Franchir une étape, démarrer une nouvelle histoire...[PV Yuki-chan]

Abel, le dos à moitié cassé, s'effondra sur un canapé à peine déballé et repris avidement son souffle. Lorsqu'il eut repris une respiration à peu près normale, il tourna la tête et considéra, pensif, l'appartement. Les plus gros meubles étaient finalement arrivés dans les magasins, et un message sur le téléphone avait averti le coordinateur qu'il devait venir les chercher. Le problème était qu'il n'avait pas de véhicule, et qu'il était difficile d'imaginer le fait de transporter tous les meubles un par un du magasin jusqu'à l'appartement.
Il ne lui restait qu'une solution, et, à contrecœur, Abel avait fait appel à Jack Atlas. Le videur du casino de Doublonville avait au départ refusé de l'aider, prétextant que « Jack Atlas ne s'abaisserait jamais à faire de telles tâches indignes », mais Aki, qui appréciait Abel, avait aidé ce dernier à l'aide d'une seule phrase :

- En fait, tu dis ça, mais je suis sûre que c'est uniquement parce que tu n'est pas capable de l'aider.

Trente seconde chrono plus tard, Jack, Abel derrière lui, roulait vers le magasin de meubles, tractant une espèce d'énorme remorque. Oui, Jack Atlas est quelqu'un de très crédule, et cela encore plus lorsque l'on lui titillait l'ego. Aussi, après plusieurs allez-retour, Abel se retrouva avec une pile de meuble devant l'immeuble, devant les monter un par un, et cela par l'escalier, puisque l'ascenseur avait décidé de faire grève ce jour précis. Donc oui, les locataires purent voir une armoire (entre autre) qui ahanait et qui montait les escalier apparemment toute seule, avant d'apercevoir leur nouveau voisin, dessous, soit en train de la porter comme il le pouvait, soit tout simplement écrasé dessous. Il avait dû faire ça seul, vu que Jack était reparti comme un voleur, tout simplement pour aller hurler dans les oreilles d'Aki que rien n'était impossible à Jack Atlas.
Heureusement, vers la fin de l'après-midi, Yusei était venu lui filer un coup de main, libérant Abel du meuble sous lequel il était coincé, en proie à une intense réflexion.

- Aki m'a tout raconté, et les liens qui nous unissent m'ont guidé jusqu'à toi.

Ne se formalisant pas, Abel accepta volontiers l'aide, ainsi les deux hommes réussirent à hisser tous les meubles jusqu'au troisième étage. Pour remercier Yusei, il lui accorda la partie de cartes que ce dernier réclamait, se fit exploser dans les règles de l'art, et laissa ce dernier partir, heureux d'avoir pu renforcer ses liens avec quelqu'un. Abel en était là, après avoir approximativement mis tous les meubles à la place que Yukichi et lui avaient convenus.
Car oui, Abel n'aurait jamais pris la responsabilité de placer uniquement les meubles selon ses goûts. Il y a quelques jours, les jeunes gens étaient allés voir les meubles, les tapis, dans les magasins. Dès qu'ils en repéraient un qui leur plaisait, ils réfléchissaient à où le placer dans l'appartement. Et ils prenaient des notes, ce qui avait permis à Abel de pouvoir placer grossièrement les meubles à leur place.

Un curieux sourire éclaira le visage d'Abel. Une nouvelle étape de sa vie démarrait. Il allait pour la première fois prendre une maison qui lui appartiendrait, même si ce n'était qu'en parti. Et pour la première fois de sa vie, il allait partager cela avec quelqu'un. Avec la personne qui pour lui comptait le plus au monde. Il allait partager cet appartement avec Yukichi Natsuka, l'idole de son cœur. Celle pour qui il aurait tout sacrifié. Rien que cette idée le comblait, mais le terrifiait en même temps. Parce que pour la première fois, il révélait au grand jour leur relation. C'était un mal pour un bien. En emménageant à Doublonville, il rapprochait Yukichi de Meister, ce qui permettait à ce dernier de pouvoir la protéger plus facilement, comme il l'avait promis. Mais même comme ça, il avait peur. Peur qu'un autre dégénéré Rocket ne tente de l'atteindre à travers elle. Peur des Quetzacoalts, peur de tous.
Mais il voulait dépasser ses peurs. Il voulait commencer autre chose. Il voulait vivre avec elle. Il voulait pouvoir lui tenir la main, la serrer contre lui. Il voulait se réveiller la matin et savoir qu'elle était à côté. Il voulait pouvoir embrasser ses mains, ses lèvres, sa nuque... Il voulait la rendre heureuse et la protéger lui-même, et pas seulement compter sur les autres. Il voulait aimer.

Abel retint un petit rire. Il allait sur ses dix-neuf ans, et commençait déjà à s'installer avec une fille... avec la ferme intention que cela dure. Il était jeune pour ça quand même...Et Yuki était encore plus jeune que lui. Malgré cela, il n'avait pas hésité à lui proposer d'emménager avec lui, et elle n'avait pas hésité à accepter. Cet appartement allait marquer le début de leur vraie relation, et cette pensée le faisait frémir. Il avait quand même un peu peur...mais était à la fois très heureux.

Le Rocket se leva de son canapé, et parcouru les pièces de l'appartement. Ils étaient encore dans les cartons, mais le tout était désormais habitable. Il s'arrêta net en entrant dans la pièce qui allait être la chambre. Lorsqu'ils avaient achetés les meubles, une énorme séance de rougissement les avait pris. Il s'agissait du lit, et ils avaient passés une demi-heure à réfléchir, tout rouge, à s'ils devaient acheter un lit à double place où deux lits simples...Mais ils s'étaient finalement décidés.
Abel consulta l'heure. 18 heures...Il avait le temps.
Le jeune homme sortir son téléphone et composa le numéro de la jeune femme :

- Yukichi...? C'est Abel. Hum...la plupart des meubles de l'appartement sont arrivés...Si tu veux venir...euh...Enfin...voilà quoi.

En vérité, il avait eu l'intention de dire « si tu veux emménager tout de suite », mais, trop timide, il n'avait pas réussi à s'y résoudre...Ah les hommes.

Lorsqu'il eut finit l'appel, trop fatigué pour avoir entendu l'exclamation de joie qui était sortie du téléphone, Abel se laissa choir sur le lit deux places qui occupait une belle partie de la pièce. Oui, ils avaient quand même opté pour un énorme lit, toujours pour une raison naïve. Oui, Abel et Yukichi étaient tellement timide l'un et l'autre que prendre un lit plus petit, où ils auraient été plus proche l'un de l'autre était à proprement parler inenvisageable.
Et pourtant, il était probable que le jeune garçon ait envie de serrer l'élue de son cœur contre lui pendant les nuits qui allaient suivre...
Il était probable qu'il ait envie de nicher sa tête dans son cou et de respirer l'odeur de ses cheveux à la faveur de l'obscurité... Alors qu'ils seront séparés par cette large surface qu'ils ont eux-mêmes contribué à créer...
Mais pour l'instant, Abel était bien loin de telles pensées, seule restait la fatigue, et l'envie de voir Yukichi dans cette appartement, de voir son sourire...ses yeux rouges...d'entendre les éclats de sa voix... La bouche entrouverte, Abel sombra dans on sommeil léger, en attendant la venue de sa petite amie.

Il rêva. Il rêva d'une vie future, où Abel et Yukichi, devenus adultes, vivaient en couple, heureux. Il n'arrivait pas à les voir distinctement, mais dans son esprit, il ne faisait pas de toute que c'était eux. Abel, âge d'environ une trentaine d'année, était en train de faire la cuisine, le sourire aux lèvres. Il préparait une chose de simple, une omelette aux légumes, et Yukichi, qui avait l'air heureuse aussi, était à côté d'une table, en train de disposer des assiettes et des verres. Un acte anodin, mais porteur de tellement de promesses future...
Un mariage, où l'homme aux yeux d'or rougissait en voyant cette femme, si belle dans sa robe de mariée. Une danse, toujours au mariage, Yukichi et Abel, qui se tiennent les mains et qui virevoltent, en faisant des pas peu maîtrisés. Puis plus tard, Abel, en train d'apporter un verre d'eau et un yoggourt à Yukichi dont le ventre s’arrondissait, et qui grimaçait parfois de douleur. Yukichi, qui caressait amoureusement son ventre rond, et Abel, collé à ce dernier, affichant un grand sourire lorsqu'il entendait un mouvement.
L'hôpital, Yuki qui transpirait, tout en poussant des hurlements de douleurs. La docteur qui tentait de l'aider. Abel, la mine terrifiée, qui tenait sa main et la serrait fort. Jusqu'au moment où petit bébé fut posé sur le ventre de la nouvelle mère qui poussa un soupir de soulagement. Abel en train de peiner pour donner le biberon au bébé, sous le regard amusé de sa femme, toujours dans son lit d'hôpital.
Le retour chez eux, où ils ont aménagés un landau. Ils passent des après-midi à agiter un jouet devant le bébé, qui gazouille. Ivres de bonheurs, ils ne voient plus le temps passer. Ils s'endorment, dans une douce étreinte... Lorsque la vitre explose, et que des hommes entrent par l'ouverture béante, un « Q » brillant sur l'épaule. Ils attrapent Abel, et le maintiennent au sol, et emmènent Yukichi, qui pousse un cri de désespoir. Abel, qui pousse un hurlement de rage, redevenu seul, et qui berce en pleurant l'enfant, qui a commencé à crier. Et d'autres hommes arrivent, un « R » flamboyant sur le veste. Ils assomment le mari impuissant et prennent l'enfant. Abel se réveille, seul. Il crie une fois encore, et sort en courant. Il erre dans la ville, appelant sa femme et son enfant, ne s'arrêtant jamais. Il erre, lorsqu'il l'aperçoit. A coup de poing, et en colère, il fait fuir les hommes au « Q » brillants. Il la prends dans ses bras, pleurant, content de l'avoir retrouvée. Et c'est là qu'il remarque la tache rouge qui s'étend, doucement, sur le sol. C'est là qu'elle lui attrape le visage, pour le forcer à regarder son dernier sourire. C'est là qu'ils s'échangent leurs ultime baiser. C'est là que sa main retombe, tristement, sur le sol. C'est là qu'il pousse un long cri. C'est là qu'il remarque l'arme, abandonnée au sol par les malfaiteurs. C'est là qu'il l'approche doucement de sa tempe. C'est là que...

Abel hurla, et se redressa, en sueur. Affolé, il regarda autour de lui, et mit un peu de temps à reconnaître l'endroit où il se trouve. En sueur, le coordinateur porta une main tremblante vers son cœur, encore frémissant.

- Ce n'était...qu'un rêve...Oui c'est ça...un rêve...

Abel murmurait ces paroles, il cherchait lui-même à se convaincre de ce qu'il disait. Mais au fond de lui, il savait ce que cela signifiait. Il fallait mettre fin aux agissements des Quetzacoalts le plus vite possible, et il fallait qu'il se protège des Rockets. Sinon, cette vision deviendrait réalité.
Soudain, il se sentait incroyablement las. Il aurait aimé que Feuforêve soit là, mais ce dernier, accompagné des autres Pokémons d'Abel, était allé rendre visite à la famille Kujaku, qui n'habitait pas loin.
Le jeune garçon entendit quelqu'un toquer. D'une voix imperceptible, il dit « Entrez... », avant de se lever. Yukichi entra, et Abel lui sourit, fatigué. Mais la suite su lui redonner des forces. La jeune fille s'approcha, et lui offrit un tendre baiser. A ce contact, Abel ne put s'empêcher de fermer les yeux, et de sentir son cœur accélérer. Aussitôt après, Yukichi l'obligea gentiment à s'asseoir sur le lit, et entreprit de lui masser les épaules, doucement. Harassé, Abel sentit néanmoins la fatigue refluer peu à peu, sous les mains de sa petite amie.
Mais alors qu'il pensait enfin pouvoir se reposer, et prendre plaisir de ce contact, son rêve qui finit cauchemar lui revint brusquement en mémoire, lui arrachant un spasme. Terrifié, le coordinateur posa sa main droite sur son épaule gauche, là où se trouvait celle de Yukichi. Il se retourna brusquement, et la serra contre lui, très fort.
Il pleurait maintenant, et d'une voix mouillée, il articula :

- Yu...Yuki, promet-moi...de ne jamais mourir...avant que l'on soit vieux...S'il...S'il te plaît.

