[Event Déclic] Le temple secret

-Génial, un Pokémon ! Comment tu t’appelles ? Comme je suis bête, ça parle pas humain un Pokémon… Bon en tout cas, sache que nous sommes ravis de t’avoir en tant que bêta-testeur ! Tu vas incarner une exploratrice pleine d’entrain, j’espère que ça ira la sensation “bipède” ? Plusieurs personnes ont témoigné d’un effet mal des transports avec la réalité virtuelle… Mais normalement la technologie a suffisamment évolué pour éviter ça de nos jours ! Ce qui risque de te faire bizarre donc, c’est la hauteur de ton personnage dans le jeu. Mais je suis sûr que tu t’y habitueras rapidement ! Installe-toi au milieu de la pièce s’il te plait, et je vais te mettre le casque adapté aux canidés. C’est pas trop serré, ça va ? Dans cet environnement, tu peux marcher, courir, sauter et faire tout ce que tu veux ! La seule chose que le jeu ne prendra pas en compte, c’est si tu utilises une attaque de Lougaroc. A vrai dire, je sais pas trop ce qu’il risque de se passer, on n’a jamais essayé… Mais le jeu n’est pas programmé pour l'interpréter dans le monde virtuel. Après si par accident tu venais à déclencher une attaque, ne t’en fais pas, cette pièce est résistante à tout ! Tu ne risques rien ! Et nous non plus huhuhu. De notre côté, on verra grâce à nos écrans à la fois ce que tu fais dans le monde réel et ce que tu vois dans le jeu. Penses bien que c’est encore en phase de test, il peut manquer certains éléments, des actions voire des dialogues… Enfin on espère que ça te plaira quand même ! Tu as des questions ? Non ? Alors c’est parti !



Un texte s’affiche sous vos yeux, en arrière-plan un paysage flou de jungle vous met dans l’ambiance sans gêner la lecture : Merci d’avoir choisi Le temple secret. Les données recueillies nous informent que vous n’avez pas inséré de Pokéball. Avant de commencer, veuillez donc choisir un Pokémon parmi la sélection suivante :
➢ Pyronille
➢ Natu
➢Archeomire



Un fondu au noir permet la transition vers la cinématique marquant le début du jeu. Vous ouvrez les yeux dans votre lit, votre Pokémon face à vous.

-Toi aussi tu as fait ce rêve, pas vrai ? Bon, tu sais ce qu'il nous reste à faire ! Après notre séjour chez les Dragons, c'est partiiiiiiiiiii… Pooour leeees Mayaaaas ! Prépare ton sac, on s'envole demain !

C'est ainsi que débute votre aventure : à la suite d'un rêve commun avec votre Pokémon, dans lequel une aura lumineuse vous adressait la parole. Des propos qui à première vue ne faisaient pas sens, mais les énigmes ne vous font pas peur et vous en avez même l'habitude. Rappelez-vous la fois où vous aviez exploré un manoir en apparence abandonné, mais qui regorgeait de mystères et dont les Pokémons gardiens vous ont mise à l'épreuve ! La valeur du parchemin trouvé là-bas n'était pas négligeable… Mais revenons à l'étrange intitulé onirique :


La voix vous indiqua aussi approximativement le lieu dans lequel vous rendre. Il s'agissait d'un coin isolé et difficile d'accès que vous n'aviez encore jamais exploré, mais la destination ne vous faisait pas peur et ce n'était qu'une formalité pour une aventurière de votre trempe. Lorsque vous n'êtes pas en voyage, vous avez pour habitude de toujours garder un sac à moitié prêt pour ce genre d'occasion; vous n'avez qu'à le compléter et préparer votre trajet. Malheureusement cette fois-ci, avec le peu d'éléments dont vous disposiez, vous ne décidez d'emporter que votre lampe torche, une boîte de 20 allumettes, votre sarbacane et 5 flèches. Vous espérez que cela suffira à affronter les dangers qui vous guettent ! [Qui sait ce que vous auriez pu apporter d'autre en achetant des jetons…]


Vous sentez les rayons du soleil sur votre peau et la fraîcheur de l'eau qui vient d'en dessous. Un petit hydravion avec juste ce qu'il fallait de place pour vous, le Pokémon qui vous accompagne et la pilote atterrit à une embarcadère. Cette société indépendante était la seule à proposer la destination où vous vous trouvez actuellement et seul un voyage par mois était disponible. Vous savez qu'à présent, vous êtes totalement dépendante de ce lieu, jusqu'à ce que vous résolviez l'énigme de l'aura onirique ou que vous décidiez de faire demi-tour, mais pas avant une trentaine de jours. De toute façon le choix est vite fait, vous êtes ici pour l'exploration non ?

