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 [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué

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MessageSujet: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyDim 1 Mai 2022 - 12:49


M. Lachaise

Personnage non joueur



Une brise légère venait faire virevolter les fleurs d’un rose doux qui sublimaient de leur beauté éphémère le parc naturel de Doublonville. Un doux parfum de jasmin régnait parmi les autres multiples odeurs, subtil mélange de glycine produit par les multiples arbres et plantes en floraison, accompagné des différentes essences créées par les pokémons insectes dans le but d’attirer leur conquête. Cet ensemble de procédés chimiques et naturels venait cajoler les narines des personnes ayant la chance d’errer dans le parc à cette saison et leur offrait ainsi une sensation d’apaisement et de tranquillité.

Du moins, en extérieur. Au milieu du parc trônait une caravane qui respirait tout sauf la tranquillité.

- Monsieur le Poké Warrior, ne pensez-vous pas qu’il serait temps de vous préparer ?

- Vous savez que vous pouvez m’appeler Joey en coulisse, Monsieur Lesofa.

- Lachaise. Monsieur Lachaise. Certes, mais le temps presse Super Terra, je vois déjà une foule qui s’approche, et ça n’annonce rien de charmant si vous n’êtes pas présentable !

Un costume tiré à quatre épingles, un dos affichant une courbure parfaitement droite, les lèvres pincées, l’employé de mairie faisait tout son nécessaire pour ne pas succomber à son envie pressante de se ronger les dix ongles des mains, voire même ceux des doigts de pieds. Diantre, qu’il haïssait Stéphanie, sa collègue de mairie, en charge du tourisme. Cette dernière avait fait preuve d’un enthousiasme à toute épreuve à l’idée d’organiser et de présenter l’arrivée du printemps par une séance de dédicaces d’une des vedettes de la série en vogue ; Super Poké Warrior. C’était son idée à elle, de fêter ce changement de la nature de manière un peu plus jeune et dynamique. Et elle avait vu gros ! Stands, goodies en vente, présence sur toute la durée du Poké Warrior et spectacle gratuit !

Seulement la veille, qui a appelé pour annoncer qu’elle était fiévreuse et qu’elle ne pourrait assumer sa propre mission ? Stéphanie. Et qui se trouvait présentement très disponible aux yeux du maire, alors qu’il sirotait tranquillement son café à sept heures et 5 minutes ? Bibi.

D’où sa présence névrosée en compagnie de « Joey ». Ah, ce qu’il aurait préféré avoir affaire à Dahlia Becker, ou encore mieux, HyBest. Avec ces figures-là, le quadragénaire aurait pu dévoiler son amour des combats pokémons et ensemble ils auraient pu discuter de stratégie pokémon, de statistiques et autres faits hautement intéressants pour l’originaire de Johto. Tenter ce genre de discussion avec Joey présentait autant d’intérêt que d’organiser une course de Concombaffes paraplégiques. L'intérêt de M. Lachaise pour la série Super Poké Warriors n'était de loin pas à la hauteur de celui de son éminente collègue en charge du tourisme, néanmoins il serait malhonnête de sa part de prétendre n'avoir jamais regardé un épisode d'un oeil curieux. Bien sûr, en tant que Poké Nerd, comme l'avaient appelé bon nombre de ses bourreaux scolaires dans ses jeunes années, l'employé de mairie avait suivi les débuts de la série, qu'il avait jugés plutôt prometteurs. Toutefois, là où le bât blessait pour M. Lachaise, c'était que la série se focalisait bien plus sur les personnages humains que les pokémons en tant que tels. Les relations entre les Super Poké Warriors, riches en tension, rivalités, complicité et parfois même trahisons, étaient des concepts que son esprit peinait à qualifier de "divertissant" ou "intéressant". En effet, les problématiques sociales et humaines, ce n'était pas le fort du plus vieil adhérant du fan club pokémon de Carmin-sur-Mer, qui trouvait de loin les pokémons plus passionnants que les humains. Mais c'était ce subtil mélange de dramaturge théâtral et d'action pokémon qui avait fait le succès régional de la série, ce qui permettait à la marie de Doublonville d'attendre bon nombre de fans en cette journée. Une idée réjouissante, en somme. Seulement…

- Letabouret, pourriez-vous m’aider à zipper mon costume ? Je ne sais pas si c’est l’excès de crêpes ou un manque de souplesse, mais les cinq derniers centimètres me posent problème.

Ce que ce type pouvait être agaçant… Soupirant face à la multiple atrophie de son nom de famille, l’employé de mairie s’exécuta, non sans une certaine fermeté, déclenchant une petite grimace de douleur à l’acteur qui susurra un « merci » torturé.

- Allez, il est temps maintenant, tenez, prenez ça, et oust !

Refourguant à l’homme au visage désormais couvert par son casque de Poké Warrior une guitare et une petite tape faussement amicale sur l’épaule, Monsieur Lachaise précéda son pas. Lorsque la porte de la caravane VIP s’ouvrit, une invasion d’odeurs agréables parvinrent à ses sensibles sinus. Pendant un instant, le fonctionnaire s’arrêta, plissant les yeux face à un soleil bien présent, alors que devant lui se dessinait petit à petit une vision du paradis.

Les cerisiers étaient en fleurs.

La morosité des branches nues était finie. De magnifiques pétales rosés décoraient désormais les arbres et ressemblaient à un cortège de bienvenue à quiconque empruntait les sentiers pédestres du parc. Chaque recoin était investi d’un spectacle merveilleux. Aux abords des fontaines, un Haydaim s’abreuvait tranquillement. Il était majestueux… et aux aguets, ses petites oreilles repliées, à l’affût du moindre son pouvant témoigner la présence d’un congénère. Plus loin, une concernée l’observait, en retrait à l’ombre d’un grand chêne, mastiquant son repas nerveusement. Ses pattes étaient hésitantes, effectuant un pas en avant, puis deux en retrait. Ferait-elle le premier pas, ou allait-elle attendre que ce beau mâle remarquât sa présence ?

Soudain, une ombre plana sur la silhouette du quadragénaire, interrompant sa rêverie. Levant les yeux au ciel, sa bouche s’entrouvrit, émue devant le spectacle qui s’offrait à lui. Deux papillusions s’adonnaient à une danse céleste, se pourchassant, s’esquivant, et parfois s’embrassant timidement, avant de relancer à nouveau leur poursuite amoureuse. De leurs battements d’ailes découlaient des spores étincelantes, dont les éclats reflétés par le soleil offraient un panel de couleurs variées et magiques, à l’image d’un arc-en-ciel furtif.
De mémoire d’homme, il ne sembla pas à l’employé de mairie avoir un jour assisté à un si beau spectacle.

- Ah non, merci, si je mange encore une crêpe, j’ai bien peur que mon costume va céder.

La voix non doucereuse de Joey sut tirer de sa contemplation M. Lachaise qui, soupirant nerveusement, se recentra sur son travail, sans grand enthousiasme. Il alla s’activer à gauche, à droite, tentant de détourner son regard des milles tentations fabuleuses autour de lui. Calepin en mains, il apposa un « vu » approbateur aux cases portant des mentions telles que « Stand crêpe », « Stand peluches XXL », « Stand jeu à la pêche aux Poké Warriors » à mesure qu’il constatait les stands achevés d’être préparés. Quel dommage qu’ils n’aient pas pu réserver quelques créations du Petit Potin pour l’occasion, il aurait présentement volontiers cédé à une bonne part de tarte, la nourriture ayant toujours aidé à calmer son stress, malgré sa constitution mince. Mais l’idée de manger les crêpes d’un étudiant poilu mal rasé et très probablement dépressif ne ravissait pas M. Lachaise, dont le palet souffrait d’une grande exigence. Aussi, il allait devoir subir son stress.

Ses aller-et-venues se poursuivirent, et rapidement, le calme apparent de la partie présentation se perdit à mesure qu’une armada de pas approchait. Dix heures pile ! Tournant la tête, anxieux de voir Joey faire autre chose que ce pourquoi il avait été grassement payé, le fonctionnaire lâcha un soupir de soulagement quand il constata ce dernier … en position. Si on pouvait dire ainsi.

***

Ah, la vie d'acteur, le grand rêve !

Ce fut la phrase qui retentit dans la tête de Joey au moment où il inspira l'air empli d'hormones printanières à travers son casque. C'était une règle très importante au sein de la chaîne qui détenait les droits de Super Poké Warriors : ne pas révéler son visage. Bien sûr, via les réseaux sociaux, tout le monde pouvait savoir quel acteur jouait quel Poké Warrior, il était crédité après tout, néanmoins, aucun des membres casqués de la série n'avaient révélé leur visage à l'écran, ce qui entretenait une part de mystère pour les fans, ainsi qu'une meilleure opportunité de se lier aux personnages. Et ce qui l'obligeait à ne pas accepter de photos dans les loges et de ne pas s'alimenter et s'abreuver une fois dans le personnage. Ce qui rendait cette journée pour le jeune homme digne d’un véritable challenge.

Bien sûr, il ne s'était pas montré des plus agréables avec M. Lachaise, dont il avait fourché le nom de famille presque de manière taquine, sans que ce dernier ne trouvât cela très drôle. Mais depuis le début de matinée, il l'avait sur le dos, et le personnage ne savait pas vraiment le mettre à l'aise, contrairement à la voix accueillante et enthousiaste de Stéphanie, qu'il avait eu plusieurs fois au téléphone. Enfin, l'essentiel, c'était de faire découvrir aux fans de la série l'avenue du printemps dans une ambiance à la hauteur des Super Poké Warriors. Et parallèlement de bien renflouer les caisses de la chaîne, et de la mairie de Doublonville, organisatrice de l'évènement. C'était là qu'intervenait tout son jeu d'acteur.
Honnêtement, en ce week-end, il aurait grandement préféré passer du temps avec sa femme et son bébé tout juste né, mais il s'était engagé auprès de la production et de la mairie à être présent, et de plus, grassement payé.
Car oui, ne vous détrompez pas.

Joey était un acteur. Il avait fait son école d'arts dramatiques à Rosalia et, une fois son diplôme en poche à tout juste dix-neuf ans, avait enchaîné les petits boulots. Sa passion, à la base, c'était le théâtre, jouer des pièces où le lien avec le public était direct et authentique. Les directeurs et producteurs ne passaient pas par quatre chemin pour déterminer ce qu'ils désiraient, sans qu'une possibilité de dialogue avec les comédiens ne soit totalement écartée. La scène se jouait dans son entier, en plusieurs heures, ce qui révélait un autre effort que celui qu'il se devait de fournir avec la série à succès.
Malheureusement, au vu du milieu plutôt huppé et très restrictif du grand théâtre, Joey, sans expérience, n'avait jamais pu obtenir de rôle très important, et il avait besoin de quelques pokédollars, le travail de serveuse de sa copine d'époque, aujourd'hui sa femme, ne pouvant suffire à payer un loyer, les charges ainsi que les commissions.
Dès lors s'enchaînèrent des petite apparitions dans diverses séries, au goût assez varié et parfois même douteux. Jusqu'à un rôle, son premier rôle dans un film dramatique relatant la période de la guerre extra régionale. Il avait joué un jeune homme, passionné par les pokémons équestres, qui se retrouva du jour au lendemain engagé dans la cavalerie armée après la déclaration de la guerre. Hautement encensé par la critique pour son discours anti-militariste et multi-récompensé, ce film avait transformé Joey, simple acteur de série B, en une star. Les contrats arrivèrent, les uns après les autres, et les poké dollars n'étaient plus son plus grand souci.
Et puis vint une offre, celle de la série Super Poké Warriors. Un pari risqué, pour une étoile montante, de se "rabaisser" à une série, au lieu des films à haut budget, autrement plus reconnus et plébiscités. Mais le concept avait su convaincre le comédien, qui signa pour trois saisons.

Qu'il était loin de s'imaginer que sa vie changerait du tout au tout.

Super Poké Warriors était le truc du moment. Les cols blancs en discutaient autour de leur café, les étudiants devant leur chocolat froid et même les plus anciens devant leur tricot ou leur journal. Cet univers avait séduit plusieurs générations de personnes, et avait fait découvrir quelques excellents talents, qui étaient rapidement devenus les favoris des fans.

Super Terra, lui, était un caractère autrement apprécié. Certes, il avait un succès qu'il ne pouvait nier, mais sa génération de fans tendait plutôt vers le bas, et majoritairement de sexe féminin. Cela avait créé quelques tensions, bien sûr, au sein de son couple et même de sa vie en général. Où était la limite entre faire des photos en service, où il était payé, et au restaurant avec son épouse et leur bébé, quand il était repéré par quelques fans invétérées ?
Ce n'était pas facile à gérer, mais Joey n'avait jamais fait de scandale. Ce qui faisait qu'il avait toujours son nom sur le contrat lié à la série. Un autre atout de ne jamais dévoiler le visage des personnages, cela le rendait très remplaçable. Aussi, le jeune homme évitait toute situation pouvant basculer, même si parfois son personnage l'obligeait à jouer à une fine limite.

Emboîtant un pas déterminé, l'acteur se retrouva sous un cerisier, dont quelques timides pétales tombèrent à cause de la maladresse d'un couple de prismillons en pleine salsa. Un torterra le regardait, dubitatif, la crêpe refusée par Joey en bouche. Super, il aurait de la compagnie. Faisant place propre à l'endroit où il comptait s'asseoir, Super Terra fut surpris de sentir un petit pincement contre son tibia, le torterra apparemment décidé à occuper cet endroit à l'ombre du cerisier.

- Oh très bien, ce sera donnant-donnant alors.

S'asseyant sur le torterra ayant pris place, amusé, Joey gratta les cordes de sa guitare, et susurra pour lui-même quelques notes.

Du haut de mon Torterra ruminant,
Je plonge ma douloureuse âme,
Dans les méandres de tes yeux étincelants,
J’y vois un amour polygame,
Partagé entre sainte folie et amour,
Je ferais tout pour être dans ton pourtour,


Hm...

Non, ça il pouvait pas le dire, il y aurait sans doute des mineurs dans le public.
Relevant son visage, le poké warrior croisa le regard de sa foule, fraîchement arrivée, plus disciplinée que ce qu'il aurait cru. Quoi de plus normal, le spectacle se déroulant au parc était d'une telle beauté qu'elle vous coupait le souffle dès que vous arriviez.

Quelques furtifs coups d'oeil en sa direction, et rapidement le silence contemplatif se transforma en quelques cris excités.

Son harem était là ! Le dernier signal avant d’entrer dans le personnage !
Se levant, déclenchant un « hmpf » surpris du pokémon quadrupède, Joey abandonna sa voix de tous les jours pour prendre la tonalité plus calme et grave du personnage qu’il incarnait depuis maintenant deux saisons.

- Quel plaisir de voir autant de beaux visages, lors de cette si belle journée ! Oui, je m’excuse de la redondance de ces adjectifs, mais je ne saurais vous qualifier autrement !

Des faces rougies et des couinements timides lui répondirent. Les adolescentes serrèrent dans leurs bras une photo qu'elles se réjouissaient de voir dédicacée, tandis que des plus âgées, et téméraires, brandirent une pancarte sur laquelle était inscrite "Attrape-moi" avec le petit dessin d'une pokéball sertie d'un diamant en forme de cœur.

- La venue du printemps signifie le renouveau, les secondes chances, l'amour. Profitez, prenez du temps pour admirer le spectacle gratuit et naturel qui s'offre à vous. Visitez les stands, laissez s'exprimer votre vraie personnalité.  Et surtout……… n’oubliez pas que la séance d’autographe est prévue de quinze à seize heures, pour 200 pokédollars seulement ! Super… ?

- SUPER TERRAAAAA ♥

Un hurlement commun répondit naturellement à la suspension de phrase de l’acteur, alors que des applaudissements particulièrement énergiques résonnèrent, perturbant grandement la tranquillité du parc. Le Haydaim sursauta de surprise, suivi de près par sa comparse. Une nuée de maskadra quitta quant à elle les abords de la fontaine, offrant une jolie invasion colorée au-dessus de la foule surexcitée, pour le plus grand plaisir de Super Terra.

Même M. Lachaise, qui s’était réfugié à l’ombre d’un chêne, ne put s’empêcher un sourire, malgré son état de stress permanent. Malgré tout, des coups d’œil à droite et à gauche incertains ne parvinrent pas à diminuer son rythme cardiaque. Tout paraissait bien se passer, mais il sentait que le pire pouvait encore arriver.

Des petits pas lourds retentirent à ses côtés, le faisant sursauter au vu de ses nerfs particulièrement à vif. C’était… Johnny Spicy. Le Sablaireau de Super Terra, un buis commun en pot entre ses griffes. Pour une raison que l’employé de mairie ignorait, le pokémon du show s’était pris d’affection pour lui et préférait sa compagnie à celle trop bruyante et tape à l’œil de Super Terra et de la foule. Sans doute car le pokémon n’était pas habitué à des gens posés et calmes, lui qui avait passé toute sa vie entouré d’équipe de télévision, de maquilleurs, caméramans, acteurs divers, équipe de cascade etc…
À nouveau, un sourire regagna les traits d’habitude fermés de M. Lachaise, qui laissa Johnny s’installer à ses côtés, posant l’arbuste en pot, et commençant à user de ses acérées griffes pour le tailler d’une certaine manière. Ce simple geste mit en confiance l’homme, qui ne put résister à l’envie de donner parole à ses craintes.

- Je sens arriver la boulette Johnny. Pour le moment, tout va bien. Mais il va y avoir un faux-pas, c’est sûr ! Ce qui est moins sûr, c’est sous quelle forme il va se manifester, et ça, ça me met dans un état… !

*Couic Couic* fut le commentaire du Sablaireau, poursuivant son art pour l’instant abstrait sur son petit arbuste.

M. Lachaise abaissa ses épaules et laissa échapper le plus grand soupir jamais créé par son propre désespoir.

- Diantre, pourquoi Stephanie n’a pas choisi Super Fairy à la place de Super Terra ?


Haru no sakura

Enfin ! Le printemps est arrivé, et avec lui les merveilles qu'il offre ! Parfums doucereux, hormones chamboulées, flore et faune revêtant leurs plus belles couleurs, et même une séance de dédicaces ! Comment ça vous n’étiez pas venus pour ça ? Ne le dites surtout pas à haute voix, vous risquez de vexer quelqu’un…

Quel événement, au Parc Naturel de Doublonville ! En plus de l’annuelle contemplation des arbres en fleurs, cette fois, la mairie a décidé d’inviter un Poké Warrior en personne ! Que vous soyez un fan inconditionnel de la série, un(e) fanboy / girl du personnage de Super Terra ou un malheureux dommage collatéral pris dans les mailles diaboliques du fanatisme poussé à l'extrême, vous vous retrouvez dans le parc de Doublonville et devez admirer (ou subir) le spectacle de la star. Sinon, vous pouvez vous isoler un peu plus loin pour profiter de votre pique-nique et siroter votre thé ou votre petit verre d’alcool. Mais attention, un pokémon gourmand n’est jamais très loin, et une fan un peu trop excitée non plus…

D’autant que Super Terra va se promener toute la journée dans le parc, entre séances photo, récitation de poèmes d’amour, micro-concert et loterie, il y a de quoi faire, et vous risquez d’avoir du mal à vous en débarrasser ! Sans compter les stands de goodies, qui doivent absolument faire leur chiffre en fin de journée. Ma parole, quelle journée !





Règles du jeu


Cette première manche fonctionne comme un event classique, vous arrivez dans le parc et assistez au début de l’évènement avec la rencontre entre Super Terra et ses fans les plus assidues. Il risque d’y avoir un peu de monde près de la fontaine centrale, mais il reste de la place pour s’installer et préparer son petit repas ! En d’autres termes, vous êtes libres !

Ah zut- Attendez écartez vous, Super Terra approche. Oups, oulah ça bouscule un p- Su-per-Ter-ra ! Su-per-Ter-ra ! IIIIIIIH ♥



La première manche dure jusqu’au 15 mai !
Pensez à vous inscrire ici avant de poster !




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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyVen 6 Mai 2022 - 14:33
Ah le printemps ! Douce saison où la nature essaie de vous tuer.

« ATCHOU !! »

Octave renifla bruyamment. Du bout des doigts, il baissa le masque de tissus qu’il portait par décence pour l’humanité, dévoilant son nez rouge et irrité. Grimace. Besoin d’éternuer. Vite, il retira un mouchoir en papier de sa poche. Trois autres s’en échappèrent sans qu’on les ait sonné et chutèrent mollement dans un bouquet de violettes. Zut. Contaminés.
Aux portes du décès, le jeune homme renifla à nouveau le temps de déplier le carré récalcitrant, puis le soulagement. Il se moucha, une fois, deux fois, trois même, au point ou il en était ; inaugurant et anéantissant d’un seul coup le kleenex. Ce qui en restait termina dans la poubelle, de même que les mouchoirs infectés et les quatorze autres qu’il s’était contenté d’entasser dans ses poches.
Il remit son masque, puis frotta ses yeux rouges et gonflés qui le démangeaient. L'apaisement dura une fraction de seconde et fut suivi une furieuse envie de les arracher. Merde. Il éternua. Encore. Et se moucha. Encore.

« Octave ? Le live est programmé ? »

Remettant son masque l’ingénieur acquiesça, s’évitant de parler, mais Victorine ne le regardait pas. Elle était trop affairée à vérifier pour la septième fois l’angle de la caméra braquée sur la roulotte de Super Terra. Elle l'ajusta d’un millimètre, zooma à l’excès sur la fenêtre, fit claquer sa langue contre ses dents serrés, signe qu’elle était frustrée et remit le plan large. Toujours absorbée par l’écran, elle réitéra sa question. Octave trouva la force d’articuler :

« C’est brogra… Il roula des yeux et abandonna la phrase compliquée. Oui.
Et la liaison ?
Aussi.
Vous en êtes certain ? C’est du direct, alors il nous faut du solide ! Indiqua Victorine en se tournant enfin vers lui. Les spectateurs doivent avoir l’impression que Super Terra est dans leur salle à manger ! Il faut qu’ils puissent distinguer chaque couture de son costume, apprécier la subtilité de ses gestes, les variations de sa voix ! On doit leur offrir la possibilité de se plonger dans son regard aux cils longs et fins, saisir la force de sa mâchoire sculptée, de ses lèvres sirupeuses et…
Il borte un gasque.
Peu importe ! Tempêta-t-elle en fracassant la bonnette poilue du micro contre un tronc d’arbre, avant de le menacer avec. On doit leur offrir le meilleur Octave. On doit être à la hauteur des Super Poké Warriors et à la hauteur de Super Terra ! »

Seul le dédain souleva les épaules de l’intéressé.

Dire que de toute l’équipe envoyée par la Tour Radio, ce n’était pas elle la plus allumée.
En bonne fan et cadreuse confirmée Victorine n’avait pas eu à faire beaucoup de forcing pour s’incruster, mais le pinacle de cette dream team était l’ahuri en costard à motif fleuri qui se gargarisait à l’ombre d’un tilleul.
Si Victorine représentait la groupie brutale au cri strident, Basile lui, était l’expert fanatique, l’adepte du micro détail et des théories multiples qu’il extrapolait sur un panneau de liège piqué de punaises entrelacées de fils rouges.
Intervenant de la rubrique pop culture de la station PokéFM, il faisait gonfler l’audimat à chaque debrief des épisodes de Super Poké Warrior. Grosses lunettes rondes à monture noire, moustaches fines et recourbées, Basile collait avec l’approche intellectuelle et cultivée par laquelle la Tour Radio avait décidé d’aborder l’évènement. Il était LE spécialiste et ce, quoi qu’en dise cette peste de Carmen dans son torchon de blog, soit-disant dédié à la franchise.
Sa réputation n’étant plus à faire, on lui avait laissé carte blanche pour la captation. Encouragé dans ses délires par la passion de Victorine, tous deux s’étaient lancés dans un projet ultra immersif avec caméra haute définition et surtout, une retransmission sonore inédite de l’ambiance grâce à plusieurs enregistreurs binauraux installés dans le parc.
Octave avait été diligenté en catastrophe sur le dossier, lorsque tout ce beau monde s’était aperçu qu’il ne suffisait pas d’appuyer sur un bouton pour que tout fonctionne. Ses dernières quarante-huit heures s’étaient écoulées le nez dans des paramètres complexes, entre batteries de tests et irruptions impromptues des deux hurluberlus. Il leur avait juré huit fois que, oui, on entendrait parfaitement le légendaire roulement de « R » de Super Terra, avant de barricader sa porte.
Ainsi, la veille au soir, Octave fêtait avec lui-même sa victoire sur une technologie qu’il installait le lendemain à l’aube.

Sonna l’heure de vérité.

Une onde d’excitation traversa le parc bondé, fouettant Basile et Victorine au corps. Le premier effectua un petit saut chassé en direction de la caméra et fut aussitôt cadré avec virtuosité par la seconde. Dans un seul plan, elle rentra la nature radieuse ponctuée de deux papillusions tournicotant, son collègue sous une pluie de pétales de cerisiers et l’arrivée tant attendue de Super Terra. Grandiose.
Le live était lancé. Micro en main, Basile en fit des tonnes et sur un ton si passionné, qu’Octave aurait presque daigné l’écouter s’il avait eu pour les Super Poké Warriors davantage qu’une méprisante incompréhension.
Il renifla. Ses longs doigts coururent jusqu’aux coins de ses yeux rouges, mais se ravisèrent. Son oreille le grattait. Il frictionna sa paume contre le pavillon sans grande chance d’apaiser cette sensation insupportable. Sa main retomba. Elle s’engouffra dans la poche de son bombers noir et en tira son pokématos qu’elle déverrouilla hâtivement avec l’espoir qu’il lui changerait les idées.
La retransmission se déroulait sans accroc. #LIVEWITHTERRA afficha ses premiers commentaires et une pluie d’émoji cœur balaya les hargneux qui trainaient.

Succès ? On dirait.

Octave sourit sous son masque et puis…

« Atchou ! Atchou ! Atchou ! »

Un quatrième se fit désirer, mais le laissa finalement tranquille. Il sentit que son nez commençait à couler et s’empressa de partir en quête d’un nouveau kleenex à ruiner. Pantalon fouillé, rien. Bombers vidé, aucune trace de mouchoir en papier. Le stress monta d’un cran. Il renifla tout en sachant qu’il ne tiendrait pas éternellement ainsi. La fouille de son sac ne donna aucun résultat. Pas le choix. Demander de l’aide à ses collègues.
Victorine et Basile s’étaient lancés dans une croustillante chasse aux fans, pressés de recueillir les réactions découlant des premières déclarations de Super Terra.
Ils débutèrent sobrement, jetant leur dévolu sur un grand blond en retrait, identifié par Basile comme un fan trop timide pour se jeter dans la meute de groupies. L’idée que l’homme soit seulement un être sensé et non suicidaire n’effleura pas le chroniqueur qui le salua et dégaina sa question à toute allure.

« On sait que Super Terra est très proche de la nature et des pokémons. De nombreux indices laissent même supposer qu’avant d’endosser le costume, le personnage était un ranger très engagé pour la préservation de la biodiversité. Que pensez-vous de la symbolique générée par cet évènement et l’invitation du Super Poké Warrior à communier avec ses fans autour de l’arrivée du printemps ? »

Il braqua son micro sous son nez, attendant avec des étoiles dans les yeux une réponse à la hauteur de son interrogation. Pour plus de drama, Victorine zooma, espérant saisir un regard humide d’émotion ; ou de panique, mais qui ferait la distinction ?

Totalement absorbés, aucun d’eux ne remarqua les mouvements de bras désespérés d’Octave. Reniflant à nouveau, il accepta la dure réalité. Sa survie ne dépendait que de lui.
Sous ses paupières gonflées, son regard balaya la foule amassée autour du Super Poké Warrior à la recherche d’une solution. Elle se présenta rapidement, portant les traits d’un vieil ado plus bourgeonnant que le cerisier sous lequel il était installé.
Stand de crêpes égale serviettes en papier.
Le chemin le plus rapide ? Couper à travers la meute de fan surexcités.
Octave serra ses doigts autour de son portefeuille et se lança sans hésitation.

Le premier choc fut le plus difficile.
Par là où il arrivait, le public formait une entité compacte et mouvante dans la quelle il était difficile de se faufiler. Il bourra demoiselles et damoiseaux sans égard. Son nez le démangeait et la simple idée de devoir s’essuyer sur un revers de manche l’horrifiait.
Croyant qu’il cherchait à gruger, une fille s’interposa avec détermination. Octave renifla — c’était la dernière fois qu’il pouvait se le permettre avant une catastrophe — il frotta ses yeux boursouflés et chercha à s’expliquer, mais percé de petits cris, un gloussement commun ondula à la surface du groupe et détourna l’attention de l’adolescente.
Super Terra préparait-il son inimitable déhanché ? Octave ne resta pas pour s’en assurer. Il écarta l’inconnue qui perdit l’équilibre et tomba dans les bras d’une jolie brune à lunettes. Leur regard se croisèrent et Cupidon décocha sa flèche.
L’ingénieur poursuivit sa pénible progression dans la jungle de bras, de drapeaux et de cosplay, jouant des coudes et des pieds, jusqu’à enfin atteindre l’autre bout de la marrée humaine. Il s’en extirpa comme saute un bouton de champagne. Pop !
Sa silhouette en fil de fer bondit d’un bon mètre, bousculant un tout petit pokémon habillé en hommage à son Poké Warrior préféré. Le temps lui manqua pour l’aider à se relever. Un « Bardon » jeté à la volée et il se précipita contre le comptoir du crêpier, grillant toute la file d’attente et s’intercalant, au bord du trépas, entre un couple de haydaims et la gourmandise commandée.
Octave écrasa le premier billet tiré de son portefeuille sous le nez froncé de l’honnête commerçant. Ce dernier s’apprêtait à lui faire remarquer son impolitesse, mais l’ingénieur le coupa, criant plus qu'il ne parlait. Le temps était compté. Vannes ouvertes, les chutes Tohjo déferleraient bientôt.

« Serbiettes !! »

La moue du vendeur releva le duvet de moustache aux coins de ses lèvres. Index sur le menton, il chercha sur la carte à quelle crêpe correspondait cet étrange intitulé. Octave l’aurait étouffé avec sa pâte.
Il inspira — par la bouche, autrement il se serait noyé dans sa propre morve — et réitéra plus posément sa demande en articulant comme il le pouvait :

« J’agète bos serbiettes en babiers.
Ah ! Mes servieeeettes ! Vous avez un petit défaut de prononciation, je n’avais pas compris. On ne vous l’a jamais dit ? Bon, bon… Il vous en faut combien ?
Dout.
Ah ? Euh… C’est que… Commença le pâtissier, bien embêté, avant de remarquer la face se zombie qui le scrutait si intensément qu’on aurait cru qu’il s’apprêtait à lui bouffer la cervelle. Et puis ses yeux trop rapprochés tombèrent sur le montant du billet. Soit ! Si vous insistez. »

Il poussa un paquet de serviettes vers Octave qui en attrapa trois. Sans prendre le temps de les séparer, il tira son masque et délivra enfin son nez en feu. Soulagé, sa tête tomba en arrière, il éternua juste après. Il récupéra une autre serviette sous le regard réprobateur du haydaim et de sa douce. Tous deux mastiquaient leur crêpe avec lenteur, plantés devant celui qui leur avait grillé la priorité sans s’excuser. Cas d’extrême urgence, ils pouvaient comprendre, non ?
Octave renifla en se frottant les yeux. Avec ces superbes bois fleuris, le cervidé prenaient pour lui un air de bombe sur pattes. Il fronça les sourcils et une larme coula de son œil le plus irrité.

«  J’de jure que j’de capture à bains nues si tu m’abroches. »

Ce ne serait peut-être pas nécessaire. Bien à l’abri dans les branches roses d’un cerisier, Maestro veillait. Depuis une semaine son ami luttait en vain contre le pollen et conscient de son état, le nostenfer l’avait suivi en douce en début de matinée, surpris de le voir quitter sa chambre bien plus tôt que d'habitude.

Tête en bas et ailes repliées, il se tenait prêt.


H.R.P:


Dernière édition par Octave Ferys le Ven 13 Mai 2022 - 10:38, édité 2 fois
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GordonPokémon dressé

Gordon


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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyMar 10 Mai 2022 - 14:46
Céladopole - 14h30 - nuageux

-Merci à toutes et à tous d'être venus ! Nous allons sans plus tarder commencer, je crois que tous les participants sont lààà… Quatre, cinq, six eeet sept, parfait. Donc la semaine passée, nous avons vu comment retrouver la carte signée par un de vos spectateurs dans la bouche de sa voisine. Aujourd'hui on passe aux choses sérieuses, comment faire disparaître votre binôme ! Mettez-vous deux par deux… Ah oui, vous êtes un nombre impair. Mmmh parmi les gens qui vous accompagnent sans prendre part au cours, n'y a t-il personne qui veuille faire office d'assistant ? Vous là-bas, le Poichigeon. Je sens en vous l'âme de… Non ? Tant pis, Stellon le Grand sera donc l'assistant deee..! Quel est votre nom déjà ?

-Carrie !

-Très bien Carrie ! Alors mettons-nous au centre de la scène; les autres regardez bien…

C'est ainsi que débuta le second cours de magie qu'avait pris l'équipe pokémon de PokeTV. Tessa était passée les prendre un à un avec sa fourgonnette pour amener les trois compères à leur rendez-vous, puis elle reviendrait les chercher quelques heures plus tard. Ensuite, il était prévu qu'ils voient ensemble les derniers éléments avant le direct du lendemain, prévu à Doublonville, pour l'arrivée du printemps et plus encore ~
Afin de se préparer au mieux, ils avaient réservé en avance des places pour le train reliant la ville à Safrania, histoire d'être sur le pied de guerre, sur place, dès la matinée.