Maintenant, Abel culpabilisait un peu, d’avoir cédé à ses nerfs, et surtout d’avoir inquiété Yukichi, car oui, il la sentait pleurer, lorsqu’il l’avait serré contre lui. Mais elle avait parfaitement su, comme d’habitude, se montrer à la hauteur de la situation. Abel avait cessé de pleurer, et ses mots, bien que surpris, l’avait rasséréné Après tout, Yuki n’était pas si fragile… Il savait qu’elle pouvait se montrer forte, elle lui avait déjà montré plusieurs fois. Il fallait qu’il cesse de lui montrer ce côté faible de lui. Il devait lui faire confiance, et se concentrer sur les tâches importantes qui l’attendaient.
Leur étreinte dura quelques temps, lorsqu’ils se séparèrent. En effet, les Pokémons de Yuki venaient en effet d’entrer timidement dans la pièce, et la femme aux yeux rouge les incitait à grimper sur le lit pour les rejoindre. Et c’est ce qu’ils firent, avant de tendre solennellement un petit paquet aux deux humains. Touchée, Yukichi le prit, et l’ouvrit délicatement, Abel penché par-dessus son épaule pour voir ce que c’était :

- Regarde, ils ont pensé à nous…

Un livre de cuisine ? Comment ils avaient pu deviner que la cuisine d’Abel était tout simplement catastrophique ? Enfin, on ne va pas aller jusqu’à dire catastrophique, mais en fait, Abel ne sait limite préparer que des pâtes, le reste n’est…pas si terrible, mais lorsque l’on confond le sel avec le sucre lorsque l’on prépare de la soupe, ça donne un résultat assez catastrophique. Et puis, il sait préparer des Poffins aussi ! Abel sourit en voyant les tickets de cinéma qu’ils avaient mise entre les pages. Les Pokémons de Yuki étaient véritablement adorable… Mais il se sentait un peu coupable de les séparer ainsi de leur amie de toujours… Mais ils devaient l’avoir accepté, et cela plus facilement que Feuforêve, sinon ils ne leurs auraient pas offert un cadeau comme celui-là. Avec d’infinies précautions, Abel les remercia chacun, par une gratouille sous la gorge, et en les remerciant.
Et une fois qu’ils furent prêt à partir, Yuki lui avoua que c’était la première fois qu’elle allait au cinéma. Enorme coup de pression pour notre ami coordinateur. Il allait être lié de très près à la « première fois » de Yukichi, et cette dernière s’en souviendrait peut-être toute sa vie ! Il avait intérêt à être à la hauteur… (C’est moi où on peut détourner ces phrases ?).

C’est pour cela qu’il s’appliqua à lui faire le plus plaisir possible, non pas qu’il ait une énorme expérience en la matière, mais son père l’avait plusieurs fois emmené à Doublonville alors qu’il était plus jeune, après tout, ils habitaient à côté, à dans le Bois aux chênes ! Et Doublonville était connue pour ses…salles de cinéma aussi après tout ! Donc Abel guida Yukichi dans la ville, il commençait à faire sombre, rapport à l’heure, aussi Abel se perdit, mais fit son possible pour que l’amour de sa misérable existence ne s’en rende pas compte, avant qu’il ne réussisse à retrouver leur chemin, et arrive en face du cinéma. Abel consulta les tickets, ils pouvaient aller voir n’importe quel film…
Le jeune coupe s’arrêta devant un panneau, où s’affichait la liste de tous les films. Le coordinateur préférait laisser Yukichi choisir le film, après tout, c’était le premier film qu’elle irait voir, autant lui laisser le choisir ! Abel était très heureux d’aller au cinéma avec elle, car entre y aller avec ses parents où avec sa petite amie, ça ne te fait pas du tout le même effet ! Mais il y eut néanmoins des désagréments, à savoir une bande de crétins qui se mirent à siffler Yuki, et à lui faire des gestes obscènes à distance. Son petit ami se retourna plusieurs fois, furieux, avec une énorme envie de loger son poing dans la tête de ces imbéciles, mais non, après tout c’est vrai qu’elle était mignonne… Tellement mignonne qu’il lui attrapa la main, avant de lancer un regard noir à la bande de « djeuns » qui se conduisait pas mieux qu’un Rayleigh Bootleg, la classe en moins.
Alors déjà que ce dernier énervait Abel, alors ceux là…

Bon, mettons-nous d'accord sur quelques points. Abel, lorsqu'il veut protéger sa Yukichi d'amour, peut-être véritablement flippant., avec son regard qui peut foudroyer les PNJ (et seulement les PNJ) sur place. Mais le fait est que lorsqu'il est avec Yukichi, il a également tendance a avoir une tronche légèrement niaise, parce qu'il apprécie pleinement l'instant (quoi que puisse en dire Tommy).
Le truc, c'est qu'avec cette bande de moules à patates farcies en manque de jeunes filles, Abel ne percevait pas de réelle menace (et c'est encore heureux), donc lorsqu'il se retourna après avoir pris la main de Yukichi, le résultat était...
Un mix entre un regard tueur de PNJ et une mine d'abruti heureux complet.
Bon, au moins, les moules à patates en question arrêtèrent de siffler, mais il était difficile de déterminer si c'était à cause du regard de tueur où tout simplement d'une monstrueuse envie de rire. Où alors c'était les deux... Mais au moins, ils arrêtèrent.
Bon, détail annexe, mais Abel, en se retournant, venait de constater que Yuki avait rougie. Sur le coup, il la trouva juste, mais juste, trop mignonne. Avant de se rendre compte qu'il lui avait saisie la main, du coup, sa teinte devint sensiblement la même que celle de sa petite amie. Au point que les passants les croient atteint d'une maladie grave et s'écartent prudemment. Ah, et aussi que la seule personne au monde étant altruiste au point de risquer sa santé pour des gens qu'elle connaissait que peu s'inquiète.
Oui, je parle de Tohru Honda, cuisinière du casino Bootleg ( c'est de la persécution)qui courus vers eux, s'arrêta, et s'exclama, affolée :

- "Excusez-moi ! Vous avez besoin d'aide ?"

Sur le coup, Abel la considéra avec des yeux ronds. Mais étant donné que je n'ai pas envie de passer trente ans là dessus je passe les détails. Retenez seulement qu'ils ont rassurés la pauvre Tohru, qui a approximativement viré à la même couleur de peau qu'eux lorsqu'elle s'est rendu compte de sa méprise, et surtout, qu'ils faisaient une sorti en amoureux (elle est un peu cruche).
Je vais donc reprendre une phrase du post de ma Yuki d'amour... « Après s’être débarrassé des autres boulets, ils purent enfin choisir le film sans être dérangés et en prenant leur temps. »
Oui, Tohru est pas vraiment une boulet, mais vous avouerez qu'elle est franchement stupide ! Mais elle est gentille, ça compense.

Yuki choisit de regarder « Mon Voisin Ronflex », un film en théorie pour enfants, mais qu'elle avait visiblement envie de voir. C'était une reprojection, le film étant assez ancien, et Abel l'avait déjà vu lorsqu'il était enfant. Mais il eut néanmoins beaucoup de plaisir à le redécouvrir, surtout en compagnie de Yuki. Elle semblait apprécier beaucoup le film, et alla même jusqu'à verser quelques larmes au moment du final. Son copain, lui, était secoué également, mais pour une autre raison. En effet, pendant la scène mémorable où les dresseuses dansaient autour d'un arbre pour le faire grandir, Abel avait discrètement tenté d'attraper la main de Yuki (Roh, ça va, que ceux qui ne l'ont jamais fait ça au cinéma me jettent la première pierre), mais alors qu'il était sur le point de réussir, un gamin, au rang de derrière, avait lâché « Maman, regarde, le monsieur essaie d'attraper la main de sa voisine », vainement réprimé par un « Shh » gêné de sa génitrice. Abel se sentit soudainement très bête, et cru sentir les regards vaguement moqueurs des rares personnes de la salles.
En plus, Yuki n'avait strictement rien vu, ni entendu, ce qui fut un grand moment de solitude pour le jeune homme.

Mais le film était quand même sympathique, et lorsque le petit couple ressortit, il était de très bonne humeur. Abel, en revanche, n'avait pas envie, malgré sa fatigue de tout à l'heure, de rentrer tout de suite, aussi il prit gentiment sa petite amie par la main, et l'emmena devant un nouveau bâtiment. C'était un restaurant, le genre de resto hyper classe où tu as peur d'exploser ton portefeuille en commandant une salade. Mais bon, le jeune homme avait ses économies, et surtout, il voulait profiter au maximum de leurs temps à deux pour rendre leur relation vraie et belle. Il déposa un baiser sur la joue de Yuki « Ça te tente ? ».

Bon, Abel s’était peut-être, je dis bien peut-être, légèrement emporté. Lorsqu’il regardait les tarifs sur la carte, il se disait qu’il allait devoir sérieusement piocher dans les économies qu’il avait mises de côté (Dans un réflexe typiquement macho, Abel avait l’intention de tout payer). Le truc, c’est que lorsqu’il regardait Yuki en levant la tête, il se disait que ce n’était absolument pas grave, qu’ils étaient jeunes, et qu’il fallait profiter de l’existence. Oui, c’est absolument contradictoire, et alors ?
Bon, par contre, les deux jeunes gens uniquement pour un plat principal, ils avaient renoncés aux autres aliments lorsqu’ils avaient vu que le prix d’une simple salade affichait deux chiffres. Pour l’apéritif... le serveur les considéra avec un dédain facilement visible lorsqu’Abel commanda une bouteille d’eau minérale, autant par soucis d’économie que parce qu’il se souvenait de la dernière fois qu’il avait bu devant elle. Ça avait été terrible.
Abel tient remarquablement bien l’alcool, mais les vins de son père dépassaient la capacité qu’un être normalement constitué pouvait encaisser sans dommage. Autrement dit, Kujaku père était la seule personne actuellement répertoriée qui avait réussi à boire ça sans effet secondaire, la femme et le fils tombant dans un état proche du coma.
Mais ce n’est pas le sujet actuel, retenez juste qu’Abel n’avait pas envie de donner une image de lui négative à sa petite amie.

Donc, étant donné qu’ils étaient les seuls personnes dans ce restaurant qui avaient des revenus…normaux on va dire, et par conséquent les seuls qui avaient des tenus normales, des manières de vivre classiques, et qui ne commandaient pas un vin hors de prix. Du coup, les personnes de la haute société avaient tendances à les regarder de haut, et en temps normal, cela aurait énervé le jeune homme, mais le pire c’est qu’il était trop absorbé par Yukichi et leur dîner aux chandelles pour s’en occuper. Lorsqu’il la voyait là, en train d’attendre les plats qu’ils avaient commandés, à cette table de luxe, il se sentait heureux, puis soudainement un peu con d’éprouver ce genre de sentiments. Cependant, confusément, il trouvait qu’ils marquaient ainsi le début officiel de leur relation, une relation qu’il espérait emmener loin. Maintenant qu’ils habitaient ensemble… ils avaient franchis une étape. Du moins, c’est ce qui lui semblait, peut-être que Yuki pensait une chose différente…

- Merci beaucoup Abel pour cette merveilleuse soirée. Je sais qu’elle n’est pas encore terminée mais… Je voulais te dire à quel point je suis reconnaissante pour tout ce que tu as fait, autant pour moi que pour mes amis. Voilà… Bon appétit.

Lorsqu’elle lui dit cela, agrippée à ses couverts, Abel eut un petit rire, il la trouvait tellement adorable, et il se sentait tellement ridicule d’avoir voulu faire le mec bien en l’emmenant dans un grand restaurant. Parce qu’avec leurs dégaines, c’était clair qu’ils n’étaient absolument pas dans leur élément.
- « On est pas fait pour le luxe, hein ? », dit le coordinateur avec un petit sourire.

Le repas, malgré le regard des autres consommateurs et des serveurs, se passa plutôt bien, les deux vivant à leur rythme (où tout simplement trop bêtes pour voir que les autres se moquaient d’eux). La nourriture était tout simplement succulente, et au vu le prix, elle avait le droit. Cependant, le jeune homme insista pour tout payer (Macho je vous dis…). Après quoi, ils finirent par rentrer dans leur appartement, main dans la main, au milieu de la nuit qui était tombée. Doublonville, la nuit, c’était une expérience relativement flippante, mais Abel avait la tête tellement dans les vapes, à force de penser à des trucs sérieux, qu’il ne s’en souciait absolument pas. Lorsqu’ils retrouvèrent leur appartement, ils firent attention à ne pas faire de bruit. Il y avait une trace dans le jardin de l’atterrissage de Dracaufeu, qui était revenu avec tous les autres Pokémons d’Abel de leur visite chez la famille Kujaku, tous les Pokémons devaient dormir à cette heure.
Lorsqu’ils rentrèrent, le couple entrebâilla la pièce où tous les Pokémons dormaient, histoire de vérifier qu’il n’y avait aucun problème. Apparemment, tout allait bien. Givrali s’était endormie sur le ventre de Dracaufeu, qui elle-même avait passé un bras protecteur autour du cou de Teddiursa, qui même s’il devait s’en moquer, ne s’était pas dégagé.
Vipelière avait réquisitionnée un oreiller et dormait dessus, à la manière d’une princesse, tandis que Scalpion dormait paisiblement, près de la queue enflammée de Dracaufeu, que cette dernière avait eu la présence d’esprit d’envelopper dans un tissu ignifuge (matériel Rocket), pour la nuit. Cela produisait une douce lumière rougeâtre, et étant donné que Scalpion avait peur du noir, elle dormait près de Dracaufeu pour la lumière.
Quant à Feuforêve, il s’était enveloppé dans une couverture et ronflait paisiblement.
Aucun problème de ce côté-là.