Le personnel sur le quai vous regarde du coin de l'oeil. Vous sentez que certains voudraient vous questionner sur vos intentions dans les parages, mais vous ne souhaitez pas leur expliquez qu'une prophétie vous a menée jusqu'ici et qu'à présent vous cherchez où vous rendre précisement. Qui sait si ce sont eux les gens en danger ? Où au contraire, la cause de la détresse de la grande Dame.

Un homme blanc tout de kaki vêtu, avec une épaisse moustache grise, vous sort de votre torpeur en claquant la porte de sa Jeep et s'adresse à vous en s'approchant :

-Allons ma mignonne, cette forêt n'est pas un terrain de jeu pour une gamine comme vous. Des gens bien plus robustes que vous n'en sont jamais ressortis ! Remontez dans l'hydravion avant qu'il reparte et profitez-en pour vous prélasser au spa à votre arrivée.

Allez-vous le laisser vous parler sur ce ton ou bien vous lui prouverez de quoi vous êtes capable ? C'est à vous de jouer !

Pour info : l'hydravion et sa pilote se trouvent dans votre dos. Vous faites face à la terre, sur un ponton en bois, ainsi que 3 hommes et deux femmes qui travaillent à décharger des cargaisons. Certains parlent en petit groupe en vous scrutant. L'homme moustachu est sur la terre ferme, à environ huit mètres de vous. Sa Jeep est derrière lui. À votre droite, là où le ponton rejoint la terre, une hutte fermée semble abriter deux personnes.

Objectif : trouver des informations sur la "population en détresse"

Quelle merde. Quand Nick entendit parler de cette histoire de test de jeu-vidéo, qu'ils recherchaient des pokémon pour tester, il insista tant pour m'embarquer dans cette affaire que voilà que je me retrouvais dans la peau d'une femelle humain. Pfff ! Quelle merde !

Audition pourrie. Vision différente inadaptée à la véritable prédation. Odorat inexistant. Enfin si l'odeur de la machine, perturbant. Et puis la position bipède ! Comment ils font pour se débrouiller en voyant le monde de si haut ? Je ne cachais pas ma mauvaise humeur aux humains gérant l'expérience. Ouais je n'étais pas content d'être là, j'étais un volontaire forcé par ce traître de Nick.

En plus il fallait que je choisisse un pokémon ! Pyronille. Beurk ça a mauvais goût ces machins là. Natu c'est une gourmandise et les Archéomire ça me fait flipper. Bah. Va pour Natu c'est le moins pire. Bon première impression j'aime pas du tout. Mais trop tard pour faire marche arrière.

Quand enfin l'ordinateur me « lâcha », je me retrouvais face à un homme qui me traita de gamine, de mignonne et m'invita à retourner me prélasser au spa. Je fronçais les sourcils et voulu m'approcher de lui mais je me senti perdre l'équilibre, sensation de vertige ! Un-deux, trois-quatre... Ou un-trois, deux-quatre... Et ici c'est juste « un-deux ». Et puis sérieux c'est haut ! Je sentis que mon museau percutait quelque chose dans la machine en raison du déséquilibre.

Je m'approchais de l'homme et je fus soudain bien embêté... Tout d'abord mon premier réflexe fut de le renifler. Et... Bah rien. Me rappelant que je jouais un humain, je voulu l'attraper par le col mais... Comment je fais pour utiliser les bras ?... J'en ai pas moi et si je décolle mes antérieures pour imiter les bras humains je vais me casser la gueule ! Je choisis une troisième voie : je lui donnais un coup de boule. Pas fort, dans l'épaule en plus. Pour lui faire un peu mal et le déstabiliser, pour le pousser. Je voulais utiliser mes bras mais je ne compris pas comment. J'y mis ma force de Lougaroc bien entraîné, la machine allait-elle diminuer cela ?...