Maintenant que le programme est établi, nous pouvons reprendre le cours de Stellon le Grand !

Ce dernier se trouvait donc au centre de la scène en compagnie de Carrie, à qui il expliquait les gestes à accomplir et formules à réciter pour que la magie opère (c'est un jeu de mots, vous l'avez ?). Après la théorie, ils passèrent à la pratique : Stellon le Grand ! s'allongea sur le meuble prévu à cet effet, la magicienne novice le recouvrit d'un drap en velours scintillant et exécuta les leçons apprises il y a quelques minutes. Un claquement de doigt plus tard, le drap s'affaissa et Stellon le Grand ! avait disparu ! Un murmure de surprise s'éleva du public où se trouvaient les apprentis, ébahis par ce qui venait de se passer sous leurs yeux. Ils regardèrent aux alentours, cherchant des yeux leur enseignant sans qui les quarante pokédollars qu'ils ont dépensé par cours ne servaient plus à rien. (Tiens, ça serait une belle arnaque pour Kira ça. Encore aurait-il fallu qu'il participe à la leçon pour apprendre ce tour, qu'ensuite il dispense des propres cours, puis une fois que les élèves ont payé, hop ! Disparition dans l'ombre ~)

Toujours est-il que, Stellon le Grand ! étant un magicien de parole, il ne s'était pas évaporé avec l'argent des citoyens de Céladopole. Il réapparut ainsi quelques instant plus tard, par les coulisses du théâtre dans lequel ils se trouvaient. Le public miniature applaudit le talent de la demoiselle qui avait réussi du premier coup, et la réapparition surprenante de leur mentor.

-Très bien Carrie, très bien ! Les autres, vous avez des questions ? N'oubliez pas, la clef, c'est la confiance. En vous tout d'abord, et en votre binôme aussi. Montrez-nous vos talents !

Les apprentis défilèrent les uns après les autres, avec plus ou moins de succès. Arriva le tour de Gordon dans le rôle du prestidigitateur, accompagné de Drotisma en assistant.
La confiance ? Check.
Le drap recouvrant le Pokémon spectre ? Check.
Les mots provenants d'une langue morte que seul Tommy comprendrait s'il avait pris latin au lieu de grec ? Check.
Il ne restait plus au Psystigri qu'à claquer des doigts, comme l'avaient fait ses prédécesseurs. Mais il n'y arrivait pas. Du coup il pris l'initiative de taper dans ses pattes. Si le but était de faire du bruit pour valider la formule, là au moins c'était pas compliqué ! Et d'ailleurs ce fut efficace puisque le drap s'affaissa, confirmant la disparition du petit Pokémon.

-Nooooon, malheureux ! Vous venez de condamner votre ami à errer pendant les prochaines quarante-huit heures dans un monde qui n'est pas le sien… Pourquoi n'ai-je pas pensé à vous prévenir avant : pas d'initiative personnelle ! Bon, voyons le bon côté des choses, maintenant vous êtes un nombre pair de participants ! Continuons avec le tour du coéquipier coupé en deux, mais dans le sens de la longueur.

Gordon cligna deux fois des yeux à l'annonce de la disparition de son collègue, avant de se retourner, l'air à la fois dubitatif et impassible, vers Steadigeon. Le volatil semblait aussi désemparé que lui. Ou alors il avait juste faim. Difficile à dire sous cet air éperdument… perdu.
Avant d'écouter la suite, le Pokémon psy sortit son pokénav pour envoyer un message à Tessa. "Prends un café et préparer le matériel dans la camionnette. Drotisma sera absent." Ce qui, en langage plus courtois, signifierait : notre caméraman préféré est momentanément porté disparu, du coup il faudra emporter à Doublonville le matériel lourd et volumineux pour que toi, Tessa, le remplace à l'aube de cette journée. Ah et du coup il faudra y aller en voiture, parce que le matériel est… trop lourd et volumineux pour le train. Bisous.

Les leçons de prestidigitation reprirent normalement le reste de l'après-midi. Nul autre incident n'était à déplorer. Jusqu'à ce qu'arrive dix-sept heures trente.

-Vous êtes sérieux ?! Vous pouvez pas faire disparaître les gens comme ça et ensuite dire à ses proches qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter !

-Théoriquement, c'est votre ami qui l'a fait disparaître…

-Mais là n'est pas la question enfin ! On a besoin de lui, donc refaites vos abracadabra et rendez-le nous !

-Attention à ce que vous dîtes, malheureuse ! On a déjà eu un incident, ce n'est pas la peine d'en créer un autre en récitant des formules à val vau l'eau ! Votre collègue reviendra de lui-même dans… À peu près quarante-cinq heures maintenant. Tout ira bien pour lui, les gens n'en ressortent pas trop changés en général. À présent, si vous voulez bien disposer, on se revoit la semaine prochaine à la même heure !

-Pas trop changé ? Ça veut dire quoi, pas trop changé ?! Et où est-il exactement ?

Au fur et à mesure que Stellon le Grand ! poussait Tessa vers la sortie, la jeune femme enchaîna les questions sans obtenir de réponses. Derrière suivaient Gordon et Steadigeon, silencieux, en écoutant les humains se chamailler. Une fois dehors, Tessa soupira puis suggéra à son reste d'équipe de se mettre en avant : la route allait être longue jusqu'à Doublonville, il n'y avait plus une minute à perdre.

Durant le trajet, le Psystigri expliqua succinctement ce qu'il s'était passé, ainsi que les niveaux tours appris durant cette session. La conductrice écoutait d'une oreille, et de l'autre elle organisait dans sa tête le planning du lendemain, avec une personne en moins. Leur caméraman qui plus est. Elle allait devoir retourner sur le terrain, avec sa grosse caméra sur l'épaule, sous ce début de chaleur printanier…

-Tiens, Gordon, je t'ai pris un petit quelque chose, dans la mallette sous tes pattes. Steadigeon, pour toi aussi mais c'est à l'arrière du camion.

À la prochaine pause qu'ils prirent, les deux Pokémons ouvrir leur cadeau et découvrirent un costume : pour le bipède psy, une tenue aux couleurs de Super Terra ajusté pile poil à sa taille; pour le volatile, le costume de la célèbre Cosmic Queen, interprétée par Dahlia qu'ils avaient eu l'occasion de rencontrer. De loin. Ils remercièrent leur amie et reprirent la route, pressés d'enfiler leurs nouveaux vêtements le lendemain. Oui messieurs dames, ils travailleront dans ces tenues, on ne voit pas le problème !

Après plusieurs heures de route, le petit groupe était bien fatigué et ravis d'enfin pouvoir se poser. Ils avaient réservé dans un hôtel, pas très loin du parc où avaient lieu les festivités du lendemain. Dernières vérifications du matériel, testage des tenues de travail adaptées pour l’occasion et repas bien mérité étaient au programme de cette fin de journée. Ils programmèrent leur réveil et après une dernière séance potin, ils étaient fins prêts à rejoindre Drotisma dans leur rêve.

*~*~*~*~*~*~*~*~*

Doublonville - 10h00 - ensoleillé

L'équipe de PokeTV - ou ce qu'il en restait - était arrivée dans le parc où avaient lieu les événements en avance, histoire de ne pas rater l'apparition de la star de Super Pokéwarrior. Gordon savait que parmi les Pokémons aussi, un engouement certain était présent lorsqu'il était fait mention de cette série. Elle avait réussi à cibler les cœurs, qu'ils soient petits, gros, ou humains. Bon après pour les gros Pokémons, ça devenait déjà plus problématique parce qu'en vrai, ils ne rentrent pas forcément dans le salon…

Quoi qu'il en soit, Tessa s'était mise d'accord avec ses collègues pour qu'ils évitent, exceptionnellement, les plans aériens. En temps normal, Gordon aurait grimpé sur la tête du Poichigeon et Drotisma aurait pu suivre l'action dans les airs, mais la jeune femme était limitée à un mètre septante-cinq et aucune capacité à voler. Ce qui était fort dommage, car une vue du parc en cette saison aurait fait une belle intro… À la place, le petit reporter devra jouer des coudes et s'imposer parmi la masse de gens qui couraient vers la roulotte, espérant avoir la meilleure place pour voir la sortie de leur héros en collant jaune.

Une fois une place acceptable trouvée, ils lancèrent le direct et commencèrent à décrire les différentes activités mises en place pour l'occasion, histoire de meubler avant de découvrir en live l'apparition de Super Terra. Un sentiment d'exaltation se faisait sentir au fur et à mesure que le temps avançait et la foule s'aggloméra de plus en plus, commençant à bousculer les gens tranquillement installés. Gordon finit par se faire bousculer par un malotru qui courait à travers la foule, prêt à morver sur quiconque se mettrait sur son passage. Dégoûtant. Les aléas du direct, en cas de problème il n'aurait pas pu couper ça et son costume aurait été fichu pour le reste de la journée… Heureusement, le Tadmorv humain eut la décence de continuer son chemin sans s'arrêter, probablement à la recherche d'une autre cible à contaminer avec ses sécrétions nasales. Finalement arriva le moment où l'acteur rejoignit l'air libre, de courte durée étant donné que la foule de groupies en délire se jeta sur lui pour demander des autographes sur des parties parfois questionnables de leur anatomie (non mais vraiment, qui voudrait une grosse marque de feutre sur son front ?).

Rapidement, le petit reporter prit la décision de s'extirper de la masse pour éviter d'être étouffé par tous ces humains sans égards envers les créatures plus petites qu'ils pourraient écraser sous leurs pieds pas encore bronzés. Tessa fit un signe à Gordon pour lui faire comprendre que c'était dans la boîte, ils pouvaient à présent aller ailleurs, à quelque part de moins dangereux. Ils se promenèrent donc, de stands en stands, filmant et commentant la foule heureuse de retrouver les beaux jours et s'activant pour découvrir toutes les activités. La petite troupe s'arrêta devant des artistes de rue qui performaient pour l'occasion, permettant ainsi aux téléspectateurs ainsi qu'à leurs oreilles de se reposer face au brouhaha qui avait précédé… Peut-être Gordon aura-t-il lui aussi l'occasion de signer quelques autographes, soit de par sa notoriété, soit sur un malentendu si on le prenait pour la doublure-pokémon officielle de Super Terra ?
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Jack AlvadonCoordinateur

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyJeu 12 Mai 2022 - 22:51

Le regard vaguement réprobateur d'Aria enlevait à Jack toute envie de se mettre franchement en rogne, car il savait qu'il était complètement responsable de la situation. Cependant, il employait de ce fait une stratégie tout a fait mature face à l'Oratoria, l'Éleveur avait croisé les bras et... boudait. Le printemps était une saison tout a fait charmante avec sa température qui remontait, ses arbres en fleurs qui mettait tout le monde de bonne humeur et certains Pokémons qui revêtaient un pelage ou une tenue très seyante. C'était hélas vachement moins sympa quand une horde de fans beuglaient dans un concert de voix tellement aigus à en perturber un écosystème.

Mais c'était hélas ça le défaut de s'intéresser à rien de l'activité humaine. Jack ne regardait jamais la télévision, et lisait les journaux en zappant tous les articles qui parlaient de trucs le gonflant, articles qui servaient la plupart du temps à alimenter la cheminée. Et un rassemblement de fans autour des Super Pokés Warriors était typiquement le genre d'événements qu'il rangeait dans les trucs chiants et, avouons-le, assez con.
C'était pourquoi quand, voulant faire plaisir à Aria, il avait proposé un pique-nique au parc de Doublonville, il s'était pas du tout dit que ça serait un plan de merde. Il était même assez motivé par l'idée de passer du temps dans un parc, entourés de sa famille et de Pokémons locaux, se disant que les quelques humains présents seraient certainement en quête de calme eux aussi et que donc devrait pas y avoir d'interactions.

C'était quand il avait vu le premier groupe de groupies qu'il s'était dit que ça puait. C'était beaucoup trop animé pour que ça soit des gens venus apprécier la SERENITE qui devait normalement être OMNIPRESENTE dans un lieu de CALME.
Jack avait envie de ce CALME, et il sentait qu'il allait lui manquer. Et cette sensation se confirma lorsqu'il vit l'affiche annonçant le rassemblement.
A cet instant il aurait bien battu en retraite mais... Mais le regard de Cero, son Hariyama s'était illuminé. Car Cero était un enfant dans un corps pas du tout adapté, Cero voulait aider les gens et était par conséquent extrêmement admiratifs envers les super-héros. Il était d'ailleurs la seule raison pour laquelle il y avait une télévision à la Pension, car il ne ratait pas un seul épisode. Bref, le sumo avait l'air vachement enthousiaste a l'idée de voir Super Terra « en vrai », et Jack n'avait pas eut le cœur de lui dire non.

Résultat des courses, ils se retrouvaient assis sur une nappe à grignoter le pique-nique dans une zone précédemment envahie par les touristes et qui contenait donc vachement plus d'emballages de bouffe en tout genre utilisé qu'ils n'y aurait du en avoir à la base. Cero, excité comme une puce, dévorait un Donut que son Eleveur avait préparé avec entrain, sans sembler avoir conscience de l'humeur de celui-ci, Jack boudait et Aria le regardait avec une mine qui signifiait qu'il se prendrait un jet d'eau dans la tronche s'il pourrissait le moment de bonheur enfantin de l'Hariyama.
Jack finit par soupirer, et se résolut à prendre sur lui. Il allait pas faire payer à Cero sa mauvaise humeur et... Il venait d'apercevoir un petit ballet de Papillusion tout mignon, le genre d'événement tout con mais qui met un sourire sur ton visage. Il écarquilla un sourira, posa les mains dans l'herbe et ressortit la gauche enveloppée d'un chewing-gum qui avait été craché au sol.
Si y avait eut moins de gens autour la journée aurait été parfaite.
Jack aimait pas les gens.

Mais finalement, il dut quand même s'en approcher. Parce qu'à un moment, il fallait bien laisser Cero faire ce pour quoi il était aussi excité, aller chercher un autographe de Super Terra.  Aussi, au beau milieu de la foule de groupies adolescentes se tenait un Pokémon de plus de deux mètres, qui tenait un morceau de papier cartonné et un grand stylo noir. Il piaffait d'impatience, son corps gigantesque tremblant presque en pensant à comment il allait encadrer (enfin, faire encadrer par Jack) son autographe, et ou il le mettrait dans sa chambre.
Sauf que c'était juste pas possible de laisser un Pokémon comme Cero sans surveillance au milieu d'une foule. Cero était doux, Cero était bienveillant, profondément gentil... Mais était également aussi avec son corps qu'un Spinda avec une machine à coudre. S'il s'excitait un peu trop, y allait avoir de la groupie qui allait voler.

Aussi Jack et Aria s'étaient résolus à le surveiller. Au milieu de la nuée de groupies (qui trouvait sa présence un peu cheloue, fallait avouer), il était pas spécialement dur à repérer, donc ils ne risquaient pas de le paumer, si... ?
Accoudé à un arbre en fleurs, Jack surveillait le géant qui sautillait presque sur place puis... puis la séance de dédicace commença.

- « SUPERHA TERIIIIIYAAARAAAAAAAAAAMAAAAAAAAAAAAA ♥♥♥♥ »

Oh punaise, il en revenait pas d'à quel point des gens pouvaient s'enflammer pour une dédic... Est-ce que cette demoiselle venait de demander de se faire dédicacer le ventre ?
Bordel, il sentait l'excitation de la foule monter. Il avait le vague pressentiment que la journée allait devenir encore plus pourrie, les gens excités devenaient encore plus débiles que d'habitude. Et il craignait que l'ambiance déteigne sur son Hariyama préféré. Il allait s'approcher pour lui intimer de pas trop s'énerver lorsque...
Deux personnes déboulèrent face à lui.

« On sait que Super Terra est très proche de la nature et des pokémons. De nombreux indices laissent même supposer qu’avant d’endosser le costume, le personnage était un ranger très engagé pour la préservation de la biodiversité. Que pensez-vous de la symbolique générée par cet évènement et l’invitation du Super Poké Warrior à communier avec ses fans autour de l’arrivée du printemps ? »

Jack cilla, écarquilla les yeux, son cerveau peu entraîné à ce genre de discours mit quelques secondes à piger totalement ce qu'on venait de lui dire. Et encore une poignée d'autres à se demander POURQUOI on lui demandait ça. Qu'avait-il fait à Arceus pour mériter ça ?

- « … Je m'en tape, en fait. »

La réponse articulée avec la mine blasée de Jack sembla sidérer ses interlocuteurs. La cadreuse pointa son appareil vers l'Éleveur qui envisagea sérieusement de lui faire avaler, et le chroniqueur prit un air pensif, caressa sa moustache avec l'air caractéristique de la personne sûre d'elle, puis repositionna ses grandes lunettes sur son visage.

« Je vois que j'ai affaire à un fan de la première heure. Votre réplique était une magnifique reprise de la splendide punchline de Super Thunder, saison deux épisode vingt-huit dans la sombre affaire des queues de Ramoloss. Et donc, que pensez-vous de la capacité de Super Terra à sublimer les valeurs du printemps ? N'estimez-vous pas que sa capacité à faire vibrer une communauté entière autour de celui-ci en fait d'une certaine façon un véritable héros ? Que dis-je, un prodige ?  »

Aria jeta un regard inquiet à Jack, qui lui confirma ses craintes. Il allait péter un câble. L'Éleveur fronça les sourcils au point de risquer de les bloquer à tout jamais, et entreprit de répondre posément.

- « Bon... J'en pense que ce ORA d'événement commence sincèrement à me broyer les TORIA ! Vous venez a mille, venez foutre la mATO, et maintenant vous venez me faire RIA avec vos questions à la cORA ? »

Le volume de Jack montait dangereusement, malgré les tentatives d'Aria pour censurer les mots, ayant capté que le tout risquait d'être entendu par des enfants. Mais cela ne dura pas longtemps. Après une bonne demi-minute à tempêter, il se prit finalement un jet d'eau dans la tronche, jeta un regard agacé à Aria, se prit ensuite une mandale et elle le fit regarder l'endroit ou se trouvait la horde de fans.

- « Oh putain, on a perdu Cero... »

Super Terra s'était déplacé, et avec lui la bande de groupies, dont faisait partie l'Hariyama. D'ailleurs, la présence de deux d'entre elles par terre qui semblaient un peu sonnées lui faisait penser que le sumo avait dut en bousculer quelques unes.
Voyant que le dénommé Basile profitait de son interruption pour tenter de reprendre le contrôle de la conversation, Jack rouvrit la bouche.

- « MAIS FERMEZ LA ! ET DEGAGEZ ! »

Le blondinet leur rentra dedans plus qu'il les écarta, et commença à partir à la poursuite de l'éléphant dans un magasin de porcelaine. Bordel, il avait pas le choix. Il allait devoir demander de l'aide à des humains.
Il s'approcha du premier stand qu'il trouva, en l’occurrence de la bouffe, et se mit à brailler.

- « Est-ce que quelqu'un a vu un Hariyama a l'air content et paumé ? Répondez-moi s'il vous plaît bande de g... Heu je veux dire répondez please, il va se perdre sinon ! »

Cero, de son côté, vivait sa meilleure vie. Il n'avait pas encore réussit à obtenir son autographe, mais ne désespérait pas. Même s'il venait de se faire disputer par une fan parce qu'il lui avait marché sur le pied. Il était quand même un peu triste, car elle avait crié très fort et il avait été exclu du groupe, alors qu'il espérait se faire des amis...
L'Hariyama regarda alors à droite, puis à gauche. Aria et Jack n'étaient pas la. Autour de lui, il voyait des artistes errants. L'Hariyama se cramponna à son autographe pas encore autographé, et commença à trembler, puis à gémir.
Il était perdu.
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Gwendolyne StappletonCivile

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Rps en cours :
Visite au manoir (Elias)
Un doux parfum d'aventure

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyDim 15 Mai 2022 - 16:37
Derrière la vitrine de la boulangerie, un petit garçon fixait attentivement la lumière verte du feu tricolore. Dans sa tête, il compta attentivement les secondes, avant de murmurer un « maintenant » qui manqua de peu le passage à l’orange. Raté. Au comptoir, sa mère discutait bruyamment avec la vendeuse et deux autres dames de passage, tandis qu’une jeune apprentie les regardait faire avec un sourire crispé, attendant sans un mot qu’on lui dise lequel des deux pains au chocolat elle devait mettre dans le sac. Le feu repassa au vert, et quelques voitures traversèrent doucement le passage piéton du coin de l’avenue.

« Mamaaaan…
– Oui une minute mon chéri ! »

Le petit leva les yeux au ciel et lâcha un soupire à peine contenu. Agacé, il se retourna en direction de la vitrine, et découvrit au même moment une superbe voiture lustrée se poser docilement au pied du feu rouge. Son toit arrondi lui rappela les voitures qu’il avait vues dans le vieux livre aux pages jaunies de la bibliothèque de l’école. Est-ce que c’était la même ? Le garçon voulut s’adresser à sa mère pour lui poser la question, mais la voyant glousser devant les bras enfarinés du boulanger, il se ravisa et colla à nouveau son nez contre la vitrine. Les fenêtres étaient noires, impossible de savoir qui se trouvait à son bord. Peut-être quelqu’un de riche ? Ou quelqu’un de célèbre ? Est-ce que les gens dans la voiture voient ce qu’il se passe à l’extérieur, eux ? Comme pour lui répondre, la fenêtre avant se baissa lentement et révéla un homme moustachu. Celui-ci croisa son regard, et le salua respectueusement en inclinant la tête.

L’enfant sautilla d’excitation, pointant la voiture du doigt tout en arrosant sa mère d’appels frénétiques. Celle-ci se retourna, piquée d’agacement, et voyant que l’avenue était vide, sermonna son fils avec vigueur. Le feu passé au vert, l’enfant n’eut pas le temps de voir l’incroyable voiture tourner doucement à gauche pour s’engager dans une autre rue.

À l’intérieur, un doigt fin enfonça le bouton de l’interphone.

« Oswald, êtes-vous sûr que nous sommes sur le bon chemin pour rejoindre la gare ? Nous avons tourné à droite hier.
– Nous allons faire un petit détour, mademoiselle. »

Sourcil levé, Gwendolyne glissa doucement son regard carmin vers celui de Patty, assise de l’autre côté de la banquette. Celle-ci lui répondit par un simple sourire, suite à quoi le doigt de la jeune héritière enfonça le bouton de l’interphone avec encore plus de force.

« Puis-je savoir où nous allons ?
– Il serait regrettable de ne pas profiter d’une si belle journée, n’est-ce pas ?
– Oswald…
– Le parc naturel n’est pas très loin de la gare. J’ai pensé qu’une sortie vous serait bénéfique après ces longues journées de négociations. »

Gwendolyne se redressa sur son siège et prêta davantage attention aux enseignes et aux bâtiments qui défilaient à l’extérieur. Au même moment, le son du verrouillage des portières sonna dans l’ensemble du véhicule. La Stappleton adressa un regard méfiant à sa femme de chambre et reçut pour réponse un visage emprunt de la plus douce des innocences.

« Tu es dans le coup je présume.
– Il paraît que le parc naturel est tout joli en ce moment ! Et puis les arbres sont roses avec plein de fleurs, et il fait si beau ! Tu es restée longtemps enfermée ces derniers jours, il faut prendre un peu de soleil tu sais !
– Mademoiselle Patty a raison, une demoiselle de votre rang ne doit pas manquer de vitamines.
– Je me passerais de vos commentaires Oswald. »

La voiture bifurqua vers la gauche et ralentit progressivement au pied d’un nouveau feu. Le passage piéton fut immédiatement pris d’assaut par une série de jambes pressées, rendues colorées par l’arrivée du printemps.

« Je peux tout aussi bien prendre le soleil dans le jardin du manoir, il n’est pas nécessaire d’aller jusque là.
– C’est pour votre bien mademoiselle.
– Je n’ai aucune envie de voir du monde, dès qu’il fait beau les gens sont fatigants. Avez-vous au moins prévenu Daniella ? Nous ne voulons pas l’inquiéter inutilement.
– C’est elle qui a préparé la salade et les sandwich pour le pique-nique !
– …

La voiture redémarra lentement.

– Je suis donc victime d’un complot. »

***

La nappe à motifs floraux s’agita avec élégance au dessus de l’herbe verte du parc avant de s’y allonger sans aucun pli. La grosse valise de cuir s’ouvrit après deux claquements et dévoila une vaisselle de porcelaine immaculée, soigneusement rangée dans des petites poches en toile de lin brodée. Oswald jeta un œil à sa montre, et, constatant qu’il était encore trop tôt pour manger, se chargea de positionner méticuleusement les petits coussins d’assise, attendant patiemment le retour de sa patronne et de la petite femme de chambre qui l’accompagnait.

En contrebas, le long de l’allée centrale, il y avait foule. Un groupe opaque de fans hystériques suivait la coqueluche du jour tandis qu’il s’éloignait de la place de la fontaine pour poursuivre sa procession à l’intérieur du parc. Légèrement en retrait, Patty observait la scène avec curiosité, tandis que Gwendolyne qui l’accompagnait contre son gré peinait à faire de l’ordre dans les critiques qui flottaient dans sa tête à l’encontre des innombrables fans.

« J’ai l’impression qu’il fait des autographes ! Ça ferait trop plaisir à Didi qu’on lui en ramène un !
– J’ai du mal à croire que Daniella regarde ce genre de chose…
– En fait c’est surtout la baston qu’elle regarde je crois. Mais bon ! En plus elle aime bien Super Terra, même si son warrior préféré c’est Super Ven-
– Iiiiiiiiiih ! »

Super Terra venait de s’installer sur une petite estrade, guitare sous le bras. Patty attrapa le bras de la petite héritière et l’invita à se rapprocher pour entendre sa petite chanson, tandis que le groupe de fans se tut subitement, afin de laisser à leur idole le champ libre pour exprimer tout son talent. Les cordes vibrèrent, la voix grave du combattant masqué résonna et reçut immédiatement en réponse le soupire charmé de son assistance.

Gwendolyne glissa ses deux longues couettes noires par derrière ses épaules afin de contenir son agacement. À cette heure-là, elle devrait être dans le train, en train de siroter un thé fruité pendant qu’Oswald lui listait la suite du programme de la journée. Et la voilà désormais noyée au milieu d’une plèbe libidineuse et plus irritante que le pollen qui flottait dans l’air. La découverte des nombreuses affiches au milieu du parc avait pris le majordome par surprise, qui ne pensait pas que l’endroit allait accueillir un tel événement à une période où, en règle général, le parc était relativement calme. Mais pour Patty la présence de Super Terra n’était qu’une raison supplémentaire pour profiter de la journée, alors le pique-nique fut maintenu, ne serait-ce que pour changer un peu les idées de la petite Stappleton.

La mélodie glissa finalement le long du manche de l’instrument à corde. Super Terra fredonna quelques secondes, le visage tourné vers la branche fleurie qui semblait tendre dans sa direction. Ses doigts pincèrent quelques cordes, une gamme quelconque qui sonna comme le pinacle de la création musicale dans l’oreille des fans présents dans le public. Le poké warrior récita alors quelques vers, tantôt chantés, tantôt parlés. Patty pencha la tête, se demandant si l’homme savait réellement ce qu’il était en train de faire, puis scruta la foule d’un air distrait. Finalement, il rendait mieux à la télé, pensa-t-elle, alors même que son regard se posa sur le regard brillant d’admiration d’un Hariyama dont le crâne luisant semblait percer la foule. Un nouvel air de guitare, et la foule s’agita de nouveau. Les vers n’étaient pas des plus brillants, il fallait le reconnaître, et dégoulinaient d’un amour creux que Patty parvenait à percer à jour sans difficulté. Aussi bon acteur soit-il, il n’était pas réellement convaincu par ce qu’il racontait, cela se voyait. Enfin, cela faisait partie de son travail, non ?

Au terme de quelques minutes, le micro spectacle toucha déjà à sa fin. L’artiste remercia son spectacle et informa à son public qu’il le retrouverait près du petit étang pour une première séance de dédicaces. Naturellement, la grande majorité de la foule le suivit en un bloc compact.

« Hihi c’est vraiment ringard en fait ! Je pensais pas qu’il y avait autant de gens qui pouvaient aimer ça. Les rimes étaient même pas correctes en plus…
– Hm… »

Dos à Patty, Gwendolyne observa la troupe s’éloigner doucement, sans un mot. La jeune domestique n’y prêta quant à elle que peu d’attention, trop préoccupée par le Hariyama qui venait de se faire chasser du groupe de fans après avoir bousculé l’un d’eux. Le pauvre bonhomme semblait tout désorienté et sa détresse ne put échapper à la bonne âme de Patty.

« Je vais voir si tout va bien et on retourne voir Oswald, d’accord ?
– Oui oui. »

Un dernier regard interrogateur, puis Patty s’éloigna sous la surveillance de Gwendolyne qui, une fois à bonne distance, se retourna subitement, le visage tout empourpré pris entre ses doigts tremblants.

Mais, mais, quoi ? Comment ? Qu’est-ce qu’il lui prenait tout d’un coup ? La prestation de ce grand type en costume était lamentable, à peine préparée ! Et que dire de son poème, du niveau d’un enfant d’école primaire. Et pourtant… Et pourtant… Elle n’avait pas réussi à le quitter des yeux ! C’était plus fort qu’elle, il était si charmant, sous ces pétales de cerisier, et sa voix grave, on aurait dit qu’il ne s’adressait qu’à elle, rien qu’à elle, et seulement à elle. Il dégageait quelque chose de si doux et mystérieux, une vulnérabilité si émouvante ! Il était si-

Gwendolyne se retourna, s’assurant que Patty était toujours occupée par le grand pokémon combat. D’un pas calme, elle alla s’installer sur le banc situé à proximité, adressant un regard désintéressé à Patty avant de se tourner à nouveau pour cacher ses joues rougies d’embarras, sa main sur sa poitrine essoufflée.

Impossible, il ne fallait absolument pas qu’Oswald la voit dans cet état. Elle voulait retourner l’écouter, encore une fois, et espérer croiser son regard par derrière son casque. Et ses mots, ils étaient si naïfs, si simples, et pourtant si touchants. Non Gwendolyne il ne faut pas céder, c’est un stratagème de séduction basique, une demoiselle ne peut céder à une hypnose aussi ringarde ! Oui mais… Son image était là, gravée dans son esprit. Elle avait beau essayer, elle ne pouvait s’en défaire ! Tout ce qu’il avait raconté était si noble, si élégant, et un peu maladroit, aussi, il ne cherchait que quelqu’un pour lui prendre la main. Que caches-tu dans ton cœur, Super Terra ? Peut-être… Peut-être qu’elle arriverait à lui faire dire son nom, juste une seule fois… Gwendolyne… Aaaah nooon ça ne fait qu’aggraver les choses !

Le poing de la jeune héritière cogna frénétiquement le bord de la clôture contre laquelle le banc était adossé. Elle était victime d’un empoisonnement. Tout ce pollen devait nécessairement lui monter à la tête, il lui suffisait sans doute de boire un peu d’eau et…

« Gwendolyne ? »

La demoiselle se releva, retenant discrètement son souffle pour faire disparaître les couleurs de son visage. L’air impassible, elle occupa ses doigts tremblants en les glissant le long de l’une de ses couettes.

« Le pauvre veut un autographe de Super Terra mais c’est compliqué pour lui dans la foule. Ça t’embête pas qu’on aille jusqu’à la séance de dédicaces pour l’aider ? Il me fait de la peine…
– Peu importe, nous pouvons manger un peu plus tard que prévu.
– Chouette ! Sinon tu peux rejoindre Oswald, tu es peut-être fatig-
– Je viens. »

Réponse étonnamment franche de la jeune héritière, qui fut même la première à ouvrir la voie. Patty adressa de son côté un sourire au grand pokémon combat et l’invita à marcher à ses côtés pour qu’il ne se perde pas. Avec de grands gestes, elle lui raconta comme à son habitude ce qui lui passait par la tête, sans prêter attention au fait que Gwendolyne avait quant à elle discrètement accéléré le pas.

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Taiki YakimasuRanger

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Quel lancé !

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyLun 16 Mai 2022 - 22:29
L'après-midi s'était annoncée comme l'une des meilleures de sa vie. Non seulement il était parvenu à optimiser son entraînement avec Helios, qui pour une fois n'avait pas trop joué de son mauvais caractère pour en faire baver son maitre, mais en plus il était parvenu à annuler la séance shopping initialement prévue avec Ondine, par Ondine. En réalité, c'était plutôt cette dernière, empruntée, qui lui avait téléphoné pour annoncer qu'elle préférait repousser leur séance lèche-vitrine à laquelle le champion n'avait nullement adhéré mais qui lui fut assigné tel un ordre de marche en pleine guerre. Heureusement que Taiki refusait toujours les appels en visio, sinon l'amatrice des pokémons eau se serait sans doute sentie offusquée qu'une émotion aussi enthousastico-soulagée puisse envahir les traits faciaux durs de Taiki. A la place, elle eut droit à l'intonation parfaitement neutre du trentenaire lui expliquant qu'il comprenait et qu'il lui souhaitait malgré tout une magnifique journée.

Il fallait savourer les petits instants plaisants. Ce que Taiki fit, le téléphone serré contre son torse, franchement heureux de savoir qu'il échappait à des heures d'errance dans des endroits grouillés de monde qui suscitaient en lui des instincts similaires à celui des chenipans pris à parti par des dresseurs prépubères : La fuite. Un instinct qui avait su aider à la conservation de bon nombres de Pokémons. Et la sienne, accessoirement.

