. Mais où diantre avait pu passer cette harpie ?! Voyant son plan inefficace, le champion d'arène commençait à ventiler. D'habitude, il gérait ses émotions, même vives, mais là, l'idée qu'une fausse image de lui parcoure la planète entière jusqu'à arriver aux yeux et aux oreilles de celle qu'il aimait, lui brisant ainsi le coeur, le rendait fou. Fou de colère contre ce système médiatique totalement hypocrite et malsain, fou contre sa maladresse, et fou contre le regard ahuri que lui offrait Héphaïstos, se demandant s'il devait interrompre son méfait avant que tout l'étage n'étouffe sous la chaleur et que les infrastructures commencent sérieusement à souffrir de ce changement abrupt de température.
Les mains sur ses genoux, courbés, Taiki inspira.
Trop perdu dans son monde, accaparé à récupérer un tant soit peu de sang-froid, il ne remarqua pas l'élogieux plan d'Octave, ni comprit que ce dernier savait où se trouvait leur fugitive.
Il le vit juste s'approcher de lui, prenant une allure pour le moins non naturelle, et l'affubler de surnom ridicule. En effet, s'il n'y avait pas eu un murmure "Jouez le jeu" juste avant, il y aurait fort à parier que le nez si droit et parfait d'Octave se fût transformer par la force de la gravité en une grosse patate écrasée. Dans l'ordre des choses, pour rendre leur échange crédible, Taiki aurait dû lui aussi surnommer Octave de manière mignonne. Mais le trentenaire était encore tant hanté par le genre de pensées (et sensations !) que le gaz de Patricia lui avait procuré, que la proximité avec Octave le figeait, tel le fameux Miaouss d'Internet qui se voyait mettre une fleur sur son front par une petite fille à consonnance pays de l'Est. Franchement, il ne savait comment agir.

Jusqu'à ce que...

Un gong ahurissant, une effluve de parfums mal dosé, et voilà que la silhouette "canon" de Patricia apparaissait, tel un Sapereau que l'on tirait de son chapeau. Dictaphone en main, regard déterminé, sourire victorieux, elle paraissait aux anges. Tellement aux anges qu'elle ne détecta pas dans les paroles d'Octave son mauvais jeu d'acteur, ni ne remarqua la fenêtre ouverte par Suzie. Du moins jusqu'à ce que cette dernière hurlât qu'elle avait retrouvé Bibi.

Et puis retentit le "Bing".

Tous se figèrent, incertains de ce qui se trouvait derrière les portes faites d'acier. Serait-ce la sécurité ? Alertée par tout ce grabuge, elle serait venue leur donner un coup de main ? Ou accessoirement virer tout le monde histoire que la Tour Radio regagne en calme ? Ou bien... était-ce les renforts de Patricia ? Ses lecteurs-reporters comme elle aimait les décrire, des fans de la demoiselle, prêts à tout pour se faire remarquer de cette "étoile montante du journalisme". Le suspens était son comble alors que les portes s'entrouvrirent. S'agissait-il de la cavalerie ? Ou des indiens... ?

Une effluve de transpiration vint piqueter le nez de Taiki et........

Il était difficile de déterminer si c'était le renfort, ou le coup fatal. Mais dans les deux cas, la scène qui se déroula sous ses yeux aurait mérité un slow motion accompagnée d'une musique à la thrift shop.

Georges Powell, Monsieur Sandwich, chemise hors du pantalon, les quatre premiers boutons ouverts négligemment, cravate montée en bandana sur son front, extincteur en main, accompagné d'une tribu d'amazones. Suzie reconnut Mélissa, la réceptionniste chasseuse d'hommes qui vivait pour ressentir le moment présent. Elle avait remonté sa chemise, pour en faire une sorte de top, dévoilant son ventre tonique, alors que ses bras contractés tenaient eux aussi un extincteur. Puis, à ses côtés Clarissa, Ashley et même Camille. Ses filles-là, contrairement à Melissa, étaient davantage pudiques. Mais pas dans cet ascenseur, pas à ce moment présent. Clarissa avait osé ouvrir de quelques boutons sa chemise parfaitement cintrée, laissant deviner le début de son sous-vêtement en dentelle, alors qu'Ashley avait carrément fait un noeud à son haut pour mouler davantage sa silhouette et laisser entrevoir le début de sa chute de reins, avec son jeans taille basse. Quant à Camille, là où l'effort s'était fait, c'était au niveau capillaire. Elle avait laissé libre son imposante chevelure bouclée, d'habitude coincée dans des élastiques frigides, lui offrant une allure de Leopardus. Voire... même, de Suicune, tant elle était sauvagement gracieuse.
Et, encore à sa droite se trouvait.... Le stagiaire. Marcel.
Son corps gringalet était à la vue de tous, car désormais torse nu, lunette posée sur le haut de son front,, tenant ses cheveux mouillés de transpiration, les yeux plissés par sa myopie et extincteur également en main.
Et au milieu de cette équipe de mauvaise compagnie siégeait fièrement Bibi, miettes au museau, pupilles dilatées par l'apport de sodium et de gras, tel un addict ayant eu sa dose, sa queue flambant de mille feux. Quoi de plus normal, pour assurer la survie de ses compagnons, pour pouvoir emprunter l'ascenseur, Bibi avait emmagasiné toute la chaleur présente, ce qui avait décuplé la taille de la flamme au bout de sa queue.
Il était...

Majestueux.

Tant majestueux que Taiki en resta figé. Forcément, pas que pour ça. Déjà, Octave qui avait failli dire les mots imprononçables quelques instants auparavant, ensuite l'apparition horrifique de Patricia, puis vint Suzie qui l'annonce que Bibi avait été retrouvé, et enfin, le clou final. Bibi, et sa clique.

Lorsque celle-ci s'avança, sous le regard arqué de Patricia qui, pour une fois, n'avait mot à dire, Hephaïstos se recula, plus apeuré par l'allure folle de son compagnon pokémon instable et le fait qu'il détenait quand même une sacrée puissance de feu désormais, que par respect.


A nous de jouer, les filles.
SALA !


Un vrombissement de flammes retentit et ce ne fut que grâce au réflexe salvateur de Taiki qu'Octave ne finit pas chauve, tant la source de chaleur passa proche de lui, alors qu'elle visait Patricia, plus en retrait, et les lianes de son pokémon plante.
Mettant sa gêne de côté, Taiki avait quand même préféré prendre dans ses bras Octave plutôt que de devoir lui courir après avec un extincteur. Et ce contact le recentra sur l'essentiel, comme une claque qui lui faisait refaire le fil de la journée.

Un retour à l'essentiel.

Et l'essentiel n'était pas Patricia. Non. Pas même le dictaphone en fait, et les fausses vérités qu'il détenait. La vraie mission qui avait émoustillé son coeur et fit prendre conscience de son égocentrisme avait à nouveau été mise de côté.  La raison même pour laquelle Patricia avait eu cette occasion en or de faire un mauvais scoop partait à la base de la plus sainte des attentions, une attention que la dulcinée de Taiki aurait toujours encouragé, et pour laquelle elle aurait été fière de lui.

Il avait été un pur crétin.

Ses yeux azurs rencontrèrent ceux ébène d'Octave et un contact se fit. Pas seulement un contact visuel, mais davantage profond, comme lorsqu'on se nouait réellement avec une personne, et qu'on se permettait une franchise rare, crue, sincère, et nécessaire pour la bonne marche de leur bonheur respectif.
D'une voix enfin calme, Taiki susurra à Octave Toi qui sais mentir, offre ta vérité à Suzie, c'est le moment."

Et puis, d'un coup de menton, il désigna Suzie.
Et....

"Suzie, attrape !"

Sans préavis autre, il lança le technicien de toutes ses forces, outrepassant une Patricia moussée, enragée, mais pas au bout de ses peines. Car Bibi, pardon, Georges, avait lui aussi plus d'un tour dans son sac. Le feu et la mousse n'était que le début, de plus, la fenêtre était ouverte...


Spoiler:
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptySam 13 Nov 2021 - 19:10
« Ding ! »

L’ascenseur s’ouvrit et un mirage déferla au beau milieu de la Tour Radio.
Octave le prit comme un coup de chaud. Figé près de Taiki, la scène irréelle frappa de plein fouet son imaginaire, la saupoudrant d’une bonne dose de fantasy. L’espace d’un instant, le couloir en contreplaqué accueillit une fabuleuse peuplade venue d’une plaine désertique ; de farouches guerriers guidés par la détentrice du feu sacré. Équipés d’armes merveilleuses, ils venaient s’opposer à la plus dangereuse sorcière de la contrée, une vipère envoutante au corps couvert d’écailles pailletées.
Ébranlé par cette apparition fantastique, le jeune homme aurait subit de plein fouet leur premier assaut sans l’étreinte soudaine d’un preux chevalier. Son cœur loupa le coche. Il fut secoué d’un émoi dont il se serait bien passé, incapable de déterminer s’il venait de la proximité du danger ou de la taille des biceps fermés sur son buste sec. Déstabilisé, le garçon déglutit avec peine, puis leva la tête vers son sauveur pour s’en assurer. Son regard fut alors happé par la pureté d’un ciel d’été.
Octave avait grandi biberonné à la sournoiserie et bercé par la folie. Il connaissait par cœur la couleur du mensonge et de la tromperie, mais jamais encore, il n’avait vu si clairement celle de l’honnêteté. Une honnêteté franche, brute, éblouissante presque, qui le ramena brutalement à la réalité. La voix du colosse lui arracha un frisson et tout s’éclaira dans son esprit lorsque, d’un coup de menton, il lui indiqua Suzie. Le jeune homme acquiesça, sérieusement convaincu. Il savait ce qui lui restait à faire ; pour lui, pour eux.

Il se serait toutefois passé du moyen de locomotion.

Le vol plané au-dessus de la soirée mousse s’acheva par un atterrissage presque maîtrisé. Octave retomba sur ses deux pieds, mais prit par son élan, sa course ne s’arrêta que lorsque ses deux mains heurtèrent avec fracas le cadre de la fenêtre ouverte. L’air frais glissa sous sa chemise collée, transportant avec lui un parfum sucré. Coincée entre le mur et son corps fin, Suzie l’observait de ses grands yeux tendres.
Par réflexe, elle avait levé les bras pour se protéger d’un choc qui n’avait finalement pas eu lieu. Elle ne retira toutefois pas les doigts de sa main gauche accidentellement apposés contre ce buste blanc penché sur elle. Chanceux, l’index effleura un petit bout de peau qu’un bouton défait avait accepté de lui dévoiler. Sans doute ne le remarqua-t-elle pas car, plongée dans l’obscurité des iris de son interlocuteur, elle trouva tout juste l’énergie pour lui murmurer :

T-Tout va bien ?

Octave bondit en arrière. Son visage avait atteint le dernier stade sur l’échelle du rouge, un beau cramoisi qui lui donnait l’impression de produire plus de chaleur que la queue de Bibi. Il balbutia un « oui » maladroit, auquel succéda heureusement un retour rapide de sa lucidité. Pour Taiki.
Nouveau pas en avant. Il étreignit les mains de la jeune femme dans les siennes, enveloppant son Pokématos dans le nœud de leurs doigts. Suzie hoqueta sans comprendre, mais soutint sans faillir son regard déterminé. Octave reprit la parole. Quoique pressée, sa voix veloutée coula délicieusement dans les oreilles rosées de l’animatrice. Surprise par la douceur de ce timbre qui lui était entièrement destiné, elle entrouvrit légèrement les lèvres.

