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 [Event] Défilé de mode au Musée !

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MessageSujet: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptySam 6 Nov 2021 - 12:01


Bridget Laobba

Personnage non joueur




L’obscurité avait conquis le ciel, le soleil ayant depuis plus d'une heure laissé sa place de régent à Dame Lune qui, pleine, offrait une belle luminosité dans la ville d'Argenta, dont l’intérieur du musée laissait deviner une certaine agitation. Des silhouettes se pressaient, leur ombre contrastait avec les éclairages ambiants, se trimballant d'une pièce à l'autre d'un pas hâtif, telle une fourmilière de fermites accomplissant leur travail quotidien. Des pas particulièrement lourds se singularisaient des autres, et autrement plus pressés : ceux de Bridget, l’agent chargée de la sécurité du musée !
Elle enchaînait les allers-retours entre les cabines d'essayage, le couloir du défilé, les stands d'entretien esthétique des pokémons et la disposition des petits fours (non, elle ne les arrangeait pas, mais en manger un de temps à autre calmait hardiment ses nerfs).
Et pour cause, ce début de soirée avait une connotation particulièrement importante pour la jeune femme.

En cette nuit débutait le défilé automnal de la très plébiscitée Bettina Piesch, l'occasion de faire briller ses oeuvres les plus formidables et extravagantes, toutes reconnues par le monde de la haute couture. Et le lieu choisi était son terrain à elle, Bridget Laobba, agent de sécurité du musée, spécialement décoré pour l'occasion. Les orbites vides, et qu'on devinait mauvaises, du Ptera suspendu au hall d'entrée pouvaient témoigner de ses chamboulements. D'abord, il avait fallu instaurer un climat plus chic que ce que pouvaient offrir les murs froids de cet ancien bâtiment, et l'instauration de petites cheminées avec LED intégrées dans tous les recoins sombres du musée avaient grandement aidé à instaurer cette sensation chaleureuse qui manquait grandement. Cependant, malgré les guirlandes lumineuses, les projecteurs et la boule à facettes, une attention toute particulière avait également été apportée aux fossiles exposés, afin de les conserver au premier plan. C’est donc une savante association du monde primaire et contemporain qui avait été minutieusement préparée pour flatter ce défilé d’un tout nouveau genre. Anciennes comme nouvelles, toutes les beautés sont à mettre en avant.

Mais ce n'était pas toute cette organisation, les invités prestigieux, ou les propres efforts de Bridget, qui faisaient de cette soirée une soirée particulièrement importante pour elle.

Après avoir fait son marathon de petites corrections de dernière minute, celle-ci s'était réfugiée dans les cabines des mannequins, le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine alors que sa main droite serrait d'une force contenue son micro, l’autre se retenant de froisser le petit papier renfermant son discours.
Ce soir était important pour elle. Ou plutôt, pour l'enfant qu'elle eût été. Un simple regard furtif dans le miroir lui faisant face fut suffisant pour faire remonter des souvenirs qu'elle espérait enterrés et oubliés à jamais, ce qui, hélas n'était malheureusement pas le cas. Quand ses iris rencontraient le reflet de sa silhouette, des échos de voix lointaines résonnaient alors dans son esprit, ainsi que des rires moqueurs perforant à chaque fois son estime personnelle...

Un oeil critique jaugea sa robe, dont le gris pailleté contrastait bien avec son teint quelque peu halé. Elle avait une coupe en trapèze qui mettait élégamment son dos à nu. Oui, le même dos qui avaient essuyé beaucoup de dégoût et qui avait instauré la confusion quant à son sexe. Un dos musclé, taillé pour façonner la pierre. Une bretelle seule occupait le maintien de sa poitrine, et, la robe étant sans manches, laissait totalement entrevoir ses épaules et ses bras, et donc leur musculature, toujours critiquée pour être "trop virile pour une femme". La traine de l’habit était à longueur du sol, mais puisqu'elle était fendue sur le côté, on apercevait régulièrement un peu de sa jambe, façonnée par des années à creuser dans la mine. Une paire d’escarpins "diamants" n'aidant pas, puisque le talon haut faisait également ressortir le galbe de sa cuisse.

Un soupire lourd se fit. C'était son soir. Le soir qu'elle attendait désespérément pour briller. Mais la magie n'opérait pas...

Bridget se leva, s'avançant au plus près du miroir. Son regard avait glissé du côté des loges, où elle apercevait les mannequins s'affairer. Des filles d'une beauté saisissante, et dont le physique n'allait pas manquer de mettre en valeur les pièces de la maison Piesch.

Il n'en fallut pas plus pour davantage descendre la confiance obtenue après des semaines de préparation. Serrant les dents, Bridget releva les yeux face à la glace, cette fois se concentrant sur son visage. De magnifiques boucles d'oreilles en or blanc enjolivaient la tenue, contrairement au maquillage, qui se contentait d'un léger fard à paupières en accord avec la robe et la chevelure de sa propriétaire. Bridget avait voulu faire simple, au vu des efforts investis dans sa tenue, pour ne pas surcharger son apparence.

Et pourtant, malgré toute la réflexion qu'avait nécessité la confection de sa tenue, là, à l'instant présent, elle peinait à se trouver à la hauteur de l'évènement qu'elle allait présider. Ses traits fermes, sa large taille façonnée par des muscles trop développés s'avérait à nouveau être un handicap à son épanouissement.
Puis, vint un miracle.

Une fille passa derrière elle, et ne sut retenir un « Oooh vous êtes très belle comme ça ! Elles sont incroyables vos épaules ! Vous faites du sport non ? On dirait une statue antique ! ». Une simple intervention que Bridget aurait pensé être une cruelle blague, mais qui, au vu du regard que lui offrit la frêle mannequin, était sincère. Rougissant, il n'en fallut pas plus à la concernée pour offrir la plus sincère des étreintes à la jeune fille, et retrouver le courage précédemment perdu.

Il était 21 heures.
L'heure de son discours.

D'une démarche qui n'aurait jamais pu être assurée sans l'aide précieuse de la mannequin nouvellement rencontrée, Bridget sortit de la loge et regagna le hall principal, où s'ameutaient déjà de nombreux invités, dont certains connus à l’échelle régionale.

Forcément, Bridget n'eut pas le temps de s'attarder sur les silhouettes, préférant les laisser à leur statut d’ombres sans visage, afin de ne pas perdre la force fraîchement trouvée de porter le micro à ses lèvres. Elle hésita une dernière seconde, porta un ultime regard au carton raturé de notes discrètes, puis leva la tête.

« Mesdames et messieurs, bonsoir. Le musée d’Argenta est ravi et honoré de recevoir la maison Piesch pour la présentation de sa nouvelle collection, intitulée Nautilus. Je rappelle que cet événement a notamment pour objectif de réunir des dons destinés aux œuvres caritatives de Kanto, grâce à la participation et l’initiative de mademoiselle Dahlia Abdlajin-Becker. »

Une vague d'applaudissements à l'intention de la concernée retentit, offrant quelques bienvenues secondes à Bridget pour expirer, prête pour la suite.

« Avant de commencer le défilé, j’aimerais formuler quelques mots d’introduction. »

Quelques murmures fendirent la foule, toujours plus opaque, tandis Bridget s’autorisa un discret regard sur le côté pour réquisitionner le sourire approbateur de Dahlia, qui l’encouragea à continuer.

« La collection Nautilus montre que le concept de beauté n’est pas réservé à quelques critères arbitraires, définis seulement par les magazines ou la publicité. Le fait d’organiser ce défilé dans le musée montre que la beauté a toujours existé, et que rien n’interdit de trouver belle une simple pierre ou un vieux fossile. Je… Je n’aurais jamais imaginé pouvoir inaugurer un tel événement, ce soir. Je suis vraiment contente, merci. »

Quelques applaudissements essaimèrent la foule, rapidement encouragés par ceux de Dahlia. Les deux femmes s’apprêtèrent alors à quitter l’estrade, lorsqu’elles furent soudainement interrompues par un "Vriim" vrombissant, résonnant dans l’ensemble du musée. Tour à tour, les cheminées lumineuses s'éteignirent, de même que les néons principaux du bâtiment. De l'étincelante lumière, l'ambiance passa brutalement à l'obscurité la plus totale, uniquement perturbée par le clair de lune scintillant que l’on apercevait depuis les fenêtres.

Serrant son micro bien trop fortement pour son bien-être, Bridget sentit une boule se former au creux de son ventre, alors qu'elle devinait des cris de protestation venir de l'extérieur...

Mais que se passait-il ?

Ca y est ! Vous vous êtes mis sur votre 31, avez longuement observé votre reflet dans la glace, peut-être même fait quelques poutoux d'encouragement, puis vous voilà, dans le musée d'Argenta. Une mastodontesque Gravalanch vous a accueilli par un grognement sordide, mais son noeud de dentelle accroché sur le côté de sa tête vous a tant distrait que vous n'y avait pas prêté attention ! Et que voyez-vous, désormais une coupe de champagne sied à votre main. Quelle élégance !


Heureusement, vous n'êtes pas seul. Le musée est bondé, et peut-être apercevez-vous même certaines connaissances ou personnalités, au loin, ou proches, qui viennent s'acquérir de votre présence (ou vous fuir comme la peste, qui sait ?).



Début de la première étape :


Après votre arrivée, vous vous imprégnez de l'endroit, quelque peu impressionné (ou pas ?) par ce mélange de sophistication entre jeux de lumières, fossiles flattés par une décoration d'une grande finesse et ornements modernes et extravagants. Ces vestiges de temps passés qui côtoient pour la durée d'une soirée l'ère moderne de notre époque, et qui semblent vous fixer du regard. Mais ça, c'est votre imagination.



Alors, le discours commence. Bridget est émue mais capte l'attention, tout le monde l'écoute, mais alors qu'enfin, le défilé est prêt à commencer… *Sbiiim*



Voilà, plus de lumière... Et... quels sont ses bruits de protestation qu'on entend au loin ? Telle une foule armée de torches allumées... Vous avez toujours votre coupe de champagne en main ? Alors accrochez-vous !



Quelques consignes



Pour ce nouvel évent, le fonctionnement diffèrera légèrement du précédent. Cette fois, plusieurs petits événements se déroulent un peu de partout ! À vous de choisir vers quelle mission vous orienter !

Attention, nous demandons donc aux participants de prendre en compte les actes des autres membres si ceux-ci ont choisi la même mission, afin de ne pas empiéter sur leur contribution ! Les missions listées ci-dessous sont à prendre comme des pistes à suivre, plutôt que des objectifs à atteindre obligatoirement.



Missions de la première manche :



  • Equipe 1 : Restaurer le courant électrique. Les plombs devraient se situer du côté des coulisses.

  • Equipe 2 : Aller à la rencontre des extrêmistes écologistes qui crient au scandale devant les portes du musée, affirmant que Bettina exploite des ressources pokémons pour la confection de ses tenues, et que le musée viole la paix des anciens pokémons en y exposant leurs ossements !

  • Equipe 3 : Rassurer Dame Cocannelle qui fait une panic attac car elle croit avoir vu bouger un fossile avant que les plombs ne sautent.




Les retardataires peuvent encore s'inscrire ici !

L'event commence à la suite de ce post !
La première étape dure jusqu'au 19 novembre !
Amusez-vous bien !




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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptySam 6 Nov 2021 - 18:51
Quand Nick et Marco m'annoncèrent qu'ils allaient à une soirée au musée d'Argenta, je fus très heureux de répondre que je viendrais. Bien sur que je serais du voyage, j'en fis même la promesse ! Je devais des excuses au personnel du musée d'avoir fui de la sorte et d'avoir été aussi difficile à supporter durant mon séjour. Mais je trouvais bizarre que le scientifique pouffe de la sorte quelques secondes après mon acceptation et que l'agent de sécurité les trahissent en lui donnant un coup de coude pour le faire taire. Je fronçais les sourcils et réalisais soudain qu'un certain nombre d'étudiants nous écoutaient à aux fenêtres. Et la condition tomba : il s'agissait d'un défilé de mode et nous devions venir sur son 31, en costume de soirée. Je toussais :

« Kwaaaa ?!  Pas question. »

Les étudiants, tout comme ces deux traîtres de Marco et Nick, explosèrent de rire et il me fut agité sous la truffe que j'avais fais la promesse de venir. J'étais coincé et il n'était évidemment pas question de venir en étant juste brossé. L'évidence me frappa soudain devant l'immense sourire de ces deux traîtres qui osaient se nommer mes amis :

« Non ! » M'exclamais-je, catégorique.

« Oooh que si ! Tu n'as pas le choix mon pote, tu vas devoir y passer ! » Répliqua l'agent de sécurité.

« Je préfère crever la gueule ouverte dans un fossé.

-Tu as fais la promesse devant témoins d'être présent ce soir là l'ami.

-Je – ne – prendrais – pas – de – bain ! » Claquais-je des dents dans leur direction.

… Et je n'eus pas le choix. Le grand jour arriva et je me retrouvais devant la porte d'une salle de bain d'un logement de fonction du musée d'Argenta. Béa, une femme travaillant au musée, était là et négociait avec moi pour me faire entrer dans la salle de bain. Finalement, après vingt minutes de bataille, Nick m'attrapa, me souleva et me posa dans la baignoire. Naturellement je protestais et me débattis furieusement jusqu'à ce que Béa me donne une pichenette sur la truffe. Je fis un véritable caprice de Rocabot dès l'instant pour l'eau se mit à couler. Nah je ne voulais pas ! Je n'aimais pas. Brraaaaaaahhaaaaargh ce fut absolument horrible ! Surtout que cette fois-ci on ne me laissa pas l'occasion d'aller me rouler dans l'herbe ou sur un tapis. Nah il fallait que je sois tout beau trop propre : alors je du passer par la terrible épreuve du pulseur. C'est queue entre les pattes et avec des yeux de chien battu que je laissais Béa me sécher et me brosser... Jusqu'au moment ou Nick débarqua avec un appareil photo alors, furieux, je voulu sauter de la table pour lui dévorer le fessier mais Béa m'attrapa et me reposa fermement sur la table. Mais la cerise sur le gâteau était encore à venir... J'allais devoir porter un vêtement que Béa avait fabriquée rien que pour moi. Je refusais comme d'habitude mais l'on me rappela ma promesse...

Au bout de deux heures de supplice, de cauchemars même, je posais la patte dans le salon. Mon poil était parfaitement lavé et brossé, brillant de santé et de fierté. Mes cornes jaillissant de ma nuque étaient toutes décorées de motifs jaunes complexes laissant penser au soleil. Sur mon dos se trouvait un tissu s'enroulant autour de mon cou, s'élançait à l'assaut de mon dos pour s'élargir sur mes hanches et mourir tranquillement autour de ma queue, le tout sans gêner aucun de mes mouvements. Sur le dos, le tissu était aussi sombre qu'une nuit sans lune avec quelques points blancs rappelant les étoiles. La couleur s'éclaircissait dans un dégradé sur les bords afin que la couleur naturelle de ma fourrure rappel le crépuscule... Nick siffla, affirmant que j'allais attirer l'attention de toutes les femelles de n'importe quelle espèce ce soir. De mauvais humeur, je ne fis que gronder une réponse. Je me trouvais tout simplement ridicule !

Je suivis Béa, Marco et Nick jusqu'à la salle de réception. C'est un véritable cri de joie qui marqua mon arrivée : une employée du musée, travaillant habituellement à l'accueil, me pointa du doigt et se précipita pour enrouler ses bras autours de mon cou, affirmant que je l'avais plongé dans l'inquiétude et que je lui manquais beaucoup. Plusieurs employés du musée firent de même et je me retrouvais rapidement entouré d'humains très heureux de me revoir, tous me complimentant sur ma tenue. Je ne savais pas si je devais être content d'être au centre de l'attention de la sorte ou bien alimenter ma mauvaise humeur de devoir me présenter avec cette tenue ridicule. Quoi qu'il en soit je passais un excellent moment jusqu'à ce que Bridget fasse son apparition et ne commence son discours.

Quand je pense que Marco et Nick ont réussi à me faire venir pour assister à un défilé de mode je... Au moins mon ami scientifique était venu avec Lina, sa superbe Grahyena. Je me déconnectais rapidement du discours qui... et bien disons le n'éveillait absolument aucun intérêt en moi. L'événement n'avait véritablement commencé que depuis moins de cinq minutes et je m'ennuyais déjà ferme. Heureusement, Arceus soit loué, il se passa quelque chose qui dérangea les organisateurs, une agitation s'empara de l'équipe, des cris de protestations depuis l'extérieur. Le flic en moi s'éveilla : je me déconnectais complètement du discours et me tournais vers l'entrée... Et puis soudain Sbiiim, plus d’électricité. Dans le même temps, une femme hurla, certainement à cause de la soudaine obscurité. L'employée du musée qui m'avait accueillie à mon arrivée avec un cri de joie expliqua :

« Je l'avais bien dit que le système électrique du musée n'allait pas supporter tout ce matos, ce sont sûrement les plombs qui ont sautés. Je vais aller voir.

« Il n'est pas question de te laisser y aller seule Sophie. Guide moi. »

Je ne laissais aucune place à la négociation et me frayais un chemin dans la foule pour me diriger vers les coulisses. En quelques instants, nous quittâmes le brouhaha inquiet de la foule pour le silence des coulisses. Presque aussitôt une odeur que je n'arrivais pas à identifier me chatouilla les narines. Le tableau électrique se trouvait dans un placard au beau milieu du couloir. Plusieurs détails me rendirent prudent, méfiant : tout d'abord l'odeur bizarre, puis une porte ouverte au fond du couloir, enfin je cru entendre des chuchotements. Sophie me percuta et poussa un petit cri et s'excusa. Bizarrement s'en fut terminé des chuchotements... Nous avançâmes ensemble dans le couloir jusqu'au tableau électrique. Un objet en métal se trouvait au sol, je n'arrivais pas à l'identifier dans l'obscurité. Je le reniflais :

« Il y a un objet par terre... C'est en métal... ça sens le mâle humain... Et... Le crapaud je crois, c'est bizarre. Vous avez embauché un nouveau technicien ?

-Non pourtant...»

Tout se passa extrêmement vite : deux silhouettes firent leur apparition. Un mâle humain s'empara de Sophie et lui plaqua une main sur la bouche. Un pokémon humanoïde fonça sur moi. J'eus tout juste le temps de l'esquiver par pur réflexe mais un autre pokémon se présenta devant moi. Je ne pu absolument rien faire pour esquiver le Mach Punch du Tygnon que je reçu en pleine mâchoire. Malgré l'obscurité, le monde tourna. Je percutais le mur et je me sentis perdre connaissance une fraction de seconde. Un instant plus tard j'étais étalé sur le sol trop sonné pour faire autre chose que gémir...
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMer 10 Nov 2021 - 8:40
La porte d’un taxi claqua devant le musée d’Argenta.
Avance calculée.

L’attente ne serait pas longue dans ce lieu chargé d’histoire, mais elle était nécessaire à qui voulait éviter la foule qui s’agglomérerait bientôt devant l’entrée. Médias et curieux formeraient vite une masse flexible, mais compacte, étrange entité dont ont ne distinguerait plus que les bras armés, ciblant des inconnus pour lesquels chacun n’aura que peu d’intérêt. L’important sera de dire « J’y étais. »
Ils apprécièrent les marches vides et les gravirent tranquillement. Dans leur dos, le soleil couchant s’attardait, lui aussi intéressé par le défilé. Les spots placés à l’entrée étaient encore éteints, mais ils braqueraient bientôt tout leur éclat sur la superbe banderole déployée au sommet du bâtiment. Le mot « Nautilus » ondulait à sa surface : mystérieux, aguicheur et approprié.

Elle passa la première, mais il marchait dans ses pas. Le musée les accueillit sans égard pour leur élégance ; pourtant le blanc leur allait si bien.
Lui portait un costume immaculé, veste ouverte sur une chemise au col officier qui l’abstenait de cravate au nœud compliqué. La coupe raffinée d’un pantalon à pince étoffait ses jambes élancées et tombait joliment sur deux chaussures au cuir mat d’un crème discret.
Elle faisait honneur à son passé de mannequin. Sa fine silhouette était saupoudrée d’un épais manteau blanc pelucheux qui dissimulait une tenue courte mettant en avant ses interminables jambes. Serrée sur ses hanches, la robe s’accordait un peu plus de fluidité sur son buste délicat, la flattant d’un audacieux décolleté et drapant ses bras fins de manches ballonnées, resserrées sur ses poignets.
Cette uniformité dirigeait gentiment les regards vers leurs visages, pour inévitablement se laisser surprendre par la profondeur de leurs yeux noirs. Les Ferys étaient à leur avantage ce soir.

Gagnant le vaste hall, les talons de Seven y claquèrent à peine. Soudain saisit au cœur par une émotion passée qu’elle croyait oubliée, elle s’arrêta bien avant le guichet. Ses mains fines se resserrèrent sur sa minaudière couleur neige, mais son regard ne parvint pas à quitter le plafonnier et l’immense squelette de Ptera auquel le musée avait accordé un vol éternel.
Une épaule contre la sienne précéda une voix douce et velouté dont jamais elle ne se lasserait :

J’avais sept ans, c’est ça ?
Six. Et moi neuf.
Tu te souviens pourquoi Mamie nous avait emmené ?
Pour que tu arrêtes de faire des trous dans son jardin.
A-Ah oui ?
Tu as ruiné son potager. L’année où elle cultivait des épinards, comme par hasard.
Je vois. C’est pour ça que tu m’as laissé faire.
Tout à fait.

Ils échangèrent un sourire complice et se tournèrent avec la même simplicité lorsqu’une petite voix les interpela près de l’accueil. On leur proposa de déposer leur affaires le temps de la soirée. Seven accepta volontiers et Octave aida sa sœur aînée à quitter la chaleur de son douillet manteau. Tous deux furent ensuite invités à patienter parmi les trésors du musée.

* * *

Vingt et une heure.

Seven saisit le bras d’Octave et le détourna délicatement de son étude studieuse d’un fossile encore non identifié. Le défilé allait commençait et elle tenait à être aux premières loges. Son cadet la suivit sans protester. Sa sœur lui avait toujours assuré ne pas regretter le mannequinat, mais il savait qu’elle en avait conservé un fort attrait pour la mode et Piesch faisait partie de ses créatrices préférées.
À peine s’étaient-il frayés un chemin jusqu’au podium que le silence se fit dans la salle. Une femme solidement charpentée, aux atouts habilement mis en valeurs, fit son entrée. Bravant une visible timidité, elle annonça le début des festivités. Un discours épuré, au cours duquel Octave remarqua la présence de l’étoile montante du cinéma, l’actrice Dahlia Abdlajin-Becker. Il applaudit à l’unisson de son aînée, lorsqu’un vrombissement désagréable interrompit l’assemblée.

Black-out.

Des éclats de voix s’élevèrent ci et là dans une obscurité très vite étoilée de petits spots découpant nombre de visages circonspects. Pokématos en main, Octave activa son flash. Il tailla la silhouette figée de l’animatrice de la soirée. Le jeune homme se rapprocha du podium, inquiet, lui demanda si tout allait bien, mais un puissant cri derrière lui étouffa la douceur de sa voix.

S-s’il vous plait ! Venez m’aidez ! Ma tantine se sent mal !

Seven saisit sa manche. Il se tourna vers elle, éclaira son visage et suivit son regard. Dans la lumière du pokématos de sa sœur, un adolescent aux grosses lunettes soutenait avec difficulté une forêt de froufrous. Au milieu de cette jungle satinée, une grande femme tout en courbe vacillait.
Octave se précipita à la rescousse du garçon. Il ôta le verre vide des mains de la malheureuse, passa dans son dos, glissa ses bras sous les siens et lui évita la chute. Seven les rejoignit une seconde après, tirant derrière elle une chaise heureusement oubliée près des commodités. On installa la fébrile et très vite, on s’inquiéta de ses paroles alambiquées.

I-Il a bougé ! J-Je suis sûre qu’il a b-bougé. Loué soit Arcéus, q-qu’il nous protège de leur invasion…

Seven s’accroupit à ses côtés et lui prit la main.

Madame ? Est-ce que vous m’entendez ?
I-Ils se réveillent… C’est écrit, c’était… Non, non !
Tantine Cocannelle ? E-Est-ce que ça va ? Bredouilla le garçon dont les yeux humides étaient gonflés par l’épaisseur de ses verres. C’est moi, Hugo, vous me reconnaissez ?
I-Il a bougé… Tous bientôt… Ils viennent, i-ils…
S’il vous plait ? Demanda Seven en se redressant, toujours sa main dans la sienne. Quelqu’un pourrait nous aider ? Nous aurions besoin d’un médecin !

Près d’eux Octave s’affairait. Plié en quatre, nez au sol, il rassemblait au mieux le contenu éparpillé du petit sac à main théière abandonné par Madame Cocannelle. Une fois certain d’en avoir regroupé la majorité, il retrouva toute sa hauteur, déployant sa fine silhouette pile dans le champs de vision de la souffrante.
Cette dernière, éblouie par l’apparition immaculée, fut prise d’une inspiration colossale qui quitta son corps dans un murmure ténu.

U-Un ange…
Ça dépend des jours, sourit Seven sans tenir compte des rougeurs acquises par son frère.

Madame Cocannelle sursauta au son de sa voix et braqua sur elle un regard étonné dont le brouillard s’était en partie dissipé. Toujours tremblante, elle observa avec stupeur l’obscurité bruyante, animée de lumières indisciplinées, puis son attention se reporta craintivement sur la rangée de fossiles installée à droite d’Octave. Le bruit d’un verre brisé et les lointaines protestations outrées ne parvinrent pas à l’en détourner.

L-La pierre, e-el…

Octave pivota. Le flash de son Pokématos balaya lentement ces vestiges du passé sans rien noter d’anormal, si ce n’était que de toutes les étiquettes, seule la seconde était décentrée. Sa maniaquerie réagit avant lui, ajustant la position du papier des bouts des doigts. Rien de bien sorcier, pourtant Madame Cocannelle poussa un petit cri étouffé. Elle se jeta sur son sac à main et l’arracha à la faible poigne du jeune homme, fouillant aussitôt son contenu qu’elle n’avait jamais connu aussi bien organisé.

M-Mon mouchoir, bredouilla-t-elle. Où est mon mouchoir ?
Il a dû tomber avec votre sac Tantine, glissa Hugo. On le retrouvera quand la lumière sera revenue.
Je veux mon mouchoir ! Il me faut mon mouchoir !
Du calme Madame, souffla Seven. Hugo, pourriez vous aller lui chercher un peu d’eau ? Prenez son verre, il est posé là. Les toilettes sont juste ici. Vous avez de quoi vous éclairer ?
O-Oui, c’est bon ! J’y vais tout de suite !
C-c’est important ! C’est un mouchoir important ! I-il faut vite le retrouver !!
Il a dû glisser sous l’un des meubles, supposa Octave. Je vais regarder.

Il se tourna, mais un détail l’arrêta aussitôt dans sa lancée. La lumière de son flash léchait une fois de plus la rangée de fossiles. Leurs ombres nettes se découpaient de part et d’autre de chaque pan de roc, animées du faible soubresaut de sa main. Ses yeux sombres et cernés passèrent méticuleusement de l’un à l’autre. Une fois. Deux fois. Non. Il ne rêvait pas.
Toutes les étiquettes étaient alignées.
Toutes sauf une.
La deuxième. Décentrée. Encore.

Chair de poule.



H.R.P.:


Dernière édition par Octave Ferys le Sam 13 Nov 2021 - 20:49, édité 1 fois
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Taiki YakimasuRanger

Taiki Yakimasu


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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyJeu 11 Nov 2021 - 16:16
La nuit débutait son ascension et un calme certain s'emparait de la ville d'Argenta. Les pokémons nocturnes s'affairaient dans la plus totale discrétion, à l'image de ses Rattata venus gratouiller une quelconque nourriture dans les restes négligés des humains, accompagnés de quelques intelligents Cornèbres qui, observant, plongeaient toujours au bon moment pour rafler la trouvaille de son comparse à quatre pattes. Des bruits de pas traînant cessèrent toutefois leur malicieuse danse, les éparpillant soudainement dans leurs cachettes respectives.

Mains dans les poches, regard dirigé vers le sol, le champion de l'arène de feu rejoignait difficilement mais sûrement le musée d'Argenta, qui l'avait si gentiment convié à son défilé. Enfin, gentiment était un adverbe quelque peu surfait....

***


La véritable raison, car il n'y en aurait aucune légitimant le fait que Taiki acceptât de se rendre à pareille manifestation, était sa fierté masculine mal placée. Toute sa vie, le musclor man se rappellerait du regard déterminé de Bridget, alors qu'elle chargeait tranquillement des poids à sa barre. Ils s'étaient croisés par hasard, dans une des nombreuses salles de gym que Taiki squattait occasionnellement, notamment pour l'utilisation de certaines machines spécifiques dont il n'avait pas encore fait l'acquisition ni dans son arène, ni dans sa caserne. Lui était en train d'enchaîner ses hip trust chargés alors qu'il observait Bridget s'entraîner. Leur regard se crocha un instant, tels deux démolosses, se saluant d'un combat du regard, pour déterminer lequel était plus alpha que l'autre. Puisqu'aucun des deux ne cédait sa place hiérarchique en abaissant ses pupilles, Taiki avait mis de côté son entraînement et s'était approché de Bridget, qui avait fait de même. Une virile et silencieuse poignée de main s'ensuivit, silence seulement perturbé par leur faible crissement de l'articulation de la main, qui se voyait malmenée par une violente force. A nouveau, aucun des deux ne céda son échange "amical", ce qui annonça de facto une troisième manche. Tournant les talons, sourire en coin, Bridget s'occupa à nouveau de sa barre, dont elle rajouta des poids. Son échauffement, au poids ridicule de 120 kilos, passa à 150 kilos. Taiki arqua un sourcil, croisa les bras, et observa la demoiselle, persuadé que cette dernière allait se contenter d'un seul et unique squat, juste pour la démonstration de sa force. Cent-vingt kilos était une charge unique facile pour Taiki, dont le record était de 220 kilos.

Une répétition de squat facile se fit, puis une seconde, et ainsi de suite, jusqu'à l'accomplissement de 20 squats. Toujours sourire en coin, Bridget reposa la barre, essuyant une vulgaire goutte de transpiration, puis laissa la place à Taiki. Vingt. Vingt squats avec 150 kilos.
Souriant à son tour de manière courtoise, le champion prit place. Ses enchaînements furent plus rapides que ceux de Bridget mais moins techniques et surtout moins souples, mais tous ses squats furent de forme suffisamment correcte pour être validés par la jeune femme qui, heureuse de poursuivre le défi, se dirigea maintenant vers une autre barre, autrement plus chargée. Elle se situait dans l'espace haltérophilie de la salle de gym, et l'exercice que désirait faire l'agent de sécurité se nommait "rowing bar", soit le fait de simplement soulever la barre du sol avec une belle forme.
Rien de plus facile pour le trentenaire, habitué à ce type d'efforts, car c'était bien ceux qui garantissant une belle prise musculaire (avec le régime alimentaire adéquat, bien évidemment). Cependant le sourire se transforma vite en une grimace lors que le rouquin s'aperçut que Bridget débuta sa charge à 300 kilos. Un poids digne d'un très bon athlète, et qui était plutôt osé pour débuter. A nouveau, Bridget s'exécuta de manière parfaite, et laissa sa place à Taiki. Néanmoins, elle prit enfin la parole lorsque le champion se fut mis en position.

- Alors Taiki, si vous parvenez à effectuer trois répétitions, je vous offre mon bon de 2000 pokédollars pour les produits "Machoc'Prot". Et sinon........ Si vous n'y arrivez pas, vous devrez accepter mon invitation au défilé de Bettina au musée d'Argenta. Deal ?

Ce n'était pas la motivation d'avoir de l'argent gratuitement à dépenser pour ses compléments alimentaires et poudre de protéines qui rendait Taiki déterminé à réussir. Non, c'était la constatation que les biceps de Bridget étaient plus développés que les siens, que son buste était équivalent, mais sa ceinture abdominale encore moins grasse que la sienne, ce qui offrait une silhouette parfaite. Une perfection très difficile à atteindre lorsqu'on était dans le milieu et qui était presque naturel pour la jeune femme, à son grand dam.
De par son orgueil mal placé, Taiki s'abaissa, saisit la barre de ses mains déjà quelque peu suantes de stress de l'échec, et se concentra. Il inspira, expira, inspira quelques fois pour se donner une once de cran. Puis, voyant le regard insistant de Bridget, il se décida enfin.

Parmi les six-cents différents muscles du corps humain, Taiki eut la ferme sensation d'en déchirer pas moins de quatre-cent lorsqu'il souleva une première fois la barre, qu'il reposa presque aussitôt. Cela faisait une répétition, et déjà, ses bras tremblaient. Ceux de Bridget avaient été d'une rigidité totale, et n'avaient démontré aucun signe de faiblesse. Tout l'inverse de lui, dont le visage devenait d'un rouge pivoine. Et c'était avant le sentiment d'humiliation ! A nouveau, Taiki inspira, expira, et, lorsqu'il voulut soulever une seconde fois, tous ses muscles vrombirent d'une force commune criant le "Oh no, no no nono" qui l'obligea à reposer immédiatement la barre au sol.

D'épaisses gouttes de sueur dégoulinaient de son nez au sol, et ses membres tremblaient à un tel point, qu'il fut presque impossible pour Yakimasu de saisir le flyer que lui tenait Bridget.

- J'ai trop hâte de vous y voir ! Belle journée !

Le rouge pivoine passa au rouge intense qui força le concerné à détourner le regard, comme si ça l'empêchait d'être face à son échec.

Ce jour-là.... ce n'était pas lui, l'alpha.

****


Un soupire s'éleva à mesure qu'ils grimpaient les marches d'escaliers. Oui, il y avait un pluriel, car désormais Taiki pouvait se dissocier de tous ses muscles, notamment ses quadriceps et ischio jambiers. C'était uniquement d'un effort commun que la masse de cent kilos du champion parvint à se hisser jusqu'à la porte d'entrée. Un signe qu'il avait outrepassé ses limites physiques et qui lui rappelait sans cesse son échec. Cela faisait déjà deux jours, et c'était d'un pénible. Néanmoins, Taiki était un homme de parole et il lui tint à coeur de se montrer fair-play. Aussi, il signa de son nom le registre des invités et offrit un semblant de sourire à l'hôtesse qui ne prit pas tant attention à lui, car derrière lui était arrivé Déclic, le Lougaroc rencontré à l'université. Le dépassant avec entrain pour enlacer le canidé, Taiki se retourna, observa l'hôtesse d'accueil le sermonner gentiment, et fit un petit signe de main au pokémon qui se voyait bien entouré. Autant son allure générale que son accoutrement faisaient honneur au défilé. Cela avait dû relever d'un exploit, car si Taiki se souvenait bien, Déclic avait une sainte horreur de l'eau. Le ou la toiletteuse avait dû faire preuve d'un courage extraordinaire pour être parvenu(e) à le rendre aussi présentable. Comme quoi, les miracles existaient.

Saisissant à la volée une coupe de champagne passant par là, le trentenaire s'éclipsa dans la salle, esquivant avec une habileté rare le regard des quelques célébrités déjà présentes et susceptibles d'éventuellement vouloir engager la conversation. Après, son avantage, était son camouflage. A ce genre de soirée mondaine, la majorité de la gent masculine arborait des tuxedo, certains de marque connue de par leur pérennité, d'autres de cachet moins élevé. Toutefois, tous pratiquement avaient opté pour des couleurs sombres, classiques, mais élégantes, hormis quelques fashonista plus exigeants qui étaient vêtus d'un costume clair allant du beige crême au rose discret. Taiki pour sa part n'avait non pas opté pour du noir, qui était le costume qu'il se réservait pour les mariages et les enterrements, mais un gris noble. Une chemise impeccablement repassée et immaculée blanche seyait son torse alors qu'une cravate de même couleur que le costume le décorait. Puisqu'il s'agissait de sur-mesure, les épaules étaient parfaitement cadrées aux coutures et garantissaient un bon port. Seule originalité, les chaussures de couleur cognac, offrant un aspect un peu plus business corporate à son ensemble. Et le seul accessoire du champion était sa Rolex, seule réelle folie qu'il s'était offerte lui-même il y avait déjà quelques années de cela, une Cellini avec son bracelet de cuir qui rappelait le cognac de ses chaussures. Bref, du classique dans toute sa splendeur et qui allait bien avec le caractère du champion, pas très réputé pour son côté artistique.

Finissant son verre, non pas par une vulgaire attention de se saoûler, mais davantage par ennui, Taiki se promenait entre les différents tableaux représentant les mannequins de hier, d'aujourd'hui et de demain, et dont il en reconnut certaines. Admirant la qualité photographique, et également la beauté des sujets, il écoutait d'une oreille ô combien discrète mais aussi opportune les discussions s'effectuant çà et là.

Il crut reconnaître une voix, une certaine voix qu'il n'était pas prêt d'oublier. Trop peureux pour se retourner, Taiki se concentra davantage pour écouter la conversation qui se faisait entre Octave et ... une jeune femme, devinait-il. La curiosité visuelle trop intense du pompier l'obligea à tourner enfin la tête pour contempler Octave et ... une inconnue. Tous deux semblaient passer un moment plutôt agréable, et leur tenue laissait deviner un certain amour pour le bon goût et l'art. Taiki n'aurait jamais pensé repenser une telle chose sans être sous l'influence d'un quelconque gaz hallucinogène, mais Octave présentait superbement bien et se dénotait de par le fait que son costume ne revêtait pas la traditionnelle cravate, ou noeud papillon. Ses cheveux étaient parfaitement coiffés et encadrés le visage qu'il avait fin. Presque aussi fin que son interlocutrice, qui contrastait de par sa tenue mettant le blanc en avant, et qui allait merveilleusement bien avec sa chevelure sombre. Une certaine ressemblance se ressentait entre les deux protagonistes, et il aurait aimé en découvrir plus, mais Taiki préféra laisser à Octave le loisir de poursuivre sa soirée sans troublefait, quitte à abandonner sa curiosité.

Un serveur passa alors devant le champion et il en profita pour lui saisir une autre coupe de champagne, alors que le brouhaha ambiant s'atténuait gentiment.

Une magnifique jeune femme sortit des loges et se positionna avec son micro sur le podium surplombant la foule que représentaient les invités.

Diantre.

C'était son alpha.

Dont la tenue lui rappelait grandement la sienne, hormis en version féminisée. Fort heureusement, le champagne avait déjà atteint son tube digestif autrement Taiki aurait pu s'en étouffer devant tant de surprise. Elle était donc instigatrice de l'organisation de ce défilé, d'où sa présence ici ! Plutôt content pour la demoiselle, et quelque peu ému par son discours aussi, le rouquin se joignit aux applaudissements quand soudain....

Les plombs sautèrent. La salle se retrouva projetée dans une nuit totale, puissante et carrément angoissante. Rien d'alarmant, normalement, mais les quelques cris qu'on entendait de l'extérieur n'arrangèrent en rien la situation. Une porte s'ouvra, puis claqua, un cri de femme s'éleva, et Taiki se sentit soudainement attiré vers la fenêtre du musée, d'où s'échappait une lumière.

Celle de torches, allumées, avec une vingtaine de personnes à l'extérieur, digne d'une de ses émissions horreur que ses jeunes pompier adoraient regarder durant leurs nuits de piquet. Cela faisait-il partie du défilé ?

Le regard interrogatif que lui rendit Bridget, désormais à ses côtés, tenant un briquet entre ses mains, en dit long sur le côté ... "planifié" de la situation. Une dame âgée se joignit au duo observant l'extérieur, une main sur la poitrine, apparemment horrifiée de toute cette agitation.

- A vous deux vous devez bien faire un poids de Ronflex, pourquoi n'iriez-vous pas donner une leçon à ses mal éduqués ? Ce sont les mêmes qui ont jeté du faux sang à l'élevage de mon fils ! Et qui ont attaqué les camions chargés d'Ecremeuh ! Si vous tardez trop, vous risquez de fort le regretter, miss !

Dit-elle de sa voix criarde avant de tourner ses talons traînants pour rejoindre le buffet. Le regard gris de Bridget croisa celui bleu de Taiki. Là où le champion aurait pensé voir de la détermination à en découdre, il rencontra des yeux perdus de petite fille, et passablement inquiets, voire tristes.
Forcément, Bridget n'était pas en tenue de livrer un combat pokémon, et qui plus était, elle se devait de se montrer présente avec ses invités de marque. Taiki comprenait. Aussi, de manière autant rassurante qu'il le put, le rouquin posa sa main sur l'épaule forte et dénudée de Bridget.

- Ne vous inquiétez pas. Je vais voir ce qu'ils veulent.
- Merci Taiki. Je vais rester avec Dahlia et Bettina. Je vais voir s'il y a d'autres bras forts qui pourront rester avec nous, au-cas-où.... Bonne chance.

Un bisou tendre sur sa joue s'ensuivit, et Bridget disparut. Soupirant, le champion de type feu espérait juste ne pas avoir à faire trop de mouvements de un : car il avait tous ses muscles en feu. De deux : car son costume avait coût super cher.

Dans tous les cas, il ferait au mieux.

Ouvrant la porte du musée d'Argenta, pour se replonger dans le froid ambiant de ce mois de novembre, Taiki alla à la rencontre de la masse de gens qui criaient à l'unisson des phrases tels que : "La fourrure c'est sur les pokémons, pas sur les vieilles bonnes" et autres amusantes phrases dévoilant la nature de ce regroupement : politique.

Ca allait s'annoncer compliqué.

Descendant les marches, tel un diplomate prêt à discuter d'un accord de paix, Taiki s'aventura suffisamment près pour que les amas de silhouettes deviennent des gens. Il y avait de tout, des jeunes, des moins jeunes, des hommes et des femmes, des personnes à l'hygiène corporelle discutable aux personnes parfaitement bien sapées. Bref, c'était le fruit d'une volonté de crier son désaccord avec le fonctionnement des milieux de la mode, responsable de beaucoup de maux.
Mais pas celui de Bettina.

Taiki avait plus ou moins fait ses recherches avant le défilé (ayant quand même conscience d'être une figure publique et de facto d'avoir un devoir d'image et de ne pas s'afficher présent à des évènements tendancieux) et il avait simplement rien trouvé sur la marque Piesch. Pas de gros scandales, au contraire, une éthique d'entreprise plutôt irréprochable et qui se combinait bien avec les tendances actuelles, de produire et consommer éthiquement. Aussi, peut-être qu'un simple dialogue résoudrait la situation..


- Je vous ai compris. annonça-t-il d'une voix plus solennelle qu'il le voulut réellement, mais c'était sorti tout seul. Mais je pense que vous êtes mal informé et vous conseille de d'abord faire vos recherches avant de*SBAAAM*

Une pancarte, dont il eut juste le temps de lire l'intitulé, soit "L'industrie de la mode nique nos mers" s'abattit sur son visage, le faisant vaciller et de ce fait tomber fesses en premier contre la première marche d'escalier.
Les mains contre son visage, pour contenir une rage montant gentiment, et les dents grinçant, Taiki fut plus que déterminé à utiliser la force, puisque le dialogue ne suffisait pas. Néanmoins, une silhouette à ses côtés eut un effet rassurant, aussi, il retira ses mains, les yeux quelque peu embués par la douleur et le choc, et crut reconnaître un des invités.
A deux, ça pouvait peut-être le faire de manière moins violente... Peut-être...


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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptySam 13 Nov 2021 - 0:32
Céladopole - Centre commercial - 10h48

- Et là il a couru en sens inverse avant de rentrer dans mon maître ! Après il a continué de courir et quand je me suis retourné pour l'engueuler, j'ai vu qu'il avait un sac, mais j'avais l'impression d'avoir déjà vu ce sac. Et ensuite mon maître a crié, alors j'ai compris que c'était le sien ! Alors qu'est-ce que j'ai fait ? Je lui ai couru après en aboyant ! Mais il allait trop vite alors…
- Merci beaucoup, merci. Quel témoignage bouleves-
- Mais attendez, j'ai pas fini ! Parce qu'après en fait…
- Désolé, on doit vous couper, priorité au direct. J'ai cru voir passer là-bas une silhouette, allons voir.Il nous suit toujours ? Non c'est bon. En se remettant droit : Pardon pour cette brève interruption. Tout de suite, nous passons au titre de l'actualité de ce soir : le défilé au musée d'Argenta. Nous serons en direct de cet événement, rendez-vous ce soir à vingt heures trente minutes pour ne rien rater de l'information, avec PokeTV.
- En chuchotant : Jingle.Eeet coupez ! Bien joué l'équipe, on a mérité notre repas, c'est moi qui invite !