Malheureusement, les instants plaisants étaient aussi savoureux qu'éphémères, car voilà qu'à nouveau retentit la sonnerie du cellulaire de Taiki. Etait-ce Ondine, qui se ravisait ? S'il ne répondait pas, se prétextant occupé, elle ne lui en tiendrait pas rigueur, juste ? Fermant un oeil, redoutant de voir le visage lumineux de la championne eau sur son écran, Taiki retint sa respiration.... qu'il eut tantôt fait de libérer.

Ouf.

C'était sa caserne. Une urgence feu, un miaouss coincé dans un arbre, une vieille dame éprise d'Alzheimer ayant enfermé le mari qu'elle ne reconnaissait pas sur le balcon de leur immeuble, un hypocondriaque angoissé pris au piège dans un ascenseur... bref. Sans doute rien d'aussi critique qu'Ondine. Sauvé.


****


- SUPER TERRAAAAA ♥

Vraiment. Ca aurait pu être une des meilleures journées de sa vie.

Salopettes de pompier flambant neuves seyant son corps, casque coincé entre son avant-bras et son buste, Taiki observait dépité la foule d'adolescentes et quadragénaires célibataires aux attentes trop élevées qui criaient à l'unisson le nom du personnage de la série à succès.

- Quelle fichtre de vie.
- Oui, moi aussi je m'éclate !

A côté de lui, une jeune sapeur pompier, qui s'amusait depuis le début à coller des stickers "Super Terralover" à tout individu passant plus ou moins près d'elle, observait d'un regard contrastant avec celui de Taiki la foule présente.

- Franchement, c'est trop cool que vous soyiez venu ! Je vous savais pas aussi fan !!

Si les grognements avaient fait partie du langage humain, le concerné aurait sans aucun doute répliqué par un claquage de dents et un son guttural plutôt mécontent. Néanmoins, il se contenta du silence, alors qu'il lui semblait repérer une petite tignasse rousse présente dans la foule.

Ah. Voilà.

Tout s'expliquait.
S'il avait été suspicieux, le champion de feu aurait même pu penser à un coup monté. Toutefois, c'était seulement le manque d'organisation des jeunes sapeurs de sa caserne qui l'avait conduit ici. Lors d'une séance d'il y avait quelques mois, ils avaient nommé un responsable d'organisation à la suite de la demande de la mairie d'assurer la sécurité à l'occasion de cet évènement. Malheureusement, l'eau n'avait pas été la boisson accompagnant prioritairement cette séance, et de ce fait, le responsable avait oublié qu'il était... responsable, jusqu'à ce matin, huit heures. Heureusement, la capacité organisationnelle de Taiki, au-dessus de la moyenne, avait réussi à relever le défi. Tente samaritains montée, périmètre d'évacuation défini, équipement feu prêt au-cas-où une groupie trop allumeuse se voyait développer des tendances pyromanes, et donnée d'ordre établie pour assurer que chacun savait ce qu'il avait à faire en cas de pépin. Forcément, les jeunes sapeurs s'étaient montrés impressionnés, avant de se sentir honteux. Une belle engueulade avait accompagné les détails organisationnels de Taiki, qui voyait là la réputation entière de sa caserne en jeu par le simple fait de sapeurs peu investis. La raison principale ? Ce n'était pas leur terrain habituel, certes, mais même s'ils officiaient hors zone, il y avait un prestataire, la mairie de Doublonville, qui confiait la sécurité de sa manifestation à leurs soins.
Et c'était pour ça que Taiki peinait à ne pas tirer une tête faisant penser à un snubbull mal luné.
Mais tout ceci n'empêcha pas les jeunes sapeurs de conserver leur entrain naturel et d'essayer d'égayer l'humeur maussade de leur chef. Une petite tape dans le dos de la part de la jeune fille dont il ignorait le nom alors qu'elle lui annonçait aller chercher de quoi boire. Non alcoolisé, c'est la règle. se permit de préciser le champion alors qu'il tentait vainement d'enlever le sticker que lui avait collé la demoiselle, au milieu de ses omoplates.

Soupir.

Impossible. Tant pis.

Le rouquin décida alors de recentrer son attention sur la foule qui... avait soudainement bougé. Super Terra changeait de terrain, déclarant se rendre en direction de l'étang, car "l'eau intensifiait les passions". Le cadet Yakimasu ne pouvait qu'être d'accord, et accepta volontiers le soudain calme qui allait découler de l'absence de groupies. Ce ne fut qu'à partir de ce moment qu'il lui vint en tête que le parc naturel de Doublonville était.... magnifique.
Le sentier pédestre était en adéquation avec cette nature libre, les arbres et fleurs revêtaient un ensemble de couleurs qui savaient régaler les pupilles, alors que les douces odeurs du printemps venaient apporter un chouïa de relaxation dans l'esprit du trentenaire. Il aurait pu rester ainsi, longtemps, à contempler la beauté de la nature...

Sauf qu'une silhouette agrippa son oeil.
Une ... grosse silhouette.

Une massive silhouette, parmi ce tas d'adolescentes fluettes.
Taiki posa une main sur son front, se demandant si le soleil n'avait pas eu raison de ses sens, mais non. Un rapide coup d'oeil à sa droite pour remarquer que la jeune sapeur n'était pas revenue et que les autres étaient également aux abonnés absents. La logique voudrait qu'ils aient suivis le mouvement de foule, mais les craintes de Taiki reflétaient plutôt une certaine tendance à l'indiscipline. Quoiqu'il en fût, le champion se sentit dans l'obligation de s'interposer lui.

Non, un Hariyama de deux-cent-soixante kilos n'avait rien à faire entourées d'êtres humains dictés par les hormones et fondamentalement de facto peu intelligents. Ca pouvait s'annoncer mal.

D'un pas pressé, casque en main, pokéballs prêtes, le champion tenta de se frayer un chemin à travers la foule, qui était plus dense que ce qu'il n'avait imaginé.
Et puis, soudain, une voix criarde l'interpela.

C'était Ondine.

Vite, Taiki prit la fuite. Accentuant sa foulée, le champion n'avait aucune fichtre d'envie d'écouter les explications gênées de la championne sur le pourquoi elle avait annulé une séance shopping dont il se fichait royalement, et avait juste comme priorité de mettre au plus vite le mastodonte loin de la foule.

Poussant de manière aussi douce que lui dictait son adrénaline les personnes présentes, conscient de la différence de masse entre lui et Pauline, dix-sept ans, quarante-neuf kilos, Taiki tentait de repérer un accès plus facile. Deux silhouettes s'interposèrent alors, aussi furtives qu'envahissantes, pointant un morceau de micro devant le faciès du pompier qui, surpris, ne sut émettre aucun son.

- De par votre proximité avec la nature et les pokémons, en tant que ranger, et surtout champion d'arène, ne pensez-vous pas représenter dans la vraie vie les qualités d'un vrai Poke Warrior ?

A cet instant, le moustachu étrange à l'eau de cologne particulièrement agressive et aux poils dépassant de sa chemise originale aurait très bien pu expliquer le principe de la pression partielle des gaz à Taiki, sa réaction aurait été la même. Incompréhension totale, suivie d'un mouvement de main pour dégager le micro, outrepassant la femme l'accompagnant.

- Mes chers auditeurs, vous ne pouvez bien sûr pas le visualiser, mais le champion de Cramois'Île affiche une mine rougie par ma question et a, discrètement placé dans son dos, un hommage à Super Terra, à l'image de bon nombre de ses fans présents ce jour. Peut-être n'avait-il pas les mots pour avouer que son inspiration, il la tient d'un personnage fictif, mais dans tous les cas, je peux vous assurer que nous avons su troubler le champion !

Taiki se figea, s'arrêta. Réfléchis. Non. Il ne pouvait pas légalement lancer son casque de métal sur le trottoir-reporter. Aussi, il continua sa route, ses joues gagnant en rouge, non pas par gêne comme prétendu, mais par une excitation latente et montante, et pas dans un sens très printanier.
Malheureusement, la distraction fut suffisante pour permettre de perdre de vue l'objectif.

Envolé, le pokémon de presque un quart de tonnes.

Dubitatif, le champion se stoppa net. Son dresseur l'aurait-il rappelé dans une pokéball ? Non. Il était spécifié qu'on conseillait aux gens d'éviter de déambuler leurs amis combattants, de peur de créer un effet de masse ingérable, déjà que la foule était plutôt conséquente seule. Et aussi pour ne pas perturber la faune naturellement présente dans le parc, même si pour de ce côté là, ça devenait gentiment foutu.

Quelque peu pris de panique à l'idée d'un Hariyama en vadrouille parmi tous ces mineurs, Taiki élargit son horizon de vision en se décalant vers les stands, où la foule était moins importante. De stands en stands, le champion se permit de demander à quiconque lui accordait un croisement de regard s'ils n'avaient pas vu ce mastodonte de pokémon. Souvent, un mouvement de tête négatif lui fit office de réponse, parfois, par un humour douteux, on le pointait du doigt en disant que oui.
Bref, sa recherche ne s'annonçait pas très fructueuse.
Il la poursuivit, mais en direction des coulisses. A vrai dire, il n'y en avait pas vraiment, puisque le show était en extérieur, mais il y avait effectivement un petit chemin contournant l'étang qui n'était pas dessiné mais empruntable, et qui pouvait permettre une approche au plus près de la star. Peut-être que le pokémon était passé par là....
Mais seule une silhouette humaine se trouva alors sur son chemin.

Un homme, bien vêtu, à la chevelure blonde quelque peu chic, dans un style coiffé-décoiffé, paraissait également rechercher quelque chose.
Taiki s'avança vers lui, sourcils froncés.

- Dites, c'est vous qui avez perdu un Hirayam massif dans cette foule d'enfants ?

Le ton du reproche, à peine.
Que son interlocuteur pouvait ne pas avoir deviné, car voilà que passaient devant eux deux jeunes filles, une aux cheveux noires qui sut crocher le regard du champion, car elle lui paraissait incroyablement familière. L'autre, Taiki ne la vit même pas. De même qu'il ne vit absolument pas les deux-cent-soixante kilos qui précédaient les deux jeunes femmes, trop obnubilé par la prestance Stappleton qu'il sut malgré tout reconnaître au bout d'une fraction de secondes.

Se recentrant sur son interlocuteur, Taiki demanda :

- Non, car ce serait bien de le retrouver avant de devoir retrouver une petite à plat !

Spoiler:



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Kiseki DenaroCivile

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyVen 20 Mai 2022 - 23:32
Spoiler:

Combien de temps était-elle resté à Doublonville au final ? Elle n'en savait rien en réalité, elle avait perdu le fil. Finalement, ce temps de pause avant de débuter une aventure qui devait être grandiose lui avait permis une chose : s'occuper de Kin et Vaati pour les faire s'accepter l'un l'autre. Et également s'entrainer à porter les deux sur ses frêles épaules. Il fallait dire qu'ils l'aimaient, leurs perchoir attitré. Est-ce que ça dérangeait la jeune femme ? Plus vraiment. L'important étant surtout qu'elle pouvait passer du temps avec eux, à les entrainer, comme elle avait prévu de le faire au Parc Naturel aujourd'hui. Toujours accompagnée de ses deux poids sur ses épaules. Les pokéballs c'était franchement surfait, un objet qui permet de ne pas avoir 50kg sur les épaules, qui se portent à la ceinture... non, aucun avantage, sinon tout le monde pourrait les utiliser.

« Vivement que les rôles s'inversent, que je puisse faire la sieste sur vous. »

C'était un petit rêve en réalité, elle ne pouvait pas attendre de pourfendre les airs sur leur dos. Et si Kin reste aussi large ça ne posera pas de problème, non ? Une journée tout à fait classique, ce qui l'était moins, c'était le monde présent sur les lieux. Et clairement, ce n'était pas des dresseurs, loin de là, ça semblait être des... fans ? Avec leur banderole, poster à la main... Hum. Super Terra ? Elle ne savait pas du tout ce que c'était, mais alors pas du tout. A vrai dire, Kiseki n'avait jamais été très distraction extérieur, la télévision par exemple était une chose néfaste d'après elle. En tout cas, il fallait bien trouver un endroit calme. D'un geste et d'un ordre clair, elle leur déclara : « Trouver un endroit tranquille et revenez. » Les deux oiseaux ne se firent pas prier pour décoller en prenant soin de s'appuyer sur leur dresseuse. Sur les épaules de la jeune fermme, on pouvait voir qu'elle avait intégrée à sa tenue de voyage deux morceau de cuir au niveau de ses épaules pour y accueillir ses deux pokémons. Elle tenta tant bien que mal de suivre ses pokémons, mais l'arrivée de la star vint compliqué la tache, elle se retrouva donc un peu entraînée malgré elle dans cet amas de personne que l'on nomme foule. A crier comme des donzelles qui aurait besoin d'un héros jusqu'au bout de la nuit. Et pas seulement pour être secouru. Vivement que ses pokémons reviennent, elle ne pourrait pas tenir longtemps avant d'exploser de colère.
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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyMar 24 Mai 2022 - 10:42


M. Lachaise

Personnage non joueur



Midi approchait. Monsieur Lachaise observa silencieusement les aiguilles courir sur le cadran de sa montre, tandis que quelques dizaines de mètres plus loin, une horde de fans se dessinait à l’horizon. L’employé de mairie retira ses lunettes puis tira un carré de tissu de la poche de sa veste de costume. Dans une nervosité à peine dissimulée, il frotta le premier verre, puis le second avant de replacer la monture sur son nez. Sa vision redevint aussitôt nette, et la foule, elle, s’était déjà considérablement rapprochée. Il soupira.

Le plan était simple, Super Terra devait s’éloigner de la place de la fontaine, s’aventurer à l’intérieur du parc, le temps de monter la scène pour que la suite du spectacle puisse avoir lieu. Mais… Monsieur Lachaise regarda à nouveau sa montre. Il était en avance d’une quinzaine de minutes sur ce qui était convenu ! Résultat, les employés municipaux et ceux dépêchés par l’équipe de production n’avaient pas terminé de tout mettre en place, et bien qu’ils lui avaient assuré être dans les temps, les bouteilles de bière vides cachées derrière l’escalier des coulisses indiquaient plutôt le contraire. Si le spectacle ne reprenait pas bien vite, les fans risquaient de s’impatienter et partir… voire encore pire. Il fallait les retenir, mais comment ?

« C’est fichu Johnny ! Je savais que quelque chose allait se produire, nous allons droit à la catastrophe ! »

Le Sablaireau, qui n’avait pas quitté Monsieur Lachaise depuis le début des hostilités, leva son museau dans sa direction, l’air compatissant. Son petit arbuste désormais taillé, il saisit le pot entre ses pattes griffues et, après avoir adressé un dernier regard à l’employé de mairie, se précipita en direction de la foule afin de l’intercepter juste avant qu’elle ne pénètre sur la place de la fontaine. Témoin de ce noble sacrifice, Monsieur Lachaise ne put retenir l’émotion venue perler au coin de ses yeux et admira, gorge nouée, l’incroyable dévotion du petit pokémon. Se jetant droit dans la gueule du loup, conscient de son devoir, Johnny Spicy ne remarqua toutefois pas le pied d’un stand de glace qui se dressait sur sa route et le heurta malencontreusement du bout de sa patte arrière. Entraîné par le poids de sa charge, le pokémon perdit l’équilibre et, après un vol spectaculaire, s’étala de tout son long aux pieds de Super Terra. L’arbuste en pot décrivit quant à lui une courbe harmonieuse, bercée de pétales rose poudré sous le regard admiratif de la totalité de la foule, puis percuta de plein fouet le visage d’un fan bedonnant, qui s’écroula brutalement. Arcade ouverte, bouche recouverte de terre, l’homme resta sonné, tandis que toutes les jambes autour de lui s’écartèrent pour dessiner un cercle de sidération.

Mâchoire décrochée, tombée jusqu’à ses chevilles, Monsieur Lachaise assista impuissant à ce fiasco retentissant. Une minute de flottement s’en suivit, sans doute nourrie d’un doute quant à savoir s’il s’agissait d’une mise en scène ou d’un réel accident. Le regard interloqué des fans alterna entre le pauvre homme, arbuste sur la tête, et Super Terra, demeuré immobile.

Puis, la réalité de la sembla situation prendre le dessus, car le comédien s’agenouilla rapidement au pied de l’infortuné avant de prendre sa tête dans ses bras afin de s’assurer qu’il soit toujours conscient. Si la jalousie s’empara d’abord de la totalité de l’assemblée, l’appel noble de Super Terra demandant à aller quérir l’aide du pompier le plus proche laissa place à une bousculade générale, dont l’issue sélectionnerait celui ou celle qui capable de venir en aide au Super Poké Warrior en premier.

Ce fut finalement une jeune demoiselle qui se vit attribuer cet insigne honneur, bien que son air circonspect sembla suggérer qu’elle n’ait pas réalisé l’importance sacrée de son geste. Après que la foule ne finisse par se disperser, le malheureux à la tête pleine de terre fut pris en charge et conduit derrière la scène, là où l’escouade de pompiers avait dressé leur petite tente.

Le corps tout tremblant, Monsieur Lachaise comprit qu’ils avaient frôlé le pire de très près, et dut prendre de nombreuses minutes pour retrouver aussi bien son souffle que son calme. Tout autour de la fontaine, les fans adressaient des regards admiratifs et amoureux à leur héros qui marchait lentement jusqu’à la scène, suivi de près par Johnny, encore tout confus, bien que déjà pardonné pour avoir permis au public de voir Super Terra en action. Certaines petites futées feignirent même de tomber dans les pommes pour attirer l’attention de leur idole, mais le combattant masqué était sans doute trop malin pour se laisser tromper par des stratagèmes aussi naïfs.

À l’arrière de la scène, toute l’équipe de production fondit sur Super Terra, brosse et chiffon à la main pour nettoyer son costume des traces de terre et d’hémoglobine. En quelques minutes, son costume redevint comme neuf, et exactement au même moment, on fit signe à Monsieur Lachaise que les derniers réglages du son avaient été terminés. Celui-ci n’eut même pas le temps de s’approcher du héros de la journée que la musique démarra, invitant le concerné à emprunter les marches pour monter sur la scène. Casque sur la tête, l’homme repartit aussitôt en scène, sous l’acclamation habituelle de son public.

Ce terrible accident avait acheté tout juste assez de temps à l’équipe chargée de monter l’estrade pour que celle-ci termine son affaire. Quel soulagement pour Monsieur Lachaise, dont le cœur ne savait plus du tout à quel rythme palpiter, rendu confus par ces montagnes russes émotionnelles. Avec un peu de chance, il n’en sera pas fait mention dans la gazette du lendemain.

De nouveaux cris. Monsieur Lachaise leva de nouveau la tête. Non, rien de grave, ceux-là ne visaient qu’à répondre à l’appel de Super Terra à l’attention de ses fans.

« On a besoin d’un micro !
– Le spot n°3 ne marche pas correctement !
– Quelqu’un a vu une perceuse ? »

Dans les coulisses, en revanche, plus rien ne tournait rond. De nouveau saisi par une crise d’angoisse, Monsieur Lachaise se dirigea vers l’assistant du metteur en scène pour s’assurer qu’il n’y avait pas de problème. Mais au même moment, il se retrouva bousculé par une grosse silhouette difforme qui se cogna malencontreusement contre un panneau de plastique posé au mauvais endroit. Un juron, et quelqu’un vint prendre la main de l’homme en costume de monstre pour le guider jusqu’à l’entrée arrière de la scène.

« E-Est-ce que tout est en ordre ? Où est Monsieur-
– Oh, l’est parti m’ger sa crêpe. »

Soupire anxieux de l’employé de mairie. L’homme en charge de coordonner cette partie du spectacle n’était pas présent au moment même où sa présence était indispensable. Sur l’estrade, le monstre fit son apparition. Son rugissement résonna dans tout le parc et manqua de rendre sourdes toutes les personnes présentes sur la place de la fontaine si le fil du micro ne s’était pas débranché en plein milieu du cri de la créature.

Un Haydaim s’était visiblement invité au milieu des câbles et mangeait, impassible, sa crêpe, alors même que l’ingénieure son essayait tant bien que mal de le faire changer de place. Heureusement, les fans n’y virent que du feu et Super Terra prit aussitôt le relais afin de réciter sa grandiloquente réplique.

Au bord de la syncope, Monsieur Lachaise assistait, impuissant, à la reproduction exacte de la rencontre centenaire entre l’Océanique et l’iceberg au milieu de l’archipel Sévii. Et pourtant, par un miracle inexpliqué, tout semblait tenir bon, et le spectacle continuait, malgré tout.

Puis approcha l’heure de l’entracte. Le combat entre Super Terra et le monstre atteignait son paroxysme, et la créature semblait désormais prendre l’avantage. Coup de pied sismique de Super Terra, assisté par son fidèle Sablaireau ! Mais le monstre réplique et repousse le combattant avant de l’arroser d’un brouillard givrant !… On a dit, d’un brouillard brouillard givrant !

Un coup de pied dans la machine fumigène, qui se mit enfin en marche. Un Sorboul du stand de glace, dépêché pour l’occasion, y ajouta sa capacité vent glace, projetant un air frais et agréable partout autour de la fontaine. Le fumée s’épaissit néanmoins bien plus que de raison, et c’est dans un nuage opaque et scintillant que les rideaux se refermèrent, laissant le public à bout de souffle face à cet inattendu et cruel cliffhanger. Une jeune femme équipée d’un micro aux couleurs de Super Terra apparut quelques minutes suivantes.

« Oh non ! Super Terra est dans une fâcheuse position, ce monstre est avantagé par son pouvoir de glace, et notre héros n’arrive pas à se défaire de lui ! Super Terra a besoin de votre aide et de vos encouragements ! Alors… »

Elle désigna une boîte en carton estampillée d’une photo de Super Terra, posée juste à côté d’elle.

« Des membres de l’équipe de Super Terra vont se promener à l’intérieur du parc le temps de l’entracte, et ils auront tous une petite boîte comme celle-ci. Si vous souhaitez que vos encouragements parviennent jusqu’à Super Terra, écrivez lui un petit mot et placez-le dans cette boîte ! Le mot qui aura le plus touché Super Terra sera lu par lui, en personne, sur scène après la fin de l’entracte ! Rappelez-vous, Super Terra est un grand poète, alors laissez vibrer votre âme d’artiste ! Supeeeer…
– TERRAAAAA ! »

La musique baissa de volume et laissa place à une bande son discrète tandis que la jeune employée quitta la scène et lança machinalement la boîte en carton en direction de l’un de ses collègues.

Soupir de Monsieur Lachaise qui accueillit non sans soulagement l’arrivée de l’entracte. Super Terra était retourné dans sa loge, tout comme le comédien au costume de monstre. Ils disposaient désormais d’une petite demi-heure pour mettre en place la dernière partie du spectacle, tandis que le stand de dédicaces se mettait progressivement en place à l’entrée sud du parc. L’employé de mairie hésita à aller rejoindre le comédien, mais alors qu’il finit par faire son choix, un membre de l’équipe de production l’interpella.

« Ahem y a p’tit problème, le monstre ne peut plus jouer.
– Comment ça il ne peut plus ?
– Il a trop crié à cause du manque de micro et il a plus de voix. »

Le comédien avait été embauché par la mairie de Doublonville, c’était donc de leur responsabilité de trouver une solution. Encore une formidable idée de Stéphanie. L’ongle du pouce entre les dents, Monsieur Lachaise se retourna vers la fontaine, saisi de nervosité. Il fallait une solution, et il ne restait plus que… 28 minutes pour la trouver.

« Trouvez quelqu’un pour réparer le micro s’il vous plaît, je vais m’occuper de mettre la main sur un remplaçant.
– D’acc. »

Trouver, oui, mais où, et comment ? La main sur son téléphone, Monsieur Lachaise éplucha tous les contacts récupérés par Stéphanie, et alors qu’il s’apprêtait à composer le premier numéro, ses larges verres de lunettes croisèrent la vue d’une grande silhouette, à distance, qui, sans doute, pourrait entrer dans l’imposant costume. L’écran de l’appareil s’éteignit. Oui, il ferait parfaitement l’affaire, et son uniforme de pompier suggérait qu’il n’était pas en mesure de refuser cette demande.

Incassable, incassable… cassé.


La journée avec Super Terra continue, et c’est désormais tout un spectacle qui se joue au milieu du parc naturel de Doublonville ! Super Terra affronte un terrible monstre cracheur de glace, et c’est sur sa défaite, ou sa victoire potentielle que l’entracte tombe ! Mais que va-t-il se passer ? L’attente est insoutenable !

Côté coulisses, à première vue tout semble parfaitement fonctionner, mais c’est en grande partie grâce au professionnalisme de Super Terra, car à bien y regarder, il semble que pratiquement tout est en réalité sur le point de s’écrouler. Seule une force miraculeuse parvient à faire tenir les morceaux entre eux, mais pour combien de temps ?



Deuxième manche



Vous l’avez entendu, pour que Super Terra sorte victorieux de cette terrible rencontre, il faut lui adresser vos mots d’encouragement ! Mais pas n’importe comment, non, car Super Terra est une âme sensible et délicate, et seuls les vers les plus purs sauront l’aider à trouver le courage de se relever et terrasser la terrible menace qui se tient sur sa route !

Et qu’y a-t-il de plus noble, de plus pur et de plus profond qu’un… haïku !

Vous pensiez vous en abstenir n’est-ce pas ? Et bien que nenni ! Sortez vos verbes les plus lumineux, adressez vos paroles à votre idole et avec lui, éradiquez le mal de la surface de cette planète ! D’une façon ou d’une autre, une boîte en possession d’un pokémon de Super Terra croisera votre route, et vous n’aurez d’autre choix que d’y déposer un mot.

En plus, si votre poème lui plaît vraiment, il le lira devant tout le monde ! C’est trop cool non ?



Les règles du haïku



Un vrai passionné vous expliquera l’immense difficulté que comporte la rédaction d’un véritable haïku. Mais le temps manque, Super Terra est en danger. Alors pour aller droit au but :



  1. Le haïku est composé de 17 syllabes, réparties de la manière suivante : 5 syllabes dans le premier vers, 7 dans le second et 5 dans le troisième. Pas plus !

  2. Le thème principal du haïku est en général une saison. Ce thème doit être présent de manière implicite ou explicite. Mais dans la situation actuelle, au diable le printemps, le thème principal est Super Terra, l’encouragement et la passion que vous lui vouez !

  3. Un haïku se compose d’une syntaxe simple. Ne cherchez pas compliqué, écoutez votre cœur…


Quelques exemples :
Pluie printanière
Son parapluie à mon bras
Pleurs silencieux

ou



Premier son de cloche
Dans le boisé de la cour
Deux brins de muguet



Le haïku peut se trouver à n'importe quel endroit de votre post, au début comme à la fin, et sous la forme que vous souhaitez ! Si le haïku vous effraie, quelques petites rimes à l'attention de Super Terra seront tout aussi bien !



Quelques consignes



Octave : La personne en charge des micros a été vaincue par un coup de corne malencontreux du Haydaim alors qu’elle cherchait à le déplacer. Pour une raison encore difficile à déterminer, tu te retrouves à devoir t’en occuper. Le Haydaim, lui, n’a pas bougé…



Gordon : Johnny Spicy culpabilise encore beaucoup pour l'accident qu'il a causé, et tient à rester au chevet du fan blessé. Du coup, il manque un pokémon pour faire la récolte des mots des fans ! Heureusement, avec ton costume parfaitement réussi, tu fais un remplaçant de choix !



Jack : Alors qu’il vient tout juste d’alpaguer Taiki, Monsieur Lachaise te dévisage, puis semble rassuré de te voir. Il te parle de crêpes, et te dit que tu dois être présent pour la fin du spectacle. Visiblement, il te confond avec le metteur en scène, et à en juger par le comportement de l’équipe de production, tu dois vraiment beaucoup lui ressembler…



Gwendolyne : Cero tient absolument à encourager Super Terra en lui adressant un petit mot. Rien de plus facile, avec Patty à tes côtés ! Sauf que la femme de chambre est partie à la recherche du dresseur du pokémon combat, et tu n'as d'autre choix que de te débrouiller seule avec lui !



Taiki : Monsieur Lachaise a besoin de quelqu’un de costaud pour remplacer le comédien en charge d’incarner le monstre face à Super Terra. Et par chance (si si), l’employé de mairie a jeté son dévolu sur toi. Te voilà dans les coulisses, avec un script et une équipe pas très bien organisée…



Kiseki : C’est toi qui a fait venir le pompier sur place après l’incident de l’arbuste ! Oui, nous non plus on ne sait pas trop comment ça s’est fait. Et voilà qu’en plus tu te retrouves à accompagner les pompiers jusque dans la tente ! Ils pensent peut-être que tu connais ce malheureux…



Vous avez jusqu'au dimanche 5 juin pour poster !

Pour les retardataires, il est possible de cumuler votre post de la première étape avec celui du deuxième.
Merci à tous pour votre participation !



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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyLun 30 Mai 2022 - 18:59

Jack regardait à droite et à gauche, essayant vainement de retrouver l'immense Pokémon combat. Ce foutu parc était gigantesque ! Normalement, ce genre d'espace lui plaisait bien, mais la ça compliquait nettement sa tâche. Pourtant Cero était pas vraiment du genre discret, mais y avait tellement de gens et de stands qui servaient à rien qu'il voyait que dalle !
Et évidemment, y eut personne qui répondit à sa demande. Pourtant il avait fait un effort pour être sympa. Bon ok, ça ne s'était pas vu, mais venant de lui, c'était déjà incroyable. Près de lui, Aria le regardait avec la mine blasée de celle qui a déjà ce spectacle mille fois, et hésitait entre lui coller une seconde mandale, ou essayer de l'encourager.

Plus loin, le spectacle de Super Terra avait commencé. La foule commençait à s'activer, ce qui était chiant. Peut-être qu'il devrait aller voir de ce côté ? Ou avec du bol, il allait tomber sur une piste d'adolescentes que Cero aurait sonné par erreur, un peu comme un Petit Poucet maladroit.
On pouvait toujours rêver. Jack en était à ce stade dans ses réflexions lorsqu'une nouvelle personne vint de nouveau le faire chier. Une sorte de géant, toute en muscle, qui portait une tenue de pompier. Pourquoi ce gland s'habillait comme un po... Parce qu'il était pompier. Pertinent.
Bref, l'armoire à glace était venu le voir. Et venait lui faire des reproches sur la façon dont il avait géré son Pokémon. Reproches parfaitement justifiées au demeurant, ce qui les rendaient d'autant plus énervantes. Aussi, Jack râla comme à son habitude en croisant les bras :

- « Zavez pigé ça tout seul ? Bon sinon, au lieu de m'engueuler, ça serait pas plus efficace de me dire ou vous l'avez vu ? Je le cherche depuis tout a l'heure, punaise ! »

Sourcils tout aussi froncés que son interlocuteur, mâchoire serrée... Ouais, il ne faisait pas non plus des masses d'effort pour que ça se passe bien. Surtout que voyant le pompier tourner la tête pour suivre du regard deux demoiselles bien fringuées, l'Éleveur mit un point d'honneur à ne pas le faire, et à continuer à dévisager le pompier inconnu.
Du coup, il loupa évidemment Cero qui accompagnait les deux femmes, son air timide remplacé par une mine contente de s'être fait de nouvelles amies.

- « En plus vous faites pas de mouron. Il est doux comme un Moumouton, il ferait de mal à personne. Il est un peu maladroit c'est vrai, mais y a pas plus gentil. Pas vrai Aria ? Aria ? »

Aria n'était plus là. Bouche bée, elle avait regardé Jack se comporter pour la énième fois de la journée comme le dernier des abrutis, et en avait gentiment eut marre. Parce que elle n'avait pas raté la présence de Cero, ni ses accompagnatrices. Elle avait donc décidé de les suivre, plantant là son ami en espérant que ça le ferait réfléchir, et en se disant que de cette façon elle pourrait surveiller le sumo. Mais s'il se faisait des nouveaux amis, peut-être valait-il mieux le laisser faire, ça serait une bonne expérience pour lui, qui passait la majorité de son temps à la Pension...

- « Rah punaise, avec vos conneries, j'ai aussi paumé Aria ! Oui bon ok c'est pas de votre faute. »

Bon, il pouvait pas mettre non plus tout les maux de la terre sur le dos du pompier. Aria, contrairement à l'Hariyama était complètement capable de se débrouiller toute seule, et il était prêt à parier qu'elle en avait eut marre, ce qui l'incitait à mettre de l'ordre dans ses idées. Il était sur le point de questionner le pompier quand celui-ci se fit proprement embarquer sous ses yeux. Mais ! C'était sa meilleure piste, il en avait besoin de ce pompier !

Puis la personne qui venait de prendre son indice musclé le regarda, et lui dit qu'il était content de le trouver, et que sa présence était indispensable. Comment ça sa présence était indispensable ? On pouvait pas lui foutre la p... Entraîné par le type qui avait l'air d'être sur le point de s'évanouir d'angoisse chaque seconde, Jack essaya vainement d'en placer une, mais ne put pas vraiment tellement le type lui annonçait que son travail était mal fait, et que la scène allait s'écrouler. Il le prenait pour le metteur en scène la non ? Et comment ça le spectacle allait s'écrouler ? Cero allait être triste !
Avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, il se retrouva en coulisse. Entouré de débiles qui venaient lui demander comment tout devait se passer, et qui lui disaient tout ce qui ne marchait pas. Bordel, il aimait vraiment pas les gens.

- « Vous êtes vraiment cons ou vous le faites exprès ? »

Un peu par acquit de conscience, il regarda deux trois trucs qu'on lui montrait et fit la grimace. C'était quoi cette équipe de bras cassés ? Évidemment que ça n'allait pas marcher, c'était du travail d'amateur ! Les travaux manuels, il connaissait, donc autant le spectacle il pigeait rien autant pour le matériel, ce qui n'allait pas lui sautait aux yeux.