Suzie, je vous dois la vérité.
M-Maintenant ? Je ne suis pas sûre qu…
Il n’y a rien entre Taiki et moi, vous devez me croire.
Vous n’avez pas à avoir honte. Ça ne me dérange pas, je vous le promets. Je suis de votre côté.
Je le sais, mais tout ça n’est qu’un horrible malentendu. J’aurais aimé vous le dire plus tôt.
N-ne dîtes pas cela si vous ne le pensez pas, bredouilla-t-elle en tournant la tête. Des personnes pourraient espérer…
Je le pense vraiment.
Mais dans le studio…
Je sais que c’est difficile à croire. Avec sa musculature de rêve, ses biceps d’acier, son regard de braise et surtout son gros cœur de chelours mal léché, n’importe qui succomberait ! Pourtant…
Pourtant ? Répéta-t-elle en braquant sur lui un regard vibrant d’émotion et d’attente.
L’amour que vous nous prêtez est impossible. Suzie, je…
Oui ?
Je…
Vous ?

Son étreinte tremblante se resserra sur ses petites mains. Il les sentit frémir contre ses paumes et un instant, le jeune homme craignit qu’elle ressente le tambourinement hystérique de son cœur au travers de ses doigts. La bouche sèche, il chercha des mots qu’il connaissait déjà. Troublé par sa tendresse, déboussolé par sa douceur, Octave se sentit vaciller.
En une seconde fugace, tout lui revint. Il repensa à leur rencontre et à la délicatesse avec laquelle elle lui avait écrasé le pied. Il se souvint du maladroit contact de leurs doigts alors que, pour l’aider, elle lui avait tendu un tournevis au lieu de la pince à dénuder demandée. Il se rappela le parapluie qu’il lui avait laissé et qu’elle avait perdu, lui en rachetant un rose poudré tout bordé de dentelles qu’il n’avait jamais osé utiliser.
Parfum cerise. Sourire éclatant. Cœur sucré.
Puis les convictions de Flavio étaient arrivées, en même temps que des coups d’œil plus insistants, comme si elle cherchait à le disséquer.

Frisson.

Tout se mélangea, jusqu’à ce que lui revienne ce bref moment où, baissant sa garde, il lui avait montré les caméras piratées. Il revit le doute dans l’océan de ses yeux, balayé par une vague de suspicion qu’elle avait, pour le moment, réussi à chasser.
À cette idée, Octave se sentit en danger. Son cœur accéléra, mais la raison en était biaisée. Il chercha à parer au plus pressé, glissant de l’honnêteté vers une illusion discutable qu’il finirait par regretter.
Rattrapé par de mauvais réflexes, il tira doucement Suzie près de lui. Elle rougit, surprise. Ses mains de nouveau libres, elle hissa la gauche fébrilement jusqu’à son épaule et alors qu’il se rapprochait, elle ferma les yeux.
Octave dépassa ses joues rosées pour se glisser jusqu’à son oreille. Quelques mots murmurés et la jolie blonde s’écarta dans un sonore :

EEEEEEEEEEEEEEH !!

Instantanément, il sut qu’il s’était royalement planté. Croyant qu’il était trop tard pour reculer, il paniqua et ajouta d’un air embarrassé :

Taiki le savait et c’est pour ça que…

Il n’eut pas le temps de terminer. Durant ce bref moment d’intimité, l’apocalypse s’était abattu sur le couloir de la Tour Radio.
Anéanti par l’affection visible de sa douce Suzie pour un autre, George tentait de combler son chagrin en dévorant un saucisson tout entier et Melissa faisait tout son possible pour l’empêcher d’arriver à de telles extrémités.
Non loin, Marcel et Ashley cherchaient à reprendre le contrôle de la photocopieuse. Atteinte par la mousse des extincteurs, l’appareil avait perdu la boule et expulsait ses feuilles avec la rigueur et la puissance d’une mitraillette bien huilée. Si le stagiaire hurlait de débrancher, sa collègue peinait à trouver la trace d’un fil sous l’épaisse couche d’écume couvrant le sol.
Enfin Camille, caressant secrètement le rêve de devenir challengeuse et peu impressionnée par la présence du magnanon, tannait Taiki pour obtenir un match improvisé, tandis que Clarissa, plus raisonnable, était allée se faire un café.

Et Patricia dans tout ça ?

À l’exclamation de Suzie, tressaillit une montagne de mousse.

Ça, c’était le son du scoop, du scandale, de l’exclu. Le cri se propagea dans tout son être et entra en résonance avec ses plus purs instincts de commère. Elle s’était laissée surprendre par le débarquement de l’ascenseur et l’assaut en traitre qui avait suivi, mais il n’était pas né celui qui se débarrasserait de Patricia Potty.
Un gargouillis sous les bulles précéda un hurlement guerrier. S’ébrouant avec plus d’ardeur qu’un lougaroc après un bain, Patricia projeta une épaisse pluie d’écume sur tout ce qui l’entourait. Ses collègues furent touchés autant que Taiki, Hephaïstos et Bibi dont la puissance s’essouffla brusquement.
Restée sous la brèche du conduit d’aération, la journaliste enfiévré de détermination se figea dans une pose de super-vilaine. Cheveux mouillés plaqués en arrières, main gauche sur la hanche, bras droit tendu vers le plafond, une liane abîmée déposa au creux de sa paume le dictaphone tant recherché.

Reprenons, grinça-t-elle dans un sourire acérés.

Elle fusilla Taiki du regard, avant de se pencher vers Georges, ou plutôt, vers Bibi. La salamèche, par l’odeur alléchée, pensait pouvoir grappiller un petit morceau de saucisson lorsqu’une poigne parfaitement manucurée se glissa sous ses pattes avant et la hissa dans ses bras.

Attention Patricia, il y a beaucoup de mousse de ce côté ! S’inquiéta Georges.
Je sais, répliqua froidement l’intéressée.

« Clic. »

D’une main ferme, presque menaçante, elle tendit l’appareil vers le champion d’arène. Sa voix pourtant, coula comme du miel.

So Taiki-san. Il se dit que cette petite salamèche vous a été offerte ? Alors dites nous, est-ce un cadeau de votre amant, ici présent, ou d’une autre conquête que vous nous auriez cachée ?
Patricia attendez ! Intervint Suzie du fond du couloir. Monsieur Yakimasu n’a pas d’amant, j’ai fait une erreur, je suis désolée.
Vous devez beaucoup tenir à elle, je me trompe ? Ignora la journaliste.

Bibi glissa légèrement de son étreinte. Patricia réajusta sa prise à temps, mais le petit pokémon feu  n’eut pas l’air beaucoup plus rassuré. Il s’agita faiblement, tendant ses pattes vers Taiki après avoir, un instant, hésité avec la charcuterie.

À cet instant le Pokématos d’Octave vibra entre les mains de Suzie. Le jeune homme, qui l’avait presque oublié, jeta un bref coup d’œil par la fenêtre. Une seconde lui suffit pour le repérer. Il fendait l’azur comme une balle. Avec une précipitation non calculée, il tira Suzie contre lui, les écartant tous les deux de la fenêtre toujours grande ouverte.
Un boulet de canon violet en franchit le seuil et sema la panique dans le couloir. Georges perdit son saucisson dans la mousse, s’élançant courageusement pour protéger Mélissa. Marcel se jeta au sol, Ashley voulut rejoindre l’ascenseur, mais dans sa précipitation, elle percuta Patricia.

« Crac. »

Talon de chaussure ou cheville, la journaliste ne sut vraiment ce qui céda, mais Taiki put apercevoir l’éclat d’effroi au fond de ses iris lorsque son corps bascula. Bibi vola, le dictaphone aussi.

Maestro !

Fraichement débarqué, le nostenfer essoufflé eut à peine le temps de repérer Octave. Une masse orange passa devant ses yeux.

Blottie contre Octave, Suzie ferma ses paupières.
Faîtes qu’il ne soit pas trop tard !


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Taiki Yakimasu


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyMer 17 Nov 2021 - 21:07
Ils étaient là, tous les deux, l'un en face de l'autre, peau contre peau, iris de l'un se perdant dans ceux de l'autre. Le temps parut suspendu, comme arrêté à jamais, alors qu'autour d'eux subsistait le chaos, interprété par les cris aigus de Marcel qui tentait de dompter l'imprimante avec Ashley... Ignorant ce raffut, la princesse et le prince se fixaient, se jaugeaient. Divers sentiments parcouraient leur échine alors que leur langue se déliait de la vérité, mise en doute par la belle. Taiki aurait pu se perdre dans la contemplation de cette confrontation douce si hardiment méritée encore longtemps, sans l'intervention de Camille, qui vint se planter dans son champ de vision, un air confiant seyant son visage.

- Tu veux quoi ?, ne put-il s'empêcher de s'exclamer, de manière absolument pas galante alors qu'il n'espérait qu'une chose : assister au bisou ! Camille le toisa d'un regard à la fois agressif et coquin, elle qui était si calme, avait libéré avec sa chevelure de feu une véritable sauvagerie et n'attendait qu'une chose; un combat ! Que Taiki réfuta d'un revers de main. Ou plutôt, de son épaisse main sur le petit visage de la demoiselle pour l'écarter afin de voir Octave rapprocher son visage de l'oreille de Suzie, tel un amant lui murmurant de douces promesses. L'heure du bisou approchait inexorablement. Indubitablement, Suzie allait fléchir les genoux, se sentir faible, alors qu'elle abandonnerait ses lèvres à celles déterminées d'Octave et q-

– EEEEEEEEEEEEEEH !!

- M'enfin !!

Déçu, perplexe, Taiki haussa les bras tel un supporter de match de foot voyant son équipe favorite s'essuyer un terrible goal. Mais qu'avait-il bien pu susurrer cet emplâtre à l'animatrice radio pour provoquer un tel dégoût ?

– Taiki le savait et c’est pour ça que…

Un silence se fit, uniquement perturbé par Marcel qui chouinait que débrancher une prise devait être à la portée d'une universitaire, tandis que le rouquin observa Suzie, qui l'observa. Le dégoût sembla partagé. Et Taiki n'avait toujours pas la moindre idée de ce qui avait été discuté, mais il sentait son coeur s'alarmer. Pas uniquement par crainte de ne pas savoir ce dont il était question, mais en sentant une masse de mousse s'activer de manière plutôt virulente. N'ayant pas eu le temps d'entreprendre quelconque action, autrement que de se mettre devant Camille pour épargner à cette dernière le flot de mousses qui se déversa avec la soudaine apparition de Patricia, Taiki assista impuissant à sa prise de pouvoir. De un, elle avait toujours le dictaphone en main. De deux, désormais, c'était Bibi, qui était à sa merci. Cette dernière, qui avait vu sa flamme fortement diminuer avec la mousse ambiante, tendit les bras, tel un appel à l'aide envers son maître. Du moins ce fut ce que crut ce dernier avant de se rendre compte qu'il se trouvait exactement dans l'axe du saucisson de Georges, que Bibi désirait de tout son petit coeur aux artères presque bouchées si elle continuait sur sa lancée. La journaliste à sensation, d'un cliquetis habile, pointa Taiki, déterminée à avoir son scoop. S'ensuivirent des questions, qui s'enchaînèrent, avant de tomber dans un silence calculé, pour permettre au champion d'y répondre. Du moins, c'était ce que faisaient les interviewers en temps normal. Car là, c'était une pure méchanceté calculée, visant à confronter Taiki à des choix difficiles, qui obligeait ce dernier à conserver sa rage dans un mutisme contenu, de peur que Patricia ne cédât à la folie et jetât Bibi par la fenêtre ouverte.
De cette confrontation de regards, naquit une terrible tension.

Que la fougue de Camille ne ressentit pas le moins du monde.

- Tu as une amante, et un amant ? Ca, c'est de la polyvalence ! Mais je vois pas trop en quoi ça nous concerne !

