Bonjour, je viens chercher les emmerdes... [Hyde]

" Vous êtes vraiment certaine de ce que vous avancez n’est-ce pas ? "

Nous retrouvons notre grand sabreur en pleine nature (pour changer), se demandant une fois de plus ce qui avait bien pu le conduire dans une pareille entreprise. Car oui, aujourd’hui était encore un jour durant lequel Monsieur Hawks allait se confronter à une toute nouvelle aventure. Sans vraiment se douter de ce qui allait lui arriver, il s’était retrouvé attirer dans cette contrée lointaine et reculée du Bourg-Palette, appâté par les dires d’une gamine… En tant qu’éleveur affectionnant particulièrement les quêtes, il ne s’était pas franchement posé de question, après tout quand quelqu’un vous demande votre aide avec une généreuse récompense à la clé, il est évident que vous allez l’accepter sans attendre. Sauf que cette soi-disante quête commençait à être de plus en plus louches à force qu’ils s’enfonçaient dans cette forêt. La demoiselle qui l’accompagnait n’était pas franchement sûre d’elle-même quand elle répondait à l’une de ses questions, il lui fallait toujours quelques secondes de réflexion, ça sentait mauvais mais à un point…
Et Korillon derrière qui ne peut pas s’empêcher de faire du bruit. Cette journée allait être très longue, mais il allait être fort, c’était pour une noble cause qu’il devait endurer tout ça, il fallait qu’il contienne sa frustration pour obtenir sa récompense… Il lui fallait absolument cette cuvée de Rhum venue tout droit de l’Archipel Orange, absolument !

" Mais oui, mon adorable Branette s’est perdue par ici… "

Elle ? C’était sa cliente justement. Des cheveux roses encore plus surprenant que le dégradé bleu et vert de Yukichi, des habits hors de leur temps, et une fâcheuse manie à soupirer dès que son « employé », comme elle aimait bien le dire, commençait à se détourner du but qu’elle lui avait fixé. Il ne se souvenait pas d’elle, mais pourtant le visage de cette jeune femme lui était étrangement familier, comme s’ils s’étaient déjà rencontré quelques part, peut être simplement croisé du regard…
Mais il avait beau se triturer l’esprit, il n’arrivait pas à s’en souvenir. Tant pis, de toute façon avec Korillon qui pousse la chansonnette en fond sonore, ça n’aurait pas été facile de toute façon. Le reste des ses Pokémons dormaient paisiblement dans leur Pokéball, Wailord s’étant stoppé sur la côte du Bourg-palette, il devait certainement être retourné dans des eaux un peu plus profondes, sûrement dans les alentours des Cramois’îles. Mais bon, il pouvait faire sa vie librement…

"Bon… "

Lui pendant ce temps était occupé à rechercher un Pokémon qui, avec un peu de malchance, n’existait même pas…
Mais l’envie l’emporta sur le doute, et notre éleveur continua d’avancer dans cet endroit désert, bien décidé à mettre la main sur ce spectre et sur sa récompense. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire, peut être que mettre à contribution cet excité de Korillon lui permettrait de le calmer un petit peu, qu’est-ce qu’il connaissait déjà comme attaque ?
Il avait toujours du mal à se faire à la présence d’un nouveau compagnon dans son équipe, déjà qu’avec Yanma qui enchaînait les conneries en tout genre, il avait du mal, mais alors avec un Pokémon psy qu’il n’avait pas encore vraiment capturé, je ne vous raconte pas. Ayant encore l’espoir de réussir à la faire se lasser, il ne lui avait toujours pas tendu la moindre Pokéball, elle le suivait de son plein gré, au même titre que Wailord. Sauf que lui, il lui était lié, alors qu’elle…
Il ne détestait pas sa compagnie, c’était un fait, mais disons qu’il n’était pas franchement fait pour être ensemble, elle aurait été bien mieux avec un dresseur qui lui aurait permi de se dépenser corps et âme…

"Korillon lance Brouahaha pour ameuter Branette… "

Le petit Pokémon poussa un cri plaisant, s’il y avait un Pokémon dans cette zone, il viendrait sûrement voir ce qu’il se passait… Alors le spectre pointerait-il le bout de son nez ?

Bwahahaha ! Son plan était absolument parfait, tellement parfait qu’elle ne voyait même pas comment il pourrait échouer, quelques soient les circonstances qui pourraient animer cette journée, il n’en serait rien. Elle allait réussir et atteindre un échelon de plus dans sa carrière, tout ce qui lui restait à faire, c’était de prendre assez de photos de cet homme avant que Branette ne réapparaisse. Elle avait tout planifié, absolument tout. Et avant la fin de l’après-midi, elle repartirait avec la carte mémoire pleine à craquer de plan présentant Christopher Hawks en train de se confronter à l’incroyable diversité de Pokémons du laboratoire du Professeur Chen !
Elle n’avait pas encore pu mettre son article sous presse, il lui fallait encore quelques éléments, ce numéro spécial devait être tout bonnement parfait, et pour cela elle ne devait pas se contenter de simples photos complètement hors-sujet, prise par de pauvres trainées. Elle allait faire le boulot soi-même et consacré au minimum une bonne double-page à ses propres impressions, son expérience au près du célibataire errant. Il s’était déjà forgé une sacrée réputation au près de la gente féminine, si elle pouvait s’aider de la renommée de cet homme, tout en profitant à loisir de son charisme, comme d’un tremplin dans sa carrière, elle ne lâcherait pas l’affaire. Elle irait jusqu’au bout, quitte à prendre des risques insensés en s’introduisant lentement mais sûrement dans une des réserves Pokémons les plus sécurisées mais également des plus dangereuses au monde. Dans le pire des cas, elle arriverait sans doute à convaincre le Professeur en lui promettant une interview exclusive qui paraitrait dans son chef-d’œuvre, et pourquoi pas une petite rubrique dans sa future émission télévisée, il fallait d’ailleurs qu’elle arrive se décider sur les sujets que traiterait son émission…
Bah… Elle avait encore tout le temps, pour le moment il fallait se concentrer sur le beau barbu et éviter d’avoir un comportement trop suspect.

"KooooRiiiiiiLlooooooooooooooooooon ! "

Ah mais c’est qu’il n’y allait vraiment pas de main morte ce sale instrument de musique en plastique. À peine son éleveur lui avait-il sommé d’énerver les Pokémons alentours pour les faire sortir de leur tanière, que la petite sphère avait ouvert une espèce de gueule, laissant paraître son grelot et un son… un son… Comment pourrait-on décrire simplement un boucan pareil, le brun semblait plutôt fier de ce qu’il venait d’ordonner, arborant même un sourire en coin qu’elle aurait juré moqueur envers elle…
Il se doutait de quelque chose. Mais il avait la bienveillance de ne pas lui demander les vrais raisons de leur marché. Quel homme.

Profitant du fait que la vision de son héros soit trop occupée à se tourner dans la direction d’un bruissement de feuillage, elle sortit en vitesse un petit appareil photo de sa manche, tirant plusieurs clichés du décor, du Pokémon, mais surtout du grand épéiste.

" Il est à toi ce truc? "

Qu’est-ce donc que ces serpents qui sifflent dans ma tête ?!
… Gné ? À croire que les discussions mentales ne lui stimulaient vraiment pas les idées. Oui, parce qu’elle avait bien capté une attaque mentale, d’où elle venait elle n’en avait pas encore conscience, mais ayant déjà vécu l’expérience, elle pouvait affirmer que cette voix qui résonnait dans sa tête était en provenance d’un être ou d’une personne à l’esprit supérieurement entraîné pour pénétrer dans celui des autres, mais de là à en découvrir la source, il y avait un pas de Groudon.

C’est à ce moment qu’elle fit l’effort de remarquer la présence d’un petit félin de couleur lilas, un Pokémon qui ressemblait étrangement à un Evoli, mais qui n’en gardait plus grand-chose d’un autre côté. De toute évidence c’était un Pokémon psy de toute évidence c’était un Mentali… UN MENTALI ?!
Il lui fallait absolument ce Pokémon, absolument ! Il n’existait pas encore de Eevolutions de type spectre, et puis il fallait bien dire que Noctali ne possédait pas le gène du mignon pour lui, il lui fallait donc absolument ce petit Mentali qu’elle pourrait customiser à loisir avec sa panoplie d’accessoire de Music-Hall !

"Oui, enfin… D’un certain point de vue, c’est plutôt elle qui m’a adopté. "

En entendant ces paroles sortir de la bouche du brun avec un ton si blasé qu’on en aurait fait plusieurs déprimes, elle cru un instant qu’on parlait d’elle. Adopté ? Qu’est-ce qu’il était en train de baragouiné ?
Mais elle se rendit tout de suite, compte que Korillon gisait, assommée au pied d’un arbre tout proche de son idole… N’ayant pas encore atteint le stade du légume, sa cervelle en déduisit que le Korillon de Christopher était une femelle, et qu’elle avait certainement agacé son futur Pokémon. Mais bon, pour être bien éduqué, son futur bien se devait d’être poli avec le grand et le divin Christopher Hawks, avec lui ou avec ses Pokémons, même le Yanma alcoolique… Enfin… Bref…

"Dis-moi Mentali… C’est ton nom d’ailleurs ? Si tu me comprends, est-ce que tu accepterais de nous donner un coup de main ? "

… Euh. Dans le genre direct, on lui avait toujours raconté qu’il battait des records en terme de culot, mais alors là !? Il ne connaissait pas ce Pokémon. Il ne l’avait sûrement jamais croisé. Ce n’était même pas certain qu’il ait déjà eut l’occasion de converser avec un Mentali, voire même avec un Pokémon tout court. Il, enfin son Pokémon, venait de déranger le repos de la créature. Ils venaient de se faire attaquer aussi bien physiquement que verbalement… Mais non, monsieur était déjà en train de traiter le nouveau venu comme son égal…
Il y avait franchement quelque chose chez cet homme… Un truc qui ne tournait pas rond, elle n’en savait trop rien, mais il ne pouvait pas être normal, ce n’était tout juste pas possible, pas envisageable.

D’après ce qu’il pouvait voir, la petite Mentali ne semblait pas franchement être tombée sous le charme de son employeur. Au contraire, il capta certaines pensées nerveuses du petit félin qui lui en dirent des belles sur ce qu’elle pensait de la jeune femme à cheveux roses. Le Pokémon psy était tellement énervé qu’il ne contrôlait plus ce qu’il pensait, ni même le lien qu’il avait créé entre lui et l’éleveur, ce qui permettait à ce dernier d’en apprendre un peu plus sur son interlocuteur à son insu, sans même qu’il ne s’en rende compte. Il était bien trop occupé à trouver une montagne de défaut à la Gothic Lolita pour remarquer les fines manœuvres de Christopher. Il avait une certaine expérience dans le domaine de la communication télépathique, sachant plus ou moins ce qu’il fallait faire pour bloquer des pensées, en inventer ou essayer d’en retrouver chez autrui. Et ce qu’il savait par-dessus tout, était que plus l’autre était distrait, plus il était aisé de rentrer dans sa tête.

Quelque chose sembla changer dans le comportement de Mentali à partir du moment où il lui demanda de l’aide. Comme si la demande l’avait à la fois offensée et risiblement plu. Il en avait l’habitude de toute façon, pas grand monde n’arrivait à lui résister, c’était assez troublant les premières fois, mais au bout d’un moment on s’y faisait. De toute façon, quand on lui tenait tête, le résultat n’était pas forcément plus beau voir donc…
Il n’allait pas se soucier de Korillon pour le moment, s’il pouvait réussir à la faire partir d’elle-même, il n’en serait que plus content, un Pokémon chassé ou blessé deviendrait indubitablement ennemi des humains. Et ce n’était pas ce qu’il recherchait en tant qu’éleveur, au contraire même. Il s’occuperait du petit Pokémon psy aussi longtemps qu’il lui collerait aux basques, mais il serait préférable pour elle qu’elle se trouve un nouveau compagnon, qui lui donnerait plus l’amour qui conviendrait à un bébé Pokémon.

