Ballade avant la seconde arène

Les promenades ne réussissaient pas trop au groupe qui, dans sa précédente excursion, s'était, comme qui dirait, fait lamentablement décimer. Le capitaine s'était alors empressé de récupérer toute ses petites bestioles auxquelles il accordait néanmoins une grande importance et avait accouru en direction du centre Pokémon dans le but de les soigner. C'est qu'après avoir affronté une meute de Paras déchainés, des insectes ailés étranges et toute une horde de volatiles plus énervés les uns que les autre, la petite équipe débutante du capitaine avait pris sacrément cher. Même Hook qui avait évolué après Argenta et qui s'était sacrément endurcit après toute ces épreuves avait été mis KO par tous ces adversaires qui étaient venus les uns après les autres. Il fallait donc qu'ils deviennent tous plus fort, et pour cela il fallait s'entrainer durement et sans relâche. Mais avant tout ça, la première étape était le centre Pokémon pour les remettre tous d'aplomb. C'est que ça leur ferait le plus grand bien après ces paralysies, confusions et autres altérations qu'ils avaient eu à endurer.

Arrivé au centre Pokémon, le capitaine Aeron fut reçu par un livreur pendant que ses Pokémons étaient soumis aux soins de l'infirmière. Il n'attendait pourtant rien de la part de personne, c'était bien étrange. Il n'avait pas eu tellement de contacts depuis le début de son aventure et vivait, vagabondant au jour le jour. Il n'avait pas fait tant de chemin que ça, c'était sa seconde ville depuis qu'il était arrivé au Kanto et il ne connaissait rien des mystères de ce continent. Le livreur lui transmis un colis envoyé depuis Oliville. Ah oui. C'est vrai qu'il avait laissé quelqu'un sans nouvelles là-bas. Il y retournerait une fois que son rêve serait mis en place, qu'il aurait enfin pu faire l'acquisition d'un bateau digne de ce nom et un équipage qui n'aurait pas froid aux yeux. C'est qu'il s'autoproclamait capitaine actuellement, mais qu'il n'était enfaite capitaine de rien du tout. Avant de déballer le colis, il lu la lettre qui y était accrochée.

Aeron,

Je quitte Oliville où j'avais été rappelée d'urgence et je n'espère pas y revenir de sitôt. Une nouvelle championne prend ma place et cette fois je prends des congés bien mérités. Tu m'a surement transmis ton envie de prendre l'air. J'espère que tout vas bien de ton côté, que tu réussis dans ce que tu as entrepris en partant. Comme on ne se reverra pas avant un moment et que je suppose que tu dois vivre comme un sans-abris comme à ton habitude, je t'envoie de la nourriture accompagnée de toute mon affection.


Jasmine

Vivre comme un sans-abri. Elle connaissait un peu trop bien notre matelot national apparemment. En tout cas ça faisait toujours plaisir de recevoir une lettre d'une vieille amie qui l'avait grandement aidé dans le passé. Pour tout ça il pouvait bien lui en être reconnaissant. Il repensa à sa "réussite dans ce qu'il avait entreprit". Devenir un pirate, fonder un équipage, régner sur les mers, vaincre les arènes, retrouver le dresseur aux cheveux rouges. Eh bien il avait pas fait grand chose à dire vrai, vraiment pas grand chose. Il fallait qu'il se reprenne. Ses pokémons étaient là pour le soutenir, il fallait qu'il reparte à l'aventure. C'était décidé, dès qu'il le pourrait, il volerait un bateau et mettrait le cap sur Cramois'île où il trouverait un compagnon pour écumer les mers et faire connaître son nom. Cramois'île, oui, c'est là qu'il trouverait un matelot...