« Écoute mec. La mignonne peut soit te pourrir la vie, soit t'offrir l'espoir possibles de délicieux plaisirs en sa compagnie. Alors soit mignon veux-tu et réponds à ma question. Les terres sauvages sont-elles habitées ? Parles moi de ce que je vais trouver là bas. »

Je m'étais avancé pour être proche de l'homme. Je le coinçais entre moi et sa jeep.

-Eeeh, je crois que t’as pas bien compris à qui t’avais affaire gamine ! Tu crois quand même pas que je vais te laisser me bousculer de la sorte sans réagir ?! Je suis le Colonel Whiter et ces terres appartiennent à ma famille depuis plusieurs générations ! J’te laisse encore une chance de faire demi-tour, après quoi tu vas tâter de mon couteau.

La mine de l'homme s'est renfrognée et vous comprenez clairement qu'il ne plaisante pas et n'en dira pas plus. Votre Natu insiste pour que vous ne restiez pas à proximité de cet énergumène.
Derrière vous, les autres personnes vous toisent du regard, un air mauvais sur le visage de certains, d'autres restent neutres et continuent de travailler tout en vous écoutant d'une oreille.
La pilote de l'hydravion contemple la scène pour voir si vous changez d'avis, tout en jetant un œil à sa montre de temps en temps, histoire de montrer qu'elle ne restera pas là éternellement.

Il arrive midi, les Pokémons qui habitent la jungle s'activent et vous entendez les différents cris, bruissement d'ailes ou encore branches qui craquent sous leurs pas. C'est un bruit de fond léger, pas en lisière de forêt. L'expérience acquise au fil de vos aventures ainsi que vos connaissances concernant ce type d'environnement vous font dire que vous ne craindriez rien d'y pénétrer maintenant, mais votre raison  vous signale que vous n'avez pas encore suffisamment d'éléments pour savoir où vous mènera votre enquête avant de vous lancer dans l'inconnu (et là je ne parle pas du moustachu ! Hohoho).

Objectif : trouver des informations sur la "population en détresse"

Et un bon coup de crocs dans les c... Voilà qui t'aiderait peut être à revoir tes manières. Je décidais à cet instant que je n'aimais pas ce jeu. J'étais incapable d'utiliser les bras de l'humaine, je n'avais à ma disposition aucune capacités pokémon, mes possibilité d'action étaient très limitées et j'étais prêt à parier que la force de sa mâchoire était minable. Nick. Cette fois j'allais dévorer ce sale traître.

Comme si son petit couteau pouvait me faire peur. Game over et je recommencerais, n'était-ce pas là le principe d'un jeu vidéo : ne pas avoir peur de la mort ? Quoi qu'il en soit, ce type ne m'impressionnait pas.

«Et pourtant, en réaction vous n'avez que des mots et une menace envers, comment vous dites ? AH oui : une gamine. Est-ce ainsi que vous portez vos bourses, Colonel Whiter ? »

Rah comment on fait pour lever le bras et lui tapoter l'épaule ? Bah tant pis, m'intéresse pas ce type. Je lui adressais un sourire prédateur et me désintéressais de lui. J'avais un Natu avec moi, il me préviendrait s'il sortait son couteau.
Je commençais à me diriger vers la terre ferme. Avion, bateau, j'aimais pas ces trucs là. Soudain, un jeune puceau, était-il seulement en âge de travailler ?, céda sous le poids du colis qu'il avait sur les épaules : il s'étala face contre terre. Je me tournais vers le moustachu, avec le même sourire :

« Alors mon Colonel, doit-on attendre que vous utilisiez votre petit couteau ? »

Je lançais un regarde en bas, entre ses cuisses et me dirigeais vers le jeune garçon, ne sachant pas du tout ce que j'allais vraiment faire quand l'ordinateur me proposa un choix :

-Aider le jeune homme.
-Passer son chemin.

