[Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné

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MessageSujet: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyDim 18 Juil 2021 - 16:05


Robbie & Becky

Personnage non joueur



Les jumelles Loretty avaient fait de la Plage Trésor leur terrain de chasse favoris. Elles pouvaient y trouver de tout : des vêtements, des équipements de dresseur, ou même des objets insolites, parfois précieux, parfois pas. Mais les jumelles ramassaient tout. D'abord parce qu'elles n'aimaient pas voir la plage salie de déchets, de plus en plus nombreux il fallait bien l'avouer, et puis parce que n'importe quelle trouvaille était susceptible d'intéresser suffisamment quelqu'un pour qu'il lui trouve une valeur commerciale. Et ça, les sœurs Loretty ne pouvaient pas passer à côté.

Seulement, depuis plusieurs jours maintenant, il était devenu beaucoup plus compliqué de partir à la chasse aux trésors. En particulier depuis qu'une épave longue de plus d'une centaine de mètres avait décidé de s'accaparer les lieux. Les jumelles avaient fait partie des premières personnes à découvrir l'engin. Comme sorti de nulle part, il semblait s'être échoué à la manière d'un Wailord sur le bord de la Plage Trésor, du jour au lendemain, probablement transporté par les mêmes courants qui, d'ordinaire, n'emportent avec eux que quelques objets. Le bateau était massif, couvert de rouille, haut de plus de cinq mètres et partiellement enfoncé dans le sable. Il devait s’agir d’un vieux cargo de transport. Sa partie arrière n'était pas complètement sortie de l'eau, suggérant qu'il était encore partiellement inondé à l'intérieur. Son état laissait deviner qu'il avait connu les fonds marins pendant plusieurs années, mais que pour une certaine raison, il avait réussi à s'en délivrer pour rejoindre l'air libre.

Devant le fait accompli, Becky et Robbie Loretty ne purent s’empêcher d’être frustrées qu’un engin pareil vienne compromettre leurs affaires. Mais après réflexion, elles comprirent qu’il s’agissait plutôt là d’une occasion idéale pour partir en quête de nouveaux trésors.

« Un bateau comme ça, doit y avoir plein de choses précieuses dedans ! »

Robbie était remplie de certitude. Aucun doute, il devait y avoir un trésor là-bas dedans. Mais, peut-être que c’était dangereux d’aller l’explorer seules. Après tout, il était couvert de rouille et sa coque était percée à divers endroits, il était bien possible que l’intérieur soit tout aussi vétuste.

« C’est une épave Becky, forcément que c’est abimé !
– Je n’ai pas vraiment envie qu’il s’écroule sur nous… »

Les jumelles se contentèrent donc en premier lieu de faire le tour du bateau. Une échelle soudée à même la coque permettait d’accéder au pont, tandis qu’un trou béant sur le flan donnait déjà accès à un intérieur effectivement très mal en point, rempli de ferraille rouillée et enchevêtrée.

L’après-midi, l’apparition de l’épave avait été signalée. Une escouade de rangers avait été déplacée sur place. Ils quadrillèrent le périmètre et commencèrent des inspections. Les jumelles les regardèrent faire, mais, très vite, leur intuition leur dit que la situation tournait à leur avantage. Le groupe de rangers portait un badge facilement reconnaissable pour les habitants d’Unîle et des autres îles du nord de l’archipel.

« C’est pas les mêmes qui ont demandé de la corde au magasin la dernière fois parce que la leur était trop courte ?
– Si si !
– Et qui après sont revenus parce que finalement elle était trop longue ?
– Hahaha ! Oui oui c’est eux ! »

La caserne des rangers du nord de l’archipel recouvrait les trois îles les plus proches du continent. Elle était implantée à Port Second et faisait partie des plus grandes en terme d’effectif avec celle de Doublonville à Johto. Cette caserne avait un corps spécial de jeune rangers, souvent en apprentissage. Tous étaient de bonne volonté et étaient envoyés généralement pour des missions de terrain sans grand danger, pour qu’ils puissent se faire la main. Mais le fait est que cette escouade était surtout connue à Unîle et ses environs pour son incapacité chronique à s’organiser correctement, malgré une motivation toujours intacte et des idées novatrices.

***

Une semaine était passée. L’épave était toujours là, mais les rangers avaient pris le tauros par les cornes et décidé de faire de leur mission l’occasion de briller au sein de leur caserne en organisant un événement collectif et participatif. L’annonce avait été faite : une épave trouvée, venez participer au nettoyage de la plage en prenant part à une chasse au trésor ! Du fait de son état, le bateau était en état de décomposition permanente, et la petite escouade avait compris que l’aide des civils serait leur meilleur atout pour inspecter l’épave de fond en comble et la débarrasser de tout ce qui devait être collecté et récupéré, le tout dans un événement amusant et stimulant. De cette manière, l’épave pourrait facilement être désassemblée une fois acheminée à Port Second, sans que son contenu ne reste sur la plage ou ne soit disséminé dans la mer lors du trajet.

La structure était encore suffisamment solide pour permettre une exploration interne, et quoi de mieux qu’une chasse au trésor pour lancer l’initiative ! Toute l’escouade était ravie d’une telle idée. Rien de mieux qu’un événement de ce type pour gagner en visibilité ! De plus, grâce à leur motivation écologique, l’événement avait pu recevoir l’aide de la fondation La Dame de Cœur pour financer et concrétiser le projet, en complément des fonds de la caserne.

Bref, l’escouade des jeunes rangers était au top !

Sauf que…

« Quelqu’un sait où est mon plan de l’épave ?
–  Non, le groupe 3 c’est celui qui est sur le pont, et le 2, lui, il ramasse ce qu’il y a autour de l’épave.
– Mais non ça c’est le groupe 1 ! Regarde, c’est ce qu’on a marqué là… C’est… Dans le mail que j’ai reçu… Attends je vais demander.
– Mais tu devais pas aller dans la salle des machines ? C’est moi qui doit aller dans cette partie de la cale.
– Non la salle des machines c’est pas moi, moi je dois vérifier si… Attends, non, on avait changé pendant la dernière réunion.
– Ah oui, mince. »

C’était le grand jour, les derniers transports de civils venaient d’arriver. Tout le monde découvrait l’épave et se réunissait sur la plage, suivant maladroitement les petits drapeaux plantés ici et là comme pour désigner un chemin dont le sens restait, il faut le dire, un peu abstrait. Mais le ranger en charge d’accueillir les civils intervint, agitant son bras droit pour faire signe de se rassembler devant lui, tenant un porte-voix dans l’autre.

« Bonjour à toutes et à tous ! »

Le porte-voix n’était pas allumé. Sa collègue se rapprocha de lui, ils tripotèrent quelques boutons.

« Bonjour à toutes et à tous ! »

Cette fois c’était la bonne.

« Merci beaucoup de vous être inscrits, aussi nombreux, pour participer au nettoyage de la Plage Trésor ! Notre équipe s’est chargée de bien sécuriser la carcasse afin de garantir une exploration sûre et palpitante ! N’oubliez pas de passer voir mon collègue, ici présent, pour donner votre nom et voir à quel groupe vous avez été affilié ! L’ensemble de l’escouade sera là pour vous encadrer, n’hésitez pas à venir nous poser des questions et - euhm - ah oui ! Pour ceux qui aimeraient se changer ou garder des affaires au sec, nous avons une consigne là-bas et des cabines ! Et aussi - »

Quelqu’un l’interpella. Il fallait croire que c’était la fin du discours.


Règles du jeu


Bienvenue sur la Plage Trésor ! Vous vous attendiez à l’exploration d’un bateau abandonné ? Alors vous êtes au bon endroit ! Par contre, il semblerait que les rangers en charge de l’événement ne se soient pas très bien organisés et ne soient pas en mesure de savoir comment sont réparties les tâches.



D’ailleurs, au moment où vous donnez votre nom pour vérifier que vous vous trouvez bien sur la liste des inscrits, vous constatez que le tableau d’attribution des activités est imprimé dans le mauvais sens et sur une grande quantité de pages, toutes maladroitement agrafées. D’ailleurs, certaines feuilles volantes semblent s’être envolées dans un trou de l’épave.



Mais les rangers sont pleins de ressources, et finissent par vous trouver l’activité idéale, qui vous conviendra, assurément. En plus, vous pourrez profiter de l’expertise précieuse du ranger qui va vous accompagner ! Comment ça ce n’était pas ce qui était prévu ? Vous êtes sûrs ?






Explications :



L’évent se déroulera en 3 parties, chacune durant environ deux semaines afin de laisser à tout le monde le temps de poster. Il n'est possible de ne poster qu'une seule fois par partie. Lors de cette première étape, vous rencontrez un ranger qui doit accomplir une tâche bien précise pendant toute la durée de l'évent. Et pour une raison qui vous échappe, vous faites partie du voyage. Apparemment, c’est comme ça que les choses se sont organisées. En tout cas, c’est ce que tout le monde pense. Il vous revient donc d’accompagner ce ou cette ranger dans sa tâche, de la manière que vous souhaitez.



Vous trouverez ci-dessous quel ranger vous est attribué en cliquant sur votre nom. Chacun d’entre eux a été sélectionné en fonction du chiffre choisi lors de l’inscription :


• Taiki Yakimasu (n°1)



Taiki Yakimasu






Ranger Maladroit

Aime : se sentir en sécurité
N'aime pas : les endroits sombres
Mantra : "Règle n°1 du ranger, fuir pour survivre"


Tout à l'heure en me promenant dans la cale j'ai entendu un drôle de bruit… Ça m'a fait peur alors j'ai couru, mais j'ai oublié mon carnet de notes là-bas. J-J'ai pas trop envie d'y retourner tout seul…





• Jack Alvadon (n°2)



Jack Alvadon






Ranger Bizarre

Aime : les spectres et l’obscurité
N'aime pas : le soleil
Mantra : "Si c’est mort mais que ça peut parler, c’est que c’est vivant."


Je sens la présence de spectre dans ce navire, oui… ils sont là… Bonjour ? M'entendez-vous, âmes damnées ? Ah ! Ah non, ce n'est que le bruit des vagues… Je dois entrer, ils m'appellent. Venez.





• Gordon (n°3)



Gordon






Ranger Bienveillante

Aime : tous les pokémons
N'aime pas : les gens qui n'aiment pas les pokémons
Mantra : "Un pokémon violent n'est pas un pokémon méchant."


Vu que l'épave est longtemps restée au fond de l'eau, des pokémons s'y sont forcément installés. Il faut la passer au peigne fin pour s'assurer que tous ces petits choux soient sortis avant le démantèlement !





• Déclic (n°4)



Déclic






Ranger Râleur

Aime : faire ce qu'il veut
N'aime pas : devoir faire quelque chose qui n'était pas prévu
Mantra : "Oh mais non je voulais l'autre !"


On m'a dit d'aller récupérer les débris au large, pour éviter qu'ils viennent s'échouer sur la plage. Mais je voulais explorer le bateau moi ! Embarque, on règle ça vite fait et on revient ! Pas le temps pour les gilets de sauvetage ! Allez dépêche !





• Tommy Leorios (n°5)



Tommy Leorios






Ranger Débutant

Aime : faire les choses comme dans les manuels
N'aime pas : les imprévus
Mantra : "Il y a un chapitre pour ça dans mon manuel !"


Je dois faire des mesures exactes des différentes parties de la cale ! On m’a dit d’utiliser ce laser pour mesurer, mais j’ai pris tout mon matériel au cas où ! Bon le sac est... un peu gros... ouf... mais je suis paré à toute éventualité !





• Ayla Kuma (n°6)



Ayla Kuma






Ranger Déconcentré

Aime : rêvasser, regarder les papillusions
N'aime pas : écouter en classe
Mantra : "… Attends, quoi ? J'ai pas écouté."


Il faut aller vérifier la cabine du capitaine. C'est par ici ! … Ou par là peut-être ? Ah zut, mon plan est mouillé… Oh dis donc ça fait un joli motif !





• Elias Flores (n°7)



Elias Flores






Ranger Agacé

Aime : pas grand chose
N'aime pas : beaucoup de choses
Mantra : "Mais booooougeeeeuh !"


Je comprends pas, j'ai eu le dos tourné quelques minutes et maintenant il y a des Ramoloss partout sur le pont ! Et ils arrêtent pas de revenir ! Raah quelle galère !





• Gwendolyne Stappleton (n°8)



Gwendolyne Stappleton






Ranger téméraire

Aime : l'adrénaline et l'action
N'aime pas : qu'on s'inquiète pour elle
Mantra : "Mais non, c'est qu'une égratignure !"


Il y a une partie de l'épave à laquelle on ne peut accéder qu'en traversant un couloir submergé assez étroit. Apparemment la structure du bateau y est très fragile, ça pourrait s'effondrer. Et c'est pas dit qu'on puisse faire demi-tour. Enfin bon ! On y va ?





• Kira (n°9)



Kira






Ranger Sérieux

Aime : suivre le protocole
N'aime pas : les blagues, le second degré
Mantra : "On n'est pas ici pour s'amuser."


Il y a une large brèche dans la partie submergée de la coque. Il faut voir où elle mène. Voilà ton équipement de plongée petit pokémon ténébreux. En route.





• Matt Cetgoh (n°10)



Matt Cetgoh






Ranger Passionnée

Aime : la mécanique, les engins
N'aime pas : quand c'est trop simple
Mantra : "Et si j'appuie là-dessus, ça fait quoi ?"


Ma collègue est allée voir la salle des machines, c'est trop canon comme endroit, tu vas voir, y a plein de tuyaux partout ! J'espère que le moteur est encore entier ! Faudra pas qu'il explose par contre ! Haha !





• Vladimir Delamuerte (n°11)



Vladimir Delamuerte






Ranger Gourmand

Aime : faire des découvertes culinaires
N'aime pas : ne pas avoir sa fourchette sur lui
Mantra : "Manger, c’est bon pour la santé."


Je me demande s'il y a toujours de la nourriture à bord… Après tout ce temps sous l'eau, elle doit être dans un drôle d'état. Mais le sel, ça conserve non ? Hmm, je dois aller voir ça de plus près !





• Octave Ferys (n°12)



Octave Ferys






Ranger Volontaire

Aime : aider, participer
N'aime pas : dire non
Mantra : "Oui avec plaisir !"


Les enfaaaants pas si loooin ! Non, on ne touche pas à la rouille ! Attention, sinon ce grand monsieur à la coupe au bol qui nous accompagne va vous gronder ! Allez, on entre deux par deux, c'est par ici ! Et on ne fait qu'un tour de bateau ! Seulement un !





Pour information, le bateau est donc un cargo de transport. Son intérieur se compose d’espaces de stockage, mais aussi de cabines de repos plus ou moins confortables, et plus ou moins en bon état. N’hésitez donc pas à adapter le plan du bateau à votre imagination, tout en gardant à l’esprit de quel type de bateau il s’agit !



Il n'est pas nécessaire d'accomplir la mission du ranger en un seul post, car celui-ci risque de vous suivre pendant un certain temps. Inutile donc de chercher à sortir du bateau dès la fin de votre post de première partie, par exemple !



Vous pouvez aussi choisir de ne pas accomplir la mission du ranger si elle ne vous satisfait pas. Vous pouvez également justifier votre arrivée sur la plage trésor et votre implication dans l'évenement autrement que par l'inscription. Les pokémons joueurs peuvent avancer la raison de leur choix, ou simplement suivre un pnj humain.

Les retardataires peuvent encore s'inscrire ici !

L'event commence à la suite de ce post !
La première étape dure jusqu'au 1er août !
Amusez-vous bien !



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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyMer 21 Juil 2021 - 8:24
Mais qu'est-ce que je fous la ? Sérieusement... Quand je descendrais de ce bateau, Nick aura intérêt à courir vite : je vais planter mes crocs dans les fesses de ce maudit traître ! Comment a t-il pu me faire ça ? Il sait pourtant que je suis malade en bateau. Comment a t-il pu penser une seule minute que j'allais m'amuser à récupérer les débris d'une épave ? Je... Yeuuuuuuuurrrrk...

Cette journée avait pourtant commencée de la meilleure des manières : Lina et moi dormions l'un contre l'autre sur la terrasse de ma niche. Nous étions sorti à l'aube afin de profiter des premiers rayons de soleil après avoir passé la nuit ensemble. Épaule contre épaule, sa douce joue contre la mienne, le jeune soleil me caressant la fourrure. J'étais heureux, c'était un moment parfait... Et puis Nick est arrivé. Sur le moment, j'ai cru qu'il m'emmenait dans un endroit sympa :

« Hey Déclic ! Réveilles toi mec !

-Mmm... Qui es-tu pour oser me déranger dans les pattes de Lina ?

-Ton meilleur pote qui te veux qu'du bien ! Aller debout, on va être en retard, j'ai une surprise pour toi. »

Il passa les 10 minutes suivantes à m'expliquer qu'il m'avait organisé une surprise, que j'allais adorer. Je fini par jeter court à son discours de vendeur pour aller lever la patte un peu plus loin afin de soulager un besoin vital. C'est l'amusement de Lina et l'insistance de Nick qui eurent raison de moi :

« Okay je viens. Mais j'espère pour toi que c'est une super surprise.

-Oh ça ! Crois moi, ce sera absolument génial.

-Par contre j’exige une récompense. Je veux des boulettes dans ma gamelle durant 1 semaine.

-Oh Déclic t'abuse ! 3 jours.

-6 jours.

-4 !

-5.

-4 ! Et je te trouve un tapis pour la terrasse de ta niche. Un tapis épais, moelleux comme celui qu'il y a chez moi.»

Le lendemain matin nous quittions un hôtel sur Unîle. Nick me guida jusqu'à la plage trésor ou je découvris l'immense épave et une petite foule déjà rassemblée. Je haussais un sourcil et continuais de suivre Nick en qui j'avais toute confiance. Bon le point positif c'était les rangers : je les aime bien. L'ambiance était positive, il y avait une jolie Feunard là bas et j'aurais pu être content d'être là si je n'étais pas dans le flou. Le discours d'accueil me fis froncer les sourcils : explorer une épave ?

« Bon. Et bien pendant que tu t'amuses, je vais aller draguer cette jolie Feunard, chasser quelques Kraby et faire la sieste sous l'arbre là bas.

-Oh aller reste encore un peu avec moi ! C'est pas super ? Une épave !»

Je soupirais et l'accompagnais, lui et son sourire de débile, jusqu'à la table d'accueil. C'est là que je découvris que j'étais inscrit. Je me tournais vers lui, babines froissées :

« T'as pas sérieux ? Tu m'as inscrit pour explorer... ce truc ?

-Oh aller on va s'amuser !

-Peut être oui... Mais si je me fais éclabousser tu...

-C'est toi Déclic ? On m'a dit d'aller récupérer les débris au large, pour éviter qu'ils viennent s'échouer sur la plage. Mais je voulais explorer le bateau moi ! Embarque, on règle ça vite fait et on revient ! Pas le temps pour les gilets de sauvetage ! Allez dépêche !

-Il vous suis ! »

Un ranger qui n'avait pas l'air bien content d'être là se présenta à nous. Je n'eus pas le temps de protester qu'il était déjà installé sur une petite embarcation en bois. Je m'assis à bonne distance.

« Pas question que je grimpe sur ce machin.

-Oh aller Déclic soit cool !

-Non.

-T'as pensé à ce que penserais Lina quand elle saura que tu m'as laissé tomber ? Et puis sérieux quoi...

-J'ai dit non. Vous êtes barré ou quoi ? Un type roche sur une barque ridicule pour ramasser des conneries ?

-Alors d'abord c'est pas une barque c'est un voilier de pêche. Ensuite c'est ça ou plonger pour récupérer d'autres conneries, comme tu dis, au fond de l'eau. À toi de choisir !»

Les deux humains occupèrent les minutes suivantes à négocier pour me faire grimper sur leur véhicule maudit. L'agacement du ranger et le mien augmentaient peu à peu. Finalement je cédais : je pris vingt bonne secondes pour calculer mon coup et je sautais dans l'embarcation. Nick resta sur la plage, un grand sourire idiot aux lèvres en me voyant pattes écartées pour garder mon équilibre et le regarder d'un air lamentable puis il s'en alla pour faire la tâche qu'on lui avait confié... Et le cauchemars commença.

Je commençais à me sentir mal dès les premières vagues, le premier haut le cœur se présenta avant la fin de la cinquième minutes. Je ne servi strictement à rien : je m'approchais du bord autant que j'osais et vomi durant toute la mission. Même quand je n'eus plus rien à vomir j'étais encore pris de méchants spasmes. Lorsque le bateau revint sur la plage, nous offrions un triste spectacle : penché par dessus bord, j'étais tout baveux et clairement malade quant au ranger il était très contrarié d'avoir eut à m'avoir sur le dos, surtout que j'avais bien redécoré son voilier. Je sautais maladroitement sur le sable et m'éloignais de l'embarcation, pattes tremblantes, ignorant les personnes qui s'inquiétaient pour moi sauf une seule : Nick !

« Toi !... J'vais t'bouffer l'cul. J'vais... Yeeuuuuuurk... T'as un intérêt à courir vite.

-Comment je pouvais savoir que tu es malade en bateau ?

-Encore explorer l'épave ç'aurait pu être cool. Mais ça... Un type roche sur un bateau pour récupérer des débris flottant, franchement mec t'as déconné. »

Je me dirigeais à l'ombre d'un arbre ou je me laissais tomber le temps de me remettre. Nick essaya de se faire pardonner en m'apportant une gamelle d'eau.
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptySam 24 Juil 2021 - 12:18
Les enfaaaants pas si loooin ! Attention, sinon ce grand monsieur à la coupe au bol qui nous accompagne va vous gronder !

Appuyé contre un muret, le grand monsieur à la coupe au bol affichait la même expression que celle du nostenfer posé à ses côtés. Dans sa chemisette noire et bien abrité sous sa casquette, Octave irradiait de dépit.
Voilà des jours que Max le tannait. Partage de photos de plages paradisiaques, envoi d’articles sur de valeureux explorateurs, mise au jour d’étranges histoires de navires fantômes et autres blogs culinaires spécialistes des îles Sévii. Elle avait tout tenté pour le convaincre de participer à la « super méga extra chasse au trésor de dingue » organisée sur Unîle. Octave avait résisté trois jours, avant de céder. Il s’était dit qu’après tout, même s’ils ne trouvaient rien d’intéressant, ils pourraient toujours s’amuser.
Ils avaient convenus de se retrouver directement sur le lieu de l’évènement pour plus de commodité. Comme souvent, Octave était arrivé en avance. Il s’était installé à l’ombre avec ses deux pokémons et il avait vu la plage se remplir au fil des minutes écoulées. Sonna le début des festivités et Max n’était toujours pas arrivée. Un message lui avait alors appris la terrible nouvelle. Noyé dans les smileys de cœurs, de baisers et d’excuses, son amie lui avait expliqué avoir manqué son ferry. Elle attendait le prochain et lui confiait la mission de débuter seul cette formidable aventure. Elle n’avait aucune idée de l’enfer dans lequel elle le jetait.
Max l’avait abandonné sous un soleil de plomb, empêtré dans une chasse au trésor transformée en atelier garderie. Pour une raison des plus obscures, Octave devait seconder un ranger nommé Rudy, dans sa complexe mission d’animateur de centre de loisir. Il était à présent entouré d’une bande de mioches surexcités, qui hurlaient sans raison, courraient dans tous les sens, enfournaient du sable dans leurs poche avant, ou après, avoir mis leur doigt dans leur nez. Un chaos général qui le hérissait tout entier, mais qui n’étaient rien à côté de Rudy.

C’est très bien d’avoir pris ma corde et de m’enrouler dedans ! Vous voulez que je vous apprenne à faire des nœuds, c’est ça ? Mais oui ! Avec plaisir !

On ne dirait pas comme ça, mais Rudy était un ranger, un vrai. De taille modeste, il demeurait un gaillard costaud arborant fièrement sa tenue officielle, vissée entre ses boots et son chapeau à cordon. Toute la panoplie était réunie avec, en bonus, un sourire béat sous deux deux petits yeux noirs qui semblaient pétiller constamment. Une face de simularbre, l’excès d’entrain et de bêtise en plus.
Même à cet instant, alors qu’il se tortillait par terre, saucissonné dans sa propre corde, il félicitait les enfants pour leur progrès. Octave contint avec peine son envie de hurler. À la place, il remonta machinalement ses lunettes de soleil, abandonnant pour son nostenfer :

Je ne peux pas t’imposer ça, Maes’. Diva reste avec moi, alors tu devrais aller te dégourdir les ailes. Tu n’auras qu’à revenir de temps en temps voir si je suis toujours vivant.

Maestro releva ses longues oreilles, clairement sceptique. Il n’était pas dans son habitude de laisser Octave seul dans une situation aussi désagréable, mais l’arrivée soudaine d’un marmot dans son périmètre vital le décida à décoller. Il s’envola d’un bref, mais puissant coup d’ailes, qui souleva le sable autour d’eux. Habitué, Octave retint sa casquette, mais Rudy dont les bras étaient toujours entravés par plusieurs tours de corde, vit son couvre-chef s’élever dans les airs, puis retomber mollement aux pieds de son partenaire du jour. Sans entrain, Octave le ramassa et inspira profondément lorsqu’il se redressa. Il balaya du regard la tribu de gamins qui s’activaient en tous sens.

Remettre de l’ordre dans le désordre.

Tout le monde en rang ! Sinon pas d’exploration du bateau !

Le groupe se figea, hésita, mais comme, même derrière ses lunettes, on devinait le regard sévère du jeune homme, ils finirent par s’aligner sagement sur le sable fin. Seule une petite polichombr fit exception à la règle. Un air espiègle collé au visage, Diva vint flotter près de de son partenaire, qui faillit la heurter après un vif bond sur la droite. Debout et libre de ses liens, Rudy se tenait à ses côtés :

Vous voyez les enfants ? Je vous avais dit qu’il allait se fâcher !
C-Comment vous avez…
Bien ! Alors les petits pandespiègles, vous êtes prêts pour l’exploration du bateauuuu ?!

Un cœur de « oui » trop aiguës répondit dans une synchronisation parfaite. Ravi de cette énergie, Rudy récupéra son couvre-chef des mains d’Octave et prit la direction du cargo dans une cadence militaire qu’il était le seul à suivre. Trois secondes suffirent pour que les marmots s’éparpillent. Bon sang.
Bon gré mal gré, Octave s’apprêtait à aller l’aider, lorsque Diva attira son attention sur un petit garçon, resté à l’écart. Il ne devait pas avoir plus de six ans, portait un joli tee-shirt étoilé et tenait dans ses bras une belle peluche de laporeille. Sous son épaisse chevelure noire, ses deux grands yeux noisettes fixaient craintivement l’épave.

Rudy ! Hurla Octave. Il vous en manque un !

Le ranger s’immobilisa, repéra le petit gars demeuré en retrait et fit marche arrière au pas de charge. Après un dérapage contrôlé ou presque et il s’accroupit près de l’enfant :

C’est quoi ton nom, bonhomme ?
Andy… bredouilla le garçon.
Super nom ça ! Tu viens explorer le bateau avec nous, Andy ?

Le petit fit non de la tête.

D’accord !
Eh.
C’est parti pour l’exploration !
A-Attendez, vous le laissez tout seul ?
Un bon ranger sait s’adapter aux volontés de chacun !
Il est tout petit ! Il a peut-être juste peur du bateau ?
Et ce n’est pas grave ! Le rassura le ranger. Andy, si tu changes d’avis, sache que cela nous fera très plaisir que tu te joignes à nous !

Si la première pensée d’Octave fut une insulte, la sidération eut heureusement la délicatesse de l’effacer de son esprit. Bouche entrouverte, sans vraiment y croire, le jeune homme regarda Ranger Rudy courir jusqu’à l’une des brèches de la coque où deux fillettes venaient de s’engouffrer. De part et d’autres du navire, la marmaille profitait de son absence pour se disperser. Ici on commençait à creuser un trou, là on retirait les algues de l’épave pour les jeter au visage du copain, dans ce coin on entreprenait d’escalader une échelle totalement rouillée et encore un qui mettait son doigt dans son nez ! Quelle plaie !
Octave n’eut d’autre choix que de soulever le petit Andy et de rejoindre le plus rapidement possible l’énorme édifice de métal. Vite, un moyen de rassembler les troupes.

Le premier dans le bateau gagne ma casquette !

Une dizaine de petites paires de jambes pilèrent net de chaque côté de la coque, puis firent brusquement demi-tour. Elles luttèrent contre le sable mou et collant et se précipitèrent dans le navire, déboulant dans le dos d’Octave et emplissant la carlingue de cris et de rires en contraste total avec le délabrement des lieux.
La salle immense n’était que peu éclairée. Seule la lumière du soleil traversait les fentes et les cavités, pénétrant difficilement la pénombre moite et fortement iodée qui les entourait. Un passage avait été sommairement déblayé. Il permettait de traverser l’épave de part en part, sans s’attarder. Le chemin se trouvant dans l’axe de deux gros trous dans la coque, il était suffisamment éclairé tant que l’on ne s’en éloignait pas. La faible clarté permettait néanmoins de distinguer le ventre du navire et son contenu.
Une partie des murs étaient noircis de rouille et d’algues. La majorité des poutres de l’armature tenaient encore, mais certaines s’étaient clairement affaissées depuis des lustres. Beaucoup de reste de bois pourri, des caisses fermement scellées et des containers empilés sur un sol taché de vase, faisaient du lieu la plus glauque des cavernes d’Ali Baba.
Octave avait clairement connu plus rassurant comme ambiance.

C’est qui qu’a gagné ta casquette alors ?

Le jeune homme reporta son attention sur la masses yeux rassemblés face à lui. Ils clignèrent deux par deux, dans un ordre confus, mais tous interrogatifs.

C’est Andy, répondit-il en déposant son couvre-chef sur la tête du petit garçon.
Mais tu l’portes, c’est d’la triche !
Exact.

La vague de protestations fut heureusement balayée par l’intérêt des gamins pour l’épave. Pirates, trésors, sirènes et pokémons marins légendaires devinrent leur seuls sujets de préoccupations. Ça et un besoin irrépressible d’exploration. Hors de question.

Vous ferez attention au monstre ? Lâcha Octave en voyant l’un des petits s’écarter du chemin.
Y a pas de monstre !
Si.
Nan ! Les Rangers, ils ont tout nettoyé !
Et s'ils n'avaient pas bien regardé ?

Coup de pouce de la nature. Un gros coup vent choisit pile cet instant pour s’engouffrer dans le navire. Le souffle s’insinua dans le moindre interstice, arrachant d’interminables gémissements au gigantesque squelette de fer. Dans l’obscurité, une bâche oubliée se souleva lentement. Son ombre immense se détacha sur l’un des flancs du navire, masse informe devenue ventre imaginaire gonflé au grès d’une respiration fictive.
Octave saisit sa chance :

Il dort on dirait. Ça devrait aller.
T-T’es sûr sur ça craint rien ? Murmura une fillette en se rapprochant de lui.
On est jamais sûr de rien avec les monstres. Mais si vous ne vous éloignez pas, Diva vous protègera.

La fierté de sa polichombr fit le reste. La petite spectre se posa en brave guerrière et tous les enfants se rassemblèrent autour d’elle et de la petite flamme verte rassurante qu’elle fit naître.
Rassuré de savoir les véritables monstres canalisés, Octave déposa Andy au sol, près de sa partenaire après lui avoir promis qu’il ne craignait rien. Le petit garçon hocha la tête et resserra son étreinte sur son doudou. Il leur fit jurer à tous de ne pas s’écarter de Diva, releva ses lunettes de soleil sur sa tête et s’élança entre les caisses éventrées, marchant droit vers le seul être ingérable de cette épopée.

Rudy, je peux savoir ce que vous faites ? Interrogea Octave, qui venait de se planter aux pieds d’une haute pile de vieux containers branlants.
Les petites voulaient absolument cette jolie écaille de Rosabyss. Je n’allais pas dire non !
Vous voulez mourir ?
Je vais y arriver !
À y passer ? Je vous le confirme.
Un bon ranger donne toujours son maximum pour autr-
C’était quoi ce bruit ?
Rien ! J’ai simplement gliss-

Un grincement précéda un son sec. Quelque chose venait de casser au sommet des containers. Court silence. Le cœur d’Octave s’emballa au point de lui meurtrir les côtes. Il avait la bouche trop sèche pour appeler, la gorge trop serrée pour laisser filtrer même un murmure.
Un premier rebond, métallique, organique, explosa dans le noir, puis un second, un troisième et un quatrième. Ils se succédèrent avec toujours plus de force, tétanisant Octave dont les pieds s’étaient instantanément soudés au sol. Il imagina le corps mou de Rudy se briser sur les containers, rebondir sur les angles meurtriers, être ballotté d’un bloc à un autre comme une vulgaire poupée de chiffon. Chaque choc résonnait puissamment entre les murs. Tous revenaient en un écho désagréable et se mêlaient aux heurts suivants. Ils transformèrent le ventre du navire en un infernal gargouillis de sons inaudibles.
Dans son dos, les enfants prirent peur et leurs cris s’ajoutèrent à cet enfer sonore. Octave sortit de sa torpeur.

Diva ! Sors les d’ici !

Au loin dans la pénombre, la petite flamme verte s’accentua et la voix de sa polichombr s’éleva en une chansonnette qu’il connaissait bien. Son timbre si particulier étouffa les derniers échos terrifiés d’Octave et le groupe se dirigea vers sortie. Rassuré autant qu’on pouvait l’être en pareille circonstance, le jeune homme prit son courage à deux mains et s’avança plus loin encore dans les entrailles du navire.
Il contourna une haute plaque de taule, qui le coupa de toute lumière extérieure et l’obligea à s’éclairer à la lueur de son pokématos. Sa nervosité été telle qu’il tremblait et se mit maladivement à redresser, ranger et replacer tout ce qui passait sous ses mains.

Remettre de l’ordre dans le désordre. Remettre de l’ordre dans le désordre.

Réussissant enfin à atteindre l’arrière de la pile de containers, Octave s’arrêta. Son flash éclairait une grande étendue d’eau noire. Elle couvrait le fond entier de la salle. Quelques caisses ou planches dépassaient ça et là, mais difficile d’en déterminer la profondeur exacte.
Il avança encore. L’eau lui arriva bientôt aux chevilles. C’était froid. Vraiment très froid. Sans trop savoir pourquoi, il songea qu’il avait mis des chaussettes blanches. Ses baskets allaient forcément déteindre.
Une onde dans l’eau lisse attira son attention. Il braqua rapidement sa lumière sur la droite et dut plaquer sa main libre sur sa bouche pour étouffer un cri d’effroi. Un masse sombre enflait faiblement à la surface. Impossible de la distinguer en détail. Tout ce qu’Octave savait, c’était qu’elle approchait. Soudain, à fleur d’eau, deux prunelles étincelèrent dans la lumière de son flash. Hein ? Ses cheveux se dressèrent sur sa tête. C’était quoi ça ? Octave recula rapidement, trop, car son talon heurta un obstacle immergé qui lui fit perdre l’équilibre. La chute inévitable lui fut épargnée par une étreinte poisseuse sur son poignet. Quelque chose venait de l’agripper.

J’ai réussi !

Point culminant de ce cauchemar : le sourire niai de Rudy.
Octave se décomposa. Un tsunami d’émotions noya son être sous un mélange de colère, d’effroi, de soulagement et un incontrôlable besoin d’ordre. Si bien que lorsque Rudy agita sous son nez l’écaille de Rosabyss glanée au péril de sa vie, Octave se contenta de redresser le chapeau trempé du ranger.
Puis ce fut comme si son esprit avait enfin réussi à sélectionner l’émotion la plus adaptée à la situation. Tout fut balayé, à l’exception d’une colère froide qui imprégna chaque parcelle de son corps. Elle emporta tout. Furieux, Octave saisit à deux mains le col humide de Rudy qu’il souleva presque du sol. Son regard noir de haine se planta dans les deux petits yeux étoilés du ranger, écarquillés sous la surprise.

Ne refaites jamais ça.
D-d’accord ?

Octave le repoussa et tourna les talons. Dans un bruit de pas humide, il chercha à son tour à rejoindre la sortie. Il trébucha à mainte reprises, remit mécaniquement tout ce qu’il bousculait à sa place et implora le ciel pour qu’une de ces fichues poutres s’abattent sur Rudy. Le ranger le talonnait de près, totalement décontenancé par l’aura négative qui émanait de son acolyte du jour.
Enfin la lumière. Le soleil les accueillit, accompagnée d’une marée d’enfants. Tous se jetèrent dans leurs jambes, certains encore bien pâles malgré la chaleur de l’été. Heureusement, leur frayeur fut vite oubliée, remplacée par l’admiration pour le fabuleux trésor rapporté par Rudy. Les petits se passèrent l’écaille de main en mains, captivés par la multitude de reflets à sa surface. Ils interrogèrent le ranger sur son exploit et il se fit un plaisir d’en narrer les moindre détails, tandis qu’Octave se rapprochait de sa casquette.
Resté près de Diva, le petit Andy pleurait à chaude larmes. Désemparée, la polichombr tentait de le réconforter sans succès. Cette détresse commune s’infiltra jusqu’au cœur d’Octave, dont la colère fut lentement écartée. Il soupira, puis se pencha vers l’enfant qu’il hissa dans ses bras. Après avoir fait faire un demi-tour à sa casquette, il tira un mouchoir de sa poche et essuya doucement le visage rouge du bambin. Ce dernier s’apaisa au son de la voix velouté du jeune homme, finissant même par sourire lorsque Diva vint lui tirer la langue.

Un calme fragile retrouvé, Octave se résolut à éviter à tout prix l’intérieur de navire. Il serait difficile de garder les enfants éloignés de l’épave, alors il opta pour un compromis.

On monte sur le pont et on y reste. Vu ?

La proposition fut acceptée à l’unanimité, la cale du cargo n’étant pour l’instant, plus vraiment au gout de la marmaille. Rudy n’eut donc rien à redire et ce fut même lui qui s’engagea le premier sur l’escalier en colimaçon aménagé spécialement pour faciliter l’accès au pont. Il chantait à tue-tête une œuvre de sa composition, reprise en cœur par les enfants en rythme avec le son des marches de métal.
Cinq minutes plus tard, le groupe trouvait un coin dégagé, ne risquant pas de gêner les autres rangers. Les enfants se lancèrent alors dans une folle partie de Chacripan Perché, menée par Rudy. Octave opta pour la tranquillité. Le cœur encore battant, il se laissa glisser entre deux caisses. Diva puis Andy s’installèrent à ses côtés. Machinalement, Octave lui refit ses lacets.