En attendant il récupéra ses Pokéballs et les rangea à son côté puis récupéra son Pichu qui, en pleine forme, grimpa sur le haut de son chapeau pour admirer la vue. Il déballa son colis tandis qu'il traversait Azuria en marchant tranquillement et pu admirer tout un tas de bonne choses à manger, du pain, de la confiture, des espèces de blanc de poulet sous vide. Il fallait bien avouer qu'on ne pouvait pas vivre seulement d'amour et d'eau fraiche, malgré la rumeur. Le capitaine attrapa un morceau de pain de mie toujours bien conservé malgré le voyage et commença à manger comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps. Seulement il s'engagea dans une ruelle sans regarder et se prit un mioche en pleine face sans qu'il n'ait eu le temps de crier gare. Le contenu du colis se déversa sur le trottoir et le capitaine, sans même regarder l'auteur de ce méfait, dégaina sa rapière, se retourna, les yeux rouges comme la braise, et s'exclama :

"Numérotes tes abattis car tu vas mourir ici ! "

La réflexion avant l'action c'était pas son fort, au capitaine.

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Diantre...

"Eh mais cela va pas ? "

C'est dans un élan d'émoi et sans avoir pris le temps d'y avoir plus longuement réfléchit que le capitaine Aeron Fallacy avait sorti son arme et l'avait pointée face à l'être qui l'avait auparavant bousculé avec des intentions de reproches et de correction. C'est que notre gentleman voleur avait oublié toute ses bonnes manières et tout son savoir-vivre en ayant vu de ses propre yeux tout un tas de nourriture s'envoler et s'écraser à terre. Ça faisait quelque mois déjà qu'il se contentait d'un repas par jour et mangeait un peu à la volée. Perdre autant de nourriture aussi vite était donc pour lui un délit, une honte. Quiconque lui aurait fait perdre une telle fortune en une fraction de seconde aurait donc à subir son terrible courroux sans en sortir vivant. Bien sûr tout cela paraissait totalement démesuré et surtout pour un dandy comme lui, mais il fallait bien comprendre des journées entières sans manger font perdre toutes notions de réalité au plus honnête et au plus loyal des hommes. C'est pourquoi se venger lui sembla sur le coup être la seule et unique solution donnée au problème posé.

Seulement il y avait d'autre facteurs qui venaient s'ajouter au problème posé, comme le fait, peut être, qu'il était entrain de menacer un enfant avec une arme blanche et visiblement des intentions létales, pour le simple fait de l'avoir bousculé dans la rue. Un enfant grand diable, haut comme trois pommes les cheveux blancs ébouriffés et l'air un peu perdu. Rien de moins qu'un petit mioche entre 13 et 15 ans qu'il martyrisait en pleine rue comme le dernier des malfrat. Il menaçait un enfant. Son crédo était bafoué, son honneur foutu en l'air, depuis quand le plus grand, le plus respecté et le plus honorable des pirates agissait ainsi ?! Bien sûr, comme tout pirate, il se devait d'être craint et effrayant, mais tout ça n'était vraiment pas dans ses manières habituelles. Pour couronner le tout à son embarra, le gosse, probablement effrayé (pour cause, par une longue lame affutée), voulu s'excuser.

"Euh.. Si c'est une question d'argent, j'vous les rembourse un les trucs par terre. "

Aeron n'en croyait pas ses oreilles, mais qu'était il devenu bon sang. Il devint rouge comme une tomate et rangea de suite son épée. Il ne savait plus du tout ou se caser ni par quoi commencer pour s'excuser de son acte démesuré. Alors il retira son chapeau et se courba respectueusement dans un étrange silence. Comme si elle prenait aussi sur elle les faits de son dresseur, Pichu sauta à terre à côté d'Aeron et se courbe face à l'inconnu dans l'exacte même posture que son maître. Les yeux de ce dernier virèrent au bleu de l'excuse et il tenta de s'expliquer.

"Je m'excuse de mon comportement, je n'ai pas mangé depuis longtemps et ait été très sur la défensive. Je ferais ce qui est en mon pouvoir pour que vous me pardonniez de cela. "

Car oui, depuis sa naissance, Aeron avait l'étrange et pour le moins inutile capacité que ses yeux se mettent à changer de couleur en suivant son humeur. Lorsqu'ils étaient très clairs, il était plutôt confus. Ceci explique cela. Avant même qu'il ne s'excuse davantage ou bien ne s’emmêle encore plus, il se releva et se dit qu'il se devait de se présenter à la personne qu'il venait de menacer. Il se releva ainsi et découvrit son visage beaucoup moins sérieux et agressif que quelques secondes auparavant. Au contraire, il était beaucoup plus calme et solennel.