L'aider bien sur, c'est ce que je voulais faire. Je me vis lui tendre la main :

« Aller debout, on va le faire ensemble d'acc ? »

Hourra, cette humaine était donc capable d'utiliser ses bras ! Bon je ne comprenais toujours pas comment faire, m'enfin je l'aidais en portant le colis avec lui, c'est le plus important. Quand nous serons un peu éloigné, j'en profiterais pour lui demander :

« Je vais aller dans la jungle. Tu sais ce qui m'attends la bas ? Genre des cannibales en tutu emplumées avec des sarbacane ? »

-Pardon ! Pardon, c’est ma faute, j’étais tellement enthousiaste de te voir arriver que je n’ai même pas pensé à t’installer correctement. J’espère que tu m’en voudras pas ! Alors aies confiance, je vais juste glisser tes pattes avant et arrière dans les systèmes correspondants aux membres de ton personnage à l’écran. Avec ça, ça te permettra de déplacer plus convenablement ton exploratrice. Jusqu’à présent tu utilisais un système générique, c’est pour ça que tu arrivais quand même à te déplacer, mais nous avons codé un upgrade pour les quadrupèdes. Mpfh, voooilà, maintenant si tu bouges ta patte avant, Daisy bougera son bras en conséquence ! Fais-y bien attention, on a vu que tu avais l’air d’aimer la castagne, ça serait dommage qu’un geste mal placé déclenche une bagarre haha. En tout cas il est conçu pour s’adapter vite à ta façon de bouger, tu n’auras plus de problème avec ça !  Ah oui, Daisy c’est le prénom de la femme que tu incarnes. C’est un clin d’oeil à ma grande soeur qui m’a donné envie de faire ce métier, quand nous étions petits je la voyais passer des nuits à coder et… Hem, je te raconterai ça plus tard peut-être. Allez je te laisse y retourner, amuse-toi bien !

Vous entendez la porte du sas dans laquelle vous êtes dans le monde réel se refermer derrière vous et le jeu se relance. Vous avez à présent le total contrôle de votre personnage, les seules limites à présent seront celles implémentées par le jeu, qui vous le fera savoir en temps voulu.

Vous avez donc choisi d’aider l’adolescent avec sa cargaison. Vous voyez sur son visage qu’il n’a pas tout saisi à votre question, l’histoire de tutu semble l’avoir embrouillé, mais l’essentiel est compris. Il vous montre du doigt où amener la caisse : à proximité de la hutte fermée. Des icônes apparaissent à l’écran pour vous montrer comment vous déplacer avec le système activé dans le sas. Vous devez à présent suivre ces instructions pour prendre en main votre personnage.

Une fois vers la hutte, il vous répond à voix basse :

-Tu ne devrais pas aller dans la jungle. Rien de bon ne s’y passe. Je peux t’emmener à mon village si tu le souhaites, c’est le seul lieu sécurisé dans le coin. Ici le danger rôde partout, on évite de s’aventurer dans l’inconnu. Je ne sais pas vraiment ce qu’il y a là-bas, mais on m’a toujours dit de ne jamais m’approcher ! Une légende dit que des forces mystiques s’attaquent à nous et nous maudissent.

Objectif : continuer de chercher des informations sur la "population en détresse" OU suivre l’adolescent au village

Pause ? Pardon c'est ta faute quoi? Un vrai moulin à paroles ce type. Il n'avait pas pensé à m'installer correctement. Il me sorti brutalement du jeu et je me retrouvais dans l'espèce de boite. Il se précipita vers moi et m'attrapa la patte. Sérieusement j'ai failli lui grogner dessus, j'ai même pendant un instant eu l'envie de le mordre et de me barrer. D'où il me touche les pattes comme ça ? Genre c'est un veto ? En plus il allait me renvoyer là bas ! Bon okay j'allais pouvoir utiliser les bras de l'humain mais sérieusement s'il avait pu me dire que le test était terminé j'aurais été bien content.
Puis il commença à me parler d'une certaine Daisy. La mâchoire m'en tomba : je n'arrivais pas à croire que c'était le nom du personnage, donc mon nom !, dans le jeu ! En plus ce type avait oublié de m'enlever le casque du museau alors je voyais rien. Puis il me parla de sa grande sœur et de ce qu'il faisait la nuit avec elle ! Mais c'était qui ce mec ?! Et puis c'est quoi coder ? C'est quoi un système générique ? Et ce truc là euh... pugarde ? Et voilà qu'il me renvoyait la bas dedans sans même me demander si j'avais envie de pisser !