" Désolée, j'ai omis les présentations... Moi c'est Hyde. Et je me doute que tu dois être "Chritounet". Je l'ai vu dans l'esprit de... l'autre truc. "

Outch… Il avait déjà bien saisi que cette fille était dérangée et qu’il y avait de forte chance qu’elle ait fait exprès de perdre son Branette, mais de là à virer à une obsession malsaine sur lui… C’était un peu fort. D’autant qu’elle n’était pas du tout son type de femme. Beaucoup trop niaise, il ne pouvait pas supporter les gens qui s’attachaient plus que de raisons aux autres, l’attachement était l’une des plus grandes futilités en ce monde. Il faisait souffrir, pleurer, rêver à l’impossible… C’était une expérience bien trop douloureuse qu’il n’avait plus vraiment envie de revivre, plus jamais, il se l’était promis. Il ne perdrait plus jamais la face, il ne perdrait plus jamais personne car il n’aimerait plus jamais, plus jamais…

Dans tout ça, il avait au moins appris quelque chose. La jeune fille qui l’accompagnait, était en proie à une admiration malsaine, ce qui l’avait sans doute conduit à l’appâter avec une grosse récompense. Pour lui, ce n’était pas franchement un problème, tant qu’il pouvait avoir sa récompense, il se fichait bien d’avoir à supporter cette admiratrice toute une journée, déjà bien longtemps qu’il avait dépassé ce cap. Mais dans le flot de pensées animant Mentali, il remarqua qu’elle était en train de les prendre tout les deux en photos, le plus discrètement possible…
À partir de là, il n’y a plus trouzemille hypothèses…

" Je n'ai jamais vu un esprit féminin aussi pourri. Aucun raffinement. Grotesque et désordonné. Sérieusement, si vous ne l'appréciez pas, je ne vois pas ce que vous faites avec elle... Et je ne vous parle même pas des fantasmes d'elle et vous qui se baladent dans son esprit. Mais bon. Je m'excuse de vous avoir importuné et réduit à l'état de légume le Korillon. Mais voyez vous... il est très peu agréable de sortir de sommeil à cause d'un vacarme pareil. "

Ces paroles sorties de la bouche du Pokémon félin lui tirèrent un sourire. Il n’avait pas besoin de beaucoup faire travailler son esprit pour comprendre à quels genres de fantasmes elle faisait référence. Et puis bon, ce pauvre Korillon qui se retrouvait dans les choux par sa faute, il penserait à lui donner la médaille du mérite un de ces jours…

"Qu’est-ce qui se passeuh ? Pourquoi ça ne capte plus ?! Et pourquoi vous vous regardez vous deux !... "

Elle en met du temps à réagir elle…
Le brun se tourna vers elle pour lui adresser un simili de sourire rassurant qui se changea plutôt en rictus, mais ce n’est qu’un détail. Il ne remarqua donc pas la reprise de conscience momentanée de la petite clochette jaune, et encore moins le coup de patte qui le fit discrètement retourner au pays des songes. Alors qu’il se retournait de nouveau vers la télépathe, il allait parler, mais fut interrompu dans sa lancée par une nouvelle vague de pensées…

" Un coup de main? Humpf... De la part d'un autre pokémon furax, tu aurais déjà reçu quelques coups de griffes. Chance pour toi, j'ai un caractère plutôt pacifiste. J'accepte volontiers de te donner un coup de main. C'est par rapport à quoi? "

Mais quelle chance, un Pokémon pacifiste. Ce n’était pas franchement ce qui lui avait semblé en le voyant giclé un bébé Pokémon contre un arbre, mais bon, il allait devoir faire avec, d’autant qu’il avait franchement besoin de lui pour se débarrasser au plus vite de son employeur. On devrait toujours se méfier d’une femme complètement atteinte par la névrose et l’obsession, c’était une des nombreuses choses qu’il avait appris…
Les hommes avaient pour eux la force brute, mais les femmes…

"Mais bon sang, vous allez me dire ce qu’il se passe !? Je ne veux pas être exclue ! "

… Aucune patience.
Il se détourna du félin télépathe pour faire face à la frustration de la naturellement (Et oui c’est possible !) rose de cheveux (C’est un peu moche comme tournure…), il allait répondre aux deux en même temps, ça serait bien plus simple. En tant qu’économiseur de salive professionnel, il allait devoir faire ça bien.

"Notre nouvelle amie va nous aider dans la recherche de votre Branette ma chère… Un Pokémon psy est très utile pour retrouver quelqu’un... " il continua en pensée, essayant de le faire avec le plus de concentration possible pour être certain de bien être entendu *… et pour se débarrasser au plus vite des emmerdeuses ~*

Il aurait presque eut honte de sa mesquinerie, mais voir le visage de la rose se décomposer en même temps qu’elle comprenait que l’arrivée du Pokémon télépathe, risquait fortement d’écourter sa petite après-midi en tête à tête avec l’un des plus intéressants célibataires de tout Kanto… Elle perdit contenance l’espace de quelques secondes, mais ne se rattrapa pas assez vite pour que ça ne passe inaperçu.
Face au rictus de l’épéiste, elle ne trouva pas grand-chose à répondre.

"Très… bien… "

Son air si peu convaincue lui indiqua qu’elle allait sûrement tenter quelque chose… Mais quoi ? et quand ?

« Notre nouvelle amie va nous aider dans la rechercher de votre Branette blah blah blah blah »

Votre quoi? Ils avaient besoin d'aide pour retrouver un pokémon, QUI DE SURCROIT APPARTIENT A L'AUTRE MORUE?? Était-elle si cruche pour ne pas retrouver son propre pokémon toute seule? Quelque chose clochait, on ne pouvait pas être aussi bête à ce point.

*... et pour se débarrasser au plus vite des emmerdeuses~*

Tiens? Le grand gaillard avait des facilités avec le psychique? OK. Hyde se fit la réflexion de surveiller ces pensées et les accès à certains endroits de son esprit. Personne ne devait voir le contenu de son esprits, de ses souvenirs. Ils devaient restés à l'intérieur de cette boîte fermés par des sécurités d'acier. Elle referma son esprit et se concentra. Désormais, l'accès ne se fera que lorsqu'elle le décidera.

BON! Bah allons y! Cherchons une poupée de chiffon avec un sourire malsain... Tiens... tel maitre, tel pokémon. Hyde dépassa la dame étrange et émis un petit rire (qui ressemblait plus à un ricanement) à l'émission de cette pensée. Contrairement à ce qu'elle aurait espéré, elle sentait une fraiche odeur de jasmin douce et agréable. Au moins un point positif chez elle. La petite mentali devança la troupe particulière, à la recherche d'un soit disant pokémon ténébreux. La chasse était ouverte. La piste s'enfonçait de plus en plus dans la noirceur de la foret. Tous ses sens étaient en émoi. Traquant la moindre branche brisée, la moindre odeur suspecte. Elle envoyait des ondes pour cartographier les environs en 3D dans son esprit. Un buisson, un roncier, quelques poils, une présence. L'espace d'un instant, la femelle se figea sur place, s’apprêtant à bondir sur le pokémon qui apparaitrait. Une brindille craqua, un Rattata sauvage traversa le sentier. Hyde émit un faible soupir. La tension était retombée, la traque continuait.

« Koriiiiiiiiiiiiiiiii-lloooooooooooooooooooon »

Mais... WHAT THE FU**?! La petite mentali se retourna en sursaut et lança un regard surpris derrière elle. Mademoiselle au cheveux roses tenait le bébé Korillon dans ses bras.

« Oh mais attendez moi! On avait oublié cette pauvre bête derrière nous. Oh les vilaines bosses. J'ai réussi, je l'ai réveillé! Apparemment quelqu'un à voulu le faire taire, Mais pourquoieuh! Il est si mignon! Ça va être super non? »

Non mais elle est niaise ou bien elle le fait exprès? Si Korillon avait été laissé dans le sommeil le plus total, c'était justement pour éviter que...

« Bah? Qu'est ce qu'il se passeuh? Pourquoi vous me regardez comme çaeuh?! Qu'est ce qu'il se passe? Vous parlez encore dans vos têtes sans moi?! »

Silence. Puis une cavalcade. Des froissements de feuilles. Des craquements sonores. Des grognements. Retournement de situation. Les traqueurs se faisaient désormais traquer. Les fourrés bougeaient vivement, la menace se rapprochait et ne semblait pas accueillante. Hyde se servit de ses onde mentales pour l'identifier. Ce qu'elle « vit » lui glaça les veines. L'adrénaline l'envahissait à une vitesse folle. Qu'est ce que cela faisait ici? Elle en avait aucune idée mais elle ne pourrait pas rivaliser avec cette masse, son niveau était trop élevé. Sa respiration devenait brusque et rapide.

« On a un problème. Votre acolyte a réveillé le grelot... et un Ursaring enragé en prime. Il ne devrait pas être ici, quelque chose cloche. Êtes vous sure qu'on recherche bien une Branette? »

Information relayée au mâle: CHECK.

« Mais! Il se passe quoi? C'est quoi ses bruiiiiiiiiits? »

La femelle humaine s'excitait et commençait à angoisser. C'est elle qui fout dans la mer** et elle ne s'en rend même pas compte... On aurait pu lui mettre une caverne pleine d'eau à la place du cerveau ça aurait fait la même chose. La bête approchait de plus en plus.

« Bon. Il est un peu loin, mais il avance rapidement. Si on est assez rapide, à 100 mètres, vers le nord, on a une construction humaine. On pourrait lui échapper. »

Le petit jeu de chasse cache est en marche.

L’ex-pirate était assez fier de ce qu’il venait de réussir à faire. D’un côté la petite Mentali avait accepter de les aider tout en restant méfiante par rapport à lui, elle n’avait certainement pas apprécié le fait d’être la seule à pouvoir envoyer des messages par pensées. Ce manque de confiance l’obligeait à se braquer sur elle-même et à concentrer une partie de ses forces dans la protection de ses pensées et de ses souvenirs, ce qui lui en faisait beaucoup moins pour d’éventuelle fouille dans l’esprit de l’homme. Il n’avait absolument pas envie de revoir certains éléments de son passé ressurgir, son entraînement face aux capacités télépathiques de certains êtres lui permettrait d’écarter complètement le risque. Il arrivait assez facilement à faire le vide dans sa tête, le petit félin n’arriverait sans doute pas à y fouiller plus que ça, surtout qu’elle avait l’air encore bien jeune.

En plus de cette situation avantageuse, il avait réussi à obtenir l’aide de la nouvelle venue qui prit sa tâche très à cœur, se mettant aussitôt à la recherche du Branette de sa cliente. Avec un peu de chance il pourrait boire sa bouteille de Rhum avant que le soleil ne tombe, il devait y croire. Et puis dans le pire des cas, il n’aurait qu’à forcer Nostenfer à se charger des recherches, histoire d’épauler le Pokémon psy.
Mais pour le moment, il comptait encore pouvoir se distraire un petit moment, dans cette optique il prit la suite du quadrupède qui avait déjà l’air d’avoir trouvé une piste, il la regardait s’activer, comme dans une transe, en train de chercher odeur, bruit, ou n’importe quelle autre trace de présence. C’était un joli spectacle… Qui ne tarda pas à être gâché par un :

"KooooRiiiiiiLlooooooooooooooooooon ! "

De même que Hyde, il se retourna pour voir sa cliente, Korillon dans les bras, en train de lutter entre l’envie d’affirmer sa position et ses actes, et celui de lâcher le petit grelot tant le bruit qu’il émettait était insupportable. Elle voulait apparemment bien jouer les bons samaritains, mais pas au point de s’en faire souffrir elle-même. Mais d’un autre côté, elle était trop fier pour avouer qu’elle venait de faire une gaffe et aurait mieux fait de laisser le bébé Pokémon dans son coin, bien endormie sur sa racine d’arbre.

"Oh mais attendez moi! On avait oublié cette pauvre bête derrière nous. Oh les vilaines bosses. J'ai réussi, je l'ai réveillé! Apparemment quelqu'un à voulu le faire taire, Mais pourquoieuh! Il est si mignon! Ça va être super non? "

C’est moi où elle n’est pas franchement convaincue par ce qu’elle dit quand elle parle de sa réussite. Sûrement parce que sa conception du mignon se limitait à une peluche qui ne parle pas et hurle encore moins. Alors niveau mignon, elle devait être servie par les gémissements de ce cher petit être musical. Christopher lui s’y était presque fait à la longue, mais elle…
Elle ne deviendrait sans doute jamais mère, encore heureux pour les gosses et pour la surcharge de travail que ça aurait apporté au bureau de la protection de l’enfance.

Même Mentali, qui pourtant ne portait pas la demoiselle dans son cœur, et qui par conséquent devait avoir du mal à se faire un jugement objectif d’elle, semblait arriver à percevoir quelques fausses notes dans son jeu de niaise voulant à tout prix séduire le beau brun. Elle y tenait vraiment à son article la bougresse. Et puis bon, essayer de cacher un appareil photo derrière son dos parce qu’on a déjà une main complètement prise par un Pokémon en larme, j’ai envie de dire que ce n’est pas le must de la discrétion, mais on repassera.

" Bah? Qu'est ce qu'il se passeuh? Pourquoi vous me regardez comme çaeuh?! Qu'est ce qu'il se passe? Vous parlez encore dans vos têtes sans moi?! "

Il ne répondit rien, un simple roulement d’yeux suffit pour lui à exprimer ce qu’il ressentait à l’instant devant une situation aussi pitoyable. Il faudrait vraiment qu’elle essaye de s’améliorer si elle voulait parvenir à ses fins.
Soudain l’atmosphère changea du tout au tout, au loin on entendit un grognement, puis des bruits sourds caractérisant la charge d’une bête énorme. De par son expérience, Christopher jugea qu’il devait s’agir d’un Pokémon d’une taille avoisinant la sienne, mais beaucoup plus corpulent.