H.R.P.:


Dernière édition par Octave Ferys le Ven 10 Sep 2021 - 12:29, édité 8 fois
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Jack AlvadonCoordinateur

Jack Alvadon


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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyDim 25 Juil 2021 - 21:31

La chasse au trésor, ça n'avait jamais été la tasse de thé de Jack. Donc quand il avait reçu l'information comme quoi les Rangers organisaient la visite d'une épave, ça ne l'avait pas des masses intéressé. Cependant, il avait bien vu à la tronche de Cero que ce dernier trouvait l'idée absolument incroyable.
Cero n'était pas un Pokémon qui faisait beaucoup de caprices. Globalement, il essayait à tout prix d'aider son prochain, même s'il n'y arrivait pas des masses, et ne demandait jamais rien pour lui. A cause de ça, Jack ne savait pas souvent comment lui faire plaisir. Contrairement à Aria, dont il satisfaisait l'amour de la scène par la coordination, il n'avait pas souvent eut l'occasion de faire grand chose pour le colosse qui l'aidait pour toutes les tâches de la Pension.

Ce fut à cause de ça qu'il laissa sous-entendre l'idée d'y participer pour « changer un peu ». Si Aria comprit rapidement la manœuvre, Jack n'étant pas le genre de personne à apprécier le changement, le Cogneur afficha rapidement des étoiles dans les yeux, ravi de l'idée. Cela confirma Jack dans son opinion, et il décida de prendre une journée de repos pour aller participer à cette fameuse expédition.
Il voyagea jusqu'à Unîle, qu'il connaissait un peu pour être passée dessus pendant son tour du monde, et trouva rapidement la fameuse Plage Trésor ou se trouvait l'épave concernée. Bon, le blond devait admettre que le tout avait quand même de la gueule, il pouvait comprendre que l''événement suscite de l'engouement.

Ah, et l'événement était géré par des Rangers. Ceux-ci faisait partis des rares personnes sur lesquelles l'Éleveur avait un a-priori a peu près positifs. Après tout, le boulot de ranger était globalement d essayer de protéger les Pokémons et leur écosystème, c'était donc généralement des gens pas trop cons.
Peut-être que la journée serait pas trop pénible au final. Il faisait surtout ça pour Cero, mais il allait devoir s'appliquer pour ne pas tirer la gueule, histoire que son Pokémon profite de la journée. Donc si c'était bien géré par des gens responsables, ça serait plus facile.

Ce fut quand il donna son nom qu'il pressentit les emmerdes arriver.

- « Je disais, c'est au nom d'Alvadon. Jack Alvadon.

- Je trouve pas. Vous êtes sûr que ce n'est pas au nom de Alberta ?

- ...Ouais, j'suis sûr de mon de famille T'en as d'autres des questions comme ça ?

- Pas la peine de vous énerver ! Je n'y peux rien si je trouve pas.

- En même temps, tu tiens ta feuille à l'envers... »


Dis minutes plus tard, Jack était finalement authentifié. Ça le gavait déjà. Il se consola en se disant que c'était certainement le gars de l'accueil qui était paumé. Après tout, même s'ils avaient l'air d'avoir un sens de l'organisation à chier... C'était sans doute quand même potable. Et ce même si le gars avait paumé la moitié de ses filles.
Oui c'est ça, valait mieux ignorer ce mauvais pressentiment. Donc on lui avait attribué une activité. Glorieux, tant que ça plaisait à Cero, la journée ne serait pas perdue. Jack tapota brièvement sur l'épaule de son Pokémon, absorbé par la contemplation de l'épave, puis se tourna vers la personne chargée de l'accompagner.

- « B'jour. Jack Alvadon, et voilà C...

- CHUT ! Est-ce que vous les entendez ? »

Un instant, il venait de lui dire de fermer sa gueule, la non ? Jack réprima l'irritation qui arrivait a vitesse grand V, inspira un grand coup, et répondit.

- « ...Non. Entendre quoi ?

- LES ESPRITS ! Leur voix m'appelle ! Ah quoique, ça c'est peut-être juste les vagues. Mais ce n'est pas grave, je sens la présence d'êtres cherchant le repos. Vous m'accompagnerez dans cette juste tâche.

- De qu... Nan, Cero, tu vas pas prendre ces conneries au sérieux... ? »

Alors que le ranger avait désigné le bateau d'un bras triomphal, l'énorme Pokémon de Jack s'était immobilisée dans sa contemplation pour jeter un regard un peu effrayé vers les deux humains. Il fallait dire qu'il aimait pas trop les Spectres. Et que son type combat ne l'avait pas spécialement préparé à les affronter.

- « … C'est juste une chasse au trésor, non ? Pourquoi ça vire à l'expédition occulte ?

- Parce que les voix des âmes damnées sont impénétrables, et nous appellent voyons ! Et votre Pokémon pourra ainsi vaincre sa peur de la Moooooooort. »

Oh putain. Ne. Pas. S'énerver. Fallait admettre que le navire avait vraiment la gueule d'un truc hanté, et c'était pas improbable de tomber sur des Pokémons genre des Moyades, mais punaise... C'était vraiment utile d'essayer de faire flipper les gens ? Surtout que Cero semblait vachement moins sûr de lui, maintenant. Ça faisait partie de l'événement, tous les Rangers de cet équipes étaient des abrutis, ou bien il avait pas eu de chance pour la deuxième fois de suite ?

Ils se retrouvèrent rapidement à bord du bateau. Le Ranger était passé en premier, et avançait avec la tronche d'un gars super excité à l'idée de tomber sur un fantôme. Jack le suivait, tentant vaguement de ne pas se foutre en rogne et de calmer Cero qui fermait la marche. Celui tremblait et fixait les alentours, comme si le moindre meuble risquait de lui sauter dessus en faisant « BOUH !'.
Il fallait reconnaître que l'ambiance du bateau était particulière. Maintenant que l'autre avait foutu une ambiance, on avait en effet l'impression qu'un Spectre allait leur sauter dessus. Alors que ça aurait juste pu être une chasse au trésor sympa.
Leurs pas résonnaient sur la paroi métallique du bateau, notamment ceux du Pokémon Cogneur, qui pesait plus de 200 kilos.

Le bateau ressemblait à vieux bateau de transport. Les cales étaient gigantesques, même si ça puait l'humidité. On pouvait clairement espérer faire des trouvailles sympathiques... Sauf que c'était apparemment pas l'objectif du gars avec eux. Putain, il se défonçait pour faire plaisir à son Pokémon, et c'était foutu en l'air par l'autre gland. Y avait intérêt à ce qu'il se calme, sinon Jack allait vraiment finir par foutre le camp avec Cero pour faire l'exploration du bateau tout seul.

- « Y a une raison pour laquelle on explore pas la cale... ?

- Bien sûr ! Il y a trop de monde, ça effraierait les esprits. Il vaut mieux viser les endroits isolés ! Comme... Cette pièce par exemple !

- … La cuisine ? »

Oui, ça ressemblait à la cuisine du personnel de bord. Pour un gros bateau comme celui-la, c'était indispensable. Mais Jack ne voyait pas vraiment ce que celle-ci avait de particulièrement intéressant. Comme le reste du bateau, elle sentait le moisi, les quelques ustensiles culinaires  de sortis et encore identifiables étaient tellement couverts de rouille qu'on avait l'impression qu'ils tomberaient en poussière si on les touchait.
En entrant dans la pièce par la petite porte, Cero cogna le dessus de l’entrebâillement, provoquant un bruit sourd qui résonna dans la cuisine. Aussitôt, un petit bruit se fit sentir, et une petite bestiole sortit d'un placard pour se ruer vers la sortie.

- « LA ! UN FANTÔME !

- … Mais t'as pas FINI OUI ? »


Le fantôme en question n'était qu'un Rattata, effrayé par le bruit qu'avait fait l'Hariyama en percutant la porte. Mais a cause du mouvement rapide du Pokémon rat, et à cause de l'annonce du Ranger, ce qui devait arriver arriva. Cero commença à paniquer, et fit des grands gestes des bras désordonnés. Et quand t'es un colosse qui colle des patates monstrueuses et que tu es maladroit ben... Ça donna en pratique des énormes baffes données au mur et au mobilier, le tout dans un bordel de tout les diables.

- « Cero ! Calme-toi mon grand, ça va aller ! »

Punaise. Et ils étaient dans ce bateau depuis a peine quelques minutes.
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Vladimir DelamuerteAncien membre

Vladimir Delamuerte


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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyLun 26 Juil 2021 - 11:49
- Je hais cette plage.
- Gide ! Gihihihide !
- Je hais la lumière.
- Exagihihihihide !
- Je hais tous ces misérables cloportes qui s'amusent alors que l'on n'a toujours pas trouvé la moindre trace d'un trésor ou d'un pokémon rare de type spectre.


Vladimir Delamuerte avançait sur le sable avec une lenteur particulièrement prononcée. Nez plissé, sourcils froncés, le chapeau solidement enfoncé sur son crâne et une grimace de dégoût sur le visage, il ressemblait à un personnage de vieux film d'horreur en noir et blanc perdu au milieu d'un décor saturé de couleurs.

- Delaquoi ?
- De. La. Muerte.
- Je vois rien, moi. Bon ben... Je pense qu'il vaut mieux que vous repartiez, hein.
- Ecoute-moi bien, gueux. Je n'ai pas fait toute cette route et supporter cette chaleur accablante pour t'entendre m'annoncer que je devrai repartir sans avoir au moins exploré cette épave.
- Non mais c'est que, vot' nom ben...
- Eurynomos. Montre-lui ton plus beau sourire.


Le Pokémons s'approcha de la personne chargée de l'accueillir, son unique violet scintillant faiblement, avant qu'il n'active son Déclic Tactique et passe en forme Défensive. Instantanément, une aura noire forma un sourire malsain apparut sur le bouclier de l'Exagide.

- Heu... O-Ok... Eh bien... Ah oui, voilà ! Ha... Delamuraille, hein ? Heu... ANATOLE ! ANATOOOOOLE ! Oui voilà ! Il arrive ! Voilà Anatole, c'est lui qui s'occupera de vous, voilà. Heu. AU SUIVANT !

Le dénommé Anatole fit son apparition, la bouche pleine de ce qui ressemblait à un impressionnant amas de nourriture variée.

- Ch'est voushe ? Ch'est avec voushe que che vais exchplorer ?
- Ne vous a-t-on jamais appris à ne pas parler la bouche pleine ?
- Voush avez dit quoiche ?


Vladimir ferma les yeux et pria les dieux du mal et les calamités spectrales de lui venir en aide afin de lui accorder suffisamment de patience pour ne pas ordonner à ses pokémon de réduire ce prétendu ranger en cendres.

- Bon, écoutez-moi. Je n'ai que faire de votre bienséance si je peux atteindre mon objectif. Passons un marché. Vous me servez de prétexte pour aller explorer ce navire et voir si des choses intéressantes s'y trouvent. Si je trouve des pokémon de type spectre ou n'importe quoi d'un tant soit peu lié au paranormal, c'est encore mieux. Pendant ce temps, vous pouvez continuer de manger ce que vous voulez et surtout vous cessez de me postillonner dessus.
- Mancher ? Allons voir che qu'on peut mancher à l'intérieur !


Comme soudainement animé par une énergie invisible, le ranger enrobé se mit à sautiller sur le sable à toute vitesse pour se rapprocher de l'épave. Vladimir poussa un profond soupir. Allait-il réellement être en mesure de garder son calme ? La réflexion lui intimerait que ce n'était qu'un moindre mal si cela pouvait lui permettre de mettre la main sur quoi que ce soit qui hanterait ce lieu.
D'ailleurs, il avait entendu dire que des Sinistrail ou des Viskuse hantaient bien souvent les épaves abandonnées et c'était là la principale raison de sa présence ici. Mettre la main sur un trésor l'intéressait, bien sûr, et cela représentait le grand enthousiasme que dégageait Eurynomos actuellement, mais agrandir son équipe de spectre serait un cadeau bien plus intéressant pour lui.

- Ne le laissons pas nous distancer, Eurynomos. Il risquerait de manger nos trésors si jamais ils ressemblaient trop à de la nourriture.
- Exagihihihide !


Quand ils arrivèrent enfin au niveau de l'épave, la diminution de la lumière du soleil et le gain de fraicheur apparurent à Vladimir comme une satisfaction inestimable. Son sourire s'élargit quand il se rendit compte que le décor semblait abandonné. Tous les ingrédients étaient rassemblés pour que quelques visiteurs égarés aient décidé de s'y installer. Voire, même, de le hanter.

- Kekeke ! Ô, créatures ténébreuses qui hantent ce monde ! Attendez-moi, je viens vous rendre visite ! D'ailleurs... Est-ce le doux parfum de la mort que je sens là ?
- La mort ? Che chais pas ! Mais cha a shurtout l'air de shentir la bouffe !
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KiraPokémon dressé

Kira


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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptySam 31 Juil 2021 - 18:49
Il faisait beau, ce qu’il fallait de chaleur et d’humidité pour rendre la matinée agréable. Contemplant le paysage qui s’offrait à lui, Kira, à l’abri du soleil sous l’ombre d’un arbre, cherchait son sommeil. Finalement ce fut un groupe d’humain qu’il trouva en premier. Enfin, ces derniers c’était délibérément dirigés vers lui un peu comme s’ils venaient de tomber sur le pokémon rare (ah quoique…) qu’il fallait absolument photographier voire capturer. À cet instant plusieurs options s’offraient à lui, il pouvait prendre la fuite (sans aucune garantis que ces humains allaient le lâcher), sortir l’outils violence gratuite ou bien, les ignorer et agir en conséquence. Il opta évidemment pour l’option qui demandait le moins d’efforts.

Les yeux fermés mais attentifs aux moindres signaux suspects, il écoutait ce groupe d’humain qui papotaient en maintenant une certaine distance. Ce n’était pas facile de bien comprendre l’humain, encore moins quand on est pas habitué à la personne ou encore l’accent. Certains ne se gênaient d’ailleurs pas pour mâcher les mots ou parler avec un débits de parole aussi rapide qu’un pokémon électrique dopé au sucre industriel. Au moins, de son passé dans le monde des dresseurs, il avait gardé la faculté à reconnaître certaine sonorités et les assimiler à des images et des définitions bien précises. Et là, sans même ouvrir les yeux, il sentait qu’il avait à faire à un groupe de … policier ! Qu’est-ce que ces gens pouvaient bien lui vouloir ? Bon, mieux valait ne pas se disputer avec les humains en uniformes si on aspirait à vivre dans la périphérie de zones habitées.
Étirant une patte avant de pousser un bâillement, il choisit d’enfiler le costume du pokémon qu’on venait de réveiller. Il jeta par la suite, le regard le plus innocent qu’il avait en réserve au groupe d’humain mais visiblement cela ne fit qu’empirer les choses. Les policiers extirpèrent à l’instant des pokéballs de leurs ceintures, prêt à dégainer aux moindres gestes brusques. Un soupir, c’était assez vexant, il ne pensait tout de même pas une tête de criminel, si ?
Les humains cafouillaient en parlant, impossible de comprendre leurs histoires, on dirait que ceux-ci avaient peur mais bon sang ! Ar-ti-cu-lez ! Le groupe était visiblement mené par une agent qui portait de grosse lunettes et qui tenait sa pokeball de travers. En tout cas, ce cadre ne manqua pas de lui rappeler la nuit où s’est produite son évolution. Celle-ci avait fini au commissariat de Rosalia car la police avait eu la bonne idée de venir perturber les hostilités. Enfin, c’était une vieille histoire, mais elle avait contribué à lui apprendre que dans le monde des hommes, la loi se rangeait souvent du côté du plus offrant.

Finalement, lassé d’avoir un groupe d’homme qui brassait de l’air pour ne rien dire, il finit par se résigner à chercher le file qui allait lui permettre d’entrer en communication par la télépathie. L’opération, par manque d’habitude avec les humains, prenait un peu plus de temps et demandait un peu plus de concentration que lorsqu’il s’agissait de raconter des idioties dans la tête du premier rattata venu.

« Vous êtes soupçonné d’être un pokémon dangereux. » qu’on lui apprit. « Vous avez causé des récents troubles autour de Lavanville et nous avons des raisons de croire que vous pouvez présenter un danger pour les populations, humaines comme pokemons […] ».

La tête penchez sur un côté, il essayait de comprendre comment, en sept ans d’existences paisibles, il avait fini par se retrouver au milieu des radars humains. L’accident avec le spiritomb ne devait pas être étrangers à cet état de fait. En tout cas, ces gentils humains, ouverts à la négociation, lui laissèrent un choix : se retirer dans le fin fond du pays, loin des petites populations fragiles et sans défenses ou bien, accomplir un travail civique pour prouver sa candeur et sa bienveillance. Il ne put s’empêcher de rouler des yeux. Les humains avaient vraiment des mœurs étrange dans leurs sociétés. N’importe quels agissements par exemple devaient donc d’être minutieusement contrôlés et le moindre pas à l’extérieur du sentier devait être accompagné d’un millier de justification. Quel ennui mais bon si c’était le prix à payer pour une vie tranquille dans l’abondance de toutes types de ressources.

- Je refuse.
- Mais…
- Je refuse. Je n’ai aucun intérêt à aider aux ramassages des déchets.
- Si monsieur le noctali ! Sinon nous serons contraints de vous capturer.
- Je refuse également.

Au moins l’inexpérience du groupe avait quelque chose d’amusant. Ils ne savaient pas trop comment répondre et leur manque d’assurance était une porte grande ouverte pour tourner toute cette histoire à son avantage. Après tout, dans le monde des humains, tout travail mérite récompense non ? Il était donc hors de question d’accorder quoi que ce soit sans un retour sur investissement !
Finalement un agent finit par faire allusion à un cargo qui venait de s’échouer sur une plage et qu’il fallait recruter des gens et des pokémons pour aider les rangers locaux… Hors de question, ce n’était même pas à Safrania et en plus il était question de côtoyer du monde, en terrain découvert. Autant s’agiter au milieu d’un troupeau de Tauros se trouvant sous un effondrement instable de versant, autant dire que ça sentait les ennuis à des kilomètres. Pourtant cette proposition avait quelque chose d’attrayant, du moins plus que les missions classiques en zone urbaine. Peut-être que les récents évènements avaient fini par provoquer chez lui un petit goût pour le changement ? En tout cas la paix qu’il cultivait ces dernières années n’était plus là … Encore une fois le monde changeait et il avait encore la force de suivre le rythme. Ou bien il pensait beaucoup trop. Avant de s’échapper dans les buissons, il envoya promener les agents qui manquaient cruellement d’expérience de terrain.
Le soir même, cette dernière idée ne l’avait pas quitté. N’ayant plus la force ni l’envie de lutter contre son esprit, il finit par se rendre au petit commissariat de Lavanville avant que d’autres agents, bien plus expérimentés, ne finissent par venir lui chercher des ennuis.

***

La plage d’unîle était à l’antipode du paisible ponton de Lavanville. Les rayons du soleils cognaient si fort que même le sables renvoyait ses éclats. De son ressenti, l’endroit était beaucoup trop spacieux. Le vent semblait venir de toutes les directions et les gens s’agglutinaient dans les rares coins d’ombres. En face, la mer chargeait tellement l’air d’embruns qu’il suffisait de tendre la langue pour avoir un goût salé dans la bouche. Absolument rien de comparable au paisible bord de mer de Lavanville lors du couché de soleil. Le pire est qu’il passait difficilement inaperçu. Des enfants s’arrêtaient de tant en tant pour le regarder et les petits pokémons ne semblaient pas craindre sa présence. C’était gênant. Heureusement il y avait un objectif à tout ça. Le cargo échoué ne fut pas difficile à trouver d’ailleurs. Ce dernier se situait pile au bord de l’eau avec une partie encore cachée par les vagues. L’édifice, rongé par la rouille, restait impressionnant à regarder. Des hommes et des pokémons avaient affrontés la nature sur un engin pareil, du moins jusqu’au triomphe final de l’océan. Avaient-ils alors laissé derrière eux quelques marchandises précieuses ou objets bizarres témoignant d’un passé épic ? Finalement l’événement portait bien son nom, cette chasse au trésor devait être plus qu’un simple attrape touriste pour faire le boulot des nettoyeurs de plages.

Loin de la foule et des pokémons bizarres, il admirait l’épave tantôt en s’imaginant ce qui avait pu la conduire à sa fin, tantôt à comment y entrer afin d’y dénicher ses trésors. Mais au fond, pourquoi aller se mouiller le pelage alors qu’il y avait une armée de touristes prêt à faire le sale boulot à sa place ?

« Wahh regardez ce que j’ai trouvé » Un jeune homme courrait sur la plage, en direction de la foule. Visiblement il venait de sortir de l’épave. … Aller pourquoi pas. Il regarda alors ce type qui courait, trébucha et essuya le sable de la plage avec tout son visage, bouche ouverte bien sûr. Avec sa maîtrise de l’attaque Psycho, il n’y avait rien de plus facile que faire perdre l’équilibre à quelqu’un qui ne s’y attendait pas. Rapidement il se dirigea vers sa victime mais hélas le « trésor » ramassait par ce débile n’était qu’un simple gobelet en plastique comme il on en trouve des centaines de milliers dans le monde des humains. S’exciter pour ça, pathétique ces nettoyeurs des plages.

De retour à son poste d’observation, il trouva un ranger qui l’attendait. Avait-il observé toute la scène ?

" Toi. On est pas ici pour s’amuser. Ca fait deux heures que je te cherche !"

Il lui adressa donc la parole. Il s’attendait à quoi, une réponse construite et bien articulée !?

" Ne me prend pas pour un idiot. On m’a informé que tu pouvais communiquer par la télépathie. On est là pour remplir une mission, nous allons donc devoir faire équipe."

Bien sûr, tout était clair à présent, il fallait se débarrasser du Ranger.

- Il y a une large brèche dans la partie submergée de la coque. Il faut voir où elle mène. Voilà ton équipement de plongée petit pokémon ténébreux. En route.

Sans attendre de réponse, l’humain s’est mis à exposer la mission. Il enfilait en même temps une tenue de plongée et visiblement en espérant qu’on l’imite sans se poser de questions.

- Je refuse.

Et pour que le message soit bien reçu, il prit soin de le répéter plusieurs fois sur la fréquence des pensées de cet humain qui se prenait pour son dresseur.

- Je refuse. Je ne suis pas un Aquali.

- Très bien. Je communiquerais donc tout ça à mes collègues.

Rapide et efficace. Le Ranger avait plongé laissant derrière lui la petite tenue et ses traces de pas sur le sable. Bien, retour aux choses sérieuses, il était libre à présent d’observer les allés et venus des gens et de vérifier si personnes ne ressortait avec quelque chose d’intéressant. Mais un bruit d’alarme arriva vite perturber tout ce programme. Des affaires que le Ranger avait laissées, provenait un bruit insupportable et monotone. Sans réfléchir il se jeta sur le sac pour chercher l’origine du phénomène. Sans comprendre comment, il mit vite les crocs sur une montre électronique et fissura l’écran sans le vouloir. Au moins il arrivait à comprendre ce qui y était affiché, un signal rouge avec un trait et un point au bout. Chez les humains ce genre de dessin symbolisait en général l’urgence…Bah peut-être que le type avait des problèmes. Il lui avait pourtant dit de ne pas y aller (non en fait), tant pis.

Quelques secondes plus tard, il se retrouva dans l’eau, en tenue de plongée en pensant déjà à la très longue séance de nettoyage qui l’attendait pour retirer tout le sel de son pelage. Mais il fallait pourtant bien s’assurer que le Ranger était mort sans quoi son rapport allait directement le tenir pour responsable ou quelque chose du genre. Avec les humains il fallait s’attendre à tout.
Il descendit quelques mètres dans l’épave, sans trop comprendre où est-ce qu’il se dirigeait. Il ne nageait pas bien au début et avait du mal à régler sa flottabilité entre son équipement et l’air dans ses poumons. Mais rapidement il finit par trouver un poids neutre ainsi que des mouvements qui lui permettaient d’avancer sans trop faire d’efforts. Il se dirigea ainsi vers une salle grande ouverte où il pouvait observer de loin une silhouette humaine qui se disputait avec ce qui semblait être trois ou quatre Qwilfishs.

Le Rangers de tout à l’heure avait dû déranger un petit groupe qui avait dû s’établir dans l’épave. Le pauvre type esquivait des attaques dards venins du mieux qu’il pouvait. Il avait effectivement besoin d’aide. Les Qwilfishs aussi remarque. C’était leur territoire après tout. Mais d’un autre côté, avoir ce Ranger vivant était peut-être plus rentable sur le long terme. Il concentra alors une onde incolore au début mais qui s’obscurcissait à mesure où elle prenait de l’ampleur. Une fois lâchée la vibrobscure percuta deux des pokémons poissons et provoqua une onde de choc dans l’eau. Les cibles tombèrent ko sur le plancher tandis que les autres prirent la fuite apeurées par l’impact de l’onde de choc. Mauvaise idée finalement. Une note pour la prochaine fois : sous l’eau les ondes sont bien plus fortes que dans l’air.

Des plaque de métal du plafond s’effondraient alors et coulaient vers le plancher, l’une d’elle manqua de le percuter mais le Rangers su prendre les devants. Il chercha à lui agripper une patte et dans le feu de l’action, il se laissa porter sans trop faire d’histoires… Le rangers nageait très vite avec ses grands coups de palmes, il semblait même savoir où aller. Rapidement ils atteignirent une salle où le niveau de l’eau était moins important, on y voyait même la surface. À cette image, il se dégagea d’un coup de patte de l’emprise de l’humain pour gagner tout seul l’endroit où se dirigeait toutes les bulles d’air expirées.

Manquait, ce n’était pas la surface mais ce qui devait être une bulle d’air dans la structure de l’épave.

« On dirait que nous sommes sous le pont principal ou alors deux étages plus bas. Bravo pour ton intervention, la prochaine fois retient toi ! »

Le leveinard qui se fou de la charité celui-là. À peine sorti de l’eau qu’il se mettait déjà à jacasser. Les humains sont vraiment des créatures bruyantes. Bon il était direct au moins, autant lui rendre la pareille. Il le fixa quelques secondes avant de gentiment lui lâcher dans son crâne le fond de ses pensées :

- Humain tu es encore plus inconscient pour être parti tout seul. En plus il n’y a aucun objets intéressants à ramasser.

Finalement, cette salle confinée n’était pas si inquiétante, il y avait même du mobilier renversée qui méritait d’être fouillé.
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Taiki YakimasuRanger

Taiki Yakimasu


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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptySam 31 Juil 2021 - 20:30
Un bruit régulier de vagues battant le sable chaud sous un ciel irradiant la bonne humeur venait le bercer. Les cris lointains des Goélise titillaient de temps à autre ses tympans particulièrement reposés alors que par occasions une voix féminine quelque peu moins perturbante que celle des volatiles aigris venait le sortir de sa douce rêverie. Tournant la tête, il confronta les verres opaques d'une trentenaire à la coiffure aussi chaude que le sable et au teint quelque peu halé. Son visage se ferma dans une mine particulièrement outrée alors qu'elle décriait l'injustice effroyable qu'elle venait probablement de lire dans le journal à potins qu'elle tenait entre ses mains.

"J'y crois pas ! Elle a osé écrire que je me laissais aller car sur cette photo on voit ma cellulite ! Cette sale Lipoutou mal refaite n'accepte vraiment pas le naturel, c'est normal d'avoir un peu de cellulite, et c'est pas si flagrant chez moi, hein Taiki ?"

Ah.

Ce fut au tour du champion d'arborer une mine fermée. Parmi toutes les règles qu'il s'imposait, il y avait certaines à ne jamais entraver, sous aucun prétexte. Quand en début de matinée Ondine l'avait fermement invité en tant que spectateur à la chasse aux trésors qui se déroulait présentement, il avait dit oui. Non pas par envie d'aller, mais par instinct de ne pas contredire sa compatriote d'arène.
Première règle; ne jamais contredire Ondine.
Check.
Là, face à la problématique soudaine qui s'imposait à lui, s'ensuivait la seconde règle.
La contredire quand cela allait dans son intérêt.

Aussi, le trentenaire haussa les épaules et répliqua "C'est le venin de la jalousie de Patty voyons... Tu sais très bien que tu n'as rien à lui envier. Et c'est juste ta peau qui...

n'a pas été mise en valeur par la luminosité allait-il rajouter, mais lorsqu'il constata que la paire de lunettes d'Ondine s'était soudainement abaissée, laissant entrevoir le typhon ravageant ses iris, Taiki se ravisa.

... ta peau qui est tant parfaite qu'elle n'a pas de cellulite.

Troisième règle. Mentir seulement en cas de sérieuse nécessité. Or, c'était le cas. Ondine, rassurée, rehaussa sa monture et reprit confortablement place dans son transat, poursuivant sa tortueuse lecture.
Le champion type feu soupira. Les femmes et leur complexe ne put-il s'empêcher de pester intérieurement.  Croisant les bras sur son torse vêtu d'un débardeur blanc avec l'inscription "Hot Rescue" (idée ridicule d'Ondine), Taiki inspira profondément. La vue était belle, le ciel revêtait son plus bel apparat et au loin on pouvait observer des petits groupes se former, proches de l'épave, sans doute pour prendre les premières informations.
Le rouquin distinguait au loin une frêle silhouette qui faisait difficilement l'annonce de l'ouverture de la chasse et cela le fit gentiment sourire. Bien sûr, il aurait pu se porter volontaire pour une organisation carrée et militaire de cette chasse, mais trop content de pouvoir profiter d'un peu de temps libre, et surtout désireux que les plus jeunes fassent leurs propres expériences, il avait laissé la caserne des Îles Sévii gérer tout l'évènement, bien qu'on le lui ait proposé, de même qu'Ondine qui avait eu la même réflexion. Ou, la connaissant, par instinct quelque peu maternel, elle avait tenu à assister quand même à l'évènement pour pouvoir rattraper un incident ou éventuel problème, afin que tout se déroule au mieux. C'était touchant de sa part, et sans doute une raison supplémentaire pour Taiki d'avoir accepté son invitation.

Dès lors les deux champions paressaient dans une quiétude totale, blablatant vaguement sur les différentes personnalités qui passaient ça et là, parfois devant eux. Même des pokémons prenaient part à l'aventure, dont un certain Déclic que Taiki salua depuis sa position lointaine, non sûr d'avoir été remarqué par le canidé, qui n'était pas amateur de l'élément eau s'il avait bonne mémoire. Dans quoi s'était-il encore embarqué ? Une ombre maigrelette lui parut aussi incroyablement familière lorsque Yakimasu balaya à nouveau la plage de son regard, aussi, il prétexta avoir soudainement envie de parler de fruits de mer pour dévier son attention de l'épave.

La journée aurait pu se poursuivre ainsi.
Aurait pu.

- M-Monsieur Yakimasu ?

- Qui le demande ?

- Moi.

- Oui, je crois le remarquer. Mais qui est toi ?

Ondine grimaça à cette divine syntaxe alors que le jeune ranger s'enfonçait physiquement et spirituellement dans le sable.

- J-j-je m'app-ppelle Timothée M-Monsieur Yaka-, Yatami- Yakimasu.

Quelque chose dans le regard apeuré de ce jeunot lui disait que la suite des évènements n'allait pas grandement lui plaire. En temps normal, il ne se serait pas gêné de demander à Timothée s'il passait une bonne journée, et s'il était suffisamment gentil garçon pour leur ramener un mojito, or, le regard défiant d'Ondine avorta toute réponse mesquine de sa part.
Il comprenait, quelque chose n'allait pas, et on était venu le chercher. On avait besoin de lui, Monsieur Le Ranger pompier champion d'arène.
Pfff. Belle journée de repos.

Se levant sans mot, ce qui fit que bientôt le sable arrivait à hauteur de anches de Timothée à mesure que l'ombre de Taiki s'abattait sur lui, il soupira.

- Bon, dis moi garçon, qu'est-ce qu'il se passe.

Le sortant énergiquement du sable, et le dépoussiérant quelque peu, Taiki était alors tout ouïe à la problématique sans doute essentielle de ce jeune homme.

Ce fut alors qu'un élan de courage prit possession du concerné, qui ravala sa salive, et déblatéra en quelques secondes, avec une précision soudaine, et sans bégaiement, la raison de son malheur.

Tout à l'heure en me promenant dans la cale j'ai entendu un drôle de bruit… Ça m'a fait peur alors j'ai couru, mais j'ai oublié mon carnet de notes là-bas. J-J'ai pas trop envie d'y retourner tout seul…

Baby-sitting, le retour. Oh diantre. Taiki soupira déjà pour la cinquième fois dans l'heure et se dit que sa journée de repos n'allait être en rien reposante.

- Tu peux compter sur moi.

Taiki n'eut pas besoin d'apercevoir les deux pouces en l'air levés d'Ondine pour comprendre qu'elle validait sa réplique. Ni de l'entendre commander son mojito à un autre ranger pour comprendre qu'il se dépatouillerait seul. La rousse halée, plongée dans sa lecture, lui lançait déjà un vil "have fun".
Have fun.

Le regard vide et le visage aussi complexe d'émotions qu'un kulbutoké de Timothée lui donnait déjà un bon aperçu du fun qu'il pourrait avoir...

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GordonPokémon dressé

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyDim 1 Aoû 2021 - 9:56
7h41 - Céladopole - Pluie

- Gordon ! La nouvelle vient de tomber, une vieille épave a refait surface dans les îles ! Une belle occasion pour PokeTV, sors ton plus beau chapeau de plage et on y va !

Assis sur son lit, Gordon était au téléphone avec Tessa en regardant la pluie tomber par sa fenêtre. Son appel l’avait sorti de son sommeil, mais si c’était pour couvrir un événement spécial, ça valait toujours la peine ! A peine avaient-ils raccroché que le Psystigri ajusta son chapeau, saisit son parapluie et retrouva Tessa à leur point de rencontre habituel. Visiblement, elle avait déjà tout organisé : le transport jusqu’au port, puis le bateau qui devait les emmener jusqu’à Unîle, lieu prisé par les touristes notamment pendant les vacances. Une fois là-bas, il ne devrait pas être trop difficile de trouver ledit cargo.

C'est ainsi que Gordon se retrouva dans la camionnette de sa collaboratrice, roulant à toute allure en direction du port, accompagnés par Drotisma et Steadigeon. Ça allait être l'occasion de tester l'imperméabilité du drone ! Et sa résistance au sable. En espérant que le Poichigeon ne prenne pas ça pour des miettes en essayant de les picorer…


11h08 - Unîle - Ensoleillé

L'équipe posa le pied sur le sol après leur traversée en mer qui s'était bien passée, pour dire que c'était la première fois sur l'eau pour la majorité d'entre eux. Ils n'eurent pas à chercher longtemps pour trouver le chemin de l'épave; visiblement l'événement avait attiré des visiteurs des quatre coins de l'île et il suffisait de suivre l'effervescence qui menait au bateau échoué. Une fois sur place, le live pouvait commencer : Gordon sur la plage avec le cargo en arrière-plan, Drôtisma qui cadrait le petit reporter, Tessa qui portait une caméra sur son épaule pour assurer le coup au cas où les vagues ou le sable auraient raison de Motisma et Steadigeon qui attendait patiemment sur la tête de son humaine.

- Nous sommes en direct d'Unîle, plus précisément sur la Plage Trésor qui aujourd'hui porte mieux que jamais son nom. En effet, un vieux cargo de transport a refait surface et ses nombreux mystères avec lui. Sur place, les rangers se démènent pour sécuriser les lieux et coordonner les équipes composées de civils et Pokémons de tous horizons venus aider. Allons à leur rencontre.

Le Psystigri s'approcha d'un Noctali pour lui poser quelques questions :

- Bonjour, vous êtes en direct sur PokeTV, pouvez-vous nous dire pour quelle raison êtes-vous ici ?
- Aider mon prochain, pour le bien être de tous. répondit-il d'un regard fixe.
- Comment avez-vous entendu parler de cet échouage et venez-vous de loin pour aider ces braves rangers ?
- Hmm. Je suis très sensible à ces choses là. Alors l'information à naturellement su me trouver. Je viens de loin, je sors de ma zone de confort mais... Il fallait que je le fasse.

Dans le fond, on entendait un quadrupède pester contre son ranger, visiblement peu enclin à collaborer. Dommage, il finit par sauter dans le bateau avant que Gordon ait eu le temps d'aller voir de plus près ce qu'il se passait. De toute évidence, l'humaine qui s'approchait à grand pas de l'équipe de tournage ne lui en aurait pas laissé la chance. Elle souleva le Pokémon en plein direct, l'interrompant dans son programme, pour le serrer fort dans ses bras en lui souhaitant la bienvenue. Elle jeta ensuite son borsalino au loin pour le remplacer par un chapeau de paille, avant d'expliquer qu'elle serait la ranger en charge de leur mission.

Gordon ressentit un frisson d'effroi, même si son visage ne laissa rien paraître. Il tourna lentement sa tête en direction de Tessa, visiblement gênée d'avoir été surprise en flagrant délit.

- Oui alors j'ai peut-être omis de te dire que pour s'approcher de l'épave, il fallait s'inscrire à une activité avec les rangers. Je pensais qu'en plein travail, personne n'oserait nous déranger mais…

- Vous êtes absolument adorables tous les trois ! dit la ranger en regardant les Pokémons. Vous aussi mademoiselle ! J'ai hâte de vivre cette belle aventure avec vous ~ N'attendons plus ! Vu que l'épave est longtemps restée au fond de l'eau, des pokémons s'y sont forcément installés. Il faut la passer au peigne fin pour s'assurer que tous ces petits choux soient sortis avant le démantèlement !