Je me retrouvais à devoir suivre une série d'instructions pour apprendre à manipuler les bras de l'humaine. Bon c'était bien mieux c'est vrai mais j'aimais pas du tout. Je trouvais que les humains n'avaient rien de stable et je voyais pas où je mettais les pattes avec les mamelles de cette femelle. Bon fallait s'y remettre. Je lui souris, me demandez pas de lui faire un super sourire féminin tout aguicheur tout mignon hein ! Juste un sourire ça allait très bien.

« Alors emmène moi dans ton village, tu veux bien ? Tu pourras me raconter cette légende en chemin, qu'est-ce que tu en dis? »

-Très bien, je t’aurai prévenue. C’est par là.

L’adolescent pointa du doigt la direction, puis prononça des paroles dans un dialecte inconnu. Il s’adressait aux personnes restées sur le ponton, qui hochèrent la tête à la fin de sa phrase. Vous avancez donc sur un petit chemin à moitié débroussaillé à travers la jungle. Derrière vous, vous entendez l’hydravion qui reprend son envol et la voiture qui démarre. Vous voilà coincée dans cette zone pour le mois à venir, à moins de trouver un autre moyen de quitter l’île. Le garçon vous raconte l’histoire en marchant :

-Il y a des milliers d’années de cela, les gens qui vivaient ici vénéraient une puissance maléfique, Aoaka. Ils devaient apporter de nombreuses offrandes et parfois même organiser des sacrifices pour calmer l’entité, sinon elle pouvait s’énerver et détruire leurs précieuses récoltes. Le peuple d’Aoaka vivait dans la peur, mais aussi dans la reconnaissance car grâce à cette divinité, les cultures se développaient comme jamais auparavant et ils n’avaient plus besoin de rien d’autre. Les habitants décidèrent cependant d’interdire toute entrée dans la jungle par des inconnus, afin que ceux-ci ne soient pas confrontés aux horreurs que la population subissait. Ainsi, nos connaissances sur cette population ne purent se développer depuis le jour où ils décidèrent de se couper du reste du monde. Tout ce que nous savons nous a été raconté par nos ancêtres, mais qui sait vers quelles atrocités ils ont évolué à présent ! … Voilà, nous sommes arrivés au village. Je te laisse maintenant étrangère, que le Soleil t'enrobe de sa chaleur !

Le jeune homme partit vers une maison en courant, tout en vous faisant un salut de la main. Autour de vous, des maisons construites en matières naturelles s’alignent dans une organisation parfaite malgré le sol inégal dû à la végétation. Pas de grandes folies niveau architecture, elles présentaient toutes une structure assez cubique avec un toit en chaume. Si vous vous promenez un peu, vous voyez les habitants qui s’affairent à ranger leur linge, nettoyer l’extérieur de leur maison, les enfants jouent entre les murs et les passants qui râlent parfois. Un peu plus loin, au centre du village se trouve le marché avec différents stands qui proposent poissons, gibiers, mais aussi vêtements, matière première telle que de la laine, ou encore des fabrications artisanales comme des colliers ou divers bijoux. Le lieu est assez actif et il semble y faire bon vivre. Lorsque vous croisez des gens, ils ne semblent ni hostiles ni surpris de vous croiser ici, même si le tourisme n’est pas développé dans la région.