- « Toi le crétin qui baille, la. Recloues cette planche la, ça va se péter la gueule ! Et toi, ton costume il doit vraiment tenir, ou tu veux qu'il explose dès que tu feras trois pas ? Et cet éclairage, LE BRANCHEZ PAS EN SERIE, NOM DE DIEU ! Vous voulez que ça crame ? Hé le pompier, t'as pas intérêt à te barrer pendant le spectacle tant que tu m'as pas dit ou est Cero ! »

Apparemment, ça changeait pas mal du metteur en scène habituel car ils semblèrent tous surpris. Mais bon, c'était la faute qui l'avait ramené la, aussi. Jack continua donc à gueuler des ordres, qui furent suivis plus ou moins efficacement. Altruiste ? Pas du tout. C'était juste la solution la plus courte pour choper des renseignements auprès du pompier. Et si le spectacle explosait, Cero serait triste. Donc s'il pouvait empêcher ça, c'était tout aussi bien. Il aurait tout le loisir de loger son poing dans la tronche du vrai metteur en scène plus tard. Ça ferait bizarre de frapper une personne qui lui ressemblait apparemment beaucoup.
Un type avec une boîte s'approcha de lui. Apparemment, les membres du personnels devaient montrer l'exemple en remplissant une boîte remplie de poèmes pour Super Terra. Et ça devait servir de réserve en cas d'urgence, si jamais le public en pondait pas de bons. Bon. Jack avait aucune idée de ce que le spectacle comportait, mais vu qu'il était là...

Héros Silencieux
Tu vas bien le défoncer
Deux poings dans son nez


Cero, de son côté, profitait pleinement du festival. Il s'était vraiment senti très perdu quand le groupe l'avait éjecté, mais une très gentille personne l'avait recueilli, et maintenant il l'accompagnait. Surtout que la gentille personne qui s'appelait Patty l'avait amené, face à la plus belle des personnes qu'il avait jamais vu. C'était donc un Hariyama très émerveillé, plein d'étoiles dans les yeux qui avait regardé Gwendolyne, et qui les avait suivi de son pas pesant, déterminé à avoir son autographe.

Cero était très content d'être avec les deux femmes, il ne pensait pas qu'il pourrait se faire des amies. Et pourtant, si avec Patty il aimait bien l'écouter parler, très très surpris qu'une personne puisse formuler autant de mots sans s'arrêter pour respirer, il avait trouvé dans Gwendolyne une personne qui brûlait de la même flamme que lui. Son regard en disait long, elle était très très fan de Super Terra ! S'il avait su parler, il lui aurait demandé si elle trouvait la tenue de Super Terra jolie, parce que lui la trouvait franchement exceptionnelle.
Il eut envie de faire des accolades amicales, comme font les super héros entre eux dans Super Poké Warriors avec elle, et il avait levé sa gigantesque main a plusieurs reprises comme pour lui taper le dos d'un air entendu (il avait vu ça dans un épisode), mais s'était rappelé à temps qu'il risquait de l'enfoncer dans le sol en faisant ça et s'était retenu. Il ne voulait pas faire de mal à ses nouvelles amies.

Puis le spectacle avait commencé, et il s'était enthousiasmé. C'était tellement vivant, tellement vibrant... ! Il ne fallait pas que Super Terra perde ! Alors quand il le vit disparaître dans l'énorme brouillard glacé, il s'accrocha avec ses gigantesques mains tantôt à Patty, tantôt à Gwendolyne, risquant au passage de vaguement abîmer leurs vêtements. A l'entracte, il était encore plein d'émotions. Alors quand vint la boîte... Il s'empressa de saisir la feuille et le crayon qu'on lui tendait. Mais après deux crayons cassés, il fut rapidement clair qu'il n'avait pas ce qu'il fallait pour ça.
Alors, Patty partit, le sumo tendit la feuille et le crayon  Gwendolyne, ses yeux luisants de larmes contenues... Il comptait sur elle pour écrire à sa place un poème qui leur permettait d'exprimer leur passion à tous les deux.

HRP : Toutes les personnes mentionnées, hésitez pas à me dire si quelque chose ne vous va pas, je modifierai sans problèmes.
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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyMer 1 Juin 2022 - 9:12
Doublonville - 11h30 - ensoleillé

Catastrophes. Sur. Catastrophes. Heureusement que c'était très télégénique les chutes et arrivée des secours ~
L'équipe de PokeTV s'était éloignée de Super Terra et de la foule juste assez pour pouvoir commenter ce qu'il se passait sans être prise dans la tourmente des événements. En effet, les groupies et leur héros étaient en train de se déplacer vers la scène encore en construction - on va faire abstraction de la dangerosité de cette organisation -, mais un petit Pokémon tenta de s'interposer pour ralentir les humains. Ce fut… Presque un échec ? Voire même une réussite, selon l'angle de vue… Dans tous les cas, la masse de bipèdes s'était belle et bien arrêtée, mais pas forcément pour des bonnes raisons. Qu'à cela ne tienne, ça faisait des informations captivantes à transmettre aux téléspectateurs ! "Super Terra joue au héros avec la foule, les groupies en délire". "Blessé par un Sablaireau, il tombe inconscient dans les bras du Pokéwarrior". "La foule est mise à contribution pour maintenir le bon déroulement de la journée". Et en parlant de mise à contribution de la foule… Gordon n'y échappa pas.

Après les incidents, le centre d'intérêt des personnes présentes se refixa sur Super Terra et le spectacle qui pouvait prendre place une fois la scène terminée d'être construite. À l'entracte, il était proposé aux spectateurs de participer au show en écrivant un petit poème d'encouragement à l'honneur de leur héros. C'est ainsi que Gordon fut naturellement choisi pour récolter les propositions de ses congénères. "Mais nous sommes en direc…" tenta-t-il de justifier.

-Et bien chers téléspectateurs, voilà qui est plutôt inédit, nous nous retrouvons donc au coeur de l'action avec ce carton afin de ramasser les poèmes écrits par les Pokémons qui souhaiteraient encourager Super Terra. Ça sera l'occasion pour nous de les interroger sur leur présence ici et de savoir  ce que représente ce costume pour eux. C'est parti. Nous voyons déjà quelques fans en train d'écrire leur haïku. Que lisons-nous… "Brise les rochers, le vent ne t'affecte pas, ô Super Terra" Oooh pas mal du tout, on va le mettre dans la boîte. Et ici ? "Gloire à toi le meilleur…" Bon un peu extrême et ça ne fait pas cinq syllabes par contre. Vous devriez recommencer. "Soleil ruisselant…" ça ne veut rien dire mais au moins on respecte la règle. "... Ton costume nous illumine, tu vas tout gagner" Très bien, ce n'est pas moi qui choisiras qui gagne de toute façon. Un dernier, histoire d'inspirer nos téléspectateurs ? Allez on compte sur vous : "Brume de pastel, une jolie ribambelle, envahit nos cœurs". Parfait merci, on va laisser une courte page de pause et on se retrouve dans quelques instants pour la suite des événements dans le parc de Doublonville. Ne quittez pas, à tout de suite.

-C'était parfait, mais Steadigon tu peux plutôt venir sur ma tête s'il te plaît ? On te voyait un bout dans le cadre. Bien sûr que tu crèves l'écran, un vrai profil de star ! Mais justement, tu risquerais de voler la vedette à Gordon. Top merci !

-Poichi !

Le petit groupe profita des publicités pour se désaltérer un coup. Étant midi passé, le soleil était à son apogée et ses effets se faisaient ressentir. Les gens n'attendaient pas pour aller chercher à manger pour ensuite courir se mettre à l'ombre tant qu'il restait de la place. Au moins, c'était pratique pour ramasser les poèmes, les fans étaient tous plus ou moins amassés au même endroit. Les estomac de l'équipe de PokeTV se mirent à gargouilles à leur tour. Vous avez déjà entendu les ventres de présentateurs ou présentatrices gargouiller ? Non, et il y a une bonne raison à ça : un ventre vide c'est comme un adolescent qui se met dans le champ de la caméra et qui agite ses doigts en l'air en pensant être stylé. C'est gênant pour tout le monde et personne ne veut assister à ça, donc on y remédie au plus vite. À la coupure caméra suivante, ils en profitèrent pour manger un bout, lorsque des éclats de voix se firent entendre.

-C'est MOI la plus grande fan de Super Terra, amateur !

-Ah ouais ? Bah moi je collectionne toutes ses figurines et je connais même sa couleur préférée d'abord !

-Vous êtes de retour sur PokeTV et nous sommes en direct, au coeur d'une dispute qui vient d'éclater pour savoir qui de ces deux humains est plus fan que l'autre du héros de la journée, que je représente au travers de mon costume. Ne pouvant aisément me faire comprendre, je vais demander à mon interprète de bien vouloir permettre la communication. Tessa, afin de les départager, je propose qu'on leur demande d'imiter un Torterra. Le ou la vainqueure sera la personne dont le cri sera le plus réaliste.

-... *Soupire*

La jeune femme fit signe à son Poichigeon de s'approcher afin de caler la caméra en contre-plongée, histoire de garder Gordon et les deux fans dans le champ le temps qu'elle leur explique le défi, loin du micro qui enregistrerait trop fortement sa voix pour les téléspectateurs (et oui, on est professionnels en toute circonstance !). Pendant ce temps, le reporter - toujours bien cadré évidemment - meubla en commentant les différentes techniques pour imiter au mieux ce Pokémon sol.

-... Et à présent, place à la démonstration.

Visiblement les deux humains acceptèrent rapidement d'être départagés, peu importe que ce soit d'une manière aussi absurde et peu impartiale que celle proposée. La jeune fille prit une grande inspiration, ses yeux prêts à sortir de leur orbite sous l'effet de toute la volonté et la motivation qui résonnaient au plus profond de son être pour gagner ce challenge. S'en suivit un gros "BEEEEEEEUUUUUUAAAAAAAAAAAAAA" grave et un peu grésillant après avoir tant crié durant la matinée, accompagné de mouvements faciales qui laissent suggérer de la douleur et/ou la concentration. Quand elle n'eut plus de souffle, elle se redressa toute droite, l'air fière, heureuse de son imitation à la hauteur de ses attentes. Sur son visage, ça ne laissait aucun doute que c'est elle qui allait gagner.
De son côté, le jeune garçon, peu intimidé par cette performance qu'il aurait qualifiée de médiocre, étira ses bras en faisant craquer ses doigts, l'air confiant. Imiter un Torterra ne devrait être qu'une formalité. Il se gratta le nez avant d'à son tour prendre une grande inspiration, puis enchaîna sur un "MMMUUUUUUUUUUUUUUUUBBBAAAAAAAAAAAAAARG" presque convainquant. Quelques regards inquiets se tournèrent vers cette ménagerie humaine, certains prêts à dégainer leur pokéball pour les assommer si leur tranquillité venait à nouveau à être bouleversée. De son côté, l'équipe de PokeTV dut se retenir de pouffer publiquement en écoutant ces énergumènes se départager de façon si incongrue. Mais maintenant, il fallait désigner qui avait gagné…

-*Se raclant la gorge* Hmhmmm, nous avons eu affaire à deux belles prouesses, cela risque d'être compliqué de choisir parmi vos exploits. Je pense que le mieux à faire est que vous vous entraîniez jusqu'à la reprise du spectacle de Super Terra et lui montrer vos talents depuis le public. La personne vers qui il se tournera en premier sera désignée vainqueur et plus grand ou grande fan du héros. En attendant, si vous avez écrit un haïku, vous pouvez toujours le mettre dans la boîte pour augmenter vos chances de victoires. Bon courage.

Tessa expliqua aux deux autres bipèdes en off l'idée de Gordon, puis elle libéra Steadigeon de sa nouvelle condition de cale en reprenant la caméra sur son épaule. Ils continuèrent ensemble à récolter les poèmes des Pokémons, en attendant la reprise du spectacle avec qu'une hâte, celle d'entendre les deux passionnés imiter le cri d'un des compagnons d'aventure de Super Terra ~
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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptySam 4 Juin 2022 - 17:37
« C’est vous l’ingénieur envoyé avec l’équipe de la Tour Radio ?
Euh… Non. »

Réponse mensongère et soupçonneuse. Le regard boursoufflé d’Octave se plissa un peu plus, guettant une réaction sur le visage aseptisé de « Berte, Assistante Staff ». Un titre ronflant signifiant que la quarantenaire pincée qui lui faisait face courrait partout sur ordre de chefs d’équipe au mieux désorganisés, au pire totalement incompétents. Une vraie machine à problèmes.
Le plus modeste instinct de survie vous poussait à l’éviter ou à la fuir. Mais dans son élément naturel, la Berte était une redoutable prédatrice, dont le plaisir mesquin consistait à refermer par surprise son étreinte sur ses proies. Seuls les plus forts survivaient à l’assaut de son faux sourire et au cliquetis angoissants de ses longues boucles d’oreilles.
Octave aurait dû s’en tirer. Habile menteur et fin stratège, un triple axel de la fabulation l’aurait si aisément tiré des griffes acérées de l’Assistante Staff, qu’il en aurait volé la vedette à Super Terra. Applaudissement appuyés, salutations et rideau !
Ça, c’était la version utopique. Celle où il avait dépassé les douze heures de sommeil cumulées en trois jours, où il respirait à pleins poumons sans risque de s’auto-noyer et où aucun désert ne s’était déversé dans ses yeux.
Hélas pour Octave, le printemps l’avait violemment mis au tapis et Berte l’acheva sans pitié.

« C’est pourtant ce qui est marqué sur votre badge. »

« Badge », prononcé avec un « A » majuscule accentué d’une bonne couche de supériorité.

Ding, ding, ding ! Victoire par KO. Dépité Octave renifla un « Ah oui » de reddition totale. L’étreinte de Berte se referma sur son bras plus implacablement qu’un piège à ursaring sur sa proie et la fière braconnière embarqua son gibier en direction des coulisses.
Aucune planche de salut ne se présenta à Octave au cours de sa brève, mais non moins désagréable traversée du parc.
Autant dire que, depuis l’incident du bonsaï, il était devenu totalement invisible pour Victorine et Basile. Déterminés à obtenir LA réaction qui ferait exploser l’audimat, tous deux s’étaient mis en chasse de « Mademoiselle Stappletoooon ! » Le journaliste hurlait son nom à répétition, avec une montée dans les aiguës qui lui donnait l’air d’un pijako sous exta.
Octave repéra bien le grand blond brièvement échoué près des crêpes. L’olibrius avait réussi l’exploit de perdre un hariyama et l’idée lui vint de jouer les bons samaritain en lui proposant son aide. Mais l’inconnu avait visiblement bien d’autres chacripans à fouetter et il abandonna le projet.
En dernier recours, simuler un malaise. Rien de très compliqué, mais un frisson d’angoisse traversa le jeune homme de part en part lorsqu’il aperçut Taiki dans les rangs des pompiers. L’image qui s’éclaira dans son esprit le fit rougir, frémir tout en lui donnant une furieuse envie de rendre un petit déjeuner qu’il n’avait même pas mangé. Non. Hors de question. Plutôt crever.

Timing parfait. La sentence de Berte tomba.

« C’est ici. »

Jamais Octave n’aurait pu se préparer à affronter pareille scène de crime.
Assassinée, l’innocent centre technique monté en appui de la scène gisait là, sous les bourgeons et les fleurs ; tache mortifère dans un cadre bucolique.
Des intestins de câbles se dévidaient entre le gazon et les branches d’un cerisier. Tables renversées, enceintes gisant au milieu des pâquerettes… Carnage total.
L’ingénieur vacilla. En cherchant à se rattraper, son pied écrasa une innocence prise jack arrachée à son branchement. Le fil à l’agonie se tordit en silence.
Besoin d’air. Octave tira sur son masque, inspira, mais son nez bouché ne laissa filtrer qu’une obscure gargouillis. Il avala une grande bouffée d’air qu’il expectora aussitôt d’un vif éternuement.
Les sourcils de Berte se rejoignirent au-dessus de son nez. À ce rythme là, elle allait devoir trouver un remplaçant au remplaçant et ça ne lui plaisait pas. Ses iris d’acier survolèrent la monture papillonnante de ses lunettes pour s’attarder sur les notes prises au fur et à mesure que fleurissaient les déconvenues. Elle raya mentalement deux, non, trois d’entre elles et tira de sa banane imitation crocrodil le micro indispensable à la suite des festivités. Sans ménagement, elle le fourra dans la main d’Octave, lui indiquant :

« C’est celui du monstre du spectacle. Débrouillez-vous pour qu’il fonctionne, on en a absolument besoin. Ensuite débarrassez vous du haydaim.
Hein ? Quel hay… »

Le cervidé quitta fièrement l’ombre du cerisier. Retour du coupable sur les lieux du crime.
Poitrine bombée, il piétina sans égard le matériel tout en faisant cliqueter avec mépris les fils accrochés à ses bois. Le regard haut malgré son petit gabarit, il fit lentement rouler sa mâchoire sur les restes d’une troisième crêpe.
Octave tressaillit, secoué par un mélange de fureur, d’incompréhension et d’une lutte interne acharnée pour ne pas se gratter le nez.

« Je vous laisse le stagiaire aussi.
Salut Octave ! »

Deux yeux clignèrent derrière d’inimitables lunettes rondes aux verres beaucoup trop épais.
Berte s’éclipsa sur ce coup de grâce.

« Hugo ?!
Eh ouais ! Le monde est p’tit comme dirait Tantine ! C’est fou hein ? Je pensais pas que t’étais mécanicien.
Ingénieur.
Han, bah ça va pas ? Désolé, j’pensais pas qu’t’étais tout émotif comme ça ! C’est grave gentil d’être autant ému qu’on s’revoit ! »

Quoi que dues au pollen, les larmes qu’essuya Octave eurent un arrière goût de dépit. Ils renonça à s’expliquer. Hugo était passé à côté de son allergie malgré les hublots enfoncés sur son nez, il n’y avait rien à en tirer. Il renifla, puis se moucha dans l’une de ses serviettes en papier. Leur texture rêche lui arracha le nez, mais la tape compatissante que lui asséna l’adolescent fit bien pire à son orgueil.
Octave s’écarta d’un mouvement d’épaule. Hugo prit ça pour un geste cool du type sensible qui se réfugie avec pudeur dans sa carapace. Presque. On était plutôt sur un allergique malchanceux qui avait le choix entre réparer son micro et entamer des pourparler avec un broutteur de crêpes.
Il s’accroupit. Ses pensées étaient noyées sous la vision désagréable de tous ces fils entremêlées. Besoin de ranger. Sans un regard pour le haydaim, il tira sur le cordon le plus proche.
Une étincelle de panique s’alluma dans les prunelles du cervidé, aussitôt remplacée par une brûlante détermination. Le tout échappa à Octave qui termina en reniflant d’enrouler son câble.
Fidèle à son crédo de glandeur professionnel, Hugo ne trouva pas judicieux de lui prêter main, forte et préféra s’épancher sur son incroyable matinée.
L’ingénieur n’écoutait pas. Il saisit un second fil. La gaine jaune slaloma d’abord entre pissenlits et boutons d’or, puis se bloqua avec une telle soudaineté qu’Octave faillit passer par terre. Coincé par un sabot, évidemment.

« C’est marrant, nota Hugo. On dirait qu’il a fait exprès de marcher dessus ! »

Ça aussi, c’était évident. La lueur de défi s’intensifia au fond des yeux du haydaim et un écho s’enflamma dans la noirceur des iris d’Octave.
Il se releva, poussé par la froide envie de lui faire bouffer ses bois. Pour autant, pas question de l’approcher à moins d’une extrême nécessité. Pour l’emporter, il devrait être plus fin stratège que la biquette. Challenge accepté.
Sans lâcher le fil jaune, Octave empoigna un second câble d’un geste rapide. Il suivit ce cordon bleu sur quelques mètres, le regard soupçonneux du haydaim et celui plus vide de Hugo fixés de sa fine silhouette. Puis il tira d’un coup sec. La longe se tordit brusquement dans l’herbe, surprenant le pokémon qui bondit aussitôt sur ses pattes. Un saut. Ses sabots s’enfoncèrent le gazon, ratant de peu le fil.
Octave avait été le plus rapide. D’un mouvement de poignet, il dompta les mètres restant et l’embout s’étendit docilement à ses pieds. Un fin sourire s’étira sous son masque.
Le haydaim se tendit. Il avait compris. Oreilles hérissées, il tourna la tête à droite. Libéré par sa précipitation, le câble jaune avait disparu. À gauche. Octave terminait de l’enrouler.
2-0. Mais la biquette n’avait pas dit son dernier mot.

« Hey ! C’est pas fair play ! »

Mais le fair play, le haydaim s’en fichait. Il se coucha de tout son long au milieu du matériel en vrac.
Octave couvrit sa figure désabusée de ses mains, pour une fois, sans se gratter — quoique.
Tant pis ! Cette guerre attendrait. L’agitation grandissait du côté de la scène d’où d’étranges beuglements s’était élevés. La crainte de voir surgir Berte avec sa petite bouche pincée ourlée de reproches et de flammes le poussa à s’occuper du micro.
Il redressa une table sur laquelle il déposa son patient, puis s’équipa d’une trousse à outils miraculeusement restée sur le peu d’affaires encore à leur place.
Son tumultueux passé ne lui avait pas laissé beaucoup de fierté à l’exception de ses connaissances et compétences scientifiques, aussi tenait-il à ce que sa réputation d’ingénieur reste sans tache. Leur monstre avait besoin d’un micro ? Aucun problème. Un peu de doigté suffirait pour en tirer le son le plus terrifiant qui soit.
Un tournevis pivota entre ses doigts. Octave démonta l’appareil, courbé en deux sur une table trop basse pour sa grande taille. Il aurait pu faire comme Hugo et s’asseoir sur une des enceintes haut de gamme posées à sa droite, mais cette seule idée le secoua de désagréables frissons.
Chatouillé par un éternuement, il se moucha avec générosité avant de s’intéresser aux diverses pièces éparpillées sur le contre-plaqué. Membrane abîmée et un fil détaché de la bobine. Facile. Il récupéra une pince à dénuder.

« À mon avis, il te kiffe grave, nota soudain Hugo.
Pardon ?
Y parait que ça a l’amour vache les haydaims. Pour ça que les filles aussi elles ont des bois. Chaque printemps, BAM, combats du love. S’il a un crush sur toi, c’est sur qu’il te lâchera pas tant que tu te seras pas mesuré à lui. »

N’importe quoi. Octave roula des yeux et laissa Hugo assouvir seul son besoin viscéral de jacasser. Il décrocha lorsque l’adolescent passa de la parade amoureuse des triopiqueurs d’Alola aux déclamations poétique de Super Terra. On vous laisse trouver le lien.
Modifications et réparations du microphones absorbèrent Octave qui, touchant au but, ne s’aperçut pas qu’il commençait à marmonner tout seul des morceaux de pensées.

« …Héros du printemps… Toutes ces fleurs et ce vent… Me grattent le nez.
Woooooh. Comme c’est grave profond. Il est trop cool ton poème.
Quoi ? Interrogea Octave en relevant la tête. Quel poème ?
Moi j’ai mis : “Ah Super Terra ! Il fait si chaud dans le parc. Des géraniums.” T’en dis quoi ?
Euh…
Moi aussi j’aime bien ! Allé ! Je vais le mettre avec le tien dans la boîte qu’ils font tourner ! »

Il s’éclipsa, laissant Octave sidéré. Décrocher d’une conversation avec Hugo s’avérait bien plus dangereux qu’il ne le pensait. À éviter.
Un soupir et il retourna à ses ultimes ajustements. Presque fini. Il synchronisa le micro à son pokématos pour les derniers tests et renifla avec satisfaction en écoutant l’enregistrement monstrueux de sa propre voix. Resserrant une dernière fois toutes les vis, il remarqua la LED rouge qui clignotait sous l’interrupteur de l’appareil. Merde. Plus de batterie.
Vu les déboires de la première scène, la troupe avait tout intérêt à utiliser la fonction sans fil du micro.
Octave n’eut pas besoin de chercher bien loin le câble d’alimentation. Il l’avait repéré bien des minutes auparavant avec la crainte sourde qu’il finirait pas en avoir besoin. Pas loupé. Son regard sombre se posa avec dépit sur le haydaim et le cordon argenté qui pendait, emmêlé à ses bois.

Le pokémon semblait s’être assoupi, certainement assommé par le flot de paroles de Hugo. Octave saisit sa chance. C’était maintenant ou jamais. Laissant le micro sur la table, il s’avança de sa foulée la plus discrète.
Appuyée sur ses pattes, la tête du cervidé pencha légèrement. Le jeune homme se figea. Désormais à un bras de l’animal, son réveil brutal transpirait le danger. Mais rien. Le haydaim agita ses oreilles dans sommeil, poussa un long soupir qui balaya un rond de pâquerettes et demeura dans les bras Morphée. Bientôt, il serait dans ceux de Morphéus.
Deux petits pas rapprochèrent suffisamment Octave pour lui permettre de saisir le câble. Il en suivit vite le cheminement et s’attela presque aussitôt à le dénouer. Impression de désamorcer une bombe. Une boucle, une seconde, passer et repasser la prise tenue du bout de ses doigts fébriles, le tout accroupi près d’un bestiau d’au moins quatre-vingt-dix kilos capable d’involontairement vous transformer en brochette.
Mais il s’en sortait bien. Un dernier nœud et tout serait terminé.
Et puis, un picotement dans son nez. Le début de la fin.
Infime au départ, le chatouillis prit rapidement l’ampleur du feu ardent qui précède tout éternuement. Bras tendu, totalement figé, Octave retint son souffle, fronça le nez et ferma les yeux.  
Faîtes que ça passe…

« Atchou ! »

Raté.
Le haydaim sursauta et Octave tomba assis dans l’herbe. Sa main gauche toujours fermement agrippée au câble acheva de le détacher lorsque le pokémon se releva d’un bond.
Il parut complètement perdu. L’absence de cliquetis autour de ses bois l’alarma, il poussa un son plaintif, tourna sur lui-même, puis il s’immobilisa une patte en l’air. Son regard pivota lentement sur le côté. Ses paupières se plissèrent et Octave sentit un déluge glacé lui dégouliner dans la nuque. Il recula. Pas le temps de se relever.
Le haydaim lui fit face, tête baissée. Son sabot arracha du sol une brassée de fleurs et ses cornes brillèrent d’une aura immaculée. Octave voulut parler, mais le brame de son assaillant couvrit le peu de mots qui réussirent à quitter ses lèvres sèches. Fermant les yeux, il leva vainement les mains pour se protéger de la charge.

Une ombre. L’air qui claque.
Le haydaim poussa un son de frustration étouffée. Octave ouvrit un œil.

« Maes’ ? »

Le nostenfer se posa à ses pieds, ailes déployées. Son impressionnante envergure dissuada le pokémon saisonnier d’approcher. Il souffla, frustré, tandis que Maestro tournait vers son partenaire un regard mi-inquiet, mi-fâché.
Octave laissa le soulagement couper toutes forces dans ses bras et tomba allongé dans l’herbe. Il éternua une nouvelle fois et regretta aussitôt cet instant de faiblesse. Un battement d’ailes et Maestro était à ses côté. Il fit voler un nuage de pollen et son meilleur ami songea qu’il le paierait au moins jusqu’à la fin de la soirée.
Gardant un œil sur le haydaim, Maestro replia ses ailes. Octave leva ses yeux rougis vers lui et sourit en croisant sa mine bougonne. Inutile de lui demander ce qu’il faisait ici. Une fois de plus, Maes’ veillait sur lui. Il soupira.

« Merci. »

Mais sa mission n’était pas terminée.
Câble en main, Octave se redressa et gagna la table où il brancha le micro. Batterie à charge rapide. Quelques minutes suffiraient pour la remplir au moins à moitié. Maestro s’installa à ses côtés, mais son regard ne quittait pas le haydaim toujours en retrait.
Octave comprit vite que quelque chose clochait. Totalement paniqué, le pokémon raclait l’herbe de ses bois, essayant d’y emmêler de nouveaux câbles. Tous glissaient et retombaient invariablement dans l’herbe, piétinés par ses sabots frustrés. Un son plaintif quitta son mufle lorsqu’échoua une énième tentative.
Maestro lança une œillade troublée à son ami. Il vola près du haydaim qui s’écarta aussitôt et fit à nouveau le fier. Il essaya d’ignorer le nostenfer qui souhaitait lui venir en aide, mais il était évident qu’il cherchait désormais à déloger le fil accroché dans le cerisier.

Comme une évidence.

On pourrait mettre ça sur les années passées à fréquenter Linda, mais la réalité était toute autre. Octave développa instantanément pour le haydaim la compassion du looser de l’amour.

« Elle t’a filé entre les pattes, c’est ça ? »

Était sans doute entré en jeu un autre plus à l’aise et plus habile dans l’art de la séduction. Un qui n’avait peur de rouler des mécaniques et de se montrer sous son meilleur jour pour charmer une demoiselle qui n’avait aucune idée du cœur affolé qui battait pour elle à quelques mètres à peine.
Un coup du chevroum qu’il avait vu remuer sa verte fourrure pleine de gouttelettes dans la fontaine, ou encore de ce torterra qui inclinait systématiquement sa carapace pour lui donner les plus beaux reflets printaniers.
Octave s’avança. Il renifla, mais son regard ne quitta pas celui désormais plein d’espoir du haydaim. Le feeling passait. Le pokémon ne recula pas lorsque le jeune homme passa une main sur ses bois.

« Tu cherches à l’impressionner pour la récupérer. Tu pensais que les câbles ça aiderait à te donner fière allure ? »

Un souffle affirmatif le décoiffa brièvement.
Octave fronça les sourcils. Il aurait dû lui dire de rester naturel, que c’était la beauté intérieure qui comptait, mais il n’en pensait pas un traitre mot. Si c’était de l’esbroufe qu’il lui fallait pour récupérer sa belle, il allait lui en donner.

« Maes’, tu peux te poser sur la branche s’il te plait ? Il faudrait que je puisse l’atteindre. »

Le nostenfer ne se fit pas prier. Heureux de pouvoir aider, il s’installa dans le cerisier et Octave n’eut plus qu’à récupérer ce dont il avait besoin. Il cassa plusieurs tiges chargées de fleurs qu’il aligna soigneusement au sol, puis extirpa de l’une des caisses, une guirlande lumineuse aperçue plus tôt.
À cet instant débarqua une inconnue. Envoyée par Berte, Lilas demanda s’il avait terminé avec le micro.

« Il est sur la table. Pas besoin de fil cette fois. Dites au gars en régie de baisser le volume de ce micro à 4 et à votre monstre de se lâcher. »

Elle prit l’appareil après l’avoir remercié et s’éclipsa, sans doute en direction de l’espace aménagé en vestiaires.
Pour Octave, peu importait. Il confia un côté de sa guirlande à Maestro et posa sa main entre les bois du cervidé. Ce dernier dressa les oreilles.

« On va faire de toi le haydaim le plus branché du parc. Prêt ? »

Hochement de tête.
Et au nom de l’amour, Octave se sacrifia au pollen.


H.R.P:


Dernière édition par Octave Ferys le Sam 9 Juil 2022 - 16:45, édité 3 fois
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Taiki YakimasuRanger

Taiki Yakimasu


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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptySam 11 Juin 2022 - 21:22
Quel déflaisan gringalet prétentieux fut la phrase qui tournait en boucle dans l'esprit de Taiki alors qu'il se livrait à une bataille de sourcils avec l'homme qu'il suspectait méchamment d'être le maître de l'hariyama, et le possible responsable d'un futur accident. Le pompier s'imaginait déjà devoir réanimer des adolescentes semi-écrasées par un imposant fessier, et c'était une situation qu'il voulait éviter au maximum. Aussi, il comptait sur l'homme vêtu de manière bien trop classe pour avoir sa place dans ce cortège prépubère pour se sortir les pouces des narines et se mettre sérieusement à la recherche de son pokémon. Ah ? De ces pokémons, voilà qu'il arrivait à en perdre un deuxième ! Mais bravo ! Le ton blanc du champion vira gentiment au rouge et ses poings se serrèrent davantage. Heureusement, leur argument eût cessé avant d'imploser, car voilà que la silhouette de l'employé de mairie s'abattit sur eux deux (ou du moins essaya). Un regard camouflé derrière un reflet digne de méchants de série B s'affala sur les deux hommes, avant qu'un doigt presque accusateur désigna Taiki, la douce voix de Monsieur Lachaise annonçant "Oui, il fera bien l'affaire !" avant que son attention l'abandonnât pour se concentrer sur le blondinet colérique.

Sans vraiment comprendre par quelle force sismique ou mécanique, une main d'une assistante frêle empoigna la sienne et l'invita à la suivre. La mission de Taiki était le pokémon massif perdu, mais il eut l'impression que ses priorités venaient tout juste de changer. Il remarqua son adversaire argumentaire du jour également se faire embarquer par un Monsieur Lachaise définitivement emporté et n'eut même pas le temps de questionner ce qu'il se passait. On venait de l'asseoir sur une chaise, derrière des coulisses improvisées à l'arrache, avec une dizaine de personnes qui le sondaient, de haut en bas, certains armés de mètre pour prendre ses mesures, de la taille de son biceps à la circonférence de son nez. Quand le ruban s'approcha un peu trop près de ses cuisses, Taiki les ferma à l'image d'une écolière en jupe consciente qu'il valait mieux garder les genoux serrés une fois assise, afin d'éviter tout regard malhonnête. Mais l'attention de l'assistant se porta à ses chevilles, et le nombre, peu importe à combien il s'élevait, décrocha un soupir massif au jeune homme, qui partit en se grattant la tête, comme s'il s'eût retrouvé devant le casse-tête du siècle.