"C'est que je suis étranger à cette région. Là d'où je viens, les villes sont beaucoup moins sûres et j'ai été amené à savoir me défendre en cas de besoin. Je m'excuse encore de mon comportement, Ah et, les gens de mon pays m'appellent Stewart. Et toi, quel est ton nom ? "

Le ton du capitaine était bien plus calme et plus posé, il pensait sincèrement les excuses qu'il avait dit au jeune homme. Il n'était pas non plus si vieux, respectait énormément les jeunes et n'avait été jamais amené auparavant à menacer un garçon de son âge. Le capitaine qui d'ordinaire se vantait beaucoup et en faisait des tonnes à chaque fois qu'il se présentait ne disait rien de plus aujourd'hui sur lui-même que son prénom et le fait qu'il soit étranger. Lui dire qu'il s'appelait Stewart, en honneur à son ancienne identité, était une preuve de respect envers l'inconnu. Il ne lui avait rien révélé d'autre que son prénom, mais ça comptait énormément pour lui, car avec son ancien prénom suivait un lourd passé. La personne qui s'appelait Stewart à qui il avait copié le prénom était un grand homme. Ainsi, il n'avait révélé qu'une petite information sur son identité mais il en avait déjà dit plus qu'il n'en avait jamais dit à personne depuis qu'il portait le prénom d'Aeron Fallacy. Il tentait par là de s'excuser d'une autre manière envers le jeune garçon mais ça, il ne pouvait pas le savoir.

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Un jeune pas si banal..?

Aeron qui avait brusqué l'individu, visiblement persuadé qu'il était plus âgé que cela, semblait vouloir s'excuser et s'en vouloir tout particulièrement après cet étrange incident. Il se présenta par la suite comme le ferait tout homme un tant soit peu éduqué. Il espérait que ses excuses passeraient plus simplement s'il s'expliquait en même temps. Il reconnu un vrai cœur d'or au garçon qui, après s'être fait menacé, avait de suite voulu s'excuser. Comme si c'était effectivement sa faute. Aeron trouva assez marrant que les deux hommes qui devaient avoir entre 5 et 10 ans d'écart avaient tous les deux les cheveux très clairs. C'était assez rare de croiser quelqu'un avec les cheveux gris, mais alors le petit lui, avait carrément les cheveux blanc. Le garçon, après avoir écouté les excuses du capitaine, les accepta calmement.

"J'accepte vos excuses. Hm, voyez ce qui est récupérable et je vous paierais le reste. "

Bien gentiment, il lui proposait même de le rembourser, mais si Aeron avait fait un peu plus attention tout ça ne serait jamais ne serait jamais arrivé. Non, il n'accepterait pas l'argent d'un garçon plus jeune que lui alors même qu'il était en tort. D'ailleurs il se fichait de l'argent tout court, il préférait vivre au jour le jour sans dépendance particulière ni besoin de gagner plus et de sombrer en puissance dans l'avarice. L'air de rien, le capitaine préferait sa vie de vagabond à celle de quelqu'un de stable. Pour rien au monde il ne se permettrait de vendre ou d’entacher sa liberté. La liberté, c'est ce qu'il y a de plus important au plus profond d'un homme.

"C'est très gentil de ta part mais je ne veux pas de ton argent, ton pardon me suffit amplement. Je n'ai que faire de tout ça. "

Le capitaine s'abaissa et ramassa la nourriture abimée ou salie, il récupéra dans son sac ce qui pouvait l'être et jeta le reste dans la poubelle la plus proche. En faisant le tri dans les affaires, il remarqua un petit bracelet brillant. C'était en faite une gourmette en argent sur laquelle était gravé "Capitaine". C'était de loin le plus beau cadeau qu'il avait reçu depuis longtemps, et il s'en fut de peu pour qu'il ne finisse à la poubelle avec les victuailles du colis. Avant de partir, Jasmine lui avait donc laissé ça. Il était heureux, il la mis à son poignet. Ce serait aussi une manière de se rappeler de qui il se devait de devenir, une manière de se rappeler qu'il devrait poursuivre ses rêves quoi qu'il lui en coûtait, quoi qu'il se pouvait d'arriver. Il se releva ensuite, puis écouta le garçon qui se présentait à son tour.