Objectif : interroger les habitants pour trouver des informations sur la "population en détresse"

Me voilà à suivre un jeune homme jusque son village. Cette humaine avait-elle besoin de manger ou de s'arrêter pour ses besoins naturels ? Elle n'était pas réelle après tout... Bah peu importe, je supposais que l'ordinateur allait me prévenir, j'aurais alors le problème de « on fait comment? ». Bref, finalement je m'en moquais. J'écoutais donc la légende. Une puissance maléfique... Je pensais tout de suite à un pokémon spectre comme Ectoplasma ou une entité glauque dans le genre. Bah, percer le noyau et/ou l’électrocuter avec croc-éclair et voilà. J'oubliais complètement la présence du Natu d'ailleurs.
Il y avait donc bel et bien un peuple dans la jungle, du moins avait. Et si j'en jugeais par les informations distribuées par l'ordinateur, je venais je suppose d'avoir la confirmation. Le fait qu'il soit coupés du monde dans la légende était pour moi une preuve de plus.
Je commençais à me promener dans le village. Au coin d'un mur je tombais nez à nez avec un enfant pourchassé par un autre par jeu. J'entrais aussitôt dans la partie ! Durant quelques secondes, je jouais à essayer d'attraper celui qui pourchassait jusqu'à ce que je m'embrouille avec les commandes de la machine et que je vois Daisy s'écraser nez par terre. Les enfants éclatèrent de rire :

« Dites les gars, c'est vrai qu'il y a des gens qui vivent coupé du monde dans la jungle? »

Une fois ma réponse obtenue, je les saluais et me dirigeais vers le marché. Je tombais sur un marchand qui vendait de belles pièces de viandes. Je bavais aussitôt dans la machine, recouvrant malgré moi les commandes de bave. Je n'en achetais pas mais je demandais au marchand :

« Vos proies viennent de la jungle ? »

J'échangeais un peu avec lui au sujet de la faune de la jungle, le remerciais et m'éloignais. Plus loin, je vis une grand mère se masser le dos, la mine de celle qui souffrait au bord d'un lavoir moussant. Je m'approchais avec un sourire et répondis à l'affirmative pas « aider à faire la lessive ». Je l'encourageais alors à me parler des ragots du village...

-Hahaha t’es tombée, t’as perdu !

Les enfants avec qui vous jouiez vous pointaient du doigt en riant. Cela les amusaient qu’une étrangère prenne part à leur partie, d’autant plus si celle-ci était maladroite. Une fois l’éclat de rire passé, ils purent vous répondre. Tandis que l’un d’entre eux vous explique, les autres font les pitres autour en imitant des monstres :

-Ooooh oui, il ne faut pas y aller ! Des gens du village ont déjà disparu en essayant de s’introduire dans la jungle. Lorsque la nuit tombe, on s’y perd et d’un coup BOUH ! Un monstre sort de nulle part pour vous entraîner loin des habitations ! Allez Amana, c’est toi qui dois nous attraper maintenant !

Ils se lassèrent rapidement de cette conversation et les voilà déjà qui retournent jouer entre eux, ne remarquant pas votre signe ni que vous vous éloignez.

Arrivée au marché, un homme dont on ne savait pas c’était le gras ou les muscles qui prennaient le dessus - ou peut-être tous simplement un peu des deux - exposait son gibier du jour sur l’étale. En vous voyant approcher, il vous interpelle en tentant de vendre sa marchandise :

-Et pas qu’un peu ma bonne dame ! Je risque ma vie quotidiennement pour traquer ces proies, mais c’est ce qui rend leur chaire encore meilleure !

Vous sentez que le discours n’est pas tout à fait honnête et le vendeur le remarque, gêné :

-Oui enfin… Elles viennent bien de la jungle, mais il n’est pas non plus nécessaire de s’enfoncer très profondément pour les trouver. Je n’ai plus la forme de ma jeunesse, mais il faut bien que je continue de nourrir ma famille vous comprenez ? Alors on fait ce qu’on peut, et un jour mes enfants prendront la relève ! Qu’est-ce que je serai fier d’elles si elles reprennaient mon flambeau… Ce sont de braves petites, la dangerosité des lieux ne leur feront pas peur ! Même si elles venaient à rencontrer une bête plus féroce dans les profondeurs de la jungle, elles s’en sortiront, ça ne fait pas de doute. En attendant, je peux vous servir quelque chose ?