* On a un problème. Votre acolyte a réveillé le grelot... et un Ursaring enragé en prime. Il ne devrait pas être ici, quelque chose cloche. Êtes vous sure qu'on recherche bien une Branette? *

Un Ursaring ? Il n’aurait franchement pas pensé à un Pokémon pareil dans une clairière supposée aussi calme que celle-ci… Comment se faisait-il qu’un pareil monstre s’aventure dans les alentours du Bourg-Palette , Il y avait forcément quelque chose qui clochait pour que ça puisse s’être produit. En tout cas, ça ne pouvait décemment pas être une erreur commise par Hyde.

" Mais! Il se passe quoi? C'est quoi ses bruiiiiiiiiits? "

Bah… Une seule bestiole, il allait facilement pouvoir s’en charger. D’autant qu’il n’avait pas affronter d’Ursaring depuis déjà un bon moment, la dernière fois remontait à… bah, il ne s’en souvenait plus et c’était peut être mieux comme ça. Sans hésitation, il invoqua son Jungko à ses côtés, se préparant à affronter la bête de front. Elle n’était plus très loin d’après ce qu’il arrivait à percevoir. À tout casser une centaine de mètres, pas plus.

* Bon. Il est un peu loin, mais il avance rapidement. Si on est assez rapide, à 100 mètres, vers le nord, on a une construction humaine. On pourrait lui échapper. *

S’enfuir ? Et puis quoi encore ?!
Il adressa un sourire rassurant à la petite boule de poils, se reculant de quelques pas, et intimant à tous de faire de même. Il allait arriver dans quelques secondes, quelques fractions de secondes…

"Ne vous inquiétez pas ma chère, un Ursaring est en approche, nous maîtrisons parfaitement la situation. "

Ce n’est pas franchement ce que compris la jeune fille aux cheveux roses dont le teint passa très vite au vert. Elle ne semblait pas franchement rassurée par ce qu’on lui disait, et ça ne risquait pas de s’améliorer, surtout quand un espèce de gros ours en peluche à tête de démon sort des buissons avec une expression de colère infinie, que la bave lui coule entre les dents tant sa rage est grande, et qu’il ne semble pas franchement près à vouloir accepter un quelconque armistice.

"Détection, puis Lame-feuille. "

Faisant preuve de toute sa dextérité, le Pokémon plante évita un coup de patte rageur que voulait lui infliger le Pokémon Normal. Il se plaça aussitôt dans un de ses angles morts, profitant d’une baisse de garde pour frapper là où ça fait le plus mal de toute la puissance de sa lame contre le flanc du nounours enragé… qui fut projeté contre un arbre.
Vaincu en un coup, si ce n’est pas magnifique…

Sauf que… L’arbre trembla, trembla si fort que chacun des habitants du fortement sentir qu’on essayait de les déloger. Et comme on pourrait s’en douter, l’arbre n’était pas vraiment habité par une tribu de paisible Coxy.

En un instant Dardargnan, Scarabrute, Migalos et autres Rapasdepic apparurent dans la clairière. Vraisemblablement pas heureux de voir deux humains et trois Pokémons étrangers à leur petite vie paisible…

"Une construction humaine à 100 mètres vers le Nord tu disais… "

"Ma… Ma… Maman… "

Bon alors, comment expliquer dans un paragraphe bien construit la situation actuelle ? Car oui, vous auriez pu le comprendre un peu avant avec vos aptitudes naturelles de lecteur aguerris qui détecte toutes les variantes de la narration, nous sommes bel et bien rentré au cœur des péripéties, si ce n’est pas pour dire au sein même de l’action dispatchée sur une histoire. On va se passer du roulement de tambour pour une fois, et résumer ça plutôt simplement : Ils sont dans la grosse merde.
Non, mais vous comprenez de toute façon à quoi je me réfère, vous n’êtes tout de même pas bête à ce point chers lecteurs ?

Ursaring mis hors d’état de nuire, il ne restait plus qu’à faire face à une armée d’insectes et de volatiles en furie parce qu’on a malencontreusement troublé la paix intérieure de leur arbre. Non, mais franchement, vous avez déjà vu excuse plus facile pour s’attirer des ennuis Je vous le dis clairement, je suis convaincu que les Mentali porte expressivement la poisse dès qu’il s’agit de se promener tranquillement en forêt pour retrouver une espèce de peluche animée par une âme trop débile pour trouver le chemin des enfers où elle aurait très bien pu se reposer avec calme et sérénité. Non, mais c’est presque certain, le destin trouve toujours une excuse pour arriver à s’acharner sur certaines personnes, cet espèce de matou à deux queues n’était qu’une bonne excuse pour se prêter à son petit jeu.
Car le destin n’est qu’un fourbe, c’est pourtant bien connu. Par moi en tout cas. Et pour ainsi dire, chacun allait devoir prendre ses jambes à son cou, parce que se faire poursuivre par des becs, des pinces, des cornes et des autres dards aussi acérés, on est obligé de considérer un minimum de risques.

Alors qu’il apprenait que la peluche n’en serait pas à sa première entrée par intrusion (ce dont il se fichait pas mal à l’instant présent), ils arrivèrent en vue de la demeure, plutôt immense d’ailleurs, mais ce cher Mentali se décida à faire demi-tour pour jouer les héros au grand cœur qui se sacrifie pour le bien de la tribu. Il n’avait pas déjà vu ce que ça donnait ? Avec un peu de chances ils allaient passer d’une dizaine de poursuivants à une centaine, il en avait d’autres des idées à la con comme celle là ce Pokémon ?

* Continuez. Je nous fais gagner du temps *

Non, mais dans le genre prétention de bas-étage, on faisait difficilement mieux. Au final, il avait évalué ce Pokémon psy avec un peu trop de naïveté. A croire que même en possédant le type Pokémon censé être le plus « sage », on pouvait tout de même éprouver le goût du risque et celui des projecteurs. Parce que bon, ils avaient encore largement le temps de passer par ce trou béant dans la clôture, n’importe quel andouille l’aurait vu à cent mètre. Si l’on en croyait la taille, on pouvait se douter que le Ursaring supposé sauvage n’y était pas pour rien. Enfin, les Pokémons sauvages étaient, par nature pas vraiment enclin à s’enfermer par eux-mêmes dans un lieu humain… Même si en voyant une bande de Dardargnan, on était à même de se faire du souci.

Par simple curiosité, le barbu laissa la cruche courir devant, s’arrêtant brièvement pour admirer les prouesses de son nouvel allié.
Avec une élégance légèrement surjouée, le Pokémon Soleil effectua un dérapage contrôlé qui envoya valser du sable dans les yeux de ses attaquants. Pour une première manœuvre de fuite, ce n’était vraiment pas mal du tout. L’attaque Jet de Sable était très bien maîtrisée et la précision était presque impeccable. Notons une très légère tendance à oublier les Pokémons volants, ce qui signifierait un déni du ciel et une trop grande estime de soi-même qui pourrait connoté une très grossière envie d’égaler les pouvoirs d’Arceus et de devenir maître du monde. Non ? Ah peut être…

Tout ça pour dire que l’épéiste ne s’attarda pas sur le terrassement de l’oiseau de proie, mais alla plutôt épauler son amie rosée (non, je ne parle pas d’alcool *regard qui tue*) qui avait quelques problèmes pour remarquer le trou dans le grillage qui se situait pourtant à quelques mètres d’elle… Bordel, mais qui est-ce qui avait bien pu lui refilé ça quoi… Ah oui, lui-même. Tout ça pour une bouteille de Rhum.
Et en plus avec toutes ses jérémiades, il n’arrivait pas à en caser une…

" Mais faite viiiite! Ils vont nous rattraper! Et mon brushing va être tout abimé! Allez dépêchez vous bon sang! J'ai... J'ai... Peuuuur! AAARRRRGH "

Hum…
Il était calme en toute circonstance, c’était un fait. Il ne frappait que rarement les femmes, pour ainsi dire jamais du moment qu’il n’en éprouvait pas l’ultime nécessité. Il était plutôt du genre serein, arrivait facilement à se détacher des irruptions extérieures et même de son Korillon encore plus dérangeant qu’un coq à cinq heures du matin… Mais là.
C’était vraiment le cumul des situations les plus débiles qui soient. Entre la voir pleurer devant sa clôture, priant pour son brushing et serrant pathétiquement la clochette qu’elle détestait quelques instants plus tôt, et le Mentali pas capable de remarquer la sortie sous son pif…
Bon, si c’était ça, il allait finir par les planter tous les deux ici en donnant un énorme coup de pied dans le grillage histoire de bien signifié qu’EFFECTIVEMENT, il y avait une entrée depuis trois plombes.

* Par ici. Il y a une ouverture. Même pas besoin de pirater le système électronique *

Certes.
Roulant des yeux, le brun laissa sa patience revêtir un niveau qualifiable de normal. En plus Hyde se permettait d’inspecter les lieux. Il ne fallait quand même pas être Sherlock Holmes pour déduire que la présence anormale d’Ursaring avait sûrement rapport à ce défoncement de clôture… Ou alors, là encore c’était lui, mais ça commençait à faire beaucoup.
Il détourna les yeux dans la direction des Dardargnans qui étaient déjà en train de se remettre des grains de sables en pleine tête. La Mentali fut la première à passer, très vite suivie d’une de ses pensées et de…

"LAISSEZ-MOI ENTRER ! JE SUIS TROP JEUNE POUR MOURIR !... "

Oui, donc de notre ami en rose qui venait de se faire le plus grand sprint de sa vie pour atteindre le seuil de la demeure, arracher la porte et la refermer aussitôt sur ses gonds une fois qu’elle fut passée à l’intérieure, sécurisée par d’épais murs en bêton.
Lui, ignora les dires du Mentali et passa également la frontière de métal, laissant les Pokémons sauvages derrière lui, et laissant Jungko refermé le trou béant du mieux qu’il pouvait avec sa force brute.
Christopher ne tarda pas à le rappeler dans sa Ball, suivant les autres à l’intérieur de la bâtisse.

Il ne connaissait pas franchement le Bourg-Palette autrement que par ses magnifiques parcs naturels, de ce fait, il n’avait pas franchement d’idée. Dans le pire des cas, ils étaient chez un des plus grands savants de l’univers…. En train de passer pour de vulgaires voleurs de Pokémon auprès des caméras vidéos probablement multiples mais bien dissimulées.

"Mr. Hawks ! Venez, je crois qu’il y a une salle pleine de peluches par ici ! Mon petit Branette est peut être parmi elles ! "

… J’en connais qui se remettent très vite de leurs émotions.

Bon.. Suite à tout le remue-ménage qu'avait fait miss Rose, les voici maintenant à l'intérieur du manoir. C'était une charmante demeure. Hyde avançait avec méfiance, observant le moindre détail. Des sculptures de pokémons les regardaient avancer avec un air coupable dans l'étrange manoir. Des bruits se faisaient entendre, plus loin, devant eux. Madame Rose, qui avançait à une vitesse assez soutenue les devançait Chris et la mentali. Elle était déjà devant une pièce quand elle sortit :

« Mr. Hanwks! Venez, je crois qu'il y a une salle pleine de peluches par ici! Mon petit Branettte est peut être parmi elles! »

Des quoi? Des peluches? Alors.... Soit nos aventuriers se trouvaient dans la maison d'un collectionneur de petit animal en coton auquel on peut arracher les yeux sans problème, soit... Elle fabulait. Hyde accéléra le mouvement pour vérifier ces dires. Ce qu'elle vit, lui hérissa le poil.

C'était une immense salle, peu meublée mais... Avec pas mal d'habitants. C'était un bazar monstre, comme si ces pokémons étaient laissé à leur bon vouloir ici. Ils étaient environ une vingtaine, tous différents des uns des autres. Eux aussi ne semblaient pas être de la région, ce qui était assez paradoxal. À peine la Mentali avait posé une patte dans la pièce, que tout les regards de pokémons se sont tournés vers elle. Ils s'étaient stoppés dans leur activité l'observant avancer avec précaution dans la pièce alors que les humains étaient restés à la porte. Tous la suivait du regard, avançant lentement avec une allure mesurée vers un fauteuil de cuir dans lequel elle se vautra. Oui, elle venait d'agir exactement comme si elle était chez elle, ce qui décontenança les autres. Quelques uns de ces derniers, intrigués, approchèrent de l'emplacement où elle se trouvait. Un Psykokwak s'empressa de se donner de violents coups sur le crâne à intervalle régulière contre le mur en signe de stress.