Elle reposa le bipède puis partit en direction du bateau d'un pas à la fois énergique et enjoué, pressée de découvrir quelles merveilleuses découvertes pokémonesques l'attendaient à l'intérieur de la carcasse. De son côté, Gordon eut un tressaillement d'œil en voyant son chapeau préféré plongé dans le sable. Steadigeon remarqua le désarroi de son ami et vola jusqu'à son accessoire fétiche pour le ramasser. Il glissa sa tête dans le sable jusqu'à réussi à le caler sur son crâne, mais le chapeau était trop grand pour lui, il ne voyait plus rien. Ce qui ne l'empêcha pas de redécoller et virevolter de façon peu assurée en cherchant la dresseuse afin de reprendre sa place. Après un atterrissage bancale, les quatre compères emboîtèrent le pas à la ranger qui était déjà à proximité d'une brèche.

- Regardez, là dans l'eau ! Une petite Froussardine toute seule et toute triste ! Heureusement, votre ranger préférée a tout prévu pour sauver même les créatures les plus fragiles ~

Elle sortit de nulle part deux seaux et demanda au Psystigri d'aller les remplir d'eau, la salle où ils se trouvaient n'étant pas assez submergée pour faire l'affaire. Sur le chemin, il se demandait comment tirer profit de la situation car l'audience risquerait d'être déçue d'avoir eu si peu d'informations sur l'événement en cours. Au retour, après avoir posé les seaux, il fit signe à Tessa de reprendre le direct.

- Nous avons été interrompus quelques instants, mais nous voilà de retour, cette fois à l'intérieur de l'épave. Nous accompagnons une professionnelle dans sa mission de sauvetage des Pokémons qui auraient pris malgré eux possession des lieux, afin de leur rendre leur liberté. À mes côtés…

- Oooh je vois, tu fais un film souvenir pour ta famille ? Bonjour les parents de ce merveilleux Psystigri ! Vous pouvez être très fier de votre enfant, aujourd'hui c'est un véritable héros ! Tiens mon petit, prends ce récipient que tu viens de remplir et essaies de mettre dedans cette Froussardine qui ne demande qu'à retrouver sa famille. Tu sais, les Froussardines sont des Pokémons…

Tandis qu'elle continuait son baratin, Gordon saisit son seau et fit de son mieux pour attraper le poisson, sous l'oeil aguerri de la caméra tenue par sa collègue. Bon, comme elle ne parlait pas pokémon, elle n'avait pas dû comprendre un traître mot de ce qu'il racontait ni de ce qu'ils venaient faire ici mais soit, c'était plus professionnel de simplement effectuer ce qu'elle demandait. C'est ainsi qu'il libéra sa première créature à nageoir de la journée.

S'enchaînèrent Coquiperles, Corayons, Vorastéries et autres Kokiyas qui ne posèrent pas trop de problèmes. Mais parfois, la situation se corsait lorsque des Pokémons présentaient une résistance, s'étant soit accoutumés à leur nouvel environnement, soit n'étant pas habitués à des présences humaines étant donné que leur milieu naturel était les profondeurs.

Pour les zones un peu plus submergées, le petit groupe avait dû enfiler des scaphandres et Drôtisma avait pris le relais pour filmer sous l'eau. Dans une salle en particulier, totalement inondée vers l'arrière du bateau, Gordon ressentit que quelque chose allait se passer. Il fit un signe discret à son ami caméraman de filmer au fond de l'eau et une lumière se mit à briller, d'abord faible, puis plus intense et plus nombreuse.

- Ne bougez plus ! Regardez… Une famille de Lanturns qui attend qu'on vienne à leur secours ! Chez moi, on les appelle les lucioles des profondeurs. Ils sont si mignons avec leur antenne qui peut vous aveugler <3

La ranger, visiblement bien au courant des espèces aquatiques et de la menace qu'ils représentaient dans ce bateau, préférait se voiler la face sur la tournure des évènements. Ce sauvetage devenait plus dangereux que prévu, mais elle ne semblait pas décidée à demander quelconques renforts à ses collègues restés sur la plage. Selon son expérience, si l'on restait calme et que l'on montrait qu'on avait de bonnes intentions, les Pokémons n'avaient aucune raison de se montrer agressifs et au contraire, ils ne seraient qu'amour et reconnaissance une fois de retour dans la mer.

Mais au fond de l'eau, plus la lumière s'intensifiait, plus on devinait différentes formes peu rassurantes, longues et fines, serpentant sous les pieds de notre équipe de choc. Et en parlant de choc…!


Dernière édition par Gordon le Mer 1 Sep 2021 - 21:32, édité 1 fois
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Gwendolyne StappletonCivile

Gwendolyne Stappleton


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Visite au manoir (Elias)
Un doux parfum d'aventure

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyDim 1 Aoû 2021 - 10:51
La plage trésor fourmillait d’activité. Tous les jeunes rangers étaient à pied d’œuvre pour garantir le bon déroulement de l’événement. Ils couraient, se rejoignaient, se séparaient, le tout en pointant l’épave du doigt, utilisant le plan tenu dans leur autre main pour s’assurer que leur repérage était le bon. Les civils invités étaient eux aussi particulièrement nombreux. Ils se présentaient docilement à l’accueil et suivaient les consignes qu’ils recevaient, parfois dans la confusion, heureusement rapidement balayée par l’enthousiasme et l’excitation de leur compagnon de route. Oui, cela ne faisait aucun doute :

« C’est un désastre. »

Réfugiée en hauteur, à l’abri du sable et des embruns, Gwendolyne observait la situation, agitant lentement un éventail près de son visage pour ne pas ressentir la chaleur. Elle était assise sur une petite chaise pliante et protégée par une ombrelle aussi noire que sa tenue, chargée d’abriter sa peau de porcelaine de l’agressivité des rayons du soleil. Pour l’occasion, Gwendolyne avait échangé ses robes volumineuses à froufrou et dentelles pour une robe courte et droite en soie, décorée d’un col rond lui-même parcouru d’un liseré rouge. Ses jambes étaient dissimulées derrière un collant sombre et élégant, avalé à son extrémité par des petits souliers fermés. Ses cheveux, noués en une longue queue de cheval enrubannée, coulaient avec légèreté dans son dos.

Oswald, debout à ses côtés, ne pouvait s’empêcher d’observer la situation avec un sourire amusé que sa moustache n’était pas en mesure de dissimuler entièrement. Deux autres domestiques offraient leurs services en contrebas, exceptionnellement vêtus d’une tenue différente de celle du manoir pour qu’ils ne souffrent ni de la chaleur, ni du sable. Gwendolyne avait promis d’offrir à la brigade quelques bras supplémentaires, en plus d’une aide financière de la Dame de Cœur. Mais, à ce niveau, c’était le manoir entier qu’elle aurait dû déployer afin de palier aux problèmes d’organisation des jeunes rangers.

« Oswald, je croyais que nous aidions une brigade de jeunes rangers, pas une école primaire.
- Il faut reconnaître, Mademoiselle, que ces jeunes gens ne manquent pas d’entrain.
- À quoi bon avoir de l’entrain si c’est pour le dépenser aussi stupidement. Regardez, celui-là fait le même aller-retour depuis tout à l’heure.
- Il me paraît être quelqu’un de très endurant. »

Gwendolyne soupira et détourna quelques secondes le regard du chaos organisé qui se déroulait sur la plage. L’effervescence de l’événement parvenait naïvement à couvrir les innombrables erreurs commises par les jeunes rangers, trop satisfaits de leur engagement pour réaliser qu’ils s’y prenaient avec la pire des maladresses. Heureusement, il n’y avait pas encore eu d’accident, et les civils invités avaient finalement trouvé quelque chose à faire de divertissant. Sans doute la majorité d’entre eux étaient confrontés à une situation problématique, mais aucun n’osait formuler de plainte, trop ahuri pour réaliser l’absurdité dans laquelle ils venaient d’être plongés.

Couché à côté de sa dresseuse, Cerbère lâcha un bâillement las. Princesse était restée au manoir, ses capacités étant trop imprévisibles pour la confronter de près ou de loin à une épave de cette ampleur. Gypsie, le Vostourno de Daniella, était chargée de rester près d’elle pour éviter que ses pouvoirs ne lui échappent. Le pokémon feu, lui, profitait donc calmement de la chaleur du soleil. Mais à peine se remit-il de son bâillement qu’il ouvrit les yeux et se dressa sur ses pattes avant. L’instant suivant, l’un des domestiques du manoir montait la côte pour rejoindre la petite patronne, qui sirotait désormais un petit thé glacé aux baies rouges.

Le jeune homme était légèrement essoufflé, mais s’efforça de se tenir droit devant la jeune héritière qui fit un signe à Oswald pour qu’il lui offre une bouteille d’eau fraîche.

« Du nouveau Jeffrey ? Pouvons-nous espérer que personne ne meurt avant la fin de la journée ?
- Cela devrait aller, mademoiselle, merci… Le bateau m’a l’air correctement sécurisé, en tout cas. »

Il s’arrêta pour avaler quelques gorgées d’eau. Gwendolyne tendit son propre verre vide à Oswald, qui le posa aussitôt dans la glacière à ses pieds. Jeffrey reprit la parole.

« On demande votre présence près de l’épave. J’ai demandé pourquoi, mais c’est difficile de discuter avec ces gens là…
- Je comprends. Je comptais intervenir plus tard dans la journée, mais je commence à me lasser ici. Oswald.
- Oui, Mademoiselle. »

Gwendolyne se leva de son siège et récupéra son ombrelle qu’Oswald tenait pour elle jusqu’à maintenant. Le majordome s’empressa de replier la petite chaise et saisit la poignée de la glacière avant d’emboîter le pas de la petite demoiselle, déjà en train de rejoindre la plage, accompagnée par Cerbère et Jeffrey qui s’assurait qu’elle ne glisse pas. Quelques mètres plus bas, un jeune ranger fit signe au petit groupe, qu’elle rejoignit d’un pas hâtif et agité. Ses cheveux mouillés suggéraient qu’elle revenait d’une petite baignade et sentaient fortement l’iode, ce qui ne manqua pas de provoquer un léger mouvement de recul chez la petite héritière.

« Mademoiselle Stappleton ! Je voulais vous proposer de venir explorer le bateau avec moi ! Est-ce que ça vous dit ? Ce serait dommage de venir et de pas en profiter, vous avez déjà tellement fait pour nous !
- C’est gentil, je vous remercie, mais je n’avais pas du tout-
- Il reste une partie encore inexplorée de l’épave vous savez, on serait super honorés que vous soyez celle qui l’explore la première !
- Comme je dis, je n’ai pas-
- Non non, je vous assure, ça compte beaucoup pour nous ! »

Gwendolyne voulut répondre à nouveau, mais les yeux pleins d’étoiles de son interlocutrice finirent par lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune chance. Il lui restait encore une échappatoire.

« Je ne pense pas avoir la tenue adéquate…
- Pas de problème, on a tout ce qui faut, même pour les petites tailles ! »

La demoiselle aux boucles noires se contenta d’un sourire, réprimant du mieux qu’elle le put l’idée d’étouffer la ranger avec son ombrelle. Se retranchant dans un ultime espoir, elle se tourna vers son majordome, en quête de soutien, mais le sourire amusé du moustachu lui fit rapidement comprendre qu’elle ne trouverait pas de réconfort auprès de lui. Ce n’était qu’une petite exploration, après tout.

***

La porte en acier s’ouvrit dans un grincement lourd et sinistre. L’éclat d’une lampe de poche s’écrasa contre elle, avant de venir lécher rapidement les parois de la pièce. À son extrémité, une silhouette trapue, équipée d’un treillis lâche et partiellement mouillé. Derrière elle, une autre ombre fit irruption dans l’étroit couloir, vêtue de manière similaire, mais dont la démarche trahissait un inconfort criant. La première silhouette s’accroupit et sortit de son gros sac une petite lampe sur pied qu’elle alluma avant de la poser face à elle. Son visage ravi et insouciant s’afficha alors, rapidement accompagné par celui bien moins confiant de Gwendolyne. Un tuyau rouillé céda au même moment et tomba dans un terrible vacarme sur le sol. Un long ronflement caverneux s’en suivit, mais heureusement, le couloir ne bougea pas.

Ce n’était qu’une petite exploration. Quelque chose de simple, et sans danger. C’était ce que cette ranger, Sam, lui avait dit.

« Oh non, ça risque rien, c’est juste un peu sombre ! »

Un peu ? Un peu !? L’endroit était complètement plongé dans le noir, sans doute situé sous la surface de la plage. Tout ici hurlait le danger et le risque, mais cette inconsciente semblait tout à fait sereine.

Gwendolyne fit un pas en arrière. Son visage impassible dissimulait tant bien que mal une inquiétude viscérale et la certitude que quelque chose de mauvais allait se produire. Quelques instants plus tôt, son pied avait manqué de traverser une passerelle dévorée par la rouille. Elle aurait dû le réaliser dès que sa guide l’avait fait traverser ce couloir à moitié inondé. La petite héritière serra les dents. Quelle idiote d’avoir laissé Cerbère et Oswald à l’extérieur. Enfin, heureusement, il semblait que le couloir où elles se trouvaient à présent était un cul-de-sac car complètement inondé. Il ne leur restait plus qu’à rebrousser chemin et-

« Voilà, on y est ! Il ne nous reste plus qu’à plonger. Normalement, la partie inexplorée est de l’autre côté. La structure a l’air un peu fragile, mais cela devrait tenir. »

La ranger se tourna vers Gwendolyne, qui ne sut lui répondre que par un hochement de tête mécanique. Cette fille voulait sa mort. Peut-être qu’elle la ciblait depuis le départ, et voulait profiter de l’épave pour simuler un accident. Oui, c’était probablement cela. Il était impossible que quelqu’un de normalement sensé se jette aussi naïvement dans un exercice aussi périlleux. En particulier avec une civile à ses côtés. Plonger ? Il n’était même plus question de refuser, car Sam lui tendait déjà une partie de son l’équipement, retirant dans un même temps son treillis pour révéler la combinaison de plongée qu’elle portait par-dessous. Gwendolyne comprit mieux pourquoi on lui en avait fait mettre une également.

« Oswald, si j’en sors vivante…
- Quoi ?
- Rien, pardon.
- Ok ! Ça vous va très bien ! »

La demoiselle, à présent seulement vêtue de sa combinaison, réprima dans un sourire faussement amusé l’espoir de voir sa guide se noyer sous ses yeux. Le problème était que sans elle, ressortir de ce dédale rouillé était presque impossible. Cette ranger avait une sacrée veine…

L’eau était terriblement froide. Cela n’avait pas l’air de déranger Sam, qui disparut déjà sous l’eau. Gwendolyne leva la tête. Le plafond recouvert de tuyaux percés semblait pleurer pour elle. Si Daniella apprenait dans quelle situation sa patronne se trouvait actuellement, elle ferait sans doute de la bouillie de ranger. Oui, il valait mieux ne rien lui dire. La petite héritière inspira profondément. Les cours de nage d’Oswald lui revinrent en tête. Elle qui pensait qu’ils ne lui seraient d’aucune utilité… Dans un dernier élan, Gwendolyne disparut à son tour sous l’eau.

Les yeux protégés par ses lunettes, elle observa le ventre inondé de la bête. Sam se trouvait quelques mètres devant elle. Les bulles qui se dégageaient de son respirateur d’oxygène filtraient la lumière de sa lampe de poche étanche. Gwendolyne se contenta d’agiter les jambes en évitant soigneusement les tiges métalliques qui perçaient le bas de la coque. Le trajet ne dura heureusement que quelques minutes, une éternité pour la petite demoiselle qui à peine sortie de l’eau tenta tant bien que mal de garder une attitude digne, malgré ses tremblements et le souffle qu’elle peinait à récupérer. À peine préoccupée, Sam éclaira la nouvelle porte qui donnait, selon elle, accès à la partie inexplorée. Armée de son appareil photo et de sa lampe, elle tourna la grosse poignée et poussa la porte.

Un profond grincement traversa aussitôt l’ensemble de la carlingue.

« Ça risque peut-être de s’écrouler… Oh bah, on verra ! Vous venez, mademoiselle Stappleton ? »

Jamais elles ne ressortiront vivantes d’ici.
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Ayla KumaRanger

Ayla Kuma


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Rps en cours : Epique Epique et Dracologue - Octave

Quand on arrive en ville - Jack

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyDim 1 Aoû 2021 - 23:33
« Euh… »

Aylah, en maillot de bain, se tenait sur le bord de la plage, les pieds dans l’eau, un gros sac imperméable avec toutes ses affaires sur le dos, et… Mykos dans les bras, vu qu’une question existentielle se posait d’un coup. Tarask, lui, était déjà en train de courir comme un dingue dans l’eau, ne se posant pas cette interrogation pourtant vitale : « Les Mucuscule étant en gros des sortes de limaces qui ont besoin de rester hydratées tout le temps, mais les limaces mourant dès qu’elles entrent en contact avec du sel, qu’est-ce que ça ferait à un Mucuscule de se tremper dans l’eau de mer ? »

Du coup, au dernier moment, au lieu de tranquillement se baigner pour observer les pokémons potentiellement dragons qu’on trouvait dans la mer (Magicarpe, Hypotrempe, et Venalgues entre autres…) et surtout en profiter pour se détendre après des semaines de rénovation acharnée, comme l’un des vénérables d’Ebenelle lui avait suggéré de le faire, Ayla bloquait au bord de l’eau en proie au doute.

Avec, accessoirement, son Mucuscule dans les bras MALGRE l’absence de ses tenues protectrices, et dont en train de lui brûler les bras comme d’habitude. Le dragonnet-limace n'ayant, lui, qu’une envie, celle de sauter dans l’eau parce qu’il était convaincu que tout irait bien, après tout les pokémons sont pas des animaux comme les autres et…

« (Non, je sais que tu as envie, mais j’ai peur pour toi !) » siffla Aylah dans la langue draconique qu’ils s’étaient inventés tous les trois.

Mykos poussa un couinement aigü qui suffisait à trahir son agitation, tandis que Tarask faisait des brasses et plongeait même à la poursuite de quelques Magicarpes qui avaient eu la mauvaise idée d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Ayla resserra sa prise et grinça :

« (Maman ne savait pas grand-chose sur ton espèce, et on n'a juste pas du tout pensé à se renseigner avant ! Tu es sûr que ça va aller ?!) »

Une fillette à côté, qui les regardait depuis tout à l’heure absolument fascinée par les dragonnets et le spectacle de cette étrange femme pas beaucoup plus âgée qu’elle qui s’exprimait en sifflant, en feulant, en grondant et en crachant, prit soudainement peur lorsque le Mucuscule se glissa entre les bras de sa compagne comme le… comme le liquide qu’il est, et atterrit dans l’eau avec un grand « plouf », provoquant un hurlement à glacer le sang de la part de la jeune femme.
La mère de la fillette qui nageait tranquillement sursauta à son tour, d’autant plus en voyant sa fille se cacher dans son dos en commençant à pleurer, et l’adulte se leva en toisant Ayla d’un regard noir :

— Ca va pas de hurler comme ça ?!

Ayla se contrefichait totalement de la dame, complètement horrifiée par Mykos qui… remonta à la surface et avec des roucoulis, continua son chemin en clapotant un joyeux «(Je te l’avais bien dit !) ». Il laissait juste sur son chemin un sillon qui disparaissait très vite, et rejoignit Tarask qui avait coincé un Magicarpe contre quelques rochers et s’amusait à l’enquiquiner.
Ayla poussa un gros soupir puis les suivit, en le grondant parce qu’il faut pas embêter ses copains presque dragons. La dame à côté de qui elle passa sembla encore plus perplexe, contempla le Magicarpe, contemplant la femme avec son dragon qui nageait sans trop qu’on comprenne comment, contempla le dragon-limace, et décida qu’elle ferait mieux de s’éloigner le plus vite possible, les dingues c’est contagieux.


***


Quelques dizaines de minutes plus tard, le trio revint sur la plage en courant, Tarask ayant tellement agaçé les Magicarpes qu’il s’en était attiré une bonne quinzaine vénères sur le dos, dont un qui devait faire au moins trois fois la taille d’un Magicarpe normal, et que Mykos avait en plus reçu un bon coup de tête de la part d’un Poissoroy que tout ce désordre avait réveillé. Revenus sur le sable, ses deux dragons sous le bras, Ayla les posa un peu brusquement par terre et se mit à leur faire la leçon devant littéralement tout le monde, à coup de grognements, de feulements et d’autres bruits incompréhensibles, jusqu’à ce qu’un pauvre homme complètement paumé s’approche et lui tapote l’épaule en plein durant son surnom.

— Euh, m’dame ?

La dracologue se retourna avec un feulement à faire peur et l’expression qui allait avec, et le gaillard – un ranger, apparemment – poussa un cri aussi aigû qu’elle tout à l’heure, poussant définitivement la moitié des plagistes à leeentement prendre leurs affaires pour leeentement s’en aller loin de la folie ambiante. Ayla, cependant, en remarquant qu’il ne s’agissait que d’un pauvre garçon peut-être encore plus jeune qu’elle, ouvrit de grands yeux beaucoup plus humains et demanda d’une voix douce :

— Euh… Oui ? Je peux vous aider ?

— Vous… La vache, c’était trop fort, comment vous faites ça, de faire des bruits pareils ? s’épata le gamin, avec de gros yeux, gesticulant vers Tarask qui (boudant) s’était isolé un peu plus loin et assis en croisant les pattes, imité de Mykos. On dirait ma maman quand elle fait semblant d’être un Chacripan !

— C’est… Un compliment ? s’enquit-elle, encore plus perplexe, et adressant un regard noir à Tarask un peu plus loin. Je… Je sais pas, je leur parlais, c’est tout…

— Trop forte ! s’exclama le gamin avec admiration.

Aylah, absolument pas habituée aux contacts humains et inconnus ou en tout cas très peu, le considéra avec confusion puis répéta, se grattant la nuque :

— Je disais… Je peux vous aider ?

— Ah ouais ! s’exclama-t-il en tapant des mains. J’suis un ranger, j’suis supposé guider quelqu’un au travers de l’épave abandonnée qu’il y a sur la plage d’à côté, histoire qu’on termine de bien tout récupérer, mais, euh…

Le gamin, une bouille avec une chevelure noire en bataille pleine d’épis et un pansement sur le nez, leva le nez au ciel en se le touchant du bout du doigt – une posture qui laissa encore plus Ayla perplexe – et mit plusieurs très longues secondes avant de changer d’expression et de, concentré, sembler totalement fasciné par le ciel. Il ôta son doigt de son nez et roucoula :

— Ouah, vous avez vu comme elles sont belles ces Goelises…


Deux choix : ou elle le laissait gentiment sombrer dans la folie, ou alors elle le cuisinait. Ayla aurait normalement préféré juste le laisser tranquille, mais le type était venu la voir elle, donc il devait y avoir une raison… Elle toussa fort, et ce fut à son tour de le taper sur l’épaule doucement, lui indiquant quand le gamin pivota vers elle :

— Vous n’avez pas fini votre histoire. Vous étiez supposé guider quelqu’un au travers d’une… épave, c’est ça ? (Déjà, elle grimaçait : la mer est mère de bien des créatures fascinantes, la dégoûtanter avec des épaves était déjà une honte, mais à ce qu’il disait, on aurait dit que c’était un jeu. Une honte.) Pourquoi… Moi ?

— Euh bah…

Le gaillard pivota dans tous les sens, puis finit par claquer des doigts et déclara avec un grand sourire, croisant les bras fièrement sur la poitrine, son insigne de ranger mis à l’envers et l’étiquette de sa veste dépassant de devant, les vagues clapotant devant lui :

— Ah oui ! J’ai oublié qui c’était que je devais escorter, alors du coup je suis allé chercher quelqu’un qui avait l’air paumé sur les plages d’à côté ! Vous z’êtes sûre que c’était pas vous ?

Tarask émit un commentaire derrière elle sur la santé mentale de ce type, qui arracha à Ayla un petit ricanement qu’elle aurait vraiment voulu taire, mais parfois c’est plus fort que vous. Mykos se rapprocha et examina le ranger en tournant tout autour de lui, et en le sentant de part en part, comme un chien. Le gamin ne fit absolument pas attention à lui et, comme Ayla riait, se fendit au contraire d’un immense sourire de réjoui de la crèche, en tapant des mains comme s’il venait de faire une immense découverte :

— Ah, j’en étais sûr ! Vous aviez bien l'air paumé, j'ai bien trouvé la bonne personne ! Venez m’dame, on doit aller fouiller la capitaine du cabine !

— La capitaine du cabine ? répéta-t-elle, plus que perplexe, regrettant de s’être allée à rire devant lui. Mais vous voulez y faire quoi au juste ?

— Ben, trouver tous les objets qui restent avant qu’on envoie la carcasse se faire désosser ! (Il fronça les sourcils) Vous êtes sûre que vous saviez pour quoi vous vous inscriviez ?

— Mais je me suis pas…

Ce fut l’instant que Mykos choisit pour sauter en l’air (et oui c’est possible même pour une limace) et roucouler, en draco-aylique :

« (Il sent l’Ecaille Draco ! Peut-être qu’il en a sur lui ?!) »

« (Ou peut-être que y en a dans l’épave dont il parle,) » nota Tarask en s’approchant d’Ayla qui l’écoutait avec attention. « (On devrait y aller, on sait jamais, on trouvera peut-être des trucs intéressants.) »

— Mmh, acquiesça-t-elle en ignorant complètement le bonhomme qui avait de toute façon à nouveau oublié sa tâche et s’émerveillait maintenant sur la forme d’un coquillage.


Elle contempla de toute façon un instant les cieux, elle aussi, perdue dans ses pensées. Si elle comprenait bien, c’était pour plus tard permettre le démantèlement de ce qui ne pouvait qu’être un truc énormément polluant. Alors… Elle reprit, en posant son sac pour l'ouvrir et en tirer quelques éléments de sa tenue, histoire de s'aider:

— Après tout, si c’est pour aider à nettoyer la mer et qu’en plus on trouve des objets qui pourront nous en apprendre plus sur la faune que l’épave a croisée, pourquoi pas… Monsieur !

— Ouah, vous avez vu ce Krabby dans l’eau ? On dirait qu’il va bientôt évoluer !

Ayla se fit la réflexion en lui tapant une nouvelle fois sur l’épaule et en lui donnant son accord pour l’aider, qu’ils n’étaient pas sortis de l’auberge. Tarask ricanait d’avance, et Mykos, lui, sautait déjà de joie à l’idée d’explorer l’endroit d’où ce ranger venait et qui sentait tant d’odeurs différentes et étranges ! Peu importe si maman désespérait déjà et que leur guide était plus que tête en l'air !


***


Ce ne fut que quelques dizaines de minutes plus tard après 1. S’être fait gronder par les organisateurs parce qu’ils arrivaient avec vingt minutes de retard, 2. S’être paumé trois fois de chemin et avoir dû traverser à la nage plusieurs parties englouties et 3. Avoir dû rappeler sa mission au Ranger à peu près vingt fois que Mykos commença à regretter d'avoir insisté pour venir, et Ayla à perdre patience.

Et c’est pour ça que peut-être, en explorant vous aussi l’épave, vous avez pu entendre rugir dans un couloir environnant :


« MAIS ON EST OU, LA ?!!!!!! »
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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptySam 7 Aoû 2021 - 16:04
Faut croire que je commence à être bien vu.

Bien arrivé sur place, le monde est là ! La chaleur aussi.
Perdu le photographe dans la foule, je crois qu'il en a pas grand chose à foutre de ma gueule. C'est réciproque.
Je vais aller m'inscrire pour l'exploration, voir un peu comment tout ça s'organise.
Des envies précises pour l'article ?



La nouvelle a fait la une du Pokémonde : l'apparition d'une épave mystérieuse sur Unîle, sortie des eaux comme une relique du passé ; elle s'était échouée il y a de cela quelques jours sur la bien nommée Plage Trésor. L’événement –bien qu’isolé- aurait difficilement pu passer inaperçu et une caserne de ranger locale s’était organisée pour en faire toute une célébration, achevant de répandre la rumeur pour sensibiliser la population aux nuisances de l’activité humaine sur la nature.

Leur article m’avait pas mal intrigué j’avoue et, au moment où j’allais pester contre leurs reporters, trop bien installés dans les îles pour faire du travail de qualité, Charline sortait sa tête de son bureau pour m’envoyer sur place. Pas l’habitude d’être aussi bien traité. J’me serai renversé mon café dessus. Quelques bredouillements plus tard je reprenais mes esprits, terminait ma journée et me préparais à bientôt partir me la couler douce en déplacement à l’étranger.

Si j’avais su plus tôt, je me serai organisé pour emmener la petite, mais pas le temps.
Je devrais pas rester très longtemps de toute façon, juste le temps de couvrir l’événement et sa conclusion, les vacances dans les îles ce sera pour plus tard.

"Pardon Monsieur, je suis un peu embêté de vous solliciter… Mais euh… Hmmm… Est-ce que vous pourriez m’aider ? "

Je viens à peine d’arriver sur plage et déjà je vois des gens qui courent dans tous les sens… L’organisation m’a tout l’air de manquer de rigueur, rien n’est clairement indiqué et je ne compte pas les contre-sens qui se multiplient entre les rares tentatives signalétiques.
Pas tout à fait à l’heure, j’ai loupé le discours de lancement, mais à voir ce qui est en train de se passer, je ne suis pas sûr d’être le moins bien renseigné. Les rangers juniors bombent le torse, fiers du travail accompli, et c’en est presque touchant à regarder puisqu’au final tout le monde m’a l’air d’attaquer la journée dans la bonne humeur et la convivialité.

Je sens que ça ne va pas être triste.

Il y a juste mon petit gars, un mètre soixante de bonne volonté croulant sous un énorme sac à la sauce  « scout toujours prêt », qui s’approche de moi en grimaçant un sourire alors que le poids de son bagage l’oblige à traîner péniblement ses pieds dans le sable. Il a l’air déçu, un peu perdu, et j’imagine que du haut de ma grande gueule de touriste en retard, je me rapproche le plus de ce qui pourrait être une âme charitable.

Il est bien tombé, je ne suis pas un mauvais bougre. D’un signe de main, je le salue et je réponds à sa sollicitation, d’un sourire et d’un signe de tête je l’incite à continuer sur sa lancée.

"Oh ! Oh ! Je… Qu’est-ce que je… AH ! NON ! NON ! NON ! " ma réponse naturellement avenante le déstabilise, je ne suis visiblement pas la première personne qu’il aborde pour avoir un peu d’aide. Soulagé, peut-être d’ailleurs un peu trop, il perd vite pied et tout aussitôt son équilibre, emporté par son absurde chargement.

Mentali, curieusement motivé par cette journée d’exploration, a la bonté de ralentir sa chute pour que j’ai le temps de le rattraper. Je ne peux me retenir de ricaner.

"Où est-ce que tu vas avec tout ça mon gars ? Ce ne serait quand même pas une tentative intentionnelle de te briser la cheville, si ? Il faudrait que je prévienne un organisateur si c’était le cas, on a l’impression que tu veux te mettre en danger bonhomme.
- Oh ! Oh ! Je suis désolé, je ne voulais pas vous ennuyer... N’appelez pas les organisateurs, je fais partie de l’organisation, je.. Je veux… Juste faire les choses bien vous comprenez, je…  On m’a donné une mission de la plus haute importance et je dois être accompagné par… Oh ! Oh ! Mince, les bénévoles...qu’est-ce que disait le règlement de l’événement déjà… Je… Vous… Est-ce que vous vous êtes inscrit ? Est-ce que je peux demander de l’aide à des non-inscrits ?! Oh ! Oh ! Je… Vous…
- Calme. Calme. Tu peux me tutoyer, tu sais héhé. Je m’appelle Tommy Leorios, journaliste y-paraît. Je viens un peu voir ce qui se passe ici pour faire un article, parler de l’épave, comprendre comment elle s’était échouée là, faire un peu de pub à votre initiative, faire un peu de bénévolat ici… C’est bien la plage trésor hein ? Je me suis inscrit, pas de panique. Je veux bien t’aider.
- Oh ! Oh ! Mais je n’arriver pas à trouver le groupe avec lequel j’étais censé partir ! Je… Est-ce qu’ils sont partis avec d’autres rangers ? Est-ce qu’ils ont décidé de ne pas venir ?! Peut-être sont-ils en danger ?! Et s’ils étaient monté dans l’épave sans personne pour les accompagner ?! Oh ! Je ne sais pas comment m’y prendre, et la mission qui doit être accomplie ! Je…. Oh ! Oh ! Rien dans mon manuel… et vous… " continue-t-il à baffouiller, toujours en partie écrasé par son équipement, ayant peur que pris dans sa crise de panique, il commence à s’étouffer, je me permets à nouveau de l’interrompre.
- Un. Deux. On respire. Oui, je suis là pour aider. Ne t’inquiète pas, personne ne s’est aventuré dans cette épave sans accompagnateur. Et moi je veux la voir de plus près ! Alors, dis moi, en quoi est-ce que je peux aider ? "

J’ai l’impression d’être avec ma gamine, il se laisse dépasser par très peu de chose.
A quelques années près, je pourrais être son grand frère ou quelque chose du genre, ça m’attendrit d’une façon. Tant qu’à partir à la chasse au trésor, autant se donner l’occasion d’exercer mes capacités de mentor. Pffft. Je suis con, pas sûr que les leçons que je puisse donner lui servent.
En tout cas, ça promet de ne pas être triste.

Toujours est-il que le môme se calme. Péniblement, il accepte que je lui enlève son sac et je pense un instant demander à Mentali de s’en charger avec ses pouvoirs psychiques. Peine perdue, le félin s’en est déjà allé se détendre au soleil et d’expérience je sais qu’il ne vaut mieux pas contrarier ses plans. Ça m’étonnait aussi qu’il mette autant de bonne volonté à venir dépouiller une sinistre épave, j’aurais dû me douter qu’il avait d’autres plans en tête.
Ses deux pupilles couleur lavande me regarde avec intérêt, un air amusé dans le regard, le Pokémon Soleil ne peut pas sourire mais c’est tout comme. Il me souhaite bonne chance et j’ai l’impression d’être laissé à la garderie. Quel crevard celui-là, je finirai par lui rendre.

"Attention ! Monsieur Tommy, il y a du matériel extrêmement fragile là-dedans ! Et je n’ai pas eu la place de mettre mon manuel et mon kit de réparation que… Oh ! OH ! C’est lourd, vous… euh… Tu… Je…Vous…
-Tommy, ça suffira héhé. Et quant au matos…. "

Une sphère noire et blanche, striée de bandes jaunes éclate en une gerbe de lumière à ma ceinture, un cervidé se matérialise, majestueux dans sa tenue d’été, le feuillage animé par de légères brises marines. Mon Pokémon prend un instant pour se montrer dans toute sa fierté, cela faisait un moment qu’il n’était pas apparu devant un public aussi enchanté, c’était probablement lui qui s’amusait le plus pendant nos concours ! Il serait temps qu’on se remette en selle.

"INCROYABLE ! " s’écrit le jeune ranger en se jetant sur ses bagages pour en sortir un manuel de la faune d’Unîle, plus épais et riche en informations qu’un Pokédex. Cela me fait hausser un sourcil, mais le voyant captivé et incapable de déchiffrer ses marmonnements, je préfère continuer mon monologue, de moins en moins sûr de mon altruisme.
"Je te présente Bambi, mon Haydaim. Il se fera un plaisir de nous aider en portant tout ça, on devrait pouvoir explorer l’épave plus sereinement, non ? D’ailleurs… à quoi ça va te servir tout ça exactement ? "

Ce disant, je charge la brave bête qui lâche un couinement de surprise, pensant visiblement pouvoir se contenter de profiter du soleil et lézarder sur la plage. Quelle équipe décidément. Je vais finir par croire que c’est moi qui les élève comme ça, ou pire, que ce sont les seuls partenaires que j’attire.
Haydaim piétine, essaye de se mettre à l’aise avec l’équivalent de son propre poids sur le dos, j’arrive difficilement à comprendre comment le petit bout d’homme qui me fait face arrivait à se trimballer tout ça.

En parlant de lui, il n’a pas l’air totalement emballé. Sans qu’il ne me le dise, je comprends qu’il aurait préféré porter son fardeau jusqu’au bout. Je commence un peu le cerner, c’est le genre qui aimerait bien tout pouvoir tout faire par lui-même en respectant les consignes à la lettre. Marrrant. Vite chiant. Mais bon, la vie n’est pas faite que de procédures bien cadrées. Il faut parfois lâcher prise, et surtout savoir demander de l’aide quand on est dépassé.  
Si je dois faire l’adulte responsable pour lui apprendre ça, je vais tâcher de faire de mon mieux.

"Alors ?... "

Ma main tendue le convint et il cède aux démons de l’anticonformisme, me tape dans la main pour signer cet accord. Son sourire le plus jovial m’est adressé alors qu’il se relève et part d’un pas conquérant dans la direction du bateau échoué. À le voir ainsi requinqué, un grand rire m’échappe. On ne sera pas les premiers à bord, mais on sera sûrement ceux qui y pénétreront avec le plus de panache !

"Merci Tommy, merci mille fois ! Vous… Enfin tu… Tu me sauves complètement la mise, je sais que ça paraît beaucoup et que certains de mes collègues m’ont plusieurs fois fait la remarque que j’avais tendance à emporter trop d’équipements pendant nos expéditions, mais tout cela me semble absolument indispensable… On ne sait jamais, tout peut arriver quand on part en mission, il faut s’attendre aux imprévus ! " commence-t-il à expliquer en brassant l’air pour me détailler la bibliothèque de manuel qu’il a emporté « au cas où », la pelleté d’outils, de baies et autres objets qui pourraient trouver une utilité à un moment donné de notre périple. Nous n’avons pas fait deux mètres que je lui rappelle d’un toussotement l’objet de ma question et il reprend ses excuses avant de lâcher " Je dois faire des mesures exactes des différentes parties de la cale ! On m’a dit d’utiliser ce laser pour mesurer, mais j’ai pris tout mon matériel au cas où !...
- Attention où tu mar-
- Au moins, je suis paré à tout-
--marches !!"

Le môme se prend les pieds dans un banc de Crabicoque et chute de toute sa hauteur. Je vois son articulation qui vrille, ça ne craque pas, mais la vision suffit à me faire grincer des dents. Il tombe lourdement sur le sable, hurlant en mangeant la poussière.

Je me jette sur lui, écarte les Pokémons Roche et me prépare à examiner sa cheville.