"Je m'appelle Adrian, je viens de Céladopole. "

Adrian, un prénom amusant, un prénom qui commençait par un A, comme Aeron. Visiblement un dresseur débutant, comme le capitaine au final, qui, comme lui, avait déjà bien entamé son voyage. Peut être qu'Adrian faisait lui aussi les arènes ? Tout bon dresseur se devait d'essayer les arènes Pokémon pour tester son niveau. Adrian regarda alors le petit compagnon du capitaine qui favorisait toujours le confort de son chapeau à celui d'une Pokéball avec une certaine curiosité. Il était vrai que la Pichu était assez unique en son genre avec son oreille coupée en trois. Le marin ne savait pas si elle était la seule des Pichu à posséder cette particularité ou bien si il y en avait d'autre comme elle. Si un jour il arrivait à trouver un moyen de la comprendre, il le lui demanderais surement.

"Votre Pichu est mignon.. Ou mignonne ? Vous êtes dresseur, ou vous êtes venus dans le coin uniquement pour le plaisir ? "

Ainsi il avait remarqué sa particularité. Aeron réfléchit et se dit qu'il devrait voir un professeur Pokémon à l'occasion pour se renseigner de la raison pour laquelle sa Pichu était si différente des autre Pichu. On lui avait dit qu'elle était unique en son genre et qu'elle avait été affectée par un phénomène particulier mais il devait se renseigner plus précisément. En tout cas, c'était un compagnon très fidèle et très puissant en combat à n'en pas douter. Une grande amitié liait le Capitaine et son Pokémon au pelage doré et son rêve était bel et bien de pouvoir atteindre les sommets avec elle à ses côtés.

"Euh mignonne, c'est une Pichu. Mais je ne sais pas du tout d'où lui vient cette particularité d'avoir des épis au bout de l'oreille mais je n'en ai jamais vu d'autre posséder cet atout. Je l'ai rencontré près de l'autel du bois aux chênes, je ne sais pas depuis combien de temps elle vivait là... "

Il marqua une pause, fit le vide dans ses pensées, songea tranquillement à la seconde question que lui avait posé Adrian. Oui il est dresseur, et il est venu pour se confronter à la seconde arène, au-delà de ça, il rêvait d'atteindre les sommets mais, lorsqu'il était jeune, n'en rêvait que pour la gloire. Désormais, son but était tout autre. Il se demanda alors si son interlocuteur était lui même dresseur. Probablement que oui.

"Je suis dresseur et pirate à l'occasion, même si je n'ai pas encore d'équipage à proprement parler. "

Il sourit un peu et à ce moment précis, Hook revint de sa promenade. Hook, c'était un énorme Aligatueur amical et costaud qui aimait à se ballader pour cueillir des baies. Il marchait tranquillement sur ses deux pattes comme l'aurait fait n'importe qui, il fallait préciser qu'il n'y avait pas plus libre que les Pokémons du Capitaine. Fait étrange, Aligatueur n'avait pas perdu son chemin pour une fois. Comme Ellie et son maître avant lui, le Pokémon eau le salua.

"Je te présente Hook "

"Galiii "
Chalut.

S'inclinant poliment, le Pokémon continua son festin tandis qu'Aeron revint à la conversation précédente en retournant la question à Adrian, en la posant plus généralement :

"Et toi Adrian, raconte-moi ton histoire. "


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Le gosse de Céladopole

Les deux garçons s'étaient déjà présentés et il était assez marrant de les voir, avec leur deux cheveux blancs, se tenir l'un devant l'autre et discuter, comme si l'un était la version un peu plus vieille de l'autre. Aeron ne portait alors pas son accoutrement de pirate mais simplement des vêtements de ville et gardait, comme à son habitude, son splendide couvre-chef bien vissé sur sa tête. Il tenait énormément à son chapeau, ça distinguait un homme d'un gentleman, pour sûr. Être un pûr gentleman, un grand dandy, un homme dandy et classe en toute circonstances, n'étais-ce pas le rêve de tout homme ? Adrian serait sûrement lui aussi un grand gentleman qui ferait tomber les filles comme des mouches. C'était certain. Aeron acquiesça comme pour s'approuver lui-même à cette pensée. Le tirant de ses rêves, son interlocuteur lui répondit.