Lorsque vous lui tournez le dos pour reprendre votre investigation, l’homme reprend ses exclamations pour attirer la foule aux alentours. Ses éclats de voix diminuent au fur et à mesure que vous vous éloignez en direction des zones plus calmes du village, jusqu’à ce que vous tombiez sur une femme d’un certain âge. En vous approchant suffisamment, vous pouvez décider de l’aider dans ses tâches ménagères.

-Oooh merci jeune fille ! Vous savez, une vieille comme moi n’a plus son physique d’antan… Avant mon fils pouvait m’aider, mais il a récemment disparu. C’est pourtant un beau jeune homme, fort et musclé. Il allait souvent dans la jungle lorsque des enfants s’y perdaient et avaient peur à cause de toutes les histoires qu’on leur racontait. En réalité, on leur dit ça surtout pour qu’ils ne s’éloignent pas trop du village car avec la densité de la végétation, il n’est pas aisé pour nous de les retrouver parmi la broussaille. Mais je crois qu’à force, ça a fini par attiser leur curiosité au lieu de les effrayer… Et maintenant ils se mettent au défi de quitter le village à la nuit tombée. Heureusement, mon fils est bien vu de tout le monde et dès qu’un enfant décide de relever le défi, les autres viennent nous voir pour nous prévenir. Ainsi Tekoma, c’est le nom de mon fils, peut prendre la direction du petit rebelle et le retrouver rapidement en cas de problème. C’est un peu l’ange gardien du village. Mais ces derniers temps, il allait plus souvent que d’habitude dans la jungle, il ne m’a jamais dit pourquoi. Il a ses secrets, mais tant qu’il reste honnête cela ne me dérange pas. Sauf que cela fait quelques jours qu’il n’est pas revenu… Je m’inquiète, il n’était jamais parti, ni ne m'avait laissée sans nouvelles si longtemps. Vous semblez être une jeune femme très courageuse et déterminée, peut-être trouverez-vous un moyen de le ramener ? Je vous en prie, je m’inquiète beaucoup pour lui… J’ai déjà tenté de demander de l’aide à Dyani, il a l’habitude d’explorer les alentours avec mon fils, mais là il refuse d’y aller seul. Peut-être arriverez-vous à le convaincre de vous accompagner ? Laissez-moi vous donner une carte des environs dessinée par Tekoma pour vous aider.

La vieille entre quelques instants dans sa hutte et en ressort avec un parchemin. Lorsqu’elle vous le tend, une minimap apparait sur votre interface de joueur. Vous comprenez que la flèche jaune indique votre personnage et un pointillé bleu vous mène vers une destination encore inconnue.

Objectif principal : retrouver Tekoma
Objectif secondaire : demander de l’aide à Dyani en suivant la map

Je me moquais intérieurement du marchand de viande. Mon pauvre ami... Il ne savait pas ce qu'était un véritable chasse et juste à voir sa marchandise j'en déconseillais la consommation. Je fus beaucoup plus chanceux avec la vieille dame. J'avais l'habitude d'étudier une carte mais pas ainsi. Mes humains d'aujourd'hui ne pouvaient plus se passer de ces histoires de gps et autres truc-localisation.
La vieille dame ne me montra pas où habitait Dyani. Je compris vite que la flèche jaune me représentait sur la map mais je ne remarquais même pas les pontillés bleus. Bêtement, je me dis qu'une personne qui s'aventure aussi souvent dans la jungle devait habiter par là bas... Alors me voilà en route vers celle ci. Je fus intercepté par les enfants qui me déconseillaient d'y aller et m'invitaient à revenir jouer avec eux avant de s'en aller. Je souris et voulu poursuivre mon chemin mais je haussais les yeux au ciel quand une dame m'intercepta. Puis ce fut un homme. Puis de nouveau la femme qui, chose étrange, fit exactement les mêmes gestes, dit les mêmes mots de la même façon. Je fronçais les sourcils et voulu poursuivre mon chemin mais les enfants firent de même. Commençais à m'énerver cette histoire. Têtu, j'essayais encore et encore.
Fâché, maudissant sans me cacher les humains, j'abandonnais à la treizième tentative et décidais de longer la lisière de la forêt. Lorsque je fus caché par une maison, j'agis comme un parfait pokémon : je me dirigeais tout droit en direction de la forêt et il se passa quelque chose de totalement inattendu. Daisy se cogna contre un mur invisible mais je ne m'en cognais pas la truffe ! Je m'y attendais tellement pas que je perdis complètement patte dans la cabine et... tombais... Mais avec un temps de retard. Et, cerise sur le gateau, je me cognais la truffe dans quelque chose que Daisy bougeait le nez dans le vide ! Je perdis complètement mes repères. Ce fut la goutte d'eau. Je m'énervais : je mordis quelque chose. Je ne sais pas du tout ce que je mordis, mais je le fis de toute la puissance ma mâchoire, tirais et secouais violemment la tête d'énervement. Je sentis que je brisais quelque chose, je ne sais pas quoi et je m'en moquais.
Défoulé, j'expirais en grondant et remarquais les pointillés bleus sur la carte. Bon. Suivre bêtement les pointillés bleus. Et bien allons-y. M'énerve.