Si les yeux de Yakimasu étaient de type électrique, il aurait foudroyé sur place Camille qui s'absenta, ayant soudainement l'envie de rejoindre Clarissa au café. Son départ rendit distraite Patricia, qui ne vit pas l'ombre violette pénétrer soudainement la pièce et faire virevolter leur nemesis, jusqu'à lui en faire perdre l'équilibre grâce à la mousse propagée par Georges.
Un ensemble de circonstances qui se solda par un douloureux "crac" et des yeux paniqués. La silhouette orange de Bibi, le dictaphone, et Patricia s'évanouirent, leur chute les ayant fait atteindre la fenêtre, et par conséquent, un vide menaçant.

Les réflexes heureusement entraînés de Taiki lui permirent de regarder assez rapidement le nostenfer, et l'injonction d'Octave lui fit comprendre : il s'occuperait de la chose orange qui venait de tomber devant son champ de vision. D'un agile coup d'ailes, ce dernier s'élança dans le vide, et par quelques efforts supplémentaires, parvint à rattraper la petite pokémon (qui contemplait son reflet dans les vitres de la Tour Radio qui défilaient, trouvant que son ventre était plus proéminent que tout à l'heure, lui assurant soudainement un complexe). Habilement, le dénommé "Maestro" enserra la Salamèche de ses pattes. Ce qu'il n'avait pas calculé, c'était qu'avec son poids, et la gravité, le pokémon type feu était sacrément lourd, et du coup le nostenfer perdit en altitude, qu'il tenta de combler en battant énergiquement des ailes. Cela renforça les complexes de Bibi...

De son côté, Taiki avait en quelques fractions de secondes put établir que : de un, Octave ayant sauvé Suzie de l'intrusion furtive de Maestro, il n'était pas disponible pour réagir dans les quart de secondes qui venaient, et de deux : il se devait faire un choix. La survie de Patricia, ou le dictaphone. Ce qui aurait dû se faire sans hésiter. Forcément, le dictaphone avait plus de valeur que cette harpie mégère pénible à la langue tant pendue qu'elle aurait pu passer pour une noble durant la Révolution française. Mais lorsqu'on avait dédié sa vie à aider la collectivité, il y avait des réflexes moraux qui des fois nous dépassaient. Ce fut le cas, lorsque la poigne forte de Taiki rencontra le bras de Patricia. Certes, dans cette collectivité, il y avait une grande part de pauvres tâches, malgré tout, il se devait également de les sauver, sans distinction.
Sauf qu'on sauvait des vies dans la mesure de toute notre possibilité.

- Taiki-san, merci. Vous ne le regretterez pas. Remontez-moi, je vous prie, j'ai le vertige !

Et là Taiki avait soudainement une possibilité restreinte. Le regard choqué de la jeune femme rencontra celui concentré du champion.

Relâchant gentiment son emprise, ce dernier esquissa un .... vilain sourire.

- Vous savez, ça fait longtemps que je n'ai plus été à la salle. Mes muscles ont faibli. Je peux bien risquer de malheureusement perdre la prise. Sauf si...

- SI QUOI ?

Les cheveux plaqués en arrière de Patricia s'étaient soudainement redressés. Son bras mouillé faisait glisser la poigne de Taiki et elle sentait le vent issu de la hauteur de l'immeuble lui caresser dangereusement le dos, jusqu'à remonter le long de sa nuque, qui promettait de finir brisée, si elle venait à tomber. Le masque de l'impitoyable journaliste était tombé, et subsistait le regard d'une femme désireuse de vivre, qui suppliait Taiki.

- SI QUOI ? TOUT CE QUE TU VEUX !

- Laissez tomber cette histoire. Octave est amoureux d'une femme, et moi aussi. Nous nous sommes rencontrés aujourd'hui pour la première fois, et, à part quelque malentendu, dont la plupart vous sont fautifs, il ne s'est strictement rien passé. Ok ?

Sa voix était d'une froideur impitoyable, qui fit son effet. Elle acquiesça, d'une signe de tête attristé. Taiki, peu convaincu, soupira.

- J'aurais bien aimé vous croire...

Et... soudain... il la lâcha.

En une fraction de secondes, Patricia sentit la poigne de Taiki l'abandonner, à un terrible sort. Une succession d'images flash parcoururent son esprit, la hantant soudainement de vives émotions. Ses premières déceptions, entre la confiance faite à ses parents, particulièrement à une mère narcissique qui l'avait profondément blessée. Ensuite, à ses amours, qui, pour la plupart, se composaient d'hommes abusant de sa bonté et confiance, la transformation au fur et à mesure en une femme plus ... froide, moins enclin à l'empathie, et plus tournée vers son monde : sa profession, sa passion ; le journalisme !

Heureusement, une autre poigne se fit ressentir presque aussitôt.
Georges, en voyant Patricia se craquer la cheville, était vite descendu d'un étage, accompagné de Melissa, et avait ouvert la fenêtre juste en dessous de celle où Patricia était suspendue. Il était prêt à la réceptionner avant même que Taiki eût entamé la discussion avec la reporter, et, aussi, il lui fut aisé de l'empoigner par la taille et de l'attirer à l'intérieur du bâtiment, en sécurité. Elle était sur lui, mais ne l'écrasait pas, de par son poids plume. Ses yeux étaient fermés, sans doute à cause de la terreur.
Lui, qui venait d'avoir ses espoirs envers Suzie broyés par la frange droite d'Octave, contemplait d'un autre oeil celle qu'il avait cru être une effroyable sorcière. Tremblotante, apeurée, les yeux clos, elle avait tout d'une fleur précieuse de par sa fragilité, qu'il se devait de rassurer et de mettre à l'abri.
Aussi, sans vraiment y réfléchir, il passa une main dans le dos de la jeune femme et lui susurra quelques paroles rassurantes, pour calmer son angoisse.

De son côté, Taiki contempla la silhouette du dictaphone s'écraser au pied de la Tour Radio. Sa contemplation fut toutefois vite perturbée par le Nostenfer qui regagna leur étage, épuisé, malmené par le poids de Bibi, qui regardait honteusement ses pieds pour éviter de devoir remercier Maestro. Ce fut Taiki qui s'en chargea.

- Merci Maestro. Sans toi, j'aurais perdu ma précieuse Bibi.

Un geste de la main affectif se dirigea envers sa plus faible créature, qu'elle accueillit avec des joues rosées.

Et puis, une main sur les hanches, Taiki chercha Octave du regard, l'air foncièrement mauvais.
Bon, du point de vue de Suzie et Octave, il venait de tuer une femme. Mais ça, Taiki l'avait oublié.
Aussi, s'approchant d'un pas intimidant et lourd, il parvint à desserrer ces dents uniquement pour prononcer le nom de celui qui allait devenir, à force, son trouble-fête attitré.

- Octaave....

Tant de questions fusaient son esprit, mais il n'avait pas la force de les formuler....



 
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyDim 21 Nov 2021 - 15:05
Enfin débarrassé.

Mots un peu durs pour l’innocent dictaphone qui, après n’avoir fait que son devoir, venait d’éclater aux pieds de la Tour Radio. Tout rentrait dans l’ordre. Debout près des fenêtres, Octave avait suivi le sauvetage de Patricia, puis les dernières secondes de l’instrument de chantage. Son explosion nette et sans bavure le rassura, de même que le retour de Maestro alourdi de Bibi. Taiki remercia le nostenfer, Octave en aurait fait autant s’il n’avait pas été arrêté sur sa lancée par le ton courroucé du colosse et une mine à complexer un tueur à gage.
Mouvement de recul du jeune homme. Il leva faiblement les mains, balbutia le classique « je peux tout vous expliquer », sans aucune idée de la façon dont il se justifierait, mais à l’instant ou le pompier se retrouva à portée de gifle, deux petites poings rosés se heurtèrent à son immense cage thoracique.

Vous n’aviez pas le droit !

Les yeux plein de larmes, échevelée, tremblante dans sa jolie robe à pois, Suzie martela de toute ses forces le mur de muscles sans réussir à l’ébranler. Si petite et pourtant si courageuse, elle ne s’écarta du mastodonte que pour lui faire face, le bravant d’une colère froide :

Patricia ne méritait pas ça !
Vous êtes sérieuse ?

Oups. Les mots lui avaient échappés, désabusés et un brin outrés.

Suzie pivota d’un bloc et fusilla Octave de ses prunelles bleutés. Coup au cœur. Voir ce visage si doux, soudain durcit de rapproches déstabilisa le jeune homme, mais il ne céda pas. Son incompréhension l’emporta, appuyé par un amer sentiment d’injustice.

Comment pouvez-vous encore la défendre après tout ce qu’elle a fait ?
Personne ne devrait être traité comme ça, même Patricia !
Mais, elle l’a cherché. C’est elle qui…
Ça fait partie de vos « méthodes », c’est ça ?

Bug. Écran bleu. La bouche entrouverte, le jeune homme fut incapable de répliquer. Tout dans les agissements de l’animatrice lui paraissait exagéré ; le ressentiment qu’elle avait mis dans sa dernière phrase, ses yeux rougis de larmes, les tremblement de sa voix et plus que tout, sa déception à leur égard. Tout ça pour avoir un peu secoué Patricia ? Quelque chose clochait.
Redémarrage en cours. Tilt. En tâche de fond, son esprit troublé raccrocha une partie des wagons. Octave établit un lien avec le murmure glissé à l’oreille de l’animatrice, mais quoi que logique, sa déduction peinait à être acceptée. Elle l’aurait crut ? Vraiment ?

Vous pensez que j’ignore comment travaillent les agents secrets ?

Vraiment.

Une femme dans chaque pays, toujours à arranger la vérité. Voilà votre mode de vie. Je ne suis même pas sûre que ce soit votre vrai visage ! Il est beaucoup trop bien dessiné ! Et puis ça se voit que vous portez une perruque !

La gêne remonta des pieds à la tête d’Octave comme la mousse d’une bouteille de champagne trop secouée. Elle serra ses genoux, crispa ses épaules et lui rougit jusqu’au bout de ses oreilles, dressant un à un ses cheveux d’ébène au sommet de sa tête.
Dans un sens, c’était rassurant de voir qu’il n’avait pas perdu la main. Petit, il arrivait à faire gober n’importe quoi à ses camarades. Il s’était perfectionné avec les années, même si sa sœur restait la plus douée. Mais Seven avait choisi de mettre son art au service de la société en devenant avocate, quand lui se laissait régulièrement dépasser. Il enfilait le mensonge comme une seconde peau dès que l’occasion se présentait. Souvent pour des bricoles, des petits riens dont tout le monde se fichait, des choses vite oubliés. Sauf cette fois là, avec Suzie. Mais qu’est-ce qui lui avait pris ?
Octave n’osa pas bouger. Certain que Taiki ne se laisserait pas berner, il préféra garder le colosse dans son angle mort, plutôt que d’imaginer la lame bleuté de ses iris le pourfendre de côté. Si Suzie n’avait pas eu l’air si bouleversée, peut-être aurait-il eu le courage de désamorcer la grenade qu’il avait lui-même jetée, mais la jeune femme ne lui en laissa pas l’occasion.

Et vous M. Yakimasu ! Hoqueta-t-elle, ses lèvres de pêches tordues de déception. Je vous croyais plus intègre que ça. Vous associer à ce… ce… Tout ça pour vous débarrasser de Patricia ?

Terrain glissant. Que sa tromperie lui vaille la haine éternelle de Suzie était une chose, mais il ne pouvait pas la laisser éclabousser Taiki. S’arrachant des abords de la fenêtres, Octave se rapprocha de sa collègue et sans réfléchir, avança sa main vers son épaule.

Écoutez…
Ne me touchez pas ! Hurla-t-elle en s’écartant violemment.

Le cœur du garçon loupa le coche. Le dégoût subit et viscéral manifesté par la jeune femme l’envoya quelques années en arrière. Octave perdit quatre ans d’un coup et se revit brusquement affrontant sa mère. Il pâlit. Un besoin irréel de s’excuser le secoua tout entier et nerveusement, il se mit à réajuster sa tenue. Il vérifia inconsciemment le placement des boutons, l’ajustement de sa ceinture. Un miracle voulut qu’il soit hors de vue du couloir saccagé, sans quoi il lui aurait probablement prit un irrépressible besoin de le ranger.
Puis la voix de Suzie tonna à nouveau. Quoique chamboulée, elle brillait toujours d’une détermination enflammée.