Un regard en arrière pour demander de l’aide à Haydaim, mais je vois ce dernier qui tourne de l’œil, hors d’haleine, sous le poids des bagages du ranger. Il s’écroule dans le sable à son tour, hurle encore plus fort que l’autre, à deux doigts de mourir à en croire la douleur de son brame.

Chiqué. Je le connais et le soupçonne de jouer la comédie.
Je commence à le connaître.

On a parcouru exactement dix mètres.    

Merde.

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***
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"Tommy, franchement je ne sais pas… On devrait peut-être retourner chercher la pelle et la pioche, non ? J’ai le sentiment qu’on pourrait en avoir besoin.
- Non, on devrait réussir à faire sans. " réponds-je le moins séchement dont je sois capable à cet instant "Si je suis bien ton plan… On arrive dans la cale ! Alors, ces mesures, en quoi est-ce qu’elles vont consister ? "

Je largue le sac d’équipement comme un sac de patate en arrivant à destination. Bordel quelle purge, ce petit ranger m’en devra plus d’une.

Rien de grave heureusement, juste une vilaine entorse à la cheville. Il a pris soin de se faire lui-même une attelle grâce à un de ses manuels, plutôt efficace à vrai dire pour une première. Naturellement, dédié à sa tâche, il n’a pas voulu se faire remplacer. J’ai accepté de ne rien dire, mais très lourdement insisté pour qu’on fasse un grand ménage dans son équipement et pour que Bambi l’aide à marcher.

Résultat : C’est moi qui me suis porté le sac jusqu'ici.

Je vais crever. Je devrais peut-être prévenir la gamine avant de finir ici.

Qu'on m'achève.


Dernière édition par Tommy Leorios le Sam 6 Nov 2021 - 13:45, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyDim 8 Aoû 2021 - 9:41


Robbie & Becky

Personnage non joueur



Les pas de Robbie sur l’escalier rouillé résonnèrent dans toute la pièce. Becky, au pied des marches, la regardait faire, peu rassurée par l’apparence vétuste de la passerelle que sa sœur parcourait déjà d’un pas hâtif. De nombreux grincements vinrent se joindre aux échos métalliques, mais la jeune fille responsable de ce curieux concerto n’en semblait qu’à peine préoccupée. Ce qui l’intéressait surtout, c’était la porte qui se trouvait à l’autre bout du pont en métal.

« Attends, on devrait peut-être attendre le ranger non ?
- On s’en fiche ! Allez viens je suis sûre qu’il y a un truc là-bas dedans ! »

La jumelle marmonna quelques mots d’inquiétude mais ne put se résoudre à laisser à sa sœur tout le mérite de l’exploration, alors elle emprunta à son tour les nombreuses marches en acier avant de s’engager sur l’étroite passerelle. Au-dessus de sa tête, un dédale de conduits et de tuyaux percés s’étendait à perte de vue. Malgré sa petite taille, Becky pouvait les toucher facilement en levant le bras. Les occupants du bateau devaient vraiment être à l’étroit…

Robbie s’affairait déjà à ouvrir la porte en acier qui lui faisait face. Les gonds complètement dévorés par la rouille semblaient lui poser problème, mais avec l’aide de sa sœur, elle parvint à entrouvrir suffisamment la porte pour leur permettre de se faufiler de l’autre côté.

« Tu as la lampe ?
- Oui oui ! Le ranger va se demander où on est…
- Tu parles, il doit encore être en train de lustrer sa médaille de je sais pas quoi… »

Les jumelles ricanèrent tandis qu’elles parcouraient l’ensemble de la pièce avec leur lampe de poche. Le faisceau de lumière croisa ce qui semblait être un tableau de commandes, recouvert de boutons et de manettes, pour la plupart recouverts d’algue ou de rouille. De l’autre côté, un meuble et un bureau renversé sur le flanc et dont l’un des pieds de bois avait été rongé par quelque chose. L’endroit embaumait l’humidité et l’iode, l’air était presque irrespirable.

« Tu crois qu’ils travaillaient là-dedans ? C’est tout étroit même pour nous !
- Peut-être qu’ils pouvaient commander quelque chose dans la pièce derrière ?
- Y a peut-être quelque chose dans les tiroirs ! »

Les jumelles s’employèrent immédiatement à fouiller la pièce de fond en comble, à la seule lumière de leur lampe torche. Comme elles n’en avaient qu’une, les deux sœurs étaient contraintes de rester ensemble, ce qui ne manqua pas de les faire se chamailler. Robbie mit la main sur quelques dossiers complètement détrempés, des boites vides et des outils à peine dignes d’intérêt pour elles. Becky proposa de regarder le tableau de commande de plus prêt, mais là non plus elles ne trouvèrent rien de particulier.

« Chasse au trésor mon œil ! Y a rien dans cette ruine !
- C’est trop nul… En plus ça sent mauvais. »

Amères, les jumelles décidèrent de sortir, mais au moment où elles firent demi-tour, le pied de l’une d’elle heurta quelque chose. La lampe torche fut aussitôt braquée vers le sol, révélant une trappe à moitié ouverte. Les Loretty partagèrent un regard complice, puis s’employèrent à la soulever. Là aussi, les charnières n’étaient plus en mesure de coulisser, mais quelques coups de pieds bien sentis eurent raison de leur résistance. Robbie s’agenouilla et éclaira l’intérieur. Son regard s’illumina au moment où elle reconnut la présence d’un gros coffre en métal.

Il était grand, et beaucoup trop lourd pour être porté. Mais le cadenas qui retenait son couvercle avait semble-t-il cédé. Le cœur des deux sœurs s’emballa. Que pouvaient-elles espérer ? C’était forcément un grand butin ! Quelque chose d’inestimable ! À l’aide de leurs quatre bras, les jumelles s’empressèrent de l’ouvrir.

« … C’est quoi ça ?
- Iiih ça a bougé ! »

D’instinct, les deux jumelles s’étaient mises à chuchoter. Sous leurs yeux, une étrange masse rouge et molle avait investi la totalité du coffre rectangulaire. La chose resta d’abord immobile, mais le doigt valeureux de Becky vint doucement le chatouiller, ce qui provoqua un premier geste brusque. Les Loretty s’éloignèrent aussitôt, mais le blob rouge s’agitait de plus en plus. Son corps gonfla et sembla couler par dessus les rebords de la boîte, jusqu’à dérouler de multiples tentacules, tous rejoints sous une tête ronde équipée de deux gros yeux blancs.

Les jumelles cessèrent de respirer. Le Octilerry qu’elles venaient de réveiller n’était semble-t-il pas de très bonne humeur. La confrontation dura une seconde, avant que le céphalopode ne projette une rafale d’encre contre les deux intruses. Celles-ci lâchèrent un cri de panique et se précipitèrent vers la porte afin de rejoindre la passerelle. À peine s’eut-elles faufilées à l’extérieur que la porte fut traversée d’un jet d’eau haute pression qui la décrocha littéralement de ses gonds pour tomber lourdement dans l’eau qui avait envahi le fond de la cale. Réfugiées au bout de la passerelle, Robbie et Becky constatèrent avec effroi que les marches qu’elles avaient empruntées étaient désormais partiellement recouvertes d’eau. Par réflexe, Becky regarda la montre accrochée à son poignet.

« C’est la marée montante ! »

Encore quelques minutes, et elles étaient coincées ici. Robbie leva la tête vers l’encadrement de la porte. La vision d’un tentacule rouge lui fit comprendre qu’elles avaient tout intérêt à sortir d’ici au plus vite.

***

À l’extérieur de l’épave, l’activité des rangers battait son plein. Tout le monde faisait de son mieux et remplissait différentes tâches, et ceux avec toujours le même entrain, digne des jeunes rangers ! Mais visiblement, trop emportés par leur engouement, l’équipe de jeunes professionnels n’avait pas anticipé la montée du niveau de la mer, ni n’avait remarqué que le pied de l’épave était désormais confronté aux vagues.

Personne, non plus, n’avait réalisé que le géant d’acier commençait à pencher tout doucement sur son flanc gauche…




L'exploration de la mystérieuse épave de la Plage Trésor bat son plein ! Les rangers sont à pied d'œuvre pour nettoyer la zone et fouiller le bateau de fond en comble pour ne rien y laisser ! Bien sûr, tous les civils invités sont au comble de la joie et participent avec grand plaisir à cet événement frais et stimulant ! … Comment ça non ? Ce n'est pas ce qui était prévu ? Il est pourtant évident que tout ceci est un franc succès !



L'exploration ne fait évidemment que commencer ! Seulement, il semble que l'épave ne soit pas si vide qu'elle le prétendait. Beaucoup de pokémons avaient investi les lieux avant que l'épave ne s'échoue ici. Certains d'entre vous en ont déjà rencontré, pour d'autres, avec un peu de chance, vous finirez par croiser leur route ! Certains risquent d'être un peu grognons, après tout, ils avaient trouvé une super maison, et voilà qu'on la leur retire, mais il n'y a pas de danger !



Un autre élément qui ne craint rien, c'est la marée montante. L'eau commence à investir des parties de l'épave qui étaient au sec jusqu'à présent. Bien sûr, les rangers avaient tout prévu, donc s'ils ne réagissent pas, c'est signe que tout est en ordre. Certes, le sable mouillé provoque une légère inclinaison de l'épave, mais là non plus, il n'y sans doute pas de quoi s'inquiéter.



Après tout, la brigade de jeunes rangers veille !



Début de la deuxième étape :



La situation évolue depuis le début de l'exploration : les pokémons qui sont restés à l'intérieur apprécient de moins en moins tout ce remue ménage, l'eau monte au pied du bateau, qui lui-même commence à pencher un peu.



Pour cette deuxième étape, votre ranger vous accompagne toujours, car après tout, sa mission à lui n'est pas terminée ! Il semble néanmoins que quelques imprévus soient au programme…



Aux participants :



Taiki : En chemin dans l'épave, un bruit a surpris ton ranger, qui, par réflexe, est parti en courant. Sauf qu'il s'est trompé de sens, et s'est enfoncé encore plus loin au fond du bateau…



Jack : Dans la panique, Cero a malencontreusement assommé le ranger qui t'accompagnait. Le malheureux est inconscient, il faudrait le sortir de là mais… Que font ces deux Bacabouh devant la porte ?



Gordon : Les nombreux pokémons qui vivent dans la salle inondée n'ont pas l'air coopératifs. Heureusement, une Moyade femelle s'est manifestée pour vous protéger ! Il semble qu'elle te trouve particulièrement mignon…



Déclic : Le ranger avec qui tu as repêché les débris du bateau t'a retrouvé ! Il a besoin de toi pour dégager un canot de sauvetage, issu de l'épave, encastré dans les récifs, un peu plus bas. Après ça, ce sera l'heure de l'exploration !



Tommy : Un gros tas de sable empêche ton ranger d'effectuer toutes les mesures qu'il souhaite. En creusant un petit peu, vous réalisez qu'il est rempli d'œufs de Krabby sur le point d'éclore. Pire, la maman ne doit pas être loin…



Ayla : Toi et ton groupe tombez sur une porte d'acier qui a l'air d'avoir partiellement fondu. Le ranger trouve les motifs jolis, mais Tarask semble convaincu qu'il s'agit du travail d'un dragon. Un Kravarrech peut-être ?



Gwendolyne : De l'autre côté de la porte se trouve une grande pièce équipée de larges cuves. La ranger est convaincue que c'est là que se trouve le carburant. Mais attention, une des cuves semble avoir été éventrée…



Kira : Tu constates que l'eau commence à monter dans la pièce où vous vous trouvez. Il ne faudrait pas trop tarder à partir, mais la voie par où vous êtes venus est condamnée à cause de votre accrochage avec les Qwilfish.



Vladimir : Le ranger est convaincu qu'il reste de la nourriture dans le garde-manger de l'épave, mais la porte qui permet d'y accéder est tapissée d'algues et refuse de s'ouvrir. Il semble qu'un Sinistrail est dans les parages…



Octave : Les enfants ont décidé de jouer à cache-cache ! L'idée ne te ravie pas, mais c'est trop tard, Rudy a déjà commencé à compter. La règle est de ne pas quitter le pont, mais ce n'est pas dit que tout le monde la suive…



La deuxième étape dure jusqu'au 21 août !

Pour les retardataires, il est possible de cumuler votre post de la première étape avec celui du deuxième.
Merci à tous pour votre participation !



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Taiki YakimasuRanger

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyJeu 12 Aoû 2021 - 23:15
Le courage, la robustesse, l'endurance à toute épreuve étaient des qualités qui avaient toujours su résonner dans le coeur de Taiki. C'était d'ailleurs par volonté de se rapprocher de ces valeurs-là qu'il avait rejoint l'école militaire, puis plus tard était devenu pompier, et accessoirement ranger. A cela s'ajoutait évidemment son envie d'aider la collectivité et de donner de sa personne pour les autres. Zusammen zum Gemeinsam n'avait-on cessé de lui hurler dessus pendant les courses d'orientation avec équipement complet. La camaraderie était fortement ancrée en lui de manière naturelle, mais son éducation militaire avait fait de lui un parfait ranger.

L'antithèse total de Timothée, devant lui.

Le jeune homme, dont le physique transpirait une hygiène de vie relative, voyait ses jambes trembler tellement qu'à elles seules elles offraient un sacré écho dans l'épave du bateau qu'ils venaient de visiter. Avant de rentrer dans l'épave, le zozoteur ranger n'avait cessé de parler de sa vie, comme si le sujet était d'un intérêt capital pour Taiki qui écoutait d'une oreille distraite, son regard s'étant perdu sur la plage. Ondine, au loin, qui continuait une bronzette qui lui serait revenu de droit. Il crut même apercevoir à un moment une connaissance qui lui était importante, bien entourée, et s'il ne s'était pas entiché de Timothée, sans doute que le champion aurait couru pour aller la saluer. Ca avait été comme retrouver un fantôme du passé, un fantôme qui avait grandement changé, et évolué. Etait-ce possible que Jeffrey se retrouvât sur cette plage, au même moment que lui ?
Un rot effrayant entrecoupé (même en rotant Timothée peinait à oublier son zozotement) le déconcentra, et aussitôt Jeffrey n'était plus là.

- C'est s-symp-pa comme ç-ça att-tt-tt-iire plein de monde ! Mê-même des gens étr-étranges.

Cette phrase fut dédiée à une jeune femme qu'ils outrepassèrent et qui feulait ses pokémons, ce qui lui valut un haussement de sourcils de Taiki. Il aurait été curieux d'apprendre quelle était sa technique de dressage, mais à nouveau, il était en mission...

Bref, tous ces évènements relatés pour signifier à Taiki qu'il aurait sans doute eu mieux à faire que de suivre le garçon devant lui récupérer son satané carnet. D'ailleurs, quelle importance relevait-il ?
Vraiment ?

- Dis voir Timothée...
- App-pp-app... c'est Timmy, pour l-l-es int-intimes !

A cette évocation, un souvenir d'un personnage de cartoon particulièrement limité du nom de TIMMY lui revint en tête et il fut dur pour le champion de ne pas faire d'association de personnage...

-Timmy... Ton carnet doit être particulièrement important pour que tu souhaites revenir ici le chercher ?

Oui, car à quoi ressemblait ici me diriez-vous ? Un vieux cargo, qui avait fait ses années. D'un vulgaire point de vue factuel, c'était un bateau de transport de marchandises qui était désuet, investi par la rouille çà et là, et dont les halles de stockage avaient perdu depuis longtemps leur étanchéité. De l'eau suintait de pratiquement partout, témoin du temps passé dans les abysses. Une simple épave, quoi, pour l'esprit cartésien de Taiki.

Mais pour Timothée, que nenni !
En réalité, ce bateau, n'était pas un cargo ! Non Monsieur, il en avait lu des livres (et surtout des reportages Pokétube) qui traitaient de ce sujet... Les expériences secrètes des puissances insulaires...

- Mon calepin contient des notes retrouvées dans une bouteille, il y a longtemps. Ca parle de choses... secrètes...

Taiki, plus étonné par l'absence de bégaiement de Timmy que par le contenu de sa phrase, haussa d'un désintérêt profond ses épaules, en guise de "ok" banal, alors que les iris de Timothée se perdait dans une autre réalité, et que son attention quitta l'instant présent.

****

Journal de bord de l'officier subalterne Première Classe Markus Archer, 8 septembre 1952

La morosité du temps commence à tous nous affecter. Cela fait 14 mois que nous sommes en mer, loin de tout, et dans l'impossibilité de contacter nos proches. Le service postal est certes maintenu, mais puisque nous n'accostons jamais, les lettres se multiplient à mesure que mon espoir de te revoir s'amenuise. Diantre, que tu me manques Mathéa. Je suis parti, tu commençais à voir ton ventre s'arrondir, porté par la réjouissance de voir notre duo se transformer en trio. J'ignore de quel enfant je suis le père. Est-ce une fille, caractérielle ou douce ? Un garçon, discret ou aventureux ? La nuit, pour m'endormir, car je ne supporte plus l'écho des vagues qui se fracassent contre le navire, j'aime me bercer de songes à son sujet. Je chérirai dans ma mémoire l'instant où je pourrais enfin vous revoir, et surtout, vous embrasser.

Journal de bord de l'officier subalterne Première Classe Markus Archer, 14 novembre 1952

Mathéa, voilà depuis seize mois que je t'écris sans relâche, en éludant le sujet de mes journées. Ce jour, je ne tiens plus. Je n'ai nullement le droit d'écrire ces lignes, mais j'en ai fichtre car c'est ma vérité, et si je ne la couche pas sur papier, peut-être ne se saura-t-elle jamais.
Mes subordonnés commencent à devenir indisciplinés, et à mesure que les ordres sont bafoués, ma hiérarchie se mure dans le silence. Je n'ai pas vu l'amiral depuis maintenant un mois, et j'ai cru apercevoir des hommes jeter un paquet dans la mer, tardivement cette nuit. Heureusement, j'ai eu la vivacité d'esprit de me taire et ne pas dévoiler ma présence, ce qui m'a permis de voir que le paquet pouvait s'apparenter à... un corps. Je ne sais pas. Je préfère ne pas alerter mes hommes, l'ambiance est déjà particulièrement tendue... Il me tarde de te retrouver Mathéa.

Journal de bord de l'officier subalterne Première Classe Markus Archer, 25 décembre 1952

Noël. Une idée qui ne fait en moi qu'un vague écho, au lieu des réjouissances que son évocation devrait m'apporter. Tu me manques Mathéa. Ils ont supprimé le service postal, pour une dernière lettre, j'aurais aimé pouvoir te citer un poème gai, chanter mon amour pour toi, mais la nostalgie empiète sur mes sentiments les plus heureux, et je commence à douter de tout... Sauf de toi.

Journal de bord de l'officier subalterne Première Classe Markus Archer, 2 février 1953

Des murmures résonnent dans nos cabines, nous susurrent des choses horribles pendant nos heures de repos. Au début, je pensais que c'était l'effet de l'isolation et de ta nostalgie, mais nous sommes tous touchés. J'air surpris Terry dans la douche ce matin, il s'arrachait les cheveux en pensant que c'était des insectes qu'il écrasait à mesure par terre. Cette vision m'horrifie encore. Davidson, mon officier deuxième classe, s'est enfermé dans sa cabine. Nous avons tous entendu le bruit du tabouret percutant la table, et sommes restés impuissants, à regarder sa silhouette se balancer au rythme de la mer depuis le hublot extérieur. J'en fais des cauchemars, régulièrement. Et ce qui trouble le plus les quelques hommes encore relativement sains d'esprit, dont le médecin de bord, Jones, c'est la vitesse avec laquelle les corps disparaissent, sans information de la hiérarchie, comme si rien ne s'était passé.
J'ai peur Mathéa. Peur de ne jamais pouvoir revenir au port, et sentir à nouveau la douceur de ton parfum doucereux. Seul le doux souvenir de toi me permet de tenir, je ne sais encore pour combien de temps.

Journal de bord de l'officier subalterne Première Classe Markus Archer, 4 avril 1953

Ils nous ont manipulés. Morts. Tous. Morts. Nous ne transportions pas des machines industrielles. Non. La censure de nos lettres, l'indifférence de la hiérarchie face aux morts survenues, le silence de notre amiral servant de guide nous avaient fourvoyés. Nous pensions peut-être transporter des armes...
Etre en mission secrète, tant secrète que le gouvernement ne la reconnaitrait jamais.
C'était peut-être vrai. J'ignore ce que nous avons sur ce navire avec nous, mais ça a faim. Faim de nous. Se nourrit de nos pensées, de notre bonheur, jusqu'à en sucer la dernière goutter. Est-ce une arme d'une nouvelle sorte ? Ma voix est-elle bien ma voix ? Mes pensées sont-elles bien miennes ? Mathéa, je n'arrive pas à me rappeler de ton visage, bien que ta photo dorme à mes côtés. Je me sens partir. Comme les autres. Je t'aime, Mathéa.

Journal de bord de l'officier subalterne Première Classe Markus Archer, 7 avril 1953

Je suis seul. Seul. Sur un navire fantôme, dont l'équipage appartient déjà à l'autre monde.
J'écris cette lettre en me cachant dans la salle de stockage des cuisines. Mes mains sont moites de terreur. Je sens mon coeur tambouriner dans ma poitrine, alors que n'importe quel bruit alentour me pétrifie jusqu'au sang. Ca va bientôt être mon tour. Je le sais, je le sens. Mes années sur le champ de bataille m'avaient insensibilisés à ma propre mort, mais pas à ça. Je n'ai pas peur de mourir, non, j'ai peur de comment je vais mourir. J'aimerais avoir le même courage que Davidson, Gregoire, Baptiston, Camil... Mais il me fait défaut. Je suis condamné par ma propre lâcheté à subir le pire sort humain possible.
Mathéa, mon enfant, je suis désolé. Pardonnez ma faiblesse.


***


Si Timothée n'avait pas pensé à vider sa vessie avant de retourner à l'épave, il l'aurait vidé à ce moment, alors que son esprit de remémorait les textes qu'il avait lus, et qui faisait qu'il ressentait cette visite d'épave comme l'aventure horrifique de sa vie.
Même la présence de l'imposant Taiki Yakimasu peinait à le calmer. d'autant plus que l'épave ne cessait de chantonner, comme une vile moqueuse, avec ses bruits de tuyaux tant rouillés qu'ils s'écrasent par terre, au loin, ou de gouttes d'eau tombant continuellement sur une surface... Il arrivait même que des morceaux de sol s'effrondrent sous l'effet de l'érosion naturelle et bactérienne liée à l'immersion de l'épave, ce qui offrait quelques belles frayeurs, cette fois autant pour Timothée, que Taiki, qui manqua de peu de faire un plongeon au tétanos.

Mais toutes ces épreuves en valaient la chandelle. C'était peut-être un bateau hanté, mais rien n'était plus important que son carnet.
Cet élan de détermination offrit à Timothée une vague impression de courage, car le voilà qui marchait d'un pas plus décidé, surprenant Taiki, habitué à traîner pour ne pas rentrer dedans le jeune en permanence. Ce ne fut que lorsqu'il outrepassa une porte que le courage fraîchement trouvé disparût aussi vite qu'il fut venu.

Pour Taiki, il s'était simplement arrêté devant les cuisines, où, il était vrai, régnait un silence plutôt inhabituel par rapport aux bruits ambiants.

- Si tu as une petite faim, je te déconseille vivement de chercher de quoi te sustenter ici...

Mais Timothée ne répondit pas. Son regard se perdait dans l'arrière de la cuisine, grand ouvert, où il pensait deviner un début de silhouette. Son coeur s'alarma, pompant difficilement tout le débit sanguin qui l'assaillait abruptement. Etait-ce... Markus Archer ? Qu'allait-il faire ? Leur faire subir le même sort horrible qu'il vécut il y avait presque un siècle de cela ?
Se jambes tremblèrent davantage. Sa respiration devint courte, saccadée. Toutes les histoires qu'il avait lues lui revint en tête, et, à l'image de l'officier subalterne, il lui manquait le courage. Le courage de foncer dans cette cuisine pour lever le doute sur ce qu'il pensait apercevoir.
Allait-il l'avoir ?
Taiki l'aurait-il à sa place ?

Soudain, un hurlement-
Un hurlement qui décida pour Timmy de la marche à suivre, car ce dernier, en deux secondes, venaient de remplir / vider sa vesse instantanément, retrouver l'usage de ses jambes en entamant le sprint de sa vie. Malheureusement pour lui, il rencontra une masse sombre, camouflée dans l'obscurité, qu'il interpréta comme la silhouette d'un revenant, ce qui lui fit faire demi-tour, et sprint dans l'autre sens.
Sens qui allait au fond du navire...
Mais Timmy n'en avait cure. L'important c'était de fuir, tout de suite, pour sa vie. Il survivrait, Taiki aussi, s'il courait aussi vite que lui.

Le concerné était resté en retrait, se pinçant l'arrête du nez, dans un profond désespoir. Non, Taiki ne remarqua pas la silhouette et il n'était de loin pas angoissé par la situation, car il avait bien identitfé le hurlement, qui appartenait à une femme.
Maintenant, grâce à elle, il allait devoir risquer davantage son intégrité corporelle en s'enfonçant dans cette fichue épave, en espérant que son maladroit de ranger ne se soit pas empalé à une quelconque surface d'ici sa venue.
Aussi, plus par dépit que par méchanceté, Taiki ne put s'empêcher de beugler lui aussi, bien qu'il n'avait pas été invité à faire un dialogue.

- AH BAH BRAVO, MERCI HEIN !

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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyLun 16 Aoû 2021 - 12:51
Balle de match.

Quand les enfants le tirèrent de sa demi-sieste pour participer à une partie de ballon prisonnier, Octave n’en fut pas ravi. Mais il était le seul autre « grand » disponible et comme Rudy tenait à tout prix à participer, il accepta bon gré mal gré, d’équilibrer les forces.
Alors que ses adversaires s’auto-baptisaient très sobrement les Mackogneurs, Octave se retrouva à la tête de l’équipe des Gaulets, nom proposé par le ranger et voté à l’unanimité par la marmaille, soit disant parce que ça lui allait comme un gant. Évidemment, comme il était un jeune homme responsable et plein de sang-froid, il prit très bien la comparaison et décida donc d’être impitoyable.
Avec une certaine jubilation intérieure, il élimina un à un tous les garnements de l’équipe adverse, réussissant même l’exploit d’un doublet grâce à un tir tout en brutalité. De part et d’autres les mioches tombèrent comme des mouches, ne laissant bientôt plus que les deux « adultes » s’affronter dans un duel sans merci.
Rudy avait raté quatre tirs, tous récupérés par Octave qui en avait, à son tour, manqué trois. Ils avaient mis toutes leur force dans cet affrontement et se tenaient à présent l’un face à l’autre, essoufflés et transpirants.
La balle était dans le camps des Gaulets. Octave la fit rebondir au sol à plusieurs reprises, décidé à ne pas se précipiter. L’ennemi s’était révélé beaucoup plus agile que ce que sa silhouette, petite et large, laissait supposer. Toujours abrité derrière son sourire niai, cherchant à faire croire qu’il ne savait pas tirer ou esquivait par chance, Rudy ne dupait plus son adversaire. Sans doute le devina-t-il, car il changea de tactique.

Est-ce que l’équipe des Gaulets a besoin d’une pause ?
Pas de ça avec moi Rudy.
Je dis ça parce que vous êtes tout rouge et que vous avez l’air de fatiguer.
Je pète la forme.
Vous êtes sûr ? Vous devriez boire un peu. Je vous apporte de l’eau si vous vou-
Regardez ! Un krabby volant !
Où ça ?!

Rudy tourna la tête, cherchant des yeux la distraction imaginaire d’Octave. Les enfants hurlèrent à la triche, mais trop tard. Un large mouvement de bras et la balle fendit les airs droit sur Rudy. Mains en jumelles et nez en l’air, le ranger se décala d’un pas et le tir l’effleura. Il ricocha dans un gros « bong » contre le container derrière lui, tandis qu’il s’exclamait :

Oh mais oui ! Je le vois !

Réflexe idiot. Octave regarda à son tour et le piège se referma. Il ne vit pas le ballon s’élever en une parabole parfaite au-dessus de lui, ni le projectile retomber droit vers son crâne. Les enfants l’avertirent juste assez tard pour qu’il lève la tête et se prenne en plein visage son propre lancé. Le choc. Sonné, il tituba une seconde, puis tomba assis par terre. Des larmes de douleurs lui montèrent aux yeux.
Le ballon rebondit une fois de plus près de lui, puis roula gentiment jusqu’aux pieds de Rudy qui le ramassa. Toujours ce même fichu rictus collé aux lèvres, il s’avança vers Octave et lui tendit la main :

Je crois que les Mackogneurs ont gagné !

Ravalant sa fierté, le perdant accepta l’aide du ranger de mauvaise grâce et se remit sur pied.
On s’accorda sur quelques minutes de répit. Maestro qui avait attentivement suivi le match aux côtés d’Andy et de Diva, eut la bonne idée d’aller récupérer un sacs de ravitaillement rempli de bouteilles d’eau. Tout le monde en profita. Octave s’en vida une sur la tête pour se rafraichir le corps et les idées, tandis que Rudy buvait la sienne cul sec. Les enfants s’hydratèrent autrement, improvisant une bataille d’eau. Le pont fut rapidement noyé de rires et de cris, au point d’arracher un tressaillement de sourcils à Octave. La batterie de ces jeunes monstres ne se viderait donc jamais ?
À court d’idée et de patience, le jeune homme se résolut à demander un coup de main.

Dîtes Rudy. Vous n'auriez pas un jeu plus calme en stock ?
Si, bien sûr ! Les enfannnnnnts ? Qui veut jouer à cache-caaaaaache ?

Une forêt de mains se hissa devant le ranger, ponctuée de plein de petits « moi » particulièrement agaçants. Octave massa ses yeux cernés. Il n’avait sans doute plus aucun espoirs de rattraper la situation, mais il essaya quand même.

Rudy, on est sur une épave.
Je sais ! C’est pour ça que vous vous cacherez seulement sur le pont du bateau ! D’accord les enfants ?
Ouiiiiii ! Répondirent en cœur la horde de petits menteurs.
C’est une très mauvaise idée.
Bon alors, Gaulet et moi, on va compter jusqu’à cent.
Ne m’impliquez pas et arrêtez de m’appeler comme ça.
Une fois que vous serez tous bien cachés, on se séparera et on verra qui en trouvera le plus !
C’est hors de quest… Attendez, vous avez dit quoi ?
Vous êtes prêêêêêêêêts ?

Même unanimité, même entrain. Ainsi encouragé, Rudy plaqua ses mains sur ses yeux et commença à compter à haute voix. Les marmots s’éparpillèrent et disparurent aux quatre coins du pont. Octave ne bougea pas, mais c’était évidemment car il ne pouvait rien faire. Jamais il n’aurait volontairement mis en danger la vie d’une bande de mioches surexcités, tout ça pour prendre sa revanche sur un ranger au sourire niai. Pas son genre.
Glissant ses mains dans ses poches, il croisa le regard réprobateur de Maestro. Haussement d’épaules. Quoi ? Ce n’était quand même pas sa faute si Rudy le défiait à l’unique jeu auquel il était imbattable !


* * *


Cennnnnnt ! Les enfannnnnnts, on arrive !

Tout excité, Rudy s’élança à gauche en gambadant. Plus méthodique, Octave topa avec le petit Andy, resté joué avec Diva et prit calmement à droite. Dès lors, tout ne fut qu’évidence.
À l’exception de la place qu’ils occupaient jusqu’à présent avec les enfants, le pont du navire avait tout d’un débarra à ciel ouvert. Lors de la première inspection du cargo, on avait hissé sur la plateforme tout ce qui attentait d’être jeté, recyclé, démonté ou analysé, sans la moindre organisation. Ici un vélo rouillé était déposé contre un coffre séculaire, là les restes d’un canot s’empilaient sur un container et dans ce coin deux goélises se disputaient un paquet de chips oublié sous une pile d’outils rongés par la mer.
Un désordre innommable qui hérissait chaque parcelle du corps d’Octave et aiguisait ses sens de maniaque pathologique. Dans ce bazar sans nom, la moindre anomalie lui transperçait les yeux.

Hugo trouvé !

Une petite tête bougonne dépassa d’une planche de contre-plaqué jusque là trop soigneusement inclinée contre une caisse. Un sourire, mais Octave savoura à peine cette première victoire. Il se remit immédiatement en chasse, déterminé à ne laisser aucune chance à Rudy.
À l’autre bout du pont, il entendit le ranger s’époumoner. Poussé par son entrain délirant, ses recherches avaient, évidemment, pris des proportions absurdes. En effet, le volontaire garde forestier mettait un point d’honneur à tout retourner. Du plus petit coquillage, au plus énorme des débris, il ne s’épargnait rien et ponctuait chacun de ses nombreux échecs par de bruyantes félicitations à tous ces enfants « si bien cachés ». Octave était également persuadé qu’il tournait en rond depuis cinq minutes, pour autant pas question de le sous estimer.
Après la découverte d’Hugo, puis d'une fillette abritée derrière une taule, sa progression avait nettement ralenti. Il avait atteint une partie du pont ou les déchets s’empilaient si haut que, malgré son bon mètre quatre-vingt, il n’apercevait même plus la plage d’Unîle. Ce capharnaüm commençait à le rendre si nerveux qu’il pressa le pas.
Du mouvement sous une bâche attira son attention, mais sa curiosité fut accueillit par les claquements de pinces agacés d’un krabby. Octave s’excusa par réflexe et reprit ses recherches. Il finit par trouver un bambin entre deux caisses, puis fit ensuite chou-blanc à deux reprises, avant d’être arrosé par un ptitard, vexé d’être tiré de sa sieste. Cette douche improvisée lui permit de repérer deux autres enfants, trahis par leur rire.
Cinq marmots sur les neufs qui participaient. Octave ne fut pas mécontent de rejoindre son point de départ en sachant sa victoire assurée. Pourtant à peine arrivée, il déchanta.

Rudy, qui sont ces enfants ?
Voilà Théo, Lana et Jean-Carl.
Jean-C- Grimaça Octave, puis secouant vivement la tête. Je reformule. D’où est-ce qu’ils sortent ?
Ils viennent d’arriver ! Ils étaient sur la plage alors je leur ai dit de venir. Comme je venais de trouver deux petits, ça m’en fait cinq ! Comme vous ! C’est formidable !
M-Mais ils ne jouaient même pas !
Ouiiii ! C’est encore plus incroyable que je les ai remarqué, vous ne croyez pas ?
Non !
Bien ! Donc il nous reste deux petits chacripans à rechercher !

Le regard noir d’Octave se plissa en deux fentes réprobatrices. Ce ranger allait le rendre dingue. Toutefois comme deux enfants manquaient toujours à l’appel, il retarda exceptionnellement sa puissante envie de lui tordre le cou. Grande inspiration.

Je suis certain qu’il n’y avait plus personne de mon côté.
Moi aussi !
Ils ont dû quitter le pont.
Mais ce n’est pas une raison pour abandonner ! La partie n’est pas terminée !
C’est immense ici. On n’a aucune idée de la direction qu’il ont-

Une petite main tira sur son pantalon. Andy s’était rapproché et pointait du doigt la rampe d’accès à l’étage inférieur, celui où se trouvaient les cabines. Octave sentit un bloc d’angoisse tomber au fond de son estomac.

Tu les as vu partir par là ?

L’enfant acquiesça. Forcément. Désabusé, le jeune homme ferma les yeux de toutes ses forces et massa ses traits fatigués avec l’espoir de s’arracher à ce mauvais rêve. Mais lorsqu’il les rouvrit, ce fut pour se retrouver face au visage souriant de Rudy et ces minuscules iris au vide intergalactique.

On dirait qu’il reste une chance de nous départager !
Sans moi.
Cachez-vous bien les enfannnnnts ! On arriiiiiive !
Bye.
Yahoo !

Et le ranger s’élança de son pas le plus énergique. Mains dans les poches, Octave le regarda s’éloigner sans bouger. Visiblement inquiet, Maestro se posa près de lui. Son partenaire s’obstina dix secondes, puis soupira.

Ça va… J’y vais.


* * *


Rudy, c’est moi ou le bateau penche ?
C’est à cause de la marée ! L'eau monte, ramollit le sable et envahit l’épave qui s’incline.
C’est dangereux ?
Uniquement si on est à l’intérieur !

Octave s’arrêta net. Son corps tout entier s’était brusquement hérissé d’une aura meurtrière, accentuée par son visage plus sombre encore qu’à l’accoutumée. Il leva son Pokématos et son flash découpa les traits arrondis d’incrédulité du ranger.

Qu’est-ce qu’il y a ?

Aucune lueur d’intelligence n’avait brillé au fond de ces prunelles. Un abruti sous la bénédiction des leveinards. Il n’y avait pas d’autre explication. Ce type était profondément idiot et doté d’une chance à vous donner la nausée. Le pire étant qu’il n’en avait pas conscience, ce qui le poussait au devant du danger au lieu de l’éviter.

Rien. Je passe devant.

Pas le choix s’il voulait s’en sortir vivant.
Depuis cinq minutes déjà, ils arpentaient, plongés dans le noir, un long couloir aux murs rongés par la rouille et les algues.
Uniquement éclairés par le flash du Pokématos d’Octave, le plus infime relief projetait son ombre mouvante, presque vivante, animant les ténèbres. C’était comme être dans le vendre d’un immense animal à l’agonie. Les coques et les poutres gémissantes devenaient ses suppliques, l’odeur de sel et de moisissure, les relents de son souffle condamné. On étouffait. Le généreux soleil d’Unîle était en train de rôtir le monstre échoué et tout ce qui l’habitait.
Dans cette désagréable moiteur, Octave et Rudy atteignirent la première cabine. La porte était grande ouverte. Sa poignée avait disparu et une épaisse couche de crasse couvrait le hublot. Le ranger se fit un devoir de l’inspecter, mais son acolyte demeura sur le seuil, dérangé par l’ondulation des restes d’une corde nouée au centre du plafond de la pièce. Sans bouger, il projeta son éclairage sur un bureau au bois pourri, une armoire vide, puis sur le seul couchage de la salle. Au même moment, un tabouret roula à ses pieds. Frisson. Même la position ridicule de Rudy, à quatre pattes sous le lit, ne parvint pas à l’apaiser. Bouger.