- Euuh... Bonjour ?

Fut le seul mot qu'il parvint à prononcer alors qu'un trentenaire vérifiait à nouveau les mesures prises au pourtour du nez du champion, rendant leur proximité plutôt malaisante pour le concerné, qui ne comprenait pas le moins du monde ce qui se tramait.
Soudain arrivèrent des pas, énergiques, accompagnés d'un tintement métallique faible, mais agaçant, et des ongles qui claquaient des ordres çà et là. A l'ouïe, on pouvait aisément deviner que la personne qui débarquait pouvait facilement être classifiée dans la catégorie "chieuse" de l'espèce humaine. Et lorsqu'enfin se présenta une quadragénaire aux traits stricts, mains sur les hanches, lèvres pincées, Taiki se dit qu'il avait visé juste. L'absence totale et soudaine de la masse d'assistants qui grouillaient quelques moments auparavant témoignaient également de cette juste analyse.

- Vous là, hormis le hariyama qui nous pose un peu souci, vous êtes la seule personne physiquement capable d'endosser le costume du monstre. Et puisque vous êtes pompier, et donc, à notre service, enfin, à mon service, vous allez être prêt d'ici vingt minutes. Et ne comptez pas sur un paiement pour la prestation, pensez que l'image de votre caserne est en jeu plutôt. Car si je ne suis pas satisfaite, croyez-moi, vous ne le serez plus jamais.

Les talons se retournèrent furtivement et la silhouette disparût aussi rapidement qu'elle était arrivée. Gentiment, les assistants reprirent place et permirent à leurs poumons d'exercer à nouveau leur fonction primaire.

- C'est bon, elle est partie ?

La frêle demoiselle qui avait amené Taiki posa la question, accroupie derrière le Torterra qui mastiquait machinalement une énième crêpe. On devinait que des gouttes de sueur avaient quelque peu endommagé l'harmonie de son fond de teint et ses yeux n'exprimaient rien d'autre qu'un soulagement cynique. A sa question, Taiki se contenta un hochement de tête qui eut un effet soudain de bien-être à toutes les personnes présentes. Se redressant, l'assistante, qui affichait le prénom "Suzanne" sur sa petite plaquette nominative, se recoiffa brièvement avant de s'approcher à nouveau de Taiki. Elle sortit de sa poche latérale prévue pour contenir au moins trois navires marchands un grand bloc-notes, ainsi qu'un stylo.

- J'y pense maintenant, mais vous n'allez pas avoir le temps d'écrire votre haïku, je peux vous proposer de l'écrire pour vous ?
- Non merci, pas intéressé.
- Oh, ca pourra être drôle Monsieur ! En plus vous êtes coincé ici pour quelques temps, autant le passer de manière intelligente !

Petit moment latent, où le champion reprenait ses assisses sur sa chaise, sentant venir un coup de chaud subit.

- Doonc... je dois jouer le monstre ?

Se risqua-t-il, lui qui sentait bien que son choix n'était que trop limité (et le mouvement acquiesçant de Suzanne valida ses craintes). En effet, sa tenue de pompier le rendait avant tout à disposition de la mairie et de la communauté, donc si c'était ça le rôle qu'on voulait l'imputer, il n'avait pas d'autre option que d'aller dans ce sens. Ou il pouvait oublier la sollicitation de la caserne de Cramois'Ile pour les gros évènements pour le siècle à venir. Et c'était tout bonnement hors de question.
Néanmoins, Taiki n'était pas prêt à tous les sacrifices...

- Je m'excuse mais... vous comptez faire quoi avec ça ?

Un doigt tremblant désigna la lame aiguisée de petite taille que tenait l'assistant éperdu de réflexion, alors qu'il mixait une sorte de mousse dans un petit contenant. Le concerné le regarda un court instant, comme perturbé, avant de se reprendre.

- Excusez-moi, je m'appelle Alfredo, et honnêtement, j'aurais fait preuve de plus de courtoisie si je n'avais pas senti le terrible parfum de Berte-la-grande-casse-pieds.

Petit silence. L'accent bien du sud de l'assistant n'aidait pas vraiment Taiki à se mettre en confiance, ni à comprendre où ce charmant monsieur voulait en venir avec son arme potentielle.

- Je suis la personne qui a designé le costume du monstre. Malheureusement, l'acteur qui devait l'interpréter est soudainement indisposé, et vous seriez parfait pour le costume, à un détail prêt.

Un mouvement de mains se fit en direction d'autres assistants qui entourèrent le champion et activèrent leurs mains sur son équipement (oh, je vous vois là, à sourire de manière grivoise, cessez !) afin de le débarrasser de sa tenue de pompier, sans que son propriétaire n'eut vraiment loisir de dire grand-chose. En moins de deux, le rouquin se retrouva tout simplement vêtu de son caleçon, entouré de personnes plus qu'indifférentes à sa nudité partielle. C'était le monde du spectacle, et Taiki, hormis sa taille, n'avait rien d'extraordinaire, au contraire, plutôt commun pour les habitués de ce genre de milieu. Sauf que lui n'était pas habitué à une telle...... impuissance, et voulut dénicher une serviette que tenait la jeune demoiselle de toute à l'heure dans ses bras. Mais elle s'éloigna quelque peu, lui adressant un sourire gêné.

- Oui, la serviette est pour vous, mais ce sera pour après.
- Après quoi ?
- Le rasage.
- Le... rasage ?

Une main parcourut la barbe qu'il n'avait plus vraiment, étant fraîchement rasé de la veille. Dubitatif, Taiki posa son regard interrogateur sur Alfredo.

- Le rasage intégral voyons ! Le costume est en latex Monsieur, et il vous sera plus facile de l'enfiler une fois totalement rasé et huilé !

Si les yeux avaient la capacité d'emmagasiner une charge et un détonateur, nous aurions assisté aux tragiques décès de trois personnes. Le bleu des iris du champion, d'abord enragés, s'adoucirent, puis parcoururent chacun des visages présents, à la recherche d'une émotion traîtresse telle "Quelle bonne blague, hein", mais malheureusement, jamais le glas de la farce ne sonna.
Adossé contre la chaise, le cadet Yakimasu se raidit alors qu'Alfredo approchait, armé de son rasoir et de sa mousse... ses pupilles se dilatèrent, et, les yeux clos, scellés par une peur certaine, le champion se surprit à marmonner une prière.
Faites que la lame ne soit pas émoustillée...

****

Quelle catastrophe. Son buis commun gisait à terre alors que ses petites griffes tentaient avec difficulté de renflouer quelque peu la terre qui s'était évadée lors de sa surprenante chute. Le pot, brisé, témoignait de la violence de la scène, telle une victime oubliée. Toute l'attention s'était portée sur Bob. Au début, Johnny avait accouru vers l'humain bedonnant, un air désolé parcourant ses pupilles d'un noir sombres, mais ô combien bienveillantes. Et puis, Super Terra avait volé à sa rescousse, comme il le faisait aux répétitions. Tout simplement, les maux les plus intenses ne devenaient que vague souvenir après une étreinte amicale du spécialiste de type sol. Et Bob avait pu reprendre quelque peu son énergie, et ses esprits, alors qu'une armée de fan jalousaient terriblement sa position, certaines feintant également un malaise, dans le but d'attirer l'aura réconfortante de Super Terra. Mais ce dernier était déjà parti, dispersant ainsi quelque peu la foule, qui allait attendre aux endroits ombrés la suite du spectacle. Et tous passèrent de leur marche indifférente à côté de son buis commun, sans jamais lui prêter une once d'attention. Mais pas Johnny, non. Aussitôt Bob sécurisé, le pokémon piquant avait foncé vers sa création et fait l'usage de ses griffes pour la sauver. Malheureusement, son contenant étant brisé, ses efforts s'avéraient vains. Tellement vains.
Son museau s'affaira à gauche, à droite, à la recherche d'une solution de secours. L'attention que lui portèrent les caméras et l'étrange petit pokémon à l'allure oursonne se dissipa alors, tandis que Johnny levait une patte désemparée, pas conscient qu'il aurait dû formuler son désarroi de manière plus claire s'il avait voulu l'aide de Gordon.

Monsieur Lachaise, peut-être ? La silhouette du quadragénaire s'avançait vers lui, accompagné d'un monsieur vêtu d'un costard, mais alors que le Sablaireau effectuait des petits sauts impatients, l'homme l'outrepassa, glissant un rapide "Désolé mon Johnny, là j'ai pas la temps, ce sera après !". Après... une notion bien trop vague pour l'esprit d'un pokémon-acteur qui subissait avec véhémence un sentiment de détresse. Les pompiers, peut-être ?
Accourant de ses quatre pattes à la hauteur des sapeurs-pompiers présents, Johnny entreprit le discours du siècle. Cependant, là où il annonçait l'état sensible de sa victime et détaillait avec précision les soins à lui apporter, les jeunes gens n'entendirent qu'une succession de "Sab-sablai-sablaireau-reau !" qui leur procurèrent somme toute des réactions très différentes. L'une des jeunes pompier gloussa un son strident, effrayant pour le règne pokémon, qui en réalité témoignait qu'elle trouvait Johnny trop choupi. Un autre répondit par un rot tonitruant, comme s'il validait un argument imaginaire, ce qui fit rire le reste de la clique. Au même instant, une demoiselle aux cheveux aussi immaculés et purs que la neige apparut, ce qui eut comme effet de voler l'attention que s'était accaparée Johnny. Ce fut au tour du rôteur d'émettre des sons étranges, effrayants pour le règne Pokémon.

De son côté, Johnny baissa les épaules (qu'il n'avait pas) et entreprit à nouveau sa recherche de sauveur, à la fois angoissé et inquiet que son buis ne parvienne à survivre au manque de fer et à la maladresse des gens, qui, lors des apparitions de Super Terra, auraient bien été capables de piétiner un Ronflex sans s'en rendre compte. Le temps pressait, il fallait trouver un autre récipient pour sa plante ! Peut-être du côté des loges ??
Déterminé à réparer sa bêtise, Johnny se remit sur ses quatre pattes, et fonça tête baissée.

***

- Mettez-y un peu du vôtre, voulez-vous ?
- Mais suis-je AU MOINS dedans ?
- Ah, plus vous ne pouvez pas l'être. Ajustez un peu en faisant des petits allers-et-venue, ça aide.
- Comme ça ? J'ai bien peur de plus me fouler un muscle que d'enfiler proprement cette collerette !
- Vous êtes trop impatient Monsieur ! Ca vient, gentiment mais sûrement !

Un son de claquage retentit et durant un instant Taiki dut réfléchir s'il s'agissait de son grand dorsal ou du costume. La douleur ne venant pas, il en déduisit que le costume avait cédé.

- Parfait !
- Vous êtes sûr ? J'ai comme entendu un craquement...
- Oh ce n'est rien ! C'est le latex qui travaille pour s'ajuster à votre morphologie. C'est la première fois ?

La question resta sans équivoque, car voilà qu'un Sablaireau paniqué pénétra dans les loges à une vitesse rocambolesque.

- Oh Johnny Spicy, tu as l'air tout effrayé, qu'est-ce qui se passe ?

Comprenant parfaitement la question, ou l'ayant plutôt anticipée, le pokémon débuta à nouveau une longue explication, que le champion ne comprit pas en totalité, mais pouvait deviner que la mascotte de Super Terra nécessitait de l'aide. Sauf qu'Alfredo s'interposa immédiatement entre Taiki et la sortie des loges.

- Le spectacle va bientôt reprendre. Berte-la-casse-pied vous attend de... pied ferme. Vous inquiétez pas, on s'occupe de Johnny. Et vous, récitez votre texte.
- Quel texte ?

Petit moment de blanc.
L'assistante, qui s'était agenouillée auprès du Sablaireau pour ne pas perdre une miette de son récit se raidit alors...

- Oupsy... Je crois que j'ai oublié. Le rasage a pris trop de temps. Mais... mais c'est pas grave non ? Super Terra sait improviser.

- Alleeez, on fait comme ça, et vous, bonne chance ! Et évitez les mouvements trop stretch...

Une tape dans l'épaule alors que d'autres assistants prirent le relais d'amener Taiki derrière le chapiteau, prêt au spectacle. Un rapide coup d'oeil devant un miroir eut presque fait un arrêt cardiaque à Taiki, qui ne se reconnut évidemment pas. Le costume était travaillé, certes, et il lui aurait fallu beaucoup de temps à disposition rien que pour observer les détails du travail d'Alfredo. Le latex, d'un noir banal, se devinait à certains endroits, notamment aux jointures des coudes et des genoux, et une partie du cou. Mais tout le reste était recouvert d'écailles travaillées dans un style glaciaire, à l'aide d'une peinture obtenue par de la poudre de cristaux de Darumacho de Galar. Un procédé qui rendait un visuel magnifique, et qui coûtait de l'argent, beaucoup d'argent. Ca, Alfredo avait eu le temps de le lui raconter, pendant le rasage, mais Taiki n'avait pas vraiment eu loisir ou temps à contempler réellement l'oeuvre. Il jouait un monstre reptilien réveillé d'une période glaciaire, et le masque qu'on lui enfilait à l'instant avait une apparence dragonienne, toutes dents dehors, prêt à en découdre.

- Oh, le haïku !

La voix paniquée de Suzanne vint bloquer l'assistant du son qui venait avec tout son bordel à raccorder. Dépité, le regard azur de Taiki rencontra les prunelles chocolat de la demoiselle, qui l'imploraient de jouer le jeu, elle qui s'était donnée tellement de peine à soumettre cette idée de manière subconsciente à Berte. Soupirant, le géant Goliath se laissa vaincre par Davidette. Le champion réfléchit, encore, et toujours, mais rien ne venait, et l'image de Super Terra ne l'amenait pas à la poésie. Ses professeurs d'école en français lui avaient souvent conseillé de choisir des thèmes proches à son propre ressenti, et ce fut ce que Taiki fit au moment où ses lèvres s'entrouvrirent, tandis que Suzanne notait scrupuleusement ses mots.


Vil et triste monstre,
Tout de latex revêtu,
a mal au rouston.

...

- Mais, c'est hors th-
- Bon on n'a plus le temps !

Et hop, l'assistant du son détrôna l'attention de Suzanne, lui raccordant encore son micro, et les autres assistants finalisèrent les dernières touches alors que la musique annonçant la suite du spectacle s'activait gentiment, invitant la foule de personnes à se rapprocher...

Un signe "Ok" de la part des assistants fut adressé à Taiki, auquel ce dernier répondit par un pouce vers le bas. Seul un sourire poli et un deuxième "ok" validé lui répondit, et bientôt, il fut livré seul à la scène, devant un Super Terra en position de combat, alors que des fumigènes s'activaient, reprenant là où l'affrontement en était resté.

A ce moment, Taiki voulut se racler la gorge.

Qu'il était loin d'imaginer qu'un ingénieur du son qu'il ne connaissait que trop bien avait fait des réglages pointilleux, ce qui eut pour effet de transformer son avalement de glotte en un soudain cri guttural qui eut comme effet de faire hérisser les poils à peine sortis du menton de Hugo.

Un hochement de tête furtif de la part de Super Terra fut adressé à son acolyte, validant cette improvisation, qui, malheureusement, n'allait pas être la dernière du spectacle...

Spoiler:
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Gwendolyne StappletonCivile

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyLun 18 Juil 2022 - 13:09
« On ne va pas vous attendre indéfiniment vous savez ? »

La phrase n’avait pas été prononcée, mais c’était tout comme. La pointe du stylo plantée à quelques millimètres du papier, le temps s’était comme figé pour la jeune héritière, incapable de trouver quoi écrire sur le carré blanc qu’on lui avait remis. Tout près d’elle, le regard rempli d’attente et d’admiration du grand pokémon combat pesait comme une chape de plomb sur ses épaules. Le malheureux tenait à écrire un mot à son idole en costume, mais ses grandes mains n’étaient même pas en mesure de tenir un stylo. Les deux autres crayons qu’on lui avait proposés en avaient d’ailleurs fait les frais, gisant par terre, tordu pour l’un, brisé en trois pour l’autre. Alors le grand costaud s’était tourné vers elle.

Elle ne pouvait pas dire non. Mais alors que Gwendolyne s’apprêtait à écrire quelques mots, sa main se figea, et ses joues retrouvèrent la couleur des fleurs de cerisier.

La poésie, ce n’était pas son atout principal. La littérature, même, de manière générale. Gwendolyne avait appris très tôt à lire, mais jamais aucun livre n’avait éveillé un quelconque intérêt en elle. Lors des leçons d’Oswald, elle se contentait de parcourir les pages à haute voix, en prenant soin de contrôler son flot de parole, de sorte que la lecture soit fluide et élégante. Mais qu’il s’agisse d’un roman de chevalerie, d’une ode ancienne ou d’une tragédie, pour elle, tout n’était qu’une suite de mots sur les pages d’un livre. Ce qui était beau, ou bien écrit, la jeune héritière n’avait jamais réussi à le déterminer. Aucun effort du majordome ne parvint à résoudre cette difficulté jusqu’à aujourd’hui, et même les tentatives de Patty s’étaient résolues par un cuisant échec.

Elle en connaissait, pourtant, des vers de poètes illustres. Cela faisait toujours son effet d’en réciter deux ou trois au cours d’un dîner mondain, pour clouer le bec d’une invitée un peu trop bavarde par exemple. Alors la demoiselle s’était confectionnée tout un arsenal. Mais elle s’était simplement contentée de les enregistrer, comme une machine le ferait avec un jeu de données. Oswald avait préparé la sélection et indiqué le contexte dans lequel ces citations étaient les plus appropriées, et Gwendolyne avait tout gardé en mémoire, sans se poser de question.

En temps normal, cela suffisait. Quelques mots à la suite, un auditoire admiratif, et la hiérarchie était maintenue. Mais devant un simple bout de papier, ce genre d’arme était inefficace. Et puis, elle ne s’adressait pas à n’importe qui.

L’image de l’homme en costume lui revint en mémoire. Il avait été si brave dans ce combat sur la scène. Cela n’avait rien avoir avec tous les opéras ennuyeux ou les ballets auxquels Gwendolyne avait déjà assistés. Non, les enjeux étaient différents. Et il avait été si héroïque en volant au secours de cet homme assommé par ce pot de fleur. Ah, comme elle aurait aimé être à sa p-

Un battement de cœur en trop, Gwendolyne s’éclaircit la gorge et se leva du banc. Patty était partie en quête du dresseur du Hariyama et n’était toujours pas revenue. Quel mauvais timing, écrire un poème était tout à fait dans ses cordes à elle, et la petite héritière ne se serait pas retrouvée dans un guêpier aussi pénible si elles ne s’étaient pas séparées. Le tiboudet renâcla, immobile. Autour de son cou pendait l’une des boîtes en carton contenant les poèmes des autres membres du public. Il n’avait pas bougé, et attendait patiemment que Gwendolyne glisse à son tour le papier dans la fente. Son regard ne la quittait pas non plus. Cela faisait déjà de longues minutes qu’elle l’avait monopolisé, et le pokémon sol n’était pas disposé à continuer son chemin. Ce que ces bestioles pouvaient être têtues.

Tout autour, les regards semblaient se faire quant à eux de plus en plus pesants. À moins qu’il ne s’agisse d’une impression de l’héritière, qui luttait de toutes ses forces pour conserver une allure distinguée alors qu’à l’intérieur de sa tête régnait un chaos de mots incohérents et d’images héroïques de Super Terra.

Pendant ce temps, partout sur la place, une grande majorité des poèmes avaient déjà été récoltés. À croire qu’il ne manquait plus qu’elle. Tout était fait pour faire passer ces quelques minutes pour une longue et douloureuse éternité. Il y avait le pokémon combat. La mule aux grandes oreilles. La musique d’entracte qui se répétait en boucle, encore et encore. Et puis, il y avait ces deux là.

Micro pour l’un, caméra pour l’autre, les deux vautours de la tour radio avaient jeté leur dévolu sur la Dame de Cœur. Ils étaient prêts à l’assaillir de questions, certains de parvenir à débusquer sa passion brûlante pour les Super Poké Warriors et décrocher un scoop qui ferait rougir de jalousie tous les tabloïdes de Doublonville. Mais alors qu’ils étaient sur le point de lui adresser la parole, une tension inattendue les arrêtèrent dans leur lancée. Le regard tourné vers le ciel, cheveux au vent, décorés d’un pétale de cerisier, la belle Stappleton cherchait l’inspiration. Il ne fallait surtout pas l’interrompre dans ce qui, selon eux, ne pourrait résulter qu’en l’expression d’une élégance et d’un raffinement extrême. Alors ils se stoppèrent, quelques mètres en arrière, caméra braquée sur la jeune demoiselle en noir, pendant que l’un commentait ce qui sans doute s’apparentait à la recréation exacte d’un tableau en aquarelle.

Heureusement, avec un pareil cadrage, ils ne pouvaient voir que les doigts de porcelaine de la petite héritière tremblaient avec nervosité. Elle cherchait, de toutes ses forces. Les apparences étaient en sa faveur, mais elle ne pouvait les maintenir indéfiniment. Quelques idées lui venaient, mais aucune n’était à la hauteur du destinataire. Gwendolyne voulait qu’il lise son papier. Ou plutôt celui du Hariyama. Les doigts glissèrent quelques mèches de cheveux noirs derrière son oreille. La caméra zooma sur son visage. Avait-elle trouvé ?

La pointe du stylo se posa sur la surface du papier.

Puis elle se leva à nouveau.

Nooon, rien à faire ! Le seul mot qui lui était venu en tête était « passoire », mais qui commence un poème par le mot passoire !? Et puis combien de syllabes cela fait, exactement, un mot comme ça ? Peut-être que faire un dessin lui permettrait de sortir du lot ? Seulement le souvenir d’une esquisse à elle d’un girafarig à trois têtes l’en dissuada aussitôt. Elle ne pouvait plus quitter la feuille des yeux. Bientôt il fera nuit, et tout le monde partirait. Peut-être que c’était la meilleure solution, attendre jusqu’à ce que tout le monde oublie. Un rictus discret. Non, c’était une idée aussi stupide que toutes les précédentes qui lui avaient traversé l’esprit. Une minute de plus, et l’héritière allait exploser en vol. Son image ne pouvait pas tenir plus longtemps.

Et heureusement, avant même que la mine du stylo retourne s’enfoncer dans la feuille de papier, un bruit en provenance de l’arrière de la scène attira son attention. Un Haydaim apparut au loin, les cornes décorées de guirlandes lumineuses. Il leva la tête, puis son attention fut à nouveau attirée derrière la scène, et il disparut aussitôt. Quelques secondes de répit, mais un salut éternel de l’héritière envers cette créature, qui lui acheta par cette drôle d’incursion suffisamment de temps pour qu’enfin son esprit se remette en marche.

Un regard rapide, et Gwendolyne aperçut Patty qui venait la rejoindre. Vérification discrète que la caméra tournait encore, puis la Stappleton exécuta un léger pas de côté afin de se présenter sous son meilleur angle.

Côté caméra, on observa la scène avec curiosité et attente. Mais que pouvait donc attendre la riche héritière ? Aurait-elle des difficultés à écrire un simple poème ? Les questions se bousculèrent dans la tête des deux collègues qui remarquèrent alors l’arrivée de celle qu’ils avaient déjà reconnue comme l’une des proches de la célèbre Stappleton. Cette dernière lui adressa quelques mots élégants et lui tendit le stylo avec délicatesse.

Se… Se pourrait-il qu’elle délègue cette tâche à sa servante ? Non ! Une seconde, celle-ci récupère quelque chose dans son petit sac. C’est une boîte rectangulaire avec un fermoir en or. Elle l’ouvre et… C’est ! C’est !

Son stylo personnel !

La servante procède à l’échange ! Mademoiselle Stappleton saisit l’objet et écrit le poème d’un seul trait. Quelle gestuelle ! Quelle…

« QUELLE CLASSE ! »

Le chuchotement de Basile fut si peu étouffé qu’il parvint à l’oreille triomphante de Gwendolyne, qui reboucha avec élégance son stylo noir liseré d’or et le reposa dans la boîte que tenait toujours Patty. L’héritière présenta le carré de papier au pokémon combat, qui sembla ravi du résultat, puis le plia parfaitement en deux avant de le glisser dans la boîte en carton. Elle remercia le tiboudet pour sa patience, qui reprit sa route, comme si de rien était.

La jeune Stappleton passa ses doigts dans ses longs cheveux et adressa quelques paroles à sa servante personnelle, puis, faisant mine de ne remarquer que maintenant la présence des journalistes, avança doucement à leur rencontre. Sourire feint, tête légèrement penchée, la demoiselle avait déjà retrouvé pleine possession de ses cartes.

« C’est un heureux hasard, vraiment. Je ne suis que de passage à Doublonville, mais j’apprécie beaucoup de visiter le parc en cette saison. C’est magnifique, n’est-ce pas ? »

Détourner l’attention de la conversation afin de briser la garde des interlocuteurs. Ceux-là étaient tant obnubilés par Super Terra qu’ils avaient oublié le cadre qui les entourait.

« J’étais seulement venue pour le déjeuner, et voilà que je découvre qu’un tel événement est organisé ce jour même ! Quelle coïncidence n’est-ce pas ? Vous savez, je suis quelqu’un de naturellement curieux, et je dois reconnaître que je n’ai pas pu m’empêcher de venir voir ce qu’il en retournait. »

Admettre une petite faiblesse de sa part pour susciter la compassion. Le hochement de tête compréhensif du journaliste fut le signe que la proie était désormais ferrée. C’est à croire qu’ils en avaient oublié le scoop qu’ils cherchaient à trouver.

« Malheureusement mon agenda est très chargé et je ne peux que rarement assister à ce genre de rencontres… D’ailleurs, il va bientôt être temps pour moi de retourner à Kanto. »

Presser le temps pour réduire le délai de l’interview. Le journaliste, sentant sa prise lui filer entre les doigts, se hâta de penser à une toute dernière question.

« U-Une toute dernière question mademoiselle Stappleton ! Pouvez-vous nous révéler ce que vous avez écrit à Super Terra ? »

Gwendolyne baissa le menton, cachant un discret sourire carmin derrière ses doigts blancs.

« C’est un petit peu indiscret, vous ne trouvez pas ? »

Rougissement du journaliste et soutien de sa collègue qui lui tapa doucement l’arrière du dos. L’homme balbutia quelques mots d’excuse mais Gwendolyne ne lui laissa pas le temps de trouver quoi dire.

« Vous le saurez lorsqu’il sera lu par notre héros du jour. En tout cas, je l’espère pour mon camarade. »

La caméra glissa vers le Hariyama, un peu surpris, qui adressa un salut instinctif en agitant doucement sa grosse main. Sans attendre davantage, Gwendolyne invita alors Patty à avancer et à Cero de les suivre, puis adressa quelques mots de remerciements au duo de journalistes avant de s’éclipser en direction de la scène. Soupir camouflé pour la riche héritière qui sentait les tremblements anxieux reprendre doucement possession de ses mains.

La catastrophe avait été frôlée de si près qu’en comparaison, la nuit où un chef de gang avait pointé son arme sur elle ne lui semblait être plus qu’un agréable souvenir.

« Patty, j’aurais besoin de m’asseoir…
– Ok ! Tu veux que j’aille te prendre une crêpe ?
– Oui s’il te plaît, confiture aux baies rouges. »

Elle avait besoin de sucre pour récupérer toute l’énergie perdue à faire fonctionner son cerveau afin de se sortir de ce très mauvais pas. La riche héritière trouva finalement son salut sur un banc, non loin de la scène, légèrement sur la gauche. Un couple l’occupait jusqu’alors mais en voyant Cero approcher, ils s’éclipsèrent sans demander leur reste.

Rendue chétive par le contrecoup de cette terrible expérience, Gwendolyne s’installa sur le bord du banc, puis sentit son corps se soulever légèrement lorsque le pokémon combat s’installa à l’autre bout. La demoiselle se cramponna et leva les yeux vers le grand bonhomme. Celui-ci lui adressa d’abord une expression pleine de gratitude, mais Gwendolyne savait qu’au fond, il l’avait percée à jour. Alors à son tour, elle inclina la tête, et lui adressa alors un discret « Merci ».

Puis la musique de la scène s’arrêta. Super Terra allait revenir, et, qui sait, allait lire leur mot, à tous les deux.

De la terre jusqu’au
Ciel, une main tendue vers nous
Le héros du jour

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyJeu 21 Juil 2022 - 3:48
- Toi le crétin qui baille, la.

Le jeune homme en question, la mâchoire encore décrochée par la puissance de la fatigue ressentie par le travail acharné qu'il subissait cette dernière semaine, se sentit soudainement non pas concerné, mais plutôt agressé.

Recloues cette planche la, ça va se péter la gueule !

Aucune envie de protestation n'envahit son âme, trop souillée et utilisée pour pouvoir défendre ses droits les plus élémentaires. Aussitôt les ordres prononcés par ce qui semblait être le nouveau metteur en scène, il s'activa et alla assurer de manière plus professionnelle la planche, alors que d'autres injonctions se firent, envers d'autres personnes qui optèrent exactement le même comportement que le jeunot.

De loin, Monsieur Lachaise observait cette "fureur" d'organisation émanant du jeune homme bien habillé, une mine ravie seyant son visage habituellement bien plus stressé.

Il avait vu juste, c'était bien le metteur en scène ! Et niveau casting, il était bon aussi. De ce qu'il avait entendu, le pompier était déjà équipé et la suite du spectacle allait bien reprendre sans retard, et sans couac (le regard menaçant de Berte s'en chargait), ce que l'employé de mairie considérait comme miraculeux. Profitant donc d'un moment de répit, il s'en alla errer à travers les différents postes stratégiques, par simple acquis de conscience que tout se déroulait comme il le désirait. Rapidement, il rencontra la riche héritière Stappleton, en proie à deux journalistes qu'il savait particulièrement agaçants. Le quadragénaire hésita à s'approcher de trop près, sa nature introvertie ayant tendance à lui faire opter un comportement fuyard face au micro et au caméra. Cependant, le charisme naturel et l'aura magnétique de la jeune femme éclipsèrent totalement son existence, aussi, il fut libre de passer derrière elle sans susciter une once d'intérêt pour les deux employés de la Tour Radio qui buvaient chaque parole sortant de la bouche de la belle noiraude.

Ouf ! Tant mieux pour lui.

Occupé à lancer des regards inquiets envers les stands et la foule présentes (à la recherche du moindre problème, l'attendant au détour d'une roulotte, il en était persuadé), Monsieur Lachaise ne remarqua ni Johnny passant à vive allure à la recherche d'une solution de secours de son buis commun, ni un ourson déguisé en Super Terra, prêt à accomplir sa mission : délivrer les Haïku à Super Terra. D'ailleurs, aucun des membres du staff ni organisateurs n'avaient participé, afin de ne pas voler la chance incroyable de partager quelques moments avec la star à un fan. Bien sûr, ça, c'était un secret. Ils avaient seulement fait mention que Super Terra lirait le Haïku gagnant, mais en réalité, plusieurs allaient être lus, et l'acteur choisirait quels vers flatteraient au mieux son égo. Du moins c'était ainsi que se le présentait Monsieur Lachaise... qui du coup trouvait plutôt arrangeant le fait de ne pas participer, il aurait rendu feuille vierge à coup sûr...

*Baaang*

Un gong retentit, annonçant la reprise du spectacle aux fans, qui, fidèles à leur passion, étaient déjà tous devant la scène, rassasiés, hydratés, et au taquet. Monsieur Lachaise hésitait entre observer depuis le très loin le spectacle ou oser s'avancer davantage, mais l'idée de se mélanger à ce ramassis de personnes ayant sué, transpiré, postillonné ne le séduisait pas tant. Et puis, soudain passa devant lui un Haydaim. Pas n'importe lequel, le plus décoré Haydaim qu'il ait eu la chance de voir de sa vie. Des guirlandes ornaient ses bois déjà au naturel magnifiques, lui offrant un jeu de lumière incroyable et qui relevait de l'art.
Soudainement le spectacle de Super Terra n'était de loin plus son problème, ni une priorité, et Monsieur Lachaise préféra grandement s'asseoir au pied d'un arbre, à côté du fameux Torterra, à observer la danse nuptiale que faisait le pokémon devant lui (mais qui était destiné à une femelle qui broutait à quelques mètres de là, pas à lui, quand même).

***

Le son guttural qui sortit de la bouche du monstre impressionna Joey. C'était... intense, comme venant du plus profond de l'âme du "monstre" en face de lui. Très bien, le ton était donné, il allait également se donner à fond pour la suite, en espérant que son binôme n'était pas contre un peu d'improvisation.

- Peu importe la force de tes rugissements, tu ne me fais pas peur, Darksnow !

A la suite de cette punchline, Super Terra éleva sa main en l'air, et l'apposa au sol de manière énergique, ceci générant une soudaine onde de choc, faisant ainsi perdre l'équilibre au monstre, et soulevant de ce fait un peu de poussière. Les spectateurs sentirent à la fois la puissance du tremblement, leurs jambes devenant tremblantes, mais aussi la rafale de vent qui en découla. Aussi impressionnant et impossible que cela pouvait paraître, il s'agissait des dernières techniques avancées du théâtre, des techniques qui, à l'époque où Joey n'était qu'un simple étudiant, étaient considérées comme impropres à l'art noble des comédiens. Avec la démocratisation de ce genre de procédés, et l'argent que cela pouvait générer, l'orgueil mal placé des académies s'adapta et bientôt il était devenu méthode courante de recourir à des pokémons off-stage pour effectuer des attaques correspondant aux actions perpétrées par les acteurs. Ce qui était le cas ici avec son triopikeur en coulisses, géré par un dresseur dont c'était le métier, nommé coordi-cascadeur, qui s'occupait de donner les ordres au bon moment afin de garantir un effet des plus réalistes. Pour les personnes qui assistaient à ce genre de show pour la première fois, l'expérience s'avérait parfois intenses en émotion et pouvaient même générer quelques malaises, aussi, il était conseillé d'avoir à distance raisonnable un tente samaritain ainsi que les pompiers, au-cas-où une erreur technique ou un malaise devaient arriver.

