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| Loup dans la ruelle [Octave] - FINI | |
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DéclicAncien membre
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| Sujet: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Jeu 3 Juin 2021 - 10:39 | | | Contrarié. Voilà dans quel état me trouvait le soleil ce matin là. Extrêmement contrarié.
C'est la faim qui m'avait réveillé au milieu de la nuit et empêché de dormir. Nick et Marco étaient absents depuis plusieurs jours et aucun étudiant n'avait prit la peine de remplir ma gamelle la veille. J'étais beaucoup trop fier pour m'en plaindre à quelqu'un. Nick était en vacances sur les îles Sévii. L'accompagner ? Pour vomir mes tripes durant le voyage en bateau pour finalement bouder tout le séjour parce que je ne suis pas intéressé par les plages ni par son camp de vacances au cœur de l'océan sur un archipel ? La seule chose qui pourrait m'intéresser là bas ce sont les femelles, en vacances elles aussi, qui n'auront que ça à faire de s'amuser avec les mâles. Étais-je prêt à affronter l'horreur d'un voyage en bateau et les inévitables éclaboussures de Nick pour ça ? Nah. J'aime les femelles mais mes envies du moment ne sont pas à hauteur ci. Quant à Marco il était en train de bricoler je ne sais plus quoi à l'Aquarium d'Oliville. C'est avec un grand sourire moqueur qu'il a insisté pour que je l'accompagne ce rigolo. « Tu sais pas ce que tu rates » qu'ils m'ont répondu tout les deux quand j'ai refusé de me joindre à eux.
J'aimerai bien être à Oliville ou au centre de vacances de Nick sur l'île Sévii en ce moment, au moins dans ce second cas je serais peut être couché confortable avec une jolie femelle qui me dorlote plutôt que dans cette ruelle de bon matin dans cette situation ridicule !
Déjà pour commencer je me suis levé de la patte gauche, contrarié de ne pas avoir eu à manger, et me suis stupidement cogné la truffe contre le mur de ma niche. J'allais devoir me trouver à manger seul, ce n'était ni la première ni la dernière fois. En plus j'étais un peu fâché contre moi même de me sentir irrité de n'avoir presque plus d'eau dans mon seau : je prenais de mauvaises habitudes ! Il n'était pas question de chasser ce matin. Déjà parce que je n'avais pas envie de me compliquer la vie, ensuite parce que j'étais de trop mauvaise humeur pour faire une bonne chasse. Je pris donc la route du quartier du centre commercial. Je bifurquais avant dans une ruelle... Le genre de ruelle que personne ne remarque et qui est pourtant là, sous votre truffe. Le genre de ruelle sombre qui a mauvaise réputation, celle qui possède les portes de derrière des magasins et autres établissements... ainsi que les poubelles ! Avec un peu de réflexion et de chance, il est possible de trouver de véritables trésors dans ces dernières : les restaurants par exemple jettent tout et n'importe quoi.
Je n'avais pas de chance ce matin là, augmentant mon irritation : soit les pokémon sauvages de la ville s'étaient déjà servit, soit les éboueurs étaient déjà passés. Je fouillais la poubelle de « Chez Luigi », truffe à l'intérieur et cul en l'air, quand un petit idiot, qui s'était approché discrètement, s'amusa à me pousser en éclatant de rire. Je basculais en avant et le couvercle de la poubelle se referma sur moi ! Je me débattis un moment avec les déchets et bondis de la poubelle, furieux, prêt à dévorer ce petit con... Mais la ruelle était vide.
C'est alors que je Le remarquais : un sac plastique s'était enroulé autours de ma corne et me tombait sur le front. Je secouais vivement la tête pour m'en débarrasser mais rien à faire. Je recommençais plusieurs fois puis je commençais à m'acharner avec mes pattes avant de me frotter, percuter même pouvons nous dire, contre la poubelle. Je m'énervais de plus en plus, mettant de plus en plus d'énergie dans cette tâche perdue d'avance. Finalement, sous le coup d'une frustration qui explosa, je saisi un carton de pizza entre mes mâchoires et le secouais violemment avec mes crocs-éclairs, le déchiquetant et envoyant des morceaux de carton tout autours de moi. Et puis je le remarquais : un humain se tenait là et me regardais. Je le fixais, les restes du carton en gueule, ce maudit sac plastique enroulé sur ma corne tombant sur mon front et gênant mon oreille gauche. Qu'est-ce qu'il fichait là celui là ? Je crachais les restes du carton et restais là, immobile à fixer cet humain. Au moindre pas en avant, mes babines se retrousseront pour dévoiler de magnifiques canines blanches... électrifiés s'il fait un mouvement trop brusque. J'étais bien assez contrarié comme ça !
Dernière édition par Déclic le Sam 5 Juin 2021 - 14:42, édité 1 fois |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Ven 4 Juin 2021 - 18:53 | | | À peine élancé dans la ruelle, Octave se fige. Sa voix n’est qu’un bref murmure pour le téléphone qu’il décolle lentement de son oreille. À l’autre bout du fil, un timbre féminin s’offusque avec l’intensité des tragédiennes. Son monologue est coupé à son paroxysme par un doigt qui raccroche prudemment. L’appareil est rangé délicatement dans la poche d’une longue veste noire bien coupée. Il glisse à l’intérieur sans un remous du tissus. Sous ses cheveux d’ébène, deux yeux cernés assistent aux derniers jours d’une innocente boîte à pizza. Le carton humide et mâché s’effrite et se disloque au milieu des étincelles. Un délitement rythmé par les coups de tête d’un lougaroc passablement énervé. Le pokémon s’arrête, leurs regards se croisent. Il prend une seconde pour cracher les restes de sa proie, puis le fixe à nouveau.
Ok.
Depuis qu’il vit chez Linda, Octave a l’habitude de voir toutes sortes de pokémons. Grands, petits, avec ou sans pâtes, une tête ou deux, voire trois, mais c’est son premier lougaroc. Et honnêtement, soit la télé affine, soit celui-ci est un sacré morceau. L’animal a l’air beaucoup plus sympathique dans « Canirex, pokémon fidèle », même s’il y campe un méchant. De là à supposer que tous les stratagèmes utilisés par le héros ne sont que des délires scénaristiques, il n’y a qu’un pas. Aussi Octave n’ose pas tenter de détourner son attention en imitant la lougaroc femelle. De toute façon, son accent laisserait à désirer. Rebrousser chemin reste sa meilleure option. Son cœur se serre un peu, juste de quoi lui rappeler qu’il en a un. Oui, il a vu le sac en plastique dans lequel le pokémon s’est empêtré. Il l’aurait bien aidé, mais jouer les bons samaritains à ses limites et il ne tient pas à terminer comme la boîte à pizza.
Allé, « Tchuss » comme dirait l’autre.
C’est en rebroussant chemin qu’il l’aperçoit. Douze ou treize ans, pas plus, pas bien grand mais plutôt costaud pour son âge et ce malgré quelques rondeurs. Il se terre dans l’angle du bâtiment, la tête enfoncée dans ses épaules replètes, un sourire d’ectoplasma sur les lèvres, une dent en moins. Le doute s’installe dans l’esprit d’Octave. Parti pour ne pas lui adresser la parole, c’est finalement plus fort que lui. Il penche légèrement son mètre quatre-vingt vers le garçon, puis lui glisse d’un timbre plat :
– Si c’est ton pokémon, tu devrais… – Chhhhht !
Le gamin le tire dans sa direction et l’écarte de l’entrée de la ruelle.
– T’vas m’faire voir. M’parle pas. Va t’en.
Il a pour lui un geste dédaigneux de la main avant de reprendre son poste d’observation. Octave hausse lentement les sourcils. Dans son esprit s’impriment au fer rouge la salopette mal boutonnée du garçon, sa manche tâchée de ketchup et le mouchoir crotté qui sort de sa poche. Un désordre apocalyptique qui lui donne la chaire de poule. Littéralement. Il prend sur lui et insiste :
– Tu n’iras pas l’aider ? – Nan. C’plus drôle comme ça.
Un léger froncement de sourcil accompagne le blanc qui s’installe. Une seconde suffit. Changement de tactique. Octave croise les bras, s’adosse au mur, puis reprend.
– En tout cas, il faut être sacrément courageux pour s’en approcher. – Tu trouves ? Questionne le gamin, qui fait volte-face, torse bombé, fier comme un Déflaisan. – Ouep. Moi j’ai pas osé. – Grave. Comme t’as flippé. – Eh. – Alors qu’moi j’ai pas eu peur. – Parce que tu l’as approché ? Toi ? J’te crois pas. – Si ! C’même moi qui l’ai poussé dans la poubelle c’débile de lougacrotte.
Nous y voilà. C’est avec souplesse qu’Octave s’écarte du mur. Son petit camarade est tout au récit de son exploit et ne remarque pas que le regard terne et fatigué a légèrement changé.
– T’en r’viens pas hein. Il était là, l’popotin en l’air et moi j’suis arrivé sans un bruit et- Ah ! Mais qu’est-ce que tu fais ? Lâche-moi ! – Il suffit de demander.
La main qu’il a refermé sur le col du garnement s’en déleste avec suffisamment de force pour le pousser dans la ruelle. Le gamin freine des quatre fers, mais trébuche dans son élan. Rattrapage in extremis à une poubelle. Elle chute. Le vacarme est un véritable coup de tonnerre entre les murs étroits de la venelle. Octave s’accroupit à la hauteur du gamin. Avec cette petite taille, difficile de savoir où se trouve le lougaroc, mais s’il est encore dans le coin, le bruit suffira à l’attirer. Ou à l’effrayer. Peu importe. Pour l’instant tout ce qui l’intéresse, c’est de coller une belle frousse à ce sacripant. Le garçon s’est figé au milieux des déchets. Même s’il continue de jouer les durs, la crainte et le doute transpirent par tous les pores de sa peau. Courir ou non ? Hurler ou se taire ? La colère doit chatouiller sa bouche qui se tord en une grimace. Octave siffle. Un son sec et bref, mais sonore, qui arrache le mioche à son immobilisme.
– T’es taré ?! – Peut-être. – T’veux qu’il me bouffe ou quoi !? – Ça se peut.
Le visage impassible d’Octave se fend d’un imperceptible sourire. De rouge, le gamin passe au vert, puis au blanc. Un bruit près des bennes le fait sursauter. Il se tend comme un arc, gagnant quelques centimètres, mais ça ne suffit pas à lui donner une meilleure visibilité. Un pas suffirait sur sa droite pour le rassurer, mais Octave n’est pas dupe. Il sait que ses pieds sont bétonnés au sol. Seuls ses genoux jouent encore des castagnettes. Bon. Ça fera l’affaire. En bourreau magnanime, il lâche placidement :
– Mais tu peux t’en tirer si tu promet de ne pas recommencer. – Tcht ! Même pas en rêve ! – Dans ce cas, je ne peux plus rien pour toi, abandonne-t-il en se relevant. Bon appétit ! – A-Attend, i-il est là ? – Qu’est-ce que ça peut faire. Tu n’as pas peur, non ?
Le demi-tour est un poil sur-joué.
– C-C’est bon ! Je suis désolé !
Mais c’est gagné. - H.R.P:
Hey o/ Encore merci pour ce début de RP, j'espère que ma réponse te plaira. Octave parle en #570e8c et le gamin en tan. Tu peux utiliser ce dernier comme bon te semble.
Je suis volontairement resté assez vague sur la présence ou non de Déclic et son comportement, afin de te laisser le plus d'amplitude possible sur ce qui lui est arrivé au cours de ces dernières minutes. N'hésite pas si quelque chose n'est pas clair.
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| | | DéclicAncien membre
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| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Sam 5 Juin 2021 - 14:32 | | | Tout est une question de contexte parait-il. L'humain avait toutes les cartes entre ses mains : allait-il saisir l'occasion pour tenter de me capturer ou bien essayer de m'aider ? Je n'étais pas du tout d'humour pour un petit combat de dresseur, le genre ou les pokémon ne se font pas trop de mal, juste pour rigoler. S'il sortait l'un de ses pokémon à ce moment pour me défier, le sang coulera. Mais après quelques secondes l'humain rebroussa chemin. J'allais devoir me débrouiller tout seul... D'un côté c'est tant mieux.
Méfiant, je restais immobile quelques secondes, conscient qu'à tout moment il pouvait se retourner. C'était une excellente technique de combat : faire semblant d'abandonner pour que la proie baisse sa garde et s'offrir un avantage. C'était un grand mâle à l'allure sombre, le fait qu'il choisisse de passer dans cette ruelle peu connue et qui n'a rien d'accueillante n'avait rien pour me rassurer. Finalement il quitta l'endroit mais ne disparu pas de ma vue : il marqua un arrêt durant quelques secondes... Puis il disparu. Je soupirais et m'assis, quelque peu soulagé.
Comment allais-je me débarrasser de ce sac plastique maintenant ? Je posais une patte sur ma corne et je tâtais un peu, tentant d'y voir plus clair grâce au sens du toucher. Il était bien enroulé et bien serré celui là ! Je forçais un peu, tentant de le faire glisser mais rien à faire. J'avais besoin d'un couteau, ou d'une lame, de quelque chose de coupant. Je regardais autours de moi : peut être une tôle ? Oui là : une poubelle en métal abîmé. Je m'approche et commence à me frotter avec précaution. Ça marche, le plastique cède... et puis un bruit de fracas me fait sursauter : un gamin vient d'être poussé dans la ruelle et a fait tomber une poubelle dans sa chute. L'humain de tout à l'heure est là lui aussi : il s’accroupit à hauteur du gamin et disparaît de ma vue.
C'est à pas de loup, discrètement, que je m'approchais et écoute leur conversation. Pourquoi boufferais-je ce gamin ? Je reniflais. C'est lui ! C'est ce mioche qui m'a poussé dans la poubelle ! J'ai du mener un sévère combat intérieur pour ne pas gronder ni me jeter sur lui à ce moment. Je suis désolé dit-il. Je lâchais 2 mots.
« Tu mens. »
Et j’apparus en contournant la poubelle. La colère brillait dans mes yeux, je ne leur accordais pas le temps d'être surpris de ma capacité à utiliser le verbe.
« Tu es un lâche. Après m'avoir causé de la tourmente par pure méchanceté, tu fuis les conséquences de tes actes. Puis tu affirmes que tu vas recommencer et quand le doutes que je sois présent apparaît tu oses mentir en t'excusant sans regarder ta victime dans les yeux, sans même avoir l'assurance que je t'entendais. Tu n'as aucun honneur. Tu es un lâche, un menteur et un bandit. »
J'étais à 2 mètres de lui mais j'avais pris soin de me placer de telle sorte que l'homme adulte se trouvait légèrement plus loin. Le gamin avala sa salive et jeta un regard rapide autours de lui mais une seule seconde m'était largement suffisante pour lui sauter à la gorge.