-Hahaha, il est en train de tout casser… Ouiii non, évite de… Trop tard.

Le créateur du jeu soupira en regardant avec dépit le Lougaroc s’énerver sur le mur invisible, en arrachant au fur et à mesure les câbles qui le maintenaient au centre de la capsule. Les contrôles fonctionnaient toujours, mais à présent le joueur se déplaçait réellement dans l’espace au lieu de rester sur place. Il finit tout de même par comprendre qu’il fallait suivre les pointillés bleus, mais c’était trop tard. Ca devenait un peu trop dangereux de le laisser sans maintien dans cette pièce, il valait mieux tout arrêter, le temps de réparer, et lui proposer de revenir plus tard, s’ils arrivaient à régler les problèmes en moins d’une journée…

Le jeune homme interrompit donc le jeu avant que son beta-testeur ne se cogne à un mur. Il expliqua rapidement la situation au Pokémon via l’interphone avant d’entrer dans la pièce et de lui retirer le matériel.

-Malheureusement il serait compliqué de continuer le jeu dans cet état. Je suis désolé, on doit arrêter là le temps de remettre en état… Ce n’est pas ta faute, on aurait dû prendre des câbles plus solides ! Heureusement qu’on en a en rechange, mais on ne sait pas vraiment combien de temps ça prendra. Je peux te proposer de repasser dans deux heures si tu souhaites poursuivre l’aventure… En attendant n'hésite pas à faire le tour du centre et prendre quelques rafraîchissements ! On est tous et toutes ici pour s’amuser après tout ! Je te dis à plus tard hein ?

Une fois le canidé sorti de la pièce, un air pas forcément ravi sur ce qu’il venait de se passer, l’équipe de maintenance put s’occuper des dégâts. Cela prit un peu de temps, les gens devant courir dans les différents locaux réservés au personnel pour trouver les bonnes pièces. Une fois la structure réparée, ils durent encore donner un petit coup de nettoyage afin de rendre la capsule comme neuve !

Les deux heures s’étaient écoulées et pas de Lougaroc à l’horizon. Peut-être s’était-il perdu ? Ou avait-il trouvé un autre jeu plus à son goût… L’équipe patienta quand même encore une trentaine de minutes avant de laisser entrer une personne qui attendait pour tester Le temple secret.

-Salut et merci de ta participation ! Tu vas incarner une exploratrice pleine d’entrain, j’espère que ça ira le côté “réalité virtuelle” ? Plusieurs personnes ont témoigné d’un effet mal des transports… Mais normalement la technologie a suffisamment évolué pour éviter ça de nos jours. Je suis sûr que tu t’y habitueras rapidement ! Installe-toi au milieu de la pièce s’il te plait, et je vais te mettre un casque tout beau tout neuf. C’est pas trop serré, ça va ? Dans cet environnement, tu peux marcher, courir, sauter et faire tout ce que tu veux ! De notre côté, on verra grâce à nos écrans à la fois ce que tu fais dans le monde réel et ce que tu vois dans le jeu. Penses bien que c’est encore en phase de test, il peut manquer certains éléments, des actions voire des dialogues… Enfin on espère que ça te plaira quand même ! Tu as des questions ? Non ? Alors c’est parti !