« Alizou ? Ca va pas ?
- Ca a l’air d’aller ?... j’en peux plus Lyra, fait trop chauuuuuuuud... marmonnais-je en me retournant sur le lit, soupirant bruyamment dans la chambre à demi plongée dans l’obscurité.
- Allez, arrête ! Tu devrais sortir un peu ça t’ferais du bien.
- Redis moi quand le soleil s’ra couché...
- Ali... soupira-t-elle de désespoir, ça va passer t’inquiètes pas. Tiens, aujourd’hui ? Ca tombe à pic !, s’exclama-t-elle en reposant le journal sur la table. Allez Alizou, va te préparer on sort.
- ... Quoi ? »

Je me redressai péniblement, la regardant d’un air partagé entre surprise et fatigue intense. Quelle heure était-il déjà ? A vivre les volets fermés pour empêcher la chaleur de rentrer, je commençais à perdre la notion du temps. Dix-neuf heure... tout de même. Mais impossible de bouger, la chaleur me clouait sur place. La simple idée de sortir et de me faire marteler le crâne par l’astre du jour anéantissait toute motivation en moi. La chaleur était plus intense qu’à l’ordinaire ces derniers jours, le temps en était comme ralenti.

« ... Je hais l’été.
- Toge... »

Tiens, même Ace n’avait déjà plus d’énergie, un miracle. Ou peut-être qu’il avait juste trop fait l’idiot en plein soleil, c’était une possibilité. Enfin... vu l’heure qu’il était, je pense que sortir un peu ne me ferait pas de mal. Le soleil ne devrait plus trop chauffer à cette heure, avec un peu de chance, un peu de vent frais et cela serait plus supportable.

Réunissant mes dernières forces, je parvins enfin à me lever. Cette étape faite, je pris quelles affaires et titubai jusqu’à la salle de bain pour prendre une douche rapide et me changer. Ah, l’été, la seule période l’année ou les douches froides sont agréables. J’en sortis presque tremblante tant le changement de température avait été brusque. Ceci fait, j’enfilai une robe dans un dégradé bleu-mauve, une paire de sandales et attachai mes cheveux avec mon nœud bleu habituel. Le contact de l’eau fraiche m’ayant réveillée, je me sentais déjà un peu mieux. Mais où est-ce qu’elle comptait m’emmener encore ? Elle et ses secrets, moi qui déteste ne pas être prévenue... Enfin, tant pis. J’en profitait pour rassembler mes pokémons et constatait alors que ma Tropius manquait à l’appel.

« T’as pas vu Mistral ?
- Elle doit être dehors, elle jouait avec Sylvia.
- Je vais la chercher. »

Je n’eus pas mis longtemps à chercher. A peine sortie, ce fut elle qui m’accueillit en sautant de joie. La seule qui ne manquait pas d’énergie à jouer en plein soleil, cela avait même l’air de lui en donner d’avantage. Je l’enviai vraiment parfois, de pouvoir supporter cette chaleur sans broncher. Bref, tout le monde réuni, nous prîmes nos affaires et quittâmes l’appartement pour descendre à l’arrêt de bus. Carmin-sur-Mer, Safrania, Celadopole, d’après les arrêts de cette ligne. Hm, peut-être que nous allions à la plage alors ? Impossible de vraiment deviner, il ne me restait plus qu’à attendre.

Les secondes et les paysages défilaient à travers la vitre du bus, je commençais déjà à somnoler en tenant ma petite Tropius sur mes genoux. Au moins était-il climatisé, cela rendait traversée plutôt agréable. Lyra dut même me secouer lorsque que notre transport s’arrêta enfin à Celadopole. Il faisait déjà presque nuit, mai la foule incroyable dans les rues indiquait qu’un évènement important se préparait. La pauvre Mistral commençait déjà à s’affoler de voir autant de monde en d’entendre autant de bruit de tous les côtés. Ma présence la rassurait un peu, mais la façon dont elle se collait à mes jambes indiquait bien qu’elle ne voulait pas me quitter.

« Une... fête foraine ?
- Ca va nous changer un peu les idées, tu n’crois pas ? »

Soupir. Je n’avais pas vraiment envie de me mêler à la foule, mais je devais reconnaitre que j’étais curieuse de voir de quel genre de stands ils avaient. De toute manière, je n’avais pas trop le choix ; Lyra me prit la main et m’entraina vers le centre ville à travers la masse grouillante de monde. Mistral dut voler et nous suivre depuis le ciel pour ne pas se faire bousculer par tous les passants, encore trop faible pour jouer aux bulldozers avec ces brutes d’humains.

Après avoir fait le tour de quelques stands de jeu et de nourriture, nous arrivâmes enfin à la place centrale où trônait l’attraction principale. Encore un tirage hasardeux avec des lots à remporter, toujours pour les mêmes et ceux qui ne servent à rien pour moi, on parie ? Cela semblait assez simple, il suffisait de tirer un papier et de répartir nos points. Ca ne coutait rien de tenter après tout...

« Partante ? On tire en même temps, d’accord ?
- Je vais encore tirer un mauvais chiffre de toute façon, alors... »

Nous plongeâmes chacune une main dans la jarre, remuant les papiers dans l’espoir de trouver le meilleur... ou le pire, allez savoir. Va pour celui-ci, me dis en ressortant le mien de la jarre. Il ne restait plus qu’à le déplier pour avoir le verdict.

« 94...
- T’as été plus chanceuse que moi sur ce coup... 31. »

C’est vrai que mon score avait l’air moins nul face au sien. Mais avec le prix des lots, je n’avais pas masse de choix. Mais c’était quoi au juste, leur « boite mystère » ?... un peu trop mystérieux à mon gout. Peut-être un lot aléatoire encore, au vu de ma chance naturelle, en prendre une pourrait être amusant. Ils allaient encore trouver le moyen de me refiler une pokeball ou un œuf de Magicarpe, connaissant le principe.

« Alors mademoiselle, vous avez choisi vos lots ?
- Hm... un joyau glace et une petite boite mystère.
- Voilà, merci d’avoir participé. »

Si la boite me décevait, il resterait la petite pierre glaciale. Etrange ce froid qu’elle dégageait, mais plutôt agréable par ce temps. Je rejoignis Lyra qui avait choisit son lot également, un joyau feu pour elle, le total opposé. J’ignorais ce qu’elle allait en faire, mais cela ne me regardait pas après tout.

« Alors tu as pris une boite ? Il y a quoi à l’intérieur ? Allez, ouvre !
- Piuuus ! »

Tiens, même l’autre curieuse voulait savoir maintenant. J’avais un peu peur de l’ouvrir, comme si la colombe de mon espoir allait s’en échapper si je cédais la tentation. Tant que je n’ouvrais pas, je pouvais toujours espérer quelque chose d’intéressant. Mais ouverte, la dure vérité me rattraperait... n’est-ce pas stupide, à quoi bon garder de faux espoirs ? Je poussai un long soupir et me décidai enfin à soulever le couvercle.

La suite ? Vous la connaissez...