Pendant que Yukichi vérifiait ses Pokémons à elle, Abel alla dans la salle de bain, se brossa les dents…enfin, fit sa toilette du soir quoi, puis alla dans leur chambre à eux.
Grand moment de solitude, face à un imposant lit. Mais même avec les joues en feu, le jeune garçon finit par se raisonner et se résolut à se coucher, en attendant Yukichi. Oui, dormir pour la première fois avec une jeune fille, surtout lorsqu’il s’agit de sa petite amie, ça fait bizarre.
Très bizarre même.

Bon, maintenant, imaginez que vous vous asseyez dans un siège, que vous appuyez sur un bouton, et que PAF, vous traversez une faille spatio-temporelle, pour vous retrouver…une semaine plus tard, dans le futur, au beau milieu de l’après-midi. Vous y verrez Abel, en train de galérer pour préparer des Poffins pour tous les Pokémons.
Et Yukichi ? Eh bien…

D’habitude, Abel n’était pas mauvais pour préparer les Poffins, au contraire, il se débrouillait pas trop mal pour en préparer. Mais le truc, c’est qu’il avait l’habitude d’en préparer pour ses propres Pokémons, dont il connaissait les goûts par cœur (sauf ceux de Scalpion, qu’il ne connaissait pas encore assez). Donc ça ne lui causait strictement aucun problème. Mais là, il s’échinait à en préparer également pour ceux des Pokémons de Yuki, et il galérait franchement. Devait-il en faire plus épicé ? Plus sucré ? Salé peut-être ? Ou alors peut-être qu’ils aimaient les aliments amer ?
Ce fut le moment que choisit Yukichi pour rentrer, elle vint le saluer (comprendre, un long et tendre baiser entre deux niais), sur le coup, Abel remarqua qu’elle semblait assez perturbée, mais absorbée comme il l’était par la préparation de ces f***** Poffins, il ne lui demanda pas de précisions. Après tout, il ne voulait pas être collant. Si elle avait des choses sur le cœur, il valait mieux attendre qu’elle lui dise de son plein gré. Mais il s’inquiétait quand même, elle revenait de chez le médecin, non ? Elle avait pas attrapé un truc grave, hein ?

- J’ai été voir le médecin, il a dit que tout allait bien. C’est gentil à toi d’avoir préparé des poffins, mais tu n’aurais pas oublié le sucre ? Attend je vais en chercher.

Pas de problèmes donc ? Tant mieux… Il avait du se faire des idées.
Mais revenons-en à nos Poffins. Les Pokémons de Yuki aimaient bien manger sucré ? Ceux d’Abel préféraient les aliments plus épicés, c’est pourquoi il n’avait pas pensé à mettre une quantité plus raisonnable de sucre. Bon, après elle partit en chercher… dans la pièce voisine ? Sur le coup, le jeune homme ne comprit pas, mais lorsqu’il l’entendit enguirlander (gentiment) ses Pokémons qui avaient taxés le sucre, il finit par réaliser. Bon, par contre…
Oui, c’était bien ce qu’il pensait. Il ne restait quasiment plus rien, ces gloutons avaient tout avalés ! Abel regarda, un peu dépité le contenu du sac de sucre. Mais il se retourna, tenta de faire bonne mine, et dit « Bah, de toute façon, on a plus grand-chose à manger, autant faire des courses ! »
Bon, en fait, il avait pas vraiment envie de sortir, il était bien ici, avec son amour et les Pokémons, mais c’était soi ça soit ils avaient pas grand-chose à manger ce soir. Donc il afficha un grand sourire, enfila son grand manteau noir, et se prépara à sortir. Dracaufeu avait envie de glander, Teddiursa pionçait, Givrali était en train de se faire belle, et Scalpion était trop timide pour sortir. Abel sortit donc avec Feuforêve, qui lui avait envie de bouger, et Vipelière qui s’était niché sur son épaule droite, qui elle avait envie de voir d’autres personnes, ainsi qu’avec Yuki, évidemment. Il n’avait pas regardé si elle avait emmené quelques-uns de ses compagnons avec elle, et ce fut ce petit groupe qui se dirigea vers le supermarché, avec un paquet de sac de courses.

Abel fixa la liste de course. Ouais…ils avaient pas mal de truc à prendre. Avec un soupir, Abel commença à entreposer les produits dans le caddie qu’il avait pris à l’entrée. Farine, sucre… Bon, vu leurs niveaux respectif en cuisine, ça allait être probablement relativement inutile, mais après tout ils avaient un livre de cuisine !
Abel se demanda à quoi ils ressemblaient aux yeux des autres clients. Deux personnes qui font les courses, et qui ont le même âge, soit qui sont relativement jeune, c’est soi des frères et sœur qui font des courses pour leur maman, soit… Ouais bon, je vais pas vous faire un dessin, hein.
Abel, les joues légèrement empourprées, se tourna vers Yuki, lui déposa un léger baiser sur les lèvres et dit :

- On a oublié quelque chose ?

Non, il n’a rien oublié. Si ce n’est de regarder en arrière. Ça lui aurait évité des douleurs atroces.

Nous y revoilà ! Rosalia, berceau des légendes pokémons et – Oui bon ok ça a déjà été dit, mais il faut bien une phrase pour introduire non ? Enfin bref, aujourd’hui Rosalia commençait à préparer la fête d’Halloween qui allait se dérouler dans plusieurs semaines, mais l’engouement qu’il y avait autour de cette fête attirait beaucoup de gens de Johto, car la fête de Rosalia est réputée pour être particulièrement jolie, normal puisque le clou du spectacle est une prestation de la championne de l’arène de la ville, c’est à dire notre magnifiquement sublimissime Hoshi ! Celle-ci d’ailleurs était en train de mettre à l’œuvre des stratégies de combat pokémon pour ses concours à venir avec ses 2 nouvelles recrues, j’ai nommé Jelly Lily et Koro-chan (puisqu’elle ne connaissait pas les vrais noms de ses pokémons). La demoiselle se trouvait dans la forêt placée derrière la tour cendrée, elle y trouvait souvent refuge pour s’entraîner et s’isoler quelque temps, mais là c’était en compagnie de son amie Myun que la jeune coordinatrice s’amusait à voir de quoi ses pokémons étaient capables :

- Koro-chan Plenitude et toi Jelly Lily Vent Mauvais pour vous protéger !

Voilà, ce genre de technique était une des nouvelles stratégies de la boucletteuse, elle profitait des attaques offensives pour s’en constituer une barrière afin de mieux préparer la prochaine salve. La petite méduse flotta gracieusement autour de la chauve-souris qui se concentrait du mieux qu’elle pouvait. Celle-ci s’entourait alors d’une aura bleuté qui devenait de plus en plus puissante, au même moment, Jelly Lily tourna sur elle-même et invoqua un vent sombre venant s’envelopper autour des deux pokémons. Cette rafale spectrale s’imprégna de l’aura psychique qui entourait la petite chauve-souris, la rendant encore plus puissante ; de l’autre côté Myun se tint prête pour riposter :

- Okay tu veux jouer à ça ! Camélia utilise Bourdon ! Et toi Dandelion accompagne la avec Feu Follet !

Qui était Dandelion ? Oh c’était un petit pokémon ressemblant à une lanterne que Myun avait capturé à Syrcas, la demoiselle l’aimait beaucoup et l’entraînait de nombreuses fois pour qu’il atteigne le niveau de ses autres pokémons. Pendant que les pokémons adverses se préparaient, les pokémons de la jeune dresseuse firent de même et se placèrent comme s’ils allaient jouer une pièce de théâtre. Le pokémon insecte se mit alors à faire vibrer ses ailes de plus en plus vite, l’enveloppant d’une force sonique, tandis que la lanterne volante fit apparaître des flammes bleues dont Hoshi connaissait parfaitement la propriété puisqu’il s’agissait d’une de ses attaques fétiches à l’arène. Dandelion projeta les flammes autour du Maskadra avant qu’elles n’explosent et prennent forme de voile de feu dansant autour du pokémon insecte. Le mélange des deux attaques était vraiment réussi et la demoiselle ne pouvait s’empêcher d’imaginer une variante pour ses concours pokémons.

- Allez !! Rayon Signal !
- C’est parti ! Lame d’Air !

Camélia poussa un cri, accompagné par Koro-chan qui elle s’amusait plus qu’autre chose. Le pokémon insecte généra un laser autour duquel s’accumulaient les flammes de Dandelion, tandis que la chauve-souris concentra son énergie psychique autour de ses ailes avant de propulser des lames venteuses dont la puissance avait doublé grâce au vent mauvais qui accompagnait la salve. À ce moment, Maskadra relâcha son rayon gonflé par les flammes qui explosa au contact des rafales spectrales de Koro-chan. L’explosion fut si forte que les deux demoiselles tombèrent au sol, mais seule Myun vit son pokémon K.O, Hoshi avait gagné le combat.

- Eeeeeh ! Mais c’est pas juste !

La demoiselle aux bouclettes se releva et frotta la tête de sa chauve souris qui était toute contente d’avoir gagné, puis la championne saisit la main de son amie pour l’aider à se relever.

- Koro-chan a résisté grâce à Plénitude, c’est pour ça.

La jeune dresseuse remercia son pokémon insecte et le rappela dans sa pokéball et déclara tout en s’époussetant le kimono :

- Bon eh bien je vais au centre pokémon moi, tu m’accompagnes ?

La boucletteuse donna une baie à ses deux pokémons et s’excusa de ne pas pouvoir car elle devait aller faire les courses à Doublonville et passer à sa maison avant d’y aller. Après s’être saluées, chacune des deux demoiselles partirent dans un sens opposé, laissant Hoshi seule avec ses pokémons. Ceux-ci étaient heureux d’avoirs gagnés de cette manière et s’amusaient à se voler après (bah oui ils ont pas de jambes) entre les maisons de Rosalia. La demoiselle saluait les gens qui passaient et arrivait enfin chez elle, où elle fut accueillie par Dandy Avaltout et Pharamp qui avaient déjà préparé tous les sacs pour les courses. La demoiselle se demandait vraiment ce qu’elle pourrait faire sans des pokémons aussi serviables et leur promis une soirée crêpe, seule chose qui concernait la cuisine et qui ne faisait pas pleurer les compagnons de la jeune coordinatrice.
Il faut dire que son talent pour la cuisine n’était pas du tout présent, ou alors très très bien caché car tout ce qu’elle entreprenait finissait en truc noir et informe qui sentait affreusement mauvais. Il n’y avait que les crêpes qu’elle savait faire, faut dire que c’est une des choses les plus simple à faire dans le monde cuisinier aussi, mais chut, laissez la savourer sa "maîtrise culinaire".

La demoiselle partie donc en compagnie de Dandy Avaltout et Jelly Lily en direction de Doublonville, tandis que les autres étaient resté à la maison au cas où Myun repasserait. Durant le trajet, le pokémon au chapeau faisait comme toujours sensation auprès des passants qui se retournaient en voyant la masse bleue aux moustaches et à la canne circuler doucement dans la ville. Jelly Lily quant à elle ne pouvait s’empêcher de regarder tout ce qu’elle voyait, elle s’arrêtait souvent devant les vitrines de vêtements (tout comme sa dresseuse qui profitait beaucoup trop de son salaire de championne pour s’acheter des nouvelles robes) et poussait sa dresseuse (enfin c’est un prétexte) à acheter une ou deux nouvelles robes, idéales pour la saison d’hiver.

La petite troupe arriva enfin au centre commercial de Doublonville, trajet qui ne fut pas de tout repos avec les passants qui perdaient un bout de papier et Dandy qui ne pouvait résister à la tentation de leur courir après pour leur rendre l’objet, mais les personnes étant effrayée par le pokémon continuaient de courir encore plus vite, créant ainsi de nombreuses courses folles dans toute la métropole. Et aussi Jelly Lily qui amenait la demoiselle à visiter un magasin trop grand pour elle, ce qui la conduisait à se perdre et à suivre discrètement un client pour retrouver la sortie. Bref, Doublonville c’est beau, mais c’est épuisant.