Ils sont pas là Rudy. On y va.

Il n’attendit pas de réponse. D’un pas légèrement nerveux, Octave s’avança vers la chambre suivante, fermée celle-là. Dans son dos, le ranger s’activa sans délicatesse et le rejoignit après avoir provoqué un vacarme assourdissant entre les murs du navire. Il se justifia :

J’ai cru voir une perle, mais c’était une dent.

La main d’Octave se crispa sur la poignée. Comment ça une dent ?! Il déglutit, fit un effort afin de rationaliser l’information, puis força sur la béquille pour l’oublier. Verrouillée. Coup d’œil par le hublot qu’il essuya avec réticence d’un bout de son mouchoir. Vide. Parfait. Suivant.
Même constat pour le troisième et quatrième logement, puis arriva le tour de la salle de bains collective. Grande pièce autrefois immaculée, ses carreaux étaient à présent noircis par le limon et son sol couvert de flaques brunes dans lesquelles gouttaient parfois les canalisations du plafond. Une rangée de cabines au bois couvert d’algues et de coquillages s’étendait à leur droite. Octave appela les enfants avec l’espoir de s’éviter l’inspection minutieuse des lieux. Pas de réponse. Rien d’étonnant. Ils se partagèrent les douches en deux et en repoussèrent un à un les ventaux pourris.

« Ploc. »

Octave s’arrêta devant sa quatrième cabine, surpris par une goutte tombée sur sa joue. Il l’essuya, voulut reprendre son investigation, mais se figea à nouveau. À la lueur de son flash, il remarqua que le dos de sa main était couvert d’une étrange tinte violacée. Ce désordre soudain le crispa tout entier. Il tira vivement son mouchoir, essuya sa peau, mais rien à faire. Il insista à en faire rougir l’épiderme et puis…

« Ploc. »

Sur son bras droit cette fois. Avec angoisse, il braqua sa lampe et découvrit la même couleur violacée. Il s’écarta, très nerveux, leva la tête et son flash en direction du plafond. Quelque chose brilla entre les tuyaux.

Vous pensez que les enfants sont cachés là-haut ? Interrogea Rudy.
Bien sûr que non, répliqua Octave tournant les yeux vers le ranger. Je veux juste savoir ce qui-

« Splotch. »

Horreur. L’ondulation d’effroi se répandit instantanément dans tout le corps d’Octave. C’était froid, gluant et c’était tombé sur son visage. Les yeux et la bouche pincés, il sentit un liquide couler sur ses joues, son menton, puis son cou, mais n’osa pas hurler terrorisé à l’idée d’en ingérer. Désespéré, il fit de grand gestes pour attirer l’attention de Rudy, mais ce dernier avait reprit l’inspection des douches et ne semblait pas trouver anormal que leur seul éclairage se soit mit à danser la gigue dans toute la pièce.
Contraint et forcé par un impératif besoin de respirer, Octave prit son courage à deux mains — une seule en réalité, l’autre tenant toujours leur lampe — et attrapa la masse molle collée à sa figure. Il prit une grande bouffée d’air, ouvrit les yeux et sursauta autant que le petit sancoki rose qu’il tenait. Stressé, par ces visiteurs non annoncés, le petit pokémon avait si abondamment transpiré ce liquide violet qu’il avait dérapé dans sa tentative de fuite.

Pardon petit père, bredouilla Octave en le déposant sur un lavabo.

La créature sembla se calmer, mais pas le jeune homme qui aperçut son reflet dans la crasse d’un miroir fissuré. Il y avait un côté peinture de guerre dans ce maquillage forcé, mais l’absence de symétrie était une réelle épreuve pour ses nerfs. Hésitation. On allait le prendre pour un cinglé, mais tant pis.

Tu m’en prêtes encore un peu ?

Du bout de l’index, il améliora grandement l’harmonie violacée de ses traits, poussant le vice jusqu’à discrètement reproduire la tâche de sa main et de son bras. Soulagement.

Trop cooooool ! S’exclama Rudy, apparu dans son dos. Je peux en avoir aussi ?
Non.

L’air abattu du ranger fut une satisfaction totale pour Octave qui reprit aussitôt les recherches. La salle de bains n’ayant rien donné, il rejoignit le couloir d’un pas presque léger, tout de même contraint à contrebalancer l’angle de plus en plus accentué du navire.
La cabine suivante était fermée. Il en restait encore une douzaine à passer en revue, alors Octave proposa :

On devrait commencer par le fond du couloir et…
Oui ?
Vous me fatiguez.

Le ranger gloussa. Son sourire ahuri s’étira sous un masque de limon, seule solution qu’il avait trouvé pour obtenir à son tour des peintures de guerre.
Octave songea à lui décocher un généreux crocher du gauche, mais il fut retenu par un tambourinement soudain trois portes plus loin. Doute. Le bruit reprit, poussant le jeune homme à s’approcher avec précaution. Il appela :

Les enfants ?

Deux cris étouffés lui répondirent. Bingo. Octave se précipita sur la poignée, mais retira aussitôt sa main. Aïe ! Un coup de jus ! Il secoua ses doigts endoloris. L’intensité était bien trop forte pour être due à de l’électricité statique, elle devait venir de quelque part, mais d’où ? Son regard suivit le montant de la porte, puis glissa sur une tringle de fer. Cette dernière remontait presque jusqu’au plafond, passant au-dessous d’un gros engrenage rouillé, bloqué par un tuyaux sorti de son axe. Rien d’électrique ne semblait lui être relié, mais dans la pénombre, Octave crut voir les rouages bouger.

Rudy, arrêtez de vous électrocuter et venez m’aider.

Le ranger lâcha la poignée. Son gant en cuir fumait sa tignasse de paille avait mystérieusement gonflée et le limon tombaient en plaques sèches de son visage. Octave hésita. Son plan pouvait marcher, mais remettre l’intégrité de son corps à Rudy l’inquiétait. Nouveaux appels des enfants. Il se décida.

Prenez moi sur vos épaule.
Avec plaisir !
Q-Quoi ? Pourquoi « avec plaisir » ? S’enquit Octave avant de soupirer en voyant le ranger s’accroupir. C’est pas vrai…

Il s’installa tant bien que mal une jambe de chaque côté des épaules de Rudy qui le hissa ensuite à trois bon mètres du sol. Octave le guida, jusqu’à atteindre l’alignement parfait. Il confia ensuite son Pokématos au ranger et avec toute la précaution du monde, il se mit debout.
Même s’il n’avait jamais eu la forme physique de sa sœur, le jeune homme avait gardé de bon reste de ses années d’entrainement, notamment un certain équilibre. En prenant en parti appui sur le mur, il réussit à déplier sa haute silhouette et atteignit l’engrenage sans avoir besoin de tendre les bras. Il l’effleura et sentit un frémissement sous ses doigts.

C’est ce que je pensais. Un tic est coincé. Il a l’air épuisé.
Il faut qu’il bouge pour produire l’énergie qui le garde en vie, s’il est coincé là depuis longtemps, il doit être très fatigué. Nous devons le sortir de là !

Octave ne sut quoi répondre, trop étonné par le sérieux de Rudy et cette soudaine preuve d’une existence neuronale. Concentration. Le jeune homme ajusta ses appuis et repoussa délicatement l’encombrant tuyaux. Le tube n’était pas lourd, mais branlant et il devait s’y prendre avec précaution s’il voulait éviter que les canalisations ne leur tombent dessus.

J’ai l’impression qu’il est rouillé. Il est dégagé, mais n’arrive pas à redémarrer.
Il faut lui donner la première impulsion, ensuite il retrouvera toutes ses forces. Poussez sur la droite !
Aïe ! Il m’a électrocuté !
Oh ! À gauche alors !

D’ici, Octave aurait pu piétiner la face de bienheureux du ranger, mais il s’abstint. À la place, il mit toute son énergie à relancer le petit pokémon. Il y eut un long et douloureux grincement, puis un déclic. Les deux rouages s’envolèrent en tournant à toute allure, si pressés de retrouver leur force qu’ils ne prirent pas garde à leur sauveur. Bousculé, Octave essaya de retrouver son équilibre, en vint. La chute.

On est devenu très proches tous les deux, vous ne trouvez pas ?

Il ouvrit les yeux dans les bras de Rudy et battit aussitôt des mains et des jambes pour s’en extirper, puis récupéra sèchement son Pokématos.

Non !

Sourire du ranger, faussement ignoré par son équipier. Octave ouvrit la porte. Les deux enfants se précipitèrent vers lui, changèrent d’avis en découvrant son visage violacé et se réfugièrent dans les jambes de Rudy. Pfeuh.

Pardon, on aurait pas dû partir du pont ! Bafouilla le petit garçon.

On voulait être sur de gagner, mais le monstre nous a enfermé ! Renifla son amie.
Tout va bien car nous vous avons retrouvé ! Gaulet m’a même un peu aidé !
Pardon ? S’étrangla Octave.

Rassurés par l’aura bienveillante quoi que clairement mythomane du ranger, les gamins s’apaisèrent. Le retour fut une simple formalité. Le soleil les accueillit à bras ouvert sur le pont, ainsi qu’un troupeau de mioches et une paire de grosses lunettes. Octave n’en crut pas ses yeux, Max non plus.

Nom d’un Ponchien, Coco, mais qu’est-ce qui t’est arrivé !

Il lui tomba dans les bras, épuisé, furieux et soulagé, tout à la fois et exceptionnellement, dans le désordre. Peu habituée à de tels élans d’affection, la jeune femme mit cinq bonnes secondes avant  d’en profiter, caressant affectueusement le dos de son ami vouté sur sa petite personne.

Là, là. C’est fini.

Lorsqu’Octave se redressa, le stresse avait quitté ses épaules. Il rêvait à présent d’un bon repas et d’une longue douche glacée pour se décrasser et se refroidir. Par Arcéus, mais qu’est-ce qu’il avait chaud. Il s’éventa comme il put en tirant sur sa chemise, là sans vraiment l’être, laissant toute la charge sociale à sa meilleure amie.
Puis un son attira son attention. Il tourna la tête et repéra Diva dont le rire en tintement de clochette s’éleva près des caisses. Elle fila dès qu’elle se sut repérée. Un comportement curieux, que le jeune homme mit une bonne minute à interpréter. Son regard balaya frénétiquement les alentours, sans trouver ce qu’il recherchait.

Où est Andy ?
Qui ? Demanda Max.
Un petit, avec un doudou laporeille. Tu ne l’as pas vu quand tu es arrivée sur le pont ?
Non, y avait que ces dix là.
Oh oh ! On dirait que la partie de cache cache n’est pas terminée ! S’exclama Rudy. Le premier qui le trouve a gagné !

Inutile de protester, le ranger s’élançait déjà dans les méandres labyrinthiques du pont. Octave fronça les sourcils. Il se hissa sur la caisse la plus proche, mains en visière et balaya les environs par un regard soudainement aiguisé. Décontenancée par ses agissement, Max demanda :

Ça va Coco ?
Silence ! Laisse mon talent s’exprimer !
Hein ? T’es bourré ou quoi ?
Non, mais je suis déshydraté et je crois que j’ai une insolation.
Oulah, eh, mais où tu vas ?
Reste avec les enfants. Je sais où est Andy.

C’était facile. Depuis les hauteurs, Octave avait simplement cherché deux longue oreilles violettes. Jamais Maestro n’aurait laissé un petit comme Andy tout seul. Diva avait probablement incité l’enfant à participer à leur partie de cache-cache et maintenant son grognon préféré jouait les nounous en attendant qu’il soit retrouvé. Ils n’étaient pas très loin.
Légèrement ramolli par la chaleur, Octave n’en restait pas moins déterminé à vaincre Rudy. Il s’avança d’un bon pas le long du bastingage, slaloma entre containers et déchets, avant d’atteindre un petit coin dégagé. Sa casquette dépassait ainsi qu’une pointe sombre qu’il savait appartenir à Diva. Le jeune homme s’accroupit et sourit.

Trou-vé.

Il y eut un tressaillement, puis deux rires tendres. Diva traversa la caisse derrière laquelle elle était cachée et le petit Andy la suivit en contournant l’obstacle d’un bon pas. Toujours son laporeille dans les bras, il trottina en direction d’Octave, rayonnant d’innocence et de joie. Maestro venait de se poser derrière son ami, quand un craquement sinistre coupa ces douces retrouvailles.
Andy s’était figé. Il se trouvait sur une grande trappe usée et rouillée, servant autrefois à déposer des charges lourdes sur le pont inférieur. Sous sa foulée, elle avait bougé. Octave l’avait clairement vu se désaxer. C’était léger, mais suffisamment pour aboutir à une catastrophe.

Maestro, va chercher Max.

Le nostenfer décolla. Octave se leva très lentement et s’avança avec précaution jusqu’au bord de la trappe. Il tendit la main, mais il étaient encore trop loin pour attraper Andy. Ok. Une poignée encastrée près de lui. Il s’agenouilla, l’attrapa à pleine main, mais sentit aussitôt sa grande fragilité. Pas le droit de se rater.

Regarde moi Andy. Hé. Ça va aller, c’est juste le métal qui grince. D’accord ?

Le petit garçon acquiesça, mais son visage disait « non ».

Hep. Tu me fixes, ok ? T’as vu mon maquillage ? Il est sympa non ?

Cette fois-ci, il secoua la tête.

T’as raison, moi aussi ça ne me plait pas trop. Tu voudras bien m’aider à l’enlever ?

Nouveau oui. Il fit un petit pas en direction d’Octave déclenchant le grincement le plus angoissant de l’univers. Le jeune homme tint bon. Il tendit à nouveau sa main libre, imité par Andy. Leurs doigts s’effleurèrent.

On fait ça alors. Tu veux bien approcher encore pour qu’on aille me débarbouiller ?

Nouveau pas. La trape menaça de céder, mais la poignée tint bon. Octave la maintenait de toutes ses forces et tendit son bras libre. Cette fois, il réussit à agripper le poignet d’Andy. Il le tirait dans sa direction quand :

Ooooh tu es là !
Rudy ! Non !

Trop d’entrain. Le pas du ranger s’abattit comme une masse sur la taule. Elle vibra une fraction de seconde, puis la poignée cassa et la plaque céda. Octave serra Andy contre lui, mais déséquilibré par son poids et l’absence de prise, il bascula avec lui dans l’ouverture. Rudy suivit. La chute ne dura que quelques secondes, mais elle parut une éternité au jeune homme. Le son du métal qui les précéda dans l’eau lui fit instantanément rentrer la tête et maintenir celle du petit contre lui.
Plongeon magistral dans une étendue aqueuse que la marrée montante avait, heureusement, rendue profonde. Dans ses bras, l’enfant avait eu le réflexe de retenir sa respiration. Octave remonta le plus vite possible à la surface et tous deux prirent une grande bouffée d’air. Le ranger dut faire de même car un bruit de mains battant les flots raisonna dans la grande cavité.

Coco !? Tout va bien !?

Octave leva la tête. Il distinguait la silhouette de Max et de Maestro en contre jour, penchée sur l’ouverture béante du pont.

Ça va ! On est tous entier !
Diva arrive pour vous éclairer !
Merci !
On va chercher de l’aide. Tenez bon !

Au même moment, une petite flamme verte s’éleva devant eux. Octave la suivit et eut rapidement pied. Le fond du navire remontait en une pente douce et après quelques mètres laborieux, l’eau finit par ne plus dépasser ses mollets. Il gardait Andy dans ses bras, ce dernier maintenant fermement sa peluche laporeille contre lui. La casquette était perdue, tant pis. Rudy les rejoignit après de larges et ridicules mouvements de brasses. À peine sortit de l’eau, il ouvrit grand la bouche.

Fermez la, le coupa Octave. J’ai gagné.



H.R.P:


Dernière édition par Octave Ferys le Jeu 17 Fév 2022 - 17:56, édité 7 fois
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[Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné Empty
MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyLun 16 Aoû 2021 - 14:29
14h27 - Epave - Ombragé et mouillé

Pour des raisons de censure en guise de mesure de prévention face à la violence réelle de cette scène, l'action qui suit notre dernière interruption va être légèrement modifiée pour ne pas heurter la sensibilité de nos plus jeunes lecteurs. Présentons nos personnages sous leur nouvelle identité :
Gordon est le super-héros sans foi ni loi qui terrasse le plus puissant des ennemis par un simple regard.
Drotisma est le sidekick rigolo qui accompagne notre protagoniste partout où il va pour ensuite narrer ses histoires à travers le monde.
La ranger, qu'on va appeler Randy pour des raisons de coupes budgétaires, incarne la demoiselle en détresse qu'il faut sauver des griffes des méchants !
Quant à Tessa et Steadigeon, ils font office de figurants, histoire d'éviter que l'arrière-plan ne soit trop vide.

Face à eux, la terrible Docteure Rouge, une impitoyable Rosabyss qui tient son nom de la couleur du sang de ses nombreuses victimes !
Ainsi que le Professeur Lumière, un Lanturn dont l'esprit est plus affuté que la moyenne et qui s'en sert pour créer des armes qui déstabilisent l'adversaire !
Lui-même toujours accompagné de son fidèle accolyte du mal, Loupio, qui est en réalité une Froussardine mais le nom a été choisi pour tromper l'ennemi !
Vous pensiez que c'était tout ? Quel optimisme ! Cette fine équipe est accompagnée de leur homme de nageoire, une Lampéroie sauvage et déchaînée qui s'occupe de la brutalité pure et physique !

Passons au lieu : la scène se passe toujours dans la partie immergée de l'épave, qui avait entre-temps décidé de lentement retourner dans les profondeurs. Étant déjà tous sous l'eau, dans leur milieu naturel ou dans leur magnifique scaphandre, nos personnages ne se rendirent pas compte du mouvement du bateau et de ce que ça impliquait.

Maintenant, place à l'action !

- Vous avez découvert mon labo secret ! s'exclama Professeur Lumière. Et bien vous n'en sortirez jamais, muahahahah ! Lampéroie, occupe-toi d'eux !

- Mais ne les tue pas tous, enchaîna Docteure Rouge, ils pourraient m'être utiles pour mes expériences mihihihihi !

- Lampéroie !

L'anguille impétueuse fonça vers nos héros, qui réussirent à éviter de justesse l'attaque fulgurante.

- Oh non, comment va-t-on s'en sortir ! demanda Randy, apeurée.

- Ne vous en faites pas Randy, je suis là pour vous protéger ! rassura Gordon.

- Heureusement que nous pouvons compter sur vous Gordon le héros ! Je suis sûre que ces poissons ont subi un traumatisme dans leur douce enfance, on ne peut pas être aussi cruel sans raison !

Vous savez Randy, j'ai déjà eu l'occasion d'affronter des ennemis bien plus puissants et parfois, rien d'autres que leur cruauté ne justifie de tels actes !

Pendant qu'ils discutaient, la Lampéroie fit demi-tour et attaqua par derrière, comme le font souvent les méchants qui sont lâches. Cette fois-ci, elle heurta le Poichigeon qui tomba immédiatement dans les pommes sous l'effet du choc.

- C'en est trop ! s'énerva Gordon. Laissez ces innocents tranquilles !

- Ou alors, nous pouvons vous capturer pour nos tests sur les créatures terrestres, mihihihi !

Gordon voulut utiliser son habituel laser occulaire, mais il se rappela à temps que le scaphandre l'en empêchait, au risque de finir mort noyé et déchiqueté par les débris de verre que cela engendrerait. Vite, il lui fallait trouver une autre solution !

L'anguille, qui était à nouveau du côté de ses maîtres, entreprit une nouvelle charge en direction de l'oiseau évanouit pour le capturer, mais heureusement notre héros le vit venir et put décaler sa trajectoire en lui fonçant dessus sur le côté ! Malheureusement, en agissant ainsi, la Lampéroie heurta un mur du cargot et permit à quelques poutres de s'écrouler, bloquant ainsi la sortie. Ils étaient désormais piégés ! Comment allaient-ils s'en sortir ? Trouveront-ils une solution avant que les méchants ne gagnent ? Nous le verrons après une courte page de pub.

Vous avez toujours rêvé d'avoir une chevelure soyeuse tel le pelage d'un Pashmilla ? C'est désormais possible grâce au nouveau shampooing Pashair, qui rendra vos cheveux doux et démêlés dès la première application ! (Ne pas utiliser en cas de pellicules, cheveux gras, secs, calvitie, allergie à la coriandre et troubles dissociatifs de la personnalité).

Nous revoilà au moment où les poutres empêchaient désormais nos héros de s'échapper. Gordon reconnut son erreur, mais il ne se laissa pas abattre. Des innocents comptaient sur lui et il ne pouvait pas les décevoir !

- Vous ne sortirez jamais d'ici ! Cette épave sera votre dernier sanctuaire muahahahahah ! s'amusa Professeur Lumière.

- Comment va-t-on faire Gordon ? s'inquièta Drotisma.

- Ne craignez rien, avec moi à vos côtés, ils n'ont aucune chance ! rassura le Psystigri.

S'en suivit une scène de combat dont on ne peut donner les détails toujours à cause de la fameuse censure face à la violence (comment ça, cette histoire était déjà censée éviter la violence ?). Nos protagonistes se trouvaient désormais mal en point, bien amochés par les attaques ravageuses de la Lampéroie, de Docteure Rouge qui était passée à l'action et du Professeur Lumière qui avait sorti ses armes les plus puissantes pour terrasser nos héros. Ils avaient réussi à capturer Randy, désormais entre les nageoires du Pokémon électrique qui menaçait de la mettre ko au moindre mouvement de Gordon.

- Vous ne vous en sortirez pas comme ça, je n'ai pas dit mon dernier mot ! cria-t-il avec le peu de force qu'il lui restait.

La cause semblait perdue pour les gentils, l'espoir de réchapper vivant s'amenuisait au fur et à mesure que les méchants prenaient l'avantage… Quand soudain ! Une ombre passa au-dessus d'eux !

Tout le monde dans la salle leva la tête pour voir quelle était cette mystérieuse arrivée. Ils virent en contre-jour la silhouette d'une grande sphère qui précédait trois longues excroissance. Une fois leurs yeux habitués à l'éclat de lumière que cette forme dégageait pour des effets scénaristiques, ils reconnurent cette couleur d'un rose envoûtant et cette petite couronne typique de… La reine des mers ! La célèbre Moya - héroïne des espaces aquatiques, qui veille à la sécurité de tous dans les profondeurs et qui n'hésite pas à pourfendre les ennemis de ses tentacules - venait de faire son entrée de façon spectaculaire et ne perdit pas de temps, fonçant sur les méchants pour leur mettre une bonne raclée ! Ici, elle avait l'avantage d'être dans son élément, contrairement à Gordon et ses acolytes, et maîtrisait la situation. De plus, ses redoutables adversaires ne lui étaient pas inconnus !

- Je savais que nous nous reverrions ! ricana Professeur Lumière. Mais cette fois-ci, l'issue ne sera pas la même !

Puis il pointa son arme laser sur la reine des mers avant de tirer. Dans un habile mouvement d'esquive, la méduse évita le rayon destructeur et profita de l'immobilité du Lanturn, qui ne pouvait bouger pendant le tir, pour le saisir d'une de ses tentacules et le secouer dans tous les sens. Cela eut pour effet de le faire tomber dans les pommes, son cerveau ne supportant pas un tel choc et préférant se mettre en veille pour éviter un traumatisme psychologique qui durerait probablement des années. Par la même occasion, cette action eut pour effet de surprendre la Lampéroie et dans son sursaut, une petite décharge suffit à faire s'évanouir la ranger qui était toujours sous son emprise.

- Non, ça ne peut pas se passer comme ça ! Pas une nouvelle fois ! s'exclama Docteure Rouge.

Elle fendit l'eau de son long bec en pointe dans l'espoir d'embrocher son ennemie jurée, mais encore une fois Moya évita l'attaque et même, elle l'a détourna. Grâce à une élégante pirouette, elle se retrouva sur le côté de la Rosabyss qui ne s'attendait pas à une telle agilité, puis l'envoya sur les murs de l'épave d'une force démesurée. L'impact eut pour effet de libérer la sortie en décoinçant les poutres qui étaient tombées plus tôt. La Moyade jeta un regard menaçant à la Lampéroie qui tenait toujours en otage la pauvre Randy évanouie. Il regarda d'un air apeuré autour de lui et voyant que le seul moyen d'en réchapper était la fuite, il se contenta de lâcher sa victime et s'enfuir par l'ouverture à nouveau accessible.

- C'est votre vingt-septième tentative cette semaine, j'espère que cette fois vous retiendrez la leçon ! Le bien triomphe toujours d'une manière ou d'une autre ! s'exclama l'héroïne aquatique, avant de se tourner vers Gordon et Drotisma. Bonjour créatures terrestres, je suis Moya la reine des mers, justicière de ces bas-fonds et éternelle Némésis de ces odieux scientifiques. Je suis navrée que vous ayez eu affaire avec eux, mais vous voilà à nouveau en sécurité à présent !

- Nous vous remercions infiniment Dame Moya. Sans votre aide précieuse, qui sait ce qu'il serait advenu de nous.

- Vous me flattez Gordon, mais pour tout vous avouer, cela faisait un petit moment que je vous observais… Voyez-vous, vous êtes une véritable célébrité dans les profondeurs et je ne pouvais me résoudre à interrompre votre bravoure, j'ai opté pour savourer chaque instant de votre héroïsme !

- Malheureusement, je n'étais pas à mon avantage dans cet environnement et cela à failli nous être fatal. Heureusement que vous êtes intervenue, vous méritez amplement votre statut de reine des mers !

- Oooohohohoho vous allez me faire rougir ! Permettez-moi de vous raccompagner à la surface, ce serait un honneur de vous escorter jusqu'à la terre ferme !

- Le plaisir serait partagé Dame Moya. Laissez-moi le temps de revenir avec notre ranger puis nous serons prêts à vous suivre.

- Permettez.

La Moyade déploya ses tentacules pour se saisir délicatement des personnes évanouies et la petite équipe entreprit de rejoindre l'air libre un peu plus loin. Elle déposa délicatement les corps encore inertes sur le sable, tandis que les autres ôtaient leur scaphandre.

- Merci pour votre aide Reine des mers. Nous ne nous en serions pas sortis sans vous.

- Ce fut un moment que je n’oublierai jamais ! Oserais-je vous demander un autographe afin de montrer à tout le monde que je vous ai rencontré en chair et en os ? demanda-t-elle en tendant un coquillage.

- Bien sûr, répondit Gordon en signant l’objet. ]J’espère que nous aurons l’occasion de nous recroiser. Dans le cas contraire,  je fus enchanté de faire votre connaissance !

- C’est réciproque ! Quand je pense que j’ai rencontré le célèbre Gordon, ma famille n’en reviendra pas ! Bonne continuation, collègue bipède ! Puis elle s’en alla, rejoignant les profondeurs à la recherche de nouvelles injustices à régler.

À présent que la scène violente s'est déroulée, nous pouvons reprendre le cours normal de cette histoire. Ce qu'il y a a retenir, c'est que nos compagnons se font fait prendre par surprise par trois Pokémons marins, mais grâce à leur courage - mais surtout - l'intervention d'une Moyade salvatrice, ils réussissent à s'en sortir sans trop de dégâts.

Sur la plage, la ranger, Tessa et Steadigeon reprenaient lentement leur esprit une fois la tête dégagée du scaphandre. Drotisma raconta avec enthousiasme à sa dresseuse l'aventure qui venait d'arriver pendant qu'elle faisait un petit somme dans les pommes, tandis que leur superviseuse décréta que finalement, leur mission était peut-être suffisamment accomplie en voyant le bateau qui n'était plus à la même place que lorsqu'ils étaient rentrés dedans 3h plus tôt. Heureusement, il avait filmé l'entièreté de la scène telle qu'elle s'était réellement produite, mais que vous ne verrez jamais ! A moins que vous ne regardiez la diffusion prévue sur PokeTV, programmée le soir même à dix-neuf heures ~

- Merci pour votre aide, chers coéquipières et coéquipiers ! Je pense que nous nous en sommes sortis avec brio ~ Mais à présent, la situation semble plus délicate et je ne peux me résoudre à mettre la vie de civils en danger ! Je vais voir si mes collègues ont besoin d'un coup de main; vous avez bien mérité de vous détendre et profiter de la plage à présent ~
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[Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné Empty
MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyMar 17 Aoû 2021 - 18:08

Est-ce que ça pouvait encore empirer ? Jack, complètement dépassé par les événements, tentait vainement de calmer Cero, en panique. Le truc, c'est qu'en faisant ça, ils devaient en même temps éviter les patates que collait son Pokémon alors qu'il agitait les bras dans tous les sens. Sauf qu'au vu de la puissance que pouvait foutre un Hariyama dans un gnon, c'était un coup à ce qu'il finisse assommé pendant un bon moment. Et vu que c'était le seul être qui semblait être capable de réfléchir dans cette foutue pièce, il pouvait pas vraiment se le permettre !

- « Cero ! C'était pas un fantôme ! C'était un Ratatta ! ET TOI ARRËTES DE BRAILLER ! »


Sauf que c'était pas facile de faire admettre ça à ton Pokémon quand dans le même temps, un ranger était en train de brailler.

- « OOOOH, ESPRIIIITS, OOOOOOH, SPECTRES, veuillez apaiser votre colère, nous sommes la pour vous ! Ooooh, Ooooh, enfants de Darkrai, trouvez le rep*PUMF* »

Ce qui devait arriver arriva. L'énorme main d'Hariyama percuta de plein fouet le ranger qui s'envola et percuta un placard métallique, le tout dans un bordel assourdissant. Jack se figea comme un con et contempla, incrédule, le corps du type censé les guider alors que ce dernier laissait échapper un ronflement monumental.
Cero, après avoir constaté qu'il avait touché quelque chose, s'était presque instantanément calmé. Et maintenant, il regardait avec un air un peu penaud le type au sol. Il regarda ensuite son dresseur, complètement peiné. Jack savait parfaitement qu'il se sentait mal d'avoir encore une fois cassé quelque chose par sa maladresse.

- « T'en fais pas, mon grand. Il continuait comme ça vingt secondes de plus et c'était moi qui lui collait une droite, et ça aurait pas été un accident. Donc te blâmes pas, au moins maintenant c'est calme. »

Ce fut à cet instant que Jack eut l'impression d'avoir la berlue. Est-ce que lui aussi avait pris un pain et était déséquilibré ? Parce que la, son équilibre était carrément faussé, et il avait l'impression qu'il pouvait se péter la gueule toutes les deux secondes.

- « Cero ? C'est moi qui déconne ou on penche ? »

- « Yama. »


Après cette réponse pleine de bon sens, Cero pointa du doigt une casserole qui commençait à glisser. Puis qui tomba sur le sol dans un énième bruit, avant de continuer sa course dans la tronche du ranger au sol. Karma. Jack réfléchit un moment, puis soupira.

- « Cero ? J'crois que l'épave est en train de pencher genre vénère. On est dans la merde, il faut qu'on se tire. Promis on trouvera une autre épave abandonnée depuis des années à fouiller. Mais la, faut qu'on mette cet abruti à l'abri avant qu'il cause vraiment un accident. J'suis que y a même pas un Spectre sur ce bateau, en plus. »


Jack se pencha et chargea le ranger sur son dos. Il était temps de se barrer de cette foutue cuisine ! Il fit un signe à son Pokémon, et l'invita à le suivre. Cero le suivit d'un pas lent, tranquillisé par l'assurance de son dresseur que y avait aucun fantôme ici. Un hurlement, suivit ensuite d'un second retentit. Jack sursauta. Putain, pourquoi y avait autant de monde autour de cette damnée cuisine !
Qu'on les laisse se tirer putain ! Il ouvrit d'un coup de pied la porte et... Manqua de s'étouffer en voyant la paire de Bacabouh devant la porte.
Parce qu'il savait pertinemment ce qui allait suivre. L'Hariyama n'avait pas encore vu les Spectre, et avant que son Éleveur ait eut le temps de tenter quoi que ce soir pour détourner son attention, il avait avancé, se rapprochant de lui pour se rassurer un peu. Et vit donc les deux Spectres qui les regardaient avec leur regard heu... vide et sableux.

Cependant, Cero ne voulut pas paniquer. Il voulait, pas comme avant, garder son self contrôle ! Il tenta donc de minimiser au maximum sa réaction en voyant les deux châteaux de sable vivants. Il ne s'agita pas, ne bougea pas les bras de façon désordonnée comme avant. Non, il se contenta de sursauter, dans un petit bond en arrière. Quasiment rien donc.
Sauf qu'il s'agissait du sol d'une épave, déjà bien fragilisé. Et qu'un petit bond d'un Pokémon pesant environ deux cent cinquante kilos fait une belle force quand le Pokémon en question touche le sol. Aussi, quand dans un « BOM », retentissant, Hariyama retoucha le sol, Jack sentit qu'ils avaient pas finis d'en chier. Alors que lui-même était projeté doucement dans les airs à cause du choc.
Le pressentiment se confirma quand un craquement sinistre retentit, et finit en apothéose quand l'ensemble du groupe, y compris les deux Spectres, passa dans le trou qui venait de s'ouvrir dans le sol.

- « BORDEL DE MEEEEEEDE ! », beugla Jack, qui en avait définitivement marre, alors qu'il tombait, et que Cero le regardait, son habituel air penaud sur le visage. Cette journée était vraiment pourrie. S'ils en sortaient vivant, il s'approcherait plus jamais d'un bateau.
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Gwendolyne StappletonCivile

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Un doux parfum d'aventure

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyJeu 19 Aoû 2021 - 12:57
Les yeux de Gwendolyne suivirent le faisceau de la lampe de poche tandis qu’il parcourait lentement la surface courbée de la cuve qui lui faisait face. Le réservoir devait atteindre trois mètres de hauteur pour plus du double de long et rejoignait quatre autres cylindres similaires, tous correctement alignés et traversés par un même réseau complexe de tuyaux. Selon Sam la ranger, il s’agissait des réservoirs de fuel qui alimentaient le navire.

*bong bong bong*

L’écho des coups légers portés contre la paroi résonna avec profondeur. La petite héritière leva les yeux, s’assurant que la vibration ne cause pas l’effondrement du plafond, tandis que Sam confirma naïvement que la cuve était complètement vide. Il en fut de même pour les quatre autres, bien que la dernière, celle située tout au fond de la pièce, ne produise pas tout à fait le même bruit. La lampe de poche balaya les environs du réservoir, mais elle ne révéla rien de particulier, si ce n’est quelques tiges d’acier rouillé ou des agglomérats d’algues collés contre la base des grands cylindres. L’endroit embaumait l’humidité, plus encore que les autres parties de l’épave que le duo avait traversées avant d’arriver jusqu’ici. Gwendolyne préférait ne rien dire, espérant que sa guide finisse par proposer de faire demi-tour, et se contenta d’observer silencieusement l’étrange décor qui lui faisait face en veillant à ce que rien ne s’écroule sur elle.

La pièce était particulièrement grande, sans doute l’une des plus hautes de l’ensemble du navire. Ses murs s’étaient affaissés à divers endroits, mais le plancher n’avait pas subi de dégâts trop sévères, sans doute car il avait été renforcé afin de pouvoir soutenir le poids des cuves une fois pleines. Les nombreux tuyaux qui traversaient les réservoirs avaient quant à eux été partiellement dévorés par la rouille et laissaient s’échapper quelques gouttes d’eau cuivrée, colorée par l’érosion. Plus largement, l’endroit était plongé dans une obscurité presque totale. Selon Sam, cette partie du bateau devait être isolée au fond de la cale, au niveau de la poupe. Même si les murs avaient subi les effets du temps et de l’érosion, les fissures qui les traversaient ne donnaient que sur d’autres compartiments du bateau, et non sur la coque elle-même, ce qui expliquait l’absence de lumière.

Si la ranger était ravie de pouvoir explorer malgré tout cette partie de l’épave, Gwendolyne comprit surtout qu’elles n’avaient aucune échappatoire au cas où les choses tourneraient mal.

« Mademoiselle Gwendolyne, venez voir ! »

La concernée se retourna. Sa guide avait fait le tour de la dernière cuve et se trouvait de l’autre côté. L’éclat de sa lampe de poche suffit à orienter la petite demoiselle qui longea le réservoir en prenant soin de ne pas mettre le pied dans un tas d’algues gluantes. Elle retrouva la ranger qui pointa du doigt la cuve, ou plutôt, la partie qui en manquait.

Gwendolyne fit instinctivement un pas en arrière. Devant elle, un trou béant éventrait la surface de la cuve sur une hauteur de près de deux mètres. La périphérie de l’ouverture avait tellement été attaquée par la rouille que le métal s’était recourbé et séparé en une multitude de pointes aiguisées semblables à des crocs. La ranger s’approcha et longea avec sa lampe de poche l’ensemble du contour édenté. Gwendolyne éclaira le reste des environs, en quête d’une explication rationnelle pouvant justifier la présence d’une telle cicatrice. Ce bateau était resté sous l’eau pendant plusieurs dizaines d’années, n’importe quel scénario était envisageable.

« Oh wow ! C’est vraiment immense là-bas dedans ! »

La voix de Sam résonna déjà dans l’ensemble de la cuve. Les yeux de la jeune Stappleton s’arrondirent en voyant la ranger grimper naïvement dans le ventre du réservoir.

« Vous êtes sûre que c’est une bonne idée ?
- J’aimerais juste savoir ce qui a causé de tels dégâts ! C’est intéressant ! »

Gwendolyne aussi aurait trouvé cela intéressant si elle ne craignait pas que la chose capable de perforer une cuve de carburant se trouvait toujours quelque part dans le bateau. La lampe de poche s’agita davantage pour dissimuler les légers tremblements de la main qui la tenait. Derrière elle, les bruits de pas de la ranger rebondissaient avec fracas contre les parois de la cuve vide qui prenait des airs de caisse de résonance pour la totalité de la pièce. Au moins, si la ranger se faisait dévorer par quelque chose tapi au fond du réservoir, Gwendolyne serait en mesure de le savoir aussitôt.