« Eh mais que voilà! Une femelle rrrrravissante! Que viens tu fairrrrre ici, Poupée? »

Un Caninos avançait avec un air assuré et menaçant. Enfin. Rectifions. Il essayait de se montrer menaçant. A vrai dire, il était aussi terrifié mais n'osait pas le montrer. Cela devait être la première fois qu'il voyait un Mentali. Il avait parlé avez un accent assez prononcé qui n'était pas de la région. Un accent rude et froid, comme venant d'une contrée inconnu. Il tournait actuellement autour du siège, émettant quelques grognement temps à autre. Hyde se concentra sur les émotions qu'éprouvaient les autres pokémons de la salle. De la peur. De la nervosité. Apparemment, voir des étrangers les troublaient énormément. Elle esquissa un sourire puis entonna un petit air de musique psychique, tout en envoyant des ondes d'apaisement de leur esprit. C'était un chant calme et reposant que lui chantait souvent sa mère du temps où elle était petite. Ce chant avait le pouvoir de détendre une atmosphère et faire retomber une pression. Chacun se détendait peu à peu, laissant la chansonnette les envahir. Psykokwak avait enfin arrêté de se taper la tête frénétiquement et s'était assis. Le Caninos s'était allongé devant la Mentali, les yeux rempli de questionnements et d'intérêt. Un Carapuce s'était placé la tête sur l'accoudoir su siège en cuir usé la regardant avec un regard vide et un air totalement gaga. Une fois tout les protagonistes calmés et la chanson fini, Hyde entama les présentations.

« Désolée de vous importuner. Mon nom est Hyde et je suis accompagnée par ces deux humains. Ne prêtez pas attention à eux. La femelle est futile et le mâle particulier.
- Que vous avez des yeux magnifiques... HIPS!
- Ne prrrrêtez pas attention à ce soularrrd. Son nom? Polynice. Moi c'est Kougloff. Que faites vous parrr ici beauté? Vous a t-on déjà fait le compliment que vos yeux brrrillent comme des pierrrres prrrécieuses. Et votre pelage est si... »

Bon apparemment, elle essayait de faire la conversation avec deux spécimens. D'un coté, on avait un Carapuce tout à fait classique... Si on incluait dans le caractère classique le fait d'être ivre. On pouvait même en tirer la conclusion qu'il aimait l'alcool, vu les cadavres de bouteilles qui trônaient dans un coin de la salle. De l'autre, un pokémon qui veut se la jouait séducteur russe avec ses phrases à rallonge et mielleuses. D'ailleurs il était un peu difficile à comprendre avec tout ses "r" qu'il roule.

« - Vous voulez gouter petite boule bleu? Hiops! C'est du bon whisky, je vous asshhure!
- Non merci ça ira. Un peu de sérieux messieurs. Je disais donc qu'on était ici parce que l'autre pimbêche aux cheveux rose avait perdu son Branette. Une sorte de pokémon qui ressemble à un poupée malsaine avec un sourire bizarre. Ça vous dit quelque chose? »

Après quelques minutes de réflexion et de concertation, le pokémon feu fit non de la tête. Il semblerait qu'aucun Branette ne soit passé par ici. Bizarre pourtant. Cette demeure semblait être le lieu de refuge de nombreux pokémons qui n'étaient pas de la région.

« - Tu vois chérrrie, nous venons tous d'endrrroit trrès différrents. Mais il n'y a jamais eu de Brranette ici. Pour ma parrt je viens d'une ile où le frroid et la glace sont rreines. Le seul point commun que nous avons c'est le fait d'avoirr rrencontrrer ce cherr professeur Chen.
- Professeur Chen?
- Oui, c'est le propriétaire de la demeure. Il nous héberge hips... et on l'aide dans des expériences. Hips, eh! Promet de ne rien lui dire pour shha réshherve d'al... hips! D'alcool, hein! »

Le Carapuce s'effondra sur le carrelage, la bouteille encore à la main. Il venait de sombrer dans un sommeil profond et rempli de whisky. Alors que le Kougloff s'occupait de trainer le Carapuce vers un endroit plus propice au sommeil, la mentali soupira et lança un regard aux humains sur le pas de la porte. Ils n'avaient pas changé d'expression. La femme avait toujours la même expression niaise de joie et d'émerveillement. Et le mâle... Toujours avec la même expression de je-m'en-foutisme. Même si la scène qu'il avait eu sous les yeux semblait l'intriguer un minimum. Elle devait faire un rapport mental de la situation vu qu'ils n'avaient pas la capacité de comprendre le langage des pokémons. Toujours assisse sur son fauteuil, elle se focalisa sur l'esprit de l'homme, histoire de ne pas faire naitre un sentiment d'hystérie chez la fille.

**Bon. Voici le topo. Ils n'ont jamais vu de Branette dans cette demeure, cette dernière appartenant à un certain Professeur Chen. Alors nous avons deux possibilités : soit votre chère compagne se fout de vous depuis le début. Soit elle a vraiment perdu un Branette et il n'est pas dans cette forêt.**

Parmi tout les pokémons qui se trouvaient ici, un seul semblait vraiment intéressé par les humanoïdes : Psykowak. A ce moment là, il était derrière eux, les regardant avec curiosité. Il était le seule à avoir remarqué une petite boule rouge et blanche dans le sac à main de la journaliste. Indiscret, il se pencha vers le sac, posant ses palmes dessus. C'est alors que le drame arriva. La journaliste aux cheveux roses se retourna violemment et se mit à agripper sauvagement son sac, poussant des cris des rages. Le Psykokwak, lui, tirait lui aussi de son côté, dans le but de voir de près l'objet qui l'intriguait tant. Tous les objets valsèrent à l'extérieur. La petite boule rouge et blanche était à présent en l'air, tournant dans le vide, en train de retomber au ralenti. Les deux intéressés se battaient d'ailleurs afin de la récupérer. Mais elle s'écrasa lourdement sur le sol, lançant sortir...

** Un Branette?!! **

Euh Houston? Nous avons un problème... Un grave problème.

Il savait que pour avoir sa bouteille de Rhum, il allait devoir subir plusieurs épreuves assez pénible, la plus périlleuse étant de réussir à supporter cette énergumène à cheveux roses pendant toute la durée d’une quête qui ressemblait de plus en plus à une histoire montée de toute pièce. Et maintenant, il s’était embarqué dans une nouvelle galère, pas vraiment plus réjouissante que la précédente… Entrer par effraction chez les autres ne faisait vraiment pas parti de ces principes, même si on ne pouvait pas vraiment appeler ça une effraction, étant donné que le trou dans la clôture avait déjà été fait par le Pokémon qui créchait un peu plus loin dans la forêt, en train d’admirer ses trente-six chandelles, complètement grogui au pied d’un arbre…

D’ailleurs, il ne voyait pas non plus pourquoi il se sentait le besoin de se justifier. Ce n’était pas dans sa nature, et ce n’était quand même pas sa faute si l’autre Mentali s’était invité, les rapprochant de cette andouille d’ours énervé. Rah… Il y avait vraiment des jours, où l’on ferait bien mieux de rester endormi au pied de son arbre, se battant contre ses pulsions d’alcoolique. Il allait devoir trouver une solution pour devenir raisonnable… S’il continuait sur cette voix, il allait finir par devenir complètement esclave de ses envies, ne pouvant même plus faire usage de son libre arbitre…
Et puis Rémi ne lui confierait plus la moindre de ces missions très rémunérées… Bouais, il fallait qu’il apprenne à lutter contre lui-même au plus tôt ! En y repensant, il avait une rencontre prévue avec lui très prochainement. Pour quelles raisons, il ne le savait pas encore lui-même, mais d’après son aîné, c’était d’un besoin urgent. Autant lui faire confiance, il lui avait déjà plus d’une fois apporté son aide.

Lui comme Hyde se rapprochèrent de la pièce évoquée par cette chère folle à crinière rose, elle était sur le pas de la porte, admirant l’assemblée de Pokémons avec une lueur d’envie e d’espoir. Sans trop s’avancer, on aurait pu s’imaginer qu’elle voulait les placer un par un dans les bras de Christopher avant de prendre une photo pour immortaliser cet « instant de tendresse du plus charismatique des éleveurs » dans sa rubrique spéciale à la page vingt. Le félin psychique qui les accompagnait pénétra le premier dans l’immense salle, sûrement pas la seule, l’éleveur en revanche se contenta d’admirer la scène avec un petit air de « et si on se dépêchait de repartir » ?
Il remarqua une bonne vingtaine de Pokémons différents dans toute l’assemblée, tous formaient un joli bazar qui ne ressemblait à rien de connu, et tous avaient l’air de bien s’amuser à tout ravager. Car oui, la salle était bien meublée et certainement pas là pour héberger un régiment de Pokémon pas encore évolués et encore en capacité de s’infiltrer dans le moindre recoin d’une habitation humaine. Chose qui confirmait ses premières impressions, plusieurs fenêtres étaient ouvertes dans les pièces qu’il avait entrevu en venant jusqu’ici, et certaine trappe d’aération n’étaient mystérieusement plus scellées. Un bon bordel en résumé.

Dans la nuée, il remarqua que Korillon était déjà en train de sympathiser avec d’autres Pokémons. Vexée de s’être fait frapper, elle s’éloignait le plus possible de Mentali et ne devait pas être en train de dire que du bien de ce « Félin de malheur » au petit groupe qui se rassemblait autour d’elle. Il nota un Malosse particulièrement grincheux, une Snubull noyé dans le flot de paroles de Korillon qui gobait tout ce qu’elle était en train de lui raconter et un Nenupiot qui bullait légèrement, ne prenant pas grande part à la discussion, mais visiblement proche de ses deux autres compagnons…
Pendant un instant, l’épéiste se demanda s’il ne ferait pas mieux de prévenir Hyde qu’une menace était certainement en train de planer sur lui, car il fallait bien le dire, Korillon avait beau être adorable (voire même un peu trop), quand elle voulait quelque chose, c’était une vraie teigne, et monter un groupe de Pokémon crédule contre un individu isolé était tout à fait dans ses cordes. Mais son attention se rabattit sur les actions du Mentali, mais surtout sur le Caninos un peu trop rentre dedans qui l’accompagnait, ainsi que sur le Carapuce qui tenait à peine debout près d’eux…
Il s’en passe quand même des drôles dans le monde Pokémon.

"Je ne crois pas voir votre Branette, vous pensez reconnaître un comportement suspect chez l’un des Pokémons qui pourrait indiquer qu’il s’agisse d’une poupée qu’il hanterait ? "

La rose sortit de sa rêverie. Le sens de la question de son sujet d’article mit un certain temps à parvenir jusqu’à son esprit, et quand ce fut chose faite, il lui fallut encore un bon moment de réflexion pour préparer ce qu’elle allait dire. Moment assez long pour que le barbu sente son Yanma s’échapper de sa Pokéball, se déplaçant furtivement dans les hauteurs de la pièce pour se rapprocher en toute discrétion, et avec le moins de vrombissement possible de sa cible : Les bouteilles de Carapuce.
Les yeux de Christopher roulèrent dans leur orbite. On ne fait pas un saint avec une fille de joie.

"Je ne suis pas sûre mais… Mon Branette déteste se faire prendre en photo ! Peut être que si vous preniez chaque Pokémon dans vos bras afin que je prenne des clichés, il se démasquera tout seul !... Vous feriez ça pour moi ?... "

… Tu rêves en couleur ma vieille ?! Tu crois franchement qu’on ne voit pas à travers ton sale jeu de fourberie ?! Nous ne sommes pas crédules ! Et puis on te signale également que le barbu est loin d’être gaga, il sait parfaitement quand on essaye de se payer de sa tron…

"… Et pour votre récompense ? "

…Elle est vraiment forte.
Le grand dadais se laissa prendre au piège de la jeune fille, et à contrecœur il s’exécuta en attrapant le premier Pokémon qui venait dans ses mains, un Lippouti… Pokémon un peu trop collant en temps normal, et si je vous dis qu’elles deviennent encore pire dès lors qu’on leur démontre le moindre petit geste d’affection… Jusqu’à preuve du contraire, prendre quelqu’un dans ses bras, c’est lui démontrer de l’affection… On se retrouve donc quelques quelque kilos de rouge à lèvre sur le visage plus tard alors qu’un canard débile s’approchait avec un grand intérêt d’eux.

La demoiselle, trop occupée à trier les clichés qu’elle venait d’enregistrer sur son appareil photo, ne remarqua pas que l’intérêt principal du Psykokwak se focalisait sur son sac à main et particulièrement sur une Pokeball qui était en voie de tomber vu les gigotements incessants de sa propriétaire. Dans un même temps, Hyde venait au rapport de son enquête.