Céladopole - Restaurant - 11h53

- J'ai pu trouver un costume trois pièces histoire d'être à l'aise dans la foule et pour être prête en cas d'action ! Je te propose d'aller faire les boutiques cet après-midi pour toi, Drotisma et Steadigon. Eux sont partants, ça te convient ?

Gordon hocha la tête en guise d'acquiescement. Ils discutaient de l'événement qui aurait lieu le soir-même en attendant leur repas. Un défilé caritatif, organisé par de grands pontes au musée d'Argenta ! Le planning serait donc le suivant : manger (parce que manger, c'est la vie), trouver de quoi être présentable lors de la soirée, s'y rendre avec la camionnette de Tessa et commenter ce qu'il s'y passe avant de rentrer tranquillou à Céladopole. Du moins, c'est ce qui était prévu.

Le plat principal arriva tandis que Tessa regardait sur son téléphone l'actualité liée au défilé de ce soir. Bettina Piesch avait choisi le musée des sciences pour présenter sa nouvelle collection automne-hiver sur le thème du néo-préhistorisme, alliant savamment les motifs d'une autre époque avec des coupes plus actuelles; sous la supervision de Dahlia Abdaljin-Becker, la célèbre actrice qui, pour l'occasion, avait proposé de profiter de cette soirée pour organiser une récolte de fonds au nom de la Fondation Abdaljin-Becker (cette phrase est vraiment très longue. Les médias je vous jure, ils prônent la quantité à la qualité !).

- Des Pochémons cheront préjent… Mâche mâche. Cha chera l'occasion d'avoir… Avale. -leur avis sur ce défilé. Des associations considèrent que c'est de l'exploitation pokémon, entre les matériaux utilisés par la styliste et le lieu mal choisi car ça peut troubler le repos des fossiles ou un truc comme ça. C'est une bonne nouvelle, on va pas s'ennuyer !

Ils poursuivirent leur conversion en même temps que le repas, parlant de tout et de rien, mais surtout de rien. Une fois leurs plats terminés, la demoiselle paya l'addition comme promis et ils se dirigèrent vers un magasin de costumes pour Pokémon. Comme vous vous en doutez, il y en avait pour toutes les tailles ! Certaines pièces s'avèraient même extensibles pour éviter de s'abîmer en cas d'évolution impromptue du Pokémon, monnayant évidemment un supplément. Mais ici, seuls les petits vêtements sans fioritures nous intéressent. Drotisma choisit un ruban argenté un peu élastique pour mettre sur sa tête, histoire de paraître habillé sans que ça n'empiète sur son travail et ses possessions d'objets électroniques. Steadigeon opta pour une cravate rouge, qu'il mit sens dessus-dessous, ce qui avait pour effet de faire une petite bosse qui remontait vers son bec à cause de la semi-rigidité, avant de pendre misérablement vers le sol. Il n'avait peut-être pas fière allure, mais au moins il avait l'air heureux ! Et enfin Gordon trouva un noeud de papillon assorti à son chapeau, qu'il comptait bien garder en commentant le show.


Argenta - Musée - 20h01

Une fois ce petit monde habillé et apprêté, ils se dirigèrent vers la camionnette et prirent la route en direction d'Argenta. Une fois arrivés à destination, ils se présentèrent à l'accueil mis en place pour l'occasion afin de récupérer leur badge de journaliste à mettre autour du cou, avant de se mêler à la foule en attendant le début du discours. D'après le petit fascicule remis à l'entrée, le buffet ouvrait à vingt heures (les petits fours c'est toujours le plus important, surtout lors des soirées mondaines ~), puis Bridget Laobba, la responsable des lieux, devait prendre la parole à vingt-et-une heures, suivi du défilé qui est supposé commencer à vingt-deux heures. L'équipe d'informations en continu sur le terrain disposait donc d'une petite vingtaine de minutes pour découvrir les lieux et repérer les personnalités intéressantes qui étaient présentes. Non loin de la scène de trouvaient Sultana et Bell aux côtés de leur dresseuse, la réputée Dahlia Abdaljin-Becker. Mh. Il aurait probablement fallu demander une autorisation spéciale pour s'approcher d'elles et les interviewer. Elles semblaient constamment entourées de monde qui venaient les saluer, les complimenter sur leur tenue ou leur bonne action, mais probablement aussi des profiteurs qui essayaient de les charmer pour obtenir des privilèges. Après s'être approché, Gordon entendit justement une phrase allant dans ce sens et fit un signe au reste de l'équipe pour lancer le direct.

- Chers Pokémons, on se retrouve comme promis ce soir au grand - que dis-je ? Tant attendu - défilé qui est donc organisé au musée d'Argenta. L'ambiance semble plutôt calme pour l'instant, mise-à-part quelques opportunistes qui essayent tant bien que mal de se faire surclasser, en flattant Madame Dahlia Abdaljin-Becker, égérie de cette soirée qui promet d'être, je dirais, exceptionnelle. Vous pouvez entendre derrière moi ces troubles-fête qui tentent, probablement en vain, de s'attirer les bonnes grâces de cette célébrité reconnue internationalement. Nous resterons en direct tout au long de cette soirée afin que vous ne ratiez rien des événements qui marqueront d'une manière ou d'une autre l'histoire, que ce soit celle de la mode ou celle du musée dans lequel nous nous trouvons.

Gordon continua la description des moindres faits et gestes se déroulant dans la salle de réception jusqu'à ce que Madame Laobba prit le parole à vingt-et-une heure comme prévu.

- Mesdames et messieurs, bonsoir…
- Madame Laobba prend la parole, nous allons l'écouter, en direct, sur PokeTV.
- … que cet événement a notamment pour objectif de…

Dahlia prit également un bref instant la parole, avant de quitter la scène sous les applaudissements du public pour laisser place au défilé. Et là, coup de théâtre ! Toutes les lumières s'éteignirent d'un coup, des cris de surprise retentirent et la salle se mit à chuchoter dans une étrange inquiétude.

- En chuchotant : PokeTeam, vous entendez ça ? Direction l'extérieur.

Tessa avait remarqué, comme plusieurs autres invités, une cohue de plus en plus bruyante lorsque l'on s'approchait des portes de sortie. En effet, à l'extérieur du musée se tenaient des manifestants, bien décidés à montrer l'horreur de ce défilé non-éthique qui utilisait des ressources pokémons. Des pancartes étaient brandies au-dessus des têtes des provocateurs, qui revendiquaient leur action au travers de mégaphones qui décuplaient leur voix.

- Non aux robes en Galvagon ! Non aux robes en Bastiodon !
- Des slogans retentissent à l'extérieur du musée, en direct d'Argenta. Nous sommes à présent devant une foule de ce qui semble être des militants écologistes, qui accusent la styliste Bettina Piesch de faire preuve de cruauté envers les Pokémons en les utilisant dans ses créations. Des fossiles auraient notamment été retrouvés dans des tenues prévues pour le défilé de ce soir. La tension monte lentement et… Ah, un homme vient de sortir de la salle pour interpeller la foule. Ecoutons ce qu’il va dire.
- Je vous ai compris. Mais je pense que vous...
- La tension monte encore, nous craignons des échauffourées entre les deux groupes, divisés par leurs avis divergents. L'homme qui s'adressait aux manifestants a été interrompu par une pancarte qui lui a été lancée dessus. La situation ne semble pas s'améliorer pour le moment, tandis qu'à l'intérieur la lumière est toujours coupée. Nous craignons un mouvement de panique durant lequel les invités sortiraient en courant du musée, risquant de renverser au passage les manifestants qui ne semblent pas vouloir s'écarter. Nous allons prendre un peu de hauteur pour découvrir l’étendue de la foule qui s’est présentée ce soir au musée d’Argenta, à l’occasion du défilé organisé par Madame Bettina Piesch.

Le petit reporter monta discrètement sur la tête du Poichigeon, qui répondait toujours présent malgré sa tâche difficile et parfois ingrate. Ils s’élevèrent au-dessus de la foule dans un décollage partiellement maîtrisé, qui ne se vit pas à l’écran, suivis de Drotisma qui avait pris possession du drône habituel pour les prises de vues aériennes. Tessa était restée au sol, en sécurité dans un coin, pour suivre depuis son Pokénav ce que cadrait son petit pokémon électrique ainsi que surveiller les événements aux alentours.

- Nous sommes venus en paix pour exprimer notre mécontentement face à cette soirée mondaine qui s’est organisée en dépit du bien-être des Pokémons ! C’est pourquoi nous vous demandons de l’annuler et rendre à nos compagnons, petits et grands, les objets qui leur sont liés ainsi que le respect dont nous devrions tous faire preuve vis-à-vis de leur existence présente, passée et future !
- Il semblerait qu’un meneur se soit démarqué du groupe pour parler dans le mégaphone et exposer clairement leurs revendications. Nous continuerons à suivre l’actualité en hauteur afin de ne rien rater des événements. Ne quittez pas, nous revenons après une courte page de pub. A tout de suite.



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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyDim 14 Nov 2021 - 13:03
Quand on est quelqu’un qui se dit aussi extravagant qu’Achille, il y a des évènements qui ne se refuse pas. Et les défilés de mode en font partis. Achille et son équipe était parti pour Argenta afin d’acquérir une pierre éclat et faire évoluer Caliel en Togekiss. Alors qu’il en profitait pour visiter la ville, une charmante dame à la carrure aussi remarquable que la sienne lui tendit une invitation au nouveau défilé de la maison Piesch. Le gérant de bar n’était pas inconnu au milieu de la mode, il se tenait régulièrement au courant des nouveautés à la recherche de nouvelles idées de silhouette, de motif, d’associations de couleur ou même de matière à intégrer à sa garde-robe. Grâce aux soirées drag de son bar il avait l’occasion de se mettre sur son trente-et-un toutes les semaines tout en devant innover un maximum. Il accepta l’invitation sans aucune hésitation.

De retour à Céladopole, le défilé était devenu une obsession pour lui. Dans sa tête tournait en boucle des idées de tenues à porter. Les habituels costumes de soirée pour hommes n’était même pas une option envisageable pour lui. Certains étaient très beaux et classes mais trop banals et sobres à son goût pour un tel évènement. Il considéra un instant une queue de pie à motifs et couleurs mais se rendit vite compte qu’il allait ressembler à un clown et que ce n’était pas son but non plus. Heureusement pour lui il trouva l’inspiration et se mît aussitôt au travail accompagné d’une couturier professionnel.

Le jour tant attendu arriva enfin après s’être fait désirer. Mais le soir fût encore plus long à venir. Tellement long qu’après avoir piétiné le moindre grain de poussière de sa chambre d’hôtel Achille se décida enfin à sortir manger le midi. Il avait prévu de ne rien manger de la journée car sa tenue était un peu cintrée au niveau du ventre et de la taille mais une salade ne pourrait pas faire de mal. Puis il retourna à l’hôtel, appela ses amis du bar pour savoir si tout se passait bien et grâce à eux l’heure de se préparer arriva plus vite.

Son entrée en scène se passa presque exactement comme il l’avait prévu. Une limousine se gara en face du musée et l’armoire à glace qui en sorti attira les regards des personnes qui se trouvaient à l’extérieur. Un mètre quatre-vingt-douze de muscles embellit par une robe en latex noir. Le haut de son torse était nu jusqu’au commencement de ses pectoraux. La tenue moulante et ajouré mettait en valeur son torse masculin et légèrement pileux. Les pleins et les vides étaient tous des triangles pointus et acérés qui donnait une forme plus dynamique à son torse. Sa taille était serrée puis la robe prenait de la distance par rapport à son corps. La structure devenait plus ample au niveau des hanches et des fesses, donnant une silhouette plus androgyne même si des ajours permettait de distinguer la véritable forme de son corps en dessous. Ce qui était révélé aurait semblé flatteur chez une femme mais semblait presque indécents pour un homme. Jamais Achille n’avait vu un homme mettre la courbe de ses hanches et de ses fesses à ce point en avant sans se mettre à nu pour autant. La robe venait se resserrer délicatement sur ses cuisses pour exagérer la forme de ses hanches par contraste puis venait s’élargir de nouveau pour venir épouser le sol. Sous la robe Achille portait des hauts talons noirs qui lui rajoutait bien dix ou douze centimètres de jambes. Il savait qu’on se serait moqué d’un homme en robe et c’est pour ça qu’il avait choisit de mettre la robe la plus intimidante possible. Dans cette tenue il ressemblait à un méchant de film, à un démon glamour prêt pour la soirée de l’année aux enfers. Pour compléter le look il avait enfilé des gants en latex noir qui laissaient ses doigts nus. Il avait ajouté des faux ongles tout aussi noir et pointu. Ses cheveux étaient tirés et plaqués en arrière, les plus longs tombaient jusqu’au commencement de sa nuque. Il les avait partiellement teints en noir pour créer un dégradé du brun à la racine au noir profond aux pointes. Il s’était aussi rasé la barbe et la moustache. Avec ça il ne portait aucun bijou ou accessoire, considérant que ce serait en trop. Le latex apportait déjà suffisamment de brillant à lui tout seul.

Du haut de ses deux mètres en talons il dépassait la foule largement, alors qu’il entrait dans le musée il put jeter un coup d’œil au musée. La décoration était somptueuse même si tout le charme venait des pièces que le musée possédait déjà. Il aperçut aussi la femme qui lui avait tendu l’invitation. Elle était plus petite que lui mais sa musculature était aussi plus sèche et développée. Contrairement à Achille elle ne ratait jamais un entrainement et ça se voyait. Avec l’emploi du temps que lui imposait le bar et ses imprévus, il n’était pas rare qu’Achille ne puisse pas aller s’entrainer certains jours. Et même si il avait gardé sa carrure, ses muscles étaient moins dessinés que ce qu’ils avaient été. Il avait voulu s’approcher d’elle, la saluer et la complimenter sur sa robe car elle était très belle et mettait son corps en valeur mais il n’en avait pas eu l’occasion. Il avait tenu à ne pas arriver trop en avance pour ménager son effet mais du coup l’événement commença une minute seulement après qu’il eut mis un pied dans le bâtiment. Il écouta attentivement le discours et attendait impatiemment le début du défilé quand la salle sombra dans l’obscurité d’un seul coup. Il y eut des cris et des mouvements inquiets. De toute évidence cela ne faisait pas parti du show. Et les bruits venant de l’extérieur non plus. Achille se retourna et aperçu une foule avec des pancartes qui protestait à l’extérieur. Le malabar faisait parti des derniers entré et se trouvait donc près de la porte. Un autre malabar passa à côté de lui et sorti. Achille le suivit aussi vite que lui permettait sa robe. Il arriva trop tard pour l’empêcher de prendre un coup de pancarte en pleine figure. Achille se saisit de la dites pancarte et l’envoya voler au loin. Le bas de son corps était peut-être contraint par sa tenue mais le haut nu lui offrait une agréable mobilité. Il s’installa à la gauche de l’homme au costard gris. En temps normal il aurait été comique de mettre les deux côtes à côtes et de comparer la similarité de leurs carrures avec la différence de leurs tenues mais l’heure n’était pas à la rigolade. Achille ne pouvait pas compter sur l’aide de Caliel, le Togekiss évitait à tout pris les foules en colères depuis son évolution. Par contre si ils arrivaient à isoler le leader, le Togekiss pourrait utiliser sa capacité à calmer les esprits sur lui.

« - Présentez nous votre leader qu’ils nous fasse part de vos revendications ! » annonça Achille de sa voix la plus forte possible. Leurs revendications étaient claires, que ce soit avec leur slogans ou leurs pancartes. Puis à voix plus basse il s’adressa à l’homme en gris à ses côtés. « Vous êtes le gérant du musée ou de la sécurité ? »
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Gwendolyne StappletonCivile

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Un doux parfum d'aventure

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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyVen 19 Nov 2021 - 19:09
Gwendolyne Stappleton était une grande amatrice de haute-couture. C’était un fait, et la concernée ne chercha jamais à le dissimuler. Au contraire, la jeune héritière avait commencé à se rendre personnellement à tous les défilés organisés dans la région dès son installation à Kanto, d’abord en tant que spectatrice, puis très rapidement comme invitée privilégiée. Il suffisait en effet d’observer tout l’entourage de la demoiselle, ainsi que ses propres tenues à elle, pour comprendre que, dans le monde de la belle Stappleton, le vestimentaire était une affaire sérieuse.

Les défilés de la maison Piesch avaient toujours eu pour habitude de réunir plusieurs grands noms des sphères mondaines. Il était donc impensable que pour un tel événement, qui plus est à portée caritative, la fondatrice de La Dame de Cœur ne fasse pas acte de présence.

Autant dire que les caméras et les appareils photo étaient déjà prêts à la recevoir lorsque sa voiture s’approcha du musée d’Argenta. Les lumières crépitèrent, se reflétèrent avec intensité contre les vitres teintées et la peinture couleur grenat de la carrosserie. Le véhicule s’arrêta doucement, ménageant un petit temps d’attente pour préserver un effet volontaire. La porte avant côté passager s’ouvrit alors, dévoilant une grande silhouette qui sembla se déplier comme une guirlande de papier avant de refermer doucement la porte. Son costume trois pièces couleur lis de vin était du plus bel effet, soigneusement mis en valeur par une chemise blanche coiffée d’un col jabot aussi audacieux qu’inattendu.

L’homme se dirigea lentement vers la porte arrière, dont il actionna la poignée argentée. La masse de photographes se glissa aussitôt comme une ombre de l’autre côté pour obtenir les premiers clichés de la richissime invitée. Une main entièrement gantée de noir vint saisir celle offerte par l’élégant serviteur, puis sortirent deux jambes fines, habillées d’un collant en dentelles et de souliers lustrés, eux aussi parfaitement noirs.

Gwendolyne sortit de la voiture, prenant volontairement son temps pour que les objectifs aient tous l’opportunité de saisir son profil.

Elle portait en guise de haut un pull fin et moulant en cachemire noir, dont les manches sans fin prenaient à leur extrémité la forme de gants. Sur ses épaules dansait, inopportune, une cape courte en coton noir, cousue de volants venus étoffer sa frêle silhouette. Autour de sa taille, un corset de cuir de la même couleur flattait sa taille de guêpe et ajoutait à la tenue un relief raffiné sous la forme d’un laçage sophistiqué. À l’image de la cape, la jupe était volumineuse, gonflée de tulle noir et de jupons légers, suffisamment courte pour mettre en valeur la dentelle qui courait sur ses jambes.

Le clou de la tenue restait néanmoins l’immense nœud de satin noir qui couronnait sa coiffure, cheveux lâchés et naturellement ondulés, lui donnant des airs de poupée tout juste sortie de son coffret. L’ornement était outrancier, inattendu, et signait admirablement l’ensemble d’une tenue entièrement noire, mais rendue parfaitement lisible grâce à un jeu de matière élaboré.

Elle avança, ne s’embarrassa pas à prendre la pose, et entra accompagnée de son valet dans le musée, tandis que la voiture était acheminée un peu plus loin.

La porte se referma derrière elle avec force. Gwendolyne souffla, las de tout ce cinéma, bien qu’elle ne put s’empêcher de ressentir une petite fierté en contemplant son reflet dans le miroir placé à l’entrée.

« La scène est de ce côté, semble-t-il, murmura Jack tandis qu’il remerciait la personne venue les accueillir.
– Allons-y, j’aimerais être au premier rang lorsque cela commence. »

Ils avaient un peu d’avance, la route jusqu’à Argenta n’avait pas été aussi longue que prévu. La limousine aurait toutefois eu du mal à serpenter dans les routes montagneuses, Oswald avait eu raison de recommander l’utilisation de la petite voiture. Dommage qu’il soit occupé ailleurs ce soir là, lui aussi aurait apprécié voir la collection présentée.

Gwendolyne s’avança sans perdre de temps. Ses yeux lui firent lever la tête et admirer la décoration mise en place spécialement pour l’occasion. Il fallait le reconnaître, associer des fossiles avec des néons était une idée inattendue mais terriblement efficace.

« Petits fours ? »

La demoiselle fut tirée de sa rêverie. Une femme lui présenta un plateau partiellement recouverts de mets appétissants. La plupart avait déjà rencontré un franc succès, sauf l’un d’eux, un petit feuilleté qui semblait bien triste, isolé dans ce plateau presque vide en compagnie de ses congénères.

« À quel goût est le feuilleté ?
– Au potiron. C’est la période ! »

Tout s’explique. Gwendolyne rétorqua qu’elle en prendrait plus tard, tandis que Jack s’autorisa un petit four à la tomate qui, lui, n’avait pas à rougir de son succès. La petite héritière arqua un sourcil face à son valet qui s’épousseta les mains, faisant mine qu’il ne s’était rien passé.

« Ah ! Gwendolyne ! Coucou ! »

La voix provenait d’un peu plus loin, en direction de la scène. Au milieu des convives, une silhouette aux longs cheveux blonds et vêtue d’une élégante robe de soirée blanche à rubans bleus lui faisait signe. La mâchoire de Gwendolyne se serra lorsqu’elle reconnut Themis Gojas, l’une des plus grandes fortunes de Kanto et, pour le meilleur ou pour le pire, une grande amatrice de haute-couture, elle aussi. Les deux demoiselles s’étaient déjà rencontrées à de nombreuses reprises lors d’événements mondains. Chacune ayant des intérêts partagés pour l’art ou la mode, il est tout naturel qu’elles se soient rapprochées. Mais bien loin d’une amitié, leurs rapports se rapprochent davantage à une forme de rivalité discrète, correspondant à l’adage « Garde tes amis prêt de toi, et tes ennemis encore plus prêt. » Plutôt classique, dans le milieu bourgeois.

Themis feignit une expression de surprise en voyant Gwendolyne s’approcher d’elle. Son regard acéré scruta en quelques secondes le moindre détail de sa tenue. Évidemment, la jeune Stappleton en fit de même de son côté.

« Ta tenue est in-cro-yable ! Il faudra un jour que tu me dises quelle maison te fournit !
– Je ne te le dirai que quand tu me diras la tienne !
– Aah tu as raison, un secret reste un secret ! »

Le sourire fut respectif, bien qu’aussi creux que les fossiles qui sommeillaient tout autour.

« Tu as vu que cette bougresse de Cocannelle est venue elle aussi ? Avec ce qu’on dit d’elle en plus… Tu es au courant ?
– Qui ne le serait pas ? »

Themis interpella alors un serveur afin de soulager son plateau d’une flûte de champagne. Dans ce bref instant, Gwendolyne croisa le regard interrogateur de son valet, sans doute au sujet de la dernière rumeur sur Dame Cocannelle, mais sa petite directrice lui répondit par un hochement de tête discret, signe qu’elle n’avait aucune idée de quoi il était question. Par courtoisie, le serveur proposa une flûte à Gwendolyne, qui en saisit une par politesse avant de trinquer avec son interlocutrice.

« Elle a du courage de venir, tout de même. Oh je ferais mieux d’aller la saluer, je ne veux pas paraître grossière.
– Malheureusement je crains qu’il faille attendre. »

Sur scène, Dahlia Abdaljin-Becker et Bridget lancèrent déjà les hostilités. Les applaudissements furent fournis, Gwendolyne profita de l’excitation juvénile de Thémis pour remettre la coupe de champagne à Jack, qui la versa discrètement dans un pot de fleur avant de la rendre à sa propriétaire. Mais aussitôt celle-ci récupéra le pied de verre entre ses mains gantées que les lumières s’éteignirent brusquement, plongeant le musée dans le noir.

« Oh c’est si intimidant !
– Je ne crois pas que ce soit volontaire, Themis. »

La riche héritière se calma, un peu déçue. À l’extérieur, des cris et des huées commencèrent à se faire entendre. Instinctivement, les deux demoiselles suivies de Jack se rapprochèrent des fenêtres, d’où elles aperçurent un groupe de manifestants, agitant pancartes et banderoles au-dessus de leur tête.

« Mais je les reconnais ! Ce sont eux qui ont tagué la porte d’entrée de l’immeuble de Papa !
– Ce sont des militants poké-écologistes n’est-ce pas ?
– Oui ! Ils ont publié un article critique il y a quelques semaines, sous prétexte que la société de Papa polluait ! Mais qu’est-ce qu’il y peut, lui ? Il n’est que le patron, les idées de l’entreprise ne viennent pas de lui ! Ils n’y comprennent vraiment rien… »

Gwendolyne retint péniblement le soupire venu du plus profond de son âme et se contenta de dévier son attention sur le grand bonhomme parti vaillamment à la rencontre des militants. La petite demoiselle le reconnut rapidement, surprise de le trouver dans un pareil endroit. Malheureusement son intervention fit chou blanc, et lui valut un coup de pancarte sur le crâne. La situation s’envenimait.

Un autre individu sortit à son tour. Sa musculature était presque aussi élaborée que celle du pompier, mais sa tenue en était le direct opposé. Themis regarda la scène se dérouler en sirotant doucement son champagne comme si elle regardait une série télévisée, pointant du doigt un autre groupe de protagonistes, composé de ce que l’on devinait être des agents de sécurité.

La jeune Stappleton fit un signe de la tête à son valet qui se dirigea à son tour en direction de l’entrée principale du musée. Elle de son côté resta derrière la fenêtre, préférant observer calmement la situation, jusqu’à ce qu’une pierre lancée vienne en briser subitement un carreau. Manquée de peu, la demoiselle recula tandis que Themis lâcha un cri de surprise qui coûta la vie à la flûte de champagne qui lui glissa des mains.

Dehors, un agent de sécurité s’interposa et tenta vainement de prendre la parole :

« S’il vous plaît, du calme ! Si vous êtes réellement venus en paix, ne frappez pas les invités avec vos pancartes et ne lancez pas de projectiles sur le musée ! »

La tentative de négociation continua maladroitement et n’eut malheureusement que peu d’effets. Les militants étaient chauffés à blanc, parmi eux s’étaient sans doute glissés des fauteurs de troubles qui n’avaient que peu d’intérêt pour la cause poké-écologiste. Un peu en retrait, quelques agents invitèrent le pompier à se retrancher dans le musée, comptant sur l’aide de l’homme en robe pour l’aider à se relever.

Themis de son côté avait déjà mis la main sur une deuxième coupe de champagne. Elle regardait le déroulé des événements d’un air curieux, tandis que Gwendolyne l’invitait à s’éloigner de la fenêtre, au cas où de nouveaux projectiles étaient lancés. En faisant un pas de côté, son pied heurta d’ailleurs la pierre lancée quelques minutes plus tôt. Cette dernière roula lentement au milieu des jambes de la foule où elle disparut juste après que Gwendolyne n’ait eu le temps de réaliser qu’il ne s’agissait pas d’une pierre, mais d’une pokéball.

« Vraiment, j’espère que le défilé va vite recommencer, je n’aime pas me coucher tard ! »

Gwendolyne non plus.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyDim 21 Nov 2021 - 10:58
Qui avait éteint la lumière ? Le défilé ne devait-il pas commencer ? Heureusement, Mimi eut tout juste le temps de terminer d’enfiler sa tenue !

Le rideau de la cabine d’essayage s’ouvrit sur une pénombre totale, vainement affrontée par le clignotement diffus de la diode verte indiquant la sortie de secours. Une petite tête coiffée de boucles se pencha avec curiosité, jeta un regard à gauche, puis à droite, avant de se retrancher à nouveau derrière le rideau.

Personne ! Tous les mannequins s’étaient sans doute déjà regroupés près de la scène, prêts à défiler. Mais sans lumière, personne ne verrait grand-chose, alors ils attendaient sûrement que le courant soit rétabli. Mimi devait vite les rejoindre, mais la salle d’essayage se trouvait au fin fond des coulisses, ce qui voulait dire qu’elle allait devoir tout remonter. Heureusement, la danseuse n’était pas seule dans sa déconvenue, car à ses pieds, une petite silhouette titubante lui tenait tendrement compagnie. Celle-ci se glissa d’ailleurs sous le rideau et tournicota maladroitement sur le côté, à peine gênée par l’absence de lumière. Puis dans un petit geste, elle désigna la sortie de la cabine d’essayage du bout de la patte, et invoqua comme par magie une petite colonne de lumière en tout point identique à l’éclairage d’un projecteur.

Le rideau s’ouvrit à nouveau, dévoilant le sourire rassuré de Mimi qui s’engouffra toute entière dans la lumière.

Ce ne fut cependant pas la silhouette habituelle de la danseuse qui se présenta, mais plutôt celle d’une énorme boule de plumes dorées et gonflées à l’excès. Tout droit sorti de la maison Piesch, le manteau était massif, cousu d’un duvet si délicat que sa douceur pouvait être ressentie simplement en le regardant. Sa taille n’avait d’égal que sa légèreté et ne laissait s’échapper du corps de sa propriétaire que ses petites mains gantées de rouge vif, ainsi que le bas de ses cuisses, galbées par une paire d’escarpins d’une couleur identique. Les chaussures, pointues et au talon court, étaient couplées à une longue chaussette couleur carmin qui remontait se perdre dans l’amas de petites plumes. Sous les oreilles de la mannequin d’un soir pendaient également de longues plumes rouges et bleues, venues flatter un port de tête nu, réchauffé par l’épaisseur outrancière du manteau.

Juste en dessous se cachait, à l’affût des regards curieux, une petite robe bustier moulante, rouge également, coupée net au-dessus du genou. Accrochées à ses hanches, de longues plumes bleues exotiques s’agitaient avec désinvolture au moindre des pas de leur propriétaire. Les épaules, mises à nu, impudiques, étaient soutenues par la paire de gants qui remontaient jusqu’au milieu de l’avant-bras et s’achevaient par quelques plumes colorées et décoiffées.

Oui, Mimi devait défiler, ce soir-là. Non, ce n’était pas du tout prévu. La danseuse n’était initialement venue que pour dépanner son amie Lexie, chargée de préparer les pokémons au défilé, car son assistant à elle était tombé malade au dernier moment. La mannequin pour qui la tenue était dédiée elle aussi se désista inopinément. Devant le fait accompli, Bettina Piesch sonda l’ensemble des coulisses et jeta son dévolu sur Mimi. Aussitôt, celle-ci fut projetée dans un salon d’essayage, entourée de couturières qui prirent ses mesures afin d’ajuster la tenue à sa taille. Bettina eut l’œil, car seules quelques retouches furent nécessaires.

Mais du fait du retard, Mimi fut la dernière à être prête pour le défilé. Et alors qu’elle terminait d’enfiler sa tenue, les lumières s’éteignirent subitement, la laissant seule au fin fond des coulisses.

Heureusement, Bigoudi avait de la ressource et pouvait générer une source de lumière temporaire avec sa capacité Projecteur. L’apprentissage était tout récent, mais la petite Spinda avait déjà pris le coup de main, au plus grand bonheur de sa partenaire qui se sentait plus en sécurité une fois enveloppée de lumière.

« Eh oh ? Il y a quelqu’un ? »

La voix résonna faiblement, mais ne reçut aucune réponse. Mimi espérait que la grande dame aux larges épaules à qui elle avait parlé un peu plus tôt se trouvait toujours dans les parages, mais sans doute se trouvait-elle déjà sur scène. La danseuse comprit qu’elle et Bigoudi n’avaient d’autre choix que de se débrouiller par elles-mêmes. Alors celle-ci prit sa partenaire dans ses bras emplumés et la laissa faire apparaître une autre lumière, quelques mètres en avant. Mimi y sauta avec souplesse et renouvela son appel. Toujours aucune réponse.

À l’extérieur, des voix distantes commencèrent alors à se faire entendre. Mais elles étaient bien trop éloignées pour que la demoiselle puisse comprendre ce qu’elles cherchaient à dire. Dans tous les cas, elles ne semblaient pas très sympathiques et dissuadèrent Mimi d’opter pour une fuite par la sortie de secours.

La danseuse lâcha un soupire agacé. Dans le noir, les coulisses se changeaient en un véritable labyrinthe. Déjà qu’avec de la lumière il n’était vraiment pas facile de s’y repérer, alors sans… Bigoudi continua de paver la route de sa partenaire, mais les lumières produites s’affaiblissaient de plus en plus vite. Si Mimi avait eu son téléphone avec elle, tout ceci aurait été bien moins problématique, mais aussi gros et chaud que soit le manteau, il n’avait pas de poches ! La haute-couture, c’était joli, mais pas toujours très pratique.

Puis un bruit. Mimi sursauta et fit un pas en arrière. Quelque chose venait de tomber. Du moins c’était ce que le bruit laissait suggérer. La poussin d’un soir pencha la tête tandis que la lumière du dernier projecteur s’essouffla. Bigoudi s’apprêta à lever à nouveau la patte, mais Mimi l’en dissuada.

« Vous êtes perdu vous aussi ? Si vous êtes un criminel, je vous préviens, je prends des cours d’auto-défense ! »

La menace ne produisit aucune réaction. Peut-être s’agissait-il seulement d’un pokémon un peu perdu. Mimi continua finalement d’avancer, ses yeux désormais habitués à l’obscurité, jusqu’à rejoindre ce qu’elle pensait être la partie réservée au toilettage des pokémons mannequins. Ses mains reconnurent malgré les gants le plan de travail, un sèche-cheveux et ce qui avait tout l’air d’un peigne, lui suggérant qu’elle était sur la bonne voie.

Puis un nouveau bruit. Mimi se retourna aussitôt et fut éblouie par une puissante lumière bleutée.

« Oh mais c’est toi Mimi ! Tu m’as fait peur ! Je t’avais pas reconnue avec ton manteau, dans le noir tu ressembles à une grosse boule ! Elles sont trop choupi ces plumes d’Arkéapti !
– Ouiii c’est trop chouette hein ? Oh je suis soulagée, j’avais peur d’être toute seule… Tu sais pourquoi toutes les lumières se sont éteintes ? J’ai eu peur moi ! »

Lexie rejoignit son amie et lui confia son téléphone qu’elle avait gardé avec elle depuis que Bettina avait alpagué la danseuse. Flaff, la Lainergie qui l’accompagnait, pointa l’orbe de sa queue vers le haut pour offrir un meilleur éclairage d’ensemble. Tout le chaos des coulisses, désormais plongé dans le noir, avait revêtu un drôle d’air sinistre. D’après la toiletteuse, personne ne savait réellement ce qu’il s’était passé. Tout le monde s’était rassemblé près de la scène, mais ne voyant pas Mimi, Lexie était retournée la chercher au fond des coulisses. La demoiselle la remercia chaleureusement et comprit qu’elle n’avait qu’à rejoindre les autres mannequins.

« Bettina est en furie. Je plains le responsable de toute cette histoire si elle lui tombe dessus !
– Ah au fait j’ai entendu des voix dehors, tu sais ce que c’est ?
– Des militants poké-écologistes, apparemment.
– Bah, qu’est-ce qu’ils font là ? »

La toiletteuse se contenta de hocher les épaules tandis qu’elle envoya Flaff ouvrir la voie afin de les conduire jusqu’au reste des mannequins. Seulement, après à peine quelques pas accomplis, un cri transperça soudainement le silence et fit sursauter les deux demoiselles. Celles-ci échangèrent un regard à la fois craintif et résolu puis dévièrent de leur trajectoire initiale pour s’approcher à pas rapides de l’origine du bruit.

Au détour d’un couloir, elles trouvèrent une femme accroupie au pied d’un Lougaroc, éclairée par la lampe de poche d’un homme en uniforme. Celui-ci semblait profondément confus, tentant vainement de s’expliquer tandis qu’un Tygnon debout à ses côtés affichait un sentiment similaire. L’homme se raidit alors en voyant Mimi et Lexie s’approcher, interloquées par cet étrange tableau. L’agent de sécurité expliqua maladroitement la situation.

Alors que le courant avait sauté, il s’était dirigé vers le tableau électrique le plus proche afin de voir s’il pouvait le rétablir.

« J’ai entendu un cri alors je me suis dépêché ! Et là j’ai vu cette dame avec ce pokémon, j’ai cru qu’il l’attaquait alors je suis intervenu et j’ai envoyé Tygnon pour le neutraliser. »

Sauf que la dame en question travaillait dans le musée et qu’elle connaissait très bien le pokémon mis au sol, qui retrouvait justement peu à peu ses esprits. L’agent de sécurité renouvela ses excuses, confus, assurant avoir voulu bien faire.

« Mais du coup, vous pouvez rétablir le courant ou pas ? »

Non pas que la bavure de l’agent de sécurité ne l’intéressait pas, mais les préoccupations de Mimi se portaient surtout sur le tableau électrique ainsi que sur la possibilité de faire revenir les lumières. La priorité était là, non ? L’agent de sécurité se raidit, comme s’il se rappelait tout juste de la raison de sa présence, puis braqua sa lampe torche sur le tableau électrique. La scientifique l’interpella alors et désigna une pince en métal sur le sol, qui avait glissé sur le côté lors de l’affrontement avec le Tygnon.

L’agent la ramassa et identifia rapidement le problème par un hochement de tête négatif.

« Je pense que c’est du sabotage, il faudrait un technicien pour réparer le panneau.
– Mais qui sabote un défilé de mode ? C’est nul comme idée… Qu’est-ce qu’on peut faire alors ? On va pas attendre que le soleil se lève quand même !
– Il y a un autre panneau dans la partie réservée aux agents de sécurité, mais il a dû être saboté lui aussi, sinon les lumières seraient déjà revenues. »

L’homme baissa sa lampe torche et s’éloigna de quelques pas. Sa radio grésilla tandis qu’il expliqua la situation à ses collègues situés de l’autre côté du musée. Mimi le regarda faire puis avisa la situation. Valait-il mieux rebrousser chemin et rejoindre les autres mannequins, ou rester avec cet agent de sécurité, aussi maladroit soit-il ? S’il y avait eu sabotage, il était bien possible que des personnes dangereuses soient encore à l’intérieur du musée. Cette idée fit remonter un léger frisson dans la nuque de la danseuse.

L’homme coupa finalement sa radio et revint s’adresser au petit groupe.

« Nous avons un groupe électrogène de secours dans les archives, au sous-sol. Ce n’est pas très loin, j’y vais tout de suite. Vous devriez rejoindre le reste des personnes présentes vers la scène. Évitez de sortir, il y a une manifestation à l’entrée du musée, la majorité de nos agents sont avec eux. Madame, encore… pardon. »

L’homme inclina maladroitement sa casquette de service puis fit signe à son pokémon boxeur de le suivre. Mimi et Lexie l’observèrent s’enfoncer dans le couloir puis s’adressèrent un regard perplexe. Elles n’avaient plus qu’à faire demi-tour. Si les lumières allaient être rétablies, Mimi ne devait pas manquer son passage sur scène. Heureusement, elles n’étaient désormais plus très loin. Lexie invita la scientifique et son pokémon à venir avec elles avant de demander à Flaff un dernier effort pour éclairer la voie jusqu’à la scène.

Un peu plus loin, les voix des autres mannequins commençaient à se faire entendre. La situation semblait déjà sur le point d’être résolue. Finalement, plus de peur que de mal, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyDim 21 Nov 2021 - 19:58


Bettina Piesch

Personnage non joueur




Des pas pressants s'effectuaient; à gauche, à droite, en avant, en arrière, et ainsi de suite, avec un tel empressement que bientôt les dalles risquaient de se creuser dans le sillage de la frêle silhouette qui se trouvait en proie à une angoisse sans nom. La radio qu'elle tenait fermement dans sa main parfaitement manucurée (avec des ornements qui rappelaient Kabuto et Amonita) affichait un silence qui ne faisait qu'alimenter ses craintes les plus totales. Ses assistants observaient la scène, consternés, mais tout autant impuissants que celle qu'ils considéraient tous comme leur mentor artistique.

- Bettina ne peut pas se faire saboter son défilé ! C'est tout à fait IMPENSABLE !

Le strident soudain que prit l'intonation de sa voix pourtant douce au début en fit sursauter plus d'un. L'obscurité totale dans laquelle ils baignaient n'aidant pas... Seule la luminosité du pokématos que Bettina tenait (et auquel elle restait constamment accrochée) permettait un chouïa de lumière, et encore, juste suffisamment pour que le visage tendu de la créatrice prît l'apparence tordue digne d'une rencontre dans la Tour de Lavanville ! Un assistant, au courage plus vaillant que les autres, tenta une approche, mais il fut coupé par les soudains grésillements de la radio qui offrirent un deuxième cri à Bettina.

- Ah enfin, Médor ! Dites à Bettina, que se passe-t-il ?

D'autres grésillements lui répondirent, et un soulagement certain s'empara des traits fins et travaillés de la jeune femme.

- Bien, allez rétablir le courant et... Un lougaroc, évanoui ? Mais c'est d'une rattatarderie , qui aurait osé faire ça ! Venez au plus vite, la situation est vraiment étrange !

À ce moment, la délicatesse et l'élégance de Bettina, que l'on pouvait comparer à un Poissirène, se rapprochait davantage du tempérament et caractère du Tauros, narines fulminantes, et visage contrarié, ce qui avait pour effet de quelque peu désembellir ses traits. Suffisamment en tout cas pour que le courageux d'il y avait quelques instants se ravisât et regagnât sa place, yeux fixant le sol.

Bettina de son côté souleva les pans de sa longue robe et rentama ses mille pas en avant et en arrière, marmonnant des paroles claires et concises seulement pour elle-même. Heureusement, la venue du courant stoppa sa danse de la peur, et offrit un soupir de soulagement à tous ses assistants, qu'elle fusilla alors soudainement du regard.

- Mais, vous êtes autant que ça, à ne rien faire ?

Un malaise s'installa, les concernés ayant pensé bien faire.

- Aux loges ! Dépêchez-vous de vous assurer que les oeuvres de la Maison Piesch soient IN-TOU-CHÉES.

Sans un mot, car il serait folie de contredire l'excentrique maîtresse de la mode, tous s'affolèrent en direction des loges, mètres et outils de couture prêts à sévir. Les observant quitter les lieux, celle qui venait de laisser éclater sa colère se calma soudainement, croisant les bras, une main soutenant son menton, grandement pensive. Son regard bleuté alla rencontrer celui d'un noir profond qui le fixait; Dahlia, et toutes deux communiquèrent leur soutien sans dire mots.
Bettina ne comprenait pas. Certes, elle avait toujours eu des problèmes avec certains mouvements radicaux, mais les pokémons avaient toujours été au centre de sa vie, de son inspiration, de son art. La jeune femme originaire d'Oliville mettait un poing d'honneur à sublimer les pokémons dans ses créations, et à rendre attentif la population aux cruautés qui existaient de part et d'autres du monde à leur encontre. Et pourtant, en cette soirée qui aurait dû être synonyme de folie et de festivité, un groupuscule était décidé à l'insulter. Pire, à la blesser profondément dans son travail, et dans la fierté qu'elle en tirait, justifiée. Non, décidément, elle ne comprenait pas, mais se rassurait au fait que la sécurité était sortie en force. Autant les vigiles personnels de Dahlia que la sécurité du musée (et quelques costauds, apparemment) avaient mis à coeur de résoudre ce conflit de la manière la plus pacifique possible.

Ce qui la titillait était la présence journalistique, mais, au pire, ça lui ferait de la presse. Bonne ou mauvaise, l'important était qu'on parlât d'elle...

Un petit toc craintif retentit alors sur la porte d'entrée de l'arrière-salle, là où s'étaient réfugiées Bettina et Dahlia. La première pour ne pas montrer aux convives son état de stress, et la seconde pour être là pour son amie, au cas où. Désireuse de pouvoir reprendre au plus vite son défilé, Bettina se massa les tempes et tenta d'offrir la meilleure allure possible avant de répondre "Entrez". La silhouette massive de Bridget se glissa dans la pièce, affichant une mine défaite, et angoissée.

"Oh Machoppounette, que se passe-t-il ?

Le teint halé de la concernée était devenu d'un pâle inquiétant, alors que des gouttes de sueur perlaient discrètement sur son front.

- Bob vient de m'informer qu'il manque les fossiles Mâchoire et Nageoire, prêté spécialement pour l'occasion par le musée d'Illumis...