Les portes du bâtiment s’ouvrirent automatiquement (choque à laquelle Jelly Lily n’avait toujours pas compris le fonctionnement et passait 5 ou 6 fois par la porte pour essayer de comprendre), invitant la demoiselle et ses deux compagnons à rentrer dans l’immense magasin, un des seuls dans lesquels Hoshi parvenait à ne pas se perdre grâce aux pancartes qui indiquaient les rayons. La championne sortit sa liste des courses et demanda à Dandy d’aller chercher un chariot, chose que le pokémon fit avec plaisir mais qui valut de nombreux cris de la part de la caissière. Très bien ! C’est parti !
La petite méduse était souvent toute excitée en faisant les courses, elle ne pouvait pas s’empêcher de goûter à tout ce qu’elle voyait de comestible, chose qu’Hoshi essayait d’éviter au maximum parce que c’est bien beau d’ouvrir un paquet de biscuit, mais après il faut le payer. La coordinatrice circulait donc doucement dans les rayons et posait dans le chariot ce dont elle avait besoin :

- Bon alors, le produit pour l’accordéon de Dandy c’est fait, celui pour mon violon aussi, le coussin de Cara-chou c’est ok, les 3 tonnes de baies pour Cara-chou aussi, la dînette de Koro-chan on la prend au retour, les trucs à manger c’est fait et… ah non ! la moutarde ! Euh… c’est où ?

Dandy indiqua le rayon et guida la demoiselle qui regardait les produits présentés, aucun n’ayant une grande utilité, mais dont l’emballage était parfois fort joli. Enfin, la championne arriva au rayon des condiments et saisit le pot de moutarde en verre bien solide pour ne pas qu’il se brise si Pharamp la pas douée le fait tomber par accident (ce qu’elle fera pour sûr), quand soudain une voix familière vint à stopper la demoiselle sur place :

- On a oublié quelque chose ?

Keuaaaaaaaaaaaaah ? Mais d’où vient cette voix respirant la stupidité ? Mais d’où peut bien provenir cette voix ridicule dont le porteur mérite des baignes ? Ah ! AAAAH ! Mais c’est lui ! Ce gros boulet inhumain ! Cette chose informe et dont le cerveau est inexistant ! C’est lui ! Là bas ! L’incarnation de l’inutilité ! Abel Kujaku ! AAAAAAAAAAAH Blasphême ! Sacrilège ! Mais qu’est-ce qu’il fait là ce boulet ! Espèce de truc bête !

La demoiselle venait d’apercevoir (vous l’aurez compris) son grand rival Abel Kujaku, personne qu’elle ne peut pas blairer sans être en proie à des pulsions meurtrières sans raison apparente mais bon. La jeune championne fixait le garçon qui ne l’avait pas vu et qui lui faisait dos, celui-ci était accompagné d’une jeune fille un peu plus jeune quelle, ou alors plutôt petite, il s’agissait sûrement d’une amie ou de sa sœur… Enfin c’était ce que la championne pensait, jusqu’à qu’Abel ne lui pose un léger baiser sur les lèvres. Et donc là je sais que les smileys sont interdits, mais comme c’est une situation d’urgence, voilà à quoi ressemblait Hoshi à ce moment-là :

O_______________________________O

Par purs réflexes, la demoiselle saisit le pot de moutarde qu’elle venait de poser dans le chariot et le lança avec toutes ses forces sur la tête du garçon dont l’action pouvait être traduite par "Frappe-moi ! Frappe-moi !". Le pot de moutarde exécuta un vol plané tout à fait sublime et explosa contre le crâne du garçon qui tomba au sol dans un cri de surprise et de douleur (fwahaha c’était trop drôle). Jelly Lily poussa un cri de joie en voyant l’action se dérouler tandis que Dandy poussa un cri de peur, se demandant si le garçon était toujours en vie ou pas et s’il allait continuer à être avec sa dresseuse après qu’elle soit en prison.
La demoiselle quant à elle reprit ses esprits et se rendit compte de son action magnifique mais assez dangereuse il faut le dire avant de courir en direction du corps inerte (si seulement) allongé au sol :

- Ah euh je… je suis désolé, le pot de moutarde m’a glissé des mains (Menteuuuuuuuuuuse). Est-ce que tout va bien ?

Hoshi et ses excuses bidons, c’est toujours beau à voir.

- Heu… Oui, je dois encore prendre quelque chose. Pour, heu… Se préparer à l’hiver.

L’action fut, pour ainsi dire, foudroyante. C’est-à-dire que le coordinateur sentit confusément une douleur intense à l’arrière de son crâne, tandis qu’à côté de lui s’effondrait un terrifiant pote de moutarde. Abel poussa un « AIEUH », très éloquent, et s’effondra comme une masse par terre, une légère quantité de sang suintant à l’arrière de son crâne. Le coordinateur sentit le « par terre » du supermarché sous son menton, et ne bougea plus.
Un moment de silence flotta dans le supermarché. Jusqu’à ce que Yukichi réagisse, et s’approche à quatre pattes de son petit ami, actuellement dans un état proche du coma, et se mette à hurler à destination de… de qui au fait ?

- Vous êtes folle ! Qu’est-ce qui vous a pris ? N’approchez pas !

- Ah euh je… je suis désolé, le pot de moutarde m’a glissé des mains. Est-ce que tout va bien ?

Le coordinateur, dans un état de flottement absolu, cru, dans un moment de lucidité, reconnaître cette voix. Une voix d’une stupidité insondable, couplée à une personne capable de faire des actes absolument pas logique prise d’une pulsion. Autrement dit, une personne dont l’intelligence ne doit pas dépasser celle d’une baguette de pain rassie. Or, Abel ne connaissait qu’une seule personne qui pouvait renier à ce point l’intelligence humaine pour s’ouvrir aux méandres du débilisme profond. Et cette personne, c’était…
Oui bon, ça, Abel aurait du se le dire. Sauf que vous voyez, là, Abel il est par terre, en train de dire « Jbûûûûûûûûûûûûû », donc on va lui pardonner, mais il est pas en état de réfléchir. Cependant, Teddiursa , lui, reconnu la débile derrière, et tourna la tête d’Abel de manière à ce qu’il voit le visage de la dite débile.
Hoshi Suisei.

Ce fut alors qu’Abel se redressa d’un bond, tout sourire, alors que derrière lui résonnait le son de magnifiques cloches. ♫ Les gens autour d’eux se mirent à danser, ♫ une vieille dame agita son caddie, renversant ses poireaux, mais c’était pas grave, la vie était belle ! ♪ Abel aida Yukichi à se redresser, lui fit un baiser à l’étouffer, puis gratifia Hoshi de son plus beau sourire avant de lui dire « C’est ma faute ! Je n’avais pas envisagé l’idée que tu puisse être là et que, ô misérable que je suis, je ne méritais pas de souiller ton air ». ♫
Alors Abel s’agenouilla, pris la main de Hoshi, lui déposa un baiser dessus, et dit : ♫
- Hoshi, veut-tu m’épo… ♫

… Non, mais vous y avez sérieusement cru ? Vous êtes pas bien sérieusement… Ceci, messieurs dames, était le parfait exemple de ce qui n’arrivera jamais. Alors, on va plutôt revenir dans le monde réel, au moment exacte où Abel aperçu, dans son semi-coma, Hoshi.

- GYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Ceci est un cri de répulsion sincère, venant de la part d’une personne qui vient de se prendre un pot de moutarde à l’arrière de la tête. Abel se redressa d’un bond, manquant de mettre un coup de boule à Yukichi au passage, se leva et recula d’un pas. Puis il réussit à recommencer à réfléchir, et se dit que laisser Yukichi avec ce danger public qu’était cette grosse folle psychopathe d’Hoshi Suisei était synonyme d’une mort certaine pour elle (Yuki, bien sûr). Donc il la souleva, et la tira prudemment en arrière. Jusqu’à ce qu’il puisse vraiment réfléchir, et se dire que cette espèce de dingue n’était pas vraiment danger, et que nom d’Arceus elle lui avait envoyé un POT DE MOUTARDE DANS LA FIGURE !
Oui, Abel avait finalement perdu patience, et ses Pokémons aussi. Vipelière parce que elle avait failli tomber lorsque Abel avait chu, et elle détestait ça. Feuforêve, parce que même s’il trouvait Hoshi rigolote, il supportait pas que son dresseur soit blessé.
Donc lorsque Abel attrapa le pot de moutarde, le soupesa avec un air légèrement meurtrier, puis sans hésiter, le jeta au-dessus de la tête de Hoshi.
Et la Ball’Ombre de Feuforêve l’explosa ici. Pile au bon endroit pour que son contenu tombe sur la tête de Hoshi. De son côté, Vipelière se servit des lianes de vampigraine pour attraper un tube de Ketchup, et le presser, pour en mettre partout sur la robe de Hoshi.

- « Oh ! Pardon, le tube de ketchup et le pot de moutarde nous a échappé des mains. », sussura Abel. « Permet que je te nettoie, Hoshi ».

De son sac de course, il sortir une bouteille d’eau, qu’il vida consciencieusement sur la tête de la boucletteuse rose.

- « Enchanté de te revoir, Hoshi. », puis il se tourna vers Yuki, sa mimique psychopathe entièrement partie, « Ne t’inquiètes pas princesse, je vais bien. Au passage, je te présente Hoshi Suisei, coordinatrice de talent qui a toujours pas digéré sa défaite contre moi qui lui a coûté un Ruban ».

Bon alors, résumons la scène. Premièrement, Hoshi était en train de faire ses courses tranquillement pour remplir le frigo et pour faire un cadeau à ses pokémons, secondo, la demoiselle revoit son ami de toujours la personne envers qui elle éprouve une haine certaine, tertio, elle l’accueil en lui lançant dans un geste plus que magnifique un pot de moutarde en verre pour s’écraser violemment sur le crâne faiblard du garçon. Voilà où nous en somme, d’un côté un cadavre avec un deuxième crâne qui venait de lui pousser tellement la bosse était grosse accompagné d’une ravissante demoiselle qui pleure (ooooh pauvre Yuki-chan je vais te dakkoter dakkoter lasker lasker tu vas voir !), et de l’autre côté, une superbe jeune fille à la coupe de cheveux parfaite qui venait d’avoir une pulsion meurtrière et accompagnée d’une méduse rose et flottante et d’un flan géant vêtu d’un chapeau et d’une canne.

Et donc là vous vous dites sûrement chers lecteurs " Qu’est-ce qui s’est passé ici ? Je me suis trompé de forum et je suis sur un forum Dora l’exploratrice à la recherche du pot de moutarde légendaire !" Et bien ce n’est pas le cas ! C’est juste que c’est drôle d’écrire des bêtises pour des lignes en plus alors voilà, vous savez la vie c’est dur et puis les lapins sont mignons, et en plus j’ai eu barbibulle avec mes barbapapas et c’est la fête et je vais manger des châtaignes ! Oui bon je m’égard mais chut c’est pas grave.

La demoiselle aux bouclettes ne savait pas vraiment quoi dire, c’était assez gênant de se trouver là, coupable d’un meurtre au pot de moutarde (avouez la scène est quand même comique, qui aurait cru qu’un pot de moutarde pouvait se trouver aussi meurtrier ?) La jeune fille qui accompagnait Abel était agenouillée prêt du garçon et était assez affolée de la scène. Elle ne voulait pas croire l’excuse bidon d’Hoshi et était visiblement énervée à voir comment elle criait sur la championne frêle et fragile qui ne savait pas vraiment quoi dire de constructif. C’était bizarre de voir Abel allongé par terre comme ça, il ne disait rien de stupide, c’était presque ennuyant…

- Si tout va bien ?! Vous avez voulu le tuer ! Abel, Abel, je t’en prie, répond-moi !

… C’est pitoyable, c’est pas comme si c’était une grosse perte ! C’est que Abel, rien d’autre ! Comment ça c’est cruel ? Bah oui et alors, c’est cool la cruauté, ça montre qu’on a un esprit versatile. Hoshi ne savait plus trop quoi dire, elle adressait un regard vers ses pokémons dont l’expression était assez différente. D’un côté une Jelly Lily amusée qui rigole et de l’autre un Dandy avaltout affolé qui se demande si cet accident allait coûter cher.
C’est alors que le corps sans vie et sans cerveau poussa un petit "Mgneuh" ce qui fit sortir la demoiselle de sa torpeur. Celle-ci se retourna en direction du garçon et ne pensait pas à ce moment-là à ce qu’elle allait recevoir en pleine figure.

Le garçon lança le pot de moutarde dans les airs, ce qui fit fermer les yeux à la demoiselle qui avait peur de se recevoir l’objet en pleine poire, mais ce ne fut pas du verre qui lui retomba dessus, mais plutôt de la moutarde. En effet le Feuforêve du dresseur venait de détruire le pot de moutarde avec une ball’ombre, dont le contenu se versa à la manière d’un truc bien gras sur la tête et la robe de la demoiselle qui ne s’attendait pas, mais alors, pas du tout à ça. Et donc dans un "Sbouirtch" poétique, une couche de moutarde s’étala sur la jeune championne qui était au bord de la crise de nerf. Comment avait-il osé ? La… la robe ! les habits ! la coiffure ! Quel gaspillage ! Il venait de réduire une vie en miette avec un pot de moutarde ! Monstre !
S’en suivit une nouvelle couche de Ketchup de la part de la vermine verte du garçon stupide sur la robe de la coordinatrice. Celle-ci était encore sous le choc de la première couche de moutarde, oui quand on touche à ses habits, la réaction est souvent assez longue à apparaître. Hoshi ressemblait maintenant à un HotDog, il ne manquait plus que le pain pour servir tout ça. Aaaaah mais quelle horreuuuuuur, c’était tout poisseux en plus !