Je sais très bien ce que vous attendez de moi ! Que je garde le silence ! Que je mente sur ce qui s’est passé ! C’est comme ça que les gens comme vous opèrent, n’est-ce pas Octave ? Si tant est que ce soit votre vrai nom.

Il n’en avait pas d’autre et prononcé avec tant de clarté, il en fut tout secoué. La figure fâchée de la jolie blonde s’imprima brusquement dans sa rétine et aussitôt le garçon se souvint du devoir qui lui incombait.

Je vous assure que Taiki n’y est pour rien. Suzie, vous devez me croire.

D’habitude si posée, sa voix s’était échappée brouillée et sans assurance. La déformation n’échappa pas à l’animatrice, qui répliqua :

Menteur ! Même s’il a agit sur votre ordre, c’est lui qui l’a lâché.
C’était ce qu’il y avait de mieux à faire.
C’est faux ! Répliqua-t-elle sèchement. Je regrette de ne pas avoir écouté Patricia lorsqu’elle me disait se sentir suivie ces dernières semaines. Maintenant il est trop tard, mais je vous assure qu’elle ne sera pas morte pour rien !

Deux grosses larmes roulèrent sur ses joues en feu. Droite et fière, Suzie était prête à affronter la terre entière pour faire éclater la vérité sur « l’accident » bientôt à la une de toute la presse. Elle mettrait sa vie en danger sans sourciller, si cela pouvait venger une mort injuste qu’elle n’avait pu empêcher.
Un. Deux. Trois. Un réverbère s’alluma dans l’esprit embrumé d’Octave. Comme s’il doutait encore d’avoir bien entendu, le jeune homme glissa avec hésitation :

M-Mais Patricia n’est pas morte.

Les grands yeux bleus de Suzie s’étrécirent en deux fentes réprobatrices.

Quoi c’était un clone c’est ça ? Un androïde ? Pas de ça avec moi, ça ne marche pas.
Non, non. En fait Taiki l’a juste faite passer par l’étage du bas.
De… Quoi  ?
C’est vrai que vous êtes plus petite que moi, vous n’avez pas pu le voir.

Deuxième lampadaire.

Attendez, je vais vous montrer.

Tirant son Pokématos de sa poche, Octave afficha la liste des caméras de sécurité, puis sélectionna celles de l’étage inférieur. En quelques secondes, il en trouva une montrant Patricia, assise sur l’un des divans de la salle de repos, sa cheville posée sur un petit coussin. Boisson chaude en main, elle souriait à Georges, assis à ses côtés, il mimait ce qui devait probablement… être Taiki. Ou un ramoloss balafrée un peu mal luné. La différence n’était pas évidente.
Le jeune homme tendit l’écran à Suzie qui se rapprocha. Surveillant les moindres faits et gestes des garçons, elle finit toutefois par s’intéresser attentivement à la vidéo. Ayant eu déjà l’occasion de les balayer, elle savait qu’elles représentaient fidèlement la réalité et ne pouvaient pas être contrefaites. Comme pour s’en assurer, la demoiselle s’écarta sans un mot et se rapprocha de la fenêtre ouverte. Posé sur le battant, Maestro en gardait l’ouverture en prévision d’un éventuel nouveau vol improvisé de Bibi. Il se décala tout de même lorsque la jolie blonde se hissa sur la pointe des pieds et tendit la tête à l’extérieur. Passé le petit haut le cœur provoqué par la hauteur, Suzie put admirer la grisaille immaculée du parvis. Pas d’ambulance, ni de défunte. Cette fois, elle en était sûre, Patricia était en vie.
Le visage en feu, elle s’écarta de l’ouverture et rejoignit les garçons par une suite de pas aussi minuscules qu’adorables. Joues gonflées, elle chercha les mots exacts pour s’excuser, mais son réflexe premier fut une petite tape pour l’épais biceps de Taiki.

Vous ne pouviez pas le dire tout de suite !

De ses petites mains, elle essuya les dernières larmes accrochées à ses cils, puis réajusta quelques mèches blondes derrière ses oreilles. Lorsqu’elle se sentit enfin assez présentable pour demander pardon, elle releva la tête et prit une grande inspiration.
Octave la coupa sans faire attention.

Dites, vous avez bien dit que Patricia se sentait suivie récemment ?

Une grossièreté fugace traversa l’esprit de la jeune femme, aussitôt remplacée par une intense curiosité perlée d’inquiétude. Elle acquiesça timidement et se glissa entre les deux grandes silhouettes masculines. Il lui fallut s’appuyer sur le bras d’Octave pour que ce dernier abaisse son Pokématos et que tous puissent profiter de son écran.

Dans ce cas, je crois qu’elle a des ennuis…

Dans la petite salle de repose Georges semblait lutter contre un sommeil soudain. Si l’on pouvait soupçonner une technique de drague très discutable, son absence de réaction à la claque bien sentie de Patricia permettait allègrement d’en douter. Tout comme l’ombre qui venait de se glisser dans le dos de la journaliste.
Au même moment Ashley les apostropha depuis l’angle du couloir. Couverte de mousse, les bras noirs d’encre et la main gauche inexplicablement armée d’un saucisson, elle demanda :

Vous n’auriez pas vu Marcel ? La photocopieuse est réparée, il peut reprendre son stage maintenant.


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyMar 23 Nov 2021 - 20:31
Il avait été prêt. Taiki s'était imaginé saisir Octave, et le bousculer d'avant en arrière jusqu'à ce que sa chevelure parfaitement maîtrisée eût pris une allure folle, tant la colère l'avait envahi. Il voulait savoir ce qu'avait dit l'employé de la tour Radio, mais des poings fermes vinrent soudainement s'abattre sur son torse, coupant court à son élan.

C'était Suzie, yeux embrumés par une terrible tristesse, qui jetait sa rage contre ses muscles pectoraux. Pour quelle raison ? Que diable avait donc vraiment dit Octave pour susciter pareils sentiments ? Interloqué, Taiki ne put qu'être témoin du dialogue qui s'ensuivit, entrecoupé par des hoquets de colère de Suzie. Patricia ? Quel sort ? Mais de quoi parlaient-ils ? Ô, agents secrets ? Fronçant les sourcils, le champion d'arène ne put s'empêcher de toiser de bas en haut Octave, en réfléchissant sérieusement à la chose. En effet, s'il devait engager des jeunes gens pour des missions secrètes, Octave aurait très certainement le profil requis, contrairement à lui. Une musculature sèche, mais bien présente, cachée par des vêtements lui donnant l'allure d'un maigrelet, peu enclin au sport. Des habits simples, des cheveux coiffés d'une manière originale, invoquant la fougue de la jeunesse, et dénotant avec le sérieux de ses talents informatiques, au vu de ce qu'ils avaient tous pu constater en cette journée. Oui, Octave ferait un très bon agent secret, tant bon que personne ne le suspecterait. Etait-cela qu'il avait susurré aux oreilles de Suzie, et qui méritait toute cette indignation ? Et si oui, à quel niveau Taiki était-il impliqué ? Main sous un menton presque imberbe qu'il grattait dans sa réflexion, le champion se perdait dans mille pensées.

- Et vous M. Yakimasu ! Je vous croyais plus intègre que ça. Vous associer à ce… ce… Tout ça pour vous débarrasser de Patricia !

Le premier réflexe du champion concerné aurait été de répliquer "appelez-moi Taiki" mais heureusement la pièce tomba avant que sa bouche ne s'ouvrît. Mais de quoi parlait-elle ? Débarrasser de Patricia était un bien grand mot, elle se contenterait de simplement porter des snickers au lieu de talons hauts pour les prochains mois à venir mais en aucun cas cela garantirait à lui et à Octave l'immunité journalistique, comme le laissait sous-entendre l'animatrice radio.
D'ailleurs, son collègue tenta une approche douce pour calmer son angoisse, mais elle se retira d'un geste violent, lui ordonnant de la laisser tranquille. Gêné, le trentenaire ne savait où se mettre, et puisqu'il ne disposait d'aucun élément pour savoir ce qui mettait dans cet état le bout de femme devant lui, il préférait se taire, de peur d'aggraver la situation par une quelconque maladresse buccale. Ce ne fut qu'au bout de quelques aveux, dont notamment le fait que Patricia se sentait apparemment suivie, que la réalité éclata.

Le lampadaire d'Octave s'alluma en même temps que celui de Taiki et ce fut presque à l'unisson que les deux affirmèrent que Patricia n'était pas morte, espérant faire cesser le flot de larmes qui coulaient sur les joues rosées de Suzie.

Ce ne fut que lorsque la jeune femme vit sur l'écran du Pokématos d'Octave la silhouette fine, et celle moins fine, de Georges, qu'elle se permit enfin un certain relâchement. Le collègue rondouillet semblait mimer une bien étrange créature, assez brute de décoffrage et peu intelligente, dont il ne parvint à déterminer l'identité. Sans doute un Ramoloss mal luné.
Une tape plus gentille que le martèlement de poings vint percuter le biceps de Taiki, le tirant de sa contemplation de l'écran, Suzie affirmant qu'il aurait pu le lui dire plus tôt.

- Je pensais que c'était lié avec ce qu'Octave vous a susurré à l'oreille, et qui vous a apparemment dégoûtée. Sans doute était-ce un truc cochon, mais je n'arrive toujours pas à déterminer mon implication là-dedans, et ça me perturbe grandement.


Ca aurait été la phrase qui aurait dû sortir de sa bouche. Au lieu de ça, Suzie eut droit à un marmonnement non identifié, qui fut vite suivi par la voix d'Octave, interloquée.

– Dites, vous avez bien dit que Patricia se sentait suivie récemment ?

Affirmation de la part de Suzie, et doutes concernés d'Octave. Fronçant les sourcils, le champion recentra à nouveau son attention sur l'écran, où on voyait Georges tapait un vilain roupillon, alors qu'une mince silhouette se dessinait derrière Patricia.

L'intervention d'Ashley, saucisson en main pour une raison indéterminée, et quelque peu troublante, finit d'assouvir leurs inquiétudes, en mentionnant la disparition de Marcel, le stagiaire que Taiki avait voulu fusionner avec la corbeille à papiers. La pièce tomba. Virulemment, soudainement. Si Patricia avait fait preuve d'autant d'agressivité, en plus d'être peut-être lié à quelques traumatismes antérieurs, c'était sans doute car elle craignait de base pour sa vie, et quelqu'un dont les intentions étaient inconnues se trouvait présentement dans la pièce où elle était totalement à sa merci.

Il n'y avait pas un instant à perdre. Taiki s'approcha de Suzie, lui essuya les quelques larmes coulant encore sur son visage cette fois désolé, et prit une mine sérieuse.

- J'ignore quel fantasme étrange t'a avoué Octave, mais sache que je ne le partage très certainement pas.

Certainement pas. Le champion de feu avait un sacré besoin de clarifier les choses, maintenant qu'il se rendait compte qu'Octave venait sans doute lui-même de saboter ses chances avec la douce animatrice radio.
Il ne pouvait plus rien faire pour lui, cette fois. Mais Patricia avait encore une chance d'être sauvée. La méritait-elle ? Assurément que non, mais la collectivité avant tout....

Prenant Bibi sous son bras telle une baguette de pain, Taiki fonça à l'étage inférieure. Passant devant Ashley, la pokémon type feu tendit les bras dans une vaine tentative d'attraper le saucisson, mais le petit "giggle" qui se ressentit au niveau de son ventre avorta sa tentative, dépitée.