« J'ai faim et à cause de ton méfait je suis piégé avec ce sac plastique qui me dérange et fais du bruit, je n'ai aucune chance d'attraper une proie. Donne moi une seule bonne raison de ne pas te dévorer en dédommagement. »
J'avançais une patte, une seule. C'était une feinte mais je le fis avec assurance en montrant les crocs. Le gamin tomba dans le panneau et cria :
« -NOOON ! S'il te plait pitié ! NOOON !»
Je ramenais ma patte à sa place sous mon épaule et je m'assis. Maintenant que le cas de l'enfant, qui pleurait à chaudes larmes, était plus ou moins réglé, je lançais un regard à l'humain adulte. Qu'allait-il bien faire ? J'étais plus calme mais toujours contrarié et en difficultés. Allait-il m'aider ou me contrarier plus encore ? Personnellement il pouvait bien s'en aller s'il le voulait : ce que je souhaitais c'était me débarrasser de ce sac et trouver à manger... et me défouler peut être aussi tiens. |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Dim 6 Juin 2021 - 12:37 | | | – Tu t’en remettras.
Le gamin étouffe ses sanglots dans un reniflement déplaisant. Il arrache son mouchoir crotté de sa poche pour éponger son visage encore bouffi de larmes. Il reste un peu morveux, alors il réitère l’action d’un revers de manche cette fois. Octave frémit de toute sa hauteur. Qu’à bien pu faire ce vêtement pour mériter un traitement pareil ? C’est presque un soulagement de voir le garnement détaler. Comme un ultime geste d’opposition, il se jette dans les jambes d’Octave et le pousse de toutes ses forces en proférant des menaces salées. Une tempête dans un verre d’eau. Un pas en arrière suffit à la haute silhouette noire pour se stabiliser. Si elle se penche en arrière, c’est uniquement pour regarder filer le polisson. Arrivé au bout de la rue, il bifurque à droite et disparaît.
Bon.
Octave se tourne vers le lougaroc. Deuxième contact visuel. Donc celui-là parle ; c’est inhabituel chez les pokémons, mais pas extraordinaire. Il se souvient d’ailleurs très bien du lippoutou qui présentait le programme pour enfant qu’il regardait en douce avec sa sœur quand ils étaient petit. Flippant, mais gentil. Décidément, ce gros tas de poils est clairement à part au sein de son espèce. Cela-dit, ça devrait simplifier le dialogue et éviter un mal entendu qui pourrait aboutir à la perte d’un membre. Voilà qui met le rôle du bon samaritain davantage à sa portée. Aussi, Octave tente après avoir réajusté le col de sa veste :
– Pas mal le coup du méchant loup. Le gosse a eu la peur de sa vie.
Le sourire est timide, mais sincère. Le jeune homme enfonce les mains dans ses poches. Entamer la conversation n’est pas son fort, ni la tenir d’ailleurs, mais il se sent encore un peu coupable de sa tentative de fuite, alors il fait un effort.
– Tu fais souvent les poubelles ? C’est vrai que les pizza de Luigi ne sont pas mauvaises, mais la boîte me semble moins goûteuse.
Il a un coup d’œil pour le carton en miettes, puis il s’avance. Deux pas qui le rapprochent un peu du pokémon, sans être tout à fait dans sa direction. Octave a rejoint la poubelle que le gamin a fait tomber et la ramasse. C’est plus fort que lui. La ruelle est sombre, crasseuse, le peu de soleil qui s’y engouffre ne descend jamais jusqu’au sol jonché des oublis des éboueurs ou de la flemme des passants. À croire que soulever un couvercle est épuisant. Un container renversé ne détonne pas dans cette déplaisante carte postale, sauf pour Octave. Il dépose la poubelle dans un coin, la remplit mécaniquement de tout ce qui s’en est déversé et la referme. À peine le couvercle posé, ses épaules se détendent et la gêne au fond de son estomac se dissipe. Un mouchoir soigneusement plié est ôté de sa poche. Il s’essuie consciencieusement les mains, mais son regard est retourné se poser sur le lougaroc. Plus précisément sur le sac en plastique toujours accroché à l’une des pierres sortant de sa crinière.
– Je ne suis pas sûr que ça devienne à la mode, alors si tu veux un coup de main…
Un raclement de gorge derrière eux lui fait tourner la tête. Octave hausse les sourcils en découvrant un agent de police, aux pieds duquel se tient un caninos et un gamin en salopette. Leur gamin en salopette. Ça sent mauvais et il n’est pas question ici de l’odeur de la ruelle. Ne pas perdre la face.
– On peut vous aider Monsieur l’agent ? – C’est possible. Tout d’abord, veuillez demander à votre lougaroc de rester tranquille. – Il faudra lui dire vous-même monsieur l’agent, répond Octave en levant les mains. Il n’est pas avec moi.
Le policier parait surpris, il jette un coup d’œil à l’enfant, mais ce dernier joue à merveille son rôle de victime en s’agrippant, tremblant, à son valeureux défenseur. Un oscar pour le petit monstre, un. L’homme de loi se reprend et tire de sa ceinture le Pokématos vert émeraude dédié aux forces de l’ordre de Céladopole. Il pianote une seconde dessus avant de redresser son képi.
– Puis-je voir vos papiers ? – À quel sujet ? – Mon neveu vient de me dire que vous avez essayé de le racketter.
Super. Vraiment super. Octave n’a même pas besoin de forcer pour imaginer le cri fanatique de sa meilleure amie au creux de son oreille. « Iiiiih ! C’est comme une scène de Canirex pokémon fidèèèèèle ! » Pas faux. Sauf qu’ils sont les méchants.
- H.R.P:
Hey o/ Voilou, j'espère que ça te plaira. Si besoin le nouvel arrivant parle en lightgreen. Tu peux l'utiliser comme tu veux, comme pour le môme.
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| | | DéclicAncien membre
Nombre de messages : 118 Age : 32
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Lun 7 Juin 2021 - 8:58 | | | Les pizzas de Luigi sont délicieuses mêmes ! Nick m'a emmené une fois et m'en a commandé une entière, j'aurais pu en manger 2 ou 3 si j'avais pu. Cet humain n'avait pas l'air d'être un citoyen modèle mais je m'en fichais désormais : du moment qu'il ne me faisait pas de crasse tout allait bien, pour l'instant il était de mon côté. Il proposa même de me débarrasser de ce sac plastique mais n'eut pas le temps de mettre sa proposition en pratique : le gamin était aller cherche un agent de police.
L'humain fut assez poli et intelligent pour ne pas me demander de rester tranquille et corriger l'agent de police qui, pour sa défense, ne pouvait pas savoir. Il me plaisait cet humain. Je restais de toute façon tranquillement assis : je n'avais pas de raison de fuir ou de me défendre bien que je sois la victime véritable. Ainsi ce petit merdeux n'avait pas retenu la leçon... il était temps pour moi d'intervenir :
« Je suis Déclic, ancien membre de l'unité spéciale K9, police de Doublonville, je n'ai pas de consigne à recevoir de vous monsieur l'agent et je doute qu'un cadet comme votre Caninos soit à la hauteur en combat contre moi. Sans vouloir te vexer cadet. »
Une nouvelle fois la surprise apparu sur le visage du policier. Les babines du Caninos se froissèrent et son poil se hérissa, je venais de le contrarier. Néanmoins il jeta un regard hésitant à son humain : il n'y avait pas une seule petite trace de crainte chez moi. Je poursuivis :
« Cet humain est innocent de vos accusations en revanche votre neveu est coupable de mauvais traitement sur un pokémon comme le démontre ce trophée que j'ai obtenu par sa faute. »
J'agitais un peu la tête pour mettre en valeurs le ridicule sac plastique coincé sur ma corne.
« Il m'a poussé volontairement dans une poubelle et s'est beaucoup amusé à me voir me débattre. Je lui ai expliqué pourquoi son acte m'a mis en colère et quel handicap il m'inflige mais il semble s'en moquer.»
L'agent de police pianota sur son pokématos pour vérifier mon identité : il trouva facilement confirmation de mes paroles. Il jeta un regard à son neveu qui avala sa salive mais s'obstina à conserver son rôle de victime.
« C'est la parole d'un enfant contre celle d'un agent assermenté. Alors monsieur l'agent, qui allez vous croire ? »
C'est à cet instant précis que les choses glissèrent vers une pente glissante, menaçant de dégénérer : le Caninos gronda et me montra les crocs, certainement pour m'impressionner. Il échoua lamentablement :
« Oh tu veux combattre cadet ? Ça tombe bien, j'ai grand besoin de me défouler ce matin. »
Je me relevais et fléchit légèrement les pattes, le regard fixe sur le canidé dans une posture de combat démontrant mon dressage. L'agent de police n'avait pas encore réagit mais s'il ne le faisait pas rapidement, un combat allait ravager cette ruelle et il ne pourra m'accuser de rien... |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Jeu 10 Juin 2021 - 18:15 | | | Le temps de quelques échanges, la petite ruelle sombre de Céladopole se métamorphose en un magistral court de tennis. Deux contre un. Il en faut plus pour arrêter le lougaroc. Il décoche son premier point grâce au superbe smash qui expose son palmarès d’ex-agent spécial. Un vague soubresaut agite l’équipe adverse, mais l’énergie déployée par le petit caninos ne suffit pas et la relance reste molle. C’est de nouveau au tour du lougaroc ; Déclic donc. Le voici qui les sonne d’un superbe ace en dévoilant ses crocs. Groggy, l’agent relève machinalement son képi et éponge son front luisant de sueur du plat de la main. Ses yeux gris sautent sans arrêt de leur opposant au pokématos qu’il tient entre ses doigts ramollis. Il a l’air ailleurs, à tel point que son caninos inquiet, lève la tête dans sa direction. Près de lui, le gamin roule des yeux, totalement dépité. L’homme de loi bafouille :
– V-Vous êtes… Vous êtes Déclic ? L-Le Déclic…
Octave hausse un premier sourcil, aussitôt rattrapé par le second. La physionomie de l’agent vient de changer radicalement. Une poussée de fièvre n’aurait pas eu de meilleur résultat.
– C’est… Je ne savais pas que vous… J-Je veux dire… Agent Foster au rapport mon Commandant ! S’exclame-t-il en se mettant au garde à vous.
Il tient dix secondes à tout casser. Son être n’est plus que nervosité. Il arrache un carnet de contravention à sa ceinture, mais doit s’y prendre à deux fois pour récupérer le stylo. Le bouchon lui reste entre les doigts, l’encre le tâche et puis c’est bon, il le tient enfin. Prêt à se déplier comme un ressort, il s’arrête en plein élan. La vue du sac accroché au lougaroc le ramène aux prémices de cette discussion. Visiblement contrarié, il se tourne vers son neveu et agite sous son nez un index noirci et réprobateur.
– Toi et moi, il faudra qu’on ait une petite discussion !
La réponse du gamin se résume au « pop » sonore de sa bulle de chewing-gum. L’agent n’y prête pas la moindre attention. Il n’a plus d’yeux que pour le lougaroc. Un claquement de talon le place à nouveau bien droit, le menton haut, si contracté qu’il semble au bord de l’explosion. Il n’est pas épais, pourtant l’oval de son visage se rapproche dangereusement de l’énorme bulle de chewing-gum que gonfle son neveu.
– Je vous prie de croire que Nathan sera sévèrement réprimandé pour ses mensonges Commandant Délic !
Ces mots qu’il lâche d’une traite, à toute vitesse, mettent en garde. La déflagration est imminente. Octave se prépare.
« Pop. »
Foster se dégonfle. Son corps raide comme un piquet se liquéfie brusquement. Genoux fléchis, ses bras tombent, ses épaules se voutent. Sa tête pend mollement au bout de son cou, quand survient le déferlement. Une onde d’énergie solaire traverse tout son corps et le redresse brutalement, emportant caninos avec elle. Maintenu à bout de bras, le pokémon fait face à son partenaire, dont le sourire immense s’étire d’une oreille à l’autre. C’est une galaxie entière qui miroite dans ses yeux.
– Tu te rends compte Potiron ! C’est le Commandant Déclic ! Le vrai ! Celui qu’on a toujours rêvé de rencontrer !
La joie est communicative. Brièvement perdu, Potiron est à présent le plus heureux des caninos. Son camarade le repose par terre et c’est la queue fouettant joyeusement l’air, l’aboiement ravi, qu’il s’élance vers le lougaroc. Foster le suit de près, carnet de contravention en main. Il est plus fébrile qu’un enfant la veille de Noël.
– Je… Si j’osais Commandant… Potiron et moi on a suivi tous vos exploits dans l’unité K9. On s’est même engagé dans la police grâce à vous ! Le Commandant Seth et vous, vous avez toujours été nos modèles !
Il s’incline bien bas et tends loin devant lui son calepin pré-imprimé, tenu serrés entre ses doigts tremblants.
– Ce serait un honneur pour nous si vous acceptiez de nous laissez une trace de pattes ! S’il vous plaît !
Potiron aboie à nouveau. Il est prêt à l’imiter, mais quelque chose le coupe dans son élan. L’hésitation est brève, mais il finit par interpeller son partenaire. Ce dernier se redresse. Félicitations, Foster évolue en magicarpe. Rouge et humide de sueur, il bégaie :
– P-Pardon ! J-Je manque à toutes les civilités ! Je vais d’abord vous débarrasser de ce sac !
Il tend la main.
Derrière lui, Octave a un coup d’œil compatissant pour le petit monstre qui a tenté de les piéger. Les mains dans les poches, le gamin laissé pour compte pousse un caillou du bout de sa chaussure. Leur regard se croisent. Une lueur de défi persiste dans ses yeux si jeunes, mais Octave connaît trop bien cet air là pour ne pas distinguer la solitude qu’elle cache. La compassion se lit sur le bout de son sourire.
– On ne peut pas gagner à tous les coups.
« Pop. » - H.R.P.:
Tadam ! \o/ J'espère que cette réponse te plaira. N'hésite pas si tu as besoin d'utiliser Potiron ou l'agent Foster.
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| | | DéclicAncien membre
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| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Ven 11 Juin 2021 - 13:00 | | | Le Déclic oui, ancien commandant de l'unité K9 de Doublonville, seul survivant de la dernière mission, multi-médaillé tout ça tout ça. Si j'avais encore eu mon collier, rien de tout ceci ne serait arrivé. Le Caninos ne se serait même pas permis de me montrer les crocs. Avais-je seulement le droit d'utiliser mon grade ainsi ? Je m'en fichais. La police m'avait tout prit : ma vie, mon dresseur, tout. J'estimais avoir le droit à de la reconnaissance... Mais j'étais en même temps en colère contre eux : je n'avais jamais reçu d'excuse pour les différentes insultes qu'ils m'ont infligés par leur comportement après la mort de Seth.