- Oh ! Pardon, le tube de ketchup et le pot de moutarde nous a échappé des mains. Permet que je te nettoie, Hoshi.

S’apprêtant à dire "tu me touches, je mords", la demoiselle paralysée par ses pulsions meurtrières ne disait rien et se laissa vider une bouteille d’eau sur la tête pour être "nettoyée". Le pire c’était qu’il se moquait d’elle ! Il allait voir ce gros truc pas frais là !

- Enchanté de te revoir, Hoshi. Ne t’inquiètes pas princesse, je vais bien. Au passage, je te présente Hoshi Suisei, coordinatrice de talent qui a toujours pas digéré sa défaite contre moi qui lui a coûté un Ruban.

La demoiselle ne disait rien et regardait sa robe tachée de ketchup et de moutarde. C’était un véritable désastre, et en plus monsieur se vante d’avoir volé le ruban ! Ha ! S’il croyait que c’était encore important ça ! La coordinatrice n’était pas aussi faible que ça, les défaites, ça passe et on s’en souvient plus, c’est juste un mauvais souvenir rien d‘autre ! La championne avait du mal à avaler sa salive et ne touchait même plus sa robe de peur d’aggraver la situation.
Jelly Lily en revanche n’était visiblement pas d’accord avec la scène et commençait à s’énerver, la méduse commençait à se concentrer pour générer un Vent Mauvais capable de souffler tous les produits posés sur les étagères, Abel et ses pokémons avec. Dandy Avaltout était affolé et sortit un mouchoir de sous son chapeau pour nettoyer la demoiselle qui, si elle avait un sabre, aurait découpé Abel en rondelles pour le cuir sur les fesses de ses pokémons ! Mais non, au lieu de ça la championne stoppa ses pokémons d’un geste de la main tout en cachant son visage meurtri par la douleur aux yeux d’abel et sa copine, quand soudain…

- … Abel ? Oh mon dieu je ne t’avais pas reconnu ! Excuse moi !

À ses mots, la demoiselle serra dans ses bras le garçon pour expier ses fautes (et par la même occasion étaler tout le ketchup et la moutarde sur le visage et les habits du garçon qui ne s’attendait pas du tout à cette réaction…). Tout en s’excusant encore et encore, la demoiselle tartinait Abel de condiments et savourait sa vengeance dissimulée par une voix chétive et gênée.

- Oh pardooon !

Tout en frottant sa main ketchupée dans les cheveux du garçon, la demoiselle s’excusait encore et encore avant de s’écarter du corps poisseux d’Abel qui était plein de moutarde et de ketchup à son tour. Hoshi saisit alors le mouchoir de Dandy et se nettoya le visage tout en se tournant vers la copine du garçon, arborant un sourire gêné :

- Je m’excuse de cet accident, ce n’était pas vraiment voulu, j’ai confondu Abel (dit elle avec un ton plutôt effrayant) avec quelqu’un d’autre. Je paierai le pot de moutarde.

Tout en se courbant timidement vers la demoiselle accompagnant Abel le sandwich numéro 2, la coordinatrice rendit le mouchoir à Dandy Avaltout et rassura sa méduse avant de retourner à son chariot tout en se plaignant d’avoir perdu une de ses robes préférée.

- Comment je vais nettoyer ça moi maintenant ?

Deux gosses. C’était l’impression qu’Abel avait de lui et de Hoshi lorsqu’il vit le regard vaguement réprobateur de Yukichi. C’est vrai que lorsque la fille aux cheveux rose était dans la pièce, il avait plus tendance à réfléchir avec ses artères qu’autre chose, et généralement cela était assez violent. D’un autre côté, lorsque qu’il était avec Yukichi, c’était son côté « peace and love » qui ressortait. Si vous préférez, il avait plutôt tendance à se transformer en un bon gros nounours en peluche qu’autre chose.
Donc en effet, cela pouvait paraître étrange à l’éleveuse de voir son amoureux se transformer en une brute scalpeuse de Hocchan, D’un autre côté, il faut considérer qu’il ne l’aurait jamais agressé si elle ne lui avait pas à moitié fracassé le crâne avec son pot de moutarde.

Bref, en attendant, résumons. Yukichi disait, assez désolée, au gérant qu’elle allait tout nettoyer et payer, et Abel voulait lui dire que c’était sa faute, donc que c’était à lui de payer, sauf qu’à cette même seconde, Hoshi prit se colla délibérément à Abel, dans un gros câlin qui hit aussi un sourcil vaguement horrifié à notre ami coordinateur. Avant de devenir meurtrier, comprenant qu’elle avait juste l’intention de lui étaler toute cette sauce dessus. Maintenant, les deux coordinateurs… ressemblaient à une paire de hot-dogs.

Bon, après avoir envisagé mille promesses de morts imminentes à la douce Hoshi, Abel finit néanmoins par se calmer, puis voulu dire à Yukichi de rentrer, et qu’il allait s’occuper de tous. L’idée de s’occuper de Hoshi ne l’avait même pas effleurée. Après tout, c’était de sa faute si tout avait dégénéré, donc elle avait qu’à se débrouiller ! Sauf que…

- Abel, reconduis-la à la maison où vous pourrez vous laver et prête-lui des habits que tu prendras dans mon armoire. Je vous rejoindrai dès que j’ai fini.

- « Mais… », entama le jeune homme. Enfin, entama et finit aussi, parce que en l’occurrence, le regard agacé et le ton froid de l’idole de son cœur lui fit comprendre que pour une fois, il avait intérêt à la fermer, et juste l’écouter. En cette seconde, il ressemblait assez à Meister devant le double phénix qui l’engueulait.

Donc il s’exécuta. Anticipant par avance une réaction possible de Hoshi, c’est-à-dire refuser et se barrer en hurlant, Abel lui attrapa l’épaule et la poussa sans ménagement dehors, sans écouter ses protestations. Oui, ben à cause d’elle Yuki est pas contente, hein ! Okay, c’est aussi un peu de sa faute, mais il aurait réagi comme ça sans raison ! Et il s’agissait aussi d’un pot de moutarde.
Il ne connaissait pas le fond des pensées de Hoshi, mais en tout cas, elle devait pas être contente non plus d’être obligée d’aller au DOMICILE d’une des personnes qu’elles détestait le plus au monde, à savoir Abel. Donc grosso modo, une espèce d’aura noire enveloppait les deux coordinateurs recouverts de sauce.

Ouais, et cela justifiait les réactions des passants. La plupart, en les croisant, changeaient de trottoir. Faut dire que voir deux hots-dogs ambulants qui se faisaient la gueule, le tout accompagné d’une aura relativement flippante, ça suffit à impressionner la majorité des gens. Sauf qu’un couple de personnes poussa un hurlement strident, l’une grimpa sur les épaules de l’autre, et ils se barrèrent en courant. Abel, un peu paumé au départ, mit un peu de temps à reconnaître Barbie et Ken, le couple qu’ils avaient détruits par l’intensité de leur haine lors du tournoi de combat en double.
Ils s’en étaient apparemment toujours pas remis.

Mais BREF ! Revenons à nos moutons ! Les deux andouilles, suivies de leurs Pokémons sont finalement arrivées à l’appartement, on passera sur Dracaufeu qui a failli faire un arrêt cardiaque en reconnaissant cette chère Hocchan, et aussi sur la tronche que faisaient Scalpion la timide en voyant quelqu’un qu’elle ne connaissait pas.

- Je vais prendre une douche rapidement, assieds-toi si tu veux sur un torchon où autre… Evite juste de salir nos sièges, s’il te plaît.

Pourquoi il y va en premier ? Nan mais faut pas déconner non plus, déjà qu’elle lui a bien pourrie la journée, alors si en plus elle veut être première… QUOI ? Votre galanterie vous vous la fichez où je pense c’est clair ? Bon, au moins, il fut rapide. Il avait pris quelques vêtements, et trois minutes chrono plus tard il réapparaissait, les cheveux mouillés, mais propre. Il avait troqué ses vêtements sales contre sa tenue habituelle, à savoir une petite veste bleue avec quatre énormes boutons, sur une chemise blanche, le tout accompagné d’un jean.

- « Vas-y, la salle est libre. », dit le jeune homme, quand même perturbé. Être dans la même pièce qu’une personne avec qui il s’entendait juste trop mal, et ne pas avoir envie de la tuer, ce n’était pas vraiment commun pour lui.

Seul truc gênant, c’était le temps qu’elle mettait. Elle traînait. Beaucoup.
Et Abel s’était assis sur le canapé, juste trop mort, et une chose le mettait mal à l’aise. L’Avaltout de Hoshi, qui regardait…juste trop bizarrement le jeune homme. Un regard fixe, préoccupant, qui ne vous lâchait jamais. Abel avait commencé à brosser le pelage de Givrali, mais ne parvenait juste trop pas à se concentrer avec la pression que lui imposait le Pokémon.

(~°3°~)

Mais ce regard ! Comment ne pas se sentir oppressé devant ce machin informe qui te regardes aussi bizarrement ? Devant cette espèce de canne ? Devant ce chapeau ? Oui, il a la classe, mais de là à rendre mal à l’aise tout le monde il y a des limites ! Ce fut le moment que choisit Hoshi pour demander à Abel des vêtements. Le coordinateur se leva, et s’approcha de l’armoire de Yuki-chan, qu’il ouvrit.

(~°3°~)

RAAAAH, MAIS C’EST PERTURBANT ! Tu veux pas arrêter nom d’une pipe ? Abel, perturbé comme il l’était, réussit néanmoins à sortir quelques vêtements, puis se dirigea vers la salle de bain, où il voulait poser le tas de vêtements devant la porte. Manque de bol, perturbé comme il l’était par Dandy, il se prit les pieds dans le tapis, et tomba en avant.
En soi, ce n’est pas grave, il allait juste s’éclater le nez contre la porte, mais pile à cette seconde, Hoshi ouvrit la porte, apparaissant dans une serviette.
…
Oui, vous avez compris, Abel vient de percuter Hoshi tête la première. Les deux andouilles roulèrent par terre, avant de se retrouver dans une position… pour le moins tendancieuse, avec des bras et des jambes partout.
Et évidemment, ce fut le moment que choisit Yukichi pour rentrer.

Quelle journée de cacaaa ! Non mais vraiment hein, déjà on commence par se rendre compte que le frigo est vide ! Ensuite on est donc obligé de marcher pour aller à Doublonville qui est quand même loin de Rosalia ! En plus en chemin ya plein de superbes boutiques d’habits qui forcent le client à acheter quelque chose ! Et une fois arrivé au super marché, on croise LA personne qu’il ne faut pas voir lors d’une mauvaise journée comme celle-là. Et en plus, cette personne (stupide hein) s’amuse à embrasser quelqu’un ! AAAAH ! Mais comment réagir face à ce genre de situation ! Hein ! Et bah la seule solution est de lancer la première chose qui vous vient à la main, j’ai nommé le pot de moutarde forte et aromatisée aux baies pour plus de finesse sur le palais. Et pour couronner le tout ! La personne n’a pas le crâne assez solide pour supporter l’attaque du pot en verre et trouve comme seule réaction de tomber sur le sol du supermarché ! Mais quelle grosse chochoooooteuh ! Et en plus, lorsque cette personne (toujours stupide si se n’est pas peut-être un peu plus chaque seconde) s’énèrve et vous renverse le pot de moutarde sur la tête, là, LÀ, vous vous dites qu’un coup de tronçonneuse irait parfaitement pour tailler cette hais, que dis-je, cette jungle que cette personne encore PLUS STUPIDE a sur sa malheureuse tête blessée par un PETIT pot de moutarde de MEEEEE***.

Ha, ça fait du bien de tout dire comme ça, ça soulage d’un poids qui n’est pas très agréable à porter sur les épaules, surtout si c’est Hoshi qui souffre autant, cette fleur délicate et mignonne comme tout (elle lance certes des pots de moutarde sur les gens mais c’est un détail). Pourquoi a-t-il fallu qu’elle tombe sur cet être abominablement stupide ! Surtout qu’il a tâché sa jolie robe ! Mais quel mooooonstre ! Haaaaa mais brûlez le et faites en de la chair à saucisse ! M’enfin, la demoiselle était parvenue à se venger en barbouillant son rival préféré de moutarde et de sauce tomate. Nous en étions donc là, Jelly Lily était morte de rire, Dandy Avaltout choqué par ce qu’il venait de voir, Hoshi ressemblant à un hamburger et Abel ressemblant à la garniture du hamburger, et sa copine qui elle, n’appréciait visiblement ce qu’elle venait de voir.

- Abel, reconduis-la à la maison où vous pourrez vous laver et prête-lui des habits que tu prendras dans mon armoire. Je vous rejoindrai dès que j’ai fini.