Heureusement, Sam assura que le cylindre était complètement vide, à l’exception d’un large amas d’algues gluantes collé à son fond. La petite héritière, surtout rassurée qu’elle n’aurait pas à retrouver la sortie par ses propres moyens, finit par convaincre la ranger de ressortir, prétextant que si des pokémons étaient présents dans cette partie de l’épave, ils se seraient sans doute réunis ici. L’argument sembla persuader l’exploratrice de faire demi-tour, pour le plus grand bonheur de celle qui avait accepté de l’accompagner. Seulement, l’air léger de soulagement qui desserra sa poitrine fut aussitôt remplacé par un long frisson qui lui lécha lentement la nuque. Les yeux posés sur un amas gluant d’algues noires coulant au pied d’une autre cuve située à sa droite, Gwendolyne fit un pas en arrière.

Il n’y avait pas d’algues à cet endroit quelques secondes plus tôt.

« Sam, est-ce que vous êtes sûres que ce sont des algues ?
- Hmmm, sûre non, difficile de juger avec aussi peu de lumière ! »

Gwendolyne se retourna et vit la ranger sortir de la cuve percée, à peine inquiétée par la question de sa camarade d’exploration. Celle-ci continuait d’éclairer l’amas gluant suspect, de crainte qu’il ne se mette à bouger.

« Qu’est-ce que cela pourrait être d’autre, d’après vous ?
- Peut-être des traces laissées par un Grotadmorv ? »

Les doigts de la petite héritière se crispèrent autour du manche de la lampe. Elle se tourna et braqua sa torche sur le visage de la ranger.

« Vous m’avez dit tout à l’heure que c’étaient des algues.
- Des algues, un Grotadmorv, quelle différence ? C’est tout aussi glissant. »

*Splotch*

Les deux camarades se regardèrent avant de pointer leur lampe sur l’origine du bruit. Une nouvelle flaque gluante venait de s’écraser par terre, à quelques centimètres de la jambe de la ranger qui jugea bon de s’en approcher pour vérifier de quoi il s’agissait. Gwendolyne commença à l’éclairer, mais ses yeux la guidèrent sur une longue traînée violâtre qui longeait la paroi rebondie de la cuve. Le faisceau suivit lentement la trace, ignora le matricule partiellement effacé et recouvert de rouille peint sur le réservoir, jusqu’à atteindre son sommet.

« Vu comme c’est corrosif, ce doit être un Grotadmorv finalement.
- Oui, c’en est un.
- Ah ? »

La ranger se releva et suivit la lumière de la lampe torche de Gwendolyne. À son bout, une énorme masse gluante et informe les toisait du regard de deux yeux luminescents. La lumière de la lampe était comme avalée par la silhouette sombre de la créature dont le corps commença à gonfler et gagner en hauteur. Au pied de la cuve, la chute de déjections gluante s’accéléra et menaça de se répandre jusqu’au duo.

« J’avais raison alors ! Quel spécimen impressionnant ! Il doit faire près de deux mètres de haut non ? »

La seule réponse que Sam obtint fut un regard assassin de la part de Gwendolyne. Plus haut, le pokémon poison s’était mis en mouvement et rampait déjà le long de la cuve de fuel. Les sons provoqués par les bras massifs de la créature suffirent à alerter la petite patronne qui tira la ranger avec elle pour les éloigner le plus possible.

Davantage guidée par son instinct que par sa logique, Gwendolyne s’engagea à toute vitesse entre deux autres cuves, tentant vainement de semer le torrent gluant qui était désormais à leurs trousses. Le monstre s’écrasait sans retenue contre les parois et les tuyaux de la pièce, entraînant dans son sillage le pire des vacarmes. Le duo, guidé par la seule lumière instable de leur lampe, était empêtré dans une course incertaine qui finit par les guider dans l’ombre d’un grand tuyau horizontal collé au mur. Gwendolyne se glissa sous le conduit après avoir contraint la ranger à faire de même. Les lampes s’éteignirent, le souffle s’interrompit quelques secondes. Quelques mètres plus loin, le corps du Grotadmorv continuait de faire hurler les tuyaux métalliques qu’il écrasait sous son poids.

« C’est sans doute lui qui a absorbé tout le carburant, fit Sam en chuchotant.
- Parfait, mystère résolu. Maintenant, sortez-nous de là.
- Mes pokémons auraient pu nous aider, mais ils sont restés sur la plage…
- …… Vous rigolez ?
- Il approche ! »

L’odeur corrosive du pokémon poison commença à attaquer le nez des deux fuyardes. Même sans lumière, il était facile de comprendre qu’il était à proximité. Le raffut causé par la brève course poursuite était désormais remplacé par les gargouillis visqueux du Grotadmorv. Son corps nauséabond empestant l’essence rampa à quelques centimètres de la ranger et sa partenaire du jour, contraintes de retenir leur respiration. Les quelques secondes semblèrent durer une éternité pour la jeune Stappleton, dont l’instinct de survie était principalement guidé par l’envie de tordre le cou à la ranger qui l’avait entraînée dans cette situation. Heureusement, le monstre toxique reprit son chemin, et offrit un peu d’air à celles qu’il cherchait.

Au bout d’une minute de calme, Sam estima l’occasion propice pour sortir de la cachette. Elle ralluma sa lampe et scruta les environs avant d’aider Gwendolyne à sortir à son tour. La petite héritière était si tendue qu’elle ne se préoccupait même plus de l’état dans lequel elle sortirait du bateau, si tant est qu’elle parvienne à en sortir. Sa langue brûlait d’invectives fleuries à l’intention de la ranger, mais le peu de sang-froid qui lui restait l’aidait à les garder pour elle.

« À mon avis un simple contact risque d’être problématique. Il vaut mieux garder nos distances, d’accord ?
- Qu’est-ce que vous entendez par problématique ?
- Un simple empoisonnement aigu, potentiellement fatal, je dirais. Je n’ai pas prévu d’antidote d’ailleurs. Bah, pas grave !
- Je vous jure que si nous finissons par nous faire avoir, j’espère rester suffisamment longtemps en vie pour vous voir vous faire dévo- »

Gwendolyne n’eut pas le temps de terminer sa phrase, interrompue par l’arrivée impromptue d’un nouveau relent putride. La demoiselle se tourna et aperçut le bras dégoulinant du Grotadmorv sortir de derrière une des cuves de carburant. Cela n’avait pas de sens, il venait de passer devant elles, comment pouvait-il déjà être revenu de ce côté des réservoirs ? Visiblement, Sam partagea cette interrogation et pointa sa lampe dans la direction opposée.

L’anneau lumineux fit apparaître plusieurs tuyaux, tous dégoulinant d’une matière noire et visqueuse. À sa droite, une masse noirâtre parcourue de reflets colorés fit son apparition.

Elles étaient cernées.

« Il y en avait deux alors ! Celui-ci est un spécimen d’alola , je n’en avais jamais vu. Et vous mademoiselle Stappleton ? »

Gwendolyne arracha la lampe de poche des mains de sa camarade pour arracher son attention du monstre. Au loin, le Grotadmorv d’alola écrasa son corps coulant dans l’allée où se trouvaient les deux exploratrices. Les cristaux qui pointaient hors de sa large bouche reflétaient la faible lumière reçue du faisceau de la lampe de la petite héritière qui ne se préoccupa plus de l’autre pokémon poison situé dans la direction opposée.

« Fermez-la et faites nous sortir d’ici. Maintenant.
- D’accord, voilà le plan. Je fais diversion pour le Grotadmorv multicolore, et vous vous occupez d’attirer celui-là. En faisant le tour des réservoirs, on devrait réussir à les faire se confronter, nous donnant une possibilité de sortir. Il y a peu de chance que ça marche mais c’est jouable ! D’accord ?

Le regard de Sam se fracassa contre l’air désabusé de la petite Stappleton.

- … Pas d’accord, non. Vous voulez nous faire tuer ?
- On se retrouve devant la porte ! »

La ranger récupéra sa lampe et se précipita en direction du pokémon qu’elle venait tout juste de désigner. Gwendolyne tenta de la dissuader, mais son interlocutrice avait déjà disparu dans l’ombre des grandes cuves.

Seule en combinaison de plongée et armée d’une simple lampe de poche, elle se retourna aussitôt, alertée par les bruits causés par les mouvements du premier Grotadmorv. Le monstre, gueule béante, levait ses deux énormes bras comme pour intimider sa petite proie. Celle-ci fit quelques pas en arrière, en quête d’un passage par où s’échapper. Du coin de l’œil, elle vit alors le corps du pokémon enfler subitement. Instinctivement, Gwendolyne se baissa, esquivant de peu un projectile gluant tiré dans sa direction. Un tuyau situé juste derrière elle reçut l’obus toxique de plein fouet et explosa sous la pression de l’acide qui dévora aussitôt sa surface rouillée.

La lampe de poche balaya le tuyau agonisant, puis retrouva le visage gonflé du Grotadmorv. Le monstre écrasa son corps informe contre le sol puis se mit soudainement à ramper à toute vitesse vers Gwendolyne. Les jambes de la demoiselle la portèrent aussitôt hors de l’allée principale pour la glisser entre deux cuves de carburant. Le corps du pokémon poison changea lui aussi de trajectoire pour se glisser dans l’interstice étroit, tendant ses longs bras vers sa cible qui tentait vainement de l’éblouir avec sa torche. Debout sur ses jambes fines, la petite héritière laissa s’échapper un juron cathartique avant de tourner le dos à son poursuivant pour rejoindre en courant l’autre extrémité de la cuve. La sortie fut serrée, mais Gwendolyne parvint à s’échapper à temps pour ne pas être touchée par une coulée de matière toxique envoyée contre elle.

Quelques mètres plus loin, la porte de sortie apparut enfin dans le faisceau de la lampe. À l’arrière, au fond de la salle, Sam arrivait en courant, poursuivie par le second Grotadmorv. Dans un geste absurde, la ranger lui lança sa lampe afin de le retarder, puis sauta par-dessus la coulée à laquelle Gwendolyne avait miraculeusement réchappé. La seconde suivante, le Grotadmorv mauve sortit à son tour de l’espace entre les deux cuves et percuta de plein fouet son jumeau d’alola.

Le choc ébranla l’ensemble de la pièce, jusqu’à en faire trembler le sol. Dans un dernier effort, Sam rejoignit la porte à son tour. Derrière elle, l’une des cuves bascula sur le côté et s’écrasa dans un vacarme magistral. Les Grotadmorv dirigèrent leur regard furieux vers les deux exploratrices, mais celles-ci avaient déjà disparu derrière la porte d’acier.
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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyDim 22 Aoû 2021 - 8:11
Un regard assassin, voilà ce que je lance à Nick lorsqu'il m'apporte la gamelle d'eau. Je la boude tout d'abord, grondant chaque fois qu'il approche sa main, ignorant chacune de ses paroles. Ouais je suis fâché ! Je n'arrive toujours pas à croire qu'il a réussi à me faire grimper sur cet engin de nausées flottant. J'aperçois le ranger en train de nettoyer l'embarcation d'ailleurs, il discute avec un autre. Bah, après tout je m'en fiche maintenant, je ne bougerais plus de sous cet arbre.
Je me penche pour boire un peu d'eau. Nick a beau être un sombre abruti quand il s'y met, il sait comment prendre soin de quelqu'un : boire de l'eau fraîche me fait le plus grand bien.

« Tu aimes bien l'eau finalement. »

Je sursaute. Tournes la tête sur le côté et découvre, gracieusement couchée dans une position de reine, une élégante Feunard aux allures de duchesse. Je ne l'ai pas entendu, pas un seul instant je pensais qu'elle pouvait se trouver là et de toute évidence elle le sait. Brûlante d'assurance, son regard brille d'amusement en voyant ma surprise.

« Je n'arrive pas à comprendre comment tu as pu vomir autant : le bateau est dans un état lamentable.

-Si cet idiot d'humain m'avait prévenu, je n'aurais pas pris un solide petit déjeuner.

-Cet idiot d'humain t'aime autant qu'il te respecte. »

Touché. C'est vrai que je ne suis pas souvent tendre avec Nick... qui le cherche il faut l'avouer ! Il lui arrive même parfois de s'enfermer dans une combinaison anti-morsure pour se lutter avec moi... Combinaison qu'il a déjà du changer tant il aime m'énerver.

« Moi qui pensais passer la journée à te draguer, il m'a fusillé. »

Cette fois c'est au tour de la femelle d'être surprise. Elle ne s'attendait pas à ce que je joue la carte de la franchise aussi franchement. Elle en reste muette durant deux bonnes secondes puis explose de rire. Aurais-je déjà marqué un point ? Elle m'a remarqué, c'est déjà une petite victoire. Un fois son hilarité passé, elle reprend, moqueuse :

« Aussi direct que mignon. Ça pourrait presque marcher... Si tu n'étais pas fusillé.

-Tu me prend pour une vieille fourrure miteuse ? Je suis encore opérationnel.

-Avec tout ce que tu as dégobillé, tu ne dois plus avoir beaucoup de forces mon mignon. »

Encore touché ! Il est vrai que mon estomac est complètement vide, en dehors de quelques lampées d'eau. Sur les dernières minutes je n'étais que pris de méchants spasmes, j'ai cru plusieurs fois que mon estomac allait me sortir par la gueule. Gueule que j'ouvris pour répliquer mais elle fut plus rapide que moi :

« Tu sais qu'ils ont hésité à t'envoyer une infirmière ? »

Bim ! Je ne l'attendais pas celle là. Une infirmière ?...

« Hey Déclic ! »

C'est le ranger et Nick qui reviennent... Le premier explique :

« Aller mon gars, en selle ! J'ai b'soin d'un type roche. Y a un canot coincé dans l'récif, il faut qu't'utilise tes pouvoirs pour l'sortir de là, ça peut être dangereux. On a pas l'temps de jouer avec les filles.

-Pas question que je remette une seule patte sur votre bateau.

-Oh Déclic aller, cette fois on a vraiment besoin de toi !

-Non ! » Claquement de mâchoires en réponse à Nick...

« Je serais très impressionnée si tu montes sur ce bateau et aide cet humain. »

Je me tourne vers la Feunard qui est clairement aguicheuse et moqueuse... Puis vers Nick qui insiste :

« Aller mon pote, s'il te plait. »

Les babines froissées de contrariété, je reste silencieux jusqu'au moment où la Feunard se lève et me glisse quelques mots à l'oreille. Je su alors que j'étais vaincu. Râlant pour l'image, je me lève et me dirige sans un regard pour les humains vers le bateau, sautant dedans avec mauvaise volonté. Les humains me proposent un médicament pour la nausée mais, caractère de cochon, je le refuse sans leur laisser une chance de négocier. Le ranger a tôt fait de me rejoindre avec Nick... Ils se jettent aussitôt sur moi, l'un cherchant à m'immobiliser tandis que l'autre tente de me coller un truc de force dans la gueule. Naturellement je me débat, offrant une telle résistance aux deux humains qu'ils y mettent toutes les forces et se retrouvent rapidement couvert de sueur. Tout ne dure qu'une quinzaine de secondes : ils me forcent à avaler une espèce de pâte affreusement amer au prix de quelques griffures puis ils me relâchent tant que je suis pris de haut le cœur. Dès que le relève les yeux, Nick tend les mains en signe de paix.

« Du calme mon pote. C'est pour tes nausées. »

Extraordinairement contrarié, je lui lance un regard assassin. J'adorerai que Max sorte de sa pokéball à cet instant, je lui ficherai une bonne raclée.

Quelques secondes plus tard, le bateau serpente entre les récifs. J'ai toujours la nausée mais son médicament me permet de ne pas être trop malade. En arrivant en vue du canot, je comprend pourquoi le Ranger a besoin de moi : impossible de s'en approcher en bateau, il y a trop de rocher. Mais avec une éboulement bien maîtrisée, il devrait être possible de se dégager un passage.

« J'arrive pas à croire que j'suis là. Aller mon gars, qu'on en finisse ! »

Oui qu'on en finisse. Je me concentre et déplace un premier rocher. Deux Corayon furieux sautent dans le bateau et nous attaque. Queue entre les pattes, j'esquive les bulles d'eau en me cachant derrière la cabine. Nick est plus rapide que moi : Timon, son Jungko, fait fuir les pokémon aquatique en deux lame-feuille bien placée. Je ne peu pas dégager un chemin et combattre des types eau... Les minutes suivantes se ressemblent : déplacement de rocher, attaques d'aquatiques. Naturellement je fini trempé... Je laisse Nick et le ranger se débrouiller pour ramener le canot à bord.

Durant le retour vers la plage, la traître s'approche de moi avec une serviette. Toujours contrarié, je commence par me tendre et refuser son aide... Avant de céder et d'accepter qu'il prenne soin de moi.

« Aller mec, on s'est bien amusé ! 

-Oh oui ! J'ai dégobillé mes tripes, je suis trempé...

-Mais on s'est amusé et il y a une jolie fille qui t'attend sur la plage maintenant » Dit-il en me donnant une claque sur l'épaule.

Touché. Je ronchonne pour l'image, saute sur le sable et me dirige vers l'arbre.

« Va pas trop loin Déclic ! J'aimerais bien aller visiter l'épave. »

Je suis accueilli par la majestueuse Feunard.

« Je suis très impressionnée. » Dit-elle en me glissant un coup de langue juste sous l'oreille, comme promis.

Content de la première partie de ma récompense promise, je m'allonge à l'ombre de l'arbre. Comme promis, la renarde de feu s'installe contre moi. Soulagé de ma contrariété, nous commençons à bavarder...
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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyLun 23 Aoû 2021 - 10:31


Robbie & Becky

Personnage non joueur



L’exploration avait assez duré pour les jumelles. Il fallait désormais sortir de l’épave. À vrai dire, c’était ce qu’elles envisageaient de faire depuis leur rencontre imprévue avec l’Octillery, mais le navire en avait décidé autrement. Le chemin par lequel elles étaient venu n’était plus utilisable ; quelque chose à l’étage supérieur avait dû fragiliser cette section du navire et causé l’effondrement d’une partie du plafond. Cette fois, les rangers n’étaient pas responsables, le passage que les Loretty avaient emprunté n’était pas ouvert aux visiteurs. Elles devaient donc se débrouiller toutes seules pour éviter les ennuis. Heureusement, il leur était possible d’emprunter un autre corridor. Sa destination était difficile à déterminer, mais l’absence d’éclairage suggérait d’avancer avec la plus grande des prudences.

Les deux sœurs étaient loin de se dégonfler pour si peu. Après tout, ce couloir devait bien mener quelque part. Sans doute auraient-elles un moyen d’accéder à une partie moins fragile de l’épave et regagner la plage sans même se faire remarquer. Seulement, c’était sans compter sur leur grande curiosité, qui les dévia irrémédiablement de leur objectif, et les poussa à ouvrir une porte qui se trouvait sur leur chemin.

Derrière, une chambre, ou plutôt ce qu’il en restait. Contre le mur de droite et de gauche, deux lits superposés. Les matelas, noircis par leur passage sous l’eau, étaient dans un piteux état. Il n’y avait aucune raison de s’attarder davantage par ici, mais l’ambiance toute particulière de la pièce ne manqua pas de captiver l’attention des jeunes filles.

« Je me demande ce qui est arrivé à l’équipage…
– Bah ils ont dû quitter le bateau je suppose. »

La rationalité de Robbie ne suffit pas à dissuader sa sœur d’imaginer le sort funeste du navire avant de s’enfoncer dans l’abysse. Si une telle catastrophe avait coûté la vie à un équipage tout entier, tout le monde s’en serait souvenu, n’est-ce pas ? Robbie n’aimait pas vraiment ces histoires sinistres, elle préférait ne pas y penser. Mais sa sœur…

« S’ils étaient morts dans le bateau, il resterait quelque chose, non ?
– Arrête d’imaginer des trucs bizarres comme ça ! Viens on sort.
– Peut-être qu’en restant longtemps dans l’eau, leur corps a disparu…
– Laaalaalaaa je t’enteeeends paaaas !
– Ou alors ce bateau n’a jamais eu d’équipage vivant ! »

Becky ne put garder son air sérieux plus longtemps et cacha son sourire taquin derrière sa main. Sa sœur répliqua par une tape sur son front puis l’entraîna de force à sortir de la chambre. De retour dans le couloir, l’inclinaison du bateau se fit de nouveau sentir. L’épave continuait de pencher, l’eau avait sans doute gagné du terrain dans toute la partie gauche et accélérait son affaissement. La main fermement serrée autour de celle de sa sœur, Robbie accéléra le pas. S’en suivit un enchaînement de couloirs et d’échelles partiellement rouillées les conduisant jusqu’à une partie inférieure du bateau.

Les pieds dans l’eau, les deux sœurs constatèrent avec dépit qu’elles n’avaient pas beaucoup progressé. L’agencement de l’intérieur du bateau était bien plus complexe qu’il n’en avait l’air. Mais Becky était convaincue que l’étroit couloir où elles se trouvaient désormais devait conduire vers une partie principale de la cale, d’où il serait facile de sortir. Il suffisait de continuer sur quelques mètres. Les Loretty reprirent donc leur progression, guidées par la faible lumière du jour qui se faufilait jusqu’à elles au travers des nombreuses ouvertures des parois usées qui les séparaient de l’extérieur.

Enfin, au bout de quelques minutes et malgré des baskets complètement trempées, Robbie et Becky atteignirent une zone de stockage remplies de caisses et de conteneurs empilés sur la gauche de la pièce, entrainés par l’affaissement de l’épave. Robbie agrippa la poignée de la porte qu’elle venait de refermer derrière elle ; l’équilibre commençait à devenir précaire. Sa sœur remarqua une porte entrouverte située de l’autre côté de la salle, sans doute leur porte de sortie. Mais son regard ne put s’empêcher de glisser vers le coin opposé.

« C’est quoi ça ? »

Dissimulé sous un tas de caisses en bois recouvertes d’algues et de moisissures, le bord d’une boîte en fer dévorée par la rouille dépassait de quelques centimètres. Son apparence ne dénotait pas particulièrement du reste de l’épave, mais les jumelles ne pouvaient en détourner le regard. Convaincues qu’il pouvait s’agir d’un trésor, elles s’en approchèrent. Les bords de la boîte semblaient particulièrement épais, la rouille n’avait attaqué que la surface. Les jumelles en conclurent que l’intérieur devait être encore intact. Elles tentèrent de la tirer hors du tas de caisses en bois, mais l’objet était si froid qu’il était difficile d’y poser longtemps les mains. Malgré leur insistance, la boîte ne bougea pas d’un centimètre. Elle devait être très lourde, ou alors coincée contre quelque chose.

À elles deux, il n’y avait rien à faire. En guise de dernière dissuasion, un tremblement ébranla l’ensemble du navire et accéléra soudainement son inclinaison. Les sœurs comprirent qu’il était préférable de ne pas s’attarder plus longtemps ici, et quittèrent la zone de stockage.

De l’autre côté de la porte, une cage d’escalier en ferraille qui donnait sur le compartiment principal de la coque, celui par lequel les visiteurs commençaient d’ordinaire leur exploration. Sans le savoir, Robbie et Becky avaient fait tout le tour du navire. En prenant soin de ne pas être vues, les deux sœurs dévalèrent les marches trouées, normalement interdites au public, et rejoignirent la sortie du navire, comme si de rien était. À l’extérieur, les rangers s’activaient avec engouement. Visiblement, ils avaient enfin réalisé que le bateau commençait à pencher dangereusement. L’ordre d’évacuation fut sonné et transmis sur le canal radio à tous les agents encore sur le terrain. Ils devaient s’assurer qu’aucun civil ne reste à l’intérieur du bateau.

Un ranger se précipita pour rejoindre les deux jeunes filles. Son écharpe couverte de médailles fit grimacer Becky. L’homme apparut rassuré de les voir, faisant mine de s’être inquiété de leur disparition. Les deux jumelles assurèrent que tout allait bien, feignant revenir d’une promenade innocente, puis rejoignirent la zone de sécurité établie quelques mètres en amont de la plage.

La journée touchait à sa fin, le ciel commençait à se teinter de couleurs chaudes et rassurantes. Au pied de la plage, l’inclinaison de l’épave avait été freinée par l’intervention des pokémons des rangers, le temps d’achever l’évacuation. Par miracle, la procédure se déroulait sans accroc ni mouvement de panique.

Les rangers, à peine inquiétés, avaient quant à eux déjà installé un coin photo à destination de ceux voulant partir avec un cliché souvenir devant l’épave. Honnêtement, avec un tel coucher de soleil, impossible de passer à côté !

Au fait, le cliché est payant. Comment ça, on ne vous l’a pas dit ?


Le bateau penche de plus en plus, sa structure se fragilise et tout ce qui n'a pu en être sorti glisse vers la gauche de l'épave, accélérant davantage son affaissement. Pour ses visiteurs, il devient de plus en plus compliqué de tenir debout ! Voilà qui est problématique pour une chasse aux trésors !


Fort heureusement, les rangers sont prévenants et ont tout ancitipé. Ainsi, même s'il n'y a évidemment aucun danger, l'ordre d'évacuation a été sonné pour que tout le monde puisse sortir sans risque. Des civils sont coincés dans la cale ? Enfin, c'est impossible, cette zone n'a pas été ouverte au public. Et puis, si ces civils sont accompagnés par un ranger, il n'y a aucune raison de s'inquiéter.


Qui veut faire une petite photo devant l'épave ? Les rangers ont un stand de crêpes aussi !



Début de la troisième étape :


La troisième étape de l'évent commence, c'est l'heure de mettre les voiles ! L'évacuation de l'épave est en cours, il faut donc sortir. Ne traînez pas trop, on risquerait de vous oublier ! L'ordre d'évacuation a été transmis par radio à tous les agents, donc si vous vous trouvez à proximité de l'un d'eux, vous l'entendrez forcément.


Cette étape est la dernière, il s'agit donc de votre dernier post ! À vous de déterminer ce qu'il vous reste à faire :


  • À ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de venir à bout de la quête de leur ranger, il est toujours possible de le faire, mais n'oubliez pas de sortir du bateau une fois votre travail accompli !

  • À ceux qui sont déjà sortis, sont sur le point de le faire, ou n'ont aucune raison supplémentaire de rester plus longtemps dans l'épave, vous pouvez profiter de vos derniers moments sur la plage pendant ce magnifique coucher de soleil. Les rangers ont organisé quelques petites animations, pourquoi ne pas en profiter ?

  • À ceux qui enfin ne veulent pas rester une minute de plus sur la Plage Trésor, il ne vous reste plus qu'à rentrer chez vous ! Le trajet risque de vous faire arriver un peu tard. Vous êtes sans doute impatients de partager vos merveilleux souvenirs avec votre entourage, n'est-ce pas ?

Pour rappel, l'épave sera désassemblée pendant la nuit. Les navires de Port Second sont en chemin, demain, il n'y aura plus rien.


Les retardataires de la deuxième étape (ou de la première) peuvent concentrer leur participation en un seul post ! Il n'est pas trop tard pour venir vous amuser !


La troisième étape dure jusqu'au 31 août ! La conclusion ainsi que les récompenses seront données au participant à ce moment-là.

Merci à tous pour votre participation !



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Taiki YakimasuRanger

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyMar 24 Aoû 2021 - 21:55
L'écho de sa propre voix retentit dans les débris du navire, comme une sinistre réponse à son propre désarroi. La silhouette de Timothée avait depuis longtemps disparu dans les tréfonds de l'épave, et un silence particulièrement mortuaire régnait devant la halle de stockage de la cuisine. Si Taiki n'avait pas été Taiki, il aurait été évident de faire demi-tour, et profiter encore du soleil ambiant pour parfaire son bronzage et s'abreuver d'alcools festifs en charmante compagnie. Mais abandonner un camarade ne faisait pas partie de son répertoire, et, honnêtement, le champion craignait d'avantage la maladresse naturelle du jeunot que les fantômes que renfermait l'épave. Il y avait trop de risque que l'aventurier en herbe se retrouvât coincé dans un de ses trous dangereux qui jonchaient le sol du navire, se brisant une jambe, et se retrouvant dans l'incapacité de sortir du bateau... Aussi, soupirant, l'amateur du type feu se mit en marche. Du moins, juste quelques pas, car le voilà qui s'arrêtait exactement à l'endroit où Timothée fut pris d'une crise de panique. Tournant lentement la tête, le cadet Yakimasu apperçut l'aura sombre tapie au fond de la halle. Certes, il l'avait déjà entraperçue bien avant, et avait mis son existence sur le compte d'un manteau abandonné ou simplement une partie plus ombrée de la halle. Cependant, il crut distinguer du coin de l'oeil un micro-mouvement, presque imperceptible. Forcément, l'imagination humaine avait ce talent de donner des visages horrifiques et des formes monstrueuses à des objets banaux et inanimés, transformant une simple chaise en créature vile à la bouche béante, prête à vous engloutir dans votre sommeil. Mais le doute assaillit suffisamment le mastodonte pour que ce dernier s'immobilisât, et sentît son rythme cardiaque augmenter, à son tour, toutefois de manière plus contrôlée que Timothée. A nouveau, un mouvement se devina dans la pénombre, et Taiki dans un vif réflexe qui le surprit lui - même se saisit de sa lampe de poche (celle accrochée à son trousseau de clé, le B-A-B-A de tout ranger) et se décida à ôter son doute grâce au puissant faisceau lumineux.

Doute qui se transforma en pure horreur.

Elle était là. Une masse énorme, possédant un reflet vert luisant, sur laquelle reluisaient deux petites billes menaçantes qui transpercèrent la façade courageuse du champion d'arène. Sa gueule immense, défiant les lois physiques de la capacité d'une mâchoire normalement constituée, s'ouvra tel un entrebâillement donnant accès directement aux plus terribles des Enfers, et un son gargantuesque s'en échappa, offrant une chair de poule inédite au champion, qui se voyait tétaniser par la peur.

La masse bougea, de gauche à droite, laissant dans son sillage des algues d'une couleur verdoyante inspirant le marais. Une odeur nauséabonde vint peu à peu caresser les narines de Taiki à mesure que la masse se rapprochait, et soudainement, le déclic se fit.

Un... Grotadmorv, chromatique, qui plus était. Un soulagement se fit ressentir, et Taiki était à deux doigts de se montrer plus agressif que le pokémon, pour le décourager de venir au conflit. Cependant, lorsque la créature liquide leva ses deux pattes difformes et difficilement devinables, le rouquin prit soudainement conscience de sa taille anormale. Ce dernier devait facilement faire dans les trois mètres, et avait une odeur particulièrement atypique. Qui plus était, le voilà qui se gonflait, menaçant des projectiles qui se formèrent sur son torse mou. Là, Taiki prit ses jambes à son cou, imitant Timothée quelques instants plus tôt.
Un bon sprint, et il serait débarrassé de cette nuisance, qui avait dû prendre forme lorsque le bateau avait accosté. Ou bien avait-il été enfermé tout ce temps dans l'épave ? En tant que pokémon d'un membre de l'équipage ?
Malheureusement Taiki n'eut pas grandement le loisir de s'arrêter pour lui demander, car il constatait que le pokémon était non seulement endurant, mais en plus rapide. Il voulait sa peau. Comportement relativement rare, pour un Grotadmorv, de nature plutôt timide, et vivant reclus de la civilisation humaine, bien qu'il s'agisse de son habitat naturel, en temps normal.
Mais la situation n'avait rien de normal...

Cette saleté le poursuivait, pour de vrai.

**

Une respiration totalement arythmée et particulièrement bruyante servait de bruit d'ambiance pour la cale du navire. Les mains sur ses genoux, plié en deux, Timothée se remémorait toutes les fois où il s'était promis de se mettre au sport, avant d'engloutir sa part de pizza avec les potes.

- Promis, dès demain, je cours 10 km par jour, je ne bois plus que de l'eau, et je mange davantage de légum-

Le ranger se tut spontanément, se rendant compte d'un fait qui le troublait. Il ne zozotait plus. Parfois ça lui arrivait, quand il se laissait emporter sur un sujet qui le passionnait, mais, comme ça, en situation de stress, il était en temps habituel incapable d'aligner deux mots complets, quand bien même il était seul. Etonné, il se redressa, et tenta quelque chose.

- Je suis anatidaeroucooolophobe et  hexakosioihexekontahexaphobe, mais jamais je ne serai hublonphobe !

Son étonnement s'agrandit.

- Le baggiguane porte son baggy en passant la douane. Le Grotichon niche ses gros nichons. Le Coudlangue et...

Heureusement, un bruit sourd servit de censure à ce qui allait suivre, interrompant l'exercice articulaire de Timothée, le faisant sursauter.
Sa joie ne fut que passagère, car rapidement la réalité le rattrapa alors qu'il scrutait son environnement. Il s'était enfermé loin dans le navire, et avait même descendu plusieurs escaliers, bien que sa mémoire avait occulté certains moments de sa fuite. Par déduction, le ranger pensa être dans la cale du navire, car tout le bas-fond était imprégné d'eau. Tournant la tête, Timmy se retrouva nez à nez avec un panneau affichant "Secteur Z", ce qui alimenta d'avantage ses fantasmagories.

Etait-ce un des endroits où l'équipage stockait ses "armes" ? Y avait-il quelqu'un, avec lui, à l'instant présent ? Soudainement toute joie disparut au fond de lui et la terreur continua à le gagner. D'autant plus que des bruits sourds se rapprochaient, encore, et encore... Jusqu'à ce que...

*sploush*

Une masse énorme venait d'atterrir dans la cale, mais pas par les escaliers empruntés par Timmy. Non. Elle tombait du trou béant qui avait transpercé plusieurs ponts, au-dessus d'eux. Acculé, impossible pour le jeune homme de faire demi-tour ou de se cacher, il prit difficilement son courage à deux mains, sortant de sa ceinture de ranger le spray au poivre qu'il conservait toujours avec lui, en cas de rencontres avec des pokémons sauvages. Son pouce en une seconde déverrouilla la sécurité et son index tremblant se positionna sur l'amorce alors que ses yeux terrifiés observer la silhouette se relever de la flaque dans laquelle elle avait atterrie.

- Halte ou je poivre !
- Pose ça Timmy.

La frayeur s'évapora alors que la silhouette haute de Taiki se dessina devant ses yeux.

- C'est fou ça, t'es pas mort ?

Le spray s'abaissa et Taiki répondit par un foudroiement de regard.

- Dans la cuisine.... c'était un Grotadmorv qui nous espionnait. Un pas anodin, immense, et je pense... plus toxique que la normale. C'est pas très net tout ça, on ne devrait pas traîner. De plus, je ne sais pas si tu as remarqué, mais le navire commence à pencher sur son flanc gauche. C'est mauvais signe. Faut qu'on sorte de là, et vite.
- Je peux pas. Mon carnet....
- Au diable ton carnet, nos vies sont plus importantes, non ?

Un silence lui répondit, puis, comme mué par une volonté inébranlable, les yeux bruns de Timmy rencontrèrent ceux bleus de Taiki.

- La vôtre, oui. Pas la mienne. Allez-y, je serai pas long.

Sans un mot, le ranger outrepassa Taiki pour se diriger davantage vers le fond de la cale, observant les ponts supérieurs qu'on pouvait bien voir grâce à l'érosion du haut.
Taiki leva un doigt comme pour rétorquer quelque chose, puis s'en abstint, maudissant intérieurement Ondine de l'avoir laissé s'embarquer là-dedans. A contrecoeur, il suivit Timothée, qui avait l'air de s'être transformé en un autre homme, courageux, brave, sans peur ni loi, prêt à tout pour accomplir sa mission.
S'il n'était pas dépité, il serait fier.

- KWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Un couinement aussi étrange que les feulements de la dame sur la plage résonna dans la cale, et rapidement une autre masse sombre se dessina. A nouveau, un Grotadmorv, non chromatique cette fois, mais dont la taille était aussi imposante que l'autre, et l'odeur nauséabonde, apparut, menaçant, et déterminé à leur faire du mal.

Saisissant Timmy par son foulard mal noué, Taiki ne tenta même pas la confrontation, optant directement par la fuite. Certes, il aurait pu faire valoir ses pokémons, cependant l'environnement n'était pas en sa faveur, et Arceus sait la puissance cachée derrière ses pokémons dissimulés depuis des années dans cette épave. Il préférait prendre aucun risque.

Aussi, il trimballa la silhouette flasque de Timmy qui peinait à suivre le rythme du trentenaire en haut des escaliers, courant à vive allure sans s'inquiéter de l'endroit où ils allaient. Ils arpentèrent les longs et infinis couloirs du cargo, bifurquant des fois à gauche, des fois à droite, sans réelle logique. Et, lorsqu'il lui parut que l'odeur toxique commençait à fortement diminuer, Taiki tourna la tête, pour s'apercevoir qu'ils n'étaient plus suivis. Malheureusement, ce fut l'instant d'inattention qui les envoya tout droit dans un trou, leur faisant faire un vol plané digne des plus grands films d'action, avec en moins la réception classe du héros...

S'écrasant de tout son poids sur le sol, Taiki vit sa respiration coupée. A peine l'eût-il retrouvée, qu'à nouveau, ses poumons se comprimèrent, sous le poids de Timmy qui l'entrechoqua avant de finir lui aussi à terre.

Un silence s'ensuivit, que même les grognements glauques des grotadmorv ne surent briser. Ils étaient... safe ? Se relevant et massant sa nuque, Taiki chercha Timothée du regard, qui affichait le plus grand des sourires.

Il était déjà relevé, et avait un petit bloc-notes imprimé sur le front, de par l'humidité des pages et la force de sa chute.

- Hé ! J'ai retrouvé mon carnet !

Ou plutôt, le carnet l'avait retrouvé. Cette nouvelle fut accueillie comme un réconfort certain pour Taiki qui pouvait enfin fichtre le camp de ce satané navire.

Il n'y eut nul besoin de dialogue, car c'était par la peau des fesses que Taiki traîna Timothée, qui se voyait revigoré d'une nouvelle force. Aussi, il parvint à suivre le rythme sans encombre et sa maladresse ne le condamna pas à une mort horrible en maraudant dans une épave dont le sol tombait en lambeaux.

Quand enfin les rayons du soleil vinrent lécher leurs visages, un sentiment soudain les envahit. Comme la promesse d'une vie qui serait sauve, du moins pour les prochains instants furtifs qui allaient venir. Même le champion ressentait cette émotion, lui qui d'habitude ne craignait que peu d'évènements.
Un rapide coup d'oeil envers Timothée le réconforta. Il avait fait le bon choix, et grâce à lui, et son sens de l'orientation sans doute plus efficace que Timothée, ce dernier avait rejoint sain et sauf la plage, d'où s'agglomérait une masse de gens. Si Timothée avait fait l'effort d'emporter sa radio comme il était sensé le faire, lui et Taiki auraient entendu l'ordre d'évacuation. Heureusement, tout le petit monde présent semblait avoir retrouvé le sable chaud, et, bien que l'envie de farfouiller la plage du regard pour retrouver Jeffrey le démangeait terriblement, une envie d'un petit remontant était plus forte.