Il se met alors au garde à vous devant moi « Au rapport mon Commandant » qu'il dit. Je ne lui répond pas, je n'en ai pas l'obligation, la police n'a plus rien à m'ordonner. Je quitte simplement ma position de combat, avec une pointe de regret : me défouler m'aurait fait le plus grand bien. La suite est pitoyable : sa nervosité aurait bien fait rire mon unité. Las, je m'assois. Oui je l'avoue : je guettais la moindre occasion de sauter à la gorge de quelqu'un ! Le « pop » du chewing-gum du petit merdeux m'irrite les nerfs mais je ne dis rien. Mon visage est sérieux, las et contrarié.
Et puis ils éclatent de joie. Je soupir une première fois. Je ne suis pas le moins du monde touché par l'aveu d'admiration : je suis bien trop contrarié pour ça. Poser une trace de patte sur un carnet hein ? Si j'avais fais ça à l'époque de ma première patrouille, le capitaine nous aurait déchiré les tympans. Cependant ce n'est pas cela qui me garde les sourcils froncés, silencieux et c'est après toute cette scène qui a mit ma patience à rude épreuve qu'enfin il se souvient de la raison de sa présence ici. Un nouveau pop me titille une oreille et m'arrache une grimace agacé. La main de l'agent Foster se tend vers moi. Je sais qu'il ne veut que m'aider mais la combinaison de tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui n'est pas en sa faveur : les signaux d'alarmes s'allument à l'intérieur de moi.
L'agent Foster arrache des morceaux du sac. La situation me tend. « Pop ». Le bruit de plastique tout proche de mon oreille. « Pop ». La tension désagréable quand Foster tire. « Pop. » L'odeur de sa transpiration. « Pop ». Je fusille Nathan du regard, mes babines se froissent, Potiron comprend le message et s'agite mal à l'aise. « Pop ». L'agent Foster prend un petit couteau à sa ceinture pour me débarrasser de la partie la plus serrée... et Nathan se met à bailler avec insolence et me fait une grimace.
Cette fois-ci s'en ai trop ! Je me jette sur le gamin qui tomba à la renverse en poussant un cri de surprise. Babines retroussées, mes crocs s'approchent à moins de dix centimètres de son visage. Je gronde :
« Écoute moi bien petit merdeux. Tu as grand besoin d'une leçon et si tu faisais partie de mon unité, tu aurais le choix entre le trou et le ring pour laver l'offense. L'agent Foster est trop gentil face à ton insolence, je le suis beaucoup moins : que ce soit lui qui répare ton méfait pendant que tu nous agace les oreilles avec ton machin est proche de l'insulte. Je n'ai absolument aucune patience ce matin et je rêve d'une occasion de mettre une raclée à quelqu'un. Alors je te conseil de te faire oublier si tu ne veux pas que je réagisse en pokémon sauvage, suis-je assez clair ? »
L'intensité de ma voix augmenta crescendo, pas en volume mais en puissance. Je claquais des mâchoires tout proche de sa gorge pour marquer le point d'interrogation. Le petit Nathan ne rigolait plus : il était blanc et mouilla son pantalon.
Potiron me regardait la gueule ouverte, l'agent Foster, canif à la main, ne savait clairement pas quoi faire : protéger son neveu en me rappelant à l'ordre en prenant le risque de s'attirer les foudres d'un pokémon qu'il admire, se trouve au dessus de lui dans la hiérarchie et plus puissant que le sien ?... Je libérais le gamin et me tournais vers l'agent :
« Agent Foster. Pouvez-vous terminer de me débarrasser de ce sac ? Ensuite partez : il faut m'éloigner de cet enfant avant qu'il fasse un nouvel acte stupide qui lui vaudra une morsure. Vous me trouverez facilement à l'université de Céladopole pour prendre ma trace de patte si vous le souhaitez mais plus tard ! »
Autorité, il n'y avait pas de place pour la discussion dans mes paroles. En silence, l'agent Foster me débarrassa des dernières traces du sac, attrapa le gamin et :
« Je pense qu'il serait préférable que vous m'accompagnez au poste tout les deux pour faire une déposition.
-Me forcer à rester auprès de cet enfant alors que j'ai faim dans mon état de contrariété actuel avec cette envie de mettre une raclée à quelqu'un n'est pas une bonne idée je pense. Quant à cet homme il n'a rien à voir dans cette histoire, il...
-Si il m'a poussé dans la ruelle ! Il m'a jeté dans la gueule du loup ! »... Me coupa l'enfant avec les larmes aux yeux. « pop »
Je soulevais ma patte droite et l'abattis vivement sur le sol, brisant le pavé avec éclate griffe.
« Si vous forcez cet homme à vous accompagner au poste je viendrais aussi. Mais je vous préviens agent Foster : si ce gamin continue sur sa lancée, vous allez devoir m'affronter pour m'empêcher de le punir moi même. Je n'ai rien contre vous, vous êtes sympa... Mais j'approche de mon seuil de saturation. »
Et je ne plaisantais pas... |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Dim 13 Juin 2021 - 16:31 | | | Octave s’écarte précipitamment sur sa droite, surpris par le bond du lougaroc. L’animal se jette sur l’enfant qui tombe par terre, terrifié. Il en a presque avalé son chewing-gum. La bête gronde, furieuse, la bave perle sur ses crocs immenses qu’il rapproche de la gorge blanche du garçon. Sidérés, Foster et Potiron restent un instant les bras ballants. Octave ne fait pas mieux. Donner une petite leçon aux petites têtes brûlées, il n’est pas contre, les traumatiser à vie, c’est une autre histoire. De « grandement améliorée » la situation passe à « officiellement catastrophique ». Toute la ruelle est sous tension. De la dynamite en bordent chaque coin et la mèche est allumée. Tout ce qui compte maintenant, c’est de savoir si on pourra éviter l’explosion.
Évidemment Nathan jette de l’huile sur le feu. Le lougaroc se braque. Il souffle sur les braises au lieu de calmer le jeu. Le sang-froid qui s’évapore loin au-dessus des poubelles est presque palpable. Potiron n’agite plus la queue, le regard plein d’étoiles de Foster n’est plus qu’un abyssal trou noir. L’agent est déçu. Terriblement déçu. Et ça fait mal. Il prend visiblement sur lui. Son corps se fait mécanique, ses geste deviennent robotiques tant la tension transforme chacun de ses muscles en lourdes barres de fer. Octave sent qu’il faut désamorcer la bombe maintenant s’ils ne veulent pas tous se brûler les ailes. Il ouvre la bouche pour prendre la parole, mais l’officier est plus rapide.
– Eloignez-vous de cet enfant.
Sa voix s’est hérissée de lames, Potiron gronde à ses pieds. Visiblement la différence de gabarit n’altère par le courage du petit pokémon.
– Peu m’importe votre seuil de saturation. Un ancien agent d’élite tel que vous devrait être maître de ses pulsions. C’est lâche de s’en prendre à un petit garçon, aussi méchant et bête soit-il. – Eh ! Renifle Nathan. – Toi, tais toi !
Le gamin rentre la tête dans les épaules et se recroqueville. Il mâchouille nerveusement les restes de son chewing-gum, tout en surveillant du coin de l’œil la gueule du lougaroc. Dès qu’il a la certitude qu’il ne sera plus interrompu, Foster reprend :
– Je n’ai pas d’ordre de recevoir d’un commandant à la retraite, qui plus est de la région de Johto. Aussi vais-je le répéter une dernière fois, avant de considérer vos agissements comme un trouble à l’ordre public. Éloignez-vous de cet enfant, Déclic.
Passée brièvement dans son dos, la main de Foster revient dans la lumière avec, dans le creux de sa paume, une petite sphère noire et jaune. L’hyperball s’agrandit au contact de son index. Octave n’a aucune envie de savoir ce qu’elle renferme. Bras levés, il intervient pour tenter de ramener un peu de calme entre les briques rouges de la rue :
– A-attendez, attendez, je pense que c’est un très gros malentendu. – Ce pokémon s’en est délibérément pris a un enfant qui ne le menaçait d’aucune façon. Au regard de la loi, c’est une agression. – Il a voulu me m… – Nathan, je t’ai dis de la fermer !
Le petit se roule à nouveau en boule, protégeant son cou de ses petites mains potelées. Il y a des limites à la bêtises et ce gamin là, les a certainement franchies depuis longtemps. Octave lève les yeux au ciel, c’est l’aboiement furieux du caninos qui le ramène à leur situation sous pression. Allé. C’est comme jouer aux échec assis sur un baril de poudre. Avancer pion par pion pour déstabiliser son adversaire, tout en priant pour ne pas tout faire sauter.
– Je peux vous poser une question agent Foster ? – Vite alors. – Potiron et vous, gardez-vous votre calme lorsque vous avez faim ? – Je vous demande pardon ? Interroge l’officier dont les épaules s’abaissent sous la surprise. – Je crois que vous m’avez bien entendu, reprend Octave en ajustant le col de sa veste. – Je ne vois pas… – Répondez simplement.
En quête d’un éclaircissement, il jette un coup d’œil à Nathan, puis à Déclic, avant de revenir à son premier interlocuteur.
– Non je… Je suis plus irritable et Potiron a tendance à être agressif, mais… – Et vous connaissez comme moi la bravoure et la droiture du commandant Déclic, n’est-ce pas ? Mentit Octave de sa voix la plus veloutée. C’est même pour cela que vous l’admirez tant. – C’est vrai, c’est un héros. D’ailleurs ce comportement ne lui ressemble vraiment pas, Nathan a beau être un petit monstre, ça ne justifie pas que…
La lumière se fait dans son esprit et rallume quelques étoiles dans ses prunelles. L’agent s’intéresse tout à tour aux restes du sac, toujours accrochés à Déclic, puis aux poubelles qui les entourent. Un murmure filtre entre ses lèvres pincées.
– Je comprends mieux. Vous êtes affamé…
La pression retombe d’un coup. Foster remet l’hyperball à sa place et palpe méticuleusement les diverses poches de son uniforme. Il a l’air déçu de n’y trouver que l’emballage vide d’une barre énergétique.
– Je suis désolé Commandant Déclic, je n’ai rien à vous offrir pour calmer votre faim. – Je peux m’en occuper, propose Octave en glissant ses mains dans ses poches. Si vous nous le permettez, le Centre Commercial est à deux pas. Je peux emmener le Commandant et lui payer quelque chose à manger. – Ça ne vous dérange pas ? – Du tout. Et puis votre neveu a besoin de vous. – C’est vrai.
L’agent reste songeur quelques secondes, Octave en profite pour chercher un appui :
– Ça vous convient Commandant Déclic ? Je vous paie le déjeuner ? - H.R.P:
Voilou o/ J'espère que la réponse te plaira !
Dernière édition par Octave Ferys le Mar 29 Juin 2021 - 19:34, édité 2 fois |
| | | DéclicAncien membre
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| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Lun 14 Juin 2021 - 8:27 | | | Désamorcer la bombe est la bonne expression. Lorsque l'agent Foster m'ordonne de m'éloigner de cet enfant je refuse catégoriquement de bouger : ce n'est pas lui la victime dans l'histoire c'est moi. Lentement mes yeux se dirigent vers ceux de Foster, mes babines se froissent et mon poil se hérisse sous la colère à ses paroles, surtout lorsqu'il me traite de lâche. Je n'ai rien à prouver à un simple agent de police, surtout le fait que je suis loin d'être un lâche. Quoi qu'il en soit, faire un pas en arrière n'était tout simplement pas question. L'apparition de l'hyperball n'arrangea rien : cette fois-ci mes babines se retroussèrent dans une expression clairement menaçante, répondant à la menace brandie par l'agent. Je ne fis aucun mouvement ni pour reculer, ni pour avancer : j'avais clairement la ferme intention de me défendre. Je l'avais déjà dit : un bon combat pour me défouler sera tout simplement parfait ! Je ne porterai pas le premier coup et le fait que Foster engueule Nathan de cette façon est la seule raison qui empêche mes yeux de rougir à ce moment précis. Je suis peut être un ancien agent d'élite, ce matin là j'étais un pokémon sauvage affamé livré à lui même subissant l'injustice d'une engueulade d'avoir osé se défendre contre un agresseur ! L'agent Foster m'accusa d'agression injustifiée envers un enfant... Qu'il lance son hyperball, après lui avoir flanqué une raclée je l'accompagnerais au poste pour le forcer à imprimer la leçon qu'il mérite... Heureusement l'autre humain vint à ma rescousse : un échange s'engagea entre les deux hommes, durant lequel Potiron et moi nous tenons en respect l'un l'autre. Ma stratégie était déjà prévue, j'attendais qu'il attaque. Mon poil n'était plus hérissé, mes babines retombées sur mes crocs et le calme du combattant s'emparait de moi. Puis l'agent Foster s'arrête en plein milieu d'une phrase et enfin il comprend. Et tout ce calme : il range son hyperball, son ton se fait plus tranquille, même Potiron cesse de me grogner dessus. L'homme sombre me propose alors de me payer le déjeuner, mes yeux glissent sur l'emballage de barre énergétique vide... et c'est mon estomac qui répond bruyamment à la question. Cette journée vient à peine de commencer et je suis déjà fatigué. Je soupir : « Écoutez... Agent Foster. Aujourd'hui je n'ai plus de dresseur : je suis un pokémon sauvage livré à lui même. Alors quand je ne trouve pas à manger et que quelqu'un me traite comme votre neveu, ce ne sont pas les bons côtés de mon entraînement qui s'expriment. S'il vous plait, éloignez le de moi et venez me voir à l'université, que nous puissions nous expliquer. Je vous remercie d'avoir comprit. »Je m'avançais vers le Caninos, sans aucune trace d'agressivité. « Prends soin de ton humain Potiron. Sans lui tu n'es plus rien. Et la prochaine fois qu'on se croise, tu n'échapperas pas à une bonne bagarre !» L'agent Foster m'adressa un salut militaire. Touché, le Caninos fit de même. Le policier attrapa alors Nathan par le col, le força à faire demi-tour et le poussa devant lui. Quand le gamin voulu se retourner vers moi, il reçu une claque derrière la tête et fut de nouveau poussé vers l'avant. « Merci. J'ai raté un combat qui m'aurait défoulé à cause de vous mais vous m'avez évité d'avoir des ennuis. »Tourné vers l'homme, j'étais en position assise : il était plus facile ainsi de tenir le contact visuel avec un bipède. Mon estomac se manifeste à nouveau. « Bon et bien, je suppose que vous avez proposé de me payer le déjeuner pour nous tirer de cette situation. Je vais aller chasser dans ce cas.»Je me levais alors et passais à côté de lui, prenant la même direction que l'agent Foster pour quitter la ruelle. Je n'attendais rien de cet humain, je ne pensais pas qu'il allait tenir sa promesse... - HRP:
Je nourri le même espoir à chaque réponse : j'espère que ma réponse, de moindre qualité des tiennes, te plaira ! o/
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| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Lun 14 Juin 2021 - 19:33 | | | L’agent de police s’éloigne, heureux des derniers mots adressés par son héros. Sur ses talons, Potiron s’assure que Nathan ne tente pas de filer à l’anglaise. Ils disparaissent au coin de la ruelle. Le calme est revenu, la faible bise soulève le parfum désagréable des ordures comme si de rien était. Au-dessus d’eux, un couple de poichigeons roucoule en bordure de toit. Tout est rentré dans l’ordre. Enfin presque tout. Les mains dans les poches, c’est avec un léger haussement de sourcil qu’Octave accueille les remerciements du lougaroc, puis son départ. Dans son esprit résonne encore le grondement guttural de son estomac vide. Il soupire. Un coup d’œil à son Pokématos lui apprend qu’il a encore une heure à tuer. Allé.