Dahlia mit une main devant sa bouche, horrifiée, alors que Bettina se figea. Totalement, stoppant même sa respiration. Elles restèrent toutes les trois, muettes, et effarées. Les dires de l'agent de sécurité venaient de se confirmer; elle avait à faire à un sabotage. Ce n'était pas un enchaînement de circonstances aléatoires, mais bien les fruits d'un plan mûrement réfléchi. Premièrement, les plombs qui sautaient. Deuxièmement, la diversion du mouvement politique... Tout ça pour mettre la main sur ces fossiles, dont la valeur monétaire dépassait l'entendement, étant des pièces uniques. Mais si voleur il y avait eu, avec la foule de gens en extérieur, ils auraient dû l'apercevoir sortir, non ? Ou... se pourrait-il qu'ils soient toujours dans... le musée ?
Les doigts d'un teint de porcelaine de Bettina virèrent au rouge, tant elle serrait ses avant-bras. La créatrice s'imaginait déjà son nom affilié au vol du siècle, et cela la mettait dans une terreur inédite, crispant tous ses membres. Heureusement, quelqu'un vit sa détresse, et se montra là pour elle.

- Nous devons absolument empêcher quiconque de sortir de ce musée, contacter la police, et ne pas laisser les gens en proie à la panique. Le défilé doit avoir lieu, mais après que nous nous soyons occupées de ces formalités.

Dahlia brisa le silence. La panique se lisait toujours dans le profond de ses iris, mais ses traits étaient déterminés et sa voix n'avait faibli à aucun moment. L'actrice se devait d'être le pilier de la soirée, elle en était l'égérie, après tout. La situation n'avait pas encore viré au drame, et pouvait rester sous leur contrôle, du moment qu'elles agissaient vite. Bridget et Bettina ne purent qu'acquiescer, alors qu'entrait à son tour Médor dans la pièce, casquette en main en signe de respect.

Quelque peu mal à l'aise par les trois paires de yeux qui le fixèrent, l'agent trouva soudainement un morceau de dalle par terre grandement intéressant. Bettina de son côté avait remis son masque, celui de l'excentrique créatrice, et s'approcha de l'agent de sécurité.

- Mais... Médor, que voulez-vous que Bettina fasse de vous ici ? Votre place est auprès des convives, ils ont besoin d'une présence rassurante ! Bettina peut se gérer seule !

Sans un mot, le dénommé Médor tourna les talons et quitta la pièce, non sans laisser sortir un vilain soupir. Les trois femmes le précédèrent, refusant de se cacher alors que la réputation du musée et la sécurité de leurs invités étaient en danger. Quelques mots furent glissés aux ingénieurs de son présents dans la grande salle, et rapidement jeu de lumière et musique retentirent, signe que la fête se poursuivait malgré tout !


***

Il remarqua des silhouettes çà et là passer devant lui, tels des fantômes dans un rêve flou, quelques instants avant que le courant ne réapparût. Vêtu d'un tuxedo classique, arborant un noeud papillon, il avait tout du garçon de service. Cheveux impeccablement coiffés, et rasés proprement à la longueur de la nuque et le pourtour des oreilles, poils gris camouflés par une teinte rappelant sa couleur originelle : châtain, Tristan revêtait d'une classe qu'il n'avait quasiment jamais atteinte. Les ridicules ridules qui décoraient ses yeux et la commissure de ses lèvres lui offraient étrangement un certain charme, dont il ne s'était nullement gêné d'user et d'abuser.

Mais en cette soirée-là, il était comme il devait être : invisible pour la masse. Sa belle allure et ses traits charismatiques ne détonaient pas de la foule ambiante, issue d'une classe bien plus supérieure que la sienne. Il s'était faufilé parmi les gens, avait offert des petits fours çà et là, et même discuté quelques très furtifs mots avec celle qu'il reconnut être Gwendolyne Stappleton, accompagnée de Themis Gojas, deux noms rimant fortement avec grosse fortune. Bien naturellement Tristan avait souri avec la courtoisie requise aux célébrités, mais au fond de ses yeux, on ne devinait aucune joie. Seulement une jalousie brûlante et une amertume détestable. Mais puisqu'il n'était qu'un vulgaire serviteur, personne n'avait porté attention à son aigreur. Et c'était tant mieux pour lui.

Bras croisé contre les loges, où techniquement, il ne devrait pas être, il observa les mannequins. Soudain, il remarqua une demoiselle accompagnée du Lougaroc. Rapidement, Tristan se détourna, craignant que son odeur n'attirât le pokémon qui l'avait très certainement flairé au moment où il sabotait les plombs.

Aussi, le faux serveur investit davantage les loges, et se trouva rapidement entouré des stars de la soirée et leur tenue aux formes diverses. Quelque peu dubitatives, certaines mannequins l'observaient, incertaines de ce qu'il faisait en ce lieu. Tristan leva les mains en signe de paix, sourire faussement gêné seyant ses lèvres.

- Excusez-moi messieurs, mesdemoiselles, je venais simplement m'enquérir que vous ne manquiez de rien. Désirez-vous peut-être de l'eau, avant le défilé ?

Forcément, jamais les mannequins ne mangeraient de petits fours avant un run-away. Cependant, l'attention de Tristan était de les outrepasser et de s'éclipser discrètement par la porte de derrière, normalement sécurisée, mais dont son Ectoplasma s'était occupé. Aussi, il n'attendit pas réellement de réponse de la part des mannequins et les devança, se dirigeant vers son issue. Toutefois, la présence soudaine de deux agents devant cette porte vint faire tomber ses plans à l'eau. Faisant marche arrière, comme s'il s'était contenté de vite remettre un vêtement sur un cintre, il s'en alla, réfléchissant à une autre issue.

Et puis, un flash soudain éclaira son esprit. Comme une terrible idée.
Si le voleur restait jusqu'à la fin de la soirée, c'en était fini. La police, qui devait déjà être informée du vol des fossiles, recenserait l'ensemble du personnel présent, et on remarquerait qu'il n'était pas Albert, 65 ans, retraité qui avait fait une mauvaise chute la veille et ne pouvait quitter son lit d'hôpital...

Le colis était sécurisé ; de ce côté, tout était en ordre. C'était sa capacité à revenir le chercher au petit matin le lendemain qui l'inquiétait. Mais en voyant la silhouette devant lui, il pensa avoir trouvé la solution....

Sortant des loges, le quadragénaire glissa furtivement sa tête du rideau de la scène, parcourant d'un regard circulaire la salle. Ses iris s'attardèrent sur deux personnes, qu'il avait bien entendu reconnues de par leur passé commun, mais qu'il avait du coup grandement évitées. Octave et Seven, en compagnie du neveu, tentaient de retrouver le mouchoir de Madame Cocannelle (à qui il manquait désormais une bague au doigt, que Tristan n'avait pu s'empêcher de collecter quand cette vieille folle lui avait mis la main aux fesses). Personne n'avait remarqué que les "cailloux" lancés à l'intérieur n'en étaient pas réellement... Jusqu'à ce que des flash rouges éblouirent soudainement les yeux des invités.

Son ouverture était là.

Cinq imposants pokémons investirent soudainement la grande salle, offrant aux personnes présentes des cris de surprise.

Un Pandarbare se tapa les pectoraux, menaçants, et se dirigea vers les instigatrices de la soirée qui venaient tout juste de rejoindre la scène, prêt à en découdre.
Un autre flash rouge retentit, et les lames dangereuses d'un Insécateur vinrent couper en deux la table où régnait le buffet. Et enfin, un Empiflor et un Mascaïman apparurent à leur tour, menaçant les invités un à un, sous les directives attentives d'un Ixon, qui était rentré de son chef par une des fenêtres brisées. Ce dernier tenait un sac de toile dans lequel il mettait les biens de valeur que les invités lui donnaient, effrayés par les crocs dangereux du Mascaïman, ou obligés par les lianes de l'Empiflor. Des humains étaient aussi présents, les mêmes manifestants qui avaient lancé une pancarte sur le champion d'arène de Cramois'Iles. Ils n'avaient pas l'âme écologiste, mais bien l'intention de s'en mettre plein les poches, et c'était leur pokémon en action.

Les petites mains s'étaient mises à l'oeuvre, les mêmes qui pouvaient se faire prendre, pour la diversion. Tristan sourit tandis qu'il avait de nouveau rejoint les loges pour se diriger lentement en direction de la jeune femme au volumineux manteau de plumes.

Mais quel bazar !



Début de la deuxième étape :


   

Enfin, le courant est rétabli ! Dame Cocannelle a retrouvé des pulsations correctes, en prenant les vôtres, le gros des écolos a fui devant l'arrivée massive des agents de sécurité (et impressionnés par Achille quand même) et le défilé aurait pu se poursuivre de manière festive, sous le mot de bienvenue de Bettina. Aurait pu... c'était sans compter la pâleur de Bob et la disparition des fossiles Mâchoire et Nageoire, l'exposition prêtée par le musée d'Illumis ? J'espère que votre coupe est vide, car vous allez avoir du boulot avec les trouble-fête présents !



   

Déclic et Mimi : Celui qui semble être le voleur a pris la danseuse pour cible, sans doute pour espérer s'en tirer en la prenant comme otage ! Ne le laissez pas faire !



   

Achille, Taiki et Gordon : La sécurité est venue s'occuper des militants, mais certains forcenés ont pu forcer le barrage et rejoindre le musée ! Voilà qu'ils dépouillent les convives. Arrêtez l'Insécateur ! Et avant qu'il ne découpe le gâteau, s'il-vous-plaît...



   

Gwendolyne et Octave : La recherche du mouchoir de Dame Cocanelle vous a conduit jusqu'aux stars de la soirée. Qu'il est rassurant de se retrouver entouré de Dahlia, Bridget et Bettina. Mais ça, c'était avant de voir débarquer ce Pandarbare mal léché... Heureusement, Dame Cocannelle sait aussi se défendre, la preuve : son fidèle Avaltout et prêt au combat. Mais il aurait bien besoin d'aide...





Les retardataires peuvent encore réagir aux évènements !

La deuxième étape dure jusqu'au 05 décembre !
   Have fun !

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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMar 23 Nov 2021 - 13:02
Nous le savons tous, il y a des jours où on ferait mieux de rester dans son lit. Et ce genre de journée commençait à arriver trop souvent au goût du gérant de bar. Son dépit était d’autant plus grand qu’il avait attendu cette soirée de tout son cœur, espérant être la belle du bal. Et le voilà Prince charmant à la rescousse d’une princesse barbue et musclée. Achille aida l’homme au costard gris à se relever et le tira de force à l’intérieur du musée. Les négociations avaient tournée court, la foule distribuait des coups et lançait même des projectiles dont certains brisèrent les vitres. La sécurité referma fermement la porte derrière eux et du personnel apporta des compresses et une trousse de soins. L’un des majordomes d’un soir s’approcha d’Achille qui n’avait reçu que des coups superficiels. Dans le pire des cas il aurait des bleues le lendemain. Il se laissa quand même inspecter le crâne pour être sûr.

« -Mais puisque je vous dis que j’ai rien. »

Le majordome à la moustache grisonnante lui lança un regard dédaigneux et s’en alla. Le courant avait été rétabli et l’agitation avait repris un cours presque normal au niveau de la scène et l’agitation à l’extérieur continuais sa progression.

« -On est vraiment pas des bons négociateurs. » ricana Achille à l’intention de l’autre homme.

Ce dernier avait une carrure très impressionnante que son costume gris avait bien du mal à cacher. Sa tenue avait dû être faites sur mesure, sinon même la taille la plus haute se serait distendue sur son trapèze. Sa tenue était très sobre mais son visage était difficilement oubliable. De ses cheveux auburns naissait une cicatrice qui lui décorait le coté gauche du visage. Et ses sourcils fins et sévères disparaissaient dans l’éclat de ses yeux bleus presque éblouissant. Il était connu mais Achille n’eut pas le temps de se souvenir pourquoi. Des bruits de vitres brisés et des éclats de lumière rouge se firent derrière lui. En se retournant il aperçut des pokémons, cinq pour être précis qui venait de surgir. C’était définitif, ce soir Achille endosserait le rôle du prince charmant. Enfin si il pouvait bouger.

« -Excusez-moi, fit-il à l’intention du trentenaire, vous pouvez défaire la fermeture éclair s’il vous plait ? »

Il aurait bien ponctué sa phrase d’un « Daddy » mais ce n’était pas le moment. Sa robe était trop serrée au niveau des cuisses pour se déplacer confortablement et surtout il n’avait pas envie d’abimer ce petit bijou ! A l’arrière se cachait une fermeture éclair qui glissait du milieu de son dos jusqu’au creux de ses reins. En dessous il ne portait rien d’autre qu’un peu d’essence de Guerlain et un slip couleur chair pour laisser l’impression de nudité à travers les ajours de la robe. Alors que la fermeture éclair glissa il sentait le latex perdre de son emprise sur son corps et il ne fût plus long à s’extirper de cette prison glamour ainsi que de ses talons hauts. Il lança le tout un peu en arrière et aperçut un groupe insolite : Les célèbres reporters de PokeTV.

« -Vous pouvez cadrer mes fesses seulement si vous prenez soin de la robe ok ? »

Puis il se mit en mouvement. Il attrapa une des pokéballs attaché à son mollet nu par un système de straps et de sangles utilisées par certains dresseurs. Il fît apparaitre Hélios, son Reptincel. Il y avait trop d’émotions négatives pour faire appel à son Togekiss.

« -Attire l’attention de l’Insecateur par ici, reste à distance surtout ! Pas de flammes près des civils ! Je compte sur toi. »

Il avait prononcé ces derniers mots alors qu’il se mettait à courir en direction de la scène. Il passa non loin de l’Insecateur mais ce dernier venait d’être troublé par un Dracochoc, lui laissant le chemin libre. Grâce à sa force et l’adrénaline, le gérant de bar releva les personnes à terre et porta les plus lentes loin des pokémons sauvages. Il fallait les mettre à l’abri au plus vite ainsi Hélios pourrait commencer à utiliser ses flammes sans craindre de blesser des innocents. Achille fût interrompu dans sa tache par une liane qui vint s’agripper à sa jambe gauche et le tira d’un coup sec. Il s’écrasa violement au sol, faisant voler la jeune femme qu’il portait dans ses bras. Cette dernière s’était foulé la cheville à cause de ses talons. La liane continuait de le tirer le faisant trainer sur le sol froid qui se tachait du sang qui s’écoulait de son nez. L’Empiflor l’attirait irrésistiblement à lui. Dans un réflexe sauvage, Achille saisit la liane et la mordit de toutes ses forces. Une deuxième liane vint lui fouetter le visage dans un claquement sonore. Le monde perdit sa couleur et des éclats de lumière dansait devant ses yeux. L’urgence de la situation le poussa quand même à s’éloigner le plus vite possible avant que la prise sur sa jambe se raffermisse de nouveau. Un sifflement suivit d’un claquement lui indiqua qu’il se serait prit un deuxième coup de fouet si il avait trainé une seconde de plus. Sa joue brulait aussi intensément que le regard paniqué de la jeune femme. Achille lui saisit la main et la traina derrière lui comme si elle était une vulgaire poupée de chiffon pour se mettre à l’abri. Elle était la dernière civile dans le hall d’entrée, une fois qu’elle serait à l’abri, Hélios pourrait déchainer toutes sa puissance. Heureusement un agent de sécurité vint l’aider, choqué par la façon dont Achille trainait la jeune femme derrière lui. Mais pas le temps de s’expliquer, le colosse opéra un demi-tour aussitôt, direction les combats.

« -HELIOS !! BALANCE TOUT !!! »

Au loin le Reptincel semblait dans un état second. Du sang coula le long de ses bras et la rage bouillonnait dans ses yeux. La colère, la frustration, la douleur et une sensation inconnue faisaient rugir une force insoupçonnée dans son ventre. Il n’était pas seul à combattre, un Ossatueur d’Alola s’était joint à lui et lui prêtait mains fortes. Il profita d’un instant de répit offert par son camarade d’infortune pour prendre son souffle. Il inspira profondément, laissant l’air se réchauffer à l’intérieur de son corps puis il déchaina un brasier comme il n’en avait jamais fait. Le petit Reptincel déversa un flot de flammes qui n’avait rien a envier à un bucher des enfers. Il maintenu son souffle si bien que la température ne tarda pas à monter. Le hurlement de douleur de l’Insecateur ne fût pas suffisant pour couvrir le bruit des alarmes incendies qui s’était déclenché. Achille courait toujours pour rejoindre le groupe, il saisit sa robe au passage quand soudain la pluie surgit. Le système anti-incendie du musée venait de se déclencher, arrosant tous les mondes et éteignant les flammes d’Hélios. Le gérant de bar jeta sa robe sur le Reptincel pour que se dernier puisse protéger la flamme de sa queue.

« -Bien joué Hélios, je suis vraiment fier de toi ! »

Il vint sous l’abri de fortune, serré son pokémon dans ses bras. Tout deux perdaient du sang, le coup de fouet que s’était reçu Achille avait fendu sa pommette d’où s’écoulait un flot écarlate qui allait se mêler à celui qui sortait de son nez. Le Reptincel lui souffrait de nombreuses coupures sur tout le corps. Et en face d’eux, l’Insecateur restait debout, à bout de force mais toujours prêt à en découdre

HRP:


Dernière édition par Achille Summer le Jeu 2 Déc 2021 - 17:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMar 23 Nov 2021 - 17:50
Naturellement l'agent de sécurité n'avait fait que son travail. Je me mettais à sa place et je savais qu'il n'avait que deux options : profiter de la surprise pour nous neutraliser comme il venait de le faire, au risque de commettre une boulette, comme il venant de le faire... Ou bien allumer sa lampe torche pour nous interpeller, perdant de fait l'effet de surprise, risquant de provoquer notre fuite ou une agression et de nous perdre. De plus dans ce genre de situation le temps de réflexion est souvent réduit, parfois même quasiment nul. De mon point de vu il méritait des félicitations : loin de moi l'idée de me vanter mais me neutraliser aussi rapidement n'était pas aussi facile.

Il libéra Sophie, qui évidemment le traita d'imbécile, dès qu'il se rendit compte de son erreur. La scientifique se précipita à mon chevet. Redressé, je m'ébrouais la tête, encore un peu sonné. Pour sa défense, cet agent de sécurité n'était pas encore employé du musée lors de ma convalescence : il n'était que gardien de nuit depuis quelques semaines, réquisitionné pour l'événement. C'est alors que deux demoiselles firent leur apparition, je pris tout d'abord l'une d'entre elle pour un pokémon oiseau qui m'était inconnu d'ailleurs : elle était habillée d'une robe colossale, son petit corps perdu au cœur d'une véritable jungle de plumes. Une Lainergie marchait à leurs cotés, apportant une lumière bienvenue.

L'agent de sécurité s'expliqua auprès des nouvelles venues. Sophie, agacée qu'il ait pu s'en prendre à moi, objecta :

« L'idée que Déclic puisse s'en prendre à moi n'est que foutaise ! »

Je devais reconnaître que s'il avait prit le temps d'analyser un peu mieux la situation à la lumière de la petite lampe indiquant la sortie de secours, il aurait remarqué que je tournais le dos à Sophie en regardant autre chose et que je n'étais pas du tout en train de l'agresser. Lorsque l'homme s'éloigna pour parler à sa radio, Sophie me demanda comment j'allais :

« Je dois avouer que ce Tygnon a un sacré crochet du droit. T'en fais pas pour moi Sophie, j'en ai vu d'autres. »

Si tôt ma phrase terminé que je m'assis. Je n'avais pas été blessé, simplement mis hors combat. Au sein d'un match pokémon j'aurais été déclaré perdant mais dans la vie réelle c'est une toute autre paire de manche : je pouvais très bien lui sauter sur le dos puis lui déchirer la nuque... Mais je ne lui en tenais aucun sentiment négatif : je comprenais. Quand l'agent eut fini son rapport, j'ajoutais une précision à l'agent de sécurité avant qu'il s'en aille :

« L'individu est un mâle humain dans la force de l'âge : ni jeune, ni mature et en pleine santé. Il sens un mélange des boissons et aliments du buffet. Il n'avait pas de gant en touchant la pince, il doit y avoir ses empreintes dessus. »

J'aurais pu ajouter qu'il était sexuellement actif, donc potentiellement séduisant, et quelques détails supplémentaires facilement détectables avec mon odorat de canidé mais totalement inutile pour un nez humain ou de Tygnon. Ceux là ne se doutent pas tout ce qu'il est possible d'apprendre grâce à ce sens. Tiens par exemple l'agent de sécurité et son Tygnon puaient l'angoisse. Finalement il s'excusa une nouvelle fois et nous laissa Sophie et moi avec les deux humaines et la Lainergie. Je ne pu m'empêcher en la regardant de me demander si elle était dans la catégorie amie ou proie. Je me penchais un peu vers elle et reniflait. Dans le premier cas... et bien il s'agissait d'une femelle. Dans le second cas, une bonne cuisse de Lainergie est un véritable délice mais appartenant à un humain j'allais devoir complètement l'ignorer.

L'une des deux humaines, celle qui était habillée à peu près normalement, nous fit signe de nous diriger vers la scène mais je nous retardais en restant assis avec une expression trop sérieuse :

« Qui a t-il Déclic ? 

-Je n'aime pas ça. Un mâle humain sabote les lumières, comme par hasard la majorité du personnel de sécurité est attiré à l’extérieur au même moment et j'ai entendu à la radio que quelque chose avait été volé. Je suis prêt à te parier qu'il s'agit de l'un des précieux fossiles que vous avez ici. 

-C'est impossible. L'endroit est trop...

-...Sécurisé ? »

Je restais assis bien droit la fixant droit dans les yeux. Un grave silence s'installa entre Sophie et moi : la scientifique réalisa que j'avais raison. Puisque les tableaux électrique ont été saboté, il y avait une faille de sécurité. C'est à ce moment que l’électricité choisit de se remettre en marche. J'aurais pu me laisser distraire pour admirer plus en détail l'impressionnante forêt de plumes de la danseuse mais je n'en fis rien. Sourcils froncés, Sophie suivie les deux jeunes femmes, j'eus tôt fais de les rattraper au petit trot.

Nous nous dirigeâmes vers la scène. Nous étions encore dans les loges quand un homme fit son apparition : il s'agissait d'un garçon de service. Je fus aussitôt méfiant : il n'avait rien à faire ici, ce n'était pas la place d'un homme de sa profession. Soudain je me figeais : en passant par l'ouverture, l'homme généra un courant d'air qui porta son odeur à ma truffe. C'était lui! C'était lui l'homme à l'objet en métal, lui l'homme qui a saboté le panneau électrique. Il s'approchait à pas vif de la femme à plumes, je reconnaissais cette allure : c'était celle d'un prédateur se dirigeant vers sa proie. Sans la moindre hésitation je lui barrais le passage et lui montrais les crocs, mon grondement vibrant dans l'air.

« Qui a t-il Déclic ? Qui êtes vous monsieur et que voulez vous ? » Interrogea Sophie.

« C'est lui. L'homme qui a saboté le tableau électrique. »

L'homme, qui s'était arrêté, sourit avec insolence et porta la main à sa ceinture à laquelle était attaché des pokéballs. Il se passa à peine une seconde entre son geste et le moment ou ses fesses heurtèrent le sol : je lui bondis dessus. La seconde suivante, un Ectoplasma surgit soudainement des ombres et me frappa avec son poing-ombre. Je roulais et me relevais aussitôt, prêt à l'affronter, conscient qu'il fallait éviter la Léchouille à tout prix. C'est d'ailleurs ce qu'il choisit tout d'abord de faire : lancer sa langue dans ma direction. Je l'esquivais d'un bond agile en arrière et rebondit telle un ressort le frappant avec Vif Roc. Le spectre recula, la sourire disparaissant de son visage et retenta une léchouille. Je fis exactement la même chose : petit bond en arrière et Vif Roc mais cette fois ci l'Ectoplasma m'attendait. Il subit le choc et tenta de m'avoir avec Toxic. Trop lent : je ripostait en le frappant avec ma queue de fer, le propulsant avec force contre le mur. Il s'écroula, assommé.

Pendant ce temps, l'humain s'était jeté sur la danseuse à plume pour l'immobiliser dans ses bras et se dirigeait vers la sortie arrière en la traînant de force. Certainement persuadé que son Ectoplasma réussirait à me vaincre il me tournait le dos. Sophie, qui n'était pas du tout un combattante, avait observé toute la scène avec inquiétude et posa la main sur la bouche pour s'empêcher de crier lorsqu'elle me vit me diriger vers le saboteur rapidement et discrètement, la tête basse d'un air prédateur. Sans la moindre hésitation je me jetais sur son dos en donnant une impulsion légèrement de côté pour qu'il pousse la forêt de plumes sans tomber sur elle. Mes crocs se plantèrent dans son épaule gauche. Comme prévu, il bascula sur ce côté là, libérant la robe à plumes. Je l'accompagnais dans sa chute. Durant quelques instants nous luttâmes au sol. Il réussit à me faire lâcher prise mais se retrouvait dos au mur à essayer de se protéger de mes crocs. L'une de mes pattes le plaquais au mur, l'autre lui griffais la cuisse, déchirant son pantalon. Il récolta deux morsures au bras dans la lutte. Soudain, la système incendie se déclencha, nous arrosant tous. Je sursautais, cela me déstabilisa une fraction de seconde ce qui fut largement suffisant à l'homme qui attrapa un poignard à sa ceinture. Une éclaboussure rouge tâcha soudain le mur et je glapis de surprise lorsque la lame me tailla une vilaine coupure au niveau de l'épaule, un pur coup de chance. Sophie hurla. Je fus forcé de faire un bond en arrière. L'homme me tenait en respect avec son poignard mais je le bloquais contre ce mur avec mes crocs. Chaque fois qu'il tentait de se sortir de cette situation j'esquivais et tentais de distribuer un coup de dent. Il ne me laissait pas le temps d'invoquer la Lame du loup qui m'aurait permit de renverser la situation : nous étions dans une impasse. Et non loin de là, l'Ectoplasma furieux se relevait...
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMar 23 Nov 2021 - 19:01
Après la succession de flash lumineux et de couleurs étranges qui parcouraient sa tête, vint l'abasourdissement total. Le choc avec la pancarte avait semé le trouble dans les sens du champion, mais pas suffisant pour que ce dernier pensât qu'il voyait à triple. Et pourtant, c'était une arrivée massive d'agents de sécurité qui vinrent les remplacer, l'homme à la robe noire et lui. D'ailleurs, ce dernier, sans que le trentenaire ne s'en fût réellement rendu compte, lui tenait la main, le ramenant à l'intérieur d'une manière doucereusement forcée, afin de retrouver un certain calme.

Erreur.

Lorsqu'ils rejoignirent le musée, le courant avait réapparu, et une musique énergique de défilé résonnait dans les anciens murs du lieu bientôt historique. Ils auraient pu l'entendre, sans les cris paniqués des convives qui se voyaient agressés par divers pokémons. Ebahi, une main sur sa tempe douloureuse, Taiki pensait sortir tout droit d'un rêve, se demandant même s'il essuyait pas une petite commotion cérébrale. Interloqué, il croisa le regard de l'homme barbu à la robe, qui venait de faire fi d'un serveur venu l'ausculter. Le noiraud ricana qu'ils n'étaient pas bons négociateurs, ce à quoi le cadet Yakimasu ne put répondre que par un hochement de tête. Son regard se perdit vite à nouveau sur l'ensemble de la salle, les sourcils froncés.

Les invités de marque paniquaient, donnaient tour à tour leur bien à un Ixon menaçant, accompagné d'un Empiflor et d'un Mascaïman... Il assistait à un cambriolage, et restait figé par la surprise ! Ce n'était pas digne de l'homme qu'il voulait être, aussi, Taiki réfléchit vite à un plan. Sauf que la voix de son camarade du soir retentit à nouveau, se figeant devant lui, fessier à hauteur de tête de Taiki qui était accroupi à terre.

« -Excusez-moi, vous pouvez défaire la fermeture éclair s’il vous plait ? »
- Ahpffc'estclairqueoui, attendezattention

Balbutiant, et d'une main tremblotante, Taiki défit la fermeture éclair descendant jusqu'au creux du dos de l'homme, lui permettant dès lors une certaine aisance de mouvement. Forcément, dans la foulée, le champion ne put s'empêcher de remarquer la taille finement marquée de celui en face de lui, ce qui lui fit une réminiscence de la taille de Bridget, et de facto, un souvenir de sa faiblesse, ce qui lui fit instantanément rougir de complexe.

Toussant pour balayer ce vil sentiment, le balafré comptait donner des instructions à son collègue, mais ce dernier était déjà dans le feu de l'action ! Ebahi, Taiki l'observa sortir son Reptincel et ordonner ce dernier de distraire l'Insecateur, pendant que, dans un geste héroïque, l'homme désormais en slip couleur chair sauver les convives de ce dépouillement avec violence.

Tout ça pendant que Taiki rester les bras ballants.

Ca, c'était pas un comportement viril.

Se donnant lui-même une claque histoire de sortir de sa contemplation de l'homme luttant seul contre l'Empiflor, Taiki envoya à la rescousse du Reptincel Ghost, qui, en sortant de sa pokéball, et voyant un homme qu'il crut nu se faire fouetter par un pokémon plante, ne put s'empêcher de se demander dans quel merdier son maître l'emmenait.

Le champion de feu aurait désiré directement porté secours à son ami d'infortune, mais un cri de femme particulièrement aigu lui retint son attention. C'était une demoiselle qui se tenait prêt du buffet, toujours petit four en main, mais paralysée par la peur, alors que s'approchait dangereusement l'insecateur. Obéissant aux ordres de son dresseur, le Reptincel n'osait utiliser ses flammes en présence de la civile, d'où l'utilité soudaine de Taiki qui, ni une ni deux, s'élança de toute sa force pour rentrer de biais dans le pokémon vert. Un choc violent se ressentit, le pokémon fut coupé dans sa folie et se retrouva éjecté à quelques mètres. Dans sa chute, il laissa une de ses impressionnantes faux laisser un sillage dans le costume de Taiki, qui se retrouva déchiré sur son torse, diagonalement.

- Oh. Toi. Tu. Vas. Avoir. Très. Mal. Ghost, Os'Ombre !

Désireux de revenir à l'attaque, l'Insecateur fut doublé dans son élan par la vitesse d'action de l'Ossatueur, qui fit apparaître un os de couleur améthyste, et qui se fracassa violemment sur la tête de leur ennemi. A cela s'ajouta les flammes impitoyables du Reptincel, dès que Taiki prit la demoiselle en détresse dans ses bras et s'éloigna du combat.

Il l'amena à l'extérieur, où le champion se rendit compte qu'une majorité de personnes s'y trouvaient. L'homme torse nu n'avait pas chômé ! Seules quelques personnes qui étaient davantage en retrait n'étaient pas présentes, et, en faisant un coup d'oeil circulaire, Taiki remarqua qu'il était question de Bridget, Dahlia, Bettina, et quelques autres convives qui se trouvaient à leur proximité.
Désireux d'aller les sauver, il fut interrompu par l'immense Ixon qui lui barra la route, presque aussi grand que lui, et abaissa sa griffe à son encontre. Par un réflexe salvateur, Taiki s'élança sur le côté, entendant simplement un scraaaatch bien déplaisant qui témoignait qu'il venait de craquer son pantalon.

- Fichtre, à ce rythme, on sera deux à se balader en slip....

Pas le temps de pleurnicher sur son sort, la liane d'un Empiflor vint le saisir le poignet, pendant que le pokémon bipède lui lança un violent coup dans le ventre, pliant en deux le champion. Ghost, trop préoccupé à aide le Reptincel à brûler ce satané Insecateur, ne s'en rendit pas compte. Seule l'intervention soudaine d'un brasier furtif sauva Taiki car, les deux pokémons surpris, laissèrent un moment leur emprise faiblir, suffisamment au champion pour s'en défaire. C'était parfait. La température monta de quelques degrés, suffisamment pour impressionner Taiki. Seul son Héphaïstos était capable d'une telle prouesse en si peu de temps, et il n'était pas présent. Non, c'était la bonne action du Reptincel, qui avait fortement choqué et diminué les voyous présents  en une seule attaque. La conséquence, toutefois, était l'alarme incendie déclenchée qui fit pleuvoir bon nombre de litres d'eau. Vite, un coup d'oeil en direction de Ghost, pour s'enquérir de son état, mais il allait bien. Il s'était trouvé un bout de table comme refuge, ce qui ne laissait plus qu'un choix d'action pour le champion : Lance, son Crocrodil.
Un nouveau flash lumineux intervint, faisant plisser les yeux à l'Ixon. Ce cours laps de temps permit à Taiki de lui prendre le sac en toile des mains et le dégager d'un coup de pied en direction de la sortie.

Grognant, le Ixon s'approcha de lui, menaçant, alors que rampait dans une mauvaise discrétion le Mascaïman en direction des mollets de Taiki. Ce dernier observait les alentours, et constata la présence lâche de deux hommes, totalement en retrait, comme s'ils laissaient à leur pokémon le loisir de faire ce qu'ils désiraient. Une technique bien dangereuse, en sachant le caractère parfois imprévisible de certaines de ses créatures, et qui aurait pu sacrément mettre en danger les civils présents. Cela fit serrer les dents à Taiki, qui avait en haine ce genre de personnes, et qui ne comptait pas les laisser s'en tirer indemne.

Un claquement sec retentit, c'était la mâchoire du Mascaïman qui venait de rencontrer l'os de Ghost, lancé à distance, afin de sauver les jambes de son maître. Merci Ghost.

Outrepassant le Ixon par une acrobatie qui le surprit lui - même (et étira davantage le scraaatch de son pantalon à l'occasion), Taiki se dirigea en direction des deux hommes entraperçus. Il était fort à parier qu'en plus l'un deux lui avait envoyé cette fichue pancarte. Et.... surprise, c'était tout à fait lui, accompagné d'un acolyte. Deux hommes ayant une tête à épingler dans les "most wanted" de n'importe quel poste de police, et qui ne devaient pas être à leur coup d'essai. Surpris par le fait que Taiki voulait les confronter, ils eurent à peine le temps d'enfiler leur main dans l'intérieur de leur veston, pour y prendre ce qu'on pouvait très bien deviner, que Taiki vit sa vie défiler. Quelle andouille il avait été. Bien sûr que ce genre de personnages étaient armés. Pendant plusieurs secondes, le trentenaire s'immobilisa, paralysé par la peur de se voir mourir, et revoyant soudainement le visage de sa soeur.

Heureusement, un poing ganté vint percuter la mâchoire du premier homme, l'envoyant sur le deuxième, les assommant ensemble pour le coup. C'était le Tygnon de l'agent de sécurité encore présent dans la salle ! Médor, tout tremblant, n'en revenait pas. Il restait comme Taiki, à observer la figure des deux hommes présents, dubitatifs.

Ce ne fut que l'intonation de la voix de Taiki qui le ramena brutalement à la réalité.

- Et bien, qu'attendez-vous, attachez-les et prenez surtout leur arme !
Un "Oui Sergent" lui servit de réponse, rendant perplexe le champion. Cependant, il n'avait pas le temps d'investiguer, il se devait de voir comment se débrouillaient ses pokémons.

Revenant sur ses pas, ce fut avec surprise qu'il constata que Lance était seul, luttant contre un Insecateur toujours désireux d'en découdre.
Les trois autres pokémons avaient fui il ne savait où, mais là n'était pas la principale préoccupation. Leurs maîtres étant K.O., sans doute que leur méfait allait vite s'écourter. Du moins, s'il s'agissait bien de leurs maîtres que le Tygnon de Medor venait d'assommer, c'était impossible à déterminer avec certitude.

L'important était que les civils avaient été évacués par son collègue musculeux qui, à bout de souffle, se reposait avec son Reptincel quelque peu plus loin. Un repos bien mérité pour lui, mais que Taiki devait encore gagner à la sueur de son front. Et ça tombait bien, il lui restait un trouble-fête à gérer. L'Insecatueur faisait cette fois preuve de mouvements davantage saccagés, fortement affaibli par les brûlures infligées par le brasier du Reptincel, mais tout autant dangereux, de part leur imprévisibilité. Ses lames vacillaient çà et là, tranchant tel mobilier ou faisant éclater telle vitrine, telle une faucheuse éprise d'une danse folle. Peu désireux de se mouiller, Ghost demeurait caché sous sa table, pendant que Lance tentait des attaques de son propre chef tant bien que mal, mais la peur l'empêchait d'approcher trop près.

La présence de son maître cependant l'aida quelque peu à outrepasser cette simple envie de survie.
Un regard en direction de Taiki, à la demande d'instructions précises pour venir à bout de cette saleté, mais rien ne vint, hormis un tonitruant - Pousse-toi Lance !

D'une esquive soudaine, Lance s'écarta de la trajectoire entre le pokémon ailé et son maître, et remarqua ce dernier doté d'un extincteur, dont il vida entièrement la mousse sur le pokémon, l'immobilisant partiellement mais surtout l'aveuglant totalement.

- A toi Lance, mâchouille, croque, fais-toi plaisir !

Excité par le libre champ donné par son patron, et accessoirement par l'eau coulant en continu, le pokémon à la gueule impressionnante se lança sur l'Insecateur et d'un claquement sec lui mordit à la hauteur de la nuque, pas suffisamment pour mettre à terme sa vie, mais bien assez pour faire comprendre au fou à lier qu'un mouvement trop agressif de sa part, et c'en était fini. Du givre vint également renforcer les brûlures du pokémon type insecte et vol, ce qui lui arracha quelque hurlement bien senti.

C'en était fini. Lance lâcha son emprise quelques secondes, avant de prendre une profonde inspiration et déverser un hydrocanon projetant son ennemi contre un mur avec une telle force qu'il l'assomma sur le champ. Le précédent combat avec le Reptincel et l'Ossatueur d'Alola ayant déjà bien préparé le terrain, l'abandon de l'Insecateur était inévitable.

Soupirant de soulagement, le champion de feu observa ses pokémons, fier.

Ils méritaient bien de rester hors de leur pokéball un instant, les laissant libres le temps de se reposer. Naturellement, Lance, après avoir fait une honteuse danse de la victoire, prit Ghost dans ses bras, se courbant en deux pour protéger le pokémon spectre et feu de l'eau, et tous deux se dirigèrent vers le buffet saccagé, à la recherche de quelques miettes.

Traînant le pas, l'estomac toujours noué par le coup porté, la tête vrombissant à cause du choc, et surtout, quelque peu ailleurs par le traumatisme de sa mort presque imminente, Taiki pour sa part alla s'asseoir à côté de son ami du soir, et qui, à défaut de porter de vêtement autrement qu'en guise de parapluie, avait bien meilleure allure que lui. Du moins ce fut ce qu'il crût, mais lorsqu'il tourna la tête pour s'enquérir de son état, il remarqua la violente balafre laissée par l'Empiflor, et divers bleus présents sur son corps de dieu grec.

- Han, bienvenue au club.

Ne put-il s'empêcher d'ajouter, en référence au visage meurtri. Un silence gênant s'immisça, puis, réalisant qu'il était peut-être gênant pour l'homme de demeurer nu, Taiki se délesta de son gilet certes massacré, mais qui tenait encore, et dont les épaules étaient assez larges au moins pour accueillir celles de celui qui venait de sauver pas moins d'une trentaine de civils en un temps record.

- Après vous avoir déshabillé, je peux bien vous rhabiller.

Sans demander quelconque permission, Taiki tendit son veston à l'homme barbu.

- Et... à ce stade-là, on peut connaître nos noms, non ? Je m'appelle Taiki Yakimasu, enchanté.

Nota bene:
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMar 30 Nov 2021 - 9:40
- Bonsoir à tous, on se retrouve au musée d'Argenta où la situation est loin de s'améliorer. Un extraverti a profité de la situation pour se déshabiller avant d'appeler son Pokémon à ses côtés. Ensemble, ils se sont jetés dans la foule présente à l'intérieur du bâtiment. Nous ne savons pas pour l'heure quel est leur plan, s'ils sont du côté des détracteurs ou de la sécurité. Sa tenue me laisse penser que nous serons vite fixés. Ils ont rapidement été rejoints par l'homme qui s'était reçu une pancarte sur la tête. Sans doute va-t-il se mettre à l'abri afin d'éviter une seconde salve de coups.

- Vous pouvez carder mes fesses seulement si vous prenez soin de la robe ok ?
- Heu… D'accord ?

Tessa, restée au sommet des escaliers, se retrouvait à présent avec son pokénav dans une main et une robe en latex noire dans l'autre. Elle se concentra pour ne pas baisser les yeux sur l'étrange homme dénudé qui lui faisait face. Elle n'était pas payée pour subir ça… Bon, elle n'était pas payée du tout à vrai dire. Mais d'habitude, les gens ont la décence de la laisser tranquille lorsqu'elle arbore son badge de journaliste ! De toute façon il était trop tard, le jeune homme était déjà reparti. La demoiselle s'adressa au Psystigri à travers l'oreillette dont ils s'équipaient religieusement avant chaque direct.

- Gordon, il y a de l'action ici en-bas. J'active le duplex et te tiens informé de la situation. Préparez-vous à redescendre en cas de besoin !
- Nous retrouvons en direct les images de notre correspondante Tessa qui est à l'heure actuelle au cœur de l'action. Comme vous pouvez le constater, la lumière est revenue dans la grande salle, tandis que des manifestants - ayant vraisemblablement rejoint le cortège pour profiter de cette situation de confusion - sont entrés dans le musée et semblent piller à présent les invités.
- Maintenant !

À son signal, l'équipe encore en l'air redescendit pour s'approcher du nouveau lieu d'action. Ainsi, Gordon n'aurait plus besoin de répéter ce que lui disait Tessa dans l'oreillette et pourrait commenter de lui-même l'événement. Ils restèrent cependant surélevés, légèrement au-dessus des têtes humaines, afin de cadrer au mieux ce qu'il se passait. En arrière-plan, on pouvait voir l'intérieur du musée avec de l'agitation un peu partout. On entendait également des cris, à la fois de stupeur, de douleur et de menaces, mais le petit reporter se devait de rester inébranlable et impartial.

- L'exhibitionniste et son Reptincel semblent peiner face à un Insecateur. Après avoir essuyé plusieurs coups, le voilà qu'il… traîne par-terre une invitée sous le choc ? A l'heure actuelle, nous ne savons toujours pas dans quel camp il se trouve ou s'il s'agit d'un fanatique qui agit en son propre nom ou bien s'il profite de la situation pour semer la confusion et la peur. On dirait surtout un fou à lier. L'homme qui s'est pris la pancarte a l'air de suivre les actions de l'exhibitionniste. Je… ils sortent à présent les invités. Après tout peut-être bien qu'ils essaient de sauver la situation, en tout cas ils agissent tout en contrant l'insecateur qui lui semble bel et bien malveillant. Je crois. Vous savez, dans le feu de l'action comme ça il n'est pas toujours simple d'y voir clair et notre but n'est certainement pas de faire de la désinformation, c'est pourquoi nous prenons toutes les précautions nécessaires pour garder un œil critique face à la situation. Ce que nous avons jusqu'à présent, c'est que le défilé de Madame Bettina Piesch a été retardé à cause d'une panne électrique, tandis qu'à l'extérieur des manifestants protestaient face au thème choisi par la jeune styliste et la potentielle mise en danger de Pokémon que cela a engendré. Par la suite, la lumière est revenue et deux hommes sont retournés à l'intérieur et se battent à présent contre un Insecateur, tandis que les convives se font dépouiller par des bandits qui ont profité de la manifestation pour s'introduire dans le bâtiment. Des civils sont emmenés à l'extérieur, nous ne savons pas encore quelles raisons pousse l'homme en tenue chair à faire cela. Ah, i semblerait que nous ayons droit à un rebondissement. Le Reptincel à l'intérieur semble avoir lancé une attaque de feu dans le bâtiment, ce qui a déclenché l'alarme à incendie. À présent les cris des invités pris de stupeur se mêlent au signal sonore de mise en garde. Les systèmes anti-incendie se sont déclenchés et inondent à présent la salle de réception. Nous ne savons toujours pas dans quel camp se trouvent les deux hommes, car c'est quand même une curieuse idée de mettre le feu à un bâtiment. Nous reviendrons vers vous dès que nous aurons plus d'informations.
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyJeu 2 Déc 2021 - 19:40
Vite ! Montez !