Taiki lui n'y prêta pas attention, espérant juste qu'il pourrait compter sur l'aide des deux collaborateurs de la tour Radio, avec qui il venait de passer des moments quand même forts en émotion. Arrivant en trombe dans le couloir, où Taiki fut bêtement surpris de retrouver son Héphaïstos, café en main, discutant avec Clarissa et Camille. Enfin, ce dernier grommelait quelques termes bien sûr incompréhensibles que les jeunes femmes jugeaient trop "classe et badass" selon leur jargon ayant quelque peu rajeuni depuis que l'escouade Bibi s'était formée. D'ailleurs, en voyant cette dernière sous le bras de Taiki, toute l'attention se retira de son Maganon qui, frustré, suivit le mouvement des deux jeunes femmes, aux trousses de Taiki.

La porte 502 de l'étage inférieur se présenta rapidement au champion qui l'ouvrit d'un impressionnant coup de pied, faisant sauter les gonds. Nécessaire ? Pas vraiment, mais cela permettrait peut-être un effet de surprise au malfaiteur. Sauf que seule la silhouette avachie de Georges demeurait, sur le canapé. Bibi se trémoussa, de manière à ce qu'elle se défît des biceps de son maître et alla rejoindre celui qu'elle considérait désormais comme son animal spirituel, également désireuse d'entamer une sieste dûment méritée. Aussi, elle fit son petit nid et se lova rapidement sur les genoux de Georges, qui, toujours dans un profond sommeil, ne bougea pas d'un pouce. Un "Ooohw" attendrissant des filles retentit, que Taiki fit taire d'un mouvement de main.

La pièce était vide de la présence de Patricia. Sa tasse de café laissait toujours échapper une vapeur chaude, sur la table, esseulée de sa détentrice. La fenêtre du cinquième étage était grande ouverte, laissant supposer un échappatoire aérien pour la personne ayant décidé de s'en prendre à la journaliste.

Ils pouvaient enquêter, appelaient au plus vite la police. Envoyer Maestro sonder le ciel, à la recherche d'un fugitif. Faire au plus vite un avis de disparition de Patricia.

Ou ils pouvaient aller prendre le café.

- Bon, on a fait tout ce qui était en notre pouvoir et-

Taiki s'était apprêté à faire demi-tour, aussi désireux de goûter aux joies d'un breuvage caféiné, quand il rencontra les prunelles déterminées de Suzie, elle qui avait déjà dressé le portrait de Taiki comme un homme intègre.

- Grmm... Octave, peux-tu regarder les caméras ? Et envoyer Maestro ? Je n'ai aucun pokémon ailé dans mon équipe, Marcel a l'air de s'être fait la malle par la fenêtre.... Ah, et il faudra appeler la police, vite faire le signalement de Patrica, peut-être qu'on arrivera à bloquer la ville et la retrouver incessamment sou-

- Oh chb'ah la vch'oilà

Ashley, la bouche remplie de charcuterie délicieuse, pointait son saucisson meurtri en direction d'une silhouette ailée qui s'en allait, au loin. On pouvait entendre quelques cris indignés mais durement, la distance les étouffant passablement beaucoup. Ca allait être compliqué. Le temps d'avertir les autorités, de dépêcher un hélicoptère et des patrouilles mobiles, l'agresseur aurait largement le temps de se trouver une planque et d'y séquestrer la journaliste.
S'ils devaient agir, c'était sur le champ.

Mais Maestro avait déjà pas mal bossé, et son poids quand même léger ne permettrait pas de faire voler sur une longue distance même le poids plume qu'était Octave. Ils étaient dans une impasse totale, et le temps qu'ils mettaient à la réflexion jouait contre eux. Heureusement, Clarissa avait eu le temps de boire son café.

La jeune femme lança un regard complice à Camille, qui approuva. Celle aux cheveux indisciplinés fit éclater un halo rouge, laissant apparaître un Alakazham aux capacités très sans doute impressionnantes, n'étant pas un pokémon facile à obtenir de base et à faire évoluer. De son côté, Clarissa lança elle aussi une pokéball, laissant apparaître une élégante Mentali, au physique fin, similaire à sa dresseuse.

Taiki les observa, jeta un regard en coin à Octave, se demandant de quelle utilité ses pokémons de type psy allaient leur être utiles.

- Dites, vous suivez la série avec Dahlia ?

Clarissa rigola, alors que Taiki cherchait de l'aide auprès de son comparse du jour, de manière totalement obsolète. Non, le champion de feu n'avait jamais vu la série de la célèbre actrice, et peinait à voir en quoi cela leur aiderait dans la situation présente. Clarissa vint à leur rescousse.

- En fait, y a une scène, où son love-interest de l'épisode est pris en otage par un mega-dracaufeu, et tous ses pokémons sont ko. Elle regarde donc son ami s'éloigner au loin, et, dans la foulée, La Gardevoir avec qui elle s'est liée d'amitié la fait léviter pour le rejoindre, juste assez pour qu'une étreinte se permette, et que les deux se retrouvent les bras l'un dans l'autre. ET BIM, l'épisode finit comme ça, on attend la suite avec impatience.

Camille ponctua le "Bim" de Clarissa par un coup de claquement de mains, comme pour se joindre à l'excitation de sa collègue. Toutes deux paraissaient être dans une transe totale.

- Mais bien sûr, les pokémons psy sont capables d'une telle prouesse, pour une durée par contre dure à dire. Surtout que vos deux poids varient pas mal. Du coup je propose que le pokémon le plus faible, en l'occurrence, Prunelle de Clarissa, s'occupe d'Octave, et que mon Bryân fasse le boulot pour Taiki.

Forcément, les deux concernés s'échangèrent un regard, se demandant si l'abus de série télévision n'avait pas eu une quelconque conséquence sur la capacité réflexive des jeunes dames présentes. Ce qu'elle proposait était de la folie pure et dure, et il Taiki n'avait aucune volonté d'y prendre part.

- Bien gentil à vous mesdames, mais je crois que la police va devoir se charger de la suite de l'aff-

Sans avoir eu le temps de finir sa phrase, Taiki se retrouva en lévitation, entouré d'une aura violette.
Aïe. Ca s'annonçait mal.


Bon chance:

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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyDim 5 Déc 2021 - 20:53
Dites, vous suivez la série avec Dahlia ?

Le visage d’Octave passa du rouge écrevisse au blanc laiteux en un temps record.
Rouge parce que oui, il la suivait. Ce n’était pas sa tasse de thé, mais Linda, sa logeuse, adorait cette série et elle l’appréciait plus encore lorsqu’elle pouvait la regarder en bonne compagnie. Alors quand il le pouvait, Octave s’installait avec elle sur le canapé, trop heureux de pouvoir lui faire ce plaisir. Ça ne l’empêchait pas de trouver que le show manquait cruellement de crédibilité.
D’où le blanc. Avec l’apparition d’alakazam et de mentali naquit en lui un très très mauvais pressentiment. Une angoisse que Clarissa confirma en résumant magistralement le tout dernier épisode de la saison. À l’apparition du générique de fin, Linda avait poussé un petit hoquet paniqué qui venait d’être égalé par celui d’Octave. Camille confirma l’audace d’un plan, qui les hisserait directement en top trois des morts les plus idiotes de l’histoire. Une postérité dont il se passerait.
Taiki tenta de leur faire entendre raison, sans succès. Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase qu’alakazam le fit léviter du bout d’une de ses cuillères. Octave sentit son tour arriver en voyant Prunelle se concentrer, aussi précisa-t-il rapidement :

Les effets spéciaux ça vous parle ?
Ça va marcher ! Assura Camille. Dans CinéMag, ils disent que cette série repose sur beaucoup de faits scientifiquement prouvés !
Brûlez ce magazine, conseilla Octave les yeux plissés. Jamais il n’a été possible de boucher le trou dans la coque d’un avion de ligne avec un canot de sauvetage.
Oh ! J’adore ce passage ! S’exclama Clarissa. C’est dans l’épisode deux c’est ça ? Mais alors, vous suivez ?
Je… Nonfinc’estque… On s’écarte du sujet !

Mentali poussa un petit cri et à son tour, Octave se mit à flotter. Le jeune homme ne fut absolument pas rassuré par le temps qu’il avait fallu au pokémon psy pour utiliser son pouvoir de télékinésie et il le fut encore moins lorsque, pour une obscure raison, il se retrouve la tête en bas et les pieds fixés sur le faux plafond. Soupir. Il rentra sa chemise dans son pantalon pour éviter qu’elle ne remonte et croisa les bras.

C’est une très mauvaise idée. Vous devriez écouter Taiki, c’est à la police de s’en occuper.
Je les ai appelé, les informa très sérieusement Suzie, de retour du couloir. Il m’ont dit de ne pas intervenir, mais le temps qu’ils arrivent, Patricia pourrait être très loin et qui sait ce qui pourrait lui arriver.
Elle a raison ! Renchérit Clarissa. Ensemble on peut la sauver !
Et puis vous assisterez Taiki Yakimasu ! Ajouta Camille. Pompier, ranger et champion d’arène.  Franchement, il y a pas de quoi s’inquiéter !

Alors si, quand même. Parce que Taiki avait beau avoir la carrure d’un dieu grec, ce ne serait pas sa masse musculaire qui empêcherait leurs deux corps de se fracasser sur le bitume. Une objection dont personne ne put hélas profiter, car Suzie intervint à nouveau :

Les garçons, je pourrais vous parler ? En privé.

Tête en bas, le jeune homme haussa les sourcils. Il jeta un coup d’œil interrogatif à Taiki, avant d’être décontenancé par l’approche soudaine d’un décolleté. Il rougit, mais l’animatrice ne sembla pas le voir et tendant la main gauche, elle saisit son poignet. Octave décroisa doucement les bras, perturbé par ce contact qu’elle avait auparavant rejeté. Sans lui adresser un regard, la demoiselle attrapa ensuite la main de Taiki et d’un pas sûr, profitant de leur poids plume, elle les rapprocha des fenêtres.
Laissée ouverte par le kidnappeur, Maestro s’était posé sur le montant de l’une d’elle et observa, fortement circonspect, l’arrivée sens dessus dessous de son meilleur ami. À cet instant, Suzie les relâcha et se tourna vers le pompier. Avec une grande solennité et une certaine prévenance pour sa fierté, elle lui expliqua gentiment :

Taiki, maintenant vous savais que je sais et je sais que vous savez, aussi ne prenez surtout pas mal ce que je vais vous demander.

Toujours à l’envers, Octave fit un pas de retrait. Au cas où. Des fois qu’il soit malgré lui impliqué dans la suite de la tirade.

J’ai beaucoup d’admiration pour le travail que vous accomplissez, mais pour cette fois, vous devez vous en remettre à Octave.

Un « Quoi ? » étranglé par une brusque quinte de toux secoua l’intéressé. Ainsi positionné il aurait presque réussi à s’étouffer avec sa propre salive, s’il avait continué de respirer. Heureusement, les paroles suivantes de Suzie lui coupèrent proprement le souffle.

En temps qu’agent secret, il est habitué à ce genre de mission. Il saura parfaitement vous guider j’en suis certaine.
C-C’est à dire que… bredouilla Octave.
Et moi aussi, je vous aiderai !

Elle tira de son décolleté une petite pokéball immaculée qui s’agrandit aussitôt entre ses doigts. Au flash succéda un léger vrombissement. Suzie caressa avec tendresse la tête de la coxyclaque matérialisée à leur côté.

J’imagine que Maestro guidera Octave, alors vous pouvez compter sur Xena !

Aussi solaire et énergique que sa partenaire, la coccinelle acquiesça, déterminée à se rendre utile quel que soit le rôle qui lui incomberait. Tout près, le nostenfer commençait à douter. Dans quel guêpier son partenaire s’était encore fourré ? Une pensée similaire traversa l’esprit d’Octave qui n’assumait plus du tout ses nouvelles responsabilités. Cette folie devait impérativement cesser avant leur mort prématurée. Il n’était pas agent secret !