"Eh bien enchanté de te rencontrer Pichu. Tu es très jolie. "

Ah non. Il répondait à Pichu. Cette dernière adorait toujours autant qu'on la traite en princesse et acquiesça elle aussi. Adrian devait penser qu'elle le saluait, mais cette petite créature narcissique acquiesçait bel et bien pour approuver son affirmation précédente genre " très jolie ? C'est un peu faible mais c'est tout à fait moi".

"Je n'en sais pas plus que vous, mais je vous souhaite de pouvoir avoir un jour la clé de ce mystère. "

Mouaip. Il fallait qu'il perce lui aussi la clé de ce mystère. Ou pas. Après tout Ellie était bien particulière et unique en son genre, mais elle semblait bien le vivre hein. Peut-être qu'un Pokémon surpuissant était venu vers elle à sa naissance et s'était dit que son oreille serait bien mieux si il la multipliait par trois. On ne sait jamais ce qui peut passer par la tête des Pokémons légendaires. Alors que de son côté, Aligatueur était arrivé et s'était présenté lui aussi en s'inclinant (c'est que se présenter poliment était bien la seule chose utile qu'Aeron avait réussi à leur transmettre à ces garnements imprévisibles), Adrian se présenta de même une seconde fois.

"Je suis ravi de te rencontrer, Hook. Je n'avais jamais encore jamais vu d'Aligatueur. "

"Parfois il mord les gens, mais là il mange donc pas de danger. "

Affirma la capitaine d'un ton presque rassurant pendant que le gros Pokémon eau souriait de toute ses dents. On aurait pu mal interpréter cela mais ce n'était pas du tout une menace. Hook ne pigeait pas un seul mot de ce que son dresseur lui disait, il souriait simplement parceque l'autre semblait lui renvoyer son bonjour. Triste histoire que celle d'un gros béta incompris, qui souriait aux gens et qu'il ne recevait comme réponse que de la méfiance et quelques évanouissements. Normal qu'après, il veuillent tenter d'en manger un ou deux. Compréhensible. Alors que la conversation se détache des Pokémons d'Aeron, Adrian semble prendre un air songeur quant à son histoire personnelle. Il répond après quelque temps, laissant le capitaine intrigué.

"Je suis né à Céladopole, il y a quatorze ans. J'y ai vécu jusqu'à ce que je décide de parcourir les routes à l'âge de dix ans, c'est d'ailleurs au Casino de la ville que j'ai reçu mon premier pokémon quand j'ai eu six ans. C'était une Goupix gagnée par mon père qui a depuis évolué. Avec elle j'ai capturé un Osselait que j'ai par la suite échangé contre un Malosse, Kershaw qui a lui aussi évolué en Démolosse. Enfin à travers mon voyage j'ai également eu un Hypotrempe et un Fantominus. Je projette de me rendre à la Centrale prochainement pour tenter d'y capturer un pokémon électrique, probablement un Pikachu si j'en trouve un. "

Le capitaine restait rêveur face à une si adorable histoire. Le garçon était tout ce qu'il y a de plus classique et gentil en ce monde. Il était courtois, s'excusait dès qu'il sentait qu'il le devait, et son aventure était très simple, très humble et modeste. Il avait donc quatorze ans, avait quatre Pokémons de provenances bien différentes, l'un capturé, l'autre échangé, le troisième offert. Apparemment parti du domicile familial à dix ans, il avait voyagé bien tranquillement. Son histoire était des plus gentille qu'il fut. Aeron était étonné de tant de simplicité et de gentillesse, son interlocuteur devait être quelqu'un de bien. Il ne répondit pas à cette histoire qu'il venait d'entendre. Elle lui plaisait, il ne lui en fallait pas plus.