Aussi Taiki passa son bras autour du cou de Timmy et le serra fort contre lui.

- Bon garçon, tu as mérité ton petit verre. Pour autant que tu m'avoues pourquoi ce carnet était si important ?

Un rougissement subtil imprégna les joues de Timothée alors qu'il ouvrait timidement le carnet.

- Un peu pour ça...

Sur plusieurs pages se trouvaient des bouts de texte vieux et usés sur lesquels était imprégnée une écriture appliquée, légèrement penchée, signe d'une éducation d'un autre siècle.
Taiki en parcourut rapidement quelques lignes des yeux, se rendant compte du lien étroit qui pouvait s'apparenter entre les mots écrits et l'épave qui se trouvait sur la plage. Timmy avait en sa possession... un vrai trésor ?

- Bon. Ca c'était le prétexte. C'était surtout... pour ça...

Le pouce du ranger en herbe glissa et d'autres écritures, cette fois plus récentes, s'affichèrent. On devinait un style littéraire scabreux, bien que seules quelques lettres persistaient, la plupart étant des numéros.
Des numéros.
Des numéros et des lettres, qui en fait formaient des prénoms.
Des numéros et des lettres, qui en fait formaient des prénoms à consonance davantage féminines que masculines.

- Oh non de non de non de ptits bouseux REVIENS ICI QUE JE TE POIVRE MOI !

Hurlait Taiki alors qu'il venait de comprendre avoir risqué sa vie pour que Timmy récupère des numéros de jeunes filles volés il ne savait comment et il ne voulait le savoir comment !
Le ranger mué par un instinct de survie sut faire bon usage de ses jambes non musclées pour courir, poursuivi par un Taiki qui lui lançait inefficacement du sable de temps à autre, alors que derrière eux se dessinait silencieusement l'ombrage du navire, à moitié chaviré. Ses secrets resteraient apparemment issus d'un autre siècle, mis au silence par l'inévitable temps qui passait, et l'intérêt prédominant pour la reproduction d'un certain ranger, qui détenait une part de la vérité.

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Ayla KumaRanger

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptySam 28 Aoû 2021 - 0:57
En compagnie du gamin à la faculté de concentration d’un Parecool, Ayla, Tarask et Mykos parvinrent enfin à progresser dans l’épave – plus en faisant une totale abstraction du plan du bonhomme et des divers gribouillis qu’il avait eu la bonne idée de faire dessus, et en adoptant une autre méthode soit celle de la progression par élimination et du traçage d’une autre carte. L’équipement d’Ayla lui permit de récupérer visuellement ce qui était récupérable de l’ancienne carte par-dessous le gribouillage au GROS MARQUEUR NOIR (elle était à peu près sûre que ce marqueur devait servir à se repérer… Plutôt qu’à dessiner, mais cette opinion ne semblait pas partagée du seul autre être humain de ces lieux), et puis à partir de là et de leurs mémoires immédiates, retracer ce qu’ils pouvaient du plan du bateau.

Un travail de tous les instants.

Tarask se concentrait beaucoup sur tout ça car après tout il était de son devoir d’aider sa jeune compagne à s’en tirer saine et sauve, tandis que Mykos, lui, se régalait. Plein de choses étranges à goûter et baver dessus, à arpenter… Sur ce point-là, bien qu’il en voulut au ranger à la noix de se paumer, il n’était pas très différent non plus. Celui-ci oubliait tout le temps où on en était et soit demandait à Ayla constamment de lui rappeler où ils en étaient, ou alors voyait différents trucs d’une inutilité totale (« Oh ! Regardez ! Par le hublot on voit des Lovdisc ! Oh ils sont trop mignons, vous avez un amoureux ? Moi j’en avais une mais elle s’est fâchée et elle est partie pendant qu’on regardait un film au ciné – oh tiens en parlant de ça vous avez vu le dernier film des sœurs Gardevoir ? Je les adore ! Oh, y a un Ecrapince ici ! Vous faites quoi ? Vous essayez de lui parler ? » « J’essaie de lui dire de partir sinon il va être embêté, » avait vociféré Ayla, « et j’essaie de nous diriger ! Vous vous souvenez vraiment pas de l’endroit où était la cabine ?! »). Et pendant ces âneries, Ayla, elle, examinait les restants de l’épave sur leur passage et grimaçait chaque fois qu’un obstacle se présentait, car il s’agissait de savoir ce qu’il convenait de faire : le déblayer, ou passer quand même. Ils n’étaient qui plus est pas seuls dans l’épave, et ce qu’eux ne sauraient passer, d’autres le pourraient.

Cela la gênait quand même de laisser de l’inaccompli, mais… On avait entendu d’horribles histoires sur des pokémons enfermés dans des balls et perdus lors de catastrophes de ce genre, et Ayla avec ceci à cœur faisait très attention à tout ce qui passait. D’où ses tentatives pour prévenir tous les pokémons croisés qu’ils devaient déguerpir de l’épave au plus vite, plutôt pratique de les alerter d’ailleurs grâce à ses dragons. Cela, cependant, ne leur permettait d’aider que des pokémons en liberté et pas des pokémons coincés dans des balls. Donc, lorsque passé plusieurs chemins de l’épave engloutis ou enfoncés par les reliefs, empêchant le chemin, et également passé la phase de « on va se reprendre, on n’est pas perdus », elle décida qu’elle ne pouvait plus passer outre et se jura que quand ils arriveraient devant le nouvel obstacle, qu’ils le franchiraient quoi qu’il en coûte.

Ceci étant décidé, l’obstacle ne tarda pas à se dresser devant eux.

Une immense porte d’acier partiellement fondue, avec les gonds enfoncés. Ayla se planta devant et cala les mains sur ses hanches, observant attentivement le travail. Une telle porte ne pouvait que mener à un endroit important, c’était sûr. Elle adressa un œil au ranger par-dessus son épaule en demandant :

— Est-ce que vous pensez que la cabine du capitaine pourrait se trouver derrière cette porte ? Ca ne vous rappelle rien ?

Si tel était le cas, ils touchaient enfin au but. Ayla, n’obtenant aucune réponse, se tourna vers le ranger qui était en train de s’extasier sur un tas d’algues dans un coin du couloir. Mykos s’approchait vers celui-ci, comme en sifflotant, et la dracologue fronça les sourcils. Quelque chose ne sentait pas bon. Au figuré. Parce que je vous laisse imaginer l’odeur du coin… Elle grinça des dents, en draconique :

— « J’aurais dû m’en douter. Ce garçon ne peut vraiment pas resté concentré pendant trente secondes… Qu’est-ce que vous en pensez, compagnons ? Cette porte doit cacher un endroit important, mais je ne vois pas comment on va faire pour entrer… »

— « Moi, je peux te dire qu’ici ça sent l’activité fraîche ! » roucoula Mykos en mâchouillant une algue. « Doit y avoir quelqu’un pour nous aider, si on cherche bien. Mmh, cette algue est délicieuse ! »

— Lol ! La limace il mange des feuilles ! s’esclaffa le ranger. Trop bien !

Ayla ne dit rien : tant mieux si Mykos s’éclatait ici. Elle avait eu tellement peur que le sel lui fasse du mal que comparé à la perspective de le perdre, mieux valait le voir flâner. Elle poussa un soupir et s’intéressa de nouveau à la porte, l’étudiant. Il y avait une inscription dessus, mais celle-ci était comme dissoute – pas par l’eau de mer à priori, mais par autre chose. Une sorte de valve sur la porte… Ou une sorte de volant… Enfin un truc du genre, témoignait d’une façon d’ouvrir un peu particulière, comme le confirmait la lourdeur du matériau.

Pendant qu’elle l’examinait, Ayla remarqua que Tarask s’était approché de la porte et la reniflait avec intérêt. Un intérêt à l’inverse de Mykos, beaucoup moins enjoué. Elle grimaça et s’accroupit à côté de lui :

— « Quelque chose ne va pas ? »

— « Mykos a raison : il y a eu de l’activité récemment, » confirma Tarask. « Mais… Le problème, c’est que c’est ça qui a fait fondre la porte. Ca sent le dragon, et ça sent l’acide corrosif. »

Mykos s’immobilisa à cet instant en humant l’air et, en panique, bondit sur le ranger à qui il colla une attaque Abri en sautant – l’enfermant avec lui et l’entraînant sur sa roulée jusque dans une petite zone d’eau logée dans le couloir. Ayla sans réfléchir, dès qu’elle vit bouger, bondit alors sur ses jambes et courut vers le ranger, dérapant devant lui et Mykos et se positionnant comme pour encaisser les coups à leur place, son sang ne faisant qu’un tour. La porte était positionnée devant eux, et le tas d’algues devant eux sur leur droite. Mykos cria alors :

— « C’est un Grogroa ! [soit : un rugissement incompréhensible] Attention Ayla et Tarask ! »

Le bon vieux compagnon d’Ayla, cependant, n’avait pas eu besoin de toutes ces invitations pour se mettre en position de défense : dès qu’il avait su correctement identifier la porte, il avait roulé sur le côté et s’était mis en position d’attaque, sur le qui-vive. A l’instant où il avait vu bondir l’algue qui avait fait réagir Mykos, le dragon avait ouvert la gueule et chargeait une attaque Dracochoc, qui partit dès qu’Ayla fut partie en trombe pour protéger le jeune garçon, afin de barrer la route à l’agresseur qui commençait à émerger du tas d’algue. La puissance de l’attaque le percuta de plein fouet, mais contrairement à ce que la logique aurait voulu, l’attaque ne poursuivit pas son chemin et n’alla pas détruite le mur, comme elle aurait dû le faire.

Ayla contempla Tarask agir de son plein gré avec effroi, et suivit tout le déroulement de l’attaque et le tas d’algue recevoir le Dracochoc dans le nez, secouer… quelques algues ? Puis se dérouler, laissant tomber de lui des algues et révélant un corps particulièrement semblable à celles-ci. Devant ses yeux médusés, une sorte d’énorme hippocampe apparut, différent d’un Hypocéan ou même d’un Hyporoi, beaucoup plus… « camouflé » en apparence.  Un corps brun parcourut sur les côtés d’écailles pourpres se défilant sous la forme de longues algues, des yeux rouges furieux qui se tournèrent sur elle : seulement, elle réalisa ce dont il s’agissait.

Tarask n’eut pas besoin de préciser à son amie que c’était un dragon, parce qu’elle l’avait compris d’elle-même. L’une de ces fascinantes créatures que l’on trouvait dans les livres de Kalos : un Kravarech. Et, rien d’étonnant non plus à ce que d’une, Mykos l’ait reconnu – c’était tous deux des pokémons originaires de Kalos, ni à ce que du reste personne n’ait compris ce que le petit dragon avait crié : « Kravarech » n’était pas encore un mot existant dans leur langue draconique. Venalgue en revanche…

— Mais il est fou votre pokémon ?! cria le ranger, le nez dans la flotte et d’un coup, vachement plus réveillé et présent avec Ayla. Si on démolit les murs, on sait pas ce qui risque d’arriver au bateau ! C’est pas l’endroit pour un combat !

La demoiselle le foudroya du regard :

— Vous ne voyez pas qu’on vient de vous sauver la vie, imbécile ?! Nous sommes sur les terres d’un Kravarech, c’est déjà un miracle qu’il n’y ait pas eu plus de dégâts. Ce sont des dragons extrêmement territoriaux ! (Elle regarda autour d’eux, sur le qui-vive) Il va falloir vous faire évacuer au plus vite…

— Mais ! protesta le gamin en voulant se redresser derrière Ayla, mais Mykos parvint à le maintenir au sol avec un grognement : Je suis ranger, je suis supposé vous protéger !

— Vous vous y connaissez en dragons ?!

— Ben… Un peu ?

— Vous savez parler le Kravarech ?

— Ben bien sûr que non !

— Alors laissez-nous faire ! siffla-t-elle en lui faisant signe de se planquer. Et notez bien sa présence, car il faudra le signaler à vos autorités.

Elle sortit alors des eaux en levant les mains en l’air en un signe d’apaisement, contemplant le pokémon dans les yeux. Le ranger se cacha dans la flotte et roucoula en apercevant des trucs brillants au fond de l’eau, mais là c’était carrément pas la priorité du trio de dragons et de dracologues. Le Kravarech foudroyait Tarask d’un mauvais regard, mais le jeune dragon lui avait sifflé quelque chose qui avait paru le convaincre de ne pas bouger dans l’immédiat. Mykos, lui, tremblait de peur mais voulait quand même être là.

Ayla s’avança lentement et mit un genou en terre, continuant de faire des gestes de non-agressivité.

— « Tarask, » dit-elle, « explique-lui qu’on ne lui veut aucun mal, et que nous ignorions tout de sa présence ici. Explique-lui pourquoi nous sommes venus, pour aider les humains à nettoyer l’épave. Qu’on ne lui veut aucun mal, même l’inverse – que personne n’était au courant de sa présence ici. »

— « Je vais essayer… »

Pendant quelques minutes d’un suspens interminable, Tarask traduisit les dires d’Ayla et Kravarech acquiesça en l’écoutant, tandis que le troisième dragon, la dracologue et le ranger, attendaient le cœur battant la réaction du dragon. Il sembla qu’un échange se faisait entre les deux, entre le dragon algue et le compagnon de vie de la demoiselle, et que cela dépassait ce qu’Ayla lui avait dit.


Mais… Elle avait confiance en lui. Certes, certaines espèces de pokémons ont tendance à devenir agressives dès lors qu’on s’amuse sur leur territoire, mais des explications, des compromis et puis la capacité à savoir se retirer quand ce n’est pas le bon moment, sont toujours des techniques ultimes en diplomatie. Le dragon algue se tourna soudainement vers le ranger et Ayla commença à se déplacer, mais Tarask l’en empêcha par un petit « tskk-tskkkt » qui signifiait que le Kravarech désirait simplement étudier le jeune homme pour le moment, sans pour autant s’en prendre à lui. Ils restaient néanmoins sur leurs gardes : on n’était pas à l’abri d’une attaque soudaine, d’un coup de nerfs, même si au fur et à mesure cela semblait de moins en moins faisable.

Enfin, l’algue acquiesça la tête et se tourna vers la porte, Tarask s’écartant de son chemin. Le Insisache était tout près de parler et d’expliquer ce qui s’était passé, quand il remarqua la lueur de fascination qui venait de s’inscrire dans le regard d’Ayla en voyant que Kravarech préparait une attaque et qu’en conséquence, ses écailles scintillaient de venin avant qu’il n’agisse. La puissance se lisait d’ici sur lui, une puissance qui dépassait de loin celle d’Ayla et de ses compères pour le moment. Le ranger bredouilla juste :

— Mais… Vous êtes sûre de savoir ce que vous faites ?!

— Tout va bien, dit-elle fascinée. Je crois qu’il va nous ouvrir la porte.

Et sur ce, Kravarech poussa un grondement abyssal et dressa ses écailles d’algues, celles-ci projetant toutes un torrent pourpre sur la porte, et plus précisément, sur toutes les zones qui avaient fondu dans le mur. Epatée, Ayla le contempla faire avec une précision chirurgicale, avant que le dragon venimeux ne s’approche de la porte et y colle un coup de tête phénoménal, arrachant la lourde porte fragilisée et la faisant tomber, ouvrant un trou béant suintant devant eux.

Le dragon se décala ensuite sur le côté et leur fit signe d’entrer, après avoir aspiré de nouveau son venin de ses feuilles.

Plus que fascinée, Ayla prit le temps de le remercier à profusion avant d’entrer, le ranger la suivant de très très près et Mykos décidant de rester à l’extérieur de la cabine avec l’algue pour discuter avec lui de l’origine du bateau et de l’origine du Kravarech lui-même.


***


Le ranger demanda tout bas à Ayla, une fois qu’ils furent entrés :

— Qu’est-ce qu’il a dit ?

— Aucune idée, répondit-elle avant d’interroger Tarask et d’écouter avec beaucoup d’attention le récapitulatif de ce dernier, pendant que les deux humains fouillaient la cabine. (A la fin, avec un grand sourire, elle cessa de fouiller le placard qu’elle avait ouvert et se tourna vers le ranger : ) Krav est d’accord pour que nous entrions et que nous cherchions, à condition qu’on précise bien aux humains que l’épave est occupée. Il n’y a pas qu’elle, mais en tout cas cet endroit-ci lui plaît et elle voudrait y élever ses petits. On a l’air réglo, dit-elle.

— C’est une femelle ?! s’ébahit le ranger. Elle veut y faire ses petits ?! Oh zut…

Ayla se redressa et le foudroya du regard :

— Hé, vous avez prévu quelque chose au moins ? Vous savez qu’il y a des pokémons qui ont dû emménager ici ? Je vous laisserai pas pourrir la maison d’un dragon !

— Mais euh, je…

Le gamin resta bouche bée, semblant se demander s’il faisait bien équipe avec une humaine ou avec un dragon qui s’ignorait. Mais à cet instant, Insisache poussa quelques couinements et brandit triomphalement deux Ecailles, une Cœur et une Draco. Ayla laissa tout tomber pour venir le féliciter et le serrer dans ses bras, s’extasiant de la beauté de l’écaille draconique, laissant le ranger un peu… Effrayé. Encore plus que ce qu’il ne l’était déjà en tout cas. Il décida, et c’est tout à son honneur, d’ailleurs, de se concentrer sur la recherche de documents officiels, comme il était supposé le faire – apparemment, être menacé par un dragon venimeux très énervé, ça motive vachement à se concentrer !


***



Un sinistre grincement commença à retentir et des grognements aussi, en provenance du couloir où Mykos et Krav discutaient toujours. S’ensuivirent une sérieuse inclinaison du plancher plus que de normale, puis Ayla leva le nez et frémit, glapissant :

— Zut. Le bateau est en train de pencher de plus en plus, si on pouvait vivre sous l’eau pas de problèmes, mais là il faut qu’on se dépêche de se barrer, selon Krav, sinon on va être très ennuyés.

Elle ne le savait pas, mais Krav, elle, jubilait. Ces fichus enquiquineurs et empêcheurs de tourner en rond allaient bientôt dégager. Ayla n’en était pas à sa première situation tendue, mais le ranger, par contre… Là, ça faisait trop. D’autant plus qu’il venait de recevoir l’ordre par la radio, en effet, de faire bel et bien sortir la civil qu’il accompagnait, un ordre d’évacuation général, parce que l’épave se cassait effectivement la gueule et qu’il était plus que temps pour les rangers d’agir. Mais là, c’était pas seulement angoissant pour lui, c’était le coup de grâce.

Entre la femme qui parlait à l’oreille des dragons, le Kravarech qui l’avait attaqué dans une expédition « sans danger » et maintenant l’épave qui tombait de plus en plus ? Non, là, c’était mille fois trop. Il brandit les quelques éléments qu’il avait recueillis et se mit à courir dans la direction du couloir, en criant tout ce qu’il savait. Ayla s’empressa de le suivre en faisant signe à ses deux amis de la suivre et en adressant un dernier au revoir au Kraverech (qui n’en avait rien à cirer), criant derrière lui en avançant à grandes enjambées :

— Ne courrez pas ! Ca risque d’agraver la situation !

Mais, le ranger ne l’écoutait plus du tout et, effectivement, glissa à force de courir sur un plancher foireux (et en plus dans le mauvais couloir) et s’assoma en se prenant un mur. Tarask s’approcha et examina la bosse, concluant avec un petit ricanement :

— « Ben ça alors, il t’aura pas écoutée jusqu’au bout.. »

— « Pauvre gars, » dit Ayla en s’acroupissant près de lui et en lui tapotant l’épaule, lui adressant un sourire plus de compassion-envers-un-pauvre-animal-perdu que ce qui n’aurait été approprié. Tarask va vous porter, calmez-vous tout va bien.

— Vous avez vu ? Le plafond, il est marrant, y a plein de coquillages, on se croirait dans une grotte sous-marine…, divagua le pauvre garçon, avant de s’évanouir – ou de s’endormir sur place, elle ne savait pas trop.

Dans tous les cas, il faudrait l’emmenr se faire soigner assez rapidement. Tarask chargea le garçon sur son dos, et Ayla continua leur chemin en se servant de leur carte pour se diriger. Heureusement qu'il y en avait une qui suivait...



En assez peu de temps toutefois ils regagnèrent la sortie et se mirent en route vers l’autorité la plus proche qu’ils puissent trouver. Une fois le garçon mit en sûreté, la dracologue se retourna enfin pour contempler la plage et réfléchir à ce qu’elle avait vécu aujourd’hui.

Exploration d’une épave pas prévue… Accompagnée d’un gamin dénué de la moindre faculté de concentration… Mais surtout, réalisa-t-elle avec un sourire, ses trésors remis aux organisateurs, elle avait rencontré un nouveau pokémon dragon. Une rencontre qui aurait pu mal tourner, mais qui pour le coup s’était plutôt bien passée…

Sinon que…

Sinon qu’elle bassina les oreilles d’un pauvre coordinateur d’escouade de ranger, plus précisément celui qui était en train de soigner le jeune étourdi reprenant progressivement ses esprits, pendant approximativement une demi-heure pour lui expliquer qu’il y avait d’autres habitants dans l’épave, une dragonne Kravarech, qui y avait installé son nid et que par conséquent il ne fallait surtout pas désosser l’endroit. Une personne normale aurait précisé « au risque de s’attirer les foudres du Kravarech en question », mais elle insista surtout sur le nid qui y avait lieu.

Après avoir obtenu une promesse de réflexion, elle pointa un doigt accusateur sur la poitrine du coordinateur et insista une dernière fois, puis se mit en route : le chemin vers Ebenelle risquait d’être long !

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Un doux parfum d'aventure

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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyMar 31 Aoû 2021 - 15:59
Il faisait nuit noire au manoir Stappleton. Les nombreux couloirs, d’habitude occupés de domestiques, étaient plongés dans un profond silence. Au deuxième étage, de nombreux résidents dormaient déjà. Il fallait être en pleine forme pour se réveiller de bonne heure le lendemain. Fort heureusement, tout le monde pouvait s’assoupir à tête reposée, car le service de nuit veillait au grain. On les apercevait, derrière les fenêtres, ces petites lumières qui se déplaçaient, à la manière de sentinelles, à travers l’ensemble du bâtiment afin de veiller à ce que rien ne vienne interrompre le repos de ses occupants.

Au sous-sol, quelques mains s’employaient également en attendant le retour de la lumière du jour. Dans chaque pièce, quelques personnes veillaient et s’occupaient de diverses manières. Certains devaient cirer leurs chaussures, d’autres recoudre un accroc dans leur tenue. Dans la buanderie, les traînées de vapeur s’enroulaient autour des quelques ampoules de la pièce. Tirée par des pinces en bois, une petite robe noire quitta une cuve d’eau bouillante et savonneuse. Au fond de l’eau, quelques grains de sable se laissaient bercer par les ondes provoquées par le retrait du vêtement. Après un rapide rinçage, la robe rejoignit le gros pressoir, guidée par les mains expertes de la domestique, tandis que deux de ses collègues pliaient dans son dos une grande nappe blanche aussitôt posée dans un grand panier en osier.

Mademoiselle Stappleton était tout juste revenue de son séjour à Unîle. Apparemment, tout ne s’était pas passé comme prévu, la petite patronne avait été invitée à explorer l’épave, et son excursion ne s’était pas faite sans heurts. Enfin, c’était là ce qu’avaient rapportés Jeffrey et Henri qui avaient été dépêchés sur place et avaient reconduit leur patronne jusqu’au manoir à la tombée de la nuit. Oswald, lui, n’était pas revenu. Apparemment, il voulait rester sur place pour s’assurer que le désassemblage du bateau se fasse de manière correcte, notamment pour éviter qu’une mauvaise nouvelle vienne entacher l’événement, et par répercussion la Dame de Cœur, qui avait participé à son financement.

Une heure avant l’arrivée de mademoiselle Gwendolyne, le manoir avait reçu un appel. La salle de bain devait être prête pour recevoir sa propriétaire. Patty s’en occupa, et à peine la voiture arriva-t-elle dans le parking que la petite héritière fut conduite jusque dans ses quartiers. Depuis, elle n’en était pas ressortie. À la buanderie, la petite robe noire avait été acheminée par Daniella avec consigne de la laver le plus rapidement possible pour la débarrasser du sable et du sel qui pouvaient endommager le tissu. Selma s’en occupa avec application, et veillait désormais à ce qu’aucun pli ne survive au passage de son fer à repasser. Peu après, on vint ouvrir la porte de la pièce.

« Il faut amener du savon jusqu’à la salle de bain de mademoiselle.
– J’y vais. »

La robe noire virevolta entre les mains de la buandière. Glissée sur un cintre en bois, elle rejoignit par les mouvements de son tissu les pas hâtifs mais dépourvus de précipitation de la domestique, qui récupéra un petit panier rempli de cubes de savon et de produits cosmétiques. À l’extérieur de la buanderie, la servante se dirigea vers les escaliers. Jeffrey, qui sortait de l’armurerie, la rejoignit dans son trajet.

« Des Grotadmorv ?
– Apparemment l’épave était infestée de trois d’entre eux, sans compter tous les autres pokémons.
– Je comprends mieux le savon… »

Jeffrey ajouta que l’épave avait penché de plus en plus, et que sans une discrète suggestion d’Oswald, l’ordre d’évacuation aurait sans doute été lancé trop tardivement. D’après lui, les rangers avaient très mal anticipé la dangerosité du navire, mais que par miracle, rien de trop grave ne s’était produit, si ce n’est pour certains civils qui avaient connu quelques mésaventures.

« Au milieu de l’après-midi le bateau a pris l’eau en plus. D’après mademoiselle Stappleton, elle et la ranger qui l’accompagnait ont failli rester coincées.
– Monsieur Oswald n’est pas intervenu ?
– Pas directement, du moins. »

Selma adressa un air curieux au jeune valet de pique, mais celui-ci ne chercha pas à s’étendre davantage en recommandant de ne pas faire attendre la petite héritière plus longtemps. Les deux collègues se séparèrent dans un salut réciproque. La porte s’ouvrit sur le couloir du premier étage de l’aile est. Les pas de la domestique, étouffés par l’épaisseur du tapis, la conduisirent jusqu’à la chambre de la propriétaire des lieux. La main gantée toqua à deux reprises sur la porte, puis glissa sur la poignée afin de l’actionner.

Derrière, une petite veilleuse éclairait d’une lumière chaude l’ensemble de la chambre. Assis à côté de la porte de la salle de bain, l’immense Câlin, le Chelours de Patty, tenait la garde. À cette heure tardive, mademoiselle Stappleton devait déjà être couchée, mais les circonstances exceptionnelles de la journée méritaient que l’agenda de la jeune patronne soit bousculé.

Une fois la robe remise à sa place auprès des autres vêtements, Selma fit un signe à Câlin en montrant le panier et les savons. Le grand pokémon lui répondit en tapotant sur la tête avec sa grosse patte noire. Derrière la porte, la voix de mademoiselle Gwendolyne et de Patty se mêlaient aux clapotis de l’eau.

« Il n’y aura pas de prochaine fois, tout ça m’a servi de leçon.
– Oooh mais c’est dommage ! Je suis sûre qu’ils ne pensaient pas mal agir.
– C’est sans doute ça le pire… »

La porte de la salle de bain s’ouvrit. Un nuage de vapeur s’écrasa contre le visage de Selma, surprise de se retrouver dans un brouillard chaud et opaque. Un parfum de fleur s’enroula autour des sens de la domestique qui pencha la tête, feignant de ne pas prêter attention aux rideaux de vapeur qui dissimulaient même les murs de marbre rose. Assise sur un petit tabouret au pied de la baignoire, Patty terminait de peigner délicatement les longs cheveux noirs de la petite héritière, lascivement allongée dans une eau fumante recouverte de pétales, le visage caché sous une serviette chaude.

« Le savon, mademoiselle.
– Ah ! Merci Selma ! Est-ce que tu peux récupérer cette serviette ?
– Bien sûr. »

La domestique offrit le panier à la dame de chambre, puis récupéra le linge avant de s’incliner légèrement en direction de Gwendolyne qui la remercia d’un simple geste de la main. La porte de la salle de bain se referma délicatement. Patty, vêtue d’une petite robe blanche légère pour ne pas être gênée par la chaleur de l’étuve, piocha dans le panier pour sortir un nouveau morceau de savon qu’elle enroula dans un tissu épais avant d’entreprendre un nouveau lavage du dos et des bras de sa camarade.

« Il sent super bon celui là !
– Du moment qu’il efface l’odeur de ces affreux pokémons, c’est tout ce qui importe.
– Et du coup, après vous êtes sorties du bateau rapidement ? »

Gwendolyne lâcha un soupir las. La tête basculée en arrière, elle resta silencieuse quelques secondes, luttant de plus en plus contre le sommeil qui l’assaillait depuis le départ de la Plage Trésor.

La sortie fut tout aussi rocambolesque que l’entrée dans le navire. Elle et Sam n’avaient pas remarqué pendant qu’elles se trouvaient dans la salle des cuves que le bateau avait sévèrement penché sur le côté. Comme elles se trouvaient dans la partie basse du navire, l’inclinaison ne s’était pas faite sentir immédiatement. En revanche, la montée de l’eau, elle, était difficile à ignorer. D’autant que les Grotadmorv n’avaient pas dit leur dernier mot et essayaient déjà de forcer la porte. Fidèle à elle-même, la ranger ne vit dans tout cela qu’un inconvénient mineur, mais l’appel d’évacuation transmis sur sa radio suffit à la convaincre de raccompagner Gwendolyne à l’extérieur.

Ce qui pour la ranger releva d’un parcours de santé, c’est-à-dire plonger, nager, franchir une plateforme vétuste, le tout sous la menace de deux Grotadmorvs furieux, fut pour la petite Stappleton une course pour la vie. Heureusement, les deux pokémons poison ne réussirent pas à aller plus loin que le couloir inondé, ce qui permit au duo d’exploratrices de rejoindre la partie plus sécurisée de l’épave.

« Cette femme est un danger publique.
– Elle a l’air drôlement forte ! »

Gwendolyne se redressa en retirant le linge de son visage, puis se tourna vers Patty qui de son côté retira une grande serviette accrochée au mur.

« Je l’ai vue se faire directement attaquer par un des Grotadmorv. Il l’a envoyer voler contre un mur. Personne n’aurait pu survivre à un choc pareil. Mais elle s’est aussitôt relevée, comme si de rien était.
– Oooh la classe !
– Si je m’étais pris ce coup, vous seriez en train de préparer mon enterrement Patty. »

La petite demoiselle quitta la baignoire et se laissa accueillir par sa femme de chambre qui enveloppa aussitôt son corps mouillé dans une grande serviette. Quelques secondes après, une seconde vint s’enrouler délicatement autour de ses cheveux noirs.

« Quand je lui ai demandé si elle allait bien, elle m’a répondu "Ça va, le tir n’a fait qu’effleurer mon épaule"… Mais quel tir Patty ?! Cette inconsciente s’est mangée le bras d’un Grotadmorv, et c’est tout ce qu’elle trouve à me répondre ? J’ai cessé de compter le nombre de fois où j’ai failli mourir à cause d’elle aujourd’hui à peine dix minutes après avoir commencé l’exploration. »

D’une oreille attentive, Patty écouta avec amusement les propos de la petite Stappleton tandis qu’elle passait délicatement un gant de toilette sur son visage. Gwendolyne continua de tempêter contre l’inconscience des rangers tout au long de sa routine nocturne, jusqu’au moment où elle rejoignit les draps de son lit. Ses cheveux soigneusement protégés dans une charlotte blanche, elle lâcha un dernier soupir de frustration en mentionnant la photo prise avec la ranger sur la plage, puis s’endormit aussitôt.

La petite femme de chambre replia les rideaux du baldaquin, puis quitta la chambre, ravie que sa patronne ait passé une aussi sympathique journée.

Le tout était désormais de savoir comment lui annoncer que tout au long de son exploration, Monsieur Moustache, le M. Glaquette d’Oswald, était derrière elle, prêt à intervenir en cas de danger imminent. Mais il valait mieux la laisser dormir d’abord.
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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyMer 1 Sep 2021 - 19:32
Certains ne pensent qu'à grimper sur le dos ou se glisser entre les pattes d'une femelle pour assouvir un besoin d'obtenir un des grands plaisirs de la vie, ceux-là n'ont rien comprit aux femelles. Il ne s'agit que d'un bonus tout au plus. Être installé contre la fourrure d'une jolie fille prenant soin de moi, bavardant agréablement avec elle en profitant d'un coin d'ombre, voilà un moment de bien être qui a bien plus de valeurs encore. C'est ce que je partageais avec cette Feunard durant l'heure suivante tandis que le soleil s'approchait de l'horizon. Détente, douceur et complicité. À plusieurs reprises le silence s'installa entre nous. Ce n'était pas le silence gêné de deux adolescents ne sachant plus quoi se raconter mais celui de deux adultes content d'être l'un avec l'autre et profitant simplement de l'instant présent.
Nous observions la plage et nous amusions à commenter ce qu'il s'y passait. Un homme eut l'idée bizarre de faire appel à un Gravalanch pour faire je ne sais quoi. Le bateau tangua un peu fort, éclaboussant le type roche qui paniqua et provoqua la naissance d'une seconde épave ainsi que d'un fou rire entre la renarde et moi. Le moment était parfait... Mais bien sur il fut gâché par l'apparition de Nick.

« Hey Déclic ! Allez vient on va explorer l'épave, on a encore un peu de temps.

-Abandonner la douceur de la fourrure de cette belle dame pour l'affreuse humidité d'un bateau qui coule. Voilà ce que tu me proposes ? 

-Venir t'éclater avec ton meilleur pote, voilà ce que je te propose. »

Je haussais un sourcil, laissant flotter quelques petites secondes de silence.

« Sérieusement mec. Mets toi à ma place et réfléchis un instant. Que choisirais-tu ? »

Le grand gaillard ouvrit aussitôt la bouche pour répliquer mais la referma sans répondre, réalisant la situation. Ma compagne du jour ne se cacha pas pour pouffer de rire et plongea son museau dans la fourrure de mon cou de manière intime tandis que je fixais Nick en attendant une réponse. Celle-ci mit bien quinze secondes avant de se présenter :

« … je choisirais la fille mais...

-Voilà alors maintenant laisse nous s'il te plait.  

-Mais je lui proposerais de nous accompagner ! »

Une vocalise de pur dégoût féminin retentit :

« M'aventurer dans cette endroit sombre et humide envahi de type eau ? Yeurk quelle horreur !

-Après le coucher du soleil nous irons faire une petite promenade, rien que toi et moi. »

Nick, vaincu, tenta une dernière fois :

« Je n'arriverais pas à vous faire changer d'avis ?

-Nick ! Est-ce que je viens t'embêter quand tu passes une bonne soirée avec une jolie fille ?

-Oui quand t'as envie de pisser et que la porte est fermée à clef. »

Touché ! La Feunard éclata de rire alors que l'humain nous tournait le dos pour s'en aller. C'est dans le calme et le bien-être que j'observais le coucher du soleil avec la renarde. Nous fîmes une petite promenade sur la plage, à distance raisonnable des vagues. Je garderais un excellent souvenir de cette délicieuse soirée dont vous ne saurez rien de plus.[/color]
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptyVen 3 Sep 2021 - 21:57
Comprends pas, grimaça Max.
C’est très simple, répondit son interlocutrice. Le bateau va être évacué à cause de la marée, donc plus personne ne peut entrer ou monter, même un ranger expérimenté.

Assise à une table bancale installée à même le sable, la professionnelle eut un coup d’œil réprobateur pour la horde de gamin qui lui gravitait autour, puis reprit sa grille de mots fléchés. Difficile de se concentrer avec tous ces cris.

Voyons… « Pratique pour capturer un pokémon eau. »
« Filet ball », indiqua rapidement Max avant d'insister. Le problème c’est que mon ami est justement dans votre cargo. Il est tombé du pont, je ne sais où. Faut envoyer une équipe pour le récupérer.
Ne vous inquiétez pas, le navire est parfaitement sécurisé, personne ne se trouve en zone non autorisée, répondit la ranger en mâchonnant le bout de son crayon. …Deux lettres, « Utile pour apprendre une attaque. »
« CT. »
Oh, exact !
Pouvez pas lâcher votre grille deux secondes ?
Dans une minute, j’ai presque fi- Eh ! Rendez la moi !
Écoute moi bien face de limonde, Mon meilleur ami est coincé quelque part dans ce rafiot avec un enfant et l’un de tes collègues. Tu vas m’aider ou tu t’en tamponnes le kokiyas ?
L’un de nos collègues l’accompagne ? Il fallait le dire tout de suite !
C’est ce que j’ai fait !
Vous pouvez être tranquille. Même si le bateau menace de s’effondrer sur lui-même, votre camarade est entre de bonnes mains. Nous sommes des professionnels, il devrait finir par sortir !
Devrait ? S’étrangla Max.
Tout ira bien. Je peux récupérer ma grille maintenant ?

Max n’en revenait pas. Elle remonta les lunettes tombées au bout de son nez et plaqua sèchement le papier sur la table. En tournant les talons, elle passa devant le nostenfer d’Octave, impuissant spectateur de la conversation.

Viens Maes’, on va se débrouiller autrement.
Alors voyons voir… « Pas très malin. »
Abrutie.
A-bru… Oh ! Vous êtes très forte ! Vraiment très forte !


***


Un grincement résonna dans le ventre du navire et trois silhouettes se figèrent sur la passerelle rouillée qui remontait en zigzag le long de ses murs. Les distançant d’un petit mètre, une flammèche revint doucement près deux.
Depuis plusieurs minutes, Octave, Rudy, Andy et Diva remontaient avec précaution ce qui apparaissait comme leur seule issue et pour la seconde fois, un son étrange perturba leur progression.