*Bon. Voici le topo. Ils n'ont jamais vu de Branette dans cette demeure, cette dernière appartenant à un certain Professeur Chen. Alors nous avons deux possibilités : soit votre chère compagne se fout de vous depuis le début. Soit elle a vraiment perdu un Branette et il n'est pas dans cette forêt.*

Non, ce n’était pas le ton insolent du Pokémon qui le préoccupait. En général, les Pokémons sauvages n’avaient pas franchement à se soucier d’un quelconque code de bienséance, et c’était particulièrement vrai quand il s’agissait de Pokémon qui méprisait les humaisn pour leurs actions et qui n’avaient dès lors plus en vie de leur porter un quelconque signe de distinction. Non, ce qui l’intéressait le plus dans ces informations, c’était le fait qu’ils soient rendus chez le Professeur Chen. Premièrement parce qu’il s’agissait d’un très grand homme de science qu’il avait rarement eu l’occasion de croiser durant sa longue vie, et qu’une rencontre avec lui, lui apporterait sans doute de très bonne piste de travail pour sa fonction d’éleveur et son désir d’entraîner au mieux ses Pokémons pour qu’ils deviennent les plus puissants sabreurs de tout les temps. Mais également car le fait qu’ils soient entrer dans l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires du monde Pokémon sans le moindre mal sonnait très faux à ses oreilles…
Il se passait forcément quelque chose. Pourquoi le Professeur n’avait-il pas pu empêcher le Ursaring de s’enfuir ? Habituellement, il s’occupait à merveille de chacun des Pokémons qu’on lui confiait, les situant dans des zones de son parc où il pouvait s’épanouir en captivité. Pourquoi n’était-il pas là ? Et surtout comment cela se faisait qu’une tripotée de Pokémon ait envahi sa demeure ? …

Une Pokéball s’écrasa sur le sol de la pièce, libérant un flash de lumière. Elle provenait du sac de son accompagnatrice. Elle était furibarde, Psykokwak venait de voler à l’autre bout de la pièce, plus personne ne pipait mot. Un Branette venait de se matérialiser au milieu de tout ce beau monde… LE fameux Branette…

"Je crois qu’on vient de retrouver notre fugitif ma chère. "

Le visage de la journaliste était mortifié. Comment avait-elle pu faire une telle gaffe alors qu’elle n’avait pas encore fini sa tâche. Mais quel diable de Feuforêve était-il en train de s’acharner sur elle pour qu’elle fasse autant de bourdes en une seule journée ! Vite, il fallait reprendre contenance et improviser…

"Mais vous ne comprenez pas ?... Il… Il s’agit… Il s’agit-de-mon-deuxième-BRANETTE !?!!! "

Son idée de génie pour rattraper le coup était sortie comme un trait d’arbalète. Elle se raccrochait à un tout dernier espoir pour ne pas perdre la face. L’épéiste eut envie d’éclater de rire tellement s’en était ridicule, mais bon, il était décidé à jouer le jeu depuis le début, alors autant ne pas se fâcher. De plus, un autre mystère captait son attention.

"Oui. En attendant que vous vous remémoriez combien il nous reste à trouver de Branette, je vais chercher le Professeur… "

La journaliste ne répondit rien. Elle savait bien qu’il ne servait plus à rien de continuer dans ses caprices. Elle aurait mieux à faire de suivre l’éleveur dans sa nouvelle aventure, au moins elle n’aurait plus besoin d’inventer de nouvelles histoires. La honte la rongeait mais il fallait qu’elle la surmonte pour être plus forte et réussir son numéro spécial ! Il faut savoir faire des sacrifices pour monter les échelons dans son milieu, elle mettrait sa fierté de côté et puis voilà.

En tout cas, ce n’était plus le problème de l’homme aux yeux de faucons. Il savait pertinemment qu’elle ne le lâcherait pas d’une semelle tant qu’elle aurait des photos à prendre, et avant la fin de la journée, il lui réclamerait avec insistance sa bouteille. Tout le monde serait content et pourraient faire ce qu’il lui chante.

Mais un peu plus loin derrière, dans la pièce d’où il venait de tourner les talons, c’était une toute autre ambiance qui s’était instaurée. Hyde était probablement encore distrait par le comportement si singulier du mâle face à l’arrivée de Branette… Mais Korillon n’avait pas perdu son temps, et déjà elle avait réussi à dresser l’animosité d’un petit groupe de Pokémon envers la Mentali.

Yanma quand à lui venait de finir la bouteille d’un Carapuce déjà sur ses pattes. Tout deux risquaient fortement de se déplacer vers une nouvelle pièce, histoire d’en dépouiller quelques litres de boisson…

Qu’est-ce qui pouvait bien être arriver au professeur Chen pour que règne un pareil désordre dans son laboratoire ? Quoique ce soit, il fallait qu’il sache ce qu’il en était, premièrement parce qu’il avait entamé cette journée en se disant qu’il allait faire quelque chose de constructif, il était donc impensable et désuet de s’imaginer à présent en train de ne se consacrer qu’à une soudaine flemme. Et puis cette disparition avait un arrière goût de mystère qui lui plaisait bien…
Il était probable, voire même très fortement possible que les divers précédents événements n’aient pas une cause faramineuse, mais qui ne tente rien n’a rien comme on n’a déjà pu le dire, et puis bon… ce n’est pas comme si la disparition du plus éminent chercheur Pokémon posait un tout petit peu problème, mais voilà. D’autant qu’il ne pouvait clairement pas s’être absenté, des chaussures encore fraîchement salies par le sol du domaine entourant sa propriété, étaient disposées dans l’entrée. Il était certainement parti nourrir les Pokémons pensionnaires à la force de ses petits bras. Mais ce n’était pas le plus surprenant… QUI ? Je demande bien « qui ? », qui laisserait un laboratoire plein à craquer de Pokémons rares, de travaux secrets et de machines valant une fortune, ouvert en grand ? À la merci du premier venu ?

Avec l’âge, on devenait certes un peu gâteux, mais de ce qu’il connaissait du professeur Chen, il n’était pas du genre à se laisser aller aussi facilement, et encore moins à se laisser gagner par les années qui défilent. Si on reliait chacun de ces éléments les uns avec les autres, si l’on considérait que des Pokémons en totale liberté dans le manoir, c’était une chose étrange, et si l’on considérait le fait qu’aucune alarme n’ait sonné à leur entrée était une chose encore plus étrange tout bonnement car ils étaient dans l’un des plus prestigieux lieu à concentrée de Pokéballs pleines de Pokémons d’espèces extrêmement variée… Oui, alors là, il nageait en plein délire.

La nouille qui lui avait servi pendant un moment d’employeur avant de gaffer de façon assez ridicule le suivait toujours. Elle revêtait un air faussement grave, essayant de faire croire au plus âgé qu’elle regrettait de s’être foutue de lui. En réalité, il en était bien autrement. Elle regrettait simplement d’avoir perdu sa couverture, mais cela ne changeait nullement le fait qu’elle avait l’intention de mitrailler le barbu de photo jusqu’à plus de mémoire sur sa carte mémoire de 128 Go. Bon peut être pas la remplir non plus… Mais les photos seraient de toute façon magnifiqueuh !

Par où commencer dans leur recherche ? L’éleveur ne connaissait le laboratoire que de nom et d’images issues de quelques prospectus, il allait devoir se fier à rien d’autre qu’à son instinct, et éviter de trop réfléchir à où il désirait aller… Sinon, ça risquait de finir plutôt mal comme histoire… Bah, il trouverait bien moyen de ne pas se perdre, ce n’était tout de même pas un travail de titan que de réussir à se repérer dans ses longs couloirs qui tournent dans tous les sens et qui mènent sur des portes qui se ressemblent toujours plus les unes que les autres, avec aucune distinction au sol pour éclairer sa lanterne et des décorations murales toujours plus incompréhensiblement impossible à retenir…
Oui, en gros, il avait mieux à faire à essayer de retrouver le professeur Chen à l’extérieur, c’était la plus sage décision.


Un bon quart plus tard, on retrouvait nos deux aventuriers de l’extrême en plein milieu d’une petite forêt, mais cette fois-ci du côté de la résidence du Professeur Chen, et non là où ils avaient eu le plaisir d’un tête à tête avec un mignon petit Ursaring. Bon, il ne pouvait pas non plus dire qu’il regrettait ce bon moment, mais quand même chercher un vieux débris au milieu d’une foule d’arbre qui sont plus ressemblant les uns que les autres, je ne vous raconte pas le calvaire…

"Vous êtes bien certain que vous savez où vous aller ? "

Ah ces femmes... toujours en train de se plaindre hein…
Bien entendu, il savait parfaitement où il allait. Enfin presque, mais ce n’était pas un détail important. Tout ce qu’il voulait c’était savoir où avait disparu le professeur Chen, et tout le reste n’était rien d’autre que du superflu. Alors les commentaires de l’autre hypocrite il s’en tamponnait la nouille avec les plumes de son chapeau de corsaire.
Pour exprimer son mécontentement, il se contenta donc de l’ignorer et de passer dans un simili de mode boudeur. Il ne se souciait plus franchement de ce que devenait Yanma et Korillon, après tout ces deux Pokémons, il s’en occupait, mais il ne les avait jamais vraiment considérer comme sien, alors s’ils trouvaient meilleure place chez le vieux chêne, il n’aurait aucun problème pour les y laisser, les confier au professeur, voir même les relâcher dans le parc. D’autant que l’un arrêterait de lui siroter ses réserves de boisson, alors que l’autre laisserait un grand vide de tranquillité et de sérénité dans sa vie… Le bonheur en somme ! Mais en tant qu’éleveur quand ça l’arrangeait, il s’était promis de ne pas les jeter à la rue tant qu’il ne trouverait pas une occasion « convenable » de le faire.

"AAAAh ! " *PAF* "Bord*l de p*tain de m*rde de ♪#שּׂ•†ῲ}⌂∂♠҉ﻂ*﷼ , qui est-ce qui a laissé traîner cette connerie de cadavre ! "

Quelle… élégance ? Que de raffinement…
Jetant un regard derrière lui, le plus âgé ne pu qu’admirer la journaliste affalé sur le sol, venant de trébucher sur une jambe qui dépassait de derrière un arbre. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait être gourde celle-là, elle n’avait pas intérêt à avoir cassé sa précieuse bouteille, sinon elle allait en entendre parl… UN CADAVRE ?!


"Je vous remercie de m’avoir retrouvé. Cet Ursaring m’a laissé une sacrée bosse… "

Tous étaient retournés dans le bureau du Professeur Chen. Il l’avait retrouvé au sol, une énorme bosse décorant le milieu de son crâne, en train de marmonner dans un comma visiblement forcé par un bon coup sur la tête. Son matériel de soin était éparpillé autour de lui, et certaines seringues et boîte de remède Pokémons s’étaient faites rageusement piétiner par celui qui avait causé tout ça : Ursaring. D’après ce qu’il leur avait raconté en se réveillant, le Pokémon un peu trop douillet n’avait pas apprécié la séance de prescription du vaccin contre la Pokélaria, les sédatifs n’ayant pas fait effet assez tôt, il était rentré dans une rage violente avant d’échouer quelque part au milieu de la forêt jouxtant la Route 1. C’est là-bas qu’il avait croisé la route de Christopher et de la journaliste, mais aussi là-bas qu’il devait être, actuellement en train de roupiller pour un bon bout de temps…

Mais cette accumulation de péripétie n’était pas encore terminée. C’était en tout cas ce qu’augurait le ramdam qu’était en train de faire Hyde… Il jugeait ces miaulements désordonnés comme étant ceux du félin psychique, tout bonnement parce qu’il n’avait pas eu l’occasion de croiser d’autre Mentali dans le laboratoire. Et puis en partie parce qu’il n’avait pas l’intention de se compliquer la vie à examiner jusqu’à la hauteur de son de ce « chant » qui ressemblait plutôt à l’exécution bouchère d’une colonie de Groret. Mais là encore, ce n’est qu’une question de point de vue.

"Hips! Oooooh lalala! Ça tourneuh! C'est zolie! Mais ooh! Hihi je suis heureuseuuh. J'vous aimeuh vous savez Monsieur Hawk? Mon épéiste à moi! Oulalaaaaaa! Mais... Z'ai chaud! "

… Qu’est-ce qui se passe ici ?
Ah non, il n’était pas en train de rêver, l’autre venait subitement de prendre une certaine rougeur au niveau des joues, arrivait tout juste à se relever de sa chaise pour chanceler telles une poupée de tissu qu’un gosse animerait du bout des bras pour le simple plaisir de ne pas être tout seul dans sa chambre. Oui, il n’y avait pas le moindre doute possible, la journaliste était devenue ivre en un claquement de doigts, comment ? C’était une bonne question, et quelque chose disait à l’épéiste qu’il trouverait la réponse dans les pas pour le moins hasardeux du félin qui venait de s’écrouler par terre, rampant telle une limace pour venir s’affaler entre ses pieds. Plus pitoyable comme scène, ça ne se fait que très rarement, mais mes amis, nous sommes dans un univers parallèle qui est narré par nos belles têtes de psychopathes, donc je ne vais pas trop m’avancer sur le niveau sur l’échelle de Richter (le fils hein ! Pas celui des séismes, nous on parle bien du niveau de pitoyabilité (oh mon dieu comme ce mot est laid !)) atteint dans cette petite histoire d’alcoolisme pur et dur.