Je suis plutôt dans la branche des renseignements vous savez. Les missions de terrain ne sont pas ma spécialité.

Alors pourquoi était-il incapable de le lui avouer ?!
Il se mordit la langue, furieux contre lui-même. Allait-il vraiment mettre leur vie en danger à cause d’un mensonge idiot qui n’aurait jamais dû être pris au sérieux ?
Les mains de Suzie se plaquèrent sur ses joues. Leurs regards se croisèrent dans un tête à tête inversé qui n’était pas sans rappeler une célèbre scène de baiser. Hélas point de bisous entre les deux collègues, mais un plongeon à nu pour Octave dans une immensité turquoise.

Prouvez-moi que je peux compter sur vous.
O-Ok.

AAAAAAAH !
Le sang avait dû finir par lui monter à la tête. Ça et une trouille monstre de décevoir Suzie.
Octave était prêt à toutes les stupidités du monde pour ne plus revoir l’emprunte du dégoût sur ses traits délicats. Au risque d’y laisser la vie ? Apparemment, oui.
L’animatrice fit signe à ses collègues d’approcher. Prunelle et Bryân les accompagnaient, maintenant sans difficulté visible les deux hommes dans les airs. La jolie blonde les briefa rapidement sur le rôle de Maestro et Xena qui aiderait les garçons à se diriger une fois dans le ciel. Puis on prit note de la position de l’ennemi, dont l’avancée avait grandement ralentie. Il stagnait à présent au-dessus de l’un des immeubles voisins. Pour combien de temps encore ? Difficile à déterminer. Il fallait donc agir et vite.

Vous êtes prêts ? Demanda Camille.

On aurait dit qu’elle allait donner le départ à la finale du cent mètres au Dôme Pokéathlon. Clarissa aussi était dans les starting-blocks, Octave plutôt dans un état de fin de course, transpirant et respirant un peu trop fort pour quelqu’un qui n’avait encore fourni aucun effort.
Prunelle avait fini par le remettre à l’endroit et il se tenait à présent accroupi sur le bord de la fenêtre, les doigts contractés sur son encadrement. Un second battant avait été ouvert pour permettre à Taiki de se préparer. Devant eux volaient Maestro et Xena. Sous leurs pieds s’étendaient un gouffre de plus d’une centaine de mètres où les premières notes de leur oraison funèbre étaient données pas le « LA » frustré des Klaxons.

Oh attendez, s’exclama soudainement Clarissa. Votre lacet est défait !
Ah oui ?

Durant une fraction de seconde, le maniaque étouffa l’agent secret. Octave lâcha le bord de la fenêtre et chercha à vérifier si ses boucles étaient bien faites, angoissé à l’idée qu’un seul pied sur deux soit bien chaussé.
Évidemment la posture ne s’y prêtait pas.
Évidemment, il bascula.

Un cri terrifié lui échappa, pourtant ce fut à peine s’il tomba. En plus de Prunelle qui le soutenait, Maestro, affolé, s’aggripa à la ceinture de son pantalon, prêt mettre toutes ses forces pour le sauver. Heureusement, un seul battement d’ailes suffit à le rééquilibrer, son ami ne pesant à présent pas beaucoup plus qu’un petit bombydou grassouillet.

Ça… à l’air de marcher ?
Évidemment ! se félicita Camille en bombant le torse.
Vous ne craignez rien tant que Prunelle n’éternue pas, ajouta Clarissa.
Comment ça, tant qu’elle n’éternue pas ? S’étrangla Octave.
Ça pourrait couper son champs psychique, mais elle n’a pratiquement aucune allergie, sauf la charcuterie, alors pas besoin de vous en faire !

L’image d’Ashley et de son saucisson commença à le hanter.

À vous Taiki ! S’exclama Camille. Et surtout ne paniquez pas si vous partez parfois dans le mauvais sens. Bryân est puissant, mais il confond souvent sa gauche et sa droite !

Comme pour lui donner raison, l’intéressé poussa d’abord le pompier contre la fenêtre fermée. Voyant qu’il s’était trompé, il réajusta rapidement le tir, l’envoyant sur la gauche, à travers le battant ouvert.

Ainsi flottèrent, dans le ciel de Doublonville, un champion d’arène et un agent secret.


* * *


Loin de se douter de ce qui se tramait, Marcel savourait sa victoire. Certes, la Tour Radio le virerait au terme de cette journée, mais peu lui importait car à cet instant, il repartait avec son précieux butin : une reine.

Si Patricia n’écoutait rien des explications données par son kidnappeur, le lecteur pourrait être plus intéressé de savoir, qui sur cette terre, était assez suicidaire pour vouloir enlever l’insupportable Miss Potty.
Alors voilà.

On ne dirait pas comme ça, mais Marcel était un brave type. Il menait une vie calme et tranquille à Écorcia où il était apprécié pour la qualité de son petit commerce. Dans cette bourgade forestière, ce garçon tout juste sorti de l’apprentissage, s’était lancé sans hésiter dans l’apiculture. Il élevait une ruche d’apitrini dont il récoltait assidûment le miel afin de le vendre sur les marchés. Un artisanat qui lui plaisait et qu’il chercha à améliorer.
Coup du sort, le destin glissa dans son essaim une demoiselle apitrini. Genre rare pour l’espèce, Marcel la bichonna, la chouchouta et la couvrit de tendresse. Elle qui travaillait jusqu’alors d’arrache-pied se trouva soudain exemptée de toute tâche et pouvait se la couler douce au milieu des bancs champs fleuris. Petit à petit, nourris de bonbons bien sucrés, l’apitrini se sentie assez forte pour évoluer et se transforma en une superbe apireine.
Fou de joie, Marcel s’y voyait déjà. L’extension de sa ruche, sa production envoyée aux quatre coins de la région et une piscine à miel. Le rêve.
Mais la réalité le rattrapa. Pourrie gâtée, son apireine n’avait pas l’étoffe d’une monarque. Paresseuse, elle se complaisait dans l’oisiveté et ne dégageait pas la moindre autorité. Une aura de flemme qui déstabilisa tout l’essaim et causa la débâcle sa production.
Désespéré et acculé, la télévision lui apporta, par hasard, une solution à son problème.

Un soir pluvieux plus déprimant que les autres, Patricia Potty rayonna dans son petit écran. La journaliste avait brillamment passé l’épreuve d’une interview qu’elle s’était elle-même donnée, ne trouvant personne d’assez compétant à son goût pour assurer ce rôle. En la voyant prélassée dans son divan rouge passion à s’auto-flatter et à rire de ses propres blagues, l’apiculteur avait eu une révélation. Cette femme pouvait enseigner à apireine comment régner sur son essaim.
Alors Marcel se mit en tête de la contacter, mais toutes ses tentatives se soldèrent par un échec. Le jeune apiculteur se mit donc à suivre la journaliste et petit à petit, un plan germa dans son esprit. Malheureusement, il capota, poussant l’éleveur à saisir l’occasion d’une Patricia blessée pour improviser ce rapt en plein jour.

Est-ce qu’a little de compassion serait trop demandé ? Je souffre affreusement !
Vous devriez arrêter de bouger, mes apitrinis ne sont pas habitués à porter deux personnes.
Et ce bourdonnement est intolerable ! Je vous rappelle que je suis en convalescence !

Décidément, elle était parfaite. Marcel répondit à Patricia par si grand sourire, qu’elle en fut sincèrement décontenancée. Perchée en la compagnie de l’apiculteur sur un nuage d’une trentaine d’apitrini, la journaliste n’avait apparemment pas tout à fait saisi la réalité de la situation.
Ce qu’elle vit en revanche, et avec plus de clairvoyance cette fois, ce fut l’approche soudaine de deux silhouettes en provenance directe de la Tour Radio. Elle reconnue facilement l’une d’elle, son sauveur, son bourreau, fonçant droit sur eux à une vitesse qui parut excessive à la journaliste people.

T-Taiki-san !


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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptyJeu 20 Jan 2022 - 21:52
– Les garçons, je pourrais vous parler ? En privé.

Ouf. Enfin un peu de bon sens, se permit de penser Taiki alors que soudainement une main se saisit de la sienne, l'emportant quelque peu plus en retrait, en même temps qu'Octave, alors que des pupilles à la fois douces et sérieuses le fixaient. Suzie allait confirmer que ce plan était de la folie, les convainquant de ne pas risquer leur vie sur des préposés scientifiques issus de série B, que la police se chargerait de cet enlèvement, comme elle les avait déjà prévenus, et qu'ils ne pouvaient rien faire d'autre.

– Taiki, maintenant vous savais que je sais et je sais que vous savez, aussi ne prenez surtout pas mal ce que je vais vous demander. J’ai beaucoup d’admiration pour le travail que vous accomplissez, mais pour cette fois, vous devez vous en remettre à Octave. En temps qu’agent secret, il est habitué à ce genre de mission. Il saura parfaitement vous guider j’en suis certaine.

Un glissement d'oeil s'effectua vers l'intéressé qui, pour une raison inconnue, avait fait un pas en retrait et semblait lutter pour ne pas imploser son encéphale. Taiki, lui, également la tête à l'envers, tentait d'assimiler les paroles entendues, mais un mot ne cessait de se répéter en boucle, comme lorsqu'un regard était attiré par un élément ne faisant pas partie du paysage, tel un Morpeko incrusté dans un élevage de Pichu. Et ce mot, c'était en fait un ensemble de mots. Tel "agent secret, Octave, mission, guider". Peu à peu, les pièces du puzzle s'assemblèrent. Si, au premier abord, Taiki aurait volontiers admis qu'Octave avait le profil requis pour travailler dans le renseignement, finalement, il s'imaginait mal ce dernier gérer cette mission de sauvetage. Et d'où Suzie pouvait tenir cette idée, qu'autrement par Octave lui - même ?

Si leur poids gravitationnel respectif n'avait pas été nul à ce moment, le pyromane aurait très volontiers saisi le cou d'Octave et fait poper sa tête de ses épaules. Un simple regard noir témoigna de cette envie, mais Suzie n'en remarqua rien, car voilà qu'elle appelait une coxyclaque à la rescousse. Elle le guiderait ? Et Octave aurait... Maestro ?

Derrière les prunelles de Suzie brillait une dangereuse ambition qui témoignait que les deux hommes n'avaient pas masse de choix. Ce ne fut que pendu vers une fenêtre que le champion réalisait toute l'ampleur de la situation. Ils allait vraiment... Mourir. Là. Bêtement. Cela s'apparenterait certainement à un suicide. Octave et lui. Sautant du cinquième étage de la Tour Radio. Que dirait-elle, à l'autre bout du monde, en apprenant sa mort ? Pire, que dirait-elle, en apprenant que son cher et tendre avait sauté en même temps que son supposé love-interest ? Un amour pas si gai ferait les titres des journaux, et Patricia, si elle était retrouvée vivante après cela, témoignerait du déroulement de cette folle journée, en rajoutant faits sur faits, sans doute validés par le personnel de la Tour Radio. Ainsi se finirait la vie des deux hommes, dont la mort aurait certainement une portée politique sur les conditions de vie et les droits des personnes homosexuelles.

Taiki imaginait déjà une silhouette pleurant sur sa tombe, décorée de couleurs arc-en-ciel pour l'éternité.

– À vous Taiki !

Il avait fermé les yeux mais les rouvrit aussitôt, pour constater qu'effectivement, Octave n'avait pas fait de la gravité son bourreau. Mais l'image de Maestro supportant le poids de son maître en l'empoignant à la ceinture ne rassurait pas tant le champion, que Xena fixait avec des yeux... abents. Et ça non, plus, c'était pas fait pour le mettre davantage en confiance.

Et surtout ne paniquez pas si vous partez parfois dans le mauvais sens. Bryân est puissant, mais il confond souvent sa gauche et sa droite !