Wow, c’est qu’elle ne se laissait pas faire la petite. La coordinatrice hésitait à accepter d’aller chez Abel (qui est quand même CHEZ Abel hein) ou bien refuser et partir en courant. Mais le dernier comportement était quand même déplacé et elle se contenta de rien dire et de savourer la vision d’Abel complètement soumis aux décisions de sa copine, haha, pauvre petit être sans valeur. Ce dernier attrapa l’épaule de la demoiselle (violemment en plus !) et la traîna au dehors du magasin, la championne de Rosalia ne savait pas trop quoi dire et se laissa faire tout en demandant à Jelly Lily et à Dandy Avaltout de la suivre pour ne pas qu’elle se retrouve seul avec cet être sans morale.

… Franchement, il n’aurait pas pu éviter d’habiter aussi loin du supermarché ? C’est à croire qu’il a fait exprès pour marcher longtemps avec la coordinatrice hein ! Non mais quelle plaie franchement ! Durant tout le trajet, la demoiselle et l’autre ne se dirent pas un mot, une sorte d’aura noire les enveloppait tellement ils avaient envie de s’étriper l’un l’autre. Les passants s’écartaient d’eux en les apercevant, faut dire qu’une fille et un truc marchants dans la rue, recouverts de moutarde et de ketchup, suivis d’une gelée bleue au chapeau melon et d’une méduse rose flottante, c’était vraiment, vraiment pas commun. Une fois près de la sortie de la ville, les deux jeunes gens croisèrent un couple qui, en les apercevant, hurlèrent et s’enfuirent en courant, l’home portant sa femme à bout de bras. La demoiselle reconnue alors les deux gens qui avaient été battus lors du tournoi de Céladopole, c’est-à-dire Barbie et Ken. Elle les avait complètement oubliés ces deux boulets, mais eux apparemment pas…

Une fois arrivés dans l’appartement de l’autre machin, Hoshi reconnue le Dracaufeu du dresseur qui failli hurler en voyant la boucletteuse, ainsi qu’un autre petit pokémon inconnu au bataillon qui était plutôt mignon il faut le dire, il devait appartenir à la petite copine d’Abel, lui n’était pas capable d’avoir une aussi jolie petite bouille comme pokémon…
L’appartement était plutôt grand, assez pour deux personnes avec plusieurs monstres de poche quoi…

- Je vais prendre une douche rapidement, assieds-toi si tu veux sur un torchon où autre… Evite juste de salir nos sièges, s’il te plaît.

… Bonjour la galanterie, il proposait même pas quelque chose à manger, mais franchement mais quel gros boulet celui-là ! Une serviette, mais qu’est-ce qu’il voulait qu’elle fasse avec ça ? Et puis ne pas salir les sièges, ça va, elle allait pas se frotter la tête dessus hein ! Non mais je vous jure… Abel entra alors dans la salle de bain et fit couler l’eau pendant qu’Hoshi s’installa précautionneusement sur un tabouret trouvé là, faisant office de siège à invités (c’était ce qu’elle supposait). La coordinatrice eut à peine le temps de lancer un regard à Dracaufeu que l’autre sortit de la salle de bain, les cheveux mouillés et vêtu d’habits simples.

- Vas-y, la salle est libre.

Il était temps ! La moutarde c’était bien beau mais ça piquait la peau ! La demoiselle se contenta d’un simple remerciement et, accompagnée de Jelly Lily, entra dans la salle de bain tout en lançant un dernier regard à son gentleman gélatineux qui était resté immobile depuis qu’il était entré dans l’appartement. La salle de bain était assez petite mais possédait une baignoire plutôt spacieuse, ce qui ne manquait pas de faire plaisir à Hoshi qui aimait bien se faire belle dans de l’eau chaude et savonneuse (bah oui, c’est une lady après tout). La coordinatrice ôta ses vêtements sales et entra dans la baignoire qu’elle avait remplie au préalable, Jelly Lily qui ne refusait pas d’entrer dans de l’eau la rejoignit et se lava avec sa dresseuse qui se débarrassait de la crasse qu’il y avait dans ses cheveux.

Pendant plus d’une demi-heure, la demoiselle se prélassait dans sa baignoire, oubliant presque que ce n’était pas sa salle de bain ni sa facture d’eau. Mais forcément, si on tente une lady de prendre un bain, elle s’y jette à corps perdu tellement le contact de l’eau chaude est agréable ~. Tout en prenant une bouffée d’air et d’entrer la tête sous l’eau (comme à son habitude, elle reste longtemps la tête dans l’eau, ça lui permettrait de penser paraît-il), la demoiselle se demandait comment Dandy Avaltout s’en sortait avec Abel, encore heureux, ce n’était pas Cara-chou qui revoyait Dracaufeu contre qui il avait injustement perdu, mais comme Dandy est très sensibles aux relations de sa dresseuse, lui non plus ne pouvait pas encadrer la personne qui lui faisait face.

Aaaaah ~ La demoiselle faillit s’endormir tellement elle était bien, mais Jelly Lily éclaboussa sa dresseuse et sortit de l’eau, l’obligeant elle aussi à sortir de son berceau d’eau chaude. La championne d’arène poussa un soupir, plongea la tête une dernière fois et sortit de l’eau doucement pour éviter de glisser. Pendant que Hoshi faisait évacuer la baignoire d’eau, Jelly Lily enroula une serviette autour de cette dernière et lui en donna une autre pour qu’elle y mette ses cheveux. Quelques secondes plus tard, la demoiselle fut vêtue d’une simple serviette enroulée autour d’elle et d’une autre enroulée sur la tête pour faire sécher la masse capillaire qui trônait sur le crâne de la coordinatrice.

Cette dernière remercia son pokémon et entrebâilla la porte, s’attendant à trouver des vêtements au sol, mais à la place de ça elle se prit une avalanche de stupidité et se retrouva sous Abel, qui s’était vautré littéralement sur son invitée. La demoiselle était à moitié nue couchée par terre avec la personne qu’elle détestait le plus sur elle, les seules pensées qui la traversaient étaient : gbkjnreiqdglerujkfvnjergetrshxdg, c’est à dire un gros bordel qui signifiait : GYAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. Avant qu’elle n’ait le temps de réagir, la porte de l’appartement s’ouvrit et dévoila la copine d’Abel, ramenant les courses d’hoshi et de son copain dans plusieurs sacs.

La coordinatrice s’apprêta à coller une tarte monumentale à Abel mais fut doublée par Dandy avaltout qui, tel un vrai gentleman, intervint à la vitesse de l’éclair et plaça un bon coup de canne sur la joue du garçon avant de la balayer violemment à côté de sa dresseuse, toujours allongée sur le sol. La demoiselle se releva immédiatement, s’excusa auprès de l’autre jeune fille avant de rentrer dans la salle de bain, complètement gênée et noyée par un flot d’envies de meurtres destiné à Abel. Non mais vraiment, quelle journée de cacaaa !

HRP : Ce n'est pas du power-gaming, Hoshi et moi nous étions mis d'accord pour le dialogue !

L'annonce de Yukichi, encore plus que le fait de la voir pleurer, sapa toute l'énergie qu'il restait dans le corps du coordinateur, qui se mit à tanguer à moitié. Il ne savait pas comment réagir, surtout lorsqu'il la vit passer devant lui, exprimant toute sa détresse. Elle allait mal, cela se voyait, et le fait que ce fut à cause de lui lui était à proprement parler insupportable. Il voulait s'expliquer, lui dire qu'il l'aimait toujours, que c'était un accident. Il n'avait pas encore à proprement parler enregistré les conséquences de ce qu'elle avait dit. Il voulu la rattraper, la prendre par la main, puis l'embrasser.
A la place, il vit un Feuforêve qui se plantait devant lui, pour lui envoyer une attaque Ball'Ombre dans la figure, si puissante qu'elle le jeta à terre.

« Crois-moi, attends qu'elle soit calmée. »

Du coin de l'œil, alors qu'il était planté au sol, le coordinateur aperçu Yuki, encore en larmes, qui se faisait traîner dans leur chambre par Taira, la Teddiursa de Yuki où il supposa qu'elle l'avait couchée de force, qu'elle puisse se calmer, et se reposer. Eh bien, quand à lui... il ne savait plus quoi faire. Il commençait seulement à comprendre les conséquences de ce qu'avait dit Yuki. Elle était enceinte et... Ça ne pouvait être que de lui. Il l'avait mise enceinte, et vu ce qu'elle avait dit... elle avait bien l'intention de le garder. Il allait être père. Il allait...tenir dans ses bras un enfant qui partagerait le sang de Yuki et le sien.
Abel sentit ses jambes flageoles, alors même que, sous un signe de sa dresseuse, le Dandy Avaltout l'aidait à se remettre debout. Il ne savait pas quoi faire, comment réagir. Abel se tourna vers la seule autre personne présente dans la pièce, à qui il n'aurait jamais cru devoir parler normalement. Encore moins pour demander conseil :

« Hoshi... Qu'est ce que je dois faire, nom de Dieu ? »

Il était complètement perdu, ne savait absolument pas la réaction qu'il devait avoir. Hoshi l'entraîna dans la grande pièce, maintenant qu'elle était habillée, lui tira une chaise et lui conseilla de s'asseoir. Reconnaissant, Abel s'effondra comme une masse sur la chaise et... enfouit sa tête dans ses mains, pour ne plus bouger. Trop de problèmes, d'un coup. Qu'est ce que la Team Rocket allait penser de tous ça, est-ce que ce taré de Tristan n'allait pas vouloir en profiter ? Et les Quetzacoalt... Cette Maya Delacortes, où plutôt Mina Turnip... et celle folle de Lina Juarez...
La voix de sa rivale le tira de ses sombres pensées, lui demandant franchement s'il comptait rester.

« Évidemment que je vais rester ! », lui répliqua le jeune homme, quand même un peu vexé. « Je...ne suis pas un monstre ! Mais...je suis censé faire quoi exactement, BORDEL ? Être père... Je...Est-ce que je le pourrai ? »

Question commune à tous les nouveaux père, probablement... Est-ce que l'on sera à la hauteur, capable de protéger son enfant ? En attendant, il venait visiblement de faire péter un câble à la championne de Rosalia, qui l'attrapa sans le moindre ménagement par le col pour lui gueuler dessus qu'il était un mec, et pas une larve, et un mec qui allait être papa.
Abel se fit repousser dans sa chaise, quand même sonné, alors que Hoshi poursuivait en lui disant qu'elle pensait que le Abel qu'elle connaissait était néanmoins capable de jugeote, et qu'elle se demandait où est-ce qu'il était passé, cet Abel.

Ça aurait dû lui mettre du baume au cœur. Aurait du seulement, car en ce moment; le jeune homme était tout simplement mort de trouille. Trop de souvenirs lui revenaient en tête, pas très agréables. Abel se mit à pleurer, comme un vrai gamin. Plus exactement, il fondit en larmes.

« Tu...comprends pas Hoshi. C'est cette même jugeote qui me rend mort de trouille ! Est-ce que je serais capable de bien m'occuper de cet enfant ? Et de Yuki ? Est-ce que je ne serais pas trop faible ? Hoshi, ma faiblesse a déjà coûté la vie à un des proches de Yukichi ! Et si ça recommençait ? Et si il leur arrivait quelque chose ? »

La seule réponse auquel il eu droit fut qu'il avait juste à se bouger le popotin, et qu'il devait se comporter comme un garçon. Sauf qu'il avait trop peur pour ça, et il lui répondit que rien que l'hypothèse qu'il leur arrive quelque chose le faisait flipper. Mauvaise réponse. Elle se mit à nouveau à lui gueuler dessus, en lui disant qu'il avait intérêt à arrêter de pleurnicher, que s'il abandonnait, son enfant finirait comme elle, dans un pensionnat.

« Et... ? », fit-il, entre deux sanglots qu'il essayait de réprimer. « Tu t'en es bien sortie ! Tu es une coordinatrice reconnue, douée, qui a la charge d'une arène, aimée par ses Pokémons, et vénérée par les Soeurs Kimonos... »

Cette fois, il se prit une baffe. Complètement perdu, il leva la tête, et croisa le regard de Hocchan, qui le dévisageait étrangement. Pour la première fois, il semblait qu'elle éprouvait une chose qui ressemblait à du regret.

« J'ai rejoint un...bref. »

Hoshi se reprit, comme si elle regrettait d'en avoir trop dit. Mais elle recommença à parler, en lui disant qu'elle aussi avait fait bon nombres d'erreurs, qu'elle avait même songé à stopper la coordination. Ça, par contre, ça choqua le jeune homme. Qu'un coordinatrice aussi douée que Hoshi songe à stopper la coordination était pour lui un énorme gâchis, même s'il ne lui avouerait probablement jamais. Mais elle poursuivit en lui disant que seule la famille lui avait permis de tenir.