Une main tendue depuis les hauteurs de la scène. Octave l’aurait certainement saisie, mais un puissant coup de hanche le repoussa sur la droite. Pupilles dilatées et brillantes d’émotion, joues enflammées d’excitation, Dame Coccannelle referma hâtivement ses doigts dodus sur la peau sombre présentée par Dahlia Abdaljin-Becker. Le prénom de l’actrice quitta ses lèvres en cœur avec une dévotion sacrée. Aucun doute, l’aristocrate était une fan, une vraie. Au point que son palpitant manqua l’arrêt net lorsque, aidée de Sultana, la célébrité la hissa à ses côtés.
Hugo la rejoignit une seconde plus tard, soulevé par Bridget. Puis ce fut au tour de Seven et d’Octave de gagner le surplomb offert par le centre du catwalk.

Vue imprenable sur l’apocalypse.

Au musée d’Argenta, la fin des temps se voulait digne de ses invités : classe et distinguée. Ambiance feutrée, petite musique jazzy couverte par quelques cris. La panique des convives se drapait des teintes chamarrées des spots, tandis que les guirlandes multicolores habillaient joliment tables et petits fours mis à sac par les pokémons venus les dépouiller.
Seule la scène semblait épargnée. Un îlot refuge qu’ils n’étaient qu’une poignée à avoir atteint.
Une silhouette s’avança au sein de leur petit groupe de naufragés. Jusqu’alors cachée par l’impressionnante carrure de Bridget, Octave vit Bettina Piesch assister, sidérée, à la submersion  de son défilé. Le soleil de la créatrice s’était envolé, prit dans une tempête de colère et d’effroi. Debout près de Dahlia, la modiste tremblait.

Bettina ne peut pas laisser faire ça… Il faut aller les aider !

Une main gantée de noir s’extirpa des ombres pour l’arrêter, mais un flash immaculé la devança. Apparu au bout du podium, un immense pandarbare laissa éclater sa fureur. Une seconde. Ils étaient repérés.
Gloups.
La puissante détente de l’ursidé fit frémir toute la plateforme. Il avala les mètres comme un comme un bulldozer au milieu d’un champs de blé. Dans un instant, sa puissance s’abattrait sur eux. Dahlia réagit en premier ; elle appela Sultana, mais un éclat doré la figea.
Le vent souffla dans les froufrous et un talon claqua fermement sur le paquet lissé du podium. Chignon lâché en une folle crinière, tête haute et mains posées sur ses hanches replètes, Dame Cocanelle entrait en scène. Action !

Pas de câlins pour toi, gros vilain !

Réplique culte de « Panique à Pokéwood », l’un des premiers succès de Dahlia. L’actrice y campait une étoile montante du petite écran qui sauvait son exécrable rivale Marilyn — prononcé Marilaillne pour plus de panache — des griffes d’un producteur libidineux.
Même pose de guerrière, la taille de guêpe en moins, Dame Cocannelle concrétisait à cette seconde, son rêve ultime de groupie. Statufiée dans une pose transpirante de fierté et d’audace, elle contrastait à merveille avec l’avaltout tout en mollesse qu’elle venait d’appeler. Tous deux s’apprêtèrent à affronter la violence du pandarbare.

Stuart ! Acidarmure !

La masse visqueuse s’agita et se ramollit tout à coup. Timing parfait. Le poing-karaté de son opposant s’enfonça dans son corps flasque qui absorba la majorité du choc. Surpris, le pandarbare bondit en arrière pour éviter une contre-attaque. L’assaut de l’avaltout se solda par un échec, mais l’ennemi avait reculé. Il tourna la tête à droite et à gauche. Sous la fourrure noire bordant ses yeux, ses prunelles s’agitaient. Le colosse hésitait et Octave comprit pourquoi.
Profitant de ce bref répit, Bridget tourna sa haute carrure vers les deux organisatrices de la soirée et les invita à se réfugier en sécurité derrière les rideaux, au fond de la scène. Bettina objecta immédiatement et Seven s’en mêla :

Bridget a raison. Vous et Dahlia êtes l’espoir de ce défilé. S’il vous arrivait quoi que ce soit, il sera définitivement annulé et les saboteurs auront gagné.
Bettina comprend, mais Bettina ne peut pas vous laisser prendre tous les risques…
Trouvez son dresseur, lâcha machinalement Octave.
Tu crois qu’il est là ? Interrogea sa sœur.
Oui. Stuart n’était pas prévu au programme, ça a l’air de l’avoir décontenancé.
Dans ce cas, nous devrions nous séparer, proposa Dahlia. Un groupe le tiendra occupé, pendant que les autres chercheront son dresseur.
Un travail d’équipe ! Cela plait à Bettina.

On se mit vite d’accord. Seuls Dame Cocannelle demeurera sur le podium avec Stuart, Bridget, Seven et Octave. Face à eux le pandarbare, jusque là indécis, tenta de se créer une ouverture en voyant ses cibles lui échapper. Une bomb-beurk bien placée de l’avaltout le coupa sur sa lancée et obligea le goliath à esquiver. Furieux, sa colère se répercuta en un grognement rauque entre les murs de la grande salle.
Ça s’annonçait complexe.
Dame Coccannelle gagnait du temps. Après le deuxième coup encaissé par son pokémon, elle s’évertuait de le protéger en conservant son assaillant à distance. La stratégie était bonne, mais sans appui offensif, elle était vouée à l’échec et Octave le savait. Maestro et Diva laissés à la maison, la solution devait venir d’eux. Bridget en était arrivée à la même conclusion et scannait intensément toute la salle à la recherche d’une idée. Elle tenait prête sa musculature herculéenne, alimentée par des veines dilatées, quand un bout de tissu craqua près d’eux.
Seven avait fendue le côté de sa robe en deux, laissant deviner le sommet de ses hanches blanches.

Qu’est-ce que tu fais ?! s’étrangla son frère.
Un peu d’exercice.

Elle ôta de son épaule la chaîne de sa minaudière et l’ouvrit d’un claquement sec. Octave frissonna intégralement, comprenant ce qui se tramait.

Tu l’as emportée ?
Oui. Tu n’es pas d’accord, je sais. Mais pour moi la place d’un pokémon sera toujours auprès de son partenaire.

Elle déposa délicatement son sac au bord de la plateforme, car il était hors de question de l’abîmer, et se redressa. La pokéball s’agrandit entre ses doigts.

Dame Cocannelle, je compte sur votre aide.
Hein ? Euh, oui mais…

Un flash de lumière. Matérialisée dans les cieux, Stella s’abattit sur son adversaire. La vorastérie ouvrit ses tentacules, prête à enfoncer ses épines dans l’épaisse fourrure du pandarbare. Il leva le bras pour la balayer, mais le petit pokémon poison s’enroula autour de son poignet et utilisa l’élan  donné pour faire balancier. De retour dans les hauteurs, elle plongea tête la première. Cette fois sa cible chercha à contrer, sans de douter de l’ouverture offerte.
S’extirpant brusquement de la protection de Stuart, Seven jaillit dans l’angle mort du colosse. La faiblesse commune des pokémons ours résidait dans leur nez. Deux coups. Le premier, genoux contre côtes, le surprit assez pour l’obliger à se baisser. Le second, magistral, l’atteignit en plein museau, envoyant voler la branche coincée entre ses dents. Il recula sonné, tandis que Stella retombait au bras de sa partenaire, ses tentacules enroulés sur sa peau de craie.
Bref répit. Toutes deux s’abritèrent de nouveau auprès de Stuart. L’avaltout frémit des moustaches, fier de devenir l’appui de ces dames. Toute aussi émoustillée, Dame Coccannelle rêvait à présent d’une victoire si écrasante, qu’époustouflée, Dahlia lui proposerait de partager l’affiche de son prochain film. Déterminée à saisir sa chance, la bourgeoise releva ses kilos de jupons et planta fermement ses talons au sol. Sous son smokey eye, ses prunelles embrasées réchauffèrent l’obsidienne froide des iris de Seven.

C’est quand vous voulez.

Une goutte. Octave leva la tête et la pluie s'abattit. Une pluie épaisse, lourde, digne des meilleurs gicleurs anti-incendie. En un instant, elle trempa les vitrines, gorgea les vêtements et transforma le parquet en une belle pataugeoire bien glissante. La menace n’effleura pas Seven, toujours prête à en découdre, mais Octave l’arrêta avant qu’elle ne s’élance.

Le podium est trop étroit, tu vas te rompre le cou.

Il vit l’hésitation au fond de ses yeux, alors il insista :

Attirez le vers la scène. J'ai une idée.

L’objection s’évapora. Précédé par Dame Coccanelle et accompagné de leurs pokémons, le quatuor s’élança dans la direction convenue. Le pandarbare ébroua sa fourrure trempée et leur emboîta le pas. Parti le premier, Octave suivit attentivement leurs foulées gorgées d’eau.
Après quelques mots glissés à Bridget, tous deux s’étaient installés au pied du podium, de part et d’autre de la longue plateforme, juste avant son élargissement vers la scène. Une paire de talon les éclaboussa, puis une seconde, enfin une légère vaguelette provoquée par le corps massif de Stuart trempa leurs mains crispées. Sans se concerter, ils resserrèrent simultanément leur étreinte. Le pandarbare approchait et nargué par Stella, il accéléra.
Maintenant.
Octave et Bridget tendirent le câble installé en travers de la plateforme. Le filin se raidit devant les pattes de l’ursidé qui s’y emmêla. Perte d’équilibre et chute généreuse. Emporté par ce qui lui restait d’élan, il glissa sur un bon mètre et entra, sans grâce, dans le feu des projecteurs.

Allez-y Stuart ! Bâillement !

L’avaltout n’eut pas besoin de simuler la fatigue. Il ouvrit en grand son énorme bouche et au moment de pousser l’hymne à l’épuisement le plus sincère de sa vie, il resta bloqué. Debout, le pandarbare le fusillait de deux prunelles fiévreuses.
Folie. Un grondement guttural précéda une attaque irréfléchie. Transperçant la scène d’une force décuplée, le pandarbare arracha l’une de ses planches et la brisa entre ses crocs. Il en arracha une lamelle aiguisée, qui remplaça la branche perdue plus tôt. Ce qui restait de contreplaqué fut projeté sans pitié sur le pauvre Stuart. L’avaltout se prit les débris de plein fouet et Dame Coccannelle se précipita pour lui venir en aide. À son tour, le pandarbare se rua sur eux, déterminé à les exterminer.
Un escarpin de luxe reçu en pleine tête arrêta sa course. Il se tourna pile à temps pour attraper dans sa gueule la seconde chaussure lancée par Seven. Brisé net, le soulier devint confettis. Changement de cible.
Octave devint plus blanc que son costume. Il voulut intervenir, mais repéra aussitôt le mascaïman  qui décampait près de lui. Il claquait joyeusement des dents, heureux que sa vantardise ait si bien fonctionné. Trop pressé, il ne vit pas le talon s’abattre sur le bout de sa queue. Couinement blessé. Trop furieux, Octave ne remarqua pas l’ombre noire qui jaillit sur le côté. Souffle coupé.
Le coup de boule du Ixon lui fit lâcher prise. Chute en arrière, sa tête heurta un plateau d’argent oublié. Son instinct de survie le poussa à s’en saisir et à en faire son bouclier. Les griffes du blaireau s’y heurtèrent dans un gong retentissement, pourtant largement étouffé par le martèlement de son propre cœur. Mal aux côtes.
Octave inspira et grimaça. D’un coup de pied, il écarta le pokémon, mais le temps lui manqua pour se relever. Le coquin le retint par la cheville. Il le tira sur le sol trempé, quand en trame de fond retentissait les assauts destructeurs du pandarbare. L’inquiétude coula dans ses veines comme un torrent de glace. Sa veste allait être tâchée.

C’est bon Pimprenelle ! Je le tiens !

Une paume énorme saisit la sienne à la seconde où une grosse pierre ronde déboulait à vive allure depuis le podium. Le ixon prit la roulade de plein fouet. Il lâcha prise et Bridget remit aussitôt Octave sur pied. Encore secoué, le jeune homme arrêta son regard sur la gravalanch au nœud rose tout détrempé, qui se déploya face au pokémon ténèbres. Le blaireau ricana après avoir essuyé sa truffe blessée. Sous cette pluie diluvienne, sa supériorité ne faisait aucun doute.

On s’en occupe, allez aider votre… Attention Pimprenelle !

Elle contra de justesse, mais attendrie par l’eau, la pierre de son corps fut endommagée. En combattante aguerrie, Bridget ne la laissa pas douter et l’encouragea à riposter. Les quatre bras robustes de la gravalanch réussirent à bloquer ceux de son opposant. Un duel de force brute s’installa, en défaveur de la masse rocheuse.

Le spot.
Vous êtes encore là ?
Dîtes à Pimprenelle de le pousser jusqu’au spot !

Octave se précipita jusqu’au projeteur le plus proche. Profitant que l’éclairage soit vissé au sol, il  en arracha sans pitié le haut de la gaine de protection en caoutchouc avant de l’éventrer. Avec un risque hautement douteux, il y enfonça la main recouverte de l’isolant et saborda l’objet. Il s’écarta au premier crépitement, certain qu’un bon choc ferait l’affaire.
Comprenant la manœuvre, Bridget ne tarda pas à le provoquer.

Primprenelle ! Bélier !

La gravalanch se dégagea violemment de l’étreinte du ixon et se jeta contre lui avec tant de violence qu’elle en fut blessée. Le pokémon ténèbres fut incapable de la retenir. Ses pattes glissèrent sur le sol trempé, permettant à son adversaire de prendre de la vitesse. Elle le repoussa jusqu’à ce que leurs deux corps rencontrent l’acier.
Coup de jus.
Le puissant grésillement s’accompagna d’une illumination inhabituelle du ixon, auquel s’ajouta l’emballement soudain de toutes les lumières de la salle. La musique hoqueta à son tour, sautant aléatoirement les playlist, beuglant tantôt de vieilles chansons d’amour, un rock endiablé, ou quelques bribes saccadées de fulgurances enregistrées par Bettina. Puis l’arroseur anti-incendie s’arrêta et forte de son type sol, c’est sans dégât que Pimprenelle déposa le ixon langue pendante, un peu fumant, aux pieds de Bridget. La jeune femme s’enquit aussitôt de leur santé. Inconscient et bien secoué, le pokémon ténèbres ne serait plus un problème pour le reste de la soirée.

Octave, lui, courait. Au tour du nounours sous stéroïdes.

À l’instant où il atteignit le bord de la scène, un fracas colossal lui glaça le sang. À l’autre bout de la plateforme, Seven et Stella avaient réussi à emmêler le pandarbare dans l’un des rideaux et le colosse, fou de rage, venait d’en arracher tout le montant. La tringle métallique tomba au sol et rebondit dans un râle sinistre, emportant derrière elle les mètres d’étoffe de velours.
Empêtré dans le tissus, le pandarbare en déchiqueta frénétiquement les mailles sans parvenir s’en libérer. Il s’échauffa et aveuglé par sa puissance mêlée de colère, ne remarqua que tardivement Stuart et Dame Coccannelle, qui s’étaient glissés dans son dos. Épuisés, l’avaltout et sa partenaire  s’appliquèrent dans cette dernière diversion, exécutant tous deux un sublime dandinement provocateur. Le pandarbare en resta coi.
C’était le moment ou jamais. Seven projeta Stella en l’air et s’élança. Toutes deux visaient une zone particulière de chaque épaule. Un coup bien porté engourdirait les bras de l’ursidé et leur donnerait le temps nécessaire pour le calmer. L’ouverture était parfaite, la synchronisation idéale. Mais au moment de porter l’attaque, la toile se déroba sous les pieds nus de Seven. Elle tomba à l’aplomb du titan ; rose blanche échouée sur une mer écarlate.
Octave trébucha, sentant son cœur s’arrêter. Trop loin pour espérer le retenir, il vit, impuissant, l’énorme bras s’élever. L’arme des rustres s’abattit sans une hésitation. Il ferma les yeux, horrifié.

Un éclat chaleureux glissa sous ses paupières.

Un grondement rauque, douloureux, assurément celui du pandarbare le poussa à rouvrir les yeux. L’ours secouait sa main endolorie. Les pattes toujours à demi-prises dans le rideau déchiré, il recula un peu, révélant la présence d’un impénétrable dôme d’azur.
Stella avait évolué. Mue par son indéfectible amitié, elle était devenue plus forte pour pouvoir protéger sa partenaire, désormais recroquevillée à l’abri sous la coupole de ses tentacules. L’un d’eux s’écarta lentement, dévoilant deux regards assassins.
Tout s’accéléra. Stella s’élança sur le pandarbare, mais déstabilisée par sa nouvelle taille, elle rata son premier assaut et retomba derrière son opposant. Ce dernier la suivit, gêné par le poison inoculé dans son bras droit, mais toujours prêt à en découdre. Seven en profita. À son tour, elle tira de toutes ses forces sur le rideau, rapidement rejointe par Dame Cocannelle et Stuart. L’étoffe se déchira, puis glissa sous les pieds du colosse. Juste de quoi légèrement le déséquilibrer. Il grogna, contraint à raffermir ses appuis, mais cette seconde suffit. Le piège se referma.
Une pluie d’épines au venin concentré se ficha dans la fourrure du pandarbare. La contre-attaque ne se fit pas attendre, mais le colosse visa à côté, perturbé par sa soudaine perte de puissance et de vitesse. Entre temps, le poison continuait de se répandre et de l’affaiblir. Nimbée d’une aura dénuée de pitié, Seven rejoignit calmement Stella. Il était temps d’en finir.

Ça va ?

Le poids d’une veste blanche trempée alourdit ses épaules. Ses yeux noirs remontèrent jusqu’à ceux de son frère, où l’inquiétude et la pudeur se livraient une guerre sans merci. La jeune femme prit brusquement conscience de sa robe immaculée, imbibée d’eau, qui collait à sa peau blanche. Ses joues prirent un peu de couleur et l’aura meurtrière s’évanouit. Doucement, elle tira sur son buste les pans épais de tissus et acquiesça pour son cadet.
Cet instant de douceur, ne les empêchèrent pas de garder un œil sur le pandarbare, alors à un rien de s’écrouler. L’ours tenait bon par orgueil, mais son comportement avait radicalement changé. La peur grignotait du terrain dans son esprit fiévreux. Les œillades furtives prenaient le pas sur ses efforts répétés pour s’extirper des reste du rideau. Il n’était pas loin d’aboutir, quand son corps fut secoué d’une puissant frisson. Disséminé dans ses veines, le poison de Stella massicotait sa santé.
Panique. Débarrassés de toute hostilité, les grondements de l’ours virèrent en couinements plaintifs. Le malabar apeuré, appelait à l’aide son partenaire, mais si ce dernier l’entendit, il refusa de se montrer. Pincement au cœur général.

Il faut l’aider, soutint Dame Coccannelle qui les avait rejoint, exténuée. Dahlia n’abandonnerait jamais pokémon en détresse !

Si le lien échappa à Octave, il approuva pourtant l’idée. Avec Bridget et Pimprenelle toujours auprès du ixon et son entourage clairement sur les rotules, il lui parut normal de prendre le relais. Il s’avança, mais Seven lui attrapa doucement le poignet.

Stella peut t’accompagner si tu la laisses un peu récupérer.
Je ne préfère pas. Il ne devrait pas se sentir menacé si je n’ai pas de pokémon avec moi.

Elle acquiesça, mais resta sur ses gardes. Octave savait que sa sœur achèverait sans hésiter le pandarbare à la seconde où il chercherait à l’attaquer. Il préféra ne pas y penser et s’avança lentement vers l’ours. Ce dernier gronda. Il se plaça en posture défensive, mais ses mouvements étaient lents et ses muscles mous peinaient à tenir une garde efficace.
Pensée pour Linda. Octave avait vu à mainte fois la diseuse de bonheur à l’œuvre et en sa compagnie, il avait appris quelques astuces pour rassurer toutes sortes de pokémons, même les plus impressionnants. Il s’avança et leva les bras avec beaucoup de délicatesse. Le pandarbare resta aux aguets, puis fléchit devant l’arme secrète du jeune homme : sa voix. Parfaitement posée, d’une profondeur délicieuse et douce à l’excès, elle se glissa jusqu’aux pensées chaotiques de l’ursidé et lentement, elle y remit un peu d’ordre. Quand il sembla enfin apaisé, Octave lui fit comprendre qu’il pouvait l’aider à retrouver son dresseur. Redevenant un petit ourson égaré, le pandarbare lui tendit la patte. Le jeune homme la saisit avec le sentiment que Linda serait fière de lui.

Après un mot pour le quatuor resté se reposer en arrière, Octave quitta la scène avec le gros nounours. La salle de réception était dans un piteux état. Vide de la majorité de ses convives, le sol barbouillé de boue et de déchets, c’était un miracle qu’aucune pièce de la collection exposée n’ait été cassées. Malgré tout, les lumières continuaient à danser et la musique avait presque retrouvé toute sa stabilité. Octave n’aurait pas été surpris qu’on annonce soudainement, le début du défilé.
Le pandarbare le tira de ses rêverie en l’entraînant légèrement sur la gauche. Jusqu’à maintenant, ils s’étaient dirigés vers les escaliers menant au balcon tournant qui surplombait la vaste salle, mais le pokémon venait de brusquement changer de cap.
Tardivement, Octave s’aperçut qu’il n’avait pas le moindre plan. Inconsciemment, il s’était reposé sur l’autre moitié de leur groupe. Il pensait retrouver le malfrat gentiment emballé dans un beau cordage, comme dans les séries télé, mais s’il s’était trompé ? S’il conduisait tout droit le pokémon combat jusqu’au big boss du niveau final ? La vision de Dahlia et Bettina, solidement saucissonnées sous le pied d’une silhouette mégalomane lui coupa les jambes. Il s’arrêta et le pandarbare le lâcha.

A-Attends, on devrait plutôt regarder de ce côt—

Une belle robe noire glissa dans son champs de vision. Octave reconnut tout de suite le dos de sa propriétaire, mais ce fut autre chose qui électrisa le pandarbare. Quoi que toujours engourdi, l’ursidé gardait une belle détente. Il s’élança en vacillant, sans chercher à éviter ce qui lui barrait la route. Une chaise vola, puis vint le tour de la poupée de soie.

Ne restez pas là !


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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptySam 4 Déc 2021 - 15:37
Mimi se rattrapa au bord de la table afin de ne pas perdre l’équilibre. Derrière elle, son assaillant était désormais aux prises d’un pokémon qui venait de se jeter sur lui. La danseuse se redressa, sans trop comprendre ce qui venait de lui arriver. Après avoir repris un semblant de discernement, elle ouvrit son manteau, d’où surgit aussitôt la petite Bigoudi, indemne.

Ouf, plus de peur que de mal. Enfin, de peur, c’était peut-être un peu vite dit, car tout se passa si vite que Mimi n’eut même pas le temps de craindre pour son sort. La seule chose qu’elle parvint à remarquer était l’horrible odeur de tabac que dégageait l’homme qui s’était attaqué à elle. Est-ce que tous les criminels devaient sentir aussi mauvais ? La question frôla l’esprit de la danseuse tandis qu’elle détournait son regard de l’affrontement afin de retrouver celui de Lexie, restée près des autres mannequins.

Mais au même moment, le sifflet du système anti-incendie l’obligea à lever les yeux vers le plafond du musée. L’eau tomba abondamment sur les loges, tentant vainement d’y éteindre des flammes qui n’existaient pas. La douche surprise eut toutefois le mérite de mettre un terme au combat entre le Lougaroc et le faux serveur, désormais armé d’un couteau. Mais au sein du rang des mannequins, les préoccupations étaient ailleurs.

« Protégez les tenues ! »

L’appel électrisa toute l’assemblée. Bientôt, ce qui était un champ de bataille devint le terrain d’un carnaval inattendu, rempli de silhouettes de toutes les formes et de toutes les couleurs en quête de quelque chose pour se couvrir. Isolée de l’agitation, Mimi put apercevoir l’homme au couteau faire signe à son Ectoplasma, qui, en un instant grâce à sa capacité Interversion, échangea sa position avec la sienne. Profitant de l’effet de surprise, le spectre fondit alors dans distinction sur le Lougaroc, l’emportant avec lui dans une partie de l’attroupement de mannequins, les renversant tous comme un vulgaire jeu de quilles.
Mimi tenta de retrouver son assaillant, mais celui-ci s’était déjà fondu parmi la foule. Son pokémon s’échappa quant à lui sans mal du tas de mannequins et se volatilisa à son tour, narguant d’un large sourire le pokémon roche, pris au piège sous le méli-mélo de corps costumés.

Peu après, on mit la main sur une caisse remplie de parapluies estampillés de la maison Piesch. Aussitôt, un immense bouquet de toiles cirées s’ouvrit dans les loges, composé de fleurs imperméables tournant dans une farandole chaotique. Quelques cris et hoquets de surprise se firent entendre ici et là, davantage destinés aux tenues qu’il fallait impérativement préserver de l’eau qu’à l’homme en partie responsable de tout ce désordre.

Le regard de Mimi fut à ce moment attiré par un parapluie en particulier, curieusement tenu sur le côté, et non plus au-dessus de la tête. Il n’allait pas servir à grand chose, tenu comme ça. Puis il disparut, et au même instant Lexie s’extirpa de la foule, accompagnée de Flaff et armée d’un parapluie qu’elle tendit aussitôt à son amie.

« Est-ce que ça va ? J’ai eu peur, il est pas bien ce type !
– Oui oui j’ai rien, à part une odeur de tabac qui reste dans mes cheveux… C’était qui ?
– Je crois que c’est lui qui a coupé le courant. Bigoudi est pas avec toi ?
– Si si elle est sur la- »

Le cœur de la danseuse se serra. Bigoudi avait été installée sur la table quelques minutes plus tôt. Elle n’aurait pas dû y bouger, mais elle n’était plus là. La petite Spinda avait le chic de s’évaporer comme par magie. En temps normal, cela ne posait pas problème, mais dans une situation pareille, ce n’était vraiment pas rassurant. Mimi n’eut heureusement pas besoin de réfléchir longtemps avant de savoir où la trouver. Ses yeux s’arrondirent à mesure que ses pensées avancèrent vers la terrible réalisation.

« Oh noooon ! Je suis sûre qu’elle l’a suivi !
– Qui ça ? Le faux serveur ?!
– Ouiiii ! S’il est dangereux, alors Bigoudi est forcément près de lui ! »

Les yeux de Lexie s’arrondirent à leur tour. La logique était curieuse, mais parfaitement cohérente. Après tout, il s’agissait de Bigoudi. Au moindre péril, le pokémon à spirales trouvait un moyen de se mettre en danger. Un balcon ? Elle grimpera sur la rambarde. Un four resté ouvert ? Oh, mais que fait Bigoudi à l’intérieur ? Un homme armé d’un couteau responsable d’une attaque organisée sur un musée ? Du pain béni pour Bigoudi.

« Mais par où est-ce qu’il a pu partir ?
– Je sais pas trop, mais j’ai vu quelqu’un tenir son parapluie bizarrement là-bas. Ah bah d’ailleurs regarde, il l’a posé un peu plus loin !
– Ah oui ! Il doit s’en ficher d’être tout mouillé… »

Une seconde dégringola. Puis Lexie sursauta.

« Ahiiiii mais c’était forcément lui ! Il a utilisé le parapluie pour se cacher !
– Tu crois ? Ooooh mais oui ! Mais c’est super malin ! C’est pas par là qu’il y a la sortie de secours d’ailleurs ? »

Les pièces s’emboîtaient, le puzzle s’approchait de sa résolution ! Les détectives de choc s’empressèrent alors de s’engager à leur tour en direction du fond des loges, dans l’espoir de retrouver la petite Bigoudi saine et sauve. Elle passèrent devant le parapluie laissé à l’abandon et remontèrent naturellement le parcours qu’elles avaient emprunté au moment de la coupure de courant. Sur leur chemin, elles croisèrent un homme et une femme en uniforme, décorés d’un brassard estampillé « sécurité ». Les deux individus marchaient à pas hâtifs dans le sens opposé au leur, en direction du haut des loges.

L’homme interpella la danseuse et son amie tandis que sa collègue continuait son chemin.

« Le serveur nous a tout expliqué ! Restez à l’arrière des loges, le temps que nous appréhendions le responsable et son Lougaroc !
– Ah non non mais c’est pas- »

Et le voilà déjà reparti, alors même que Lexie et Mimi s’apprêtaient à lui expliquer qu’il s’était fait rouler dans la farine. Mais peine perdue pour le duo, l’agent de sécurité balaya leurs appels d’un geste qui se voulait professionnel, les invitant sans doute à se mettre en sécurité. Ou bien à se cacher quelque part. Ce n’est jamais très clair ces signes de la main, à vrai dire…

Les deux amies s’adressèrent un regard circonspect, mais comprenant qu’il n’y avait pas de temps à perdre, décidèrent de continuer leur avancée vers la sortie de secours, espérant appréhender l’homme et retrouver Bigoudi. Malheureusement, à peine s’approchèrent-elles des portes qu’elles comprirent être arrivées trop tard. L’un des battants était encore ouvert, donnant directement sur la nuit noire et froide d’Argenta.

Flaff éclaira aussitôt les environs. On appela, dans l’espoir d’une réponse. Mais rien, la nuit, seulement.

« Vu comme il est blessé, il a pas dû aller bien loin…
– Attends ! Si ça se trouve, il a ouvert la porte pour faire croire qu’il s’est enfuit, mais en fait il va chercher un endroit où se cacher dans le musée, attendre que tout ça se calme et ressortir, ni vu, ni connu !
– Tu crois ? Ça me semble un peu tiré par les- ah tiens, ça y est ça coule plus ! »

Le système anti-incendie venait effectivement de s’arrêter dans le musée, mettant un terme à la redoutable averse. C’est au même moment qu’une voix masculine se fit justement entendre, un peu plus loin. Un cri de surprise, un juron, et ce qui eut tout l’air d’être quelque chose qui tomba par terre. Mimi et Lexie s’échangèrent une bouche ronde de surprise, frappées par la précision du coup de génie de la danseuse. Celle-ci replia immédiatement son parapluie et suivit sa camarade, déjà partie à toute allure en direction du bruit.

Un autre écho, puis un cri : « Rends-moi ça sale bête ! »

Dans le coin coiffure, l’homme s’écrasa contre une étagère qui s’écroula sur le sol. À ses pieds, Bigoudi rebondit doucement, roula sur le côté et continua de se dandiner maladroitement, agitant de manière involontairement provocante le poignard aiguisé entre ses petites pattes. À bout de nerfs, le faux serveur renouvela sa tentative, mais la petite Spinda l’évita sans difficulté par un petit pas de côté. Le sol détrempé fit alors glisser l’homme en avant, qui chuta tête la première dans un panier d’accessoires pour cheveux.

Sans attendre, il se releva, fulminant, serrant d’une main son épaule blessée. Il se tourna, chercha avec nervosité le petit pokémon qui était désormais en train de marcher le long du bord d’une table avec un équilibre précaire, déstabilisée par le simple poids du poignard qu’elle tenait au bout de l’une de ses pattes.

« Bigoudi ! »

La voix de Mimi parvint jusqu’aux longues oreilles du pokémon qui se retourna aussitôt avec un adorable sourire, manquant par la même occasion de tomber de son perchoir avant de se rattraper de justesse. L’homme se tourna lui aussi, pris par surprise, jurant devant une situation qui ne faisait que se compliquer. Il recula alors de quelques pas, ordonnant à son Ectoplasma de régler ce nouvel imprévu. Le spectre apparut aussitôt devant lui, toujours maquillé de son large sourire, mais à peine eut-il le temps de se matérialiser que la voix de Lexie se fit entendre, suivie d’un arc électrique bleuté qui le frappa de plein fouet. Le corps flottant du pokémon trembla et s’écrasa alors au sol, parcouru d’un intense courant qui entravait ses mouvements. La laine gonflée de Flaff crépita, encore chargée de l’énergie de la cage-éclair qu’elle venait de projeter sur son adversaire.

Mimi ne put se retenir d’applaudir discrètement, impressionnée par la réactivité de la toiletteuse, mais alors que son regard se dirigea à nouveau vers l’homme au costume déchiré, celui-ci sortit une petite sphère violette de sa poche qu’il jeta violemment contre le sol. La seconde suivante, un épais nuage grisâtre envahit les loges. La danseuse se recula instinctivement, profitant de l’épaisseur de son manteau de plumes pour protéger sa bouche de la fumée. Elle entendait Lexie tousser à proximité, tenta de l’appeler et de se diriger vers elle, mais quelque chose la percuta et la fit tomber en arrière.

Le nuage finit alors par se dissiper, aidé par le courant d’air offert par l’issue de secours, restée ouverte. Mimi ouvrit les yeux, et croisa ceux du faux serveur, qui s’était écroulé sur elle. Prise de cours, sa seule réaction fut d’agripper le parapluie qu’elle tenait dans sa main et de l’utiliser pour frapper vigoureusement son assaillant. L’homme vociféra tout en se protégeant des coups, puis finit par se relever péniblement. Mimi continua d’agiter son parapluie quelques secondes, mais voyant que son agresseur n’était plus là, tâcha de se lever à son tour, aidée de Lexie qui venait de la rejoindre.

Retranché au fond d’une cabine d’essayage, l’homme était acculé, bloqué par Flaff, prête à lui réserver un sort identique à son Ectoplasma. Le faux serveur tendit un bras tremblant devant lui, l’autre toujours accroché à son épaule blessée, comme pour dissuader la danseuse et son amie de s’approcher davantage. Essoufflé et trempé, son regard rouge de frustration scrutait la moindre échappatoire.

« C’est bon, vous avez gagné. »

Il s’immobilisa. Mimi et Lexie s’échangèrent un regard interloqué, presque déçue que l’homme dépose les armes aussi rapidement. Il ne restait donc plus qu’à attendre que les agents de sécurité comprennent la supercherie pour revenir et mettre la main sur le criminel. Mais les demoiselles relâchèrent leur attention un peu trop tôt, car cette fois, même si Lexie sentit l’air se rafraîchir subitement dans son dos, elle n’eut pas le temps d’appeler Flaff pour intercepter le spectre, qui, libéré de sa paralysie, venait à nouveau d’échanger sa place avec son dresseur.

Mimi sursauta en voyant l’Ectoplasma surgir soudainement de la cabine d’essayage. Elle recula, ouvrit son parapluie par inadvertance, interceptant malgré elle le pokémon qui rebondit avec force contre la toile cirée. Sa course déviée, il percuta la Lainergie, qui par réflexe relâcha une nouvelle décharge électrique. L’éclair siffla au milieu des loges, intensifié par l’humidité ambiante qui, cette fois, eut raison du spectre, incapable de trouver la force de se relever. Lexie se précipita pour rejoindre son pokémon, étourdi par l’impact, puis sursauta en entendant l’injonction de Mimi à l’encontre du faux serveur, qu’elle venait de surprendre au milieu des stands de coiffure.

La demoiselle le pointa du doigt, mais l’homme arqua un sourire triomphal, s’autorisant même un salut provocateur de la main tandis qu’il s’apprêtait à mettre les voiles.

Seulement, l’arrière de son pied heurta quelque chose de mou qui le déséquilibra et le fit lourdement tomber en arrière. Son dos rencontra une étagère renversée, mais l’homme serra les dents et s’empressa de se relever. Seulement, dans la précipitation, son appui glissa sur le sol détrempé, et à peine réussit-il à se redresser qu’il découvrit que devant ses jambes se trouvait la petite Bigoudi, qui était justement en train de ramasser le poignard qu’elle avait sans doute laissé tomber malgré elle.

L’homme lâcha un juron tandis que Mimi se rapprochait en courant, toujours armée de son parapluie tordu. Il tenta à nouveau de se relever, mais son sens de l’équilibre lui fit à nouveau défaut, perturbé par les gestes irréguliers du petit panda qui lui adressait toujours son adorable petit sourire. Et alors qu’il finit enfin par se débarrasser de l’emprise du pokémon, une armada de parapluies s’ouvrit juste au-dessus de son nez, tous estampillés du visage orné de la bouche en cul de poule de la célèbre Bettina Piesch.

L’ensemble des mannequins avait rejoint le fond des loges et encerclait désormais le fauteur de trouble. Essoufflée, Mimi récupéra sa petite partenaire à spirales qui retrouva avec plaisir l’étreinte de sa dresseuse, oubliant déjà le couteau qu’elle avait laissé par terre. L’un des agents de sécurité ramassa justement l’arme et communiqua par l’intermédiaire de la radio que le responsable venait d’être interpellé.

Une réponse similaire lui fut parvenue de la part de sa collègue, accompagnée par les pokémons mannequins qui s’occupaient de leur côté de barrer le passage à l’Ectoplasma, toujours au sol.

Cette fois, espérons-le, le défilé pourra enfin commencer !
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Gwendolyne StappletonCivile

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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyLun 6 Déc 2021 - 12:40
Une gueule de canon, ronde et provocatrice, cachée sous un veston de cuir. La lumière d’un projecteur glissa l’espace d’un instant sur ses lèvres d’acier, souligna ses courbes par un reflet imperceptible avant de l’abandonner de nouveau dans l’ombre, comme si elle n’avait jamais existé.

L’homme tenait les quatre jeunes femmes en joue. Son doigt ganté sur la gâchette, il les immobilisait par la simple menace d’une arme qu’il prenait soin de dissimuler partiellement, de sorte que seules ses potentielles victimes puissent la voir. Pendant ce temps, dans le musée, le chaos régnait avec majesté. Le podium était en proie à de violents assauts tandis que le centre de la pièce ainsi que l’entrée étaient noyés d’une panique générale. Le petit groupe guidé par Dahlia venait tout juste de quitter le refuge qu’offrait la scène. Leur objectif était d’interpeller le dresseur responsable de ce chaos, mais contre toute attente, c’était lui, ou plutôt l’un d’eux, qui était venu à leur rencontre.

Sourire en coin, regard aiguisé, l’individu était grand, menaçant. Les traits pointus de son visage émacié racontaient une vie de larcins et de délits. Il n’était pas innocent. À peine avait-il intercepté le petit groupe qu’il les plaça sous le contrôle de son arme, les dissuadant d’entreprendre la moindre action. Son arme avait déjà servi, elle restait stable, soutenue par un poignet dépourvu du moindre tremblement. Difficile de savoir s’il avait déjà donné la mort, cela dit.

Des brutes dans son genre, Gwendolyne en avait vues beaucoup. La plupart se donnait des airs pétris d’orgueil, mais rares étaient ceux qui avaient réellement les mains sales. Lui n’était sans doute pas différent des autres, si ce n’est que cette fois, c’était lui qui se trouvait du bon côté du revolver.

Dahlia s’interposa avec l’aide de Sultana. Mais l’homme n’était pas idiot, et aussitôt le canon de son arme glissa vers la foule d’invités, sur laquelle il menaça de faire feu au moindre geste brusque. Bettina intervint à son tour, assurant qu’elle et le reste de son groupe étaient prêt à suivre ses indications, à condition de ne pas faire feu. Content de voir que les jeunes femmes étaient prêtes à obtempérer, l’homme adressa un signe de tête à l’actrice pour qu’elle rappelle son Nidoqueen dans sa pokéball. La jeune femme s’exécuta avec regrets. Un sac en toile tomba alors à leurs pieds.

« Mettez vos pokéballs dedans. »

Gwendolyne croisa le regard de l’homme tandis que Bettina se baissa pour récupérer le sac. Du côté de l’entrée, de grandes silhouettes tentaient désormais d’intervenir pour aider les invités à gagner la sortie. Seulement, les pokémons déployés par les criminels n’étaient pas prêts à se laisser faire. Le chaos rugissait, les cris se mêlaient à l’air velouté d’un jazz diffusé par les hauts parleurs du musée.

Personne ne pouvait venir les aider.

Le sac se présenta alors sous le visage de Gwendolyne. La jeune héritière, le visage marqué d’une inquiétude feinte, sortit une luxe ball du nœud qu’elle portait sur sa tête avant de la poser avec celles de Dahlia, sans un mot. Themis gonfla les joues, agacée par la situation, contrainte elle aussi de se défausser des deux pokéballs qu’elle gardait dans sa petite besace en fourrure écrue. Bettina retourna finalement le sac à l’homme, assurant que ses pokémons à elle se trouvaient du côté des coulisses. L’individu arracha le sac des mains de la créatrice de mode puis ordonna aux jeunes femmes d’avancer tandis qu’il se glissait derrière elles, son arme toujours pointée dans leur direction.

Le groupe remonta doucement le long du mur du musée, pendant qu’autour de lui le désordre n’en finissait plus de gagner en intensité. On leur demanda de s’arrêter. L’homme armé remonta l’ensemble du groupe et rejoignit ce qui eut tout l’air d’être une acolyte, une femme aux épaules carrés dont les cheveux courts étaient partiellement dissimulés sous un bonnet noir. Elle concerta l’homme, acquiesça de la tête avant de jeter un œil en direction des quatre prisonnières. Son regard glacial croisa les pupilles brûlantes de Gwendolyne, puis elle s’éloigna en tirant de sa poche un téléphone.

L’homme se tourna à nouveau vers le groupe, l’air triomphal, mais rapidement son attention fut détournée par une soudaine activité en provenance des pokémons. Le pompier de Cramois’Île avait repéré le petit groupe isolé du reste des invités et tentait de les rejoindre, mais très vite l’Empiflor et le Ixon lui barrèrent le chemin.

L’arme quitta son repaire. Plus de temps à perdre.

« Bougez, on va vers l’autre sortie. »

Les otages hâtèrent le pas, l’homme ne prit même pas la peine de se replacer à l’arrière du groupe et marcha devant elles à reculons. Il avisa une nouvelle fois les deux pokémons en train d’affronter le champion d’arène, puis jura, comme assailli par une multitude de pensées. La coupe au bol restée sur scène avait raison, ils n’avaient pas prévu une telle résistance de la part des invités. Gwendolyne passa discrètement sa main gantée pour rabattre ses cheveux derrière son oreille.

Puis un mur de flammes, et de l’eau en réponse.

L’homme au revolver leva la tête, pris par surprise. Au même moment, une petite assiette vola à travers la pièce et vint se briser contre la main tenant l’arme. Le canon glissa sur le sol déjà humide sous le regard surpris du preneur d’otage qui n’eut pas le temps de lever la tête vers le groupe de jeunes femmes que déjà Dahlia se précipita sur lui. Déstabilisé, l’homme fut poussé en arrière et lâcha par inadvertance le sac de pokéballs qui se répandit aussitôt sur le sol.

Les sphères s’éparpillèrent au milieu de la grande salle sous le regard de Gwendolyne et Themis qui par un simple signe de la tête convinrent d’aller récupérer leur bien. La main manucurée de Bettina ne perdit quant à elle pas de temps à attraper le sac partiellement mouillé, d’où elle sortit une dernière pokéball qui ne s’était pas échappée. Elle la reconnut d’un simple coup d’œil et la lança à l’actrice. La sphère ricocha contre le mur et fut rattrapée de justesse par sa propriétaire, aussitôt baignée d’un éclair de lumière. L’homme l’attrapa alors violemment par le poignet, mais un coup de patte cuirassée au visage le repoussa aussitôt.

Les talons de Gwendolyne claquèrent avec frénésie sur le sol de plus en plus glissant du musée. Elle chercha hâtivement sa luxeball, gênée par les lumières et l’eau qui n’en finissait plus de couler du plafond. Mais alors qu’elle commença à sentir l’imposant nœud qui ornait sa tête s’alourdir, la sensation des gouttes sur son corps cessa brusquement, alors même qu’une ombre se dressa au-dessus de sa tête.

La jeune héritière se retourna et croisa le regard stoïque de Jack, qui, bras tendu, s’assurait grâce à un grand parapluie qu’aucune autre goutte ne vienne importuner sa petite patronne.

« Merci de l’avoir désarmé, Jack.
– Toutes mes excuses pour l’attente, mademoiselle. Le hall d’entrée était très occupé. J’ai utilisé ce pompier comme diversion afin de vous rejoindre. Votre signal était très réussi.
– Ne dites pas à Oswald que j’ai suivi son conseil, il s’en félicitera pour le reste de la semaine.
– Bien. »

Passer sa main derrière son oreille pour signaler la présence d’un danger imminent. Gwendolyne avait rétorqué à son majordome qu’elle n’aurait pas à utiliser un stratagème aussi désuet, mais le moustachu ne lui laissa pas le choix de l’accepter. Heureusement, Jack savait tenir sa langue.