Octave a de grande jambes et quelques foulées lui suffisent pour rattraper le lougaroc. Silencieux, il marche à ses côtés, juste le temps pour eux d’atteindre le parvis du centre commercial. Le bâtiment est immense, l’architecture s’est modernisée au cours des dernières années. C’est plus épuré tout en étant plus clinquant. Les parois de verre reflètent un soleil radieux. Surplombant l’entrée, un grand panneau lumineux accueille les visiteurs à grand renfort de slogans publicitaires vaseux. « Faîtes de votre ami une véritable star grâce au maquillage Pokémon ! Le seul maquillage qui convient à tous les types de pokémons. - 50 % sur le deuxième coffret. » « Devenez l’avenir de votre région ! Rejoignez Sylphe SARL ! » C’est beau, lisse et ça sonne creux. Tout ce qu’Octave déteste, mais l’ambiance est beaucoup plus détendue que dans leur petite venelle. Un groupe de jeunes refait le monde sur l’un des bancs installés devant le bâtiment. Près du lampadaire, un homme agite un flyer fluo annonçant l’ouverture prochaine d’une toute nouvelle attraction à Super Poké Land. Les portes automatiques crachent et absorbent simultanément des dizaines des personnes, tantôt les mains vides, tantôt chargés comme des tiboudets. C’est l’air de rien qu’Octave glisse à l’adresse de Déclic.
– Je crois qu’il y a un bon vendeur de burger dans le hall. Si on y va maintenant, on devrait éviter la queue.
Il a toujours été mauvais dans le rôle du héros au grand cœur. Aucun feu ardent ne coule dans ses veines, aucun soleil pour éclairer les cœurs ou captiver les foules. Non, Octave est comme son manteau, noir, discret, effacé. Une ombre qui n’aime pas la lumière. Il bâille. Pas par ennui, mais par fatigue. C’est toujours au grand jour que le sommeil décide de se manifester, la nuit il le fuit comme la peste. Ses yeux tirent, il passe sa grande main blanche sur ses traits cernés, espérant les réveiller un peu.
– Il me faut un café.
Mise en route. Ses longues jambes l’entraînent au travers du parvis. Il évite facilement les pilotes en trottinettes et les passants au nez collé à leur Pokématos, puis franchit d’un bon pas les doubles portes vitrées. Le hall immense bourdonne. C’est un mélange de bruit et d’odeur de toutes sortes. Le cri d’un parent excédé perce au loin et couvre un appel fait dans le haut parleur. Une Tayato bleue gêne sur le parking souterrain. Octave repère au loin l’enseigne du petit restaurant, il se tourne pour l’indiquer à Déclic, mais se fige sur sa lancée.
Ce. N’est. Pas. Droit.
Il pense : « Tourne la tête et marche, tourne la tête et marche », mais il ne tourne pas la tête et c’est comme une flèche qu’il s’élance vers une serveuse en pleine correction de la grande ardoise du restaurant qui l’emploie. Ce doit-être la première fois qu’elle s’essaie à l’exercice, car elle a l’air engagée dans une véritable lutte à mort. Armée de son crayon blanc dans une main, d’une éponge dans l’autre, elle ne cesse d’humidifier cette dernière entre ses lèvres pour corriger et retoucher ce qui lui déplait. Le résultat ne ressemble à rien. Les lettres sont ivres, aucune approche n’est correcte, aucune taille de texte cohérente. Seul un malade écrirait « persil » aussi gros, sous prétexte qu’il reste de la place et seul un psychopathe ajouterait un cœur sur le « i » !
– Donnez-moi ça.
Le ton est si catégorique que la serveuse — Karen, d’après son badge — lui tend machinalement son crayon. Octave s’accroupit devant l’ardoise. Il tire de sa poche son mouchoir parfaitement plié et efface absolument tout ce que cette brave demoiselle a mis tant de temps à rédiger. Elle en est évidemment horrifiée :
– Mais qu’est-ce que vous faîtes ?! – Je sauve des vies. – P-Pardon ?! S’étrangle-t-elle. Rendez-moi mon crayon ou j’appelle le patron ! – Il faudra me passer sur le corps.
C’est plus fort que lui. Mettre de l’ordre, dans le désordre. Le genre de pulsion dont il se passerait bien, celle qui contraint l’ombre à entrer dans la lumière. Il la hait, pourtant cette rigueur l’apaise et le calme. Pire qu’une drogue. Toute la carte est restée imprimée dans sa mémoire. Le texte prend forme sous ses doigts. Il est droit, bien aligné, parfaitement proportionné. Pendant ce temps, Karen fait la girouette. Elle pivote sans cesse, hésite entre rentrer chercher son supérieur, appeler à l’aide ou tout simplement lui arracher le crayon des mains. Soudain, tous les vents soufflent dans la même direction, dos au restaurant, l’index pointé loin devant elle, Karen s’écrie :
– Vous là ! Aidez-moi à récupérer mon crayon et je vous offre le déjeuner ! - H.R.P.:
Merci pour ton compliment, mais tu t'en sors très bien aussi ! Et tadam /o/ C'est reparti pour un tour. Mais le repas n'est peut-être plus très loin ! Courage Déclic ! J'espère que ça te plaira. Karen parle en hotpink. Tu peux l'utiliser comme bon te semble o/
Dernière édition par Octave Ferys le Mar 15 Juin 2021 - 17:15, édité 2 fois |
| | | DéclicAncien membre
Nombre de messages : 118 Age : 32
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Mar 15 Juin 2021 - 8:46 | | | Je n'attendais plus rien des humains. Cette affirmation n'était pas tout à fait vrai : c'est parce que ma gamelle était vide que je me retrouvais dans cette situation ce matin. Néanmoins je n'attendais pas que cet humain m'offre à manger comme il l'avait proposé : j'étais prêt à me débrouiller tout seul et je réfléchissais déjà ou aller chasser en m'éloignant vers la sortie de la ruelle. Et pourquoi pas sous le pont vers la sortie de la ville ? J'y trouverai sûrement quelques Ratatac, peut être un Castorno. Je pouvais aussi me rendre dans cette prairie très apprécié du gibier mais ça m'obligerais à sortir carrément de la ville. Pointe de surprise lorsque l'humain me rejoint et cale son allure sur la mienne. C'était une bonne chose : quand j'évolue seul il n'est pas si rare qu'un humain me croit sauvage et tente de me capturer. Je détestais cette pratique : comment former un bon duo alors que la plupart du temps on impose une domestication au pokémon par la force ? Un pokémon que l'humain ne connaît même pas : il l'a juste croisé par hasard la plupart du temps. Ce n'est pas comme ça que Nick et Marco ont obtenus leurs pokémon, c'est l'une des raisons qui justifie mon amitié. J’acquiesce en silence quand il me signal un bon vendeur de burger. La seule chose de bon dans un burger c'est la viande quoi que ça n'arrive pas à la cheville d'une bonne terrine de Déflaisan ou un bon steak de Tauros ou mieux : un foie de Cerfrousse, cru bien sur. Quelque chose dérange le Sombre : il s'avance et prend un crayon des mains d'une serveuse, une certaine Karen, efface l'ardoise et recommence l'écriture. Celle-ci se met aussitôt à couiner, à se plaindre, comme un chiot à qui l'on aurait volé son morceau de fourrure. Je soupir, mais qu'ais-je donc fais à Arceus ? « Karen s'il vous plait calmez vous.-C'est un voleur ! -Karen écoutez moi s'il vous...-Appelez la police...-RAAAH SILENCE ! »Je détestais aboyer. C'est un comportement de Caninos, non de Lougaroc. Je n'avais pas la patience ce matin de supporter la bêtise de cette Karen aussi mon aboiement tomba telle un rocher de la montagne. Les clients cessèrent de manger, Karen se figea et se tourna vers moi. Je repris, le plus calmement que je pouvais : « Bien. Il a prit votre crayon, c'est impoli je suis d'accord. Mais est-ce que cela justifie un tel drame ?-Mais qui êtes vous ?-Quelqu'un qui a faim et qui a passé une sale matinée. Il a prit votre crayon, pourquoi est-ce si grave ? »Durant quelques secondes, Karen me regarda abasourdie. Certes un Lougaroc qui parle et qui fait la leçon ce n'est pas un spectacle que l'on voit tout les jours. « Que se passe t-il ici ?... Encore vous mon Commandant? »Je fermais les yeux en expirant lentement, très lentement. Rester calme. Se souvenir des exercices de contrôle de soi. Je reconnu aussitôt cette voix : c'était l'agent Foster qui était déjà de retour. Fort heureusement je ne sentais plus l'odeur de Nathan. Je ne savais pas ce qu'il avait fait du gamin et je ne voulais pas le savoir. Il était accompagné d'un second agent mais je ne leur adressais pas un seul regard. Karen en profita pour se plaindre à nouveau en pointant le Sombre du doigt : « Ah vous tombez bien ! Cet homme m'a volé mon crayon. »Et je perdis patience : « Mais cessez donc de vous comporter comme un chiot à qui l'on a confisqué sa corde à mâcher ! C'est tout simplement ridicule, êtes vous une enfant ? Observez : il ne fait que corriger votre propre travail et vous êtes la à pleurnicher, à vous ridiculiser alors que vos clients attendent d'être servis. Alors s'il vous plait, arrêtez de vous lamenter et de nous casser les oreilles.-Mais le patron...-Le patron est reconnaissant à ce jeune homme de vous aider et ce demande pourquoi son employée n'est pas au travail. »Un homme dans la cinquantaine fit son apparition depuis les entrailles du restaurant. Je soupirais : me voilà avec 4 humains de plus à affronter. Je sentais que Potiron était là aussi, juste derrière moi. Je sentais aussi un Dynavolt avec l'autre agent. - HRP:
C'est un vortex sans fin
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| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Dim 20 Juin 2021 - 17:37 | | | – Mais… Tente de s’offusquer Karen en tirant sur son tablier.
Le nouvel arrivant éclate d’un rire énorme qui fait trembler son poitrail de tauros.
– Ne fais pas cette tête ma fille ! Je m’en occupe. Vas donc servir la table sept, tu veux ? Leurs commandes sont prêtes. – Hmpf, c’est bon j’y vais.
Elle file en trainant des pieds. Satisfait, le gérant de l’établissement gonfle son large torse, puis tire sur le coin de sa grosse moustache poivre-sel. Sous ses sourcils en bataille, son regard pétillant se fait complice pour Déclic, avant de se charger d’une pointe de méfiance lorsqu’il s’attarde sur les deux policiers. L’homme n’est pas spécialement grand, mais sa carrure suffirait à en impressionner plus d’un. L’embonpoint qui pèse sur son ventre marqué par la lanière de son tablier ne suffit pas à atténuer ses épaules anguleuses et son cou tout en muscle. Il se racle la gorge et pose ses deux gros poings encore blanc de farine sur ses hanches, puis interroge de sa voix la plus épaisse :
– J’peux vous aider messieurs ? – C’est plutôt à nous de vous le demander, répond Foster en relevant son képi. Cette jeune femme parlait d’un vol… – Tidjou ! Comme vous y allez ! Un emprunt tout au plus ! – Un emprunt ? – Oui mon bon m’ssieur. Comme vous l’disait c’brave lougaroc, c’pour corriger mon ardoise. – Je vois, note Foster. Donc tout va bien ? – Tout va très bien ! Haha ! – Le dessert du jour, s’il vous plaît ?
Les deux officiers échangent un regard circonspect. Octave est si concentré que rien de ce qui vient de se passer n’est parvenu à se frayer un chemin jusqu’à son esprit maniaque.
– Des profiteroles mon p’tit ! informe l’énergique restaurateur. Les meilleurs de tout Céladopoles ! – Merci Karen.
La pointe du crayon retombe sur l’ardoise, puis se fige. Le doute. La voix hirsute de la serveuse est devenue bien grave tout à coup. Octave redresse la tête. Ses yeux cernés tombent sur le visage bourru du restaurateur. Retour à la réalité. Il se relève d’un coup, déployant sa haute et maigre silhouette plus prestement qu’une perche télescopique. Son visage si blanc et si fatigué, se colore d’une peu de rose. Crayon toujours en main, il observe le petit attroupement formé autour de lui sans comprendre. Il cherche Karen.
– Tout va bien mon gars ? Tu notes pas mes profiteroles ? T’aimes pas ça p’t’être ? – S-Si, mais je… Hésite-t-il avant de froncer les sourcils. Des profiteroles ? – Avec une sauce chocolat et des p’tites amandes caramélisées.
Demi-tour. La perche se rétracte aussi vite qu’elle s’est développée. Octave reprend son labeur. Il doit terminer, c’est plus fort que lui.
– Vous voyez messieurs. La situation est sous contrôle, sourit le commerçant. Vous pouvez reprendre votre ronde en toute tranquillité. Sauf si vous souhaitiez manger un morceau auquel cas vous serez pas mieux servi que chez l’vieux Maximus ! – Maintenant que vous le dîtes, glisse le second agent. J’adore les profiteroles et j… – Pas pendant le service, merci, le coupe Foster.
Son collègue est dépité, mais la raison l’emporte. Tous deux remercient le restaurateur, puis s’éloignent dans la galerie, non sans un dernier geste de Foster et Potiron pour Déclic. Sitôt partis, Octave retrouve toute sa hauteur. L’ardoise est cette fois-ci belle et bien terminée. Impeccable. Ses maigres épaules s’affaissent, soulagées par la disparition de l’ignoble écriture post-apocalyptique de Karen. Il est temps de rendre son crayon à Maximus.
– Garde le ! Le taquine le gérant. Des fois que tu reviennes demain, tu s’ras d’jà équipé. – Merci, mais je ne suis que de passage à Céladopole. – Tijou ! Dans c’cas, j’t’offre l’déjeuner pour t’remercier ! – Vraiment ? Questionne Octave surpris. – P’is à ton lougaroc aussi ! – Il n’est pas à moi, il… – Peu importe ! Vous d’vez bien vous connaître pour qu’il t’ait défendu face à deux policiers !
Pas du tout, mais Octave ne sait quoi répondre. Il lance un coup d’œil perplexe à Déclic tout en passant une main gênée sur sa nuque. Maximus ne leur donne pas l’occasion de refuser.