"Être pirate est une vocation intéressante pour quiconque apprécie la mer et l'air du large. Vous avez d'autres compagnons aquatiques ? "

La conversation avait changé mais pas les pensées du grand homme aux cheveux gris. Il le fixa, répondit brièvement d'un air désintéressé.

"Nop... "

Savez-vous quelle partie du corps il n'est pas possible de voir pour un homme ? Je veux dire, sans regarder son propre reflet, un homme ne verra pas plusieurs choses comme son menton, son dos, son crane. Mais bien plus simplement, un homme ne pouvait pas voir ses yeux. Et tout cela était bien embêtant lorsque vos yeux étaient la seule chose qui pouvait vous trahir sans jamais mentir. Ne pas être honnête n'était pas tellement le fort du marin. Fâcheux pour un forban dans son genre. Spiritomb dormait dans son sac, Anorith dans sa Pokéball, Pichu se faisait belle à ses pieds, Aligatueur mangeait, tous étaient bien décontractés mais il manquait un membre de l'équipage. Aeron siffla et un espèce de volatile apparut de derrière une maison pour venir se percher sur son épaule. Pijako regarda son maitre dans un air de questionnement, il fallait rentrer ? Déjà ? Le loup de mer dont les yeux étaient passés à l'orange vif ouvrit alors son sac et en sortit un genre de vieux grimoire qu'il ouvrit à la première page et lu à voix haute.

"Généralement, on met de côté pour le lendemain ou pour épargner des privations à d'autres êtres; mais eux n'avaient ni lendemain ni qui que ce fût à qui épargner des privations. Personne ne les attendait, car ils étaient la mer et le combat, l'orgie ou la mort. Perdaient-ils la partie ? Le roi ou leur propre chef les faisait pendre. La réelle question à propos des pirates est : se rendaient-ils compte qu'ils travaillaient pour la grande histoire, quelle que fût l'issue du combat ? "

Il referma son bouquin et le rangea, puis souffla un coup pour se calmer. Adrian avait omis de lui dire la vérité mais il avait sûrement ses raisons : il ne lui en tiendrait pas rigueur. Chacun avait son passé et, aussi noir soit-il, avait le droit et parfois même le devoir de ne pas le divulguer.

"Je ne sais pas si l'on peut dire que pirate est une vocation intéressante, ou même une vocation. Et puis il faudrait généraliser ça à hors-la-loi je crois, parce que des pirates je pense être le dernier. "

Ça, c'était une question intéressante. Y'avait il encore des gens qui, sur cette terre, se revendiquaient comme lui être des brigands des mers. Dans notre monde moderne, il y en avait surement, quelque voyous qui pillaient des bateaux marchands ou kidnappaient des touristes pour demander rançon, mais des pirates des vrais, rebellés contre le système, voguant, cherchant leur liberté derrière chaque vague. En existaient-ils encore des comme ça ? Rien n'était moins sûr.

"La liberté, voila la vraie raison, la raison qui pousse à quitter le domicile pour se lancer à l'aventure, la raison qui nous donne envie de devenir chaque jour plus fort. Si un jour le monde entier se met à craindre mon nom, je serais alors le plus libre de tous les hommes. "

Ses yeux étaient alors noisette, reflétant la détermination de son âme à travers ses deux petits orbites au milieu de son visage. Il souriait d'un sourire presque sadique puis se rapella de quelque chose qu'il ferait mieux de préciser à Adrian histoire de ne pas le mettre en danger de quoi que ce soit. Il ajouta brièvement.

"Ah et je suis recherché par la police. "

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Une histoire de confiance ?

La petite vie tranquille sortant de la bouche du garçon qui s'excusait sans cesse frappait et perturbait les pensées pourtant jusque-là plutôt agréables et insouciantes du capitaine. Il voyait bien plus que cela dans le regard du jeune homme aux cheveux blanc avec qui il était entrain de causer, il voyait une méfiance envers tout le monde, une méfiance qui pouvait mener à la haine, et avec cela, il voyait une détermination bien vivante. Le jeune ne lui disait sûrement pas la vérité ou bien pas toute la vérité et cela avait agacé notre loup de mer. Enfin, il tentait d'oublier ça et de passer au-dessus en questionnant le jeune Adrian, espérant en apprendre un peu plus sur un garçon si commun et pourtant assez unique en son genre. De son côté, l'adolescent émis un avis sur la situation d'un Aeron aux yeux qui tâchaient de rester bleus.