La petite héritière passa sa main dans ses cheveux détachés légèrement humides. Son regard s’orienta vers Dahlia et Bettina qui semblaient gagner du terrain sur l’homme à présent désarmé. La joue gonflée par le coup qu’il avait reçu de la Nidoqueen, l’individu recula de quelques pas. Le pokémon s’approcha, prête à lui asséner le coup de grâce, mais un nuage de pollen la coupa dans son assaut. Les lianes du Empiflor s’enroulèrent alors autour du corps de son dresseur qu’il tira derrière lui pour le mettre à l’abri. Sultana, entravée par les spores qu’elle venait de respirer, posa un genou à terre, le bras tendu afin que sa dresseuse ainsi que Bettina demeurent elles aussi sous sa protection.

« Mademoiselle. »

L’attention de Gwendolyne tourna en direction du hall d’entrée. Le pompier était aux prises du Ixon et du Mascaiman. Derrière eux, le sac en toile, rempli des objets précieux arrachés aux nombreux invités, gisait sur le sol, sans doute mis à l’écart par le champion d’arène. Seulement, il ne vit pas qu’une petite silhouette s’en approcha, à l’abri des regards, et, s’assurant de ne pas être vue, récupéra le butin avant de prendre la poudre d’escampette en direction de la sortie de secours, celle-là même qu’avait empruntée un peu plus tôt la femme aux larges épaules.

« Occupez-vous de lui, je vais assister ici.
– Entendu. »

Le parapluie changea de propriétaire, puis le duo se sépara.

Les lianes du Empiflor claquèrent avec vigueur contre le sol. La gueule bouillant d’acide, le pokémon tenait son adversaire à distance tandis que celle-ci tentait de s’approcher tout en luttant contre la paralysie qui entravait son corps. L’homme au veston de cuir, retranché derrière le corps en forme de poire de la plante carnivore, soufflait quelques mots frustrés dans le micro de son téléphone.

Le son de deux corps tombés au sol attira alors son attention, suivi par le fracas encore plus violent du Pandarbare qui venait de s’écrouler de tout son poids sur la scène, les pattes enchevêtrée dans un câble. L’homme serra les dents puis pointa la scène tout en interpellant le Ixon et le Mascaiman. Les deux pokémons s’y dirigèrent à toute vitesse, manquant de percuter Themis qui s’empressait quant à elle de remonter en direction de l’affrontement entre Sultana et le pokémon plante.

Les coups de lianes pleuvaient contre le corps cuirassé de la Nidoqueen qui encaissa les coups avec une formidable persévérance. Puis, attendant le moment propice, elle attrapa au vol l’une des lianes qu’elle enroula aussitôt autour de sa patte musclée. La voix de Dahlia sonna comme un coup d’éclat, avant que le pokémon se précipite de toutes ses forces contre la plante carnivore. Le corps fumant de Sultana percuta de plein fouet son adversaire qui fut aussitôt repoussé en arrière. Mais la Nidoqueen, luttant admirablement contre la paralysie, profita de son emprise sur la liane du Empiflor pour le tirer à nouveau vers elle et lui asséner un Direct Toxik brutal. Le pokémon plante cracha une salve d’acide, transpercé par le coup, et tomba, raide, sur le sol.

La Nidoqueen le toisa d’un regard victorieux. Puis Bettina se mit à crier. Sultana se retourna, et ne réalisa pas qu’une liane venait de s’enrouler autour de sa jambe. Une lumière fluorescente s’échappa du lien végétal, qui pompa alors avec avidité toute l’énergie que renfermait le corps du pokémon cuirassé. Celle-ci tenta de lutter, mais ses forces s’épuisèrent à une vitesse telle qu’elle manqua de tomber au sol, à peine capable de tenir debout.

Repu par la capacité vole-force, le Empiflor se redressa, son corps végétal déjà réparé des assauts de la Nidoqueen. Dahlia rejoignit aussitôt son pokémon afin de s’enquérir de son état, mais une main gantée lui attrapa les bras et la tira en arrière. Bettina voulut intervenir, mais la liane du pokémon plante claqua à quelques centimètres de ses pieds, la dissuadant d’avancer.

« À défaut d’avoir les quatre, je prendrai la plus célèbre. »

Les mots sinistres du dresseur firent détourner la tête de l’actrice, emprunte de dégoût. L’homme la tira vers elle, sommant à son pokémon de venir à bout de la Nidoqueen. Dahlia objecta, mais fut tirée en arrière. Les lianes surgirent lentement du corps du pokémon plante, menaçantes, prêtes à achever le pokémon de l’actrice.

Sploc.

Tranchées net, les lianes tombèrent au sol, inertes. Le Empiflor se redressa en direction des deux ombres juchées en haut des vitrines. Mais à peine eut-il le temps de se tourner qu’une troisième silhouette le prit par surprise et lui asséna un violent coup dans le ventre, le projetant à proximité de son dresseur.

Quelques applaudissements naïfs attirèrent l’attention sur Themis et Gwendolyne, toutes les deux réfugiées dos à dos sous le même parapluie. Sur les vitrines, Lady Gold et Milady léchèrent leurs griffes aiguisées avec application, tandis qu’entre elles, au sol, Cerbère adressait une gueule remplie de flammes à son nouvel adversaire.

Dahlia profita de l’effet de surprise pour adresser un coup de coude au ventre de son agresseur. Il souffla et se plia en deux, permettant à son otage de rejoindre son pokémon. L’homme tenta de la rattraper, mais un sifflement et le Démolosse de Gwendolyne s’interposa.

« Dahlia chérie ! Attrape ! »

La pokéball vola avec élégance jusque dans les mains de l’actrice. La sphère s’ouvrit, gelant dans son sillage l’eau qui tapissait le sol du musée. Le visage de Bell se dessina au travers d’un nuage de brume givrée, tandis que partout dans la grande salle, les lumières optèrent pour un rythme endiablé. Du côté de la scène, un flash de lumière. Au plafond, le système anti-incendie était à court de munitions.

L’homme comprit que son Ixon n’avait pas réussi à faire pencher la balance en sa faveur. Il se recula, décida d’opter pour la fuite pendant que son pokémon plante se chargeait de tenir ses adversaires à distance. Mais Dahlia refusa de le laisser faire, et sans même recevoir quelconque ordre, Bell souffla un puissant vent glacé qui gela aussitôt une partie du sol détrempé du musée. Pris dans la glace, le criminel glissa et chuta lourdement, puis tenta par tous les moyens de retirer sa chaussure de la flaque gelée. Il appela son pokémon, lui aussi déstabilisé par la glace, qui sauta le rejoindre tout en armant ses lianes contre ses assaillants.

Seulement, quelques mots de Themis suffirent à envoyer les deux félins s’occuper de la plante carnivore, aussitôt couverte de profondes griffures. La créature ne dit toutefois pas son dernier mot et lança une nouvelle liane autour des pattes de Lady Gold dans l’espoir de lui aspirer sa force. Mais ce ne fut pas le pokémon chat qu’il trouva, plutôt les crocs incandescents de Cerbère, qui sans lâcher sa prise cracha une intense salve de flammes contre le pokémon plante. Celui-ci recula, affaibli, et n’eut pas le temps de se redresser complètement que les quatre pattes glacées de Bell foulèrent son corps de poire.

Il s’écroula, écrasant son dresseur sous son ventre entièrement gelé. D’une main tremblante, l’homme espéra saisir une dernière échappatoire, mais tout ce qu’il rencontra fut le talon aiguille de Gwendolyne qui l’épingla au sol.

« Merci Themis, Gwendolyne…
– Que c’est excitant ! Je m’amuse comme une petite folle ! »

La riche héritière trépigna d’excitation, tandis que Gwendolyne se contenta d’un hochement de tête en direction de l’actrice. Du côté de la scène, le Pandarbare avait finalement été calmé, tandis qu’au niveau du hall d’entrée, les cris avaient cessés de résonner. Mais, ne manquait-il pas quelqu’un ?

« Où est Bettina ? »

Réfugiée sur le balcon tournant, à l’abri des regards, la femme au bonnet noir serra la mâchoire. Rien ne s’était déroulé comme prévu. Elle avait besoin d’une dernière diversions afin de mettre les voiles. Alors elle sortir de sa poche un petit sifflet en acier qu’elle porta à ses lèvres. Un dernier regard à destination de son pokémon, affaibli au niveau de la scène.

Elle souffla. Aucun son. Pour les humains, du moins.

Cerbère et les deux pokémons de Themis levèrent la tête. Et déjà, le Pandarbare se jetait de toutes ses forces en direction du petit groupe. Une chaise vola, Gwendolyne eut à peine le temps d’entendre le cri du garçon au costume blanc qu’elle sentit son corps se soulever du sol. Le corps de l’ursidé glissa alors sur le sol gelé et s’écrasa avec fracas. Il renversa les quelques tables et chaises encore debout et s’arrêta finalement à quelques centimètres du corps du Empiflor, inconscient. Le poison avait finit par lui retirer ses dernières forces.

Gwendolyne ouvrit les yeux, et reconnut à nouveau Jack, qui la déposa doucement sur le sol. Son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, elle dut trouver quelques secondes afin de reprendre son souffle.

« Vous l’avez eu ?
– Le sac a été déposé à l’entrée.
– L’homme ?
– Dans le coffre de la voiture. »

Un hochement de tête en signe de remerciement. Jack y trouva de quoi sourire. Themis et Dahlia étaient elles aussi indemnes, tirées hors du sillage du colosse par Sultana.

La femme rangea son sifflet. Elle claqua sa langue puis se redressa, espérant trouver une issue, malgré tout. Ce qu’elle rencontra, en revanche, fut un plateau dépourvu de petits fours en direction de son crâne.

Elle tomba, inconsciente. Bettina lâcha un dernier souffle d’agacement, profitant du reflet offert par son arme pour se recoiffer.

On ne touche pas à son défilé.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyDim 12 Déc 2021 - 11:50


Dahlia A.Becker

Personnage non joueur



Des pas déterminés firent leur entrée dans le hall principal du musée d’Argenta, où les effets sonores avaient de nouveau investi l’ambiance, donnant le rythme à une danse méthodique et robotique de mannequins en tous genres qui mettaient en valeur les génies artistiques de Bettina. Les invités regardaient ce spectacle avec des émotions partagées ; certains affichaient une adoration presque hypnotique au mouvement calculé des hanches des vedettes, d’autres jaugeaient les pièces présentées de haut en bas, avec parfois un commentaire critique destiné à un quelconque voisin intéressé de l’entendre, et enfin d’autres, davantage investi par le côté festif et fou, se dandinaient sur place, un sourire hagard pendu à leurs lèvres.

Il n’y avait derrière leur iris plus de pensées liées au stress du quotidien ou aux obligations de la vie. Seul le moment présent comptait, absorbé par cette présentation qui alliait la modernité à l’âge préhistorique ; l’excentricité humaine à la sobriété abrupte Pokémon. Des applaudissements grondaient après chaque collection, et à mesure que le champagne coulait à flots, la pudeur quittait peu à peu les us et habitudes des convives qui laissaient alors s’exprimer leur pur émerveillement, sans gêne aucune.



Du moins, c’était ainsi que les choses auraient dû se passer, et ainsi que se les imaginait Dahlia, alors qu’elle rejoignait la scène, donnant une vue d’ensemble sur une Apocalypse qui ferait bientôt d’elles des stars des pires revues de press people. Présentement, elle aurait grandement aimé être ailleurs, et quelqu’un d’autre.

Jusque-là, leur plan s’était déroulé sans encombre. Bettina avait donné ses ordres aux mannequins pour la poursuite du défilé, Bridget avait dépêché au plus vite la sécurité du musée à toutes les entrées et sorties du bâtiment pour le verrouiller de l’intérieur, et empêcher une fuite, et l’actrice, de son côté, avait informé les autorités, qui n’allaient bien sûr pas tarder. Ou, du moins, l’espérait-elle… Toutes les trois avaient ensuite eu comme projet d’investiguer discrètement, et régler cette affaire en interne.

Evidemment, lors d’une bataille, le premier homme perdu, c’était toujours le plan. Car ce qu’elles rencontrèrent en poussant l’immense porte à battant séparant le hall principal des arrières salles avaient anéanti tous leurs espoirs d’une certaine discrétion de l’affaire…

La panique gouvernait la salle. Des cris alors que des halos rouge fusaient retentissaient, glaçant immédiatement le sang de la jeune femme. Il y eut quelque temps, son audace et son goût des défis l’auraient poussé à foncer tête baissée, Sultana et Bell prêtes au combat. Mais des images se bousculèrent dans son esprit, figeant ses muscles, et commençant à lui procurer une détresse respiratoire. Elle le revoyait, face au sarmuraï montant sur l’estrade, sa griffe prête à s’abattre… Son assurance légendaire, celle qui avait marqué l’audimat lors de son interprétation de Cosmic Queen, s’évapora à mesure que des souvenirs qu’elle aurait aimé restés enfouis ressurgissaient, détruisant peu à peu le contrôle qu’elle avait de sa respiration.

Et puis, vint le réflexe.

Un geste répété tellement de fois qu’il laissait une empreinte dans la mémoire musculaire, et permettait une rapidité d’action, quand bien même le cerveau se rendait hermétique à toute initiative. Une lumière rouge, et Sultana arma son imposante armure, prête au combat. Mais la silhouette charnue de Dame Cocanelle n’eut que faire de cette intervention, car voilà qu’elle monopolisait l’attention du Pandarbare, déterminée à le transformer en descente de lit, sous le couvert d’une citation longtemps répétée… Et qui eut l’effet d’une gifle pour Dahlia.

L’actrice observa de yeux ronds son admiratrice qui, malgré le peu de puissance dont elle disposait, il était question de Stuart après tout, était prête à tout donner pour neutraliser leur adversaire. À ses côtés se tenaient Octave, Seven et Bridget, eux aussi prêts à en découdre.

Avec un naturel qui balaya l’ensemble des fantasmagories cauchemardesques qui l’avaient précédemment hantée, Dahlia suggéra de se séparer. Un regard empli de respect fut adressé à Dame Cocanelle qui présentement, étant envahie de sensations que même son défunt mari n’avait jamais su lui procurer, ne le remarqua pas.

Accompagnée de son amie Bettina, et des jeunes héritières, Themis et Gwendolyne, la célébrité pressa le pas, déterminée à mettre fin à ce sinistre bazar le plus rapidement possible. Malheureusement, trouver les maîtres derrière ce carnage aurait pu être simple, mais l’idée que l’inverse se produisit ne vint à aucun moment à l’esprit de l’héritière Abdaljin, du moins jusqu’à ce qu’elle et son petit groupe rencontrèrent une bouche béante noire, respirant la mort. Un canon de pistolet, pointé dans leur direction. À son grand étonnement, Dahlia n’eut aucune réaction forte à cette vision. Combien de fois avait-elle dû répéter, en tant qu’actrice, des scènes d’effroi terrible, qu’elle avait dû exécuter devant une vulgaire réplique en plastique ? Et là, face à une arme authentique, son cœur ne loupa aucun battement. Au contraire, l’excitation du combat la gagnait peu à peu, et devant les viles intentions de l’homme, elle voulait répondre par la force.

Cependant, l’arme pointée en direction de la foule, qui se faisait peu à peu évacuer par un homme qu’elle pensa être tout nu, ce qui la déstabilisa quelque peu, la dissuada. L’audacieuse actrice n’eut dès lors pas le choix, et ce fut résignée qu’elle rappela sa Nidoqueen. Un regard en coin destiné à ses amies laissait deviner qu’elles feraient toutes mieux d’obtempérer, aussi mal cela faisait-il que de remettre ses pokémons à ce sale type. Ce ne serait que temporaire, du moins c’était la pensée à laquelle elle s’accrochait.

Et… la suite lui donna raison.

Grâce à une habile rescousse de la part d’un homme qui paraissait être un majordome, le voleur fut déstabilisé, éparpillant son butin partout dans la salle au sol inondé. Bettina s’empara aussitôt du sac et lui renvoya Sultana, qu’elle réceptionna de justesse, alors que la poigne impitoyable de l’homme rencontra son avant-bras.

Un choc.

À nouveau, le réflexe de Dahlia avait devancé toute réflexion, et ce fut une patte cuirassée qui vint rencontrer la joue du bandit, l’envoyant valdinguer à plusieurs mètres. Une colère noire monta silencieusement dans les iris sombres de la belle. Elle voyait l’homme, acculé, désemparé, et elle voulait lui faire mal. Très. Mal. Pour tout ce qu’il avait fait, et surtout, ce qu’il s’apprêtait à faire. Détruire le défilé de Bettina ? Le poing serré et bagué de l’actrice vint rencontrer à nouveau la joue de l’homme, la meurtrissant davantage. Les tenir en joue avec une arme, prête à l’emploi sur des innocents ? Son talon bottier vint à la rencontre de sa jambe, déformant les traits maigres de l’homme qui luttait pour ne pas montrer sa faiblesse alors que la douleur l’envahissait. Voler les pokémons des invités, et les leurs ? Un genou nu vint à la rencontre de la mâchoire carrée de l’individu, provoquant un craquement sinistre.

Bettina, plus en retrait, avait une main portée à sa bouche, surprise de la soudaine colère de son amie qu’elle avait toujours vu douce et compréhensive. Elle voulut l’arrêter, surtout lorsque la créatrice remarqua la même colère envahir les yeux de Sultana, prête au coup de grâce. Cependant, un autre évènement stoppa la maîtresse et son pokémon dans leur fureur, l’intervention de l’Empiflor, venu à la rescousse de son maître.

Un combat s’ensuivit, et qui mit rudement à l’épreuve la résistance de Sultana. Dahlia aurait aimé s’éclipser juste un instant pour recouvrer la pokéball de Bell, mais sa priorité devait rester sa Nidoqueen, prise sous d’interminables assauts, et… ce voleur, qu’elle aimerait maîtriser pour de bon. Toutefois, l’occasion ne se présenta pas. Tout se déchaîna tellement vite… Dahlia sentit une main gantée l’attraper pour la tirer en arrière, à nouveau en proie à cet homme au visage si apathique, mais heureusement, ce ne fut que de courte durée. Un coup de coude bien placé, quelques ordres donnés pour cerner l’Empiflor et l’homme, et le combat était relancé. Lui aussi, ne dura pas éternellement.

La venue d’autres pokémons, notamment de sa Bell, en renforts mit rapidement un terme à ce combat sans fin. L’homme, et son acolyte féminine, connurent le même sort que leurs autres collègues. Enfin, presque, l’intervention de Bettina ayant rajouté une touche d’originalité dans sa méthode de maîtrise des voyous.

Dahlia… soupira. Exténuée, elle rejoignit le petit groupe qui s’était formé autour de la voleuse, sans oublier de donner une caresse à Sultana et à Bell pour leur prestation de la soirée. Avec des petits pas prudents, notamment par la faute du sol glacé et de ses talons de cinq centimètres, l’actrice alla embrasser d’une accolade franche Bettina, occupée à retoucher quelque peu sa coiffure mise à rude épreuve par l’eau. Au même instant, on pouvait entendre au loin des sirènes retentir.

« Ah. Ça, c’est du timing ! »

S’exclama l’actrice dans un rire, alors qu’elle se dépêcha de rejoindre Themis et Gwendolyne, à nouveau dotée de la présence d'un homme, qui avait apparemment partagé une belle proximité avec la douce noiraude.

« Merci Monsieur. Sans votre intervention, je crains que la soirée ait pris une tournure bien plus dramatique ».

Puis, son regard se tourna vers la belle héritière aux yeux de feu, dont les cheveux commençaient à légèrement boucler à cause de l’humidité présente, et qui faisait penser à Dahlia que sa chevelure à elle devait ressembler à celle d’un Némélios mal léché.

« Miss Stappleton… j’aurais grandement préféré avoir eu l’honneur de discuter avec vous autour d’un thé et des biscuits plutôt que de devoir lutter pour notre survie commune, mais… merci, à vous aussi. Vous avez été…. D’une bravoure exemplaire. »

Mieux qu’elle-même, ne put-elle s’empêcher de se dire intérieurement. Dahlia s’était laissée envahir par des émotions qu’elle pensait avoir enterrées, et, un simple voleur avait su ressurgir le pire en elle. Pour cela, elle s’en sentit affreusement mal, mais le cacha derrière un grand sourire, qu’elle adressa face à l’excitation de Themis qui se vantait presque d’avoir eu à gérer la situation à elle-seule. Bettina en rajouta quelques couches, oubliant pendant quelques instants son défilé, emportée par l’euphorie commune de tant d’adrénaline. Heureusement, car si cette dernière s’apercevait de l’état de la scène…

« Excusez-moi, mais j’aimerais… retrouver les autres convives, pour m’enquérir de leur état. »

Gênée de ne pouvoir savourer davantage leur victoire commune, Dahlia s’éclipsa. Devant le manque d’agilité de sa maîtresse à marcher sur la glace, Sultana déploya les dernières réserve de force qui lui restaient pour hisser la demoiselle sur ses épaules, épargnant à cette dernière une chute qui aurait fini par être inévitable. Bell servait d’éclaireuse, ouvrant le pas en direction des convives.

Le premier groupe qu’elle désirait rencontrer était celui qu’elle avait formé, avec le stress grandissant que personne ne fut blessé… Diantre, elle ne se pardonnerait jamais si quelqu’un avait été blessé durant les combats.
Heureusement, malgré l’état déplorable de la pourtant si belle tenue de Seven, ils paraissaient être en bonne santé. Bon, Dame Cocanelle tentait toujours de retrouver sa respiration perdue il y avait sans doute une demi-heure, mais elle était secondée par Bridget, qui lui donnait quelques tapes bienveillantes dans le dos.

« Je n’ai pas besoin d’être secouée ! Du moins, pas comme ça ! »

Hurla la noble à l’attention de la gardienne, ce qui amusa plus cette dernière que cela ne la blessa.

« Tout va bien de votre côté ? » demanda avec un sourire espiègle Dahlia à Octave, dont les cheveux si impeccablement coiffés avaient dû connaître quelques déconvenues. Quoi de plus étonnant, le Pandabare était incroyablement féroce, preuve en était l’état déplorable dans lequel se trouvait la scène, les rideaux, et à peu près toute l’infrastructure normalement dédiée aux mannequins. Bettina n’allait pas adorer ça…

Silencieuse, elle salua le groupe puis s’éclipsa à nouveau, allant à la rencontre des agents ayant investi la salle. Ils parlaient déjà aux deux hommes qui s’étaient occupés de la grande partie des invités, dont un était toujours …. Nu ? Ah non, il avait des sous-vêtements.
Discrètement, enfin, du moins, aussi discrètement qu’était une Nidoqueen, Dahlia s’immergea dans la conversation, prenant cette fois une parole de représentante publique.

« Messieurs les agents, les malfrats sont maîtrisés comme vous le voyez. Cependant, il nous reste une problématique, celle de retrouver les fossiles. J’aimerais toutefois que cela reste le plus discret possible, je doute que des voleurs aient pu s’enfuir avec ce butin ; il doit donc encore se trouver entre ses murs. Je vais solliciter le plus grand nombre de personnes que je puisse dans la recherche, avec votre permission et votre assistance, bien sûr. »

Comment dire non à cette bouille d’ange, perchée sur son majestueux mastodonte ? Et, Dahlia n’avait bien sûr pas tort. Il était préférable de toute manière de garder les invités au musée, le temps que l’investigation prendra, et de les tenir occupés d’une manière ou d’une autre.

Quelques mots s’échangèrent sur les détails techniques, notamment la grandeur du périmètre, le déploiement d’une petite tente Leveinard pour les petites blessures, et les plus grosses, et les hommes de dissipèrent, avec en priorité l’évacuation des voleurs et de leurs pokémons. A nouveau, les iris sombres de Dahlia se plantèrent dans ceux de l’homme qui tenait sa magnifique robe mouillée en main, veston gris recouvrant ses épaules, à côté de son Reptincel. Bell alla adressa quelques salutations à l’attention du pokémon feu, tandis que Dahlia tentait de conserver son attention au niveau des yeux de son interlocuteur.

« Votre robe… je vous ai vu à l’entrée. Je ne suis pas Bettina, mais j’ai un avis très pertinent sur l’art. Et elle… était resplendissante. Cela me fait mal au cœur de la voir dans cet état, mais grâce à vous… On a évité de grosses pertes. Merci. À vous deux. »

Un petit regard fut adressé au champion de Cramois’île que Dahlia évita de faire perdurer. Le souvenir qu’elle avait de lui en train de flanquer une terrible raclée à un jeune dresseur lui restait en mémoire et elle peinait à pouvoir discuter davantage avec sa personne. En s’éloignant, elle crut apercevoir plus en retrait le petit Psystigri qu’elle avait aperçu en début de soirée, toujours entouré de son équipe technique. À la vue de sa caméra, une pensée de l’actrice vola en direction de l’équipement prévu pour enregistrer le défilé, et réalisa qu’il avait sans doute été rendu hors course par le système anti-incendie. Peut-être que le petit pokémon accepterait de couvrir l’événement…

Cependant l'actrice ne se sentait pas prête à affronter une nouvelle caméra, surtout au vu de sa tenue quelque peu atrophiée. Aussi, elle s’excusa à nouveau, fuyant la petite équipe du pokémon psy, qu’elle espéra pouvoir retrouver un peu plus tard. Rapidement, Dahlia se retrouva à l’extérieur. Le sol n’étant pas gelé, elle remercia Sultana, la libérant de son poids, puis alla à la rencontre des invités évacués, les priant de rentrer à l’intérieur en faisant attention à la glace. Quelques mots furent échangés, çà et là, des courtoisies toutes habituelles, quand la présence de policiers vers une femme habillée d’un costume de plumes interpela son attention.

L’actrice s’approcha au moment où l’homme en uniforme remercia la jeune femme pour son témoignage, et s’en alla. À ses côtés se tenaient la majorité des mannequins du soir, armées du parapluie grossier à l’image de Bettina, ce qui sut décrocher un sourire à l’actrice. En voyant un homme menotté, qu’elle reconnut comme étant un serveur, Dahlia comprit. Les attaques avaient été multiples, et sur tous les fronts. Heureusement, la victoire avait été leur.

« Mimi, c’est incroyable ce que tu as fait ! Ce que vous avez fait, tout le monde ! »

Le tutoiement entre personnes de la scène était de mise, et Dahlia le faisait car elle avait un grand respect pour les talents des jeunes femmes et hommes présents. Surtout après l’exploit de cette soirée…

Puis, elle le remarqua. Plus en retrait, calme, la fourrure quelque peu trempée. Son cœur eut un petit soubresaut. Dahlia s’approcha du Lougaroc reclus, vêtu d’une tenue qui avait souffert d’une lutte ayant sans doute été violente, avec tout le respect qui était de mise. Sa blessure encore rougeoyante était traitée avec précaution par une des Leveinard de l’équipe médicale, sous le regard préoccupé d’une des scientifiques du musée, dont les mains tremblantes renfermaient quelques baies sans doute destinées au rétablissement du pokémon.

S’agenouillant, Dahlia sourit au Lougaroc.

« Je suis désolée que cela te soit arrivé... Vraiment. J'espère que ta plaie guérira au plus vite. Merci de ta bravoure de ce soir. Ne t’inquiète pas, les agents de sécurité n’en ont plus après toi.»

L'actrice voulut ajouter qu'elle aurait une mission encore pour lui, le flair de ce pokémon étant un atout précieux pour retrouver les fossiles... Mais la raison l'obligea au silence. Elle n'avait rien à demander à ce pokémon qui devait se reposer de ses plaies, en priorité. Se relevant, la beauté orientale dépoussiéra quelque peu sa robe, qui, elle aussi, avait perdu de sa superbe, et s’apprêta à retourner à l’intérieur du musée quand elle rencontra la silhouette de Bettina, bras croisés, nez pincé dans une expression sévère, lunettes abaissées.

« Bettina ne saurait tolérer l’oisiveté. Mesdames, messieurs, pokémons, du travail vous attend, et c’est maintenant. La priorité à Bettina, c’est le défilé, et tant que Bettina sera debout, défilé il y aura ! Mais pas avec des tenues aussi dépareillées ! En avant, ce n’est pas fini ! Hop hop ! »

Un petit couinement de Kissy Karla, perchée sur son épaule, ponctua sa phrase, alors que la créatrice clappa dans ses mains telle une fermière désireuse de rentrer ses Galifeu dans le poulailler.
Bridget apparut également, une mine particulièrement fatiguée, accompagnée d’un Bob qui venait tout juste de se réveiller de son évanouissement ayant duré depuis la disparition des fossiles. Défaite, elle haussa les épaules et offrit un regard désolé à Bettina.

« Du hop hop nous attend aussi dans la salle… »

Dahlia ne put s’empêcher d’afficher un sourire amusé. Le répit n’était pas pour tout de suite.

C'est enfin fini ?



Début de la dernière étape :


Ce n'était pas facile ! Il aura fallu batailler pour la mériter, cette coupe de champagne, n'est-il point ? Malheureusement, l'heure n'est pas encore à l'ivresse et aux petits fours, car le musée a encore besoin d'un peu d’aide et le défilé n’est pas annulé ! Alors hop hop, du nerf !

Que pouvez-vous faire pour aider ? Il suffit de demander aux concernées !



Il faut remettre la grande salle en état. À cause du système anti-incendie et des affrontements, tout est sans dessus dessous, ce n’est pas bien. Bettina dit que la décoration n’est pas à refaire, mais il faut s’occuper des éclairages, de la musique, et nettoyer le sol de la glace, de l’eau et du verre brisé. Les tables vont de ce côté, les chaises par ici. Vérifiez que les grands fossiles restent debout, surtout le Ptéra, là-haut… Voici de quoi nettoyer la scène et le podium. Attention, ça glisse par ici, c’est un peu dangereux. Je vais vous porter.



Où sont les couturiers ?! Bettina ne peut pas reprendre les tenues toute seule ! Les vêtements mouillés par là, ceux à repriser par ici. Vous, venez donner un coup de main, ces mains vides ne vous servent à rien ! Annuler le défilé ? Mais pourquoi ? Le chaos, c’est préhistorique, c’est chic ! Un petit coup de balai suffira, le plus important, ce sont les tenues ! Et où sont les pokémons qui doivent défiler ? Que quelqu’un aille les chercher ! Un Bouldeneu, ça ne se perd pas comme ça !



Le musée d’Illumis a prêté pour l’occasion un fossile mâchoire et un fossile nageoire d’une très grande valeur. Ils ont été dérobés, mais se trouvent nécessairement quelque part dans le musée. La police cherche, mais toute aide est la bienvenue. Je vais moi-même me joindre à l’enquête. Il est possible que la planque se trouve en sous-sol, dans les archives, ou alors quelque part dans les coulisses, sinon dans la grande salle, difficile à dire… Bien, pas de temps à perdre, en avant.



Pour cette dernière étape, vous êtes libres de faire comme bon vous semblera et d’aider qui vous le souhaitez, de la manière que vous préférez ! L’important est surtout de donner un coup de main afin que tout soit prêt pour le défilé à la fin de l’étape. Bettina, Bridget et Dahlia gèrent chacune un groupe de personnes, il n’est pas nécessaire qu’elles soient à vos côtés tout au long de votre post.

Vous pouvez former un binôme, un groupe, ou bien vadrouiller en solitaire. À vous de voir ce que vous préférez, un seul mot d’ordre : Fun!





La troisième étape dure jusqu'au 26 décembre !
À vos claviers les fashionista !



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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyLun 13 Déc 2021 - 15:17
Quand deux adversaires sont de forces égales, quand le combat est dans l'impasse, il ne faut pas relâcher ses efforts et espérer. Un événement extérieur ou le temps fera forcément pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Le bandit ne me faisait aucun cadeau : il visait la gorge, la truffe et les yeux. Aussi ne lui en fis-je aucun non plus. Ma concentration était intense : il n'y avait plus que lui et moi, telle fut mon erreur. Persuadé que l'Ectoplasma était hors combat, je ne le vis pas venir et c'est avec surprise que je roulais soudain sur le côté. Passant d'une lutte à l'autre, nous roulâmes dans les jambes des mannequins les renversant comme des quilles de bowling.

La diversion du spectre permit au voleur de fuir. L'Ectoplasma mit soudain fin à la lutte et disparu dans les ombres. Sans chercher à comprendre plus avant, je m'élançais à la suite du faux serveur.

« Déclic attend ! » S'écria Sophie qui poussa un nouveau hurlement au coin du couloir quand j'esquivais de justesse une ball'ombre qui explosa contre le mur.

Je poursuivis le faux serveur et son Ectoplasma dans les couloirs. Nous quittâmes les coulisses et nous retrouvâmes dans une salle dédiée à l'antiquité et soudain les choses changèrent : l'Ectoplasma disparu et le serveur tourna à angle droit. C'est sans hésitation que je fis de même et plongeais dans le piège : le bandit était là, face à moi et ordonnait à un Ténéfix, se dressant entre nous, de me réduire en charpie et d'aller protéger le premier colis avant de disparaître. Ce dernier se jeta sur moi, toutes griffes dehors me forçant à me défendre avant que je puisse faire autre chose. Parfaitement dressé, la défense fut ma seule option durant de très longues secondes. Des touffes de ma fourrure volèrent, le vêtement que je portais pour le défilé fut réduis en lambeaux. Le spectre fut sans merci : il ne me laissait aucun répit, aucune marge de manœuvre. Je n'arrivais pas à le mordre : il portait une attaque éclair puis reculait. À trois reprises je voulu me retourner pour lui asséner une queue de fer mais chaque fois il m'obligea à interrompre mon attaque pour ne pas être réduit en charpie. Sophie, impuissante, ne savait que faire d'autre que nous regarder. Soudain, le Ténéfix me surpris avec un Rayon Gemme qui j'esquivais de justesse. L'attaque fit exploser une vitrine dans une explosion de morceaux de verre. Le Ténéfix se jeta sur Sophie qui, naturellement, cria mais était trop occupée à tenter de se dégager pour user de toute la puissance de sa voix. Erreur. Ce fut mon opportunité. Vif Roc. Le Ténéfix fut propulsé dans une vitrine qui explosa elle aussi. J'utilisais ce temps de répit pour invoquer la Lame du loup. Position de combat dominant Sophie de toute ma hauteur avec l'épée en gueule, j'étais prêt à poursuivre le combat... et ils arrivèrent.

Deux agents de sécurité firent leur apparition accompagné d'un Caninos et d'un Dynavolt. Ils firent une grave erreur mais je pouvais comprendre. De leur point de vu, je menaçais Sophie avec une épée.

« Lâche ça ! » Me hurla l'un d'entre eux, les deux humains braquant chacun un pistolet sur moi, les deux pokémon se plaçant en position de combat. Il s'agissait d'un pistolet à air comprimé crachant une méchante bille de plastique. Insuffisant pour blesser réellement mais bien assez pour infliger une douleur sonnant la cible.

Le Ténéfix m'adressa un sourire victorieux et recula dans l'ombre. Je me tournais vers les agents de sécurité, lentement. Sophie, choquée, protesta :

« Vous vous trompez ! Il ne fait rien de mal, il...

-T'as entendu ?

-Mais laissez le !

-Tout va bien madame nous sommes là. Lâche ça t'entends ?»


Au moment où l'humain me criait son ordre, il y eut un bruit dans l'ombre à l'endroit où le Ténéfix se cachait. Sachant qu'il pouvait saisir l'occasion pour m'infliger une grave blessure je me retournais. « PAN ». Une détonation sourde, beaucoup moins bruyante qu'un pistolet classique, fit vibrer nos tympans. Une balle me frôla les oreilles ainsi qu'une flammèche du Caninos. Le coup de feu et le cri alarmé de Sophie furent les dernières choses que j'entendis, remplacé désormais par un méchant acouphène. Je sursautais naturellement mais ma queue ne se réfugia pas entre mes pattes. Je vis les lèvres des agents bouger, Sophie me criait quelque chose elle aussi puis elle s'adressa vivement aux agents, clairement paniquée. Je réfléchis à toute vitesse : je n'aurais pas cru qu'ils iraient jusqu'à tirer. Ils ne mettaient pas en danger de mort mais je refusais de me laisser ridiculiser de cette façon : je n'étais pas coupable. Et s'ils l'avaient fait, ils recommenceraient au moindre de mes gestes. J'étais accusé, ils n'écoutaient pas Sophie et je ne pouvais pas me séparer de la Lame du loup si le Ténéfix attaquait de nouveau. Agresser les agents et leurs pokémon pour me défendre serait une erreur. Sophie était en sécurité et je n'avais qu'une seule option : la vitesse. Vif roc : je bondis soudainement aussi vite que je le pu, tournais dans un couloir et pris la fuite.

Me sachant peut être traqué par deux canidés, je n'avais d'autre choix que fuir sans m'arrêter ou me trouver une cachette pour les surprendre. J'étais de plus blessé à l'épaule : l'adrénaline et l'entraînement me permettaient de lutter contre la douleur mais j'étais ralenti dans mes mouvements et mes réflexes. C'est la seconde option que je choisi : je passais sous un cordon de sécurité et me cachais dans l'ombre d'une scène du musée. L'acouphène se dissipa quelques secondes plus tard et après une poignée de minutes, je décidais de quitter ma cachette pour revenir avec beaucoup de prudence là où j'avais quitté Sophie. Elle n'était plus là. Avec une infinie prudence, je reniflais où le Ténéfix avait disparu : ma truffe m'indiquait qu'il n'était plus là. Avec mille précautions, je m'engageais dans le couloir à la suite de Sophie. C'est finalement sa voix qui m'attira à l'entrée d'une salle de repos du personnel. Hystérique, elle hurlait contre les agents de sécurité :

« … Z'auriez pu le tuer ! Vous êtes complètement tarés ! Et si vous l'aviez touché ? Il me protégeait abrutis ! Il n'a rien à voir dans cette histoire, il est innocent !

-Sophie ? » Je pointais la truffe à la porte, prêt à fuir au moindre signe menaçant des agents de sécurité.

La scientifique poussa un cri de joie en me voyant et se jeta à mon cou, en pleurant.

« Déclic ! Oh j'ai eu si peur ! Tu n'es pas blessé ? Ces deux crétins ne t'ont pas touchés ?

-Je vais bien Sophie.

-Ce Lougaroc va tout de même devoir être muselé jusqu'à ce que nous soyons sur.

-Vous allez devoir m'abattre dans ce cas. Mais je veux bien vous suivre docilement. »

C'est encadré par les deux agents de sécurité, avec une Sophie à mes côtés les yeux pleins de larmes, que je fis le chemin jusqu'à l'arrière du musée, retrouvant le voleur menotté. Je m'assis sagement, calmement contre le mur, selon la consigne reçue. J'étais trempé, le vêtement en lambeaux, une vilaine blessure et souffrant de plusieurs coups rudes, voici un bilan rapide de mon état. J'étais puni, placé là et surveillé comme un coupable. C'était une injustice mais je ne me plaignais pas. Une Leveinard se présenta devant moi et s'occupa de ma plaie. À mes côtés, refusant de me quitter, Sophie tremblait, encore sous le choc. Elle n'était pas une femme d'action pas une femme de terrain.

Une femme se présenta devant moi. Avec respect, elle m'adressa ses excuses et ses remerciements.

« C'est moi qui vous remercie d'avoir lavé mon honneur. » Dis-je en inclinant la tête mais mon geste fut ridiculisé par un sursaut et un couinement réflexe : le coton imbibé de lotion désinfectante me surprit en me piquant. Sophie me força à avaler une baie sitrus. Angoissée, elle dit :

« Quand je pense qu'il nous a volé les fossiles... Quelle honte... Ma carrière est foutue. Si au moins je pouvais en retrouver un... »

Je fronçais les sourcils et, sans prévenir, me levais pour aller voir le voleur juste avant qu'il ne soit embarqué dans la camionnette de police.

« Qu'est-ce que ce colis que tu as demandé à ton Ténéfix de protéger ?»

L'homme me sourit avec insolence :

« Je vois qu'il t'a mit une belle raclée.

-Réponds à ma question.

-C'est dommage il ne t'a pas crevé les yeux, mon Ténéfix adore ça.

-Où as-tu caché ce colis ?

-Dans ton cul. » Et il me cracha à la truffe.

Sophie apparu soudain à mes côtés et lui donna une gifle monumentale qui claqua fort sur sa joue.

« Je suis prêt à parier qu'en retrouvant le Ténéfix nous retrouverons le colis. Je suis sur qu'il s'agit des fossiles volés.»

Tristan garda le silence, me regardant droit dans les yeux. Sans un mot de plus, je pénétrais de nouveau dans le musée et retournais dans la salle des antiquités, Sophie sur mes talons. Dahlia et les personnes volontaires furent prévenus de mon intuition et du fait qu'il y avait plusieurs colis et que nous partions à la recherche de l'un d'entre eux. Ainsi un agent de sécurité et son Manteloutre furent choisi pour nous accompagner. Une fois de retour sur le lieu du combat, j'utilisais ma truffe pour traquer le Ténéfix. J'eus besoin de toute ma concentration : l'odeur d'un spectre est faible et il pouvait à tout moment me surprendre depuis les ombres. J'évoluais dans le musée en passant de zone d'ombre en zone d'ombre, comptant sur l'agent pour assurer mes arrières et la protection de Sophie. Nous grimpâmes d'un étage pour arriver dans la salle d'exposition consacré à l'espace entièrement plongée dans l'obscurité. Je ralentis à l'entrée :

« Le voleur est venu ici. »

Je me dirigeais vers la maquette de la navette spatiale.

« Il a fait quelque chose avec la maquette. Je pense que... »

Soudain une forme noire se jeta sur moi et je ne pu m'empêcher de gémir de douleur : le Ténéfix, sur mon dos, avait profondément planté ses griffes, m'infligeant de nouvelles blessures en plus que celle que j'avais déjà. Je m'immobilisais, l'agent de sécurité, son pokémon et Sophie aussi. J'étais à la merci du spectre : il pouvait à tout moment m'infliger une blessure grave. Le Ténéfix projeta une ball'ombre sur le Manteloutre et un Rayon gemme sur l'agent de sécurité. Ils ne pouvaient pas riposter et je pouvais à peine bouger, respirant difficilement sous la douleur. Le spectre multiplia les attaques et cassa de nombreux objets. Il toucha plusieurs fois le Manteloutre et l'agent de sécurité. Brusquement, alors qu'il utilisait un Rayon gemme, je me jetais dos en avant contre le présentoirs. Le rayon de lumière traversa la pièce et brisa une fenêtre en déclenchant de nombreux cris à l'extérieur. Le choc sonna le Ténéfix qui fut désarçonné et roula au sol. Mais ce ne fut pas sans dommage pour moi : je sentis ses griffes me déchirer la peau, profondément à deux endroits. La douleurs était intense pourtant j'avais un compte à régler avec ce maudit spectre. Il nous fallu à tous quelques secondes pour nous remettre : moi pour surmonter la douleur, le Ténéfix du fait qu'il était sonné, le Manteloutre, l'agent de sécurité et Sophie pour oser sortir de leur cachet.
Il se passa ensuite trois choses simultanément : je frappais le Ténéfix avec une Queue de fer en pleine tête au moment où il m'attaquait avec une Ball'ombre à l'instant où le Manteloutre frappait le spectre avec une Coquilame. Une explosion fit trembler les murs de tout le bâtiment. Je m'envolais, fis exploser une vitrine et m'écrasais au milieu d'une collection de météorites. Le Ténéfix était vaincu cette fois ci : l'agent de sécurité se précipita pour le neutraliser dès qu'il se releva. La salle d'exposition était saccagée.

Sophie se précipita à mon chevet. J'avais besoin de soins, j'étais à moitié assommé et mes blessures saignaient beaucoup pourtant je me redressais, titubant. C'est ainsi que plusieurs agents de sécurité nous retrouvâmes. Ils furent rejoint par une Leveinard qui se précipita vers moi. Je dis à Sophie :

« Regarde dans la maquette de la navette spatiale. Le voleur à fait quelque chose avec. »

La maquette en question avait chu au sol. Sophie l'inspecta : il y avait plusieurs petites portes pour l'accès aux soutes par exemple pour plus de réalisme. C'est là qu'elle trouva le colis en question renfermant l'un des deux fossiles, l'autre n'étant pas là.