*BIM*

La joue calée contre la fenêtre fermée au moment même où Camille finissait sa phrase confirma ses dires. Heureusement, Bryân eut rapidement corrigé le tir (en faisant traîner Taiki contre la vitre provoquant un son bien grinçant) car voilà que le rouquin rejoignait Octave dans les airs, le pokémon de Suzie posant quatre de ses six pattes sur l'épaule, ses micros-poils suffisamment forts pour le maintenir quelque peu.
Dessous-lui se dressait un spectacle que peu de gens avaient eu le loisir de voir... longtemps : La vie citadine, voitures et piétons circulant, les odeurs de cuisine de rue s'emparant des nasaux et le bruit tonitruant du quotidien capitaliste d'une vie stressante.

Le regard bleu de Taiki eut vite fait de se délaisser de cette vue qui lui rappelait le danger présent, puis se concentra plutôt sur Octave, dont la chemise autrefois parfaite présentait divers plis et variés. La face rougie par de multiples facteurs, la respiration saccadée, il ne passait clairement pas un bon moment. Taiki, plus habitué au vertige de par le métier de pompier, ne loupa en aucun cas l'occasion de faire savoir à son fake-lover son mécontentement.

- A croire qu'on ne te prépare pas beaucoup à ce genre de situations, aux services secrets, heiin ?

Une main voulut saisir le col d'Octave mais Xena influença la direction de Taiki de quelques centimètres pour éviter la bagarre qui allait venir. Sans vraiment le remarquer, les deux jeunes hommes avaient passablement bien avancés, et allaient plus vite que ce qu'ils ne pensaient ! Bryân et Prunelle y mettaient tout leur coeur !

Sans doute car elles ne peuvent pas tenir l'effort bien longtemps

Fut la petite voix lugubre qui résonna dans l'esprit du champion alors que se dessinait plus clairement la silhouette de Patricia, et de son ravisseur. Et ... de leur... moyen de locomotion, qui s'avérait être des... Apitrini ?

En se rapprochant, les deux acolytes purent plus distinctement entendre le vrombissement incessant des insectes, dont les ailes battaient à plein régime !

Les Taiki-san hurlés désespérément par Patricia provoquèrent une réaction de Marcel, qui détourna la tête, et eut la vision d'un noiraud respirant le cynisme tenu par un Nostenfer plutôt blasé, et un grand baraqué porté par une coxyplaque dont l'expression faciale pouvait ressembler à celle d'un Magicarpe sous valium.

Un fou rire retentit.

- Et Messieurs, vous êtes choupis ! Mais là, franchement, c'est presque dangereux votre truc ! Si vous déstabilisez trop mes bébêtes, y a des risques qu'on devienne plats-plats !

Patricia ouvrit sa bouche dans un parfait oval, digne des meilleures expressions indignées du cinéma de Kanto.

- Taikiii-san ! Et l'autre ! Je peux pas mourir comme ça ! J'ai tant de choses à... écrire !

Justement, ça nous arrangerait trop maugréa dans sa barbe le champion alors que Marcel tournait tout à coup sur sa gauche, dans l'espoir de perdre ces deux poursuiveurs.
Maestro le suivit d'un claquement d'aile rapide et agile, entraînant son maître proche de la cible. Taiki quant à lui sentit une force le tirer avec violence... sur la droite.

**

Sa reine. C'était la prunelle de ses yeux. Tant d'efforts, de sacrifice, de temps consacré pour lui créer la ruche la plus douillette possible, tant d'amour et d'affection pour être sûr qu'elle ne manquât jamais de rien ! Et tous ses efforts, au lieu de créer une reine forte, avaient créé une reine oisive, paresseuse, nullement respectée de ses pairs.

Patricia était sa dernière chance, et il n'allait pas laisser ce punk d'Octave la lui arracher !

- Abandonne Octave, j'ai le high ground !

Hurla de toute sa tonalité vocale l'apiculteur, alors que ses petites ouvrières le faisait léviter d'avantage en hauteur, avant que certaines d'entre elles se détachent du flotteur qu'elles composaient, pour filer droit sur Maestro et son maître !
Bourdonnements et piqûres s'abattirent sur les deux êtres, mais heureusement, Prunelle, malgré les nombreuses sources de déconcentration possible, ne faiblit pas, et sut éviter habilement et au mieux les assauts répétés des apatrini voraces !

Au même instant, le téléphone d'Octave sonna et, si ce dernier décrocha, il eut loisir d'entendre la douce voix de Suzie, qui aurait pu rapporter beaucoup de réconfort. Au lieu de cela, ce fut plutôt une voix angoissée qui retentit dans les oreilles du prétendu agent secret.

Octave, nous avons un code P3 !

Comme s'il eût pu par une quelconque capacité télépathique deviner de quoi il s'agissait, elle enchaîna.

Vous commencez à être loin, et les pokémons psys ont de la peine à tenir la cadence et - AH NON GEORGES, VOUS POSEZ DE SUITE CE SAUCISSON !

Comme pour agrémenter ses dires, au même moment, Maestro sentit le poids de son maître véritable pendant une fraction de secondes, forçant les deux protagonistes à perdre de l'altitude.

Comment allait-il s'en sortir ?


**

Les trois silhouettes humaines s'éloignèrent alors considérablement, et l'immeuble d'à côté se rapprochait d'un peu trop à son goût. Taiki laissa échapper un son que beaucoup qualifieraient de peu viril, voyant les briques être dangereusement proches, mais ce ne fut pas un impact violent avec un élément dur qu'il rencontra. Au contraire, le champion se sentit atterrir sur quelque chose de quelque peu mou, lui permettant d'adoucir sa chute par une roulade. Xena, dans un réflexe salvateur, s'était dégagé de l'humain qu'elle transportait et s'était stoppée nette devant l'encadrement de la fenêtre demeurée ouverte.

Se redressant, et se dépoussiérant, le champion eut loisir de croiser Ginette, soixante-quinze ans, bien portante, yeux grands ouverts, interrompue dans sa séance de pilates en ligne.

"Ah, E.N.F.I.N, vous venez enfin faire le nettoyage de mes vitres ?"
Lui demanda-t-elle, reprenant tout à coup sa série de squats, comme si les intrusions de son appartement relevaient du caractère normal de son quotidien.
La dernière personne qui a *pff* tenté de les faire *pff*. C'est mon mari. *pfff*. Il en est mort. *Pff*. Mais vous avez une prime de risque non ?

Un ange passa. Discrètement, le cadet Yakimasu entreprit de ressortir par l'endroit qu'il était entré mais la silhouette de Ginette entrava sa trajectoire, la femme armée de deux kettlebell, prête à en découdre.

"Ah, non. Vous ne partez pas tant que mes vitres seront tant propres que tout le voisinage pourra détailler le moindre de mes faits et gestes, particulièrement ce beau Zachary du septième en face ! grrr"

- Xena, tu as pas poudre dodo ?

Essaya maladroitement le champion, mais seul le regard vide de la concernée lui répondit, avant qu'elle voltige discrètement en direction de la cuisine de Ginette, ouvrant des placards çà et là jusqu'à en retirer un produit accompagné d'un chiffon.

Sérieusement ?

- Oui, sérieusement, Monsieur Musclor. Vous savez que les muscles ça fait très année quatre-vingts ? Il vous manque plus la moustache et la tenue en cuir et vous passez pour un gigolo. A votre place, je me dégonflerai un petit peu et m'achèterai des vêtements plus... seyants ! Enfin, ce n'est que mon avis. Mais je n'ai pas eu cinq maris pour rien, je tiens à vous dire ! Le bon goût, ça me connait !

Tendant de sa petite patte mignonne le chiffon, Xena approuva par un étrange bruit les propos de Ginette, qui s'en retourna à ses exercices.

Dépité, et peu désireux d'agresser une femme qui pourrait être sa mère, Taiki entreprit de faire "pscht pscht" avec le distributeur de produits, alors qu'il tentait de garder le contact visuel avec Octave. Il s'en voulut alors d'être coincé là, et trop peureux pour tenter un saut soudain dans le vide qui ne serait pas anticipé par Bryân, trop étourdi, se contenta d'essuyer les vitres.

Bon. Octave étant agent secret, il saurait se débrouiller. Pensa-t-il dans un sarcasme qui le surprit lui-même...

Mais mais mais !:
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MessageSujet: Re: Ça chauffe sur les ondes [Taiki]   Ça chauffe sur les ondes [Taiki] EmptySam 5 Fév 2022 - 13:43
La vie continuait continuait à Doublonville, personne n’imaginant que, d’ici un temps indéterminé, deux hommes s’écraseraient à leur pied. De quoi faire remonter « It’s raining men » en tête des charts.

À cent mètre de haut, baloté par Maestro, Octave hyperventilait. Le vertige était oublié depuis que Taiki avait tout compris. Apprendre qu'il n'était pas vraiment agent secret, avait visiblement contrarié le champion d'arène qui s'était piqué d'un amer sous-entendu à l'encontre du menteur. Un coup au cœur pour ce dernier qui regretta aussitôt de l'avoir impliquer et pire encore, commença à douter.
Les appels désespérés de Patricia atteignirent tardivement ses pensées. D’habitude alerte, son esprit avait pris la consistance de la fondue et percutait l’intérieur de son crâne en de grandes vagues d'incertitudes poisseuses. La situation hors de contrôle submergeait ses neurones de stress, brisant jusqu’au plus petit radeau d’idée. Démuni, le jeune homme subissait, totalement perdu. Maestro le sentait et commençait à sérieusement s’inquiéter. Il chercha un appui auprès de Taiki, mais leur cible changea brusquement de trajectoire, l’obligeant à bifurquer.
Au tournant, l'horizon se dégagea. La succession d’immeubles disparates s’effaça, remplacée par l’immensité lisse et uniforme de l’océan. Un cadre ordonné, rassurant, qui s’imprima dans les iris dilatés d’Octave. Une puissante onde de calme se déversa jusqu’au bout de ses doigts. Grande inspiration.

« Prouvez-moi que je peux compter sur vous. »

Le soleil brûlant de la détermination transperça la tempête de ses craintes.
Il ne la décevrait pas. Pas cette fois. Oui il avait menti, non il n’était pas agent secret, mais Taiki pouvait croire ce qu’il voulait, Octave prouverait à Suzie qu’il en avait toutes les qualités. Il sauverait Patricia et il mettrait sa vie en jeu pour ça. Parce qu’il était fou et qu’au fond, une seule chose comptait : ramener l’ordre dans le désordre.

Taiki ! Vous avez une…

Personne. Octave tourna rapidement la tête ; aucune trace du pompier. E-Et s’il était…

Marcel saisit l’opportunité et attaqua sans égard pour la fin tragique de leur fausse relation.
Perché sur un ilot d’apitrinis, l’apiculteur déploya ses skills de boss final, ponctuant sa supériorité d’une réplique impeccablement surjouée. Patricia roula des yeux, affligée, mais encore aux prises avec une de ces maudites abeilles, Octave passa complètement à côté.
Maestro pivota brusquement sur droite pour l’aider à se dégager et éviter un nouvel assaut. Il longea les vitres de l’immeuble le plus proche et trois des pokémons insectes s’y écrasèrent sans grâce. Marcel pesta contre ce terrible point faible dont souffrait tous ses petits protégés. Les fenêtres n’avaient jamais fait bon ménage avec les insectes.
Ses insultes fleuries couvrirent en grande partie la voix douce et sucrée qui s’éleva tout à coup de la poche d’Octave. Répondeur, mais sa jambe avait sans doute activé le haut-parleur. Dans ce brouhaha de cris et de vrombissement, un seul mot parvint à destination : « saucisson ».