Et voilà que l’autre était en train de se déshabiller, ne laissant en exposition pour les deux hommes mûrs un sous-vêtement deux pièces, coloré à la manière de sa personnalité timbrée… Enfin, ce n’était pas franchement le soucis de Christopher, qui avait depuis le début, soupçonné (ou fantasmé *kof kof*) l’exhibitionnisme accru de Mlle. La Journaliste. Il s’inquiétait plutôt pour ce cher professeur Chen qui était devenu blanc comme un linge, un léger filet de sang commençant à descendre de sa narine gauche, et une petite accumulation de bave se déployant à la commissure de ces lèvres. Le pauvre était bien entendu complètement groggy, il ne savait plus vraiment ce à quoi il pensait, il faut l’excuser. Et en rajoutant Korillon au tableau, et bien c’est la scène d’apocalypse. Ni plus ni moins !

Laissant échapper un soupir (oui, il n’avait pas forcément envie d’être impliqué dans un meurtre avec atteinte à la pudeur…), l’épéiste poussa la porte d’une salle de bain, apparue soudainement à côté du bureau du professeur Chen, dès fois qu’il ait une envie de bain après un rapport sur la complexification du génome à l’origine du Pokévirus chez les Mystherbe hematophile, empoignant la rose par le bras, et bousculant sans grande délicatesse le Caninos qui admirait le derrière de son « amie » la télépathe… Ah ces Pokémons hein…
Bien qu’elle essaye de protester, il lui rinça abondement la tête à l’eau froide histoire qu’elle retrouve ses esprits et que la connexion supposée entre elle et Hyde se fasse assez vite. Une fois qu’elle fut à peu près calmée, et entendant que les dégâts commençaient à s’intensifier à côté, il la laissa se noyer dans un fond d’eau glacée pour retourner chercher l’autre source de problème.

"Mais enfin, qu’est-ce qu’il se passe ?! "

Bon déjà un qui a retrouvé ses esprits, c’est pas mal. Korillon, il savait comment s’y prendre, il avait déjà réussi plus d’une fois à la calmer après qu’elle se soit servie dans les réserves de Yanma pendant que celui-ci partait à la recherche de nouvelles affaires (à voler je précise). Il l’empoigna d’autre par l’espèce de ruban avant de l’envoyer par la fenêtre avec le plus de délicatesse dont il était capable dans une situation pareille. Avec elle pas trente-six solutions, il fallait l’envoyer se calmer dehors, exprimer son talent à la puissance dix pendant une bonne heure en se protégeant un maximum les tympans, et c’était réglé.

"Pouvez-vous vous levez, je vous en prie ? "

Maintenant c’était le tour de Hyde, décelant assez vite son point faible en la présence de la blouse du professeur Chen, l’éleveur se saisit de la blouse de ce dernier aussitôt qu’il eut accéder à sa requête sans vraiment la comprendre, il du se demander un instant pourquoi tout le monde tenait absolument à finir déshabiller dans ce bureau. La jetant au sol, il laissa Hyde, fine pleine se jeter sur le premier bouton encore en mouvement, à croire qu’elle le prenait pour une pelote de laine en pleine résurrection, vif il se saisit du félin en repliant la blouse tel un paquet cadeau sur le corps lilas. Un aller-retour vers la salle de bain et un *PLOUF* plus tard, il était de retour sur son fauteuil, Caninos le fixant d’un œil intrigué, le professeur Chen croyant halluciner. Lui se contenta de déboutonner quelques boutons de plus à sa chemise.

"Il fait chaud dans votre bureau… "

…

La scène était chaotique. Même décrire la scène qui se passait dans le bureau du professeur était de l'ordre du chaos. Tout d'abord, une Mentali totalement cuite qui faisait des dégâts monstres. Et quand je parle des dégâts, j'inclue dedans le fait d'avoir totalement rendu saoule la journaliste que se coltinait le groupe. Christopher, lui regardait la scène avec toujours le même air blasé. Et quant au professeur... Il commençait à comater devant les évènements qui se tramaient dans son bureau. Il essayait de balbutier quelques mots, mais rien n'était compréhensible. Il regardait le corps de Madame Rose se déhancher dans son bureau, les yeux exorbités de peur (ou de plaisir). Il aurait était un Pokémon sur ce moment là, il aurait était une sorte de Grahyena rendu totalement fou à la vision d'une femelle, vu qu'il s'était même mis à baver et à saigner abondamment du nez. À croire que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu de femme. Enfin bref, ceci est une autre histoire.

Hyde était sur les genoux du professeur en train de jouer avec les boutons de sa blouse. Enfin elle ne percevait pas une blouse, loin de là. Elle percevait distinctement une pelote de laine violette en train de se balancer de gauche à droite. Elle était retombé dans un stade enfantin. Comme quand plus jeune, ses éleveurs cherchaient à l'amuser avec un objet similaire. Elle était en pleine hallucination. Les murs tanguaient au rythme de la bobine. En fait, c'est le monde entier qui se balançait. Et puis, elle entendait des voix. Assez lointaines. Une grave et une un peu plus aiguë. Des bruits de protestations. Le bruit d'une cascade? Tiens, elle aurait donc changé d'endroit? Hum, intéressant donc. Elle pourrait aller se baigner dans l'eau de la cascade et profiter du soleil qu'il devait y avoir. La Mentali ferma les yeux, arrêta de peloter les boutons de la blouse et commença à imaginer le lieu. Du sable fin. Des glaces à gogos. Des rires et des chants. Cela devait être magnif...

« Mais enfin, qu'est-ce qu'il se passe?! »

Son illusion se dissipa aussi vite qu'elle était apparu. Le méchant! En parlant il venait de briser son rêve! Frustrée, elle reprit son pelotage intensif, afin de passer ses nerfs dessus. Mais soudainement, la blouse disparut. Elle n'avait même pas remarqué que l'éleveur avait fait lever le professeur Chen pour lui ôter sa blouse. Déboussolée, elle essaya de se relever. Ce qu'elle fit avec peine. Le monde tournait tellement autour d'elle qu'il lui était extrêmement difficile d'aligner ses pattes l'une avec l'autre sans se rater lamentablement. Et puis ce satané hoquet qui la gênait. À chaque mouvement délicat, il la reprenait, la faisant sursauter puis s'écrouler de nouveau. Après quelques minutes passées dans un seul et unique but, elle finit par tenir debout. Maintenant, elle devait chercher sa pelote, alias la blouse du professeur. Elle tituba violemment, mettant une patte devant l'autre.

« Eh ooooh Moussaillon! Ma pelote! Espèce de marin d'eau douce! »

Elle était tellement pleine, qu'elle était en train de s'adresser à la blouse étendue par terre, sans se rendre compte que les boutons-pelotes était dessus. Hyde donna quelques coup de pattes violent dans la blouse afin de la provoquer pour qu'elle lui rendre son jouet. Pour elle, dans son monde qui chavire, la blouse était une sorte d'entité douée de mouvements et de paroles. Enfin la seule parole qu'il était capable de produire était une sorte de cri assez désagréable pour les oreilles. Dans la réalité, le cris qu'elle entendait était le cri de Korillon, jetée au loin pour décuver; et les mouvements qu'elle percevait n'était rien d'autre que le vent qui s'engouffrait dans la blouse. Rien de plus logique.

Passablement irritée, elle se jeta sur la pseudo entité, la mordant dans tout les sens, essayant de la faire souffrir le plus possible. Et là, oh plus grand des miracles, elle se retrouva nez à nez avec sa pelote de laine (je ne cesserai de répéter que ce sont les boutons de la blouse du professeur Chen... mais bon Hyde y croit dure comme fer à son histoire de pelote de laine). C'était le bonheur le plus exquis de toute sa vie. Elle en avait les larmes aux yeux. Totalement bouleversée,, qu'elle ronronna de plaisir. Oh, d'ailleurs, elle avait l'impression de léviter, d'être sur une sorte de tapis volant. Le bruit des la fontaine se rapprochait. Plus le son était fort, plus le sourire niais qui illuminait son visage s'élargissait. Elle allait enfin connaître cet endroit merveilleux d'où vient le bruit de l'écoulement de l'eau. Au moment où elle allait essayer de se lever de son tapis volant pour regarder en bas, elle bascula et arriva directement dans sa « cascade », cette cascade appelé plus communément, dans un monde normal : baignoire. Hyde avait atterri avec tellement de force dans la baignoire qu'elle se cogna vivement la tête avant de remonter à la surface, furax. Elle eu juste le temps d'apercevoir entre deux hallucinations Christopher revenant au bureau du Professeur Chen.

Elle avait repris ses esprits. Enfin si on pouvait appeler ça comme ça. La Mentali avait un énorme mal de crane, du en parti à l'alcool absorbé précédemment et au choc qu'elle avait eu. En fait, l'humain n'avait pas eu si tord de la jeter dans l'eau. Les effets de l'alcool s'étaient dissipés, la laissant elle et son mal de crâne se remémorer les évènements qui s'étaient passés. Mais paradoxalement, rien ne revenait. Elle avait une sorte de trou noir dans ses souvenirs, commençant au moment où elle avait osé prendre une gorgée d’hydromel. Alors qu'elle essayait de rechercher tout ça en se remettant le poil normalement, elle entendit du bruit bizarre. Comme si... quelqu'un était en train de faire les des bulles dans l'eau. Hyde releva la tête vers la baignoire et se rendit compte qu'elle n'était guère seule dans la pièce. Et que l'autre personne avait vraiment besoin d'aide. Prise de panique, elle essaya de tirer en arrière la journaliste pour qu'elle sorte la tête de l'eau. Apparemment, ça faisait un bon petit moment qu'elle avait la tête sous le pommeau de douche et elle ne semblait plus réagir. Même si la Pokémon psy ne pouvait pas sentir la jeune femme, elle fit l'effort pour éviter qu'elle ne perde sottement la vie dans une baignoire. Une morte chez un parfait inconnu n'était pas la bien venue. Hyde avait bien du mal mais finit par lui faire sortir la tête de l'eau. Dernière problème : elle était bel et bien inconsciente. Du coup elle se laissa tomber lourdement sur le carrelage, faisait un bruit monstre et... Écrasant la Mentali, surprise.

« GROS LAAAAAARDD! Bouge de là! »

Elle fêla, cracha, siffla, griffa et mordit la pauvre Mademoiselle Rose pour la faire réagir et la faire se lever pour que Hyde puisse respirer convenablement. Peine perdue. C'est avec difficulté qu'elle arriva à se glisser de dessous du sac à patates. La Pokémon retourna l'humaine sur le dos pour voir dans quel état elle était.

Oh bonté divine, vous être de nouveau vous même, ma Kalinka, la Vodka en or! Parrrrr compte votrrre amie toujourrrrs pas dans état normal.

Ah bah, revoilà Joli-Coeur. Le Caninos se rapprocha de la Greluche, la reniflant attentivement. Ce qui semblait être rassurant (enfin rassurant pour la suite des évènements), était le fait qu'elle respirait toujours, avec ce même air niais de bonheur sur le visage. C'était fou le fait qu'elle était totalement pareil même en train de dormir. Hyde aurait cru que le sommeil l'aurait rendu plus intéressante et intelligente. Mais elle resta dépitée devant cet aura d'imbécilité qui découlait du personnage. Mais bon, Hyde n'allait pas passer toute sa fin d'après midi à regarder une folle dormir. Elle fit signe à Kougloff et ils rejoignirent la pièce où se trouvait le professeur Chen.

À peine elle était entrée dans la pièce, le professeur lâcha un petit cri de peur, se recroquevillant dans son siège à l'apparition de la Mentali. Apparemment, elle devait lui avoir faire voir des trucs pour qu'il réagisse de cette manière. Quant à l'éleveur, il s'était tout de même retourné pour apercevoir la chose ou la personne qui interrompait sa conversation avec le savant. Elle remarqua par ailleurs que la chemise de l'épéiste était déboutonné de quelques boutons en plus, laissant entre apercevoir une fourrure masculine sur le torse. Monsieur Chen essaye de respirer calmement avant de reprendre la parole. Il appuyait violemment un morceau de mouchoir sur sa navire encore un peu ensanglantée.