Mais d'expliquer ça enlevait un peu le charme de la magie, aussi, il fallait être du métier pour réellement comprendre et connaître toutes les astuces, même si des fuites avaient parfois lieu...

Apparemment, l'autre comédien ne devait pas avoir lu le script, ou être au courant des techniques car le voilà assis sur sa queue, tout étonné, voire quelque peu abasourdi par la puissance du tremblement.

- Voyons, c'est tout ce que tu as à m'offrir ?! !

Mettant un maximum d'entrain, Super Terra s'approcha de lui, prêt à découdre un peu de combat à mains nues.

Au même instant, deux fans, qui attendaient depuis le début de la reprise le moment propice pour se démarquer de par leur singularité (ou débilité), eurent comme projet de beugler des termes qui étaient difficilement identifiables, et qui interrompirent brièvement le combat.
Les deux acteurs tournèrent la tête en leur direction, du même que le restant de l'audimat, incertain de la réception à donner à ce genre de comportement. Un petit blanc passa, heureusement interrompu par le côté empathique et enthousiaste de Super Terra.

- C'est amusant, j'ignore si tes groupies t'encouragent, ou implorent ma clémence ! Dans les deux cas, prépare-toi à en découdre.

Une balle dans le ventre aurait assurément fait moins mal aux deux fans qui restèrent bouche bée.
Super Terra... ne les avait pas reconnus à leur juste valeur. Toute leur existence tombait à l'eau... Heureusement, aussi fébrile et fragile qu'était leur santé mentale, leur mémoire plutôt faible leur permit de rapidement oublier ce détail lorsque Super Terra banda les muscles et se mit en position de combat.

A ce moment, à son oreillette, Taiki entendi Albert lui demander d'appuyer sur la troisième écaille de son costume, au niveau du coude. Ce à quoi il s'exécuta.

Il aurait dû préciser que son avant-bras aurait dû être dirigé contre Super Terra, car voilà qu'une déferlée de verglas s'abattit sur les fans qui sentirent alors la chair de poule envahir leurs pores. Le mélange d'air chaud et du froid offrit alors une légère brume, suffisante pour dissimuler temporairement les deux acteurs. Super Terra eut alors la possibilité de faire un "non-non" réprobateur envers Taiki, qui, en réponse, fut bien tenté de répondre par un fuck. Au lieu de cela, il haussa les épaules, dépité. Pour la sécurité du public, et pour s'éviter mauvaise presse, Joey se dit qu'il serait peut-être plus judicieux d'écourter le combat. Aussi, profitant de la distraction, il envoya le signe codé à Berte signifiant "plan B", ce qui se référait à la deuxième version de la scène. Celle où on abandonnait l'idée des grandes attaques et déferlantes pour rester un peu plus classique. Il désactiva également son micro et s'approcha de son partenaire, lui susurrant quelques directives pour la suite à donner.

Lorsque les spectateurs purent voir à nouveau la scène, Super Terra avait pris une pause volontairement peu avantageuse, genou plié, tête baissée, et des maquilleurs étaient rapidement passés par là pour ajouter quelques "dégâts" au costume du super pokeranger.

- Mon corps est certes... affaibli.. Mais...ma détermination, ô JAMAIS ! Je suis un Super Warrior, ne l'oublie pas !

Relevant soudainement son casque, l'homme entreprit alors le plus bel uppercut possible à son nemesis s'étant rapproché, lui envoyant pour de vrai un coup cassant plusieurs dents au haut du costume du monstre. Taiki, trop sonné par le coup, n'eut pas le temps de parer (comme il était prévu de le faire) les trois autres coups de poings et pieds que lui envoyait Joey, à pleine puissance, les techniciens l'ayant averti qu'il pouvait "y aller" avec le type recruté.
Aussi, l'image du combat, au lieu d'être un combat "rempli de difficultés" s'avérait plutôt être un tutoriel de "comment foutre une sacrée raclée à un monstre", et rapidement, le champion d'arène s'affaissa, avant de tomber littéralement au sol, inconscient.

Un tonnerre d'applaudissements retentit alors, malgré la qualité discutable du combat. Après tout, le charme d'un idol permettait de faire oublier plein de détails, surtout que la majorité des personnes présentes dans la foule avaient une moyenne d'âge relativement peu élevée ce qui rendait beaucoup de choses pardonnables à leurs yeux naïfs et admiratifs. Aussi quelques minutes passèrent, pendant lesquels Joey effectua à plusieurs reprises la révérence théâtrale et fit moult salutations dédicacées à la foule, tandis que les techniciens s'activèrent à enlever les éléments de scène et "débarrasser" Taiki des planches. Parce que Berte avait un humour sacrément douteux, elle avait demandé à Hugo d'amener le champion d'arène déguisé dans les loges. Sauf quand 95 kilos de pur muscles refusaient de se réveiller, il était peu aisé de les trimballer d'un point A au point B. Dès lors, tous les spectateurs eurent loisir de voir Hugo devenir écarlate, gémir, et commenter l'état de santé de ses articulations déclinant à mesure qu'il déplaçait Taiki.
Mais la prise de parole de Super Terra coupa court à ce show dans le show, quelqu'un lui amenant une boîte remplie de jolis petits mots.

- Très beau costume, je veux le même !

Blagua Super Terra à l'encontre d'un Gordon au regard aussi blasé qu'à l'habitude. Le remerciant, Super Terra s'empara de la boîte, quelque peu excité à l'idée de lire son contenu. La réalité était qu'avant, Gordon avait dû se présenter aux loges vers les assistants de Super Terra qui eux avaient fait le travail d'une pré-lecture des Haïku, enlevant ceux jugés trop peu "conformes", que ce soit au niveau de la structure du haïku mais aussi de son contenu. Aussi, les vers de Taiki, bien qu'ayant généré certains ricanements, avaient disparu à la poubelle. Mais d'autres avaient survécu, à l'image de ceux de Hugo. Quand Suzanne avait lu son Haïku, elle s'était dit qu'il serait cruel de retirer du concours un enfant de sept ans. Qu'elle était loin d'imaginer que Hugo en était l'auteur (puisque normalement il n'était pas sensé participer en tant que membre du staff). Dès lors ils avaient épuré l'ensemble des Haïku, ce qui n'avait pas été facile, et en avaient gardé cinq, parmi lesquels Super Terra choisirait en personne lequel l'émouvrait le plus.

Et c'était maintenant !

Une main se hâta dans la boîte et en ressortit un petit papier, ce qui généra un soudain silence dans la foule.

Héros Silencieux
Tu vas bien le défoncer
Deux poings dans son nez

Rires du public.

- Et bien, non seulement c'est beau, mais en plus ça a deviné l'issue du combat ! Bravo à l'auteur, j'adore !

Second rire du public. L'acteur attendit quelques instants, histoire que les émotions se diluèrent avant de poursuivre, d'une voix toujours ayant la même intensité. Posée et fluide.

Preux chevalier,
au coeur vaillant et brave,
je confie ma vie

- Wahou quelle déclaration ! Je le mets de côté celui-là car il me touche ! Voyons voir le reste !

A cette phrase, une très jeune fan sembla tomber dans l'inconscient. Heureusement, elle était à côté d'un samaritain qui eut tantôt fait de s'en occuper de suite, mais ce détail n'échappa pas à Super Terra, qui se dit qu'il valait peut-être mieux ne pas faire gagner une super-émotive, de peur qu'elle ne survive pas à sa rencontre en tête-à-tête. Aussi, se raclant la gorge, il poursuivit :

Au printemps fleuri,
une ombre méchante plane,
le Warrior sans peur

- J'aime l'aspect poétique de celle-là, bien imagée ! Bravo !

Sa main s'abattit à nouveau dans la boîte pour en ressortir l'avant-dernier haïku.

Ah Super Terra !
Il fait si chaud dans le parc.
Des géraniums


Petit instant de silence, malgré un sourire attendri se dessinant sous le casque de Super Terra. Bien sûr, il devinait bien comment ce Haïku avait atterri ici malgré le tri. Cela devait être un de ses plus jeunes fans qui le lui avait écrits, et qu'il serait malvenu et malpoli de détruire la poésie d'un si jeune être, aussi décomposée et douteuse fût-elle. En plus, en tant que père, Joey se sentait investi dans une mission à ne jamais décevoir ses très jeunes fans, à l'image de beaucoup de célébrités, aussi, il joua le jeu.

- Et bien, on peut dire que c'est pour le moins original ! Merci au pt'it bou de chou qui m'a écrit ce haïku ! Ca c'est un warrior, d'oser partager ses idées ! Ca mérite un petit applaudissement Super ? !

Super Terra lui répondit la foule en faisant trembler le sol des pieds et en applaudissant. Un pouvoir enivrant de la célébrité : le fait de pouvoir faire presque n'importe quoi à une masse de fans. Un pouvoir que Joey s'était juré de n'utiliser que pour le bien, ce qu'il pensait faire à l'instant présent, persuadé qu'un jeune Timmy de six ou sept ans vivait là un des plus beaux instants de sa vie et qu'il s'en rappellerait à jamais. Qu'il était loin d'imaginer que Hugo se vantait présentement à Octave d'arriver à paraître plus jeune que son âge sans même être vu, comme si cela ressortait du domaine du "compliment".

Attendant que le calme revienne avant de poursuivre, sachant qu'il s'agirait du dernier haïku, Joey pria pour qu'il soit bon. Il serait plus facile de faire croire à la foule que son choix était définitif et s'arrêterait sur un, plutôt que de revenir soudainement sur un haïku déjà lu. Après tout, si les fans connaissaient le principe du tri, sans doute seraient-ils un peu vexés de savoir que leur talent littéraire ne pouvait leur garantir la récompense promise, ou que leur contenu était quand même contrôlé, par un souci d'image.
Ma foi, c'était ainsi lorsqu'on représentait une franchise valant plusieurs milliards de pokédollars: l'image, la chose la plus importante que Joey détenait présentement en terme de valeur marchande.
Aussi il se devait d'avoir une attitude aussi proche de son personnage, sans jamais entrer dans le scandale. D'où sa proximité avec la foule, son côté séducteur, mais jamais il ne l'utiliserait pour des fins égoïstes, à l'image d'autres acteurs et actrices d'autres séries, et qui désormais étaient tombées dans l'oubli.

Lui non. On ne l'oublierait pas.

Se raclant la gorge, et priant pour que le suivant soit le bon, Super Terra investit une dernière fois sa main dans la boîte pour en ressortir le dernier haïku.

De la terre jusqu’au
Ciel, une main tendue vers nous
Le héros du jour

A nouveau, un léger sourire apparut sur ses lèvres.
C'était...

Le bon.
Il aimait tout. L'image qui ressortait derrière ces lettres, les mots empruntés, la poésie à la lecture. En plus le timing se prêtait bien, même si ce n'était que secondaire.

- Mesdames et Messieurs... Je crois avoir trouvé notre gagnant ! Ou gagnante ! Je ne me vois pas continuer tant ses mots résonnent en moi ! S'il-vous-plaît, qui que vous soyez, rejoignez-moi sur scène, que je puisse attribuer un visage à une si belle poésie!

Un tonnerre d'applaudissement à nouveau retentit, même si certains sons frustrés étaient perceptibles à la suite du nombre de "perdants" du concours. Super Terra attendit alors, quelques instants, mais personne ne vint. La foule s'impatientait, malgré les rappels de Super Terra, plutôt encourageants.
Soudainement, à son oreillette, la voix désagréable de Berte retentit.

- Ouais, Joey, t'as pas géré. La gagnante c'est Gwendolyne Stappleton, et elle est plutôt discrétion, tu vois. Donc un assistant lui a demandé d'aller à ta loge, et en plus elle a une requête cheloue. J'ai pas trop compris mais je crois que y a un pokémon fana impliqué dans l'histoire...

Hm, c'était empruntant.
Mais compréhensible, au vu du statut de la personne, d'être affichée ainsi devant caméras et foule d'adolsecents.

Aussi, Joey se décida à rattraper le coup.

- Bon je crois que j'ai affaire à un ou une timide ! Pas de soucis, je le comprends parfaitement ! Et je la ou le retrouverai, soyez-en sans crainte ! Merci à tous d'être là, d'avoir participé au show, et d'avoir su sublimer les couleurs terreuses mais sismiques de SUPER ?

SUPER TERRA

Cria à nouveau hystériquement la foule dans un tonnerre d'applaudissement, plutôt rassurée de ne pas pouvoir mettre un visage sur le ou la gagnante, de peur de le ou la jalouser toute la journée. Joey avait bien prévu le coup aussi de ne pas informer qu'il savait de qui il s'agissait et qu'elle l'attendait à la loge, sinon un faible pourcentage de fans hardcore en colère aurait sans doute quelque peu chamboulé leur entretien.
Aussi, son et musique furent lancés tandis que Joey faisait sa sortie de scène, saluant toutes et tous alors que des danseurs habillés en personnages secondaires de la série à succès assuraient un second spectacle. Désormais, les fans pouvaient vaquer aux occupations des stands sans souci, la manifestation étant prévue de durer jusqu'aux alentours des vingt-heures, selon la souplesse des autorités municipales.

Joey, aussitôt sorti du champ de vision de son public, atterrit vers les maquilleurs qui rendirent à son costume le brillant de son avant-combat, tandis qu'il était briefé par Berte des conditions de sa rencontre.

- Alors si jamais, Gwendolyne Stappleton c'est l'une des big four. Tu vois...

Bien que Berte ne pouvait voir le visage de son interlocuteur, le silence grandiloquent qui suivit sa question laissa présager que non, il ne voyait pas.

- Bon, les gens plus riches et influents à connaître sont genre : La comtesse de Cherry, dont il est difficile de réellement estimer le trésor qu'elle possède, la famille Gojas, qui sort troisième sur la liste des gens les plus fortunés de la planète, bien entendu, la famille Abdaljin qu'on ne présente plus tant ils sont partout et... enfin, Gwendolyne Stappleton, elle aussi riche héritière mais entrepreneuse. Tu vas parler à l'une des plus grandes fortunes de la région, Joey. Donc voici les choses à savoir : tu la vouvoies, ok ? pas de discussion. Pas de blague graveleuse non plus, et si elle exige des spoilers, soit fort, ne lâche que ceux qui sont non-vitaux ok ?

- Tu sais... d'habitude ce sont les gens que je rencontre qui se font briefer... mais bon, ne t'inquiète pas, ça va aller ! C'est un être humain comme un autre, non ? Allez, je ne vais pas la faire plus attendre, c'est malpoli.

Berte hésita à préciser que certes, c'était un être humain comme un autre mais avec le pouvoir que possédait ce genre de gens, si Joey faisait quelque chose de vexant ou malmenant pour elle, et si elle était capricieuse, elle était libre de changer la cote de popularité de la série et même de mettre en péril la carrière d'acteur du jeune homme. Mais elle s'en abstint, peu désireuse de casser l'enthousiasme du comédien.



Quand la poésie prend fin


Nous arrivons au bout de cette journée ! Vous avez pu profiter du spectacle et des stands à disposition et vos yeux se régalent de la beauté qu'offre la nature ! Peut-être que votre haïku n'a pas su conquérir le coeur de Super Terra, mais un vrai warrior ne s'apitoie pas sur une petite défaite !



Dernière manche



Lors de ce poste, je vous attribue une dernière mission (ou pas, je vous laisse carte blanche !) qu'il vous sera libre de conclure de la manière que vous désirez, en utilisant les PNJs que vous souhaitez, sans limite aucune ! Le mot d'ordre c'est pas de règle, et amusez-vous !



Octave : En réalité, le vrai héro d'aujourd'hui : c'est toi ! Non seulement tu as réussi ta mission avec brio, mais tu as permis à un haydaim de s'adonner à ses plus bas instincts de trouver l'amour par une stylisation complètement moderne de ses bois ! Et tout ça en supportant Hugo, si ça ça ne mérite pas une médaille... Ton talent avec les pokémons n'est pas passé inaperçu, puisqu'un Johnny Spicy a accouru désespéré envers ta personne, en voyant le miracle que tu avais fait avec le haydaim, pour que tu viennes en aide à son buis commun qui a désormais une sacrée sale mine. Arriveras-tu à sécher les larmes de ce pokémon et sauver son arbuste ?



Gordon : Mission accomplie Gordon ! Ton costume n'est pas passé inaperçu et bon nombre des fans ont exigé de toi un "selfie" parce que tu es soit trop "cute" soit "kawaï". Tu as pu faire les interviews trottoirs que tu voulais, et tu couvres toujours l'évènement. Mais quel serait le scoop intéressant à prendre ? L'identité du gagnant ? Ou une possible image d'un Super Terra enlevant son casque ? Ou au contraire, tu veux la jouer plus cool ? C'est toi qui décides, si tu pousses ton sens d'investigateur ou si tu laisses couleur et profites de regarder tes comparses Pokémons s'accoupler en cette période. Si tu étais un humain, ce genre de comportement serait jugé pervers, mais puisque tu es un psystigri mignon, ça passe !



Jack : Magnifique boulot que tu as fait dans les loges ! Les assistants techniques sont à la fois impressionnés et effrayés par ta présence, même s'ils te préfèrent quand même à Berte... D'ailleurs, une assistante, charmée par ta beauté naturelle et séduite par ton tempérament de male alpha démontré en donnant des ordres, va te lâcher une info : non seulement la gagnante c'est Gwendolyne Stappleton, mais en plus elle s'est permise d'exiger de faire la rencontre avec un hariyama, non mais le culot quoi. Ce qu'elle ignorait, c'était que tu es sans doute plus intéressé à trouver ton pokémon plutôt que de la remercier par un bisou !



Gwendolyne : Bravo, championne ! Tu as su émouvoir Super Terra, qui va te rejoindre tout bientôt dans sa loge. Es-tu stressée, angoissée ? Lui aussi, sans doute, au vu du briefing qu'il a dû subir... Surtout qu'en réalité, les sujets de conversation du personnage de Super Terra ne conviendraient sans doute pas à 100% avec quelqu'un de ton statut et de ta maturité. Vas-tu craqueler son casque, et laisser parler l'homme adulte qui se cache derrière ? Ou chéris-tu cette image de Poke Warrior ? Et Cero ? Comment va-t-il vivre tout cela ? Va-t-il enfin retrouver son maître ?



Taiki : Le réveil s'annoncera dur, d'autant plus quand il est orchestré par Hugo...



Kiseki : Que s'est-il passé sous cette tente pour que tu aies loupé le spectacle ? Hm on veut savoir !



Délai de réponse : 15 août

Pour les retardataires, il est possible de cumuler vos postes pour en faire un poste de fin :) !


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Octave FerysHors-la-loi

Octave Ferys



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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyVen 5 Aoû 2022 - 18:38
Penché sur le monstre endormi, un prince bien peu charmant renifla derrière son masque.
Frustré, Octave observait d’un œil morne et irrité le comédien inconscient trainé en coulisses par Hugo. Une seule ligne de dialogue et elle était ratée. Soupir de l’ingénieur.

Quelques minutes plus tôt, un haydaim tout ragaillardi repartait gambader autour de sa belle, laissant Octave libre de toute responsabilité. Sa curiosité l’avait alors sérieusement chatouillé et après avoir rangé en vitesse le bazar causé par le cervidé, lui et Maestro s’étaient dirigés vers les backstages. L’accréditation du jeune homme lui avait facilité l’accès à l’arrière scène d’où il avait pu voir à l’entrée du terrible monstre de glace. Le costume était loin d’être loupé et Octave avait senti qu’il irait à merveille avec le timbre froid et guttural qu’il avait trafiqué. Son petit cœur s’était alors mis à tambouriner contre ses côtes.
C’était idiot, mais l’idée de capter la réaction du public l’avait soudainement angoissé. Est-ce qu’ils apprécieraient ? Octave s’était trouvé bête de l’espérer. Ce n’était qu’un spectacle pour ado dont il n’y avait rien à attendre, pourtant impossible pour lui d’abandonner son envie de les chatouiller d’un frisson d’émotion.
Un premier son avait fait frémir l’assemblée, mais l’ingénieur attendait l’explosion. Il voulait ce cri de rage bestial qui assommerait le public et lui ferait croire, même un instant, que Super Terra affrontait le mal en personne.
Mais rien. Les secondes, puis les minutes s’étaient écoulées, laissant le monstre affreusement silencieux. Les premiers effets spéciaux le mirent à terre une première fois et Super Terra l’acheva peu après d’un si bel uppercut que le malheureux oublia de se relever. Volonté de mise en scène ? Raté. Le comédien s’était bel et bien évanoui et la sadique Berte envoya Hugo débarrasser les planches d’un colosse inconscient qui faisait le double de son poids. Tant bien que mal, l’adolescent l’avait trainé jusque dans les coulisses où Octave avait salué son arrivée d’un silencieux « Bien fait ».
Puis bazardant son fardeau, Hugo s’était agrippé au rideau, pendu aux lèvres de Super Terra. Le début des déclamations du Poké Warrior avait signé la fin de tout intérêt du jeune binoclard pour sa mission et son amertume passée, l’ingénieur avait finalement pris le pauvre Darksnow en pitié. Ignorant (heureusement) l’identité du malchanceux contraint de serrer ses miches musclées sous les écailles du reptile, Octave avait fait appel à Maestro pour l’aider à le redresser.

Le nostenfer lâcha la grosse tête du lézard qui, retenue par son partenaire, retomba délicatement sur un pouf. Le jeune homme se pencha sur le costume à la recherche d’une fermeture éclaire ou d’un clips qui libèrerait ce pauvre type de son masque, mais au moment où, glissés dans l’interstice, ses doigts fins effleurèrent un cou épais, une exclamation de joie de fit sursauter.
Instinct de survie. Octave abandonna brièvement son sauvetage et se redressa pile à temps pour contrer un élan affectueux de Hugo. Sa main collée contre ses verres épais, il refusa l’étreinte émue de l’adolescent au comble de la joie. Ce dernier n’en eut que faire. La fierté l’inonda et bombant son torse fin, il leva son regard embué et larmes vers le ciel.

« Je suis… un bout de chou… »

Raie de lumière divine.
Il renifla, puis retira ses lunettes. Ses énormes prunelles devinrent deux petites billes dans un visage plus joufflu qu’Octave ne l’avait cru. Un vrai gosse. Hugo essuya ses yeux, puis ses hublots retrouvèrent leur place sur son nez et son regard débile, mais enjoué, tomba dans celui blasé de l’ingénieur.

« Ça m’étonne pas qu’ils pensent que je sois plus jeune ! Ma Tantine elle dit toujours que j’ai gardé mon âme d’enfant !
Et le vocabulaire et va avec. »

L’adolescent gloussa et rougit, prenant visiblement ce mauvais trait d’humour pour un compliment. Octave roula des yeux et renonça à s’expliquer. C’était sans doute mieux ainsi. Et puis, l’excitation d’Hugo demeurant, il ne devait pas perdre de temps s’il voulait profiter de l’énergie de cet indécrottable feignant.

« Tu sais comment lui retirer son masque ?
Ah ! Oui ! Je vais chercher ce qu’il faut, je reviens tout de suite ! »

Il détala et s’engouffra sous le rideau noir des vestiaires de fortune dressés tout près. Un cri s’en éleva et Octave renifla. Hugo reviendrait-il entier ? Un coup d’œil à Maestro et le nostenfer décolla, se glissant silencieusement dans les pas de l’adolescent.
Sans attendre, l’ingénieur retourna près de son bel endormi. Tout en cherchant du bout des doigts l’encoche qui maintenait le masque en place, Octave se demanda s’il ne devrait pas aller chercher Taiki. L’idée ne l’enchantait pas, mais le pompier saurait quoi faire avec ce pauvre bougre et pourrait le déplacer sans difficulté. Contact froid et métallique. L’ingénieur tendit un peu le bras et trouva enfin le mécanisme. « Clic. » Un second sauta dans la foulée. Il se redressa et commença à tirer doucement sur le masque, mais se figea en croyant voir un frémissement au bout des doigts gantés de l’inconnu. Il s’accroupit à ses côté, une main sur son épaule.

« Hé, vous m’entendez ? »

Puis un bruit de course lui fit tourner la tête.
L’angoisse le frappa comme un seau glacé en pleine face.
Freddy les griffes de la nuit, Saw, Massacre à la tronçonneuse ? Oubliez. Ces films d’horreur sentaient bon la fraise et le roudoudou sucré à côté de la vision horrifique qui transperça ses yeux rouges et cernés. Hugo courrait, un sécateur en main.
En moins d’un dixième de seconde, Octave perçut ses lacets défaits, câble tendu au sol et la tragédie qui se profilait. Débout en un quart de seconde, il lui ordonna si fort de s’arrêter qu’il sentit ses bronches brulées par le pollen le supplier d’arrêter de respirer. Ce qu’il fit. Hugo aussi, mais à son regard exorbité, il ne semblait pas comprendre à côté de quoi il venait de passer.
L’ingénieur avala les deux mètres qui les séparaient et lui arracha l’outil des mains. Envie de l’assommer. Il se retint.

« Ça va pas ?!
Bah quoi ? C’est pour son costume ! Tu voulais pas le lui enlever.
Je veux retirer son masque, pas lui trancher la carotide !
Ooooh… Mais c’est juste de gros ciseaux, non ?
Non ! »

Hugo enfonça ses mains dans ses poches avec une moue fâchée. Si ce petit air renfrogné marchait avec sa Tantine, il se fracassa contre le cœur de glace d’Octave. Son jouet était définitivement confisqué.
L’ingénieur renifla. Sa main libre effleura son œil droit avant de furieusement le gratter. Il renifla encore. Une larme glissa sur sa peau sèche et il s’en retourna vers le monstre.

« J’ai trouvé les encoches. On devrait pouvoir le lui ôter maintenant.
Tu l’as tripoté ?
La ferme. Viens m’aider. »

Hugo gloussa, vengé sans subtilité. Il se rapprocha d’un pas curieux, laissant à son imagination tout le loisir de supposer qui se cachait sous ce costume de vilain monstre. Une sénior férue de fitness ? Une célébrité ? Ou une demoiselle qu’il pourrait se vanter d’avoir sauver ?
Il serait le seul à découvrir la vérité.
Retour express de Maestro. Le nostenfer frôla l’adolescent et se précipita sur son partenaire. Il agrippa la manche de son bombers entre ses petites pattes et d’un puissant coup d’ailes, il l’entraina loin de Darksnow et du neveu de Dame Cocanelle.

« A-Attends… Maes’ ! »

Octave enchaina les grandes foulées. Il faillit se vautrer alors qu’il tenait toujours le sécateur, mais Maestro n’eut qu’un geste à faire pour rétablir son équilibre. Renonçant à lutter, l’ingénieur se laissa guider, accélérant le pas, contaminé par le stress de son meilleur ami.
Un périple fait d’excuses et de belles frayeurs avant d’aboutir à un coin reculé et oublié des coulisses. Maestro lâcha enfin Octave et se pendit à l’un des montant d’acier. Ses ailes repliées sur son corps rond et pelucheux, il fixait avec timidité un sablaireau triste et esseulé. Entre ses grandes pattes griffues, un petit arbre aux racines mises à nues.
Octave reconnut Johnny Spicy et l’arbuste qu’il avait vu s’envoler jusqu’au crâne d’un illustre inconnu. Le pokémon sol cherchait maladroitement à raccrocher la terre aux pieds de son petits protéger, mais de plus en plus sèche, elle s’effritait un peu plus à chaque fois qu’il la touchait.
Le jeune homme jeta un coup d’œil à son ami. Contrairement à lui, Maestro appréciait les épisodes des Poké Warriors. Il n’en était pas un fan absolu, mais il avait ses petits préférés et le brun savait que le personnage de Johnny Spicy réveillait systématiquement son intérêt. Il voyait ses longues oreilles se dressait devant la télé lorsque le sablaireau venait vaillamment protéger son partenaire des assauts de ses pires ennemis. Un pokémon loyal et courageux, tout comme une certaine grosse patate violette qu’il connaissait.

« Tu lui as parlé ? » Interrogea doucement Octave.

Le nostenfer secoua vivement la tête. Il n’avait pas osé. Octave s’en doutait. Bref sourire tendre, aussitôt balayé.

« Atchou ! »

Sursaut du sablaireau. Tournant la tête, il leva son museau pointu vers eux, puis apercevant le sécateur, serra son petit arbre contre son ventre blanc. Courbant le dos, ses épines se hérissèrent dans une attitude clairement dissuasive. Il était trop tôt pour transformer Buibuis en copeaux.
Octave s’excusa. Il déposa sur une caisse en bois l’outil qui lui valait la méfiance du pokémon sol, tira son masque et se moucha. Du bout de sa serviette en papier pliée à l’excès, il essuya le bord de son nez douloureux, puis le dissimula à nouveau derrière le tissu noir.
Intrigué par ce manège, Johnny s’était avancé. Dans la série où il jouait, les gens qui dissimulaient leur visage étaient souvent les méchants à qui il bottait les fesses, mais il avait appris depuis longtemps à distinguer fiction et réalité ; ce grand garçon était juste enrhumé. Il garda tout de même à l’œil les « gros ciseaux » posés sur le côté, mais l’homme et surtout le nostenfer près de lui, ravivèrent l’espoir d’un secours enfin à sa portée. Il fit deux petits pas, cligna de ses grands yeux noirs et après avoir hésité, tendit son petit arbre entre ses griffes malhabiles.
Le regard d’Octave passa de la plante à son propriétaire, puis balaya rapidement les lieux. Les coulisses et tout ce qui pouvait leur être utile se trouvaient derrière eux, tourmenté par la tempête de fin de spectacle. Le jeune homme songea à Super Terra, mais le héros du printemps devait être en train de roucouler auprès de l’heureux gagnant du concours et Berthe le mordrait jusqu’au sang plutôt que de le laisser approcher de sa roulotte. Pensée pour le centre technique et les piles de boîtes et de caisses qui s’y trouvaient. L’une d’elle suffirait. Mais avant ça, il devait arrêter l’hémorragie.
S’accroupissant près de Johnny, Octave retira son bombers. Il en noua les manches et par malin jeu de pliage, en fit une sorte de panier. Le sablaireau l’observa sans comprendre, puis Maestro vint se poser derrière son ami et affrontant sa timidité, il fit comprendre à la star du petit écran qu’il devait leur confier Buibuis s’il voulait le sauver.
Un battement de cœur inquiet. Johnny resserra une dernière fois la plante contre lui, puis la déposa avec précaution dans le creux du tissus. Octave se redressa. Il souleva sa veste et l’arbuste fatigué qui s’y trouvait, puis tendit le sécateur au sablaireau.

« Tu me garde ça ? On va en avoir besoin pour lui refaire une beauté. »

Le jeune homme savait que le pokémon sol ne comprendrait pas un traitre mot de ce qu’il disait, mais à force de fréquenter Linda, il avait aussi compris que l’intonation était bien plus importante que les mots prononcés. Une chance que la nature l’ait dotée d’une voix aussi veloutée.
Johnny récupéra sans broncher l’outil tendu, puis leva sa griffe pour la glisser entre les doigts d’Octave. Un peu surpris, le jeune homme ne se déroba pas. Ses deux mains désormais prises, il se contenta de renifler, plutôt que de se gratter le nez, puis lança pour Maestro.

« Tu vas le chercher et tu nous rejoins ? »

Maestro acquiesça. Il s’éclipsa en un battement d’ailes. Octave prit aussitôt la direction du centre technique quitté un peu plus tôt, calant ses foulées de grand échalas maigrelet sur celles plus courtes du pokémon sol.
Il était loin de se douter que sa brève traversée attirerait l’attention d’un homme que le monde entier avait tendance à oublier.


* * *


Monsieur Lachaise s’était acheté une crêpe. Il l’avait exceptionnellement choisie garnie de chantilly et de baies de saison avec un coulis bien sucré qui lui collait aux doigts. D’habitude il faisait attention, mais au moment de passer commande son esprit papillonnait encore, subjugué par l’inventivité et la hardiesse de ce haydaim vraiment très amoureux. Le monde des pokémons ne cesserait jamais de l’étonner.
Le regard dans le vague, il se demanda s’il ne pourrait pas customiser cette figurine du cervidé qui trônait en double sur l’une de ses étagères. Ces bois somptueux et lumineux l’inspiraient et il aimait l’idée d’en faire une pièce de collection unique qui lui rappellerait cette journée.
Puis Monsieur Lachaise s’arrêta de mâcher. De la chantilly jusque sur le nez, il suivit des yeux une tâche sombre qui avançait au milieu des cerisiers. Un homme, masqué de surcroit, entrainait Johnny Spicy à l’écart des festivités. Le sang de Monsieur Lachaise ne fit qu’un tour. Il avala de travers et toussa à en perdre ses lunettes qu’il réajusta d’une main tremblante.
Un kidnapping ! Juste sous son nez ?! Où était la sécurité lorsque l’on avait besoin d’elle ? Près de la scène évidemment, accaparée par ces fans excités par le lancé de serviette estampillée Super Terra. Tous rêvaient d’essuyer leur larme et leur sueur contre la représentation du valeureux Poké Warriors, ignorant tout du drame qui se jouait.
Demain, la une du DoublonNews titrerait « Enlevé ! Une forte rançon demandée contre la liberté de Johnny Spicy. La mairie accusée de négligence reçoit une écaille ensanglantée. »
Monsieur Lachaise en perdit sa crêpe. Il se rongea les ongles, plus affolé à l’idée qu’il soit fait du mal à Johnny que par celle de perdre sa place. Mais que faire ?!
Le vent poussa à ses pieds un masque de SuperTerra égaré par l’un de ses fans.
Voilà le signe que Monsieur Lachaise attendait.