Un silence plana, un silence étrangement très lourd. Abel faisait un parallèle entre son histoire et celle d'Hoshi. Quand... il avait commencé à mal tourner, qu'il avait envisagé de mourir pour rendre Yukichi heureuse... Peut-être qu'il aurait tout simplement dû retourner dans sa famille, pour que ses parents le réconfortent. Et là... il était déjà en train de retirer ce support là à son enfant qui n'était pas encore né ? Mais... s'il restait lié à ce bébé qui allait naître...

« J'ai...juste peur. », commença-t'il, la voix tremblante. « J'ai... moi aussi, fait un nombre incalculables de conneries, et des grosses, tout simplement pour la vengeance, et pour une quête aveugle de pouvoir. Maintenant... j'ai quelques unes des personnes les plus dangereuses des deux régions aux fesses. Si jamais... »

La voix de Hoshi se chargea de menace lorsqu'elle lui envoya que s'il commençait encore une fois à envisager le pire, elle le détruisait. Cependant, elle se calma, et recommença à parler d'une voix plus douce, en disant que tous ce qu'il éprouvait était normal, mais qu'en tant que père, il devait l'assumer, et les protéger.
Abel restant plongé dans son mutisme, Hoshi frappa violemment la table, le faisant sursauter, et elle lui balança au visage qu'elle ne discutait pas avec les égoïstes, et que sa façon de voir les choses était égoïste, alors que sa petite amie lui faisait confiance, et l'aimait.

Egoïste ? Peut-être bien... Après tout, il avait juste peur qu'à cause de lui il arrive des choses... Non, il ne fallait pas qu'il pense comme ça. Il devait aller de l'avant, avec Yuki, et leur enfant. Il verrait bien ce qui arriverait... Après tout, c'était la seule chose qu'il pouvait faire. Abel dévisaga Hoshi « J'aurais jamais cru devoir te dire ça un jour... Merci Hoshi. »

Abel voulu se lever, pour aller voir Yuki. L'heure avait déjà bien tournée, la conversation qu'il avait eu avec Hoshi avait quand même durée. Mais avant qu'il atteigne la porte, celle-ci s'ouvrit, laissant apparaître Uuki en pyjama. Normalement, cette image était suffisante pour transformer Abel en flaque de sang, mais aujourd'hui, l'un comme l'autre étaient trop sérieux pour que ce cas de figure se produise.

- Je suis vraiment désolée… Je ne pensais pas ce que j’ai dit, je ne sais même pas pourquoi j’ai dit ça. Vous avez certainement eu un accident, je n’en doute pas, et Abel sera un très bon père ! Enfin, s’il veut toujours…

...Tout de suite, tout sembler allait mieux, maintenant que l'un comme l'autre étaient calmés. Sur leurs visage à tous les deux, on voyait des traces rouges, preuve qu'ils avaient pleurés. Abel franchit la distance qui le séparait de Yuki et la serra fort contre lui.

- Je suis désolé, Yukichi, de t'avoir fait de la peine. Oui, c'était un accident. Et heu... je...ne partirais pas. Je resterais ici, et je t'aiderais à prendre soin de notre...enfant. A nous deux... on devrait s'en sortir, enfin j'espère. On... fera de bons parents, et on fera de notre enfant le plus merveilleux des enfants !

En attendant, il lui restait une chose à faire. Pour être capable de protéger Yuki et cet enfant... Il allait falloir se procurer une arme, ainsi qu'apprendre la manière dont on s'en servait. Parce que... pour les protéger... il n'hésiterait pas à loger une balle dans la tête à un Rocket qui s'en approcherait trop près. C'est ce qu'il avait choisi comme règle de vie.

La demoiselle était retournée dans la salle de bain, encore rouge de colère et de honte à cause de ce qui venait de se passer. S’en était trop, Abel était quelqu’un qu’elle détestait profondément, mais si en plus il fallait le supporter toute la journée, là, c’était une véritable torture ! Surtout lorsqu’il vous saute dessus comme un sauvage alors que vous ne portez qu’une simple serviette et que vous venez de sortir de la douche. Jelly Lily rigolait comme une gamine aux côtés de sa dresseuse qui s’apprêtait à gueuler lorsqu’elle entendit la voix de Yukichi derrière la porte, faut dire qu’elle avait dû être sacrément choque la demoiselle, voir son abruti de chéri sur une sublime lady telle qu’Hoshi, ce doit être déroutant.

- Moi chi chroyais che chu m’aimais, che chui encheinte et chu profite de mon abchenche pour faire n’importe choi ! Ch’te détechte ! En pluche che chais même pas pourquoi che mange, chai pas faim…

Oulà, elle faisait vraiment pas dans la dentelle… Le pauvre Abel devait être en train de se faire pipi dessus tellement sa copine lui criait dessus ! Ha, bien fait, t’avais qu’à pas avoir le cerveau d’une graine de sésame. Eh mais, une seconde… Que veut dire exactement "Che chui encheinte" ? Me tui enpeinte ? Se suis enmeinte ? Je suis enceinte ? … Oh le fourbe, en plus de servir à rien, voilà qu’il engrosse les filles et qu’il les fait pleurer. C’est du propre je vous jure…
La demoiselle plaça cependant ses envies de meurtres de côté et se rhabilla rapidement avec les habits qu’on lui avait présenté avant de sortir de la salle de bain, voyant Abel par terre, ayant visiblement reçu une attaque de son Feuforêve. Suivant ses principes de lady, elle présenta sa main à son pire ennemi et l’aida à se relever, ce dernier ayant visiblement été choqué par l’annonce que venait de lui faire sa copine. Hoshi en conclut donc qu’il n’était pas au courant de la situation de Yukichi (bah oui il pouvait très bien le savoir hein, on est jamais sûr).

Le garçon était complètement désemparé, démuni de toutes ses forces, on venait de le rendre à l’état de larve. La demoiselle était même surprise de le voir dans un tel état, Abel était tellement choqué qu’il en était venu à demander conseil à sa plus grande rivale, cette dernière ne sachant trop quoi dire et n’ayant jamais été très douée pour discuter de choses sérieuses essayait tant bien que mal à le raisonner.

- Tu comptes rester rassure-moi…

Le garçon répliqua immédiatement, vexé par les paroles de la boucletteuse qui se retenait de le frapper pour le réveiller un bon coup. Non mais parce que les larves c’est bien beau, mais parfois on a envie de leur mettre un fil électrique aux fesses pour qu’elles se réveillent un peu. Eh bien là le cas était le même, Hoshi avait en face d’elle une petite chochotte qui avait peur de devenir papa et se lamentait de sa faiblesse (psychologique ça se contredit pas mais c’est autre chose…)
Elle en avait assez, il parlait encore, encore… Et se lamentait de lui-même, se tenait la tête entre les mains et retenait ses larmes du mieux qu’il pouvait, on aurait dit un enfant qui avait fait tombé sa peluche préférée dans une flaque de boue (je parle en connaissance de cause…). La championne de Rosalia se décida de booster un peu l’éponge qu’elle avait en face d’elle et lui saisit violemment le col de la chemise avant de le tirer vers lui (oui elle fait pas dans la dentelle, Hoshi n’est pas le genre de demoiselle à proposer du thé et des petits gâteaux.)

- Bon écoute-toi. T’es un mec ou quoi ? Arrête donc de te lamenter et assume ce que t’as entre les cuisses ! Tu vas être papa ! Ressaisit-toi un peu !

Elle le repoussa dans sa chaise comme s’il s’agissait d’une vulgaire poupée de chiffon :

- Il est partit où le Abel arrogant et détestable que j’avais rencontré en concours ? Je préfère détester un mec qui se la jouait plutôt que de réveiller une larve qui chouine comme un gamin ! Ait un peu de jugeote bon sang !

C’était sûrement le mot de trop, pour joindre la parole de la demoiselle, Abel se mit à fondre en larmes devant sa pire ennemie (ha la honte) et se cacha les yeux pour ne pas paraître ridicule sûrement (dommage, c’était déjà fait.). Hoshi perdit tous ses moyens, elle n’avait jamais vu la personne qui la faisait sortir de ses gonds pleurer comme un enfant. Comment réagir face à ça ? En plus son nez commençait à couler et c’était franchement pas propre…
Et il pleurait, encore et encore et se plaignait, encore et encore. Je suis faible par ci, j’ai peur par là, quelqu’un est mort à cause de moi, je suis misérable et blabla… Aaah, comment peut-on être aussi agaçant, Hoshi commençait à en avoir assez de discuter avec une chiffe molle, ça allait bien quelques minutes, mais là ça commençait à devenir carrément gonflant… La boucletteuse avait toujours détesté les histoires à l’eau de rose, où l’homme rencontre la femme et tombent immédiatement amoureux l’un de l’autre mais mettent plusieurs jours à s’aimer, puis se détester et enfin se marier. Comme si la vie était vraiment comme ça ! Ah ! Mais faut pas pleurer dès qu’il y a quelque chose de pas prévu, au contraire faut être content et profiter ! C’est un beau cadeau pas une horrible surprise !

- Bon alors écoute monsieur je pleure comme une fillette. Tu vas devenir Papa et tu vas aimer ton enfant comme tu n’as jamais aimé. Ta copine compte sur toi, si tu la laisse toute seule, ton enfant deviendra quoi ? Hein ? Elle ne pourra jamais s’en occuper seule et ton enfant que tu voulais protéger en partant finira dans un pensionnat comme moi je l’ai été à 10 ans.

La garçon cessa de pleurer pendant une courte periode et balbutia quelques paroles humides au milieu de ses larmes :

- Et... ? Tu t'en es bien sortie ! Tu es une coordinatrice reconnue, douée, qui a la charge d'une arène, aimée par ses Pokémons, et vénérée par les Soeurs Kimonos...

Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase, la parole de trop. Dandy et Jelly Lily s’était mis à part pour éviter de gêner leur dresseuse, mais lorsqu’ils entendirent les paroles d’Abel, ils hésitèrent à la rejoindre pour la calmer, connaissant tous deux le passer douloureux de la boucletteuse. Cette dernière se retint du mieux qu’elle put mais ne parvint pas à se retenir et claqua violemment son interlocuteur qui ravala toutes ses larmes d’un coup, tellement la baffe qu’elle venait de lui coller était forte. Le garçon fit les grands yeux à la boucletteuse, il ne s’attendait visiblement pas à ça…

- J’ai rejoint un… Stooooop ! tu en dis trop mademoiselle ! Bref.

Elle était parvenue à ne pas tout raconter. Son passé venait de faire le tour complet de son esprit avant de disparaître encore une fois. La Team Galaxy, les laboratoires, et cet homme… Hélio. Non, il ne fallait pas repenser à tout ça, rien que le visage d’Hélio faisait trembler la championne de Rosalia qui se forçait à ne pas faire apparaître sa frayeur. De toute façon, dans l’état où Abel était, il n’aurait sûrement rien remarqué…

- J’ai fais de nombreuses erreurs dans ma vie dont je regrette chaque jour. J’avais d’abord refusé l’arène de Rosalia et même songé à arrêter la coordination, me sentant incapable de faire quoi que se soit. Mais j’ai été soutenu par ma famille qui m’a accompagné lors de ces épreuves, pense à ton enfant que tu soutiendras toi aussi lors de ses moments difficiles.

Elle espérait avoir touché dans le mille, l’avoir enfin fait comprendre que son comportement était ridicule et qu’il devait se bouger les fesses parce qu’il allait être père. Mais apparemment tous ces efforts étaient inutiles, Abel était replongé dans ses argumentations bidons, en se plaignant d’avoir peur et d’être un incapable… S’en était vraiment trop, il fallait le réveiller un bon coup, il n’allait pas tarder à tomber en dépression…

- Si tu recommences à couiner je te déchire la tête ! Oui bon là c’était peut-être trop violent… Écoute moi bien Abel, c’est normal que tu doutes de toi, ça arrive pas à tout le monde à être papa, mais ressaisit-toi un minimum, tu te dois de les protéger, pas de les abandonner.

Bon alors là, normalement il devrait se lever et courir voir sa chérie avant de s’excuser et blablabla… Mais non, le garçon resta dans un mutisme trop pesant et recommença à pleurer, ce qui rompit la patience de la demoiselle.

- J’en ai marre ! Elle se leva et frappa violemment sur la table, ce qui fit sursauter Abel. Je parle pas avec les égoïstes. Tu penses qu’à toi, moi je, moi je, ça va bien au bout d’un moment. La fille qui est dans la chambre là-bas te fais confiance et t’aime, t’attend quoi pour la prendre dans tes bras et la rassurer bordel ! Arrête de penser qu’à toi et pense aux autres un peu !