– Allé ! V’nez vous installer !
Son rire tonitruant est ponctué d’une colossale tape dans le dos d’Octave qui lui fait faire un pas de géant en avant. Au léger nuage de farine qui s’élève, le jeune homme se sent envahi d’une angoisse terrible pour son manteau. Maximus s’est avancé, il leur fait signe depuis la petite hauteur de sa terrasse boisée. Tout en entretenant la discussion avec deux clientes installées non loin, il tire les chaises, installe une carafe pleine d’eau sur la table, puis dépose le sel et le poivre. Les jeunes femmes éclatent de rire à l’une de ses boutades. Maximus rentre sa bedaine et gonfle son poitrail, toujours fier d’être capable d’amuser la galerie. Sa grosse moustache frémit de joie et se redresse en même temps que s’étire son sourire. C’est cet instant que choisit Karen pour passer dans son champs de vision, calepin en main. Le gaillard l’interpelle :
– Tu tombe bien ma grande ! Ajoute moi deux menus du jour pour les deux garçons que voici ! – Eux ? Se scandalise-t-elle. Ils mangent ici ?! – Par mes moustaches ! Y manquerait plus qu’ils graillent chez un concurrent ! – Ils aiment les yakisoba au moins ? – Tout l’monde aime les yakisoba ! Vous aimez ça pas vrai ?! – Sans viande pour moi, glisse Octave au loin. – Sans viande pour l… – Tom il aime pas ça, le coupe Karen. – Quoi !? C’est quoi cette histoire ? Tom !
Le pas énergique de Maximus fait vibrer chaque lattes de bois de la terrasse. Son épaisse carrure disparait, avalée par la porte du restaurant, Karen sur ses talons. Loin d’appesantir l’atmosphère, son tempérament emporté fait sourire une clientèle apparemment habituée à pareils débordements. Pour Octave tout est trop bruyant et trop excessif. Il bâille derrière sa main, de nouveau assailli par le sommeil, puis s’écartant du chemin de Déclic, il abandonne d’une voix sans timbre :
– Après toi. - H.R.P:
Yeah /o/ L'heure du casse-croûte ! Bien vu d'avoir fait revenir Foster. J'ai repris ton sympathique patron en le faisant parler en bisque. J'espère que ça te plaira
Dernière édition par Octave Ferys le Jeu 24 Juin 2021 - 11:45, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Lun 21 Juin 2021 - 16:51 | | | Maximus. Je suis déjà venu dans son établissement mais jamais je ne l'avais rencontré directement avant. Nick et Marco venaient souvent et parfois j'accompagnais. Je m'installais alors sur une banquette et je participais à la conversation. Le serveur m'apportait toujours de l'eau, même quand les garçons ne commandaient pas à manger pour moi. Ainsi je savais que Maximus me connaissait même si nous n'avions jamais échangé un seul mot jusqu'à présent. Karen était une nouvelle serveuse et, vu ce qu'il se passait, je pense qu'elle ne restera pas longtemps.
Des profiteroles au chocolat... Marco remplaçait la crème pâtissière par de la crème à la praline juste pour mon plaisir tant il sait que j'aime ça. Je ne pu m'empêcher de m'en lécher les babines. Je failli insister quand Foster précisa qu'il ne participerait pas à ce genre de chose pendant le service mais je ne comprenais que trop bien. Nous n'aurions jamais accepté durant notre propre service avec Seth, et pourtant nous aurions pu passer du bon temps si nous avions voulu... Combien de femelles m'ont dit que mon harnais de policier me donnait un côté séduisant ?... J'adressais donc un signe de tête à Potiron et Foster en guide de salutation.
Ma queue balaye le sol quand Octave fait un pas en avant pour absorber la force de la claque dans le dos. Je venais de décider que j'aimais beaucoup ce Maximus ! Je grimpe sur la terrasse de la démarche énergique d'un canidé qui a l'habitude des infrastructures humaines. Je m'écarte juste à temps du chemin de Maximus alors qu'il s'en va réclamer des explications à Tom. Je remercie Octave et m'avance vers la table. J'ignore royalement la chaise qui sera bien trop inconfortable pour moi et saute sur la banquette, m'en emparant sans négociation. Elle est pile à la bonne taille pour moi : faisant l'angle, je peu m'y installer couché en conservant le contact visuel Octave et je ne suis pas trop haut quand je suis assis.
Lorsqu'elle me voit, Karen s'exclame :
« Pas de Pokémon sur la banquette ! »
Je ne répliquais pas mais je m'immobilisais, la regardant droit dans les yeux en attendant une réponse.La serveuse se fige, ouvre une bouche ou aucun son ne sort... puis s'éloigne dans le restaurant. Je m'installe confortablement.
Karen le retour ! Sans un seul mot, sans un seul regard elle dépose une serviette devant moi, une casserole d'eau dessus puis posa brutalement une bière devant Octave et s'en va de nouveau en nous tournant le dos. Je hausse un sourcil :
« Décidément quel sale caractère ! Elle est fâchée contre toi, t'es dans la merde mon pote ! »
Comme pour illustrer mes paroles, Karen frôla Octave la tête haute, le visage fermé, en direction de l'intérieur du restaurant les bras chargés d'assiettes en laissant dans son sillage une odeur de plats cuisinés et de parfum féminin. Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire puis je m'adresse à Octave.
« Merci pour tout ça. Pardon de t'avoir menacé dans la ruelle : j'étais vraiment de sale humeur. Et merci aussi de m'avoir tiré d'affaire avec Foster même si une bonne bagarre m'aurait fait du bien, c'est mieux ainsi. J'irais me défouler après le repas. »
Me défouler... Si la journée continuait sur cette lancée, il faudra que j'aille briser quelques rocher avant d'aller me coucher ! |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Sam 26 Juin 2021 - 14:19 | | | Installé à l’endroit désigné par Maximus, Octave s’assure d’un dernier coup d’œil que plus un seul grain de farine n’est présent sur la feutrine de son manteau. Bien. Le vêtement est accroché au dossier de sa chaise qu’il décale d’un geste au centre de la table. Mécaniquement, il ajuste successivement le set de table, les couverts, son verre, puis la carafe et les condiments afin que l’organisation lui convienne. Karen passe. Elle dépose une écuelle, deux serviettes et une bière. Les gestes sont francs et visiblement agacés. Sept secondes ont suffit. C’est à nouveau le chaos sur le petit mètre carré qui leur est alloué. Octave soupire, masse ses yeux cernés et méthodiquement, réajuste tout se qui se trouve à sa portée. Au moment où il repositionne la salière, Déclic lui signale avec amusement toute la sympathie que la serveuse semble lui porter. L’information est accueillie d’un haussement d’épaules. Ça tombe bien, c’est réciproque. Voilà. L’agencement lui convient enfin. Octave s’apaise et se laisse tenter par sa bière. Ce n’est pas la boisson qu’il préférée, mais le goût le surprend agréablement. Plus douce que tout ce qu’il a goûté auparavant, un brin d’acidité vient lui chatouiller la langue, rapidement remplacé par un entêtant parfum de baie nanana. Pas mauvais. Le verre retrouve sa place originelle et l’attention du jeune homme se porte à nouveau sur Déclic.
– On est quitte d’après ce que m’a dit Maximus. Et puis, tu pourras toujours demander un combat à l’agent Foster quand il passera te faire signer son autographe. Je doute qu’il refuse.
Nouvelle gorgée, puis Octave récupère son Pokématos qu’il consulte rapidement. Il hausse faiblement un sourcil en voyant passer une photo de Max et dépose l’appareil sur la table, parfaitement aligné avec sa serviette. Sommeil. Trente secondes, les yeux clos au creux de ses mains, Octave finit par se redresser lorsqu’un bâillement l’assaille. Il l’étouffe sa main, remarquant au passage les œillades régulières des deux jeunes femmes installées près d’eux. Ce sont celles à qui Maximus faisait la conversation avant de partir à la recherche de Tom. Elles doivent avoir une petite vingtaine, sans doute toujours étudiantes. L’une est blonde, les cheveux au carré, deux yeux d’un bleu qui tire sur le gris et un grain de beauté sur le coin gauche de la lèvre. Athlétique, elle est habillée dans un style urbain assumé et donne du coude auprès de son amie, une grande rousse sans forme, mais dont le look pastel démontre un goût certain pour l’originalité. Agrippée à son verre de diabolo grenadine, la jeune fille fait tout son possible pour que sa comparse cesse d’attirer l’attention sur elles. C’est raté. Un léger sourire s’installe sur les lèvres d’Octave, qui s’adresse à Déclic assez fort pour être entendu des deux curieuses :
– Je crois que tu as une admiratrice.
Réaction immédiate à la table voisine, où la demoiselle blonde se fait houspiller :
– C’est malin Nicky ! On passe pour quoi maintenant ? – Moi je sais pas, mais il vont se poser des questions à ton sujet, c’est certain.
Dans un éclat de rire, elle lève les bras pour se défendre contre le coup de carnet, assénée par son amie. La pauvre a tant rougi que ses joues se confondent avec sa crinière de feu. Un soupir abaisse ses épaules et lui rend un peu de courage. Au milieu de son visage constellé de tâche de rousseurs, deux yeux presque noirs se reportent timidement sur les garçons.
– Pardon, on ne voulait pas se montrer impolies, c’est juste que… Commence-t-elle en tirant nerveusement sur sa manche. Je suis étudiante en art et j-j’ai un projet concernant les pokémons canins, aussi je me demandais si… – Vous voulez bien que Margaux vous dessine pendant que vous mangez ? – Nicky ! – Quoi ? C’est bien ce que tu allais demander ? – Oui, mais avec tact ! – Ah pardon, j’pensais que tu voulais le dessiner AVANT qu’il finisse son repas. – …Rappelle-moi pourquoi on est amie ? – Parce que je suis charmante et irrésistible ?
Margaux lève les yeux au ciel face à l’air faussement innocent de Nicky. La pétillante blonde étouffe un éclat de rire dans son verre de limonade et se laisse tomber au fond de sa chaise. Désormais seule dans la galère, l’étudiante en art sort les rames :
– Je… Surtout, ne vous sentez pas obligé d’accepter. C’est simplement que euh… Disons que c’est une occasion de saisir quelques mouvements et expressions, mais je ne voudrais surtout pas vous mettre mal à l’aise.
Elle inspire profondément, puis baisse la tête. Un rideau de feu tombe sur son visage, au moment où elle bredouille :
– J-je suis désolée. – Ils vous embêtent ?!
Karen, le retour. Plateau dans une main, l’autre posée sur sa hanche, elle s’est figée près des jeunes filles et observe leurs interlocuteurs entre deux fentes hautement suspicieuses. Octave soutient son regard sans ciller. La fatigue l’emporte sur l’agacement. Ils viennent ces yakisoba, oui ou…
– Y a pas de problème, la rassure Nicky. C’est Margaux qui stresse pour rien. – Je stresse si je veux ! Objecte l’intéressée. – Bon.
Karen s’approche de la table et tour à tour, elle pose avec force une assiette devant Octave, puis un grand bol au fond très plat pour Déclic. Seul le jeune homme a, en plus, la chance d’obtenir deux baguettes posées en vrac près de lui. Son remerciement est un réflexe, tandis qu’il aligne les deux tiges de boit du bout de l’index.
– Bon appétit, assène la serveuse avec un ton si froid qu’elle semble plutôt leur souhaiter à tous deux de s’étouffer avec leur repas.
En repartant, elle s’arrête à nouveau à proximité des deux amies.
– S’ils tentent quoi que ce soit de douteux, vous me le dites.
La mise en garde est assez forte pour que les garçons puissent en profiter. Karen s’en va, mais Octave sent très nettement ses iris d’acier rester encore un moment plantés dans sa nuque. Soit. Si c’est le prix à payer pour avoir sauvé des dizaine de passants d’une fracture de l’œil, il fera avec.
– N’app’.
Assiette recentrée, il plonge ses baguettes dans la pelote de nouilles, sans s’attarder sur le regard interrogatif de Margaux. Après tout, c’est Déclic le modèle, pas lui. - H.R.P.:
Hey /o/ J'espère que ça te plaira, je nous ai ajouté un peu de compagnie pour le repas. Nicky parle en lightyellow et Margaux en coral. Comme d'hab, tu peux les utiliser comme tu veux o/
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| | | DéclicAncien membre
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| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Dim 27 Juin 2021 - 20:07 | | | Demande un combat à l'agent Foster était une excellente idée. Je ne souhaitais pas affronter son Caninos : il me sera bien trop facile de le vaincre, pas drôle. En revanche j'étais curieux de savoir qui se cachait dans cette hyperball. Je craignais peu de pokémon même si je savais que certains pouvaient facilement me vaincre. Et puis j'avais toujours besoin de me défouler : je pris la décision d'aller briser quelques rochers après le repas. Je m'intéresse à cette gamelle d'eau pendant que Octave se concentre sur sa machine. Je me suis bien assez fait disputer par des femmes parce que soit disant que je met de l'eau partout quand je bois... Bon... Okay je goutte un peu. J'ai donc appris à boire proprement, comme disent les femmes. Penché sur la gamelle, je ne mis pas une seule goutte d'eau sur la serviette et pris soin de me lécher les babines une fois terminé.
Mon oreille s'agite : une admiratrice ? Cool une Lougaroc ? Une Grahyena ? Je relève la tête et tombe sur deux jeunes humaines. Déçu ? Nah Lina revenait le lendemain. Je me posais des questions effectivement : avais-je une tâche sur la corne ? Le coup de carnet m'arrache un battement de queue amusée, les chamailleries suivantes aussi. Je n'ai jamais été dessiné comme ça mais j'ai déjà été filmé et pris en photo. Une expérience étrange, l'impression d'être une vedette. Ce n'est pas désagréable... Nicky était jolie et sa gêne la rendait mignonne. J'allais lui répondre quand Karen fit son grand retour. Ainsi au lieu d'une réponse affirmative, elles eurent le droit à un soupir et la serveuse à un haussement de sourcils. Puis je la fusille du regard de la même manière qu'elle le fait avec moi nous. Seul le fait qu'elle apporte à manger lui évite un grondement d'avertissement.
Je n'attaque pas mon repas immédiatement : je suis Karen du regard jusqu'à sa disparition puis je me tourne vers les filles. Nicky, très amusée me regarde, attendant que je réponde enfin. Quant à Margaux elle avait abandonné.