Malgré mes protestations, je fus placé sur un brancard. Il est vrai que d'un point de vu extérieur je paraissais en piteux état : la fourrure décorée de plusieurs filets de liquide écarlate, mes blessures biens visibles, le vêtement de soirée en lambeaux, la fourrure couverte de poussière. Je souffrais aussi. Je fus couché sur un brancard tenu par deux Leveinard, un troisième à mes côtés essayant de me convaincre de ne pas me relever, Sophie de l'autre côté tenant contre elle le colis contenant le fossile. Ils choisirent de passer par la grande salle, chemin le plus court pour rejoindre l'ambulance pokémon. Ainsi malgré mes protestations, tout le monde pu me voir sur le brancard...

Je ne restais dans l'ambulance qu'une vingtaine de minutes mais c'était déjà de trop. Les premiers soins me furent apportés et il fut décidé que je devais être conduit au centre pokémon. Je fus laissé seul dans l'ambulance. Soupirant et n'ayant pas envie d'aller à l’hôpital pokémon, je descendis du véhicule et boitillais jusqu'à l'entrée du musée. Je me couchais là, content d'être simplement à l'air libre, au calme...
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMer 15 Déc 2021 - 18:35
Miguel était ravi, il venait de trouver nouvel ami.
Ce petit miamiasme n’avait pas eu une vie facile. Délaissé par les siens à cause de sa bonne odeur de lavande, il avait longtemps erré de ville en ville, sans trouver déchèterie à son pied. Arrivé à Argenta, un heureux hasard l’avait mis sur la route d’Émilie, la petite mélo de Bridget. Intriguée par ce pokémon esseulé, l’agent de sécurité du musée en avait parlé à ses collègues et ensemble, à force d’insister, ils parvinrent à l’attirer et finalement, à l’adopter.
Depuis, Miguel vivait près des cuisines, dans une petite pièce dédiée. En général, il ne sortait qu’une fois le musée totalement vide ; débutait alors le buffet à volonté. Arpentant les couloirs en compagnie des gardiens, il avalait papiers de bonbons oubliés, miettes de sandwich et poussières accumulées, épargnant uniquement les objets perdus par les têtes en l’air, tous étant soigneusement remis à l’accueil.
Ce soir-là, alors qu’il attendait qu’on vienne le chercher, des bruits inhabituels le tirèrent d’un profond sommeil. Il passa le nez hors de son confortable nid, un carton tapissé de vieux torchons et quelle ne fut pas sa surprise de voir que l’eau tombait du plafond ! Patientant à l’abri, la pluie ne tarda pas à s’arrêter. Bizarre. Miguel quitta sa cachette et poussé par sa curiosité, il s’aventura tranquillement dans les couloirs bien connus du musée. Il atteignit sans mal la grande salle – sa préférée – et son regard se mit à briller.
Toutes ces saletés ! Le sol en était crépit ! Des petits fours écrasés, du champagne renversé et tant d’autres mets délicieux à sa portée ! La tentation fut trop forte. Miguel s’avança entre les foulées énergiques des humains affairés en se demandant par quoi débuter son festin.
Son choix se porta sur le reste d’un escarpin. Comme être un miamiasme n’empêchait pas d’être un fin gourmet, il en gouta la lanière cassée, la savoura, puis avala le reste d’une bouchée. Le talon fondait sous la langue. Un déchet de luxe et il s’y connaissait ! Un chapeau légèrement roussit le fit ensuite saliver, mais il fut aussitôt éclipsé par une apparition divine.
Dans la lumière hoquetante d’un spot bleuté, se tenait un véritable chevalier. Il fallait le voir. D’un coup de balais, l’homme pourfendait la crasse, puis il l’éliminait d’une frappe d’estoc de sa pelle, serpillère et chiffons étaient dégainés pour terminer le travail. Pas un grain de poussière, pas une tâche, ne lui échappait. Deux sacs poubelles trônaient déjà à ses pieds, tenant prisonnier l’ennemi terrassé, un troisième serait bientôt plein.
Jamais Miguel n’avait vu quelqu’un nettoyer si efficacement et si énergiquement. Il en fut tout émerveillé et s’empressa d’aller l’aider. Avec lui, son repas lui serait directement apporté !


* * *


Il faut voir le bon côté des choses ! S’exclama Hugo, appuyé sur le manche de son balais. Vous avez répondu à mademoiselle Dahlia, même si c’était n’importe quoi.
C’est censé me réconforter ? grinça Octave dont le coup de pelle se fit plus tyrannique.
Mais oui ! Ce n’est pas si grave. Bon d’accord, vous l’avez appelée Sultana. Mais ça arrive ! Moi en primaire, j’ai appelé ma professeure « Papa » et elle ne m’en a jamais tenue rigueur. Quoique…
Vous savez que le balais est plus utile quand on l’applique sur le sol ?
Ce que je veux dire, reprit-il en s’asseyant sur une table. C’est que ça aurait pu être pire ! Vous aussi, vous auriez pu l’appeler « papa » !

L’image de son paternel se superposa au sourire de Dahlia et Octave frissonna. Pas de dégoût, mais de malaise. Quelque chose fonctionnait dans ce mélange hautement improbable, juste assez pour lui donner la chaire de poule. De le comédie se serait-elle glissée sous ces dents blanches ? C’était subtile, infime même, au point qu’il chercha à se convaincre du contraire.
Se secouant, le jeune homme vida sa pelle et ferma le sac poubelle prêt à exploser. Il en déploya un quatrième dans un claquement sec et changea de sujet.

Vous ne devriez par être avec votre tante ?
Elle aide Bettina avec les tenues et comme je ne sais pas coudre ou repasser, je donne un coup de main pour ranger !
C’est donc à ça que vous servez, marmonna Octave en nettoyant rageusement le sol.
Ça me chamboule toujours de me dire que l’un des malfrats était armé. Vous vous rendez-compte de ce qui aurait pu arriver ?
Je préfère ne pas y penser, je pourrais avoir de regret.
Réduit au silence ! À jamais !
Ça y est, j’ai des regrets.
Heureusement que j’ai pu m’éclipser avant qu’il ne me remarque. J’ai mis du temps à trouver un agent, mais on est arrivé pile pour le menotter ! S’exclama fièrement Hugo. Enfin bon, c’est bizarre quand même. On ne sait même pas vraiment ce qu’ils voulaient. C’est exagéré tout ce grabuge pour deux cailloux.
C’est parce que c’est une diversion, lâcha Octave, atone. En fait des gens bien plus discrets sont venus voler autre chose au musée.
Vous croyez ?! s’étrangla l’adolescent.
Non.
Oh…
Par contre je suis certain que si vous ne commencez pas à nettoyer, je vais trouver une autre utilité à votre balais.

Ton glacial, à faire complexer le sommet du Mont Argenté.
Hugo dut sentir qu’il avait assez glandouillé, car il leva prestement son postérieur et débuta un superbe AirBalais. Alors qu’il nettoyait assidument le vide, son regard exorbité par ses verres épais se perdit parmi la foule active. Octave l’aurait volontiers étranglé, mais sa haine du désordre était plus féroce que celle de l’oisiveté. Sa frustration se reporta sur un plateau d’argent couvert de flutes brisées. Il s’accroupit, l’attrapa d’un geste et en rejeta tout le contenu dans sa poubelle. Elle fit honneur à ce bon repas, appréciant tout particulièrement le verre qui craquait sous ses dents.

Eh ?

À demi tourné, Octave se figea. Sa poubelle le fixait, bouche béante, avec deux grands yeux brillants. Elle lui indiqua le gouffre abyssale menant à son estomac du bout de l’un de ses petits bras, visiblement pressée qu’on lui serve la suite de son dîner.
Un miamiasme ? Qu’est-ce que…
Du bruit dans son dos le fit sursauter. À une vitesse frôlant le mur du son, Hugo se débarrassa de son balais et s’abaissa près du pokémon pour lui tapoter gentiment la tête.

J’en connais un qui doit se régaler ! Je me demande s’il appartient au musée. Dans mon cours de SVT, on a vu que les administrations n’aiment pas les utiliser, parce que quand ils ont trop mangé, ils produisent un gaz super nocif qui peut rendre malade l’étage de tout un immeuble !
Qu- Comment ça « trop mangé » ? Questionna Octave, soudain fort pâle en constatant la disparition de tous ses sacs poubelles.
Je n’en suis pas encore à ce chapitre. Mais ça doit dépendre ! Moi par exemple, j’ai pas beaucoup d’appétit, alors que ma tantine… Répondit Hugo en tendant au miamiasme un petit four ratatiné, qu’il goba avec empressement.

Aussitôt le pokémon tressaillit et Octave sentit sa fin arriver. Il était persuadé que si le relent ne le tuait pas rapidement, ce serait affublée d’un masque à gaz rose poudré que Bettina fendrait le brouillard et ses convives nauséeux pour l’achever de ses mains manucurées.
Fausse alerte. Un soupir de soulagement détendit ses épaules. La bombe à retardement tira sur sa manche et lui indiqua le balais. Comme elle le voyait hésiter, elle pivota vers Hugo qui lui tendait un gant déchiré. Octave lui arracha instinctivement des mains.

Il ne doit plus rien manger.

Deux mêmes bouilles choquées, puis un éclat de voix.

Le voilà !

Le jeune homme se redressa en reconnaissant le timbre de sa sœur.
Deux amazones des temps modernes. Seven d’abord, qui depuis l’arrestation du pandarbare et de son dresseur s’était appropriée sa veste en la ceinturant d’un bout de rideau déchiré. Puis Bridget qui la portait. Si la tenue de l’agent de sécurité n’avait pas bougé, son brushing s’était libéré en une crinière animale qu’elle arborait avec une éclatante élégance. Derrière elles, Stella et Pimprenelle discutaient avec intensité.
Reconnaissant l’employée du musée, le miamiasme se précipita aussitôt à sa rencontre, habitué à grignoter les talons de tickets qu’elle conservait dans ses poches. Surprise de sa présence, Bridget déposa délicatement Seven dans la zone dégagée. Par réflexe, elle tata ses hanches, mais aucune poche ne se présenta sous ses mains puissantes.

Ah… C’est vrai. Désolée Miguel, je n’ai pas de petit goûter cette fois.
Il y a un soucis ? S’enquit Octave, secrètement soulagé d’éviter un intense corps à corps avec Bridget pour la survie olfactive de cette soirée.
Ils cherchent quelqu’un pour réparer la sono et l’éclairage, expliqua Seven. Tu pourrais jeter un coup d’œil ?
Je peux essayer mais…

Laisser en plan tout ce désordre allait être très compliqué. Balais collé à ses paumes, Octave rêva de dégager quelques mètres supplémentaires, juste de quoi former un carré. Miguel dut le sentir flancher, car il quitta les jambes de Bridget pour venir se planter à ses pieds. Au-dessus de son regard pétillant d’espoir clignota un panneau « danger ». Pas question de risquer l’asphyxie du défilé.
Octave accepta. Il remit solennellement son frère d’arme à Hugo, qui se sentit un peu dégouté de ne pas pouvoir échapper à la corvée. Un merci de Bridget près de qui Miguel bougonnait. Elle leur indiqua la plateforme ou les branchements étaient réunis. En cas de besoin, ils n’auraient qu’à venir la trouver.

Tu me portes ? Demanda Seven avec une innocence surjouée.
Oulah, tu crois que je vais y arriver ?
Dis tout de suite que je suis lourde ! S’offusqua-t-elle en se hissant sur son dos.
Tu es…

Octave se crispa en sentant la main de sa sœur dans ses cheveux. En vingt-sept ans, elle avait développé une technique pour le décoiffer qu’elle seule maitrisait. Une capacité unique à transformer son frangin en gueule de wattapic pour le reste de la soirée.

Une tricheuse, bouda-t-il.

Elle éclata de rire.

Précédés par Stella, Octave posa sa sœur sur les dernières marches de l’estrade aménagée pour la technique. En partie abritée, l’endroit n’était qu’à demi inondé et le matériel en grande partie intact. Un rapide coup d’œil guida l’ingénieur sur les premières vérifications à opérer. Par chance, une petite trousse à outils avait été laissée sur place.
Le jeune homme commença par couper la musique hoquetante et débrancher l’alimentation de la platine. Il soupçonnait un court-circuit dans l’une des baffles qui avait pris l’eau, mais voulut d’abord vérifier les  installations musicale et lumineuse. Il tira une petite lampe de poche ceinturée entre deux tournevis et la tendit à Seven.

Tu m’éclaires ?
Enfin Bettina t’a trouvée !

Dans un cliquetis de breloques, l’énergie de l’organisatrice explosa sur leur petite estrade. Branchée sur les spots, Octave était persuadé que Mademoiselle Piesch aurait eu assez de puissance pour éblouir toute l’assemblée, mais à cette instant, c’était sur sa sœur que se portait son intérêt. Mauvais pressentiment.
La modiste saisit ses mains et la passa au rayon X de ses iris bleutés. Un petit sourire retroussa ses lèvres roses, précédant l’éclosion d’un air satisfait derrière ses verres teintés.

On dirait que Bettina a été bien inspirée en emmenant quelques tenues supplémentaires. Celle-ci n’avait pas trouvée son mannequin, mais sur toi ma chérie, elle fera rayonner le savoir de la Maison Piesch. Bettina veut que tu l’essaies !
Oh, euh… C’est que… Bafouilla Seven, soudain tiraillée entre son frère chéri et son icône mode préférée.
Allons ! Il n’y a pas de temps à perdre ! Le défilé va bientôt commencer !

Elle lui prit le poignet et tintinnabula le long des marches en l’entrainant à sa suite. Prise de court Seven la suivit, articulant pour son cadet un silencieux « Désolée ». Après une hésitation, Stella les rejoignit. Octave se renfrogna. Si sa sœur espérait l’attendrir c’était raté. À moins d’être plus aveugle qu’un nosférapti, impossible de ne pas voir qu’elle bouillonnait de joie.
Tant pis, il se débrouillerait !
Se retroussant les manches, avant de très vites les réajuster, il s’intéressa en premier lieu à la console gérant l’éclairage. L’eau l’avait totalement épargnée, mais pas la multiprise à laquelle elle était rattachée. Il s’en débarrassa avec précaution, les spots cessèrent leur tango du diable pour tous afficher un éclat immaculé. Ce n’était pas l’effet recherché, mais ce n’était que temporaire. Octave reprit une partie de l’installation, jetant tout ce qui avait été altéré par l’humidité, remplaçant ce qui pouvait l’être par des pièces parfaitement sèches. Sans qu’il en ait conscience, il réorganisa toute l’estrade et bientôt, plus un fil ne dépassait et tout était parfaitement aligné.
Une petite bulle de satisfaction le chatouilla lorsque vint le temps de rebrancher la console de l’éclairage. Les derniers câbles réajustés, il tendit la main dans son dos à la recherche de la prise mise de côté. Il tâtonna, sans la trouver, pesta un peu, mais au moment de se retourner ses doigts se refermèrent sur l’objet… et sur autre chose qui le tenait.
Octave frissonna. Le contact était bizarre, inattendu, une sorte de sac de toile mou et gélatineux, organique même, qui le fit lentement pivoter.
Un grand sourire. Miguel. Le petit miamiasme s’assura qu’il avait bien la multiprise en main, puis s’éclipsa une seconde. De retour avec la pelle d’Octave, il la déposa près de lui. Le jeune homme se sentit à la fois attendri et effrayé. Il chercha Bridget, mais Miguel avait dû réussir à lui fausser compagnie.
Soupir. Il pouvait bien rester. Tant qu’il n’avalait rien, il n’y avait aucun danger. Pas vrai ?

Allé, viens Miguel. Tu vas m’aider.

Il rebrancha la console d’éclairage et le musée retrouva aussitôt son ambiance feutrée et colorée, mais cette fois, sans aucun hoquet.


* * *


Seven avançait avec précaution dans une jungle de tulles, de pompons, de soie et de dentelles.
L’agitation était sauvage dans les coulisses du défilé Piesch. Excitation et pression augmentaient les pulsation d’une armada de cœurs pour cette dernière ligne droite, effaçant le choc de l’attaque derrière les inquiétudes d’un accroc, d’un faux pli, ou d’une couture à ajuster.
Un air de déjà vu pour l’aînée des Ferys et l’impression d’un brusque saut temporel. Elle qui pensait ne jamais revivre cette fièvre unique au monde de la mode, elle se sentit happée par l’ardeur et l’énergie qui l’entourait. Blottie à ses pieds, Stella semblait plus mesurée, impressionnée par cette forêt chaotique de jambes qu’un vent pressé ne cessait d’emporter.
Bettina avait désertée. Alertée par Dame Cocannelle d’un problème de la plus haute importance sur une robe composée de cape de cheniselle, la modiste avait été contrainte de l’abandonner, non sans l’inviter à prestement rejoindre la cheffe d’atelier.

Plus facile à dire qu’à faire.

Pieds nus et coincée dans la veste de son frère, Seven détonnait au milieu de toute ces teintes acidulées. Elle tenta à deux reprises d’interpeler un employé du défilé, mais trop pressé, on la prit pour une volontaire et elle fut conviée à gagner la scène où une paire de bras ne serait pas de refus.
Un tentacule enroulé autour de sa jambe de craie, Stella poussa son amie à rejoindre une clairière plus calme où plusieurs pokémons se faisaient pomponner. À l’entrée, un petit écriteau en papier indiquait « Zone de toilettage 1 ». La jeune femme hésita une seconde avant de s’avancer. Elle voyait qu’on s’agitait derrière l’épaisse crinière d’un farfaduvet, mais elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche, qu’un homme jaillissait dans son dos.

Lexie, on n’a toujours pas retrouvé Pelotte. Il te faut combien de temps max pour la préparer ?
Vingt minutes au moins, répondit une jeune femme, soudain apparue derrière la masse de coton.

Elle eut un temps d’arrêt en remarquant Seven, mais reprit aussitôt :

Quand est-ce qu’elle doit défiler ?
C’est la dixième à passer.
Si Bettina la décale en quinzième, je peux attaquer la mise en pli au début du défilé.
Je vais lui demander !

L’homme repartit aussi vite qu’il était venu et un sourire se glissa au milieu de mèches roses décoiffées. Lexie reposa le peigne, puis ses gants plein de bouloches et s’avança vers Seven et Stella. Elle les avisa tour à tour, sans comprendre ce qu’elles faisaient là. À sa connaissance, aucune prédastérie n’était prévue au défilé. À moins que…

Vous êtes là sur demande de Bettina, je parie ?
C’est ça ! Avoua Seven, soulagée.
Trouver des modèles de dernière minute, c’est un peu sa spécialité. Est-ce que vous cherchez quelqu’un en particulier ?
Elle m’a parlé de la cheffe d’atelier. Vous savez où elle est ?
Elle vadrouille souvent de cabines en cabines. Ça peut être compliqué de l’attraper, informa-t-elle, pensive. Vous avez cinq minutes ?

Seven acquiesça, le cœur battant, freinant une excitation bien différente de ses plaidoiries, mais toute aussi grisante. Lexie ne s’absenta qu’un instant. À son retour, un soleil l’accompagnait :

J’ai trouvé quelqu’un pour vous aider !


* * *


Test micro, un deux, un deux.

La voix tendre d’Octave se glissa sans prévenir dans une foule baignée de sentiments complexes. Concentré sur ses réparations, le jeune homme n’avait pas vu passer le brancard et avait encore moins remarqué son impact sur l’énergie déployée jusqu’alors par tous afin de faire de ce défilé une fête bien méritée. Il était passé complètement à côté de l’ambiance brumeuse, où quelques rayons se soleil parvenaient heureusement toujours à percer.
D’ailleurs, Octave souriait. Ses réparations étaient terminées et même le micro fonctionnait. Miguel l’avait bien aidé. Posé sur la table de mixage, le petit miamiasme observait les longs doigts du jeune homme s’occuper des derniers réglages.
La musique n’était pas encore repartie, mais cela ne saurait tardé. Le morceau « Waiting for Piesch » avait été programmé, il ne restait plus qu’à appuyer sur play. Mais d’abord, ranger !
Octave replaça la table de mixage au millimètre et la débarrassa des outils utilisés. Il les rangea soigneusement dans la trousse prévue à cet effet, puis la déposa parfaitement alignée dans le coin de la console d’éclairage. Il récupéra quelques papiers griffonnés, utilisés comme mémos pour certains branchement, les plia soigneusement avant de les jeter à la poubelle.

La poubelle ?

À la seconde où les feuilles glissèrent de sa main, une décharge électrique lui embrasa tout le bras. Son corps se hérissa, parcourut du courant de l’effroi. Désespéré, il se précipita pour arrêter leur chute, mais les manqua et tous tombèrent dans la bouche grande ouverte de Miguel.
Ses grands yeux fixés sur un Octave au bord de la liquéfaction, le miamiamse en apprécia chaque miettes.

Tic. Tac. Tic. Tac.
Boum.

Un rototo explosa dans le micro toujours allumé. Gras et long à souhait, il gronda dans toute la salle avec une vraie générosité. Une débauche rupestre, ponctuée d’un silence médusé.

Totalement pétrifié, Octave oublia de respirer. Les cheveux droit sur sa tête, les lèvres tordues sur un cri qu’il n’osait plus pousser, il regarda, anéanti, Miguel s’essuyer la bouche comme si de rien n’était et tapoter avec contentement son ventre bien rempli.
Puis une frisson sur sa nuque. L’instinct qui parlait. Où qu’elle puisse être, Bridget le voyait. Ses iris furieusement horrifiées venaient de fendre tous les obstacles avec peut-être l’espoir de lui caler un german suplex de la pensée.
Le jeune homme passa d’une pâleur mortifère à un rouge carbonisé. Une seconde avant ce drame, c’était sa voix qui avait résonné. L’idée qu’on puisse lui attribuer cet hymne gastrique le poussa à une fuite stratégique.
Il coupa le micro, lança la musique et saisissant le coupable de ce chant phénoménal, quitta d’un bond l’estrade sans savoir où il irait. Il traversa des sourires et des gloussements retenus. Surpris par cette éructation impromptue, des nerfs lâchaient et la nervosité s’étiolait.

Puis Octave sabota sa propre débâcle.
Délégué à l’installation des chaises, Hugo brillait par son incapacité à en aligner deux d’affilée. Dans son état de stress avancé, le maniaque prit le relais du fuyard. Il exécuta un volt-face à cent-quatre-vingt degrés et déposa sèchement Miguel dans les bras de l’adolescent pour finalement le remplacer.

Les chaises se rangèrent sous ses doigts crispés.
Et puis, il la perçut enfin.
Cette bonne odeur de lavande.


H.R.P:
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GordonPokémon dressé

Gordon


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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyJeu 23 Déc 2021 - 15:55

- Flash info : on nous signale que des fossiles d’une valeur inestimable sont portés disparus, apparemment volés pendant la cohue dans la grande salle. Il semblerait qu’il s’agisse d’un fossile mâchoire, ainsi qu’un fossile nageoire, prêtés tout spécialement par un autre musée pour le défilé qui à l’origine devait mêler ancien et nouveau. A présent, nous sommes plutôt face à un mélange d’éléments, entre les flammes lancées plus tôt dans la soirée qui ont activé les alarmes à incendie et leur jet d’eau, suivi d’un vent glacé qui au moment où je vous parle recouvre encore le sol de la salle principale. A l’intérieur, les gens s’activent pour retrouver d’une part les fossils disparus, et d’une autre, remettre en état la pièce dans laquelle est toujours prévu le défilé. La police est également présente, ainsi que le corps médical pour s’occuper des éventuels blessés. Nous resterons en direct jusqu’à la fin de la soirée, restez avec nous sur PokeTV.
- Ca semble s’être calmé à l'intérieur, je pense qu’on peut rentrer pour être au coeur de l'événement. Je confirme que les systèmes anti-incendies ont été désactivé, mais restez tout de même sur vos gardes. J’entre aussi et reste vers l’entrée. Terminé.

Après les nouvelles instructions données par Tessa au moyen de l’oreillette, l’équipe de Pokémons se décida à passer les portes pour entrer à nouveau dans le musée d’Argenta. A l’intérieur, l’état était assez triste à voir. Fini les décorations finement ajustées, la musique parfaitement accordée à l’ambiance et les invités habillés de façon élégante. A présent, place à la peur dans le regard des gens, le sol était à moitié détrempé entre l’eau et la glace fondue, et certains éléments composant le mobilier semblaient avoir été mâchouillés par un Granbull déchaîné durant toute l’agitation qui effervait précédemment. Heureusement, sous les directives de l’imposante cheffe de sécurité, des personnes désignées volontaires s’agitaient pour faire de leur mieux et rétablir autant que faire se peut l’apparence de la grande salle. Bientôt, la musique finit également par retentir après quelques grésillements désagréables, avant de diffuser à nouveau la mélodie à la fois douce et énergique, typique du jazz, qui résonnait à l’arrivée des convives.

C'était à ce même moment que décida Gordon de reprendre le direct, cette fois depuis l’intérieur, mais toujours en hauteur sur la tête du Poichigeon pour surplomber la salle. De là-haut, il pouvait suivre l’agitation et l’évolution de la situation jusqu’au grand retour du défilé. Vers les grandes portes d’entrée, Tessa suivait du regard ses collègues aériens tout en tendant l’oreille pour les tenir au courant de l’avancement ici-bas. Elle jetait de temps à autre un oeil à son Pokématos pour suivre le live d’un point de vue spectateur, ainsi que pour surveiller les mesures d’audience qui peinaient à décoller au vu des prévisions imaginées pour ce soir. Peu après l’attaque des malfrats qui avaient infiltré la manifestation, un pic de popularité était apparu sur le graphique; probablement des spectateurs en quête de sensations fortes tout en restant bien au chaud au fond de leur panier. Visiblement, le commun des Pokémons était à l’image des humains : un défilé de mode les intéressait moins qu’un possible fait-divers qui viendrait secouer l’événement principal ! Après tout, tant que ça fait de l’audimat…

- Bonsoir, vous êtes bien sur PokeTV, la chaîne d’information en continue pour Pokémons. Nous sommes toujours en direct du musée d’Argenta, dans lequel a lieu le défilé organisé par la styliste humaine Bettina Piesch, alliant le préhistorique avec l’actuel. Des tenues pour humains, humaines et Pokémons sont prévus lorsque le spectacle reprendra. Pour rappel, l’événement a été perturbé par la présence de manifestants, avant d’être interrompu par des personnes se battant en compagnie de leurs Pokémons. Plusieurs convives ont vu leur tenue partir en morceaux; un homme a même délibérément ôté sa robe en public avant de rentrer pour se battre avec son Reptincel qui a déclenché le système anti-incendie. Comme vous pouvez le voir en-dessous de moi, l’état de la salle est déplorable mais humains et Pokémons mettent la main à la pâte pour rétablir la situation. La police est également présente; deux fossiles d’une grande valeur sont portés disparus. Pour le moment nous n’avons…
- Derrière..! Toi, Drotisma…

Trop tard. Tessa avait été absorbée par son Pokématos et ne releva que tardivement la tête, ne lui permettant que de constater que son caméraman - ayant pris possession d’un drône comme à son habitude - s’était un peu trop approché du Ptera suspendu au milieu de la pièce… Et comme vous pouvez l’imaginer, ce qui devait arriver arriva : une corde maintenant le crâne du fossile se retrouva coupé dans un claquement sourd. Quelques os bougèrent et la créature dans son ensemble s’agita un peu, mais fort heureusement rien ne vint s’écraser au sol. Pour le moment.

En l’air, tous s’immobilisèrent en écarquillant les yeux pendant un bref instant. Le temps d’analyser si oui ou non la structure plutôt robuste allait tout de même s’effondrer ou s’il ne s’agissait que d’un malheureux incident. Une fois le Ptera à nouveau immobile malgré sa tête vacillante, Gordon fit un signe discret à son caméraman pour lui suggérer de filmer uniquement la grande salle. Heureusement pour eux, ce petit contre-temps n’avait pas été diffusé au grand public étant donné qu’au moment des faits, Drotisma cadrait le Psystigri en contrechamp du squelette assemblé. Le direct pouvait donc reprendre sans accrocs. Ou presque. Le petit reporter coupa quelques instants sont micro pour s’adresser à son compagnon ailé :

- Steadigeon, déplace-nous lentement vers les cordes pour que j’essaie de les rattacher ensemble s’il te plaît.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Dans un élan presque maîtrisé, le Pokémon vol s’avança vers le lien reliant le crâne au vide, tandis que son collègue tenant habilement sur sa tête durant ce petit déplacement fortuit. Il avait entre-temps rallumé son micro et l’avait coincé dans son noeud de papillon pour continuer de décrire les événements, tout en se dépatouillant comme il pouvait avec son bout de corde pour le renouer avec l’autre partie toujours accrochée au plafond. C’est que ça pesait son poids cette affaire… Comment diable avaient-ils pu le mettre en place la première fois ? Certainement pas avec un Poichigeon et un Psystigri sur la tête, certes… Il y a vraiment pleins de choses comme ça, avec lesquelles nous vivons simplement sans se poser de question, alors que de vraies prouesses technologiques doivent être au coeur de la performance ! Comme ce Ptera suspendu au plafond : était-ce l’oeuvre d’une alliance forte entre un Pokémon et l’humain ? Un banal système de poulies pour hisser la structure ? Ou bien une simple plateforme élévatrice, si tant est qu’il en existe des exemplaires capables de monter aussi haut ? La question du poids se posait toujours dans ce cas… Des employés très musclés peut-être ? En tout cas, ce n’était avec ses petits bras poilus de félin que Gordon aurait pu accomplir un tel exploit. Rien que renouer la tête l’avait essoufflé, malgré le fait qu’il tentait de le cacher pour le bien-être auditif de ses auditeurs. L’ASMR, très peu pour lui. Ca aussi c’est une bonne question : qui a inventé l’ASMR et pourquoi… Mais on s’écarte du sujet.

L’équipe aérienne poursuivit l’émission sans accroc supplémentaire, en prenant garde cette fois de ne pas filmer de trop haut ni de s’approcher des murs pour éviter un autre drame. Imaginez un instant si une pièce du Ptera s’était effondrée sur les convives, ou s’ils s’étaient pris le lustre… Les malfrats de début de soirées seraient passés pour des petits joueurs à côté de ça ! Du coup, on évite une nouvelle catastrophe, on reste professionnels et on rentre chez nous après cette longue journée. Même si son noeud de papillon n’était plus très droit après s’en être servi comme porte-micro, Gordon relata la suite de la soirée comme si de rien n’était, tel l’expert charismatique qu’il était. La salle se remettait petit à petit en état, les invités commençaient à se détendre à nouveau et le défilé pouvait reprendre. Le reporter commenta avec l’aide de Tessa la retrouvaille des fossiles et l’appréhension des voleurs. En repartant de là, l’équipe audiovisuelle pourrait débriefer dans la camionnette de cette soirée fortes en sensations avant de gentiment retrouver leur lit, afin d’être en forme lors de leur prochaine aventure !
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Rps en cours : Ca chauffe sur les ondes !
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMar 28 Déc 2021 - 22:49
Quelle soirée... !

Fut l'exclamation qui ne cessait de passer en boucle dans l'esprit du champion d'arène alors qu'il venait de prendre congé de son témoignage auprès de la police locale. Son pantalon était craqué, laissant deviner un caleçon violet imprégné de flammes, cadeau offert par Ondine, la faute de goût étant sa signature, et Taiki n'ayant pas tellement eu l'intention de se mettre en sous-vêtement devant quiconque, avait pensé ce bas justifié, car après tout, il lui seyait bien et arrondissait son fessier. Sa veste servait à préserver un tantinet d'honneur à son nouvel acolyte rencontré ce soir, ce qui laissait totalement à découvert sa chemise, autrefois blanche, désormais maculée de transpiration et de taches diverses dont il peinait à identifier certaines (était-ce un reste de mayonnaise ou ... du crachas de Insécateur ?), et ses cheveux à la base parfaitement maîtrisés par une belle couche de gel avaient entrepris un début de rébellion, lui offrant le look parfait du mec déchiré de fin de soirée.
Un look dont il se serait bien passé, mais l'essentiel n'était pas là.

Ses muscles atrophiés firent un dernier effort pour aller à la rencontre de Bridget qui, malgré les évènements de la soirée, conservait de sa superbe. Seuls ses cheveux, avant d'une lisseur implacable, témoignaient de la rudesse des épreuves vécues, en frisotant quelque peu, mais ça lui offrait un style quelque peu pin-up qui lui allait à ravir. Par contre sa mine était quelque peu moins radieuse, voire complètement abattue par tous les efforts à fournir encore pour permettre au défilé d'avoir lieu.

"Ca va aller Bridget, on va tous s'y mettre, et tu verras, bientôt la salle brillera de mille feux !

Au lieu du sourire encourageant que voulurent former ses lèvres, une sorte de grimace déforma son visage. Cela eut l'effet toutefois escompté, car la gardienne du musée sourit timidement, avant de reporter son regard sur Achille.

- Merci. A vous deux. Vous êtes ... virils. Et dans le bon sens du terme.

Viril. Viril... maugréa quelque peu le trentenaire. Se faire battre par une femme au soulever de terre n'avait pas été dans sa définition de viril, mais soit. Malgré la présence des biceps impressionnants de Bridget d'un côté, et la taille parfaitement musclée d'Achille de l'autre, le champion sut mettre de côté son complexe et sourit à son tour, d'un vrai sourire cette fois.

Puis sans plus tarder, il retroussa ses manches imparfaites (à contrario d'un certain Octave qui à l'instant présent reformait parfaitement les siennes) puis se mit à l'ouvrage. D'abord : L'eau. Un vrai problème. Le temps d'écoulement de l'alarme incendie avait tant perduré que l'eau était désormais stagnante. Et là où il n'y avait plus d'eau, c'était la glace qui sévissait ! Un vrai foutoir qui demanderait de sacrés moyens dont seules certaines casernes étaient équipées. Et le temps de monter une équipe, préparer le matériel et venir, il serait plutôt l'heure pour les convives d'aller au lit plutôt que d'assister au défilé de la maison Piesch. Ce qui était plutôt inconcevable.
Se retournant vers Achille, Taiki proposa son idée.

Utiliser la puissance de feu du Reptincel, s'il lui restait de la force, pour faire fondre la glace et réchauffer l'eau. A partir de là, Taiki utiliserait son Maganon qui n'aurait plus qu'à diffuser sa chaleur pour transformer l'eau en vapeur d'eau. En ouvrant toutes les portes et fenêtres possibles, les atomes volatiles auraient vite fait de ne faire plus qu'un avec le néant. Maganon pourrait bien faire tout tout seul, mais l'énergie requise serait plutôt conséquente et le champion ne désirait en aucun cas tuer son pokémon à la tâche.
Ca, c'était la partie pokémon.
Quant à eux, ils profiteraient que l'ameublement soit libéré de l'emprise de la glace pour remettre en ordre la salle, méconnaissable après le champ de bataille vécu.

Et ce fut ce qu'ils firent.
De base, la besogne aurait dû être éprouvante et inintéressante. Cependant, autant Hélios, Héphaïstos que leurs maîtres respectifs passèrent du bon temps. Les pokémons usaient de leur capacité et talent dans un esprit compétitif mais innocent, ce qui était plutôt inattendu de la part du Maganon de Taiki, plus renfermé envers les autres pokémons d'habitude, et quant aux maîtres.... et bien, ils étaient dans un certain esprit de compétition, certes. Egalement innocent, mais plus en lien avec les...

M U S C L E S

Si Achille soulevait une table, et deux chaises, Taiki se mettait en tête de soulever une table, et trois chaises ! Si le noiraud décidait de faire une série de dix pompes entre deux rangements, Taiki effectuait une série de quinze pompes.

Et tout ça sous le regard des caméras qui voletaient au-dessus de la scène, les bougres en avaient conscience ! Mais le rouquin se refusait à se faire humilier une seconde fois, hors de question ! Et Achille se révélait être un adversaire redoutable, sans doute entraîné par les durs aléas de la vie alors que Taiki avait pu s'entraîner dans un milieu relativement protégé ! Cela faisait toute la différence sur la force mentale, et donc la résistance musculaire, mais ça le champion de Cramois'Ile ne le voyait pas et ne le reconnaîtrait en aucun cas.

Heureusement, quand il n'y eut plus de chaises à squatter, de tables à lancer, de banquet à soulever, d'étagères à redresser, quelqu'un vint sonner le glas de fin de ce combat de titans.

Une voix autoritaire, possédant toutefois toute la féminité du monde.

- Bettina n'en croit pas ses yeux ! C'est in-CROY-able ! Vous êtes... Hmm ! Vraiment !

Emerveillée, la grande maestro du défilé s'avança vers les deux hommes, bouche entrouverte d'émoi, étoiles pétillant dans les yeux, aiguille à tricoter en main, ce qui offrait un combo pouvant très bien servir de tête d'affiche pour le prochain film Poke-horror, et qui figea d'effroi (ou d'admiration ?) les deux musclors.

- Bettina ne peut accepter qu'un tel gabarit ne soit pas mis à l'honneur ce soir !

Immobiles, les deux hommes se jaugèrent. Le coeur de Taiki battit fortement, et pas seulement à cause des efforts précédemment fournis. Qui choisirait Bettina, de quel gabarit parlait-elle ? L'originaire de Doublonville avançait d'un pas félin, assuré, dans leur direction, faisant persister un suspens latent. Etait-ce lié avec l'esprit de compétition des hommes ? Ou plutôt à une pression interne que se mettait lui-même le champion à cause de son côté intraitable avec lui-même et tellement exigeant qu'il ne savait jamais se sentir satisfait de ses exploits, ou de son physique ?
Ca, pas même Arceus le savait... Quoiqu'il en fut, la pression était palpable.

Un coup de talons de Bettina se rapprochait. Boum Boum. Son coeur accélérait.

L'extravagante se stoppa net, et, dans un soupire, éleva son aiguille à tricoter comme si elle s'apprêtait à abattre son courroux sur l'un ou l'autre des hommes, tels deux condamnés patientant pour leur sermon, ignorant lequel des deux finirait chevalier.

- Bettina peut ressentir les stars. Et vous, mon ami, vous en êtes assurément une. Et ce soir, Bettina va vous faire b-r-i-l-l-e-r de mille feux.

Bim. Attaque tonnerre dans le coeur de Taiki qui vit l'aiguille s'abattre devant Achille, les yeux glamour de Bettina s'enfonçant dans ceux de son camarade de la soirée.
Forcément, Achille avait fait forte et belle impression de un : l'originalité de sa robe de soirée, de deux, son physique irréprochable, de trois, sa coquetterie. Là où Taiki s'était montré à son habitude : rustique et simple.

Intérieurement déçu, bien qu'il ignorait si finir entre les mains expertes de Bettina n'était pas un pire châtiment que de rester sur la touche, Taiki observa Achille partir, de plein gré (ou pas, la griffe de Bettina s'étant renfermée sur son poignet et le tirant en direction des loges pour l'apprêter pour le défilé).
Hélios observait son maître partir, aux côtés d'Hephaistos, qui avait trouvé un plat encore intact que le Maganon n'avait pas hésité à ramener à son nouvel ami. Chose également rare de la part de son pokémon gourmand, comme quoi, tout était possible.

Sauf pour Taiki de briller.

Ce dernier soupira du soupir de la défaite, alors qu'il entreprit de saisir le premier balai qui traînait par là, continuant la besogne pour laquelle il était utile : ranger.
Un jeune, à lunettes, le rejoignit, et commença directement à lui faire la causette, sans que le champion ne le lui ait expressément demandé.

- Ouais je comprends, c 'est dur de pas se sentir désiré hein. Moi ça m'arrive, occasionnellement.
- C'est vrai ?

Rebondit sans conviction le champion alors qu'il balayait une zone déjà propre.

- Oui. C'est statistique. Sur dix filles que j'invite à aller boire un verre, y en a environ 6.3 qui me disent non, 3 qui m'ignorent, et au moins un 0.7 qui acceptent. Ca fait que pour avoir 7 rencards, je dois environ proposer à 100 filles de boire un verre. C'est rude. Je comprends pas pourquoi des fois.
- Ah bon.

Hugo ne remarqua pas la nonchalance de la réponse de Taiki qui était déjà ailleurs dans son esprit.

- bon en même temps, les filles recherchent des mecs distingués. C'est fini l'époque du "PHILIPPE, JE SAIS OÙ TU TE CACHES VIENS ICI QUE JE TE TUTE EMPOTÉ !"

La soudaine intonation du garçon fit sursauter le champion qui en perdit son balai et, en tentant de le saisir dans sa chute, ne parvint qu'à se le renvoyer dans la tronche dans un "cloc" retentissant.
Le neveu de Dame Cocannelle ne le remarqua pas, trop obnubilé par le sol, emporté par les vérités qu'il avait envie de déclarer.

- Pas pour te vexer hein, mais des types comme Philippe, les filles en veulent plus depuis les début des années 2000. Elles veulent des gars classes, minces, belle gueule, un peu bad boy. Un léger côté féminin. Et aussi un peu de... tu sais, de vulnérabilité. Un peu comme moi, avec les Dardagnan des fois. Bon je remplis pas toutes les coches, surtout quand je suis gonflé et rouge je suis pas tant classe, mais j'ai rencontré un mec ce soir... Bah lui je suis sûr qu'il pécho plus que toi et moi réunis.

Taiki retrouva son balai, qu'il tint d'une poigne de maître. Et à mesure que Hugo ouvrait sa bouche, ses phalanges blanchirent. Mais la curiosité de savoir de qui pouvait bien parler ce prépubère l'emporta sur le caractère impulsif du champion.

- Ah oui ? Et à qui penses-tu ? Aux top models embauchés par Bettina ?
- Bah non ! Eux c'est pas accessible pour la majorité des meufs ! Je parle de la vie de tous les jours voyons. Le seul qui m'aurait fait de l'effet, si j'étais une fille, hein, c'est hypothétique et tout et tout... bah... c'est Octave voyons !

A ce même instant les deux balayeurs déplacèrent leur regard en direction de la scène où le concerné donnait à manger à un petit miamiasme.

Taiki soupira de déni.

- Tu dis n'importe quoi garçon.
- Mais non c'est dans les gênes ! Tu as vu sa soeur ou bien ? Un C-A-N-O-N. La plus belle femme que j'ai jamais vue, et lui, il a ça aussi ! Je suis pas DU TOUT attiré par les hommes hein ? Que ce soit clair, mais Octave il... pff.... Il respire cette auras mystérieuse du mec qui sait des choses, qui a un passé sombre. Il est fit, mais svelte, grand aussi, ça, ça plait et...

A mesure que Hugo utilisait des adjectifs amélioratifs pour parler du technicien de la Tour Radio Taiki balayait de plus en plus énergétiquement sa surface, ignorant si la destination finale de son balai n'allait pas être la tête à bignoclarde à côté de lui. Néanmoins il retint que la femme aux côtés d'Octave en cette soirée était sa soeur, information non négligeable.

- Ouais, pour résumer, Octave, c'est le mec distingué par excellence.

A la suite de cette phrase intervint un silence, qui dura quelques micro-secondes.
Puis, vint...

... L'hurlement du monstre.

Un gargouillement oral venant du plus profond des entrailles de l'être humain (du moins le crurent-ils) qui résonna dans l'ensemble de la grande salle et du musée, à en faire vibrer le Ptera déjà fragilisé, faisant vrombir ses os délicatement suspendus au-dessus de la foule.

Une éructation d'une horreur inouïe, jamais vue, ou plutôt entendue.
Bref.

Ce fut le rot le plus dégueulasse que Taiki n'eut jamais eu loisir de subir.
Tant qu'il en fut davantage choqué que surpris, à l'instar de Hugo, doigt suspendu en l'air comme pour renoncer aux arguments précédemment dits.

- Bon hein... on a tous des défauts... Personne n'est parfait.

La silhouette d'Octave essaya de disparaître dans les méandres de la salle alors qu'une foule applaudissait tandis que le champion haussa les épaules, quand même plus amusé que ce qu'il ne voulait se l'avouer.