L’arrêt net de son palpitant précéda leur chute. Moins vingt mètres en moins d’une seconde. Heureusement, leur situation se stabilisa aussi vite qu’elle s’était dégradée. Souffle coupé, Octave avait l’impression que l’ensemble de ses organes venaient d’effectuer une série de looping avant de se replacer en vrac, là où il y avait de la place. Des larmes plein les yeux, le corps dopé à l’adrénaline, il avala de grandes bouffées d’air, tremblant, mais terriblement alerte.

Maes’, prépare toi à me lâcher. Ensuite, essaie de retrouver Taiki.

Son nostenfer s’agita, paniqué, mais pour une fois, Octave savait exactement ce qu’il faisait. Enfin… il l’espérait.
Une nouvelle nuée d’apitrinis fonça droit sur eux. À cause du poids plus élevé de son passager, Maestro fut incapable de les éviter, alors Octave ouvrit grand les bras. Les ouvrières se jetèrent contre son buste. Une, deux, trois. Aïe ! Il les agrippa de toutes ses forces, crispant ses doigts sur leurs alvéoles alors qu’elles vrombissaient, inquiètes de se sentir piégées. Dans le vacarme de leurs ailes, il s’entendit hurler quelque chose pour Maestro. Un flottement. Puis les pattes serrée autour de sa ceinture lâchèrent prise. Octave ferma les yeux et resserra son étreinte. Il tombait et folles d’effroi, les apritrinis tentaient vainement de s’échapper. Tenir bon, coute que coute.
Un bourdonnement colossale arrêta brusquement sa chute. Venues à la rescousse de leurs pairs, un petit détachement d’apitrinis s’était glissé sous Octave et le rapprochait désormais du reste de l’essaim. Bras et joues écorchées par la colère de ses otages, le jeune homme ne les libéra qu’une fois en sécurité sur l’îlot principal.
Il s’écroula, au bord de la syncope, riant nerveusement de son exploit. Par Arcéus, ça avait marché.

Mais t’es complètement cinglé ! Rugit Marcel. T’as les fils qui se touchent ou bien ?
C’est de famille il parait, ricana Octave en essayant de se relever, mais ses jambes refusèrent de le porter.
Hum… Et où est Taiki-san ? Interrogea Patricia dans une petite moue boudeuse. Je préfèrerai que ce soit lui qui me sauve. J’aurais plus confiance.

Une gifle se perdait. Patricia était trop loin et Octave trop secoué. Des mots quittèrent ses lèvres, mais il n’eut aucun souvenir de les avoir formulés.

Il est… indisposé.


* * *


Finalement, Maestro retrouva Taiki.
Passant à raz des fenêtres de Ginette, il distingua nettement le fuyard appliqué à manier avec dextérité raclette et vapo. Il semblait mettre du cœur à l’ouvrage, son poitrail coincé dans un joli petit tablier rétro et ses mains gantées de caoutchouc aux bordures emplumées astiquant avec fermeté ces vilaines vitres sales. Le nostenfer se garda bien de le « déranger ».
Il fit demi-tour après un dernier coup d’œil plein de reproches.


* * *


Je ne permettrais pas que le freluquet meurt, vous m’entendez !
Woah… Comme c’est grave noble…
En tout cas pas avant qu’il ne m’ait tout dit au sujet des indispositions de Taiki !

Jambes dans le vide, Octave sentit dangereusement pencher la plaque d’abeille à laquelle il était agrippé. Son bassin bascula, mais ce fut à peine s’il le remarqua, transi par la douleur grandissante dans ses doigts. Crampes.

Mais j’ai pas l’temps moi ! Protesta Marcel. Allé Octave, tu lâches le bord maintenant.
Si tu lâches ces apitrinis le maigrelet, je raconterais partout que tu portes des socks dépareillées !

L’intéressé ne comptait aucunement se suicider, mais la menace de Patricia lui fit redoubler d’effort.

Bon d’accoooord, soupira Marcel en ordonnant à ses petites bêtes de retrouver leur horizontalité. Cinq minutes ça suffit ?
Honey on parle du champion de Cramois’Île. Tu as vu le gabarit ? S’il a des soucis gênant de santé j’en ai au moins pour une heure à tout détailler.
Mais c’est méga long ! Hors de question !

D’âpres négociations débutèrent entre le kidnappeur et la kidnappée. Une véritable partie de boxe/échec où les arguments imparables succédaient aux insultes gratuites. Absorbés par cette lutte sans pitié, aucun d’eux ne s’intéressa à la moitié d’Octave qui se balançait toujours dans les airs, ni à l’ombre qui les survola.
Déboulant à toute vitesse, Maestro se glissa sous les pieds de son ami et l’aida à se hisser à nouveau sur le tapis d’apitrinis. Octave y tomba à genoux, mains abîmées et bras en compote, mais si heureux de revoir sa grosse patate violette que ces désagréments ne l’effleurèrent même pas. Essoufflé, il demanda :

Tu as retrouvé Taiki ?
Maestro acquiesça.
Il va bien ?
Et comment. En ce moment, il devait se trémousser de joie tout en passant l’aspirateur.
Tu peux nous conduire à lui ?
Oui, mais non. Personne ne méritait de s’infliger un tel spectacle.
Maes’ c’est important. Je crois que… Je crois que j’ai un plan.
Bon… S’il le fallait vraiment.

Octave décrocha son téléphone.


* * *


À l’instant où il poussa Patricia, ses lèvres se fendirent du sourire mauvais des Ferys. Chute libre. La journaliste hurla et Octave l’admit, il savoura chaque centième de seconde de son cri, si bref fut-il.

Car on s’activait à la Tour Radio. Prunelle était hors course, bonne pour une demi-heure d’éternuements après avoir succombé à l’appel du saucisson. Qu’à cela ne tienne, encouragé par Camille et Suzie, Bryân, en transe, croisa soudainement ses cuillères.
Stop ! Patricia s’immobilisa net. Maestro fondit vers elle à toute allure, la saisit par sa combinaison à paillettes et supportant ses nombreuses vociférations, s’envola à tire d’aile, droit chez Ginette. Un départ ponctué par un cri tragique de Marcel, horrifié de voir son dernier espoir lui être si sournoisement subtilisé. Rouge de colère, il se tourna vers le fautif qui, pas peu fier, souriait.

T’avais promis de nous raconter les indispositions de Taiki pendant le trajet vers Écorcia !
J’ai menti, admit Octave d’un haussement d’épaules.

Il jouait les arrogants, mais ça aussi, c’était du flan. L’essaim se disloquait. Stressé par le trouble de l’apiculteur, le vol des apitrinis se fragilisait à vu d’œil. Contraint de passer d’un groupe d’abeilles à un autre, Octave finit par rejoindre le flotteur branlant sur lequelle le pauvre Marcel s’arrachait les cheveux en sanglotant.
Comment faire sans Patricia ? Son business était fichu, il devrait tout vendre ! Ses petits amours finiraient dans une ruche industrielle, exploités par une grosse barrique sans vergogne, pendant que lui retournerait chez ses parents ! Ils les entendaient lui dire qu’ils l’avaient prévenu, qu’il n’avait qu’à choisir une vrai métier et devenir « Je sais pas moi… Ingénieur ! »

Ah ça pas question ! S’exclama Marcel dans un odieux reniflement. Jamais j’deviendrais comme toi Octave ! Mais puisque t’y tiens, j’vais te montrer que j’ai un dernier tour dans mon sac !

Dans sa banane en l’occurence. Verte flashy, ceinturée sur son torse comme une besace, Marcel en fit sèchement coulisser la fermeture éclair et en retira une douzaine de pokéballs. Les flashs se multiplièrent aussi vite que les apitrinis. Le début de la fin selon Octave, qui sentit qu’un truc dangereusement débile n’allait par tarder à arriver. Même pas besoin de patienter.
Debout devant lui, les pieds vissés sur ses pokémons de nouveau stabilisés, Marcel s’écria :

FUUUUUUUUUUUU-SION !

Rivalisant avec les PokéWarriors, l’apiculteur enchaina les poses douteuses, puis se figea brutalement. Manches relevées, il se mit à parler à sa montre à quartz :

Formation Mastodonte !

Brans le bat de combat. Les apitrinis prirent position dans un concert de bourdonnement. Chaque petit insecte savait exactement où se mettre, leur forme parfaite leur permettant de facilement s’assembler. Trente secondes et c’était réglé. Le résultat de ce formidable puzzle se révéla dans un intense éclat. API, vaisseau géant en forme d’apitrini volait bruyamment sous les pieds d’un Marcel secoué d’un rire triomphant.
Pris de court — et peut-être un peu impressionné — Octave demeura en embuscade, prêt à le ceinturer, mais deux abeilles s’interposèrent et l’obligèrent à reculer. Il pesta, mais il s’estimait déjà suffisamment abimé pour ne pas prendre le risque de ressembler à un vieux soufflet. Un acte sage, selon l’apiculteur désormais valeureux capitaine, qui pointa l’horizon du doigt et hurla l’ordre de départ. La formation s’élança droit sur la piste de Maestro et Patricia.
Ce qui prit un peu de temps, car API était aussi lent qu’il était grand.

Mais enfin !

Dans un vrombissement colossal, l’énorme conglomérat de pokémons s’éleva lentement jusqu’au balcon de Ginette. Découpée en contre jour, la silhouette de Marcel, dont le sweat noué sur ses épaules claquait au vent à la manière d’un super méchant, dominait fièrement le géant. Il braqua un regard acéré en direction de l’appartement, avant de se tourner vers Octave toujours sous bonne garde. Le sourire rayonnant de l’apiculteur donna la chaire de poule à son prisonnier.

Allé mes bébêtes ! Vous me balancez ça et ensuite vous me ramenez Patricia.

Léger « clac ».
Une douzaine abeilles se détacha sous les pieds d’Octave et l’emporta droit vers l’appartement. À peine entré par la fenêtre, l’escadron d’insecte se disloqua, jetant improprement leur fardeau sur un tapis des années soixante-dix. Leur vol chaotique se répercuta encore une bonne minute contre les meubles et les murs, renversant tout sur leur passage. Une anarchie programmée qui disparut aussi vite qu’elle était venue, étouffant dans sa fuite une exclamation offusquée. Dans le calme retrouvé du petit appartement, une personne manquait.

Coup de maître ? Pas tout à fait.

M-Mais vous êtes qui vous ?!
Eh oh ! Un peu de politesse ! Moi c’est Ginette ! Et si c’est encore pour me vendre un aspirateur, je vous ai déjà dis que je n’étais pas intéressée ! Maintenant, si vous voulez bien, j’ai ma série qui va commencer. « Serre moi plus fort » vous connaissez ? On va enfin savoir si Kitai pardonne à Ottavio d’avoir menti en racontant qu’il était danseur de flamenco.

Plantage système dans l’esprit de Marcel.
Impossible ! Son plan était parfait ! Comment est-ce que ses apitrinis avaient pu confondre le charisme royal de Patricia avec celui de cette vieille bique ?! Dans un état second, il leva la tête à la recherche d’une réponse. Il la trouva en jetant un coup d’œil à l’appartement, s’arrêtant une paire de biceps plus épaisse que ses cuisses. À cette seconde, il fut certain que Taiki avait tout manigancé. Mais si le champion de Cramois’Île pensait qu’il allait gentiment reposer Ginette et s’excuser, alors il se trompait.

Désolé Mémé, mais vous devrez mater cet épisode en replay.

La septuagénaire protesta parce que le « reuplé » ça ne marchait jamais, mais Marcel ne se laissa pas déstabiliser. Toujours perché sur API, il s’exclama en maintenant Ginette près de lui.

Allé Taiki on n’a qu’à échanger ! proposa l’apiculteur. La mémé, contre Patricia ! Je vous laisse dix minutes pour vous décider.
Huit ! Protesta Ginette. Sinon je vais rater le générique.


Olalalalalalalala:


Dernière édition par Octave Ferys le Sam 7 Mai 2022 - 13:51, édité 2 fois
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