Abel leva alors la tête et avait changé d’expression. Il avait enfin compris ce que voulait lui dire Hoshi, il la dévisagea alors et se contenta de la remercier, paroles qui perturbèrent autant le garçon que son interlocutrice qui ne su quoi répondre face à un tel acte de gentillesse… La porte du salon s’ouvrit alors, dévoilant Yukichi, le visage gonflé par les larmes et les yeux humides et brillants. La demoiselle, par purs principes, sortit discrètement de la pièce après avoir mit un coup de pied à Abel pour qu’il se lève et laissa ainsi ce dernier avec sa copine discuter et entra dans une autre pièce reliée au salon, suivie de Jelly Lily et Dandy Avaltout.

La pièce était plutôt petite mais était remplie de coussins et peluches, il s’agissait sûrement de la chambre pour les pokémons… Qu’importe, ce n’était pas très important. La demoiselle s’installa sur un tabouret et regarde Dandy qui la fixait tout en souriant.

- Quoi … ? J’allais pas le laisser tout seul dans sa paranoïa. J’ai des principes, tu devrais le savoir en tant que gentleman.

La demoiselle tourna la tête et aperçue les pokémons d’Abel qui dormaient ou ne faisaient pas attention à la boucletteuse qui paraissait complètement inaperçue, sauf pour un petit pokémon d’acier qui se cachait derrière une peluche rose. Il était terriblement mignon et devait être sûrement une petite fille, il suffisait de voir ses mimiques pour le comprendre.

- Oh, salut toi, t’es chou tu sais ?

Le pokémon eut peur et exécuta un sursaut avant de tomber en arrière. La demoiselle l’aida à se relever du mieux qu’elle pouvait et sans se couper avant de voir le nœud que le pokémon tenait tout défait. Elle saisit la pièce de tissu et le noua pour en faire un nouveau nœud encore plus réussi que l’ancien avant de le rendre à sa petite propriétaire. Cette dernière saisit timidement l’objet et retourna se cacher, laissant hoshi en compagnie de beaucoup de pokémons qu’elle ne connaissait pas… Espérons au moins qu’Abel ne se soit pas fait dessus en voyant Yukichi.

- Je crois que tu devrais t’asseoir… Tu sais quoi ? On n’a pas raté notre coup, pour une première fois. On va… Avoir des jumeaux.

A croire que le monde entier avait décidé de se liguer pour le surprendre. Résumons, après s'être fait exploser à coup de pot de moutarde, lavé, avoir manqué involontairement de... découvrir la nudité de Hoshi dirons-nous (c'est pas sa faute, c'est Dandy qui le perturbait avec son regard.), après avoir fait pleurer sa petite copine (mais c'est Dandyeuh!), appris qu'il allait être père (Bon, là j’admets qu'il y est pour quelque chose) et en avoir été réduit à pleurnicher devant une des personnes qu'il supportait le moins ; la Nature elle-même venait de décider de le faire c**** à son tour en provoquant le dédoublement de la cellule-œuf. Bon, enfin, en soi, la nouvelle était pas si mauvaise que ça, ça signifiait juste qu'ils allaient en baver deux fois plus que ce qu'il était initialement prévu.

Abel offrit son plus beau sourire à sa petite amie, voulant se montrer rassurant et protecteur alors qu'en fait, il avait juste envie de choper une armoire, de la renverser et de danser la lambada dessus pour se défouler. Néanmoins Yuki croyait en lui, alors ce n'était pas vraiment le moment de penser à ce genre de choses. Surtout que visiblement, il n'allait pas seulement en baver après la naissance, vu que Yuki se comportait...comme si elle était complètement shootée, avec les yeux qui brillaient et qu'elle semblait passer de la joie à... ce qui ressemblait à de l'ébriété.

Bon, en attendant, elle voulait aller chez le gynéco. Autrement dit, pour toutes personne du sexe masculin, ça signifiait « se faire gruger tout de suite », car la seule raison qui pouvait motiver un homme à aller chez le gynéco avec quelqu'un c'était qu'ils avaient... bref, pas besoin de vous faire un dessin. Autrement dit, tous le monde savait qu'il avait rendu enceinte une fille qui allait sur ses dix-neuf ans, et qui paraissait même encore plus jeune. La seule pensée qui lui venait à l'esprit était « Détournement de mineur, l'accusé en prend pour 20 ans de prison ».Qui a dit qu'il était pas préoccupé ?

Et une autre question se posait, lorsque l'on allait avoir un enfant, il y avait certaine démarche à faire, et la plus urgente pour lui, il fallait s'en occuper rapidement. Et ils ne devaient pas choisir n'importe qui, néanmoins il y avait une personne à qui il aimerait le proposer. Enfin, Hoshi était dans la pièce d'à côté, donc il fallait d'abord qu'il aille la voir, ah non, il fallait d'abord qu'il en parle à Yuki, oui mais Hoshi allait pas rester seule dans cette pièce trop longtemps non plus ! Mais alors...
A ce stade de ses réflexions, Abel se prit une autre Ball'Ombre dans la tête, et Feuforêve, agacé des détours que prenait son dresseur se mit à hurler télépathiquement à toutes les personnes de la pièce.

« HOSHI, ABEL VEUT SAVOIR SI TU SERAIT D'ACCORD POUR ETRE LA MARRAINEUUUUH ! »

Ce a quoi l'accusé se défendit en disant qu'il voulait d'abord en parler à Yuki, et qu'il ne voulait obliger personne, et patati et patata... Bref, rien de bien intéressant quoi.

Hoshi ! N’écoutez pas aux portes ! C’est mal ! Vous violez l’intimité des gens en te comportant ainsi ! La curiosité est un vilain défaut que vous devrez soigner jeune fille, car peu de gens deviennent sages d’esprits s’ils sont aussi curieux que vous ! Et comme on le sait, la curiosité naît de la jalousie ! Alors, Mademoiselle Suisei ? Qu’avez-vous à vous reprocher pour être jalouse de vos camarades ? Hum ? Est-ce parce que vous n’avez plus de nouvelles de vos parents ? Ou bien parce qu’ici vous n’êtes plus la star que vous rêvez d’être ? Il ne tient qu’à vous d’être comme vos camarades ! Ouvrez-vous l’esprit et cessez de rester seule ! Ah ! Il suffit maintenant, ne me regardez pas avec de tels yeux petite sotte, retournez dans votre chambre ! Et n’en sortez qu’à nouvel ordre !

Hoshi ! Ne regardez pas par la serrure des portes ! C’est interdit ! Une serrure est là pour y insérer une clé ! Pas pour y loger l’oeil d’une jeune impertinente ! Vous jouez les espionnes maintenant ? Vous croyez que l’on complote dans votre dos ? Ah ! Il n’y a rien à comploter contre vous petite écervelée, vous n’avez aucun intérêt ici, je comprends pourquoi vos parents vous ont laissé ! Retournez dans votre chambre immédiatement et n’en sortez qu’après que tous vos camarades n’aient finis de manger, avec un peu de chance il vous restera des restes, voilà ce que méritent les gamines dans votre genre ! Oh mais ne pleurez pas, ce ne sont que les faibles qui pleurent, utilisez vos yeux un peu mieux au lieu de les coincer dans une serrure ou de les noyer sous des larmes hypocrites. Déguerpissez !

Espèce de vieille morue…

La voix de l’intendante de la pension raisonnait dans la tête de la boucletteuse. Cette vieille mégère n’était qu’un monstre portant un chignon et des lunettes aussi fines que ses ongles taillés comme des griffes de sorcières. La demoiselle avait été punie tellement de fois par cette harpie qu’elle ne pouvait plus compter ses punitions, toujours accompagnées d’une belle petite morale désignée à rabaisser encore et toujours la jeune enfant de tout juste 10 ans. Ah cette vieille folle, si Hoshi la revoyais, elle ne pourrait sûrement pas s’empêcher de lui casser le nez et de la frapper contre un mur, tout en s’amusant de ses cris de douleur ressemblant à ceux d’une dinde. Oui, il était clair que la jeune championne ne portait pas dans son cœur cette intendante à la langue de vipère avec ses proverbes dignes des pages roses du dictionnaire.

Si Hoshi se rappelait ces délicats souvenirs, c’était parce que dans la situation dans laquelle elle était, cette intendante l’aurait grondée si fort qu’elle se serait étranglée avec sa propre salive. En effet, la boucletteuse était accroupie, alternant l’oreille contre la porte et l’œil devant la serrure pour savoir ENFIN ce qui se tramait derrière cette maudite plaque de bois. Bon sang, ils l’avaient oubliée ou quoi ? Depuis tout à l’heure Abel et Yukichi papotaient et se câlinaient sans trop penser à la demoiselle qui s’était enfermée toute seule (comme une grande !) dans une chambre pour pokémon. Enfin, le moment était mal choisi certes, le garçon allait devenir papa de jumeaux et la jeune fille devait encore avoir le goût du cookie au savon dans la bouche (ce qui doit être vraiment désagréable).

Les pokémons de la chambre, pendant ce temps (bah oui faut penser qu’elle n’est pas toute seule) la regardaient faire, s’appuyant dangereusement contre la porte pour mieux entendre. Le dracaufeu noir se demandait si elle l’avait reconnue (c’est une femelle) depuis leur affrontement (où Abel avait gagné injustement d’ailleurs !) et se cachait pour ne pas attiser la colère du monstre à bouclettes qui savait dangereux lors de ses pulsions de nerfs. Mais la demoiselle ne percuta rien de tout ça et se concentrait sur la scène qui se passait à l’extérieur, tout en rouspétant que la serrure était trop petite pour bien voir, et ne se gênait pas pour faire la remarque à la porte (oui bon elle communique avec qui elle veut hein, laissez la faire, et puis ne dit-on pas que les murs ont des oreilles ? Ce doit être pareil avec les portes non ?).

- Avant que tu ne tombes dans les pommes, si c’est ce que tu comptes faire, je souhaitais savoir si tu voulais bien m’accompagner au prochain rendez-vous chez le médecin ? Tu pourrais les voir à l’échographie, et puis si on le veut, il nous dit aussi si ce sont des filles ou des garçons ! Alleeeeeeeeez, s’il te plaît, viens avec moi !

… Une minute, ils n’oublient pas quelqu’un là ? Abel paraissait gêné (il est timide le futur Papa bwahaha… hum hum) et lançait des regards vers la pièce où se trouvait Hoshi. Oh non, il ne voudrait pas qu’elle les accompagne non plus ? La demoiselle ayant une sainte horreur de l’univers des cliniques et autres hôpitaux faisait tout pour ne jamais y aller et cachait souvent à ses cousines lorsqu’elle tombait malade. Quoi qu’il en soit, la championne d’a rène commençait à avoir des crampes et insultait discrètement Abel pour qu’il la fasse court et qu’il se dépêche de répondre "Non ma petite chérie, pas tout de suite, notre invitée parfaite est encore dans la chambre des pokémons, hohoho !". Mais non, monsieur prend son temps et déblatère des paroles incompréhensibles pour faire comprendre à sa concubine les joies d’avoir une invitée. Cette invitée d’ailleurs s’appuyait sur la poignée de la porte pour mieux voir à travers la serrure, tout en évitant de l’actionner et ouvrir la porte, manque de chance…

- HOSHI, ABEL VEUT SAVOIR SI TU SERAIS D'ACCORD POUR ÊTRE LA MARRAINEUUUUH !

La voix résonna si fort dans la tête de la demoiselle qu’elle sursauta et actionna la poignée par maladresse ouvrant la porte et faisant s’écraser contre le sol la jeune championne dans un GOUAH ! étonnamment peu distingué. Le corps de la boucletteuse gisant au sol se releva aussitôt, comme si elle était tombée alors qu’elle était debout pour ne pas attirer de soupçons (quelle mauvaise menteuse…). Les deux habitants de l’appartement regardèrent leur invitée les rejoindre en souriant bêtement (et en se ridiculisant par la même occasion).

- On parlait de moi ?

… Boulette.

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La journée s’acheva sur une note plutôt positive, Hoshi était devenue la future marraine des jumeaux (oui oui, elle avait accepté malgré son horreur envers les enfants qui crachent, bavent vomissent et hurlent), Abel et elle s’étaient en quelque très petite sorte réconciliés (même si dans leur poignée de main chacun avait essayé de broyer la main de l’autre), Yukichi était devenue amie et reconnaissante avec la boucletteuse (pourquoi ? La solidarité féminine pardi !) et Hoshi a eut un nouveau pot de moutarde.

Une fois de retour chez elle, la boucletteuse fit un vol plané sur son lit et y atterrit comme un boudin (bien qu’elle ne soit pas grosse hein) avant de s’endormir doucement un sourire aux lèvres, pensant que la bosse de cet abruti d’Abel aura finalement conclu sur quelque chose d’agréable, bien qu’elle ne sache pas que cet abruti lui sauvera la vie quelques temps plus tard…

[HRP : Voilàààà /o/ Désolé pour le retard et pour cette conclusion un peu bancale (a), faut dire c'est pas Hoshi qui va devenir maman hein alors la suite c'est votre boulot /o/. *câlin câlin* merci pour ce rp et voilà !]

Abel 8 134 mots Yukichi 8 533 mots Hoshi 7 786 mots

Et 15 points chacun :)