« D'accord… Mais je veux un bisou par dessin en récompense. »
Margaux releva la tête et sa bouche dessina un O parfait tandis que Nicky éclata d'un grand rire. Je conservais le regard sur la première jusqu'à obtenir réponse. J'étais sérieux : un bisou par dessin. Après quelques secondes de silence, Margaux se leva et s'approcha de notre table. Elle se baissa à ma hauteur, glissa une main dans la fourrure de ma nuque et posa un bisou sur mon museau avant de retourner à sa place et de prendre son carnet à dessin. C'est avec un Nicky hilare qu'elle commença à dessiner et à qu'elles reprirent leur discussion entre elles. Je me tournais vers Octave, très content de moi :
« La récompense valait la peine ! À ce prix là elle peut faire autant de dessin qu'elle veut. Tu crois que Karen a glissé du poison ou des trucs dégueux pour se venger ? »
Je me penchais sur mon bol et reniflais quelques instants, analysant sans trop de difficultés les ingrédients.
« RAS de mon côté. »
Je goûtais avec une certaine prudence... puis je pris une belle bouchée : Maximus avait mis la double dose de viande pour moi, je me régalais. Mon bol se vidait à grande vitesse, il ne me fallu d'ailleurs que quelques instants et coups de langues pour qu'il soit vide d'ailleurs malgré que le cuisinier fut généreux : j'avais le ventre bien rempli.
« Ouah c'était délicieux ! »
Je me laissais aller sur le côté, content. Les deux filles explosèrent de rire pour une raison qui m'échappa.
« Tu sais ce qu'il manque à cette ville ? C'est un endroit pour de bonnes bagarres ! C'est vrai quoi, il y a l'arène mais un pokémon tout seul là bas c'est mal vu et puis c'est trop nul d'affronter toujours les mêmes, surtout des types plante. À Safrania il y a le Dojo mais il faut y aller et retenir ses coups, pour s'entraîner c'est bien mais pas pour se défouler. »
Margaux se leva et me posa un nouveau bisou sur la truffe au moment ou Karen débarquait pour récupérer nos assiettes. Elle nous fusilla du regard :
« Ils vous font du chantage ?
-Heyyyy ! C'est un salaire honnête ! » M'exclamais-je.
Les deux filles éclatèrent de rire à nouveau. La serveuse récupéra nos assiettes d'un geste rageur et s'en alla en nous tournant le dos.
« Hey Karen ! Est-ce qu'on a le droit à un dessert ?
-Bien sur qu'ils ont le droit à un dessert ! » S'écria Tom depuis la cuisine, déclenchant l'hilarité de plusieurs clients.
« Alors comme ça tu n'es que du passage à Céladopole ? »
J'ai failli l’appeler « humain », je me suis retenu juste à temps. Je ne savais pas s'il était susceptible ou non. Pour ma défense je ne savais pas comme l'appeler : il ne m'avait pas dit son nom ! |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Mar 29 Juin 2021 - 19:29 | | | Octave s’est régalé. Si Karen a fait de ce repas son dernier, alors il n’y a rien à regretter. Il dépose ses baguettes au centre d’une assiette si propre qu’elle ne nécessiterait presque pas d’être nettoyée, puis il se laisse retomber au fond de sa chaise. Visiblement, il n’est pas le seul à avoir apprécié. Son bol vidé, Déclic s’installe confortablement, afin de digérer tout en discutant un peu. Sa remarque est accueillie par un léger haussement de sourcils d’Octave. Ce lougaroc n’est pas censé être à la retraite ? Il songe à l’interroger à ce sujet, mais Margaux se lève pour payer à nouveau son dû. Octave patiente, puis revient Karen et sa douceur de wattapic. Il abandonne. Les assiettes sont débarrassées et Déclic interpelle la serveuse pour lui demander un dessert. Quelqu’un hurle depuis les cuisines qu’ils seront honorés. La jeune femme s’éloigne en fulminant. Octave n’y accorde que peu d’intérêt jusqu’à ce qu’une lumière s’allume dans son esprit fatigué. Mince, il a oublié de commander un café. Il relève la tête, mais Karen a déjà rejoint l’intérieur du restaurant. Un soupir échappe à Octave qui baisse la tête. Sa longue main blanche s’attarde sur sa nuque trop raide, sans réel espoir de la dénouer. Il ne redresse la tête qu’en entendant la nouvelle question de Déclic. Ah oui, c’est vrai. Tenir une conversation.
– Oui, je suis venu voir de la famille. Je rentre à Doublonville ce soir. – SÉRIEUX ?! S’exclame Nicky.
Elle s’est redressée si violemment que sa chaise a chuté. Margaux bronche à peine, toute à son dessin. Visiblement habituée, elle se contente de remettre une mèche de sa flamboyante chevelure derrière son oreille, tout en murmurant un :
– Et c’est reparti… – Trop de chance ! Tu dois pouvoir voir les stars du Dôme Pokéathlon quand tu veux ! Tu as déjà croisé Blanche ? C’est mon idole. Je rêve d’avoir son autographe un jour. Je veux devenir une Pokéathlète aussi talentueuse qu’elle ! – En fait je… – Tu la suis sur TokTok ? Elle montre ses séances d’entrainement quotidienne. Tellement d’énergie c’est dingue ! Puis cette osmose avec ses pokémons… Ça me fout des papillusions dans l’ventre à chaque fois. – Nicky, un pas sur la droite s’il te plait, demande Margaux, désormais bien en peine d’apercevoir Déclic. Merci.
La sportive remet sa chaise sur pied et l’installe près des garçons. Elle s’assoit dessus à califourchon, les bras croisés sur le dossier. Son sourire est immense et il est visiblement inutile d’essayer d’en placer une. Elle agite son index sous la truffe de Déclic :
– Toi qui veut te défouler, tu devrais commencer par là-bas. Salle d’entrainement pour tous les types, épreuves variées, challenges sans cesse renouvelés. Pour se surpasser, c’est au Dôme Pokéathlon qu’il faut être ! Céladopole c’est pas pour les dur-à-cuir comme nous !
Gonflant ses muscles, elle prend la pose et provoque le soupir désabusé de Margaux. Nicky y répond en se retournant juste assez pour lui tirer la langue. Elle s’accoude ensuite à leur table, ses yeux bleutés plantés dans ceux d’Octave.
– Aloooooors ? C’est qui ton pokéathlète préféré ?
Trop d’attente miroite dans ces prunelles, trop d’espoir rayonne sur ce visage. Seul un être sans cœur percerait un cœur gonflé d’une telle passion.
– J’en connais aucun.
Un être sans cœur ou Octave. Tout s’arrondit et s’étire de surprise sur les traits de Nicky. Elle écarquille les yeux si grands qu’on dirait qu’elle vient d’assister à la victoire d’un ramoloss lors d’une partie d’échec. Puis l’étonnement s’efface, remplacé par une détermination un brin guerrière qui pousse Octave à se retrancher au fond de sa chaise. La blonde brûle d’un feu nouveau, ses deux paumes s’abattent avec force sur leur table, faisant trembler verres et carafes. Cette fois, le jeune homme n’ose pas les repositionner, inquiet l’attitude chevaleresque qui transpire de la demoiselle à ses côtés.
– Ô néophytes, je vais donc purifier votre ignorance sportive !
Et c’est érigée en Jeanne d’Arc qu’elle plaque violemment son Pokématos entre les garçons, les illuminant du savoir universel et de la divine vidéo. Passé la stupeur, Octave se penche près d’elle, curieux malgré tout. Peut-être qu’il trouvera de nouvelles idées à proposer à Max ?
– Pris sur le fait !
Karen. Revenue avec les profiteroles, c’est un sourire triomphant qu’Octave découvre sur sa figure lorsqu’il relève la tête. Pointé en sa direction et bien trop près à son goût, un doigt accusateur le fait légèrement loucher. La serveuse l’agite, son timbre est des plus incriminants :
– Tu allais l’embrasser dans le cou ! Avoue !
Octave cligne des yeux. Il est tellement stupéfait que la réponse lui échappe. Karen saisit ce silence comme un aveu et la preuve de sa victoire.
– J’en étais sûre ! Voleur et pervers avec ça ! – Pardon ? S’étrangle l’intéressé. – J’vais avertir Maximus ! Y va t’dégager d’un bon coup dans les… – Là ! C’est là ! S’exclame brusquement Nicky en attrapant Octave par la manche. Regarde ça ! Et BAM ! Chelours l’a A-TO-MI-SÉ. C’est trop trop classe !
Karen n’est pas du même avis. Vexée d’être ignorée, peut-être plus encore que de s’être apparemment méprise, elle jette deux mots qui grondent comme un coup de tonnerre sur toute la terrasse :
– Vot’dessert !!
Sursaut de Nicky. Elle relève la tête et sourit. Une brève excuse, puis elle se décale vers Déclic pour permettre à Karen de faire le service. Un premier bol de profiteroles est violemment abattu sur la table qui vibre sous le choc. Nicky n’y fait pas attention, penchée sur le lougaroc, elle lui montre une hallucinante course d’obstacle qu’elle commente avec ardeur. Le second plat est déposé avec autant de délicatesse, accompagné de sa cuillère qui rebondit suite à la force de la collision. Octave la rattrape une seconde à peine avant Karen. Leurs mains se frôlent. Surprise, la serveuse retire ses doigts plus vite que si elle les avait posés sur des braises. À son mouvement de recul, s’ajoutent un féroce froncement de sourcil et une moue dégoutée qui s’accentue lorsqu’elle croise le regard d’Octave. Elle montre les dents, puis aboie :
– Quoi !? – Je peux avoir un café ? Tente-il calmement. S’il vous plaît.
La cuillère pivote entre ses doigts. Si elle l'attaque, au moins il est armé. - H.R.P:
J'espère que ça te plaira Le dessert est arrivé ! Pour le prénom, il faudra attendre encore un peu.
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| | | DéclicAncien membre
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| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Jeu 1 Juil 2021 - 9:00 | | | Ainsi l'humain venait de Doublouville. Voilà une chose que nous avions en commun. Je n'eus pas le temps de lui répondre que Nicky donna un coup de voix et débarqua à côté de nous. Elle se précipita sur Octave et le bombarda de questions. Avait-il déjà croisé Blanche ?... Devais-je lui dire que j'avais déjà combattu aux côtés de la championne ? J'offris l'occasion à Margaux de me dessiner sous une nouvelle facette : j'étais très amusé de voir Octave se débattre avec la situation. Et puis c'est soudain à mon tour : je recule la tête quand elle agite son index sous ma truffe.
Elle avait raison : le Dôme Pokéathlon était absolument parfait pour se défouler. Beaucoup ignorait que la police pokémon s'y rendait durant les heures de fermeture pour des entraînements spéciaux. J'ai beaucoup souffert là bas... J'ignore si nous pouvons dire que c'est dans le sens positif du terme. Nicky avait raison : à côté Céladopole était tout simplement parfaite pour mourir d'ennui. Il fallait que je réclame à Nick s'il pouvait m'y emmener de temps en temps.
Un rire m'échappe devant la surprise de Nicky quand Octave dit qu'il ne connaît aucun poké-athlète. Pas question de répondre à la place du mâle, surtout quand il se retranche au fond de sa chaise devant la détermination de la jeune femme : un nouveau rire m'échappe soit dit en passant. Karen le retour m'informe mon odorat. Elle débarque naturellement au meilleur des moments et accuse soudain Octave d'être un voleur et un pervers. Lorsqu'il demande un café, un nuage de rage empourpre un peu plus les joues de la serveuse. Elle ouvrit la bouche pour aboyer lorsque :
« Oh pénalité ! » M'écriais-je soudain en regardant la course d'obstacle avec Nicky qui répondit :
« Ouiiiii mais oui ! Tu te rend compte ?
-C'est entièrement la faute de l'humain : il ne s'est pas positionné au bon endroit.
-Je n'arrive pas à croire qu'il ait pu faire une erreur pareille !
-Même les meilleurs en font. Je me souviens d'avoir oublié le bassin qu'il y a derrière les haies végétales qu'ils installent parfois. Je n'ai pas sauté assez loin et suis tombé dans l'eau, ça a sonné la fin de ma course.
-TU AS FAIS LA COURSE AU DOME POKEATHLON ?! »
Je ricane en grignotant une profiterole. Ce n'était pas mon dessert préféré mais j'étais content de me régaler avec. Karen en avait profité pour s'en aller.
« Oui mon ancien dresseur s'est amusé à m'inscrire à certaines épreuves parfois.
-Mais c'est diiiiiingue ! Tu as croisé Blanche ?
-Oui j'ai même combattu à ses côtés avec mon ancien dresseur.
-Pervers et abandonné par son dresseur, quel bilan glorieux. »
Karen était revenu avec le café d'Octave qu'elle posa brutalement sur la table, en renversant un peu dans la coupelle. Mon regard se posa sur elle, cette fois ci elle avait dépassé les bornes : elle avait abordé LE sujet sensible de LA mauvaise façon. Mon regard était rouge, signe de ma colère. J'avais très envie de lui sauter à la gorge. Ce qui la sauva ? Nicky ! Elle s'extasiait toute seule que j'avais fréquenté Blanche... et puis s'en fut trop pour elle : elle me sauta au cou dans un cri de joie et me fit un gros câlin. Cela me calma aussitôt. Quand elle me relâcha, la serveuse nous tournait déjà le dos direction la cuisine mais pas question que je la laisse s'échapper de cette façon.
« Hey Karen. »
Elle se retourna, fâchée que je la dérange à nouveau.
« Je voudrais vous remercier de m'avoir donné à manger. Je n'ai pas de pokédollars mais j'ai mon affection ! »
Les yeux de la serveuse s'écarquillèrent, surtout quand je me levais. Avant qu'elle ne puisse réagir j'avais posé les deux pattes sur ses épaules et, queue battante, je lui couvrais le visage de coup de langue affectueux. Margaux et Nicky hennirent de rire alors que Karen hurlait en se débattant :
« Kyaaaah ! Aaaargh ! Mais ça va pas ?! T'es complètement malade !! Faut t'faire...
-Allons allons Karen ! Tu ne vas pas reprocher à Déclic d'exprimer son affection ? »
Choquée, la serveuse ouvrit la bouche en regardant Maximus mais ne réussie pas à répondre. Finalement elle détacha son tablier, le jeta rageusement à la figure d'Octave et quitta le restaurant, furieuse. Maximus éclata de rire, tenant son gros ventre rebondissant à deux mains. De mon côté ? J'étais déjà de retour sur la banquette dans les bras de Nicky.
« Merci les gars, j'ai une dette envers vous. Je cherche à me séparer de Karen depuis un bon moment. Alors mon garçon, tu as aimé mes yakisoba ? »
Le patron bon vivant s'était placé derrière Octave, une solide main sur le dossier de la chaise. |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Mer 7 Juil 2021 - 22:08 | | | – Merci les gars, j'ai une dette envers vous. Je cherche à me séparer de Karen depuis un bon moment, taquine Maximus. Alors mon garçon, tu as aimé mes yakisoba ? – Je vous entends chef ! Hurle Karen depuis l’entrée du restaurant.