Mains sur les hanches, contemplant une salle désormais majoritairement propre, Taiki se servit des petits fours du plateau de Hephaistos, content du travail accompli. Et surtout content de délaisser Hugo, qui continuait ses théories de l'évolution des goûts féminins avec son Maganon, autant désintéressé que son maître sur le sujet.

Après tout ça, il méritait bien une coupe de champagne. Il avait cru en voir derrière le bar, quelque part par là-bas...
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyDim 2 Jan 2022 - 23:30
Le visage souriant de Vivi quitta l’écran du pokématos tandis qu’elle secouait doucement sa main en guise d’au revoir. Le pouce toujours sur le bouton central, Mimi leva doucement les yeux, rassurée d’avoir pu trouver quelques minutes pour informer sa petite sœur des événements qui venaient de s’être déroulés. Elle-même avait encore du mal à réaliser qu’elle avait participé à l’arrestation d’un voleur et donné son témoignage à un policier. Le nez collé à son téléphone, Vivi lui avait demandé tous les détails, convaincue que sa sœur était au cœur d’une série policière et qu’elle allait faire la une des journaux du lendemain. Mais Mimi ne savait même pas si des journalistes avaient déjà fait le déplacement. C’est qu’il était tard ! Est-ce qu’ils travaillent de nuit aussi, les journalistes ? La danseuse ne s’était jamais vraiment posée la question…

De toute manière, ses préoccupations étaient ailleurs. Par chance, le défilé n’avait pas été annulé. Bettina était convaincue que l’événement pouvait être mené jusqu’à à son terme, et pour cette raison, tous les mannequins étaient appelés à retourner dans les coulisses afin de prendre part aux derniers préparatifs.

Alors, très vite, toute l’agitation provoquée par le voleur et le système anti-incendie fut remplacée par une effervescence bien plus vive et colorée. Tous les participants du défilé, des couturiers aux coiffeurs et maquilleurs, jusqu’aux mannequins humains et pokémons, s’engouffraient à corps perdu dans un tourbillon de sons et de parfums. On cherchait Bettina, on s’alarmait d’une couture qui jouait les fugitives tandis que les sèche-cheveux soufflaient leur air chaud sur les poudriers laissés ouverts par mégarde. Les corps s’évitaient avec souplesse, vrillaient au milieu d’explosions successives de coquetterie, s’égaraient dans un dédale de jambes et d’appels jusqu’à trouver par un naturel désarmant la place qui les attendait.

Dans le carré toilettage, les outils avaient pris vie, comme animés d’une conscience qui leur était propre. Le fer à lisser laissait place aux ciseaux, puis du bout des doigts, un nœud enroulé d’un geste vif et maîtrisé venait prendre en étau une touffe de poils rebelles. Le travail était aussi précipité que méthodique. La respiration et le repos n’avaient plus leur place. Le corps des artisans était comme en transe, et semblaient trouver enfin dans cette hâte frénétique le sens de leur existence.

« Alors, tu as pu parler à Vivi ? »

Sans quitter des yeux le Chamallot dont elle s’occupait, Lexie interrogea sa camarade qui venait tout juste de la rejoindre, encore déséquilibrée par sa traversée des coulisses. Bigoudi près d’elle, la mannequin d’un soir trouva une petite chaise où s’installer, profitant du miroir mis à disposition pour vérifier que sa coiffure à elle tenait toujours debout.

« Oui c’est bon ! Elle nous souhaite bon courage et m’a dit de prendre plein de photos. »

Une épingle entre les dents, peigne et ciseaux dans une main, brosse ronde dans l’autre, la toiletteuse glissa un remerciement furtif tandis qu’elle achevait la coiffure du petit pokémon à bosse. Profitant de cet instant, Mimi honora sa promesse faite à sa petite sœur et prit une photo de son amie en plein travail avant de faire de même avec son reflet ainsi que celui de Bigoudi dans le miroir qui lui faisait face. Le Chamallot quitta finalement le poste de travail, tout fier de son attirail.

« Tu peux l’accompagner à la zone deux ? Son dresseur défile et l’attend là-bas.
– D’accord ! Il est habillé comment ?
– Je sais pas trop, mais il a un grand menton et des petites jambes. Je prends le prochain ! »

L’appel de Lexie, main levée, était destiné à l’entrée du carré, où attendaient les prochains pokémons destinés à être chouchoutés avant leur passage sur l’estrade.

Mimi quitta de son côté son siège et fit signe au pokémon feu de la suivre. Celui-ci, visiblement habitué à la frénésie des défilés, ne posa aucune résistance et lui emboîta le pas, à son rythme. Quelques mètres plus loin, après avoir franchi un couloir rempli de mannequins pressés, la danseuse aboutit dans la deuxième zone de toilettage. Elle chercha du regard le propriétaire du pokémon, toujours en train de la rejoindre, et finit par lui mettre la main dessus, une tasse de café dans les mains. La description de Lexie était parfaitement appropriée, l’homme avait une démarche d’ailleurs un peu semblable à celle de son pokémon.

« Mimi ! »

Le manteau de plume remua, interpellé par l’appel inattendu de Lexie qui venait à son tour de rejoindre le second carré de toilettage.

« Tu devais aller voir la cheffe d’atelier non ?
– Oui dans cinq minutes pour sécher le haut du manteau et vérifier que tout était bon. Pourquoi ?
– Bettina a fait venir une mannequin de dernière minute, tu peux l’amener avec toi ? »

La danseuse acquiesça sans hésitation. Aussitôt, elle retrouva la belle égarée dont la robe blanche détrempée et déchirée était recouverte d’une veste de costume trop grande pour elle. Mimi se douta qu’elle avait connu quelques déconvenues avec le système anti-incendie et se dépêcha de lui demander de l’accompagner pour qu’elle soit rapidement prise en charge. Après un petit signe de la main à Lexie, Mimi quitta donc la zone de toilettage en direction des cabines au fond des coulisses, accompagnée de la jeune femme et de leur pokémon respectif.

« Vous étiez dans la grande salle non ? Apparemment il y a eu plein de choses dangereuses là-bas ! C’est pour ça que votre robe est déchirée ? Ah au fait, moi c’est Mimi ! »

En dépit du flot de paroles de la danseuse, la nouvelle mannequin parvint à se présenter sous le nom de Seven. Elle expliqua vaguement ce qui s’était passé dans la grande salle, progressivement décrispée par les exclamations admiratives de son interlocutrice. Celle-ci commença à son tour à lui raconter l’incursion du voleur, mais fut interrompue par la vision de la cheffe d’atelier qui venait au même instant de croiser son regard. La dame était petite, plus encore que Mimi, qui déjà semblait bien basse aux côtés de Seven qui la dépassait d’une quinzaine de centimètres. Son visage rond était signé d’un long sourire immaculé et chapeauté d’un petit chignon poivre et sel impeccablement serré. Ses prunelles grises perçantes étaient dissimulées derrière une paire de lunettes fines et pointues, dont les branches étaient assurées par un cordon lâche décoré de perles.

La dame était un peu étrange, à première vue, avec son sourire figé, mais sa voix suraiguë la rendait étrangement sympathique. Ses doigts potelés effleurèrent les plumes du manteau volumineux de Mimi avant de rejoindre un menton décoré d’un généreux grain de beauté.

« Les plumes ont pris l’humidité, mais ce n’est pas grave, un peu d’air chaud le fera regonfler ! Hm ? »

La cheffe avisa Seven dans toute sa hauteur puis acquiesça.

« Quelle chance ! Bettina craignait que la robe ne trouve pas preneuse, mais vous êtes parfaites ! Il faudra peut-être revoir au niveau des épaules et autour des hanches… Bien, suivez-moi ! Appelez-moi Tulipe. Votre petit nom ? »

Seven lui répondit, un peu prise de court. La cheffe lui répondit par un sourire et un compliment sur son prénom avant d’opter pour un demi-tour minutieux. Ses petites jambes serrées sous une jupe crayon se mirent alors en marche, et le groupe s’enfonça rapidement plus profondément encore dans les coulisses pour rejoindre les ateliers de couture.

« Mesdemoiselles, arrêtez tout, nous avons quelqu’un pour la robe boréale ! »

Deux têtes se levèrent de derrière un tas volumineux de tulle rose.

« Installez-vous là-bas, nous allons vous préparer la tenue. Mimi, ma puce, peux-tu attendre ici, je vais faire venir quelqu’un pour sécher ton manteau. À nous deux ! Hop hop ! »

Et Seven disparut malgré elle derrière de longs rideaux, précipitée par les mains rondes de la cheffe d’atelier qui la suivait, ainsi que les deux couturières. Le petit pokémon à épine s’obstina à vouloir la suivre, et laissa Mimi et Bigoudi au milieu des plans de travail. La danseuse pencha la tête dans l’espoir d’apercevoir un morceau de la tenue, mais un cri alarmé la dissuada aussitôt. Un homme, visiblement saisi de panique, venait d’entrer dans les ateliers. Ses doigts nerveux caressaient une moustache difforme, mise à mal par une anxiété palpable, tandis que dans son autre main se trouvait un petit pulvérisateur rempli d’eau.

« Pelotte ? Pelotte est-ce que tu es là ? Pelotte !! … Oh miséricorde, Humphrey, est-ce que tu sens quelque chose ? »

Caché derrière les jambes du drôle d’énergumène, un Goinfrex huma l’air avec application, mais répondit finalement par un hochement de tête négatif et nerveux. L’homme maugréa, trépigna sur place, puis se jeta à toute allure dans le tas de tulle, convaincu d’y trouver celle qu’il cherche. Mais non, rien. Mimi et Bigoudi le regardèrent s’agiter comme un épouvantail, ouvrant le moindre petit placard qui se dressait sur son chemin et répétant inlassablement le nom de ladite Pelotte. Puis dans un ultime cri de panique, l’homme tournicota avec maladresse et disparut des ateliers, suivi de son Goinfrex qui partageait toute son anxiété.

« Il ne nous a même pas vues… »

Bigoudi pencha la tête avec un petit sourire, puis tomba en arrière lorsque l’homme refit une apparition soudaine derrière un rideau qui servait à délimiter la zone des ateliers.

« Vous n’auriez pas vu Pelotte, par hasard ? Bouldeneu femelle, deux mètres huit. Des yeux ronds, couverte de lianes. »

Mimi répondit par la négative. Bigoudi aussi. L’homme prit sa tête entre ses mains et s’effondra au sol.

« Ooooh Pelotte, où es-tu ! Pourquoi t’es-tu ainsi volatilisée !? Si je n’humecte pas tes lianes d’ici cinq minutes et… il regarda sa montre, dix-sept secondes, tout sera fichu ! TOUT ! Je vais être renvoyé, mis à la rue, brûlé vif pour mon incompétence, exécuté sur la place publique ! Humphrey, nous sommes PERDUS ! »

Il se redressa et agrippa le bord du plan de travail avant de s’y cogner le crâne à répétition en pleurant le nom du pokémon perdu. Derrière lui, Humphrey le Goinfrex noya son anxiété sous la masse de tulle qu’il commença à dévorer nerveusement. Mimi tenta d’intervenir, secouant d’abord ses mains pour freiner l’homme dans sa folie, puis arrachant Bigoudi de l’appétit vorace du petit pokémon qui commençait désormais à lui mâchouiller l’oreille. Mais à peine eut-elle le dos tourné que l’homme se redressa et essuya son front perlé de transpiration avant de poser sa main sur son cœur.

« Non ! Je ne dois pas abandonner ! Humphrey, nous ne devons pas céder à la panique !
– Monsieur Aristide, on nous dit que Pelotte a été trouvée dans les archives, au sous-sol. Elle aurait un fossile du musée avec elle, apparemment ! »

L’agent de sécurité qui venait de faire une incursion dans les ateliers tenait encore sa radio près de son visage alors qu’il informa, légèrement essoufflé, le moustachu de la nouvelle. Celui-ci se tourna subitement, les yeux illuminés de larmes. Ses mains s’enroulèrent alors autour de celles de Mimi puis la secouèrent avec vigueur, lui adressant mille remerciements. L’homme disparut finalement en toute hâte, sous le regard rond et perplexe de la danseuse qui pendant quelques instants crut avoir attrapé le même tournis que sa camarade tachetée.

« Mais… il est arrivé quoi au tulle ? »

La couturière, équipée d’un sèche-cheveux partiellement recouvert de tissu, constata avec horreur l’état du paquet de tulle, partiellement dévoré. Elle venait tout juste de rejoindre Mimi, tandis que Tulipe et sa collègue s’occupaient de Seven de l’autre côté.

« C’est un monsieur bizarre qui…
– Non, c’est pas grave, tant pis, on a pas le temps. Je vais sécher le manteau, vous pouvez écarter les bras ? »

Mimi obéit sans discuter, encore légèrement secouée par son étonnante rencontre. Mais alors que la couturière commença à s’affairer, un autre membre de l’équipe de la maison Piesch fit son apparition.

« Bettina apporte un nouveau mannequin. L’armature en acier est toujours prête ?
– Encore ?! Mais on a la robe boréale en essayage là.
– On s’en occupe, merci mon petit ! fit Tulipe alors qu’elle venait tout juste de sortir de derrière le rideau. Va dire à Bettina qu’on s’occupera de le préparer. La boréale va partir en make-up et coiffure dans cinq minutes. Bianca, tu t’occuperas des retouches pendant qu’elle est assise. Épaules et taille, l’affaire de quelques centimètres.
– Je peux pas faire le manteau et les retouches en même temps !
– Bien sûr que si !
– Bon, je vous envoie le modèle et je vois pour trouver des bras supplémentaires. »

L’agent disparut, le sèche-cheveux continua de souffler. Mimi pivota sur le côté, les bras toujours écartés. La cheffe d’atelier ne quitta pas son sourire, et fit signe à sa seconde couturière de lever le rideau avec elle.

Alors, Seven s’avança doucement et avec une grande précaution, de crainte de froisser les imposants pans de tissu irisé qui avaient remplacé sa robe blanche déchirée. De longs gants ornés de cristaux de glace, un cou de porcelaine dégagé et maquillé d’une dentelle fine et délicate, la mannequin d’un soir révéla une prestance unique qui ne manqua pas d’éblouir Mimi. Ses longs cheveux noirs dénoués coulaient à l’arrière de son dos nu et mettaient en valeur par leur couleur de geais le long voile vaporeux et translucide qui flottait au-dessus de ses épaules et jusqu’au creux de ses reins. L’anneau en or qui cerclait le sommet de sa tête et fixait le voile était quant à lui orné d’étincelantes pierreries bleutées, toutes rattachées à une armature circulaire formant comme une auréole aux couleurs d’une onde boréale.

Le temps d’une soirée, la toute nouvelle robe de mariée de la maison Piesch avait changé Seven en une sainte patronne des aurores de l’ère glaciaire.

« Faites bien attention à ce que les cristaux de Dragmara ne restent pas trop près d’une source de chaleur, d’accord ? Normalement avec la poussière de glace éternelle, cela devrait tenir jusqu’au défilé. Tulipe soupira gaiement, les mains jointes. Si un jour vous comptez vous marier, je suis sûre que Bettina acceptera de vous prêter la robe, elle vous va vraiment à merveilles ! »

Seven ne sut trop quoi répondre. À ses pieds, sa Prédastérie avait eu droit à un petit diadème serti de pierreries, lui aussi décoré d’un voile azuré et délicat.

Mimi ne put s’empêcher d’applaudir d’excitation devant un tel spectacle. Mais au même instant, le sèche-cheveux cessa de souffler. Bianca se redressa et débrancha l’appareil d’un simple coup de main, puis invita les deux mannequins à se diriger avec elle jusqu’au carré coiffure et maquillage, situé plus près de la scène. Le petit groupe quitta rapidement les ateliers, l’heure du défilé approchant à grand pas. Partout dans les coulisses, les employés de la maison Piesch couraient dans tous les sens, enivrés par ce sprint final qui ne pouvait qu’aboutir en une superbe apothéose.

Sur le trajet, Mimi ne pouvait s’empêcher de regarder Seven, et plus particulièrement la veste blanche qu’elle gardait pliée contre elle. Un peu plus tôt, la jeune femme lui avait expliqué à qui elle appartenait.

« Je me demande ce que ton frère dira en te voyant habillée comme ça !
– À vrai dire, moi aussi…
– Je suis sûre qu’il aura plein d’étoiles dans les yeux ! Si tu veux, je te prendrai en photo quand on t’aura coiffée ! »

Le temps manqua à Seven pour répondre, car déjà un maquilleur et une coiffeuse la prirent en charge et l’invitèrent à s’asseoir avant de s’affairer autour de son visage. Bianca, d’une main experte, rebrancha le sèche-cheveux et réquisitionna un peigne d’une drôle de forme qu’elle utilisa pour coiffer à rebrousse plumes le manteau de Mimi. Celui-ci avait désormais retrouvé presque tout son volume originel et avalait de nouveau sa propriétaire sous une masse impressionnante de duvet soyeux et ébouriffé.

« Qui s’occupe des retouches ? »

De passage dans le carré coiffure, Bettina venait de faire irruption derrière Seven sans crier gare. La créatrice de mode était sur les charbons ardents, désormais capable de repérer le moindre défaut à des mètres à la ronde.

« C’est moi madame, je vais les faire une fois le manteau terminé.
– Tu n’auras pas le temps mon chou. »

Et en quelques secondes, Bettina se retrouvait accroupie au niveau de la taille de la fausse mariée, en train de travailler du bout de ses doigts manucurés et esquintés par les événements de la soirée sur les dernières coutures de la robe boréale. En un coup de ciseaux, elle tailla à même le tissu, plaça quelques points et referma la plaie par une couture parfaitement maîtrisée, sans jamais piquer la mannequin empêtrée dans une rafale de pinceaux et de brosse à cheveux.

Les gestes étaient avisés et d’une précision redoutable, mais Mimi ne put les admirer tant le manteau de plume gagnait en volume. Elle parvint toutefois à apercevoir derrière l’épaule de la couturière une femme estampillée du logo Piesch, un morceau de papier dans les mains. Elle interpella Bettina, qui lui répondit sans quitter la tenue de Seven des yeux.

« Il est aux essayages. L’armature n’est pas trop lourde du fait de sa carrure.
– Il pourra porter la carapace de Mégapagos ?
– Oui normalement. Et pour le pompier ?
– Non, laissez-le. Bettina discutera avec lui en privé, un autre jour. Trouvez-lui un pantalon, par contre. »

La phrase tout juste terminée, la grande patronne de la maison Piesch se redressa et demanda à son modèle de faire de même. Elle scruta la tenue une dernière fois, puis rendit l’aiguille et le ciseau à Bianca avant de se volatiliser aussi rapidement qu’elle était apparue. Le sèche-cheveux lui aussi s’interrompit, signe que le manteau avait fini d’être séché. Bianca lui demanda de l’ouvrir et inspecta rapidement la robe rouge, dissimulée sous le duvet. Elle coupa un bout de fil insolent, puis signala à Mimi qu’elle était prête pour le podium.

Les deux mannequins s’y rendirent alors aussitôt. Près des rideaux, l’effervescence était à son paroxysme. Tous les modèles cherchaient à connaître l’ordre de passage qui n’en finissait pas d’être modifié pour s’adapter aux circonstances imprévues. Ici et là, des employés armés d’un nécessaire de couture et de maquillage géraient les ultimes préparatifs. Un coup de rouge à lèvres ici, un peu de blush par là. On repassait les tenues avec de la vapeur d’eau, on s’assurait que chaque pli était à sa place.

Près des oreilles de Mimi, un petit groupe de mannequins ne pouvait se retenir de glousser, encore amusées par le bruit peu délicat qu’elles avaient entendu de l’autre côté des rideaux plusieurs minutes plus tôt.

Le cœur de la danseuse battait à tout rompre. La pression montait de plus en plus, tandis que l’on devinait derrière les rideaux la préparation des toutes dernières finitions. Une petite main lui chatouilla alors l’arrière de la tête, et se révéla être celle de Lexie, chargée d’un panier rempli d’accessoires.

« Bettina a dit que Bigoudi devait défiler avec toi. Elle m’a demandé de préparer un petit truc.
– Iiiiih ! Pour de vrai ?
– Ce serait pas choupi de laisser dans les loges celle qui a participé à l’arrestation du voleur, non ? Allez viens par là Bigoudi, Lexie va te rendre toute belle ! »

Et en cet instant, tandis que Lexie s’affairait autour de Bigoudi, Mimi repensa furtivement à ladite Pelotte et au drôle de monsieur qui la cherchait. Elle espéra, l’espace de quelques secondes, qu’elle avait été retrouvée, et qu’eux aussi pourraient profiter pleinement du défilé. Puis au détour d’un sourire, elle ne put s’empêcher de prendre une photo avec Seven et Lexie, profitant des toutes dernières minutes avant le lancement de cet inoubliable défilé.
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyVen 7 Jan 2022 - 11:02
« Pastrami, ici Tango-salsifi, vous me recevez ? Quelle est votre position ? Avez-vous atteint les archives ? À vous. »

La radio grésilla quelques secondes le long de la ceinture de Médor avant que celui-ci ne l’agrippe et la porte à sa bouche.

« Ici Pastrami, je vous reçois cinq sur cinq Tango-Salsifi. Je suis actuellement en route avec Mademoiselle Stappleton. Nous atteindrons l’objectif dans 5 minutes zoulou. »

Après avoir franchi l’un des rideaux séparant la grande salle des coulisses, l’agent de sécurité se tourna vers celle qu’il escortait et lui adressa un regard enivré de détermination, en réponse duquel ce qu’il interpréta comme un sourire timide n’était en réalité qu’une grimace formée par une consternation profonde.

L’enquête des fossiles venait de faire un pas en avant. Jusqu’à maintenant, plusieurs groupes s’étaient séparés et éparpillés un peu partout dans le musée afin de remettre la main sur les objets dérobés. Malgré les objections des agents de police et de sécurité, Dahlia avait naturellement pris en main la coordination des équipes, estimant qu’il était de sa responsabilité de prendre une part active aux recherches. Gwendolyne avait également proposé son aide, et plus particulièrement celle de Cerbère dont elle imaginait que l’odorat pouvait être d’un certain secours. Elle recommanda à Jack de rester en alerte dans la grande salle, le temps que tout soit résolu. On l’associa alors à un agent du musée, un grand bonhomme un peu benêt mais sérieux, encore tout retourné par son intervention héroïque en compagnie de son Tygnon contre deux des assaillants de la grande salle, et surtout par son interaction avec le champion d’arène de Cramois’île pour qui il ne tarissait pas d’éloge. Pour une raison qui dépassait la petite héritière, il se faisait appeler Médor. Sans doute n’était-ce pas là son vrai nom, mais Gwendolyne n’eut pas le cœur à explorer la question davantage.

L’énergumène était en effet pétri de fantasmes d’agent de sécurité un peu frustré, dont la carrière n’avait jamais connu autre chose que dire aux enfants de ne pas s’approcher trop près des fossiles pour ne pas déclencher inutilement l’alarme. Autant dire qu’une soirée comme celle-ci avait éveillé chez lui un instinct d’enquêteur et de représentant de la sécurité enfoui en lui depuis sans doute un peu trop longtemps. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il trouva chez les agents de police des partenaires de jeu exemplaires.

Il ne fut donc pas étonnant que l’enquête piétine pendant un certain temps, freinée par le comportement des agents déployés, déterminés à appliquer à la lettre un protocole qu’ils semblaient inventer au fur et à mesure que les recherches progressaient. Plusieurs parties du musée furent passées au peigne fin : on inspecta soigneusement les endroits où le voleur était susceptible de s’être rendu, on interrogea quelques mannequins, on échangea les informations par le biais d’une radio qui ne cessait de grésiller et transmettre des noms de codes dignes d’une cour de récréation. Cerbère ne put quant à lui mettre la truffe sur aucune piste valable, le système anti-incendie ayant balayé toute odeur pouvant être pistée.

Heureusement, une information en provenance des coulisses suggéra que tout n’était pas perdu. Une scientifique, partie pour les archives, informa un agent de sécurité qu’un tas de lianes et de racines avait poussé dans l’encadrement de la porte et empêchait de l’ouvrir. Au-delà des pièces archivées du musée qui semblaient menacées, c’était aussi le groupe électrogène qui tenait le bâtiment sur pied qui risquait de connaître quelques déconvenues. Médor opta pour un stratagème du voleur, une sorte de carte d’adieu à l’attention des enquêteurs, signe que les fossiles étaient peut-être dissimulés dans les archives. Gwendolyne peina à le croire, mais proposa tout de même d’offrir les services de Cerbère afin de brûler les racines et permettre aux portes de s’ouvrir. De toute manière, ils n’avaient aucune piste de leur côté, alors le groupe se rendit aussitôt sur place.

Devant la porte, Dahlia était déjà présente, accompagnée de deux agents de police. L’expression de son visage témoignait d’une forme d’inquiétude, signe d’un refus d’admettre que les fossiles aient pu avoir totalement disparu. Refusant de déranger Bridget et Bettina, déjà bien occupées de leur côté, l’actrice recommanda aux équipes en quête des fossiles de continuer leurs recherches de leur côté, tandis qu’elle irait voir ce qui se tramait au sous-sol.

« Tango-Salsifi, ici Pastrami. Nous sommes au sous-sol, nous entamons l’ouverture de la porte scellée par des végétaux.
– Le système anti-incendie n’a pas fonctionné dans les archives, Cerbère pourra peut-être sentir quelque chose. »

Ignorant totalement la conversation de son acolyte d’un soir, Gwendolyne s’appuya sur l’acquiescement crispé de Dahlia pour ordonner à Cerbère de s’attaquer aux racines. Bell se joignit à lui, et à eux deux les pokéments eurent rapidement raison du tas de lianes et autres tiges. La porte blindée, sortie de ses gonds par la force des racines, tomba lourdement en avant dans un puissant fracas. On leva les yeux, on pencha la tête. Noir.

« Pardonnez-moi, je vais allumer. »

La scientifique se glissa entre les épaules des deux agents de police puis enjamba la porte gisant au sol. À peine son pied reposé, elle lâcha un cri de surprise et murmura quelques paroles difficiles à discerner. Quelques secondes plus tard, les grands néons blancs suspendus au haut plafond clignotèrent et révélèrent les premiers mètres de la salle des archives. La tête de la scientifique apparut de nouveau.

« Il… Il y a un problème. »

Les agents entrèrent, l’air circonspect, suivis de Dahlia et de Gwendolyne qui jeta un œil à Médor, déjà en train de transmettre à son camarade les toutes nouvelles découvertes. La petite héritière retint un soupir las puis s’avança, aussitôt surprise par la sensation du contact de brins d’herbe sous la semelle de ses souliers noirs et vernis. Elle baissa les yeux et constata avec surprise que le sol entier des archives était couvert d’une herbe fraîche et haute d’une dizaine de centimètres. Même les murs ainsi que de nombreuses étagères avaient connus une fatalité similaire.

Comme frappée d’épouvante, la scientifique resta pétrifiée, n’osant pas ouvrir les tiroirs des interminables et immenses étagères, de crainte de retrouver des trésors d’archéologie réduits à l’état d’extraits de pelouse.

« Il n’y a pas d’herbe ici normalement, madame ?
– Bien sûr que non ! »

Le policier resta inexpressif, tandis que son collègue se releva, un brin d’herbe entre les doigts, l’air pensif. Puis il leva les yeux et se tourna vers son supérieur.

« C’est bien de l’herbe. »

Le supérieur hocha la tête. Gwendolyne détourna le regard pour ne pas lever les yeux au ciel. Plus profondément encore, les archives étaient toujours plongées dans le noir. Selon la scientifique, plusieurs interrupteurs étaient répartis le long de la grande pièce, chacun d’actionnant qu’une partie des néons. La nécessité d’explorer l’ensemble de la salle s’imposa rapidement afin de comprendre le fin mot de l’histoire, et déjà Dahlia expliquait aux agents qu’elle partait la première le temps pour eux d’aller réquisitionner des bras en plus. Ceux-ci n’eurent pas le temps de la contredire qu’elle s’éloigna déjà, toujours accompagnée de Bell.

Gwendolyne la suivit sans dire un mot, espérant profiter de l’opportunité pour se débarrasser des agents déjà armés de leur radio pour faire un point de la situation. Malheureusement, Médor était aussi vif que passionné, et les rattrapa aussitôt, elle et Dahlia.

« Vous aurez besoin d’un contact radio si vous trouvez quelque chose ! »

Il n’avait pas tort, ce qui était pénible à admettre. Ainsi, le trio se fraya un chemin au milieu des archives, chacun accompagné de son propre pokémon, à l’affût du moindre mouvement. La pièce, immense par son envergure, s’étendait selon Médor sous presque la totalité du musée. Sa hauteur sous plafond était due au fait qu’elle avait été aménagée à partir d’une caverne naturelle, similaire à celles qui composent le sous-sol du Mont Sélénite. La température ambiante y était idéale pour conserver tout type d’objet, en particulier les trouvailles des fouilles archéologiques. L’agent de sécurité expliqua même qu’à une période on y avait conservé du vin, mais l’information passa au-dessus des oreilles de celles qui l’accompagnaient.

À mesure qu’ils s’enfonçaient, l’herbe semblait gagner en hauteur et en épaisseur. Bientôt, elle dépassa la cheville de la petite Stappleton et lui fit presque oublier qu’elle n’avait pas quitté le sous-sol du musée. Heureusement, les longs néons qui se balançaient doucement du plafond rocheux de la pièce rappelaient la présence du bâtiment, juste au-dessus, ainsi que l’imminence prochaine du défilé.

Médor s’immobilisa alors et désigna une petite porte en acier, située perpendiculairement aux innombrables étagères des archives.

« Ici il y a le groupe électrogène. Je vais voir si tout va bien. Il tira sa radio vers son visage. Ici Pastrami, nous avons atteint le groupe électrogène. À vous. »

De l’autre côté, une imposante machine parcourue de câbles et de tuyaux ronflait bruyamment. Mis à part quelques brins d’herbes audacieux, l’engin n’avait par chance pas été touché par la curieuse épidémie végétale. Sans doute les objets archivés eux aussi n’avaient donc pas été déteriorés. Médor inspecta les différentes parties du moteur avec précaution, puis s’apprêta à ressortir, de nouveau sa radio à la main.

À cet instant, la tête de Cerbère se dressa, tout comme celle de Bell, tous deux regardant dans la même direction. Cette partie des archives était toujours plongée dans un noir opaque, et Médor eut beau essayer d’actionner l’interrupteur, aucun néon n’accepta de s’allumer.

« Il y a trois allées, chacun de nous en prend une. »

L’agent de sécurité voulut s’opposer à l’idée, mais Gwendolyne passa devant lui sans un mot et s’engouffra accompagnée de Cerbère dans l’allée la plus à gauche, comptant sur la faible luminosité ambiante pour se repérer. Dahlia était elle aussi déjà partie, et Médor n’eut d’autre choix que d’emprunter l’allée centrale. Malgré la pénombre, chacun parvenait à apercevoir les deux autres, la séparation entre chaque allée n’étant composée que d’une rangée d’étagères, remplies de manières éparses, tantôt de cartons, de tiroirs, ou d’objets soigneusement empaquetés. En levant la tête, on pouvait voir que les néons étaient bel et bien allumés, mais tous recouverts d’une végétation suffisamment épaisse pour étouffer la quasi-totalité de la lumière produite, et laissant à ce qui restait une teinte étonnamment verte.

« Ici Pastrami, nous approchons du dernier quart de la salle des archives. La luminosité est faible, nous progressons avec prudence. À vous. »

La radio répondit par un grésillement difficilement déchiffrable.

« Ici Pastrami, je n’ai pas compris votre message Tango-Salsifi, répétez, à vous. »

La radio grésilla de nouveau.

« Ici Pastra-
– Médor, taisez-vous. »

La lampe de l’agent de sécurité sursauta puis pivota sur la gauche, croisant l’espace d’un instant le regard assassin d’une petite héritière perdu au milieu de bibelots enveloppés dans du papier bulle. L’homme se redressa et reprit sa marche, mais quelque chose le fit s’immobiliser à nouveau.

« Oh, je crois que j’ai marché sur quelque cho-oooooooooose !
– Médor ?! »

La voix de Médor glissa soudainement à toute vitesse le long de l’allée centrale, devançant Dahlia et Bell qui accélèrent aussitôt le pas. Voyant que la lampe de poche de l’agent était tombée au sol par derrière l’étagère, Gwendolyne siffla à Cerbère de se placer devant elle et avança à son tour.

À la sortie de son allée, la demoiselle se retrouva figée face à une vision particulièrement inattendue. Suspendu entre deux rangées d’étagères, un impressionnant tas de lianes et de racines mouvantes semblait avoir entièrement pris possession des lieux. Les végétaux semblaient grouiller avec vigueur, rampaient le long de ce qui semblait être un corps rond, pourvu de deux yeux humides à peine visibles derrière une frange de lianes charnues. Accroché la tête en bas, Médor se balançait de droite à gauche, indemne, mais encore secoué. Alors, à l’instant où le trio se retrouva, la radio grésilla de nouveau.

« Pastrami, vous me recevez ? Ici Tango-Salsifi ! On nous informe qu’une Bouldeneu femelle destinée au défilé a disparu des coulisses peu avant l’arrestation du voleur. Elle répondrait au nom de Pelotte, et serait très craintive. Avez-vous des informations ? À vous.
– Ouiiii ! Elle est lààà ! On l’a trouvée ! Venez vite !
– Regardez ! C’est l’un des fossiles ! »

Le regard de Gwendolyne suivit le doigt de Dahlia, qui pointait un morceau de roche, solidement emmêlé dans le tas de liane de la Bouldeneu. La radio interpella à nouveau Médor, qui s’évertua à répondre bien qu’il n’était pas en mesure d’actionner le bouton permettant de changer son appareil en transmetteur. Cerbère s’avança, déjà prêt à user de ses flammes pour avoir raison du pokémon plante, mais sa maîtresse le rappela à elle, avertie du risque d’incendier toutes les archives. Mais le pokémon mannequin ne laissa pas le temps aux deux jeunes femmes d’agir, car prise de panique, elle rompit ses liens qui la rattachaient aux étagères et tomba lourdement sur le sol avant de se relever aussitôt.

Débarrassé de l’étreinte, Médor empoigna aussitôt sa radio et informa son interlocuteur de la découverte, tandis que Cerbère et Bell s’avancèrent pour couper la route au pokémon végétal. Ses longs bras levés, la créature de plus de deux mètres avait semblait-il perdu toute lucidité, convaincue qu’on venait s’en prendre à elle. Avec sa capacité Barrage, elle invoqua d’épais murs de lianes et racines dans le dos de ceux qu’elle prenait pour ses assaillants, avant de faire un pas en arrière.

« Tout va bien Pelotte, nous ne te voulons aucun mal. »

Le ton rassurant de Dahlia fit sursauter le pokémon qui pivota sur lui-même et se tourna vers Gwendolyne. Sentant la fugitive sur le point de s’échapper, celle à la robe noire pensa avoir le temps de s’interposer avec Cerbère, consciente qu’un pokémon d’une telle taille ne pouvait être vraiment rapide pour lui glisser entre les doigts.

Mais un clignement de l’œil suffit, et Pelotte était déjà partie à toute vitesse.

Les yeux ronds, Gwendolyne regarda impuissante le mastodonte glisser sur l’herbe qui tapissait le sol des archives en lâchant des petits couinements apeurés, avant de disparaître derrière la façade d’une grande étagère. Décoiffée par ce départ supersonique, la petite héritière croisa les yeux éberlués de Dahlia, qui vraisemblablement ne s’attendait pas non plus à un tel prodige. Mais l’heure n’était pas à la surprise, car le pokémon détenait l’un des fossiles, et il était indispensable de le récupérer !

« Médor, relevez-vous ! On peut la prendre en tenaille ! »

Les nerfs chargés d’adrénaline, Dahlia courut à la suite de la Bouldeneu vive comme l’éclair. Gwendolyne l’imita après avoir aidé l’agent de sécurité à se remettre sur ses pieds. L’homme demanda maladroitement des renforts, tandis que la plus jeune du groupe s’aventura avec Cerbère dans l’une des allées. Du fait du départ du pokémon, la végétation autour des néons se desserra, offrant davantage de lumière aux occupants des archives et donc une meilleure mobilité.

« Elle est là ! »

La voix de Dahlia résonna, Gwendolyne se retourna, prête à faire demi-tour. Mais un nouveau mur de racine se dressa, et Pelotte apparut furtivement devant elle au croisement d’une autre allée.

« Par ici ! »

Les étagères défilèrent à toute allure, Gwendolyne pivota et, certaine d’avoir acculé la Bouldeneu, envoya Cerbère devant elle. Mais elle ne trouva qu’un tas de racines, tandis que Médor hurla avoir mis la main sur le pokémon, avant de réaliser qu’elle lui avait déjà échappé.

La course poursuite dura de longues minutes, les murs de racines devinrent de plus en plus nombreux, mais Pelotte demeura toujours insaisissable. Convaincue de l’avoir finalement repérée au carrefour de plusieurs allées, Gwendolyne opta finalement pour une approche plus discrète. Elle se glissa furtivement, puis s’avança dans un saut, mais heurta tête la première le dos de Médor, qui tomba lourdement en avant, face contre terre. Fesses au sol, la petite héritière fulmina puis sursauta en voyant la Bouldeneu glisser à toute vitesse juste devant elle, pour disparaître la seconde suivante derrière une autre étagère. À ses trousses, Dahlia arriva à son tour, à bout de souffle… et à bout de nerfs.

« Co… Comment un Bouldeneu peut être aussi… rapide !
– Je crois qu’il s’agit de la capacité Gliss’Herbe mais… »

L’actrice soupira, frustrée.

« Médor, vous pouvez contacter Bridget ?
– Oui, oui ! »

L’agent de sécurité appuya à plusieurs reprises sur les quelques boutons de son appareil puis le tendit à Dahlia.

« Bridget, c’est Dahlia, tu me reçois ?
– Dahlia ? Je ne t’entends pas très- »

Et un rot. Un immense, grandiloquent, rot.

Puis un silence. Gwendolyne regarda Dahlia. Dahlia regarda Médor. Médor regarda Gwendolyne. La radio fut actionnée de nouveau, d’une main tremblante.

« …Bridget, c’est toi qui a fait ça ? »

Pas de réponse. Il ne valait mieux pas la connaître, de toute manière. L’actrice rendit fébrilement la radio à l’agent de sécurité, puis écarta les bras en fermant les yeux, comme pour mentalement mettre de côté tous les doutes qui bourdonnaient dans sa tête. Alors, tout soupçon d’inquiétude fut en un instant chassé par une bonne dose de volonté. Ils allaient devoir se débrouiller par eux-même.

« Si madame veut de la vitesse, elle va en avoir. »

Un éclair lumineux, puis Sultana apparut devant sa dresseuse. Celle-ci souhaitait sans doute la ménager un peu après son combat dans la grande salle, mais visiblement ses forces allaient encore être réquisitionnées pour un dernier effort. L’actrice fit alors signe à son Givrali et lui commanda un nouveau Vent Glacé, qui gela sans difficulté l’herbe qui tapissait le sol autour d’eux. Sultana s’accroupit alors, puis s’allongea, ventre contre herbe gelée. Gwendolyne la regarda faire, peinant à comprendre où l’actrice voulait en venir, puis sentit son poignet ganté enveloppé par la main de Dahlia.

Sans comprendre comment, la petite Stappleton se retrouva assise sur le dos de Sultana, les bras autour des hanches de Dahlia, installée devant elle. Bell, placée sur la tête du pokémon cuirassé, rassemblait ses forces, tandis que Cerbère restait immobile, à attendre la prochaine consigne de sa dresseuse, qui appréciait de moins en moins jusqu’où la situation la précipitait.

« Médor, poussez-nous. Ou plutôt non, demandez à votre Tygnon de le faire.
– Mais-
– De toutes ses forces.
– Je ne sais pas si-
– Bon tu as entendu ? Allez, mets-y toute la gomme !
– Non non attendez je- »

Et le Tygnon arma ses gants, puis se jeta de toutes ses forces sur Sultana. Gwendolyne eut à peine le temps d’adresser un regard saisi de panique à son pokémon qu’elle disparut, emportée sur le dos de la Nidoqueen. Le corps de la cuirassée glissa sans difficulté sur l’herbe gelée et gagna de plus en plus de vitesse. Gwendolyne sentit progressivement son corps partir en arrière et se retint de toutes ses forces à Dahlia, tandis que les étagères défilèrent de plus en plus vite tout autour d’elles. Enfin, le pokémon combat asséna la dernière impulsion et projeta Sultana qui, alourdie par son attelage, fila à une vitesse prodigieuse à travers toutes les archives.

Ouvrant la voie à l’aide de sa capacité Blizzard, Bell gelait tout autour d’elle afin de garantir à sa coéquipière une vitesse capable de rattraper celle de Pelotte. Contre toute attente, la Nidoqueen continua de prendre de la vitesse, son ventre dur semblant reprendre les propriétés d’un véritable bobsleigh. Et la première ligne droite fut la bonne, car déjà la Bouldeneu apparut sur la trajectoire de l’attelage fou furieux. Le pokémon plante sursauta, se protégea malgré elle de plusieurs murs de racines qui aussitôt gelés volèrent un à un en éclats, directement percutés par le crâne de Sultana. Ses tentatives infructueuses, Pelotte reprit sa fuite dans une série de couinements paniqués. La course-poursuite s’engagea de nouveau, Dahlia aussi déterminée que ses pokémons à appréhender la fugitive, tandis que Gwendolyne secouée comme une chaussette dans le tambour d’une machine à laver s’efforçait de conserver les dernières bribes de conscience qui lui restaient pour ne pas perdre connaissance.

Voyant que la vitesse ne lui suffisait plus, Pelotte décida alors de bifurquer brusquement dans une autre allée. Emportée par sa propre vitesse, Sultana ne put l’imiter et continua de filer droit jusqu’au bout des archives, et surtout jusqu’à l’épais mur de pierres qui en signait la conclusion. La petite Stappleton vit la paroi se rapprocher à toute vitesse et resta pétrifiée, le souffle coupé par le hurlement de panique qui lui comprimait la gorge. À peine capable de fermer les yeux pour ne pas voir sa fin arriver en face, Gwendolyne renforça son étreinte et sentit alors son corps quitter le dos de Sultana, emporté par une force centrifuge qui l’aurait expulsée sur une autre planète si elle n’avait pas été fermement retenue par l’un des bras du pokémon cuirassé.

Une fois que ses jambes retrouvèrent le dos de la Nidoqueen, ses yeux de nouveau ouverts, la petite héritière aperçut derrière elle la présence d’un mur de glace fraîchement façonné, ayant permis à Sultana et ses cavalières d’exécuter un virage serré pour repartir aux trousses de Pelotte. Le pokémon plante fut alors rapidement retrouvé et tenta de fuir à nouveau, mais piégée par le sol glacé, sa glissade l’emporta contre toute attente dans un roulé boulé spectaculaire, achevé par une collision frontale avec la Nidoqueen et son équipage. Heureusement, le choc fut parfaitement amorti par la muraille de lianes qui constituaient le corps du pokémon plante et ne causa aucun dégât.

Tout juste stoppée, déjà remise, Dahlia quitta aussitôt sa monture et se dépêcha de récupérer le fossile, qu’elle fut soulagée de retrouver intact. Puis, frappée par son propre manque d’attention, elle s’agenouilla auprès de Pelotte afin de s’assurer qu’elle était indemne. Juste derrière elle, Gwendolyne tenta maladroitement de se remettre debout, malgré un visage empêtré dans de longs cheveux noirs ébouriffés et des petites jambes encore tremblantes. Elle tituba quelques secondes, s’appuya sur une étagère qui n’existait pas, puis se redressa, rassemblant toutes les forces qui lui restait afin de ne pas basculer de nouveau en arrière.

Dahlia se releva au bout de quelques secondes, rassurée. La Bouldeneu était indemne. Cependant, le soulagement fut de courte durée, car à peine l’actrice s’écarta du pokémon plante que celui-ci se releva dans un sursaut et, après avoir croisé le regard de ses poursuivantes, invoqua tout autour d’elle dans ce qui semblait être un geste désespéré une série d’épais murs de lianes.
Les issues bloquées, le duo et les pokémons de Dahlia étaient soudainement pris au piège, tandis que la Bouldeneu se retrancha derrière ses propres lianes et s’enracina profondément dans le sol, toute tremblante.