« Et donc d'après ce que j'ai compris ça serait cette... Mentali qui serait à l'origine du raffut qu'il y a eu dans la pièce? »

Ah? Puisque il s'était passé quelque chose? La Mentali monta sur le bureau du scientifique et adressa un regard perdu aux deux hommes. Elle avait l'impression que plus elle se rapprochait du professeur, plus il s'éloignait de la table. Et puis son mal de crane n'arrangeait absolument rien. C'était comme si quelqu'un avait invité tous ses amis dans la tête de la Mentali et que tout ce joyeux monde s'amusait à faire des pogos dans tous les sens. Son mal de tête était tellement dérangeant qu'elle ne captait pas tout de la discussion. En fait, elle entendait le professeur. Enfin que quelques fois. Et Christopher, l'homme sans sourire, avait beau articuler, elle avait l'impression qu'aucun son ne sortait de sa bouche. C'était donc ça les contre-coups de l'alcool? Et bien, c'était fini pour elle , elle n'y touchera plus. Et puis, elle devait être belle avec une énorme bosse sur le crane. Elle comptait entrer en contact mental avec l'éleveur pour le sermonner sévèrement sur le fait qu'il l'ai jetée dans la baignoire. Franchement, il aurait très bien pu la déposer. Ça aurait même dépensé moins d'énergie. Au moment où elle allait se mettre à criser dans l'esprit de l'humain, un violent bruit de fracas, suivit d'un grand cri, se fit entendre dans la maison.

« Mais.. Que ce passe t-il encore? Ne me dites pas que ça va recommencer! »

La Mentali ne comprenait un piètre mot du professeur. Ni même ne comprenait ce qu'il était en train de se passer. Le bruit continuait et s'éloigna vers l'extérieur. Un grand silence empli la grande maison, tout le monde à l'écoute d'un moindre bruit ou mouvement. Jusqu'à ce qu'il y ait un vacarme énorme à l'extérieur. Tellement énorme que même la fenêtre du professeur fermée, on pouvait entendre distinctement les cris et les bruissement. Chen fit tourner précipitamment son siège de bureau vers la fenêtre afin de comprendre la nouvelle catastrophe dans sa propriété. C'est alors qu'il vit passer devant la fenêtre...

« Sacrebleu! Mais mais mais qu'est ce qu-??! »

Sans crier garde, le professeur se remit à saigner abondamment du nez. Et comme si cela ne suffisait pas, il s'évanouit, retombant lourdement sur son siège. Hyde adressa un regard inquiet au professeur, se demandant ce qui aurait bien pu le mettre dans un état aussi pitoyable. Elle releva la tête, et jeta elle aussi un regard dehors. C'est alors qu'elle comprit. Vous savez? La Mademoiselle Rose que l'on avait laissé dans la salle de bain il y a quelques minutes? Et bien on la retrouvait dehors, en train de courir bêtement autour le tronc d'un arbre énorme, poursuivit par... Un Ursaring. Niveau habillement, ce n'était pas top non plus. Certes, elle était « habillée », enfin si on pouvait appeler sa un habillement : un pantalon sur la tête en guise de chapeau et une sorte de salopette trop grande pour elle. C'était assez pitoyable, je l'avoue. Mais épique. Pour une femme qui se veut être au top de la mode, c'était le comble. Et le pire dans cette histoire... C'était le fait qu'elle ne semblait pas être consciente de ce qu'elle faisait ou ce qu'elle portait. Elle titubait violemment comme.. Une femme bourrée? La Mentali secoua la tête, croyant rêver. Mais la vision n'avait pas changé. Comment se pouvait-il que la Pimbêche soit ivre morte alors qu'elle n'avait pas touché à la réserve d'alcool?! Et puis, pourquoi était-elle habillée différemment? Elle aime se déguiser c'était donc ça son secret?! La Mentali se retourna vers Christopher et le regarda avec un air blasé, avait de commencer une conversation mentale.

« Chris? Il se passe quoi là? J'ai un putain de mal de crane et puis le raffut dehors... Et pourquoi que Diable, est-elle habillée comme ça? »

Hum, en y réfléchissant, il serait peut être temps de partir de cette demeure avant de finir par tuer accidentellement le propriétaire... Ou de faire plus de dégâts qu'il y en a déjà.

Pourquoi était-il là déjà ? À vrai dire il ne savait plus vraiment, tout ce qu’il remarquait était le fait que cette journée commençait à devenir trop longue à son goût et il avait hâte de se débarrasser de tous les ennuis qu’il s’était attiré pour vite retourner faire une sieste. Ah oui… Une bonne sieste adossé à un arbre, bien reposante, il en rêvait depuis déjà quelques minutes alors que la personne en face de lui restait encore muette face à ce qui venait de se passer.
Lui, n’en avait plus grand-chose à faire, juste une sieste… Et puis un petit plongeon dans une eau bien fraîche parce que là, la chaleur commençait à être désagréable. Cette journée commençait à être désagréable en fait, il n’avait même plus envie de s’entretenir avec le Professeur Chen, et pourtant, dans ses bribes de souvenirs obscurcis par les conneries des trois autres boulets, il avait pour sentiment que c’était seulement pour lui qu’il avait fait ce déplacement. Dur la vie.

Laisser les deux autres se débrouiller était la bonne solution, elles feraient moins de dégâts en essayant de ne pas se noyer dans la salle de bain, que dans n’importe quelle pièce. Le professeur devait bien avoir contracté une assurance inondation avec toutes les bêtises possibles et inimaginables causables par de mignonnes et adorables petites teignes dont il avait décidé de s’occuper par vocation… ET pas seulement les siens hein, trop simple, il avait choisi de s’occuper de ceux de tous les morveux de son village –anormalement nombreux d’ailleurs- et de ceux de toute autre personne qui lui demandait avec un gentil sourire auquel il ne pourrait pas résister… Tiens, et si on lui demandait de garder Korillon ? Ah non, c’est vrai qu’il faut le confier à une blonde qui cache son gros fusil dans l’apparat d’une gentille serveuse… Encore une tarée qu’il allait devoir se coltiner dans un futur proche.
Mais bon, un sourire après tout ça serait trop dur à mimer. Il faudrait qu’il se force un petit peu pour ne pas paraître si mauvais hôte.

Et puis à côté ça continuait à se crêper le chignon. Des feulements, des hurlements, des bruits de chutes. Il faudrait peut être qu’il pense à soumettre ses problèmes familiaux, la situation commençant à s’aggraver entre le chat de gouttière qu’ils avaient recueillis et sa nouvelle femme pour laquelle il ne se souvenait plus de leur rencontre, à une émission de télévision nationale qui leur permettrait de tout arranger, là tout de suite, il pensait à Meister le Grand-frère, mais peut être qu’il pourrait soumettre son propre projet d’émission ! Une émission dans laquelle il pourrait dormir tout le long de la journée avec une foule de ventilateurs pour l’empêcher de ressentir la chaleur désagréable de saison.

"Et donc vous… "

Comme pour faire taire ses rêveries, l’arrivée de Hyde, encore trempée, suivie de son fidèle admirateur, arracha un cri de surprise au Professeur Chen, il n’avait toujours pas l’air de lui faire confiance. Ce qui amusa le bretteur. Voir ce vieux sage qui avait dû côtoyer plus d’un Pokémon colossal dans sa longue carrière se recroqueviller comme un fœtus à la simple vue d’un chat mouillé, c’était assez étrange. Il n’avait vraiment pas dû apprécier les visions qu’elle lui avait imposées sous l’emprise de l’alcool, ou alors il avait la phobie des choses qui s’intéressait à ses boutons de blouse… Le pauvre s’y prit à plusieurs fois pour reprendre un contrôle normal de sa respiration, tout en évitant de décéder d’une hémorragie nasale avec la plus grande arme défensive inventée par l’homme : LE mouchoir !
Il se reprit. Son self-control poussé dans ses dernières limites, il réussi à reprendre la parole :

" Et donc d'après ce que j'ai compris ça serait cette... Mentali qui serait à l'origine du raffut qu'il y a eu dans la pièce? "

Ma parole, c’est qu’il est fort en déduction le petit ! On le sous-estime à force de le voir côtoyer d’étranges personnalités ! Enfin bon, à quoi bon s’exercer intérieurement aux moqueries sur le monde qui nous entoure quand il n’est pas capable d’y être réceptif. Le professeur Chen était trop occupé à fixer la bestiole psychique pour se soucier d’une réponse de l’épéiste, ce qu’il venait de dire sonnait plus comme affirmation que comme interrogation, pourquoi donc se fatiguer à reprendre ce qu’il venait de dire avec des mots ?
Le brun se contenta d’acquiescer plus pour lui que pour le professeur qui ne le regardait plus depuis déjà un moment. Son regard suivait chacun des déplacements du Mentali, se fixant à la fois sur la lueur de son joyau -source de son pouvoir psychique- et vers les griffes qui lui avaient précédemment labouré la peau des cuisses.
Il se recula même un peu lorsque celle-ci sauta sur le bureau d’une agile impulsion. À croire qu’il avait craint les pokémons félins depuis sa plus tendre enfance à la suite d’un traumatisme lié au meurtre de la voisine de la tante de son cousin par alliance…

Hyde porta ses yeux dans sa direction, et à son regard perdu il ne pu s’empêcher d’être amusé. Elle ne se souvenait même plus du bazar qu’elle venait de faire. Elle ne devait même plus se souvenir de son séjour temporaire chez les alcooliques anonymes, basés dans la salle de bain de ce cher professeur.
Se déposa ensuite sur lui, un coup d’œil chargé d’une certaine incompréhension, et de reproches tout juste voilés, il n’y prit pas attention, et préféra se concentrer de nouveau sur le cas du vioque qui n’allait pas se remettre si personne n’osait rentrer contact avec lui. Et finir comme la personne ayant mortellement traumatisé le plus grand savant de ce siècle… bah ça ne faisait pas vraiment parti de ses objectifs actuels ? Peut être pour plus tard.

" Je vous prie de nous excusez pour le dérangement professeur, alors que nous étions à la recherche du Branette de la journaliste, un Ursaring, sûrement échappé de votre réserve nous a pris en chasse dans les bois de la Route 1… " Il continua son récit jusqu’au moment où ils l’avaient retrouvé, omettant certaines parties de l’histoire pour ne pas effrayer le scientifique plus qu’il ne l’était déjà. " … Pour le reste je pensais que vous pourriez nous en dire plus Professeur. "

Il n’avait pas eu besoin de se présente, la mémoire de l’ancien étant encore assez en état pour qu’un grand barbu se trimballant avec une épée imposante lui reste en mémoire, à ceci près qu’il n’avait pas son épée sur lui aujourd’hui. Mais son visage, et particulièrement son regard avait dû marquer le professeur. Mais, alors que tout commençait à se calmer et que paix et calme redevenait élément phare de la demeure cris et bruits fracassants vinrent troubler tout ce joli petit calme.

" Mais.. Que ce passe t-il encore? Ne me dites pas que ça va recommencer! "

Très bonne question. En considérant qu’il n’avait pas assommé suffisamment fort tous les nuisibles introduits dans cette maison, il pouvait à peine espérer qu’il s’agisse du facteur venant de glisser sur une peau de bananes… Et encore, c’était déjà bien trop espérer. Comme tout le monde, le sabreur n’émit plus un son à l’affut du moindre indice quant à la source de ce vacarme, à ceci près qu’il était beaucoup plus détendu que les autres présents qui, dans cette pièce étaient légèrement sur les nerfs.
Suivant la direction de l’extérieure, là où le vacarme semblait le plus énorme, les deux humains se dirigèrent vers les fenêtres pour en découvrir la cause. Le professeur jura, reprenant presque en même temps l’activité nasalo-sanguine qu’il avait presque réussi à freiner. Puis retomba au sol, évanoui.

Quelle petite nature. L’épéiste contint son agacement. Il n’allait quand même pas lui claquer entre les doigts à chaque fois qu’il verrait l’autre andouille presque à poil tout de même. Ca ne restait qu’un corps humain après tout. Et puis qu’est-ce qu’elle avait elle aussi à tout le temps se faire poursuivre par des gros ours pervers qui ne désiraient rien de plus que lui faire un gros câlin bien affectif… Il la regardait d’un air singulièrement dépité, pas franchement motivé pour voler à sa rescousse, d’autant qu’il avait encore un cadavre sur le dos.

" Chris? Il se passe quoi là? J'ai un putain de mal de crane et puis le raffut dehors... Et pourquoi que Diable, est-elle habillée comme ça? "

Ne comprenant d’abord pas d’où venait cette voix, trop distrait par la soudaineté de ces événements enchaînés, il revint à son esprit que le pokémon Psy était télépathe et que c’était à lui qu’il s’adressait, ne comprenant plus du tout ce qu’il se passait en ce moment. La situation était vraiment trop absurde, il ne pu pas se retenir d’éclater d’un grand fou rire, la confusion du félin le faisait même pleurer de rire, sur le coup il aurait même bien cru volontiers la personne qui lui aurait dit qu’il n’aurait plus jamais pu s’arrêter de rire. S’il n’en avait pas été de sa nature sereine et un poil froide, il s’en serait roulé par terre comme un enfant, comme un psychopathe pour qui le masque de civilisation aurait fini par se craqueler.
Seulement sa nature le préservait de ce genre d’actes, il retrouva donc assez vite un sérieux teinté d’un léger rictus lorsqu’il ouvrit la fenêtre du bureau en grand.