"Puisque vous souhaitez être craint, puisque vous souhaitez vivre en outlaw, il le fallait. Si tel est votre premier pas vers la liberté, le fait que vous soyez recherché par la police ne me dérange pas.. C'est votre choix, et je le respecte. "

Le capitaine eut un petit rictus, il était honoré de recevoir le respect de ce petit bonhomme. Il se dit que du haut de ses trois pommes, Adrian devrait être un modèle d'humilité et de discrétion pour tous les hommes de cette petite planète. En même temps derrière n'importe quelles apparences, il restait plutôt jeune, ce qui pouvait expliquer son calme et son indulgence à l'égard du maladroit Aeron. Mais si ça expliquait la méfiance, ça n'enlevait en rien de l'insatiable curiosité du capitaine. Il fallait qu'il sache, il voulait savoir, qui était en réalité cet Adrian ? Il voulait savoir quoi, comment, pourquoi ? En général il aurait été totalement franc et l'aurait questionné directement mais là il restait hésitant. Son interlocuteur avait visiblement quelque chose à cacher. Alors les deux hommes se sépareraient-ils ainsi, Adrian connaissant l'identité du capitaine et le capitaine restant sur sa fin ?

"La gloire, la crainte, la puissance. Tu ne trouve pas c'est extrêmement superficiel et incompatible avec le désir de liberté ? Moi je trouve... "

Et il le pensait. Aeron Fallacy, ce paradoxe vivant. Il avait mélangé avec une manière assez unique la réalité de l'être qui voulait monter les échelons de la société pour devenir le meilleur des dresseurs et le rêve, l'illusion de la liberté et du bonheur. Ne serait-il pas plus libre en vivant reclus sur son bateau dans un coin de mer calme plutôt qu'en défiant sans cesse la société et en tentant de faire rentrer son prénom dans les annales de l'histoire ?

Il lui fallait pourtant défier les arènes une par une avec ses compagnons et continuer son petit bout de chemin pour voir jusqu'où ce dernier le mènerait. Quoi qu'il advienne, il avait son petit conseil à disperser à l'attention de son nouvel ami.

"Moussaillon, quel que soit le chemin que tu prends renies jamais ton intégrité. C'est un ordre du capitaine ! "

Le capitaine disait ça en souriant, il se devait de partir et de tenter la seconde arène désormais. Ça lui avait fait énormément de bien de causer avec Adrian et de se changer les idées. Et puis si le jeune homme ne voulait pas dévoiler toute sa vie au premier passant venu, il en avait tout à fait le droit et ce n'était pas à un brigand comme Aeron de le juger pour cela. En tout cas il était persuader que leur deux chemins les amèneraient à se rencontrer à nouveau tôt ou tard, question de temps. Les deux garçons étaient des dresseurs et Adrian qui était déjà très mature et sûrement très fort en combat prendrait probablement de l'assurance et une plus grande place dans la société à l'avenir.

Dans l'optique de repartir, il rappela ses Pokémons un par un, enfin il rappela Hook quoi, parce que les autre n'aimaient pas trop les Pokéballs. Ellie avait pris la nouvelle habitude de voyager sur le dos de Coco. C'est que l'oiseau était à la taille optimale pour transporter la petite et insupportable Pichu et ainsi la faire voyager plus vite et de plus haut. Aeron pensa qu'il avait sa propre bataille à mener et se dit alors qu'il resterait ami avec le jeune homme à l'avenir. Il aimerait bien lui en tout cas, mais la vie est une belle garce qui fait rarement de cadeaux, il le savait bien.

"On se reverra, et j'espère que ce sera toujours dans le même camp. "

Il n'oublierait pas sa tête. C'était certain.

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