Heureusement, une voix l’empêcha de plonger dans un trop profond sommeil.

« Peloooooootte ! Où es-tuuuuu ! »

Les regards se tournèrent en direction de l’un des murs végétaux. Quelques voix se firent entendre de l’autre côté, l’une d’elle semblant appartenir à Médor qui répondait à une autre, plus féminine.
Un silence, puis quelques coups de griffes, et le mur céda.

Regards interloqués, et voilà que la tête de Thémis apparut dans l’ouverture, accompagnée de sa Delcatty, suivie d’un petit signe de la main à l’attention des prisonnières, prises par surprise. L’instant suivant, une grande silhouette longiligne suivie d’une autre bien plus ronde et petite s’engouffra à son tour et se précipita vers Pelotte pour la serrer dans leurs bras. Encore tout juste remise de son tour de manège, Gwendolyne sentit son corps soudainement soutenu par un appui chaud et rassurant, qu’elle reconnut immédiatement comme étant celui de Cerbère.

« Thémis ? Mais comment est-ce que tu…
– Oh j’en avais assez de discuter là-haut en attendant que la grande salle soit rangée. Vraiment, c’était trop ennuyeux ! Puis après on m’a dit que vous étiez dans les archives et qu’on avait besoin de quelques personnes, alors j’y suis allée. Oh c’est l’autre fossile ? Je l’imaginais plus gros. »

Les prunelles de Dahlia glissèrent vers le morceau de pierre qu’elle tenait fermement contre elle. Elle réalisa alors ce qu’elle venait d’entendre.

« L’autre ? Vous avez retrouvé le deuxième ?
– Ah euh oui, oui ! Juste après qu’on se soit séparé, après le rototo, là… Ahem, j’ai reçu un autre message disant que le second fossile avait été retrouvé à l’étage du musée. »

La main contre la poitrine, la belle actrice ne put retenir un profond soupir de soulagement. Ses yeux croisèrent alors ceux de Gwendolyne, désormais remise, quoiqu’encore un peu décoiffée. Quelques paroles de gratitude furent données à la jeune héritière, qui ne sut y trouver une réponse adéquate, si ce n’est un hochement de tête discret. Ravie de cette issue heureuse, Themis croisa ses mains blanches et se tourna vers l’étrange énergumène, déjà occupé à projeter quelques gouttes d’eau à l’aide de son pulvérisateur sur la toison de liane de Pelotte, toujours immobile.

« Alors, Aristide, vous voyez, elle va bien votre Pelotte ! Je vous avais dit que vous vous inquiétiez pour rien !
– Nooon elle ne réagit pas ! Elle est tétanisée ! Ses lianes ne sont pas aussi souples que d’habitude ! Elle nous en veut, Humphrey, elle nous en veut de l’avoir abandonner ! Elle va se laisser DÉPÉRIR de chagrin !!
– Oh il recommence… »

La riche héritière de la famille Gojas leva les yeux au ciel, la moue nonchalamment agacée. Elle expliqua à Dahlia et Gwendolyne qu’il s’agissait de l’agent de Pelotte, et qu’il s’occupait d’elle lors de tous ses déplacements professionnels. La petite Stappleton eut du mal à réaliser qu’il était là bien question d’un Bouldeneu, mais ne s’autorisa aucune remarque. L’homme, du nom d’Aristide donc, devait faire suivre à la starlette un régime très stricte sous les consignes de la dresseuse du pokémon plante, une femme à l’identité tenue secrète, mais apparemment très influente. Le pauvre avait écumé la totalité des coulisses à la recherche de la Bouldeneu avant d’être envoyé dans les archives, une fois que la présence de Pelotte y fut attestée. Mais l’homme ne semblait pas en mesure d’apaiser les nerfs sensibles de la grande boule de lianes…

« Pelotte, parle-nous, s’il te plaît ! Si tu ne le fais pas, je ne mérite plus de vivre à tes côtés ! et Humphrey non plus ! … Alors, puisque c’est ainsi, nous choisissons le péril par tes lianes ! »

Et le moustachu s’enroula dans un air dramatique au milieu des lianes de Pelotte, mimant un étranglement face auquel la seule remarque fut un « Il fait tout le temps ça » du bout de la main de Thémis, à peine inquiétée par le cinéma de l’agent du pokémon mannequin. Mais alors que Médor s’apprêtait à intervenir, les lianes de Pelotte se délièrent d’elles-mêmes, et les gros yeux humides du pokémon plante apparurent enfin. Ses grands bras enveloppèrent alors le moustachu ainsi que son Goinfrex. Aristide éclata en sanglot.

« Oh Pelotte ! Nous ne méritons pas ton pardon ! »

Un petit couinement attentionné fut adressé à l’homme en larmes, puis dans un geste théâtral, le pokémon étendit son long bras végétal vers le sommet de l’une des étagères et se hissa subitement dans les airs avant de disparaître de manière presque héroïque. Le pokémon rejoignit alors dans une aisance insoupçonnée l’entrée des archives, sans doute afin de regagner les coulisses, sous le regard à la fois surpris et un peu gêné de Gwendolyne et des autres personnes présentes près d’elle.

Enfin, la radio grésilla une dernière fois. De l’autre côté, la voix grave de Bridget vibra avec inquiétude. Dahlia la rassura aussitôt, puis, après avoir adressé un dernier regard au fossile, se renseigna sur l’état de la situation dans les coulisses ainsi que dans la grande salle.

Après un silence, la réponse arracha un sourire ravi à la célèbre actrice.

« Dans ce cas, on peut commencer. »
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Achille SummerCivil

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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyDim 9 Jan 2022 - 21:47
Que d’émotions ! Et pourtant Achille n’avait pas fini de vivre des coups de chaleur ce soir. Après le désastre qui s’était passé, le réconfort allait venir par trois fois. Le premier prit l’apparence d’une magnifique femme aux regards chaleureux. Alors qu’il prenait soin d’Hélios, Dalhia A.Becker aussi connu sous le nom de « LA DAHLIA !! OUI LA DAHLIA CELLE LA, LA SUPERSTAR », s’approcha de lui et lui adressa quelques mots doux. Elle l’avait remarqué, lui et son outrageuse tenue, et avait su en apprécier la beauté. Rien que là il aurait pu mourir tranquille mais elle lui insuffla une nouvelle envie de vivre en le remerciant d’avoir évité de grosses pertes. Elle repartit aussi vite qu’elle était venue et Achille vint à se demander si il avait assisté à une épiphanie tant elle avait été rayonnante.

Le deuxième l’accompagnait déjà depuis quelques temps et bien que sa chaleur douce irradiai depuis le début, un changement d’activité entraina de véritables bouffées de chaleur. Et elle ne venait d’Hélios et son nouveau partenaire. Comme l’avait souligné Bridget, Taiki était viril. La chemise défaite et les cheveux quelques peu en bataille comme après un câlin vigoureux, il semblait vouloir montrer à Achille de quoi il était capable. Le gérant de bar le remarqua immédiatement, il s’amusait à toujours faire la même chose qu’Achille mais en plus difficile avec une lueur de défi dans le regard. Si il voulait jouer, alors ils allaient jouer et ce serait Achille qui en profiterais le plus. « Regarde moi Taiki, je fais des pompes. Tu me montres comment tu fais des pompes toi ? » pensait-il en se rinçant l’œil. L’apothéose fut atteinte au moment où Achille fit des squats en portant deux tables et que le daddy en caleçon moulant décida de faire de même mais avec trois tables. Malheureusement ils mirent tellement de cœur à l’ouvrage qu’Achille n’eut bientôt plus d’excuses pour profiter de la musculature musclée de son partenaire musclé pleins de muscles.

Un interlude fût observé quand Déclic passa dans une civière, encore une fois au bord de la mort. Heureusement il allait vite s’en remettre d’après les médecins urgentistes. Et dire qu’il y a même pas une semaine il était déjà mourant. Son corps devait vite produire du sang pour compenser toutes ces pertes.

Enfin la troisième prit l’apparence d’une femme à l’âge indéfinissable tant son physique était camouflé par différent artifices. Bettina, qui avait sûrement détaillé l’anatomie des deux hommes avec autant d’aciduité que l’avait fait Achille, s’approcha à petits pas claquant et clamant qu’un tel physique ne saurait rester dans l’ombre. Il ne pouvait être plus d’accord avec elle, c’est bien pour ça qu’il avait créer son fameux site internet. Mais là on parlait de défiler pour une grande créatrice de mode et cela impliquait plus de vêtements que ses habituelles exhibitions informatiques. L’artiste aussi révérée que crainte ne tarissait pas d’éloges alors qu’elle ménageait son suspens d’une main de maitre qui les tenait tout les deux par les parties (pas littéralement). Son choix sonna enfin, libérant d’un coup la pression qui s’était accumulés comme si les deux hommes étaient des midinettes attendait de savoir laquelle des deux était la nouvelle Miss Kanto. Achille allait défiler ! Il aurait aimé s’indigner et s’éclamer « Pas sans mon pote ! » mais cinq griffes manucurés et roses se plantèrent dans son poignet avant la moindre protestation. Bettina possédait une force inattendue et elle traina Achille, qui faisait semblant de résister mais bouillonnant de joie en vérité, avec elle dans les coulisses. Le gérant extravagant aurait cru se sentir comme chez lui et pourtant il n’était pas à l’aise dans cette jungle de jambe et de froufrous. Il dépassait tout le monde d’au moins une tête et bousculait deux personnes différentes à chaque pas avec ses larges épaules. Et tout le monde semblait si fragile, il craignait d’envoyer quelqu’un à l’hôpital simplement en lui marchant sur le pied. Bettina le confia à un jeune assistant maigrelet et empailleté.

« -Bettina non ! On arrive à peine à remettre le défilé sur pied, on va en plus habiller un Gorythmic qui a besoin de trois mètres carrés de tissus rien que pour se couvrir les fesses ! »

La femme s’en alla vers d’autres tâches sans répondre. Achille ne sut dire si elle ne l’avait pas entendu à cause du boucan ou si elle avait simplement décidé de l’ignorer.

« - Mais quelle sal … hop hop hop t’approches pas trop ! On a rien pour toi ici, retourne soulever des tables.

-Si t’es pas capable de faire ce que Bettina t’as demandé je vais le faire tout seul t’inquiète pas, où est ce qu’il y a du tissu ?

-Non calme toi, je suis sûr que tu couds toi-même les trous dans tes caleçons mais on parle pas de ça là.

-T’as de la répartie Paillettes c’est bien, mais là tu nous fais juste perdre du temps.

-Suis moi et essaie de rien casser au passag … tu m’as appelé Paillettes ?! »

Achille posa ses deux grosses mains sur les épaules osseuses du jeune homme et le força à avancer.  Défait et contraint à coopérer, le stagiaire aux yeux fatigués le guida à contre cœur.

«-Tiens ça devrait t’aller vu que c’était prévu pour un Mammochon à la base.

-Merci Paillettes tu es bien bonne.

-Rho ta g*u*le !

-Aide moi à m’habiller.

-Tu m’as vu ? Si j’essaie de soulever ça c’est mes parents qui vont toucher un héritage.

-Bon bah tiens moi ça. »

A ces mots Achille se déshabilla de la veste de Taiki et lui mis dans les bras.

« -Si tu l’abimes tu vas te prendre une brassée par un pompier en colère. »

Achille enfila en premier une combinaison qui ressemblait à une tenue de plongée, puis se saisit d’une lourde armature incrusté d’écailles de Carapagos. Il l’enfila à grand renforts de bruit gutturaux quand ses cuisses et ses fesses coincèrent.

« -Paillettes aide moi s’il te plait.

-Hors de question que je touche à ça !

-Bettina ! Paillettes refuse de m’aider !

-Non mais ta mouille !! C’est pas possible d’être aussi bête ! »

La deuxième paire de bras ne fût pas de trop pour rentrer toute cette chaire dans ces tiges d’acier.

« - Je suis comment ?

-Pas le temps pour la pêche au compliment, va te faire maquiller.

-Ca veut dire que tu m’aurais dis un compliment sinon ?

-Je ne t’entends plus. »

Le jeune stagiaire s’éloignait déjà dans une foule pressée alors qu’Achille se laissait guider par la populasse. On lui poudra le visage, balaya les cheveux et en un instant il fût prêt à monter sur scène. Il aperçut une femme dans une robe de mariée étincelante et maudit Arceus d’être né dans un monde où cette robe n’était pas à sa taille. Enfin, il serait quand même du défilé. Et ainsi s’achèverait une soirée beaucoup plus mouvementée que prévu.
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MessageSujet: Re: [Event] Défilé de mode au Musée !   [Event] Défilé de mode au Musée ! EmptyMar 11 Jan 2022 - 20:06


Bettina Piesch

Personnage non joueur



Il y avait des professions qui relevaient davantage de la passion que du vulgaire métier. Un travail alimentaire vous obligeait à vous lever à une heure donnée, à tenir jusqu’à une autre heure qui pouvait paraître relativement lointaine selon les journées. Une vocation, c’était toute autre chose. Cela vous réveillait au milieu de la nuit, sans que vous considériez cela comme être une entrave à votre sommeil, des idées germant sans cesse dans votre esprit pour tenter d’améliorer votre œuvre, quitte à sacrifier un tantinet de repos. Une vocation, c’était ce qui faisait passer vingt-quatre heures pour quelques malheureuses secondes. Et quand arrivaient les rappels prioritaires, tel un gargouillement féroce de l’estomac, une migraine naissante liée à une légère déshydratation, ou des yeux se fatigant à la suite des conditions de travail, ils étaient aussitôt d’un revers de main. « Après, je fais ma pause » était souvent le dialogue interne qui s’effectuait alors que vous continuiez votre besogne, que vous ne considériez plus comme telle.

Il y avait parfois de la souffrance derrière cette exaltation, certes. Il arrivait que les projets ne connussent pas la reconnaissance escomptée, ou que le résultat d’un travail acharné fût terriblement décevant. Néanmoins ces erreurs, au lieu de peser, motivaient à davantage d’efforts.
C’était ça, la vision que Bettina avait de son travail. Un quotidien dont elle avait appris à savourer les moindres instants.

Alors que des silhouettes s’affairaient dans une course contre la montre effrénée, la dame de la haute couture arpentait silencieusement les longs couloirs, observant d’un œil d’une bienveillance marquante tous ses protégés. Elle avait fait des remarques çà et là, raccordé certaines pièces, arrangé en un mouvement de poignet un ourlet, ou même une coiffure. On la laissait faire, car tout le monde savait que la vision de Bettina ne se limitait pas qu’aux tissus.

Bettina était plus qu’une couturière. Une artiste, qui avait préparé longuement ce défilé. Et, malgré les rebondissements des plus inattendus, le vol, la tentative d’enlèvement et la violence ayant sévi en cette soirée, l’émerveillement ne sut quitter le cœur de celle originaire d’Oliville. Une simple vision de la robe boréale ayant trouvé sa propriétaire sut montrer que tous les contretemps et frustrations qui avaient crispé plus d’une fois Bettina n’avaient rien été d’autre qu’une étape vers le résultat final.

Les contestations écologiques qui dépeignaient Bettina en un monstre sans scrupule qui tuait et profitait des pokémons ? Des voix lointaines, que le temps avaient déjà tues, et que le résultat de son travail avait définitivement réduit en muettes. Tulipe, sa cheffe d’atelier, était à ses côtés, un sourire satisfait ne parvenant pas à quitter son visage. La propriétaire de la maison Piesch sentait quant à elle ses yeux devenir sensibles. Ce n’était pas simplement une mannequin qui sublimait son œuvre devant elle. Non. Elle avait en tête chaque moment de composition de cette robe. La visite dans un sanctuaire pokémon, au sommet du Mont Argenté, tenu par des moines protecteurs. La rencontre des Dragmara blessés. Ce pokémon au caractère si doux et gentil, chassé et tué pour sa crête pouvant façonner des statuettes en matière noble, revendues au marché noir à des prix pharamineux. Et si ce n’était pas sa crête, c’était son cristal qui était ciblé… joyau au prix exorbitant lui aussi. Elle se revoyait s’incliner poliment devant une de ses créatures, demandant l’autorisation d’utiliser sa mue, et celle de ses congénères, pour mettre en lumière l’horreur que son espèce subissait, en créant quelque chose de magnifique.

Bettina ressentit en cet instant la même sensation qui l’avait envahie face à la souffrance de ces créatures, et leur beauté. Un paradoxe qui l’avait grandement inspirée, dans le choix des coloris. Une sobriété apparente, mais les couleurs boréales étant là pour rappeler le côté souverain de cette pièce. Comme ces dinosaures ; d’apparence plutôt brute et menaçante, mais étant doté d’un cœur plus pur et chaleureux que la majorité des êtres humains.

Et la mannequin choisie savait parfaire cette tenue de par sa beauté et sa prestance naturelles.
Et pour cela Bettina l’en remercia infiniment, elle qui craignait avoir créé un modèle qui jamais ne trouverait quelqu’un pour l’honorer à sa juste valeur. Mais l’heure n’était pas encore à l’émotion, du travail les attendait tous. Notamment pour une autre pièce de sa collection, lui tenant également à cœur.

L’armure.

Quand Bettina se lançait dans une nouvelle création, elle ne réfléchissait pas à qui pourrait la porter, ni comment. « Nous trouverons » était sa réponse favorite. C’était là souvent le grand paradoxe dont souffrait la plupart de ses œuvres fétiches, les plus sacrées, que les membres de son équipe devaient souvent à maintes reprises reprendre pour qu’elles puissent convenir à des mensurations réalistes. Mais à force de touches et de retouches, le travail originel perdait parfois de sa superbe, d’où la réticence de Bettina à ce qu’on traficote à ses pièces maîtresses. Si le modèle n’est pas portable, alors il ne le sera pas tant que la bonne personne ne sera pas trouvée.

Et en cette soirée, Bettina avait repéré un individu, capable d’endosser l’architecture de cette pièce unique. De plus, un homme qui s’était apparemment retrouvé sans vêtement, une aubaine ! Il ne saurait dire non ! D’ailleurs, Bettina ne lui avait pas vraiment demandé son avis, le saisissant par le poignet et l’emmenant dans les loges de suite, pour le confier aux bons soins de son équipe, et notamment de Tulipe, qui faillit tomber à la renverse devant cette musculature irréprochable. En réalité, elle bascula réellement à la renverse. Un petit coup de fatigue, sans doute, ou un coup de chaleur, qui sait. Bettina, sans attendre, claqua des doigts et un stagiaire apparut, encoure secoué par ses incessants aller-retour à travers les coulisses. Contrairement à Tulipe, admiration il n’y avait pas pour cet assistant. Bettina le foudroya du regard quand elle constata les prunelles mauvaises qui se posaient sur Achille… Dans le milieu, le physique des modèles masculins avaient tendance au fin, et si le grand garçon relevait d’une certaine originalité, ce n’était pas une raison pour envisager cela comme un fardeau…

Malheureusement Bettina n’avait pas le temps de discuter davantage, car voilà la petite dame à nouveau disparue. Cet homme défilera, un point c’est tout.

Se faufilant alors vers la pièce centrale, elle ne put s’empêcher d’esquisser un hoquet surpris.
Tout était… rangé.

Superbement.

Quelques éléments de glace demeuraient, mais avec le jeu des lumières, cela ne pourrait qu’instaurer une ambiance d’autant plus boréale à son défilé. Le podium était vidé de tout objet encombrant, tables renversées, détritus ou salissures, sans doute grâce à l’aide de Hugo, qui continuait obstinément de nettoyer une surface déjà propre, maugréant des paroles incompréhensibles sous l’œil d’un champion d’arène dépité, mais vêtu d’un nouveau pantalon, qui noyait cela par des bouchées de petits fours. Bettina leva le nez, surprise par l’agréable odeur de lavande qui flottait encore dans la grande salle. Oui, c’était idéal.

Une silhouette massive s’approcha alors de Bettina, trahie par le bruit sourd de ses pas.

« Incroyable ce qu’ils ont fait n’est-ce pas ! Quelle soirée ! Que de rebondissements ! Ah si Archibald était encore de ce monde, qu’est-ce qu’il aurait aimé participer ! Enfin, de loin. Avec la bouteille de champagne en main. Mais quand même ! Que d’émotions ! »

Un petit rire répondit à la noble, plus par politesse que réelle hilarité.
Au même moment, un léger grésillement retentit. Intriguée, Bettina s’empara de la radio accrochée à sa ceinture, augmentant le volume et y prêtant une oreille plus attentive.

« On va pouvoir commencer. »

La voix de Dahlia sonna comme celle de la cloche du salut. Les jambes de Bettina, qui n’avaient cessé de s’activer depuis la coupure d’électricité, s’affaissèrent d’un coup, abattues par un choc puissant. Heureusement, la carrure forte de Dame Cocanelle sut la supporter, inquiète.

« Oh voyons ma chère, vous allez bien ? ! »

La concernée posa une main dramatique sur son propre front, sentant alors tous ses tracas s’évaporer de son organisme. C’était la sensation d’exaltation qu’elle ressentait d’habitude APRES ses défilés, mais là, déjà, son corps trahissait hautement son excitation. Tremblotante, blanche, on aurait pu assimiler ces symptômes à de l’angoisse. Alors qu’il n’en était rien. C’était là l’expression de la terrible ambition de la créatrice, qui aurait enfin le loisir de montrer au monde ce dont elle était capable.

« Plus que mieux, mon chou. Bettina se sent… »

Se relevant d’un bond digne d’une athlète qui faillit renverser la veuve, Bettina leva une main en y faisant claquer ses doigts, dont la sonorité domina étrangement tout autre son présent dans la salle.

« Bettina se sent Bettina Piesch. »

Au même instant, la musique d’ambiance instaurée au préalable changea sous l’impulsion des ingénieurs et autres techniciens déjà en place. Les lumières s’éteignirent rapidement, plongeant la salle dans une ambiance qui prit un ton plus sinistre, mais également feutré et élégant, avec des nuances très faibles de luminosité dans les recoins les plus sombres, afin de ne pas plonger dans le noir total les spectateurs. Le personnel à disposition des convives s’empressa lui aussi, telle une armée ayant connaissance de chaque mouvement devant être fait. Les bouteilles s’apprêtèrent, de nouveaux plats arrivèrent dans une discrétion digne de combattants de l’époque edo alors que des projecteurs intensifiaient un à un leur lumière sur le devant de la scène. Les gens, d’abord éparpillés et très bruyants, se turent tous, se regroupant autour du catwalk, laissant taire leurs émotions de la soirée, leurs pupilles prêtes à assister à la magie du soir.

Bettina observa cette petite foule (tout en dégageant Dame Cocannelle de la scène avec des petits mouvements de mains et des « Pscht » insistants), une boule au ventre naissante. Ce n’était toujours pas de la peur, mais une réjouissance totale qui la submergeait. Il n’était plus question d’attendre plus longtemps. Cette colère, cette frustration, cette inquiétude, tout s’était changé en un sentiment d’euphorie divine sur le point d’éclater. Nul besoin de redemander au staff si les mannequins étaient prêts. Elle le sentait, c’était le bon moment. Ils n’avaient plus le choix.

Au bout de quelques instants de silence persistants, Bettina inspira… puis expira. Un mouvement de la tête en direction de son assistant qui guettait le moindre de ses gestes, et…
Le défilé commença.

L’immense rideau sombre s’ouvrit, laissant entrer une petite silhouette emmitouflée dans un manteau de plumes dorées gonflé à l’excès. Une musique douce et basse, presque inaudible, comme des battements de cœur, accompagnait chacun de ses pas alors qu’elle arrivait gentiment sur le devant de la scène. Une entrée lente, délicate et mesurée, alors que le visage angélique de la mannequin scrutait dans une impertinence piquante un point fixe à l’horizon. Et puis, la trompette lâcha un gémissement plaintif, aussitôt rattrapé par un cortège de cuivres et de percussions. Au moment instant, le manteau s’ouvrit.

Les projecteurs abandonnèrent alors leur lumière blanche pour des tons chaleureux, mélange de rouge, doré et or, en accord avec l’explosion de sons qui les accompagnait.
L’énorme boule de plumes coula autour du corps de la jeune femme, laissant se dévoiler un corps rouge carmin décoré de plumes et d’écailles. À l’image des fabuleux oiseaux préhistoriques et mythiques qui occupaient ce monde il y a plusieurs millénaires, Mimi dégagea une aura à la fois mystique et grandiose tandis qu’elle dévoilait ses longues plumes chamarrées au public. Le doré des petites plumes de son manteau frémissait de vitalité autour d’un visage joueur et souriant, tandis que plus bas, caressant ses cuisses rouges pivoine ondulaient avec finesse de longues plumes bleutées, sublimaient discrètement un déhanché parfaitement maîtrisé. La silhouette de la danseuse, toute en finesse, était tenue par une robe bustier éclatante dont chaque écaille reflétait dans un scintillement unique la lumière des projecteurs. Le long des jambes, les chaussettes rouges suivaient le galbe de jambes en perpétuel mouvement, du haut du genou jusqu’au bas des pieds, pourvus d’une paire d’escarpins vernis, resplendissants. Mais la vraie surprise, c’était la présence d’une petite Spinda, camouflée jusqu’alors derrière les plumes de sa dresseuse, dont la coiffe iroquoise faite de plumes colorées et le jupon surchargé de duvet offrait un complément parfait à la tenue de la dresseuse.

Leur costume était à leur image, habité par la danse.

Par d’habiles petits pas, les plumes se secouèrent au rythme de la danseuse, qui accentuait à mesure que la musique gagnait en intensité ses gestes et ses prouesses physiques, tapant en rythme des mains par moments, ou les posant sur ses hanches par d’autres, concluant alors par une pause digne des pin-up des années cinquante, un baiser espiègle au bout des lèvres. Bigoudi exécutait exactement les mêmes mouvements que sa maîtresse, tournicotait autour de ses jambes avec toute l’habileté qui était la sienne.

Il était fini du teint pâle du début du défilé ! Le visage de Mimi respirait la joie, ses lèvres s’agrandissant dans une forme chaleureuse et conviviale, à mesure que d’autres mannequins, également vêtues de tenues composées plumes de toutes les couleurs, venaient défiler à ses côtés, ne camouflant de loin pas la présence du petit pokémon, qu’on mit au premier plan en compagnie d’autres pokémons à plumes.

Une explosion d’émotions vives gagna le spectacle, puis, la musique reprit gentiment son calme du début, alors que les mannequins tournèrent les talons, sans un dernier baiser destiné à la foule, bouche béante, qui se perdait encore dans cette formidable entrée en matière. Bigoudi, elle, opta pour un petit mouvement de popotin, qui sut décrocher quelques rires et lancer la suite de la démonstration.
Bettina, cachée dans les loges, un regard acéré sortant du rideau pour guetter la réaction du public, sentait son cœur battre à la chamade. Ce qu’elle était heureuse ! Mimi et les autres mannequins avaient été p-a-r-f-a-i-t-e-s ! Un regard de prédateur s’envola alors vers Gordon et ses caméras, espérant que le journaliste à la voix monotone eût de une : apprécié le spectacle, de deux, fait les meilleurs cadrages possibles. Il devait bien être le dernier journaliste restant n’ayant pas suivi les voitures de police pour couvrir ce qu’ils croyaient être l’élément principal de la soirée : le vol des fossiles.

Un coup de coude de Dame Cocanelle força la créatrice à se recentrer sur son défilé, car voilà que son armada de mannequins sortaient, un à un, sous le ton d’une musique désormais endiablée que beaucoup de puritains considéreraient comme blasphématoire. Il y eut en tête son mannequin « Bad Boy », il en fallait toujours un, pour satisfaire l’œil exigeant du public féminin. Vêtu d’un kimono évoquant la puissance des Magmar, d’une matière satine qui semblait couler sur son physique d’athlète, le jeune homme marchait d’un pas assuré, presque malveillant, et gardait ses rares sourires aux dames aux premières loges. Bettina remarqua la présence des deux petites héritières, dont Themis, qui effectuait des mouvements dignes d’une Ouisticram en chaleur, comme pour attirer l’attention du mannequin. Toutefois, en suivant le regard de ce dernier, on devinait qu’il était davantage intéressé par la chevelure d’ébène et les yeux flamboyant de l’héritière Stappleton qui, fidèle à elle-même, ne trahissait aucune émotion face à cette attention qu’on pouvait qualifier de… coquine.

À sa suite, des mannequins de divers gabarits passaient et défilaient, chacun ayant son propre thème. Le leader avait celui du feu, seulement répété par la femme qui clôturait cette partie du défilé, également vêtue d’un kimono traditionnel quelque peu plus travaillé, celui-ci ayant réellement des flammes qui se démarquaient de ses épaules. La chevelure rousse de la demoiselle était tenue par une prouesse issue de la patience et des compétences de moult coiffeurs, qui surent donner une illusion de mouvement, et de changement de couleurs selon la luminosité, passant du rouge vif à l’orange crépuscule, bien que les cheveux restaient immobiles.

Bettina se l’avouait, elle avait été quelque peu inspirée par la tenue du champion de l’arène pour son costume, mais une créatrice avait droit de s’inspirer des autres !

Pour équilibrer ce défilé tout feu tout flammes, on remarqua la présence d’un homme longiligne arborant une tenue au corps d’un bleu marine, dont des saphirs formaient le dessin du squelette de l’homme sur l’ensemble du costume, renforcé par une sorte de gilet, uniquement composé d’eau contenue dans du verre, dans lequel des colorants avaient été insérés, pour qu’il y ait une variation de couleur passant du cyan au bleu azur.
Dame Cocannelle poussa un soupire d’admiration, mais il fut difficile pour Bettina de distinguer si c’était pour sa pièce, ou pour l’homme la revêtant, le type fin ayant toujours été le dada de la veuve (d’où les éloges qu’elle n’avait cessé de clamer sur ce brave Octave).

Enfin, la musique regagna un standard moins voyou, pour gentiment devenir silencieuse. Un instant passa, suffisamment pour permettre aux spectateurs d’échanger quelques mots, que ce fut sur l’excentricité des tenues présentées, ou le physique des mannequins.
Puis, des bruits de tambour lointain retentirent, semblant se rapprocher à mesure des nouveaux défilants. Les projecteurs se focalisèrent alors sur la silhouette massive se découpant dans l’ombre de la scène.

Le champion d’arène, qui avait la bouche remplie de petits fours à ce moment-là, dut en recracher une bonne partie quand enfin les lumières offrirent suffisamment de luminosité pour admirer une des pièces centrales de Bettina.

C’était Achille, dont la tenue de base était une tenue suffisamment fine et moulante pour laisser deviner chaque partie de sa musculature. Ce qui sortait de l’ordinaire était l’immense carapace de Megapagos qui sculptait son dos et ses avant-bras, d’une couleur également bleu marine mais comportant des tracés d’un blanc pur, travaillé pour démarquer la pièce. Puis, à chaque articulation, un renfort en matière noble était mis : une carapace de Carapagos, sculptée, taillée et qui arborait des motifs de couleur noire évoquant une calligraphie cunéiforme qui servait davantage à enjoliver le port plutôt que d’adresser une réelle signification. Car le message de Bettina ne résidait pas dans les détails, c’était l’ensemble de sa pièce, la musique tambourinante, le physique intimidant d’Achille, qui se révélait être un véritable sucre d’orge. Ce que le public ne saurait voir, puisqu’un diadème également en ivoire, et recouvrant en partie les cheveux d’Achille et son front, lui offrait une ombre au niveau de ses yeux, dont on ne pouvait deviner la gentillesse profonde. D’un pas assuré, le mannequin défila avec lenteur et intensité, prenant le temps qui lui était offert afin de permettre à toutes et à tous à admirer le travail acharné qu’il portait. Puis le cuirassé termina son parcours et entra dans les loges. Les tambours se turent, régna à nouveau un silence d’or.

Tulipe, qui s’était alors glissée au côté de Bettina, secouait ses mains pour dégager un peu d’air frais.

« C’était chaud, hein ! »

« Chut »

Lui glissèrent conjointement Dame Cocanelle et Bettina, alors qu’en arrière-plan les assistants effectuaient les dernières retouches sur Seven. La créatrice inspira, puis expira. Une autre silhouette s’immisça alors entre les trois femmes, c’était Dahlia, un sourire victorieux au visage.

« Bettina, tu as entendu ? Un lougaroc nommé Déclic a retrouvé un fossile, et avec Themis et Gwen on a réussi à retrouver le deux- »

Un index autoritaire se plaqua sur les lèvres pulpeuses de la beauté du septième art. L’information était bien, mais le plus important, c’était que cela avait permis à Bettina de poursuivre son défilé. Le reste, n’était que garniture. De plus, sa pièce maîtresse allait bientôt entrer en force pour clore le défilé.

Sur la scène, le reste des tenues continuait à défiler avec énergie. Pelotte fit son apparition, déjà remise de ses aventures au sous-sol. Ses lianes, bouclées à l’excès, coiffées de branchages et de feuilles, rebondissaient exagérément à chacun de ses pas. La démarche assurée souligna un charisme inattendu mais incontestable, tandis que le pokémon, suivi d’une succession d’autres mannequins, écarta ses longs bras. Derrière lui, un petit Chamallot invoqua une orbe lumineuse, en tout point identique au soleil. La lumière baigna chaleureusement le corps du pokémon plante, tout à coup recouvert de fleurs massives et colorées. Puis petit à petit, l’estrade se vida, et le soleil s’évanouit.

Alors, des petits sons comme féeriques percèrent le silence et instaurèrent une ambiance étrange, des coups de triangle effectués à différents moments, donnant l’impression aux convives de se retrouver dans un temple de glace, quelques sons d’instrument à vent accompagnant ces interventions ponctuelles.

Les projecteurs optèrent alors pour des tons plus sobres et froids, offrant un mélange d’améthyste et de blanc polaire tandis qu’une autre silhouette, totalement différente des précédentes, entrait en scène. Haute et filiforme, elle marcha d’un pas d’impératrice vers le public, accompagnée par une série de sons tout droit venus de l’ère glaciaire.

Les quelques paroles qui s’entendaient faiblement dans le public se turent totalement, alors que le claquement sec des talons de Seven résonna, imposant un respect total.

Sa démarche était douce, lente, permettant de contempler l’ensemble de la tenue qui la sublimait. Une robe de mariée, qui ne saurait être portée à une occasion moins noble si ce n’était ce défilé, pour la faire connaître du monde entier, enlaçait la silhouette de l’avocate. Sa peau d’une couleur porcelaine était mise à nue au niveau de son dos, ses épaules et de son cou, sublimé par une dentelle discrète se confondant avec son teint. Des gants, dont des cristaux de glace ne cessaient de renvoyer la lumière, lui donnant une impression scintillante, recouvraient jusqu’à ses avant-bras. Un voile, tenu par un anneau doré lui-même décoré d’un halo de pierreries, flottait comme un nuage vaporeux le long de son dos. Le visage de la mariée fictive resplendissait de par sa symétrie parfaite, nullement dissimulé par le voile qui lui semblait reproduire toutes les couleurs d’une aurore boréale. Ses yeux d’un noir profond et sa chevelure digne d’un Cornèbre contrastaient parfaitement avec la pureté claire que dégageait la robe, dont le buste était composé d’un corset qui se confondait avec la blancheur de la tenue, mais qui démarquait profondément la taille fine de la mannequin. À ses pieds, une Prédastérie dont la forme rappelait celle des longs pans de la robe avançait également, solennelle malgré son apparence menaçante, subtilement décorée de pierreries fines et d'une voilette le long de ses longs bras épineux.

Si Bettina n’avait pas été tant obnubilée par sa création, elle aurait tourné la tête pour voir la réaction d’Octave, qui se voyait investir de la présence de Dame Cocanelle, vantant la beauté de sa sœur.

Le temps parut être suspendu quelques instants, à l’image de la glace qui conservait les éléments indépendamment de leur durée de vie. Des bouches ouvertes, stupéfaites, faisaient face à Seven, avant qu’enfin, la musique l’invite à faire sa révérence, clôturant ainsi définitivement le défilé. Lorsque le dos nu de la jeune femme s’offrit au public et que sa silhouette disparut dans les loges, un tonnerre d’applaudissements gronda, qui sut à peine couvrir les sanglots de joie de Bettina. Celle-ci se présenta à son tour sur scène, le temps de quelques secondes furtives, conclues par une inclinaison respectueuse en direction du public avant de disparaître à nouveau derrière le rideau.

« Bettina est… CHAMBOULÉE. C’était magnifique. Merci à vous, vraiment, merci ! »

Bégaya-t-elle entre deux sanglots, Dahlia et Bridget ignorant si elle se parlait à nouveau à la troisième personne par un vouvoiement ou si elles étaient les destinataires de ses remerciements.

Une main réconfortante de la gardienne de musée vint dans le dos de la créatrice, qui libérait par son flot de larmes surexcitées toute la tension de la soirée, alors que Dahlia alla faire son travail d’égérie, montant sur scène, son sourire de star ayant enfin retrouvé son visage.

« À tous, je vous dis merci. Merci d’avoir été là, jusqu’au bout, malgré tous ces rebondissements. Merci pour vos dons, qui iront droit à la fondation Abdaljin-Becker. Une pensée à l’un de ceux qui nous a offert son aide et qui a dû être évacué afin d’être soigné. Nous lui souhaitons le prompt rétablissement qu’il mérite. Merci à lui pour sa bravoure. Merci à l’équipe ayant permis de retrouver le second fossile. Et… Merci également à nos héros de la soirée, que ce soit ceux qui ont lutté contre les envahisseurs au péril de leur vie. Je pense à vous tous. Et bien sûr merci à nos stars du défilé, de nous avoir offert du rêve ! À ne pas oublier ceux qui ont travaillé dans l’ombre, pour vous fournir subsistance, rangé la salle, réparé le son, ou apprêté des costumes à la dernière minute. Merci également à nos valeureux journalistes, dont notre cher ami et son équipe, qui n’ont pas cessé de couvrir les évènements pour nous ! Je ne crois pas exagérer en affirmant que cette soirée restera dans les annales du musée… Mais grâce à vous, nous pouvons nous en rappeler le sourire aux lèvres. Bonne soirée et merci à toutes et à tous ! »

Dahlia tourna la tête, pour offrir le plus franc des sourires à ses consoeurs du soir, dont Bridget, qui lui renvoya toute la gratitude du monde. Ça, pour sûr, elles s’en rappelleraient de ce défilé.

… La partie moins fun, allait être le rapport d’évènement destiné à la direction du musée et à la police. Mais bien sûr, la cheffe de la sécurité du musée savait qu’elle pouvait compter sur son camarade. Le tout était désormais de le retrouver.


Conclusion de l'event


Pour tout le monde, le défilé était fichu, mais Bettina n’a pas jeté l’éponge, et résultat, il a bel et bien eu lieu ! Et quelle réussite ! Sans doute l’événement restera-t-il dans les mémoires un certain moment. La presse n’a en effet pas fini de parler d’une telle histoire !

Quant à vous, sans doute vous ne l’oublierez pas non plus. Peut-être pensez vous à ces militants, intervenus en début de soirée, ou bien êtes-vous en train de vous remémorer l’une des tenues présentées ce soir-là sur l’estrade ? Quoi qu’il en soit, après cette soirée rocambolesque, vous finirez par avoir droit à un repos bien mérité ! À une heure sans doute trop tardive, certes, mais quelle importance ? Vous pourrez fièrement dire « j’y étais », et ça, ça n’a pas de prix !

Qu’en est-il de la suite, alors ? Et bien, le musée a fini par se désemplir progressivement en plein milieu de la nuit. Les derniers rangements ont eu lieu le lendemain, grâce aux équipes de la maison Piesch, tandis que Bridget n’a eu d’autre choix que de gérer les conséquences d’un tel événement auprès de la direction du musée. Heureusement, plus de peur que de mal, et l’incident des fossiles a rapidement été expliqué et résolu auprès du musée d’Illumis. Avant la fin de la semaine, le musée a fini par retrouver tout doucement son apparence d’origine. Pierre, le champion d’Argenta, a regretté ne pas avoir été présent ce jour-là et a assuré vouloir contribuer à l’enquête du vol et de l’attaque.

Pour ce qui est du voleur, la police l’a longuement interrogé avant qu’il soit rapatrié à Céladopole en attente de son jugement. Il n’a rien voulu dire, ni pourquoi il s’en est pris au musée ce soir-là, ni si ce qu’il cherchait réellement étaient les fossiles, ou autre chose. Ceux qui ont attaqué le musée n’ont pas été bien plus loquace. Tout porte à croire qu’ils ont suivi les consignes d’un tiers, mais impossible de savoir. L’un des bandits, quant à lui, demeure introuvable. Sans doute court-il toujours.



Résultats et récompenses


Ça y est, le défilé est terminé ! Qui aurait cru qu’un tel événement prenne de telles proportions ? Un grand merci à toutes et tous les participants ! Nous espérons que cet évent vous a plu ! Et bien sûr, comme pour tout évent, voici quelques récompenses, qui seront ajoutées à votre journal de bord.






Déclic




Durant ton bref trajet dans l'ambulance, les soigneurs t'ont donné quelques potions qui pourront t'aider à te rétablir ! Les bouteilles ont une forme curieuse, de sorte que même un pokémon peut les utiliser ! Drôlement pratique, non ?


Récompenses




Hyper Potion x3




Mots : 4959 mots
Pokédollars : 400 P






Octave Ferys




Miguel a tellement adoré travailler avec toi qu'il n'a plus voulu te quitter ! Heureusement l'un des concierges du musée a fini par le récupérer. Miguel a quand même voulu te faire un cadeau, alors il t'a offert un flacon de boue noire. À première vue, ce n'est pas très reluisant, mais le concierge dit que les pokémons poison adorent, cela fonctionnerait comme une pommade !


Récompenses




Boue Noire x1




Mots : 8064 mots
Pokédollars : 400 P






Achille Summer




Aucun doute, tu as fait forte impression au sein de l'équipe de Bettina ! D'ailleurs, Tulipe t'a fait un petit cadeau avant que tu t'en ailles. La cheffe d'atelier insiste, cela peut même aider un pokémon en combat, ou alors servir d'habit, à toi de voir. C'est un modèle unique, quelle chance !


Récompenses




Veste Combat x1




Mots : 3614 mots
Pokédollars : 400 P






Gwendolyne Stappleton




Avant de quitter le musée pour rejoindre ton manoir, Aristide a tenu à t'offrir une bouteille de Champ'duit qu'il utilise régulièrement pour entretenir les champs herbus créés par Pelotte. Difficile de dire non à un tel énergumène, mais peut-être que cela pourra t'être d'une certaine utilité à toi aussi ?


Récompenses




Champ'Duit x1




Mots : 9171 mots
Pokédollars : 400 P






Gordon




L'équipe de Bettina, la police, et même le musée réclame les images que tu as enregistrées ! Chacun pour une raison différente cela dit. Que comptes-tu faire ? Et que vas tu faire de ce petit os que tu as retrouvé chez toi, le lendemain du défilé ? Il doit appartenir au squelette de Ptéra… ou peut-être pas ?


Récompenses




Os Rare x1




Mots : 3732 mots
Pokédollars : 400 P






Taiki Yakimasu




Bridget a tenu à te saluer avant ton départ. Elle l'affirme, il n'y a rien de plus viril que Taiki Yakimasu, et tu lui as bien démontré pendant cette soirée ! Du fait de la présence de Ghost, Bridget a décidé de t'offrir un cadeau issu du musée, qui sans doute lui sera utile. Bridget espère te revoir à la salle de musculation !


Récompenses




Masse Os x1




Mots : 6893 mots
Pokédollars : 400 P






Mimi Dellacchio




Bettina a beaucoup apprécié ta performance ainsi que ton soutien auprès des autres mannequins et du personnel. Alors par l'intermédiaire de Lexie, elle t'offre le parapluie que tu as utilisé pour arrêter le voleur. D'ailleurs, lui aussi te laisse un souvenir, une boule fumée qu'il n'a visiblement pas eu le temps d'utiliser et qui s'est retrouvée par mégarde dans les pattes de Bigoudi.


Récompenses




Parapluie Solide x1





Boule Fumée x1




Mots : 7480 mots
Pokédollars : 400 P



Un grand merci aux participants !
À très bientôt pour le prochain évent !



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