* * *


Atelier jardinage.
Octave et Johnny Spicy s’installèrent à l’ombre du cerisier qui dominait un centre technique désormais impeccable. Une boîte de rangement fut sacrifiée sans regret et remplie d’un peu de terre fraiche et meuble empruntée au parterre de fleurs qui bordait le tronc du grand arbre. Un trou soigneusement creusé et Buibuis fut déposé avec douceur dans sa nouvelle maison. Encore un peu de terre, un peu d’eau venant d’une bouteille récupérée en cours de route et le tour était joué. Buibuis était de nouveau en sécurité.
Johnny leva un regard brillant de reconnaissance vers Octave. Un sourire passa dans les yeux de l’ingénieur qui se pencha pour récupérer le sécateur laissé à leurs pieds. L’arbuste ne craignait plus rien, mais sa chute l’avait bien abîmé. L’incident serait effacé après une petite coupe printanière.
Johnny Spicy frissonna car l’opération l’inquiétait. Les pattes levées devant son museau, il baissa les oreilles, plus très sûr de vouloir regarder. Alors les lames affutées s’écartèrent, brillantes et menaçantes sous l’éclat d’un chaud rayon de soleil.

« A-arrêteeeez ! »

Une silhouette se découpa en contre jour dans une course dégingandée. L’homme, car sa voix ne laissait aucun doute à ce sujet, s’arrêta à quelques mètres d’eux, lessivé. Mains sur les genoux, plié en deux, sa cravate tournée par-dessus son épaule, il cherchait à reprendre son souffle gêné par le masque de SuperTerra qu’il portait. Il le décala du bout du pouce, le temps d’une aspiration goulue qu’Octave jalousa de tout son être. Reniflement amer.

« L-l-lachez tout de suite ce s-sécateur ! E-Et laissez partir J-Johnny ! »

Encore un allumé. S’il voulait un autographe, il y avait des moyens plus polis de demander. Mais l’inconnu insista. Il se redressa, les doigts crispés sur sa hanche, signe d’un évident point de côté, puis dégaina un paquet de programmes roulés en une matraque de fortune.

« Et p-pas de gestes brusques ! »

Sans doute une réplique culte de son idole, mais Octave passa complètement à côté et le malaise s’installa. Peut-être qu’il devrait y aller ? Après tout l’arbre avait été rempoté avec succès et plus rien ne le retenait, si ce n’était que Maestro lui en voudrait d’avoir fait les choses à moitié.
À cette pensée ses épaules se crispèrent. Sa poigne se resserra sur le sécateur et il déploya calmement sa haute et fine silhouette. Un pas le sortit de l’ombre du cerisier. Il dépassait de quelques centimètres le gêneur, mais en le voyant s’avancer, ce dernier en avait perdu dix de plus. Cou rentré dans les épaules, programmes glissant de ses mains tremblantes, le bougre semblait souffrir d’une sévère timidité.
L’ingénieur voulut le rassurer, mais au moment d’ouvrir la bouche, un chatouillis lui parcourut le nez. Froncement de sourcils et grimace fâchée précédèrent une irrépressible exclamation :

« Atchou !! »

Retour en écho d’un cri paniqué.
Sous sa frange noire, Octave écarquilla ses yeux rougis.
Secoués de mouvements saccadés, le fan s’était mis à… Danser ? Non, c’était autre chose. Il crut reconnaitre quelques mouvements défensifs entre deux moulinets de bras chaotiques. Puis un pas de deux embrouilla ses appuis, un nœud dans les chevilles et il perdit l’équilibre. L’ingénieur n’eut pas le temps de le rattraper. L’inconnu chuta et son masque retomba à ses côtés.
Par Arcéus, mais c’était… ! L’ingénieur n’en avait pas la moindre idée.
Il s’accroupit pour l’aider et nota le badge épinglé à sa chemisette blanche. « M. Lachaise » Merlin ? Marcus ? Milburge ? Peu importait.

« Rien de cassé ? »

Octave vit distinctement la peur au fond des prunelles du quarantenaire et un sérieux doute commença à le tarauder. Puis ils furent rejoint par Johnny Spicy et Buibuis.
Heureux de retrouver un visage familier, le sablaireau s’était empressé d’apporter son arbuste tout revigoré à Monsieur Lachaise. Le fonctionnaire, qui s’était redressé, remonta ses lunettes et cligna plusieurs fois des yeux. Une intense réflexion accentua les rides de son front, puis comme saisi d’une illumination, tout son visage se détendit.

« Oh… fit-il.
Oh ?
J-Je veux dire… Le… Le sécateur, c-c’est pour l’arbre n’est-ce pas ?
C’est à ça que ça sert en général.
O-Oui c’est vrai. Il n’y a au-aucune raison pour disons… découper autre chose avec.
Comme des pokémons.
C-Comme des pokémons… Haha…  »

Au petit rire gêné, Octave sut qu’il l’avait grillé, mais en homme bien élevé, Monsieur Lachaise chercha aussitôt à faire oublier sa gaffe. Il se porta volontaire pour l’aider à achever la taille de Buibuis. Le jeune homme accepta, ne pouvant compter sur Johnny Spicy, trop émotif pour suivre l’intégralité de l’opération sans paniquer.
Le sablaireau cacha ses yeux tenus bien fermés derrière ses griffes et le travail put enfin débuter. Les branches cassées ? Sectionnées sans pitié. Tout ce qui dépassait fut recoupé, élagué, diminué. Le coup d’œil maniaque d’Octave ne laissa rien passer. Couic par ci, clac par là. Monsieur Lachaise, s’étonna de sa concentration et fut à un rien d’éponger son front du revers de sa cravate. Un dernier coup de lame. Terminé.

L’ingénieur déposa son sécateur et se moucha juste après. Le buis n’avait pas de fleurs, mais s’installer sous le cerisier n’était définitivement pas sa meilleure idée. D’un revers de main, il essuya ses yeux que l’œuvre minutieuse venait d’achever.
Monsieur Lachaise, lui, rendit leur patient à Johnny Spicy. Rondouillet à souhait, le petit bosquet termina entre les pattes tremblantes d’émotion du sablaireau qui frotta sa joue contre son feuillage. Il était ravi. Octave aussi, mais la touche finale n’allait pas tarder, apportée par l’ombre qui venait de se faufiler dans le cerisier.
Quelques pétales s’envolèrent au son d’un faible bruissement, puis Maestro se laissa glisser, tête en bas, agrippé à l’une des branches de l’arbre fruitier. Il croisa aussitôt de regard de son ami et à son air joyeux, Octave devina que sa mission était remplie.
Timming parfait. À peine sur ses pieds, Octave vit arriver le haydaim dont les bois clignotaient encore d’un bel éclat. Poitrail gonflé et oreilles droites, le don juan était accompagné d’une jolie demoiselle, ainsi que de ses anciens rivaux. Avaient-ils fini par sympathiser ? Qui sait ? Après l’amour, le printemps était peut-être aussi la saison de l’amitié.
Circonspects, Monsieur Lachaise et Johnny se demandèrent ce qui se tramait. Maestro vint souplement se poser auprès du sablaireau et par de grands gestes, il l’invita à leur confier Buibuis. Le pokémon sol accepta sans hésiter. D’un petit pas pressé, il déposa son protéger aux pieds des nouveaux arrivants.
Octave échangea un regard complice avec son nostenfer, puis glissa ses mains dans ses poches. Que le spectacle commence.
Le haydaim fit un pas en avant. Il poussa un son long et grave, que reprit sa bonne amie d’un timbre plus clair. Leurs cornes s’illuminèrent. Le torterra et le chevroum les imitèrent, augmentant, par leur présence, l’efficacité de la capacité aromathérapie.
Tout autour d’eux, le parc s’embellit dans une explosion de couleurs. À leur aplomb, les branches chargées de fleurs du cerisier se mirent à scintiller et les bourgeons encore timides s’ouvrirent en hâte. L’atmosphère se chargea d’une bise pailletée. Elle saupoudra délicatement la petite sphère de buis dont le feuillage retrouva en un rien de temps tout son éclat. Puis éclot, par-ci, par là, quelques fleurs immaculées qui bourgeonnèrent ensuite sur toute sa surface. Lorsque la sérénade fut terminée, le petit arbuste ressemblait à une belle boule cotonneuse. Johnny Spicy avait encore des étoiles plein les yeux, tout comme Monsieur Lachaise, qui essuya discrètement une larme d’émotion accrochée au coin de son œil.
Octave renifla, mais un sourire s’était dessiné derrière son masque. Tandis que Johnny remerciait chaleureusement tous ses petit camarades, le jeune homme se tourna vers le haydaim.

« On est quitte. »

Le cervidé redressa les oreilles, puis se rapprocha pour lui donner un affectueux coup de tête. Le jeune homme faillit passer par terre. Il le repoussa, en râlant pour la forme, des pétales plein les cheveux.
Buibuis en main, Johnny Spicy fit un tour sur lui-même, visiblement taraudé. Monsieur Lachaise devina juste cette fois et glissa à Octave qui se mouchait.

« Je crois qu’il veut le montrer à Super Terra.
Oh… renifla-t-il en remettant son masque. Vas y, file. Ce serait bête qu’il le voit pas.
Je vais l’accompagner. J’ai peur que Berte lui refuse l’entrée. Je sais qu’il doit être avec Mademoiselle Stappleton, mais ce n’est pas une raison pour empêcher Johnny de voir son partenaire !
Bonne idée.
E-Est-ce que… Vous voulez m’accompagner ? »

Octave tiqua. Il était flatté. Après l’avoir pris pour un découpeur de pokémon Monsieur Lachaise en faisait quasiment un VIP. Mais passant une main sur sa nuque, il baissa la tête, un peu gêné.

« Ça aurait été avec plaisir, mais j’ai une bricole à régler. Je préfèrerais le faire tout de suite.
Pas… Pas de problème ! Je comprends. Je… Je parlerai de vous à Super Terra.
Pas besoin, lui assura Octave avant de se raviser. Mais si vous pouvez m’avoir un autographe. Pour Linda.
Oui ! Je vais essayer ! »

Et Monsieur Lachaise s’éloigna, précédé par Johnny Spicy. Les pokémons plantes avaient fini par se disperser, laissant Octave et Maestro seul sous un cerisier plus resplendissant que jamais.
Les épaules de l’ingénieur s’affaissèrent. La fatigue commençait à se faire sentir. Maestro vint se poser au-dessus de lui, tête en bas. Le jeune homme sentit la douceur pelucheuse de son nostenfer dans ses cheveux et sourit lorsque ses longues oreilles chatouillèrent ses tempes. Il n’était visiblement pas le seul à rêver d’une sieste, mais elle attendrait.

« Allons voir si Hugo n’a pas accidentellement décapité ce pauvre monstre. »

Et ils remontèrent en direction de la scène.

« Atchou ! »



H.R.P.:
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Gwendolyne StappletonCivile

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyDim 14 Aoû 2022 - 18:56
Il se tenait droit, le poing en avant, entouré de colonnes de sable que l’on devinait en mouvement. À ses côtés un sablaireau prenait lui aussi la pose. Tous les deux étaient fiers et vaillants, la photographie n’en laissait aucun doute. Sur celle d’à côté, le visage de Super Terra était tout près de l’objectif. On aurait dit un portrait, et bien que son casque dissimulait la totalité de ses traits, son attitude élégante et héroïque se dégageait naturellement de l’arrière de la visière.

Le regard de Gwendolyne dévia légèrement et parcourut doucement l’ensemble des clichés exposés sur le mur de la loge. Tous étaient parfaitement réussis, et qui plus est méticuleusement signés d’un autographe. Étonnamment, cela évoqua à la jeune héritière les nombreuses peintures qui décoraient les murs de son manoir, et ses propres portraits à elle, en compagnie de Cerbère. Il y avait beaucoup de similitudes, à l’exception de l’expression héroïque, peut-être. Un bruit de pas. Gwendolyne tressaillit, mais ce n’était qu’un agent qui passait à proximité. Patty tourna la tête en direction de la porte, mais soupira doucement, lasse d’attendre. La petite femme de chambre se balançait d’avant en arrière, à la fois excitée et amusée par cette situation qu’elle savait inconfortable pour sa belle patronne. Le Hariyama, lui, peinait encore plus à tenir en place. Son large corps ne lui avait pas permis d’entrer dans la loge, alors il attendait calmement à l’entrée, guettant la moindre silhouette lui rappelant celle du Super Poké Warrior.

Mais c’était qu’il prenait son temps, le super en question. Gwendolyne n’était pas particulièrement tendue, seulement l’attente commençait à chatouiller son imagination. Qu’allaient-ils bien pouvoir se dire ? En temps normal, c’était elle qui préparait tous ses entretiens et ses rendez-vous d’affaire. Oswald était là pour la briefer : cet homme a une fille de 5 ans, ou alors ce patron joue au golf avec le PDG de cette entreprise, mais tous les deux se détestent. La jeune Stappleton avait toujours un point sensible sur lequel appuyer pour faire voler en éclat l’égo de ses interlocuteurs. Il suffisait que ceux-ci se pensent plus malins qu’elle pour que la concernée les piétine sans égard et profite tranquillement de leur butin. Seulement cette fois, la situation était différente. Elle se sentait en position d’infériorité face à ce héros en costume et son timbre de voix si élégant. D’autant qu’il venait d’affronter et de vaincre un monstre, ce n’était pas rien ! Et la manière dont il avait lu son poème… Gwendolyne leva les yeux et croisa l’un des portraits de l’homme masqué. Son cœur hoqueta.

« Ah je crois qu’il arrive !
– Il était temps. Gwendolyne se détourna du mur de photos et épousseta discrètement le revers de sa robe. J’aimerais qu’on en finisse rapidement, Oswald doit s’impatienter.
– Non non c’est bon ! Je l’ai prévenu par message sur son pokénav !
– Oswald est au courant ?! Mais quand est-ce que tu- »

Les secousses provoquées par les piétinements d’excitation du pokémon combat coupèrent court à la conversation. La demoiselle en noir se redressa et guetta l’arrivée du tant attendu héros à travers l’encadrement de la porte, sans prêter attention à la moue amusée de Patty alors qu’elle s’étirait nonchalamment.

Un groupe de quatre personnes s’immobilisa devant l’entrée de la loge. L’une des membres s’en dégagea et pénétra dans la petite pièce par un claquement de talon emprunt de sévérité. Immédiatement mise à l’aise par ce climat qui rappelait celui d’un entretien d’affaire, Gwendolyne retrouva aussitôt son sang-froid et accueillit celle dont le badge indiquait le nom de Berte. La dame ajusta sa monture de lunettes et croisa ses doigts vernis de mauve à la vue de l’élégante gagnante du concours. Son visage de Vaututrice se déforma machinalement, adoptant une moue mielleuse et accueillante à l’attention de la représentante de la Dame de Cœur.

« Super Terra est prêt à vous rencontrer Mademoiselle Stappleton, toutes nos excuses pour cette fâcheuse attente. Sachez que nous sommes honorés de compter sur votre présence, nous allons…
– Je vous remercie, malheureusement je n’ai que peu de temps à disposition et- »

La silhouette de l’homme en costume se dessina dans l’encadrement de la loge. Le super poké warrior était déjà en train de saluer le pokémon combat qui luttait de toutes ses forces contre ses pulsions pour ne pas briser la colonne vertébrale du combattant en lui collant malencontreusement une claque dans le dos. L’homme masqué tourna la tête et croisa les joues aussitôt empourprées de la jeune héritière, qui se figea, incapable de se souvenir du début de sa phrase. Pendue à ses lèvres, Berte ne sembla pas remarquer la timidité naissante dans le cœur de son interlocutrice et interpréta ce silence impromptu comme une marque d’impatience. L’assistante staff se recula alors et quitta la loge, invitant d’un signe du doigt le héros masqué à entrer en scène.

Prise de court, Gwendolyne ne trouva comme refuge à ses pensées que la seconde petite chaise décorée d’un coussin affublé du branding des super poké warriors sur laquelle elle vint s’installer, invitant Patty à la rejoindre sur la chaise placée juste à côté. Super Terra entra lentement dans la loge avec une démarche pleine d’élégance. On ne pouvait nier que son costume dégageait une certaine aura, tout comme sa stature qui surplombait de nombreux centimètres la petite taille de la jeune femme héritière. Celle-ci affichait une expression sereine et un sourire discret, trop aveuglée par le charisme naturel du super héros pour pouvoir discerner quoi que ce soit, contrairement à sa femme de chambre qui, elle, avait déjà repéré la couture légèrement déformée au niveau de la ceinture par le petit embonpoint du super héros.

L’homme se salua par une inclinaison respectueuse, à laquelle les deux demoiselles répondirent par un mouvement similaire. Il articula quelques paroles, flattant le poème de Gwendolyne et exprimant sa surprise d’apprendre qui en était l’auteure. La concernée se contenta de hocher délicatement la tête, sans un mot. L’homme continua de parler, sans doute de crainte qu’un silence malaisant ne s’installe. La chaise qu’il avait tiré à lui était trop petite pour sa grande taille, si bien qu’il était contraint de se tenir légèrement accroupi, les genoux écarté, comme un adulte coincé dans une salle de classe de maternelle. Il bougea ses mains, évoqua la saison du printemps, saupoudra quelques indices sur la suite de la série, ou quelque chose de cet ordre, puis il se tut subitement. La visière pivota légèrement en direction de Gwendolyne, tandis que l’homme se pencha légèrement vers elle.

Quoi ?

Est-ce qu’il lui avait posé une question ? Elle n’avait rien écouté de ce qu’il disait.

Depuis l’entrée du super poké warrior dans la loge, le corps de la Stappleton s’était mis en mode automatique. Son cœur résonnait à tel point dans ses tympans que tout ce qui lui parvenait à l’oreille n’était qu’un écho distant d’une voix grave aussi intimidante qu’incompréhensible. Alors, pour ne rien laisser paraître, elle hochait la tête lorsqu’il faisait de même, esquissait un sourire amusé au moment où lui paraissait sur le point de rire, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il cesse de parler, et qu’il ne reste dans la tête de Gwendolyne qu’un long sifflement aigu et le regard masqué du combattant posé sur le sien.

Comme faite de marbre, la tête de l’héritière pivota lentement vers celle de Patty, implorant par son rictus pétrifié une intervention immédiate de sa part.

« Nous repartons à Kanto dans quelques heures ! Oh, mais vous devez beaucoup voyager non ? »

Le super poké warrior répondit par l’affirmative, aussitôt mis à l’aise par l’attitude bienveillante de Patty. Gwendolyne parvint quant à elle à faire articuler à ses lèvres de plâtre quelques mots comme « bien sûr » ou « vraiment ? », alors même qu’elle se sentait sur le point de partir à tout moment en combustion spontanée. Heureusement, la vue du Hariyama, qui assistait timidement à la conversation de l’extérieur de la loge lui redonna quelques secondes de lucidité et lui permit de rejoindre la discussion au moment le plus opportun. Alors, elle joignit ses mains et s’exprima calmement, sans réaliser qu’elle avait arrêté de respirer :

« Je m’excuse de ne pas être très loquace avec vous. Ne vous y méprenez pas, ce n’est pas que cette rencontre ne me réjouit pas, mais initialement si nous avons participé à ce concours, c’était dans l’espoir que notre ami, resté à l’extérieur, puisse vous rencontrer. Je suis gênée de le voir ainsi mis de côté… »

Un élan de surprise s’empara du héros et de son équipe. Sans doute devaient-ils penser que celle que l’on surnommait la Dame de Cœur était réellement à la hauteur de sa réputation de philanthrope, et qu’ils avaient commis une erreur en se concentrant sur elle sans trop penser au pokémon qu’elle accompagnait. Du point de vue de la concernée, en revanche, il s’agissait là surtout d’une échappatoire nécessaire pour lui permettre de retrouver un peu d’air et un peu d’esprit. Il fut alors proposé de prolonger la rencontre à l’extérieur, et quelques minutes suffirent à déplacer l’espace de la rencontre dans l’ombre d’un arbre, à l’abri des regards. Super Terra profita de la transition pour partir chercher quelques cadeaux, tandis que Patty aidait Cero à sélectionner les photos sur lesquelles il voulait un autographe. En retrait, Gwendolyne demanda à l’un des agents de lui indiquer un endroit où elle pouvait aller se rafraîchir. Le jeune homme proposa de lui apporter une bouteille d’eau, mais faisant passer son désir de s’éloigner pour une marque de bienveillance spontanée, la jeune héritière lui suggéra de ne pas se déplacer et qu’elle irait elle-même.

Quelques minutes du côté des coulisses lui suffirent à trouver quelque chose afin de réhydrater sa gorge sèche. Ses palpitations ne s’étaient néanmoins pas calmées pour autant, et la pensée de retrouver Super Terra sous un arbre en fleur suffit à accélérer de nouveau son pouls. Cela ne pouvait plus durer, cet individu s’était glissé dans sa tête et maintenant il jouait avec cette vulnérabilité insoupçonnée ! Le principal était de ne rien laisser paraître, en particulier à Patty pour qu’elle ne dise rien de tout cela à Oswald. La femme de chambre était d’une clairvoyance redoutable, mais avec un peu de chance elle n’avait pas encore trop porté son attention sur sa patronne pour remarquer l’effet indésirable que lui faisait ce grand benêt en costume. La dernière conversation allait être cruciale.

C’est alors qu’elle comprit. Oui, tout cela n’était qu’un rendez-vous d’affaire. Gwendolyne se redressa et vissa le bouchon sur le goulot de sa petite bouteille, l’air déterminé. La situation était en tout point identique à une rencontre avec un chef de gang. Elle se devait d’être imperméable, car sa réputation était sur la ligne. Un simple pas de côté, et tout risquait de s’écrouler : son autorité, sa place dans la hiérarchie mondaine, son image au manoir.

À cette simple pensée, la jeune Stappleton retrouva toute sa confiance. Il suffisait de penser qu’elle était la reine maléfique contre laquelle le super héros se retrouvait en face à face, et tout se dessinait clairement devant elle. Imaginer que celui-ci pointait une arme dans sa direction : voilà une pensée rassurante pour la petite héritière. Alors, sur le chemin du retour vers l’arbre en fleur, Gwendolyne explora toutes les pistes possibles que pouvait prendre la conversation. Une à une, elle décocha une réponse qui fit voler en éclat les moindres assauts potentiels du super poké warrior. Chaque pas lui donnait une plus grande invulnérabilité. Il n’était plus rien devant elle désormais, simplement un homme en costume qui faisait croire à une assemblée idiote qu’il était réellement valeureux.

Ivre de supériorité, la petite silhouette à la robe noire pénétra alors dans ce qu’elle voyait comme un champ de bataille. Une table en plastique avait été dépliée, Cero peinait à se retenir de sautiller sur place alors que Super Terra lui offrait une dédicace personnalisée en signant d’un gros marqueur noir une photo collector réservée à quelques chanceux. Puis en voyant Gwendolyne revenir, l’homme en costume se leva de sa chaise et posa sur la table une large boîte en carton qu’il glissa vers la concernée. À l’intérieur, un sablaireau en peluche prenait la quasi totalité de l’espace, accompagné d’un Super Terra miniature en porte-clé et de tout un tas d’autres goodies à l’effigie du super héros. Le premier réflexe de la jeune héritière fut de se tourner vers le pokémon combat, qui méritait beaucoup plus qu’elle ce genre de cadeau, mais le concerné avait reçu le même présent, et avait déjà tout fait dédicacer. Elle était prise à revers.

Le super poké warrior gonfla son torse et présenta avec habileté le contenu du cadeau à la jeune demoiselle qui ne pouvait quitter des yeux les larges mains gantées de l’homme qui déjà lui tendit un poster dédicacé.

Inscrit dans une écriture cursive aux formes franches, Gwendolyne put lire « À mademoiselle Stappleton, dont je n’oublierai jamais les quelques mots. »

Le cou de la jeune demoiselle se crispa, tentant de toutes ses forces de retenir la montée du sang jusqu’à ses joues. L’attaque était frontale, et s’il avait réellement eu une arme, la balle aurait probablement touchée son adversaire en plein cœur. La petite Stappleton était robuste, et elle était habituée aux attaques psychologiques d’une telle violence, mais malgré tous ses efforts, elle sentit un flot de sentiments incontrôlables lui monter à la tête et, ne pouvant retenir la totalité de ces pulsions déraisonnées, la malheureuse lâcha par mégarde un grotesque, monstrueux et innommable petit « Hihi ! », son qu’elle-même ne pensait pas être en mesure de produire. Comme étranglée par cet afflux trop soudain de globules rouges, Gwendolyne enchaîna aussitôt par quelques toussotements qui, elle l’espéra, suffiraient à dissimuler la marque honteuse de sa défaite cuisante. Un coup avait suffit à la terrasser.

Refusant néanmoins de tomber à genoux, la demoiselle se raccrocha au bord de la table, serrant les dents du mieux qu’elle le put pour ne pas laisser s’échapper une nouvelle marque de faiblesse. Son esprit, en proie aux flammes, jouait les centrifugeuses, mais finit au prix de lourds efforts par lui donner les ressources nécessaires à une contre-attaque qui lui permettrait au moins de sauver son honneur.

Alors, moue pensive et expression hésitante à l’attention de Patty, Gwendolyne dissimula son visage en le penchant vers l’intérieur de la boîte en carton, puis sentant la chaleur quitter ses pommettes, elle se redressa et s’adressa à sa femme de chambre.

« J’imagine que cela fera plaisir aux habitants du manoir… Hm, nous pourrions sinon faire une vente de charité, n’est-ce pas ?
– Oooh c’est une bonne idée ! Mais tu vas garder ta dédicace quand même non ?
– Eh bien, j’imagine que je n’ai pas le choix, nous tâcherons de lui trouver une place… Le regard de l’héritière se perdit à nouveau dans le poster, puis rapidement sa raison la rappela à l’ordre. Dans tous les cas, vous avez ma gratitude, et je crois en particulier celle de notre ami ici présent. Nous vous souhaitons bon courage pour la suite de vos aventures. »

Et sur ces paroles, la rencontre arriva à son terme. On informa Super Terra que son Johnny Spicy était revenu dans la loge et qu’il était temps pour lui de faire de même. Le héros avait un agenda bien chargé, tout comme la Stappleton qui ne s’embarrassa pas de plus de politesses et se contenta de suivre docilement le membre du staff qui s’était proposé de reconduire le petit groupe jusqu’à la place du parc. Sur le trajet, le jeune homme informa qu’il avait reçu la tâche de raccompagner Cero jusqu’à son dresseur, qui se trouvait actuellement dans les coulisses. D’après lui l’homme aurait longtemps tempêté auprès des autres employés sur place pour retrouver son pokémon, refusant de comprendre qu’il ne pouvait interrompre la rencontre avec Super Terra. D’autres rumeurs disent qu’il serait parti à la poursuite d’une Hariyama femelle, chargée d’aider au transport de charges lourdes pour démonter la scène, pensant retrouver son pokémon.

« Mais j’ai pas trop compris cette dernière partie, c’est peut être pas vraiment ça qu’il s’est passé… »

Gwendolyne et Patty ne cherchèrent pas à en apprendre davantage et comprirent qu’il était temps de se séparer de leur compagnon de la journée. Patty se réjouit avec lui d’avoir pu l’aider à rencontrer son idole, tandis que Gwendolyne, en retrait, se contenta de lui adresser un sourire. Le grand pokémon, ravi de sa rencontre et rempli de gratitude, tapota avec le plus de délicatesse possible la tête des deux demoiselles avec ses larges paumes, puis s’en alla à la suite de l’agent du staff, tout excité à l’idée de retrouver son dresseur et de lui montrer les fruits de son succès.

« Il était vraiment trop chou ! Je suis sûre qu’il se rappellera longtemps de cette journée ! Il paraît que les Hariyama ont une super bonne mémoire, tu crois que- Oh Oswald ! »

Quelques mètres plus loin, la longue silhouette du majordome se dessinait nettement au milieu des quelques visiteurs restés sur la place. Le moustachu ne tarda pas à remarquer la présence de sa patronne et sa camarade et marcha avec élégance à leur rencontre. Ses yeux s’arrondirent en constatant la grosse boîte en carton que Patty portait dans ses bras et, avisant en quelques secondes ce que celle-ci contenait, offrit de la porter pour elle. De son poignet encore libre, l’homme s’assura de l’heure et proposa de rejoindre l’endroit où il avait déposé leurs affaires pour profiter de ce pique-nique qu’ils avaient initialement prévu. Moins réticente que dans la matinée, Gwendolyne accepta, désireuse de tirer un trait sur ce détour dont elle se serait bien passée.

En sa qualité de majordome, Oswald s’enquit rapidement de tout ce qui s’était déroulé durant son absence, lui qui attendait jusqu’alors patiemment, assis sur la nappe étendue dans l’herbe, le retour de la maîtresse de maison et sa femme de chambre. Patty s’employa bien naturellement à tout lui raconter, là où Gwendolyne se contenta de réponses évasives, prétextant une fatigue et un agacement pour omettre les détails les moins avantageux. La discussion glissa progressivement vers la composition du déjeuner, et la jeune héritière, oubliant déjà toutes les émotions qu’elle avait traversées, se rassura de voir que ses stratagèmes avaient fonctionné et que Patty n’avait rien prononcé qui pouvait être au détriment de son image vis-à-vis d’Oswald. Une poignée de minutes suffit au trio pour retrouver le carré de tissu et son large panier en osier. Confortablement allongé sur la nappe, Cerbère leva la truffe et se dressa fièrement pour accueillir le retour de sa dresseuse. Celle-ci lui adressa une caresse sur la tête et s’installa avec élégance sur le petit coussin prévu pour son assise, attendant qu’Oswald lui serve une tasse de thé bien méritée.

L’odeur sucrée du breuvage aux baies rouges suffit à la soulager du poids qui s’était progressivement accroché à ses épaules. Tout ceci n’était plus qu’un souvenir de passage, une histoire idiote que tout le monde aura déjà oubliée le lendemain.

Prête à porter la porcelaine à ses lèvres, Gwendolyne ne put s’empêcher de remarquer la carte de visite que Patty venait de tirer de sa poche. Oswald l’interrogea aussitôt, alors que la gentille servante lui tendait le carré de carton.

« Avant qu’on parte, la dame du staff m’a dit que l’idée d’un spectacle de charité était un projet qui intéressait beaucoup l’équipe de communication, et qu’ils étaient convaincu que le mettre en scène au manoir serait du meilleur effet ! Il y a toutes les informations là-dessus.
– Eh bien, pourquoi pas, rien de tel pour flatter l’image de la Dame de Cœur j’imagine. Nous laisserons Jack s’en occuper.
– Ce serait trop chouette non ? En plus Gwendolyne ça te permettrait de revoir Super Terra !
– Hm ? Pourquoi lui en particulier ?
– Je t’ai pas dit ? Gwendolyne elle est super fan maintenant ! »

Jaillit alors une fontaine de thé aux baies dans un coin du parc de Doublonville. La concernée, de son côté, continua de s’étouffer pendant de longues, longues secondes…
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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyJeu 18 Aoû 2022 - 16:15

Cero vivait décidément le meilleur jour de sa vie. Sa nouvelle copine, qui brûlait de cette même flamme que lui avait réussi à écrire un texte dont il n'avait, soyons honnête, pas franchement compris grand chose. Il avait regardé la terre et le ciel, avait ensuite essayé de faire le lien entre les deux avec sa main, mais n'avait pas tout a fait saisi le lien avec Super Terra jusqu'au dernier vers.
Cependant, il ne s'y était pas trompé, ce poème brûlait d'un amour ardent pour le Super Poké Warrior. Après tout, Aria lui avait déjà dit, lorsqu'elle avait tenté de lui expliquer ce qu'était que l'amour, que c'était quelque chose qui était difficile à expliquer, qui n'avait pas forcément de sens, mais qui était très puissant.
Aussi, en lisant ces vers, qui a ses yeux ne voulaient absolument rien dire, il s'était aussitôt saisi d'une conviction que ceux-ci étaient porteur d'une puissance à toute épreuve, et les yeux de Gwendolyne l'avaient convaincus qu'elle n'avait pas écrit ça au hasard. C'était comme un message qui exprimait leurs sentiments à tous les deux. Alors il s'était tenu près d'elle lorsque Super Terra lisait les mots, l'un de ceux lus lui semblant familier dans la façon de s'exprimer. Mais après tout ce n'était pas grave, car cette interrogation fut complètement balayée dès que Super Terra annonça le gagnant, et il se retint de serrer l'héritière Stappleton contre lui, car il risquait de lui briser pas mal de côtes dans l'affaire.