" Essaye de t’occuper du professeur Chen, on arrivera probablement plus à le réveiller, mais au moins lui éviter de crever. Et puis bon range un petit peu le bordel que tu as foutu dans son bureau… Je vais m’occuper de ce qu’il se passe dehors. "

Il avait parlé à voix haute, et son amusement se lisait encore dans sa voix légèrement plus naturelle que d’habitude. Il aurait fait l’expérience de sacrée personnalité aujourd’hui…
Sans attendre la réponse du Pokémon il passa à travers la fenêtre en l’enjambant et se retrouva dehors en moins de temps qu’il n’en fallu à Mentali pour comprendre qu’elle allait devoir se coltiner TOUT le sale travail, mais dans un sens, elle était en partie responsable de ce qu’elle allait devoir réparer. Au pire, elle pourrait bien bourrer tout le bordel dans un coin de placard, ce n’était pas hors des compétences d’une pokémon télékinésiste.
À peine avait-il pris son élan dans la direction des deux « tourtereaux » que sa main trouvait ce qu’il cherchait à sa ceinture : une Pokéball !

"Nostenfer, utilise Tranch’air ! "

La Chovsouris, à peine sortie de la sphère qui la contenait se fit un plaisir d’envoyer une onde d’air particulièrement tranchante dans la direction du Pedobear qui, tellement concentré sur sa course-poursuite avec son innocente (ou pas) victime, ne la vit pas arriver et se retrouva déstabilisé par l’attaque, si bien que perdant toute synchronisation entre ses pieds s’écroula par terre. L’attaque du Pokémon vampire n’était pas assez puissante pour le blesser, ce n’était pas l’intension de l’éleveur, tout ce qu’il voulait était de le faire rentrer vers ses congénères et lui faire oublier la grosse piqure qui l’avait mis dans cet état.
Une fois maîtrisé, il ne restait plus qu’à appliquer une petite attaque Hypnose pour que tout rentre dans l’ordre et que le Pokémon reparte dans son coin comme si de rien n’était.

Comme il le lui demanda, Nostenfer ramena du bureau du professeur les restes d’habits et le sac de voyage de la journaliste, et les déposa à son côté. Elle s’était évanouie d’épuisement dès lors que le danger de se faire croquer un jarret par le Pokémon Normal ne fut plus présent. À croire que seul son instinct de conservation lui avait permis de courir de cette façon, et qu’à présent la fatigue reprenait ses droits. Il n’allait plus s’occuper d’elle, à vraie dire, tout ce qui l’intéressait était sa bouteille -qu’il trouva dans le sac de la demoiselle- et vu que sa mission était accomplie, le Branette ayant été mystérieusement retrouvée, il ne lui restait pas vraiment de raison pour s’attarder ici plus longtemps.
Il ramassa la Korillon encore enfoncée dans la terre des suites de sa chute et la plaça dans son sac de voyage… La bouteille de Rhum ne prendrait pas de place vu qu’elle serait sans doute finie avant qu’il ne trouve un endroit pour dormir.

Sans vraiment savoir depuis quand, il remarqua que Hyde l’avait rejoint. Il envoya donc Nostenfer apporter au côté du professeur Chen un mot qu’il avait rapidement griffonné pour lui expliquer qu’ils étaient partis et qu’il s’excusait encore pour tout les dégâts mineurs commis, tout en rajoutant pour sa défense que le problème Ursaring était réglé.

"On y va ? "

La question s’adressait à la jeune télépathe. Qu’elle l’accompagne pendant un moment ou que leur chemin se sépare aussitôt le portail passé, il n’en avait pas grand-chose à faire. Mais autant rester en bon terme jusqu’à la fin de cette journée. Il dévissa le bouchon de sa bouteille et l’entama avec une certaine absence de retenu. Dans une heure tout au plus, il pourrait tranquillement se reposer contre un grand arbre dans une belle clairière. Et la seule chose qui revenait dans ses préoccupations était l’absence de Yanma. De tout cœur, il espérait que le professeur Chen pourrait offrir un meilleur foyer que lui au Pokémon insecte…
Il avait eu beau essayer, fort était de constater qu’il n’arrivait pas à adapter le Pokémon à sa vie fugitive et à une vie plus « normale », l’influence du professeur et de ses congénères lui serait sans doute plus profitable qu’une vie d’errance…

Hum... Et bien , Il est temps que la journée se termine. Les évènements tous aussi improbables les uns que les autres s'enchainait à une vitesses folle. Et les actions des personnes étaient de plus en plus loufoque. Non, point du tout, Hyde ne regarde pas d'un air bizarre l'éleveur qui l'accompagnait depuis le début de cette journée. Elle lui avait posé une question. Et en guise de réponse il avait explosé de rire. Elle ne voyait pas ce qui était si drôle. Attendant qu'il se calme, elle s'assit et posa un regard blasé sur lui. Au bout de quelques minutes, il finit par retrouver son calme.

" Essaye de t’occuper du professeur Chen, on arrivera probablement plus à le réveiller, mais au moins lui éviter de crever. Et puis bon range un petit peu le bordel que tu as foutu dans son bureau… Je vais m’occuper de ce qu’il se passe dehors. "

A peine avait il terminé ce qu'il avait à dire, il avait enjambé la fenêtre pour essayer de calmer la Pimbêche qui tournait encore autour de l'arbre. Hyde n'eut pas le temps de répliquer. Genre ! Elle devait se coltiner à elle toute seule le rangement de la salle et s'occuper d'un pavé évanoui. Elle ne voyait toujours pas en quoi elle était responsable de ce qui s'était passé. Pff. Sérieusement, il abusait Chris. Elle finit par penser que c'était lui le responsable de tout le raffut. Vu qu'elle ne souvenait plus et qu'elle avait un vide au niveau de la mémoire sur un laps de temps inconnu, autant trouver un responsable viable. M'enfin, c'est une toute autre histoire. Elle soupira bruyamment avant de se mettre au travail. Euh attendez ? Quel travail ? Elle examina la pièce pour voir ce qu'elle avait à ranger. Et elle ne vit absolument rien. Bon, OK, la salle n'était pas très propre mais niveau rangement... Il n'y avait rien. En clair, il s'était foutu d'elle le monsieur. La Mentali soupira de nouveau et se posta à coté du visage du Professeur Chen. Il semblait assez mal au point tout de même. Et elle n'avait toujours pas compris pourquoi il s'était évanoui. Oh et puis, elle s'en foutait. Son estomac commençait à grommeler sévèrement. Elle commença à lui palper le visage de ses pattes avant encore mouillées. Il allait se réveiller Oui?! Elle avait faim, il devait bien avoir de la nourriture dans cette demeure ?! Surtout qu'il y avait à boire ! A moins que le professeur soit un alcoolique anonyme et qu'il vive d'alcool et d'eau de vie. Elle avait beau le secouer, il ne semblait pas se réveiller. Kougloff se rapprocha doucement d'elle afin de regarder l'état dans lequel était le pauvre professeur.

"- Heu... Kougloff ? Il s'est passé quoi en fait pour que ça soit...
- Ah ! L'alcool ma chèrre ! Vous en avez abusé et vous être montée ici. Vous avez rendu ivrrre la fille rose et faire peur au professeur. Alcool faut boirre avec modérration.
- ... Ok... C'est pour ça que l'autre me disait de réparer mes bêtises... Il avait vraiment très peur le vioque ?
- Si vous saviez.... "

Hyde soupira. Bon bah elle était vraiment responsable de l'état dans lequel était le vieux Monsieur. En espérant qu'il n'allait pas lui crever entre les pattes ! En fait, elle s'en voulait. Du fait de ne pas souvenir ce toutes les anneries qu'elle a pu faire. Et d'avoir mis ce pauvre homme dans cet état. Finalement, elle se demancait même si elle ne resterait pas quelques temps avec lui chez lui pour savoir si il arrive à s'en remettre. Après tout, il fallait qu'elle prenne ses responsabilités. Et puis, cela ne lui faisait pas plaisir de partir comme une voleuse alors qu'il ne sait même pas comment est son sous-sol. La petite boule de poils bleutés voulait vraiment se faire pardonner.

Pas comme Chris qui comptait partir presque immédiatement après avec arreté le raffut que faisait la dame aux cheveux roses. Enfin c'est à en croire le Chovsourir qui était venu chercher les affaires de la Greluche. Hyde sortit par la fenêtre et suivit l'animal. Avec un peu de chance, il allait directement vers l'éleveur bizarre. Bingo.Il ne la remarqua pas tout de suite, trop occupé à récupérer une bouteille d'alcool dans le sac de la journaliste qui semblait être dans le même état que le professeur. Enfin le dernier était plus à plaire qu'elle. Elle, elle l'avait cherché ! D'après ce qu'elle voyait, l'homme mûr voulait partir dans de très bref delai. Il avait ramassé ses affaire (dont le Korillon infernal) et se dirigeait vers la sortie.

" On y va ? "

Ah ! Bah enfin ! Il avait enfin remarqué Hyde qui était à proximité de lui qui lui tournait autour des jambes pour avoir son attention. il devait avoir de sérieux problème avec l'alcool lui. Enfin bref. La Mentali finit par s'asseoir et secoua la tête en guise de négation. Non elle ne viendrait pas avec lui; Elle s'était décidé à rester quelques temps avec le vieux monsieur. Pour essayer de remonter dans son estime ! Enfin oui, c'est vrai, apparemment c'est un scientifique assez réputé donc il fallait essayer de rester en bonne relation même si on est un Pokémon. Ça peut être utile de temps en temps. Elle observa le barbu s'éloigner en direction de la forêt la bouteille à la main, avant de retourner vers la demeure.

Le professeur semblait être dans un état meilleur. Assit à son bureau, il s'épongeait le front à l'aide d'un gant humidifié sous le regard attention de Kougloff. mais il ne pu s'empêcher d'étouffer un cri en voyant la Mentali rentrer dans la pièce et sauter de nouveau dans le bureau. Cette dernière lui adressa un des regard les plus blasé. Sérieusement, comment pouvait il avoir aussi peur d'une petite bestiole comme elle. Elle soupira et l'interpela mentalement.

" Calmez-vous professeur. Tout à l'heure je n'était pas moi-même et je m'en excuse. Et je vous promets de rester auprès de vous jusqu'à ce que le traumatisme de cette journée vous passe. "

Le professeur Chen sursauta à la petite voix qu'il se mit à entendre dans sa tête. Puis il se calma un peu en remarquant le joyau sur le front de Hyde luire d'une couleur bizarre. Il la regardait d'un air méfiant. Elle était le centre de tellement d'ennui cette journée qu'il n'arrivait pas à l'écouter et à la regarder serainement. Puis au bout de quelques minutes il finit par répondre.

" ... D'accord. Si tu me promet que tu ne...
Je vous promets que ça se passera bien. Je ne suis pas sauvage sauvage vous savez. Je viens de l'élevage d'Azuria...
L'élevage qui a brulé il y a quelques années ?
... Oui "

Hyde lâcha de nouveau un soupir. Elle repensa au rêve de ce mâtin. elle aurait tellement voulu connaitre la fin de ce songe même si n'étais pas forcement très agréable. Sentant son malaise, le vieil homme se détendit et lui caressa le poils. Son cœur s'était attendrir et sa peur avait disparue. Finalement, cette boule de poils ne semblait en rien méchante. Elle devait par contre avoir une sacrée poisse pour attirer tous ces ennuis.

" Je suis désolé pour ta famille et tes maitre. J'ai entendu parler de cettt sinistre histoire. Et je suis désolé de mettre comporté comme ça. mais tu sais tu faisait peur. Et d'après ce que me disait Mr Hawks... J'accepte que tu restes un peu. et tu peux même revenir quand tu le désires. "

Hyde acquiesça d'un signe de tête. Elle comprenait à présent pourquoi il y avait des tonnes de Pokémons chez lui. C'était un homme bien et extrêmement gentil et compréhensible.

Brusquement un bruit de casse se fit entendre dans la maison. D'un bond, le professeur se leva et se dirigea vers la porte. Un flash de souvenir lui revint subitement.

* Ah euh... J'ai oublié de préciser un truc : Vos réserves d'alcools sont vides.
" De qu-... "
* On a tous sifflé.*

Il se retourna doucement vers Hyde, toujours assise sur son bureau lui adressant un regard appeuré. Oui. ils étaient tous ivres. Et ils étaient beaucoup. Finalement, il revint s'asseoir dans sa chaise sous les yeux inquiets des deux Pokémons. il semblait dépité. Il s'assit lourdement et se massa la tête.

" Je... Vais attendre qu'ils dé-saoulent tranquillement dans mon bureau... "

Que de sage décision.

RP FINIEUUUUUUUUH ♥