Le gérant explose d’un rire énorme et frappe l’épaule d’Octave avec énergie comme s’il souhaitait en faire le complice de sa farce. La claque est un tremblement de terre pour le corps fin du garçon, qui en oublie totalement sa réponse. Le séisme s’apaise dans un soupir heureux. Maximus essuie une larme de joie aux coins de ses yeux malicieux, il bombe le torse et les mains sur les hanches, il s’exclame :
– Ah c’te p’tite Karen ! Un tempérament de Typhlosion, mais au moins ça met d’l’animation ! – Elle est toujours comme ça ? Demande Octave en lui rendant le tablier. – Non ! Elle a son p’tit caractère, mais elle n’est pas aussi méchante qu’elle veut te l’faire croire ! – Je l’ai mérité. – Boarf ! T’mets pas la rate au cours-bouillon ! Ça va lui passer !
Peu convaincu, Octave laisse couler. Il vient de finir de nettoyer la coupelle et referme enfin ses doigts sur sa tasse de café. Pas de sucre, pas de lait, âpre pile comme il l’aime. C’est parfait.
– Je sais ! Tonne brusquement Maximus. Laisse lui don’ton numéro.
La gorgée passe mal. Octave s’étouffe. Un hoquet disgracieux le secoue et c’est à peine s’il a le temps de récupérer sa serviette pour se couvrir le nez et la bouche. Déclic et Nicky échappent de peu à la douche. Il tousse. Sa cloison nasale vient de profiter d’un ravalement complet à grand renfort d’arabica bien chaud. Ça pique, ça brûle, tout à la fois. Il en a les larmes aux yeux, mais entre deux quintes étranglées, il trouve la force d’articulé :
– Quoi ?!
Les pommettes rouges, gonflées par son gigantesque sourire, n’empêchent pas Maximus de prendre l’air le plus innocent qui soit. Il lève l’index pour jouer les grands sages, mais sa moue rieuse est celle d’un gamin fier de sa bêtise.
– Tu connais pas l'dicton garçon ? Qui aime bien châtie bien !
Octave se renfrogne. Sérieusement ?
– Maintenant que vous le dîtes, renchérie Margaux faussement pensive. – Elle était à deux doigts de l’étrangler, glousse Nicky. Ça doit être le coup de foudre !
Sidération totale. Le jeune homme entrouvre les lèvres, mais la surprise l’a rendu muet. C’est quoi cette coalition soudaine ? Il cherche un peu de soutien auprès de Déclic, dernier allié potentiel pour affronter cette tempête. Toujours près du lougaroc, Nicky rit de bon cœur tout en le caressant avec dextérité entre les oreilles. L’aide survient d’ailleurs. Maximus n’a pas bougé. Il croise les bras, puis reprend comme pour se faire pardonner :
– Tu veux une aut’serviette ? – Je préfèrerais un autre café… – Ohoh ! Frétille le gérant en tirant sur sa moustache. Je vois ! Y suffit de d’mander. Karen !
Octave se hérisse sur sa chaise. Il a un geste brusque vers Maximus, tente de lui faire comprendre que finalement, ce n’est vraiment pas la peine, mais trop tard. Une voix crisse à l’autre bout de la terrasse.
– Qu’est-ce qu’y a !? – Un aut’café pour l’garçon s’te plaît ! – Encore !? – Héhé ! Grand comme il est y faut au moins ça pour l’rebooster ! – …C’est bon j’arrive !
C’est pas vrai. Octave masse ses yeux cernés. Il ne voulait pas en arriver là, mais tant pis, ce sera la carte du type pressé. Son portefeuille est retiré de la poche de son manteau. Il n’a pas de monnaie, seulement quelques billets. Même si Karen a été exécrable, ce serait exagéré de ne pas laisser de pourboire, surtout après avoir mangé à l’œil. Dix pokédollars donc, soigneusement pliés, glissés sous son verre. L’étui de cuir retourne dans sa poche. Il récupère son Pokématos, sa main s’agrippe au col de son manteau, il se lève prêt à s’excuser :
– Où vous allez ?
Il n’a déplié qu’à moitié sa grande silhouette, juste assez pour se retrouver nez à nez avec Karen. Les sourcils et le nez de la serveuse se froncent, sa lippe est boudeuse, dissuasive même. Penaud, Octave se rassoit sans un mot. Son café est déposé près de lui, calmement cette fois et presque parfaitement centré. Il est tellement sidéré qu’il n’ose pas bouger. Enfin si, mais juste un peu, histoire d’ajuster la position de la coupelle. Nicky prend le relais :
– Eh mais j’y pense Karen ! Vous vous êtes peut-être déjà croisé avec Déclic du coup ? – Eh ? Pourquoi ça ? Questionne la serveuse, toujours méfiante à l’égard du lougaroc. – Tu as pas entendu quand il a dit qu’il était au Dôme Pokéathlon lui aussi ? – Si. Mais on n’a pas pu s’voir. J’étais dans les bassins moi, pas sur les stands beauté. – Hein ? T’as aussi fais des concours de beauté Déclic ? S'enthousiasme Nicky.
Karen sourit, innocente comme une peste.
– Y d’vait être si chou avec son petit nœud.
Cette simple idée suffit provoquer le « Oooowh » commun de Margaux et Nicky. Karen en profite, intriguée malgré tout, par le passé de pokéathlète de la boule de poils.
– Laisse moi d’viner. Blessure et ton dresseur t’a lâché à cause d’ça ?
Le timbre est dur, mais pas froid. La question semble la toucher plus que ça ne devrait car pour la première fois, elle n’ose pas affronter son regard. Elle fait mine de s’intéresser à Nicky et Margaux. La jolie blonde est de retour auprès de son amie, toujours crayon en main. Elles échangent sur le dessin en cours. Octave, lui, n’a toujours pas bu son café. En réalité, c’est à peine s’il a conscience de ce qui se passe à côté. Il s’est figé une seconde plus tôt, captivé. Près de l’entrée du restaurant, une télévision tourne en fond pour les clients. Branchée sur le canal des informations, une interview est en cours. Calme et posée, une femme s’exprime à un micro, sans qu’il puisse l’entendre. Trop loin.
– Sacrée petiote, pas vrai ? Lance Maximus en débarrassant le café gâché.
Le gérant n’aura pas de réponse. De toute façon, il doit s’éloigner car un client vient de l’appeler. Mais le sourire d’Octave parle pour lui. Sur le grand écran, il regarde la mer de micro et de caméra se fendre en deux sur le passage d’une jeune femme aussi grande et pâle que lui, aux cheveux noirs, raides et lisses, comme les siens. Puis l’agitation reprend. Le bouillonnement de journalistes envahi l’espace et Seven Ferys disparait derrière les flots.
Octave revient à la réalité, mais en décalé.
– Qui c’est qui fait un concours de beauté ? - H.R.P:
Je garde encore un peu Karen ~ J'espère que la réponse te plaira ! Bien pensé le coup de la léchouille /o/
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| | | DéclicAncien membre
Nombre de messages : 118 Age : 32
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Sam 10 Juil 2021 - 21:42 | | | Quand Maximus propose à Octave de laisser son numéro à Karen et que l'homme sombre manque de s'en étrangler, j'explose tout simplement de rire. Et quand il cherche mon regard à la recherche d'un allié potentiel, je ne peu m'empêcher de pouffer de nouveau. J'ai à ce moment très envie d'en rajouter une couche mais Maximus ne m'en laisse pas le temps. C'est avec une queue battante que j'observe la tentative précipité et raté d'Octave de prendre la fuite... Et je pouffe une nouvelle fois de rire quand ils tentent de se moquer de moi en m'imaginant en concours de beauté. Mais mon sourire est de courte de durée à cause d'une gaffe de Karen : jamais Seth ne m'aurait lâché à cause d'une blessure. Au contraire il aurait passé nuit et jour à mon chevet. Je lançais à la serveuse d'un ton aussi dur que le granit : « Mon dresseur est mort déchiqueté par des Tranchodon alors que notre unité de police avait été déployé pour sauver des archéologues prit en otage par des criminels. Je suis le seul survivant. J'ai tout perdu ce jour là. Au fond je t'aime bien Karen mais n'insulte plus jamais l'honneur de mon dresseur. »Boum, destruction d'ambiance. Le sourire sur le visage de Nicky disparaît, Maximus devient grave. Margaux en profite pour capturer avec son crayon d'autres traits de mon expression. Durant trois longues secondes je fixe Karen droit dans les yeux, Karen qui en reste muette. Cette fois-ci, il semblerait que je lui ai bel et bien cloué le bec. Elle trouve quand même à me répondre : « Je... Pardon je ne savais pas. »Tu ne pouvais pas savoir répondrait certains mais pas moi. L'agent Foster et Potiron savaient très bien ce qui m'est arrivé : l'incident a beaucoup fait parler dans la police. Il a même fait la une des médias parait-il. Personnellement je m'en fichais. L'humain est une espèce rancunière quand les canidés tournent rapidement la page. « Je n'ai pas fais de concours de beauté. J'ai fais de la course'obstacle, du capture drapeau et de l'Attrap'disques. -Oh tu as du rencontrer Sylvain et son Voltali ? » Enchaîne Karen. « Oui nous nous sommes affrontés plusieurs fois et sommes à égalité. Sauf à l'Attrap'disque ou il n'a jamais réussi à me battre.-Je l'ai humilié à la Course de relais. Il n'a jamais réussi à le digérer.-Ah ça oui ils n'aiment pas perdre : ils aiment écraser la concurrence. Mais j'ai l'impression que tu es pareil Karen. Que se passe t-il quand un garçon te résiste ?-Je ne vois pas de quoi tu veux parler.-Ooooh que si tu vois très bien !-Ne recommence pas sac à puce.-Fais gaffe ou je te bisouille le visage. »La semble s'arrêter notre match, sur une égalité. Nous nous observons droit dans les yeux, la tension est palpable entre nous. Nos visages sont sérieux et remplis d'assurance pourtant c'est l'amusement et le jeu qui a chassé le négatif qui nage entre nous depuis le début. Finalement elle s'approche d'Octave et pose énergiquement ses deux mains sur ses épaules : « Alors ? Tu m'le files ce numéro le voleur ? »J'éclate de rire. « Je te l'avais dis que tu as un ticket !-Il a plutôt intérêt à se faire pardonner surtout ! Pas question qu'il s'en aille sans me donner une arme pour le harceler jusqu'à ce que je lui pardonne. »Maximus et moi rions de bon cœur, très curieux de connaître la réaction d'Octave. - HRP:
Comment vas-tu le sortir de là? ♫ Fuite impossible ?
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| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Lun 12 Juil 2021 - 19:35 | | | Octave sursaute quand deux mains tombent sur ses épaules. Pardon ? Elle est sérieuse là ? Déclic et Maximus valident, super la solidarité entre hommes. Pas mieux du côté de Nicky et Margaux, qui les scrutent comme si elles assistaient au dénouement d’une série à l’eau de rose. Bon. Pas de quoi s’inquiéter. Après tout, il a fini son café. Il masse son visage défait, tire sur ses yeux cerné, puis se redresse, toujours agrippé par les serres de la serveuse, debout dans son dos. Premier essai : détourner la conversation.
– Je n’ai rien volé. Je comptais vous rendre le crayon, c’est Maximus qui m’a dit de le garder. – Ah ça j’plaide coupable Karen ! Avoua le gérant en riant. C’est qu’des fois qu’y r’passe, y pourra ‘corriger tes chefs-d’œuvre !
L’artiste se vexe et gonfle ses joues. Visiblement Octave s’est trompé. Cette présentation n’était pas le fruit d’un manque d’expérience, elle était totalement volontaire. Il y a comme un frisson qui remonte jusque dans sa nuque et le crispe tout entier. Karen se méprend, elle se penche vers son oreille et sourit :
– Oh, monsieur est chatouilleux ? – Pas du tout ! – Y faut dénouer ces muscles alors, le taquine-t-elle en faisant mine de le masser.
C’est un cauchemar. Il prend sur lui et assène avec fermeté.
– Écoutez Karen, je ne suis pas libre. – Eh ?
Même son de cloche chez les autres filles, même Maximus est surpris. Bon sang, à croire que le mot « célibataire » clignote sur son front. Sa déclaration a au moins le mérite d’atténuer la poigne de la serveuse sur ses épaules. Octave ne la distingue pas, mais il sent un froncement de sourcils dans son timbre suspicieux :
– C’est celle que tu dévorais du regard à la télé y a deux minutes ?
Cinq secondes de silence. Il comprend enfin à qui elle fait référence. Sa sœur ? Ses lèvres se tordent de dégoût et il secoue violemment la tête :
– Certainement pas. – Dans ce cas, je suis sûre que tu pipotes !
Oui, mais non. Octave respire et ne se laisse pas démonter. Il a une arme secrète pour ce genre de configuration. Tendant la main, il récupère son pokématos où attendent quinze notifications, toutes de Max. La dernière n’affiche que les premiers caractères du message, soit une suite de smiley blindés de cœur et d’étoiles. Pour la première fois depuis longtemps, Octave est ravis que sa meilleure amie limite son utilisation des mots.
– Max ? C’est un nom de fille ça ? – Ça changerait quoi ? Interroge Octave, après un léger haussement d’épaules. – Bah si t’es ouvert on pou… – Je ne suis pas ouvert ! Réplique-t-il en rougissant jusqu’aux oreilles. Je suis fermé, extrêmement fermé.
Ça fait rire Karen et une partie de l’assemblée. Octave se renfrogne, mais il est un peu surpris. La dureté de la serveuse s’est volatilisé le temps de cette manifestation joyeuse. Finalement la poigne sur ses épaules disparait. Karen revient près d’eux. Elle s’appuie contre leur table et croise les jambes. Son regard tombe droit dans celui du jeune homme, pourtant bien caché sous ses cheveux noirs :
– Alors ce numéro ? – Mais je viens de vous dire que… – Ça fait rien ! Je te harcèlerai sans mot doux, juré, assure-t-elle en levant la main.
Soupir. Il ne voulait pas en arriver là, mais Karen ne lui laisse pas le choix. Il y a quelques années, Octave s’est promis que ses entraînements passés ne lui serviraient plus à moins d’une urgence. Manipulation, tromperie et autres tricheries devaient rester de l’histoire ancienne. Oui mais voilà, des habitudes comme celles-là, ça ne s’oublie pas facilement. Ça colle à la peau, au cœur et à l’esprit. C’est toujours là, tapis dans l’ombre et à la première occasion, ça remonte à la surface. Octave sait comment fonctionnent les « Karen ». Du bruit sans filtre, des gros sabots pour se donner de la contenance, effrayer les plus peureux et espérer faire douter les courageux. En affrontement direct, ils ont la répartie des brutes et une mauvaise foi innée, mais face à la surprise… Retombant au fond de sa chaise, le jeune homme tire le crayon blanc des poches de son manteau. Il le fait tourner entre ses doigts, puis interroge en levant la tête vers Karen :
– Je vous le rends et on est quitte ? – Nan. C’que je veux c’est qu’tu mérites mon pardon. – Pour un vol que je n’ai même pas commis ? – Et tu fais quoi du traumatisme subi ? T’as déboulé, tu m’a pris l’crayon, j’me suis sentie agressée ! – Je vous l’ai demandé et vous me l’avez donné. – C’est pas ce dont j’me souviens, ment-elle sans vergogne. – Je ne pourrais pas me faire pardonner autrement ? – Hum… Tu propose quoi ? – Ça dépend. J’ai carte blanche ?