Cette fois vous l’avez forcément entendu Rudy. C’était quoi ce bruit ?
Ah ce bruit là ! Ce sont les saucisses au curry de midi, je crois qu’elles me restent sur l’estomac.
Mais non, écoutez. Ça grésille.

Effectivement. Au milieu du martèlement des gouttes, du crissement du caillebotis et des bruits digestifs de Rudy, quelque chose crépitait. On aurait dit des mots hachés par une très mauvaise réception. Par sécurité, Octave vérifia son Pokématos, mais sa baignade avait eu raison de l’appareil dont l’écran demeurait noir. Le bruit était pourtant tout proche, il en était certain. Malgré la pénombre, le jeune homme observa les environs à la recherche d’un boitier électrique, un fil dénudé, n’importe quoi qui puisse expliquer ce phénomène, mais seuls s’offrirent à lui le métal abîmé des parois et l’eau noire qui semblait à leur trousse.
Soudain, le doute. À la lueur du feu-follet de Diva, le regard fatigué d’Octave s’étrécit en deux fentes suspectes. Il demanda :

Rudy, vous n’auriez pas une radio par hasard ?
Si bien sûr ! Un bon ranger sort toujours bien équipé !

La mâchoire d’Octave se crispa dans un très net grincement. Ne pas le jeter par-dessus la balustrade. Ne pas le jeter par-dessus la balustrade. Inspirer. Expirer. Inspirer encore. Tendre la main.

Donnez la moi.
Il manque le mot magiiique !
Donnez la moi ou je vous pète le nez.

Une lueur d’hésitation fila dans les deux petits yeux vides du ranger. Il sortit le récepteur des sacoches accrochées à sa ceinture et le déposa entre les doigts d’Octave. Le jeune homme s’accroupit près d’Andy et de Diva pour bénéficier de toute la lumière possible.
L’appareil semblait en bon état malgré ses deux bains forcés, il était seulement mal réglé. Habitué à ce type d’outils de communication, Octave ajusta la molette des canaux jusqu’à obtenir la meilleure réception possible. Une voix de plus en plus nette s’éleva entre eux, entrecoupée de nombreuses interférences certainement dues aux matériaux de construction du bateau. Il aurait été étonnant que les si compétents rangers d’Unîle aient pensé à installer un relais. À force d’insistance, les brides d’un message se firent enfin entendre :

« …tous les rangers…évacuer…le bateau ! …danger. …instabilité du navire… sortir… s’effondre… Je répète… évacuer le bateau… »

Magnifique. Dire qu’il pensait être en difficulté. Non vraiment, cette excursion manquait cruellement de piquant. Être perdu dans une épave ? De la rigolade ! Être perdu dans une épave et devoir en sortir avant la marée haute ? Mieux ! Ajouter la menace que toutes les issues soient totalement inaccessibles une fois le cargo couché sur le flanc et là d’accord ! Ça devenait enfin intéressant !
Et potentiellement mortel. Mais qui s’en inquiète ?
Octave peut-être, à en juger par le rythme effréné adopté par son palpitant. Il manipula nerveusement la radio à la recherche d’un canal de communication, mais se rendit vite compte qu’aucun enregistrement n’avait été fait.

Rudy, c’est quoi la fréquence que vous utilisez ?
90.7, j’adore Pokefight FM !
Qu… Je vous demande celle qui vous sert à communiquer avec vos collègues !

À son air ahuri, Octave comprit que le ranger n’avait pas la moindre idée de ce dont il était en train de parler. Heureusement que tous ces appareils étaient dotés d’un bouton d’appel de détresse. Le jeune homme actionna la touche, resta appuyé plusieurs secondes jusqu’à voir l’écran valider sa demande. Une angoissante friture s’éleva aussitôt de la radio. Son estomac se serra si violemment que le nœud lui remonta dans la gorge. Du plomb dans les doigts, il actionna l’alternat et demanda si on le recevait. Il le lâcha et le grésillement reprit. Rien. Il réitéra l’opération à deux reprises, sans succès.
Soit cette volée de nigosiers n’avaient jamais configuré leur radio, soit la coque du cargo parasitait totalement la transmission. Quoi qu’elle soit la plus crédible, Octave refusa catégoriquement la première option. Cette radio représentait leur meilleure chance de quitter les lieux vivants, elle devait fonctionner et elle fonctionnerait.

On continue. Si on arrive à se rapprocher du pont, on captera forcément quelque chose.

Il se releva, accrocha l’appareil à sa ceinture, prit la main d’Andy dans la sienne et se remit en route. Diva ouvrait la marche, Rudy la clôturait. Le bateau penchait de plus en plus et avancer le long de cette passerelle vétuste irrégulièrement couverte d’algues et de coquillages s’apparentait désormais à un vrai numéro d’équilibriste. À plusieurs reprises, Octave dut soulever Andy pour s’assurer qu’il ne traverse pas la rambarde édentée ou chute entre les marches branlantes. Chaque grincement happait sa respiration, chaque pas supplémentaire lui accordait un nouveau souffle.
Deux étages plus tard et toujours sans nouvelle des autres rangers, ils atteignirent les restes d’une vaste salle de contrôle jaillissant de la paroi de métal comme un champignon sur un tronc. L’océan avait autrefois englouti la pièce, gobant sa porte et régurgitant sur ses tableaux de bords, leviers et autres cadrans tout ce qu’il avait de plus repoussant.
Octave entra. Une épaisse couche de vase avala son premier pas dans un un désagréable bruit de succion. Un second dégagea une odeur infecte qui lui hérissa les cheveux sur la tête. Vertige. Envie de vomir. Il se reprit en apercevant la flamme de Diva à l’autre bout de la pièce. Sa polichombr avait fait le tour par l’extérieur et à son timbre encourageant, Octave comprit que le chemin se poursuivait de l’autre côté. Pas le choix.
Il souleva Andy, lui recommanda de se boucher le nez et s’élança en retenant son souffle. Sa foulée était volontairement exagérée, espérant ainsi limiter le nombre de ses pas, mais le centre de la pièce était un tel bourbier, qu’il l’obligea à revoir sa tactique. Succès très mitigé. Octave atteignit la sortie, ses baskets pleines de liquides incertains. Rudy aurait dû être dernière lui, mais lorsqu’il se retourna, personne ne le suivait. Coup d’œil dans la pièce. Le ranger était là, debout et silencieux. Problème.

Hé, ça va ? Interrogea Octave

Il aurait du revenir sur ses pas, mais son corps s’y refusa. Pour la première fois depuis sa rencontre avec le ranger, le jeune homme espéra entendre sa voix. Rien.
Diva accentua son feu-follet et une grande partie de la pièce fut éclairée. Bras et jambes de long du corps, sourire crispé sur les lèvres, Rudy demeurait immobile. Seuls ses deux petites prunelles trouvèrent la force de pivoter dans leur direction. Ils suintaient la peur.
Une vague se souleva sur ce plancher de crasse et deux yeux en percèrent les couches dégoulinantes. Octave l’aperçut et frissonna. Un grotadmorv ? Merde. Si Rudy avait été empoisonné… Ses jambes réagirent bien avant sa tête. Elles le jetèrent sans pitié dans la salle de contrôle. Il rejoignit le ranger de sa foulée la plus vive, lui hurla de bouger, mais n’obtint qu’un sourire constipé. L’attrapant par son polo, Octave le tira vers la sortie sans perdre de vue le pokémon. Un mètre, puis deux. Bon sang ce qu’il était lourd. Un troisième. Allé !
Le souffle court, il s’arrêta. Le tas de limon s’était déplacé et se tenait à présent entre lui et la sortie. Octave se savait rapide et plutôt agile malgré sa taille. Sauter par-dessus ce renflement ne lui poserait aucune difficulté. Il lui suffisait de lâcher le ranger, de le laisser tomber là, le nez dans la puanteur et de courir. Ce serait si facile. Non !
Soudain le noir les submergea. La flamme de Diva s’était éteinte. Andy cria, puis une suite rapide de chocs envahit la salle de contrôle. Quand la lumière revint, sa polichombr se tenait devait lui, essoufflée et légèrement blessée. Son propre affolement s’évapora, lorsque sa partenaire se mit à rouspéter de toutes ses forces contre l’agrégat de crasse. Pour rien au monde Octave n’aurait voulu être à sa place. Perdus dans la vase, deux petits yeux s’emplirent de larmes.

Diva, calme toi. C’est bon, il a compris.

La petite spectre lui répondit sèchement.

« Elle » a compris, corrigea Octave en lui caressant la joue. Merci, tu nous as sauvé.

Le compliment l’apaisa. Sa colère se changea en excuses, puis en réconfort pour les grosses larmes ruisselantes. Une petite voix s’éleva près de la porte. Agrippé au montant, Andy prit son courage à deux mains et les rejoignit en marchant dans les traces d’Octave, sa peluche laporeille appuyée contre son nez.
Chamboulé par le chagrin du pokémon, le petit garçon s’accroupit aux côtés de Diva et tapota avec une infinie gentillesse la malheureuse. En plus de calmer ses sanglots, son affection essuya une partie de la boue accumulée, dévoilant une peau lisse et grise qui interpella Octave. À son tour il se pencha et grimaçant un peu, débarbouilla du mieux qu’il put leur nouvel ami.

Bah ça ! hurla Rudy par dessus son épaule. Un corayon de Gal-

Le cœur d’Octave loupa le coche. Surpris par le retour à la vie du ranger, il s’écarta violemment sur le côté, faillit perdre l’équilibre et se rattrapa de justesse en s’enfonçant dans la fange immonde jusqu’aux poignets. Hierk.
Il fusilla Rudy du regard, mais remarqua aussitôt la raideur étrange du ranger. Paralysé ? Encore ? Pour s’en assurer et non par vile et basse vengeance, Octave lui colla sa main poisseuse contre la joue. L’unique réaction qu’il obtint fut un intense frémissement de narines. Le jeune homme  reconsidéra  avec espoir l’ectoplasme de corail près de lui.

Tu ne voudrais pas nous accompagner un bout de chemin par hasard ?

L’incompréhension, puis l’hésitation du pokémon furent balayés par l’enthousiasme immédiat d’Andy et de Diva. Le corayon déploya ses branches fantomatiques et esquissa ce qui devait être le plus proche d’un sourire. Octave était ravi. En route.
Après avoir tardivement libéré Rudy, le groupe quitta la salle de contrôle, gravit quelques marches et s’engagea d’un bon pas sur une nouvelle passerelle qui leur offrit une vue panoramique sur l’immense soute du navire.
Au-dessus d’eux s’étendait la voie lactée d’un plafond troué et caressé par le soleil extérieur. Sous leurs pieds, la soute inondée était devenue un trou noir vorace et sans fin, dont l’abysse vertigineux attentait de les engloutir. Un faux pas et ils disparaissaient dans les ténèbres.
Octave frissonna en détachant son regard de cette insondable immensité. Une part de lui ne pouvait s’empêcher de la trouver envoutante. Si lisse, si pure dans son absence de couleur et de forme. Tout disparaissait à son contact. L’ordre absolu du néant. La fatigue le secoua. Ses doigts se resserrèrent sur la main d’Andy et il avança. L’inclinaison du navire était telle qu’il ne lâchait plus le petit garçon. Sa peluche laporeille coincée dans son tee-shirt, l’enfant ne ménageait d’ailleurs pas sa peine et redoublait d’effort, sans cesse encouragé par Diva et la corayon qui ouvraient la marche.
Un escalier plus long et plus raide que les précédents, les rapprocha sérieusement de leur but, mais la nouvelle voie suspendue qu’ils empruntèrent détruisit rapidement leurs espoirs. Une de ses plateformes s’était effondrée. Un trou béant les séparait du reste du chemin, uniquement traversé par une minuscule corniche qui en appelait à la folie du plus téméraire.

J’y vais ! S’exclama Rudy.
Vous êtes trop lourd, ça ne tiendra jamais, avertit Octave.
Il faut être optimiste ! C’est du solide ! Regardez un peu !

Même un ronflex aurait été plus délicat. Le ranger empoigna la rambarde et la secoua de toute ses forces. Une fois. Deux fois. Un grincement alarmant s’éleva. Trois fois. Elle céda. Surpris, Rudy bascula, mais Octave le rattrapa par le fond de sa culotte et fit contrepoids. Il secourut l’intrépide idiot, mais pas la barrière de sécurité qui ricocha dans un bruit assourdissant sur la passerelle inférieure avant de sombrer dans l’abîme.

Fiou ! C’était moins une ! Se félicita Rudy. Vous m’avez sauvé !
Je ne vous ai pas sauvé, rectifia furieusement Octave en appuyant son index sur le nez mou de son interlocuteur. Si vous passez à la flotte, ce sera uniquement parce que je vous y aurais poussé. Compris ?

L’estomac de Rudy lui répondit dans un bruyant gargouillis, reprit en écho par un grondement gargantuesque, qui s’éleva du fond du gouffre. Octave se raidit, mortifié par la familiarité avec laquelle ce rugissement guttural avait résonné à ses oreilles. Ce son hantait son sommeil. Maintes fois entendu, étudié, il en connaissait chaque nuance, chaque fréquence. Déclaration de guerre. Le jeune homme déglutit, mais c’était comme avaler une pierre. Un murmure de mort lui échappa :

Léviator.

La colère du pokémon explosa en un coup de tonnerre. Tout vibra autour d’eux. Affolé, Andy se réfugia contre ses jambes, au moment où une gueule énorme et ruisselante s’extirpait des eaux noires de la soute. La flamme de Diva vacilla, la corayon se rétracta, même Rudy était sans voix. Un grognement fétide remonta des entrailles de l’énorme bête et les ébouriffa. À la lumière du feu follet, deux yeux rouges se posèrent sur eux.

Grésillement.

– « …tave ? Tu me reçois ? Octave ? C’est Max. Réponds si tu m’entends. »

Son cœur faillit lui jaillir des côtes. Avec une précipitation maladroite, Octave arracha la radio à sa ceinture, actionna l’émetteur et le porta à ses lèvres. Sa bouche sèche ne déversa que quelques mots caillouteux :

Sortez-nous de là.

Encore de la friture, cette fois rapidement remplacée par le timbre anormalement grave de son amie.

– « Ces poichigeons ont joué aux morpions sur leur plan ! Faut m’aiguiller. Où vous êtes ? Tu vois des panneaux ? Un truc qui pourrait m’aider. »
J’ai pas trop le temps de regarder là.
– « Sur le chemin, tu n’as rien vu qui-  Minute. C’est toi qui gargouille comme ça ? »

Non. Ce borborygme émergeait du fond de la gorge du serpent marin.

On bouge ! hurla Octave en empoignant Andy.

Marche arrière. Ils s’élancèrent le long de la plateforme et évitèrent de justesse une puissante attaque hydrocanon. La structure de métal fut heurtée de plein fouet par l’eau sous pression. Son sol vibra follement, quelques boulons sautèrent sous l’impact, puis une des poutres rouillées céda brutalement entrainant une réaction en chaine. Un à un, touts les montants cassèrent ou plièrent dans un horrible fracas.
Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres des marches, lorsque toute la plate-forme de métal s’inclina. Octave sentit son estomac lui remonter dans la gorge. Il s’accrocha à la rambarde branlante comme à une échelle, blottit contre lui Andy retenait difficilement ses larmes. De plus en plus forte, la pente sapa brusquement l’équilibre de Rudy. Dans une exclamation trop aiguë, le ranger s’écrasa le nez contre la grille métallique et glissa à reculons.
Octave n’osa pas regarder. Il s’agrippa avec force, à s’en faire blanchir les jointures, son attention figée sur les marches inaccessibles et pourtant si proches. Son cœur lui faisait un mal de chien, l’eau et la rouille l’obligeaient sans cesse à ajuster ses prises et ses appuis. Il voulut grimper, mais la barre sur laquelle reposait ses pieds menaça de céder au premier mouvement. Rudy l’appela. Le jeune homme tourna la tête, étonné d’entendre sa voix. Le ranger avait atteint la passerelle inférieure sans casse, utilisant la plateforme branlante comme un dangereux toboggan.
Un rugissement frustré envahit l’espace. Mauvais perdant, le léviator venait de comprendre qu’il avait manquait sa cible. Octave devança son courroux. Après une grande inspiration, il glissa avec Andy jusqu’à l’étage du dessous. Ils l’atteignirent intact, mais pas le temps de s’en féliciter. Le corayon les appelait depuis la salle de contrôle, les invitant à se mettre à l’abri. Diva les guida et tous s’engouffrèrent dans la pièce. Finalement, ça a son charme l’odeur putride et la vase gluante quand un monstre menace votre vie.
À la ceinture d’Octave, la radio hurlait. Morte d’inquiétude, Max oscillait entre des appels désespérés et quelques insultes bien senties au ranger à proximité. Son ami lui répondit :

Désolé Max, on a rencontré un léviator pas très commode.
– « Un… Y a un léviator dans votre rafiot !? » « Oh ! Il a dû entrer avec la marrée. C’est sup- Euh… Je veux dire, c’est terrible. Vraiment terrible. » « Vous êtes en sécurité Coco ? »
Pour l’instant. Mais il sait où on est planqué, il va essayer de nous déloger.
– « Tenez bon, on arrive. » « On ? Mais l’ordre d’évacuation dit… » « Marjo, fais répéter sa leçon à notre ami. » « N-non s’il vous plait, votre togepi me fait peur ! Arrêteeeeez. »

La conversation s’interrompit. Le calme revint, portant avec lui une ambiance lourde, ponctuée des grognements réguliers du pokémon marin. Sa patience s’étiolait. Octave pouvait le voir tourner en rond devant leur cachette à travers les vitres encrassées. Allé Max, bouge.
Éclairé par Diva, le jeune homme fit le tour de la pièce à la recherche d’un mécanisme, n’importe quoi qui leur permette de détourner l’attention du serpent de mer, même brièvement. Il manipulait les fils d’un vieux boîtier de commande, lorsqu’une multitude de petits grincements éclatèrent aux quatre coins de la pièce. Il leva les mains. Pas sa faute. L’assonante mélodie s’intensifia, jusqu’à devenir assourdissant. L’immense silhouette bleue n’était plus visible par les fenêtres. Pas bon.
Octave se rapprocha de Rudy qui menait brillamment son enquête, l’oreille collée au sol vaseux. Ils sursautèrent en même temps lorsque, propulsé par un fin mais puissant jet d’eau, un boulon sauta du plancher et percuta la joue du ranger. Hein ?
Deux, trois autres s’envolèrent de la même façon, puis des vis cédèrent également, précédant le décalage d’un morceau entier de la plateforme. Repoussée par une colonne d’eau noirâtre, la plaque de taule vola dans les airs et retomba sans un bruit, amortie par le limon.
Octave comprit. Il cria il ne savait quoi, souleva Andy, saisit Rudy par sa veste et les entraina au pas de course hors leur cachette, guidé par Diva et la corayon. Juste à temps. À peine la passerelle inférieure atteinte qu’un craquement funeste explosa dans l’obscurité. Traversée par une cascade de ténèbres, la salle de contrôle éclata comme une bombe à eau. Dans ces remous vomissant d’écumes, remonta la silhouette du léviator. Il s’en extirpa à son apogée, propulsé dans les airs par sa seule puissance et retomba, d’un bloc, dans le bassin de la soute. Son poids généra un tsunami aussi bref qu’intense qui arrosa tout sur son passage.
Andy, Diva et corayon avaient trouvé refuge sous les longs bras d’Octave, qui toussa l’eau avalée malgré lui. Fidèle à lui-même, Rudy vantait les mérites de l’air marin et sa formidable capacité à vous déboucher le nez.

– « On arrive Coco ! Combien de temps avant l’apocalypse ? »

Octave ôta l’émetteur de sa ceinture, mais au moment d’actionner l’alternat, une lueur au milieu de l’eau attira son attention. D’abord minuscule, le point blanc gonfla en une sphère d’une luminosité intense qui cisailla d’ombres la gueule béante du léviator dont elle était l’otage. Des reflets psychédéliques ondulèrent à sa surface. Ils se reflétèrent sur les parois métalliques et embrasèrent de tout leur éclat la face lisse de la marée montante. Puis quelque chose crépita dans la mâchoire du monstre marin. Octave oublia comment respirer.

Pitié. Pas ça.

Un sifflement précéda une hallucinante débauche d’énergie. Une lumière brûlante avala toute les ombres. Octave ferma les yeux, mais son intensité était telle, qu’elle lui traversa les paupières. Il resserra sa futile étreinte, seulement inquiet de savoir si ce serait douloureux.
Il y eut un gémissement, un bruit de verre brisé, puis un énorme fracas et la lueur s’effaça. L’obscurité les happa. Avec elle débuta une brève pluie de taules, de poutres et de bois, qui s’abîmèrent pèle-mêle dans l’eau noire. Une respiration rauque, puis un grésillement.

– « Par tous les mews shineys de l’univers c’était quoi ce truc ! Ça a éventré le cargo ! Dites moi que vous êtes toujours vivant là-dedans. »
O-oui, bredouilla faiblement Octave.

Il tremblait comme une feuille. L’obscurité s’était allégée, altérée par un trou béant dans la coque, à quelques mètres au-dessus du niveau de l’eau. Rudy avait dut grillé son dernier neurone, car un rire victorieux s’échappait par saccade de son large torse. Andy allait bien. Diva…
L’estomac d’Octave se serra en apercevant un timide feu-follet à quelques mètres de lui. Sa partenaire appelait avec inquiétude la petite corayon étendue à ses côtés et sérieusement blessée. Un coup d’œil pour le léviator. Immergé jusqu’aux nez, le côté droit de son visage était couvert de brûlures. Aucun doute, leur camarade les avait protégé. Octave rejoignit sa polichombr et s’accroupit près d’elle. Il caressa très doucement la surface de corail dont le frémissement le soulagea. Pas de temps à perdre. Il souleva aussi délicatement que possible le corayon et actionna sa radio :

Max, le léviator est HS pour au moins quinze minutes. Il faut nous sortir de là, maintenant.
– « J’ai une idée, mais va falloir vous rapprocher du trou fait par votre pote à écailles. »
Je vois pas comment on…

Il arrêta sa phrase en assistant à la formation d’une longue et solide passerelle de glace. Tracée en ligne droite à la surface de l’eau, elle remontait pile sous l’ouverture. Volte-face. Mains sur les hanches, Rudy donnait quelques directives complémentaires à un hexagel positionné près de lui.
Octave sentit un torrent de fureur lui remonter du fond des entrailles et un bref instant, il s’imagina imiter le léviator, ouvrir grand la bouche et réduire en un tout petit tas de cendres ce ranger de fond de bidet. Il confia corayon à Andy et saisit le benêt par son col sans s’inquiéter de l’aura soudain glaciale du flocon géant.

Vous aviez un pokémon sur vous !?
Bien sûr, glissa Rudy en clignant ses minuscules yeux. C’est normal pour un ranger.
Et vous attendiez quoi pour l’appeler ? Qu’on soit tous morts ?
C’est que, je ne voulais pas le mettre en danger…

Sa sincérité déstabilisa Octave, qui le relâcha. Le jeune homme eut un coup d’œil pour Diva. La polichombr flottait tranquillement aux côtés d’Andy, tous deux attentifs à la spectre de corail qui  semblait retrouver des forces en leur présence. Un doute mêlé d’amertume lui tomba sur l’estomac. Après un soupir, il contacta Max :

On arrive.
– « Reçu Coco. Le château gonflable est prêt à vous réceptionner. »


***


Le soleil se couchait sur Unîle. La chasse au trésor était terminée depuis longtemps. Vide de touriste, la plage n’était plus animée que par le reflux des vagues et le lointain cri des goélises. La soirée était chaude, mais agréable pour un été.
Assis sur une corniche, Octave faisait face à la mer. Il s’était remis de ses émotions, mais son air débraillé, mal recoiffé, ses chaussures crottés et les quelques tâches violettes encore visibles sur sa peau témoignaient de la très longue journée écoulée. Maestro somnolait contre son flanc, Marjolaine et Diva jouaient sur le muret.
De retour des ruelles de la ville, un petit bout de femme longea la jetée et s’installa près de lui. Max lui tendit sa glace en se posant contre son épaule.

Tu penses maudire Rudy sur combien de génération juste en fixant votre photo souvenir ?
Douze ou treize c’est excessif ?
À peine, assura-t-elle avant d’ajouter. Y a que toi qui fait la tête dessus.
T’es dure. Diva tire la langue et la corayon est pas super souriante non plus.
Menteur. Elle rayonne autant que le petit Andy qui la soulève.
Si tu le dis.
Ils devraient la publier dans le Pokémonde. Légendée « Chasse au trésor de Unîle, en plus d’assurer leur animation, les rangers sauvent un pauvre touriste. »
Je préfèrerai encore me noyer tout de suite.
Tu veux pas finir ta glace avant ? le taquina Max.
Si.

Un doux silence se coucha entre eux. Leur regard rivé sur l’étendue d’eau rougeoyante, ils terminèrent tranquillement leur cornet. Max s’essuya la bouche d’un revers de main.

Pourquoi tu l’as prise ? La photo je veux dire. J’pensais que t’allais vouloir enterrer à jamais cette horrible journée.
Pour Andy.
Vrai ça ? Questionna la demoiselle, un reflet suspicieux rehaussant ses lunettes.
Et parce que Rudy ne me lâchait pas la grappe.
Mieux.
En plus j’ai dû la payer, cet idiot n’ avait pas de monnaie.
Elle te revient cher cette chasse au trésor, non ?
Un peu. Ma paire de pompe est à jeter et mon pokématos décédé. Mais je relativise, je suis vivant.
Au moins, t’as gagné en sagesse.
Hé.

Elle étouffa un rire et il soupira.

Dis, glissa Octave en lui tendant la photo. Tu punaiseras sa face de simularbre attardé pour moi ?
Tu le fais pas toi ? S’étonna Max en récupérant le cliché.
Il n’est pas au centre. Ce serait trop… grimaça-t-il avant de hausser les épaules.
Dans ce cas, mission acceptée.
Merci.
Toujours partant pour finir la journée aux sources chaudes ?
Et comment.
Je te prends un forfait semaine ? Il faut au moins ça pour te décrasser.
Très drôle.


H.R.P:


Dernière édition par Octave Ferys le Dim 5 Sep 2021 - 22:03, édité 1 fois
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Jack AlvadonCoordinateur

Jack Alvadon


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[Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné Empty
MessageSujet: Re: [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné   [Event] La chasse au trésor et le bateau abandonné EmptySam 4 Sep 2021 - 17:13

- « J'EN AI MAAAAAAARRE !

- YAMAAAAAAAAAAAAAA ! »

Deux êtres vivants qui gueulaient alors qu'ils tombaient, l'un parce qu'il avait peur, l'autre parce qu'il était franchement en rogne. A côté d'eux, un Ranger qui se pétait la gueule en même temps, mais qui gueulait pas parce qu'il était dans les vapes et deux châteaux de sables vivants qui ne faisaient pas un mouvement.
Quelques secondes plus tard, ils percutaient une énorme étendue d'eau, Hariyama a peu près bien, Jack dans un plat tellement monumental qu'il eut l'impression qu'un de ses os allait se péter. Mais malgré tout, bon nageur, il réussit à empêcher son corps de dysfonctionner et commença à nager. Hariyama, quoique massif, s'en sortait pas trop mal.
Le Ranger, quant à lui était réveillé à cause de son entrée dans l'eau et commençait à gigoter dans tous les sens... Évidemment, ce crétin ne savait pas nager. Après tout, à quoi ça sert de savoir nager, quand tu es censé être un protecteur spécialiste des Pokémons et que tu bosse sur une plage. Jack faillit ouvrir la bouche pour hurler un truc, se rappela à temps qu'il était sous l'eau, se contenta donc de froncer méchamment les sourcils, et attrapa son autre Ball.

Dans un rayon de lumière, Aria sortit, et regarda d'un air passablement ensommeillé Cero, qui tentait de remonter à la surface, la tronche agacée de Jack et son doigt qui lui désignait un point. Elle aperçut finalement le Ranger, et nagea à toute allure pour aller le chercher avant qu'il ne coule à pic. Jack, de son côté, attrapa les deux Bacabouh qui semblaient être pas hyper à l'aise dans la flotte, et s'échina à les remonter. Quelques secondes après, Aria le remontait, et déposa le Ranger qui toussait à côté d'une zone plus haute, pas encore immergée, ou l'Hariyama et l'Eleveur venaient de sortir. Les deux Bacabouh, après avoir adressés à Jack un air qui voulait probablement dire merci, commencèrent à s'éloigner en glissant.
Parfait, maintenant ils étaient trempés. Jack songea qu'il allait devoir cogner un truc sous peu, parce que sinon il allait vraiment exploser. Ils avaient apparemment atterris dans une cale qui servait autrefois à stocker de la bouffe, vu qu'elle était en dessous de la cuisine. Sauf que celle-ci était au trois quart immergée par la marée qui montait, et qu'ils allaient bientôt se retrouver coincés à ce rythme.

- « Merci, Aria. Ça va, Cero ? Et toi, l'abruti, t'es encore entier ? »

Cero fit un signe de main pour annoncer qu'il allait bien, et le Ranger leva la tête, ayant mis quelques secondes à comprendre que c'était à lui qu'on parlait.

- « Je vais bien. Vous êtes pas très poli quand m... »

Il ne termina pas sa phrase en voyant le regard de Jack. Les trois quarts de ses réserves de patience étaient épuisées, et il devait se retenir à chaque seconde de coller un pain au Ranger. A côté de lui, Aria et Cero regardaient la scène avec un air vaguement inquiet. Leur Éleveur était déjà pas vraiment du genre à aimer sortir, alors si ça se passait comme ça dès qu'il faisait un effort, il allait bientôt finir en ermite.

- « Au lieu de dire des âneries, tu ferais mieux de réfléchir à comment on pourrait se tirer d'ici.

- Quoi ? Déjà ? Mais nous n'avons trouvé aucune âme damnée !


- Si, on en a trouvé deux, mais t'étais dans les pommes pendant ce temps-là. C'est pas mon problème. Et si t'appelles encore un Spectre comme ça, je te pète les dents. »

Jack désigna du doigt les deux Bacabouh qui disparaissaient à l'horizon. Aussitôt, le Ranger eut le regard qui s'illumina.

- « Vous avez raison ! J'entends leur voix qui me parle, comme un requiem aux notes démoniaques ! Ils veulent nous montrer quelque chose ! Nous devons les suivre ! Il y a certainement une manifestation surnaturelle là-bas,  »


Jack fronça les sourcils. Ce type était irrattrapable. Ce fut à cet instant que la radio de l'homme censé les protéger se mit en marche. On donnait un ordre d'évacuation. Le blondinet croisa les bras, de moins en moins content, même si cet ordre était le premier truc a peu près cohérent que les Rangers d'ici avaient faits.

- « T'as pigé ? Faut se tirer, le bateau est en train de bouger avec la marée. Si on se casse pas, on est dans la merde.

- Oui je comprends. Faites ce que vous avez à faire, moi je suis un Ranger, je ne peux pas ignorer ce  chant, cette invitation. Ooooh, forces supérieures, vous me mettez à l'épreuve, je le sais ! Je ne fuirais pas, je vais relever votre défi ! Attendez-moi ! »

Et sans attendre plus longtemps, le Ranger sauta sur ses pieds, et partit en courant à la poursuite des Bacabouh. Ahuri, Jack le regarda s'éloigner, n'ayant même pas l'idée de le retenir. Bon bah il aurait fait autant que possible.

- « … Bon bah j'en ai marre de risquer ma peau pour cette andouille. Aria, Cero, on se barre. »

Jack commença à partir dans la direction opposée vers une porte à moitié immergée, fit cinq bon mètres en pataugeant dans l'eau, puis constata que ses Pokémons ne le suivaient pas. Il s'arrêta, se retourna, et vit à la tronche de ceux-ci qu'ils approuvaient clairement pas.

- « Quoi ? C'est un crétin ce type, moi c'est à vous deux que je pense en priorité ! Je vais pas vous mettre en danger parce qu'un gars dont la mère le frappait contre le mur pour lui dire bonjour a décidé de crever, bordel ! »

Toujours aucune réponse des deux Pokémons, juste un regard. Aria paraissait peinée, Cero confus, mais un peu triste.

- « Mais il est tellement con que si ça lui arrive pas aujourd'hui, dès demain il se refoutra dans la mouise ! »

Silence de plomb comme unique réponse. Aria détourna les yeux, et pointa du museau la porte dans laquelle le Ranger s'était engouffré.

- « … Vous me saoulez. Faut vraiment que je vous aime, p'tain. »


Jack fit demi tour, alors que les Pokémons laissaient échapper un glapissement de joie. Il traversa l'allée dont le niveau d'eau montait petit à petit, alors que ses pompes maintenant trempées faisaient ploch ploch à chaque pas, suivis par ses deux Pokémons tout contents.
Il passa la porte, et sans se retenir de râler, tenta de suivre la trace du Ranger. Y avait du sable mouillé par terre, certainement un vestige des Bacabouh. Si l'autre couillon les avait suivi, il avait du partir par là.
Après quelques minutes de marche, parsemées de jurons de la part de l'Éleveur, il finit par entendre un glapissement. Punaise, c'était la voix du glandu de service.
Jack et ses Pokémons accélèrent la marche jusqu'à trouver... Un gigantesque Trépassable, qui faisait trois bons mètres. Et au milieu de celui-ci, un tas de sable. Dont dépassaient les membres du Ranger. Roh putain. Les Trépassables étaient connus pour pomper l'énergie de leurs victimes. Avec la flotte qui montait, celui-ci avait décidé de bouffer le Ranger en guise de quatre-heures pour faire le plein, avant que ses grains soient emportés par la marée.
D'ailleurs, les grains deviendraient peut-être de futurs Bacabouh, si les histoires étaient vraies. D'ailleurs, les deux Bacabouh d'avant à côté de de l'énorme château. Ils étaient peut-être potes.

- « Désolé d'vous déranger, mais je viens chercher ce type. Donc si au lieu de le bouffer, vous pouviez me le rendre, j'aimerais bien. »

Le Trépassable fit un son grave. Jack parlait pas couramment le château de sable, mais il avait pas des masses l'impression qu'il était d'accord. Fait chier. Puis il se prit une vague de sable dans la tronche, et eut l'impression qu'il ne pouvait plus bouger Ah, il venait de se prendre une attaque Tourbi-Sable dans la gueule. Damn. Maintenant ses pieds étaient pris.
Bon, il allait falloir utiliser la manière forte.

- « Aria, utilise Aria de l’Écume ! »

La sirène projeta plusieurs énormes vagues de flotte. La première toucha le sable qui bloquait les pieds de Jack, le libérant. La seconde a quelques centimètres du Trépassable, avant de s'écraser contre le mur, en l’éclaboussant. La démonstration de force eut le mérite de figer le mastodonte de sable, alors que Jack bougeait ses chevilles pour les dégager. P'tain, ça faisait un mal de chien.

- « Bon. Si jamais c'est pas clair, si on doit se foutre sur la gueule, vous ferez pas les malins si Aria vous balance de la flotte à la tronche. Parce que z'êtes de type sol. Donc c'est déjà assez le bordel, rendez-nous ce type, et on se casse. »

Le Trépassable s'immobilisa quelques secondes, alors que les Bacabouh émettaient quelques sons à côté de lui. Jack ne sut pas ce qu'ils lui dirent, peut-être étaient-ils reconnaissants que le dresseur les ait sorti de la flotte, mais toujours est-il qu'après un moment, le Trepassable finit par ôter le gros tas qui immobilisait le Ranger (complètement dans les vapes), et s'éloigna de quelques mètres en arrière. Il fit un son guttural aux Bacabouhs et bientôt les trois Pokémons s'éloignèrent, laissant Jack, toujours d'aussi mauvaise humeur qui attrapait sans ménagement le type pour le charger sur ses épaules.
Au moins il était resté fidèle à ses valeurs, aucun Pokémon avait été blessé dans cette histoire.

- « C'est réglé. Faut qu'on quitte ce foutu tas de ferraille maintenant. Z'êtes contents j'espère! »

Derrière lui, Aria hocha doucement la tête, alors que Cero le regardait avec son grand air de niais. Bon. Fallait vraiment toujours qu'ils soient la pour l'empêcher de faire des conneries. Jack soupira, et regarda les alentours. Maintenant, il restait plus qu'à trouver une sortie.
Suivi par ses deux Pokémons, le blond se hâta, revenant d'où ils venaient. Il avait cru repérer un trou dans la coque dans la pièce immergée. Au moins, s'ils passaient par la, ils sortiraient par voie marine, mais ils sortiraient.

Une dizaine de minutes plus tard, le trio sortait de l'eau, et se traînait sur la plage. Jack avait confié à Aria le transport du Ranger inconscient, pour qu'il reste le moins longtemps possible dans l'eau. Cero et lui, complètement trempés, étaient arrivés un peu après.
Maintenant, fallait rendre l'autre zigoto à ses potes pour qu'ils puissent enfin rentrer. Jack et ses Pokémons arrivèrent au niveau des Rangers qui géraient l'événement alors qu'un d'entre eux, les ayant repérés, s'approchait d'eux.

- « Ah, content de voir que vous allez bien ! Vous vous êtes amusés ? C'était grisant comme expérience, pas vrai ? »

N'ayant même plus l'énergie pour argumenter, l'Éleveur se contenta d'adresser un regard noir à son interlocuteur, et balança au sol le Ranger maniaque des fantômes qu'il transportait sur son dos. Dix secondes plus tard, il lui tapotait les joues pour le faire revenir à lui. Il était tombé deux fois inconscient dans la même journée, mais cela ne l'empêcha pas d'être plein d'énergie dès qu'il ouvrit les yeux. Il sauta sur ses pieds, et commença à scruter fiévreusement les alentours.

- « AH ! LES FANTÔMES ! AVEZ-VOUS VU LES ESPRITS ? J'ai été au sein d'un être surnaturel ! J'ai vu la vérité !

- Dis. T'as un moment ? », lâcha Jack.

- « Oui ? »
, dit naïvement le Ranger en se tournant vers son accompagnateur.

Ce fut à cet instant qu'il se prit le pain du siècle, suffisamment pour le faire voltiger en arrière et s'écrouler sur le sol pour la troisième fois de la journée. Jack lâcha un soupir.

- « Ça fait du bien putain. Allez, venez vous deux, on rentre. »
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