Cependant il eut peur de ne pas pouvoir profiter de la récompense. Après tout, c'était Gwendolyne qui avait écrit le message, et pas lui. Et elle n'avait pas l'air de vouloir monter sur la scène. Cependant, il fut très rapidement rassuré lorsque la suite fut organisée. Ils pourraient donc voir Super Terra dans les loges ! C'était la meilleure chose qui pouvait se passer. Un peu de rouge de contentement se manifesta sur les joues du colosse, alors qu'il suivait d'un pas pesant le petit groupe vers l'endroit du rendez-vous.
Il ne remarqua donc pas Aria, près d'un arbre qui le regardait, attendrie et ayant le même type de fierté qu'un parent voyant son enfant faire ses premiers pas tout seul. Elle-même avait été un peu distraite par le spectacle d'un haydaim très joliment décoré qui faisait une parade nuptiale devant une femelle... L'amour était décidément quelque chose qui pouvait se manifester de bon nombres de façons. Ce pokémon l'exprimait, soutenu par un artiste mystérieux décidément très dévoué d'une façon très romantique, tandis que Cero et ses nouveaux amis semblaient briller d'un amour très candide pour Super Terra. Elle soupira en songeant que son dresseur, dans les coulisses, lui ne brûlait pas, mais cramait plutôt d'un amour qui était vachement plus violent. Elle espérait que les événements l'avaient aidé à se calmer...

Ce n'était pas vraiment le cas. Dans les coulisses, Jack était en train d'essayer de se frayer un chemin vers la loge de Super Terra, et a peu près toutes les personnes en état de marche avaient finalement compris qu'il n'était pas le metteur en scène et qu'il fallait ABSOLUMENT lui barrer la route. Le résultat était donc assez chaotique, la moitié des intermittents du spectacle étaient par terre, à moitié inconscient, et le reste s'accrochait à Jack par toutes les prises possibles, en sanglotant que décidément, ils n'étaient pas assez payés pour ce travail.

Tout était parti en vrille après le spectacle. Jack avait vérifié que tout tenait la route, s'étant curieusement pris au jeu, mais n'avait quand même pas oublié sa mission et avait exigé de voir le pompier précédemment kidnappé. Le pompier susnommé venant de recevoir une quantité de gnons assez invraisemblable dans un costume pas vraiment bien aéré, on avait tenté de lui dire que ça allait être difficile, et qu'il faudrait attendre qu'il reprenne conscience. La patience n'était pas vraiment le point fort de Jack, il avait tempêté que le pompier en question était taillé comme une armoire à glace donc qu'il pouvait pas s'écrouler pour si peu, et que de toute façon il en avait besoin pour trouver son Hariyama.
L'histoire avait été grandement modifiée par la suite, notamment par quelques intermittents que Jack avait un poil trop secoué et qui leur inspirait donc une peur bleue, et les échos disaient que l'Éleveur avait a peu de choses près traité Taiki « d'Hariyama femelle », et qu'il s'était rendu sur la scène pour terminer lui-même le pompier, qui avait été mis à l'abri.

Cependant Jack avait interrompu sa course lorsqu'une assistante lui avait donné une information capitale. Bon, il s'était d'abord demandé ce que la greluche lui voulait (surtout lorsqu'elle avait tâté ses muscles en disant « C'est bien le corps d'un homme habitué à diriger »), avait longtemps hésité à gueuler une fois de plus lorsqu'elle avait commencé à essayer à... le charmer (il avait un gros doute sur ce point) en lui disant qu'heureusement qu'il avait été la pour sauver le spectacle sinon ça aurait pas été possible. Elle avait ensuite commencé un long travail en dénigrant tous ses collègues un par un, mais voyant que ça n'avait pas l'air d'impressionner son interlocuteur, elle avait décidé d'insulter un plus gros morceau, en l’occurrence Gwendolyne Stappleton.
Et cette fois-ci, elle eut une réaction. Non pas au nom de la femme d'affaires (dont Jack n'avait jamais entendu le nom) mais lorsqu'elle fit mention d'un Hariyama qui accompagnerait la lady. Ok, il avait retrouvé Cero.

Il annonça donc qu'il allait le récupérer, ce qui provoqua une cohue. Sa diplomatie légendaire avait été remarquée, et les conséquences géopolitiques qui pourraient découler d'une entrevue entre Miss Stappleton et Super Terra qui aurait été interrompue par ce gars aussi subtil qu'un camion conduit par un Colossinge faisaient grandement flipper les personnes présentes. Aussi, sur l'ordre d'un responsable, les intermittents du spectacle se jetèrent sur Jack dans un ensemble parfait, non sans manifester une grande tristesse devant leur métier ingrat. Certains criaient des trucs du style « Il ne faut pas embêter Mademoiselle Stappletooooooon », et les coulisses devinrent rapidement en proie au chaos le plus total, alors que Jack essayait de se frayer un chemin vers la loge de Super Terra...

Loge dans laquelle il se passait une joute verbale digne des plus grandes parties d'échec. Tout le monde était suspendu aux échanges entre la fameuse Stappleton et Super Terra. Cero, qui n'avait pas réussi à rentrer, s'estimait déjà ravi d'avoir vu son idole de si près et était très fier d'avoir maintenu ses émotions sous contrôle en évitant de le câliner un peu trop fort. Rien que ça faisait sa journée, et il avait ensuite très respectueusement laissé sa nouvelle meilleure amie parler à Super Terra. Il savait qu'elle était sans doute très heureuse, et c'était de toute façon grâce à elle qu'ils pouvaient aujourd'hui voir le Poké Warriors. Cependant, il ne put retenir un air ému en l'entendant proposer de déplacer le rendez-vous... Elle pensait à lui même maintenant. Quelle magnifique preuve de la gentillesse spontanée et absolue de la jeune femme qui partageait la même passion que lui. Il faudrait qu'il lui rende la pareille.

Surtout que le paradis ne s'arrêta pas la. On lui offrit tout un tas de cadeau, qu'il fit tous dédicacer par son idole. Il avait même eu droit à une super photographie. La gentille dame qui les accompagnait pensa même à mettre toutes ses petits trésors dans un sac en plastique qu'elle lui tendit, ayant intuitivement comprit qu'il aurait du mal à les tenir sans les abîmer...

Du côté des coulisses, Jack avait finalement réussi atteindre la loge de Super Terra, et avait laissé entendre un très profond cri de rage en constatant qu'il n'y avait plus personne. Le cri en question sembla profondément surprendre une personne qui arrivait, voir même la faire relativement flipper.
Jack mit un instant à reconnaître la personne, qui était accompagnée d'un Sablaireau portant un petit arbuste très joli. C'était le type en charge qui l'avait pris pour le metteur en scène. Monsieur Lecanapé, un truc du genre. Bon, peut-être qu'il pouvait lui demander ou était son Pokémon ? Le gars était en charge, il devait donc bien avoir un FOUTU renseignement, non ?
Peut-être que la colère suite à cette journée de merde était un poil trop présente, car apparemment monsieur Lachaise n'était plus simplement flippé, mais carrément terrifié par celui qu'il prenait par son metteur en scène. Il balbutia qu'il allait se renseigner, mais que d'abord, il était venu chercher un autographe pour une certaine Linda, le tout en le regardant intensément.
Quoi, il voulait son autographe, maintenant ? Bordel, qu'est-ce qui n'allait pas avec ce gars ? Déjà qu'il lui avait fait écrire un foutu haiku... Des fois fallait pas trop chercher la logique des gens. Donc la Linda voulait un autographe du metteur en scène... Il fallait de tout pour faire un monde.
Jack attrapa donc un bout de papier, et le remplit rageusement.

«  Pour Linda.

Des bisous.

De la part de tu sais qui. »


Vu qu'il connaissait même pas le nom du metteur en scène, fallait bien bluffer, non ? Il poussa même le vice jusqu'à dessiner un petit cœur a côté d'une signature faites au feutre noir, et tendit la « dédicace » à monsieur Lachaise qui la contempla un peu piteusement.
Quoi, c'était pas ça qu'il voulait, celui-la ? Mais il était jamais content ou quoi ? La scène ne devint pas pire a cause de l'intervention d'un dernier membre de l'équipe technique qui informa Jack que l'Hariyama en question allait le rejoindre... Ah bah, voilà enfin quelqu'un qui servait à quelque chose ! Jack se calma donc, et se résolut à patienter.

Cero, de son côté, disait au revoir à Gwendolyne et Patty. Il manquait de mot pour exprimer ce qu'il ressentait, mais son regard luisait d'admiration et de reconnaissance envers les deux personnes qui avaient transformé sa journée de solitude en journée exceptionnelle. Il réussit même à leur taper sur la tête sans les incruster dans le sol, le regard tout content.
Il rejoignit Jack, qu'il trouva étrangement calme, quelques minutes plus tard. Il regrettait juste de ne pas avoir pris leur numéro, mais avait compris qu'en cherchant « Mademoiselle Stappleton », il pourrait peut-être les revoir.
L'air tout content du Pokémon alors qu'il montrait ses trouvailles à son Éleveur arracha un sourire au visage fatigué de Jack. Peut-être qu'au final la journée n'avait pas été complètement à jeter...

Ils se mirent en route vers la sortie, et furent rejoint par Aria, qui jetait à Jack son regard qui signifiait typiquement « Je te l'avais bien dit. », auquel il n'avait pas grand chose à redire. Bon, d'accord, il avait peut-être un peu abusé... Mais au final, Cero était content et lui-même avait pu faire des trucs un peu inhabituels. C'était donc sans doute une bonne journée, même.
N'empêche que maintenant, il avait juste envie de retourner se coucher.
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Taiki YakimasuRanger

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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyDim 21 Aoû 2022 - 18:41
Ses sens étaient en... pagaille. Bien entendu, il sentit que quelqu'un le prit par les pieds et le traîna sans grande délicatesse, mais au moment où sa conscience refaisait surface, un autre néant noir venait soudainement perturber son réveil, l'enfonçant à nouveau dans les abysses du chaos (en l'occurrence K.O). Ses paupières s'entrouvrirent après ce qui parut être une autre éternité, car il ne reconnut nullement les lumières de la scène mais plutôt les murs feutrés des loges spontanément montées. Un visage flou se tenait devant lui, l'air sérieux, étudiant quelque chose qu'il ne saurait définir. Une furtive pensée l'occupa l'instant de quelques secondes, se manifestant par un grognement étouffé par le masque qu'il portait mais qu'il sentait à peine. "Octave, késako ?" aurait-on pu entendre si le son pouvait traverser l'épaisseur du mélange de matière noble, plâtre et textile. Et puis, à nouveau, l'obscurité.

Une obscurité certes interrompue, puisqu'il y eut le flash d'un être manifestement mal intentionné courant en sa direction avec de quoi intervertir l'emplacement de son foie avec sa rate. Mais même si tout son être avait voulu se réveiller et se mettre prêt à répondre à l'agression, à nouveau, l'inconscience le gagna, incertain de savoir s'il se réveillerait un jour.

Quand il reprit connaissance, un souffle frais, agréable venait caresser son visage et désordonner ses cheveux militairement coiffés. Devant lui, une vue... inexplicable. La splendeur naturelle dans son état le plus brut, et pourtant le plus émouvant. Un canyon, une nature sèche, rugueuse, mais ô combien belle s'offrait à perte de vue devant lui. A quelques rares endroits, on devinait au lointain des carrés de verdure, contraste avec l'environnement implacable qui formait ces montagnes mortes, intemporelles et intouchées. Tels des rois, des gueriaigles étaient posés au pic de ces sommets, l'oeil vif guettant les proies potentielles qu'ils alertaient par des cris aigus résonnant entre ces roches, et dont le son se perdait dans l'infinité grandeur des paysages.
Un court instant, Taiki se demandait comment il avait pu en arriver là, mais étrangement, la logique et les explications n'étaient clairement pas sa priorité du moment. Un simple regard en direction du bas pour se rendre compte qu'il n'était pas debout, comme il pensait l'être, mais assis, en train de chevaucher un Galopa dont les flammes ne lui faisaient aucun mal. A nouveau, où le bon sens aurait dû tirer des sonnettes d'alarme dans son encéphale, il n'y eut aucune remise en question, simplement une acceptation totale de ce qui se passait. C'était... étrange, mais agréable. Soudain, un mouvement derrière lui se fit ressentir, il n'était pas le seul à jouer au cavalier, cependant, le champion de type feu ne se retourna nullement, toujours en proie à la contemplation hypnotique du canyon devant lui, qui lui rappelait son séjour à Galar.

Puis, une voix s'éleva.

"J'espère que tu aimes les omelettes."

Une phrase impromptue qui n'aurait rien dû signifier, mais le timbre vocal qui prononçait ces paroles faisaient prendre tout son sens pour Taiki.
C'était Lucy. Sa Lucy. La femme qui avait permis à sa cicatrice de ne pas offrir de complications, celle qui l'attendait chaque soir après les entraînements, celle qui savait préparer les meilleurs oeufs au plat du monde, même quand ces derniers étaient aussi noirs que la prunelle de ses yeux. Celle dont il n'avait cessé d'échanger des missives depuis son retour dans la région de Kanto. Maintes fois, il l'avait suppliée de le rejoindre, et pourtant, ses demandes étaient restées vaines. Sa fierté et son orgueil l'avait empêché d'abandonner l'arène d'Auguste, et la caserne, de ce fait, il n'était jamais parti lui la rejoindre. Un sujet de discorde entre les deux, mais elle avait promis. Elle l'attendrait, et apparemment, le jour de leur retrouvaille s'annonçait être aujourd'hui. Une joie sans faille envahit tout son esprit, et le sentiment était tant intense et plaisant que Taiki se refusait de se retourner, de peur de n'avoir à faire qu'à un mirage. Ce ne pouvait être vrai....

A moins que... ?
Etait-cela le paradis d'Arceus ? Y était-il ? Mais si oui, que faisait Lucy ici ? Que s'était-il passé ?
Rapidement, une angoisse souleva le coeur du champion, mais rapidement des mains douces vinrent l'accueillir depuis l'arrière, se joignant à hauteur de son ventre, tandis qu'il sentait son odeur et son souffle agréable se rapprocher de sa nuque. A nouveau, un sentiment de bien-être reprit les rennes de son coeur. Taiki joignit ses mains à celle de sa belle et ferma les yeux, chérissant ce contact qui lui avait tant manqué.

"Je..."

Ses poils se hérissèrent lorsqu'il sentit presque les lèvres de Lucy à hauteur de son oreille, son timbre doux, s'attendant à la prononciation de mots forts, qu'il peinait à donner voix.

"... suis... un bout de chou."

Ouvrant les yeux, fronçant les sourcils, perplexe, Taiki se retourna. Et ce qu'il vit transforma sa vision de paradis en un film cauchemardesque...

Des lunettes à effet cul-de-bouteille qui agrandissaient par 10 la taille des yeux du jeune homme qui le regardait tel un barbicha en mort cérébrale. Au même instant, le Galopa poussa un cri de mécontentement, désarçonnant Taiki qui tomba sur ses fesses qu'il pensait plus musclées que ça. Ce ne fut que lorsqu'il eut l'impression de tomber sur un os qu'il se rendit compte qu'il avait atterri sur un Octave qui l'observait avec un air indécis. Puis naturellement, Octave émit un son "Taupiqueur" avant de tourner sur lui-même et de s'enfoncer dans le sol, disparaissant de la vue du pompier, encore abasourdi. Les montagnes derrière lui s'effondrèrent sur elles-mêmes dans un cri de femme qui lui paraissait familier et il fallut la chute de la dernière colline pour que le rouquin reconnaisse les désagréables cordes vocales de Patty.

Et puis soudain, une lumière aveuglante.

Quand il rouvrit les yeux, Taiki était face à une lampe de poche de forte intensité qui éclairait ses pupilles, de manière à presque les faire disparaître de sa surface oculaire, lui procurant une certaine douleur. D'un mouvement de main vif, il désarma la lampe et se retrouva entouré d'une armée de petits points de lumière avant d'entrevoir à nouveau....

Une vision cauchemardesque.

"Oh. Je suis déçu. J'aurais espéré trouver une princesse. Une costaude princesse, mais une princesse quand même... "

Hugo, dans toute sa splendeur, simulait un échauffement du poignet, ou faisait mine que le coup de Taiki lui avait fait mal (cette version était plus acceptable) alors que le champion retrouvait peu à peu ses esprits.
Un rêve.

Un satané... mauvais rêve.

"Bon si Octave m'avait laissé la grosse pince, j'aurais pu enlever votre casque plus tôt, vous aviez l'air de suffoquer. Heureusement que j'ai croisé Berte, même si elle me fait peur. Le truc c'était en fait d'huiler les joints, pour tirer les clips du costume ! Fallait y penser, hein !"

Petit instant de silence, Taiki se refusant à demander de quelle manière Hugo avait entrepris pareille opération.

- Et... où est Octave ?
- oh je crois qu'il est parti tailler un truc.

A nouveau, moment de flottement, que Taiki se refusait d'interrompre par davantage de questions. Le champion se releva, seulement pour constater qu'il était toujours à moitié dans ce satané costume... Et là où toute la bonne volonté du neveu de dame Cocanelle voulut se manifester, Taiki fit un hochement de tête négatif, ce qui figea Hugo dans son élan pour aller chercher la vaseline.

- Merci, mais maintenant, je me débrouille seul.

L'effet loupe des lunettes d'Hugo permirent d'avoir une très belle vision de sa moue déçue et boudeuse, ce que le champion n'en avait cure car il était déjà en train de mettre de la matière grasse sur les joints du costume, quand même assez respectueux pour ne pas abîmer le travail de l'homme qui avait designé ce monstre.
Enfin libéré, et peu habillé, Taiki, en sueur, se sentit mieux. Puis Berte passa en compagnie de quelques assistants, dont certains affichaient des sacrées bognes, à se demander si cette femme était aussi terrible que ça, et le sentiment de bien-être disparut.
Pourquoi dans chaque évènement il finissait nu ?
Nul ne saurait y répondre.

Dans tous les cas, c'était malaisant pour tout le monde qui se figea, sauf Hugo qui, à côté de Taiki, s'amusait à contracter son biceps mou pour voir si ce dernier était aussi massif que celui du champion. La désillusion étant une caractéristique du garçon, Taiki ne releva pas le moins du monde de sa bêtise.

- Ahem... vous... auriez vu mes vêtements, par hasard ?

Berte le jaugea de la tête au pied d'une manière bien trop critique pour qu'elle soit qualifiée de flatteuse avant de claquer des doigts, puis de poursuivre sa direction dans un cliquètement énervant de ses talons, sa signature. Au même instant, une jeune assistante qui trouvait soudainement le sol d'un intérêt incroyable amena les habits au champion qui ne tarda pas pour les mettre, maugréant un merci plus dur qu'il ne le voulut vraiment.
Quand il se pencha, Hugo releva son pantalon et contracta un semblant de muscle au niveau du mollet, penchant la tête pour comparer à celui de Taiki.

- Tu as pas bientôt fini oui ?

Perplexe, le jeune homme laissa retomber son pan de pantalon puis, les mains dans les poches, détourna son dos et s'en alla, maugréant des phrases comme : - 'te façon ma maman dit que c'est tous des dopés et que c'est pas bô, offrant un soupir à Taiki.

Enfin.

Il pouvait partir, il était présentable, habillé, et Hugo avait eu la grâce de disparaître de sa vue de lui-même. Quittant les loges, les yeux du champion s'arrêtèrent soudainement vers la loge de Super Terra, où il venait d'entrapercevoir une silhouette entrer. Il se stoppa, pensif. Voulait-il attendre la fin de cet entretien pour parler à Gwendolyne, ou était-il plus sage de reporter cette retrouvaille à une autre fois ? La silhouette massive du Hariyama qui attendait à l'extérieur convainquit le champion, la jeune femme avait sans doute d'autres miaouss à fouetter.

Et... Octave ?

Au loin, sa fine silhouette se découpait, entouré de haydaims, de Maes et de Johnny Spicy. Cette vision permit à Taiki de sourire, finalement. Ils auraient l'occasion de se foutre dans des situations pas possibles ultérieurement, ça, il en avait aucun doute...

Le coeur un peu plus léger qu'au début, Taiki s'en alla, peu désireux de demander ses restes après la représentation qu'ils avaient faites avec Super Terra. D'ailleurs, s'il croisait ce dernier, il serait bien trop tenté de lui en foutre une, aussi, il était préférable de déguerpir. Un rapide contrôle auprès de la tente pompier et samaritains pour compter les cadavres (de bouteilles, évidemment) et pousser une beuglante, et enfin il serait l'heure de rentrer à la maison, où l'attendait Ghost.
Lui, il en avait eu assez aujourd'hui...


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MessageSujet: Re: [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué   [Event] Fleurs de cerisier et bourreau des cœurs masqué EmptyMar 30 Aoû 2022 - 19:43
Diantre, que ce costume lui tenait chaud ! Assis en face de la demoiselle, Joey sentait une légère goutte de sueur perler le long de sa nuque, lui offrant une sensation pas des plus agréables, mais qu'il tut, obnubilé par la magnificence de son interlocutrice. En réalité, c'était plutôt son amie, qui entretenait le gros de la conversation. Naturellement, en tant qu'acteur proche de ses fans, Joey avait interrogé les deux demoiselles sur leurs intérêts de la série, leur personnage fétiche, les moments qu'elles jugeaient forts. Mais le répondant venait de la jeune nommée "Patty", dont l'enthousiasme et le sourire étaient franchement communicants, même si l'attention du presque trentenaire se portait exclusivement sur Gwendolyne, mais ça, avec son masque, on ne pouvait clairement le déterminer. La noiraude aux yeux rougeoyants était d'une discrétion, ponctuant les phrases du PokeWarrior au sujet de ses voyages par des "Hmhm" affirmatifs, ou des hochements de tête polis. C’était… déstabilisant pour Joey. En ce jour de représentation, il se serait attendu à trouver des fans hystériques, qui n'auraient cessés de l'enlacer, de lui parler avec des intonations aiguës jusqu'à lui en procurer une légère otite, mais il n'en était rien. Une discussion entre adultes, courtoise et agréable.

ET QU'EST-CE QUE ÇA LUI FAISAIT DU BIEN !

Il aurait pu hurler son bonheur de pouvoir jouer son rôle sans devoir mettre des barrières au romantisme exagéré de ses trop jeunes fans, et même de s'offrir le luxe d'être en partie lui-même. Mais ça n'aurait pas fait pro. D'ailleurs, il avait bien fauté. Heureusement que la jeune héritière osa porter sa voix, faisant remarquer à l'équipe de Super Terra qu'un fan avait été délaissé. Et pourtant, ce n'était pas à cause de sa discrétion…
Rapidement, une petite armée d'assistants s'affairèrent pour inclure le Hariyama aux conversations, déplaçant le meeting en extérieur. Des cadeaux s'offrirent çà et là, tandis que Joey s'adonnait à diverses signatures d'autographes. Il remarqua la silhouette en robe de Gwendolyne s'éclipser un instant, moment dont il profita pour lui écrire non pas un haïku mais quelques lignes qui lui paraissaient justifiées. Berte, dans son dos, ne put s'empêcher de glisser un oeil par-dessus son épaule, avant de prononcer le soupire le plus méprisant qui lui était possible de faire.

- Oublie pas que t'es marié, Joey.
- Cht ! On ne prononce jamais son nom !

Une assistante aux airs freluquets, du nom de Suzanne, qui venait déjà d'être intimidée par un pompier robuste, porta les mains à sa bouche, comme si les mots étaient sortis de leur propre volonté. Berte tourna la tête dans un grincement mécanique et froid qui mit une ambiance glaciale soudaine au sein du staff.

- Pardon ? Demanda Berte d'un ton trop jovial pour qu'il ne soit pas pervers.

Baissant les yeux, Suzanne profita de la masse du Hariyama pour se dissimuler derrière lui, prétextant devoir ranger les peluches Super Terra par ordre alphabétique. Au même instant, Gwendolyne réapparut des commodités, offrant une possibilité à Super Terra d'aller à son encontre, et de lui tendre son autographe. Le son qui sortit de la gorge de la demoiselle sembla surprendre l'entièreté des personnes présentes dans la pièce, mais offrit un sourire franc à Super Terra. Au moins une réaction dite normale qu'elle lui faisait l'honneur de faire !

Le visage de porcelaine figé sur le carton qu'elle tenait entre ses mains, Gwendolyne mentionna une oeuvre de charité, qui ne tomba pas dans la sourde oreille de Super Terra. Il n'aurait pas besoin de noter l'idée qui lui traversait l'esprit, il en discuterait avec son équipe technique dès que l'occasion se présentera.

Les conversations se poursuivirent, jusqu'à ce que Suzanne vint informer Joey que Johnny l'attendait en loges, et que le temps réglementaire pour la récompense touchait à sa fin, puisqu'il leur fallait désormais procéder au rangement de tout les stands et de la scène. Ce qui signifiait aussi pour Joey de dire un dernier adieu, avant de se volatiliser dans un coin, et reprendre son rôle d'homme ordinaire, qui avait juste la chance de faire de sa passion son métier.
Et enlever le costume prenait du temps, surtout depuis ses dernières vacances, où quelques kilos superflus étaient venus tendre le costume de Super Terra, ce qui lui avait valu des remontrances de son responsable costumes. Remontrances qu'il avait balayées, puisqu'il avait jusqu'à la reprise du shooting pour transformer ce gras en muscles.

Et en plus, ça ne se voyait pas. Du moins le croyait-il, puisqu'il n'avait pu remarquer le regard affuté de Patty en terme de coutures vers sa ceinture.
Aussi, il s'était apprêté à tenir un discours d'adieu, mais en réalité ce fut Gwendolyne qui le remercia pour son temps et les souvenirs offerts, prenant le lead de l'entretien, décidant de le conclure à cet instant. Charmé, le poké warrior inclina tout son buste alors qu'il prit la main de Gwendolyne, puis de Patty, pour leur faire un au revoir digne. Son masque toutefois ne baisa qu'une seule main, celle de Gwendolyne. Traitement de reine, qu'y pouvait-il ?

Les silhouettes des demoiselles disparurent alors, et un homme blond apparut soudainement. Son entrée vers les loges fit un drôle d'effet au personnel, puisque tous disparurent, allant jusqu'à se cacher dans le pot de fleurs massif qui servait de décoration. Étrange ? Sans doute que non, puisque Joey ignorait qu'en réalité Jack avait traumatisé l'ensemble des assistants lors du montage de la scène, et que même Berte eut un léger déglutissement en le voyant arriver. Le seul être qui se voyait investir d'un enthousiasme sans nom en le voyant fut le Hariyama, qui ne put s'empêcher de montrer au blondinet les cadeaux offerts par le staff. Un sourire fatigué répondit au pokémon, et tous deux s'en allèrent, quittant la scène. Super Terra fit un petit signe de la main pour saluer son fan pokémon, massif, mais choupi, qui s'en allait le coeur plein de bons souvenirs.

Et c'était ça qui rendait son métier magnifique.

Un sentiment de devoir accompli, Super Terra fit un dernier au revoir à sa masse de fans, qui hurlèrent à nouveau à l'unisson son nom. Il faillit presque passer à côté de la beauté du parc, qui semblait boostée il ne savait trop par quoi. Était-ce la présence humaine ? Le couple de haydaim, dont un arborait des magnifiques décorations, qui se câlinaient à l'ombre d'un cerisier ?
La réalité, c'était qu'un Johnny sur-excité l'attendait dans la loge, un buis commun entre les pattes, qui avait gagné en éclat et beauté. À ses côtés, Monsieur Lachaise, un sourire jusqu'aux oreilles seyant son visage, ce qui était assez rare pour que ce soit notifié.

- Et bien, M. Leburo, le sourire vous va bien, en fin de compte.
Plus que vous ne le croyez, SuperGoujat.

Petit silence, moment de doute. Est-ce que le coincé Monsieur Lachaise venait de lâcher une petite pique, une légère vanne, lui qui avait supporté les blagues de Joey toute la matinée sans broncher, fronçant même régulièrement les sourcils de frustration, frustration de se faire moquer, de ne pas trouver ça drôle, de ne pas en rire mais de ne pas pouvoir envoyer bouler la Super Star ?

Se figeant, le reflet noir du masque de Super Terra observait les lunettes brillantes de l'employé de mairie, qui tint le regard, jusqu'à ce qu'un éclatement de rire se fasse. Puis, un deuxième rire le rejoignit, celui de Joey, content de savoir qu'enfin, une forme d'entente se faisait entre les deux hommes.

Johnny, vexé de ne pas être le centre de l'attention, sautillait partout, tendant son buis commun en direction de son maître fictif pour que ce dernier daigne remarquer le travail fait.
Surpris, l'acteur s'agenouilla et observa le travail de maître. Un petit sifflement admiratif se fit, accompagné de celui de Monsieur Lachaise, qui se mit à son tour à genoux, une main venant caresser la tête piquante du petit pokémon, offrant un couinement de contentement à ce dernier.

Vous pouvez remercier Octave Ferys pour ce travail, Monsieur. Un jeune homme incroyable, vraiment. Il a sauvé la journée de votre malheureux Johnny Spicy.

Ça, à nouveau, cela ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd.
Se relevant, Super Terra eut un sourire derrière son masque.

- Quelle journée, M. Lachaise. Mais...  J'ai quand même hâte de renouveler ça, pas vous ?
Il me faudrait une augmentation, je le crains.

Le sourire de l'employé ne trompa personne, lui aussi, avait passé une super journée. Super Terra, lui, put retourner tranquillement au vestiaire, où il délaissa son costume, heureux d'avoir pu offrir de sa personne à ses fans, et d'avoir rencontré la Présidente de l'Association de la Dame de coeur, qu'il était sûr d'être amené à recroiser.

Une conclusion romantique


À tous, vous avez honoré l'arrivée du printemps par vos actions bienfaisantes, vos maladresses rigolotes, vos sourires émus et même vos grognements mécontents. La journée prit fin, les stands furent rangés avec un Monsieur Lachaise courant çà et là, sa check-list en main. Au loin, la caravane de Super Terra disparut à l'horizon, tandis que le coucher de soleil se faisait, imposant son rythme aux pokémons, qui rentrèrent eux aussi, petit à petit. Bien sûr, si vous voulez rester pour l'after, personne ne vous chassera !



Récompenses






Kiseki Denaro




Tu es arrivée discrètement, et disparue aussi vite ! Les pompiers étaient pourtant motivés à te trouver, mais en vain ! À vrai dire, tu les as un peu inquiétés !


Récompenses




Poké Ball x1




Mots : 415 mots
Pokédollars : 150 P






Gwendolyne Stappleton




La star de cet event n'était pas Super Terra, mais bien toi ! Ta présence, imposante et pourtant discrète a impressionné le Super Poke Warrior, qui n'a pas manqué de relever ton adresse (avec l'aide de Patty, bien sûr). Un lot de biens prêts pour la vente de charité parviendra au manoir, accompagné de quelques autres petits cadeaux, que tu trouveras dédicacés par Super Terra de son écriture aux formes franches.


Mots : 7433 mots
Pokédollars : 400 P






Taiki Yakimasu




À jouer au monstre, on finit par se prendre un coup ! N'est-ce pas ? Cette aventure intense se sera soldée par un magnifique rêve, perturbé par un moins magnifique Hugo. Vexé, ce dernier est reparti les mains dans les poches, mais, tourmenté par les viles paroles prononcées à ton encontre, il s'est fait pardonner avec un cadeau. Quel brave Hugo. Il est gentil. En même temps, il manquerait plus qu'il morde !


Mots : 6398 mots
Pokédollars : 400 P






Octave Ferys




Malgré ton averse de moque issue de ton allergie aux moult pollens dus à la saison des amours, ta présence au sein de cette manifestation aura fait plusieurs heureux. Déjà, le haydaim, fier d'avoir pu trouver sa dulcinée grâce à tes bons soins saura sans doute te reconnaître si d'aventure ton chemin te conduit à nouveau dans les bois au nord de Doublonville. Ensuite, Johnny n'oubliera lui non plus jamais ton aide et reste convaincu de pouvoir t'offrir quelque chose en retour, un jour ! Monsieur Lachaise, lui, comprenant sa bévue au sujet de l'autographe, a réussi à faire parvenir par courrier un vrai autographe de Super Terra à Linda. Il a aussi mis celui de Jack, ne sachant trop quoi en faire…


Mots : 8844 mots
Pokédollars : 400 P






Jack Alvadon




On peut dire que pour toi cette journée s'est résumée à la journée des frayeurs. Certes, tu t'es pris la tête avec ce rouquin catcheur balafré, certes, tu t'es découvert des talents de metteur en scène (et en parallèle de dictateur), certes, tes cordes vocales se sont épuisées... mais au final, n'as-tu pas passé une bonne journée, malgré la disparition furtive de tes deux pokémons ? Le sourire hagard de ton hariyama ne valait-il pas la chandelle de toutes ses mésaventures ?


Mots : 4848 mots
Pokédollars : 400 P






Gordon




Ohhhh mais comme il est choupi ! Cette phrase, tes oreilles de petit nounours durent la supporter à plusieurs occasions lors de cet évènement, couvert par tes soins et ceux de ton équipe. Les cris aigus, les câlins non consentis firent partie de ton lot à subir, ce qui n'étonne pas vraiment la mairie qu'une fois les interviews en poche, toi et ton équipe vous vous soyez éclipsés ! Monsieur Lachaise fut même étonné que vous soyiez resté aussi longtemps, et n'a pas tardé à vous adresser au nom de la mairie une lettre de remerciement pour la publicité et votre présence, ainsi qu'un petit cadeau !


Récompenses




Fragment de joyau x1



Les fragments de joyaux sont à échanger contre un joyau à la boutique de la Comtesse de Cherry ! 6 fragments contre un joyau, ça se vaut non ?

Mots : 3158 mots
Pokédollars : 300 P



Enfin, tous les participants dresseurs ayant posté à toutes les manches reçoivent une CT de type sol en récompense !



La CT sera ajoutée dans votre journal de bord sans préciser de quelle attaque il s'agit ! Vous pourrez choisir lorsque cela vous conviendra le mieux !




Merci à tous, c'était fun mais romantique !
À très bientôt pour le prochain évent !






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