Karen étouffe un rire moqueur.
– Si ça peut t’faire plaisir.
Dernier tour du crayon qui est délicatement posé sur la tasse de café, centré. Octave se lève. Karen a un léger mouvement de recul, sans doute a-t-elle oublié qu’il la dépassait de plus d’une tête. Elle donne le change, fière et forte, ne bronchant pas, même lorsqu’il s’approche et la surplombe de toute sa noirceur. Son sourire est une façade qu’elle brandit sans même en avoir conscience. Il s’effrite lorsqu’une main fraîche effleure doucement sa joue. Karen recule, mais elle est déjà contre la table et cette fois c’est Octave qui verrouille toute tentative de fuite. Ses yeux dans les siens, il sait qu’elle hésite sur la marche à suivre. Il en profite pour se rapprocher d’elle. Il peut deviner les bêtement affolés de son cœur au rythme de son souffle sur sa peau. Le sien est calme, serein. Ses doigts fins remontes jusqu’à la nuque de sa proie, frôlant une oreille bouillante. Il sait que dans son dos, Margaux, Nicky et Maximus retiennent leur souffle. Il avance encore et Karen cède. Elle ferme les yeux. Octave dévie aussitôt de sa course et un baiser claque sur le front fiévreux de la serveuse.
Il n’y a plus qu’à profiter de l’effet de surprise.
Pokématos et manteau récupérés, Octave salue Maximus :
– J’ai un bus à attraper. Merci encore pour le repas. Au revoir.
La fuite est calculée. Pas le temps de voir si Déclic le suit. Un pas pressé le conduit droit vers la sortie de la galerie commerciale. Les portes automatiques s’ouvrent sur un beau soleil et se referment sur un cri :
– Espèce de sale -
Debout devant le centre commercial de Céladopole, Octave sourit. - H.R.P.:
Bien tenté Karen ! J'espère que ça te plaira /o/ C'est toi qui voit pour la suite, comme le bus peut n'être qu'un prétexte, Octave peut s'attarder encore à Céladopole. Sinon je suppose qu'on pourra clôturer sous peu o/
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| | | DéclicAncien membre
Nombre de messages : 118 Age : 32
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Sam 17 Juil 2021 - 9:50 | | | Quand Octave annonça qu'il n'était pas libre, cela eut l'effet d'un coup de massue. Personnellement je pouffais de rire : je n'y croyais pas un seul instant. J'aurais employé exactement la même stratégie pour me débarrasser d'une femelle qui ne m’intéressais pas. J'ai déjà fais croire 1 fois que j'étais en couple avec Lina lorsque j'étais dragué par une Couafarel particulièrement motivée. Elle me dégouttait avec ses petits froufrous partout. Soigneusement toilettée, elle avait deux gros pompons de poils sur les bassins parfumé à l'abricot qui me donnaient envie de vomir à la moindre idée de les toucher. Beurk. Je comprenais ce que ressentais cet humain, surtout que plus il résistait à Karen plus celle ci insistait. J'éclatais de rire de bon cœur quand Octave déclara qu'il n'était pas ouvert mais fermé.
Comme beaucoup de clients, j'assistais à l'échange avec amusant, même peut être une pointe de passion. Était-ce un début de romance qui naissait sous nos yeux ? N'ayant rien à faire d'autre que d'attendre, j'avais posé la tête sur mes pattes. J'aimais bien cette banquette : confortable avec un dossier pas trop droit, le coussin était moelleux mais pas trop pour me permettre de garder une forme d'équilibre... Je m'y sentais bien.
Lorsqu'il se leva et prit le visage de Karen entre ses mains, même moi je relevais la tête. J'étais tout simplement persuadé qu'il allait l'embrasser... Et je ne suis pas déçu : Octave réussi à rendre Karen furieuse une nouvelle fois et à faire rire toute l'assemblée. J'aime bien cet humain. Sa fuite aggrave encore la colère de Karan qui pousse un cri de rage quand elle le sait au delà de sa portée. Sautant au bas de la banquette, je remerciais Maximus pour son accueil puis je vais voir la dessinatrice :
« Combien as-tu fais de dessins ? »
Sept me dit-elle. Nous faisons le compte ensemble et je reçu une belle dose d'amour de la part d'une jolie fille. Ravi, je quittais le restaurant. Retrouver l'humain ne fut pas difficile : il m'a suffit d'utiliser ma truffe. Je me plaçais à ses côtés :
« J'ai une dette envers toi l'ami. Mais pour pouvoir la payer, je vais avoir besoin d'un nom et d'un endroit ou te retrouver... Si tu as une idée d'un endroit ou je peu me défouler d'ailleurs je suis preneur. »
Pas question qu'il ne s'échappe comme ça. Je me sentais redevable : j'avais l'estomac plein grâce à lui. Il n'était pas question qu'il s'en aille sans que je puisse le retrouver pour lui rendre la monnaie de sa pièce... |
| | | Octave FerysHors-la-loi
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Mer 21 Juil 2021 - 20:07 | | | Parfait. Le prochain car pour Safrania devrait arriver d’ici une dizaine de minutes. Plus qu’à patienter.
Debout, adossé dans un coin d’ombre de l’abri-bus, Octave ferme d’un geste son navigateur et ouvre d’un autre une application sans nom, dont l’icône ne parle sans doute à personne. Elle se déverrouille lorsqu’il applique l’emprunte de son pouce et affiche brièvement « Bienvenue Morphéus ». En quelques clics habitués, il consulte les derniers retours, épingle les plus intéressants pour son émission du soir, archive les plus improbables ou ceux qu’il connait déjà, puis referme le module. Il verrouille son Pokématos à l’instant même où une voix familière s’élève à ses côtés. Déclic l’a rejoint. Il lui parle d’une dette, Octave lève lentement un sourcil.
– On a dit qu’on était quitte. Le repas était un coup de chance. Tu devrais davantage remercier Karen et son goût si particulier pour l’art urbain.
Son sourire est plus proche de la grimace. Décidément non, il ne se fera pas à l’image de ce chaos de mots éméchés barbouillés sur une innocente ardoise. Octave s’intéresse un instant au panneau lumineux où défile les temps d’attente pour emprunter les prochaines lignes. Pas d’annonce pour Safrania, mais le vingt-sept est indiquée « en approche ». Effectivement, un bus freine comme une brute près du trottoir. Il relâche toute la pression sur ses amortisseurs dans un sifflement désagréable. Ses portes s’ouvrent sur un flots d’êtres disparates. Humains et pokémons se déversent de toute part dans un faible brouhaha. Octave a un geste réflexe vers Déclic au moment où un scalpion un peu excité passe un peu trop près de sa queue. Il lui évite une toute nouvelle coupe d’un bref « Attention. ». La marée se distille. Un homme au look de loubard s’installe sur la banquette près d’eux. Manteau de cuir, cheveux décolorés, piercings au nez et aux oreilles, le chuchmur blotti dans ses bras vient toutefois troubler ce tableau du parfait caïd. La scène aurait fait sourire Octave sans ce style trop peu uniforme qui, contre toute logique, le rend nerveux. Il soupire et enfonce ses mains dans ses poches. Son pokématos tourne entre ses longs doigts, puis il penche à nouveau la tête vers Déclic.
– Je m’appelle Octave au fait.
Des travaux reprennent au loin. Le bruit d’un marteau-piqueur secoue la ville et réveille la petite boule rose assoupie dans les bras de son dresseur. Octave prie de tout son être pour qu’il ne se mette pas à hurler. Il poursuit pour Déclic, tout en gardant un œil sur le chuchmur :
– Si tu viens à Doublonville, tu peux passer voir la diseuse de bonheur. J’habite chez elle. Et si je ne suis pas rentré, elle sera ravie de te faire la conversation.
R.A.S. Le petit pokémon est captivé pas les chaines qui tintent et brillent sur le plastron de cuir. Il s’amuse avec et ne porte aucune attention au vacarme qui s’élève du coin de la rue. Octave se détend un peu. Il passe sa main libre sur le tas de nœuds dans sa nuque et une suite de pensées vagabondes le ramènent au lougaroc et à son besoin maladif de se défouler.
– Tu as encore de l’énergie ? Après un repas comme celui-là je pensais que tu te laisserais tenter par une sieste au soleil.
D’autant qu’il n’a pas grand chose à lui proposer. Passant sa main sous son manteau, il frôle la pokéball de Maestro accrochée à sa ceinture. Une course contre son nostenfer l’aurait certainement fatigué pour la journée, mais il n’est pas certain de pouvoir rater ce prochain bus. Et puis, il connait son ronchon préféré par cœur. Maestro n’a pas l’âme d’un compétiteur, aussi Octave doute que l’exercice lui plaise. Non vraiment, ça ne pourra pas le faire :
– Désolé, je ne vois pas. À part Super Poké Land, où tu pourrais te faire de sacrées frayeurs, Céladopole est plutôt tranquille.
Son regard se pose sur le coin d’un affiche qui rebique. Sans réfléchir, il applique son doigt sur le bord rebelle, tentant de lui faire retrouver sa place. Les grosses lettres jaunes annoncent un destockage massif sur toute une gamme d’articles de sport pour pokémons. Octave fait le lien avec un article, lu ce matin dans la presse. Il préfère vérifier et c’est tout un cirque qui se met en place pour maintenir l’affiche du bout du coude, tandis qu’il passe son Pokématos d’une main à l’autre. Il se rend sur le site du journal de la ville et trouve ce qu’il cherche en un temps record.
– Tu peux tenter ça.
Il baisse la main, mettant sous la truffe de Déclic l’annonce d’un évènement le long de la piste cyclable. Tout au long de la journée, humains et pokémons sont invités à se relayer dans un marathon caritatif.
– Je ne sais pas ce que ça vaut, reprend-t-il en rangeant son appareil. Mais le ravitaillement est gratuit pour les participants.
L’abri-bus s’est un peu rempli et c’est presque d’un mouvement commun que le petit groupe se rassemble soudainement en bout de quai. Un nouveau car arrive, le vingt-sept à destination de Safrania. Cette fois c’est la bonne. Octave se redresse. Entre ses doigts tourne à nouveau son téléphone, sa main libre esquisse un geste en direction de Déclic :
– Bye. - H.R.P:
Vouala /o/ Je ne savais pas trop si tu voulais relancer ou non, du coup j'ai pris parti de faire arriver le bus pour Safrania, mais si tu avais quelque chose en tête n'hésite pas, je changerai la fin pour rester encore un peu à Céladopole.
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| | | DéclicAncien membre
Nombre de messages : 118 Age : 32
| Sujet: Re: Loup dans la ruelle [Octave] - FINI Jeu 22 Juil 2021 - 8:56 | | | Tu ne vas pas t'en tirer comme ça mon pote.
Bien sur qu'il n'y avait plus de dette. Il s'agissait d'un prétexte pour obtenir son nom et une adresse... afin de remercier Karen ! Au fond j’appréciais cette serveuse. Notre relation avait mal commencé mais elle me rappelait les quelques fois ou j'ai rencontré des femelles Lougaroc : nous avons commencé par nous grogner dessus et nous engueuler avant de nous apprécier, nous mettions les choses au clair entre nous. Quoi qu'il en soit, elle non plus n'allait pas s'en sortir aussi facilement : obtenir les informations que j'allais récolter sur ce mâle allait devoir se mériter !
Au moment ou le bus arrive, il a un réflexe qui me sauve d'un Scalpion. Je souris intérieurement : et voilà mon pote, j'ai de nouveau une dette envers toi désormais ! Dette que j'avais la ferme intention de payer quelques minutes à peine après son départ si j'obtenais ce que je voulais et il m'offrit de lui même une première partie :
« Enchanté Octave ! »
La diseuse de bonheur... Je n'y avais jamais mis les pattes mais je savais ou la trouver. Après des années de patrouilles je connaissais parfaitement Doublonville, y compris les petits raccourcis et coins sombres. Je dois reconnaître que Céladopole est assez ennuyante en comparaison, surtout son arène. Et comme je n'étais plus flic, je ne pouvais même plus m'amuser en pourchassant les criminels. Quoi que... Je pourrais pourchasser les voleurs de pommes au marché ? Quel pitié d'en être arrivé à ce point là !
Octave me colla un papier sous la truffe. Un ravitaillement d'articles de sport pokémon ? Et qu'est-ce que j'en ferais ? Pour la plupart il me fallait un humain pour les mettre ou les enlever. J'adressais un regard sceptique à Octave tandis que la foule se rassemblait en bout de quai afin de manifester leur souhait d'utiliser le même bus que lui. Assis, je lui souhaitais l'au-revoir et regardais le bus partir. Dès qu'il tourna au coin de la rue, je fis demi-tour et retournais au centre commercial, chez Maximus pour être plus précis. Je fus accueilli par Karen :
« Oh nooooon ! Revoilà le sac à puce.
-Soit gentille Karen ou je ne te donne pas le nom et l'adresse de l'humain qui était avec moi tout à l'heure. »
Les yeux de Karen s'écarquillèrent, le rire tonitruant de Maximus éclata derrière le bar. Je m'approche de la jeune femme :
« C'est une information précieuse, elle coûte chère. Il s’appelle Octave.
-Et son adresse ? »
Avide comme une prédatrice. Octave avait beaucoup de chance, j'adorais ce genre de femelle. Je savais qu'elle allait le traquer jusqu'à ce qu'elle obtienne ce qu'elle voulait. Je poussais le bouchon :
« Tu craques pour lui hein ?
-Silence insolente carpette !
-Si je fais silence, je ne pourrais pas te donner son adresse. »
Le rire de Maximus tonna de nouveau, surtout quand Karen me sauta dessus. Nous offrîmes un beau spectacle aux clients nous bagarrant par terre. Elle exigeait que je lui donne l'information et j'adorais ce petit jeu. Finalement je la laissais me plaquer contre le mur et je portais le coup de grâce :
« Oh tu me fais des câlins maintenant ? Ça vaut bien une petite récompense. Tu le trouveras chez la diseuse de bonheur à Doublonville. »
Elle me relâcha en me qualifiant de bon chien, je pouffais de rire. De mon point de vu, Octave était soit fou pour avoir laissé passer une femelle comme Karen soit si timide qu'il avait besoin d'un coup de patte. À mes yeux, il s'agissait d'un cadeau. Pas une seule seconde je n'imaginais qu'il pouvait mal le prendre. Je restais encore quelques minutes au restaurant de Maximus avant de retourner à l'université... |
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